Gilets Jaunes : Tout le pouvoir aux ronds-points
Pour que finalement le plus grand nombre comprenne qu’il n’y a pas de solution au sein du système, qu’il n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir.
Nous devons nous rassembler au delà des guerres de clochers qui ne sont que divisions sociale induites et comprendre que notre émancipation totale et définitive passe par l’entraide, la coopération, les associations libres volontairement confédérées, qui mettront en place la Commune Universelle planétaire de notre humanité enfin réalisée dans sa complémentarité organique et fonctionnelle.
Le seul mot d’orde qui tienne la route pour cet objectif est:
A bas l’État ! A bas la marchandise ! A bas l’argent ! A bas le salariat !
Devenons enfin ce que nous sommes en devenant politiquement adulte et en cessant de geindre et de passer notre temps à déléguer notre capacité décisionnaire, c’est à dire notre pouvoir, le seul qui compte vraiment pour œuvrer et réaliser l’intérêt commun non seulement de notre espèce, mais de toute la planète dans une vaste harmonie symbiotique organique.
Depuis des siècles, l’oligarchie nous a mis un voile d’illusion devant les yeux. Nous avançons dans une réalité artificielle, bien réelle certes au quotidien, mais qui n’a aucune raison d’être. Il suffit de dire NON !
Arrêtons de consentir, retrouvons l’esprit communard, il n’est pas si profondément enfoui, pour certain(e)s il est juste là… à fleur de peau.
L’heure vient…
~ Résistance 71 ~
Contre la politique des “sauveurs”
Pour qui veut changer le monde, mais pour de vrai ; pas en réformant le capitalisme
Le Monde Libertaire
Septembre 2020
Source: https://www.monde-libertaire.fr/?article=Contre_la_politique_des_
AVANT-PROPOS
Dans ce livre, et après une vaste table-ronde, on a voulu employer le féminin et le masculin. Au début nous avions décidé de tout mettre au féminin, qui se serait rapporté aux personnes, mais on avait du mal à accepter de parler de pouvoirs au féminin alors que l’on sait d’où vient le pouvoir. C’est pourquoi, tout ce qui a rapport au pouvoir est au masculin, le reste du texte sera un mélange des deux genres. Nous voulons faire comprendre à la lectrice que nous ne sommes pas seulement en train de parler de celles-ci mais de l’ensemble de la population, de même que pendant des siècles on a toujours voulu inclure toute personne dans le générique masculin mais que beaucoup se sont senties en réalité exclues ou méprisées. Nous sommes conscientes que cette décision donnera lieu à controverse. C’est pourquoi, nous vous demandons de tenir compte de l’importance du genre ; nous espérons que dans un avenir proche il n’y ait pas de divergence à ce sujet et que toutes les personnes se sentent inclues dans les textes.
PRÉSENTATION
Ce petit livre essaye d’être un outil utile pour tout compagnon ou compagne intéressée par la lutte sociale, pour celles qui sont fatiguées par tant de promesses, celles qui ont été maltraitées par le pouvoir et ont la rage, pour les travailleuses, c’est-à-dire le peuple. Il peut être utile à qui ne connaît pas bien le monde libertaire et l’action directe.
En se démarquant et en s’affichant contre tout parti politique ou organisation pyramidale ou institutionnelle, il cherche à ouvrir le chemin à d’autres formes d’organisation fondées sur le dés-apprentissage, la solidarité et l’entraide, puisque telles ont été les armes les plus puissantes pour le peuple dans son chemin vers l’émancipation.
Nous n’allons pas proposer une solution selon le mode habituel des partis politiques et des syndicats qui promettent, proposent et ne changent rien. Nous voulons démonter les pièges du système capitaliste et tous ceux qui suivent ce jeu, en découvrant au grand jour l’inefficacité de la classe politique et la force que l’État exerce sur le peuple.
Nous espérons que ces pages seront une contribution utile pour nous organiser de façon efficace et arriver à des résultats au bénéfice de toutes parce que nous devons comprendre que le changement est en nous. Si nous voulons un changement, nous devrons toutes travailler. Il n’y a pas de sauveurs.
ORGANISE TA COLÈRE
Nous sommes nombreuses à vivre dans ce monde et une majorité d’entre nous souffre de la domination croissante d’un système, fait sur mesure pour quelques-uns. Un système qui, tout en nous utilisant comme marchandise et main d’œuvre bon marché quand cela l’intéresse, nous abandonne sans le moindre scrupule et de plus en plus souvent, à notre sort.
Dans les mouvements de contestation, les grèves, les manifestations, nous avons pu constater le ras-le-bol et la colère du peuple, mais un simple coup de gueule ou une action ponctuelle ne suffisent pas à changer notre situation. Une protestation à elle seule, ne change rien, contrairement à ce qu’on nous a fait croire.
Il est très important de comprendre le fonctionnement du système et le rôle que nous y jouons en tant que classe ouvrière, pour créer une conscience critique et de classe. Notre niveau d’information et notre envie constante d’apprendre peut devenir la plus grande crainte des puissants. Devant un peuple éduqué, le pouvoir ne peut que trembler.
Comprendre les raisons de notre misère, identifier le problème et nous unir pour l’attaquer à la racine est la seule façon de parvenir à améliorer notre condition. Une conscience de la situation est nécessaire pour pouvoir agir efficacement. Si nous ne comprenons pas et que nous ne remettons pas en question notre fonction dans ce système au quotidien, toute tentative de changement ou de révolution sera impossible, parce que le capital dispose de multiples outils pour éliminer tout foyer de résistance visible, puisqu’aujourd’hui la grande majorité des mouvements contestataires est facilement contrôlée.
On ne peut rien construire sans une base solide.
Dans le chaos, les mensonges et la désinformation, en absence d’une conscience claire en tant que classe laborieuse ou classe moyenne, ou bien dans l’ignorance de la lutte des classes en cours, nous restons bras croisés pour voir si cette fois ce sera le parti socialiste, celles de Podemos, ou tout autre parti vendeur de vent qui nous rassurera et nous dira qu’il va nous sauver d’une incertitude et d’une précarité continuelle. Pendant ce temps-là, nous voyons que rien ne change dans le bon sens.
Plus de 150 ans de lutte contre l’industrialisation et la mécanisation des humaines ont marqué toute une histoire de victoires et de défaites, puisque la bourgeoisie n’a jamais rien cédé gracieusement et que les travailleurs ont dans le passé ont gagné au prix de beaucoup d’efforts et de leurs vies ce que nous sommes en train de perdre maintenant très rapidement.
Il faut aussi dire au préalable que nous avons une profonde méconnaissance de notre histoire et de la façon dont ont été acquis ces droits, que nos arrière-grands-mères et nos grands-pères ont gagnés. On s’est chargé d’effacer notre histoire et de nous éduquer en nous faisant croire que nos ancêtres étaient dans l’ignorance et l’incapacité de s’organiser mais n’est pas l’exacte vérité. On nous dit que leur qualité de vie fut mauvaise et que nous vivons bien mieux à présent et que nous sommes plus libres, mais en réalité, la structuration sociale est toujours la même qu’il y a cent ou deux cents ans, il est même possible que le partage inégal ou la différence entre riches et pauvres se soit creusé aujourd’hui. Les organisations ouvrières du passé étaient beaucoup mieux organisées que les nôtres pour cette bataille que nous devrons gagner si nous voulons vivre libres. C’est pour toutes ces raisons que nous devons tirer des enseignements de l’histoire.
Aujourd’hui comme hier, nous croyons à la solidarité, à l’entraide et à l’autogestion, parce qu’elles se sont avérées les outils les plus efficaces pour l’émancipation de la classe ouvrière. Nous constatons que l’égoïsme, l’individualisme et la passivité ont poussé la société à la perte de valeurs et à la folie, mais le plus important est que nous avons appris qu’avec l’union et la solidarité, on peut tout obtenir. Ces méthodes oubliées de l’histoire ont permis d’atteindre de grands objectifs dans le passé. Parmi les acquis, nous trouvons, par exemple, la journée de travail de huit heures, qui n’est certes pas l’objectif final des travailleuses mais a constitué néanmoins une grande victoire. Nos ancêtres ont réussi à toucher au but. Un objectif clair, l’union et une lutte acharnée de leur part ont réussi à mettre en échec l’État et la bourgeoisie, inquiète de voir trembler les soubassements de ce monde conçu à sa mesure et pour son profit et le voir devenir un monde où il n’y aurait pas de place pour l’exploitation et la pauvreté. Aujourd’hui, les gouvernements se chargent parfaitement de nous tenir dans l’oubli de toute cette histoire : mais même si on ne nous la raconte pas, l’anarchisme a une histoire digne de nous remplir de fierté.
L’histoire est la lutte constante entre ceux qui essayent de soumettre le peuple et ceux qui ne veulent pas se laisser soumettre. La domination et l’esclavage ont toujours été le rêve des grands de ce monde. Ils cherchent à avoir une population soumise, en proie à la peur et la tristesse, allant de la maison au travail et du travail à la maison, produisant pour eux de la richesse et leur procurant du pouvoir. Mais, d’un autre côté, la résistance et la lutte pour se libérer des chaînes et encourager le peuple à apprendre, lutter et décider de son propre avenir, ont toujours existé.
Les défaites, les coups durs et la paralysie des dernières années ont conduit la société travailleuse à l’oubli et à ne pas s’interroger sur les mécanismes de leurs vies, à abandonner en cours de route les aspirations et les rêves de nos grands-mères, qui ont tout donné pour essayer de franchir la barrière et sortir de la misère économique et mentale que produit le système dans lequel nous vivons.
Nous nous croyons libres en tant que pièces ou un maillon d’un vaste mécanisme, sans nous rendre compte que nous vivons plus que jamais dans les entrailles d’un capitalisme avancé qui nous mène de façon accélérée à la destruction.
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Nous ne vivons pas au XIX siècle ni au XX ; les mécanismes et les duperies du capital ont su mieux se dissimuler et se cacher, sous une couche de fausse liberté et démocratie, le système se régénère et continue à tourner à plein rendement. Au nom de la démocratie, on travaille à créer la plus grande des dictatures. Au nom de la démocratie, on arrête, on torture, on contrôle, etc. Quiconque ne voudrait pas participer à leur jeu, est appelé terroriste et l’État paternaliste, en faisant croire à la population que la police et l’armée défendent leur liberté, devient le protecteur et le contrôleur du peuple.
À la différence de nos ancêtres, qui grâce au lien de la complicité de classe, ont su s’unir et lutter ensemble pour essayer d’œuvrer pour le bien commun, nous aspirons au bien-être personnel. Même le petit patron ou la travailleuse aspirent au succès et à la richesse. L’éducation individualiste que nous recevons depuis l’enfance nous apprend que le succès est en rapport avec l’argent et le pouvoir, et nous y aspirerons tous pour essayer de « réussir dans la vie » comme on dit. Au lieu de nous soutenir mutuellement, nous vivrons selon « la loi de la jungle » pour essayer de nous placer au premier rang. La triste réalité, c’est que tandis que nous nous marchons dessus dans une course absurde pour arriver au sommet, seule une minorité contrôle la situation et elle appartient à une catégorie privilégiée. Nous autres, des classes populaires, nous continuerons sur le mode de la survie pour aller de l’avant. Certaines obtiendront beaucoup, d’autres perdront tout et continueront à être victimes de l’exploitation. L’éducation dans la rivalité fait en sorte que les travailleuses se battent entre elles dans une lutte qui n’a pas de sens, tandis que les riches, les véritables coupables de leur misère, continuent à accumuler des richesses. L’accumulation de richesses non nécessaires n’est pas viable si nous voulons créer une société fondée sur la solidarité et l’entraide. La planète est riche et la terre généreuse, aussi pour en finir avec la pauvreté, le seul chemin est d’en finir avec la richesse, avec sa distribution injuste. En nous battant entre nous, nous n’améliorerons jamais notre situation, notre ennemi est en train de compter des billets de banque dans les grands bureaux où il continue à gagner de l’argent aux dépens de la misère d’autrui, en profitant de la misère des travailleurs.
Une autre victoire du capital a été que les classes populaires voient les grands patrons comme des battants. Aujourd’hui nous admirons ceux qui se sont enrichis aux dépens du travail d’autrui et nous envions leur vie. Cela marque la mort de la conscience de classe et de l’union des travailleuses pour nous soutenir dans la recherche d’une vie plus juste. Maintenant nous voulons être chefs ! Des gens aisés ! Un exemple frappant en est le nouveau gérant ou propriétaire d’une entreprise qui, après avoir passé des années à un poste plus bas soumise à ses supérieurs, passe dans le camp des oppresseurs pour refaire mille fois ce qu’elle a subi, faisant souffrir les personnes à des postes inférieurs. Quel sens est-ce que ça a ? Que sont devenues la fraternité et la camaraderie ? Maintenant le travailleur croit que l’entreprise lui appartient même si elle est une simple salariée et que son patron garde pour lui une grande partie de la richesse qu’elle produit.
La personne chef d’entreprise se vante toujours d’avoir su monter une affaire au bon moment, d’avoir su faire le bon investissement etc. Pour justifier son gros compte en banque, elle dira que c’est elle qui a risqué son capital pour monter cette affaire. Elle n’a pas tort, elle a risqué cet argent, mais elle n’aurait pas pu faire fonctionner son entreprise sans ses travailleurs. Pour donner deux exemples, dans une fonderie, celle qui prend vraiment des risques, c’est celle qui travaille tous les jours à verser le liquide brûlant et dans les hauts fourneaux. Dans une mine, celle qui prend des risques, c’est celle qui extrait des minéraux à des centaines de mètres sous terre, et il n’est pas juste qu’un investisseur ou dirigeant de l’entreprise prenne une plus grande part d’argent qu’elles, parce que ce sont elles qui véritablement font fonctionner l’entreprise. Ce qui a permis à la société de progresser pendant des années, c’est la capacité des êtres humains à s’unir pour travailler en groupe et atteindre leurs objectifs. Il est beaucoup plus facile de travailler en groupe que seule, mais quand sonne l’heure de la distribution des bénéfices ou des produits, il n’est pas juste qu’une personne prenne la plus grande part.
Dans toute entreprise, c’est le chef ou le groupe dirigeant qui gagne davantage, parce que l’économie et notre société sont fondées et soutenues par l’accumulation de capitaux pour un petit nombre et de travail salarié pour les autres. L’inégalité est visible dans la plupart des entreprises, petites, moyennes et grandes et elles sont toutes un exemple clair de capitalisme et de distribution injuste. Actuellement, dans ce féroce marché globalisé. Beaucoup des affaires en question restent de petites entreprises en comparaison avec les monstrueuses multinationales qui brassent l’économie et contrôlent la vie de milliers de travailleuses, celles que nous connaissons toutes. Les grandes multinationales sont au sommet de la pyramide capitaliste.
De nos jours ce qu’on considèrerait une vie normale, consiste à étudier pour travailler, travailler dur, acheter une maison, procréer et essayer de cotiser pour avoir une retraite. Nous allons toutes au travail, nous faisons notre journée de travail et nous recevons un salaire mais quelle partie de la richesse générée par un travailleur lui revient-elle exactement ?
Le travail salarié, c’est totalement du vol et la fixation de nos salaires est fonction des marchés qui marchent au pas des banques et les multinationales. Le salaire d’une travailleuse normale ne permet quasiment que de tenir le mois, c’est-à-dire payer la maison, construite par les travailleuses, payer la nourriture, également cultivée par les travailleuses et payer les factures de biens communs ou de ressources naturelles détenus par les riches pour prendre ton argent et avoir le bénéfice de l’effort de toute la population. Tu croyais faire partie de l’entreprise, mais l’affaire c’est toi. Devoir payer le crédit immobilier, l’électricité, l’eau, le téléphone, etc t’obligera à travailler toute ta vie. Ils parviennent à nous lier à la vie salariée en nous faisant payer pour tout et en fixant un prix exorbitant pour des besoins de première nécessité comme le logement. Si le prix d’un appartement tourne au bas mot autour de 150 000 euros, combien de salaires et d’années de travail es-tu en train de consacrer à quelque chose d’aussi essentiel qu’avoir un toit digne ?
Se rendre au travail et remplir les fonctions quotidiennes, c’est dur, mais ça l’est encore plus de travailler 40 heures par semaine pour pouvoir survivre ou pour ne pas joindre les deux bouts chaque mois parce que les bénéfices de ce que tu as produit ne te reviennent pas. La liberté ce n’est pas de l’argent et du travail ; dans la société dans laquelle nous vivons, on ne recherche pas le bien-être de la société quand on produit, c’est-à-dire que nous ne travaillons pas pour produire ce dont nous avons besoin pour vivre, nous travaillons pour enrichir les patrons.
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Comprendre et transformer sa réalité, le texte:
Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »
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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:
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Manifeste pour la Société des Sociétés
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