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« Appel au Socialisme » pour la société des sociétés (Gustav Landauer) ~2ème partie~

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, démocratie participative, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, philosophie, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , on 31 janvier 2016 by Résistance 71

“Bakounine est ennemi de l’État. Marx aussi, théoriquement du moins, mais Marx considère que l’État prolétarien, ou socialiste, peut agir au service du peuple, tandis que son adversaire ne différencie pas l’État, dit prolétarien, de l’État monarchique ou républicain. Pour lui, essentiellement, l’État ne peut avoir d’autre but ou donner d’autres résultats que l’oppression et l’exploitation des masses populaires, soit en défendant les propriétaires, les patrons, les capitalistes, soit en devenant lui-même propriétaire, patron, capitaliste.”

~ Gaston Leval ~

 

Appel au socialisme

 

Gustav Landauer (1911)

 

Larges extraits du texte de la seconde édition de 1919

 

Traduit de l’anglais par Résistance 71

 

Janvier 2016

 

1ère partie

2ème partie

3ème partie

4ème partie

 

Chapitre 4

Le socialisme est la tendance de la volonté d’Hommes unifiés de créer quelque chose de nouveau pour la réalisation d’un idéal.

Nous voyons maintenant pourquoi cette nouvelle entité doit être créée. Nous avons vu l’ancienne. Une fois de plus nous avons laissé passer le système existant devant nos yeux tremblants.

Je n’offre aucune imagerie d’un idéal, aucune description d’une utopie. J’ai juste donné une idée de ce qui peut être dit maintenant et je lui ai donné un nom: la justice.

Le socialisme est un mouvement culturel, une lutte pour la beauté, la grandeur, l’abondance. Personne ne peut le comprendre, personne ne peut y mener, à moins de voir que le socialisme vient des siècles et des millénaires précédents, en cela, aucun politicien du quotidien ne peut être un socialiste. Le socialiste englobe toute la société et son passé, sent et sait d’où nous venons et ensuite détermine où nous allons.

Ceci distingue le socialiste du politicien. Il est intéressé dans la totalité et il saisit nos conditions dans leur totalité, dans leur contexte historique ; il pense de manière holistique. De cela s’en suit qu’il rejette la totalité de nos formes de vie, il n’a d’autre intention, d’autre objectif que le principe entier, universel.

[…] Que le grand amour prédomine en lui, ou l’imagination, ou l’observation clairvoyante, ou la nausée, ou une agressivité sauvage, ou une forte pensée rationnelle, ou quoi que ce soit d’autre pouvant être sa motivation, qu’il soit un penseur ou un poète, un combattant ou un prophète: le vrai socialiste aura toujours un élément vital de l’universel en lui. Mais il ne sera jamais (je parle ici de mentalité et non pas de professions externes), un professeur, un avocat, un comptable, un dilettante crâneur, une personne typique.

Il convient ici de dire une fois pour toute: ceux qui s’appellent eux-mêmes ou se font appeler socialistes aujourd’hui ne sont pas socialistes. Ce qui se fait appeler de nos jour “socialisme” n’est absolument pas le socialisme.

[…] Ce substitut est une caricature, une imitation, un travesti de l’esprit. L’esprit est une compréhension de l’entièreté dans un universel vivant. L’esprit est une unité de choses séparées, de concepts et d’humains. L’esprit est une activité constructive.

[…] L’esprit a été remplacé par une superstition scientifique excentrique et ridicule. Pas étonnant que cette doctrine bizarre ne soit qu’un travesti de l’esprit, car son origne, la philosophie hégélienne, était déjà un travesti du véritable esprit. L’homme qui a concocté cette potion dans son laboratoire était Karl Marx ; le professeur Karl Marx. Il nous a amené la superstition scientifique en lieu et place de la connaissance spirituelle, la politique et le parti en lieu et place de la volonté culturelle.

Une falsification de l’universel comme cette science ne peut jamais sur le long terme, se maintenir contre les réalités quotidiennes tangibles du phénomène individuel ; la révolte des activistes du parti sans esprit a été montée contre le travesti de la science. Nous verrons ici que ni l’un ni l’autre ne sont socialistes. Il sera dit ici que ni le marxisme ni la mosaïque révisionniste sont du socialisme. Il sera montré ici même ce que le socialisme n’est pas et ce qu’il est. Voyons donc cela.

Le marxisme

Note de Résistance 71: Ici Landauer se lance dans une analyse critique du marxisme de plus de 20 pages. Nous ne traduirons ici que ce qui nous paraît essentiel et nous encourageons nos lecteurs à lire de toute façon l’ouvrage en entier (en allemand ou en anglais). Nous pensons malgré tout garder l’esprit de Landauer et de sa critique en tronquant la traduction du texte original.

Nous avons déjà traduit la critique du marxisme par Landauer que nos lecteurs peuvent trouver ici, nous la recopions ici pour maintenir la cohérence du propos:
https://resistance71.wordpress.com/2015/10/21/societe-contre-letat-le-marxisme-modele-du-nouvel-ordre-mondial-gustav-landauer/

 Karl Marx a artificiellement relié les deux composants du marxisme, la science et le parti politique, créant apparemment quelque chose de complètement nouveau, que le monde n’avait jamais vu auparavant, à savoir la science politique et un parti ayant une base et un programme scientifiques.

Si vous voulez gagner les masses, flattez-les. Si vous voulez les incapaciter d’action et de pensée sérieuses et rendre leurs représentants des archétypes de creuse prétention, des déversoirs d’une rhétorique qu’ils ne comprennent eux-mêmes au mieux qu’à moitié, puis de les convaincre qu’ils représentent un parti politique scientifique, si vous voulez les remplir d’une stupidité malsaine, alors entraînez-les dans des écoles de parti. Ainsi, le parti politique scientifique fut la demande des Hommes les plus avancés de tous les temps ! Quels parfaits amateurs furent donc tous les politiciens précédents, qui n’agirent que par instinct ou par génie, comme on marche, pense, écrit ou peint. Bien que ceci demande en plus d’un talent naturel, une bonne technique et une bonne habileté, ceci n’est en aucun cas une science.

[…] Qu’enseigne donc cette science du marxisme ? Qu’affirme t’elle ? Elle affirme connaître le futur. Elle présume avoir une telle vision profonde dans les lois éternelles du développement et les facteurs déterminants de l’histoire humaine, qu’elle sait ce qui va arriver, comment l’histoire va continuer et ce qu’il adviendra de notre condition et de nos formes de production et d’organisation.
Jamais la valeur et le sens de la science n’ont été si ridiculeusement mal compris. Jamais l’humanité n’a, surtout les plus opprimés, les plus intellectuellement démunis et les parties les plus sous-développées de l’humanité, été moquée de la sorte avec une réflexion de miroir si déformée.

[…] L’endroit du chemin où nous nous trouvons n’est pas du tout analogue à un problème mathématique ou un rapport factuel ou même une loi du développement ; ceci ne serait que se moquer de la loi de la conservation de l’énergie. Ce chemin correspond à une audacité de trompe-la-mort. La connaissance veut dire d’avoir vécu, de posséder ce qui a été. La vie veut dire: vivre, créer et souffrir de ce qui est à venir.

Non seulement ceci veut dire qu’il n’y a pas de science du futur, mais cela implique également qu’il n’y a qu’une connaissance vivante d’un passé toujours vivant, mais pas de science inerte de quelque chose de mort gisant là.

[…] Donc, l’histoire et l’économie politique ne sont pas des sciences. Les forces au travail dans l’histoire ne peuvent pas être formuléee scientifiquement: leur jugement sera toujours une estimation qu’on pourra décrire par un nom plus ou moins important, selon la nature humaine qu’il contient ou irradie.

[…] D’où donc les marxistes tirent-ils leur superstition scientifique ?

Ils concoctent leur contre-façon illusoire, le produit de substitution de leur patchwork historique et de leurs lois scientifiques: ils ne reconnaissent qu’un seul principe général convaincant qui forme, coordonne les détails et connecte des faits éparses, à savoir: la science. En fait, la science est esprit, ordre, unité et solidarité… lorsqu’elle est science. Mais lorsqu’elle n’est qu’une nébuleuse de stupidités, lorsque le supposé homme de science n’est qu’un journaliste déguisé, lorsque une tonne de faits statistiquement formulés et des platitudes dialectiquement masquées affirment être une sorte de mathématique supérieure de l’histoire et un manuel d’instruction infaillible de la vie future, alors cette soi-disante science n’a aucun esprit, elle est un frein à l’intellect. Elle est un obstacle qui se doit d’être éliminé avec arguments et rires, avec une colère dévastatrice.

[…] Nous [anarchistes] sommes des poètes et nous voulons idéologiquement éliminer les falsificateurs scientifiques, les marxistes froids, creux et dénués de spiritualité, de façon à ce qu’une vision poétique, une créativité artistiquement concentrée, l’enthousiasme et la clairvoyance trouvent leur place pour agir, travailler et se construire à partir de maintenant ; dans la vie, dans des corps humains, pour la vie harmonieuse, le travail et la solidarité des groupes humains, des communautés et des nations.

[…] L’esprit qui nous anime est la quintessence de la vie et il crée une réalité effective. Cet esprit est aussi appelé autrement: solidarité [Bund] ; et ce que nous cherchons à optimiser dans une belle présentation est: la pratique, le socialisme, une ligue de personnes au travail [Bund].

Nous pouvons ici clairement voir et toucher du doigt pourquoi les marxistes ont exclus l’esprit de leur fameuse conception de l’histoire, qu’ils appellent le matérialisme historique.

Les marxistes, dans leurs déclarations et leurs points de vue, ont exclus l’esprit pour une raison simple et logiquement presque excellente raison matérielle: ils n’ont tout simplement pas d’esprit. Pour des raisons déjà cités, ceci ne peut pas être et ce en aucun cas une science fondée sur des lois, mais ne peut devenir qu’un brouillon préliminaire imaginatif, presque fantastique, pour une telle science.

[…] Il est en fait seulement nécessaire de dire que ce que les marxistes appelent une conception matérialiste de l’histoire n’a rien à voir avec un matérialisme rationnellement conçu : en fin de compte, eux-mêmes ont considéré que c’était une contradiction que de considérer rationnellement le matérialisme et ils n’auraient pas même eu tort. En fait, la conception historique qu’ils enseignent devrait être appelée “économie”. Son véritable nom néanmoins, comme je l’ai dit ci-dessus, est la conception non spirituelle de l’histoire.

Car ils affirment avoir découvert que toutes les conditions politiques, les religions, les mouvements intellectuels, sans exclure bien sûr leur propre doctrine et leur entière agitation et activité politique, ne sont qu’une superstructure idéologique, une sorte d’épiphénomène des conditions économiques et des processus des institutions sociales. Leurs esprits superficiels ne sont que peu préoccupés par la quantité d’activité mentale et spirituelle qui est inextricablement mélangée avec ce qu’ils appellent la réalité économique et sociale, par le fait que la vie économique n’est qu’une petite partie de la vie sociale et que cette vie sociale est totalement inséparable des petites et grandes stuctures spirituelles et des mouvements de la coexistence humaines.

[…] L’entière doctrine est fausse et ne tient pas la route et tout ce qui demeure de vrai et de valable est un fait que nous avons réalisé en Angleterre et ailleurs bien avant Karl Marx à savoir qu’en contemplant les évènements humains, la signification éminente des conditions économiques et sociales et des changements ne pouvait être ignorée. Ce point de vue culmina dans le grand mouvement qui dit être appelé celui de la découverrte de la société comme étant distincte de l’État, un des premiers et des plus importants pas vers la liberté, la culture, la solidarité, le peuple et le socialisme. Bien des idées bénéfiques et séminales sont contenues dans les grands écrits des économistes politiques et des journalistes brillants du XVIIIème siècle ainsi que des premiers socialistes du XIXème. Le marxisme quoi qu’il en soit, a réduit tout ceci en une caricature, une contre-façon et une corruption. La soi-disant science que les marxistes en ont fait est en réalité une tentative pathétique et désastreuse de renverser l’actuel écartement de l’État, à savoir le démarquage de la non-culturalité vers les associations volontaires unifiées par un esprit commun, le courant qui porte en lui la société des sociétés, pour revenir à l’État et à la non spiritualité de nos institutions sociales, menant ce courant à l’alimentation du mouvement de carrière de politiciens ambitieux.

Nous devons regarder de plus près encore. Nous n’avons pelé que deux couches de cet oignon marxiste acride, nous devons couper plus avant en son cœur même si cela doit amener plus de larmes aux yeux. Nous devons disséquer plus avant cette monstruosité.

Nous avons atteint l’étape où le professeur qui réduit la vie à une fausse science, les corps humains à du papier, se transforme lui-même en professeur d’un type différent, s’appelant comme bien d’autres professeurs “artistes de transformation”, magiciens, prestidigitateurs… Le chapitre le plus décisif de Karl Marx m’a toujours rappelé ce type de professeur qu’on peut résumer ainsi: “Un, deux, trois… Ne crois pas ce que tu vois !”

Par conséquent, d’après Marx, la carrière progressive de nos nations depuis le moyen-âge vers le futur en passant par aujourd’hui, est une trajectoire qui prend place “de par la nécessité d’un processus naturel”, avec en plus une rapidité croissante. Dans la première étape, celle des petits commerçants, il n’y a que des gens moyens, médiocres, petit-bourgeois et ce type de personnes et bien des gens possèdent leur toute petite propriété. Puis vient le capitalisme, la seconde étape, la poussée vers le progrès, la première étape du développement vers le socialisme et le monde apparaît bien différent. Le petit nombre possède de grandes propriétés et la masse n’a rien. La transition vers cette étape fut difficile et cela ne put être fait sans violence et mauvaises actions. Mais à ce stade, le progrès vers la terre promise s’accélère de plus en plus et bien plus facilement sur les rails bien huilés du développement. De plus en plus des masses sont prolétarisées et il y a de moins en moins de capitalistes. Ils s’approprient les uns les autres jusqu’à ce que des masses de prolétaires, comme le sable sur une plage côtière, fassent face à de gigantestques entrepreneurs isolés et sautent à la troisième étape, le second processus du développement, la dernière étape vers le socialisme qui est un jeu d’enfant: “le glas de la propriété privée capitaliste sonne”. “La centralisation des moyens de production” et “la socialisation du travail”, dit Marx, furent achevées sous le capitalisme. Il appelle cela un mode de production qui a “fleuri sous le monopole du capital”, en tombant toujours dans un tel délire poétique quand il fait l’éloge des dernières beautés du capitalisme juste avant qu’il ne tourne en socialisme. Maintenant le temps est venu: “la production capitaliste, avec la nécessité d’un processus naturel, génère sa propre négation.”: le socialisme. Car la “coopération” et la “propriété commune de la terre”, nous dit Marx, sont déjà un “accomplissement de l’ère capitaliste”. La grande, l’énorme, la presqu’infinie masse de prolétaires ne peut pratiquement rien contribuer au socialisme. Elle doit simplement attendre que son heure arrive.

[…] Pour moi, la coopération veut dire action commune et travail commun… Ce que Karl Marx a appelé coopération, supposée être un élément du socialisme, est la forme de travail qu’il a vu dans l’entreprise capitaliste de son temps, le système industriel, celui de l’usine, où des milliers de personnes travaillent dans une énorme pièce, l’adaptation de l’ouvrier à la machinerie et en résultat, la division pervasive du travail dans la production de commodités pour le marché mondial capitaliste. Marx dit sans équivoque que le capitalisme est “déjà fondé sur l’entreprise de production sociale” !

Oui il est vrai que ce type de non-sens sans parallèle dans l’histoire va contre le courant de pensée, mais c’est l’opinion exprimée de Karl Marx que le capitalisme développe le socialisme complètement de lui-même et que le mode de production socialiste s’épanouit sous le capitalisme. Nous avons déjà la coopération, nous sommes déjà bien sur le chemin de la propriété commune de la terre et des moyens de production. Au bout du compte, il ne restera plus qu’à chasser les quelques propriétaires qui demeurent en place. Tout le reste a fleuri sous le capitalisme, car capitalisme = progrès = société = socialisme. Le véritable ennemi est la “classe moyenne, le petit industriel, le petit marchant, l’artisan, le paysan”. Car ils travaillent pour eux-mêmes et ont quelques aides et apprentis. C’est cela le boulet, la petite entreprise, tandis que le capitalisme lui est l’uniformité, le travail de milliers dans un même endroit, le travail pour le marché mondial ; çà c’est la production sociale et le socialisme.

Ceci représente la véritable doctrine de Karl Marx: quand le capitalisme a remporté une victoire complète sur les vestiges du moyen-âge, le progrès est scellé et le socialisme est pratiquement là.

N’est-il pas symboliquement signifiant que la fondation même du marxisme, la bible de ce type dd socialisme soit appelée “Das Kapital” ? Nous opposons ce socialisme avec notre socialisme propre en disant ceci: socialisme, culture et solidarité, juste échange et travail joyeux, la société des sociétés ne peut venir que lorsqu’un esprit s’est éveillé comme celui de l’ère chrétienne et pré-chrétienne des nations teutoniques et lorsque cet esprit n’existe plus et laisse la place au manque de culture, à la dissolution, au déclin, ceci en terme économique est appelé: le capitalisme.

Ainsi deux choses diamétralement opposées se font face:

Ici le marxisme et là le socialisme !

Marxisme: la non spiritualité, la floraison des fleurs de papiers sur les ronces adorées du capitalisme.

Socialisme: la nouvelle force contre la pourriture ; la culture qui s’élève contre la combinaison de la non-spiritualité, de l’austérité, de la violence, contre l’état et contre le capitalisme modernes.

Maintenant on peut comprendre ce que je veux lui dire en face, le marxisme est la peste de notre temps et la malédiction du mouvement socialiste. Maintenant nous allons expliquer encore plus clairement pourquoi c’est comme cela et pourquoi le socialisme ne peut se réaliser qu’en combattant mortellement le marxisme.

Car le marxisme est. par dessus tout, ce Philistin qui regarde de manière condescendante toute chose venant du passé, qui appelle tout ce qui l’intéresse le présent ou le futur immédiat, qui croit dans le progrès, qui préfère 1908 mieux que 1907 et qui attend quelque chose de spécial en 1909 et quasiment un miracle eschatologique pour quelque chose qui est aussi éloigné dans le futur que 1920.

Le marxisme est le Philistin et donc l’ami de toute chose massive et compréhensible. Quelque chose comme une république médiévale de villes ou de villages, une mir russe ou un Allmend suisse ou une communauté communiste, ne peuvent pas pour lui avoir la moindre similarité avec le socialisme, mais par contre un état vaste et centralisé ressemble déjà à son État du futur de manière assez proche. Montrez-lui un pays à une période donnée de l’histoire où les petits paysans prospéraient, où il y avait des métiers complémentaires artisanaux florissants, où il y avait peu de misère et il détournera le nez avec dédain.

Karl Marx et ses successeurs pensaient qu’ils ne pouvaient pas faire de pire accusation contre le plus grand de tous les socialistes, Pierre-Joseph Proudhon, qu’en l’appelant “petit-bourgeois” et “petit paysan socialiste”, ce qui n’était ni incorrect ni insultant, car Proudhon avait splendidement montré au peuple de sa nation et de son temps, de manière prédominante des petits paysans et des artisans, comment ils pourraient parvenir au socialisme immédiatement sans avoir à attendre les progrès laborieux du grand capitalisme. Mais, les croyants dans le progrès ne veulent pas nous entendre parler de la possibilité qui fut autrefois présente et qui ne devint pas une réalité et les marxistes ainsi que tous ceux qu’ils ont infecté ne peuvent pas écouter quiconque parler de socialisme qui aurait pu être possible avant le mouvement de déclin, qu’ils appellent eux, le mouvement ascendant du capitalisme sacré.

Nous [les anarchistes] en revanche, ne séparons pas un développement humain fabuleux et les processus sociaux de ce que veut, fait, aurait voulu ou aurait pu faire l’humain. Nous savons aussi quoi qu’il en soit, que la détermination et la nécessité de tout ce qui se passe, incluant bien entendu, la volonté et l’action est valide et sans exception, mais seulement après que ce soit établi en fait réel, à savoir après que la réalité soit établie, cela devient-il alors une nécessité…

De notre opinion, l’histoire humaine ne consiste pas en des processus anonymes et d’une vulgaire accumulation d’une multitude de petits évènements et d’omissions.

Mais le marxisme est inculte et il montre toujours du doigt en toute suffisance, moquerie et triomphe, les échecs et les tentatives futiles, il a de plus une telle peur infantile de la défaite. Il montre le plus de mépris pour ce qu’il appelle les expériences ou les échecs. Ceci est un signe honteux d’un déclin des plus disgracieux, spécifiquement pour le peuple allemand, à qui convient si mal une telle peur de l’idéalisme, de l’enthousiasme et de l’héroïsme, que de si piètres personnages sont les leaders de ses masses mises en esclavage. Mais les marxistes sont pour les masses appauvries et opprimées exactement ce qu’ont été les nationalistes depuis 1870 pour les classes de gens rassasiés: les adorateurs du succès.

De ce fait, nous saisissons un sens plus précis de l’expression “conception matérialiste de l’histoire”. Oui, de fait les marxistes sont des matérialistes dans le sens ordinaire, brut et populaire du mot et tout comme les crânes d’œuf nationalistes, ils s’épanouissent à vouloir réduire et exterminer l’idéalisme. Ce que les bourgeois nationalistes ont fait des étudiants, les marxistes le font de grands segments du prolétariat, façonnant couardement de petits hommes sans jeunesse, sans esprit indomptable, sans courage, sans la joie de faire ou de tenter quelque chose, sans pensée dirigée, sans hérésie, sans originalité ni individualité. Mais nous avons besoin de tout cela. Nous avons besoin de tentatives et d’initiatives. Nous avons besoin d’envoyer des milliers d’hommes en Sicile. Nous avons besoin de ces si précieuses natures de Garibaldi et nous avons besoin d’échecs après échecs et de cette dureté naturelle se forgeant à ne plus rien craindre, qui maintient le cap, qui endure, et recommence encore et toujours jusqu’au succès, jusqu’à ce qu’on réussise et devienne impossible à conquérir. Quiconque n’endorse pas le danger de la défaite, de la solitude, des échecs, n’atteindra jamais la victoire.

Ô vous les marxistes, je sais pertinemment comme cela sonne faux à vos oreilles, vous qui n’avez peur de rien sauf ce que vous appelez un coup de couteau dans le dos. Ce mot appartient à votre vocabulaire si particulier et peut-être à juste titre, puisque vous montrez votre dos le plus souvent à vos ennemis plutôt que votre visage. Vous savez à quel point vous haïssez profondément et Ô combien repoussant vos humeurs sèches trouvent de telle natures passionnées que sont le constructif Proudhon et les destructeurs Garibaldi ou Bakounine. Tout ce qui est latin ou celtique, tout ce qui a trait à l’air libre à la nature sauvage et à l’initiative est presque un embarrassement pour vous. Vous vous êtes suffisamment handicapés pour exclure tout ce qui peut-être libre, personnel ou juvénile, traits que vous qualifiez inlassablement de stupidités, exclus donc du parti, du mouvement et des masses elles-mêmes.

Les choses seraient véritablement bien meilleures pour nous et le socialisme en général si au lieu de la stupidité systémique que vous appelez votre science, nous avions les stupidités de gens aux tempéraments de feu débordant d’enthousiasme sur les autres, ce que vous ne pouvez pas supporter. Oui, nous voulons en fait faire ce que vous appelez des “expériences” ; nous voulons tenter, nous voulons créer depuis notre cœur et nous voulons si cela doit-être, souffir de la défaite et des échecs jusqu’à la victoire, jusqu’à ce que l’objectif soit atteint. Des personnes incultes, fades, cyniques et livides mènent nos peuples, où sont les tempéraments de Colomb (NdT: de manière évidente, Landauer n’a pas réfléchit en profondeur à la question de Colomb et de la “découverte”…), ces gens qui préfèrent voguer en pleine mer sur de fragiles embarcations vers l’inconnu plutôt que d’attendre le progrès. Où sont les jeunes joyeux et victorieux Rouges qui riront à la face livide de ces leaders ? Les marxistes détestent entendre de telles paroles, de telles attaques, qu’ils appellent des rechutes, de tels défis enthousiastes non-scientifiques. Je le sais et c’est pour cela que cela est si bon de le leur avoir dit. Les arguments que j’utilise contre eux sont valides et tiennent la route, mais si au lieu de les réfuter au moyen d’arguments, je pouvais les ennuyer à mort avec la moquerie et le rire, cela m’irait tout aussi bien. (NdT: comme quoi l’humour, le sarcasme et l’ironie, lorsqu’intelligemment maniés sont des armes redoutables. Où en sont l’humour et le “politiquement correct” ajourd’hui en 2016 ?…)

Ainsi, le marxiste inculte est bien trop malin, à la page et prudent pour ne jamais penser que le capitalisme dans un état d’effondrement total, comme ce fut le cas durant la révolution de Février [1848] en France, pourrait être confronté par l’organisation socialiste alors qu’il préfère tuer les formes de communauté de vie émanant du Moyen-Age qui furent préservées, spécifiquement en Allemagne, en France, en Suisse, et en Russie, pendant des siècles de déclin et de les noyer totalement dans le capitalisme plutôt que de reconnaître qu’ils contiennent les graines et les cristaux de vie de la culture socialiste à venir.

Mais si quelqu’un lui montre les conditions économiques de disons, l’Angleterre, du milieu du XIXème siècle, avec son système industriel de désolation, avec son exode rural, son homogénéisation des masse et sa misère, avec des économies tournées vers le marché mondial au lieu des véritables besoins, il y trouve la production sociale, la coopération, les commencements de la propriété commune. Il se sent comme à la maison…

Ajoutez à cela la concentration capitaliste qui paraissait être comme si le nombre de capitalistes et de fortunes deviendraient toujours moindre et de continuer à promouvoir le modèle du gouvernement omnipotent dans l’État centralisé de notre temps, ajoutez-y finalement la toujours plus grande perfection des machines industrielles, la division toujours croissante du travail, le remplacement des ouvriers et artisants hautement qualifiés par des machinistes sans talent, tout cela vu sous une lumière exagérée et caricaturale, car cela possède un autre côté et n’est jamais un développement schématiquement non-linéaire. C’est une lutte et un équilibre de plusieurs tendances, mais tout ce que voit le marxisme est toujours grotesquement simplifié et caricaturé. Finalement, ajoutez l’espoir que les heures de travail vont diminuer de plus en plus et que le travail humain deviendra de plus en plus productif: alors l’état du futur est accompli. L’état futur des marxistes: la floraison sur l’arbre de la centralisation gouvernementale, capitaliste et technologique.

On doit cependant ajouter que le marxiste, quand il rêve à fond, ce rêve jamais plus sec et plus vide et s’il y a jamais eu de fantaisistes sans imagination, les marxistes sont les pires, le marxiste étend son centralisme et sa bureaucratie économique au-delà des états présents et se fait l’avocat d’une organisation mondiale qui régulerait et dirigerait la production et la distribution des biens de consommation et de service. C’est l’internationalisme marxiste. Comme dans l’ancienne [première] Internationale, tout devait être supposément dirigé depuis Londres et sa base du Conseil Général et aujourd’hui dans la social-démocratie (seconde internationale), toutes les décisions sont prises depuis Berlin, cette autorité de la production mondiale regardera un jour dans chaque casserole possible et aura la quantité adéquate de graisse pour les rouages des machines qu’elle aura en compte.
Une couche encore et notre description du marxisme sera terminée.

Les formes d’organisation que ces gens appellent le socialisme, fleurissent complètement dans un terreau capitaliste, mis à part que ces organisations, ces usines toujours en pleine expansion grâce à la vapeur, sont toujours entre les mains privées d’entrepreneurs et d’exploiteurs. Nous savons quoiqu’il en soit déjà qu’ils sont supposés être réduits à un nombre toujours plus petit par la concurrence. On doit visualiser clairement ce que cela signifie: d’abord cent mille, puis quelques milliers, puis quelques centaines, puis quelques 70 ou 50, puis juste quelques énormes et monstrueux entrepreneurs (NdT: regardons ce qu’il s’est passé depuis… On appelle çà le capitalisme monopoliste, celui des géants, des cartels que ce soit industriels ou financiers, ils dominent le monde depuis l’entre deux- guerre et ont tout acheté y compris les États et leurs gouvernements, mais à un moment donné, la compression n’est plus possible, les grands capitalistes s’unissent pour maintenir la convergence de leurs intérêts politiques et financiers en maintenant une sous-classe capitaliste en pare-feu et en chiens de garde du système).

Leur sont opposés travailleurs, ouvriers, prolétaires. Ils sont de plus en plus nombreux, les classes moyennes disparaissent et avec le nombre de travailleurs, l’intensité et le pouvoir des machines croissent également, de telle façon que non seulement le nombre de travailleurs mais aussi le nombre de chômeurs, la soi-disante armée de réserve du travail, augmentent. D’après cette description, le capitalisme atteint une impasse et la lutte contre lui, à savoir contre les quelques capitalistes restant, devient de plus en plus facile pour les masses incommensurables de déshérités qui ont un intérêt dans le changement. Ainsi doit-on se rappeler que tout dans la doctrine marxiste est immanent, bien que le terme provienne d’un autre domaine et y soit mal approprié. Ici, cela signifie que rien ne nécessite un effort spécial ou une vision mentale, tout coule de source du processus social. Les soi-disantes formes socialistes sont déjà immanentes au capitalisme…

Comme le dit le programme social-démocrate allemand en ces termes si jolis et si marxistes (à l’encontre d’éléments non authentiques qui se sont infiltrés pour faire que les créateurs de ce programme appellent maintenant révisionistes leur opposition): les puissances de production grossissent maintenant au-delà de la capacité de la société contemporaine. Ceci contient l’enseignement très marxiste qui dit que dans la société contemporaine les formes de production sont devenues de plus en plus socialistes et qu’il ne manque à ces formes que leur juste forme de propriété. Ils appellent cela la propriété sociale, mais quand ils appellent le système industriel capitaliste un [système de] production sociale (non seulement Marx applique ceci dans le Capital, mais les socio-démocrates actuels dans leur programme courant appelle le travail dans les formes du capitalisme contemporain, le travail social), nous connaissons les véritables implications de leurs formes socialistes de travail.

Tout comme ils considèrent les formes de production de la technologie de la vapeur dans le capitalisme être une forme socialiste de travail, ils considèrent également l’État centralisé comme l’organisation sociale de la société et la propriété d’état administrée de manière bureaucratique comme la propriété commune !… Ces gens n’ont vraiment aucun sens instinctif de la société et de sa signification. Ils n’ont pas la moindre idée du fait que la société ne peut-être qu’une société des sociétés, seulement une fédération, seulement la liberté. Ils n’ont de ce fait aucune idée que le socialisme est l’anarchie et la fédération. Ils croient que le socialisme est le gouvernement, tandis que d’autres qui ont soif de culture veulent créer le socialisme parce qu’ils veulent échapper à la désintégration et la misère issues du capitalisme et sa pauvreté concomittante, son manque total d’esprit et la coercition inhérente, qui n’est que l’autre face de l’individualisme économique. Bref, ils veulent s’échapper de l’État pour participer à une société des sociétés et à la participation des associations volontaires.

Parce que, comme disent ces marxistes, le socialisme est toujours, façon de parler, la propriété privée des entrepreneurs, qui produisent sauvagement et inconsidérément et comme ils sont en possession des pouvoirs de production socialistes (lire ici: la machine à vapeur, la production perfectionnée par la machinerie et les masses prolétariennes à profusion), donc, parce que la situation ressemble à un balais de sorcière dans les mains d’une apprentie, un déluge de biens de consommation, une surproduction et une grande confusion peuvent en résulter, à savoir, des crises peuvent survenir, qui, quelqu’en soient les détails, se produisent toujours selon les marxistes, parce que la fonction régulatrice d’un contrôle statistique et la direction d’une autorité d’État mondiale est nécessaire et va de paire avec le mode de production socialiste, qui de leur point de vue tordu et stupide, existe déjà.

Aussi longtemps que cette autorité de contrôle fait défaut, le “socialisme” demeure toujours imparfait et le désordre peut en résulter. Les formes d’organisation du capitalisme sont bonnes, mais elles manquent d’ordre, de discipline et d’une centralisation stricte. Le capitalisme et le gouvernement doivent fusionner et là où nous parlerions de capitalisme d’État, ces marxistes disent que le socialisme est là et bien là. Mais juste comme leur socialisme contient toutes les formes du capitalisme et de la régimentation et tout comme ils permettent la tendance à l’uniformité et au nivellement qui existe aujourd’hui pour progresser vers sa perfection ultime, le prolétariat est lui aussi porté vers leur socialisme.

Le prolétariat de l’entreprise capitaliste est devenu l’état prolétarien et la prolétarisation a, lorsque commence ce type de socialisme, atteint réellement et de manière prévisible des proportions gigantesques. Tout le monde sans exception est un employé de l’État.

Le capitalisme et l’État doivent fusionner, ceci est en vérité l’idéal marxiste (NdT: Pour Mussolini, le fascisme se définissait comme la fusion de l’État et des corporations industrio-financières… Simple question ici en 2016: Quel est le concept du Nouvel Ordre Mondial que l’oligarchie veut mettre en place ?… surpris ?). Bien qu’ils ne veulent pas entendre parler de leur idéal, nous voyons qu’ils cherchent à promouvoir cette tendance de développement. Ils ne voient pas que le pouvoir énorme et la désolation bureaucratique de l’état n’est nécessaire que parce que notre vie communale/commune a perdu son esprit, parce que la justice et l’amour, les associations économiques et la floraison de la multiplicité des petits organismes sociaux ont disparu. Ils ne voient rien de cette décomposition profonde de nos temps, ils hallucinent le progrès.

La technologie bien sûr progresse. Cela se produit dans les temps culturels, bien que pas toujours, il y a des cultures sans progrès technique ou technologique. Elle progresse surtout en temps de décomposition, de l’individualisation de l’esprit et de l’atomisation des masses. Ceci est justement notre point. Le véritable progrès de la technologie ainsi que celui de la véritable base temporelle est, pour une fois, marxiste pour les marxistes, la base véritable, matérielle pour la superstructure idéologique, à savoir pour les marxistes, l’utopie du socialisme progressiste…

Il n’y a aucun doute que les marxistes pensent que si l’avant et l’arrière de notre dégradation, les conditions capitalistes de la production et de l’état étaient rassemblées, alors leur progrès et leur développement attendraient leur but pour que se réalisent la justice et l’égalité. Leur état économique bien compris, qu’il soit l’héritier des états précédents ou leur état mondial est une structure républicaine et démocratique et ils pensent vraiment que les lois d’un tel état fourniraient bien-être et bonheur à son peuple. C’est ici que nous devons nous esclaffer de ces pathétiques fantasmes. Une telle réflexion de miroir ne peut être que le produit du laboratoire de développement du capitalisme. Nous ne perdrons pas plus de temps sur cet idéal accompli de l’ère du déclin et de l’inculture dépersonnalisée, de ce gouvernement de nains.

Nous allons voir que la véritable culture n’est pas vide, mais satisfaite et que la véritable société est une multiplicité de petites et véritables affinités qui grandissent des qualités de connexion des individus, de l’esprit, que c’est une structure de communautés et une union. Ce “socialisme” des marxistes est un gloitre géant qui va se développer de manière supposée. N’ayez pas peur, nous allons bientôt voir qu’il ne se développera pas. Notre socialisme en revanche, devrait pousser du cœur des Hommes. Il désire provoquer le fait que les cœurs de ceux qui s’appartiennent les uns aux autres grandiront en unité et en esprit. L’alternative n’est pas un socialisme pygmée ou socialisme de l’esprit, car nous verrons bientôt que si les masses suivent les marxistes ou même les révisionnistes (NdT: du marxisme), alors le capitalisme demeurera.

Cela ne tend pas à changer soudainement dans le “socialisme” des marxistes ni de se développer en le “socialisme” des révisionistes. Le déclin, dans ce cas précis, le capitalisme, a en notre temps juste assez de vitalité que la culture et l’expansionisme ont eu en d’autres temps. Le déclin ne veut pas du tout dire décrépitude, une tendance vers l’effondrement ou un renversement drastique des choses. Le déclin, l’époque du naufrage, de l’impopularité, de la platitude d’esprit, est capable de durer des siècles ou un millénaire. Le déclin, ici le capitalisme, possède à notre époque juste cette vitalité qu’on ne trouve ni dans la culture ni dans l’expansion contemporaine. Il a autant de force et d’énergie que nous échouons de nous rassembler pour le socialisme. Le choix auquel nous faisons face n’est pas: une forme de socialisme ou une autre, mais bien plus simplement: capitalisme ou socialisme, l’État ou la société, le non-esprit ou l’esprit. La doctrine du marxisme ne mène pas hors du capitalisme, il n’y a aucune vérité non plus dans la doctrine du marxisme que le capitalisme puisse dans le temps, émuler l’incroyable exploit du Baron de Münchhausen qui se tira d’un étrange marécage en se tirant lui-même par sa tresse, à savoir cette prophétie qui dit que le capitalisme va émerger de son propre marigaux par la simple vertu de son propre développement.

Posons donc les questions: Est-il vrai que la société est telle que les marxistes la décrivent ? Que son développement plus avant est ou doit être, ou sera probablement tel ? Est-il vrai que les capitalistes se dévorent les uns les autres jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul énorme capitaliste ? Est-ce vrai ? Devrait-il n’y avoir qu’un seul capitaliste ? Est-il vrai que la classe moyenne disparaît, que la prolétarisation s’accélère et qu’une fin de ce processus peut-être prédite ? Que le chômage est de pire en pire et que de telles circonstances ne peuvent plus continuer à exister ? Et y a t’il une influence spirituelle sur les déshérités de façon qu’ils doivent par nécessité naturelle, se révolter, devenir révolutionnaires ? Est-il vrai finalement que les crises deviennent de plus en plus compréhensibles et dévastatrices ? Que la capacité productive du capitalisme le dépasse et doit donc immanquablement évoluer en un soi-disant socialisme ?

Tout ceci est-il vrai ?

Voilà les questions que nous devons poser et que nous, les anarchistes, avons toujours posé depuis le début, depuis que le marxisme existe. Bien avant le marxisme, il y avait un véritable socialisme, spécifiquement le socialisme du plus grand socialiste: Pierre Joseph Proudhon, il fut après coup ombragé par le marxisme, mais nous le ramenons à la vie. Voici nos questions et elles sont les questions qui, d’une perspective différente, se posent aussi les révisionnistes [du marxisme].

[…] Le socialisme, disons le clairement que les marxistes l’entendent bien, ne dépend pas, pour la possibilité de sa réalisation, de quelque forme de technologie que ce soit ni de la satisfaction des besoins. Le socialisme est possible à tout moment, si suffisamment de personnes le désirent. Mais il sera toujours différent selon le niveau de technologie disponible, rien ne commence de rien. Ainsi donc, comme stipulé plus haut, pas de description d’un idéal ni d’une utopie n’est proposés ici. Pour les marxistes, le socialisme est possible à tout moment indépendamment de la technologie disponible, même avec une technologie primitive (NdT: de fait, l’anthropologie politique a montré que les sociétés ancestrales étaient pour l’essentiel des sociétés “anarchistes”, pratiquant le communalisme démocratique où la propriété privée n’existait pas et où la chefferie n’avait pas de pouvoir, qui demeurait dilué dans le peuple…) , tandis que dans le même temps cela est impossible pour le mauvais groupe de personnes au sein d’une société plus technologiquement avancée. Ainsi, le capitalisme ne va pas nécessairement se transformer en socialisme ; il doit périr. Le socialisme ne va pas nécessairement se produire, ni du reste le socialisme capitaliste d’état prolétaire des marxistes et ceci n’est pas plus mal. En fait, aucun socialisme peut venir, c’est ce que nous allons montrer maintenant.

Pourtant, le socialisme peut venir, doit venir, si nous le voulons, si nous le créons, cela aussi sera démontré.

A suivre…

Guerres impérialistes au Moyen-Orient: Quand le Hezbollah dame le pion aux services de renseignement anglo-américains (dès 1997) en pénétrant dans le système des drones israéliens…

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« Ici réside l’importance de l’unité. Elle appelle en partie à la coordination des efforts et des potentiels au travers des réunions et des discussions afin de délimiter les méthodes de soutien, la composition d’un point de vue unifié et l’identification des idées essentielles. Tout cela en prenant en considération les circonstances des participants, leurs potentiels, l’étendue de leurs intérêts et de leurs priorités, tout cela est d’importance capitale. Cette « unité de coordination » demande un contact direct entre les différentes ailes, que ce soit des contacts intenses ou intermittants. Une autre forme d’unité est démontrée au travers de l’expression de la position politique, un pas personnel ou subjectif dérivé des convictions et des priorités sans coordination avec les autres, mais alignés avec quoi que ce soit qui puisse servir la cause palestinienne. Voilà ce que nous appelons ‘l’unité pratique’.
Le Hezbollah a lancé son champ d’activités de confrontation avec Israël au travers de la résistance islamique fondée autour du principe et de la priorité fondamentaux d’expulser l’occupation israélienne. Bien des résultats obtenus au Liban furent le reflet de la réalité palestinienne. Le Hezbollah a aussi exprimé sa croyance en la libération de toutes les parties de la Palestine et a entrepris à cet effet des mesures politiques, opérationnelles et de mobilisation pour remplir cet objectif, ainsi s’alliant de facto avec l’Intifadah dans le cadre même de cette unité pratique. »

« Le terrorisme est le mot commun employé pour référer à toute contradiction à la politique des Etats-Unis. »

~ Naïm Qassem, SG adjoint du Hezbollah, 2005 ~

 

Avant les Américains et les Britanniques le Hezbollah avait infiltré le système des drones israéliens

Al Manar

30 janvier 2016

url de l’article original:

http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=282511&cid=18&fromval=1&frid=18&seccatid=23&s1=1

 

« Un séisme chez les services de renseignements israéliens », c’est ainsi que les médias israéliens ont commenté la révélation selon laquelle les Américains et les Britanniques ont espionné pendant plus de 18 années le dispositif de drones israéliens et toutes ses activités dans la région depuis une base militaire à Chypre.

Selon l’ancien employé des services de renseignements américains Edward Sonwden, toutes les informations liées aux activités des drones, à leurs bases militaires, aux ordres de bombardements de sites ou encore aux images reçues de partout, sont aux mains des renseignements américano-britanniques. 

Pourtant la nouvelle ne devrait pas être si surprenante, compte tenu de la supériorité avérée des Occidentaux sur les Israéliens en matière de technologies d’espionnage.

Mais elle devrait l’être lorsqu’on sait que le Hezbollah a été le premier à perforer ce dispositif de drones israéliens d’espionnage, et ce depuis 19 années.

En 1997, la Résistance Islamique avait avorté une descente d’un commando israélien par voie maritime dans un village libanais sur le littoral, Ansariyyeh, et avait éliminé tous ses membres.

Le Yediot Aharonot a rappelé cet événement indiquant qu’une douzaine de soldats israéliens de l’unité y avait été tués. Il rappelle aussi que les milieux israéliens avaient tourné en dérision la déclaration du secrétaire général du Hezbollah qui s’en est suivie, lorsqu’il a affirmé que l’embuscade n’a rien d’un fait fortuit, mais est le fruit d’un travail minutieux de renseignements. 

Mais quelle a été leur surprise, constate le Yediot , lorsque sayed Nasrallah a, plus tard, en aout 2010 plus précisément  « exposé avec son sourire jaune, lors d’une conférence de presse, les images d’un drone israélien qui explorait cette région, les semaines qui ont précédé l’opération » avortée.

C’est alors que l’armée israélienne s’est finalement vouée à l’évidence que ces images étaient tout à fait bonnes,  et qu’elles ont été prises au moment où l’appareil scrutait  l’endroit où le commando israélien comptait effectuer son opération.

Le Yediot aharonot avait conclu à cette époque : «  Cette conclusion veut dire que la catastrophe du commando marin est due à l’interception de renseignements secrets par le Hezbollah, et ce contrairement aux conclusions de la commission militaire dirigée par le général Ofir laquelle avait alors affirmé que la contre attaque du Hezbollah était le fruit une embuscade fortuite parmi tant d’autres ».

Un véritable séisme!

= = =

La présence du Hezbollah en Syrie a sauvé le Liban de la présence de Daesh

 

Sahar TV

 

31 janvier 2016

 

url de l’article original:

 

http://francophone.sahartv.ir/infos/moyen_orient-i22324-la_présence_du_hezbollah_en_syrie_a_sauvé_le_liban_du_danger_de_daech

 

Si le Hezbollah ne s’était pas installé dans les régions frontalières syriennes, certaines régions frontalières du Liban auraient été occupées aujourd’hui par le groupe takfiri sioniste Daech, a affirmé le secrétaire général adjoint du Hezbollah libanais.

« Nous sommes constamment prêts à combattre les groupes terroristes et l’ennemi israélien et faire subir au régime sioniste un échec plus lourd que celle de 2006 », a affirmé le Cheikh Naïm Qassem, lors d’une cérémonie, samedi, au Sud de Beyrouth. «

Ceux qui sont mécontents de l’arme de la résistance dans la région doivent savoir que c’est exactement l’arme de la résistance qui les protègent, eux et leurs familles », a ajouté le secrétaire général adjoint du Hezbollah, en allusion à l’implication d’Israël dans tous les accrochages dans la région.

« Certains ne sont pas contents que nous soyons présents en Syrie, mais si nous n’y étions pas allés, Daech aurait occupé les régions frontalières du Liban », a-t-il précisé.

Résistance au colonialisme: Appel de Roger Waters (Pink Floyd) au peuple de France pour la campagne BDS

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L’Afrique du Sud de l’apartheid fut boycottée, que le soit aussi L’Israël de l’apartheid, que le soit aussi les entités colonialistes actives aujourd’hui aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande. Le sionisme est un colonialisme, une oppression de plus dans la grande litanie du colonialisme occidental. Il est piloté tout comme les autres colonialismes passés et présents depuis la City de Londres et Wall Street. Le boycott c’est frapper là où çà fait e plus mal aux oligarques: au porte-feuille et au pouvoir qu’il permet d’acheter…

— Résistance 71 —

 

Roger Waters interpelle la France au sujet de la campagne BDS

 

Cercle des Volontaires

 

29 janvier 2016

 

url de l’article en français:

http://www.cercledesvolontaires.fr/2016/01/29/roger-waters-des-pink-floyd-interpelle-la-france-a-propos-de-la-campagne-bds/

 

Note de la rédaction : cet article est la traduction d’un billet paru le 28 janvier 2016 sur le site Mondoweiss, site géré depuis les USA offrant une vision alternative des relations israélo-palestiniennes. Il s’agit ici d’une lettre adressée par Roger Waters, ex-Pink Floyd, au peuple de France à la suite des procédures judiciaires engagées contre des personnes soutenant le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) dirigé contre l’état d’Israël, afin que celui-ci cesse de persécuter les Palestiniens. La lettre fut envoyée à une agence de presse française, mais ne fut jamais publiée. Comme il est de notre avis que la liberté d’expression de M. Waters mérite tout notre respect et que celle du peuple français à l’entendre le réclame, nous vous la publions donc ici, traduite en français – Lawrence Desforges

Mes chers citoyens,

De concert avec la plupart des membres raisonnables, sensibles et doués de compassion de la société civile mondiale, je déplore l’occupation de la Palestine et la soumission de tous ses habitants non-juifs. La discrimination anti-palestinienne de l’état d’Israël depuis 1947/8 est inacceptable.

Je suis anti-raciste, anti-colonialiste, anti-oppression et anti-discrimination.

Nous, les peuples du reste de la société civile mondiale vous avons toujours tiré notre chapeau, à vous les Français, pour votre adhésion à la « Déclaration des Droits de l’Homme » en 1789. Il demeurait toujours, pensions-nous, dans votre cœur battant collectif nourri de votre dévotion aux principes de Liberté, Égalité et Fraternité, un attachement à la défense des opprimés partout, et même hors de France !

Aujourd’hui, j’ai lu horrifié qu’un tribunal de votre pays a déclaré illégale une manifestation pacifique voulue par des militants du mouvement BDS contre les politiques du gouvernement actuel en Israël, qui sont racistes, répressives et discriminatoires, en affirmant que la manifestation elle-même était discriminante, et en imposant des amendes aux manifestants pacifiques.

C’est un triste jour pour la France et pour le système judiciaire français. Adopter une telle attitude contre le mouvement BDS, pour l’emploi des mêmes outils non-violents qui ayant été utilisés en Inde contre l’oppression du règne britannique au milieu du vingtième siècle, et par des manifestants américains, blancs comme noirs, dans les contrées du sud des USA ainsi que par des manifestants noirs et blancs du monde entier dans la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, est une tache sur le noble nom de la République Française.

BDS, BOYCOTT, DÉSINVESTISSEMENT ET SANCTIONS EST, JUSQU’ICI, LE SEUL CHEMIN EFFICACE VERS LA POSSIBILITÉ DE PAIX EN TERRE SAINTE, SUR LES BASES DU BIEN-ÊTRE DES PALESTINIENS ET DES ISRAÉLIENS PARTAGEANT LIBERTÉ, JUSTICE ET ÉGALITÉ.

Pourquoi votre système judiciaire veut-il s’y opposer ? Un tollé public du cœur de votre grand pays devrait exiger une enquête publique sur les bases juridiques de telles poursuites à l’encontre des militants du mouvement BDS. Quoi qu’il en soit, sur une note personnelle, j’affirme ici mon propre intérêt. Les militants du mouvement BDS qui ont été attaqués par votre système judiciaire ont mon soutien sans équivoque, ainsi que mon respect et mon amour.

Tout homme ou toute femme qui monte sur les barricades en soutien à nos frères et sœurs opprimés en Palestine, en fait, est mon frère ou ma sœur.

Ce problème n’est pas compliqué, c’est une affaire de ce qui est bien et de ce qui est mal, une affaire de l’application correcte ou incorrecte de la loi. La loi doit servir les opprimés pas les oppresseurs. Si votre loi protège les oppresseurs, les racistes et les discriminateurs, et punit les hommes et les femmes au cœur bon qui grimpent sur les barricades de la liberté, où que ces barricades puissent exister sur notre petite planète, alors votre loi est bidon.

Avec amour et respect, chers citoyens.

Roger Waters

Traduit par Lawrence Desforges

Source : http://mondoweiss.net/2016/01/roger-waters-tells-france-supporters-of-bds-attacked-by-your-judiciary-have-my-unequivocal-respect-and-love

Colonialisme et génocide: Le massacre en règle des Palestiniens continue…

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Assassinats en masse de Palestiniens

 

Rashid Shahin

 

27 janvier 2016

 

url de l’article en français:

http://www.info-palestine.net/spip.php?article15866 (avec vidéos)

 

Ce qui se passe ici ce ne sont pas seulement des assassinats sans procès, ou des assassinats extrajudiciaires, mais des crimes de guerre, ou des crimes contre l’humanité.

Ce qui se passe dans les territoires occupés palestiniens ce ne sont pas des assassinats extrajudiciaires de civils palestiniens, ce sont des exécutions pures et simples sur ordre d’hommes/de femmes politiques haut placés et de généraux militaires.

Lorsque la ministre des affaires étrangères suédoise, Margot Wallstrom a réclamé l’ouverture d’une enquête sur les assassinats extrajudiciaires d’Israël, elle a été méchamment attaquée par des hommes/femmes politiques israéliens ; une campagne de haine et d’incitation fut déchainée contre elle dans les médias de masse israéliens.

Les dirigeants israéliens ne sont pas habitués à de pareilles critiques de la part de dirigeants occidentaux, c’est la raison pour laquelle les déclarations de Mme Wallstrom les ont choqués et perturbés.

Les hommes et femmes politiques israéliens craignent que de telles déclarations n’encouragent d’autres dirigeants du monde à lui emboiter le pas et à leur tour à critiquer Israël et dénoncer ses crimes en prélude à une condamnation d’Israël sur la scène internationale.

Si c’est en effet le cas, cela signifie que l’immunité dont jouissent Israël et ses dirigeants depuis la création de l’état sioniste, prendra fin, ce qui les effraie et les affole.

Ils se croient immunisés contre toute critique depuis sept décennies et pensent qu’Israël est au-dessus du droit international.

Depuis le début de l’actuelle Intifada, les exécutions d’enfants et de jeunes Palestiniens sont quasi quotidiennes. Des vidéos qui ont largement circulé partout dans le monde montrent clairement que des Palestiniens ont été la cible de tirs et ont été tués sans avoir commis de délit. De nombreuses vidéos montrent que les accusations portées par les autorités d’occupation avaient été inventées de toute pièce.

En regardant ces vidéos il n’est pas nécessaire d’être spécialiste pour se rendre compte s’il s’agit d’une exécution sommaire ou d’une mise en scène ; de nombreuses vidéos montrent clairement comment les couteaux ont été placés sur les lieux, et beaucoup d’autres montrent que les victimes palestiniennes ne représentaient aucune menace d’aucune sorte.

Des vidéos montrent que des victimes ont été laissées se vider de leur sang jusqu’à ce que mort s’en suive, d’autres montrent à quel point la société israélienne peut être raciste, surtout lorsque des colons sionistes entonnent des chants et insultent les victimes, comme ce fut le cas pour l’enfant Ahmad Manasrah, qui gisait dans son sang dans la rue, et qui fut injurié, attaqué et battu par la police d’occupation.

Les dirigeants mondiaux doivent avoir les tripes de dire les choses telles qu’elles sont ; ce qui se passe ici ce ne sont pas seulement des assassinats sans procès, ou des assassinats extrajudiciaires, mais des crimes de guerre, ou des crimes contre l’humanité.

Ce que font les forces d’occupation dans les territoires occupés sont des crimes ; appeler les choses par leur véritable nom et qualifier de crimes les actes commis par ces forces d’occupation peut les amener à hésiter à tuer et à tirer sur la base de simples soupçons.

Si l’Occident commence à décrire la réalité de la situation due à l’occupation telle qu’elle est , ceci irritera les dirigeants sionistes d’Israël et les fera reconsidérer leur attitude à l’intérieur des territoires occupés.

 

 

 

Résistance au colonialisme: Pour en finir avec Malheur (Oregon)… Au fait, à qui appartient vraiment cette terre ? Qui s’en soucie ? Qui en parle ?…

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Le Malheur Wildlife Refuge en Oregon demeure sis en territoire de la nation des Paiute du Nord

 

Steven Newcomb

 

28 janvier 2016

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2016/01/28/malheur-wildlife-refuge-remains-northern-paiute-nation-territory

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le 2 janvier 2016, un groupe d’éleveurs blancs faisant partie de ce qui a été appelé la “Sage Brush Rebellion” ont commencé une occupation armée de terres désignées comme étant le “Malheur Wildlife Refuge,” juste hors de la ville de Burns dans l’état de l’Oregon. Les manifestants ne sont pas d’accord avec l’idée          que les terres de la zone soient des “terres fédérales” (NdT: c’est à dire appartenant à l’État des Etats-Unis) et un certain nombre d’entre eux décidèrent de porter les armes dans un effort de renforcer leur point de vue. Hier, vingt-cinq jours dans la manifestation, il y a eu un échange de coups de feu à quelque distance du refuge en question.

Note de Résistance 71: Nous devons noter ici pour maintenir la véracité dans cette affaire qu’il n’y a pas eu d’échanges de coups de feu. Nous avons visionné les 26 minutes de vidéo non éditées prises depuis les airs d’un drone du FBI. Le véhicule des ranchers s’est enlisé dans la neige de bas-côté de la route après avoir tenté de forcer un barrage de police. Immédiatement Lavoy Finnicum est sorti du véhicule, main en l’air, puis a baissé les bras, semble chercher dans une poche. C’est à ce moment qu’il est abattu par la police. Il n’a pas chargé la police, il n’avait plus ses mains en l’air au moment des tirs et le FBI a confrmé qu’il n’avait par d’arme à la main au moment des tirs. Son attitude prête sans aucun doute à confusion. Au moment où Steven Newcomb a publié son article, la vidéo des faits n’avait pas encore été diffusée, il n’a à notre sens fait que rapporter ce que les médias avaient annoncé à ce moment. Là n’est de doute façon pas la question de cet article, nous voulions juste rectifier une chose qui concerne quand même la vie d’un homme…

Le porte-parole des manifestants, LaVoy Finnicum a été tué et un autre homme blessé. Bien que le leader de la manifestation Ammon Bundy et sept autres manifestants aient été arrêtés par la police, d’autres manifestants continuent l’action de manifestation. Cet article est destiné à replacer la manifestation dans un contexte historique peu connu en regard de la nation autochtone Paiute du Nord et la législation par laquelle le congrès des Etats-Unis a créé un gouvernement territorial pour ce territoire de l’Oregon.

Le 14 Août 1848, le congrès des Etats-Unis vota une “loi pour établir un gouvernement territorial de l’Oregon”. Il le fit avec une provision majeure: “Pourvu que rien dans cette loi ne soit contenu et ne puisse être interprêté pour entraver les droits de personne ou de propriété maintenant applicables aux Indiens de ce dit territoire et aussi loin que ces droits demeurent inextinguibles par traité entre les Etats-Unis et ces Indiens.

Lorsque les Etats-Unis firent éventuellement un traité avec les Paiute du Nord, celui-ci ne fut jamais ratifié par le sénat des Etats-Unis, ce qui veut dire qu’à ce jour les droits de la nation des Paiute du Nord “demeurent inextinguibles par traité entre les Etats-Unis et ces Indiens.” Comme spécifié dans la loi territoriale de l’Oregon.

Le site internet du service américain pour le poisson et la vie sauvage (U.S. Fish and Wildlife Service) dit que “le Malheur National Wildlife Refuge a été établi le 18 Août 1908 par le président Theodore Roosevelt comme la réserve de Lake Malheur Reservation.” Il dit que “le président Roosevelt réserva des terres gouvernementales non-clâmées se situant dans les limites des lacs Malheur, Mud et Harney, comme ‘terre de conservation et de reproduction pour les oiseaux locaux’.

Le 18 Août 1908, soient 60 ans et 4 jours après que le congrès ait passé la loi sur le territoire de l’Oregon, dont les termes reconnaissaient que les terres Paiute en question étaient toujours “inextinguibles par traité entre les Etats-Unis et la nation des Paiute du Nord.” Ainsi, le site internet de l’ U.S. Fish and Wildlife Service crée un écran de fumée fondé sur un mensonge en disant que les terres désignées comme le Malheur Wildlife Refuge étaient “des terres gouvernementales non-clâmées”. Elles étaient et sont toujours partie du territoire de la nation Paiute du Nord, parce que les Paiute du Nord n’ont jamais cédé ou abandonné ces terres par traité ratifié avec les Etats-Unis.

Aujourd’hui, un groupe armé d’homme blancs désabusés est dit occuper des “terres fédérales” au refuge de Malheur alors que, en accord avec la propre loi organique du gouvernement des Etats-Unis pour l’Oregon, les terres sont toujours terres Paiute. Les médias de masse quoi qu’il en soit, ne reconnaîtront jamais que jusqu’à ce jour les terres en question sont toujours des terres territoriales de la nation Paiute du Nord.

Les hommes qui ont pris les armes en regard de ce qu’ils considèrent comme une approche lourdingue du gouvernement fédéral envers certains éleveurs disent qu’ils agissent pour “le peuple”. Ils ne sont évidemment pas habitués à rechercher des mots dans le dictionnaire pour voir la signification des mots clef comme le mot “public” qui veut dire “du ou en rapport avec le peuple”.

La société au sens large qui se nomme elle-même “le peuple américain” considère ces hommes blancs désabusés comme étant un tant soit peu dérangés parce que les “terres publiques” sont dites déjà être détenues en compte pour eux par le gouvernement fédéral. Ceci résulte en l’observation ironique, en contradiction avec les hommes blancs armés, que “les terres publiques appartiennent déjà à tout le monde”. Mais ce refrain fait aussi partie du grand mensonge qui ignore le language des droits des Indiens dans la loi du congrès de 1848 qui “établit le gouvernement territorial de l’Oregon”.

Les fonctionnaires du gouvernement fédéral et le public sont toujours intéressés de mentionner la “règle de la loi” dans leur critique d’hommes blancs armés occupant le refuge de Malheur. Les manifestants sont condamnés pour ne pas obéir “à la loi” et pourtant dans le même temps, les fonctionnaires fédéraux et le public de manière générale ignorent de manière bien convéniente “la règle de la loi” qui est la provision des droits indiens que la loi territoriale de l’Oregon “ne soit pas construite pour empêcher les droits de personne ou de propriété maintenant applicables aux Indiens dudit territoire” jusqu’à ce qu’un traité de cession et d’abandon de terres ait été fait avec les Etats-Unis avec une nation indienne particulière.

Clairement, les Etats-Unis qui furent fondés comme un système politique que George Washington lui-même qualifiait de “notre empire au stade infantile”, est un pays hautement hypocrite, qui pourrait s’intéresser aux droits territoriaux de la nation Paiute. Le territoire de l’Oregon fut fondé en tant que colonie de l’empire américain et, en résultat, jusqu’à ce jour l’Oregon comme état des Etats-Unis est toujours considéré comme une “terre promise” et la “terre des constructeurs d’empire”.

Suivant les schémas métaphoriques du narratif biblique de l’ancien testament, les Paiute, avec bien d’autres nations autochtones, ont reçu le rôle des “païens” dépossédés dans la “terre promise” de l’Oregon. Et voilà pourquoi la loi d’établissement du territoire de l’Oregon n’entre pas dans la discussion dans cette partie du territoire des Paiute du Nord qui a été désigné comme le “Malheur Wildlife Refuge.”

Vous ne me croyez pas ? Allez un peu voir les mots de l’hymne officiel de l’état de l’Oregon: “Oregon, My Oregon” de J.A. Buchanan sur une musique de Henry B. Murtagh:

“Terre des constructeurs d’empire, terre de l’ouest doré, conquis et maintenu par des hommes libres, les plus justes et les meilleurs, toujours de l’avant et plus haut, sans cesse en avant, en avant, gloire à toi, terre des héros, mon Oregon. Terre de la rose et du soleil, terre de la brise estivale, emplie de santé et de vigueur, fraîche des mers de l’ouest, bénie du sang des martyrs, terre du soleil couchant, gloire à toi, terre de promesse, mon Oregon.”

Un traité indien non ratifié ne transfère, ne cède, n’abandonne et ne soumet rien de la part d’une nation indienne aux Etats-Unis. Quoi qu’il en soit, le gouvernement des Etats-Unis a réussi à ignorer l’archive documentée des traités indiens non ratifiés, spécifiquement lorsqu’un examen attentif de ces archives bénéficierait une ou plusieurs nations indiennes et défavoriserait les Etats-Unis.

Si quelqu’un a légitimement pris en grippe le gouvernement fédéral des Etats-unis, ce sont bien les peuples et nations premières dont les droits inextinguibles continent d’être ignorés. Pensez un peu comme ce serait étrange si les éleveurs blancs qui affirment avoir des doléances avec le gouvernement des Etats-Unis et le public qui voit ces ranchers belliqueux comme ayant une attitude quelque peu ridicule, se rassemblaient pour demander que le territoire de la nation Paiute du Nord mérite d’être respecté par le gouvernement des Etats-Unis, en reconnaissant que c’est toujours un territoire Nord-Paiute et par là même, demander que la règle de la loi organique des Etats-Unis soit appliquée et maintenue.

Résistance au colonialisme occidental: La Russie et Haudenosaunee (Confédération Iroquoise)… des alliés de 306 ans !

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , on 29 janvier 2016 by Résistance 71

Les Russes se souviennent

 

Mohawk Nation News

 

28 janvier 2016

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2016/01/28/the-russians-remember/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Les Rotino’shonni (Iroquois) et la Russie ont un traité d’alliance qui date de 1710. Cinq chefs iroquois allèrent à la cour de la reine Anne d’Angleterre à Londres pour rencontrer les 13 familles. Ce fut la toute première conférence de paix internationale sur la loi de la terre de l’Île de la Grande Tortue. Cette conférence fut initiée par nos soins. Des ceintures Wampun furent présentées à chaque famille. Le tsar Pierre le Grand de Russie a pris les Wampums et notre message avec lui en Russie.

Le Canada menace les alliés de longue date des Mohawk, la Russie. Les ceintures Wampum sont au musée d’archéologie Pierre le Grand de St Pétersbourg. Une alliance fut établie entre les Roti’noshonni et les Russes. Comme le confirme l’alliance, nous nous tenons toujours aux côtés de nos alliés. A la fois durant la première et la seconde guerres mondiales, en tant que peuple souverain non-américain et non-canadien, nous avons déclaré la guerre à l’Allemagne. (. onkwe’hon:weh declare war on Germany.)

En 1918, nous déclarâmes la guerre à l’Allemagne. Comme nous ne furent pas inclus dans le traité de paix en 1919, nous avons simplement renouvelé notre déclaration de guerre en 1942 en y incluant également l’Italie et le Japon comme nos ennemis. Les Six Nations iroquoises (Mohawk, Oneida, Seneca, Cayuga, Onondage et Tuscarora) déclarèrent la guerre aux puissances de l’axe (NdT: Berlin-Rome-Tokyo). Les Roti’noshonni allèrent à la guerre et risquèrent leurs vies en combattant l’impérialisme et le nazisme. Ils s’en revinrent sur Ono’waregeh (Île de la Grande Tortue) pour que le génocide continue.

En 1942, Joseph Staline reçût un cadeau lui rappelant notre ancienne alliance. Ce cadeau réside aujourd’hui au musée de la politique contemporaine à Moscou.

100 millions d’Onkwe’hon:weh furent annihilés sur les ordres du Vatican. La Russie n’a jamais participé au plus grand holocauste de l’histoire de l’humanité. Les Russes ont annoncé qu’ils construisaient un bâtiment en reconnaissance de “L’holocauste des Indiens d’Amérique du Nord”. Il se tiendra à côté de l’ambassade des Etats-Unis à Moscou. S’ils n’avaient pas volé ces terres, ils n’existeraient pas.

Dans cette reconnaissance proposée par la Russie, nous voulons que notre vision soit représentée, comme celle qui continue de protéger Kaia’nere:kowa, la Grande Loi de la Paix. Les bulles pontificales du Vatican ont donné l’impression que dieu leur a donné le droit d’échapper aux conséquences de tous leurs crimes. Les jésuites ont travaillé avec les Anglais sous la direction du Vatican afin de perpétrer cet holocauste, le plus gigantesque de l’histoire de l’humanité. Les entreprises commerciales (corporations) que sont les Etats-Unis et le Canada ont fondé leur existence légale sur cet acte. Le monde doit reconnaître et agir en leur mettant la pression afin qu’ils prennent totale responsabilité et qu’ils redressent les torts qu’ils ont causés. Ils doivent arrêter d’entraver la voie de Kaiane’re:kowa et sa marche pour établir la paix véritable à travers le monde.

Les INDIENS laquais de ces corporations connus sous le vocable de conseils de bandes (Canada) et de tribus (USA) ne nous représentent en aucune façon. Pour obtenir plus d’information historique, lisez “1491” de Charles C. Mann ; “A Little Matter of Genocide” de Ward Churchill et “Stolen Continents” par Ronald Wright.

Le Bureau of Indian Affairs (BIA) de Washington et Indian Affairs d’Ottawa sont les centres opérationnels pour continuer l’objectif principal de la COURONNE (City de Londres et sa Banque d’Angleterre/Vatican): l’éradication à 100% d’Onkwe’hon:weh à travers tout le continent des Amériques Contre toute attente, nous sommes toujours là, protégeant la paix, qui est toujours la loi de cette terre et ce quoi qu’en disent les actionnaires des corporations, les banksters.

Russia to honor onkwe’hon:weh victims of US holocaust.

Résistance politique: « Jour de Survie » aborigène en Australie, appel à l’action directe de John Pilger contre l’apartheid australien…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, démocratie participative, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 28 janvier 2016 by Résistance 71

En vieillisant John Pilger prend de plus en plus les allures militantes d’un Howard Zinn.
Pilger boucle la boucle, Australien exilé en GB pour une carrière journalistique d’enquête d’exception, il a réalisé trois documentaires sur l’ignominie coloniale de son pays, l’Australie, le dernier en date “Utopia” fut projeté sur les écrans en 2014. Sa carrière l’a amené à réaliser des documentaires exceptionnels (que l’on peut voir sur son site internet gratuitement http://johnpilger.com ) sur la guerre du Vietnam, le Cambodge post Khmer Rouge (Pilger fut le premier journaliste à entrer au Cambodge après sa libération par les troupes vietnamiennes et à rapporter de l’horreur intra muros, cf son remarquable documentaire: “Cambodia Year Zero” et deux autres qui s’ensuivirent), la guerre génocidaire au Timor Oriental et bien d’autres.
Au crépuscule de sa carrière et de sa vie, il revient aux origines, son Australie natale et le toujours vivace problème de son idéologie raciste et colonialiste. Pilger sera t’il un fédérateur du mouvement aborigène ? Fera t’il le lien entre le colonialisme australien et ceux des Etats-Unis, du Canada et de la plus proche Nouvelle-Zélande ? Le monde a besoin maintenant d’un mouvement fédérateur de résistance native et non-native, active, au colonialisme incessant de l’occident et de sa société anglo-saxonne aujourd’hui toujours plus dominante et oppressive que jamais. Souhaitons-le, espérons-le. Il aura toujours plus de notre soutien, parce que l’avenir de l’humanité passe par les peuples occidentaux émancipés de l’idéologie colonialiste qui les oppriment à un degré moindre et qui se tiendront côte à côte, main dans la main, avec leurs frères autochtones de tous les continents pour mettre en place, enfin, une “société des sociétés » égalitaire, non-coercitive, anti-autoritaire et autogérée. Cet appel au véritable socialisme anti-capitaliste et anti-étatique, en retour à l’esprit originel sociétal humain (la véritable “nation”), est la voie du futur pour une humanité émancipée et libre.

~ Résistance 71 ~

“Au XIXème siècle, nous avons dû aller au-delà nos propres limites constitutionnelles pour mettre fin à l’esclavage.”

“Notre époque a besoin de l’esprit de Tom Paine, de Frederick Douglass, de celui d’Henry David Thoreau et d’Eugene Debs.
Laissez l’État se soucier de son pouvoir. La marque dans l’histoire de notre gouvernement, de fait de tous les gouvernements, est une marque de violence, de cruauté, de ruguosité, d’intrusion. Nous, membres de la nation, ferions mieux d’augmenter notre propre pouvoir, parce que nous sommes simplement les défenseurs les plus dépendants de notre propre liberté.”
~ Howard Zinn ~

“’L’État est au citoyen ce que le maître est à l’esclave.”
~ Socrate ~

 

Jour de survie ou les sombres secrets de l’Australie et sa politique malhonnête

“L’Australie est une version de L’Afrique du Sud de l’apartheid… Demandez à un noir sud-africain qui a regardé derrière la façade…”

John Pilger

26 janvier 2016

url de l’article (avec vidéo du discours):

http://www.informationclearinghouse.info/article44052.htm

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le 26 janvier 2016, John Pilger a parlé lors d’une manifestation devant l’hôtel de ville de Sydney au sujet de la signification cachée du “Jour de Survie”.

Vidéo du speech de Pilger que nous mettrons aussi en section commentaire:

http://vimeo.com/153153967 durée: 6min40

 

Pourquoi sommes-nous ici ? Pourquoi faisons-nous ceci tous les 26 janvier, année après année ? Bien sûr nous savons pourquoi, le peuple indigène dit à l’Australie: “Regarde, nous sommes toujours là ! Nous avons survécu aux massacres et au cynisme. Nous avons suvécu !”

Mais est-ce suffisant, je me le demande ? Est-ce que la survie sans l’action est vraiment suffisante ?

Les sources du pouvoir en Australie, spécifiquement le pouvoir politique et médiatique, tirent à la fois confort et leurre de l’idée même du “Jour de Survie”.

Oui, oui, disent-ils, nous comprenons bien. Nous avons une place pour vous sur la grande façade australienne, juste à côté de Qantas, d’Anzac et de Fair Go. Leur leurre est que tant que le peuple indigène a un rôle factice dans le grand théâtre d’Australia Day, alors tout va bien. Tant qu’il y a un peu de danse et de cérémonie de fumer sur Harbour Bridge, alors tout va bien.

Les sociétés comme l’Australie, avec leurs sombres secrets et politique malhonnête, se nourissent d’image et de symbole. Elles admirent leur propre image de patriotisme stupide, irraisonnée, tout en admirant secrètement leur capacité de réduire au silence et de détourner le mécontentement, la dissidence ainsi que de contrôler, de phagocyter les gens pour que rien ne change jamais. C’est un système raffiné de division. Comment fonctionne t’il ?

Prenez par exemple l’idée de “réconciliation”. Pas mal, mais qu’est-ce que cela veut dire ? Qui a t’il à réconcilier entre l’oppression et la souffrance, la pauvreté et le privilège ? Est-ce que cela inclut la justice ? Bien sûr que non ! La réconciliation n’est que pour faire se sentir bien la majorité en faisant quelques gestes symboliques et autres discours tout aussi symboliques. Rien de plus.

Est-ce acceptable pour nous aujourd’hui ?

Est-ce que ceci est acceptable pour ceux d’entre nous qui savent que l’Australie est une version de l’apartheid sud-africain ? Demandez à un Africain du Sud noir qui a regardé derrière les façades…

Est-ce que l’idée du Jour de Survie est suffisante pour les jeunes-hommes indigènes qui meurent avant l’âge de 40 ans ?

Est-ce suffisant pour ceux qui succombent à la terrible détresse et à la violence en prison et en détention policière ?

Est-ce suffisant pour cette jeune femme indigène de 22 ans d’Australie de l’Ouest, son nom était Mlle Dhu, qui est morte en détention et qui fut moquée par les policiers alors qu’elle baignait dans son propre vomi ?..

Est-ce suffisant pour les enfants qui deviennent sourds et aveugles à cause de maladies de la pauvreté ?

Est-ce suffisant pour les centaines de familles à qui on donne l’assaut au petit matin pour leur voler leurs enfants ?

Les banderoles pour l’Australia Day sur George Street dans Sydney nous le disent aussi: Relaxez-vous, amusez-vous, réfléchissez. Personnellement, je rajouterai une autre banderole sur fond rouge sang où il serait inscrit la chose suivante: “Aucun pays depuis l’Afrique du Sud de l’apartheid n’a été plus condamné par l’ONU pour son racisme que l’Australie.” Il est temps, grand temps de faire tomber les façades. L’image est un mensonge. Aucune autre nation coloniale n’a fait si peu de chose pour venir à termes avec son peuple indigène. Aucune nation coloniale n’a fait si peu pour faire tomber la mentalité coloniale qui nous emprisonne toutes et tous dans le passé.

Ce que je trouve de particulièrement tragique est cette peur cachée, non dite instillée dans la toute petite classe indigène éduquée.Cette peur dit qu’à moins qu’ils n’agitent le drapeau (australien), même défensivement, ils seront largués du bus des privilèges blancs en rase campagne. Jusqu’à ce qu’un traité moral et légal ne soit signé avec les nations premières de ce pays, il n’y aura jamais que quelques poches de privilèges et aucune justice en quoi que ce soit.

Par traité, je veux dire une série historique de lois qui rende au peuple indigène son pouvoir sur sa propre vie et ses communautés et un partage de droit de la vaste richesse de l’Australie… Un traité qui inscrive l’obligation légale pour l’éducation, le logement et la couverture sociale et de santé.

Ceci se produira seulement si chaque jour n’est pas seulement un “Jour de Survie”, mais un jour d’action ; d’action directe. De ce type d’action directe qui horrifie les médias qui gardent le système du diviser pour mieux régner.

Mais par dessus tout, n’ayez pas peur. L’action directe est la seule raison pour laquelle nous avons encore quelques libertés en Australie, Lisez le rendu du verdict du procès de Lionel Murphy par la haute cour, ce grand juriste et réformateur, qui en 1982 a dit que le peuple aborigène avait tous les droits de se défendre et de lutter en retour. Murphy cita Oscar Wilde disant que sans ce qu’il appelait “l’agitation”, l’action directe, “il n’y aurait aucune avancée vers la civilisation.” Il est de votre ressort de décider comment vous allez agir ; mais vous devez le faire. Il n’y a plus d’alternative maintenant. (NdT: ici John Pilger, grand ennemi du thatchérisme, joue avec l’expression qui a rendu tristement célèbre Margaret Thatcher: “There Is No Alternative”, qui fut traduit par l’acronyme TINA)

Une chose est certaine: peu importe le nombre de drapeaux qui seront agités aujourd’hui, jusqu’à ce que l’Australie Indigène puisse reprendre sa nationalité, le reste d’entre nous ne pourra jamais affirmer la sienne.

« Appel au Socialisme » pour la société des sociétés (Gustav Landauer) ~1ère partie~

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“Des ouvriers, travailleurs libres demandent une organisation libre et ceci ne peut pas avoir une autre base que celle de l’association libre, de la libre coopération. Ainsi, le système non-capitaliste implique un système non-gouvernemental.”

~ Pierre Kropotkine ~

“L’État est une condition, une certaine relation entre les individus, un mode de comportement ; nous le détruisons en contractant d’autres relations, en nous comportant différemment les uns envers les autres… Nous sommes l’État et nous continuerons à être l’État tant que nous n’aurons pas créé les institutions qui forment une véritable communauté (société).”

~ Gustav Landauer ~

 

Gustav Landauer, philosophe, essayiste, enseignant, journaliste, dramaturge, romancier, critique de théâtre, traducteur de Shakespeare, d’Etienne de la Boétie et de Kropotkine en allemand, militant anarchiste (1870-1919) ; il fut sans aucun doute celui qui introduisit le plus avant les idées de Pierre Kropotkine dans le milieu anarchiste allemand à la fin du XIXème et au début du XXème siècle.

Influencé par les idées de Kropotkine donc, mais aussi de Nietzsche, Proudhon, Tolstoï ainsi que par toute une branche du romantisme allemand et d’auteurs anglophones tels Goethe, Hölderling, Oscar Wilde, et Walt Whitman, Landauer a écrit une page spéciale dans la pensée anarchiste. En plus des nombreux articles et pamphlets écrits pour divers médias, notamment pour son propre journal “Der Sozialist”, il écrivit deux livres majeurs pour expliquer son concept de société organique contre l’État et sa “société des sociétés”. Le premier “Die Revolution” publié en 1909 fut suivi en 1911 de son œuvre majeure “Aufruf zum Sozialismus” ou “Appel au Socialisme”. L’ouvrage fut réédité en 1919 avec une nouvelle préface. C’est cette version dont nous vous proposons la traduction de très larges extraits qui seront publiés en quatre parties sur ce blog.

Grand critique du marxisme qu’il juge, après analyse et comme bien des penseurs anarchistes, être le fossoyeur du socialisme au nom du capitalisme, Landauer amena un concept novateur dans la pensée anarchiste moderne, concept que l’on retrouve dans la pensée et la pratique politico-sociale des sociétés originelles des continents, qui veut que la société précède l’État et qu’elle est par essence anti-autoritaire, associative, mutualiste et coopérative dans une forme organique que l’État a malgré tout conservé dans une polarité sociale toutefois négative. Ainsi Landauer ne pense pas que l’on puisse faire disparaître l’État dans un grand “Bang!” révolutionnaire, mais que l’État ne pourra disparaître qu’absorbé par la société ayant retrouvé l’esprit originel (Geist) et le changement d’attitude des individus librement associés. Pour Landauer, la révolution est un processus de régénération totale politico-sociale, une remise à niveau spirituelle qui commence avec l’individu pour s’étendre à la vie entière de la société, qui rappelons-le, est bien antérieure à l’État et son carcan autoritaire institutionnel et bureaucratique. Pour Landauer, un peuple ayant l’esprit sociétaire originel (Geist) et s’organisant de manière autonome hors de l’État est une “nation”, ce qu’il définit comme “Volk” (qui n’a bien sûr rien à voir avec le concept de “Volk” de l’idéologie nazie…)

Landauer préconise donc de restructurer la société depuis sa base populaire au moyen d’une auto-émancipation constructrice et progressiste abandonnant le capitalisme et l’État au travers de l’établissement de coopératives émancipées, mutualistes, auto-gérées, librement associées, disséminées et liées entre elles comme autant de graines d’un réseau pour un futur non aliéné. Le but étant simultanément de développer un réseau de communication agriculturo-industriel dont les communautés seront imbriquées les unes dans les autres au sein d’une “société des sociétés” aux communes librement associées au sein desquelles les formes artisanales et industrielles de production et la tradition agricole communale des sociétés pré-modernes seraient restaurées en tandem avec une petite industrie, le tout en rétablissant le lien organique unificateur rompu par l’État entre l’agriculture, l’artisanat, l’industrie ainsi qu’entre le travail manuel et intellectuel.

Pour nos lecteurs assidus, tout ceci doit sans doute avoir une résonnance particulière, car oui, Résistance 71 est très sensible aux idées et à la méthodologie de Gustav Landauer et de Pierre Kropotkine, deux penseurs et militants qui ont grandement fait avancer l’Idée pour que l’Anarchie, la société organique organisée, égalitaire, anti-autoritaire, spirituelle et émancipée soit enfin le phare de la liberté humaine et donne à l’humanité la paix élusive à laquelle il aspire tant.

Laissons donc la place à Gustav Landauer, assassiné par les fascistes du Freikorps dans une cour de prison bavaroise le 2 Mai 1919, après avoir été arrêté suite à l’échec de la révolution pour une Bavière des conseils populaires libres.

A notre connaissance, c’est la toute première fois que ce texte majeur de l’anarchisme a été traduit en français.

Bonne lecture à toutes et à tous !

 

~ Résistance 71 ~

 

La fiche de Gustav Landauer sur Wikipédia:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gustav_Landauer

 

 

Appel au socialisme

 

Gustav Landauer (1911)

 

Larges extraits du texte de la seconde édition de 1919

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Janvier 2016

 

1ère partie

2ème partie

3ème partie

4ème partie

 

Préface de la seconde édition de 1919

 

C’est avec une profonde amertume que je déclare: il est maintenant très clair que j’avais raison dans cet “Appel au Socialisme” ainsi que dans mes articles publiés dans mon journal “Le Socialiste”. Une révolution politique ne s’est pas encore produite en Allemagne.

[…] Toutes les couleurs de partis sociaux démocrates marxistes, dans toutes leurs variétés possibles, sont incapables de pratiques politiques, de la constitution de l’humanité et de ses institutions populaires et d’établir un gouvernement représentant le travail et la paix, tout comme ils ne peuvent pas atteindre une compréhension théorique des faits sociaux, comme ils l’ont démontré de manière si horrible auparavant, pendant et après la guerre, de l’Allemagne à la Russie, de leur enthousiasme militariste à leur règne de terreur sans esprit et sans création aucune.

[…] De plus, le capitalisme n’a pas montré le progressisme anticipé (par les marxistes) de se transformer lentement et paisiblement en socialisme de lui-même, il n’a pas non plus produit le socialisme par son effondrement miraculeux et soudain.

[…] Le gouvernement s’est effondré, le socialisme est la seule possibilité de sauvetage. Il n’a certainement pas résulté de la floraison du capitalisme ; c’est l’héritier et le fils répudié attendant à la porte derrière laquelle le corps de son père non-naturel se décompose. Le socialisme ne peut pas non plus être ajouté au corps splendide de la société comme un apex de la richesse nationale et d’une somptueuse économie ; non, il doit être créé presque de rien parmi le chaos ambiant.

[…] Tout ce que je dis ici au sujet de l’effondrement ne s’applique pleinement qu’à l’Allemagne du présent et aux nations qui, volontairement ou non, ont partagé cette destinée.

[…] La révolution ne peut être que politique. Elle n’obtiendrait pas le soutien des masses réduites en esclavage si elles ne désiraient pas se libérer de l’oppression sociale et de l’austérité économique. Quoi qu’il en soit, la transformation des institutions sociales, des relations de propriété, du type d’économie, ne peuvent pas venir par le moyen de la révolution. Pour ces choses, l’action d’en-bas ne peut que secouer, détruire et abandonner quelque chose ; l’action d’en-haut, même par un gouvernement “révolutionnaire”, ne peut qu’abolir et commander, tandis que le socialisme se doit de construire, d’ériger et d’organiser un nouvel esprit. Cet esprit prévaut puissamment et ardemment dans la révolution.

[…] Il demeure un danger que le vieux schéma et l’imitation vide de sens s’emparent des révolutionnaires et les rendent superficiels, radicaux incultes, à la rhétorique hurlante et aux gestes violents, qui ne savent ni ne veulent savoir, que la transformation de la société ne peut venir que de l’amour, du travail et du silence… De plus, la liberté politique, la maturité, la fièreté honnête, l’auto-détermination et une cohérence organique corporatrice des masses le tout provenant d’un esprit unifiant, des associations volontaires dans la vie publique, tout ceci ne peut être parachevé que par un grand ajustement de justice économique et sociale, par le socialisme. Comment pourrait-il y avoir une richesse commune des véritables communautés dans notre ère, dans laquelle le christianisme affirmé l’égalité de tous les enfants des hommes, en origine, en droit et en destinée ; comment pourrait-il y avoir une vie publique libre, infiltrée par l’esprit dynamique tout satisfaisant des hommes progressistes et enhousiastes ainsi que des femmes fortes et spirituellement profondes, si l’esclavage, la rupture culturelle et l’ostracisme persistent sous toutes les formes et déguisements possibles ?

[…] Le besoin de socialisme est là, il existe. Le capitalisme s’effondre, il ne peut plus fonctionner. La fiction que le capital fonctionne a explosé comme une bulle de savon ; la seule chose qui a attiré le capitaliste pour son type de travail, au risque de sa fortune et le leadership et l’administration de son entreprise, à savoir le profit, ne l’attire plus. L’âge de la profitabilité du capital, de l’intérêt et de l’usure est fini, les bénéfices fous de la guerre ne furent qu’une danse de la mort. De nouvelles formes de travail doivent être développées, libérées du tribut payable au capital, créant sans cesse de nouvelles valeurs et de nouvelles réalités, récoltant et transformant les produits de la nature pour les besoins humains.

Les révolutions et leur longue et douloureuse tout autant qu’oppressive pré-histoire nous ensignent que seuls la plus extrême des détresses, seulement le sentiment de grand désespoir amène la masse humaine à la raison, celle qui, pour les hommes sages et leurs enfants, vient toujours naturellement. Quelles horreurs, ruines, duretés, pestes, conflagrations et cruautés sauvages devons-nous attendre, si même en cette heure du destin, la raison, le socialisme, le leadership spirituel et la conformité à l’esprit n’entrent pas dans l’esprit des Hommes ?

[…] L’impératif de l’esprit qui mène la révolution peut nous aider en grandes mesures et accomplissements. Soumettez-vous à cet esprit ; les intérêts mesquins particuliers ne doivent pas le freiner ; mais sa mise en application est considérablement ralentie par un tas de gravas qui s’est empilé sur les coditions et même les âmes des masses. Un chemin est ouvert, plus ouvert que jamais, pour aider à la révolution et à l’effondrement du système actuel: commencer sur une petite échelle et volontairement, immédiatement, de tous les côtés, vous êtes appelés, vous et vos amis !

[…] Réalisons que rien, rien dans le monde n’a plus de pouvoir de conquête que la bonté. Nous étions politiquement retardés, étions les plus arrogants et les plus provocateurs des laquais ; les dommages qui en résultèrent pour nous avec l’inévitabilité de la destinée nous a remonté contre nos maîtres, nous ont mené vers la révolution. Nous mènerons la voie vers le socialisme, comment pourrions-nous montrer le chemin si ce n’est par l’exemple ? Le chaos est ici. De nouvelles activités et tumulte pointent à l’horizon ; les esprits s’éveillent, les âmes s’élèvent vers la responsabilité, des mains entrent en action. Puisse la révolution amener une renaissance. Que des nouvelles personnes incorruptibles se lèvent des profondeurs et des ténèbres, qu’ils ne fassent pas défaut à nos nations.

[…] Rien ne vit, rien que nous ne fassions pas nous-mêmes, rien de ce que nous ne faisons de nous-mêmes. La création (humaine) vit, pas la créature, seulement le créateur. Rien ne vit si ce n’est l’action de mains honnêtes et la gouvernance d’un esprit pur et véritable.

Munich le 3 janvier 1919

Gustav Landauer

 

Pour le socialisme

Chapitre 1

 

Quiconque appelle le socialisme doit penser que le socialisme est quelque chose qui est absent ou peu s’en faut, qui n’existe pas encore ou qui a cessé d’exister. Alors on pourra objecter: “Bien sûr le socialisme, la société socialiste n’existent pas. Ils ne sont pas encore là, mais de grands efforts sont faits pour son avènement, visions, connaissance, enseignements sur le comment il doit arriver.” Non, le socialisme que j’appelle ici ne viendra pas de la sorte. Plutôt par socialisme j’entends une tendance de la volonté humaine et une vision des conditions et manières qui mènent à son accomplissement.

[…] qu’est-ce que le socialisme ? Que veulent dire les Hommes lorsqu’ils emploient ce mot ? Qu’est-ce qui entre sous ce vocable aujourd’hui ? Sous quelles conditions, à quel moment de la société, de son développement, peut-il devenir réalité ?

[…]

Chapitre 2

Le socialisme est la tendance de la volonté de personnes unifiées pour créer quelque chose de nouveau et pour parvenir à un idéal. Voyons donc ce qu’est l’ancien système et ce que la réalité préalable était, dans notre ère. Pas notre temps dans un sens limité à maintenant, quelques années ou quelques décennies, mais plutôt notre époque, remontant au moins 400 ans.

[…] Certains corrupteurs divulguent la doctrine que les Hommes, mais aussi les animaux, les plantes et le monde entier, sont en progrès constant, dans un mouvement vers le haut partant des plus bas niveaux de la vie aux plus hauts, des pires abîmes de l’enfer vers les plus hauts cieux et qu’ainsi, l’esclavage, l’absolutisme, la servitude, le mercenariat, le capitalisme, la dureté et la dégénérescence, toutes ces choses étant supposées n’être que des étapes progressistes vers le socialisme. Nous n’adhérons aucunement à une telle illusion soi-disant scientifique. Nous voyons le monde et l’histoire de l’humanité de manière totalement différente. Nous l’expliquons aussi de manière différente.

Nous disons que les nations ont leur âge d’or, les points culminants de leur culture, et qu’elles descendent une fois de plus de ce piedestal. Nous disons que notre peuple d’Europe et d’Amérique ont été de ces nations déclinantes depuis un bon moment, approximativement depuis la “découverte” de l’Amérique.

Les nations atteignent leurs périodes de grandeur et s’y maintiennent lorsqu’elles sont empruntes d’un esprit unique. Ceci aussi sonne faux aux oreilles de ceux qui s’appellent socialistes de nos jours alors qu’ils ne le sont pas ; nous venons juste d’en voir un aspect furtif dans leur accoutrement darwiniste , ces adhérents de la soi-disante conception matérialiste de l’histoire. Nous traiterons tout cela ci-dessous, nous devons poursuivre pour le moment, mais nous croiserons encore le chemin du marxisme et nous nous arrêterons un peu plus tard pour lui dire ses quatre vérités en face et lui dire essentiellement qu’il est un fléau de notre temps et qu’il diabolise le nouvement socialiste !

C’est l’esprit, l’esprit des penseurs, l’esprit des hommes submergés par l’émotion, de ceux qui souffrent grandement, l’esprit de ceux dont l’auto-conscience et l’amour fusionnent dans une grande connaissance du monde, c’est cet esprit qui a mené les nations à leur grandeur, à l’unité et à la liberté. Des individus a érupté une nécessité intrinsèque de s’unifier en une attitude commune avec leurs frères humains. Puis la société des sociétés fut là, communalement fondée sur l’association volontaire.

Ainsi quelqu’un pourrait demander comment l’Homme a t’il pu atteindre cette intelligence et cette vision d’abandonner son isolation et de se joindre à ses compatriotes d’abord sur une petite échelle, puis en groupes bien plus conséquents ?

La question est stupide en soi et ne peut être posée que par des professeurs actifs dans des temps de déclin, car la société est aussi vieille que l’Homme ; elle est le tout premier fait. Où que les Hommes aient été, ils se joignaient en hordes, en clans, en tribus, en guildes, en nations. Ils migrèrent, vivèrent et travaillèrent ensemble. Ils furent des humains individuels agglutinés ensemble par un esprit commun, qui est une compulsion humaine naturelle et non pas imposée de manière extrinsèque (même ce qui est appelé “instinct” chez les animaux est un esprit commun).

Mais cette compulsion naturelle de la qualité unificatrice et d’esprit commun, jusqu’à maintenant dans l’histoire de l’humanité, a toujours eu besoin de formes externes: des symboles religieux et de cultes, des idées de foi, des rituels de prière ou toutes choses de ce genre.

Ainsi l’esprit l’esprit est toujours connecté dans les nations avec un manque d’esprit et une pensée symbolique profonde ayant une opinion supersticieuse. La chaleur et l’amour émanant de l’esprit unificateur prend ombrage du dogme religieux froid et rigide. La vérité, émanant de telles profondeurs qu’elle ne peut être exprimée que par imagerie, est remplacée par le non-sens de la litéralité.

Ceci est suivi de l’organisation externe. Les organisations de l’église et séculière de la coercition externe gagnent en force et croissent continuellement en empirant: sefvage, féodalisme, les départements variés de l’autorité, l’État.

Ceci mène immanquablement à un déclin de l’esprit qui anime les peuples et de l’immédiateté qui coule des individus et les mène à l’unité. L’esprit se retranche dans les individus.

[…] Les temps où la race humaine a le plus resplendi dans l’histoire subséquente sont ceux où cette tendance de l’esprit à inonder des peuples vers les ravins et les dépressions des individus a juste commencé mais n’a pas encore progressé très loin: où l’esprit commun, la société des sociétés, les liens d’inter-relation entre les multiples associations bondissantes de l’esprit, fleurissent pleinement, mais où des personnes de génie se sont aussi révélées, bien que toujours contrôlée par le grand esprit des peuples, qui ne sont pas banalement en extase devant leurs travaux, mais les acceptent plutôt comme le fruit naturel de la vie communale et s’en réjouissent.

L’âge d’or de la Grèce antique et le Moyen-Age chrétien furent de telles époques.

Ce ne fut pas un idéal, ce fut une réalité.

[…] Nous sommes les peuples de la chute et donc, de ce type de chute dont l’avant-garde ne voit aucun sens qui pointe au-delà de cette vie terrestre… Nous sommes les peuples qui peuvent remonter la pente une fois de plus et ce uniquement par un esprit singulier: l’esprit de justice dans les choses terrestres de la vie communale. Nous sommes les peuples qui pourraient être sauvés et ramenés à la culture seulement par le socialisme.

Chapitre 3

Ainsi notre époque se tient entre deux âges. A quoi cela ressemble t’il ?

Un esprit de cohésion, et oui, oui ! vous avez remarqué que le mot “esprit” revient beaucoup dans ce livre. Ceci se produit sans doute parce que les hommes de notre temps, surtout ceux qui se proclament “socialistes”, disent le mot “esprit” si rarement et agissent en accordance. Ils n’agissent pas spirituellement et donc ils ne font rien de réel ni de pratique. Comment pourrait-il faire ou accomplir quelque chose de pratique, eux qui pensent si peu !

[…] Il n’y a pas d’esprit connectant toute vie avec l’éternité, sanctifiant nos sens, rendant nos fonctions corporelles divines, chaque activité une joie, une cause d’exubérance et d’extase.

Qu’y a t’il ? Dieu, qui a créé le monde, dont le fils a sauvé le monde du pêché… assez de tout çà ! Assez de ces vestiges mal interprétés d’un symbolisme qui eut un sens autrefois, des vestiges, des réminiscences qui sont maintenant prises au sens littéral et pris pour croyances jusqu’à la dernière virgule et la dernière lettre de ce conte miraculeux. Assez de tout cela. Cet esprit est un faux esprit, n’a rien à voir ni avec la vérité ni avec la vie. Si quelque chose est plus que probablement faux, alors ce sont ces idées dans leur totalité.

Et nos érudits, intellectuels et universitaires le savent pertinemment. Si le peuple, une grande partie du peuple, est pris dans l’esprit d’un mensonge ruineux, alors combien de nos intellectuels sont-ils emmêlés dans l’esprit du mensonge, de la déception et de la couardise ?

A l’école, les enfants sont éduqués au moyen de faux enseignements et leurs parents sont obligees de laisser la pensée de leurs enfants être déformée. Un fossé horrible s’est ouvert entre les enfants des pauvres, qui sont maintenus dans la vieille religion de force et les enfants des riches, à qui on donne toute sorte de semie-connaissance et un doute léger. Les enfants des pauvres sont supposés demeurer stupides, dociles, timides, tandis que les enfants des riches deviennent semi-éduqués et frivoles.

Comment fait-on le travail de notre temps ? Pourquoi le travail est-il fait ? qu’est-ce que le travail ?

Seulement quelques rares variétés d’animaux connaissent ce que nous appelons le travail: les abeilles, les fourmis, les termites et les humains.

Le travail est technique ; la technique est un esprit commun et une pensée anticipatrice. Il n’y a pas de travail sans esprit, anticipation et communalité.

Quelle est la nature de la communalité qui régule notre travail ?

Cela ressemble et est en fait ceci:

Quelques personnes possèdent la terre et en conséquence la possibilité d’habirtation, d’industrie, d’agriculture et d’activité ; la terre et conséquemment les matières premières ; la terre et conséquemment le moyen de travail hérité du passé. Ces quelques personnes cherchent le pouvoir économique et personnel sous la forme de la propriété foncière, de la richesse monétaire et de la domination d’autres hommes.

Ils sont la cause de ce que les choses sont produites, comme ils le croient, en accord avec la situation respective du marché et que celui-ci va accepter avec l’aide d’une grosse armée d’agents et de représentants de commerce ou en langage courant, des bonimenteurs, des grossistes, des vendeurs, des commerçants, des publicités de presse, et des posters, des feux d’artifice et des emballages attractifs.

[…] La vaste majorité des humains est déconnectée de la terre et de ses produits, de la terre et des moyens de production, de travail. Ils vivent dans la pauvreté et l’insécurité. Il n’y a aucune joie ni sens à leur vie. Ils travaillent pour des choses qui n’ont aucune connexion avec leur vie propre. Ils travailent d’une façon qui les rend insipides et tristes. Beaucoup, des masses entières d’humains, n’ont souvent pas de toit au dessus de leur tête. Ils ont froid, faim et meurent misérablement.

Parce qu’ils sont mal nourris, sous-alimentés et n’ont pas de logement adéquat, ils attrapent la tuberculose ou autres maladies de promiscuité et meurent avant leur temps. Et ceux dont la santé survit les effets de ces conditions de pauvretee, la pollution de l’air et les maisons infectées de maladies, ils sont souvent détruits par l’épuisement, les poussières toxiques, les substances et vapeurs empoisonnées des usines.

Leurs vies n’ont aucune connexion avec la Nature, ou si peu. Ils ne font pas l’expérience d’eux-mêmes, ils ne savent pas ce qu’est être enfantin.

[…] L’État existe afin de créer l’ordre et la possibilité de continuer à vivre au sein de tout ce non-sens dénué d’esprit, de la confusion, de l’austérité et de la dégénérescence. L’État, avec ses écoles, ses églises, ses tribuanux, ses prisons, bagnes, l’état avec son armée et sa police (NdT: et son monopole de la violence sinon “légitime” du moins… “légitimée”…), l’état avec ses soldats, ses haut-fonctonnaires et ses prostitué(e)s.

Là où il n’y a aucun esprit et aucune compulsion interne, il y a forcément une force externe, une régimentation, un État.

Là où il y a un esprit, il y a société. La forme dénuée d’esprit engendre l’État. L’État est le remplaçant de l’esprit.

Quel sorte d’esprit nous permet-il de rester en vie ?

L’esprit qui élève les individus en une totalité, en un tout cohérent, en un peuple, est appelé aujourd’hui une nation. La nation en tant que forme coercitive naturelle de la communauté biologique est un esprit fondamentalement beau et ineffaçable, impossible à éradiquer. En revanche, la nation amalgamée avec l’État et avec sa violence exacerbée et intolérable est une insulte artificielle et une stupidité malsaine et pourtant, c’est un ersatz, un remplacement pour l’esprit (manquant), un équivalent psychique des esprits intoxiqués aux vapeurs d’alcool qui sont devenus le poison habituel et quotidien des humains d’aujourd’hui.

L’État avec ses frontières et les nations avec leurs conflits sont des substituts pour un esprit non existant du peuple et de la communauté. L’idée de l’État est une imitation artificielle de l’esprit, une illusion, qui accouple des objectifs qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, qui n’ont aucune racines en un tel terreau, comme l’ont les merveilleux intérêts d’un langage et de coutumes communes, les intérêts d’une vie économique (nous avos vu ce qu’est la vie économique aujourd’hui !) avec un certain territoire. L’État, avec sa police, toutes ses frontières et ses institutions régissant la propriété privée, n’existent pour le salut de l’Homme que comme un misérable substitut à l’esprit sociétaire et aux groupes humains ayant un but commun.

[…] L’État ne s’établit jamais au sein de l’individu. Il n’est jamais devenu une qualité individuelle, il n’a jamais été volontaire. Il réside plutôt dans le centralisme du commandement et de la discipline au lieu d’être dans le centre qui régit le monde de l’esprit: c’est à dire la pensée libre, pulsant comme un battement de cœur et indépendante dans le corps vivant d’une personne. Il y a longtemps, il y avait des communautés, des groupes tribaux, des guildes, des confréries, des corporations (NdT: au sens médiéval du terme), des sociétés, elles, furent toutes stratifiées dans une société cohérente. Aujourd’hui, il y a la force, la lettre de la loi et l’État.

Et l’État, qui en plus n’est rien, afin de cacher son néant, se drape mensongèrement du manteau de la natiobalité et connecte mensongèrement cette nationalité, qui est un lien spirituel délicat entre les hommes, avec une communauté occupant un territoire géographique qui n’a rien à voir avec lui et qui n’existe pas, cet état ainsi cherche à être un esprit et un idéal, une transcendance incompréhensible en la manière pour laquelle des millions de gens se massacrent les uns les autres dans un enthousiasme sanglant et morbide. Ceci représente l’extrême, l’épitôme de la non spiritualité qui a été introduit parce que le véritable esprit d’unité a péri et a cessé d’exister. Et pourtant, on nous affirme que les hommes n’avaient pas cette horrible superstition au lieu de la vérité organique de l’unité spirituelle naturelle, ils seraient incapables de vivre, car ils suffoqueraient dans la honte et la dégradation de cette non-vie et de cette désunification ; ils deviendraient poussière comme de la crasse séchée.

Voilà à quoi ressemble notre époque. Elle se situe entre deux âges.

[…]

A suivre…

Sémantique coloniale: Dominer par la métaphore…

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , , , , , , , , , , , on 27 janvier 2016 by Résistance 71

Imposer des métaphores sur les nations originelles

1ère partie

2ème partie

 

Steven Newcomb

 

22 janvier 2016

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2016/01/22/imposing-metaphors-original-nations-part-1

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Beaucoup de ce que nous prenons pour physiquement vrai n’est que métaphoriquement vrai. En voici une simple illustration: Supposez que j’ai une conversation avec quelqu’un et que je montre un arbre et dise: “Tu vois ce gros caillou devant cet arbre là bas ?” Et la personne me répond: “oui et alors ?” L’anecdote n’a rien à voir avec le caillou. C’est une manière d’illustrer un point de vue.

Un arbre n’a pas de devant ni de derrière sans que nous utilisions l’imagerie du devant et du derrière de nos corps physiques pour parler de cet arbre. Dans le contexte de la conversation, nous traitons l’arbre comme s’il avait un devant et un derrière de la même façon que nos corps en ont un. Donc, quelle partie est métaphore et quelle partie est réalité ? Comme le dit le philosophe du droit Steven L. Winter, la métaphore est notre façon “d’avoir une réalité”. Le devant et le derrière ne sont pas des caractéristiques naturels et physiques de l’arbre, indépendantes de la pensée humaine. En d’autres termes, beaucoup de ce que nous expérimentons comme réalité est le résultat de métaphores.

Faisons une application de notre exemple à Christophe Colomb (Cristobal Colón). Après son arrivée sur la première île Taino où il arriva de manière invasive, il utilisa une métaphore chrétienne pour l’appeler: “San Salvador” (Saint Sauveur). Le nom n’est pas devenu une partie physique de l’île. Pour Colomb et ses hommes, le nom religieux est devenu partie intégrante de la façon dont ils ont fait l’expérience de l’île, mentalement et métaphoriquement, en tant que résultat de leur interaction avec elle.

Colomb prit alors un nom religieux catholique et le projeta mentalement sur l’île en tant que partie d’un acte cérémonial (métaphorique) de “baptême” et de “prise de possession”. L’acte cérémonieux fut une utilisation de métaphores et de symboles pour faire “comme si” Colomb et ses hommes avaient physiquement pris possession de Taino Island. Une fois que ce sens de “possession” commença à interagir avec l’environnement en ayant suffisamment de force et de violence, une réalité chrétienne construite commença à “prendre pied”, pour parler figurativement.

En résultat de leur projection mentale et métaphorique, leurs actions soutenant leurs projections, Colomb et ses hommes commencèrent à réaliser que l’île était nouvelle pour eux, mais aussi familière en termes de la religion qui leur était familière et qu’ils y appliquaient. Ceci fit aussi partie d’un processus mental qui les vit commencer à incorporer linguistiquement et métaphoriquement l’île dans le système de language de la chrétienté (l’empire chrétien). Ils ne demandèrent pas l’autorisation de tout ceci bien évidemment au peuple Taino et imposèrent invasivement sur l’île et son peuple un nom étranger dérivé de la foi catholique et de la religion chrétienne. Les chrétiens commencèrent simplement à expérimenter verbalement et mentalement l’île en termes de mots et de métaphores de la chrétienté qu’ils connaissaient déjà. Bientôt, les chrétiens commencèrent à regarder et expérimenter Guanahani comme une île chrétienne baptisée “San Salvador” ou “Saint Sauveur”. Ce type de processus fut répété où que les colonisateurs espagnols envahirent.

Un point important à noter: En plus des objets physiques que Colomb et ses hommes transportaient avec eux sur leurs navires, ils portaient aussi avec eux, les mots et les métaphores qu’ils projetaient mentalement et linguistiquement sur les endroits variés où ils arrivaient et aussi sur les nations et peuples originales qui y vivaient. Les mots et les idées que les chrétiens projetèrent mentalement sur le peuple Taino ne faisaient pas partie du territoire ni de la culture des Taino, pas plus que le devant ou le derrière de notre arbre de tout à l’heure.

Discutons maintenant du contexte de la décision de la Cour Suprême (CS) des Etats-Unis dans l’affaire Johnson & Graham’s Lessee v. M’Intosh de 1823, qui fut la première fois que la CS projeta sur nos nations et nos peuples originels l’idée d’un “titre d’occupation des sols” et de la “diminution” de notre indépendance en tant que nations. Elle fit ces projections de la même manière que l’on puisse métaphoriquement projeter les notions de devant et de derrière sur un arbre. Ces idées d’”occupation des sols” et de “diminution de souveraineté” pour juste utiliser deux exemples parmi bien d’autres, sont des créations inventives de l’esprit humain et non pas des choses se produisant physiquement dans la nature. Mais la CS ne gère jamais sa propention à créer métaphoriquement la réalité sur laquelle elle prend des décisions et rend un jugement.

L’idée “d’occupation indienne des sols” n’est pas plus une caractéristique physique naturelle de nos nations que le devant ou le derrière n’est une caratéristique physique d’un arbre. Des idées telles que “Indiens”, “occupation”, “diminution”, “domination ultime”, “nations civilisées”, “nations non-civilisées”, “sauvages”, “peuple chrétien” et “païens”, qui figurent tous dans le rendu écrit du verdict de la CS dans l’affaire Johnson, sont des exemples de métaphores qui sont utilisées par des hommes blancs siégeant à cette époque à la Cour Suprême des Etats-Unis. Le concept d’une “diminution” de l’indépendance originelle de nos nations, par exemple, est un résultat d’une action métaphorique de l’homme blanc, par laquelle il “conçoit mentalement” l’indépendance de nos nations comme ayant été “diminunée” ou réduite. L’acte de “réduction” n’a été créé que dans la tête des membres de la CS des Etats-Unis, rien d’autre.

La CS utilise des chartes royales variées d’Angleterre comme base de sa projection mentale sur nos nations d’un “titre d’occupation des sols” indien et d’une “diminution” de notre indépendance originelle. Ces chartes autorisaient les “peuples chrétiens” à “découvrir” et à “subjuguer” (dominer) les îles, pays, régions et provinces des “païens et infidèles”. Mais il y avait aussi une autre idée puissante derrière la CS créant mentalement l’idée que l’indépendance de nos nations avait été diminuée par la “découverte chrétienne”. Ce “quelque chose d’autre” fut ce que le juge de la CS John Marshall, rédacteur du rendu de la décision, appelait la “domination ultime”, qu’il traçait à l’idée du droit ultime chrétien “d’ascendance”. Le dictionnaire universel Webster’s de la langue anglaise définit le mot “ascendance” comme étant un “pouvoir de contrôle ou de gouverner: une domination”.

L’idée de fond d’affirmer un droit chrétien de domination est ce qui cadre de manière tacite l’idée du titre indien “d’occupation des sols”. A chaque fois que nous voyons les Etats-Unis attribuer un “titre indien d’occupation” à une nation ou peuple autochtone, l’idée de l’affirmation d’un droit des “peuples chrétiens” à la domination des peuples non-chrétiens et de leurs terres est TOUJOURS en arrière plan.

Un titre indien de “simple occupation” et une “diminution” métaphorique de l’indépendance des nations autochtones (fondée sur l’affirmation que le “peuple chrétien” a “découvert” les terres des non-chrétiens) ne sont pas des caractéristiques physiques de l’existence de quelques nations ou peuples originels que ce soit. Ce sont des caractéristiques métaphoriques d’un monde, ou d’une réalité, de domination que la CS des Etats-Unis et le reste du gouvernement ont méticuleusement inventées et construites par leurs activités mentales. La CS a construit un système de réalité dominante pour le contrôle et la retenue de nos peuples et nations originels sur ce sous-continent.

L’objectif de ce système de réalité américain est l’enrichissement qui a toujours été l’appropriation de richesses pouvant être accumulées par l’empire américain en prenant possession des terres et ressources de nos nations en submergeant nos territoires. Dans la seconde partie de cet essai, nous examinerons comment les Etats-Unis ont utilisé la projection métaphorique du “titre indien d’occupation” contre nos nations et peuples originels par le moyen de l’ Indian Claims Commission que les Etats-Unis lancèrent il y a 70 ans en 1946.

L’opération américano-saoudienne en Syrie… Nom de code « Timber Sycamore »…

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L’axe secret USA Arabie Saoudite

 

Manlio Dinucci

 

26 janvier 2016

 

url de l’article en français:
http://francophone.sahartv.ir/infos/chronique-i21481-l’axe_secret_usa_arabie_saoudite_par_manlio_dinucci

 

Nom de code «Timber Sycamore» : ainsi s’appelle l’opération d’armement et entraînement des «rebelles», en Syrie, «autorisée, secrètement, par le Président Obama, en 2013». C’est ce que documente une enquête, publiée dimanche, par le « New York Times ».

Quand elle a été chargée par le président d’effectuer cette opération couverte, «la Cia savait, déjà, qu’elle avait un partenaire disposé à la financer : l’Arabie saoudite». Avec le Qatar, «elle a fourni des armes et divers milliards de dollars, tandis que la Cia a dirigé l’entraînement des rebelles». La fourniture d’armes aux «rebelles», y compris, des «groupes radicaux, comme Al-Qaïda», avait commencé l’été 2012, quand, à travers un réseau, disposé par la Cia, des agents secrets saoudiens avaient acheté, en Croatie, en Europe orientale, des milliers de fusils d’assaut Ak-47, avec des millions de projectiles, et que des Qataris avaient infiltré, en Syrie, à travers la Turquie, des missiles portables chinois, Fn-6, achetés, sur le marché international. Comme la fourniture d’armes arrivait en roue libre, à la fin de 2012, le Directeur de la Cia, David Petraeus, convoquait les alliés, en Jordanie, en leur imposant un contrôle plus étroit, de la part de l’Agence, sur l’ensemble de l’opération. Quelques mois plus tard, au printemps 2013, Obama autorisait la Cia à entraîner les «rebelles», dans une base, en Jordanie, et dans une autre, au Qatar, et à leur fournir des armes, dont des missiles anti-chars Tow. Toujours, avec les milliards du «plus grand contributeur», l’Arabie saoudite. Pas nouvelle, dans ce genre d’opérations. Dans les années 70 et 80, celle-ci aida la Cia, dans une série d’opérations secrètes. En Afrique, notamment, en Angola, où, avec les financements saoudiens, la Cia soutenait les rebelles contre le gouvernement allié de l’URSS. En Afghanistan, où «pour armer les moujahiddines contre les Soviétiques, les Etats-Unis lancèrent une opération, d’un coût annuel de millions de dollars, que les Saoudiens payèrent, dollar par dollar, par un compte de la Cia, dans une banque suisse». Au Nicaragua, quand l’administration Reagan lança le plan secret, pour aider les contras, les Saoudiens financèrent l’opération de la Cia, avec 32 millions de dollars, par l’intermédiaire d’une banque des Iles Caïman. Par ces opérations et quelques autres, secrètes, jusqu’à celle actuelle, en Syrie, s’est cimentée «la longue relation entre les services secrets des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite». Malgré le «rapprochement diplomatique» de Washington avec l’Iran, non apprécié, à Riyad, «l’alliance persiste, maintenue à flot, sur une mer d’argent saoudien, et sur la reconnaissance de leur intérêt mutuel». Cela explique pourquoi «les Etats-Unis sont réticents à critiquer l’Arabie saoudite, sur la violation des droits humains, le traitement des femmes et le soutien à l’aile extrémiste de l’Islam, le Wahhabisme, qui inspire de nombreux groupes terroristes», et pourquoi «Obama n’a pas condamné l’Arabie saoudite, pour la décapitation de Cheikh Nimr al-Nimr, le dissident religieux chiite, qui avait défié la famille royale». S’y ajoute le fait, dont le « New York Times » ne parle pas, que le secrétaire d’Etat John Kerry, en visite, à Riyad, le 23 janvier, a réaffirmé, que, «au Yémen, où l’insurrection Houthi menace l’Arabie saoudite, les USA sont aux côtés de leurs amis saoudiens». Les amis, qui, depuis presque un an, massacrent les civils, au Yémen, en bombardant même les hôpitaux, aidés par les USA, qui leur fournissent du renseignement, (c’est-à-dire, en indiquant les objectifs à toucher), des armes, (dont des bombes à fragmentation), et un soutien logistique, (dont l’approvisionnement en vol des chasseurs bombardiers saoudiens). Ces mêmes amis que le Premier ministre Renzi a, officiellement, rencontré, en novembre dernier, à Riyad, en leur garantissant le soutien et les bombes de l’Italie, dans la «lutte commune contre le terrorisme».