Archive pour juin, 2019

Escroquerie du réchauffement climatique anthropique: L’énigme des Grands Lacs ?… (Dr Roy Spencer)

Posted in actualité, altermondialisme, désinformation, média et propagande, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, réchauffement climatique anthropique, résistance politique, sciences et technologies, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , on 30 juin 2019 by Résistance 71

 

« Si l’on abstrait du sentiment profond les éléments de pensée qui y sont mêlés, il reste le sentiment fort, et celui-ci ne garantit pour la connaissance rien que lui-même, tout comme la croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce que l’on croit. »
~ Friedrich Nietzsche, « Humain trop humain », 1878 ~

 

Contrairement aux prédictions du Réchauffement Climatique, le niveau des eaux des Grands Lacs sont à leur plus hauts

 

Dr. Roy Spencer

Climatologue
Analyste pour la NASA avec le Dr. John Christy des températures globales par satellite
Ancien patron du département en recherche climatologique de la NASA

 

24 juin 2019

 

url de l’article original:

http://www.drroyspencer.com/2019/06/contrary-to-global-warming-predictions-great-lakes-water-levels-now-at-record-highs/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

C’est devenu un truisme que tout changement dans la nature observé sera blâmé par quelque expert sur le réchauffement climatique (anthropique), aussi connu comme “changement climatique (anthropique)”, “crise climatique” ou “urgence climatique”.

Lorsque le niveau des eaux des Grands Lacs furent inhabituellement bas dans une période allant en gros de 2000 à 2012, ceci fut évoqué comme manifestation et preuve du réchauffement climatique et que celui-ci était la cause de l’assèchement des Grands Lacs.

Prenez par exemple cet article de 2012 du “National Geographic”, accompagné de cette photo étonnante:

Le texte d’accompagnement de la photo appelle cela “le fond du lac”, comme si le lac Michigan, qui a une profondeur moyenne de 80m, s’était en quelque sorte complètement asséché.

Puis, en deux ans, les niveaux d’eau les plus bas furent remplacés par les niveaux les plus hauts. La cause (analysis here) fut une combinaison de grande précipitation inhabituelle (contrairement à la théorie du réchauffement climatique) et d’un hiver exceptionnellement froid qui fit que les lacs ont pratiquement complètement gelé, réduisant ainsi l’évaporation.

Maintenant, en ce mois de juin 2019, TOUS les Grands Lacs ont atteint des records dans leur niveau le plus haut.

Le temps pour changer l’histoire

Ainsi, comment les alarmistes du climat peuvent-ils expliquer ce défi dans l’observation en rapport avec leurs prédictions ?

Simple ! Ils invoquent juste une “bizarrerie climatique” et affirment que c’est l’urgence climatique qui a causé le fait que les niveaux des eaux soient devenus plus imprévisibles, d’avoir un profil en dents de scie, d’être plus variables !…

Le problème est qu’il n’y a aucune bonne preuve que ceci se soit produit dans les 100 dernières années. Cette série de 4 grands systèmes de lacs majeurs (les lacs Huron et Michigan sont au même niveau, connectés entre eux par le détroit de Mackinac) montre qu’il n’y a aucune augmentation de variabilité depuis que les niveaux ont été précisément enregistrés (données du laboratoire de recherche environnementale des Grands Lacs de la NOAA):

(voir graphiques sur l’article original)

Ceci est juste un exemple de plus de l’aspect et tournure non scientifiques qu’ont pris bien des affirmations sur le réchauffement climatique. La météorologie et le climat sont tous deux des systèmes dynamiques non linéaires, capables de produire des changements sans aucun “forçage” de l’augmentation du CO2 ou du soleil. Le changement est normal, naturel.

Ce qui n’est pas normal en revanche, c’est de blâmer chaque changement qui s’opère dans la nature et que nous n’aimons pas sur les activités humaines. C’est ce qui s’est passé au Moyen-Age lorsque les sorcières furent blâmées pour les tempêtes, les sécheresses et autres.

On aurait pu penser que nous ayons progressé au delà de cette mentalité.

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Voir notre page « Escroquerie du réchauffement climatique anthropique »

Les deux manuels du climato-sceptique:

Manuel_du_sceptique_climatique_No1

Manuel du Sceptique II-V4

 

Gilets Jaunes 33ème round: Occupation, blocage, action directe locale… Union et solidarité !

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Gilets Jaunes !

Il y a maintenant plus de sept mois de lutte écoulés qui nous montrent on ne peut plus clairement qu’il n’y a pas de solutions au sein du système, qu’il n’y en a en fait jamais eu et qu’il ne saurait y en avoir !

Ceci se doit de devenir une évidence incontournable pour toutes et tous, membres de notre lutte organique pour une société enfin libre.

Ainsi, toute négociation avec l’État et les représentants de l’oligarchie est non seulement futile mais contre-productive. Ignorons-les !

Solidarité – Union – Persévérance – Réflexion – Action

Devenons S.U.P.R.A Gilets Jaunes !

Reprenons le pouvoir par les Assemblées Populaires et ainsi:

  • Boycottons les institutions
  • Boycottons l’élection et l’impôt absorbant l’intérêt de la dette odieuse
  • Boycottons les entreprises du CAC40 et des transnationales criminelles
  • Achetons et promouvons les produits locaux
  • Réaménageons nos campagnes et nos communautés agricoles
  • Rassemblons-nous en comités populaires de voisinage, de travail…
  • Restons incontrôlables et imprévisibles !

Tout le Pouvoir aux Ronds-Points !

Pour une société émancipée et donc libre !

Groupe Gilets Jaunes de _______________

Aussi…

Six textes fondamentaux pour nous aider à  y parvenir, ensemble, à  lire, relire et diffuser sans aucune modération:

Résistance au colonialisme: Génocide et exploitation politico-économique… une affaire qui marche ! (Mohawk Nation News)

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“Deviens qui tu es.” (Friedrich Nietzsche)

 


Teiohateh: wampum deux rangées

 

Le monde des affaires indiennes est plus important que General Motors

 

Mohawk Nation News

 

24 juin 2019

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2019/06/24/indian-business-bigger-than-general-motors/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Pensez juste à l’existence des plus lucratives qu’a créée Onkwehonweh pour les envahisseurs illégaux (colons): films, livres, écoles, livres scolaires, doctorats, universités, commissions, affaires judiciaires, juges, les sociétés d’aide à l’enfance, avocats millionnaires se spécialisant dans les affaires indiennes, les magasins d’adoption, police, prisons, des millionnaires non-natifs ayant des casinos sur les réserves, des millions de bureaucrates, des enquêtes, etc, etc… Sans nous, les indigènes, il n’y aurait pas d’activité économique dans bien des régions du monde. Ils ont volé toutes les ressources naturelles de l’Île de la Grande Tortue. Ils ne sont en rien ici sous la direction de la Grande Loi de la Paix (Kaianerekowa).

Celle-ci nous a enseigné de retourner dans nos esprits et de révéler les belles et naturelles choses à notre sujet et de notre connexion avec le monde. C’est le bon et droit chemin que nous essayons de maintenir propre. Les immigrants (colons) menacent toujours notre existence avec leur prêche et leur peur de la mort.

Nous étions des peuples sains jusqu’à l’invasion coloniale de ces immigrants (chrétiens d’Europe) illégaux. Ils feront tout pour owistah, l’argent. Nous partageons ensemble ce que l’Île de la Grande Tortue nous offre. C’est ça le concept “d’un plat, une cuillère”. La récompense est la même pour les enfants naturels de la création/nature et pour toute vie sur l’Île de la Grande Tortue. Les premières nations indiennes qui aident les envahisseurs illégaux sont “génocidées”.

La musique est le message des vrais peuples du monde et de toute vie naturelle. Nous regardons toute vie et nous sommes puissants tous ensemble. Nous nous sentons bien lorsque la Nature nous entoure.

Les programmes de contrôle des esprits de l’entreprise coloniale qu’est le gouvernement du Canada tente de nous endoctriner pour que nous imitions les envahisseurs colons. Les immigrants sur cette terre continuent de piller et d’abuser notre terre-mère.

Les envahisseurs psychopathes n’éprouvent aucun remord. Ils savent ce qui est bon ou mauvais, mais ils choisissent d’être contrôlés par leur veulerie anti-naturelle. On a à faire à des “menteurs, des voleurs et des tricheurs”. Nous voulons la vérité et la liberté. L’esclavage est le génocide. Tous les onkwehonweh du monde sont les peuples naturels et endémiques. Les envahisseurs illégaux continuent de mentir sans cesse à notre sujet. Guidés par leur haine, ils fouillent nos cultures pour voir ce qu’ils pourraient voler ou détruire. Ils refusent d’informer le monde qu’en fait nous sommes la propriété de l’Île de la Grande Tortue, nous les peuples naturels ainsi que tout ce qui est dessus ou dessous. Leur propagande démente affirme qu’ils sont les “vainqueurs” et que nous sommes les “perdants”. Leur “conseil de guerre” qui siège au ministère des affaires indiennes complotent constamment contre nous et mesure les façons diverses de nous contrôler. Ils veulent toujours “réussir”, c’est à dire dans leur jargon, toujours faire plus de fric.

Nous sommes mandatés pour l’éternité à maintenir Kaianerekowa, la Grande Loi de la Paix et ce par quelque moyen nécessaire que ce soit. Ils doivent retourner chez eux. Nous n’avons absolument aucune confiance en ces envahisseurs. Nous serons qui nous sommes. Les immigrants illégaux ne peuvent pas être nous et ne le pourront jamais. Ils seront toujours des squatters sur cette terre. Ils veulent tout vendre, même les étoiles. Ils veulent aller exploiter l’espace après avoir exploité notre terre-mère.

La création nous fait. Les envahisseurs illégaux savent pertinemment que nous sommes partie intégrante de l’Île de la Grande Tortue et de ce monde naturel. Nous avons des devoirs envers notre mère et toute vie naturelle. Ils planifient constamment pour nous faire disparaître. Ils quitteront l’Île de la Grande Tortue et retourneront chez eux et nous continuerons de persévérer avec notre vie.

Nous, ainsi que toute vie, ne sommes que grosses commodités exploitées par les immigrants colons, qu’ils vendent et détruisent, commodités bien plus important que General Motors (GM). Ils viennent parmi nous, prennent l’expérience, puis ont de gros boulots à enseigner à notre sujet pour le reste de leurs vies.

Nous devons vivre le rôle naturel qui nous a été assigné. Nous avons le don de la vie naturelle et nous le donnons librement.

Trudeau s’est récemment exclamé dans un rapport sur les “femmes et jeunes-filles disparues et assassinées”: “Nous ne pouvons pas imaginer ce que vous avez enduré. C’est si horrible.” La tentative de génocide ne marchera pas. Comme toute chose naturelle, nous sommes une formidable puissance.

Les immigrants/colons/envahisseurs ont un manque total de respect pour notre mère.

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Lectures complémentaires:

Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes

Chiapas-Feu-et-Parole-dun-Peuple-qui-Dirige-et-dun-Gouvernement-qui-Obeit

Aime_Cesaire_Discours_sur_le_colonialisme

Ricardo_Flores_Magon_Textes_Choisis_1910-1916

James-C-Scott-Contre-le-Grain-une-histoire-profonde-des-premiers-etats

James_C_Scott_L’art_de_ne_pas_être_gouverné

Manifeste pour la Société des Sociétés

Comprendre-le-systeme-legal-de-loppression-coloniale-pour-mieux-le-demonter-avec-peter-derrico1

Comprendre-le-systeme-legal-doppression-coloniale-pour-mieux-le-demonter-avec-steven-newcomb1

Effondrer le colonialisme

Meurtre par décret le crime de génocide au Canada

Un_manifeste_indigène_taiaiake_alfred

6ème_déclaration_forêt.lacandon

La Grande Loi du Changement (Taiaiake Alfred)

si-vous-avez-oublie-le-nom-des-nuages-vous-avez-oublie-votre-chemin

Païens en terre promise, décoder la doctrine chrétienne de la découverte

 

27 juin 1869~27 juin 2019… Cent-cinquantenaire d’Emma Goldman, dame de fer de l’anarchisme

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Il y a 150, le 27  juin 1869, naissait Emma Goldman en Lithuanie, elle avait donc deux ans au moment de la Commune de Paris. Elle émigre aux Etats-Unis avec sa famille en 1885. L’attentat du Haymarket et la répression contre les anarchistes la font s’intéresser au mouvement qu’elle ne quittera plus. Viscéralement anti-autoritaire, pacifiste en anti-guerre, elle est condamné en 1917 avec son compagnon Alexandre Berkman, à deux ans de prison pour avoir fait campagne contre la conscription des jeunes Américains pour la 1ère guerre mondiale.
A leur sortie en 1919, ils sont déportés par les autorités américaines en Russie.
Goldman et Berkman y rencontrent Lénine et Trotski, ils seront très critiques des bolchéviques, surtout avec la trahison de la révolution des conseils populaires (soviets) par le capitalisme d’état de la NEP imposé par Lénine. L’écrasement de la commune anarchiste de Cronstadt en 1921 par l’armée rouge de Trotski sur ordre de Lénine, sera la goutte d’eau. Emma Goldman écrira un livre en 1923, détaillant sa totale déception en la révolution russe et comment et pourquoi “il n’y a pas de communisme en Russie”…
Toute sa vie, Emma sera une anarchiste de l’action directe ; féministe de la première heure, elle abandonnera le mouvement devant sa récupération par la société marchande, mais continuera de militer à sa façon jusqu’à sa mort. Proche de Kropotkine, elle le visitera dans sa maison près de Moscou où il était revenu pour mourir en 1921, l’année de Cronstadt.
Emma Goldman décèdera à Toronto au Canada en mai 1940 à presque 71 ans. Son tempérament de feu et ses écrits du même élément l’ont rendu célèbre de son vivant et jusqu’à aujourd’hui dans les milieux anarchistes et au-delà. Lors de ses meetings, elle déplaçait les foules. Elle a publié de nombreux essais, elle créa le journal “Mother Earth” aux Etats-Unis et sa biographie “Ma vie” couvre toute la glorieuse époque de l’anarchisme entre la fin du XIXème siècle et le début de la seconde guerre mondiale. Elle fut très active dans l’Espagne révolutionnaire de 1936. Howard Zinn écrivit une pièce de théâtre en son honneur : « Emma ».

Emma Goldman aurait 150 ans aujourd’hui.

Ci-dessous un texte court de 1910 qui montre que l’inutilité et la futilité des politiciens et du système de “démocratie représentative” ne date pas d’hier. Emma Goldman avait bien compris déjà il y a plus d’un siècle et avant la 1ère guerre mondiale, qu’il n’y a pas de solution au sein du système, qu’il n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir.
L’obsolescence était déjà active à cette époque, elle l’est de fait, depuis la mise en place du système de domination et de tromperie “démocratique”.
Il est plus que grand temps que toutes et tous (on peut rêver…) le comprenions et marchions vers cette société des sociétés si chère à un autre anarchiste: Gustav Landauer ainsi qu’à nous.

~ Résistance 71 ~

 


Emma Goldman 1869-2019
150ème anniversaire

 

Politiciens – Ballots ou escrocs

 

Emma Goldman

1910

 

Source:

https://robertgraham.wordpress.com/2019/06/24/emma-goldman-the-political-superstition/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Que nous montre l’histoire du parlementarisme ? Rien que des échecs et des défaites, pas même une simple réforme pour améliorer le stress économique et social des peuples. Des lois ont été votées et mises en application pour l’amélioration et la protection du travail et pourtant dans les états où prévalent des lois contre le travail des enfants, l’exploitation de leur travail est à son plus haut niveau et bien qu’avec nous (les anarchistes), les travailleurs jouissent des pleines opportunités politiques, le capitalisme a atteint son plus beau zénith.

Même si les ouvriers pouvaient avoir leurs propres représentants, ce que clament nos bons politiciens socialistes, quelles sont les chances pour garantir leur honnêteté et leur bonne foi ? En gardant à l’esprit le processus de fonctionnement de la politique, on comprend aisément que son chemin de bonnes intentions est parsemé de pièges: chantage, intrigue, flatterie, mensonge, tricherie, en fait toutes les turpitudes possibles sont de mises afin de garantir le succès de l’aspirant politicien. Ajoutez à cela une complète immoralité du caractère et de la conviction pour que plus aucun espoir ne subsiste de cette décrépitude humaine. Encore et toujours les gens sont assez naïfs ou stupides pour croire, faire confiance et soutenir jusqu’au bout leurs politiciens, seulement pour se retrouver au bout du compte toujours trahis et trompés au dernier degré.

On peut toujours affirmer que des hommes ou femmes intègres ne deviendraient pas corrompus dans la moulinette politique. Peut-être que non, mais de telles personnes n’auraient aucune chance de faire pencher la balance en faveur des travailleurs, comme cela a été vu et prouvé en bien des occasions. L’État est le maître économique de ceux qui le servent. S’il y avait de bonnes personnes en politique, elles resteraient soit fidèles à leur engagement politique et perdrait leur soutien financier ou elles s’accrocheraient à leurs maîtres économiques et seraient ainsi incapables de faire quoi que ce soit pour le bien commun. L’arène politique ne laisse aucune alternative à quiconque, on doit y être soit un ballot soit un escroc.

La superstition politique fait toujours des ravages dans les cœurs et les esprits des masses populaires, mais les véritables amoureux de la liberté ne veulent plus rien avoir à faire avec cette supercherie. En lieu et place, ils pensent, comme Stirner, que l’humain a autant de liberté qu’il veuille bien prendre. L’anarchie de ce fait se situe dans le domaine de l’action directe, de la désobéissance civile ouverte et de la résistance aux lois et à toutes restrictions politiques, économiques, sociales, morales. Mais la confrontation, la désobéissance civile et la résistance sont illégales. C’est en cela que réside le salut de l’Homme. Tout ce qui est illégal nécessite une certaine intégrité, courage et autonomie. Bref, appelle aux esprits libres et indépendants, aux “humains qui sont des humains et qui ont une forte colonne vertébrale, une de celle qui ne se courbe point dans la soumission.”

Le suffrage universel lui-même doit son existence à l’action directe. Sans l’esprit de rébellion et la désobéissance des Américains devant le maître anglais, leur progéniture serait toujours sous le joug du roi/reine. Si ce n’était pour l’action directe de personnes comme John Brown et ses camarades, l’Amérique ferait toujours commerce des esclaves et de la chair de l’homme noir. Il est vrai que le commerce de la chair blanche est toujours de mise, mais ceci aussi sera aboli par l’action directe.

Le syndicalisme, l’arène économique du gladiateur moderne, ne doit son existence qu’à l’action directe. Ce n’est que récemment que la loi et le gouvernement ont tenté d’écraser le mouvement syndicaliste et ont condamné ceux qui défendent le droit des humains à s’organiser à des peines de prison comme conspirateurs. S’ils avaient essayé de plaider leur cause dans le compromis de la mendicité et de la plaidoirie, le syndicalisme serait aujourd’hui [en 1910] quantité négligeable.

En France, en Espagne, en Italie, en Russie et même en Angleterre , l’action directe économique et révolutionnaire est devenue une telle force dans la bataille pour la liberté industrielle que le monde comprend enfin l’énorme importance d’un pouvoir ouvrier. La grève générale, l’expression suprême de la conscience politique des travailleurs était encore ridiculisée en Amérique il n’y a pas si longtemps. Aujourd’hui, toute grande grève, si elle veut gagner quoi que ce soit, doit comprendre l’importance de la protestation solidaire générale.

L’action directe, prouvée très efficace le long de lignes économiques est également très efficace dans l’environnement individuel. Il y a une centaine de forces à ses basques et seule une résistance persistante le libérera finalement. L’action directe contre l’autorité dans le magasin, l’action directe contre la loi, contre toute autorité invasive interférante ou morale, est la méthode logique et consistante de l’anarchie.

Ceci ne mènera t’il pas à la révolution ? Et bien oui. Aucun changement social réel ne s’est jamais produit sans une révolution. Soit les gens ne sont pas familiers avec leur histoire, soit ils ont encore à apprendre que la révolution n’est en fait que la pensée qu’on met en action.

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Lectures complémentaires:

Un-autre-regard-anarchiste-sur-la-vie-avec-emma-goldman

Manifeste pour la Société des Sociétés

voltairine-de-cleyre-une-anarchiste-americaine

Louise-Michel_De-la-commune-a-la-pratique-anarchiste

 

Anthropologie politique: État, capitalisme, occident, colonialisme, ethnocide et génocide (Pierre Clastres)

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De l’ethnocide

 

Pierre Clastres

1974

 

II y a quelques années, le terme d’ethnocide n’existait pas*. Bénéficiant des faveurs passagères de la mode et, plus sûrement, de son aptitude à répondre à une demande, à satisfaire un besoin certain de précision terminologique, l’utilisation du mot a largement et rapidement dépassé son lieu d’origine, l’ethnologie, pour tomber en quelque sorte dans le domaine public. Mais la diffusion accélérée d’un mot assure-t-elle à l’idée qu’il a mission de véhiculer le maintien de la cohérence et de la rigueur souhaitables ? Il n’est pas évident que la compréhension profite de l’extension et qu’en fin de compte, on sache de manière parfaitement claire de quoi l’on parle lorsqu’on se réfère à l’ethnocide. Dans l’esprit de ses inventeurs, le mot était assurément destiné à traduire une réalité qu’aucun autre terme n’exprimait. Si l’on a ressenti la nécessité de créer un mot nouveau, c’est qu’il y avait à penser quelque chose de nouveau, ou bien quelque chose d’ancien mais non encore pensé. En d’autres termes, on estimait inadéquat, ou impropre à remplir cette exigence nouvelle, un autre mot, d’usage depuis plus longtemps répandu, celui de génocide. On ne peut par conséquent inaugurer une réflexion sérieuse sur l’idée d’ethnocide sans tenter au préalable de déterminer ce qui distingue le phénomène ainsi désigné de la réalité que nomme le génocide.

Créé en 1946 au procès de Nuremberg, le concept juridique de génocide est la prise en compte au plan légal d’un type de criminalité jusque-là inconnu. Plus précisément, il renvoie à la première manifestation, dûment enregistrée par la loi, de cette criminalité : l’extermination systématique des Juifs européens par les Nazis allemands. Le délit juridiquement défini de génocide s’enracine donc dans le racisme, il en est le produit logique et, à la limite, nécessaire : un racisme qui se développe librement, comme ce fut le cas dans l’Allemagne nazie, ne peut conduire qu’au génocide. Les guerres coloniales qui se sont succédé depuis 1945 à travers le Tiers-Monde et qui, pour certaines, durent encore, ont d’autre part donné lieu à des accusations précises de génocide contre les puissances coloniales. Mais le jeu des relations internationales et l’indifférence relative de l’opinion publique ont empêché l’institution d’un consensus analogue à celui de Nuremberg : il n’y eut jamais de poursuites.

Si le génocide antisémite des Nazis fut le premier à être jugé au nom de la loi, il n’était pas en revanche le premier à être perpétré. L’histoire de l’expansion occidentale au xixe siècle, l’histoire de la constitution d’empires coloniaux par les grandes puissances européennes est ponctuée de massacres méthodiques de populations autochtones. Néanmoins, par son extension continentale, par l’ampleur de la chute démographique qu’il a provoquée, c’est le génocide dont furent victimes les indigènes américains qui retient le plus l’attention. Dès la découverte de l’Amérique en 1492, se mit en place une machine de destruction des Indiens. Cette machine continue à fonctionner, là où subsistent, au long de la grande forêt amazonienne, les dernières tribus « sauvages ». Au cours de ces dernières années, des massacres d’Indiens ont été dénoncés au Brésil, en Colombie, au Paraguay. Toujours en vain.

Or, c’est principalement à partir de leur expérience américaine que les ethnologues, et tout particulièrement Robert Jaulin, ont été amenés à formuler le concept d’ethnocide. C’est d’abord à la réalité indienne d’Amérique du Sud que se réfère cette idée. On dispose donc là d’un terrain favorable, si l’on peut dire, à la recherche de la distinction entre génocide et ethnocide, puisque les dernières populations indigènes du continent sont simultanément victimes de ces deux types de criminalité. Si le terme de génocide renvoie à l’idée de « race » et à la volonté d’extermination d’une minorité raciale, celui d’ethnocide fait signe non pas vers la destruction physique des hommes (auquel cas on demeurerait dans la situation génocidaire), mais vers la destruction de leur culture. L’ethnocide, c’est donc la destruction systématique des modes de vie et de pensée de gens différents de ceux qui mènent cette entreprise de destruction. En somme, le génocide assassine les peuples dans leur corps, l’ethnocide les tue dans leur esprit. Dans l’un et l’autre cas, il s’agit bien toujours de la mort, mais d’une mort différente : la suppression physique et immédiate, ce n’est pas l’oppression culturelle aux effets longtemps différés, selon la capacité de résistance de la minorité opprimée. Il n’est pas ici question de choisir entre deux maux le moindre : la réponse est trop évidente, mieux vaut moins de barbarie que plus de barbarie. Ceci dit, c’est à la vraie signification de l’ethnocide qu’il s’agit de réfléchir.

Il partage avec le génocide une vision identique de l’Autre : l’Autre, c’est la différence, certes, mais c’est surtout la mauvaise différence. Ces deux attitudes se séparent sur la nature du traitement qu’il faut réserver à la différence. L’esprit, si l’on peut dire, génocidaire veut purement et simplement la nier. On extermine les autres parce qu’ils sont absolument mauvais. L’ethnocide, en revanche, admet la relativité du mal dans la différence : les autres sont mauvais, mais on peut les améliorer, en les obligeant à se transformer jusqu’à se rendre, si possible, identiques entreprise de destruction. En somme, le génocide assassine les peuples dans leur corps, l’ethnocide les tue dans leur esprit. Dans l’un et l’autre cas, il s’agit bien toujours de la mort, mais d’une mort différente : la suppression physique et immédiate, ce n’est pas l’oppression culturelle aux effets longtemps différés, selon la capacité de résistance de la minorité opprimée. Il n’est pas ici question de choisir entre deux maux le moindre : la réponse est trop évidente, mieux vaut moins de barbarie que plus de barbarie. Ceci dit, c’est à la vraie signification de l’ethnocide qu’il s’agit de réfléchir.

Il partage avec le génocide une vision identique de l’Autre : l’Autre, c’est la différence, certes, mais c’est surtout la mauvaise différence. Ces deux attitudes se séparent sur la nature du traitement qu’il faut réserver à la différence. L’esprit, si l’on peut dire, génocidaire veut purement et simplement la nier. On extermine les autres parce qu’ils sont absolument mauvais. L’ethnocide, en revanche, admet la relativité du mal dans la différence : les autres sont mauvais, mais on peut les améliorer, en les obligeant à se transformer jusqu’à se rendre, si possible, identiques au modèle qu’on leur propose, qu’on leur impose. La négation ethnocidaire de l’Autre conduit à une identification à soi. On pourrait opposer le génocide et l’ethnocide comme deux formes perverses du pessimisme et de l’optimisme. En Amérique du Sud, les tueurs d’Indiens poussent à son comble la position de l’Autre comme différence : l’Indien sauvage n’est pas un être humain, mais un simple animal. Le meurtre d’un Indien n’est pas un acte criminel, le racisme en est même totalement évacué, puisqu’il implique en effet, pour s’exercer, la reconnaissance d’un minimum d’humanité en l’Autre. Monotone répétition d’une très ancienne infamie : traitant, avant la lettre, de l’ethnocide, Claude Lévi- Strauss rappelle dans Race et histoire comment les Indiens des Isles se demandaient si les Espagnols nouveau venus étaient des dieux ou des hommes, tandis que les Blancs s’interrogeaient sur la nature humaine ou animale des indigènes.

Qui sont, d’autre part, les praticiens de l’ethnocide ? Qui s’attaque à l’âme des peuples ? Apparaissent au premier rang, en Amérique du Sud mais aussi en bien d’autres régions, les missionnaires. Propagateurs militants de la foi chrétienne, ils s’efforcent de substituer aux croyances barbares des païens la religion de l’Occident. La démarche évangélisatrice implique deux certitudes : d’abord que la différence — le paganisme — est inacceptable et doit être refusée ; ensuite que le mal de cette mauvaise différence peut être atténué, voire aboli. C’est en cela que l’attitude ethnocidaire est plutôt optimiste : l’Autre, mauvais au départ, y est supposé perfectible, on lui reconnaît les moyens de se hausser, par identification, à la perfection que représente le christianisme. Briser la force de la croyance païenne, c’est détruire la substance même de la société. Aussi bien s’agit-il du résultat recherché : conduire l’indigène, par le chemin de la vraie foi, de la sauvagerie à la civilisation. L’ethnocide s’exerce pour le bien du Sauvage. Le discours laïque ne dit pas autre chose lorsqu’il énonce, par exemple, la doctrine officielle du gouvernement brésilien quant à la politique indigéniste. « Nos Indiens, proclament les responsables, sont des êtres humains comme les autres. Mais la vie sauvage qu’ils mènent dans les forêts les condamne à la misère et au malheur. C’est notre devoir que de les aider à s’affranchir de la servitude. Ils ont le droit de s’élever à la dignité de citoyens brésiliens, afin de participer pleinement au développement de la société nationale et de jouir de ses bienfaits. » La spiritualité de l’ethnocide, c’est l’éthique de l’humanisme.

L’horizon sur lequel prennent figure l’esprit et la pratique ethnocidaires se détermine selon deux axiomes. Le premier proclame la hiérarchie des cultures : il en est d’inférieures, il en est de supérieures. Quant au second, il affirme la supériorité absolue de la culture occidentale. Celle-ci ne peut donc entretenir avec les autres, et singulièrement les cultures primitives, qu’une relation de négation. Mais il s’agit d’une négation positive, en ce qu’elle veut supprimer l’inférieur en tant qu’inférieur pour le hisser au niveau du supérieur. On supprime l’indianité de l’Indien pour en faire un citoyen brésilien. Dans la perspective de ses agents, l’ethnocide ne saurait être par suite une entreprise de destruction : il est au contraire une tâche nécessaire, exigée par l’humanisme inscrit au cœur de la culture occidentale.

On nomme ethnocentrisme cette vocation à mesurer les différences à l’aune de sa propre culture. L’Occident serait ethnocidaire parce qu’il est ethnocentriste, parce qu’il se pense et se veut la civilisation. Une question néanmoins se pose : notre culture détient-elle le monopole de l’ ethnocentrisme ? L’expérience ethnologique permet d’y répondre. Considérons la manière dont les sociétés primitives se nomment elles-mêmes. On s’aperçoit qu’en réalité il n’y a pas d’auto-dénomination, dans la mesure où, en mode récurrent, les sociétés s’attribuent presque toujours un seul et même nom : les Hommes. Illustrant de quelques exemples ce trait culturel, on rappellera que les Indiens Guarani se nomment Ava, qui signifie les hommes ; que les Guayaki disent d’eux-mêmes qu’ils sont Aché, les « Personnes » ; que les Waika du Venezuela se proclament Yanomami, les « Gens » ; que les Eskimos sont des Innuit, des « Hommes ». On pourrait indéfiniment allonger la liste de ces noms propres qui composent un dictionnaire où tous les mots ont le même sens : hommes. Inversement, chaque société désigne systématiquement ses voisins de noms péjoratifs, méprisants, injurieux.

Toute culture opère ainsi un partage de l’humanité entre d’une part elle-même, qui s’affirme comme représentation par excellence de l’humain, et les autres, qui ne participent qu’à un moindre titre à l’humanité. Le discours que tiennent sur elles-mêmes les sociétés primitives, discours condensé dans les noms qu’elles se confèrent, est donc ethnocentriste de part en part : affirmation de la supériorité de son soi culturel, refus de reconnaître les autres comme des égaux. L’ ethnocentrisme apparaît alors la chose du monde la mieux partagée et, de ce point de vue au moins, la culture de l’Occident ne se distingue pas des autres. Il convient même, poussant un peu plus loin l’analyse, de penser l’ ethnocentrisme comme une propriété formelle de toute formation culturelle, comme immanent à la culture elle-même. Il appartient à l’essence de la culture d’être ethnocentriste, dans la mesure exacte où toute culture se considère comme la culture par excellence. En d’autres termes, l’altérité culturelle n’est jamais appréhendée comme différence positive, mais toujours comme infériorité sur un axe hiérarchique.

Il n’en reste pas moins que si toute culture est ethnocentriste, seule l’occidentale est ethnocidaire. Il s’ensuit donc que la pratique ethnocidaire ne s’articule pas nécessairement à la conviction ethnocentriste. Sinon, toute culture devrait être ethnocidaire : or, ce n’est pas le cas. C’est à ce niveau, nous semble-t-il, que se laisse repérer une certaine insuffisance de la réflexion que mènent, depuis un certain temps, les chercheurs que préoccupe à juste titre le problème de l’ethno- cide. Il ne suffit pas en effet de reconnaître et d’affirmer la nature et la fonction ethnocidaires de la civilisation occidentale. Tant que l’on se contente de déterminer le monde blanc comme monde ethnocidaire, on reste à la surface des choses, on demeure en la répétition, légitime certes car rien n’a changé, d’un discours déjà prononcé puisqu’ aussi bien l’évêque Las Casas par exemple, dès l’aube du xvie siècle, dénonçait en termes fort précis le génocide et l’ethnocide que les Espagnols faisaient subir aux Indiens des Isles et du Mexique. De la lecture des travaux consacrés à l’ethnocide, on retire l’impression que pour leurs auteurs la civilisation occidentale est une sorte d’abstraction, sans racines socio-historiques, une vague essence qui, de tout temps, enveloppa en soi l’esprit ethnocidaire. Or, notre culture n’est en rien une abstraction, elle est le produit lentement constitué d’une histoire, elle relève d’une recherche généalogique. Qu’est-ce qui fait que la civilisation occidentale est ethnocidaire ? Telle est la vraie question. L’analyse de l’ethnocide implique, au delà de la dénonciation des faits, une interrogation sur la nature, historiquement déterminée, de notre monde culturel. C’est donc vers l’histoire qu’il s’agit de se tourner.

Pas plus qu’abstraction extra-temporelle, la civilisation de l’Occident n’est une réalité homogène, un bloc indifférencié identique en toutes ses parties. C’est pourtant l’image que paraissent en donner les auteurs cités plus haut. Mais si l’Occident est ethnocidaire comme le soleil est lumineux, alors ce fatalisme rend inutile, et même absurde, la dénonciation des crimes et l’appel à la protection des victimes. Ne serait-ce point au contraire parce que la civilisation occidentale est ethnocidaire d’abord à l’intérieur d’elle-même qu’elle peut l’être ensuite à l’extérieur, c’est-à-dire contre les autres formations culturelles ? On ne peut pas penser la vocation ethnocidaire de la société occidentale sans l’articuler à cette particularité de notre propre monde, particularité qui est même le critère classique de distinction entre les Sauvages et les Civilisés, entre le monde primitif et le monde occidental : le premier regroupe l’ensemble des sociétés sans État, le second se compose de sociétés à État. Et c’est à cela qu’il faut tenter de réfléchir : peut-on légitimement mettre en perspective ces deux propriétés de l’Occident, comme culture ethnocidaire, comme société à État ? S’il en était ainsi, on comprendrait pourquoi les sociétés primitives peuvent être ethnocentristes sans être pour autant ethnocidaires, puisqu’elles sont précisément des sociétés sans État.

L’ethnocide, est-il admis, c’est la suppression des différences culturelles jugées inférieures et mauvaises, c’est la mise en œuvre d’un principe d’identification, d’un projet de réduction de l’autre au même (l’Indien amazonien supprimé comme autre et réduit au même comme citoyen brésilien). En d’autres termes, l’ethnocide aboutit à la dissolution du multiple dans l’Un. Qu’en est-il maintenant de l’État ? Il est, par essence, la mise en jeu d’une force centripète, laquelle tend, lorsque les circonstances l’exigent, à écraser les forces centrifuges inverses. L’État se veut et se proclame le centre de la société, le tout du corps social, le maître absolu des divers organes de ce corps. On découvre ainsi, au cœur même de la substance de l’État, la puissance agissante de l’Un, la vocation de refus du multiple, la crainte et l’horreur de la différence. A ce niveau formel où nous nous situons actuellement, on constate que la pratique ethnocidaire et la machine étatique fonctionnent de la même manière et produisent les mêmes effets : sous les espèces de la civilisation occidentale ou de l’État, se décèlent toujours la volonté de réduction de la différence et de l’altérité, le sens et le goût de l’identique et de l’Un.

Quittant cet axe formel et en quelque sorte structuraliste pour aborder celui de la diachronie, de l’histoire concrète, considérons la culture française comme cas particulier de la culture occidentale, comme illustration exemplaire de l’esprit et du destin de l’Occident. Sa formation, enracinée dans un passé séculaire, apparaît strictement coextensible à l’expansion et au renforcement de l’appareil d’État, d’abord sous sa forme monarchique, ensuite sous sa forme républicaine. A chaque développement du pouvoir central correspond un déploiement accru du monde culturel. La culture française est une culture nationale, une culture du français. L’extension de l’autorité de l’État se traduit dans l’expansionnisme de la langue de l’État, le français. La nation peut se dire constituée, l’État se proclamer détenteur exclusif du pouvoir lorsque les gens sur qui s’exerce l’autorité de l’État parlent la même langue que lui. Ce processus d’intégration passe évidemment par la suppression des différences. C’est ainsi qu’à l’aurore de la nation française, lorsque la France n’était que la Franchimanie et son roi un pâle seigneur du nord de la Loire, la croisade des Albigeois s’abattit sur le Sud pour en abolir la civilisation. L’extirpation de l’hérésie cathare, prétexte et moyen d’expansion pour la monarchie capétienne, traçant les limites presque définitives de la France, apparaît comme un cas pur d’ethnocide : la culture du Midi — religion, littérature, poésie — était irréversiblement condamnée et les Languedociens devinrent sujets loyaux du roi de France.

La révolution de 1789, en permettant le triomphe de l’esprit centraliste des jacobins sur les tendances fédéralistes des girondins, mena à son terme l’emprise politique de l’administration parisienne. Les Provinces, comme unités territoriales, s’appuyaient chacune sur une ancienne réalité, homogène du point de vue culturel : langue, traditions politiques, etc. On leur substitua le découpage abstrait en départements, propre à briser toute référence aux particularismes locaux, et donc à faciliter partout la pénétration de l’autorité étatique. Ultime étape de ce mouvement par lequel les différences s’évanouissent l’une après l’autre devant la puissance de l’État : la IIIe République transforma définitivement les habitants de l’hexagone en citoyens grâce à l’institution de l’école laïque, gratuite et obligatoire, puis du service militaire obligatoire. Ce qui subsistait d’existence autonome dans le monde provincial et rural y succomba. La francisation était accomplie, l’ethnocide consommé : langues traditionnelles traquées en tant que patois d’arriérés, vie villageoise ravalée au rang de spectacle folklorique destiné à la consommation des touristes, etc.

Pour bref qu’il soit, ce coup d’œil jeté sur l’histoire de notre pays suffit à montrer que l’ethnocide, comme suppression plus ou moins autoritaire des différences socio-culturelles, est inscrit d’avance dans la nature et dans le fonctionnement de la machine étatique, laquelle procède par uniformisation du rapport qui la lie aux individus : l’État ne connaît que des citoyens égaux devant la Loi.

Affirmer, à partir de l’exemple français, que l’ethnocide appartient à l’essence unificatrice de l’État, conduit logiquement à dire que toute formation étatique est ethnocidaire. Examinons rapidement le cas d’un type d’État fort différent des États européens. Les Incas étaient parvenus à édifier dans les Andes une machine de gouvernement qui fit l’admiration des Espagnols, tant par l’ampleur de son extension territoriale que par la précision et la minutie des techniques administratives qui permettaient à l’Empereur et à ses nombreux fonctionnaires d’exercer un contrôle presque total et permanent sur les habitants de l’Empire. L’aspect proprement ethnocidaire de cette machine étatique apparaît dans sa tendance à incaïser les populations nouvellement conquises : non seulement les obligeant à payer tribut aux nouveaux maîtres, mais surtout les contraignant à célébrer en priorité le culte des conquérants, le culte du Soleil, c’est-à-dire de l’Inca lui-même. Religion d’État, imposée par la force, fût-ce au détriment des cultes locaux. Il est vrai également que la pression exercée par les Incas sur les tribus soumises n’atteignit jamais la violence du zèle maniaque avec lequel les Espagnols anéantirent plus tard l’idolâtrie indigène. Pour habiles diplomates qu’ils fussent, les Incas savaient néanmoins utiliser la force lorsqu’il le fallait et leur organisation réagissait avec la plus grande brutalité, comme tout appareil d’État lorsque son pouvoir est mis en question. Les fréquents soulèvements contre l’autorité centrale du Cuzco, impitoyablement réprimés d’abord, étaient ensuite châtiés par la déportation massive des vaincus en des régions très éloignées de leur territoire natal, c’est-à-dire marqué par le réseau des lieux de culte (sources, collines, grottes, etc.) : déracinement, déterritorialisation, ethnocide…

La violence ethnocidaire, comme négation de la différence, appartient bien à l’essence de l’État, aussi bien dans les empires barbares que dans les sociétés civilisées d’Occident : toute organisation étatique est ethnocidaire, l’ethnocide est le mode normal d’existence de l’État. Il y a donc une certaine universalité de l’ethnocide, en ce qu’il est le propre non pas seulement d’un vague « monde blanc » indéterminé, mais de tout un ensemble de sociétés qui sont les sociétés à État. La réflexion sur l’ethnocide passe par une analyse de l’État. Mais doit-elle s’arrêter là, s’en tenir au constat que l’ethnocide c’est l’État et que, de ce point de vue, tous les États se valent ? Ce serait là retomber dans le péché d’abstraction que nous avons précisément reproché à « l’école de l’ethnocide », ce serait encore une fois méconnaître l’histoire concrète de notre propre monde culturel.

Où se situe la différence qui interdit de placer sur le même plan, ou de mettre dans le même sac, les États barbares (Incas, Pharaons, despotismes orientaux, etc.) et les États civilisés (le monde occidental) ? On décèle d’abord cette différence au niveau de la capacité ethnocidaire des appareils étatiques. Dans le premier cas, cette capacité est limitée non pas par la faiblesse de l’État mais, au contraire, par sa force : la pratique ethnocidaire — abolir la différence lorsqu’elle devient opposition — cesse dès lors que la force de l’État ne court plus aucun risque. Les Incas toléraient une relative autonomie des communautés andines lorsque celles-ci reconnaissaient l’autorité politique et religieuse de l’Empereur. On s’aperçoit en revanche que dans le second cas — États occidentaux — la capacité ethnocidaire est sans limites, elle est effrénée. C’est bien pour cela qu’elle peut conduire au génocide, que l’on peut en effet parler du monde occidental comme absolument ethnocidaire. Mais d’où cela provient-il ? Que contient la civilisation occidentale qui la rend infiniment plus ethnocidaire que toute autre forme de société ? C’est son régime de production économique, espace justement de l’illimité, espace sans lieux en ce qu’il est recul constant de la limite, espace infini de la fuite en avant permanente. Ce qui différencie l’Occident, c’est le capitalisme, en tant qu’impossibilité de demeurer dans i’en-deçà d’une frontière, en tant que passage au delà de toute frontière ; c’est le capitalisme, comme système de production pour qui rien n’est impossible, sinon de ne pas être à soi-même sa propre fin : qu’il soit d’ailleurs libéral, privé, comme en Europe de l’Ouest, ou planifié, d’État, comme en Europe de l’Est. La société industrielle, la plus formidable machine à produire, est pour cela même la plus effrayante machine à détruire. Races, sociétés, individus ; espace, nature, mers, forêts, sous-sol : tout est utile, tout doit être utilisé, tout doit être productif, d’une productivité poussée à son régime maximum d’intensité.

Voilà pourquoi aucun répit ne pouvait être laissé aux sociétés qui abandonnaient le monde à sa tranquille improductivité originaire ; voilà pourquoi était intolérable, aux yeux de l’Occident, le gaspillage représenté par l’inexploitation d’immenses ressources. Le choix laissé à ces sociétés était un dilemme : ou bien céder à la production, ou bien disparaître ; ou bien l’ethnocide, ou bien le génocide. A la fin du siècle dernier, les Indiens de la pampa argentine furent totalement exterminés afin de permettre l’élevage extensif des moutons et des vaches, qui fonda la richesse du capitalisme argentin. Au début de ce siècle, des centaines de milliers d’Indiens amazoniens périrent sous les coups des chercheurs de caoutchouc. Actuellement, dans toute l’Amérique du Sud, les derniers Indiens libres succombent sous l’énorme poussée de la croissance économique, brésilienne en particulier. Les routes transcontinentales dont la construction s’accélère constituent des axes de colonisation des territoires traversés : malheur aux Indiens que la route rencontre ! De quel poids peuvent peser quelques milliers de Sauvages improductifs au regard de la richesse en or, minerais rares, pétrole, en élevage de bovins, en plantations de café, etc. ? Produire ou mourir, c’est la devise de l’Occident.

Les Indiens d’Amérique du Nord l’apprirent dans leur chair, tués presque jusqu’au dernier afin de permettre la production. Un de leurs bourreaux, le général Sherman, le déclarait ingénument dans une lettre adressée à un fameux tueur d’Indiens, Buffalo Bill : « Autant que je peux l’estimer, il y avait, en 1862, environ 9 millions et demi de bisons dans les plaines entre le Missouri et les Montagnes Rocheuses. Tous ont disparu, tués pour leur viande, leur peau et leurs os […] A cette même date, il y avait environ 165 000 Pawnees, Sioux, Cheyennes, Kiowas et Apaches, dont l’alimentation annuelle dépendait de ces bisons. Eux aussi sont partis et ont été remplacés par le double ou le triple d’hommes et de femmes de race blanche, qui ont fait de cette terre un jardin et qui peuvent être recensés, taxés et gouvernés selon les lois de la nature et de la civilisation. Ce changement a été salutaire et s’accomplira jusqu’à la fin. »x Le général avait raison. Le changement s’accomplira jusqu’à la fin, il prendra fin lorsqu’il n’y aura plus rien du tout à changer.

1. Cité in R. Thévenin et P. Coze, Mœurs et histoire des Indiens Peaux-Rouges, Paris, Payot, 1952.

(*) Note de R71: la notion d’ethnocide a été définit par l’anthropologue français Robert Jaulin dans son livre couvrant ses recherches “La paix blanche” en 1970, soit 4 ans avec cet écrit de Clastres.

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Lectures complémentaires:

notre page « Anthropologie politique »

Manifeste pour la Société des Sociétés

Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes

Marshall-Sahlins-La-nature-humaine-une-illusion-occidentale-2008

James_C_Scott_L’art_de_ne_pas_être_gouverné

James-C-Scott-Contre-le-Grain-une-histoire-profonde-des-premiers-etats

David Graber Fragments Anthropologiques pour Changer l’histoire de l’humanité

40ans_Hommage_Pierre_Clastres

 

Guerre impérialiste au Moyen-Orient: la survie de l’empire passe par Ormouz (Pepe Escobar)

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L’Iran opte pour une « contre-pression maximale »

 

Pepe Escobar

 

24 juin 2019

 

Source: http://www.comite-valmy.org/spip.php?article11365

 

Tôt ou tard, la « pression maximale » des États-Unis sur l’Iran provoquera inévitablement une « contre-pression maximale ». On devine qu’il va y avoir des étincelles.

Ces derniers jours, les cercles du renseignement en Eurasie ont poussé Téhéran à envisager un scénario assez simple : il ne serait pas nécessaire de boucler le détroit d’Hormuz si le Commandant de la Force Qods, le général Qasem Soleimani, ultime Bête noire du Pentagone, expliquait en détail, sur les médias mondiaux, que Washington n’a tout simplement pas la capacité militaire de maintenir le détroit ouvert.

Comme je l’ai indiqué précédemment, la fermeture du détroit d’Hormuz détruirait l’économie américaine en faisant exploser les produits dérivés d’une valeur de 1,2 quadrillion de dollars, et cela entraînerait l’effondrement du système bancaire mondial, écrasant un PIB mondial de 80 billions de dollars et provoquant une dépression sans précédent.

Soleimani devrait également déclarer sans détour que l’Iran peut en fait fermer le détroit d’Hormuz si son pays est empêché d’exporter deux millions de barils de pétrole essentiels pour sa survie par jour, principalement vers l’Asie. Ces exportations, qui avant les sanctions illégales des États-Unis et le blocus de facto atteignaient normalement 2,5 millions de barils par jour, pourraient maintenant être ramenées à seulement 400.000.

Ainsi l’intervention de Soleimani s’alignerait de manière cohérente sur les signes qui proviennent déjà du CGRI : le Golfe persique est décrit comme une « galerie de tir » imminente, le Brigadier-général Hossein Salami a souligné que les missiles balistiques de l’Iran sont capables de frapper les « vecteurs maritimes » avec une précision chirurgicale, toute la frontière nord du Golfe persique, en territoire iranien, est hérissée de missiles terre-mer, comme je l’ai confirmé par des sources liées au CGRI.

On vous préviendra quand ce sera fini

Alors, c’est ce qui est arrivé.

Le président des Chefs d’état-major des Forces armées iraniennes, le Major-général Mohammad Bageri, est allé droit au but : «  Si la République islamique d’Iran était déterminée à empêcher l’exportation de pétrole du Golfe persique, cette détermination serait pleinement réalisée et annoncée publiquement, compte tenu de la puissance du pays et de ses forces armées. »

Les faits sont têtus : Téhéran n’acceptera tout simplement pas une guerre économique absolue qui l’empêcherait d’exporter le pétrole assurant sa survie économique. La question du détroit d’Hormuz a été abordée officiellement passons à celle des dérivés.

La présentation d’une analyse détaillée des produits dérivés assortie d’une analyse militaire aux médias mondiaux forcerait les médias, surtout occidentaux, à aller voir Warren Buffett pour vérifier si ce point est vrai. Or, il est vrai. Suivant ce scénario, Soleimani pourrait en dire autant et recommander aux médias d’aller consulter Warren Buffett.

L’ampleur d’une possible crise des dérivés est un thème absolument tabou pour les institutions de consensus de Washington. Mais selon l’une de mes sources bancaires américaines, le chiffre le plus précis, 1,2 quadrillion de dollars, provient d’un banquier suisse de manière officieuse. Il devrait être au courant : la Banque des règlements internationaux (BRI) – la banque centrale des banques centrales – se trouve à Bâle.

L’important, c’est que peu importe la manière dont le détroit d’Hormuz serait bloqué.

Il pourrait s’agir d’une attaque sous faux drapeau, ou encore parce que le gouvernement iranien pense qu’il va être attaqué et coule alors un ou deux navires. Ce qui compte, c’est le résultat final : tout blocage des sources d’énergie aura pour conséquence que le prix du pétrole atteindra 200 dollars le baril, 500 ou même, selon certaines projections de Goldman Sachs, 1.000 dollars.

Une autre source bancaire américaine explique : «  La clé de l’analyse est ce qu’on appelle le notionnel. Ils sont tellement à court d’argent qu’on dit qu’ils ne veulent rien dire. Mais en cas de crise le notionnel peut devenir réel. Par exemple, si j’achète un appel pour un million de barils de pétrole à 300 dollars le baril, mon coût ne sera pas très élevé car on pense qu’il est inconcevable que le prix monte aussi haut. C’est ça le notionnel. Mais si le détroit est fermé, cela peut devenir un chiffre formidable. »

Officiellement, la BRI s’engage seulement sur le montant notionnel total en suspens pour les contrats portant sur des instruments dérivés qu’elle évalue à 542,4 billions de dollars, mais ce n’est qu’une estimation.

La source bancaire ajoute : «  Même ici, c’est le notionnel qui a un sens. Les montants énormes sont des dérivés de taux d’intérêt. La plupart sont théoriques, mais si le pétrole atteint 1.000 dollars le baril, cela aura une incidence sur les taux d’intérêt dans la mesure où 45% du PIB mondial est lié au pétrole. C’est ce qu’on appelle en affaires le passif éventuel. »

Goldman Sachs a conçu l’hypothèse très possible d’un baril à 1.000 dollars, quelques semaines après la fermeture du détroit d’Hormuz. Ce chiffre, multiplié par 100 millions de barils de pétrole produits par jour, nous mène à 45% d’un PIB mondial de 80 billions de dollars. Il est donc évident que l’économie mondiale s’effondrerait sur cette base.

Des chiens de guerre aboyant à mort

Jusqu’à 30% de l’approvisionnement mondial en pétrole transite par le Golfe persique et le détroit d’Hormuz. Les sagaces négociants du Golfe (les mieux informés) sont presque unanimes : si Téhéran avait vraiment été responsable de l’incident du pétrolier dans le golfe d’Oman, les prix du pétrole seraient déjà montés en flèche. Ce n’est pas le cas.

Les eaux territoriales de l’Iran dans le détroit d’Hormuz vont jusqu’à 12 milles marins (22 km). Depuis 1959, l’Iran ne reconnaît que le transit naval non militaire.

Depuis 1972, les eaux territoriales d’Oman dans le détroit d’Hormuz s’élèvent également à 12 milles marins. À son point le plus étroit, la largeur du détroit est de 21 milles marins (39 km). Cela signifie, de façon cruciale, que la moitié du détroit d’Hormuz se trouve dans les eaux territoriales iraniennes, et l’autre moitié dans celles d’Oman. Il n’y a donc pas d’« eaux internationales ».

Et cela s’ajoute au fait que Téhéran affirme maintenant ouvertement que l’Iran pourrait décider de fermer officiellement le détroit d’Hormuz, et non à la dérobée.

La réponse indirecte et asymétrique de l’Iran à toute aventure américaine sera très douloureuse. Le professeur Mohammad Marandi, de l’Université de Téhéran, a une fois de plus confirmé que « même une frappe limitée fera l’objet d’une réponse majeure et disproportionnée ». Sans gants et sans poésie excessive, cela inclut tout ce qui va de la destruction de pétroliers à, pour reprendre les mots de Marandi, « des installations pétrolières saoudiennes et émiraties en flammes ».

A son tour, le Hezbollah lancera des dizaines de milliers de missiles contre Israël. Car, comme le secrétaire général du Hezbollah, Hasan Nasrallah, l’a souligné dans ses discours, « la guerre contre l’Iran ne restera pas cantonnée aux frontières du pays, elle mettra plutôt le feu à toute la région [du Moyen-Orient]. Toutes les forces et tous les intérêts américains dans la région seront anéantis, et avec eux les conspirateurs, d’abord Israël et la famille saoudienne au pouvoir. »

Il est très instructif de prêter une attention particulière à ce que cet Israélien nous dit :

Pourtant les chiens de guerre aboient à mort.

Plus tôt cette semaine, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, s’est rendu au CENTCOM à Tampa pour discuter des « questions de sécurité régionale et des opérations en cours » avec des généraux (pas très convaincus), un euphémisme pour parler de « pression maximale » qui finira par mener à la guerre contre l’Iran.

La diplomatie iranienne, discrètement, a déjà informé l’UE et les Suisses de leur capacité à écraser l’économie mondiale entière. Mais cela n’a pas suffi à lever les sanctions américaines.

Du dernier libelle* de Raoul Vaneigem, à mettre sur tous les ronds-points Gilets Jaunes !

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« L’État n’est plus rien, soyons tout ! »

 

Résistance 71

 

25 juin 2019

 

(*) Note: libelle, n.m qui provient du latin libellus qui veut dire « petit livre », écrit court, concis, direct et précis de style pamphlet sur un sujet particulier. Le mot « libelle » n’a aucun sens péjoratif étymologiquement.
Vaneigem , en conclusion, qualifie lui-même son petit ouvrage de « libelle ».

Petit livre donc, pétillant et truculent, essai politique imagé, poétique et offrant des solutions quant à un changement radical de paradigme politique pour notre société dictatoriale marchande au bout du rouleau.

Le titre est évocateur comme chaque ouvrage de Vaneigem: « Appel à la vie, contre la tyrannie étatique et marchande » avec en exergue ce cri du cœur: « Le cri des rebelles est le cri de la vie qui renaît. »

Petit format (il tient dans la poche arrière d’un jean) de 86 pages, il est un enchaînement subtil de directs, crochets et uppercuts dans ce vieux sparring partner usé et élimé qu’est la tyrannie étatique et marchande. Il est, comme le suggère peut-être le dessin de couverture, comme une comète en trajectoire de collision avec le vieux monde de l’aliénation et dont l’impact pourrait avoir de lumineuses répercussions… C’est un petit ouvrage qui se lit d’un trait, clair et concis et très complémentaire à la fois de notre « Manifeste pour la société des sociétés » (octobre 2017) et de quelques autres textes que nous vous mettons ci-dessous.

Nous suggérons que des collectes se fassent sur les ronds-points et dans les assemblées Gilets Jaunes pour se procurer ce livre qui devrait rester en permanence sur les ronds-point pour consultation et discussions collectives.
Il coûte 8 « machins » + 2 « machins » de frais de port. Plus que raisonnable en achat collectif.

Une analyse et proposition de solution faites sur mesure pour le Mouvement des Gilets Jaunes. A lire, diffuser et à discuter ensemble sans absolument aucune modération.

Publié par les éditions « Libertalia » de Montreuil (Seine-Saint-Denis)

Cliquez sur ce lien pour vous procurer le livre.

Note: Nous précisons que nous ne touchons absolument rien sur quelque vente que ce soit, nous sommes des adaptes de la gratuité totale, simplement nous pensons que ce livre est idéal et ce qui s’est écrit de mieux dans le contexte pré-révolutionnaire actuel du mouvement des Gilets Jaunes, depuis novembre 2018… Vaneigem y va lui-même de sa petite analyse.

Voici trois citations du livre pour vous mettre l’eau à la bouche, la première est du début du livre, la seconde du milieu et la dernière de la fin :

« Je n’ai rien à dire à quelqu’un qui n’est pas écœuré par la lavasse des vieilleries remises à neuf, par le brouet dont se nourrissent depuis des siècles nos cultures, nos gestes et nos mœurs, par le harcèlement d’une éducation permanente qui s’emploie avec un zèle frénétique à nous désapprendre à vivre. […] Le règne de l’antiphysis – de l’antinature – n’a jamais cessé de s’imposer. Nous en sommes toujours à la réalité d’un corps honoré comme machine à produire et honni comme lieu de vie, de désirs, de jouissance à affiner. »

« La subjectivité radicale est la lutte que chaque être humain mène en tant que sujet contre la détermination du vieux monde d’en faire un objet. […] L’expérience intime de la radicalité, la lutte que je mène pour retrouver en moi les racines du vivant, c’est cela la radicalité. Qui ne mène pas en tant que sujet une guerre endémique contre la menace d’être transformé en objet, en marchandise, abandonne la radicalité au profit du radicalisme. »

« Nous nous acheminons vers deux formes de luttes à la fois distinctes et convergentes. Une résistance, où le refus massif de payer tribut à l’État et à ses banquiers progresse et se radicalise et, dans le même temps, l’instauration et la multiplication de territoires où (non sans pagaille), de nouvelles formes de sociétés, des sociétés autogérées, sont expérimentées. […] Même si la colère des Gilets Jaunes stagne, reflue, réintègre le moule des servitudes anciennes, une grande vague véritablement populaire – et non pas populiste – s’est élevée et a prouvé que rien ne résiste aux élans de la vie… Rien ne m’ôtera de l’idée que Homo œeconomicus, c’est fini ! Le spectacle se termine. »

Bonne lecture et discussions sur les ronds-points et en assemblées !

Tout le pouvoir au Ronds-Points !

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Manifeste pour la Société des Sociétés

 

 

Géopolitique, impérialisme et islam politique: les Frères Musulmans, la CIA, le MI6, Mossad et tutti quanti (Thierry Meyssan)

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, documentaire, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, média et propagande, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , on 25 juin 2019 by Résistance 71

Excellente enquête de Thierry Meyssan sur cette fabrication et manipulation de la « confrérie des frères musulmans » et du soi-disant « islam politique » inféodé à l’impérialisme occidental post-première guerre mondiale pour maintenir le statu quo oligarchique en place.
Pour mieux comprendre les turpitudes et les salades officielles qu’on nous fait ingurgiter de (moins en moins) force.

~ Résistance 71 ~

 

Les Frères Musulmans en tant qu’assassins

 

Thierry Meyssan

 

21 juin 2019

 

url de l’article original:

https://www.voltairenet.org/article206724.html

 

Nous poursuivons la publication du livre de Thierry Meyssan, « Sous nos yeux ». Dans cet épisode, il décrit la création d’une société secrète égyptienne, les Frères musulmans, puis sa réactivation après la Seconde Guerre mondiale par les services secrets britanniques. Enfin, l’utilisation de ce groupe par le MI6 pour procéder à des assassinats politiques dans cette ancienne colonie de la Couronne.

Les «  Printemps arabes  », vécus par les Frères musulmans

En 1951, les services secrets anglo-saxons constituèrent, à partir de l’ancienne organisation homonyme, une société secrète politique  : les Frères musulmans. Ils l’utilisèrent successivement pour assassiner des personnalités qui leur résistaient, puis à partir de 1979 comme mercenaires contre les Soviétiques. Au début des années 1990, ils les incorporèrent à l’Otan et dans les années 2010 tentèrent de les porter au pouvoir dans les pays arabes. En définitive, les Frères musulmans et l’Ordre soufi des Naqchbandis furent financés à hauteur de 80 milliards de dollars annuels par la famille régnante saoudienne, ce qui en fait une des armées les plus importantes au monde. La totalité des leaders jihadistes, y compris ceux de Daesh, appartient à ce dispositif militaire.

1— Les Frères musulmans égyptiens

Quatre empires disparaissent durant la Première Guerre mondiale  : le Reich germanique, l’Empire austro-hongrois, la Sainte Russie tsariste, et la Sublime Porte ottomane. Les vainqueurs manquent totalement de mesure en imposant leurs conditions aux vaincus. Ainsi, en Europe, le Traité de Versailles détermine des conditions inacceptables pour l’Allemagne qu’il rend seule responsable du conflit. En Orient, le dépeçage du Califat ottoman se passe mal  : à la conférence de San Remo (1920), conformément aux accords secrets Sykes-Picot-Sazonov (1916), le Royaume-Uni est autorisé à constituer un foyer juif en Palestine, tandis que la France peut coloniser la Syrie (qui incluait à l’époque le Liban actuel). Cependant, dans ce qui reste de l’Empire ottoman, Mustafa Kemal se révolte à la fois contre le Sultan qui a perdu la guerre et contre les Occidentaux qui s’emparent de son pays. À la conférence de Sèvres (1920), on découpe le Califat en petits bouts pour créer toutes sortes de nouveaux États, dont le Kurdistan. La population turco-mongole de Thrace et d’Anatolie se soulève et porte Kémal au pouvoir. En définitive, la conférence de Lausanne (1923) trace les frontières actuelles, renonce au Kurdistan et organise de gigantesques transferts de population qui font plus d’un demi-million de morts.

Mais, de même qu’en Allemagne Adolf Hitler contestera le sort de son pays, au Proche-Orient, un homme se lève contre le nouveau partage de la région. Un instituteur égyptien fonde un mouvement pour rétablir le Califat que les Occidentaux ont vaincu. Cet homme, c’est Hassan el-Banna et cette organisation, ce sont les Frères musulmans (1928).

Le Calife, c’est en principe le successeur du Prophète auquel tous doivent obéissance  ; un titre de fait très convoité. Plusieurs grandes lignées de califes se sont succédées  : les Omeyyades, les Abbassides, les Fatimides et les Ottomans. Le prochain Calife devrait être celui qui s’emparera du titre, en l’occurrence le «  Guide général  » de la Confrérie qui se verrait bien en maître du monde musulman.

La société secrète se développe très rapidement. Elle entend œuvrer de l’intérieur du système pour rétablir les institutions islamiques. Les postulants doivent jurer fidélité au fondateur sur le Coran et sur un sabre, ou sur un revolver. Le but de la Confrérie est exclusivement politique, même si elle l’exprime en termes religieux. Jamais Hassan el-Banna ni ses successeurs ne parleront de l’islam comme d’une religion ou n’évoqueront une spiritualité musulmane. Pour eux, l’islam est uniquement un dogme, une soumission à Dieu et un moyen d’exercer le Pouvoir. Évidemment, les Égyptiens qui soutiennent la Confrérie ne la perçoivent pas ainsi. Ils la suivent parce qu’elle prétend suivre Dieu.

Pour Hassan el-Banna, la légitimité d’un gouvernement ne se mesure pas à sa représentativité comme on évalue celle des gouvernements occidentaux, mais à sa capacité à défendre le «  mode de vie islamique  », c’est-à-dire celui de l’Égypte ottomane du XIXe siècle. Jamais les Frères n’envisageront que l’islam ait une Histoire et que les modes de vie musulmans varient considérablement selon les régions et les époques. Jamais ils n’envisageront non plus que le Prophète a révolutionné la société bédouine et que le mode de vie décrit dans le Coran n’est qu’une étape fixée pour ces hommes. Pour eux, les règles pénales du Coran – la charia – ne correspondent donc pas à une situation donnée, mais fixent les lois immuables sur lesquelles le Pouvoir peut s’appuyer.

Le fait que la religion musulmane se soit souvent diffusée par l’épée justifie pour la Confrérie l’usage de la force. Jamais, les Frères ne reconnaitront que l’islam ait pu se propager aussi par l’exemple. Cela n’empêche pas Al-Banna et ses Frères de se présenter aux élections — et de perdre. S’ils condamnent les partis politiques, ce n’est pas par opposition au multipartisme, mais parce qu’en séparant la religion du politique, ils seraient tombés dans la corruption.

La doctrine des Frères musulmans, c’est l’idéologie de l’«  islam politique  », en français on dit de l’«  islamisme  »  ; un mot qui va faire fureur.

En 1936, Hassan el-Banna, écrit au Premier ministre Mustafa el-Nahhas Pacha. Il exige  : 

  • «  une réforme de la législation et l’union de tous les tribunaux sous la charia  ; 
  • le recrutement au sein des armées en instituant un volontariat sous la bannière du jihad  ; 
  • la connexion des pays musulmans et la préparation de la restauration du Califat, en application de l’unité exigée par l’islam.  »

Durant la Seconde Guerre mondiale, la Confrérie se déclare neutre. En réalité, elle se transforme en un service de Renseignement du Reich. Mais à partir de l’entrée en guerre des États-Unis, lorsque le sort des armes semble s’inverser, elle joue double jeu et se fait financer par les Britanniques pour leur livrer des informations sur son premier employeur. Ce faisant, la Confrérie manifeste son absence totale de principe et son pur opportunisme politique.

Le 24 février 1945, les Frères tentent leur chance et assassinent en pleine séance parlementaire le Premier ministre égyptien. Il s’en suit une escalade de la violence  : une répression contre eux et une série d’assassinats politiques, allant jusqu’à celui du nouveau Premier ministre, le 28 décembre 1948, et en rétorsion d’Hassan el-Banna lui-même, le 12 février 1949. Peu de temps après, un tribunal institué par la loi martiale condamne la plupart des Frères à une peine de détention et dissout leur association.

Cette organisation secrète n’était au fond qu’une bande d’assassins qui ambitionnaient de s’emparer du pouvoir en masquant sa convoitise derrière le Coran. Son histoire aurait dû s’arrêter là. Il n’en fut rien.

2— La Confrérie refondée par les Anglo-Saxons 

et la paix séparée avec Israël

La capacité de la Confrérie à mobiliser des gens et à les transformer en assassins ne peut qu’intriguer les Grandes puissances.

Deux ans et demi après sa dissolution, une nouvelle organisation est formée par les Anglo-Saxons en réutilisant le nom de «  Frères musulmans  ». Profitant de l’incarcération des dirigeants historiques, l’ancien juge Hassan Al-Hodeibi en est élu Guide général. Contrairement à une idée souvent admise, il n’y aucune continuité historique entre l’ancienne et la nouvelle confrérie. Il s’avère qu’une unité de l’ancienne société secrète, l’«  Appareil secret  », avait été chargée par Hassan el-Banna de perpétrer les attentats dont il niait la paternité. Cette organisation dans l’organisation était si secrète qu’elle n’a pas été touchée par la dissolution de la Confrérie et se tient désormais à la disposition de son successeur. Le Guide décide de la désavouer et déclare ne vouloir atteindre ses objectifs que de manière pacifique. Il est difficile d’établir ce qui s’est exactement passé à ce moment-là entre les Anglo-Saxons qui voulaient recréer l’ancienne société et le Guide qui croyait juste récupérer son audience dans les masses. En tous cas, l’«  Appareil secret  » a perduré et l’autorité du Guide s’est effacée au profit de celle d’autres responsables de la Confrérie ouvrant une véritable guerre interne. La CIA introduisit à leur direction le franc-maçon Sayyid Qutb [1], le théoricien du jihad, que le Guide condamna avant de conclure un accord avec le MI6.

Il est impossible de préciser les rapports de subordination interne des uns et des autres, d’une part parce que chaque branche étrangère a sa propre autonomie et d’autre part parce que les unités secrètes au sein de l’organisation ne dépendent plus nécessairement ni du Guide général, ni du Guide local, mais parfois directement de la CIA et du MI6.

Durant la période suivant la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques essayent d’organiser le monde de manière à le tenir hors de portée des Soviétiques. En septembre 1946, à Zurich, Winston Churchill lance l’idée des États-Unis d’Europe. Sur le même principe, il lance la Ligue arabe. Dans les deux cas, il s’agit de faire l’unité d’une région sans la Russie. Dès le début de la Guerre froide, les États-Unis d’Amérique, de leur côté, créent des associations chargées d’accompagner ce mouvement à leur profit, l’American Committee on United Europe et les American Friends of the Middle East [2]. Dans le monde arabe, la CIA organise deux coups d’État, d’abord en faveur du général Hosni Zaim à Damas (mars 1949), puis avec les Officiers libres au Caire (juillet 1952). Il s’agit de soutenir des nationalistes que l’on suppose hostiles aux communistes. C’est dans cet état d’esprit que Washington amène en Égypte le général SS Otto Skorzeny et en Iran le général nazi Fazlollah Zahédi, accompagnés de centaines d’anciens responsables de la Gestapo pour diriger la lutte anticommuniste. Skorzeny a malheureusement modelé la police égyptienne dans une tradition de violence. En 1963, il choisira la CIA et le Mossad contre Nasser. Zahédi quant à lui créera la SAVAK, la plus cruelle police politique de l’époque.

Si Hassan el-Banna avait fixé l’objectif — prendre le pouvoir en manipulant la religion —, Qutb définit le moyen  : le jihad. Une fois que les adeptes ont admis la supériorité du Coran, on peut s’appuyer sur lui pour les organiser en armée et les envoyer au combat. Qutb développe une théorie manichéenne distinguant ce qui est islamiste et ce qui est «  ténébreux  ». Pour la CIA et le MI6, ce bourrage de crâne permet d’utiliser les adeptes pour contrôler les gouvernements nationalistes arabes, puis pour déstabiliser les régions musulmanes de l’Union soviétique. La Confrérie devient un inépuisable réservoir de terroristes sous le slogan  : «  Allah est notre but. Le Prophète est notre chef. Le Coran est notre loi. Le jihad est notre voie. Le martyre, notre vœu  ».

La pensée de Qutb est rationnelle, mais pas raisonnable. Il déploie une rhétorique invariable Allah/Prophète/Coran/Jihad/Martyre qui ne laisse à aucun moment de possibilité de discussion. Il pose la supériorité de sa logique sur la raison humaine.

La CIA organise un colloque à l’Université de Princeton sur «  La situation des musulmans en Union soviétique  ». C’est l’occasion de recevoir aux États-Unis une délégation des Frères musulmans conduite par un des chefs de sa branche armée, Saïd Ramadan*. Dans son rapport, l’officier de la CIA chargé du suivi note que Ramadan n’est pas un extrémiste religieux, mais plutôt un fasciste  ; une manière de souligner le caractère exclusivement politique des Frères musulmans. Le colloque se conclut par une réception à la Maison-Blanche par le Président Eisenhower, le 23 septembre 1953. L’alliance entre Washington et le jihadisme est conclue.

(*) Note de R71: Saïd Ramadan est le père de Tariq Ramadan…

La CIA, qui avait recréé la Confrérie contre les communistes, l’a d’abord utilisée pour aider les nationalistes. À cette époque l’Agence était représentée au Moyen-Orient par des antisionistes, issus des classes moyennes. Ils furent rapidement évincés au profit de hauts fonctionnaires d’origine anglo-saxonne et puritaine, sortis des grandes universités et favorables à Israël. Washington entra en conflit avec les nationalistes et la CIA retourna la Confrérie contre eux.

Saïd Ramadan avait commandé quelques combattants de la Confrérie durant la brève guerre contre Israël en 1948, puis aidé Sayyid Abul Ala Maududi a créer au Pakistan l’organisation paramilitaire de la Jamaat-i-Islami. Il s’agissait alors de fabriquer une identité islamique pour les Indiens musulmans afin qu’ils constituent un nouvel État, le Pakistan. La Jamaat-i-Islami rédigera d’ailleurs la constitution pakistanaise. Ramadan épouse la fille d’Hassan Al-Banna et devient le chef de la branche armée des nouveaux «  Frères musulmans  ».

Alors qu’en Égypte, les Frères ont participé au coup d’État des Officiers libres du général Mohammed Naguib — Sayyid Qutb était leur agent de liaison —, ils sont chargés d’éliminer un de leurs leaders, Gamal Abdel Nasser, qui est entré en conflit avec Naguib. Non seulement ils échouent, le 26 octobre 1954, mais Nasser prend le pouvoir, réprime la Confrérie et assigne Naguib à résidence. Sayyid Qutb sera pendu quelques années plus tard.

Interdits en Égypte, les Frères se replient dans les États wahhabites (Arabie saoudite, Qatar et Émirat de Charjah) et en Europe (Allemagne, France et Royaume-Uni, plus en Suisse neutre). Chaque fois, ils sont reçus comme des agents occidentaux luttant contre l’alliance naissante entre les nationalistes arabes et l’Union soviétique. Saïd Ramadan reçoit un passeport diplomatique jordanien et s’installe à Genève, en 1958, d’où il dirige la déstabilisation du Caucase et de l’Asie centrale (à la fois Pakistan / Afghanistan et vallée soviétique de Ferghana). Il prend le contrôle de la Commission pour la construction d’une mosquée à Munich, ce qui lui permet de superviser presque tous les musulmans d’Europe occidentale. Avec l’aide de l’American Committee for the Liberation of the Peoples of Russia (AmComLib), c’est-à-dire de la CIA, il dispose de Radio Liberty /Radio Free Europe, une station directement financée par le Congrès états-unien pour diffuser la pensée de la Confrérie [3].

Après la crise du Canal de Suez et le spectaculaire retournement de Nasser du côté soviétique, Washington décide de soutenir sans limites les Frères musulmans contre les nationalistes arabes. Un haut cadre de la CIA, Miles Copeland, est chargé — en vain — de sélectionner dans la Confrérie une personnalité qui puisse jouer dans le monde arabe un rôle équivalent à celui du pasteur Billy Graham aux États-Unis. Il faudra attendre les années 1980 pour trouver un prêcheur de cette envergure, l’Égyptien Youssef Al-Qaradâwî.

En 1961, la Confrérie établit une connexion avec une autre société secrète, l’Ordre des Naqchbandis. Il s’agit d’une sorte de franc-maçonnerie musulmane mêlant initiation soufie et politique. L’un de ses théoriciens indiens, Abou Al-Hasan Ali Al-Nadwi, publie un article dans la revue des Frères. L’Ordre est ancien et présent dans de nombreux pays. En Irak, le grand maître n’est autre que le futur vice-président Ezzat Ibrahim Al-Douri. Il soutiendra la tentative de coup d’État des Frères en Syrie, en 1982, puis la «  campagne de retour à la Foi  » organisée par le Président Saddam Hussein pour redonner une identité à son pays après l’instauration de la zone de non-survol par les Occidentaux. En Turquie, l’Ordre jouera un rôle plus complexe. Il comprendra comme responsables aussi bien Fethullah Güllen (fondateur de l’Hizmet), que le président Turgut Özal (1989-93) et que le Premier ministre Necmettin Erbakan (1996-97), responsable du Parti de la Justice (1961) et de la Millî Görüs (1969). En Afghanistan, l’ancien président Sibghatullah Mojaddedi (1992) en fut le grand maître. En Russie, avec l’aide de l’Empire ottoman, l’Ordre avait soulevé la Crimée, l’Ouzbékistan, la Tchétchénie et le Daghestan, au XIXe siècle contre le Tsar. Jusqu’à la chute de l’URSS, on sera sans nouvelle de cette branche  ; de même dans le Xinjiang chinois. La proximité des Frères et des Naqchbandis est très rarement étudiée compte tenu de l’opposition de principe des islamistes à la mystique et aux ordres soufis en général.

En 1962, la CIA encourage l’Arabie saoudite à créer la Ligue islamique mondiale et à financer la Confrérie et l’Ordre contre les nationalistes et les communistes [4]. Cette structure est d’abord financée par l’Aramco (Arabian-American Oil Company)*. Parmi la vingtaine de ses membres fondateurs, on compte trois théoriciens islamistes dont nous avons déjà parlé  : l’Égyptien Saïd Ramadan, le Pakistanais Sayyid Abul Ala Maududi et l’Indien Abou Al-Hasan Ali Al-Nadwi.

(*) Note de R71: Si ARAMCO est officiellement sous contrôle du gouvernement saoudien, ses actionnaires principaux sont Exxon-Mobil (Rockefeller), Royal Dutch Shell (Rothschild), BP-Amoco. Rien ne se fait sans l’aval de la grande puissance financière. La famille Al Saoud n’existe que par ses commanditaires d’origine… Le wahhabisme est le serviteur garde-chiourme du statu quo oligarchique pétrolier et financier.

De facto l’Arabie, qui dispose soudainement d’énormes liquidités grâce au commerce de pétrole, devient le parrain des Frères dans le monde. Sur place, la monarchie leur confie le système d’enseignement scolaire et universitaire, dans un pays où presque personne ne sait lire et écrire. Les Frères doivent s’adapter à leurs hôtes. En effet, leur allégeance au roi les empêche de prêter fidélité au Guide général. Quoi qu’il en soit, ils s’organisent autour de Mohamed Qutb, le frère de Sayyid, en deux tendances  : les Frères saoudiens d’un côté et les «  sourouristes  » de l’autre. Ces derniers, qui sont Saoudiens, tentent une synthèse entre l’idéologie politique de la Confrérie et la théologie wahhabite. Cette secte, dont la famille royale est membre, porte une interprétation de l’islam issue de la pensée bédouine, iconoclaste et antihistorique. Jusqu’à ce que Riyad dispose de pétrodollars, elle jetait l’anathème sur les écoles musulmanes traditionnelles qui, en retour, la considérait comme hérétique.

En réalité, la politique des Frères et la religion wahhabite n’ont rien en commun, mais elles sont compatibles. Sauf que le pacte qui lie la famille des Séoud aux prédicateurs wahhabites ne peut exister avec la Confrérie  : l’idée d’une monarchie de droit divin se heurte à l’appétit de pouvoir des Frères. Il est donc convenu que les Séoud soutiendront les Frères partout dans le monde, à la condition qu’ils s’abstiennent d’entrer en politique en Arabie.

Le soutien des wahhabites saoudiens aux Frères provoque une rivalité supplémentaire entre l’Arabie et les deux autres États wahhabites que sont le Qatar et l’Émirat de Charjah.

De 1962 à 1970, les Frères musulmans participent à la guerre civile du Yémen du Nord et tentent de rétablir la monarchie aux côtés de l’Arabie saoudite et du Royaume-Uni, contre les nationalistes arabes, l’Égypte et l’URSS  ; un conflit qui préfigure ce qui va suivre durant un demi-siècle.

En 1970, Gamal Abdel Nasser parvient à trouver un accord entre les factions palestiniennes et le roi Hussein de Jordanie qui met fin au «  septembre noir  ». Le soir du sommet de la Ligue arabe qui entérine l’accord, il meurt, officiellement d’une crise cardiaque, beaucoup plus probablement assassiné. Nasser avait trois vice-présidents, un de gauche — extrêmement populaire —, un centriste — fort connu —, et un conservateur choisi à la demande des États-Unis et de l’Arabie saoudite  : Anouar el-Sadate. Subissant des pressions, le vice-président de gauche se déclare indigne de la fonction. Le vice-président centriste préfère abandonner la politique. Sadate est désigné comme candidat des Nassériens. C’est le drame de nombreux pays  : le président choisit un vice-président parmi ses rivaux de manière à élargir sa base électorale, mais celui-ci le remplace lorsqu’il meurt et anéantit son héritage.

Sadate, qui avait servi le Reich durant la Seconde Guerre mondiale et professe une grande admiration pour le Führer, est un militaire ultra conservateur qui servait d’alter ego à Sayyid Qutb comme agent de liaison entre la Confrérie et les Officiers libres. Dès son accession au pouvoir, il libère les Frères emprisonnés par Nasser. Le «  Président croyant  » est l’allié de la Confrérie pour ce qui concerne l’islamisation de la société (la «  révolution de rectification  »), mais son rival lorsqu’il en tire un profit politique. Cette relation ambigüe est illustrée par la création de trois groupes armés, qui ne sont pas des scissions de la Confrérie mais des unités extérieures lui obéissant  : le Parti de la libération islamique, le Jihad islamique (du cheikh Omar Abdul Rahman), et Excommunication et immigration (le «  Takfir  »). Tous déclarent appliquer les instructions de Sayyid Qutb. Armé par les services secrets, le Jihad islamique lance des attaques contre les chrétiens coptes. Loin d’apaiser la situation, le «  Président croyant  » accuse les coptes de sédition et emprisonne leur pape et huit de leurs évêques. En définitive, Sadate intervient dans la conduite de la Confrérie et prend position pour le Jihad islamique contre le Guide général, qu’il fait arrêter [5].

Sur instruction du secrétaire d’État US, Henry Kissinger, il convainc la Syrie de se joindre à l’Égypte pour attaquer Israël et restaurer les droits des Palestiniens. Le 6 octobre 1973, les deux armées prennent Israël en tenaille pendant la fête de Yom Kippour. L’armée égyptienne traverse le canal de Suez tandis que la syrienne attaque depuis le plateau du Golan. Cependant, Sadate ne déploie que partiellement sa couverture antiaérienne et arrête son armée à 15 kilomètres à l’est du canal, tandis que les Israéliens se ruent sur les Syriens qui se trouvent piégés et hurlent au complot. Ce n’est qu’une fois les réservistes israéliens mobilisés et l’armée syrienne encerclée par les troupes d’Ariel Sharon, que Sadate ordonne à son armée de reprendre sa progression, puis de la stopper pour négocier un cessez-le-feu. Observant la trahison égyptienne, les Soviétiques qui ont été déjà perdu un allié avec la mort de Nasser, menacent les États-Unis et exigent un arrêt immédiat des combats.

Quatre ans plus tard — poursuivant le plan de la CIA — le Président Sadate se rend à Jérusalem et décide de signer une paix séparée avec Israël au détriment des Palestiniens. Désormais, l’alliance entre les Frères et Israël est scellée. Tous les Peuples arabes conspuent cette trahison et l’Égypte est exclue de la Ligue arabe, dont le siège est déplacé à Alger.

Washington décide de tourner la page, en 1981. Le Jihad islamique est chargé de liquider Sadate, désormais inutile. Il est assassiné lors d’une parade militaire, alors que le Parlement s’apprêtait à le proclamer «  Sixième Calife  ». Dans la tribune officielle 7 personnes sont tuées et 28 blessées, mais, assis à côté du président, son vice-président le général Moubarak en réchappe. Opportunément il était la seule personne de la tribune officielle à porter un gilet pare-balles. Il succède au «  président croyant  » et la Ligue arabe peut être rapatriée au Caire.

[1] « Sayyid Qutb était franc-maçon », Réseau Voltaire, 28 mai 2018.

[2] America’s Great Game : The CIA’s Secret Arabists and the Shaping of the Modern Middle East, Hugh Wilford, Basic Books (2013).

[3] A Mosque in Munich : Nazis, the CIA, and the Rise of the Muslim Brotherhood in the West, Ian Johnson, Houghton Mifflin Harcourt (2010). Version française : Une Mosquée à Munich : les nazis, la CIA et la montée des Frères musulmans en Occident, Jean-Claude Lattès (2011).

[4] Dr. Saoud et Mr. Djihad. La diplomatie religieuse de l’Arabie saoudite, Pierre Conesa, préface d’Hubert Védrine, Robert Laffont (2016).

[5] Histoire secrète des Frères musulmans, Chérif Amir, préface d’Alain Chouet, Ellipses (2015).

La famille Rothschild et le vampirisme capitaliste (VT)

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Les Sud-Africains disent que les Rothschild vampirisent l’économie du pays

 

Jonas E. Alexis

 

20 juin 2019

 

url de l’article original:

https://www.veteranstoday.com/2019/06/20/south-africans-rothschilds-is-sucking-the-countrys-economy/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Les syndicats sud-africains ont accusé les Rothschild de capturer les “entreprises publiques” et d’interférer en leur sein ne suivant que “des objectifs veules et égoïstes”.

 De Russia Today:

La déclaration reconnaît que la richissime famille tente de faire s’effondrer la compagnie aérienne d’état South African Airways (SAA) afin que celle-ci soit privatisée… Les syndicats sud-africains disent que les Rothschild utilisent un lien qu’ils ont avec un des membres du comité directeur de SAA, Mark Kingston, qui est aussi l’ex CEO de Rothschild and Co. en Afrique du sud.

Les syndicats veulent le retrait de plusieurs membres du comité directeur de SAA dont Kingston, ainsi qu’un autre membre du comité qui lui porte le nom de la famille: l’ancien patron de la bourse de Johannesbourg, Geoff Rothschild.”[1]

Est-ce une surprise ? Pas vraiment. Ouvrez simplement un livre d’histoire non biaisé et bien documenté et vous y trouverez les crimes et l’attitude dérangée de la famille Rothschild.

La domination des Rothschild et leur pouvoir gagnés par des moyens secrets furent même admis par l’historien Gustavus Myers qui a écrit dans son “L’histoire des grandes fortunes américaines” que: “sous la surface, les Rothschild avaient un énorme pouvoir pour dicter les lois financières des Etats-Unis. Les archives légales montrent qu’ils furent le pouvoir derrière la vieille Bank of the United States.”[2]

S.C Mooney écrit que “la famille Rothschild ressort de l’histoire comme le meilleur exemple de la manipulation du pouvoir banquier international… Au moyen de l’usure sur une échelle internationale, elle fut capable de générer et de maintenir une fortune considérable qu’elle transforma en pouvoir de manipulation du monde des affaires en fonction de ses désirs et lubies.” [3] Les Rothschild ont financé des guerres en Angleterre et en Amérique, collectant d’énormes profits et d’énormes intérêts sur leurs prêts aux différentes parties.

Au milieu du XIXème siècle, la Banque d’Angleterre  était dominée de manière importante par la famille Rothschild. Comme l’a écrit l’auteur juif autrichien Frederic Morton, dès le milieu du XIXème siècle “les Rothschild étaient maintenant les banquiers des empires et des continents, de tous les principaux pays européens, de la Russie eurasienne, des Amériques, des Indes… De Paris à Vienne en passant par Francfort et Naples, les branches sœurs titanesques étaient juste tout aussi occupées.”[4]

L’historienne juive Esther Benbassa voit la chose de manière similaire.[5] Elle dit que “les Rothschild étaient des francs-maçons du rite écossais”[6] mais Benbassa voyait la franc-maçonnerie comme une organisation religieuse noble et tolérante qui avait bien accueilli les juifs.[7]

L’historien philosémite Niall Ferguson a déclaré que Nathan Rothschild “fut capable de devenir le principal conducteur de l’argent entre le gouvernement britannique et les champs de bataille européens sur lesquels l’avenir de l’Europe se décida en 1814 et 1815.”[8] Nathan, d’après Ferguson, “devint le maître de marché des obligations” et le “maître de la politique européenne pendant les guerres napoléoniennes”[9]

Au XIXème siècle, Nathan a établi “la plus grande banque au monde.”[19] Un magazine américain se plaignait dans les années 1830 que “il n’y a pas une décision ministérielle prise sans l’avis des Rothschild. Ils étendent leur emprise avec la même facilité de St Petersbourg à Vienne, de Vienne à Paris, de Paris à Londres et de Londres à Washington.”[11]

Les Rothschild, en coopération avec la Fondation Rockefeller furent derrière “la politique de monnaie de singe et d’inflation du début du New Deal de Roosevelt.”[12] En 2012, les Rothschild tentèrent de nouveau de fusionner les opérations françaises et britanniques afin de prendre encore plus de contrôle. (NdT: n’oublions jamais que le président français actuel Emmanuel Macron est un pur produit et marionnette de la banque Rothschild mis au pouvoir pour parachever certains objectifs destructeurs qui sont… en marche… mais ralentis par les Gilets Jaunes, Aouh Aouh !)

David Rothschild a déclaré que le nouveau système “serait plus propice aux nouveaux requis de la mondialisation en général et dans notre environnement concurrentiel en particulier, tout en assurant à ma famille le contrôle sur le très long terme.”[13])

Bien entendu, Ferguson n’attribue pas le pouvoir économique des Rothschild à l’usure ou à la manipulation économique ni même au vol mais à “une très bonne étoile”[14] quelque de très peu rationnel.

Il y eut d’autres voix néanmoins qui pensèrent que les Rothschild n’étaient pas si blancs que neige. En 1828, Thomas Dunscombe déclarait:

“Maître d’une fortune sans limite, Nathan affirme qu’il est l’arbitre de la guerre et de la paix et que le crédit des nations dépend de son bon vouloir ; sa correspondance est inccommensurable, ses messagers sont partout et se déplacent plus vite que ceux des princes et les ministres d’état sont ses salariés.”[15]

Henry Clews, le financier américain qui a écrit “28 ans à Wall Street” en 1888 a dit que les Rothschild faisaient une véritable fortune en Amérique au travers du banquier allemand August Schonberg, qui a changé son nom en Belmont lorsqu’il vint aux Etats-Unis.[16]

Clews déclare que par son “avarice” et sa “frugalité”, Nathan Rothschild en particulier était capable de “manipuler les marchés.”[17]

Carroll Quigley a affirmé que les Rothschild, parmi d’autres banquiers, trompaient secrètement les gouvernements et les gens ; il dit que Mirabaud et les Rothschild devinrent le système financier prédominant entre 1871 et 1900. L’économiste britannique J.A.Hobson a déclaré en 1902 que rien ne pouvait être fait par “les états européens, si la maison des Rothschild était contre…”[18]

Les Rothschild ont fait une énorme fortune durant les guerres napoléoniennes.[19] L’écrivain autrichien juif Frederic Morton (né Fritz Mandelbaum) a déclaré que les Rothschild “ont conquis le monde de manière plus efficace, subtile et durable que tous les Césars avant eux et les Hitler après eux.”[20]

Ce que dit Morton est corroboré par le biographe Derk Wilson, qui a déclaré que les Rothschild étaient si puissant financièrement et politiquement que même les gouvernement royaux et les leaders politiques avaient peur d’eux.[21] Leur influence était si intriquée que Wilson s’avança pour dire que:

“la clandestinité était et demeure une caractéristique de l’activité politique des Rothschild… Pourtant ils sont capables de façonner les évènements politiques majeurs se déroulant, en autorisant ou en suspendant des fonds de financement, en fournissant aux hommes d’état un service diplomatique officieux, en influençant les décisions au sommet et par une interaction quasi quotidienne avec les grands preneurs de décision.”[22]

Ferguson a lui-même déclaré:

“Personne ne fait plus pour faire avancer la révolution que les Rothschild… et, bien que cela puisse paraître encore plus étrange, ces Rothschild, banquiers des rois, ces détenteurs et régulateurs du portefeuille des princes, dont l’existence serait mise en grave danger avec l’effondrement du système étatique européen, conduisent en toute conscience leur mission de révolutionnaires. Je vois en les Rothschild de grand révolutionnaires qui ont fondé la démocratie moderne.”[23]

En bien des manières, ils ont fondé la “démocratie moderne” en détruisant l’ancien système pour le remplacer par le dieu Mammon juif. “Les Rothschild ont détruit la prédominance de la terre en amenant le système financier des obligations au pouvoir suprême, mobilisant au passage la propriété et quelques revenus et en même temps obtenant de l’argent avec les anciens privilèges de la terre. Ainsi fut créée une toute nouvelle aristocratie il est vrai, reposant sur les éléments les plus instables, sur l’argent, mais qui ne pourra jamais avoir le même rôle que l’ancienne aristocratie qui était enracinée dans la terre.”[24]

Ferguson a même admis que les Rothschilds représentaient une “nouvelle religion matérialiste” qui n’est rien d’autre que l’argent. Heinrich Heine a vu la même chose: “L’argent est le dieu de notre temps.”, avait-il déclaré en mars 1841, et “Rothschild est son prophète.”[25]

Heine regardait ceci comme très dangereux pour les juifs. Marx le vit également.

  • [1] “Rothschilds accused of preying on South Africa’s state-owned enterprises,” Russia Today, June 20, 2019.
  • [2] Gustavus Myers, The History of the Great American Fortunes, Vol. III (Chicago: Charles H. Kerr & Co., 1910), 183-184.
  • [3] S. C. Mooney, Usury: Destroyer of Nations (Warsaw, OH: Theopolis, 1988), 90.
  • [4] Frederic Morton, The Rothschilds (New York: Scribners, 1988), 101.
  • [5] Esther Benbassa, The Jews of France: A History from Antiquity to the Present (Princeton: Princeton University Press, 1999), 104.
  • [6] Ibid.
  • [7] Ibid., 122.
  • [8] Niall Ferguson, The House of Rothschild, 19.
  • [9] Niall Ferguson, The Ascent of Money: A Financial History of the World (New York: Penguin, 2008), 78.
  • [10] Ibid.
  • [11] Ferguson, The House of Rothschilds, 19.
  • [12] Murray N. Rothbard, A History of Money and Banking in the United States (Auburn, AL: Ludwig von Mises, 2002), 307.
  • [13] Harry Wilson, “Rothschids to Merge British and French Banking Operations to Secure Control,” Telegraph, April 5, 2012.
  • [14] Ferguson, House of Rothschilds, vol. I, 85.
  • [15] Ferguson, Ascent of Money, 78.
  • [16] See Henry Clews, Twenty-Eight Years in Wall Street (New York: Vintage Boosk, 2005), chapter 28.
  • [17] Ibid.
  • [18] Liaquat Ahamed, Lords of Finance: The Bankers Who Broke the World (New York: Penguin, 2009), 210.
  • [19] Ibid., 210; see also Egon Caesar Corti, The Rise of the House of Rothschild (New York: Cosmopolitan Book Corp., 1928).
  • [20] Morton, The Rothschilds, 14.
  • [21] Derek Wilson, Rothschild: The Wealth and Power of a Dynasty (New York: Scribner’s, 1980), 98-99.
  • [22] Ibid., 99.
  • [23] Ferguson, The House of Rothchild, Vol. I, 16.
  • [24] Ibid., 16-17.
  • [25] Ibid., 17.

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Lectures complémentaires:

La_City_de_Londres_au_coeur_de_lempire

Dean Henderson NOM 4 cavaliers apocalypse pétrolière et familles banquières de l’oligarchie

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Un monde sans argent: le communisme

Inevitable_anarchie_Kropotkine

Le_monde_nouveau_Pierre_Besnard

Manifeste pour la societe des societes

Sutton_Wall_Street_et_la_montée_d’Hitler

Appel au Socialisme Gustav Landauer

 


La sainte trinité de la religion du capital 

Dictature de l’internet des choses (5G)… Un dossier pour mieux comprendre et boycotter (JBL1960)

Posted in actualité, altermondialisme, Internet et liberté, média et propagande, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, résistance politique, science et nouvel ordre mondial, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 23 juin 2019 by Résistance 71

 

Résistance 71

 

23 juin 2019

 

Voici un excellent dossier des plus complets possible publié en format PDF par Jo de JBL1960 afin d’avoir un avis informé sur la 5G, la technologie cybernétique avancée qu’on nous impose de plus en plus et dans tous les domaines.

A lire et diffuser sans aucune modération afin de mieux comprendre les tenants et aboutissants de cette affaire technologique qui n’a pas fini de nous empoisonner la vie, des compteurs « intelligents » à la connexion tout azimut de tous les objets possibles et imaginables sur un réseau communiquant à l’échelle locale et planétaire, en passant par les smart cities, ces villes « intelligentes » connectées au big brother cybernétique pour, bien entendu, notre plus grand confort et notre plus grande sécurité.

Si vous ne croyez pas celle-là, ils vous en raconteront une autre… comme toujours.

Comprendre pour mieux refuser la 5G:

dossier-complet-pour-refuser-le-tout-connecte-via-la-5g-la-smart-city-ou-ville-connectee
Version PDF

 


Siphonné vers la singularité, pour notre bien…