Archive pour novembre, 2015

Renouveau politique: La société (la vie) contre l’État (la mort)… Choisissez !!…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, crise mondiale, guerres hégémoniques, militantisme alternatif, pédagogie libération, philosophie, politique et social, politique française, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , on 30 novembre 2015 by Résistance 71

Petit condensé de l’histoire de l’État: la tradition romaine contre la tradition populaire ou l’État contre le peuple

 

Extrait de “L’État, son rôle historique” (1906)

 

Pierre Kropotkine

 

A travers toute l’histoire de notre civilisation, deux traditions, deux tendances opposées, se sont trouvées en présence : la tradition romaine et la tradition populaire ; la tradition impériale et la tradition fédéraliste ; la tradition autoritaire et la tradition libertaire.

Et de nouveau, à la veille de la révolution sociale, ces deux traditions se trouvent face à face.

Entre ces deux courants, toujours vivants, toujours en lutte dans l’humanité, — le courant par le peuple et le courant des minorités assoiffées de domination politique et religieuse — notre choix est fait.

Nous reprenons celui qui poussa les hommes, au XIIè siècle, à s’organiser sur les bases de la libre entente, de la libre initiative de l’individu, de la libre fédération des intéressés. Et nous laissons les autres se cramponner à la tradition impériale, romaine et canonique.

L’histoire n’a pas été une tradition ininterrompue. A plusieurs reprises, l’évolution s’est arrêtée dans telle région pour recommencer ailleurs. L’Egypte, l’Asie antérieure, les bords de la Méditerranée, l’Europe centrale ont été tour à tour le théâtre du développement historique. Mais chaque fois cette évolution a commencé, d’abord par la phase de la tribu primitive, pour passer ensuite par la commune de village, puis par la cité libre, et mourir ensuite dans la phase État.

En Egypte, la civilisation débute par la tribu primitive. Elle arrive à la commune de village, plus tard à la période des cités libres ; plus tard encore, à l’État, lequel, après une période florissante, amène — la mort.

L’évolution recommence en Assyrie, en Perse, en Palestine. Elle y traverse de nouveau les mêmes phases : la tribu, la commune de village, la cité libre, l’État tout-puissant — la mort !

Une nouvelle civilisation débute alors en Grèce. Toujours par la tribu. Lentement elle arrive à la commune de village, puis aux cités républicaines. Dans ces cités, la civilisation atteint ses plus hauts sommets. Mais l’Orient lui apporte son haleine empestée, ses traditions de despotisme. Les guerres et les conquêtes créent l’empire d’Alexandre de Macédoine. L’État s’intronise, la pieuvre grandit, elle tue toute civilisation, et alors survient — la mort !

Rome recommence la civilisation à son tour. C’est encore la tribu primitive que nous retrouvons à ses origines ; puis la commune de village ; puis la cité. A cette phase elle arrive à l’apogée de sa civilisation. Mais viennent l’État, l’empire, et alors — la mort !

Sur les ruines de l’empire romain les tribus celtes, germaniques, slaves, scandinaves recommencent à nouveau la civilisation. Lentement la tribu primitive élabore ses institutions pour arriver à la commune de village. Elle s’attarde dans cette phase jusqu’au XIIè siècle. Alors surgit la cité républicaine, et celle-ci amène l’éclosion de l’esprit humain, dont nous parlent les monuments de l’architecture, le développement grandiose des arts, les découvertes qui posent les bases des sciences naturelles… Mais ensuite vient l’État…

— La mort ?

Oui, la mort, — ou bien le renouveau ! Les États mis en pièces, et une nouvelle vie recommençant dans mille et mille centres, sur le principe de l’initiative vivace de l’individu et des groupes, sur la libre entente. Ou bien, toujours l’État écrasant la vie individuelle et locale, s’emparant de tous les domaines de l’activité humaine, amenant ses guerres et les luttes intestines pour la possession du pouvoir, ses révolutions de surface qui ne font que changer de tyrans et, inévitablement, au bout de cette évolution — la mort !

Choisissez !

= = =

Source:

https://fr.wikisource.org/wiki/L’État,_son_rôle_historique

La ripoublique totalitaire… L’implacable logique étatique…

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Et si on nous faisait le coup d’un  “Patriot Act “ à la française… nov 2015

Aubanar

27 Novembre 2015

url de l’article:

http://www.aubanar.lautre.net/et-si-on-nous-faisait-le-coup-dun-patriot-act-a-la-francaise-nov-2015/

Quelques fais tels qu’on nous les a relatés et tels qu’on vous les livre :

A midi, 200 cyclistes et 5 tracteurs venus de Notre dame des Landes, pour monter à Paris, ont appelé la radio (Radio Libertaire) pour demander de l’aide. Ils sont bloqués à Ancenis par les flics sur une route à trois voies et tentent de passer. La police les retient assez fermement pour des contrôles individuels. Ils sont pour la plupart classés sur le fichier S par le ministère de l’intérieur comme les terroristes de Daesch. > C’est le retour au carnet B (Note d’Aubanar: en réalité le carnet B – au début du XXe siècle – dont le but était de repérer les suspects d’espionnage, les éléments antimilitaristes, les Français et les étrangers susceptibles de menacer l’ordre intérieur. La police écoute, surveille et établit une liste des cas douteux. En 1914, 2 500 personnes y figurent…) pour tous ceux et toutes celles qui vont braver l’État.     Dimanche 22 novembre. une copine à la radio

Le 24 novembre, le préfet de Dordogne a ordonné la perquisition d’une ferme du Périgord vert. A la recherche de « personnes, armes ou objets susceptibles d’être liés à des activités à caractère terroriste », les gendarmes ont fait chou blanc. Sur les 1233 perquisitions administratives menées en France, les abus commencent à s’accumuler.

La ferme d’Elodie et Julien, à mi-chemin entre Périgueux et Angoulême, figure dans une plaquette de l’office de tourisme au chapitre « vente directe de fruits et légumes ». Il faut croire qu’on la trouve aussi dans les petits papiers du préfet de Dordogne. Mardi matin à 7h20, depuis sa chambre avec vue sur l’arrière de la maison, un ami hébergé par le couple entend des claquements de portières et aperçoit la lumière de lampes torches. C’est une perquisition administrative. « Quand on est descendus, les gendarmes étaient déjà dans la cuisine », raconte Elodie, 36 ans. Elle ne sait pas si l’ami «  a ouvert ou s’ils sont entrés tout seuls », de toute façon « la porte était ouverte ». Devant elle et son compagnon Julien, 34 ans, s’alignent « une dizaine » de gendarmes de Nontron, Ribérac et Verteillac.

Comme les maraîchers bio demandent des explications, les forces de l’ordre invoquent l’état d’urgence et leur montrent un ordre de perquisition signé par le préfet Christophe Bay (voir ci-dessous). Selon ce papier, faisant référence aux attentats du 13 novembre et à « la gravité de la menace terroriste sur le territoire national », « il existe des raisons sérieuses de penser » que chez eux « peuvent se trouver des personnes, armes ou objets susceptibles d’être liés à des activités à caractère terroriste ». « Ils s’attendaient à quoi, des légumes piégés ? », plaisante Elodie après coup. Installés depuis trois ans et demi en Dordogne, Julien et sa compagne ont une fille de deux ans, vendent des légumes de saison à la Biocoop et le samedi au marché.

« Le G8, les manifestations pour l’environnement, ça ne vous dit rien ? »

Pendant deux heures quarante, les gendarmes fouillent chaque pièce en regardant « dans les placards, les coffres, la bibliothèque, les recoins, les boîtes », détaille Elodie. Ils semblent « très intéressés par les petits carnets, les coupures de presse. Les livres moins. » Et demandent quelle surface fait la ferme, s’il y a des appentis. L’un d’eux prend les choses particulièrement au sérieux. « Il nous dit : “le G8, les sommets européens, les manifestations pour l’environnement, ça ne vous dit rien ?” et mentionne aussi la Cop21. Visiblement, la perquisition a un rapport avec nos activités militantes. »

Cette impression se confirme lorsque les gendarmes évoquent enfin «  un truc tangible », une action à laquelle Elodie et Julien ont participé il y a trois ans contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes : le blocage du péage autoroutier de Mussidan. «  Je ne pense pas avoir fait une seule manif depuis », résume la maraîchère. «  La petite a deux ans. Je ne veux pas jouer la Sainte Nitouche, mais manifestation ou pas, qu’est-ce qui justifie ça ? » Le gendarme zélé explique aux habitants de la ferme « qu’avec l’état d’urgence, tout rassemblement est interdit, et qu’organiser une manifestation est illégal ». Elodie demande : « Si vous trouvez un papier disant que j’organise une manifestation, vous m’arrêtez ? » La réponse est oui. Mais ils ne trouvent rien de tel.

Les ordinateurs de la maison sont raccordés « à un appareil qui ressemblait à un disque dur externe, apparemment pour en copier le contenu », sans même avoir besoin de demander les mots de passe. « Il y a un ordi sous Ubuntu [un logiciel libre, ndlr] , et là ça n’a pas marché. » «  Ils ont aussi branché les téléphones portables à une machine, en expliquant que le logiciel se déclenchait en fonction de mots-clés. » Un gendarme s’autorise une petite impertinence : « Je suis pas sûr que ça marche avec le péage de Mussidan. »

« Ils nous parlent d’extrême gauche et sous-entendent qu’on est islamistes ? »

Lorsqu’ils tombent sur des autocollants de la CNT, les gendarmes demandent de quoi il s’agit. « C’est mon syndicat », répond Elodie, affiliée à la fédération des travailleurs de la terre et de l’environnement. Pas de questions supplémentaires sur ce point. L’ami hébergé est fouillé sans insistance. Le matériel agricole ne semble pas non plus susciter leur curiosité. La conversation prend un tour plus inquiétant quand les gendarmes voient écrit « Bruxelles » dans un carnet et sur la carte d’identité de Julien, qui a travaillé en Belgique où il a encore des amis. Ils veulent savoir si le couple y va souvent. Ce signe de fébrilité agace Elodie : « On parle de quoi là ? Ils nous parlent d’extrême gauche et d’un coup sous-entendent qu’on est islamistes ? On ne sait pas ce qu’ils cherchent. » Pour seule réponse, les habitants récoltent un « voyez ça avec le préfet, nous on exécute les ordres ».

A 10 heures, après avoir fait signer un compte-rendu de perquisition reconnaissant qu’ils n’ont rien trouvé, les gendarmes repartent comme ils sont venus. Les maraîchers pensent quand même « qu’il faut que ça se sache ». Comme beaucoup de militants, ils craignent les conséquences de l’état d’urgence. « C’est vrai que notre préfet a la réputation d’être un peu rigide. Mais là on s’aperçoit que dès que la loi le permet, des individus se sentent libres de faire ce qu’ils veulent sur leur territoire. Visiblement la brèche est ouverte. »

1233 perquisitions, 165 interpellations, 142 gardes à vue, 230 armes saisies

La préfecture, que nous avons contactée, refuse de commenter ce cas particulier. « Nous préparons un communiqué de presse pour la fin de la semaine sur le nombre de perquisitions administratives, mais rien d’autre », nous répond-on. Lundi, un premier bilan départemental avait été rendu public : En Dordogne, 62 perquisitions administratives depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence, dans la nuit du 13 au 14 novembre. Une arme de collection détenue illégalement, a été remise aux gendarmes et détruite. Impressionnant bilan pour la Dordogne.

Sur l’ensemble du territoire, on dénombrait mardi 1233 perquisitions administratives, conduisant à 165 interpellations, dont 142 gardes à vue, et la saisie de 230 armes. Un certain nombre d’abus et de bizarreries sont déjà signalés : citons par exemple une fillette de 6 ans blessée à Nice, un TGV évacué pour un film d’action, un trompettiste retenu sans motif Gare du Nord, un restaurant investi par la police en plein service…

Le ministre de l’Intérieur croit-il désormais ce qu’il lit dans la presse ? Ce mercredi, Bernard Cazeneuve a annoncé qu’il allait envoyer une circulaire à tous les préfets « pour que ces perquisitions se fassent, même si on est dans un état d’urgence, dans le respect du droit ». C’est sûr que si personne ne prévient les préfets que les droits doivent être respectés…

Camille Polloni, Bastamag, 26 novembre 2015

Le ministre de l’Intérieur perd ses nerfs, confond et assimile le mouvement associatif au terrorisme

Après avoir interdit les manifestations citoyennes autour de la COP21, voici que le ministre de l’Intérieur assigne à résidence M. Joël Domenjoud, en charge de la « legal team » de la coalition au motif qu’il ferait partie de l’ultra-gauche parisienne qui veut remettre en cause la tenue de la COP. M. Domenjoud est tenu de pointer trois fois par jour au commissariat.

Si l’on avait besoin d’une confirmation que l’état d’urgence est un danger pour les libertés publiques, cette mesure en attesterait tant elle révèle que la lutte contre le terrorisme n’est ici qu’un prétexte pour interdire toute voix dissonante.

Comme nous l’avions craint, l’état d’urgence s’accompagne de mesures de plus en plus arbitraires.

D’ores et déjà nous demandons la levée immédiate de l’assignation à résidence de M. Joël Domenjoud.

Ligue des droits de l’homme, Paris, le 26 novembre 2015

Jeudi 26 et vendredi 27 novembre, des perquisitions administratives ont visé des militants rennais. Six personnes sont depuis assignés à résidence jusqu’au 12 décembre et d’autres interdit d’Ile-de-France.
Voici le communiqué des assignés à résidence :

Ce jeudi 26 novembre au matin a eu lieu une importante opération de police visant des militants écologistes et d’extrême gauche. Des perquisitions musclées ont eu lieu quasi-simultanément dans plusieurs habitations de Rennes (à notre connaissance, au moins six). À chaque fois une personne se voyait signifier une assignation à résidence.
    Les fonctionnaires de police, en grand nombre et armés de fusils à pompes, sont venus chez nous, où vivent aussi des enfants, nous ont tous menottés et plaqués au sol.
Pour justifier ces interventions, les forces de l’ordre nous ont dit agir dans le cadre des opérations de police en marge des manifestations prévues lors de la COP21. Ils nous ont délivré des assignations à résidence. Interdiction de quitter Rennes, obligation de pointer trois fois par jour au commissariat et de rester chez nous de 20h à 6h , et ce jusqu’au 12 décembre.
    La décision de ces perquisitions a été directement ordonnée par le préfet. Les policiers, qui expliquaient qu’ils avaient désormais des « pouvoirs élargis », assumaient ostensiblement leur toute-puissance en évoquant avec un humour cynique la recherche bien sûr infructueuse 
« d’armes de guerre et d’explosifs ».
Les papiers qui nous ont été délivrés expliquent que « la forte mobilisation des forces de sécurité pour lutter contre la menace terroriste ne saurait être détournée pour répondre aux risques de troubles à l’ordre public liés à de telles manifestations revendicatives ». Ce qui légitime pour eux ces assignations préventives.
Les informations utilisées pour justifier les assignations émanent vraisemblablement des services de renseignement et évoquent pêle-mêle des faits faux, imaginaires ou approximatifs. Trois raisons principales sont invoquées :
La participation à la manifestation anti-aéroport du 22 février 2014, à Nantes à laquelle avaient participé 40 000 personnes et pour laquelle aucune des personnes assignées n’ont été arrêtées ou condamnées.
leur présence au week-end de mobilisation contre les violences policières organisé à Pont-de-Buis un an après la mort de Rémi Fraisse par une grenade de la gendarmerie. Une  mobilisation publique et soutenue par l’Assemblée des blessés qui soutien les victimes de la répression policière.
L’arrestation préventive dans un squat à Milan avant une grande manifestation contre l’exposition universelle à laquelle ont participé les opposants à la ligne TGV Lyon-Turin, des cortèges syndicaux et militants pour le logement.  Certaines personnes sont accusées d’avoir 
été en « possession d’engins incendiaires », ce qui est faux et qui a été contesté devant la justice italienne.

    À aucun moment la préfecture ne se donne la peine de prouver ces informations. Certains d’entre-nous ont été présents lors de ces manifestations, d’autres non et aucun n’a jamais été inculpé pour des faits de violence ou de troubles à l’ordre public.

    Il n’aura pas fallu deux semaines pour que se révèle ce que permet l’état d’urgence.

    Alors que le gouvernement clame que la vie doit continuer normalement (appel à sortir aux terrasses, à participer aux concerts…) et que de grands événements sont maintenus, la contestation politique, elle, se retrouve acculée au silence avec des interdictions de manifester, à Rennes et Paris notamment. Une opération d’intimidation et de neutralisation (perquisitions arbitraires et assignation à résidence) dont on commence seulement à soupçonner l’ampleur…

Après la communauté musulmane dans son ensemble – avec l’intervention hallucinante de la police au restaurant Pepper Grill en région parisienne, par exemple –, voilà les militants des luttes écologiques, en soutien aux immigrés, pour le droit au logement, devenus victimes de la « guerre contre le terrorisme » chère à François Hollande.

Si ce type d’intervention et d’assignation ont eu lieu en France, qu’il s’agisse de militants d’extrême-gauche ou d’autres victimes de l’État d’urgence, n’hésitez pas à nous contacter.

Vous pouvez communiquer avec nous en nous écrivant à l’adresse 
suivante :

a.residence@riseup.net

Escroquerie du Réchauffement Climatique Anthropique: COP21… Message et retour en arrière sur le ClimateGate 2009

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A lire sur Résistance 71: « Le mythe du réchauffement climatique anthropique ».

 

Un message pour le mouvement écologiste

 

James Corbett

 

Originellement délivré le 25 Novembre 2009 durant le ClimateGate

 

url de l’article (et vidéo) original:

http://www.corbettreport.com/a-message-to-the-environmental-movement-hd/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

A la veille de la conférence Cop21 de l’ONU à Paris, ce message, 6 ans plus tard, est toujours d’une vibrante et brûlante actualité et s’il l’est c’est parce que l’humanité ne s’est pas encore débarrassée de l’escroquerie du dogme du réchauffement climatique anthropique, depuis le ClimateGate de 2009, muté en “changement climatique” (l’anthropique étant maintenant sous-entendu…), ni n’est venue à bout du détournement du mouvement écologiste à des fins propagandistes et mercantiles. Rappelons-nous qu’à chacune des ces réunions sur le climat, il y a toujours cette étiquette “d’urgence, de fin du monde”… toujours depuis toutes ces années, on nous dit que “c’est la réunion de la DERNIERE CHANCE” pour la planète. La peur, encore la peur manipulatrice… Cela ne vous rappelle rien dans le contexte actuel ?… Le fonctionnement est toujours identique et suit la bonne vieille recette dialectique hégelienne: Action-Réaction-Solution (déjà toute prête, puisque les phases action et réaction ont été pilotées de l’intérieur…)

~ Résistance 71 ~

 

Je suis James Corbett du corbettreport.com et je viens aujourd’hui vous délivrer un message.

A vous les écologistes, à vous les activistes de l’environnement.

A vous qui avez regardé avec anxiété les façons dont le monde autour de nous a été ravagé dans la poursuite du dollar tout puissant.

Vous qui êtes préoccupés de l’état de la planète que nous allons laissée à nos enfants et à nos petits-enfants et à ces générations encore non –nées.

Ceci n’est pas un message de division, mais un message de coopération.

Ceci est un mesage d’espoir et de pouvoir décisionnaire, mais il nous demande de regarder en face une vérité difficile et inconfortable:

Votre mouvement écologiste a été détourné, usurpé par ces mêmes intérêts commerciaux et financiers que vous pensiez combattre.

Vous vous en doutiez un peu sans doute depuis des années.

Vous avez d’abord observé avec espoir et enthousiasme alors que votre mouvement, votre cause, votre message commençaient à se répandre, qu’ils commençaient à être repris par les médias et qu’on lui donnait de plus en plus d’attention, alors que de plus en plus de conférences étaient organisées et que les idées pour lesquelles vous vous étiez tant battues commencèrent à émerger nationalement, puis internationalement.

Vous avez observé avec un certain malaise grandissant alors que le message était simplifié. D’abord il devint un slogan. Puis il devint une marque. Bientôt il ne fut plus qu’une étiquette attachée aux produits. Les idées pour lesquelles vous vous étiez battues vous revenaient sous forme de produits, pour un bénéfice financier.

Vous avez continué à observer avec un malaise grandissant alors que le message devenait une litanie et non plus un argument, qu’il était porté comme une mode plutôt que de provenir de quelque chiose émanant de la conviction d’une compréhension.

Puis vous n’avez plus été d’accord pour certains d’entre-vous, lorsque les slogans puis la science, furent imbécilisés. Lorsque le gaz carbonique devint le point de focalisation ultime et que ce CO2 fut mené jusqu’à une cause politique. Bientôt, il n’en fut plus que la seule cause.

Vous saviez qu’Al Gore n’était pas un scientifique, que ses preuves étaient factuellement incorrectes, que le mouvement avait été pris en charge par une cause qui n’était pas la votre, une cause qui se fondait sur des croyances que vous ne partagiez pas et proposait des solutions que vous ne vouliez pas. Cela atteignit un point de non retour lorsque vous vîtes que les solutions proposées n’étaient pas du tout des solutions, lorsqu’ils proposèrent de nouveaux impôts et de nouveaux marchés qui ne serviraient à terme qu’à remplir leurs poches.

Vous saviez que quelque chose clochait lorsque vous les vîtes argumenter pour un plan de “plafond et d’échange” (de crédits carbones), “cap and trade” proposé par Ken Lay (NdT: l’escroc criminel du scandale d’Enron aux USA), quand vous vîtes Goldman Sachs se positionner pour chevaucher la nouvelle bulle financière du commerce du carbone (NdT: dont Al Gore et l’escroc patron du GIEC Patchauri avaient investi dans la “bourse du carbone” le fameux CCX ou “Chicago Carbon Exchange”…), lorsque la poussée du mouvement devint une manière de faire du fric, d’en dépenser ou d’en trouver de cet état de panique.

Votre mouvement a été complètement détourné.

Vous avez dû comprendre la première fois que vous avez lu le livre de 1991 du Club de Rome: “The First Global Revolution”, qui disait:

En cherchant un ennemi commun contre lequel nous pourrions nous unifier, nous en sommes venus à l’idée de la pollution, de la menace d’un réchauffement climatique, de pénuries d’eau, de famines et de catastrophes de cet acabi. Dans leur totalité et interactions, ces phénomènes constituent une sorte de menace commune qui doit être confrontée collectivement. Mais en désignant ces dangers comme ennemis, nous tombons dans le piège dont nous avons déjà parlé à nos lecteurs, c’est à dire celui de prendre les symptomes pour les causes. Tous ces dangers sont causés par l’intervention humaine dans les processus naturels et ce n’est que par le changement d’attitude et de comportement que nous pourrons les circonvenir. Le véritable ennemi devient alors l’humanité elle-même.

Et quand vous avez regardé la liste des membres de ce Club de Rome (NdT: fondé par David Rockefeller et Zbigniew Brzezinski…) , que vous avez appris au sujet de l’eugénisme, des liens des Rockefeller avec le Kaiser Wilhelm Institute et la pratique d’un crypto-eugénisme et de la montée de la peur de la surpopulation (malthusianisme) ainsi que de l’appel élitiste après élitiste après élitiste, pour limiter la population mondiale ; vous avez pourtant toujours voulu croire qu’il y avait quelque vérité là-dedans, quelque chose de véritable dans cette obsession à sens unique habitant ce mouvement écologique détourné par le dogme du réchauffement climatique anthropique.

Maintenant en ce mois de novembre 2009, les derniers doutes que vous pouviez avoir sont tombés.

La semaine dernière, quelqu’un de l’intérieur a fuité des documents internes et des courriels du Climate Research Unit (CRU) de l’université d’East Anglia (NdT: le nid des cadors du GIEC) et a mis les mensonges au grand jour, ainsi que la manipulation et la fraude se cachant derrière les études qui ont démontré de manière supposée un réchauffement de 0,6°C de réchauffement ces dernières 130 années, ainsi que le graphique dit de la “crosse de hockey” qui devait montrer un soi-disant réchauffement sans précédent dans notre époque (NdT: graphe qui a été prouvé manipulé puisqu’élimant sciemment la période chaude médiévale) et l’avertissement alarmiste d’un désastre climatique imminent.

Nous savons maintenant que ces scientiffiques avaient écrit des notes de programmation dans le code source de leurs propres modèles climatiques admettant que les résultats avaient été manuellement ajustés.

Nous savons maintenant que les valeurs furent ajustées pour se conformer aux désirs des scientifiques et ne représentaient pas la réalité.

Nous savons maintenant que le processus de révision par les pairs (peer review process) a été perverti jusqu’à exclure ces scientifiques dont les travaux critiquaient les résultats (du CRU).

Nous savons maintenant que ces scientifiques exprimaient des doutes en privé au sujet de la science qu’ils clâmaient publiquement être établie et sans discussion possible. Nous savons maintenant en bref, qu’ils mentaient. On ne sait pas ce qui résultera de tout cela, mais il est évident que les retombées seront substantielles (NdT: ce scandale est passé à la trappe, aucun merdia n’a bien sûr relayé, l’omerta a prévalu.. même si cela a eu un impact dans la communauté scientifique, bien mois sur les opinions publiques. Voir nos archives sur le ClimateGate remontant à 2010: https://resistance71.wordpress.com/?s=climategate )

Néanmoins avec cette crise vient une opportunité, celle de recapturer le mouvement écologiste que les financiers ont volé aux peuples.

Ensemble, nous pouvons demander une enquête complète et indépendante sur tous les chercheurs dont le travail a été impliqué dans l’affaire du CRU. Nous pouvons demander une réévaluation complète de toutes ces études et de leurs conclusions qui ont été mises en question par ces révélations ainsi que la révision de toutes les politiques publiques qui furent fondées sur ces études frauduleuses.

Nous pouvons établir de nouveaux standards de transparence pour les scientifiques dont le travail est financé par les contribuables et dont les résultats affectent les politiques publiques environnementales, de façon à ce que tout le monde ait accès de manière égale à toutes les données utilisées pour calculer ainsi que tous les codes source utilisés par tous les programmes informatiques utilisés pour nodeler ces données.

En d’autres termes, nous pouvons réaffirmer qu’aucune cause ne vaut la peine d’être soutenue si elle implique le mensonge et la falsification pour sa propagation.

De manière encore plus importante, nous pouvont reprendre le contrôle du mouvement écologique.

Nous pouvons commencer à nous concentrer sur des questions sérieuses qui doivent être posées au sujet par exemple de l’ingénierie génétique et la technologie des espèces hybrides, des organismes génétiquement modifiés et de ces nouvelles encore jamais vues protéines, qui sont làchées dans notre biosphère dans le cadfre d’une expérience géante qui menace le génome même de toute vie sur cette planète.

Nous pourrons nous tourner vers les causes environnementales de l’explosion de cancers et de la baisse dramatique de la fertilité et de la fécondité humaines ces 50 dernières années, incluant l’influence des BPA dans nos plastiques et des anti-androgènes dans l’eau potable. Nous pouvons examiner les agences régulatrices qui sont contrôlées par les mêmes corporations qu’elles sont supposées observer et contrôler.

Nous pourrons commencer à nous préoccuper sérieusement de l’uranium appauvri (utilisé sur les champs de batailles) et du largage de déchets toxiques dans nos rivières et à tous ces problèmes que nous savions être une grande partie du mandat aloué au véritable mouvement environnementaliste et écologiste.

Ou nous pouvons, comme certains l’ont fait, nous avilir dans la politique politicienne. Nous pouvons décider que les mensonges sont OK pourvu qu’ils soutiennent “notre côté”. Nous pouvons défendre les actions répréhensibles des chercheurs du CRU et nous rassembler autour du drapeau vert qui a été capturé par l’ennemi depuis bien longtemps.

C’est une décision simple à faire, mais une qui doit-être faite rapidement, avant que l’argument puisse être pirouetté et que l’environnementalisme retourne à son business habituel.

Nous sommes à un carrefour de l’histoire et ne vous y trompez pas, l’histoire sera le juge final de nos actions. Je vous laisserai aujourd’hui avec une simple question: De quel côté de l’histoire voulez-vous vraiment être ?

Pour le Corbett Report, je suis James Corbett émettant depuis le Japon occidental.

Changement de paradigme politique: Veuillez laissez l’État dans les WC où vous l’avez trouvé en entrant ~ 1ère partie ~

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“La véritable libération, le processus d’humanisation, n’est pas un autre dépôt [de connaissance] à faire en l’Homme. La libération est une praxis: l’action et la réflexion d’hommes et de femmes sur leur monde afin de le transformer.”
~ Paolo Freire ~

“Il a existé en Europe un autre modèle de société historique que la société étatique, ce modèle, nous l’avons appelé la “société celtique”, une société contre l’État, mais une société de développement passant même de l’égalité à une certaine inégalité sans qu’il lui soit besoin de l’État. La société celtique a été un ‘challenge’ à la romanité en Occident comme l’a montré Toynbee… Pendant huit siècles, les Celtes furent les maîtres spirituels de l’Occident.”
~ Alain Guillerm ~

« L’objectif [pour une nouvelle société] est le peuple, la société, la communauté, la liberté, la beauté et la joie de vivre. Nous avons besoins de gens pour entonner le chant de bataille, nous avons besoin de tous ceux qui sont emplis de ce désir créatif, nous avons besoin d’hommes et de femmes d’action. L’appel au socialisme [libertaire] est adressé aux personnes d’action qui veulent faire le premier commencement. »
~ Gustav Landauer ~

 

Aujourd’hui comme hier l’État n’est pas la solution à nos problèmes, il en est la cause… Petite analyse au fil des siècles

 

Résistance 71

 

29 Novembre 2015

 

1ère partie

2ème partie

 

Nous avons expliqué encore et toujours sur ce blog non seulement les turpitudes des états “modernes”, mais nous avons également montré que le concept même de “L’État” est une usurpation, une falsification de la nature humaine dans son application politique. Les philosophes et les anthropologues “classiques” ont passé le plus clair de leur temps, pour des raisons essentiellement d’auto-préservation de leur fonction même dans la société, à nous convaincre ou essayer de nous convaincre que l’État est le stade ultime de l’organisation politico-sociale humaine, que toute société “non-étatique” n’est en fait qu’au stade de l’enfance de son développement et que toute société mature passe par l’étatisation de sa société, etc, etc. Rien de plus faux comme prouvé par des anthopologues tels Marshall Sahlins, Robert Jaulin, Pierre Clastres, des historiens comme Alain Guillerm et tout le courant de pensée anarchiste, le père de la biologie sociale anti malthusienne et anti darwiniste-social que fut Pierre Kropotkine en tête.

La formation de l’État représente la première cancérisation de la société humaine. L’État, cette maladie politico-sociale chronique sous sa forme métastatique moderne, est le fléau de l’humanité et une entrave à son développement. Il ne représente qu’un carcan assujetti par une infime minorité pour contrôler le reste d’entre nous tous. Ce grand garde-chiourme du consensus du statu quo oligarchique qu’est Henry Kissinger a dit que “L’histoire est la mémoire des états”, affirmant par là l’autoritarisme intrinsèque et inévitable de toute institution étatique, dictant la conception même du narratif historique.

Aujourd’hui au XXIème siècle, l’État est devenu totalement assujetti aux grands pouvoirs économiques dans ce grand glissement qui s’est opéré dès la révolution française bourgeoise de 1789 et qui a vu le politique pas à pas être acheté, phagocyté par l’économique, de fait par le pouvoir économique de la haute finance et des cartels de l’industrie. Ceci a mené pas à pas la fonction de gestion politique des États obsolètes et corrompus, à ne plus répondre qu’aux appels du pied de ceux qui paient pour la mise en place de la farce pseudo-démocratique sur la scène publique. Aujourd’hui, les peuples subissent et sont opprimés par les décisions politiques d’incompétents boutiquiers qui gèrent les nations pour leurs maîtres payeurs. Les assemblées nationales ne sont plus que des succursales de conseils d’administration des grandes entreprises transnationales et lors des grands meetings du grand cirque Pinder de la politique mondiale, s’assoient à la table des discussions étatiques les Obama/Goldman Sachs avec Hollande/Qatar-Exxon-Mobil avec Poutine/Gazprom et avec Rouhani/NIOC et tous les Cameron, Harper, Trudeau, Key de la “Couronne”/City de Londres.

Nous vivons le paroxysme de la manipulation et du mensonge étatico-capitaliste bien au-delà de toute possible rédemption. Pour traiter cette maladie chronique, il faut le faire comme pour toute autre maladie: en allant à la source, en traitant la cause de la maladie et non pas ses symptômes.

Nous n’inventons rien, bien des philosophes, anthropologues, historiens, sociologues ont expliqué en long en large et en travers la supercherie de l’État et en quoi il ne sert que les intérêts des privilégiés du système créé. L’État n’a pas été créé à cette fin, il est l’émanation physique dans le monde politique et social de la division politique de la société entre dominants et dominés, chose qui fut le point de départ du cancer politique minant la société humaine. Le fait est que pendant des siècles et des siècles, les sociétés humaines traditionnelles de l’Afrique à l’Asie en passant par l’Europe (cf notre citation de Guillerm en exergue de cet article sur la société celtique) et les Amériques et l’Océanie, se sont auto-gouvernées, auto-gérées de manière indivisées au moyen d’une égalité politique et sociale et une représentation de la société par le truchement d’une “chefferie sans pouvoir” selon l’expression de l’anthropologue Pierre Clastres.

Nous allons évoquer ci-après l’escroquerie étatique qui a mené et mène toujours le monde au chaos et à la destruction, fléaux accentués par le nexus de tous les fléaux humains: le colonialisme dans sa version la plus dévastatrice à ce jour, le colonialisme occidental. Nous allons évoquer l’inutilité de l’État et des institutions en citant quelques penseurs et chercheurs ayant étudié en profondeurs cette queston de l’État et la société, tous n’étant pas anarchistes. Il est bien évident que ces citations ne sont en aucun cas exhaustives du nombre de gens ayant étudié la question, ces auteurs ne représentent qu’une portion à notre sens représentative de cette notion de méfiance obligatoire envers l’État et ses institutions ne gouvernant que par la peur et la coercition du tissus légal de la caste privilégiée.

Notre but avec cette compilation est de faire comprendre au plus de monde possible que la “chose étatique” établie et imposée à tous est non seulement parfaitement questionable, mais aussi parfaitement envisageable de disparaître car totalement inutile au bon fonctionnement de la société. L’histoire de l’État n’est qu’une succession de guerres de conquêtes coloniales, de destruction des peuples pour la satisfaction des désirs égoïstes et prétentieux d’une caste de privilégiés racistes colludant entr’eux afin de toujours renforcer plus avant leur main-mise sur le pillage et le contrôle de l’humanité. Ce que nous vivons aujourd’hui dans le monde en déliquescence n’en est qu’une illustration supplémentaire s’il en fallait encore une.

Les auteurs que nous avons choisi nous disent et nous montrent l’infâmie. Ils l’ont dit pour certains il y a bien longtemps et pourtant les peuples ne bougent pas parce qu’on leur cache ces réflexions. Pourquoi n’étudie t’on jamais Proudhon, Bakounine, Kropotkine, Clastres ou Guillerm sur les bancs de nos écoles et de nos universités ? Pourquoi a t’on si peur d’introduire ces idées tôt dans le curriculum scolaire ?… Si l’État était si sûr de sa nécessité, de sa valeur et de sa justice, pourquoi aurait-il peur d’un vulgaire Kropotkine, d’un douteux Clastres ou d’un si pathétique Vaneigem pour lui porter ombrage ? Si ces valeurs sont si faciles à défendre, qu’il soutienne le poids de l’argumentation. Voilà où est le problème: l’oligarchie ne peut en aucun se permettre de perdre le combat des idées et le meilleur moyen de gagner l’argumentation est de ne pas débattre… faute de combattants de valeur, en laissant la voix de la raison au placard.

Ce blog a sorti certaines de ces voix du placard, continuons donc notre cheminement bucolique dans la pensée “subversive” nécessaire mais certainement pas suffisante, à un nouveau paradigme politique. Bonne lecture !

* * *

Etienne de La Boétie (XVIème siècle)

“Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres. Je ne veux pas que vous le poussiez ou l’ébranliez, mais seulement ne le soutenez plus, et vous le verrez, comme un grand colosse à qui on a dérobé sa base, de son poids même fondre en bas et se rompre.”

“Premièrement, cela est, comme je crois, hors de doute que, si nous vivions avec les droits que la nature nous a donnés et avec les enseignements qu’elle nous apprend, nous serions naturellement obéissants aux parents, sujets à la raison, et serfs de personne.”

“Il y a trois sortes de tyrans (¹) : les uns ont le royaume par élection du peuple, les autres par la force des armes, les autres par succession de leur race. Ceux qui les ont acquis par le droit de la guerre, ils s’y portent ainsi qu’on connaît bien qu’ils sont (comme l’on dit) en terre de conquête. Ceux-là qui naissent rois ne sont pas communément guère meilleurs, ainsi étant nés et nourris dans le sein de la tyrannie, tirent avec le lait la nature du tyran, et font état des peuples qui sont sous eux comme de leurs serfs héréditaires.”

Thomas More (XVIème siècle)

“Ainsi je suis totalement convaincu qu’à moins que nous nous départions de la propriété privée, il ne peut en aucun cas y avoir une juste répartition des biens, ni que l’humanité puisse être convenablement gouvernée. Aussi longtenps que demeure la propriété privée, la plus grande et meilleure partie de l’humanité restera opprimée par le lourd et inévitable fardeau des attentions et des angoisses.”

“Il y a une règle disant qu’aucune décision concernant les affaires publiques ne peut être prise à moins qu’elle ait été débattue par le sénat en trois occasions au moins et de manière séparées. On ne peut pas consulter des affaires publiques en dehors des assemblées populaires ni du sénat. Le but de cette règle est d’empêcher qu’un prince et des sbires ne conspirent ensemble pour altérer le gouvernement des affaires et réduire les gens en esclavage.”

Antoine de Saint-Just (XVIIIème siècle)

“J’ai pensé que l’ordre social était dans la nature même des choses et n’empruntait de l’esprit humain que le soin d’en mettre à leur place des éléments divers ; qu’un peuple pouvait être gouverné sans être assujetti, sans être licencieux et sans être opprimé ; que l’Homme naissait pour la paix et la iberté et n’était malheureux et corrompu que par les lois insidieuses de la domination.”

“L’ordre social précède l’ordre politique ; l’origine de celui-ci fut la résistance à la conquête.”

Note: Ici Saint Just affirme que la société est antérieure à l’État et que l’État serait né de la résistance à la conquête d’une société par une autre… Clastres plus tard prouvera que non, mais confirmera bien que la société prime l’État.

“La justice naturelle entre les hommes étant considérée comme le principe de leur société, le gouvernement est plutôt un ressort d’harmonie que d’autorité.”

“Les anciens Francs et Germains n’avaient presque points de magistrats : le peuple était prince et souverain ; mais quand les peuples perdirent le goût des assemblées pour négocier et conquérir, le prince se sépara du souverain et le devint lui-même par usurpation. On ne discerna plus alors l’État des citoyens ; il ne fut plus question que de l’État du maître.”

Jean-Paul Marat (XVIIIème siècle)

“La politique, peuples, ne l’oubliez pas, c’est la science du gouvernement et s’en occuper, c’est exercer un contrôle perpétuel sur les hommes arrivés au pouvoir.”

“Il semble que ce soit le sort inévitable de l’Homme, de ne pouvoir être libre nulle part: partout les princes marchent au despotisme et les peuples à la servitude.”

“C’est à la violence que les États doivent leur origine ; presque toujours quelque heureux brigand en est le fondateur et presque partout les lois ne furent, dans leur principe, que des réglements de police, propres à maintenir à chacun la jouissance de des rapines.”

“Pour rester libre, il faut sans cesse rester en garde contre ceux qui gouvernent. Rien de plus aisé que de perdre celui qui est sans défiance et la trop grande sécurité des peuples est toujours l’avant-coureur de leur servitude.”

“L’opinion est fondée sur l’ignorance et celle-ci favorise extrêmement le despotisme.”

Note: Voici ce qu’écrivait Marat en 1774 soit 15 ans avant la Révolution Française ! Replacez ce qui suit dans le contexte de 2015. Que constatez-vous ?

“Quand ils ne peuvent empêcher qu’on ne parle ou qu’on écrive, ils opposent l’erreur aux lumières. Quelqu’un vient-il à se récrier de leurs attentats ? D’abord ils tâchent de gagner les crieurs et d’éteindre leur zèle par des dons, surtout par des promesses. Si la vertu des mécontents est incorruptible, ils leurs opposent des plumes mercenaires, de vils écrivains, qui toujours prêts à justifier l’oppression, insultent aux amis de la patrie, mettent toute leur adresse à dénigrer les défenseurs de la liberté, qu’ils traitent de perturbateurs du repos public. Si cela ne suffit pas, on a recours aux expédients les plus affreux, le fer, le cachot et si besoin, le poison… Aussi les princes (dirigeants) ont aussi grand soin de gêner la liberté de la presse… Et ils font plus, pour maintenir les peuples dans l’ignorance et ne laisser aucune porte ouverte aux vérités utiles, ils établissent des inspecteurs de la presse, des censeurs de tout genre, vils argus qui veillent sans cesse pour le despotisme contre la liberté.”

“Lorsqu’ils ne peuvent plus recourir aux emprunts, ils ont d’autres ressources, ils établissent des sociétés de banquiers, qui mettent en émission des effets de commerce ; des caisses d’escomptes ou les marchands trouvent des billets au porteur et des espèces pour les effets qu’ils ont en porte-feuille. Lorsque ces papiers sont accrédités, ils se mettent à la tête de ces établissements, ils attirent tout le numéraire par des émissions énormes et ils se l’approprient par de honteuses banqueroutes, d’autres fois ils établissent des papiers-monnaie forcés et par ces funestes inventions, toutes les richesses des particuliers vont toujours se perdre dans les coffres du prince [des dirigeants].”

“C’est ainsi que les peuples sont conduits par degré, de l’aisance ou de l’opulence à la pauvreté, de la pauvreté à la dépendance, de la dépendance à la servitude, jusqu’à ce qu’ils succombent sous le poids de leurs chaînes.”

Note: Comparez ces deux dernières citations de 1774 avec ce qu’ils se passent aujourd’hui, avec ce qu’il se passe dans l’économie mondiale pilotée par la haute-finance ivre de pouvoir qui ruine et corrompt absolument tout sur son passage. Nous sommes passés de l’État félon acoquiné aux banksters, à l’État larbin des cartels banquiers et industriels écrasant les peuples. Entre le moment où Marat écrit ces lignes en 1774, l’humanité est passée par ”l’indépendance” de l’Amérique en 1776, la révolution de 1789, celles de 1830, 1848, la Commune de Paris 1871, la révolution russe de 1917, les grandes crises économiques notamment celles de 1929, de 1973 et de 2007, deux grandes guerres mondiales, des guerres coloniales, une guerre perpétuelle depuis 2001. Où en est-on ? qu’a fait l’État pour le bien-être général ? Où en sont les peuples ?

Henry David Thoreau (XIXème siècle)

“Le meilleur gouvernement est celui qui ne gouverne pas du tout.”

“Le gouvernement où la majorité décide dans tous les cas ne peut se fonder sur la justice.. Le respect des lois vient après celui du droit [naturel].”

“La masse des hommes sert l’État non pas en tant qu’hommes, mais en tant que machines, avec leurs corps.”

“Tous les Hommes admettent le droit à la révolution, c’est à dire le droit de refuser l’allégeance au gouvernement, et celui de lui résister quand sa tyrannie ou son inefficacité sont grandes et insupportables.”

“C’est la constitution même de l’État qui constitue le mal.”

“La prison, ce lieu séparé, plus libre et plus honorable, où l’État situe ceux qui ne sont pas avec lui mais contre lui est la seule demeure d’un État esclave où l’Homme libre puisse résider avec honneur.”

“Une fois que le sujet a refusé son allégeance et que le fonctionnaire a démissionné, la révolution est accomplie.”

“L’État ne s’adresse jamais intentionnellement à la raison de l’Homme, intellectuelle ou morale, il ne s’adresse qu’à son corps, à ses sens. Il n’est pas armé d’un esprit ou d’une honnêteté supérieurs mais simplement d’une force physique supérieure. Je ne suis pas né pour être contraint.”

Pierre-Joseph Proudhon (XIXème siècle)

“La “république une et indivisible” des Jacobins a fait plus que détruire le vieux fédéralisme provincial, évoqué peut-être mal à propos par la Gironde, elle a rendu la liberté impossible en France et la révolution illusoire.”

“Nous [les anarchistes] nions le gouvernement et l’État parce que nous affirmons, ce à quoi les fondateurs de l’État n’ont jamais cru, la personnalité et l’autonomie des masses.”

“Le centre politique est partout, la circonférence nulle part.”

“La fédération résout seule, en théorie et en pratique, le problème de l’accord de la liberté et de l’autorité. Le système fédératif est l’opposé de la hiérarchie ou de la centralisation administrative.”

Michel Bakounine (XIXème siècle)

“En un mot nous repoussons toute législation, toute autorité et toute influence privilégiée, patentée, officielle et légale, même sortie du suffrage universel, convaincus qu’elles ne pourront tourner jamais qu’au profit d’une minorité dominante et exploitante, contre les intérêts de l’immense majorité asservie. Voilà dans quel sens nous sommes vraiment des anarchistes !”

“L’État, c’est la force et il a pour lui avant tout le droit de la force, l’argumentation triomphante du fusil à aiguille, du chassepot.”

“Toute théorie conséquente et sincère de l’État est essentiellement fondée sur le principe de l’autorité, c’est à dire sur cette idée éminemment théologique, métaphysique, politique, que les masses, toujours incapables de se gouverner, devront subir en tout temps le joug bienfaisant d’une sagesses et d’une justice qui, d’une manière ou d’une autre, leur seront imposées d’en haut.”

“Toute l’histoire des états antiques et modernes n’est qu’une série de crimes révoltants…”

“L’État c’est l’autel de la religion politique sur lequel la société naturelle est toujours immolée: une universalité dévorante, vivant de sacrifices humains, comme l’église. L’État, je le répète encore, est le frère cadet de l’Église.”

“Tout État, sous peine de périr et de se voir dévoré par les États voisins, doit tendre à la toute puissance et devenu puissant, il doit les conquérir. Qui dit conquête, dit peuples conquis, asservis, réduits à l’esclavage sous quelque forme et quelque dénomination que ce soit. L’esclavage est donc une conséquence nécessaire de l’existence même de l’État. L’esclavage peut changer de forme et de nom son fond reste le même. Ce fond se laisse exprimer par ces mots: être esclave, c’est être forcé de travailler pour autrui, comme êtte maître, c’est vivre du travail d’autrui. Dans l’antiquité, ils s’appelaient tout bonnement des esclaves, au Moyen-Age ils prirent le nom de serfs et aujourd’hui on les appelle les salariés. La condition de ces derniers est moins rude et plus digne que celle des esclaves, mais ils n’en sont pas moins forcés par la faim aussi bien que par les institutions politiques et sociales, d’entretenir par un travail très dur, le désœuvrement absolu ou relatif d’autrui.”

Friedrich Nietzsche (XIXème siècle)

“L’État, c’est ainsi que s’appelle le plus froid des monstres froids et il ment froidement et le mensonge que voici sort de sa bouche: ‘Moi, l’État, je suis le peuple !’… Là où le peuple existe encore, il ne comprend pas l’État et il le hait comme un mauvais œil et comme un pêché contre les coutumes et les droits… L’État, lui, ment dans tous les idiomes du bien et du mal ; et quoi qu’il dise, il ment et ce qu’il possède il l’a volé. Tout est faux en lui, il mord avec des dents volées, lui qui mord si volontiers. Fausses sont même ses entrailles… ‘Sur Terre il n’est rien de plus grand que moi: je suis le doigt qui crée l’ordre, le doigt de dieu’, voilà ce que hurle ce monstre…”

“Là où cesse l’État, c’est là que commence l’homme, celui qui n’est pas superflu : là commence le chant de ce qui est nécessaire, la mélodie unique et irremplaçable.”

“L’Église ? c’est une espèce d’État et c’en est l’espèce la plus mensongère. Tout comme toi, l’État est un chien hypocrite, tout comme toi il aime à parler par fumée et par hurlements ; car il veut à toute force, l’État, être l’animal le plus important sur la Terre… et on le croit !”

“Les grands fondateurs des états et des empires sont un troupeau de bêtes de proie, une race de maîtres et de conquérants, qui avec toute son organisation militaire et toute sa puissance de contrainte, fonce de ses terribles mâchoires sur une population qui le dépasse formidablement en nombre, mais qui est demeurée à l’état inorganique… telle est l’origine de l’État.”

Pierre Kropotkine (XIXème ~ XXème siècles)

“L’État n’est qu’une des formes revêtues par la Société dans le courant de l’histoire. Comment donc confondre le permanent et l’accidentel ?”

L’homme n’a pas créé la société : la société est antérieure à l’homme.

Aujourd’hui, on sait aussi — l’anthropologie l’a parfaitement démontré — que le point de départ de l’humanité ne fut pas la famille, mais bien le clan, la tribu. La famille paternelle, telle que nous la connaissons, ou telle qu’elle est dépeinte dans les traditions hébraïques, ne fit son apparition que bien plus tard.”

“«Désormais, la commune de village, composée en partie ou entièrement de familles séparées, — tous unis, cependant, par la possession en commun de la terre, — devint, pour des siècles à venir, le trait d’union nécessaire.»

Sur d’immenses territoires de l’Europe orientale, en Asie, en Afrique, elle existe encore.”

“On comprend parfaitement pourquoi les historiens modernes, éduqués dans l’esprit romain, et cherchant à faire remonter toutes les institutions jusqu’à Rome, ont tant de peine à comprendre l’esprit du mouvement communaliste du XIIè siècle. Affirmation virile de l’individu, qui arrive à constituer la société par la libre fédération, des hommes, des villages, des cités, ce mouvement fut une négation absolue de l’esprit unitaire et centralisateur romain, par lequel on cherche à expliquer l’histoire dans notre enseignement universitaire. Il ne se rattache non plus à aucune personnalité historique, ni à aucune institution centrale.

C’est une croissance naturelle, appartenant, comme la tribu et la commune de village, à une certaine phase de l’évolution humaine, et non pas à telle nation ou à telle région.

C’est pourquoi la science universitaire ne la saisit pas.”

“Et qui sont ces barbares ? — C’est l’État : la Triple-Alliance, enfin constituée, du chef militaire, du juge romain et du prêtre — les trois formant une assurance mutuelle pour la domination, les trois unis dans une même puissance qui commandera au nom des intérêts de la société — et écrasera cette société [des communes libres médiévales].”

“L’Européen du XIIè siècle était essentiellement fédéraliste. Homme de libre initiative, de libre entente, d’unions voulues et librement consenties, il voyait en lui-même le point de départ de toute société. Il ne cherchait pas son salut dans l’obéissance ; il ne demandait pas un sauveur de la société. L’idée de discipline chrétienne et romaine lui était inconnue.
Mais, sous l’influence de l’Église chrétienne toujours amoureuse d’autorité, toujours jalouse d’imposer sa domination sur les âmes et surtout le travail des fidèles ; et d’autre part, sous l’influence du droit romain qui déjà, dès le XIIè siècle, fait ravage à la cour des puissants seigneurs, rois et papes, et devient bientôt l’étude favorite dans les universités — sous l’influence de ces deux enseignements, qui s’accordent si bien, quoique ennemis acharnés à l’origine, les esprits se dépravent à mesure que le prêtre et le légiste triomphent.”

“Mais l’État, de par son principe même, ne peut tolérer la fédération libre. Celle-ci représente cette horreur du légiste : «l’État dans l’État.» L’État ne reconnaît pas une union librement consentie, fonctionnant dans son sein : il ne connaît que des sujets.Lui seul, et sa sœur, l’Église, s’accaparent le droit de servir de trait d’union entre les hommes.
Par conséquent l’État doit, forcément, anéantir les cités basées sur l’union directe entre citoyens. Il doit abolir toute union dans la cité, abolir la cité elle-même, abolir toute union directe entre cités. Au principe fédératif, il doit substituer le principe de soumission, de discipline. C’est sa substance. Sans ce principe, il cesse d’être État.”

“Pas plus que le capital individuel, né de la fraude et de la violence et développé sous les auspices de l’autorité, la Loi n’a aucun titre de respect des hommes. Née de la violence et de la superstition, établie dans l’intérêt du prêtre, du conquérant et du riche exploiteur, elle devra ietre abolie en entier le jour où le peuple voudra briser ses chaînes.”

“Non, mille fois non ! L’État, c’est la protection de l’exploitation, de la spéculation, de la propriété privée, produit de la spoliation. Le prolétaire qui n’a que ses bras pour fortune, n’a rien à attendre de l’État, il n’y trouve qu’une organisation faite pour empêcher coûte que coûte son émancipation. La prison et la mitraille pour fermer la bouche de ceux qui ne se laissent pas corrompre. Voilà l’État !…”

“Le Capital et l’État sont deux croissances parallèles qui seraient impossibles l’une dans l’autre et qui, pour cette raison précise, doivent toujours être combattues ensemble, l’une et l’autre à la fois.”

“Dans la vie des sociétés, il est des époques où a révolution devient une impérieuse nécessité, où elle s’impose.”

“D’ailleurs nous n’avons plus à chercher à tâtons la solution. Elle nous a été imposée par l’histoire, en même temps que le problème ; elle a été dite, elle se dit hautement dans bien des pays d’Europe et elle résume le développement économique de notre siècle. C’est l’Expropriation: C’est l’Anarchie !”

“La commune libre, telle est la forme politique qui devra ietre prise par une révolution sociale.”

“Du moment où les monopoles constitues et solidifiés par l’État cessent d’exister, l’État n’a plus de raison d’être.”

 A suivre…

Guerre et ingérence impérialiste occidentale en Syrie: Notre liberté seconde victime après le peuple syrien…

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Les Français croient être protégés, ils ne le sont plus

 

Georges Stanechy

 

28 Novembre 2015

 

url de l’article original:

 

http://stanechy.over-blog.com/2015/11/les-francais-croient-etre-proteges-ils-ne-le-sont-plus.html

 

« Il nous faut apprendre à peser la pieuvre qui s’appelle la « vassalité d’une nation » ; et, pour cela, situer ses tentacules dans le contexte géopolitique de l’asservissement continu de l’Europe depuis 1945. »

Manuel de Diéguez  (1)

Notre Nation, comme tant d’autres, vient de subir une série d’attentats aveugles contre la population civile.

Partageons notre compassion à l’égard des parents et proches de ces victimes. Dans la dignité et le recueillement.

Propagande et Démagogie : du Grotesque à l’Ignoble

Mais aussi dans le refus, tout aussi déterminé, de l’hystérie de la propagande et de la démagogie manipulant l’émotion collective, orchestrée par notre oligarchie et sa domesticité, politicienne, médiatique ; panier de crabes de courtisans et courtisanes.

Sans oublier les polichinelles de tous poils, bonimenteurs, et autres charlatans, chargés de « vendre » la rhétorique de la caste au pouvoir : « experts du monde arabe » qui n’ont jamais « vécu » dans le monde arabe, « islamologues » dont aucun n’est musulman (je cherche en vain des « christianologues« …), « experts en terrorisme » pitoyables porte-voix des officines des services spéciaux.

Se multipliant comme champignons après l’orage. Non pas sous les arbres, dans notre société de la désinformation, mais sur les plateaux, studios,  de radios et TV, ou dans les chroniques de la presse officielle moribonde. Jusqu’à la saturation, la nausée, dans l’enfumage de l’omniscience et de l’omniprésence de ces pantins de la désinformation.

Du « Grotesque » (2) des « experts » autoproclamés en « stratégies militaires » ou en « sécurité intérieure« , dont la multiplication des apparitions audiovisuelles (35 apparitions recensées dans les médias en 5 jours pour deux d’entre eux…) a été qualifiée de « grande vadrouille médiatique », dans une judicieuse et ironique allusion à nos deux célèbres comiques Louis de Funès et Bourvil. (3)

A « l’Ignoble » de ces philosophes ou intellectuels d’ascendance maghrébine ou musulmane, dont le brevet d’ »experts » du monde arabe et musulman, délivré par notre « industrie du lavage de cerveaux », n’a pour seul fondement que leur servile alignement sur la doctrine des pays membres de l’OTAN : féroce colonialisme anti-arabe et hallucinant fanatisme islamophobe. Ce déluge d’obscurantisme réactivé dans le présent contexte par ces « intellectuels » a été heureusement dénoncé, avec courage et pertinence, par beaucoup de nos concitoyens.

Percutant exemple : la réponse de Pierre Tevanian aux assertions de l’un d’entre eux, sur la cynique imposture duquel j’avais déjà attiré l’attention dans un texte du 5 septembre 2010 (4). Cinglante « Lettre ouverte à mon collègue Abdennour Bidar, marchand de fascisme à visage spirituel », datée du 20 novembre dernier. (5) 

Extrait :

 « Vous parlez de cancer mais de quel « scanner » vous servez vous pour mesurer la propagation de la tumeur maligne ?

Quel « logiciel politique » mobilisez-vous pour avoir recours à ce type de sauts rhétoriques, de registre apocalyptique, de métaphores biologistes ?

La réponse, vous la connaissez aussi bien que moi, car nous avons fait les mêmes études et vous l’avez comme moi apprise en histoire et en philosophie politique : c’est le registre de l’extrême droite raciste et fasciste.

Il n’y a pas de « cancer civilisationnel  » chez les musulmans, Monsieur Bidar. Pas plus que n’existait, en 1986, ce « sida mental » que Louis Pauwels, déjà dans « Le Figaro », diagnostiquait dans la jeunesse française.

Et je ne sais pas si vous êtes le ver ou le fruit, Monsieur Bidar, mais je dis que ce que vous faites là, dans ce contexte de crise, de chocs, de peurs exacerbées, est proprement ignoble. »

Dévoiler, démonter, déconstruire la manipulation de ces prétendus « experts » est un devoir citoyen. D’autant plus urgent que la désinformation anxiogène atteint des niveaux extrêmement dangereux. Tant pour l’avenir de notre pays, en diabolisant une partie de sa population. Que pour celui de la planète avec les risques de conflit mondial, généralisé à toutes les nations par le jeu des alliances, qu’il dissimule…

Car s’entendre dire sans broncher, dans le mensonge le plus cynique, « La  France est en guerre » et, de ce fait, « l’Union Sacrée s’impose« , serait souscrire aux pires aveuglements des va-t-en-guerre dans l’anesthésie permanente de notre « esprit critique » et la suppression de nos « Libertés », d’opinion, d’expression, de réunion…

La voie ouverte à toutes les formes de Totalitarisme et d’Etat policier.

Faisons comprendre à cette nomenklatura que pour nous, « citoyens », tout en étant solidaires des familles endeuillées, il est hors de question d’être dupes de leur comédie.

Relookage du Pillage Colonial

« En guerre » ?… Contre qui ?… Contre quoi ?…

Guerre, dans « l’Union Sacrée« …

Contre l’injustice sociale et économique avec son impact dramatique du chômage de masse, de l’extension permanente de la précarité, de la paupérisation ; notre pays étant le plus grand consommateur mondial d’anxiolytiques et d’antidépresseurs ?… Au nom d’une idéologie du « Libéralisme » de droit divin qui, le masque étant levé, n’est qu’un capitalisme sauvage au service d’une minorité de privilégiés « mondialistes », contraignant au servage la majorité de la population…

Guerre, dans la « Solidarité Nationale« …

Contre le récurrent « tsunami sanitaire », aux gigantesques ravages dans l’addiction ; chaque année notre pays enregistrant : 60.000 morts d’alcoolisme + 60.000 morts de tabagisme ; soit une moyenne annuelle de 120.000 morts ?… En dix ans : 1.200.000 morts… Non compris les « dégâts collatéraux » (cancers, démences précoces, maladies cadiovasculaires, violences, accidents de la route, etc.) …

Pour le plus grand profit de groupes et d’actionnaires, « alcooliers » et « cigarettiers » en tête de liste, engrangeant des profits mirobolants dans des paradis fiscaux, sans quasiment payer d’impôts si ce n’est sous forme symbolique d’une poignée d’Euros ?…

Laissant à la charge de notre collectivité le poids financier de ce désastre permanent. Camouflé, par une ingénieuse fourberie culpabilisante pour chaque français, sous la forme du « Trou de la Sécu »… Sans parler des empoisonneurs et trafiquants sur la santé publique de l’agro-industrie… Les « pollueurs », en matière de santé, n’étant jamais les « payeurs ».

Guerre… Contre des « terroristes » infiltrés dans la population qui « en veulent à Nos Valeurs » de paradisiaque démocratie… Jamais arrêtés, lors de leurs crimes, pour ensuite être jugés, dans la clarté d’un procès public permettant de connaître leurs motivations, leurs formations, et surtout leurs commanditaires ?…

Qui se révèlent, comme dans les derniers attentats, être des gamins, petits voyous errant dans la petite délinquance, entre drogue et prostitution (y compris masculine)… Sans aucune éducation de base, ni scolaire, ni politique, ni religieuse… Sans maturité, ni envergure intellectuelle… Incapables  de concevoir, d’organiser, d’exécuter, une opération commando portant sur 6 objectifs éloignés, en une demi-heure. (6)

Même, « la féroce kamikaze » qui se serait faite exploser, puis qui ne s’est pas faite exploser, ne portant aucune ceinture d’explosifs… Et tout à l’avenant d’un feuilleton en chewing-gum, étiré dans tous les sens par les médias haletants, se prenant les pieds dans le tapis de leurs versions à épisodes… Jeune femme, dont on apprend qu’elle était connue dans son quartier pour être une « droguée-déjantée », sous mélange de shit-vodka. Gentille demi-folle, dansant, ivre, dans les rues, avec un chapeau de paille, il y a peu… (7)

Pathétiques couvertures, manipulées, broyées, pour des actes qui les dépassent de loin. Très loin.

Suffisantes, toutefois, pour diaboliser à répétition les musulmans de France et d’ailleurs. Au point que certains fanatiques du colonialisme européen au Moyen-Orient préconisent dans des médias internationaux, avec la fierté de La Bonne Conscience, d’appliquer à l’encontre de la communauté musulmane française (oui : en France !…) les mêmes techniques de « l’hyperviolence » répressive et d’apartheid imposées, infligées quotidiennement, aux Palestiniens… Dans le défi ou, plutôt, le mépris à l’égard de la France jugée, par ces fous furieux, ne pas avoir « les tripes » pour instaurer une telle politique (8) :

“ France simply doesn’t have the stomach for it. ”

Guerre… Contre un « Califat » en Syrie ?… Dont on sait depuis le début de sa sortie de la lampe d’Aladin qu’il est totalement « bidon » ; création des services secrets des pays de l’OTAN qui en assurent l’armement et la logistique, adossée aux ressources financières de l’Arabie saoudite et du Qatar. Dans une opération planifiée depuis des décennies avec pour finalité la prédation et le démembrement de la Syrie (puis, ultérieurement de l’Iran…). (9)

Comment prétendre détruire ce « Califat »,  Daesh-ISIS ou Etat Islamique suivant le packaging de la propagande, multinationale conçue pour assurer la terreur, dont nous avons été, jusqu’à présent, parmi les plus actifs soutiens, politiquement et militairement ?…

Ce qu’a fait ressortir, cartes et photos aériennes ou satellitaires à l’appui, le Président de la Russie lors du sommet du G20 tenu la semaine dernière en Turquie. Mentionnant l’aide constante en faveur de ce « Califat » en provenance de 40 Etats, dont plusieurs membres du G20. (10)

Parmi ces impressionnants clichés aériens : les immenses colonnes de camions-citernes évacuant, via la Turquie, le pétrole pillé à la Syrie. Véritable fourmilière en mouvement, 24h/24h, 7 jours/7. Depuis des mois. Avec la complicité de la « Communauté Internationale »…

En 5 jours, l’aviation russe en a détruit plus de mille. (11) Sans compter, les dépôts et aires de stockage du butin de ces pillards.

Ce qui, évidemment, a fortement déplu aux membres de l’OTAN. Ce colossal trafic représente de gros intérêts, partagés entre les oligarchies civiles et militaires. Pas seulement turques… Au minimum, entre 1,5 et 3 millions de dollars par jour. Nets de tous impôts et taxes. Du pur bénéfice s’agissant d’un « vol en bande organisée », au détriment de la Syrie et de son peuple…

Au-delà de l’impact dévastateur de ces bombardements dans les portefeuilles des oligarques occidentaux, le plus préoccupant est de faire apparaître, malgré l’hermétique omerta imposée par notre appareil de désinformation, le partenariat entre l’OTAN et les milices de mercenaires, sous déguisements « djihadistes », ravageant la Syrie depuis plus de 4 ans.

Ils avaient bien essayé de dissuader la Russie d’intervenir en Syrie, à la demande du gouvernement Syrien. Leurs bombardements ininterrompus et redoutablement efficaces depuis fin septembre 2015, contre les infrastructures des protégés des occidentaux, devenaient difficilement tolérables. La panique s’emparant même de ces bandes d’égorgeurs.

Ils ont, en conséquence, fait exploser en vol, le 31 octobre 2015, au-dessus du Sinaï, un avion civil avec ses 224 vacanciers Russes retournant dans leur pays, après avoir passé des vacances à Sharm El Sheikh.

Le mode opératoire ultrasophistiqué de cet attentat a été reconstitué : rien à voir avec le bobard médiatique de la canette de soda bourrée d’explosif sous un siège de passager… Hors de portée d’une horde de coupeurs de têtes. Seuls des Etats, aux moyens technologiques avancés et maîtrisés, en sont capables. Les Russes, leurs services de renseignement étant excellents, le savent et en ont identifié les commendataires. Ils en ont pris acte. Laissant, en stratèges accomplis, le temps au temps pour élaborer la réponse appropriée…

Dans cette attente, et faire comprendre qu’ils n’étaient nullement impressionnés, les Russes ont déployé leurs bombardiers à long rayon d’action, accompagnés d’une salve de missiles de croisière tirés depuis la Mer Caspienne et la Méditerranée, à partir de bâtiments de surface et de sous-marins. Un déluge s’abattant sur les milices de l’OTAN…

Ce retour de bâton a été ressenti comme une magistrale paire de claques par les « traîneurs de sabre » de l’OTAN. Intervient alors, dans cette partie d’échecs, la provocation suivant un plan soigneusement préparé de l’embuscade du chasseur bombardier russe ; abattu par l’aviation turque, le mardi 24 novembre 2015. Par traîtrise.

Précisons que le SU-24 est un « bombardier tactique » et non pas un chasseur de combat. Ses cibles sont au sol, n’étant ni conçu, ni armé, pour un duel aérien. Il retournait, sans escorte d’avions de chasse, à sa base après avoir terminé sa mission de bombardement d’installations du « Califat », non loin de la frontière turque. Sans sommation, un chasseur turc a tiré un missile air-air, en se positionnant dans l’axe de l’arrière de l’appareil ; parfait « angle mort » pour rester invisible.

Cette grossière provocation n’a pu être exécutée qu’après l’aval de l’OTAN, si ce n’est à son instigation. D’autant que les hiérarques de l’OTAN et de l’UE ont immédiatement  formé bloc derrière la Turquie. Invoquant la « légitime défense de son intégrité territoriale« . Obama ayant donné le ton :

« La Turquie, comme tout pays, a le droit de défendre son terrritoire et son espace aérien. » (Turkey, like every country, has a right to defend its territory and its airspace).

Sans le moindre témoignage de condoléance ou de regret à l’égard d’un des deux pilotes de l’appareil ; sur lequel les mercenaires du « Califat » ont tiré, alors qu’il descendait en parachute, pour l’achever au sol à coups de crosse et de pied. « Crime de Guerre », au regard des Conventions de Genève.

Ce que Lavrov, le ministre des Affaires Extérieures de la Russie, n’a pas manqué de faire remarquer.

Le prétexte du « viol de l’espace aérien » de la Turquie, par cet avion russe, a fait réagir l’état-major des forces armées de la Grèce. Rappelant qu’en 2014, les avions turcs avaient violé l’espace aérien du pays 2.244 fois (contre 613 fois en 2013) ; de janvier à octobre 2015 : 1.233 fois ; de janvier à juillet 2015, la marine de guerre turque a violé 175 fois les eaux territoriales grecques…

Que dire des occidentaux qui, ces 18 derniers mois, ont procédé à plus de 6.000 sorties aériennes (même l’armée de l’air australienne…) sur le territoire souverain de la Syrie sans aucune autorisation de son gouvernement ; pour renforcer la logistique du « Califat », entraver les contre-offensives de l’armée régulière syrienne, et détruire des infrastructures civiles (centrales électriques, stations d’épuration d’eau, etc.) ?…

Que dire du territoire Palestinien de Gaza, considéré, par les occidentaux comme un champ de tirs et de bombardements, en permanence, libre d’accès ?…

Restons lucides.

Cette criminelle agression à l’encontre de l’aviation russe, véritable « acte de guerre »,  présente, au-delà de la traîtrise et du tragique, le mérite de la clarté. Elle confirme ce que nous savons depuis plusieurs mois : nos oligarchies européennes « associées » (pour ne pas dire « vendues ») aux tyrannies moyenâgeuses, corrompues, de l’Arabie Saoudite et du Qatar, tout particulièrement en France, soutiennent le « Califat » et le chaos en Syrie.

Adeptes de la prédation coloniale et va-t-en-guerre sont au pouvoir dans nos « démocraties »…

Le Budget Pharaonique des Va-t-en-guerre

Toutefois, gouverner dans la prédation et le mensonge, exige un verrouillage de l’information par le biais de la censure, de l’abrutissement et de la propagande médiatiques. Opération de plus en plus difficile face aux moyens d’information variés, et en croissance exponentielle, dont disposent les opinions publiques via Internet.

Reste l’arme absolue de nos oligarchies : le « Gouvernement par La Peur ».

Peur, emballée dans de faux débats : mariage de la carpe et du lapin, crèche de Noël dans les mairies, etc. L’essentiel, pour nos oligarques, étant de préserver leurs éléphantesques privilèges. Cette pratique, à présent devenue une norme chez nos politiciens de profession, ne peut avoir d’efficacité qu’en étant entretenue en permanence. D’où une ambiance anxiogène revêtant toutes les formes.

Pour en renforcer l’emprise, les hauts gradés de nos forces armées y concourent avec zèle.

J’ai repris le slogan de l’un d’entre eux pour titre de ce billet : « Les Français croient être protégés, ils ne le sont plus« . De quoi avoir peur, paniquer, le soir à la chandelle, dans les chaumières les plus reculées de nos montagnes !…

Je tiens cette formule d’un général, Vincent Desportes, ancien directeur de l’Ecole de Guerre et professeur à Sciences-Po. Ses couinements répétés dans les médias officiels, un raz de marrée, durant des semaines, se sont amplifiés depuis les derniers attentats. (12)

Infailliblement, sans recoupements, analyses, comparaisons, mises en perspective, des journalistes recueillant religieusement pareils propos. Les resservant, tels quels, à l’opinion publique. Ce qui s’appelle du « formatage de propagande ». Non pas du « traitement de l’information ».

A en croire cette désinformation anxiogène, l’armée française du fait des coupes budgétaires continues, serait « incapable d’assurer les missions qui lui sont confiées » (13)… Rendez-vous compte ! Nous n’avons que 3.500 militaires pour assurer l’ordre dans les pays du Sahel, zone grande comme l’Europe !…

En forçant à peine le trait de ces   » chargés de communication apocalyptique « , on imagine, au rythme de la diminution des budgets de la défense, nos soldats contraints bientôt de partir au combat, suivant la mode Taliban, à mobylette, tongs aux pieds et kalachnikov cabossée, achetée sur le marché d’occasion, sous le bras…

Evidemment, il s’agit d’une pure désinformation. Occultant cyniquement deux évidences :

  1. i)  La réalité incontournable des chiffres 

A plusieurs reprises, j’ai évoqué dans ce blog la désinformation systématique, par notre nomenklatura, sur notre budget de la défense nationale. Qui, loin d’être diminué, se porte à merveille : « en pleine floraison« . (14)

Les comparaisons d’une année sur l’autre et entre pays, ou continents, sont facilement accessibles sur la base de données du remarquable Stockholm Peace Research Institute (SIPRI). Bien sûr, il ne peut avoir connaissance de tous les fonds secrets et budgets occultes que les Etats gèrent en dehors de leurs concitoyens, électeurs ou opinions publiques (certains fondés sur le trafic international de drogue…).

Cet organisme de recherches compile, en conséquence, tous les budgets militaires « officiels » de la planète, en monnaies locales et en dollars pour faciliter les analyses. Tout citoyen ou chercheur peut télécharger gratuitement ces informations. Mais, apparemment, les journalistes n’y parviennent pas, encore moins les généraux-anciens directeurs de l’Ecole de Guerre…

Contrairement aux mensonges diffusés, le budget militaire de la France est colossal. Un des premiers dans le monde, en valeur absolue et par rapport à son PIB. N’ayant subi aucune diminution, loin de là.

Quelques chiffres extraits des dernières compilations « 2014 » du SIPRI (15) :

=>  Exprimé en milliards de dollars US, le budget de la Défense de la France est le premier d’Europe (62,289), devançant celui de la Grande-Bretagne (60,482), supérieur de 30% à celui de l’Allemagne (46,455).

=>  Exprimé en pourcentage du PIB, France et Grande-Bretagne sont à égalité (2,2 %), dépassant celui de la Chine (2,06 %), atteignant presque le double de celui de l’Allemagne (1,2 %).

=>  Il représente 73,74 % du budget de la défense de la Russie dont le territoire aux immenses ressources minières, gazières et pétrolières, couvre 37 fois la superficie de la France.

=>  Par rapport à celui de la Chine, avec ses 1,4 milliards d’habitants « à protéger », il atteint 28,78 % (216,371). Tout en étant supérieur de 24,67 % au budget militaire d’un pays comme l’Inde (49,96).

=>  Notons que les budgets militaires cumulés de la France, Grande-Bretagne et Allemagne (169,226) représentent 2 fois celui de la Russie (84,462) ; pour une population équivalente (146 millions d’habitants), mais avec un territoire à couvrir 30 fois inférieur en superficie.

=>  La France (excepté les cas pathologiques des USA et pétromonarchies) est même en tête du classement mondial des dépenses militaires par habitant, exprimées en dollars US : 964 !… Devant ses principaux partenaires : Grande-Bretagne (952), Russie (593), Allemagne (562), ou Chine (155)…

Le plantureux budget de la Défense de notre pays présente aussi le privilège supplémentaire, à part son extension permanente, celui de ne pas être soumis à l’exigence de produire des « recettes » pour « l’équilibrer ». Obligation imposée, dans nos « démocraties », à tous les budgets censés redistribuer la richesse nationale. Tout particulièrement, ceux destinés à assurer à ses habitants des soins de santé de qualité, le revenu d’une retraite décente, ou la protection solidaire en cas de perte d’emploi…

  1. ii)  La sclérose de l’idéologie coloniale

La lecture de ces chiffres met en lumière, en ces temps de « crise économique », le niveau d’hypocrisie et de cynisme de la désinformation systématique concernant notre budget de la Défense. A cela s’ajoute, le plus accablant, la vision géopolitique et stratégique de notre caste politico-militaire.

L’inévitable copié-collé des diktats du Congrès américain (clichés russophobes justifiant l’annulation de la vente des Mistral, etc.), étant moins préoccupant que la logorrhée colonialiste sur les « forces de projection » nécessaires à nos interventions permanentes au Moyen-Orient et en Afrique.

Symptôme de la sclérose, ou de l’indécrottable, idéologie coloniale de nos oligarchies civiles et militaires. Invoquant notre devoir de « civiliser les barbares » dans des pays lointains. En fait, pour s’emparer de leurs richesses. Cette idéologie, justifiant toutes les aventures et prédations coloniales, a provoqué sur notre territoire national les pires désastres militaires : en 1870, en 1914 et en 1940. Face à un adversaire qui ne perdait ni son argent, ni son énergie ou sa créativité, dans l’assouvissement de sa mégalomanie coloniale.

Rejetant la vision d’un De Gaule d’une France « forte et indépendante », notre caste au pouvoir, tous partis confondus, se satisfait confortablement de la vassalité de notre pays, Ne cessant de la renforcer, au fil des jours. Au service des intérêts exclusifs des Etats-Unis.

Lesquels décident avec qui nous devons commercer, chez qui nous devons investir, comment, combien. Selon le bon plaisir de notre suzerain. Jusqu’à exiger, unilatéralement, des indemnités et des pénalités si nous n’obéissons pas à leurs directives. Sans provoquer d’états d’âme, ni « coups de gueule », chez nos valeureux généraux quant à l’abandon de notre « souveraineté nationale »…

Terrible régression, ou lamentable analphabétisme, au vu de l’évolution actuelle de la planète. La vision du monde de notre oligarchie, tout spécialement celle de l’Afrique, s’est arrêtée à la Conférence de Berlin de 1884-1885 ; où les puissances coloniales de l’époque se répartissaient, dans un marchandage pointilleux, populations et ressources, des territoires dont ils s’emparaient.

Aujourd’hui encore, nous passons notre temps à faire et à défaire gouvernements et dirigeants qui ne répondent pas aux intérêts de notre oligarchie. Voire à les assassiner, comme l’exceptionnel Thomas Sankara. Mais, ne trouvons-nous pas naturel de disposer du droit de décider « qui mérite de vivre sur terre » ?…

Faisant de notre armée non pas une Défense Nationale, garante de la souveraineté de notre Nation, mais une milice au service de groupes financiers, pétroliers ou miniers. Sans oublier ceux spécialisés dans la spoliation, et l’enrichissement aussi facile que pharamineux d’une poignée de gros actionnaires, des privatisations des services publics de ces pays, toujours les mêmes d’un pays africain à l’autre : télécommunications, distributions d’eau et d’énergie, transports maritimes, grande distribution, etc.

Le France n’a rien à faire en Afrique, ou au Moyen-Orient, avec des soldats. Ces pays ne nous sont pas hostiles, ne nous menacent pas, et sont en mesure de résoudre eux-mêmes leurs problèmes. L’éradication du « terrorisme », authentique ou fabriqué, a pour fondement le respect des nations et des peuples, de leurs identités, de leurs ressources, de leurs indépendances, de leurs traditions et croyances.

Tous les pays où nous envoyons nos forces armées sont des pays immensément riches de leurs ressources naturelles, mais immensément pillés. S’ils ne l’étaient pas, leur niveau de vie serait celui de la Norvège. Alors que le partage du développement permettrait de constituer un marché à fort pouvoir d’achat, d’échanges de biens et de services, dans une prospérité commune.

A l’exemple de la Chine qui investit plus de 250 milliards de dollars dans le développement de l’Asie centrale renforçant sa présence commerciale ; depuis les trains à grande vitesse jusqu’à des centrales électriques à énergie solaire ou éolienne. (16) Pourquoi ne pas faire pareil, en Afrique ou au Moyen-Orient ? Pourquoi semer le chaos en nous engluant dans une politique, qui nous est imposée par notre suzerain, à l’opposé de nos valeurs et de nos intérêts ?…

Qu’on envoie, donc, nos généraux en Suisse, pour un stage de longue durée, afin qu’ils apprennent ce qu’est une « défense nationale ». Son budget de la Défense représente 0,8 % du PNB.

Surtout, quand ils ont le culot d’affirmer que « les Français devront consentir à des sacrifices« … Déjà plongés dans la précarité, le chômage, avec une paupérisation croissante sous l’effet d’une TVA confiscatoire sur leurs achats de 20 %…

Lesquels ?… Le général Vincent Desportes en précise, froidement, l’étendue (17) :

« D’abord, dans le domaine des libertés individuelles. On le voit avec l’état d’urgence, qui va être probablement prolongé, il y aura un certain nombre de restrictions en matière de circulation ou de droit de réunion. Il faudra également prendre des mesures qu’on a trop tardé à prendre et qui demandent de la clarté sur le plan politique, qu’il s’agisse du contrôle aux frontières ou de la politique envers les communautés. Sur ces sujets, il convient de sortir du politiquement correct pour entrer dans le stratégiquement nécessaire.

Puis il faudra faire des sacrifices budgétaires. Si ce qui est prioritaire, c’est la sécurité des Français et la protection du territoire, il faut renforcer les moyens accordés à la sécurité et à la défense. L’armée, qui avait déjà été sur-déployée après les attentats de janvier dans le cadre de l’opération Sentinelle, est une fois de plus sollicitée. Or elle est très en dessous de la masse critique nécessaire pour faire tout ce qu’on lui demande. »

En résumé : perpétuer à l’intérieur de nos « démocraties » les injustices sociales et économiques, dans un climat de guerre civile en dressant une partie de la population contre l’autre. Avec la suppression des Libertés Publiques, afin d’empêcher toutes contestations sociales ou politiques. A l’extérieur, dans une politique aveugle de destructions, dévastations, chaos et pillage colonial. Le tout, dans la désinformation et la fanatisation des opinions publiques.

En route pour le Totalitarisme, ou pour la Guerre ?… Les deux, mon général…

Comment ne pas penser à la magistrale analyse d’Henri Guillemin sur les causes de la première guerre mondiale, démontrant la volonté, cachée ou « non-dite », des castes dirigeantes européennes, de jeter leurs populations dans l’enfer de la Guerre ?… Afin d’éviter la remise en cause inéluctable de l’ordre social par la paysannerie et le prolétariat, excédés de leur marginalisation dans le partage de la richesse nationale de leurs pays…

Je vous en livre un extrait (18) :

http://www.youtube.com/watch?v=72PtZve-Yvc

  1. Manuel de Diéguez, Copernic et les Mistral – Les étapes de la satellisation atlantiste de l’Europe, 13 novembre 2015,
http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024/tstmagic/defis_europe/mistral2.htm
  2. Un « expert militaire » allant jusqu’à affirmer, jetant l’huile sur le feu du pseudo Choc de Civilisations, que les Russes faisaient bénir leurs avions par un pope avant d’aller bombarder leurs objectifs en Syrie …
  3.  Denis Souchon, La Grande Vadrouille médiatique de deux « experts » ès attentats, ACRIMED, 23 novembre 2015,
http://www.acrimed.org/La-grande-vadrouille-mediatique-de-deux-experts-es-attentats?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter
  4.  Georges Stanechy, L’infanticide, preuve extrême de la logique de violence du judéo-christianisme ?…, 5 septembre 2010,
http://stanechy.over-blog.com/article-l-infanticide-preuve-extreme-de-la-logiq-56545002.html
  5. Pierre Tevanian,  Le Ver et le Fruit – Lettre ouverte à mon collègue Abdennour Bidar, marchand de fascisme à visage spirituel, 20 novembre 2015, Les Mots Sont Importants.Net,
http://lmsi.net/Le-ver-et-le-fruit
  6. Jacques Tillier, Des tueurs fanatisés, camés, bordéliques et passablement abrutis, 21 novembre 2015,
http://www.bvoltaire.fr/jacquestillier/tueurs-fanatises-cames-bordeliques-passablement-abrutis,220940
  7. Isabelle Rey-Lefebvre & autres, Hasna Aït Boulahcen, entre vodka et niqab, Le Monde, 21 novembre 2015,
http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/21/hasna-ait-boulahcen-entre-vodka-et-niqab_4814800_4809495.html
  8. David P. Goldman, Why France will do nothing about the Paris Massacre, Asia Times, 15 novembre 2015,
http://atimes.com/2015/11/why-france-will-do-nothing-about-the-paris-massacre/
  9. Georges Stanechy, Calife ?… Moi : Archevêque !, 30 septembre 2014,
http://stanechy.over-blog.com/2014/09/calife-moi-archeveque.html
  10. Putin : ISIS financed from 40 countries, including G20 members, RT News, 16 novembre 2015,
https://www.rt.com/news/322305-isis-financed-40-countries/
  11. Russian airstrikes destroy 472 terrorist targets in Syria in 48 hours, 1000 oil tankers in 5 days, RT News, 23 novembre 2015,
https://www.rt.com/news/323065-syria-airstrikes-terrorists-russia/
  12. Exemples de la servile démultiplication médiatique de ce type de désinformation :

=>  Eléonore de Vulpillières, Général Desportes :  » l’armée française n’a pas les moyens des missions qu’on lui confie « , Le Figaro, 13 juillet 2015,
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/07/13/31003-20150713ARTFIG00278-general-desportes-l-armee-francaise-n-a-pas-les-moyens-des-missions-qu-on-lui-confie.php

=>  Jacques Hubert-Rodier & Anne Bauer, Général Desportes :  » Au rythme actuel, l’armée française sera bientôt épuisée « , Les Echos, 26 octobre 2015,
http://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/021431526984-general-desportes-au-rythme-actuel-larmee-francaise-sera-bientot-epuisee-1169319.php

=>  Hervé Brusini,  » Les Français croient être protégés, ils ne le sont plus « , dénonce le Général Vincent Desportes, France TV Info, 11 novembre 2015,

http://www.francetvinfo.fr/monde/terrorisme-djihadistes/les-francais-croient-etre-proteges-ils-ne-le-sont-plus-denonce-le-general-vincent-desportes_1168967.html

=>  Céline Roudin, Général Vincent Desportes :  » Les Français devront consentir à certains sacrifices « , La Croix, 16 novembre 2015,
http://www.la-croix.com/Actualite/France/General-Vincent-Desportes-Les-Francais-devront-consentir-a-certains-sacrifices-2015-11-16-1380783?ref=yfp

  1. Le Figaro, 13 juillet 2015, Op. Cit.
  2. Georges Stanechy :
=> Livre Blanc de la Défense ou Chèque en Blanc ?…, 23 janvier 2008,
http://stanechy.over-blog.com/article-15910705.html=>  Budget de la Défense : Pleine Floraison, 22 avril 2015,
http://stanechy.over-blog.com/2014/04/budget-de-la-defense-pleine-floraison.html
  3. Stockholm Peace Research Institute (SIPRI) : http://www.sipri.org/
  4. Pepe Escobar, Will Chess, Not Battleship, Be the Game of the Future in Eurasia ?, CounterPunch, 27 novembre 2015,
http://www.counterpunch.org/2015/11/27/will-chess-not-battleship-be-the-game-of-the-future-in-eurasia/
  5. La Croix, 16 novembre 2015, Op. Cit.
  6. Extrait d’une série de 13 vidéos sur le contexte et le déclenchement de la première guerre mondiale. A regarder pour ceux qui souhaitent aller au-delà de la « bouillie historique » qui nous est servie quotidiennement, à la louche…
Cette analyse préfigure celle, aussi édifiante que passionnante, de l’historienne Annie Lacroix-Riz dans son exceptionnel travail de recherches sur la deuxième guerre mondiale.

Écologie: L’assassinat anthropique des sols première urgence agricole mondiale, Claude Bourguignon pour un renouveau agricole…

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“Nous [les humains] ne faisons plus d’agriculture céréalière ou d’élevage, nous faisons de la gestion de pathologie végétale et animale.”
~ Claude Bourguignon ~

« Les sols et les océans régulent le climat et non pas l’inverse. »
~ Claude Bourguignon ~

 

Conférence de Claude Bourguignon (Vidéo)

 

Congrès des Herboristes

Toulouse les 25 & 26 Avril 2015

 

Durée de la conférence vidéo: 58 minutes

 

Préambule de Résistance 71:

Nous suivons Claude (et Lydia) Bourguignon depuis plusieurs années dans leurs recherches et conférences. Ils sont tous deux parmi les plus grands spécialistes mondiaux de la microbiologie des sols et du redéveloppement naturel de la biomasse.

Ingénieur agronome, ancien de l’INRA (démissionnaire devant le flot d’inepties enseignées et promulguées), fondateur en 1990 avec son épouse Lydia du Laboratoire d’Analyse Microbiologique des Sols le LAMS, Claude et Lydia ont parcouru le monde et ont analysé au cours des ans quelques 17 000 échantillons de sols de la Terre entière sur les cinq continents. Leur verdict est abrupt et sans appel: les sols de la planète se meurent du fait de l’activité humaine, de l’intense déforestation, des agricultures du “tout chimique” qui brûlent et appauvrissent les sols sans les régénérer, ceci menant à une érosion des sols sans précédent dans l’histoire de l’humanité. A l’origine primordiale de cet état de fait: l’incompréhension des sols, des mécanismes biochimiques naturels impliqués, le manque total d’enseignement de la microbiologie des sols dans les écoles et universités agronomiques (la dernière chaire de microbiologie des sols a fermé ses portes en France il y a plusieurs années déjà et n’a jamais été remplacée), le tout couplé au mythe fondareur du capitalisme galopant: la croissance et la productivité à tout va.

Claude Bourguignon fait partie de ces rares personnes qui peuvent parler de sujets très complexe (scientifiques ou non) et non seulement captiver l’attention de l’auditoire par son narratif et son humour, mais aussi s’assurer que celui-ci comprenne tout ce qui est dit, ce qui n’est pas rien quand on parle de chimie et de chimie organique des sols.

Ses conférences ainsi que celle de Lydia sont passionnantes et tous deux sont un énorme tribut à la science et au savoir-faire français. La science, la passion et la véritable mission écologique: Claude Bourguignon est le “Mr 3 en 1” de l’agronomie. A voir et diffuser sans aucune modération. Sa dernière conférence en lien ci-dessous, nous plaçons la vidéo en section commentaires, avec un petit + …

Vidéo de la conférence de Claude Bourguignon à Toulouse, Avril 2015 (durée: 58 minutes de pur plaisir éducatif !..)

http://www.youtube.com/watch?v=LmF06t-V13U

Résistance au colonialisme occidental: La souveraineté dans le contexte de la loi coloniale sur les Indiens au pays du goulag levant (ex-USA) ~ Peter d’Errico ~

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 28 novembre 2015 by Résistance 71

“En se présumant eux-mêmes inconsciemment d’avoir de droit un pouvoir mental de juger les “païens”, les chrétiens furent capables d’affirmer que les Indiens n’avaient pas le droit de continuer de vivre leur mode de vie libre et indépendant. Sur la base biblique que le peuple élu possède la tâche providentielle de soumettre la Terre et d’exercer une domination sur tout être vivant, les chrétiens se considéraient eux-mêmes comme un peuple élu ayant l’obligation divine de “sauver” les païens et leurs nations en les subjugant, ce qui fut référé par le doux euphémisme de les “civiliser”. Ceci devait être accompli en brisant les nations païennes pour ensuite tourner leurs membres en des individus chrétiens qui deviendraient, par le moyen d’une assimilation graduelle, soit des sujets d’une monarchie chrétienne européenne ou des citoyens d’un état européen chrétien. De ce point de vue, les païens sont destinés par dieu à être sauvés et réduits à la “civilisation” européenne chrétiene.”
~ Steven Newcomb, 2008 ~

“La colonisation est une forme de conquête par laquelle une nation occupe un territoire lointain, y engoufre ses propres gens et contrôle ou élimine les populations locales natives… L’histoire de la colonisation… c’est aussi celle de la guerre et de l’exploitation des races et des nations les unes par les autres.”
~ Contre-amiral Samuel Eliot Morison ~

Rejoignez le mouvement pour la répudiation des bulles papales colonialistes, plus nous mettrons de pression sur la hiérarchie cléricale jusqu’au Vatican et plus ces diktats papaux auront de chance d’être répudiés.

— Résistance 71 ~

 

Souveraineté

Une histoire brève dans le contexte de la “Loi fédérale sur les Indiens” des Etats-Unis

par Peter d’Errico

Legal Studies Department

University of Massachusetts, Amherst USA

 

Source:

http://people.umass.edu/derrico/sovereignty.html

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Cet article a été écrit comme commentaire pour le mot « Sovereignty » dans The Encyclopedia of Minorities in American Politics, part of the American Political Landscape Series (Phoenix, AZ: Oryx Press, 2000, at pp. 691-693). Copyright is held by Jeffrey D. Schultz & Co., Colorado Springs, CO (USA), with all rights reserved. It is published here as part of a course at the University of Massachusetts, Amherst, for educational purposes.

Note de Résistance 71: Notre traduction poursuit les mêmes buts éducatifs.

La souveraineté est classiquement définie comme l’autorité légale suprême. Le concept remonte au XVIème siècle avec le philosophe du droit Jean Bodin et fut élaboré par bien des théoriciens depuis. Une des controverses a été de savoir si cette autorité suprême remonre au peuple ou à un dirigeant de “droit divin”. Une autre a été au sujet de la relation entre l’autorité légale et le pouvoir politico-économique, qui peut influencer voire même dominer le droit. La définition de la souveraineté dans la loi fédérale indienne (USA) est emprunte des deux controverses. Concept ambigu dès le départ, baignant dans le désaccord, la souveraineté est peut-être encore plus cryptique dans la loi fédérale indienne des Etats-Unis.

L’histoire légale de la “souveraineté tribale” commence avec le colonialisme. Depuis leurs premiers contacts avec le “nouveau monde”, les puissances colonisatrices ont affirmé leur souveraineté sur les peuples indigènes en se fondant sur la théorie théologico-légale construite sur le concept de “droit divin”. L’Espagne, le Portugal, la France, l’Angleterre et d’autres régimes coloniaux ont explicitement fondé leurs affirmations de souveraineté sur des doctrines religieuses décrétées par le pape, qui était vu comme ayant le pouvoir d’accorder, de donner les titres de propriété de portions entières de la terre pour les objectifs de la civilisation chrétienne et de l’évangélisation.

Le résultat de ces affirmations de souveraineté coloniale fut que les nations autochtones furent légalement dépouillées de leur statut indépendant. Leur existence ne fut même plus reconnue du tout et leur terres déclarées “légalement” vacantes (terra nullius). Dans d’autres cas, les peuples indigènes furent déclarés n’avoir “qu’un droit d’occupation des sols” mais pas la propriété de ceux-ci. Dans les deux cas, le principe fondamental fut que l’autorité légale suprême se trouvait en dehors des nations autochtones.

En 1823, dans l’affaire Johnson v. McIntosh, 8 Wheat. 543, la Cour Suprême des Etats-Unis adopta au nom de ceux-ci, la version de la souveraineté coloniale du “droit d’occupation”. Ceci demeure aujourd’hui la position de base légale sur laquelle repose la loi fédérale indienne, malgré le fait que le “droit divin” ne soit accepté nulle par ailleurs dans le système légal des Etats-Unis. La décision dans l’affaire Johnson contre M’Intosh peut être vue comme un blanchiment de la théorie de la souveraineté, lavant la théologie et transférant les pouvoirs “divins” à un état séculier.

Le débat sur l’autorité légale contre le pouvoir politico-économique renseigne également sur la définition de la souveraineté dans la loi fédérale indienne des Etats-Unis. Dans les plus anciens traités, statuts et cas juridiques, les nations autochtones étaient vues comme ayant une “souveraineté subordonnée” en relation avec leur “droit d’occupation”. Leur niant une pleine souveraineté en tant que nations indépendantes, elles étaient néanmoins reconnues comme ayant une autorité concernant leur propre relation entre elles, une souveraineté “interne” ou “tribale” (sujette à la souveraineté de l’état fédéral..). Dans l’affaire Worcester v. Georgia, 6 Pet. 515 (1832), par exemple, la Cour suprême déclara que la nation Cherokee possédait “son droit à l’autogestion et l’auto-gouvernement”, bien qu’elle fut “dépendante” des Etats-Unis. Le juge McLean approuva en disant: “A aucun moment la souveraineté du pays n’a été reconnue comme existante dans les Indiens, mais ils ont toujours été admis posséder bon nombre des attributs de la souveraineté.

McLean s’en fut questionner de savoir s’il pouvait y avoir une fin quelconque à cette “relation particulière”: “Si une tribu d’Indiens devait devenir si dégradée ou réduite en nombre qu’elle perdrait le pouvoir de son autogestion et auto-gouvernement, la protection de la loi locale, par nécessité, devra lui être étendue.

La Cour emprunta la suggestion du juge mcLean en 1886 dans l’affaire United States v. Kagama, 118 U.S. 375, lorsqu’elle réduisit la souveraineté autochtone à une quasi nullité en déclarant: “… les Indiens sont dans les limtites géorgraphiques des Etats-Unis. Le sol et les personnes dans cette limite sont sous le contrôle politique du gouvernement fédéral des Etats-Unis ou des états de l’Union. Ils n’existent qu’au sein du large domaine souverain de ces deux entités.” La Cour ne fonda son assertion d’un large pouvoir fédéral s’exerçant sur les Indiens sur aucune clause de la constitution des Etats-Unis, mais sur “le droit de souveraineté exclusif qui doit exister dans le gouvernement national”. La CS poursuivit en déclarant: “Le pouvoir du gouvernement général sur les vestiges d’une race autrefois puissante, mais faible et peu nombreuse, est nécessaire pour leur protection ainsi que pour la sécurité de ceux parmi lesquels ils évoluent.” En un demi-siècle, la suggestion du juge McLean disant que des facteurs politiques et économiques pourraient outrepasser la souveraineté légale se manifesta à la Cour Suprême par son assertion générale d’un pouvoir fédéral total sur les Indiens.

Mais l’affaire Kagama ne fut pas la fin de la “souveraineté tribale”. Le concept revint de nouveau sur le tapis dans l’administration du “New Deal” du gouvernement fédéral. Felix Cohen, dont les efforts en tant qu’avocat de haut niveau au ministère de l’intérieur en firent un architecte majeur de la nouvelle donne pour les Indiens, fit revivre la “souveraineté tribale” en tant que principae organisateur de la loi sur la réorganisation indienne de 1934, 48 Stat.984. Il écrivit ceci dans son petit manuel de la loi fédérale indienne: “Ces pouvoirs qui sont légalement investis dans une tribu indienne ne sont pas, en général, des pouvoirs délégués donnés par des actes exprès du Congrès des Etats-Unis, mais sont plutôt des pouvoirs inhérents d’une souveraineté limitée qui n’a jamais été supprimée.” Cohen n’a en aucun cas suggéré que le Congrès ne pouvait pas mettre un terme à toute la souveraineté indienne ; il ne fit juste qu’argumenter que jusqu’à ce qu’elle soit annihiler par l’autorité fédérale, elle demeurait partie intégrante de la loi fédérale indienne.

La loi sur la réorganisation indienne de 1934 fournissait la formation de “gouvernements tribaux” sous l’autorité fédérale comme véhicule du “l’autogestion” indienne (NdT: le Canada fit appliquer un système similaire au travers son Indian Act révisé de 1924 où il fut introduit les “conseils de bandes” élus, et dépendant du gouvernement colonial fédéral… Ces conseils de bandes existent toujours aujourd’hui et sont regroupés sous l’autorité nationale de l’Association des Premières Nations). La loi fournissait un modèle de gouvernement basé sur des structures “démocratiques” et corporatrices coloniales le plus souvent en porte-à-faux total avec les formes originelles d’organisation parmi les nations originelles. Le fait que la nouvelle donne de cette loi abandonnait l’indécence de l’autorité fédérale si typique de la période de la distribution foncière qui précéda, rendît le concept attractif pour les peuples autochtones, mais les contradictions impliquées dans un concept de “souveraineté dépendante” continueront de produire conflit et confusion en ce qui concerne la loi fédérale indienne.

La situation post-1934 demeura désordonnée de manière complexe. On pourrait dire de la souveraineté indienne: “maintenant vous la voyez… hop, maintenant vous ne la voyez plus…” En 1973, dans l’affaire McClanahan v. Arizona, 411 U.S. 164, La Cour Suprême des USA invalida un impôt sur le revenu d’état sur les Indiens vivant dans les réserves. La Cour se fia au concept de “souveraineté tribale”, et suggéra pourtant que cette souveraineté pouvait ne pas être inhérente, mais pouvait être dérivée du pouvoir fédéral. La Cour se référa alors à “des notions platoniques de souveraineté indienne” et se référa à la souveraineté indienne comme étant une “toile de fond” d’analyse des traités et des statuts fédéraux.

Après McClanahan, la cour balança d’un côté et de l’autre de manière répétée. Comme l’a écrit Vine Deloria Jr dans son livre Of Utmost Good Faith, dans la loi fédérale indienne, la cour suprême des Etats-Unis “déambule en pirouettant des inconsistances majeures comme un nouveau soleil explosant des comètes alors qu’il mature après sa création”. Rien qu’en 1978, la CS alla de pratiquement complètement subordonner la souveraineté autochtone à la loi fédérale dans son verdict de l’affaire Oliphant v. Suquamish, 435 U.S. 191, jusqu’à son affirmation dans une troisième forme de souveraineté aux Etats-Unis dans son verdict de l’affaire United States v. Wheeler, 435 U.S. 313. Cette dernière décision fut en complète contradiction avec l’analyse faite dans l’affaire Kagama. En 1997, dans l’affaire Idaho v. Coeur d’Alene Tribe, No. 94-1474, La CS s’en tint à dire que “les tribus indiennes… devraient se voir accorder le même statut que les souverains étrangers, contre lesquels les États possèdent l’immunité du 11ème amendement de la constitution.” Ceci survint en incroyable contraste de la décision fondatrice de la loi fédérale indienne issue de l’affaire Cherokee Nation v. Georgia, 5 Pet. 1 (1831) disant que les Cherokee n’étaient pas souverains en tant que “nation souveraine”.

Le concept de souveraineté, quelque tordu et contradictoire qu’il soit, demeure une partie importante de la loi fédérale indienne. Les conseils de tribus (NdT: conseils de bandes au Canada) établis sous la loi de réorganisation indienne de 1934 (NdT: de la révision de la loi indienne, Indian Act, au Canada en 1924), sont vus comme les véhicules de la “souveraineté tribale” ; ils agissent comme gouvernement et pas seulement comme corporations, bien qu’ils soient le plus souvent limités par l’autorité et le financement fédéraux. Les droits de pêche et de chasse indiens ont été protégés contre toute règlementation locale, d’état et fédérale, bien qu’une autorité ultime ait été réservée en dehors de la jurisdiction de la souveraineté tribale. Les nations indiennes sont vues comme immunes contre des décisions contre leur consentement, sous la doctrine de “l’immunité souveraine”, pourtant leur pouvoir sur les non-membres d’une nation particulière est le plus souvent sévèrement limité.

Bref, l’idée que les nations indigènes ont a leur racine quelque aspect de leur statut original, pré-colonial en tant que nations indépendantes, opère, parfois directement et parfois par implication, au travers de la loi fédérale indienne aujourd’hui. Cette idée est accompagnée de l’héritage colonial de l’autorité supérieure clâmée sur les nations autochtones par le gouvernement fédéral. Ces deux idées ont fait partie de la loi fédérale indienne depuis son commencement et sont la raison pour laquelle le juge de la cour suprême John Marshall pourrait dire, en formulant les fondations de cette loi dans l’affaire de la nation Cherokee: “La condition des Indiens en relation aux Etats-Unis n’est peut-être en rien celle de deux autres peuples en existence.

En évaluant les résultats de la “souveraineté tribale” à la fin du XXème siècle, Vine Deloria Jr et Clifford Lytle écrivirent ceci: “Les institutions locales qui ont servi les Indiens étaient dans une position bien plus forte bien qu’elles ressemblent maintenant aux unités locales de gouvernement qui servirent les autres Américains et possédaient peu qui fut distinctement indien. Les Indiens eux-mêmes se sont assimilés à un degré signifiant…” Ceci constitue peut-être l’ironie ultime, celle qui prouverait que la “souveraineté tribale” est le véhicule pour incorporer les nations indigènes au sein de la civilisation des colonisateurs. Il est peut-être aussi vrai que la persistance de la “souveraineté tribale” a maintenu en vie l’idée de souveraineté locale “du peuple” comme la source ultime d’autorité légale.

L’idée de souveraineté indigène a fait surface internationalement et avec force dans la Déclaration des Droits des Peuples Indigènes de l’ONU, Draft United Nations Declaration on the Rights of Indigenous Peoples, E/CN.4/Sub. 2/1994/56, dont le brouillon fut émis en 1994 comme rapport de la Commission pour les Droits de l’Homme de l’ONU. Ce document qui va sans doute devenir la base pour un protocle de conventions internationales, a remué le vieux débat.. Les Etats-Unis ont pris position pour dire que le mot “peuples” étaient inappropriés dans une déclaration de “droits”, parce que cela impliquait des droits de groupes, ce qui menacerait la souveraineté des États. Les USA et d’autres nations ont argumenté que les droits ne s’appliquent qu’aux individus et qu’aucun groupe ne peut être reconne comme ayant une existence légale indépendante d’un état. Les nations indigènes d’un autre côté ont affirmé et confirmé que cette déclaration en herbe de l’ONU allait servir justement à cela: le droit des groupes et que ceci était absolument essentiel pour la survie des peuples originels du monde. Les luttes pour la souveraineté indigène continuent au XXIème siècle, et ce à une échelle encore jamais atteinte.

BIBLIOGRAPHIE

  • Cohen, Felix S. Handbook of Federal Indian Law. Washington, D.C.: Government Printing Office, 1942.
  • Deloria, Vine, Jr. Of Utmost Good Faith. New York: Bantam, 1971.
  • Deloria, Vine, Jr., and Lytle, Clifford. American Indians, American Justice. Austin: University of Texas, 1983.
  • Fried, Morton H. The Notion of Tribe. Menlo Park: Cummings Pub. Co., 1975.
  • Jennings, Francis. The Invasion of America. New York: W.W. Norton & Co., 1976.
  • Newcomb, Steven T. « The Evidence of Christian Nationalism in Federal Indian Law: The Doctrine of Discovery, Johnson v. McIntosh, and Plenary Power. » N.Y.U. Rev. of Law & Social Change. XX no. 2 (1993): 303-341.
  • Salmond, Sir John. Jurisprudence. 8th edition, by C.A.W. Manning. London: Sweet & Maxwell, 1930.
  • Savage, Mark. « Native Americans and the Constitution: The Original Understanding. » American Indian Law Rev. 16 (1991): 57-118)
  • Scott, Craig. « Indigenous Self-Determination and Decolonization of the International Imagination: A Plea. » Human Rights Quarterly. 18 (November 1996): 814-20.
  • Williams, Robert A., Jr. The American Indian in Western Legal Thought. New York: Oxford University Press, 1990.

Résistance politique: Un exemple de programme coopératif anarchiste… L’Union Anarchiste Italienne ~ 2ème partie ~

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Le programme anarchiste de l’Union Anarchiste Italienne

 

Errico Malatesta, 1920

 

Source:

http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Programme_anarchiste

 

1ère partie

2ème partie

 

  1. La lutte économique

L’oppression qui aujourd’hui pèse le plus directement sur les travailleurs, et qui est la cause principale de toutes les sujétions morales et matérielles qu’ils subissent, c’est l’oppression économique. Autrement dit, c’est l’exploitation que les patrons et les commerçants exercent sur le travail, grâce à l’accaparement de tous les grands moyens de productions et d’échange.

Pour supprimer radicalement et sans retour possible cette exploitation, il faut que le peuple, dans son ensemble, soit convaincu qu’il possède l’usage des moyens de production, et qu’il applique ce droit primordial en expropriant ceux qui monopolisent le sol et la richesse sociale, pour la mettre à la disposition de tous.

Mais, est-il possible de passer directement, sans degrés intermédiaires, de l’enfer où vit aujourd’hui le prolétariat au paradis de la propriété commune ? La preuve que le peuple n’en est pas encore capable, est qu’il ne le fait pas. Que faire pour arriver à l’expropriation ?

Notre but est de préparer le peuple, moralement et matériellement, à cette expropriation nécessaire ; d’en tenter et d’en renouveler la tentative, autant de fois qu’une secousse révolutionnaire nous en donne l’occasion, jusqu’au triomphe définitif. Mais de quelle manière pouvons-nous préparer le peuple ? De quelle manière pouvons-nous réaliser les conditions qui rendront possible, non seulement le fait matériel de l’expropriation, mais l’utilisation à l’avantage de tous de la richesse commune ?

Nous avons dit plus haut que la seule propagande, orale ou écrite, est impuissante à conquérir à nos idées toute la grande masse populaire. Il faut une éducation pratique, qui soit tour à tour la cause et le résultat de la transformation graduelle du milieu. Il faut faire se développer peu à peu chez les travailleurs le sens de la rébellion contre les sujétions et les souffrances inutiles, dont ils sont victimes et le désir d’améliorer leurs conditions. Unis et solidaires, ils luttent pour obtenir ce qu’ils désirent.

Et nous comme anarchistes et comme travailleurs, nous devons les inciter et les encourager à la lutte, et lutter avec eux.

Mais ces améliorations sont-elles possibles en système capitaliste ? Sont-elles utiles du point de vue de la future émancipation intégrale par la révolution ?

Quels que soient les résultats pratiques de la lutte pour les améliorations immédiates, leur utilité principale est dans la lutte elle-même. C’est par elle que les travailleurs apprennent à défendre leurs intérêts de classe, comprennent que les patrons et les gouvernants ont des intérêts opposés aux leurs, et qu’ils ne peuvent améliorer leurs conditions, encore moins s’émanciper, autrement qu’en s’unissant entre eux et en devenant plus forts que les patrons. S’ils réussissent à obtenir ce qu’ils veulent, ils vivront mieux. Ils gagneront davantage, ils travailleront moins, ils auront plus de temps et de force pour réfléchir aux choses qui les intéressent ; et ils sentiront soudain des désirs et des besoins plus grands. S’ils ne réussissent pas, ils seront conduits à étudier les causes de leur échec et à reconnaître la nécessité d’une plus grande union, d’une plus grande énergie ; et ils comprendront enfin que pour vaincre sûrement et définitivement, il faut détruire le capitalisme. La cause de la révolution, la cause de l’élévation morale des travailleurs et de leur émancipation ne peuvent que gagner du fait que les ouvriers s’unissent et luttent pour leurs intérêts.

Mais encore une fois, est-il possible que les travailleurs réussissent dans l’état actuel des choses, à améliorer réellement leurs conditions ?

Cela dépend du concours d’une infinité de circonstances. Quoi qu’en disent quelques-uns, il n’existe aucune loi naturelle (loi des salaires) qui détermine la part qui va au travailleur sur le produit de son travail. Ou, si l’on veut formuler une loi, elle ne pourrait être que la suivante : le salaire ne peut descendre normalement au-dessous de ce qui est nécessaire à la conservation de la vie, et ne peut normalement s’élever au point de ne plus laisser aucun profit au patron. Il est clair que, dans le premier cas, les ouvriers mourraient, et ainsi ne recevraient plus de salaire ; et que, dans le second cas, les patrons cesseraient de faire travailler et par conséquent ne paieraient plus rien. Mais entre ces deux extrêmes impossibles, il y a une infinité de degrés, qui vont des conditions presque animales de beaucoup de travailleurs agricoles, jusqu’à celle presque décentes des ouvriers, dans de bons métiers, dans les grandes villes.

Le salaire, la longueur de la journée et toutes les autres conditions de travail sont le résultat des luttes entre patrons et ouvriers. Les premiers cherchent à donner aux travailleurs le moins possible et à les faire travailler jusqu’à épuisement complet ; les autres s’efforcent – ou devraient s’efforcer – de travailler le moins possible et à gagner le plus possible. Là où les travailleurs se contentent de tout et, même mécontents, ne savent pas opposer de résistance valable aux patrons, ils sont bientôt réduit à des conditions de vie presque animale. Là, au contraire, où ils ont une haute idée de ce que devraient être les conditions d’existence des êtres humains ; là où ils savent s’unir et, par le refus du travail et la menace latente ou explicite de la révolte, imposer que les patrons les respectent, là ils sont traités d’une manière relativement supportable. Ainsi, on peut dire que, dans une certaine mesure, le salaire est ce que l’ouvrier exige, non en tant qu’individus, mais en tant que classe.

En luttant, donc, en résistant aux patrons, les salariés peuvent s’opposer, jusqu’à un certain point, à l’aggravation de leur situation ; et même, obtenir des améliorations réelles. L’histoire du mouvement ouvrier a déjà démontré cette vérité.

Il ne faut cependant pas exagérer la portée de ces luttes entre exploités et exploiteurs sur le terrain exclusivement économique. Les classes dirigeantes peuvent céder, et cèdent souvent, aux exigences ouvrières énergiquement exprimées, tant qu’elles ne sont pas trop grandes. Mais quand les salariés commencent – et il est urgent qu’ils le fassent – à réclamer des augmentations telles qu’elles absorberaient tout le profit patronal et constitueraient ainsi une expropriation indirecte, il est certain que les patrons feraient appel au gouvernement et chercheraient à ramener par la violence les ouvriers aux conditions de tous les esclaves salariés.

Et avant, bien avant que les ouvriers puissent prétendre à recevoir en compensation de leur travail, l’équivalent de tout ce qu’ils ont produit, la lutte économique devient impuissante à assurer un sort meilleur.

Les ouvriers produisent tout et sans leur travail, on ne peut vivre. Il semble donc qu’en refusant de travailler, les travailleurs pourraient imposer toutes leurs volontés. Mais l’union de tous les travailleurs, même d’un seul métier, même d’un seul pays, est difficilement réalisable : à l’union des ouvriers s’oppose l’union des patrons. Les premiers vivent au jour le jour, et, s’ils font grève, ils manquent bientôt de pain. Les autres disposent par l’argent de tout ce qui a été produit ; ils peuvent attendre que la faim réduise les salariés à leur merci. L’invention ou l’introduction de nouvelles machines rend inutile le travail d’un grand nombre de travailleurs, accroissant l’armée des chômeurs, que la faim oblige à se vendre à n’importe quel prix. L’immigration apporte soudain, dans les pays où les conditions sont plus favorables, des foules de travailleurs affamés qui, bon gré mal gré, donnent au patronat le moyen de baisser les salaires. Et tous ces faits, dérivant nécessairement du système capitaliste, réussissent à contrebalancer le progrès de la conscience et de la solidarité ouvrière. Souvent même, ils ont un effet plus rapide que ce progrès qu’ils arrêtent et détruisent. Ainsi il reste toujours ce fait primordial que la production dans le système capitaliste est organisée par chaque employeur pour son profit personnel, et non pour satisfaire les besoins des travailleurs.

Le désordre, le gaspillage des forces humaines, la pénurie organisée, les travaux nocifs et malsains, le chômage, l’abandon des terres, la sous utilisation des machines, etc., sont autant de maux qu’on ne peut éviter qu’en enlevant aux capitalistes les moyens de production, et par conséquent la direction de la production.

Les ouvriers qui s’efforcent de s’émanciper ou ceux qui ne cherchent qu’à améliorer vraiment leurs conditions, doivent rapidement se défendre contre le gouvernement, l’attaquer, car il légitime et soutient par la force brutale le droit de propriété, il est un barrage au progrès, barrage qu’il faut faire sauter, si on ne veut pas rester indéfiniment dans les conditions présentes ou d’autres, pires.

De la lutte économique, il faut passer à la lutte politique, c’est-à-dire contre le gouvernement. Au lieu d’opposer aux millions des capitalistes, les quelques centimes réunis péniblement par les ouvriers, il faut opposer aux fusils et aux canons qui défendent la propriété, les moyens les meilleurs que le peuple trouvera pour vaincre la force par la force.

  1. La lutte politique

Par la lutte politique, nous entendons la lutte contre le gouvernement. Le gouvernement est l’ensemble des individus qui détiennent le pouvoir de faire la loi et de l’imposer aux gouvernés, c’est-à-dire au public.

Le gouvernement est la conséquence de l’esprit de domination et de violence, que des hommes ont imposé à d’autres, et en même temps, il est la créature et le créateur des privilèges et aussi leur défenseur naturel.

Il est faux de dire que le gouvernement remplit aujourd’hui le rôle de protecteur du capitalisme, et qu’une fois ce dernier aboli, il deviendrait le représentant et le gérant des intérêts de tous. D’abord, le capitalisme ne sera pas détruit tant que les travailleurs, s’étant débarrassé du gouvernement, n’auront pas pris possession de toute la richesse sociale et organisé eux-mêmes la production et la consommation, dans l’intérêt de tous, sans attendre que l’initiative vienne du gouvernement, qui au demeurant en est incapable.

Si l’exploitation capitaliste était détruite, et le principe gouvernemental conservé, alors, le gouvernement en distribuant toutes sortes de privilèges ne manquerait pas de rétablir un nouveau capitalisme. Ne pouvant contenter tout le monde, le gouvernement aurait besoin d’une classe économiquement puissante pour le soutenir, en échange de la protection légale et matérielle qu’elle recevrait de lui.

On ne peut pas abolir les privilèges et établir définitivement la liberté et l’égalité sociale, sans mettre fin au Gouvernement, et non à tel ou tel gouvernement, mais à l’institution gouvernementale elle-même.

En cela comme pour tout ce qui concerne l’intérêt général, et plus encore ce dernier, il faut le consentement de tous. C’est pourquoi nous devons nous efforcer de persuader les gens que le gouvernement est inutile et nuisible, et qu’on vit mieux en s’en passant. Mais comme nous l’avons déjà dit, la seule propagande est impuissante à atteindre tout cela; et si nous nous contentions de prêcher contre le gouvernement, en attendant, les bras croisés, le jour où les gens seraient convaincus de la possibilité et de l’utilité d’abolir complètement toute espèce de gouvernement, ce jour n’arriverait jamais.

En dénonçant toujours toute espèce de gouvernement, en réclamant toujours la liberté intégrale, nous devons favoriser tout combat pour des libertés partielle, convaincus que c’est par la lutte qu’on apprend à lutter. En commençant à goûter à la liberté, on finit par la vouloir entièrement. Nous devons toujours être avec le peuple; et lorsque nous ne réussissons pas à lui faire vouloir beaucoup, chercher à ce que, du moins, il commence à exiger quelque chose. Et nous devons nous efforcer à ce qu’il apprenne à obtenir par lui-même ce qu’il veut – peu ou beaucoup -, et à haïr et à mépriser quiconque est ou veut aller au gouvernement.

Puisque le gouvernement détient aujourd’hui le pouvoir de régler par des lois la vie sociale, d’élargir ou de restreindre la liberté des citoyens; et puisque nous ne pouvons pas encore lui arracher ce pouvoir, nous devons chercher à l’affaiblir et l’obliger à en faire l’usage le moins dangereux possible. Mais cette action, nous devons la mener toujours hors et contre le gouvernement, par l’agitation dans la rue, en menaçant de prendre de force ce qu’on réclame. Jamais nous ne devrons accepter une fonction législative, qu’elle soit nationale ou locale, car ce faisant, nous diminuerions l’efficacité de notre action et trahirions l’avenir de notre cause.

La lutte contre le gouvernement consiste, en dernière analyse, à la lutte physique et matérielle.

Le gouvernement fait la loi. Il doit donc disposer d’une force matérielle (armée et police) pour imposer la loi. Autrement, obéirait qui voudrait et il n’y aurait plus de loi, mais une simple proposition, que chacun serait libre d’accepter ou de refuser. Les gouvernements ont cette force et s’en servent pour renforcer leur domination, dans l’intérêt des classes privilégiées, en opprimant et en exploitant les travailleurs.

La seule limite à l’oppression gouvernementale est la force que le peuple se montre capable de lui opposer. Il peut y avoir conflit, ouvert ou latent, mais il y a toujours conflit. Car le gouvernement ne s’arrête devant le mécontentement et la résistance populaire que lorsqu’il sent le danger d’une insurrection.

Quand le peuple se soumet docilement à la loi, ou que la protestation reste faible et platonique, le gouvernement prend ses aises, sans s’occuper des besoins du peuple. Quand la protestation est vive, insiste et menace, le gouvernement, selon son humeur, cède ou réprime. Mais il faut toujours en arriver à l’insurrection, parce que si le gouvernement ne cède pas, le peuple finit par se rebeller; et, s’il cède, le peuple prend confiance en lui-même et exige toujours plus, jusqu’à ce que l’incompatibilité entre la liberté et l’autorité soit évidente et déclenche le conflit.

Il est donc nécessaire de se préparer moralement et matériellement pour que quand la lutte violente éclatera, la victoire reste au peuple.

L’insurrection victorieuse est le fait le plus efficace pour l’émancipation populaire, parce que le peuple, après avoir rompu le joug, devient libre de se donner les institutions qu’il croit les meilleures. La distance, qu’il y a entre la loi (toujours retardataire) et le niveau de civisme auquel est parvenue la masse de la population, peut-être franchie d’un saut. L’insurrection détermine la révolution, c’est-à-dire l’activité rapide des forces latentes accumulées durant l’évolution précédente.

Tout dépend de ce que le peuple est capable de vouloir.

Dans les insurrections passées, le peuple, inconscient des véritables causes de ses maux, a toujours voulu bien peu et a obtenu bien peu.

Que voudra-t-il dans les prochaines insurrections ?

Cela dépend en grande partie de la valeur de notre promotion et de l’énergie que nous saurons déployer.

Nous devrons inciter le peuple à exproprier les possédants et à mettre en commun leurs biens, à organiser la vie sociale lui-même, par des associations librement constituées, sans attendre l’ordre de personne, à refuser de nommer ou de reconnaître un gouvernement quelconque et tout corps constitué (Assemblée, Dictature, etc.) qui s’attribuerait, même à titre provisoire, le droit de faire la loi et d’imposer aux autres leur volonté par la force.

Si la masse du peuple ne répond pas à notre appel, nous devrons, au nom du droit que nous avons d’être libres même si les autres veulent demeurer esclaves, et pour montrer l’exemple, appliquer le plus possible nos idées : ne pas reconnaître le nouveau gouvernement, maintenir vive la résistance, faire que les communes, où nos idées sont reçues avec sympathie, repoussent toute ingérence gouvernementale et continuent à vivre à leur manière.

Nous devrons surtout nous opposer par tous les moyens à la reconstitution de la police et de l’armée, et profiter de toute occasion propice pour inciter les travailleurs à utiliser le manque de forces répressives pour imposer le maximum de revendications.

Quelle que soit l’issue de la lutte, il faut continuer à combattre sans répit, les possesseurs, les gouvernants, en ayant toujours en vue l’émancipation complète économique et morale de toute l’humanité.

Conclusion

Nous voulons donc abolir radicalement la domination et l’exploitation de l’homme par l’homme. Nous voulons que les hommes, unis fraternellement par une solidarité consciente, coopèrent volontairement au bien-être de tous. Nous voulons que la société soit constituée dans le but de fournir à tous les moyens d’atteindre le même bien-être possible, le plus grand développement possible, moral et matériel. Nous voulons pour tous le pain, la liberté, l’amour et la science.

Pour ce faire, nous estimons nécessaire que les moyens de production soient à la disposition de tous et qu’aucun homme, ou groupe d’hommes, ne puisse obliger les autres à obéir à sa volonté ; ni à exercer son influence autrement que par le raisonnement et l’exemple.

Donc : expropriation des détenteurs du sol et du capital à l’avantage de tous et abolition du gouvernement.

En attendant : promotion de l’idéal ; organisation des forces populaires ; combat continuel, pacifique ou violent, selon les circonstances, contre le gouvernement et contre les propriétaires pour conquérir le plus possible de liberté et de bien-être pour tous.

Résistance au colonialisme occidental: quand Washington décrétait l’extermination des Indiens, décret toujours en vigueur aujourd’hui puisque jamais abrogé…

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , on 28 novembre 2015 by Résistance 71

Ranata’kaias

 

Mohawk Nation News

 

26 Novembre 2015

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2015/11/26/ranatakaias/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Ranata’kaias est notre nom dans le bureau du président des Etats-Unis. Il provient d’un décret publié par George Washington pour nous annihiler. Cela veut dire: “un chien enragé qui attaque et tue sans raison et détruit sans aucune arrière pensée” !

Après 92 ans de conflit, nous avons vaincu les Français. Ils supplièrent pour la paix. La Grande Paix de Montréal établie en 1701 donna aux nouveaux-venus un droit de cohabitation sur notre terre sous conditions. En 1710, nous avons envoyé nos chefs à Londres pour la toute première conférence internationale pour la paix. La COURONNE en fut alarmée. Kaiane’reko:wa, la Grande Loi de la Paix et les Iroquois se tenaient sur le route des plans de domination du monde de la COURONNE.

En 1779, le général G. Washington mit en place la république de la guerre, la corporation connue sous le nom d’”Etats-Unis”. Il émît le décret pour éliminer les rotino’shonni [Iroquois], décret qui devait être exécuté par la Maj. Gen. John Sullivan et le Gen. James Clinton. Ils ne devaient “pas seulement vaincre, mais totalement détruire” les nations iroquoises, sans exception, chaque président depuis lors a le devoir de remplir cet ordre concernant notre destruction, nous les Iroquois et toutes les autres nations natives, Ongwe’hon:weh.

Sullivan, Clinton, Monroe et bien d’autres généraux reçurent des terres iroquoises pour leurs bons et loyaux services. Des comtés de l’état de New York furent nommés en l’honneur de ces marauders, leur donnant une énorme base territoriale pour favoriser l’éclosion de la ligne de sang américaine (la faction Rockefeller).

Cet ordre ne fut jamais annulé. Les rotini’shonni [Iroquois] furent toujours ciblés pour “la destruction totale et la dévastation des campements Indiens et la capture du plus de prisonniers possible”. Tuer tous les enfants ! Qu’ils appelaient des poux, qui grandiraient pour devenir adultes et procréer ils veulent effacer toute preuve physique de notre existence même. L’armée a reçu l’ordre de “ne pas écouter quelque injonction de paix que ce soit avant que la ruine et la destruction de tous leurs emplacements soient effectuées.”.

En peu de temps, des douzaines de villes et de villages iroquois ainsi que leurs réserves de nourriture furent attaqués et détruits. Beaucoup des notres furent massacrés ou périrent des dures conditions de l’hiver qui s’en suivit.

Nous ne nous sommes pas alliés avec les Américains ni les Britanniques dans la révolution, qui fut en fait un simulacre de guerre entre deux frères et la toute première attaque faux-drapeau perpétrée par les Etats-Unis. La Confédération Iroquoise ne fut jamais divisée. Nous avions des liens de sang des deux côtés de la frontière artificielle qu’ils créèrent. Le Grand Conseil a dit que personne ne représenterait la Confédération, mais que nous devions agir en tant qu’individus pour protéger nos familles (NdT: et donc les clans, et donc les nations et par là-même… la Confédération).

L’opération Gallant Piper, Indian Detail, l’attaque d’Onondaga et bien d’autres étaient la suite de l’action aux fins d’obéir au décret. Ils devaient “ruiner tous les encampements de la meilleure manière possible, afin qu’ils ne soient pas seulemewnt vaincus, mais annihilés et détruits.”

Ils ont continué à nous tuer. Comme l’a dit un ancien: “Ce n’est qu’un pigment de leur imagination”.

Au procès qui va commencer en Janvier 2016 dans la ville de Syracuse nous voulons que tous ceux qui furent impliqués dans l’attaque du 18 Mai 1997, soient tenus pour responsables et condamnés. Cette affaire vieille de 20 ans pourrait bien caché l’inommable. Les victimes se sont vues offrir des cacahiuètes pour qu’elles se taisent. En fin de compte, ce décret pour nous erradiquer doit être abrogé.

Note: La constitution des Etats-Unis fut écrite en secret par les “pères fondateurs” et ne fut jamais soumise au vote des colons. Sûrement un document de cette importance devrait-être approuvé par le peuple même qu’il va gouverner ! Et bien, il ne fut pas présenté au vote parce que cette constitution ne fut pas écrite pour “vous, le peuple”, mais pour les pères fondateurs, leurs familles, leurs héritiers et la postérité ! La constitution est une proposition de commerce et toute référence qu’elle contiendrait qui tendrait à faire croire à la préservation d’un “droit” n’est inclue que pour la simple raison que les “pères fondateurs” ne se faisaient aucunement confiance l’un l’autre, les garde-fous de la constitution furent mis pour empêcher que l’un d’entre eux ou un groupe d’entre eux ne lèsent les autres ! Donnant ainsi raison au vieil adage qui dit “Il n’y a pas d’honneur chez les voleurs”. Au diable la matrix et la constitution des Etats-Unis !…

http://www.theeventchronicle.com/study/anonymous-judge-blows-the-whistle-u-s-is-a-plantation-and-we-the-people-are-slaves/#

Résistance politique: Un exemple de programme coopératif anarchiste… L’Union Anarchiste Italienne ~ 1ère partie ~

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, démocratie participative, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, résistance politique, société libertaire, syndicalisme et anarchisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 27 novembre 2015 by Résistance 71

Ce programme fut mis en application avec grand succès lors du grand mouvement ouvrier italien de grève générale expropriatrice qui vit les ouvriers prendre en compte les usines du nord de l’Italie en 1920. Trahis (ce qui deviendra une habitude) par les communistes autoritaires étatistes marxistes, le mouvement finit par échouer. Les marxistes qui firent le jeu du gouvernement et du patronat italiens se virent récompensés avec les anarchistes, par la venue au pouvoir de Mussolini, que la bourgeoisie apeurée appela pour la défendre et défendre les intérêts industrio-banquiers.

Ce schéma de trahison des anarchistes par les marxistes s’était déjà produit en Russie dès 1917 et se reproduira toujours en Russie (Cronstadt 1921), en Ukraine (1919-1923), en Espagne (1936-39) où les stalinistes eurent pour priorité de sauver l’État (garant oligarchique capitaliste et marxo-capitaliste) plutôt que de faire triompher la révolution sociale !

— Résistance 71 —

 

Le programme de l’Union Anarchiste Italienne

 

Errico Malatesta, 1920

 

Source:

http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Programme_anarchiste

 

1ère partie

2ème partie

 

  1. Ce que nous voulons

Nous croyons que la plus grande partie des maux qui affligent les hommes découle de la mauvaise organisation sociale ; et que les hommes, par leur volonté et leur savoir, peuvent les faire disparaître.

La société actuelle est le résultat des luttes séculaires que les hommes se sont livrées entre eux. Ils ont méconnu les avantages qui pouvaient résulter pour tous de la coopération et de la solidarité. Ils ont vu en chacun de leurs prochains (sauf tout au plus les membres de leur famille) un concurrent et un ennemi. Et ils ont cherché à accaparer, chacun pour soi, la plus grande quantité de jouissances possible, sans s’occuper des intérêts d’autrui.

Dans cette lutte, naturellement, les plus forts et les plus chanceux devaient vaincre, et, de différentes manières, exploiter et opprimer les vaincus.

Tant que l’homme ne fut pas capable de produire plus que le strict nécessaire à sa survivance, les vainqueurs ne pouvaient que mettre en fuite et massacrer les vaincus, et s’emparer des aliments récoltés.

Ensuite – lorsque, avec la découverte de l’élevage et de l’agriculture, un homme sut produire davantage qu’il ne lui fallait pour vivre – les vainqueurs trouvèrent plus commode de réduire les vaincus au servage et de les faire travailler pour eux.

Plus tard, les vainqueurs trouvèrent plus avantageux, plus efficace et plus sûr d’exploiter le travail d’autrui par un autre système : garder pour soi la propriété exclusive de la terre et de tous les instruments de travail, et accorder une liberté apparente aux déshérités. Ceux-ci n’ayant pas les moyens de vivre, étaient contraints à recourir aux propriétaires et à travailler pour eux, aux conditions qu’ils leur fixaient.

Ainsi peu à peu, à travers un réseau compliqué de luttes de toute sorte, invasions, guerres, rébellions, répressions, concessions faites et reprises, association des vaincus unis pour se défendre, et des vainqueurs pour attaquer, on est arrivé à l’état actuel de la société, où quelques hommes détiennent héréditairement la terre et toutes les richesses sociales, pendant que la grande masse, privée de tout, est frustrée et opprimée par une poignée de propriétaires.

De ceci dépend l’état de misère où se trouvent généralement les travailleurs, et tous les maux qui en découlent ; ignorance, crime, prostitution, dépérissement physique, abjection morale, mort prématurée. D’où la constitution d’une classe spéciale (le gouvernement) qui, pourvue des moyens matériels de répression, a pour mission de légaliser et de défendre les propriétaires contre les revendications des prolétaires. Elle se sert ensuite de la force qu’elle possède, pour s’arroger des privilèges et soumettre, si elle le peut, à sa suprématie même la classe des propriétaires. D’où la formation d’une autre classe spéciale (le clergé) qui par une série de fables sur la volonté de dieu, sur la vie future, etc., cherche à amener les opprimés à supporter docilement l’oppresseur et qui, tout comme le gouvernement, sert les intérêts des propriétaires mais aussi les siens propres. D’où la formation d’une science officielle qui est, en tout ce qui peut servir les intérêts des dominateurs, la négation de la science véritable. D’où l’esprit patriotique, les haines de races, les guerres et les paix armées, plus désastreuses encore, peut-être, que les guerres elles-mêmes. D’où l’amour transformé en marché ignoble. D’où la haine plus ou moins larvée, la rivalité, la défiance, l’incertitude et la peur entre les êtres humains.

Nous voulons changer radicalement un tel état de choses. Et puisque tous ces maux dérivent de la recherche du bien-être poursuivie par chacun pour soi et contre tous, nous voulons leur donner une solution en remplaçant la haine par l’amour, la concurrence par la solidarité, la recherche exclusive du bien-être par la coopération, l’oppression par la liberté, le mensonge religieux et pseudo-scientifique par la vérité.

Par conséquent :

1) Abolition de la propriété privée de la terre, des matières premières et des instruments de travail – pour que personnes n’ait le moyen de vivre en exploitant le travail d’autrui, – et que tous, assurés des moyens de produire et de vivre, soient véritablement indépendants et puissent s’associer librement les uns les autres, dans l’intérêt commun et conformément à leurs affinités personnelles.

2) Abolition du gouvernement et de tout pourvoir qui fasse la loi pour l’imposer aux autres : donc abolition des monarchies, républiques, parlements, armées, polices, magistratures et de toute institution ayant des moyens coercitifs.

3) Organisation de la vie sociale au moyen des associations libres, et des fédérations de producteurs et consommateurs, créées et modifiées selon la volonté des membres, guidées par la science et l’expérience, et dégagées de toute obligation qui ne dériverait pas des nécessités naturelles, auxquelles chacun se soumet volontiers, lorsqu’il en a reconnu le caractère inéluctable.

4) Garantie des moyens de vie, de développement, de bien-être aux enfants et à tous ceux qui sont incapables de pourvoir à leur existence.

5) Guerre aux religions, et à tous les mensonges, même s’ils se cachent sous le manteau de la science. Instruction scientifique pour tous, jusqu’au degrés les plus élevés.

6) Guerre au patriotisme. Abolition des frontières, fraternité entre tous les peuples.

7) Reconstruction de la famille, de telle manière qu’elle résulte de la pratique de l’amour, libre de toute chaîne légale, de toute oppression économique ou physique, de tout préjugé religieux.

Tel est notre idéal.

  1. Voies et moyens

Nous avons exposé jusqu’à présent quel est le but que nous voulons atteindre, l’idéal pour lequel nous luttons.

Mais il ne suffit pas de désirer une chose : si on veut l’obtenir, il faut certainement employer les moyens adaptés à sa réalisation. Et ces moyens ne sont pas arbitraires : ils dérivent nécessairement des fins que l’on se propose et des circonstances dans lesquelles on lutte. En se trompant sur le choix des moyens, on n’atteint pas le but envisagé, mais on s’en éloigne, vers des réalités souvent opposées, et qui sont la conséquence naturelle et nécessaire des méthodes que l’on emploie. Qui se met en chemin et se trompe de route, ne va pas où il veut, mais où le mène le chemin qu’il a pris.

Il faut donc dire quels sont les moyens qui, selon nous, conduisent à notre idéal, et que nous entendons employer.

Notre idéal n’est pas de ceux dont la pleine réalisation dépend de l’individu considéré isolément. Il s’agit de changer la manière de vivre en société : d’établir entre les hommes des rapports d’amour et de solidarité, de réaliser la plénitude du développement matériel, moral et intellectuel, non pour un individu isolé, non pour les membres d’une certaine classe ou d’un certain parti, mais pour tous les êtres humains. Cette transformation n’est pas une mesure que l’on puisse imposer par la force ; elle doit surgir de la conscience éclairée et de chacun, pour entrer dans les faits par le libre consentement de tous.

Notre première tâche doit dont être de persuader les gens.

Il faut que nous attirions l’attention des hommes sur les maux dont ils souffrent, et sur la possibilité de les détruire. Il faut que nous suscitions en chacun la sympathie pour les souffrances d’autrui, et le vif désir du bien de tous.

À qui a faim et froid, nous montrerons qu’il serait possible et facile d’assurer à tous la satisfaction des besoins matériels. À qui est opprimé et méprisé, nous dirons comment on peut vivre heureusement dans une société de libres et d’égaux. À qui est tourmenté par la haine et la rancune, nous indiquerons le chemin pour rejoindre l’amour de ses semblables, la paix et la joie du cœur.

Et quand nous aurons réussi à répandre dans l’âme des hommes le sentiment de la révolte contre les maux injustes et inévitables, dont on souffre dans la société actuelle, et à faire comprendre quelles en sont les causes et comment il dépend de la volonté humaine de les éliminer ; quand nous aurons inspiré le désir vif et passionné de transformer la société pour le bien de tous, alors les convaincus, par leur élan propre et par la persuasion de ceux qui les ont précédés dans la conviction, s’uniront et voudront et pourront mettre en œuvre l’idéal commun.

Il serait – nous l’avons déjà dit – absurde et en contradiction avec notre but de vouloir imposer la liberté, l’amour entre les hommes, le développement intégral de toutes les facultés humaines, par la force. Il faut donc compter sur la libre volonté des autres, et la seule chose que nous puissions faire est de provoquer la formation et la manifestation de cette volonté. Mais il serait également absurde et en contradiction avec notre but d’admettre que ceux qui ne pensent pas comme nous, nous empêchent de réaliser notre volonté, du moment que nous ne les privons pas du droit à une liberté égale à la nôtre.

Liberté, donc, pour tous de propager et d’expérimenter leurs propres idées, sans autres limites que celles qui résultent naturellement de l’égale liberté de tous.

Mais à cela s’opposent par la force brutale les bénéficiaires des privilèges actuels, qui dominent et règlent toute la vie sociale présente.

Ils ont en main tous les moyens de production : ils suppriment ainsi non seulement la possibilité d’appliquer de nouvelles formes de vie sociale, le droit des travailleurs à vivre librement de leur travail, mais aussi le droit même à l’existence. Ils obligent les non-propriétaires à se laisser exploiter et opprimer, s’il ne veulent pas mourir de faim.

Les privilégiés ont les polices, les magistratures, les armées, créées exprès pour les défendre et poursuivre, incarcérer, massacrer les opposants.

Même en laissant de côté l’expérience historique qui nous démontre que jamais une classe privilégiée ne s’est dépouillée, en tout ou en partie, de ses privilèges et que jamais un gouvernement n’a abandonné le pouvoir sans y être obligé par la force, les faits contemporains suffisent à convaincre quiconque que les gouvernements et les bourgeois entendent user de la force matérielle pour leur défense, non seulement contre l’expropriation totale, mais contre les moindres revendications populaires, et qu’ils sont toujours prêts à recourir aux persécutions les plus atroces, aux massacres les plus sanglants.

Au peuple qui veut s’émanciper, il ne reste qu’une issue : opposer la violence à la violence.

Il en résulte que nous devons travailler pour réveiller chez les opprimés le vif désir d’une transformation radicale de la société, et les persuader qu’en s’unissant, ils ont la force de vaincre. Nous devons propager notre idéal et préparer les forces morales et matérielles nécessaires pour vaincre les forces ennemies et organiser la nouvelle société. Lorsque nous aurons la force suffisante, nous devrons, profitant des circonstances favorables qui se produiront, ou les provoquant nous-mêmes, faire la révolution sociale : abattre par la force le gouvernement, exproprier par la force les propriétaires, mettre en commun les moyens de subsistance et de production, et empêcher que de nouveaux gouvernants ne viennent imposer leur volonté et s’opposer à la réorganisation sociale faite directement par les intéressés.

Tout cela est cependant moins simple qu’il ne le semble à première vue. Nous avons à faire aux hommes tels qu’ils sont dans la société actuelle, dans des conditions morales et matérielles très défavorables ; et nous nous tromperions en pensant que la propagande suffit à élever au niveau de développement intellectuel et moral nécessaire à la réalisation de notre idéal.

Entre l’homme et l’ambiance sociale, il y a une action réciproque. Les hommes font la société telle qu’elle est, et la société fait les hommes tels qu’ils sont, il en résulte une sorte de cercle vicieux : pour transformer la société il faut transformer les hommes, et pour transformer les hommes, il faut transformer la société.

La misère abrutit l’homme et pour détruire la misère, il faut que les hommes aient la conscience et la volonté. L’esclavage apprend aux hommes à être serviles, et pour se libérer de l’esclavage, il faut des hommes aspirant à la liberté. L’ignorance fait que les hommes ne connaissent pas les causes de leurs maux et ne savent pas y remédier ; et pour détruire l’ignorance, il faudrait que les hommes aient le temps et les moyens de s’instruire.

Le gouvernement habitue les gens à subir la loi et à croire qu’elle est nécessaire à la société ; et pour abolir le gouvernement il faut que les hommes soient persuadés de son inutilité et de sa nocivité.

Comment sortir de cette impasse ?

Heureusement, la société actuelle n’a pas été formée par la claire volonté d’une classe dominante qui aurait su réduire tous les dominés à l’état d’instruments passifs et inconscients de leurs intérêts. La société actuelle est la résultante de mille luttes intestines, de mille facteurs naturels et humains agissant au hasard, sans direction consciente ; et enfin, il n’y a point de division nette, absolue, entre individus, ni entre classes.

Les variétés des conditions matérielles sont infinies ; infinis les degrés de développement moral et intellectuel. Il est même rare que le poste de chacun dans la société corresponde à ses facultés et à ses aspirations. Souvent des hommes tombent dans des conditions inférieures à celles qui étaient les leurs ; et d’autres, par des circonstances particulièrement favorables, réussissent à s’élever au-dessus du niveau où ils sont nés. Une partie notable du prolétariat est déjà arrivés à sortir de l’état de misère absolue, abrutissante, ou n’a jamais pu y être réduite. Aucun travailleur, ou presque, ne se trouve dans un état d’inconscience complète, d’acquiescement total des conditions que lui font les patrons. Et les institutions elles-mêmes, qui sont les produits de l’histoire contiennent des contradictions organiques qui sont comme des germes de mort, dont le développement amène la dissolution de la structure sociale et la nécessité de sa transformation.

Par là, la possibilité du progrès existe. Mais non pas la possibilité de porter, au moyen de la seule promotion, tous les hommes au niveau nécessaire pour que nous puissions réaliser l’anarchie, sans une transformation graduelle préalable du milieu.

Le progrès doit cheminer à la fois et parallèlement chez les individus et dans le milieu social. Nous devons profiter de tous les moyens, de toutes les possibilités, de toutes les occasions que nous laisse le milieu actuel, pour agir sur les hommes et développer leur conscience et leurs aspirations. Nous devons utiliser tous les progrès réalisés dans la conscience des hommes pour les amener à réclamer et à imposer les plus grandes transformations sociales actuellement possibles, ou celle qui serviront le mieux à ouvrir la voie à des progrès ultérieurs.

Nous ne devons pas attendre de pouvoir réaliser l’anarchie ; et, en attendant, nous limiter à la promotion pure et simple. Si nous faisons ainsi, nous aurons bientôt épuisé notre champ d’action. Nous aurons convaincu, sans doute, tous ceux qui, dans les circonstances du milieu actuel, sont susceptibles de comprendre et d’accepter nos idées, mais notre promotion ultérieure resterait stérile. Et, même si les transformations du milieu élevaient de nouvelles couches populaires à la possibilité de concevoir des idées neuves, cela aurait lieu sans notre œuvre, voire contre, et donc au préjudice de nos idées.

Nous devons chercher à ce que le peuple, dans sa totalité et dans ses différentes fractions, réclame, impose et réalise lui-même, toutes les améliorations, toutes les libertés qu’il désire, à mesure qu’il en conçoit le besoin, et qu’il acquiert la force de les imposer. Ainsi, en propageant toujours notre programme intégral et en luttant sans cesse pour sa réalisation complète, nous devons inciter le peuple à prétendre et à imposer toujours davantage, jusqu’à ce qu’il parvienne à son émancipation définitive.

A suivre …