Archive pour mouvement gilets jaunes novembre 2018

Résistance politique : le séisme Gilets Jaunes (David Graeber)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, crise mondiale, démocratie participative, documentaire, gilets jaunes, guerres hégémoniques, militantisme alternatif, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, philosophie, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 24 septembre 2022 by Résistance 71

DG1

Les Gilets Jaunes montrent à quel point le terrain bouge sous nos pieds

David Graeber*

Décembre 2018

(*) David Graeber (1961-2021) anthropologue politique anarchiste, fut professeur à la London School of Economics après avoir été viré de Yale pour raisons politiques. Il est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages de recherche tels : “Fragments d’anthropologie anarchiste”, “Dette : les 5000 premières années”, “Bullshit jobs”, “Possibilités” et son dernier ouvrage avant son décès, conjointement avec l’archéologue David Wengrow “L’Aube de tout, une nouvelle histoire de l’humanité” dont nous traduirons et publierons de larges extraits avant la fin de l’année. Il fut un des activistes proéminents du mouvement Occupy Wall Street et une figure de la gauche académique anglo-saxonne.

=> Lire David Graeber sur Résistance 71 et sur notre page “anthropologie politique”.

Cela me frappe que la profonde confusion, voire même l’incrédulité, démontrées par les commentateurs français, plus même, par les commentateurs mondiaux, devant chaque acte successif du drame des Gilets Jaunes, approchant maintenant rapidement un climax insurrectionnel (NdT: Graeber avait raison en décembre 2018, ce fut très très chaud jusqu’en février 2019, l’Élysée fut bien près de tomber…), soit le résultat d’une presque totale incapacité de prendre en compte que les manières dont le pouvoir, le travail et les mouvements alignés contre le pouvoir, ont changé ces 50 dernières années et particulièrement depuis 2008. Les intellectuels [de gauche] ont pour l’essentiel fait un pathétique travail de compréhension de ces changements.

Laissez-moi commencer par offrir deux suggestions en ce qui concerne la source d’une partie de cette confusion :

1. Dans une économie totalement financiarisée, seuls ceux très proches des moyens de création monétaire (essentiellement, les investisseurs et les classes professionnelles de la gestion), sont en position d’employer le langage de l’universalisme. En résultat, toutes demandes politiques étant basées sur des intérêts et des besoins particuliers, ont eu tendance à être traitées comme des manifestations de l’identité politique et dans le cas de la base sociale des Gilets Jaunes, ceci ne peut donc pas être imaginé comme autre chose que proto-fasciste.

2. Depuis 2011, il y a eu une transformation mondiale des assomptions de sens commun sur ce que devrait vouloir dire de participer à un mouvement de masse démocratique, du moins au sein de ceux ayant le plus de chances d’y participer. Les vieux modèles “verticaux” avant-gardistes d’organisation ont rapidement laissé la place à un ethos d’horizontalité où la pratique démocratique égalitaire et l’idéologie sont ultimement deux aspects de la même chose. L’incapacité de comprendre cela donne la fausse impression que des mouvements comme celui des Gilets Jaunes sont anti-idéologiques, voire même nihilistes.

Laissez-moi vous présenter quelques données de fond au sujet de ces assertions.

Depuis que les Etats-Unis ont largué en rase campagne l’étalon or en 1971, nous avons été les témoins d’un profond glissement de la nature du capitalisme. La vaste majorité des profits entrepreneuriaux maintenant ne dérivent plus de la production ni même du marketing de quoi que ce soit, mais de la manipulation du crédit, de la dette et des “loyers régulés”. Alors que les gouvernements et les bureaucraties financières deviennent de plus en plus imbriqués, il devient de plus en plus difficile de les distinguer l’un de l’autre, la richesse et le pouvoir tout particulièrement, le pouvoir de créer l’argent (c’est à dire le crédit), devient aussi la même chose. C’est ce sur quoi nous attirions l’attention lors du mouvement Occupy Wall Street lorsque nous avons parlé des fameux “1%”, ceux qui ont la capacité de tourner leur richesse vers l’influence politique et cette influence politique, en retour, vers plus de richesse…

Malgré cela, les politiciens et les commentateurs des médias refusent systématiquement de reconnaître les nouvelles réalités, par exemple, dans le discours public, il est toujours de bon ton de parler de la politique fiscale comme étant le moyen principal du gouvernement de lever des revenus pour financer ses opérations, alors que c’est en fait devenu de plus en plus le moyen de 1) s’assurer que le moyen de la création de crédit ne puisse jamais être démocratisé (car seul un crédit officiellement approuvé est acceptable en paiement d’impôts) et 2) de redistribuer le pouvoir économique d’un secteur social à un autre.

Depuis 2008, les gouvernements ont injecté du nouvel argent dans le système, qui, en accord avec le célèbre effet de Cantillon, a eu tendance à augmenter de manière disproportionnée la richesse de ceux qui détiennent les biens financiers et les alliés technocrates des classes professionnelles gestionnaires. En France, bien évidemment, ceux-ci sont exactement les macronistes. Les membres de ces castes ressentent qu’ils sont la personnification de tout possible universalisme, leurs conceptions de l’universalisme étant fermement enracinées dans le marché, ou de manière de plus en plus importante, cette atroce fusion entre le marché et la bureaucratie qui constitue l’idéologie régnante de ce qui est appelé le “centre politique”. Les travailleurs, dans cette nouvelle réalité centrée se voient de plus en plus refuser toute possibilité à l’universalisme, car ils ne peuvent pas se le permettre financièrement. [celui-ci étant devenu une commodité]

La capacité d’agir pour la planète par exemple, plutôt que par les exigences de la survie, est maintenant un effet secondaire direct des formes de création monétaire et de la distribution gestionnaire des loyers ; quiconque est forcé de ne penser qu’à soi ou aux besoins immédiats de sa famille est perçu comme affirmant et démontrant une certaine identité ; et alors que certaines identités pourraient être être pardonnées de manière bien condescendante, celle de la “classe travailleuse blanche” ne peut prendre que la forme de racisme. On a vu la même chose aux Etats-Unis, où des commentateurs libéraux, gauchisant, ont réussi à argumenter que les mineurs de charbon des Appalaches avaient voté pour Bernie Sanders, un juif socialiste, et que ceci ne pouvait être quelque part que l’expression d’un racisme ; tout comme il en va de même avec cette étrange insistance que les Gilets Jaunes doivent être des fascistes, même s’ils ne l’ont pas encore compris.

Ceci représente des instincts profondément anti-démocratiques.

Pour bien comprendre l’appel du mouvement [des Gilets Jaunes], c’est à dire, l’émergence soudaine et la propagation comme une traînée de poudre, d’une politique véritablement démocratique, voire même insurrectionnelle, je pense qu’il y a ici deux facteurs très largement ignorés à prendre en considération.

Le premier est que le capitalisme financier implique un nouvel alignement des forces de classe, surtout la caste techno-manageuriale qui emploie de plus en plus de personnes dans une foule de “bullshit jobs” en tant que redistribution systémique néolibérale, contre une classe du travail qui est maintenant mieux vue comme la “classe de l’attention”, comme ceux qui bichonnent, s’occupent, entretiennent des “producteurs” plus que démodés. Un effet paradoxal de la numérisation est qu’alors que cela a rendu la production industrielle infiniment plus efficace, cela a rendu aussi la santé, l’éducation et autre secteur social de plus en plus sans travail, donc ceci combiné avec la diversion des ressources vers la caste administrative sous un régime néolibéral (en attente de coupes sévères dans les budgets sociaux, ce qui est en marche…), cela veut dire que pratiquement partout, ce sont les enseignants, les infirmières, les personnels sociaux et para-médicaux et autres membres de la caste des services qui se sont retrouvés au front pour la contestation et la militance du travail… [où sont les ouvriers de plus en plus remplacés par une technologie IA ?…]

Les clashes entre les ambulanciers et les forces de police à Paris la semaine dernière peuvent être pris comme un symbole vivant des nouvelles forces en présence. Une fois de plus, le discours public n’a pas encore compris les nouvelles réalités qui se font jour, mais avec le temps, nous allons devoir nous poser de toutes nouvelles questions : non pas quelles formes de travail peuvent être automatisées par exemple, mais lesquelles désirerions-nous qu’elles le soient et lesquelles ne le désirerions-nous pas ; pendant combien de temps allons-nous encore continuer de maintenir en place un système dans lequel plus vous travaillez à aider les autres et moins vous êtes payés pour le faire ?

Secondo, les évènements de 2011, à commencer avec les “printemps arabes” et avec les places des mouvements Occupy, paraissent avoir marqué une cassure fondamentale dans le sens commun politique. Une manière de savoir qu’à un moment donné une révolution mondiale a eu lieu est que les idées qui étaient considérées comme folie peu de temps auparavant deviennent les assomptions de base de la vie politique. La structure horizontale, sans leader et de démocratie directe adoptée par le mouvement Occupy Wall Street par exemple, était presque universellement considéré comme idiotique de manière caricaturale et non pratique à l’emploi et dès que le mouvement fut supprimé, fut prononcé comme la raison de son “échec”. Cela était sans doute exotique de tirer non seulement sur l’ambulance de la tradition anarchiste, mais aussi sur le féminisme radical et même sur certaines formes de spiritualité indigène.

Mais il est maintenant devenu clair que c’est devenu le mode par défaut d’organisation démocratique partout, de la Bosnie au Chili en passant par Hong Kong et le Kurdistan. Si un mouvement démocratique de masse émerge, c’est la forme qu’il peut maintenant prendre le plus souvent. En France, Nuit Debout fut peut-être le premier à embrasser l’horizontalité à grande échelle, mais le fait qu’un mouvement originellement de travailleurs ruraux et de petites villes de province et de travailleurs indépendants, ait spontanément adopté une variation de ce modèle, montre juste à quel point nous sommes immergés dans un nouveau sens commun de la véritable nature de la démocratie.

La seule caste de personnes qui ne semble pas être capable de saisir cette nouvelle réalité est celle des intellectuels. Tout comme durant Nuit Debout, beaucoup de ces “leaders” auto-proclamés ont semblé incapables ou sans intérêt à accepter l’idée que les formes horizontales d’organisation étaient en fait une forme d’organisation (ils ne pouvaient pas comprendre la différence essentielle entre le rejet pur et simple d’une hiérarchie d’organisation pyramidale et le chaos total), ainsi maintenant, les intellectuels de gauche comme de droite affirment que les Gilets Jaunes sont “anti-idéologiques”, incapables de comprendre que pour des mouvements sociaux horizontaux, l’unité de la théorie et de la pratique (ce qui pour les anciens mouvements sociaux radicaux tendaient plus à se produire en théorie qu’en pratique), existe de fait dans la pratique. Ces nouveaux mouvements n’ont besoin en rien d’une avant-garde intellectuelle pour leur fournir une idéologie parce qu’ils en ont déjà une : le rejet de l’avant-garde intellectuelle et l’adoption de la multiplicité et de la démocratie horizontale sans leadership.

Il y a un rôle pour les intellectuels dans ces mouvements, certainement, mais cela devra impliquer moins de parlotte et plus d’écoute.

Aucune de ces nouvelles réalités, que ce soit celle des relations argent-pouvoir ou la nouvelle compréhension de la démocratie, ne va cesser d’être dans un futur proche, quoi qu’il arrive dans le prochain acte du drame en cours. Le terrain a bougé sous nos pieds, et nous avons tout intérêt à penser où réside notre allégeance : avec la pourriture universaliste du pouvoir financier, ou avec ceux qui agissent au quotidien se préoccupant de rendre la société possible et meilleure.

= = =

Voir notre dossier « Gilets Jaunes »

4 textes modernes pour changer notre réalité

« Du chemin de la société vers son humanité réalisée » (Résistance 71, 2019)

gilets-jaunes-pouvoir_au_peuple

manifGJ

Tout le pouvoir aux ronds-points !…

SlogBD5

1921-2021… Cronstadt, l’autre commune massacrée par le capitalisme d’état lénino-trotsko-bolchévique (Résistance 71)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, autogestion, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, guerres hégémoniques, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, syndicalisme et anarchisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , on 3 mars 2021 by Résistance 71


1921 : Tout le pouvoirs aux soviets (assemblées populaires)
2021 : Tout le pouvoir aux ronds-points !

“Je ne pouvais pas croire que Lénine et Trotski pensaient vraiment que les hommes de Cronstadt étaient coupables d’une contre-révolution. […] Léon Trotski est outragé que l’on ait fait revivre ‘l’épisode’ Cronstadt et posé des questions sur la part qu’il y a prise.”
~ Emma Goldman, 1931, 1938 ~

Mars 1921-Mars 2021 : Centenaire de la Commune de Cronstadt (Russie)

Résistance 71

3 mars 2021

En mars 1921, les marins, ouvriers et habitants de la commune de Cronstadt (île au large de Pétrograd) soutiennent la grèves des ouvriers de Pétrograd contre le régime de la NEP (Nouvelle Politique Economique) de Lénine (programme libéral capitaliste d’état) et de son parti communiste bolchéviste. Le but de la grève et de la rébellion est un retour aux sources de la révolutions russes : tout le pouvoir aux “soviets” ou assemblées populaires. Ceci a été trahi dans les grandes largeurs par Lénine et Trotski dès qu’ils purent consolider leur pouvoir afin de renvoyer l’ascenceur à ceux qui les mirent là où ils étaient: la City de Londres (via des banques allemandes) et sa succursale de Wall Street (pour Trotski).

Les deux énergumènes frappèrent du sceau de l’infamie “contre-révolutionaire” la rébellion alors que ce furent eux les contre-révolutionnaires depuis au moins 1920 dans les faits et depuis toujours dans l’intention et décidèrent d’écraser la commune de Cronstadt dans un bain de sang. Plus de 10 000 ouvriers, marins et communards locaux seront massacrés par l’armée rouge alors commandée par Trotski.

Les mots d’ordre des communards de Cronstadt étaient:

  • Tout le pouvoir aux soviets et non aux partis
  • Les soviets et non la constituante sont le rempart des travailleurs
  • Vive Cronstadt la Rouge avec le pouvoir des soviets libres

Nestor Makhno, leader de la rébellion anarchiste paysanne ukrainienne écrira en 1926 :

Cronstadt défendit tout ce qu’il y avait de meilleur dans la lutte des ouvriers et des paysans dans la révolution russe, contre l’oligarchie bolchéviste. C’est pour cela que cette dernière exterminera les Cronstadtiens, en partie physiquement lors de la victoire militaire et le reste dans les cachots des casemates, héritées par elle de l’ordre tsariste et bourgeois ; parmi ceux qui purent gagner l’étranger, beaucoup pourrissent dans des camps de concentration, en Finlande en particulier.
Ainsi comprise, la journée du 7 mars (1921) apparaît comme un moment douloureux pour les travailleurs de tous les pays. Ce jour-là, ce n’est pas seulement de la poitrine des travailleurs russes que jaillira un grand cri de douleur, en souvenir des révolutionnaires de Cronstadt ayant péri dans la lutte et des rescapés pourrissant dans les geôles des bagnes bolchévistes.

Voici ce que disait la presse ouvrière du Cronstadt révolutionnaire le 3 mars 1921 (No1 des Izvestia), publié par le comité révolutionnaire provisoire :

A la population de la forteresse et de la ville de Cronstadt,

Camarades et citoyens,

Notre pays traverse une période difficile.Voici déjà trois ans que la famine, le froid et le chaos économique nous enserrent dans un étau terrible. Le Parti Communiste qui gouverne le pays, s’est détaché des masses et s’est révélé impuissant de les sortir d’un état de débIâcle générale. Le parti n’a tenu aucun compte des troubles qui ont eu lieu, ces temps derniers, à Pétrograd et à Moscou, et qui ont démontré clairement qu’il a perdu la confiance des masses ouvrières. Il n’a tenu, non plus, aucun compte des revendications formulées par les ouvriers. Il considère tout cela comme des menées de la contre-révolution. Il se trompe profondément.
Ces troubles, ces revendications, c’est la voix du peuple entier, de tous ceux qui travaillent. Tous, les ouvriers, marins et soldats rouges voient nettement aujourd’hui que seuls les efforts communs, seule la volonté commune des travailleurs pourront donner au pays du pain, du bois et du charbon, pourront vêtir et chausser le peuple, pourront sortir la république de l’impasse où elle se trouve.

Question simple : pourquoi cent ans plus tard, tout ceci résonne (raisonne ?) toujours si juste dans nos têtes et dans nos cœurs ? Serait-ce parce qu’au fond, mise à part quelques arrangements cosmétiques, cent ans plus tard, nous en sommes toujours au même point ?… Celui de l’oppression oligarchique étatico-capitaliste tout azimut ?

Retrouvons le chemin des communards de Cronstadt et avant eux de la Commune de Paris dont le cent-cinquantenaire approche (18 mars) et après eux des conseils ouvriers de Budapest en 1956 et des grèves sauvages de 1967-68 qui ébranlèrent un système déjà défaillant, avant que la contre-révolution de la gauchiasse trotskiste et maoïste ne vienne une fois de plus, saboter l’élan révolutionnaire de la base au profit de ses maîtres du capital et de l’État.

Tirons les leçons de l’histoire !

A bas l’État ! A bas la marchandise ! A bas l’argent ! A bas le salariat !

Vive les associations libres de la société des sociétés menant à la Commune Universelle de notre humanité enfin réalisée !

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir !

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie


France des sections 1790-93
Commune de Paris 1871, Kronstadt 1921, Budapest 1956
Grèves sauvages de France 1967-68
Gilets Jaunes 2018 à aujourd’hui…

L’Esprit Communard en marche !

Pas de « réforme » systémique possible, dire Non!… et agir en conséquence

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, crise mondiale, gilets jaunes, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, syndicalisme et anarchisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 26 février 2021 by Résistance 71


Gilets Jaunes : Tout le pouvoir aux ronds-points

Pour que finalement le plus grand nombre comprenne qu’il n’y a pas de solution au sein du système, qu’il n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir.
Nous devons nous rassembler au delà des guerres de clochers qui ne sont que divisions sociale induites et comprendre que notre émancipation totale et définitive passe par l’entraide, la coopération, les associations libres volontairement confédérées, qui mettront en place la Commune Universelle planétaire de notre humanité enfin réalisée dans sa complémentarité organique et fonctionnelle.
Le seul mot d’orde qui tienne la route pour cet objectif est:
A bas l’État ! A bas la marchandise ! A bas l’argent ! A bas le salariat !
Devenons enfin ce que nous sommes en devenant politiquement adulte et en cessant de geindre et de passer notre temps à déléguer notre capacité décisionnaire, c’est à dire notre pouvoir, le seul qui compte vraiment pour œuvrer et réaliser l’intérêt commun non seulement de notre espèce, mais de toute la planète dans une vaste harmonie symbiotique organique.
Depuis des siècles, l’oligarchie nous a mis un voile d’illusion devant les yeux. Nous avançons dans une réalité artificielle, bien réelle certes au quotidien, mais qui n’a aucune raison d’être. Il suffit de dire NON !
Arrêtons de consentir, retrouvons l’esprit communard, il n’est pas si profondément enfoui, pour certain(e)s il est juste là… à fleur de peau.
L’heure vient…

~ Résistance 71 ~

Contre la politique des “sauveurs”

Pour qui veut changer le monde, mais pour de vrai ; pas en réformant le capitalisme

Le Monde Libertaire

Septembre 2020

Source: https://www.monde-libertaire.fr/?article=Contre_la_politique_des_

AVANT-PROPOS

Dans ce livre, et après une vaste table-ronde, on a voulu employer le féminin et le masculin. Au début nous avions décidé de tout mettre au féminin, qui se serait rapporté aux personnes, mais on avait du mal à accepter de parler de pouvoirs au féminin alors que l’on sait d’où vient le pouvoir. C’est pourquoi, tout ce qui a rapport au pouvoir est au masculin, le reste du texte sera un mélange des deux genres. Nous voulons faire comprendre à la lectrice que nous ne sommes pas seulement en train de parler de celles-ci mais de l’ensemble de la population, de même que pendant des siècles on a toujours voulu inclure toute personne dans le générique masculin mais que beaucoup se sont senties en réalité exclues ou méprisées. Nous sommes conscientes que cette décision donnera lieu à controverse. C’est pourquoi, nous vous demandons de tenir compte de l’importance du genre ; nous espérons que dans un avenir proche il n’y ait pas de divergence à ce sujet et que toutes les personnes se sentent inclues dans les textes. 

PRÉSENTATION

Ce petit livre essaye d’être un outil utile pour tout compagnon ou compagne intéressée par la lutte sociale, pour celles qui sont fatiguées par tant de promesses, celles qui ont été maltraitées par le pouvoir et ont la rage, pour les travailleuses, c’est-à-dire le peuple. Il peut être utile à qui ne connaît pas bien le monde libertaire et l’action directe. 

En se démarquant et en s’affichant contre tout parti politique ou organisation pyramidale ou institutionnelle, il cherche à ouvrir le chemin à d’autres formes d’organisation fondées sur le dés-apprentissage, la solidarité et l’entraide, puisque telles ont été les armes les plus puissantes pour le peuple dans son chemin vers l’émancipation. 

Nous n’allons pas proposer une solution selon le mode habituel des partis politiques et des syndicats qui promettent, proposent et ne changent rien. Nous voulons démonter les pièges du système capitaliste et tous ceux qui suivent ce jeu, en découvrant au grand jour l’inefficacité de la classe politique et la force que l’État exerce sur le peuple. 

Nous espérons que ces pages seront une contribution utile pour nous organiser de façon efficace et arriver à des résultats au bénéfice de toutes parce que nous devons comprendre que le changement est en nous. Si nous voulons un changement, nous devrons toutes travailler. Il n’y a pas de sauveurs. 

ORGANISE TA COLÈRE

Nous sommes nombreuses à vivre dans ce monde et une majorité d’entre nous souffre de la domination croissante d’un système, fait sur mesure pour quelques-uns. Un système qui, tout en nous utilisant comme marchandise et main d’œuvre bon marché quand cela l’intéresse, nous abandonne sans le moindre scrupule et de plus en plus souvent, à notre sort. 

Dans les mouvements de contestation, les grèves, les manifestations, nous avons pu constater le ras-le-bol et la colère du peuple, mais un simple coup de gueule ou une action ponctuelle ne suffisent pas à changer notre situation. Une protestation à elle seule, ne change rien, contrairement à ce qu’on nous a fait croire. 

Il est très important de comprendre le fonctionnement du système et le rôle que nous y jouons en tant que classe ouvrière, pour créer une conscience critique et de classe. Notre niveau d’information et notre envie constante d’apprendre peut devenir la plus grande crainte des puissants. Devant un peuple éduqué, le pouvoir ne peut que trembler. 

Comprendre les raisons de notre misère, identifier le problème et nous unir pour l’attaquer à la racine est la seule façon de parvenir à améliorer notre condition. Une conscience de la situation est nécessaire pour pouvoir agir efficacement. Si nous ne comprenons pas et que nous ne remettons pas en question notre fonction dans ce système au quotidien, toute tentative de changement ou de révolution sera impossible, parce que le capital dispose de multiples outils pour éliminer tout foyer de résistance visible, puisqu’aujourd’hui la grande majorité des mouvements contestataires est facilement contrôlée. 

On ne peut rien construire sans une base solide. 

Dans le chaos, les mensonges et la désinformation, en absence d’une conscience claire en tant que classe laborieuse ou classe moyenne, ou bien dans l’ignorance de la lutte des classes en cours, nous restons bras croisés pour voir si cette fois ce sera le parti socialiste, celles de Podemos, ou tout autre parti vendeur de vent qui nous rassurera et nous dira qu’il va nous sauver d’une incertitude et d’une précarité continuelle. Pendant ce temps-là, nous voyons que rien ne change dans le bon sens. 

Plus de 150 ans de lutte contre l’industrialisation et la mécanisation des humaines ont marqué toute une histoire de victoires et de défaites, puisque la bourgeoisie n’a jamais rien cédé gracieusement et que les travailleurs ont dans le passé ont gagné au prix de beaucoup d’efforts et de leurs vies ce que nous sommes en train de perdre maintenant très rapidement. 

Il faut aussi dire au préalable que nous avons une profonde méconnaissance de notre histoire et de la façon dont ont été acquis ces droits, que nos arrière-grands-mères et nos grands-pères ont gagnés. On s’est chargé d’effacer notre histoire et de nous éduquer en nous faisant croire que nos ancêtres étaient dans l’ignorance et l’incapacité de s’organiser mais n’est pas l’exacte vérité. On nous dit que leur qualité de vie fut mauvaise et que nous vivons bien mieux à présent et que nous sommes plus libres, mais en réalité, la structuration sociale est toujours la même qu’il y a cent ou deux cents ans, il est même possible que le partage inégal ou la différence entre riches et pauvres se soit creusé aujourd’hui. Les organisations ouvrières du passé étaient beaucoup mieux organisées que les nôtres pour cette bataille que nous devrons gagner si nous voulons vivre libres. C’est pour toutes ces raisons que nous devons tirer des enseignements de l’histoire. 

Aujourd’hui comme hier, nous croyons à la solidarité, à l’entraide et à l’autogestion, parce qu’elles se sont avérées les outils les plus efficaces pour l’émancipation de la classe ouvrière. Nous constatons que l’égoïsme, l’individualisme et la passivité ont poussé la société à la perte de valeurs et à la folie, mais le plus important est que nous avons appris qu’avec l’union et la solidarité, on peut tout obtenir. Ces méthodes oubliées de l’histoire ont permis d’atteindre de grands objectifs dans le passé. Parmi les acquis, nous trouvons, par exemple, la journée de travail de huit heures, qui n’est certes pas l’objectif final des travailleuses mais a constitué néanmoins une grande victoire. Nos ancêtres ont réussi à toucher au but. Un objectif clair, l’union et une lutte acharnée de leur part ont réussi à mettre en échec l’État et la bourgeoisie, inquiète de voir trembler les soubassements de ce monde conçu à sa mesure et pour son profit et le voir devenir un monde où il n’y aurait pas de place pour l’exploitation et la pauvreté. Aujourd’hui, les gouvernements se chargent parfaitement de nous tenir dans l’oubli de toute cette histoire : mais même si on ne nous la raconte pas, l’anarchisme a une histoire digne de nous remplir de fierté. 

L’histoire est la lutte constante entre ceux qui essayent de soumettre le peuple et ceux qui ne veulent pas se laisser soumettre. La domination et l’esclavage ont toujours été le rêve des grands de ce monde. Ils cherchent à avoir une population soumise, en proie à la peur et la tristesse, allant de la maison au travail et du travail à la maison, produisant pour eux de la richesse et leur procurant du pouvoir. Mais, d’un autre côté, la résistance et la lutte pour se libérer des chaînes et encourager le peuple à apprendre, lutter et décider de son propre avenir, ont toujours existé. 

Les défaites, les coups durs et la paralysie des dernières années ont conduit la société travailleuse à l’oubli et à ne pas s’interroger sur les mécanismes de leurs vies, à abandonner en cours de route les aspirations et les rêves de nos grands-mères, qui ont tout donné pour essayer de franchir la barrière et sortir de la misère économique et mentale que produit le système dans lequel nous vivons. 

Nous nous croyons libres en tant que pièces ou un maillon d’un vaste mécanisme, sans nous rendre compte que nous vivons plus que jamais dans les entrailles d’un capitalisme avancé qui nous mène de façon accélérée à la destruction. 

-[]-

Nous ne vivons pas au XIX siècle ni au XX ; les mécanismes et les duperies du capital ont su mieux se dissimuler et se cacher, sous une couche de fausse liberté et démocratie, le système se régénère et continue à tourner à plein rendement. Au nom de la démocratie, on travaille à créer la plus grande des dictatures. Au nom de la démocratie, on arrête, on torture, on contrôle, etc. Quiconque ne voudrait pas participer à leur jeu, est appelé terroriste et l’État paternaliste, en faisant croire à la population que la police et l’armée défendent leur liberté, devient le protecteur et le contrôleur du peuple. 

À la différence de nos ancêtres, qui grâce au lien de la complicité de classe, ont su s’unir et lutter ensemble pour essayer d’œuvrer pour le bien commun, nous aspirons au bien-être personnel. Même le petit patron ou la travailleuse aspirent au succès et à la richesse. L’éducation individualiste que nous recevons depuis l’enfance nous apprend que le succès est en rapport avec l’argent et le pouvoir, et nous y aspirerons tous pour essayer de « réussir dans la vie » comme on dit. Au lieu de nous soutenir mutuellement, nous vivrons selon « la loi de la jungle » pour essayer de nous placer au premier rang. La triste réalité, c’est que tandis que nous nous marchons dessus dans une course absurde pour arriver au sommet, seule une minorité contrôle la situation et elle appartient à une catégorie privilégiée. Nous autres, des classes populaires, nous continuerons sur le mode de la survie pour aller de l’avant. Certaines obtiendront beaucoup, d’autres perdront tout et continueront à être victimes de l’exploitation. L’éducation dans la rivalité fait en sorte que les travailleuses se battent entre elles dans une lutte qui n’a pas de sens, tandis que les riches, les véritables coupables de leur misère, continuent à accumuler des richesses. L’accumulation de richesses non nécessaires n’est pas viable si nous voulons créer une société fondée sur la solidarité et l’entraide. La planète est riche et la terre généreuse, aussi pour en finir avec la pauvreté, le seul chemin est d’en finir avec la richesse, avec sa distribution injuste. En nous battant entre nous, nous n’améliorerons jamais notre situation, notre ennemi est en train de compter des billets de banque dans les grands bureaux où il continue à gagner de l’argent aux dépens de la misère d’autrui, en profitant de la misère des travailleurs. 

Une autre victoire du capital a été que les classes populaires voient les grands patrons comme des battants. Aujourd’hui nous admirons ceux qui se sont enrichis aux dépens du travail d’autrui et nous envions leur vie. Cela marque la mort de la conscience de classe et de l’union des travailleuses pour nous soutenir dans la recherche d’une vie plus juste. Maintenant nous voulons être chefs ! Des gens aisés ! Un exemple frappant en est le nouveau gérant ou propriétaire d’une entreprise qui, après avoir passé des années à un poste plus bas soumise à ses supérieurs, passe dans le camp des oppresseurs pour refaire mille fois ce qu’elle a subi, faisant souffrir les personnes à des postes inférieurs. Quel sens est-ce que ça a ? Que sont devenues la fraternité et la camaraderie ? Maintenant le travailleur croit que l’entreprise lui appartient même si elle est une simple salariée et que son patron garde pour lui une grande partie de la richesse qu’elle produit. 

La personne chef d’entreprise se vante toujours d’avoir su monter une affaire au bon moment, d’avoir su faire le bon investissement etc. Pour justifier son gros compte en banque, elle dira que c’est elle qui a risqué son capital pour monter cette affaire. Elle n’a pas tort, elle a risqué cet argent, mais elle n’aurait pas pu faire fonctionner son entreprise sans ses travailleurs. Pour donner deux exemples, dans une fonderie, celle qui prend vraiment des risques, c’est celle qui travaille tous les jours à verser le liquide brûlant et dans les hauts fourneaux. Dans une mine, celle qui prend des risques, c’est celle qui extrait des minéraux à des centaines de mètres sous terre, et il n’est pas juste qu’un investisseur ou dirigeant de l’entreprise prenne une plus grande part d’argent qu’elles, parce que ce sont elles qui véritablement font fonctionner l’entreprise. Ce qui a permis à la société de progresser pendant des années, c’est la capacité des êtres humains à s’unir pour travailler en groupe et atteindre leurs objectifs. Il est beaucoup plus facile de travailler en groupe que seule, mais quand sonne l’heure de la distribution des bénéfices ou des produits, il n’est pas juste qu’une personne prenne la plus grande part. 

Dans toute entreprise, c’est le chef ou le groupe dirigeant qui gagne davantage, parce que l’économie et notre société sont fondées et soutenues par l’accumulation de capitaux pour un petit nombre et de travail salarié pour les autres. L’inégalité est visible dans la plupart des entreprises, petites, moyennes et grandes et elles sont toutes un exemple clair de capitalisme et de distribution injuste. Actuellement, dans ce féroce marché globalisé. Beaucoup des affaires en question restent de petites entreprises en comparaison avec les monstrueuses multinationales qui brassent l’économie et contrôlent la vie de milliers de travailleuses, celles que nous connaissons toutes. Les grandes multinationales sont au sommet de la pyramide capitaliste. 

De nos jours ce qu’on considèrerait une vie normale, consiste à étudier pour travailler, travailler dur, acheter une maison, procréer et essayer de cotiser pour avoir une retraite. Nous allons toutes au travail, nous faisons notre journée de travail et nous recevons un salaire mais quelle partie de la richesse générée par un travailleur lui revient-elle exactement ?

Le travail salarié, c’est totalement du vol et la fixation de nos salaires est fonction des marchés qui marchent au pas des banques et les multinationales. Le salaire d’une travailleuse normale ne permet quasiment que de tenir le mois, c’est-à-dire payer la maison, construite par les travailleuses, payer la nourriture, également cultivée par les travailleuses et payer les factures de biens communs ou de ressources naturelles détenus par les riches pour prendre ton argent et avoir le bénéfice de l’effort de toute la population. Tu croyais faire partie de l’entreprise, mais l’affaire c’est toi. Devoir payer le crédit immobilier, l’électricité, l’eau, le téléphone, etc t’obligera à travailler toute ta vie. Ils parviennent à nous lier à la vie salariée en nous faisant payer pour tout et en fixant un prix exorbitant pour des besoins de première nécessité comme le logement. Si le prix d’un appartement tourne au bas mot autour de 150 000 euros, combien de salaires et d’années de travail es-tu en train de consacrer à quelque chose d’aussi essentiel qu’avoir un toit digne ?

Se rendre au travail et remplir les fonctions quotidiennes, c’est dur, mais ça l’est encore plus de travailler 40 heures par semaine pour pouvoir survivre ou pour ne pas joindre les deux bouts chaque mois parce que les bénéfices de ce que tu as produit ne te reviennent pas. La liberté ce n’est pas de l’argent et du travail ; dans la société dans laquelle nous vivons, on ne recherche pas le bien-être de la société quand on produit, c’est-à-dire que nous ne travaillons pas pour produire ce dont nous avons besoin pour vivre, nous travaillons pour enrichir les patrons. 

-[]-

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

L’heure est à la désobéissance civile universelle (Stratégika 51)… et à l’union solidaire vers la société des sociétés (Résistance 71)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, coronavirus CoV19, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, guerres hégémoniques, média et propagande, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 11 janvier 2021 by Résistance 71

 

Convergence des luttes, de LA lutte, la seule possible, celle pour notre émancipation totale et définitive du système étatico-capitaliste totalitaire, oppresseur et moribond. Comme bien dit dans cet article / appel à a désobéissance civile universelle. 
Nous devons agir ENSEMBLE, par delà les divisions factices “politiques”, culturelles, religieuses etc… Nous sommes UN sur cette planète, un équipage de ce magnifique vaisseau spatial qu’est la planète Terre et un équipage forme une équipe solidaire fait de tolérance, de compassion, d’entraide pour un but commun : une saine navigation ; le meilleur des équipages n’a aucunement besoin de coercition, il fonctionne de manière organique, comme une seconde nature, il est plus que la somme de ses individualités.
Nous rejoignons totalement l’équipe de Strategika 51 dans leur analyse et leur appel à une désobéissance civile universelle, mais si cela constitue bien entendu un excellent point de départ, ce n’est pas suffisant bien entendu, nous devons penser collectivement sur la manière de gérer notre équipage et agir en ayant toujours présent à l’esprit ce qui doit toujours être évident pour le plus grand nombre :
Il n’y a pas de solution au sein du système et ne saurait y en avoir !
Il est grand temps de grandir politiquement et de cesser les enfantillages et la “politique” de bac à sable qui nous mine depuis quelques 5000 ans. Une société émancipée est une société adulte.
Pour ce faire, quelques saines lectures sous l’appel de Strategika 51…
Oui vive la résistance ! Vive la Commune Universelle de notre humanité enfin réalisée !  Entretenons, développons ce Réseau de Résistance et Rébellion International

Solidarité ! Union ! Persévérance ! Réflexion ! Action !

Devenons ce que nous sommes : S.U.P.R.A. humain !

~ Résistance 71 ~

 


Dans l’esprit de Cheval Fou…

 

Mode : Désobéissance civile universelle

 

Strategika 51

 

10 janvier 2021

 

url de l’article original:
https://strategika51.org/2021/01/09/mode-desobeissance-civile-universelle/

 

Voici venu le temps de la résistance universelle…

Le monde de 2021 ne peut pas revenir, comme par magie et au mépris du temps, à l’état dans lequel il se retrouvait en 1992.

Cette régression envisagée par l’État profond contrôlant directement ou indirectement plus de 160 pays de la planète vise à préserver un ancien statu quo intenable basé sur le mensonge et la propagande la plus crasse.

L’échec total des médias mainstream de l’appareil de propagande universel et sa décrédibilisation auprès des opinions publiques laisse la place à ceux qui se coient les vrais maîtres du jeu pour utiliser leurs outils de contrôle de masse que sont les géants des technologies du net. Les agissements criminels de compagnies écran comme Facebook inc., Twitter, WhatsApp, Instagram, Snapchat et d’autres tous issus de l’État profond sont désormais dévoilés au plus grand nombre. Ces compagnies écran disposent d’un pouvoir exorbitant dépassant de loin celui des États-Nation et confirment la disparition définitive de toute forme de concept lié à celui de la souveraineté. Les souverainistes sont de très grands utopistes totalement déconnectés de la réalité. Quand une compagnie comme Twitter s’arroge le droit « souverain » de clouer le bec au président en exercice des États-Unis d’Amérique et de censurer le guide suprême de la Révolution iranienne, c’est que les élites transnationales pour lesquelles ces grandes compagnies travaillent se foutent de tout concept de souveraineté, d’État-Nation ou autres notions apparentés. Si le monde est toujours partagé par des Etats-Nation, ce n’est que pour mieux garder le bétail humain de plus en plus décérébré dans des enclos en attendant la mise en place d’autres moyens plus subtils de répression et de contrôle.

Dans les faits, le monde issu du Traité de Westphalie n’existe plus. Celui du lendemain de la Conférence de Yalta en 1945 s’effondre. La souveraineté n’existe pratiquement nulle part.

Les élites tirant les ficelles du système financier mondial n’ont plus d’imagination et manquent cruellement d’esprit d’innovation. Sinon elles n’auraient jamais ramené un cacique corrompu comme un Joe Biden pour le mettre dans le rôle purement symbolique de président des États-Unis. Ce poste est devenu un véritable simulacre pour amuser la populace dans le sens de la pensée d’un brillant auteur de science-fiction comme Philip K. Dick. Les magiciens d’Oz ont ainsi réduit l’ensemble des dirigeants jetables du monde dit libre, c’est-à-dire enslavé, à des rôles de pantins exécutant des directives à orientation unique avec objectif apparent l’aliénation de l’espèce humaine et le transhumanisme. Mais au final c’est la pire mise en esclavage de l’espèce depuis le commencement des premiers groupes humains.

Le premier réflexe d’un individu normalement constitué est de refuser l’esclavage. Ce refus peut prendre plusieurs formes variables allant de la désapprobation silencieuse à l’action violente. Or nous vivons tous dans des enclos surveillés et sommes tous esclaves de systèmes socio-économiques à peu près standardisés en dépit de la résistance de certains pays ou sociétés à cette mise au pas.

La prochaine étape est la pire de toutes. S’y opposer est non seulement un réflexe de survie mais une obligation absolue pour éviter l’instauration d’une ère esclavagiste souriante et totalitaire. Peu importe la nationalité, la religion, l’origine ethnique, la langue, l’idéologie, l’ascendance, la confession ou le talent, nous ne sommes que des « produits » d’un fermage et des numéros de série pour les plus chanceux d’entre-nous.

La révolte est un réflexe de survie sain. Face à cette régression, la révolution est un sentier saint. Nous ne sommes plus des guerriers exaltés aux plantes hallucinogènes mais nous savons encore créer un mouvement d’inertie entravant l’avancée du rouleau compresseur. Dans le cas présent, le temps est venu d’entrer en mode de désobéissance civile intelligente et de savoir dire non avec constance. C’est l’ère du refus. Cela ne dissuadera pas le système et ses sous-systèmes de continuer la répression en frappant là où ça fait mal. Mais cela leur montrera qu’il reste encore des gens (Gens) éveillés et rétifs à leur propagande. Il viendra le jour où viendront ceux qui prendront les armes pour nous libérer de ces forces du mal et du désordre sur la planète terre.

Qu’ils nous accusent de conspirationnistes et qu’ils associent ce terme au terrorisme. Les pires comploteurs c’est ceux qui nient tout complot et se cachent derrière une fausse réalité imposée par les mass médias et la propagande. Ils nous auront pas. Nous vaincrons!

La révolution mondiale est un sacrifice inévitable.

Nous ne sommes plus de simples observateurs et d’ailleurs nous ne pouvons plus nous offrir ce luxe d’observer notre mise en esclavage par des tarés corrompus et déshumanisés. Nous sommes la résistance.

Vive la Résistance !

= = =

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Lire aussi notre page « Anthropologie politique », elle est hautement éducative pour ce qui vient !

 


Non à la pensée unique !…


Tout le pouvoir aux ronds-points !

Résistance politique : Quand la radicalité (la racine des choses) nous connecte au plus profond

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, coronavirus CoV19, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, guerres hégémoniques, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 19 novembre 2020 by Résistance 71

 

 

“Qu’est-ce que l’État ? C’est le signe achevé de la division dans la société, en tant qu’il est l’organe séparé du pouvoir politique: la société est désormais divisée entre ceux qui exercent le pouvoir et ceux qui le subissent. La société n’est plus un Nous indivisé, une totalité une, mais un corps morcelé, un être social hétérogène… »
~ Pierre Clastres ~

“Oui, il a été inventé là une mort pour les multitudes, une mort qui se vante d’être la vie: en vérité un fier service rendu à tous les prédicateurs de mort. J’appelle État le lieu où sont tous ceux qui boivent du poison, qu’ils soient bons ou méchants… État le lieu où le lent suicide de tous s’appelle… la vie.”
“Là où cesse l’État, c’est là que commence l’Homme, celui qui n’est pas superflu : là commence le chant de ce qui est nécessaire, la mélodie unique et irremplaçable. Là où cesse l’État — regardez donc mes frères ! Ne les voyez-vous pas, l’arc-en-ciel et les ponts du surhumain ?”
~ Friedrich Nietzsche, “De la nouvelle idole” ~

“La division majeure de la société, celle qui fonde toutes les autres, y compris sans doute la division du travail, c’est la nouvelle disposition verticale entre la base et le sommet, c’est la grande coupure politique entre détenteurs de la force, quelle soit guerrière ou religieuse et les assujettis à cette force. La relation politique du pouvoir précède et fonde la relation économique d’exploitation. Avant d’être économique, l’aliénation est POLITIQUE, le pouvoir est avant le travail, l’économique est une dérive du politique, l’émergence de l’État détermine l’apparition des classes.
~ Pierre Clastres ~

 


Dans l’esprit Gilets Jaunes… Aouh ! Aouh ! Aouh !

 

La radicalité nous connecte au fond des choses

 

Camille Mordelynch

 

Tiré de la revue “Rébellion” no89 (octobre 2020), organe de communication de l’Organisation Socialiste Révolutionnaire Européenne (OSRE)

 

Reproduction du texte : Résistance 71

 

La révolte des Gilets Jaunes s’inscrit dans l’histoire des luttes de classe et participe d’un mouvement historique d’abolition des structures d’asservissement, que ce soient celles de l’État, de l’argent, ou de la marchandise. Cette dynamique générale et émancipatrice de la tyrannie capitaliste n’a jusqu’à présent pas aboutie, et la révolution, si nous hâtons son avènement, reste un horizon encore indépassable. Mais comment l’envisageons-nous ?

Tout d’abord selon une nécessité historique, tout mode de production étant limité dans le temps, et donc voué à mourir, la révolution n’aura lieu que lorsque la volonté humaine d’émancipation rencontrera les conditions réelles et objectives de déliquescence du capital, c’est à dire lorsque le capitalisme sera incapable de se régénérer et d’étouffer la protestation. En parlant du socialisme comme dépassement nécessaire du capitalisme parvenu à sa fin (c’est à dire miné par ses contradictions), Rosa Luxembourg écrit :

“Le socialisme ne découle donc pas automatiquement et en toutes circonstances de la lutte quotidienne de la classe ouvrière. Il naîtra de l’exaspération des contradictions internes de l’économie capitaliste et de la prise de conscience de la classe ouvrière, qui comprendra la nécessité de les abolir au moyen de la révolution sociale.”

La révolution adviendra donc lorsque la conscience révolutionnaire parvenue à maturité rencontrera la conjoncture économique favorable à sa mise en application. A un stade suffisamment avancé de décrépitude du capital, le prolétariat conscient de lui-même sera donc en mesure de triompher de la classe détentrice des moyens de production. Il est important de noter qu’à ce moment là, en mettant fin à sa domination, le prolétariat (*) s’auto-abolira en tant que classe exploitée.. Cette finalité plus que cruciale, différencie le vrai du faux : la conscience révolutionnaire authentique veut la suppression de sa propre condition de prolétaire. Le prolétariat affranchi de son aliénation n’est déjà plus le prolétariat.

A l’inverse, les contre-révolutionnaires et en premier lieu les syndicats, ont brillé en janvier dernier par l’endiguement des aspirations à la grève générale. Présents dans la rue pour défendre leurs avantages catégoriels, désireux de négocier des aménagements concernant la réforme des retraites, la bureaucratie syndicale compte soutirer quelques miettes au gouvernement pour mieux reconduire l’aliénation du travailleur. Il n’est pas question de supprimer l’exploitation, mais de la rendre plus supportable. Le syndicalisme, ayant vendu son autonomie au profit des subventions étatiques, ne peut se situer que dans le compromis et le réformisme, tandis que la révolution se trouve au-devant de la radicalité. La révolution, en tant qu’elle bouleverse en profondeur l’ordre établi, ne peut qu’être radicale, a contrario d’un réformisme prisonnier de sa tempérance. Et si l’on en croit son étymologie (radix, la racine), la radicalité nous connecte au fond des choses. : il s’agit de s’en prendre à la racine du problème et non d’en aménager les effets. Le révolutionnaire ne cherche pas à adapter le capital mais à l’anéantir. Il vise un absolu : la libération totale du travailleur et plus généralement celle du genre humain, car c’est effectivement l’affranchissement de l’Homme, reprenant prise avec lui-même, qui est en jeu dans ce combat contre la tyrannie de l’Avoir.

La radicalité révolutionnaire naît de l’intransigeance d’un vouloir vivre : nous sommes guidés par une pulsion d’ordre vitale, par la volonté de VIVRE enfin pleinement. Nous ne voulons plus nous résigner à l’errance imposée par la vaste simulation de notre société moderne. En son sein, le mal-être y est diffus, la perte de sens y est générale. N’y a t’il pas ici la preuve d’une inadéquation ontologique entre ce qui constitue notre humanité, et la vie factice à laquelle cette société nous résout ? Le malaise ambiant témoigne du fait que quelque chose d’inaltérable en nous résiste à un capitalisme qui, dans son expression thanatique et sa logique mécaniste, participe à l’extinction du vital en chosifiant le vivant, le réel, les corps. Ainsi, le capital culmine dans la marchandisation généralisée de tout de qui Est (jusqu’à la procréation, menacée aujourd’hui de tomber sous le joug des lois mercantiles). Mais pour contrer cette conséquence mortifère, l’humanité subversive nichée en notre Être demande à jaillir. De son jaillissement, tous les verrous y seront pulvérisés, avec au bout du chemin,  la création d’une communauté humaine fraternelle, débarrassée de l’égoïsme marchand. C’est ce a quoi aspire le fond d’humanité en chacun de nous, ce fond qui anime la lutte et la fait vibrer : cette vibration d’où résonne l’appel viscéral d’une reconnexion avec le réel par l’autre, par la nature, par la spiritualité. Mais cela implique de tout détruire pour tout reconstruire. Les débris du capitalisme devront s’en tenir à devenir les tombeaux de l’histoire, sans quoi rien de véritablement sain et durable ne pourra germer. La révolution ne se poursuivra qu’en bâtissant quelque chose de radicalement nouveau, faisant de nous les architectes d’un monde à inventer. Autant dire qu’en voulant aller au bout des choses, on ne sait pas bien vers quoi on s’avance, mais l’important est d’avancer toujours plus ! Même si le sens de l’Histoire nous dépasse, il revient à nous de l’écrire.

Notre tâche, que ce soit celle de la révolution ou de ce qui devra suivre, s’annonce colossale. Et si les Gilets Jaunes ont prouvé que la bravoure et l’ardeur révolutionnaires ne sont pas mortes, il nous reste à consolider le caractère offensif de nos esprits pour être à la hauteur des enjeux à venir. Les ateliers révolutionnaires que nous avons récemment mis en place sont une tentative d’œuvrer modestement en ce sens. Ces groupes de partage de connaissances ont été créés dans l’optique de nous nourrir des pensées empreintes de lutte radicale. A nous, héritiers, de les rendre vivantes afin de nous ériger en révolutionnaires radicaux, adroits et instruits, capables de porter le coup fatal au système… par amour de l’humanité !

(*) Note de R71 : précisons ici ce que constitue le prolétariat, qu’est-ce qu’un prolétaire ? C’est quelqu’un qui ne possède que sa force de travail à vendre pour pouvoir vivre en société capitaliste et reproduire par le biais de l’exploitation, les schémas capitalistes de cette exploitation. La société humaine aux XXème et XXIème siècles est constituée de 99% + de prolétaires. Il est important de ne pas assimiler un “prolétaire” à un seul “ouvrier” comme bien des gens le font. Un paysan / agriculteur, un petit patron de PME et un gérant d’agence bancaire sont des prolétaires tout comme l’ouvrier, qu’ils le sachent et l’admettent ou non, là parfois réside le problème… 
Tout salarié est prolétaire car dépendant de son salaire, nouvel forme d’esclavage, pour (sur)vivre. Seuls les grands rentiers, spéculateurs du capital, qui ne travaillent pas et ne vivent que de rentes spéculatives, fictives ou réelles dans un système où l’argent lui-même est devenu une fiction, constituent la “classe capitaliste”, tout le reste est prolétaires assemblés dans un vaste prolétariat mondial, corvéable à souhait. Certes il existe des strates dans le prolétariat, comme par exemple ce qu’on appelle les “classes moyennes”, “inférieures” et “supérieures”, mais ces strates artificielles ne sont en rien des “classes” sociales, il n’y a que deux classes sociales: les “capitalistes” qui vivent richement de spéculation sans travailler (sans doute moins de 1% aujourd’hui de la population mondiale), sans avoir à vendre leur force de travail et les “prolétaires” stratifiés mais qui tous dépendent de revenus salariaux et constituant quelque 99% ++ de la population mondiale.

= = =

“L’Etat, cet instrument de coercition aux mains de minorités privilégiées dans la société, dont la fonction est de mettre les larges masses sous le joug de l’exploitation économique et de la tutelle intellectuelle, est l’ennemi juré de tous les rapports directs des hommes entre eux ; il cherchera toujours à ce que ceux-ci ne s’établissent que par l’intermédiaire de ses médiateurs.
Aussi l’histoire de l’Etat est celle de la servitude de l’homme…”
~ Rudolph Rocker, 1919 ~

« La machine de l’État est oppressive par sa nature même, ses rouages ne peuvent fonctionner sans broyer les citoyens, aucune bonne volonté ne peut en faire un instrument du bien public ; on ne peut l’empêcher d’opprimer qu’en le brisant. »
~ Simone Weil ~

“La vaste majorité des humains est déconnecté de la terre et de ses produits, de la terre et des moyens de production, de travail. Ils vivent dans la pauvreté et l’insécurité. […] L’État existe afin de créer l’ordre et la possibilité de continuer à vivre au sein de tout ce non-sens dénué d’esprit (Geist), de la confusion, de l’austérité et de la dégénérescence. L’État avec ses écoles, ses églises, ses tribunaux, ses prisons, ses bagnes, l’État avec son armée et sa police, ses soldats, ses hauts-fonctionnaires et ses prostituées. Là où il n’y a aucun esprit et aucune compulsion interne, il y a forcément une force externe, une régimentation, un État. Là où il y a un esprit, il y a société. La forme dénuée d’esprit engendre l’État, L’État est le remplaçant de l’esprit.”
~ Gustav Landauer, 1911 ~

= = =

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir !

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

 


« Ça suffit ! »

Novembre 2020 : Gilets Jaunes An II sauce COVID… Non à la dictature sanitaire et autre

Posted in actualité, coronavirus CoV19, crise mondiale, gilets jaunes, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, santé et vaccins, société des sociétés, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 6 novembre 2020 by Résistance 71

Le texte ci-dessous sous forme de tract, format PDF:
Tract_Gilets_Jaunes_AnII_sauce_CoV19

Réactualisation de notre harangue de 2019  (Résistance 71 )

Novembre 2020 – Gilets Jaunes An II !

Il y a maintenant plus de deux ans de lutte écoulés qui nous montrent on ne peut plus clairement qu’il n’y a pas de solutions au sein du système, qu’il n’y en a en fait jamais eu et qu’il ne saurait y en avoir !

La crise sanitaire fabriquée de la “pandémie” du SARS-CoV-2 alias COVID19 mettant en place la grille de contrôle de la dictature technotronique à l’échelle planétaire, vient nous le rappeler sans coup férir.

Ceci se doit de devenir une évidence incontournable pour toutes et tous, membres de notre lutte organique pour une société enfin libre.

Ainsi, toute négociation avec l’État et les représentants de l’oligarchie est non seulement futile mais contre-productive. Ignorons-les !

Solidarité – Union – Persévérance – Réflexion – Action

Devenons S.U.P.R.A Gilets Jaunes !

Reprenons le pouvoir par les Assemblées Populaires et dans le même temps:

  • Boycottons les institutions
  • Boycottons la dictature sanitaire qui est tout sauf sanitaire
  • Boycottons la vaccination COVID obligatoire à venir
  • Boycottons la 5G, technologie de la dictature technotronique et de sa grille de contrôle
  • Boycottons l’élection et l’impôt absorbant l’intérêt de la dette odieuse
  • Boycottons les entreprises du CAC40 et des transnationales criminelles, banques inclues
  • Achetons et promouvons les produits locaux
  • Réaménageons nos campagnes et nos communautés agricoles
  • Rassemblons-nous en comités populaires de voisinage, de travail et décidons de tout pour et par nous-mêmes…
  • Promouvons la gratuité en tout
  • Restons incontrôlables et imprévisibles !

Tout le Pouvoir aux Ronds-Points !

Pour une société émancipée et donc libre !

Groupe Gilets Jaunes de _______________

Aussi…

Cinq textes fondamentaux pour nous aider à  y parvenir, ensemble, à  lire, relire et diffuser sans aucune modération:

Le texte ci-dessus sous forme de tract, format PDF:
Tract_Gilets_Jaunes_AnII_sauce_CoV19

Dans l’esprit de Cheval Fou… Communiqué des Gilets Jaunes de Cannes, novembre 2020

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, coronavirus CoV19, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, guerres hégémoniques, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 5 novembre 2020 by Résistance 71

Nous finissions de dire à Jo en aparté qu’il était essentiel de remettre les Gilets Jaunes, leur esprit, au goût du jour dans cet environnement autant délétère que mortifère ; à cet effet, nous avons réactualisé notre harangue / tract Gilets Jaunes ! de 2019 à la sauce CoV19, que Jo nous a mis en un très joli PDF fonctionnel à imprimer comme tract ou a distribuer sans modération via les rézossossiaux et que nous publierons dans les heures à venir… et pan ! Voilà que tombe à point nommé ce communiqué des Gilets Jaunes de Cannes, ça pouvait pas mieux tomber en fait… Il est aussi à diffuser sans aucune modération.

Les Japonais ont une expression hautement culturelle pour ce genre de chose, ils disent : “I shin den shin”, ce qui peut se traduire par “de mon âme/esprit à ton âme/esprit”. La connexion spirituelle est au delà des mots. La communication, l’enseignement, se font comme par “télépathie”. C’est le cas ici une fois de plus.

~ Résistance 71 ~

Communiqué des Gilets Jaunes de Cannes

3 novembre 2020

Amis de France, Françaises, Français. Ce système républicain, ce gouvernement républicain, cette meute républicaine bancaire et de francs-maçons, cette médiocre élite corrompue politique et sanitaire nous veut du bien.

Oui, du bien, car pour cette caste inhumaine cela se traduit pour nous Humains EN MAL !

Ils mentent, ils volent, ils violent, ils tuent la France mais tout cela enrobé dans leur torchon de démocratie de Pinocchio. Valeurs de la république, démocratie, justice voilà ce que ces lâches éructent sur les médias des milliardaires, proxénètes du journalisme !

Nos votes sont le passeport de notre mise en esclavage et la hyène du haut, de l’ombre, utilise cet artifice pour mieux nous asservir et nous diviser.

Toi Véran le médecin de caniveau, toi Buzyn la perverse, toi Attali le marchand de la vie, toi Rothschild le marchand du temple et notre petite soumise de Macron alias le père de la Nation bancaire. Clique de vautours et d’assassins votre sort est désormais fixé. Le compte à rebours est enclenché ! Les patriotes se lèvent aux quatre coins du globe.

Votre combat contre la vie, contre la lumière, contre nos enfants, contre notre droit de vivre libre, contre nos anciens, contre notre France, tout simplement contre le Bien est dans sa phase de mort terminale.

Attali la France ne sera jamais un hôtel car d’ici comme tu le fus d’Algérie tu seras chassé et puni !

La France pays des Lumières, Fille aînée de Jésus, Peuple noble à l’intelligence universelle, jamais non JAMAIS nous ne laisserons une tribu de psychopathes arrogants la détruire. Nous mourrons debout pour nos anciens, pour nos enfants, pour notre dignité car jamais nous ne vivrons à genoux face à votre idéologie de mafieux dégénérés !

Peuple de France, ces minables, traîtres à la Nation, à la vie, à la Justice seront éradiqués à jamais pour qu’ENFIN l’Amour, la Paix, l’Unité naissent pour grandir dans le BIEN COMMUN universel !

Africains, Arabes, Maghrébins, Gaulois, Asiatiques nous ne sommes qu’un, nous ne sommes que l’Humanité et ensemble nous leur répondons NON A LA DIVISION.

A chaque coin de la terre ils volent, violent, tuent, escroquent. A chaque coin de la Terre nous partagerons telle est notre réponse définitive !

Banque de malheur, politiciens corrompus, médecins corrompus, l’humanité se passera de vous et avant tout nos enfants qui subissent la pédocriminalité organisée partout dans le monde. Pédophiles, tremblez, votre heure approche au galop !

Un grand vent de Vérité et de Liberté s’annonce sur notre planète. La vie et la nature reprendrons leurs droits, tous leurs droits. Le Peuple est Souverain et rien n’arrêtera sa victoire, RIEN !

Françaises, Français, amis de la Terre, amis de toutes confessions nos prières se réalisent, la Lumière a gagné.

VIVENT LES PEUPLES DU MONDE !

VIVE LA FRANCE LIBRE !

= = =

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir !

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Source :

Deux Saker d’un coup !

Oligarchie, ploutocratie et mythologie du « mérite »… L’harmonie de la complémentarité de notre diversité est le seul antidote viable à l’arrogance élitiste en place

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, coronavirus CoV19, crise mondiale, gilets jaunes, guerres hégémoniques, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 30 septembre 2020 by Résistance 71

 

 

« Ce n’est pas avec la désobéissance civile que nous avons un problème, il me semble plutôt que c’est avec l’obéissance… »
~ Howard Zinn ~

 

La ploutocratie occidentale a t’elle raison de mépriser le peuple ?

 

Dominique Muselet

 

28 septembre 2020

 

url de l’article original:

https://www.salaireavie.fr/post/la-ploutocratie-occidentale-a-t-elle-raison-de-mépriser-le-peuple

 

Le président LR du département du Loir-et-Cher, Nicolas Perruchot, a été enregistré à son insu lors d’une réunion des élus de sa majorité. Florilège :

« Ne l’oubliez jamais quand vous allez refaire campagne, la plupart des gens, pardonnez-moi, sont cons. Une très grande majorité, au moins 80%, pas 30. Sachez-le, ils sont d’un niveau éducatif très moyen, et de plus en plus moyen, et malheureusement ils sont bêtes. »

« Nous avons, nous, une information qu’il faut essayer de donner de la manière la plus simple ou simpliste possible. Moi, je le dis souvent, n’oubliez pas qu’on s’adresse à des CE1 ou des CE2, quoi ».

Nicolas Perruchot, a été immédiatement unanimement condamné sur les plateaux de TV par ses pairs. Dans leur indignation, certains l’ont même traité de con. C’est bien vrai que Perruchot est con d’avoir dit tout haut ce que presque tous les nantis et autres privilégiés pensent mais se gardent bien de dire, vu que leur fonds de commerce dépend de la connerie des gens. La ploutocratie parasitaire croit, avec Goebbels, que sa prospérité repose sur la destruction de toute velléité, de toute capacité de penser chez le petit peuple.

Goebbels et la Novlangue

Jean-Paul Fitoussi, interviewé par Xerfi canal, nous rappelle opportunément que Goebbels disait : « Nous ne voulons pas convaincre les gens de nos idées, nous voulons réduire le vocabulaire de telle façon qu’ils ne puissent plus exprimer que nos idées* ». Cette réduction du langage, que Fitoussi appelle la Novlangue, est la norme aujourd’hui. Il raconte, avec un demi-sourire désabusé, comment il en a pris conscience, il y a une dizaine d’années, lorsque le présentateur d’une émission de TV à laquelle il allait participer, lui a dit : « Surtout soyez simple ! Ils ne comprennent pas ! » Sur le moment il a pensé : « Ils prennent les gens pour des cons ! » Puis il a pensé à Goebbels : appauvrir le langage, c’est appauvrir la pensée…

Réduire et détourner le langage, vecteur de la pensée, sont les deux mamelles de la propagande. On sait maintenant que lorsqu’un pouvoir brandit un étendard, c’est pour faire tout le contraire. Jean-Paul Fitoussi l’explique à propos de la réforme des retraites : « qui fait miroiter l’égalité pour entériner la plus grande des inégalités, qui est l’inégalité devant la mort. On dit : pour chaque euro cotisé on aura la même retraite, mais en réalité on ne meurt pas au même âge. Et donc, avoir le même rendement par euro cotisé est d’une injustice absolue, selon que vous vivez 65 ans ou 80 ans. On se moque du monde ! »

Il en est de même des sacro-saints droits humains et autres valeurs démocratiques et sociétales, dont on se gargarise sur les plateaux de TV, et qui, dans la vraie vie, servent à cautionner les plus grands crimes et les pires injustices.

Des mots et des actes

Partout, en Occident, les mots ont remplacé les actes, le réel. Le social qui exigeait des actes concrets a été remplacé par le sociétal qui se satisfait de belles promesses. Le féminisme, par exemple, bien qu’hégémonique, n’a même pas réussi à obtenir que les femmes soient payées au même tarif que les hommes. La situation des femmes a même empiré. Le combat contre les inégalités de genre se réduit aux violences faîtes aux femmes. Ça ne remet pas le système capitaliste en question, ça ne coûte rien et ça fait de l’effet.

Paradoxe des paradoxes, mais la vie est faite de paradoxes, ces mêmes mots qui ne veulent plus rien dire quand ils sortent de la bouche des puissants, sont maintenant réprimés et sanctionnés, plus que les actes mêmes, quand ils sortent de la bouche des gens qui n’ont pas de fortune, ni de réseaux.

 Ainsi, le racisme est considéré comme un des plus grands crimes de notre époque. Pire que le viol ou la pédophilie ! La preuve, DSK poursuit une carrière tout à fait convenable : « À la tête de la société Parnasse international, un cabinet de conseil basé au Maroc, il a réalisé près de 21 millions d’euros de bénéfices en cinq ans, indiquait récemment le magazine L’Obs. Une somme exonérée d’impôts grâce à son installation dans la zone franche de Casablanca. Matzneff vient tout juste de se voir privé des aides d’état qui lui ont permis jusqu’ici de se vanter, dans de médiocres romans, de ses exploits pédophiles. Et Polanski jouit de tous les honneurs en France où il s’est réfugié pour échapper à la justice de son pays après avoir violé de manière ignoble une gamine de 13 ans. Il a reçu un Oscar l’année dernière et est toujours membre des Césars. On a assisté dernièrement à l’apothéose du simulacre sociétal lorsque la pseudo-féministe Caroline Fourest est venue défendre le pédéraste Polanski à la TV, devant un Gérard Miller passablement choqué, dans une alliance contre-nature dictée par de simples intérêts de classe (elle est aussi membre des Césars).

Par contre, Gallieno, qui n’a jamais violé personne mais a proféré des injures raciales et antisémites en état d’ivresse, a été irrémédiablement détruit, tout comme Dieudonné, Soral, Garaudy et tant d’autres, accusés à tort ou à raison de ce délit verbal.

Un racisme de classe ?

Tout excès, toute disproportion doit interroger. Les réactions excessives sont toujours le signe d’un dysfonctionnement. On va peut-être m’accuser de faire de la psychologie de bazar, mais, je l’ai constaté personnellement, on a tous tendance à ne pas tolérer, chez les autres, le reflet de nos tares et perversions, surtout quand elles sont inconscientes. Il me semble que si la ploutocratie capitaliste réprime avec la dernière violence le racisme ordinaire, c’est en partie parce qu’il existe dans les hautes sphères, un racisme bien-pensant, un racisme de classe. La sortie de Perruchot, après d’innombrables autres** en témoigne et si personne sur le plateau ne le pointe, c’est parce qu’ils le partagent tous. Ils croient tous qu’ils sont là parce qu’ils le méritent, parce que, quelque part, ils valent mieux que les autres, leur sont intrinsèquement supérieurs. Alors que nous avons compris depuis longtemps que, s’ils sont là, c’est juste parce qu’ils promeuvent la Pensée unique, qui est au cœur de la propagande du système qui nous régit, soit qu’ils y aient intérêt, soit qu’ils acceptent de le faire moyennant des avantages et de privilèges.

Leur racisme n’a pas la même origine que le racisme ordinaire, souvent issu de la peur ou de la méconnaissance de l’autre. Le racisme de classe est plutôt l’héritier du racisme scientifique des planteurs de coton et des colons. Le système capitaliste a évolué. Il ne repose plus sur l’esclavage des noirs comme aux Etats-Unis, ou l’exploitation des pays vaincus comme au bon vieux temps de la colonisation.

Aujourd’hui, comme l’explique Xavier Ricard Lanata « les forces capitalistes se retournent contre les anciennes métropoles et les traitent comme des colonies ». On assiste à : « la généralisation, à l’échelle de la planète toute entière de l’entreprise coloniale, de l’entreprise de mise en exploitation et d’asservissement et de mise au travail du vivant pour l’objectif ultime d’accumulation du capital. » Ce n’est plus sur les peuples lointains, de couleur différente, que le Grand Capital doit jeter l’anathème pour justifier leur asservissement et leur exploitation, c’est sur nous.

[Note de Résistance 71 : A ce sujet, lire notre analyse de 2013: “Nous sommes tous des colonisés !” et son pendant: “Effondrer le colonialisme”, 2013, que nous mettons en liens sous cet article. Croire que nous vivons dans un monde “post-colonial” est bien naïf, voire complice de l’oppression oligarchique  ploutocrate (à savoir que tout ploutocrate est un oligarque mais tout oligarque n’est pas forcément ploutocrate, quoi qu’en phase terminale réelle capitaliste, les deux deviennent synonymes, mais pas par nature…). Il suffit de dire NON ! et de refuser de jouer ce jeu truqué depuis le départ.]

L’effet boomerang du mépris

Le mépris de la classe dirigeante envers nous, son arrogance, suinte par tous ses pores. Mais cela s’est retourné contre elle, si l’on peut dire. On le voit à la TV officielle. En écoutant les élites, censées façonner l’opinion publique, on comprend, avec François Bégaudeau (Histoire de ta bêtise), que la bourgeoisie, à force de vouloir nous rendre cons, à force de nous prendre pour des cons, est devenue elle-même irrémédiablement conne. Tous les discours, les débats, les interviews sont d’une bêtise, d’une pauvreté, d’une étroitesse de vue, d’un parti-pris, incroyables. A force d’avoir voulu nous abrutir, nous infantiliser, à force d’avoir cru nécessaire de se mettre à notre niveau, ils sont devenus plus cons que nous.

De plus, comme Emmanuel Todd le fait remarquer dans une de ses conférences, autrefois la bourgeoisie ouvrait ses rangs aux intelligences venues d’en bas, ce qui lui apportait du sang neuf et privait en même temps le peuple de ses meilleurs éléments. Mais désormais elle s’est refermée sur elle-même et s’est entièrement coupée de la population. Les intelligences populaires ne peuvent plus monter l’échelle sociale et nous avons donc à nouveau des leaders et des intellectuels populaires.

Enfin, de plus en plus de gens ont pris conscience de l’illégitimité et de la nocivité d’un pouvoir qui nous emmène droit dans le mur. L’épisode du Coronavirus en est une illustration formidable. La gestion de l’épidémie, erratique, décalée, anxiogène, coercitive, mensongère, injuste, contradictoire, revancharde, culpabilisante, destructrice, incohérente, arbitraire, punitive, très onéreuse et clairement contre-productive, devrait ouvrir les yeux à ceux qui croyaient encore que la démocratie capitaliste bourgeoise était un moindre mal, et que la technocratie bourgeoise, bien que cupide et corrompue, était encore capable de nous diriger. 

Même nos médias officiels sont obligés de reconnaître que la gestion occidentale du Coronavirus est un fiasco total, à part peut-être pour la la Suède, qui a suivi une ligne claire, a préservé le lien social, l’économie, la confiance de la population en ses dirigeants, et a finalement moins de morts que l’Italie ou l’Espagne. C’est savoureux d’entendre une présentatrice de TV parler, avec un brin de provocation dans la voix, histoire de montrer qu’elle n’est pas entièrement aux bottes du pouvoir, du « fiasco des masques » et du « fiasco des tests ».

Le réel est prié de s’effacer devant le mythe

Mais tout cela n’a aucune importance, puisque « nous vivons une époque où le réel est prié de s’effacer devant ce qui doit être », comme dit Slovadan Despot. Il n’y a plus aucun rapport entre les paroles et le réel, les décisions et la réalité. « Le décalage entre les mesures et la réalité est révoltant », s’indigne inutilement le Professeur Tobiana. Et le professeur Toussaint n’est pas de taille en face d’une présentatrice qui, pour réfuter ses affirmations que « le virus actuel ne nécessite pas de prendre, comme à Marseille, des mesures d’effondrement sociétal » lui répond que, elle, elle a « des projections ».

Une élite à la ramasse, des populations conscientisées confrontées à la folie destructrice de leurs dirigeants, le précipice devant nous… et pourtant rien ne bouge : pas de révoltes, pas de désobéissance, à peine quelques procès. Les Gilets jaunes ont disparu et la dictature sanitaire règne partout sans encombre.

Mais pourquoi ?  Pourquoi nous laissons-nous mener comme des moutons à l’abattoir ? Comment des élites autoproclamées, dont l’incompétence et la déconnexion ne font plus aucun doute, parviennent-elles à nous maintenir dans une impuissance telle que nous n’essayons même plus de nous battre pour inverser le cours des choses ? 

La mythologie de la séparation

Charles Eisenstein se pose la question et propose une réponse : « Qu’est-ce qui fait que la grande majorité de l’humanité se conforme à un système qui conduit la Terre et le genre humain à la ruine ? Quelle puissance nous tient dans ses griffes ? Il n’y a pas que les théoriciens du complot qui sont captifs d’une mythologie. La société dans son ensemble l’est aussi. Je l’appelle la mythologie de la Séparation : moi séparé de vous, la matière séparée de l’esprit, l’Humain séparé de la Nature ». Ce mythe qui justifie toutes les formes d’exploitation auxquelles nous nous livrons, engendre, selon lui, une mentalité de guerre et un autre mythe : l’idée que le contrôle peut tout résoudre. C’est ce qui explique le délire de contrôles que nous subissons aujourd’hui.

Pour Xavier Ricard Lanata, aussi, la seule manière de s’extraire de ce système, « la seule manière de refuser la condition d’asservi et de refuser de prêter sa vie à l’objectif ultime d’accumulation du capital », c’est de « réinterroger nos représentations, en essayant de voir si, le point de vue que nous avons adopté et qui semble universel à nos yeux, ne serait pas qu’une illusion », un mythe, le mythe de la séparation. 

La seule solution, c’est «d’habiter la terre en terrestres et de s’assigner comme objectif d’accroître en intensité et diversité ses liens avec toutes les autres formes de vie. C’est un objectif vital et moral plus élevé et totalement contradictoire et antagonique avec celui du capitalisme. »

Et de conclure : « On est parvenu à un moment où il faut débarrasser la modernité de ce qui a été un leurre, l’autonomie entendue comme démultiplication des capacités  de puissance à l’échelle de l’individu, indépendamment de ce que ses capacités de puissance doivent à notre condition terrestre qui est éminemment et par nature relationnelle. Voilà ! »

Oui, voilà ! Les bouddhistes enseignent l’interdépendance, les Amérindiens se sentent tellement partie prenante du monde naturel qu’ils rebouchaient, autrefois et peut-être encore, les trous qu’ils faisaient dans la terre pour ne pas la blesser, et nous nous vivons sous l’emprise de la croyance délétère, du mythe destructeur de la séparation. Il nous emprisonne plus sûrement que la propagande, le mépris de classe, la répression, la culpabilisation, la précarité, la névrose. Ce mythe, nous le partageons tous en Occident, exploiteurs comme exploités. Il nous englobe et nous dépasse, et il fera notre malheur, et celui d’une bonne part de l’humanité, tant qu’il présidera à notre vision des choses.

Changer de lunettes

C’est là que, nous, les opposants et les perdants de ce système, les sans voix, sans pouvoir, sans importance, nous avons un rôle à jouer. Notre situation étant plus critique que celle de ceux qui en profitent, nous sommes plus susceptibles d’accepter de changer de lunettes et de remettre en question les dogmes, les croyances, les mythes que nous avons ingurgités avec le lait de notre mère. Nous savons désormais qu’il est inutile d’attaquer le système de front. Il est bien verrouillé, avec la pensée unique, les médias de propagande, la collusion des pouvoirs, la police militarisée et la dispersion de la responsabilité. Nous l’avons vu, les grèves et les manifestations ne servent plus à rien. 

Mais le système d’exploitation capitaliste a une faiblesse, il est bâti sur notre croyance dans les mythes qui le fondent, et, par conséquent, nous pouvons provoquer son effondrement et sa transformation en cessant tout simplement d’y croire, en cessant notamment de croire que nous sommes des entités séparées, et en renouant des liens vitaux pour notre bonheur et notre équilibre, avec tous les autres terrestres.

[Note de Résistance 71 : Nous avons analysé en profondeur cet état de fait et avons publié notre analyse en deux temps, compilés dans notre PDF de 10ème anniversaire: « Du chemin de la société vers son humanité réalisée », à lire et diffuser sans aucune modération, en complément du texte phare d’analyse et de compréhension de notre réalité pour mieux radicalement la changer, « La pédagogie des opprimés » de Paulo Freire, que nous avons retraduit et republié en français dans son intégralité, car indisponible depuis … 1983, censure oblige. Texte essentiel à faire circuler de toute urgence.]

Et rien ne nous empêche d’appliquer, en même temps, la recommandation de Geoffroy de Lagasnerie : « La combinaison de l’action directe et de la production d’espaces sur l’exemple du sanctuaire de @269_LA, sorte d’utopie réalisée où les animaux libérés des abattoirs par l’action directe par l’association vivent et d’où est absente toute logique de l’exploitation animale » ou sur l’exemple des Gilets jaunes avec les occupations de péages et les mises à l’arrêt de radars, par ex, et la création d’espaces de délibération et de convivialité.

Notes

* Il semble que ces paroles aient été attribuées à tort à Goebbels. Voir ici

** La manière dont la Macronie ose expliquer ses échecs est particulièrement révélatrice : ils sont dus, selon elle, à la pensée trop complexe de son leader, ou à sa trop grande intelligence (Le Gendre). Dernièrement Sibeth Ndiaye a même osé dire devant le Sénat « on a souffert d’un défaut d’acculturation scientifique de la population française ». On se souvient aussi de ceux qui ne sont rien, les exemples sont légion.

= = =

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71 )

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

5 textes pour comprendre et éradiquer le colonialisme

« Païens en terre promise, décoder la doctrine chrétienne de la découverte », Steven Newcomb, 2008

« Comprendre le système de l’oppression coloniale par mieux le démonter », Steven Newcomb

« Comprendre le système de l’oppression coloniale pour mieux le démonter », Peter d’Errico

« Effondrer le colonialisme », Résistance 71

« Nous sommes tous des colonisés ! », Résistance 71

 


Vers la société des sociétés


Changement radical ne veut pas dire « extrémiste »
comme le veut la sémantique de l’oppression, 
mais changement profond en retournant aux racines

Si tu ne sais pas où tu vas, arrête-toi, retourne-toi et regarde d’où tu viens
(proverbe africain)

Dissidence, censure et mise au goulag en république française : Le cas Hervé Ryssen…

Posted in actualité, altermondialisme, crise mondiale, Internet et liberté, média et propagande, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 23 septembre 2020 by Résistance 71

 

 

Résistance 71

 

23 septembre 2020

 

Hervé Ryssen représente sans doute ce qu’il peut y avoir politiquement de plus opposé à notre vision. Il est un réformiste pour qui la solution réside dans le changement de têtes en haut de la pyramide et quelques arrangements cosmétiques pour rendre la « nation » plus forte, par le truchement d’un état et d’institutions « épurées »… Il fait toujours partie de ceux qui n’ont pas compris qu’il n’y a pas, n’y a jamais eu et ne peut y avoir de solution au sein du système. A ce titre, toute position « suprémaciste » ne peut être également que contre-productive et erronée.
Ryssen et Résistance 71 sont aux antipodes du spectre politique, pourtant, Ryssen vient d’être incarcéré pour ce qui n’est que « délit d’opinion », le fait qu’il ne soit pas d’accord et dénonce tout un segment des rouages politico-sociaux qui domine le secteur dominant. Ryssen doit au contraire être autorisé à parler et à débattre et c’est sur la méthodologie et la viabilité d’un projet politique qu’il doit être évalué, de la même manière que doivent l’être les projets politiques radicaux de lutte d’évolution politico-sociale émancipatrice.
Aujourd’hui Ryssen, demain toute dissidence au système, des Gilets Jaunes, Gaulois réfractaires, aux évolutionnistes radicaux de la mise à bas de l’État, de la marchandise, de l’argent et du salariat, seront engoulagués dans les geôles d’une « république » qui montre enfin son vrai visage, celui d’une harpie au service d’intérêts particuliers ne visant qu’à perpétuer le système de domination et d’oppression.
Nous disons depuis bien longtemps déjà qu’il n’y a pas de différence fondamentale entre la république française, les soi-disantes « démocraties » du « monde libre » (illusion quand tu nous tiens…) et les régimes mussolinien, hitlérien, franquiste, pinochiste, maoïste, stalinien et autre pol potiste marxistes, capitalistes-d’état dans leurs variantes infinies ; ce n’est qu’une question de degré et le bouton du thermostat régulant la température dictatoriale étatique se trouve bien protégé en haut de la pyramide du pouvoir coercitif parasite.
Il n’y a pas et ne saurait y avoir de solution au sein du système. Il faut lâcher prise et en sortir pour embrasser notre complémentarité dans notre diversité organique et mettre fin à la tyrannie étatico-marchande qui n’a que trop duré.
Ryssen est un pion que le pouvoir veut faire sauter pour l’exemple, pour surenchérir dans la peur. C’est pour cela qu’aujourd’hui, quelle que soit la position politique de la véritable dissidence, nous sommes tous des Ryssen en suspend d’incarcération pour nos idées « déviantes » et à ce titre, nous devons agir pour que lorsque notre tour viendra, des voix continuent à s’élever pour soutenir celles mises au goulag de la pensée unique, mais qui ne seront jamais réduites au silence. Les idées sont immortelles et à l’épreuve des balles et si 30 000 communards sont tombés sous les balles républicaines criminelles, l’idée de la Commune est toujours là et bien là, de plus en plus pressante, de plus en plus présente…
En ce qui nous concerne à bas l’État et le pouvoir coercitif de la censure généralisée , vive la Commune Universelle de notre humanité enfin réalisée !

 

 

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

 

Résistance politique : L’insertion sociale anarchiste pour l’avènement de la société des sociétés

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, autogestion, crise mondiale, gilets jaunes, militantisme alternatif, pédagogie libération, philosophie, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 22 septembre 2020 by Résistance 71

 


Errico Malatesta « Ecrits choisis »

 

L’insertion sociale de l’anarchisme

 

Analyse anarchiste-communiste

 

Pour tous les militants et toutes les militantes anarchistes qui considèrent la révolution non pas comme un « mythe mobilisateur » ou un élément d’un folklore qu’on tarde par nostalgie à remiser au placard des antiquités, tout en ayant abandonner toute perspective d’en voir la couleur, la nécessité d’une stratégie et d’une tactique révolutionnaire se pose.

Exception faite sans doute des anarchistes qui se rangent derrière un certain spontanéisme qui ne peut faire du mouvement anarchiste qu’un spectateur, au mieux une mouche du coche du mouvement révolutionnaire.

Pour les anarchistes révolutionnaires, c’est à dire celles et ceux qui pensent qu’une révolution est non seulement possible, mais nécessaire, parce qu’elle conditionne une émancipation réelle des individus, en brisant le carcan de la société capitaliste, autoritaire, patriarcale, raciste et étatiste, il s’agit non pas d’espérer à la manière religieuse qu’une révolution « se produise », c’est à dire, en quelque sorte, de l’attendre. L’attendre, comme un élément extérieur au processus révolutionnaire, souvent par peur de souscrire à une dérive avant-gardiste, tout en créant les conditions précises d’une instrumentalisation du processus révolutionnaire par n’importe quel courant avant-gardiste, délégataire, étatiste.

Il s’agit bien au contraire, en tant qu’exploité-e-s parmi les exploité-e-s, de participer à ce processus révolutionnaire, non pas comme détenteur d’une vérité absolue (« scientifique » ou « historique »), non pas comme avant-garde méprisant les autres exploité-e-s ou les considérants comme subordonnés, mais comme acteurs et actrices, ayant intérêt à leur propre libération et y travaillant activement.

Cela suppose bien évidemment la rupture avec la posture libérale qui consiste à parler de liberté individuelle sans aborder les conditions de sa réalisation effective, c’est à dire les conditions sociales d’une telle émancipation qui ne soit pas le luxe de quelques uns mais la réalité accessible et praticable part tous et toutes les exploité-e-s. Cela suppose d’en finir avec l’amalgame entre lutte/organisation collective et organisation hiérarchique, c’est à dire de réaffirmer que la lutte collective est la condition de la libération de l’individu, dès lors qu’elle développe dans son processus une rupture avec le système hiérarchique, et avec l’organisation sociale hiérarchique.

C’est cette nécessaire lutte collective, et la nécessité d’une rupture collective qui rompe l’isolement de l’individu face au pouvoir hiérarchique qui sape les conditions matérielle de la domination, qu’il s’agisse de la domination de classe, patriarcale ou raciste.

Dès lors, être acteurs et actrices du processus révolutionnaire, c’est travailler à renforcer les dynamiques de rupture avec le système hiérarchique, c’est à dire créer les conditions d’une force collective révolutionnaire qui permette la libération effective des individus (non pas métaphysique, mais concrète et réelle).

Cela suppose une conception de la liberté individuelle positive (ensemble de possibilité matérielles concrète pour l’ensemble des individus, qui ne considère pas comme contrainte les nécessité de la vie sociale qui permettent l’exercice concret de cette liberté pour l’ensemble des individus, et non pour une minorité au détriment de la majorité) et non négative (absence de contraintes, dans l’absolu, pour un individu, sans se préoccuper des conséquences des actes sur les autres individus, en terme de contrainte et de restriction de la liberté)

Créer les conditions d’une force collective révolutionnaire, c’est travailler à la convergence des exploité-e-s et des dominé-e-s contre l’Etat, le capitalisme et les systèmes de domination patriarcaux et raciste.

Cela signifie aussi défendre la perspective anarchiste, c’est à dire le refus de la domination, de la hiérarchie, portée non seulement à l’échelle interindividuelle mais aussi à l’échelle sociale.

Partir de nos conditions de vie

C’est en partant de nos conditions de vie que nous pouvons développer des luttes populaires, autour des nécessités quotidiennes qui font apparaître la contradiction entre nos intérêts et ceux des classes dominantes.

C’est dans ses luttes populaires que peut émerger l’idée qu’une rupture avec les systèmes de domination, le capitalisme et l’Etat, est nécessaire et possible. Que les idées libertaires trouvent un écho favorable. [1]

C’est ainsi, par exemple, que les luttes populaires sur le logement opposent d’un côté, l’intérêts des propriétaires, à ceux des locataires ou des squatters.

C’est ainsi également que les luttes salariales ou sur le lieu de travail opposent d’un coté l’intérêt des actionnaires et des patrons, et de l’autre ceux et celles des travailleuses et des travailleurs.

C’est ainsi en outre que les luttes pour défendre la santé des exploité-e-s nous oppose à la bourgeoisie qui pollue, à celle qui rackette les prolétaires à travers l’industrie pharmaceutique.

Partir de nos conditions de vie, c’est donc rompre avec une conception activiste de la politique, qui consiste à « courir » les manifestations, les mouvement sociaux ou les luttes sans participer à leur création, leur élaboration et leur développement, tels des mouches du coche.

La conséquence d’une telle approche, idéaliste, revient à remplacer la construction d’une force collective qui change notre réel vécu, par une agitation permanente sans prise sur le réel, qui ne peut jouer de rôle que dans la sphère de la représentation, et qui au final ouvre la voie aux perspectives délégataires et électoraliste.

Partir de nos conditions de vie, cela ne signifie pas s’y enfermer, c’est à dire se replier sur notre situation personnelle, dans une forme plus ou moins élaborée de corporatisme qui aboutit à une « balkanisation » des luttes politiques.

L’enjeu de toute stratégie révolutionnaire (entendue comme la réflexion sur le moyen de contribuer le plus efficacement les conditions d’un processus révolutionnaire, à partir de la ferme volonté de ne pas l’attendre mais d’y contribuer), consiste à développer l’entraide entre les exploité-e-s, à l’articuler avec l’auto-organisation et la convergence des luttes qui confrontent les classes dominantes et les systèmes de domination dont elles tirent leur position de domination.

Partir de ses conditions pour lutter, mais se mettre en rapport avec les autres exploité-e-s, particulièrement si leurs conditions d’exploitations sont plus dures que les nôtres. Car il n’y pas de convergence réelle des luttes si l’on ne prend pas en compte les conditions des autres fractions des classes populaires, en commençant par les fractions les plus exploité-e-s et les plus dominé-e-s des classes populaires.

Pourquoi commencer par là ?

Parce que c’est le meilleur moyen de rompre avec une tendance à l’invisibilisation des luttes menées par les fractions les plus exploité-e-s des classes populaires, qui du fait de leur situation rencontrent des difficultés plus forte dans la construction de leur luttes (difficultés économiques). Ces difficultés n’ont rien d’une incapacité et en cela l’approche révolutionnaire se distingue radicalement du paternalisme, du substitutisme ou de l’avant gardisme, mais tiennent aux conditions matérielles crées par la société de domination.

Se confronter de manière active à ces difficultés, faire vivre la solidarité sur une base égalitaire (c’est à dire sans imposer son aide mais en la proposant), de respect mutuel, c’est simplement se donner les moyens d’une réelle convergence qui ne consiste pas en l’alignement des fractions les plus exploité-e-s des classes populaires sur les fractions les moins exploité-e-s, leurs luttes et leur revendication. Cette tendance en effet conduit inévitablement non pas à créer les conditions du dépassement des contradictions des mouvements sociaux, mais au contraire leur accroissement.

Le moyen le plus efficace de faire converger les luttes, c’est donc d’aider au développement des luttes menées par les plus exploité-e-s et des plus opprimé-e-s d’entre nous. Non de manière paternaliste, non par charité bourgeoise ou par culpabilité religieuse, mais parce qu’il y a un enjeu décisif à ce que ces luttes gagnent, celles-ci jouant historiquement le rôle d’aiguillon dans les luttes. Il ne s’agit pas de « soutien », mais de la solidarité de classe, et plus largement de la solidarité entre exploité-e-s, basé sur la réciprocité d’intérêt et l’aspiration à l’égale dignité humaine, comme à l’égalité sociale.

Au sein des classes exploité-e-s, des groupes dominé-e-s règne une multiplicité de situation. La lutte contre le racisme, l’oppression des minorités nationale (qui découle de découle de l’idée nationale, et du racisme), la lutte contre la domination masculine, l’homophobie et la transphobie sont la condition de l’unité des classes populaires, étape indispensable pour en finir avec le capitalisme.

La lutte contre la société de classe est la condition d’une lutte réelle contre le racisme et le patriarcat, qui ne laisse pas de côté l’immense majorité des femmes et des personnes racisées, des minorités nationales (assigné-e-s à une catégorie raciale par le système raciste) issues des classes populaires.

Les systèmes de domination, s’il fonctionnent de manière relativement autonome, s’entretiennent et se renforcent mutuellement, puisqu’ils représentent les multiples aspects de rapports sociaux hiérarchiques, fondés sur le contrôle du corps et des pensées des individus, l’exploitation de leur force physique, de leur travail, la mise sous tutelle de leur vie pour le bénéfice des classes et des groupes dominants.

C’est autour de l’entraide et de la lutte collective que se créent les condition d’un dépassement des contradictions qui font exister entre dominés, des rapports de domination.

Cette entraide et ses luttes se construisent au quotidien. L’anarchisme, si on le conçoit non pas comme un dogme, un système de mythes, mais comme une réponse à l’aspiration des individus et des classes exploité-e-s et dominé-e-s à l’égalité politique, économique et sociale, c’est à dire à la liberté réelle, ne peut se développer comme force historique, comme outil de libération qu’à partir de ces luttes populaires, à partir des questions concrètes qu’elles posent, et non à partir d’une spéculation intellectuelle déconnectée du réelle. C’est ce que le courant « especifiste » [2] de l’anarchisme affirme : l’anarchisme doit être inséré socialement, et retrouver son vecteur historique, les luttes populaires portées par les exploité-e-s.

Cela ne peut se faire que par la rencontre entre les acquis historiques issues des luttes révolutionnaires menées par le mouvement libertaire, (acquis qui ne doivent être pris comme un dogme mais comme une expérience accumulée à réactualiser sans cesse) et les mouvements populaires qui portent en eux une dimension anti-autoritaire, par la révolte qui les anime, les dynamiques d’auto-organisation qui s’y expriment, l’aspiration égalitaire et collective qui s’y trouve.

Cette rencontre n’est possible que si le courant anarchiste rompt avec une logique strictement « propagandiste », de posture, ou une logique « spectaculaire » qui ne s’intéresse qu’à la radicalité formelle, ponctuelle, plutôt qu’à la dimension populaire, qui porte en elle les possibilités, d’une radicalité de masse, et d’une dynamique rupturiste qui ne soit pas l’apanage d’une avant-garde quelconque, mais qui trouve ses racines dans les classes exploité-e-s, rendant la partie répressive beaucoup plus difficile au pouvoir en place, ainsi qu’aux éventuels aspirants au pouvoir.

Cette rupture avec la logique propagandiste ou spectaculaire commence par la lutte quotidienne sur les lieux de vie et de travail, ce qui passe par la construction de solidarité concrète, des luttes immédiates fondées sur la nécessité et l’aspiration à la dignité, autour d’objectifs, de revendications ou d’alternatives concrètes.

L’anarchisme n’a de dimension révolutionnaire que lorsque c’est une idée « insérée socialement c’est à dire portée par les mouvements populaires, à la fois par leur dimension anti-autoritaire (confrontation avec le pouvoir, tendance à l’auto-organisation), et existant au sein des mouvements populaires.

C’est ce à quoi doivent travailler les militant-e-s anarchistes, parce que nous ne devons pas oublier que ce qui fait de nous des anarchistes, c’est notre aspiration à en finir avec la hiérarchie, issue de notre révolte contre l’ordre inégalitaire existant, contre le capitalisme et la société de classe, contre l’état. Nous ne sommes pas anarchistes par spéculation métaphysique, mais parce que nous luttons pour nous libérer, puisque l’anarchisme est une réponse politique, philosophique, sociale, culturelle, stratégique et tactique aux questions qui se posent à nous dès lors que nous remettons en cause l’ordre hiérarchique.

[1] Le texte de Malatesta publié sur l’organisation (et notamment la Partie III ) en 1897 est à se titre encore bien actuel.

[2] L’especifismo est un courant développée par un certain nombre de camarades latinos-américains et d’organisations telles que la Fédération anarchiste uruguayenne, fondée sur l’expérience d’une cinquantaine d’année de luttes populaires. Il reprend la conception du « dualisme organisationnel », forgé par Malatesta, qui affirme la nécessité pour les anarchistes de s’organiser spécifiquement pour diffuser leurs idées, pour contribuer à défendre l’autonomie des luttes populaires (il ne s’agit pas d’en prendre la tutelle de manière entriste ou de les faire adopter l’étiquette « anarchiste », mais d’y affirmer, comme participant -non comme commentateur extérieur- le refus des récupérations politiciennes et électoralistes), et la nécessaire développement d’organisations populaires (syndicats de base, collectifs de luttes, coopératives…) autonomes, à partir de la nécessité des luttes. L’especifismo insiste sur le refus de l’activisme, c’est à dire sur la nécessité des anarchistes de construire avec d’autres les luttes populaires, et non de ne s’y intéresser que quand elles atteignent un pic, de manière uniquement propagandiste, pour ensuite les délaisser pour une autre, dans une stratégie de saut de puce. Pour plus d’info (en anglais) http://www.anarkismo.net/newswire.php?story_id=2999

= = =

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir !

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Lectures complémentaires :

Appel au socialisme (Gustav Landauer)

Évolution et révolution (Élisée Reclus)

Petit précis sur l’État, la société, la désobéissance civile et la commune autogérée (Résistance 71)

Que faire ? La marche vers la tyrannie globale (Résistance 71, 2010)

Manifeste contre le travail

L’essentiel de Résistance 71 2010-2020