Un exemple de structure de gouvernance politique sans pouvoir coercitif, de, pour et par le peuple.: la nouvelle mouture des Zapatistes du Chiapas. Alors ça marche pour eux en cette configuration en constante amélioration depuis 1994, mais le modèle est parfaitement adaptable à toute société en concept et en pratique. L’heure est venue pour l’humanité, de sortir du moule tyrannique imposé et de rediluer le pouvoir dans le corps social là où il est particulièrement soluble et efficace depuis la grande aube de l’humanité. Comment ? En changeant notre attitude envers notre façon de concevoir la prise de décision et de l’organiser en fonction exclusive du bien commun hors État, hors rapport marchand, hors argent et hors salariat. c’est la seule solution viable à terme, la SEULE !
~ Résistance 71 ~
“L’état n’est pas quelque chose qui peut être détruit par une révolution, mais il est un conditionnement, une certaine relation entre les êtres humains un mode de comportement humain, nous le détruisons en contractant d’autres relations, en nous comportant différemment.”
“L’objectif est le peuple, la société, la communauté, la liberté, la beauté, la joie de vivre.”
“L’État avec ses écoles, ses églises, ses tribunaux, ses prisons, ses bagnes, l’État avec son armée et sa police, ses soldats, ses hauts-fonctionnaires et ses prostituées ; là où il n’y a aucun esprit et aucune compulsion interne, il y a forcément une force externe, une régimentation, un État. Là où il y a un esprit, il y a société. La forme dénuée d’esprit engendre l’État, L’État est le remplaçant de l’esprit.”
~ Gustav Landauer, 1911 ~
La nouvelle structure de l’autonomie zapatiste
SCI Moisès
Novembre 2023
Source du communiqué en français :
Frères, sœurs et compañerxs :
Je vais essayer de vous expliquer comment nous avons réorganisé l’autonomie, c’est-à-dire à quoi ressemble la nouvelle structure de l’autonomie zapatiste. Et plus tard, je vous donnerai des explications plus détaillées. Ou peut-être non, je ne vous en expliquerai pas plus, car c’est la pratique qui compte. Bien sûr, vous pouvez aussi venir à l’anniversaire et voir les pièces de théâtre, chansons, poésies et les arts et culture de cette nouvelle étape de notre lutte. Sinon, les tercios compas vous enverront des photos et vidéos. À un autre moment, je vous raconterai ce que nous avons trouvé de bon et de mauvais dans notre bilan critique des MAREZ et des CBG. Maintenant, je vais juste vous dire où on en est. Voilà :
Premièrement. – La base principale, qui est non seulement le support de l’autonomie, mais aussi la base sans laquelle les autres structures ne pourraient pas fonctionner, c’est le Gouvernement autonome local, le GAL. Il y a un GAL dans chaque communauté où habitent des bases d’appui zapatistes. Les GAL zapatistes sont le noyau de toute l’autonomie. Ils sont coordonnés par les agents et commissaires autonomes et sont soumis aux assemblées des villages, hameaux, communautés, lieux-dits, quartiers, ejidos, arrondissements, ou des lieux du nom que se donne chaque population. Chaque GAL contrôle ses ressources autonomes organisationnelles (comme les écoles et les cliniques) ainsi que la relation avec les pueblos frères non zapatistes voisins. Et contrôle aussi le bon usage des finances. Il détecte et dénonce également les mauvaises administrations, les corruptions et les erreurs qu’il peut y avoir. Et il est vigilant par rapport à ceux qui veulent se faire passer pour des autorités zapatistes dans le but d’obtenir des soutiens ou des aides qu’ils utilisent à leur profit.
Donc, s’il y avait auparavant quelques dizaines de MAREZ, soit de Municipalités Autonomes Rebelles Zapatistes, il y a à présent des milliers de GAL zapatistes.
Deuxièmement. – En accord avec leurs besoins, problèmes et avancées, plusieurs GAL se réunissent dans les Collectifs de Gouvernements Autonomes Zapatistes, CGAZ, qui sont les lieux où se discutent et se concluent les accords sur des questions d’intérêt pour les GAL qui les convoquent. Lorsqu’ils le décident, les collectifs de gouvernements autonomes convoquent une assemblée des autorités de chaque communauté. C’est là qu’ils proposent, discutent et approuvent ou rejettent les plans et les besoins en matière de santé, d’éducation, d’agroécologie, de justice, de commerce et d’autres domaines qui pourraient s’avérer nécessaires. Au niveau du CGAZ se trouvent les coordinateurs de chaque zone. Ce ne sont pas des autorités. Leur tâche consiste à veiller à ce que les travaux demandés par les GAL ou ceux qui sont nécessaires à la vie de la communauté soient réalisés. Comme, par exemple : des campagnes de médecine préventive et de vaccination, des campagnes contre les maladies endémiques, des cours et des formations spécialisées (comme techniciens de laboratoire, en radiographies, en échographies, en mammographies et en d’autres domaines que nous apprendrons au fur et à mesure), de l’alphabétisation aux niveaux supérieurs de l’écriture, des événements sportifs et culturels, des fêtes traditionnelles, etc. Chaque région ou CGAZ a ses responsables, qui convoquent les assemblées en cas de problème urgent ou touchant plusieurs communautés.
C’est-à-dire que, là où il y avait auparavant 12 Conseils de bon gouvernement, il y en aura à présent des centaines.
Troisièmement. – Viennent ensuite les Assemblées de Collectifs de Gouvernements Autonomes ZAPATISTES, ACGAZ. Elles sont ce qu’on appelait auparavant les zones. Mais elles n’ont pas d’autorité, elles dépendent des CGAZ. Et les CGAZ dépendent des GAL. L’ACGAZ convoque et préside les assemblées de zone, quand elles sont jugées nécessaires par les GAL et les CGAZ qui en font la demande. Elles ont leur siège dans les Caracoles, mais elles se déplacent entre les régions. Autrement dit, elles sont mobiles, pour répondre aux requêtes des pueblos.
Quatrièmement. – Comme on pourra le voir dans la pratique, le commandement et la coordination de l’autonomie ont été transférés des CBG et des MAREZ aux pueblos et aux communautés, aux GAL. Les zones (ACGAZ) et les régions (CGAZ) sont commandées par les pueblos, elles doivent rendre des comptes aux pueblos et chercher des moyens de répondre à leurs besoins en matière de santé, d’éducation, de justice, d’alimentation et à ceux découlant de situations d’urgence causées par les catastrophes naturelles, pandémies, crimes, invasions, guerres et autres malheurs causés par le système capitaliste.
Cinquièmement. – La structure et la configuration de l’EZLN ont été réorganisées de manière à accroître la défense et la sécurité des localités et de la terre mère en cas d’agressions, d’attaques, d’épidémies, d’invasion par des entreprises prédatrices de la nature, d’occupations militaires partielles ou totales, de catastrophes naturelles et de guerres nucléaires. Nous nous sommes préparés pour que nos pueblos survivent, même isolés les uns des autres.
Sixièmement. – Nous comprenons qu’il vous soit difficile d’assimiler ceci. Et que vous deviez batailler un certain temps pour le comprendre. Cela nous a demandé 10 ans à nous pour le penser, et sur ces 10 ans, 3 pour le préparer à la pratique.
Nous comprenons aussi qu’il vous semble que votre pensée soit sens dessus dessous. C’est pourquoi il faut que vous changiez votre canal de compréhension. Ce n’est qu’en regardant très loin, en arrière et en avant, qu’on pourra comprendre le pas présent.
Nous espérons que vous comprendrez que c’est une nouvelle structure d’autonomie, que nous sommes seulement en train de l’apprendre et que ça prendra un peu de temps pour qu’elle marche bien.
En réalité, l’unique intention de ce communiqué est de vous dire que l’autonomie zapatiste continue et avance, que nous pensons qu’il en sera mieux ainsi pour les pueblos, communautés, lieux-dits, quartiers, arrondissements, ejidos et hameaux où habitent, c’est-à-dire, luttent les bases d’appui zapatistes. Et que cela a été une décision de leur part, qui a pris en compte leurs idées et propositions, leurs critiques et autocritiques.
Aussi, comme on le verra bientôt, cette nouvelle étape de l’autonomie est nécessaire pour affronter le pire côté de l’Hydre, sa bestialité la plus infâme et sa folie destructrice. Ses guerres et invasions entrepreneuriales et militaires.
Il n’existe pas pour nous de frontières ni de géographies lointaines. Tout ce qui se passe dans n’importe quel coin de la planète nous affecte et nous concerne, nous inquiète et nous fait mal. Dans la mesure de nos très petites forces, nous soutiendrons les êtres humains dans le malheur, qu’importe la couleur, la race, la nationalité, la croyance, l’idéologie et la langue. Même si nous ne connaissons pas beaucoup de langues et que nous ne comprenons pas d’autres cultures et manières, nous pouvons comprendre la souffrance, la douleur, la tristesse et la digne rage que provoque le système.
Nous savons lire et écouter les cœurs frères. Nous continuerons à essayer d’apprendre d’eux, de leurs histoires et de leurs luttes. Non seulement parce que nous en avons pâti pendant des siècles entiers et que nous savons ce qu’il en est. Mais aussi, et surtout, parce que depuis 30 ans, nous luttons pour la vie.
Nous avons certainement commis beaucoup d’erreurs pendant toutes ces années. Nous en ferons certainement beaucoup d’autres pendant les 120 prochaines années. Mais nous NE nous rendrons PAS, nous NE changerons PAS de chemin, nous NE nous vendrons PAS. Nous examinerons toujours notre lutte, ses temps et ses manières avec un regard critique.
Notre regard, nos oreilles, notre tête et notre cœur seront toujours disposés à apprendre des autres qui, même s’ils sont différents à beaucoup d’égards, partagent nos préoccupations et nos profondes aspirations à la démocratie, à la liberté et à la justice.
Et nous chercherons toujours le meilleur pour nos pueblos et pour les communautés sœurs.
Nous sommes, donc, zapatistes.
Tant qu’il y aura au moins un, une, unx zapatiste dans n’importe quel coin de la planète, nous résisterons en rébellion, c’est-à-dire : nous lutterons.
À vous de voir, amis et ennemis. Et ceux qui ne sont ni une chose, ni l’autre.
C’est tout pour l’instant.
Depuis les montagnes du Sud-est mexicain.
Sous-commandant insurgé Moíses.
Mexique, novembre 2023.
Plus de 500, 40, 30, 20, 10 ans plus tard.
P.S. – Je vous laisse ici un dessin, en espérant que ça aide un peu à comprendre.
Organigramme de l’autonomie Zapatista 2023
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Lectures complémentaires et paroles zapatistes :
EZLN_Chiapas_Une-communaute-en-armes-tikva-honig-parnass
3-textes-de-reflexions-sur-le-peuple-en-armes-la-resistance-et-la-rebellion
Autonomie des institutions Chiapas-Rojava – Fédéchose n° 190 – page 31-35
Chiapas-Feu-et-Parole-dun-Peuple-qui-Dirige-et-dun-Gouvernement-qui-Obeit
Ricardo_Flores_Magon_Textes_Choisis_1910-1916
Abdullah-Ocalan-Confederalisme-democratique
Kropotkine_Entraide_facteur_de_levolution
Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)
Comprendre et transformer sa réalité, le texte:
Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »
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5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:
Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être
Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche
Manifeste pour la Société des Sociétés
Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie
Commentaires sur l’extrême radicalité des temps derniers , extraits (Francis Cousin)
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~ Résistance 71 ~
Commentaires sur l’extrême radicalité des temps derniers (extraits)
Francis Cousin
Source :
http://guerredeclasse.fr/2024/03/27/en-la-crise-terminale-du-taux-de-profit-toute-verite-officielle-est-par-essence-un-mensonge-etatique-frenetique-du-chaos-terroriste-de-lindistinction-capitaliste/
Avril 2024
« La vie sociale, dont la production matérielle et les rapports qu’elle implique forment la base, ne sera dégagée du nuage mystique qui en voile l’aspect que le jour où s’y manifestera l’œuvre émancipatrice d’hommes associés, agissant consciemment et maîtres de leur propre mouvement social. Mais cela exige, dans la société, un ensemble de conditions d’existence matérielle qui ne peuvent être elles-mêmes le produit que d’un long et douloureux développement. «
Marx, « Le caractère fétiche de la marchandise et son secret », Le Capital – Livre Premier
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« Un mot sur Daech, d’abord. […]
Quel est le docteur Frankenstein qui a créé ce monstre ? Affirmons-le clairement, parce que cela a des conséquences : ce sont les États-Unis. Par intérêt politique à court terme, d’autres acteurs – dont certains s’affichent en amis de l’Occident – d’autres acteurs donc, par complaisance ou par volonté délibérée, ont contribué à cette construction et à son renforcement. Mais les premiers responsables sont les États-Unis. »
Déclaration du Général Vincent Desportes devant la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat le 17 décembre 2014
« L’État islamique a démarré grâce au financement de nos amis et de nos alliés… »
Wesley Clark, ancien général des Forces armées des États-Unis, CNN- 2015
« Nous sommes reconnaissants pour tout le soutien fourni […] mais nous avons besoin de davantage d’armes lourdes. D’armes lourdes. Et encore une fois, d’armes lourdes… »
Roustem Oumierov, ministre musulmaniste de la défense de l’Ukraine américaine, proche de Moustafa Djemilev et de son assemblée Otaniste des Tatars de Crimée ainsi que du Bataillon kiévien Cheikh Mansour en ses diverses accointances avec l’État islamique de la CIA.
Agence France-Presse à Kiev, 9 septembre 2023
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La compréhension réelle du monde nous impose d’abord d’aller toujours par-delà l’omniprésence de l’aliénation généralisée en affirmant sans cesse la joie de l’humain réfractaire à l’encontre de la civilisation du progrès de l’argent où tout conspire à liquider l’intelligence dans les tristesses incarcérées du quotidien de l’anti-qualité. L’existence domestiquée par la loi de la soumission spectaculaire et les prisons du langage scientifique de la valeur d’échange ont fusionné dans une spéculation planétaire où les Banques, les Maffias et les États répandent sans cesse le chaos monétaire et terroriste de l’incontrôlable logique du calcul et du bénéfice.
… Lorsque la reproduction des rapports capitalistes ne peut plus rien contenir d’autre que ce qui dissout leur propre production, le prolétariat ne contient immédiatement en lui-même que la seule production des rapports d’auto-dissolution de son identité prolétarienne et en même temps celle de son surgir cosmique comme communauté humaine de l’Être. Nous sommes dorénavant entrés dans cette phase historique ultime de l’humanité réifiée, celle où le monde de l’investissement du Capital va inaugurer le temps où le Capital ne parvient plus du tout à investir le monde.
… Le secret du spectacle terroriste domine le monde de la marchandise et d’abord comme secret spectaculaire de la domination marchande terroriste sur le monde. Tout expert en est le surveillant et le valet, et sa spécialisation reconnue n’en est que la duplication dans sa forme médiatique, stupide et ignorante parfaitement conforme à l’idiotie sans limites de l’étatisme des falsifications obligatoires…
L’histoire réelle du terrorisme est ainsi écrite par les actes de l’État lui-même tels que les scribes de son officialité doivent constamment en gratter les papiers sophistiqués du fourvoyant et du flou sempiternels. Tant que le Capital ne dominait que formellement la société et qu’il devait composer avec une antécédence dont il devait se débarrasser après l’avoir usée, les dialectiques de complots se formalisaient toujours en hostilité à l’ordre établi puisque ce dernier demeurait encore in-suffisamment marchand. Dès lors que le Capital domine réellement la société jusqu’à en faire le territoire général de sa généralisation impeccable, il n’y a plus d’avant et le futur n’a plus pour seul avenir que le complot permanent en faveur de la maintenance de l’ordre établi et achevé de la marchandise-monde.
Le temps terroriste de la manipulation étatique actuelle signale que la crise de la baisse du taux de profit est entrée dans sa phase de fétichisme supérieur…
Dans les contradictions historiques du temps présent, le gouvernement du spectacle mondial vise tout à la fois à briser le réveil communard des luttes de classes (qui vient…) et otaniser toujours plus sa province française par le biais du faux drapeau terroriste spectacliste…
Le chaos terroriste étatique de la marchandise est le seul langage possible de la crise terminale du Capital… Nous contemplons ainsi le tableau faussaire d’un chaos spectaculaire impeccablement organisé pour le Proche et le Moyen-Orient, puis pour la planète toute entière, dans des cadres de déguisement strictement conformes à la stratégie du gouvernement du spectacle mondial, qui tente désespérément d’échapper au marasme catastrophique d’un dollar en débâcle chronique… Al-Qaïda puis Daech sont là les accablantes métastases de la crise mondiale du taux de profit et sont provisionnés par les pétrodollars du Qatar et de l’Arabie Saoudite et armés par eux avec délégation directe de Washington, blanc-seing de Tel-Aviv et collaboration d’Ankara… Et la France, atlantisée jusqu’à la moelle, est, de la sorte, bombardée jusqu’au cœur de Paris pour marcher toujours davantage au pas des réseaux et services clandestins terroristes de l’OTAN, dont les faux drapeaux constituent, bien sûr, une industrie marchande spectaculaire de premier ordre fétichiste…
… Tout est artificiel et fallacieux dans la question ukrainienne, exactement comme dans toute question ouvertement posée dans la société actuelle de la crise du fétichisme marchand, et ce pour les mêmes motifs : c’est, en premier lieu, l’économie du falsifiant, c’est-à-dire la mystification de l’économie politique en décomposition qui l’a provoquée, et c’est évidemment le spectacle de l’inversion qui l’a, en un second temps, développée.
On ne discute là que d’inepties et de niaiseries. Qui a raison : le gouvernement du spectacle mondialiste de l’OTAN et ses valets bruxellois, les fractions occidentalistes de la classe capitaliste ukrainienne ou leurs frères ennemis des courants poutinophiles qui rêvent d’une alliance privilégiée avec Moscou ?
La situation en Ukraine est essentiellement déterminée par les tensions inter-impérialistes qui traversent les reconversions présentes de l’échiquier géopolitique du marché depuis que l’archaïque capitalisme d’État soviétique en faillite a dû se transmuter en Russie patriotico-industrielle. Les conflits entre gangsters étatico-financiers, dans un pays plus que jamais tiraillé entre l’Est et l’Ouest, n’ont cessé d’alimenter une pression grandissante à mesure que la faillite programmée d’une économie impossible ne cessait de faire de l’Ukraine une ruine écrasée par un passif de deux décennies de corruption débridée.
… L’ennemi premier de l’impérialisme américain, c’est le contre-impérialisme potentiel d’une Europe relevée et dégagée des interdits, censures, totems et tabous du 8 mai 45. Ce n’est, au demeurant, pas un détail si la Maison Blanche entendit annihiler Berlin avant de briser Tokyo. C’est pourquoi, depuis que Jean Monnet, agent d’influence au service de l’Oncle Sam, permit la fondation atlantiste de l’Union européenne américanisée, le jeu yankee n’est plus de détruire le Vieux Continent sous les bombes, mais de le faire disparaître imperceptiblement dans les processus troubles et ténébreux des décisions trafiquées de la Commission européenne ; laquelle a réduit, subrepticement et furtivement, l’Europe historique au statut de simple province boutiquière de l’expansion despotique américaine.
… En dépit de leurs désaccords sur les orientations impérialistes générales – ultra-modernisme capitaliste cosmopolite absolu à la sauce américano-financière ou capitalisme territorial à la mode nationale étatique –, les différentes fractions politiques de la marchandise, de l’ultra-droite à l’ultra-gauche, de tous les drapeaux de balivernes qui flottent de Kiev à Sébastopol en passant par Moscou et Washington, n’ont pas d’autre perspective que d’imposer davantage de misère, de détresse et d’obscénité aux populations qu’elles entendent contenir, censurer et asservir.
… Toutes les idéologies nationalitaires, d’« indépendance nationale », de « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », ultimes avatars mystificateurs de la révolution cannibale des Lumières marchandes, quel que soit leur prétexte, droit-de-l’hommique, ethnique ou religieux, ne sont que des infections capitalistes vénéneuses pour détourner l’homme de son propre être générique anti-mercantile. En visant à leur faire prendre parti pour une fraction ou une autre de la classe capitaliste, elles mènent les humains à se dresser les uns contre les autres et à s’entre-massacrer derrière les ambitions économiques et les affrontements politiques de leurs propres exploiteurs.
Ni dans un camp du Capital, ni dans aucun autre : la conscience radicale de l’Être de la vie sait que, pour devenir elle-même, elle doit se produire comme acte cosmique de subversion absolue vers la constitution de la communauté humaine universelle pour un monde sans argent ni État.
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