Archive pour octobre, 2019

Sous le plus grand chapiteau du monde: Raid Oussama 2.0… Baghdadi et Baghdada turlututu chapeau pointu

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, colonialisme, désinformation, guerre iran, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, média et propagande, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 31 octobre 2019 by Résistance 71


Bis… ter repetita

 

La Russie explique que la mort d’Al Bagdhadi, chef de Daesh, a été mise en scène par les Etats-Unis comme partie intégrante d’un nouveau plan de l’État Profond dans la région

 

Gordon Duff & Nahed Al Huseini (VT Damas)

 

29 octobre 2019

 

url de l’article original:

https://www.veteranstoday.com/2019/10/28/exclusive-russia-says-bagdadi-killing-faked-by-us-part-of-new-move-against-the-region-by-deep-state/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le renseignement russe en Syrie a rapporté que leur système anti-aérien S400 qui couvre toute la région d’Idlib, n’a vu aucun appareil américain survoler la zone du soi-disant raid américain contre Abou Bakhar Al-Bagdahdi.

Les Russes sont très déçus de Trump et disent que les Etats-Unis sont en train de mettre la grande force d’Al Qaïda d’Idlib sous le commandement joint d’une nouvelle forme d’EIIL/Daesh toujours sous protection américaine en Irak et dans de nouvelles zones occupées de Syrie où les forces américaines viennent juste de s’emparer de toujours plus de biens syriens. 

D’une source privée:

“L’Amérique voit son grand échec en Irak en ce que lorsque les USA, Israël et l’Arabie Saoudite ont créé ISIS/EIIL/Daesh, ils le firent alors que la Syrie, mis à part le Kurdistan, était unifiée. Maintenant ils poussent d’abord pour une guerre civile, puis un nouveau Daesh et la région kurde d’Irak est totalement sous le contrôle d’Israël. Al-Bagdahdi fait partie de ce processus, utilisant son influence personnelle sur la communauté sunnite irakienne.”

La Russie a donné à Trump trop de marge de manœuvre. Rappelez-vous qu’en mai 2018, les USA ont affirmé avoir tué 300 mercenaires russes qui étaient avec les forces syriennes pour sécuriser les mêmes champs pétroliers de Deir E-Zor.

La Russie a permis aux Etats-Unis de faire venir des entreprises pétrolières américaines en Syrie pour être ensuite victimes d’un chantage pour qu’ils regardent de l’autre côté alors que le pétrole syrien était pillé, afin de maintenir quelques opérations américaines et de limiter celles contre Damas, de créer des bases militaires saoudiennes et israéliennes dans la zone contrôlée par les Américains dans le sud de la Syrie, une zone toujours contrôlée par les Etats-Unis et qu’ils désirent garder afin de maintenir la menace pressante et directe sur Damas.

De RT:

Le ministère russe de la défense a dit que la coalition américaine n’a conduit aucun raid aérien de quelque sorte que ce soit sur Idlib récemment.

Plus tôt, Trump a fait une rare intervention depuis la Maison Blanche informant le monde qu’al-Bagdhadi a été éliminé dans le nord-ouest de la Syrie dans un “raid de nuit risqué” impliquant les forces spéciales américaines, des avions, des hélicoptères et des drones. Le chef de l’État Islamique (EI, ex-EIIL) a fini ses jours en “pleurant et en hurlant” devant la puissance américaine, a t’il dit.

Mais le ministère de la défense russe a insisté pour dire “qu’il y avait bien des questions et des doutes légitimes au sujet de cette opération militaire américaine et spécifiquement de son succès.”

Il a aussi rejeté les affirmations de Trump disant que les forces russes avaient ouvert l’espace aérien sous leur contrôle en Syrie pour faciliter les opérations des appareils américains en mission contre le leader de l’EI. Moscou a insisté sur le fait qu’elle n’a enregistré aucune attaque aérienne de la coalition américaine dans la zone de Idlib dans le nord-ouest de la Syrie le samedi de la supposée attaque.

Le ministère russe a questionné la possibilité même de la présence d’Al-Bagdhadi dans la région d’Idlib alors que la zone est sous contrôle d’une branche d’Al Qaïda, le Jabbat al Nosra, qui a toujours été l’ennemi mortel de Daesh. La ministre de la défense française Florence Parly a aussi questionné la signification de ce que les Américains disent avoir fait, indiquant que le raid ne faisait que marquer “une retraite prématurée d’un terroriste (al-Bagdhadi], mais pas de son organisation.” Moscou a noté que l’EI fut écrasé en Syrie au début 2018 dans un effort commun du gouvernement de Damas, et des forces russes, indiquant que ce rapport de la chute de Bagdhadi “n’a aucun effet sur la situation de terrain opérationnel en Syrie ou sur les actions de ce qu’il reste des terroristes à Idlib.”

Moscou nous a fait savoir il y a quelques instants que Bagdahdi est vivant, en bonne santé et qu’il travaille avec les Américains en Irak. Cette information est exclusive et provient directement de hautes sources qui donnent toujours des informations correctes et VT l’a prouvé encore et toujours.

Ce que nous ne savons pas est si Trump a menti délibérément, chose qu’il fait continuellement de toute façon, ou s’il est simplement manipulé. Maintenant que ce “retrait de Syrie” de Trump a été annulé et que les troupes envoyées en Irak sont retournées en Syrie, 100% d’entre elles, juste redéployées sur Deir E-Zor depuis Hasakah, son “mouvement pour la paix” est maintenant exposé au grand jour comme une supercherie.

Attendez la suite pour savoir ce que l’État Profond a en rayon pour a Syrie et l’Iran.

De plus, nos sources en Syrie et en Iran nous disent qu’Al-Baghdadi a été retiré de la protection turque et envoyé de l’autre côté de l’Euphrate et qu’il se trouve maintenant en compagnie du renseignement militaire américain en Irak. Ce genre de chose n’est pas du tout inhabituelle en ce qui concerne les faux leaders terroristes, fabriqués par les services, construits sur de fausses infos répandues par l’industrie du spectacle de l’information, ce sont des commodités de valeur. Voyons voir l’histoire complète.

*

L’État Profond mène une attaque concertée sur 4 fronts, commençant à Hong Kong pour faire pression sur la Chine à faire des concessions, pas commerciales mais sur la monnaie et le système bancaire, là où la Chine et d’autres partenaires non-alignés menacent le système mondial de transaction SWIFT des Rothschild avec un système parallèle de commerce et de nouvelles monnaies incluant les crypto-monnaies, défiant la supercherie sans fin de la crypto “pompée et larguée” qui a déjà versée des milliards dans les coffres du crime organisé transnational. (NdT: ici, nos lecteurs savent que nous ne sommes pas d’accord et que nous voyons la Chine comme partenaire principal de la mise en place du Nouvel Ordre Mondial technotronique transnational, mais bon…)

La planification ici est laissée à la Google Corporation et à Facebook, le de facto cœur de l’organisation de l’État Profond et leur capacité en Intelligence Artificielle (IA). Nous craignons pour Mark Zuckerberg, patron de Facebook, pour son arrogance devant le congrès des Etats-Unis, il est devenu un embarras et il se peut qu’il soit en danger physique, quelque chose qui briserait le cœur des groupies des crapauds de l’État Profond.

De Hong Kong, le mécanisme qui auparavant fomentait les révolutions colorées blâmées sur Soros, a commencé la répression indienne (israélienne) des musulmans au Cachemire et des attaques sur le Pakistan. Les passages nord de la frontière pakistanaise ont aussi été attaqués, mais ce projet est une provocation contre Imran Khan (NdT: premier ministre pakistanais, ami personnel de Gordon Duff) essayant de fragiliser son mouvement de réforme dans le pays.

Des milliers de troupes indiennes sont envoyées au Cachemire où les gens sont sortis violemment de leurs maisons et battus dans la rue, la vengeance de l’Inde sur des centaines d’années de réglementations musulmanes et britanniques. Derrière tout cela réside une course à l’armement entre l’Inde et la Chine, dans laquelle la Russie fournit continuellement de la technologie à l’Inde, ce qui amène aussi des contrats juteux avec la Chine vers Moscou.

(NdT: ceci a notre sens, représente le piège dans lequel est tombé la Russie: celui de la dépendance aux contrats à la fois en matière énergétique, le gaz et de l’armement, les deux plus grosses sources de revenus de l’état russe.. tant que les robinets ne tarissent pas… Ceci représente le levier pour amener la Russie dans le N.O.M, ce qu’elle fera par intérêt se retrouvant pieds et poings liés. Le problème n’ayant jamais été la Chine pour les Banksters, mais la Russie, qu’ils corrompent et forcent, à terme, dans le système du nouvel empire en mutation…)

Le problème derrière cela est qu’Israël a fabriqué des missiles balistiques intercontinentaux en Inde, les installant dans des facilités que les Etats-Unis ont construit en Israël, des missiles capables de toucher l’Amérique du Nord et inefficaces contre l’Iran.

Ce sont des missiles qui pourraient simuler une première attaque nucléaire sur les Etats-Unis en “provenance” de la Russie, tout comme les attentats du 11 septembre 2001 simulèrent une attaque terroriste islamiste sur les Etats-Unis. Tout ceci est la création de ce bel esprit qu’est Benjamin Netanyahou.

L’étape suivante fut au Liban où de véritables manifestations contre un faible gouvernement sont maintenant récupérées, tout comme ceci se fit en Ukraine, par des agents provocateurs, ajoutant à la violence et payés par les Saoudiens ; nous voulons dire ici des milliers de faux manifestants essayant de rediriger les manifestations anti-gouvernement contre le Hezbollah.

Les services de renseignement du Hezbollah ont tracé tout cela et vont sans doute riposter contre ceux impliqués dans ce complot israélo-saoudien. Le Hezbollah, après des années de combat contre l’État Profond et sa tentative de renverser la Syrie et de détruire l’Irak et l’Iran, est maintenant l’armée la plus formidable et une des forces militaires la plus formidable au monde, entraînée et armée (maintenant) par la Russie et hautement expérimentée.


« Sécurisez le pétrole !… »

Tout ceci est coordonné avec les récents évènements de Baghdad, des émeutes qui ont tuée près de 100 personnes et qui en réalité devraient manifester contre le vol organisé americano-turco-KRG-Daesh de près de la moitié des revenus pétroliers de l’Irak depuis 2014 et de près de 1500 milliards de dollars depuis l’occupation américaine (de 2003), qui a mené à des désastres économiques en cascade et un chômage au travers du plafond depuis bien des années.

Un gouvernement marionnette des Etats-Unis est toujours au pouvoir en Irak tandis que la vie commerciale et économique du pays n’est plus qu’une coquille vide, alors que tout l’argent et les biens ont été transférés dans des banques de Dubaï, laissant l’Irak pourrir sur pied.

Le coup al-Baghdadi est coordonné avec les soulèvements de Beyrouth et de Baghdad, maintenant infiltrés par l’État Profond et la mise en place d’un nouvel Etat Islamique / Daesh financé par des revenus des pétroles irakiens et syriens volés.

Puis le 26 octobre 2019, La Russie a annoncé que leur imagerie satellite a confirmé le vol du pétrole syrien par les Américains.

De Sputnik News: “La Russie, se basant sur des images satellites, dit que les Etats-Unis ont fait passer en fraude du pétrole syrien dans d’autres pays sous la protection de ses troupes avant et après la défaite du groupe terroriste takfiriste Daesh dans la région. Le porte-parole du ministère de la défense russe la Major Général Igor Konachenkov a dit samedi que “les images de renseignement prises de l’espace ont montré que du pétrole était activement extrait et exporté pour être raffiné en dehors de Syrie, et ce sous la protection des troupes américaines et ce avant et après la défaite du groupe terroriste Daesh.” Konachenkov a insisté sur le fait que les convois étaient gardés par des forces spéciales américaines” Puis ceci:

“La Russie est préoccupé du retour de l’armée américaine dans le nord de la Syrie… Commentaire du porte parole du MD russe Konachenkov:

Ce que fait Washington maintenant, la capture et le contrôle armé des champs pétroliers de l’Est de la Syrie est, pour parler simplement, du banditisme international d’état… Les réserves de pétrole syriennes et autres ressources naturelles n’appartiennent qu’à la république Arabe Syrienne, pas à Daesh ni aux Américains, protecteurs des terroristes de Daesh.

Il a aussi ajouté que “ni la loi internationale, ni la législation américaine ne peuvent justifier le but des troupes américaines de garder les réserves d’hydrocarbures syriennes hors de portée de la Syrie et de son peuple.

L’adjoint au MAE russe Sergueï Ryabkov a déclaré:

“Nous sommes très préoccupés de ce que les signaux en provenance de la Maison Blanche puissent réfléchir la même attitude: la préservation des conditions pour continuer une pression multi-factorielle sur les autorités légitimes de Damas… Ceci constitue le moment où nous ne sommes pas d’accord et ne pouvons être d’accord avec les Etats-Unis sur cette situation.”

Ce à quoi nous assistons est en fait quelque chose de bien plus sinistre. Voyez-vous, quand l’Irak est poussée à la guerre civile et c’est ce qu’il se passe maintenant, orchestré depuis le nord de l’Irak sous contrôle israélien ou comme on l’appelle: le Gouvernement Régional Kurde (KRD) d’Erbil, en coordination avec les forces militaires américaines en Irak et en Syrie, un nouveau Daesh est en train d’être construit pour justifier toujours plus de troupes américaines en Irak.

Pour le faire avec succès, un nouveau gouvernement toujours plus contrôlé par les Américains doit être installé à la place du régime marionnette en place actuellement et l’influence iranienne doit être effacée au travers d’une autre “révolution colorée” comme cela est en train d’être tenté en ce moment même.

De là, bien sûr, une guerre contre l’Iran peut-être mise en place, les revenus du pétrole irakien peuvent être volés pour la financer et Daesh peut être reconstitué alors que les Etats-Unis bougent et relocalisent ses leaders qu’ils ont gardé dans des camps d’entrainement dans les régions kurdes de la Syrie et qui se sont récemment “sauvés” dans la nouvelle zone de contrôle américaine à la frontière syro-irakienne.

Puis, bien entendu, Mossoul sera reprise, elle sera jointe à Erbil, le groupe terroriste MEK (NdT: Moudjahidines du peuple, groupe terroriste iranien force inféodée aux services occidentaux depuis sa création…) reviendra pour s’associer au nouveau Daesh et une nouvelle décennie de guerre s’ensuivra.

[…]

 

Gilets Jaunes… Pour avancer: A bas les chefs !…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, démocratie participative, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , on 31 octobre 2019 by Résistance 71

 

À bas les chefs !

 

Joseph Déjacque (1821-1864)

1912

 

Nous ne sommes plus au temps fabuleux de Saturne où le père dévorait ses enfants, ni au temps judaïque d’Hérode où l’on massacrait toute une génération de frêles innocents ; ce qui, après tout, n’a pas empêché Jésus d’échapper au massacre et Jupiter à la dévoration. Nous vivons à une époque où l’on ne tue plus guère les enfants par le glaive ou la dent, et où il paraît assez naturel que les jeunes enterrent les vieux. Enterrons donc tout ce qui a fait son temps. Hercule est mort, pourquoi chercher à le ressusciter ? on ne pourrait tout au plus que le galvaniser. La massue est moins forte que l’idée.

À toute idée présente et à venir, salut ! L’autorité a régné si longtemps sur les hommes, elle a tellement pris possession de l’humanité, qu’elle a laissé partout garnison dans son esprit. Aujourd’hui encore, il est difficile, autrement qu’en idée, de la saper de fond en comble. Chacun des civilisés est pour elle une forteresse qui, sous la garde des préjugés, se dresse en ennemie sur le passage de la liberté, cette envahissante amazone. Ainsi, tels qui se croient révolutionnaires et ne jurent que par le liberté, proclament néanmoins la nécessité de la dictature ; comme si la dictature n’excluait pas la liberté, et la liberté la dictature. Que de grands enfants, à vrai dire, parmi les révolutionnaires ! et de grands enfants qui tiennent à leur dada ; à qui il faut la République démocratique et sociale, sans doute, mais avec un empereur ou un dictateur, ce qui est tout un, pour la gouverner ; gens montés à califourchon, et la face tournée vers la croupe, sur leur carcasse d’âne, et qui, les yeux fixés sur la perspective du progrès, s’en éloignent d’autant plus qu’ils font plus de chemin pour s’en rapprocher, les pieds, dans cette position, galopant du côté opposé au devant de la bête. Ces révolutionnaires-là, politiqueurs au cou pelé, ont conservé, avec l’empreinte du collier, la tache morale de la servitude, le torticolis du despotisme. Hélas ! ils ne sont que trop nombreux parmi nous. Ils se disent républicains, démocrates et socialistes, et ils n’ont de penchant et ils n’ont d’amour que pour l’autorité au bras de fer, au front de fer ; plus monarchistes en réalité que les monarchiens, qui à côté d’eux pourraient presque passer pour des an…archistes.

La dictature, qu’elle soit une hydre à cent têtes ou à cent queues, qu’elle soit démocratiques ou démagogique, ne peut assurément rien pour la liberté ; elle ne peut que perpétuer l’esclavage, au moral comme au physique. Ce n’est pas en enrégimentant un peuple d’ilotes sous un joug de fer, puisque fer il y a, en l’emprisonnant dans un uniforme de volontés proconsulaires, qu’il en peut résulter des hommes intelligents et libres. Tout ce qui n’est pas la liberté est contre la liberté. La liberté n’est pas chose qui puisse s’octroyer. Il n’appartient pas au bon plaisir de quelque personnage ou comité de salut public que ce soit de la décréter, d’en faire largesses. La dictature peut couper des têtes d’hommes, elle ne saurait les faire croître et multiplier ; elle peut transformer les intelligences en cadavres ; elle peut faire ramper et grouiller sous sa botte de verges les esclaves, comme des vers ou des chenilles, les aplatir sous son pas pesant, mais seule la Liberté peut leur donner des ailes. Ce n’est que par le travail libre, le travail intellectuel et moral que notre génération, civilisation ou chrysalide, se métamorphosera en vif et brillant papillon, revêtira le type humain et prendra son essor dans l’harmonie.

Bien des gens, je le sais, parlent de la liberté sans la comprendre, ils n’en ont ni la science ni même le sentiment. Ils ne voient jamais dans la démolition de l’autorité régnante qu’une substitution de nom ou de personne ; ils n’imaginent pas qu’une société puisse fonctionner sans maîtres ni valets, sans chefs ni soldats ; ils sont pareils, en cela, à ces réacteurs qui disent : « Il y a toujours eu des riches et des pauvres, il y en aura toujours. Que deviendrait le pauvre sans le riche ? il mourrait de faim ! » Les démagogues ne disent pas tout à fait cela, mais ils disent : « Il y a toujours eu des gouvernants et des gouvernés, il y en aura toujours. Que deviendrait le peuple sans gouvernement ? Il croupirait dans l’esclavage » Tous ces antiquaires-là, les rouges et les blancs, sont un peu compères et compagnons ; l’anarchie, le libertarisme, bouleverse leur misérable entendement, entendement encombré de préjugés ignares, de niaises vanités, de crétinisme. Plagiaires du passé, les révolutionnaires rétrospectifs et rétroactifs, les dictaturistes, les inféodés à la force brutale, tous ces autoritaires cramoisis qui réclament un pouvoir sauveur, croasseront toute leur vie sans trouver ce qu’ils désirent. Semblables aux grenouilles qui demandent un roi, on les voit et on les verra toujours changer leur soliveau pour une grue, le gouvernement de Juillet pour un gouvernement de Février, les massacreurs de Rouen pour les massacreurs de Juin, Cavaignac pour Bonaparte, et demain, s’il se peut, Bonaparte par Blanqui… S’ils crient un jour : « A bas la garde municipale ! » c’est pour crier l’instant d’après : « Vive la garde mobile ! » Ou bien ils troquent la garde mobile contre la garde impériale, comme ils troqueraient la garde impériale contre les bataillons révolutionnaires. Sujets ils étaient, sujets ils sont, sujets ils seront. Ils ne savent ni ce qu’ils veulent ni ce qu’ils font. Ils se plaignent la veille de n’avoir pas l’homme de leur choix, ils se plaignent le lendemain de l’avoir trop. Enfin, à tout moment et à tout propos, ils invoquent l’autorité « au long bec emmanché d’un long cou, » et ils trouvent surprenant qu’elle les croque, qu’elle les tue !

Qui se dit révolutionnaire et parle de dictature n’est qu’une dupe ou un fripon, un imbécile ou un traître : imbécile et dupe, s’il la préconise comme l’auxiliaire de la Révolution sociale, comme un mode de transition du passé au futur, car c’est toujours conjuguer l’autorité à l’indicatif présent ; fripon et traître, s’il ne l’envisage que comme un moyen de prendre place au budget et de jouer au mandataire sur tous les modes et dans tous les temps.

Combien de nains, certes, qui ne demanderaient pas mieux que d’avoir des échasses officielles, un titre, des appointements, une représentation quelconque pour se tirer de la fondrière où patauge le commun des mortels et se donner des airs de géants ! Le commun des mortels sera-t-il toujours assez sot pour fournir un piédestal à ces pygmées ? Faudra-t-il toujours s’entendre dire : « Mais vous parlez de supprimer les élus du suffrage universel, de jeter par les fenêtres la représentation nationale et démocratique, que mettrez-vous à sa place ? Car enfin, il faut bien quelque chose, il faut bien que quelqu’un commande… un comité de salut public, alors ? Vous ne voulez plus d’un empereur, d’un tyran, cela se comprend ; mais qui le remplacera… un dictateur ? car tout le monde ne peut pas se conduire, et il en faut bien un qui se dévoue à gouverner les autres… » Eh ! messieurs ou citoyens, à quoi bon le supprimer, si c’est pour le remplacer ? Ce qu’il faut c’est détruire le mal et non le déplacer. Que m’importe à moi qu’il porte tel nom ou tel autre, qu’il soit ici ou là, si, sous ce masque et sous cette allure, il est encore et toujours en travers de mon chemin ? On supprime un ennemi, on ne le remplace pas. La dictature, la magistrature souveraine, la monarchie, pour bien dire, — car reconnaître que l’autorité, qui est le mal, peut faire le bien, n’est-ce pas se déclarer monarchiste, sanctionner le despotisme, apostasier la Révolution ? Si on leur demande, à ces partisans absolus de la force brutale, à ces prôneurs de l’autorité démagogique et obligatoire, comment ils l’exerceront, de quelle manière ils organiseront ce pouvoir fort, les uns vous répondent, comme feu Marat, qu’ils veulent un dictateur avec les boulets aux pieds et condamné par le peuple à travailler pour le peuple.

D’abord distinguons : ou ce dictateur agira par la volonté du peuple, et alors il ne sera pas réellement dictateur, ce ne sera qu’une cinquième roue à un carrosse, ou bien il sera réellement dictateur, il aura en mains guides et fouet, et il n’agira que d’après son bon plaisir, c’est-à-dire au profit exclusif de sa divine personne. Agir au nom du peuple c’est agir au nom de tout le monde, n’est-ce pas ? Et tout le monde n’est pas scientifiquement, harmoniquement, intelligemment révolutionnaire. Mais j’admets, pour me conformer à la pensée des blanquistes par exemple, — cette queue du carbonarisme, cette franc-maçonnerie ba-bé-bi-bouviste, ces invisibles d’une nouvelle espèce, cette sociétés d’intelligences… secrètes, — qu’il y a peuple et peuple, le peuple des frères initiés, les disciples du grand architecte populaire, et le peuple ou tourbe des profanes. Ces affiliés, ces conspirateurs émérites s’entendront-ils toujours entre eux ? Seront-ils toujours d’accord sur toutes les questions et dans toutes leurs sections ? Qu’un décret soit lancé sur la propriété ou sur la famille ou sur quoi que ce soit, les uns le trouveront trop radical, les autres pas assez. Mille poignards, pour lors, se lèveront mille fois par jour contre le forçat dictatorial. Il n’aurait pas deux minutes à vivre celui qui accepterait un pareil rôle. Mais il ne l’acceptera pas sérieusement, il aura sa coterie, tous les hommes de curée qui se serreront autour de lui, et lui feront un bataillon sacré de valets pour avoir les restes de son autorité, les miettes du pouvoir. Alors il pourra peut-être bien ordonner au nom du peuple, je ne dis pas le contraire, mais, à coup sûr, contre le peuple. Il fera fusiller ou déporter tout ce qui aura des velléités libertaires. Comme Charlemagne, ou je ne sais plus quel roi, qui mesurait les hommes à la hauteur de son épée, il fera décapiter toutes les intelligences qui dépasseront son niveau, il proscrira tous les progrès qui tendront plus loin que lui. Il fera comme tous les hommes de salut public, comme les politiques de 93, émules des jésuites de l’Inquisition, il propagera l’abêtissement général, il anéantira l’initiative particulière, il fera la nuit sur le jour naissant, les ténèbres sur l’idée sociale, il nous replongera, mort ou vif, dans le charnier de la civilisation, il fera du peuple, au lieu d’une autonomie intellectuelle et morale, une automatie de chair et d’os, un corps de brutes. Car, pour un dictateur politique comme pour un directeur Jésuite, ce qu’il y a de meilleur dans l’homme, ce qu’il y a de bon, c’est le cadavre !… D’autres dans leur rêve de dictature, diffèrent quelque peu de ceux-ci, en ce sens qu’ils ne veulent pas de la dictature d’un seul, d’un Samson uni-tête, mais à mille ou à cent mâchoires de baudet, de la dictature des petites merveilles du prolétariat, réputées par elles intelligentes parce qu’elles ont débité un jour ou l’autre quelques banalités en prose ou en vers, qu’elles ont barbouillé leurs noms sur les listes du scrutin ou sur les registres de quelques petite chapelle politico-révolutionnaire ; la dictature enfin des têtes et des bras à poils pour faire concurrence aux Ratapoils et avec mission, comme de juste, d’exterminer les aristocrates ou les philistins. Ils pensent comme les premiers, que le mal n’est pas tant dans les institutions liberticides que dans le choix des hommes tyranniques. Egalitaires de nom, ils sont pour les castes en principe. Et en mettant au pouvoir les ouvriers à la place des bourgeois, ils ne doutent pas que tout soit pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

Mettre les ouvriers au pouvoir ! En vérité il faut ne plus se souvenir. N’avons-nous pas eu Albert au gouvernement provisoire ? Est-il possible de voir rien de plus crétin ? Qu’a-t-il été, sinon un plastron ? A l’Assemblée constituante ou législative, nous avons eu les délégués lyonnais ; s’il fallait juger des représentés par les représentants, ce serait un triste échantillon de l’intelligence des ouvriers de Lyon. Paris nous a gratifiés de Nadaud, nature épaisse, intelligence de mortier, qui rêvait la transformation de sa truelle en sceptre présidentiel — l’imbécile ! Puis aussi Corbon, le révérend de l’Atelier, et peut-être bien le moins jésuite, car lui, du moins, n’a pas tardé à jeter le masque et à prendre place au milieu et côte à côte des réacteurs. Tels sur les marches du trône les courtisans sont plus royalistes que le roi, tels sur les degrés de l’autorité officielle ou légale les ouvriers républicains sont plus bourgeois que les bourgeois. Et cela se comprend : l’esclave affranchi et devenu maître exagère toujours les vices du planteur qui l’a éduqué. Il est d’autant plus disposé à abuser du commandement qu’il a été enclin ou forcé à plus de soumission et à plus de bassesse envers ses commandeurs. Un comité dictatorial composé d’ouvriers est certainement ce que l’on pourrait trouver de plus gonflé de suffisance et de nullité et, par conséquent, de plus anti-révolutionnaire. Si l’on veut prendre au sérieux le mot de salut public, c’est d’abord, et en toute occasion, d’évincer les ouvriers de toute autorité gouvernementale et ensuite, et toujours, d’évincer le plus possible de la société l’autorité gouvernementale elle-même. (Mieux vaut au pouvoir des ennemis suspects que des amis douteux.)

L’autorité officielle ou légale, de quelque nom qu’on la décore, est toujours mensongère et malfaisante. Il n’y a de vrai et de bienfaisant que l’autorité naturelle ou anarchique. Qui fut autorité en fait et en droit, en 48 ? Est-ce le gouvernement provisoire, la commission exécutive, Cavaignac ou Bonaparte ? Ni l’un ni l’autre. Car s’ils avaient en main la force brutale, ils n’étaient eux-mêmes que des instruments, les rouages engrenés de la réaction ; ils n’étaient donc pas des moteurs, mais des machines. Toutes les autorités gouvernementales, même les plus autocratiques, ne sont que cela. Elles fonctionnent par la volonté d’une faction et au service de cette faction, sauf les accidents d’intriques, les explosions d’ambition comprimée. La véritable autorité en 48, l’autorité de salut universel ne fut donc pas dans le gouvernement, mais, comme toujours, en dehors du gouvernement, dans l’initiative individuelle : Proudhon fut son plus éminent représentant (je parle dans le peuple et non dans la Chambre). C’est en lui que se personnifia l’agitation révolutionnaire des masses. Et pour cette représentation-là, il n’est besoin ni de titre, ni de mandat légalisés. Son seul titre, il lui venait de son travail, c’était sa science, son génie. Son mandat, il ne le tenait pas des autres, des suffrages arbitraires de la force brute, mais de lui seul, de la conscience et de la spontanéité de sa force intellectuelle. Autorité naturelle et anarchique, il eut toute la part d’influence à laquelle il pouvait prétendre. Et c’est une autorité qui n’a que faire de prétoriens, car elle est la dictature de l’intelligence : elle échauffe et elle vivifie. Sa mission n’est pas de garrotter ni de raccourcir les hommes, mais de les grandir de toute la hauteur de la tête, mais de les développer de toute la force d’expansion de leur nature mentale. Elle ne produit pas, comme l’autre, des esclaves au nom de la liberté publique, elle détruit l’esclavage au nom de l’autorité privée. Elle ne s’impose pas à la plèbe en se crénelant dans un palais, en se cuirassant de mailles de fer, en chevauchant parmi ses archers, comme les barons féodaux — elle s’affirme dans le peuple, comme s’affirment les astres dans le firmament, en rayonnant sur ses satellites !!

Quelle puissance plus grande aurait eue Proudhon, étant au gouvernement ? Non seulement il n’en aurait pas eu davantage, mais il en aurait eu beaucoup moins, en supposant même qu’il eût pu conserver au pouvoir ses passions révolutionnaires. Sa puissance lui venant du cerveau, tout ce qui aurait été de nature à porter entrave au travail de son cerveau aurait été une attaque à sa puissance. S’il eut été un dictateur botté et éperonné, armé de pied en cap, investi de l’écharpe et de la cocarde suzeraines, il eut perdu à politiquer avec son entourage tout le temps qu’il a employé à socialiser les masses. Il aurait fait de la réaction au lieu de faire de la révolution. Voyez plutôt le châtelain du Luxembourg, Louis Blanc, le mieux intentionné peut-être de tout le gouvernement provisoire, et cependant le plus perfide, celui qui a tirée les marrons du feu pour la réaction ; qui a livrés les ouvriers sermonnés aux bourgeois armés ; qui a fait comme font tous les prédicateurs en soutane ou à rubans autoritaires, qui a prêché la charité chrétienne aux pauvres afin de sauver le riche.

Les titres, les mandats gouvernementaux ne sont bons que pour les nullités qui, trop lâches pour être quelque chose par elles-mêmes, veulent paraître. Ils n’ont de raison d’être que pour la raison de ces avortons. L’homme fort, l’homme d’intelligence, l’homme qui est tout par le travail et rien par l’intrigue, l’homme qui est le fils de ses œuvres et non le fils de son père, de son oncle ou de n’importe quel patron, n’a rien à démêler avec ces attributions carnavalesques ; il les méprise il les hait comme un travestissement qui souillerait sa dignité, comme quelque chose d’obscène et d’infamant. L’homme faible, l’homme ignorant, mais qui a le sentiment de l’humanité, doit les redouter aussi : il ne lui faut pour cela qu’un peu de bon sens. Car si toute arlequinade est ridicule, de plus elle est odieuse ; c’est quand elle porte latte !

Tout gouvernement dictatorial, qu’il soit entendu au singulier ou au pluriel, tout pouvoir démagogique ne pourrait que retarder l’avènement de la révolution sociale en substituant son initiative, quelle qu’elle fût, sa raison omnipotente, sa volonté civique et forcée à l’initiative anarchique, à la volonté raisonnée, à l’autonomie de chacun. La révolution sociale ne peut se faire que par l’organe de tous individuellement ; autrement elle n’est pas la révolution sociale. Ce qu’il faut donc, ce vers quoi il faut tendre, c’est placer tout le monde et chacun dans la possibilité, c’est-à-dire dans la nécessité d’agir, afin que le mouvement, se communiquant de l’un à l’autre, donne et reçoive l’impulsion du progrès et en décuple et en centuple ainsi la force.

Ce qu’il faut enfin, c’est autant de dictateurs qu’il y a d’êtres pensants, hommes ou femmes, dans la société, afin de l’agiter, de l’insurger, de la tirer de son inertie ; et non un Loyola à bonnet rouge, un général politique pour discipliner, c’est-à-dire immobiliser les uns et les autres, se poser sur leur poitrine ; sur leur cœur, comme un cauchemar, afin d’en étouffer les pulsations ; et sur leur front, sur leur cerveau, comme une instruction obligatoire ou catéchismale, afin d’en torturer l’entendement !

L’autorité gouvernementale, la dictature, qu’elle s’appelle empire ou république, trône ou fauteuil, sauveur de l’ordre ou comité de salut public, qu’elle existe aujourd’hui sous le nom de Bonaparte ou demain sous le nom de Blanqui ; qu’elle sorte de Ham ou de Belle-Ile, qu’elle ait dans ses insignes un aigle ou un lion empaillé… la dictature n’est que le viol de la liberté par la virilité corrompue, par les syphilitiques ; c’est le mal césarien inoculé avec des semences de reproduction dans les organes intellectuels de la génération populaire. Ce n’est pas un baiser d’émancipation, une naturelle et féconde manifestation de la puberté, c’est une fornication de la virginité avec la décrépitude, un attentat aux mœurs, un crime comme d’abus du tuteur envers sa pupille… c’est un humanicide !

Il n’y a qu’une dictature révolutionnaire, qu’une dictature humanitaire : c’est la dictature intellectuelle et morale. Tout le monde n’est-il pas libre d’y participer ? Il suffit de le vouloir pour le pouvoir. Point n’est besoin autour d’elle, et pour la faire reconnaître, de bataillons de licteurs ni de trophées de baïonnettes ; elle ne marche escortée que de ses libres pensées, elle n’a pour sceptre que son faisceau de lumières. Elle ne fait pas la loi, elle la découvre ; elle n’est pas autorité, elle fait autorité. Elle n’existe que par la volonté du travail et le droit de la science. Qui la nie aujourd’hui l’affirmera demain. Car elle ne commande pas la manœuvre en se boutonnant dans on inertie, comme un colonel de régiment, mais elle ordonne le mouvement en prêchant d’exemple, elle démontre le progrès par le progrès.

— Tout le monde au même pas ! dit l’une, et c’est la dictature de la force brute, la dictature animale.

— Qui m’aime me suive ! dit l’autre, et c’est la dictature de la force intellectualisée, la dictature hominale.

L’une a pour appui tous les hommes bergers, tous les hommes troupeaux, tout ce qui commande et obéit au bercail, tout ce qui est domicilié dans la civilisation.

L’autre a pour elle les individualités faites hommes, les intelligences décivilisées.

L’une est la dernière représentation du paganisme moderne, le soir de clôture définitive, ses adieux au public.

L’autre est le début d’une ère nouvelle, son entrée en scène, le triomphe du socialisme.

L’une est si vieille qu’elle touche à la tombe ; l’autre est si jeune qu’elle touche au berceau.

— Vieille ! c’est la loi, — il faut mourir !

— C’est la loi de nature, enfant ! — tu grandiras !!

= = =

Lectures complémentaires:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Charles-Macdonald_Anthropologie_de_l’anarchie

Leducation-comme-pratique-de-la-liberte_Paulo_Freire_1965

Pierre_Kropotkine_L’anarchie-dans-l’evolution-socialiste-2eme-edition-1892

Pierre_Kropotkine_La_Commune_de_Paris_PDF

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes

Chiapas-Feu-et-Parole-dun-Peuple-qui-Dirige-et-dun-Gouvernement-qui-Obeit

James_C_Scott_L’art_de_ne_pas_être_gouverné

Proudhon_Quest_ce_que_la_propriete

Du_Principe_Federatif_Proudhon

Manifeste pour la Société des Sociétés

Entraide_Facteur_de_L’evolution_Kropotkine

Appel au Socialisme Gustav Landauer

 

Dictature technotronique 5G et le matériau biologique humain (Dean Henderson)

Posted in actualité, altermondialisme, documentaire, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, Internet et liberté, média et propagande, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, résistance politique, santé, science et nouvel ordre mondial, technologie et totalitarisme with tags , , , , , , , , , , on 30 octobre 2019 by Résistance 71


L’humain… chair à canon 5G….

 

Le matériau biologique humain et l’arme 5G informatique

 

Dean Henderson

 

25 octobre 2019

 

url de l’article original:

https://hendersonlefthook.wordpress.com/2019/10/25/human-wetware-the-5g-computer-weapon/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

En 1963, Les régulateurs fédéraux ont dit à IBM que l’entreprise ne pourrait pas commercialiser son nouvel ordinateur au public parce qu’il était une arme dangereuse par laquelle la désinformation pourrait être utilisée pour retourner des populations entières.

Quelques décennies de dérégulations plus tard, IBM eut finalement l’autorisation de vendre son système d’armement au monde. Dès 1993, la National Security Agency (NSA) avait installé des portes dérobées électroniques sous la forme d’un microprocesseur dérobé dans ces ordinateurs armés, leur donnant un monopole sur le processus d’encryptage.  Ceux qui furent inclus dans cet effort furent des gens comme John Podesta, Larry Summers, James Comey, Robert Mueller, Rod Rosenstein et George H. W. Bush (senior), via le groupe Carlyle (NdT: qui employa aussi le frère de Sarkozy…)

L’entreprise CISCO, connue pour être “l’enfant chéri” de la NSA, fut un partenaire clef dans cet effort. L’agent de la couronne / City de Londres, General Electrics (GE) fut aussi instrumental pour fournir le logiciel requis et volé PROMIS. Intel s’est joint à l’effort, installant une “commande à distance agressive” sur tous les microprocesseurs connus comme contrôleur moteur mécanique. C’est par son nouveau Point Focal Node Trusted Remote Access Control (PFNTRAC), que la NSA peut maintenant tout TRACer.

Hillary Clinton et toute la cohorte de sa firme légale de la Rose Law Firm a aidé en cela par neutralisation des litiges pour outre-passement constant des réglementations de patentes au profit de Big Tech, alors que les sponsors de la City et de l’armée savaient déjà que patentes et innovation seraient très importantes dans la domination totale qu’ils recherchaient avec leur nouvel arme informatique.

Tandis que le gouverneur d’alors de l’Arkansas, un certain Bill Clinton, utilisait l’aéroport de Mena comme centre d’importation de la cocaïne et que Jackson Stephens de Little Rock utilisait sa banque de Worthen Bank pour aider la BCCI (NdT: banque de la CIA) à laver plus blanc l’argent sale détourné du FMI depuis quelques pays pauvres du monde, Hillary Clinton quant à elle aidait l’IBM Eclipse Foundation à voler un logiciel clef de Leader Technologies qui deviendra éventuellement par la suite… Facebook.

Des gyroscopes crystal QRS-11 furent aussi envoyés depuis Little Rock à la NSA, ceux-ci seront vitaux pour le monopole de l’agence sur l’encryptage. Bientôt ceux-ci seront installés sur tous les engins volants des jumbo jets aux missiles en passant aussi par les véhicules routiers. Avec cette capacité à être allumés ou éteints par les contrôleurs de la NSA, les QRS-11 crystals deviendront dès lors la base fondamentale pour ériger l’internet des choses.

L’Agent de la couronne / City de Londres SERCO a reçu le contrat pour gérer le bureau des patentes américain et ainsi toutes les patentes liées à la 5G deviennant dès lors mystérieusement sous le contrôle du fondateur de l’entreprise Agilent et ex-exécutif de Hewlett Packard (HP), Richard P. Walker.

(https://resistance71.wordpress.com/2019/09/09/tyrannie-technotronique-qui-est-derriere-le-projet-de-genocide-planetaire-par-la-5g-dean-henderson/)

Au moment où le membre militaire d’AT&T et ancien de Bell Labs Eric Schmidt devint le CEO de Google, l’Eclipse Foundation d’IBM avait organisé sa sous-traitance de la Silicon Valley pour mettre en œuvre son rêve armé de technologie de 5ème Génération ou 5G. Ceci impliquerait du hardware informatique qu’ils avaient déjà et des logiciels qui allaient sortir au plus tôt des tiroirs des entités de la NSA de la Silicon Valley maintenant très bien financées, ainsi que la matériau biologique humain. (NdT: appelé aussi en jargon technotronique le “wetware” ou matériau humide…)

Le “matériau biologique / wetware” voulait dire des humains et autres créatures vivantes qui seraient ionisés et programmés sur la base d’une ADN hautement individualisée avec le hardware et le software informatiques pour créer une grille 5G complètement intégrée et contrôlable, armée pour être un système de domination totale de l’humanité. L’Intelligence Artificielle (IA) infiltrerait la grille, cherchant à s’auto-répliquer tout en éteignant pas à pas le matériel humain.

Ce fut peu après que Schmidt fut arrivé à Google que furent lancés les outils de collectes de données que sont Gmail, Facebook, Instagram et autres outils collecteurs de la NSA ; la Banque des Règlements Internationaux (BRI) de Bâle avec une faction renégate de la CIA sous son contrôle opérant depuis le CERN. Il était maintenant temps de personnaliser le wetware. Pour se faire, tout le monde devrait être émotionnellement, spirituellement, physiquement profilé et fiché.

Le parent de Google “Alphabet” écopa Boston Dynamics, la première entreprise à developper la robotique. L’attaque terroriste faux-drapeau du 11 septembre 2001 sur le territoire américain allait fournir le prétexte pour faire votre le “Patriot Act”, qui fut pensé par Robert Mueller (FBI) et sa cohorte de sbire traître à la solde de la City de Londres. Avec la constitution des Etats-Unis effectivement en suspend, les humains n’auraient dès lors plus de base légale pour résister à la grille de contrôle 5G prévue pour leur mise en esclavage finale.

L’entité du renseignement britannique de la couronne / City de Londres, le GCHQ, a maintenant ouvert un bureau avec pignon sur rue à Fort Meade dans l’état du Maryland, donnant une toute nouvelle signification à tout mandat de la Foreign Intelligence Surveillance Authority (FISA). Toutes les communications doivent maintenant être surveillées par le Board of Broadcasting Governors (BBG). Plus tard, le président Obama allait établir le Global Engagement Center  (GEC) au sein du ministère des affaires étrangères (State Department) pour servir en quelque sorte de “ministère de la vérité” très orwellien.

Le lieutenant des Rothschild, George Soros, attendit dans les travées pour mettre en scène sa révolution colorée si nécessaire. Ceci impliquerait le renversement du président Trump s’il n’obéissait pas à l’agenda de la couronne pour la mise en esclavage. Elle serait appelée la révolution pourpre, le pourpre étant la couleur des “royaux”.

Utilisant le marteau climatique de l’Agenda 21, les humains reçurent le rôle de méchant, de vilain, de l’histoire, pavant ainsi la route Rothschild pour un nouveau système de crédit social à l’empreinte carbone, fondé sur une monnaie numérique qui serait utilisée au sein de la grille 5G. Avec Big Brother ainsi totalement en place, tous les dissidents opérant sur une plateforme ordinateur/internet pourraient ainsi être retirés de la plateforme et des sites de collectes de donnés de la NSA. Facebook et Twitter ont banni les individus radicaux, YouTube a chassé les vidéos critiquant la 5G et les chemtrails et Amazon a banni les livres anti-vaccinations.

La diffusion des dossiers d’Edward Snowden fut arrêtée en mars dernier alors que le milliardaire s’en occupant se plaignait de problèmes d’argent… Julian Assange fut donné par le traître et nouveau président équatorien Lenin Moreno en échange d’un prêt conséquent du FMI. Les plus avisés auront noté qu’Assange n’a pas été emporté de l’ambassade équatorienne dans une voiture de police, mais dans un van propriété de l’Agent de la Couronne SERCO. 

= = =

Lectures complémentaires:

Dossier-complet–pour-stopper-net-la-dictature-technotronique

Alerte_scientifiques_medecins_5G

Naval-Medical-Research-Institute-1972-Full-Bibliography

dossier-complet-pour-refuser-le-tout-connecte-via-la-5g-la-smart-city-ou-ville-connectee

la-tele-medecine-cest-pas-bon-pour-la-sante

Agenda-oligarchique-de-depopulation-sarkozy-et-les-compteurs-intelligents

stop-linky-gazpar-5G

Dean Henderson NOM 4 cavaliers apocalypse pétrolière et familles banquières de l’oligarchie

 

Sur un air de pipeau… La saga Al Baghdadi / Daesh continue

Posted in actualité, colonialisme, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 30 octobre 2019 by Résistance 71

Quand le croquemitaine en cours est éliminé pour la… 3ème ou 4ème fois… Si on croit pas celle-là, ils nous en raconteront une autre… En attendant, il court, il court le furet, c’est bien connu.

~ Résistance 71 ~

 

Al-Baghdadi, un vieil épouvantail modifiant à point nommé la narration du retrait US de Syrie et marquant le retour de la vieille stratégie de la manipulation de l’Etat profond ou le retour de la stratégie du chaos durable

 

Strategika 51

 

27 octobre 2019

 

source: http://www.comite-valmy.org/spip.php?article11517

 

La gigantesque machine de propagande et de manipulation est au régime maximal. Le Foreign Policy sonne le pas de charge en annonçant la perte par la République islamique d’Iran du Moyen-Orient. Première explication néo-conservatrice de la quatrième vague de révolutions affectant l’Irak et le Liban. Mais également d’autres pays à travers le monde.

Second pas de charge : l’élimination pour la énième fois de l’épouvantail dénommé Abou Bakr Al-Baghdadi marque le retour aux affaires des factions les plus intellectuellement sclérosées et bellicistes de l’État profond ou Deep State. Selon la nouvelle narration modifiée pour la grandeur de l’exceptionnalisme américain, le retrait des forces US du Nord et de l’Est de la Syrie avait pour objectif de débusquer Al-Baghdadi afin de l’éliminer pour la énième fois. Un outil, même démodé, peut toujours servir.

Que faut-il lire dans ces événements ?

L’outil « révolution » dans un contexte de crise économique aiguë et de fortes inégalités socio-économique ou de clivages (interconfessionnels, inter-ethniques ou n’importe quelle autre vraie ou fausse division de diversion) est quasiment imparable. Dans le le cas de l’Irak où des groupes armés ont infiltrés les manifestations, avec un très lourd tribut humain, la situation semble avoir atteint un seuil de non-retour.

Au Liban, pays en crise endémique, les forces de la résistance ont cerné le danger à temps. Ce danger mortel a commencé au moment précis où une partie des protestataires, sortis pour exprimer leur colère contre les conditions socio-économiques, a réclame le désarmement du Hezbollah Libanais, l’ultime rempart de ce pays de la Grande Syrie qui n’a jamais été vraiment à l’aise en tant qu’Etat-Nation.

Pour la Syrie, Hollywood reprend du service. Nous avons un nouveau film : Al-Baghdadi III est en pleine promo pour la sauvegarde de l’honneur d’un Rambo vieillissant et humilié. En réalité, Rambo a sous-traité le casting cette fois aux soldats turcs. Au retrait annoncé de Syrie, se superpose une nouvelle narration. Celle d’une ruse de guerre pour faire sortir Al-Baghdadi de sa prétendue cachette. Par toute coïncidence, cette cachette s’est déplacé à la vitesse de la Reine de Saba d’Irak en Libye avant de réapparaître en Syrie orientale, près du camp Delta de bérets verts de la CIA ayant abandonné leur positions depuis une année. Le générique de la fin du film est saine et sauve. Il y aura une suite au film comique de Ben Laden. La propagande de l’Empire carbure à plein régime. La contre-attaque a commencé à Hong Kong où la méthode utilisée est jugée imparable. Cette méthode a été encouragée par la mollesse et la faiblesse de la réaction chinoise, laquelle était en position de blocage dans un jeu de Go.

Il y aura des révolutions partout. Il y a cent ans la révolution bolchévique voulait s’exporter partout. Désormais c’est la révolution hybride, causée en partie par des conditions socio-économiques impossibles sur des populations qui n’en peuvent plus. Cette révolution en apparence légitime est alimentée et manipulée par les mêmes parties qui maîtrisent les coûts des matières premières, les taux d’intérêt et les dettes nationales.

Al-Baghdadi est donc un outil d’altération d’une narration justifiant ce que l’Etat profond qualifie d’errements de la politique étrangères US au Moyen-Orient.

L’épouvantail d’Al-Baghdadi vient à point nommé. La Turquie a joué et continue de jouer à un Janus regardant non plus dans deux directions opposées mais dans les quatre directions cardinales. Dans un jeu d’échec la Turquie ne serait pas la Tour mais le Fou du Roi. Ce Roi n’étant définitivement pas le président Erdogan mais le locataire sur un siège éjectable de la Maison-Blanche.

La manipulation grossière passera. Plus c’est grossier et plus c’est vraisemblable et l’on comprend maintenant pourquoi le système dominant cherche tant à abrutir les peuples et à niveler les niveaux d’éducation. Dans un monde où la télé-réalité et les commentaires abrutissants des réseaux sociaux sont devenus la norme, une autre élimination d’Al-Baghdadi passera comme une lettre à la poste.

Le monde d’aujourd’hui aura toujours besoin d’une menace et d’une justification d’une menace protéiforme dénommée commodément « Al-Baghdadi ». La manipulation n’a jamais cessé. Damas, Téhéran et Moscou devront réviser leurs copies. Beijing paie déjà son attitude mi-figues, mi-raisins. On s’allie pas avec le diable financier sans y laisser sa peau. A méditer…

Comment l’empire anglo-américain et ses mercenaires de Daesh volent le pétrole irakien et syrien depuis 2004… (Veterans Today)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, CIA et traffic de drogue, colonialisme, documentaire, guerre Libye, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 29 octobre 2019 by Résistance 71


Mission: Pillage du pétrole irakien et syrien

 

Ça pue sérieusement la magouille dans le secteur des champs pétroliers syriens

 

Gordon Duff

 

28 octobre 2019

 

url de l’article original:

https://www.veteranstoday.com/2019/10/28/neo-something-stinks-in-syrias-oil-fields/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Lorsque les Etats-Unis se sont “retirés” de Syrie, Donald Trump a annoncé qu’il avait sécurisé le pétrole syrien des griffes de l’EIIL/Daesh et qu’il le protégeait. Des déclarations ultérieures allaient du reste indiquer que les Etats-Unis avaient laissé 500 soldats là-bas et qu’ils allaient y envoyer des blindés, ceci étant effectué bien au-delà de ce que l’accord avec la Russie avait prévu et sans aucun doute en violation flagrante de la souveraineté de la Syrie.

Il fut aussi annoncé que quelques 400 contractants militaires privés (mercenaires) y seraient également stationnés. Lorsque Trump annonça cela, à aucun moment, bien qu’on nous ait dit que cette région ait été purgée de Daesh par les Etats-Unis et leurs alliés kurdes, les Etats-Unis n’avaient opéré dans ou près de cette région. Ceci fut un mensonge éhonté, un des milliers que Trump a proféré mais unique sur bien des points.

Voyez-vous, les Etats-Unis ont été accusés encore et encore de protéger les bases de Daesh dans la région. Pas seulement cela, mais les Etats-Unis ont répétitivement utilisé leur force aérienne dite de “coalition” pour attaquer non seulement l’armée syrienne, mais aussi les forces russes qui tentaient d’attaquer les unités combattantes de l’EIIL dans et autour de la région.

Des officiers supérieurs du renseignement à la fois syrien et russe avec lesquels j’ai personnellement parlé, ont confirmé que les bases américains dans et autour de la zone pétrolière syrienne ont coexisté avec les formations environnantes de Daesh et qu’il y a une montagne de preuves que les Etats-Unis et Daesh collaboraient étroitement.

Puis bien entendu, nous avons les histoires, essentiellement d’Irak, disant que les Etats-Unis ont régulièrement transporté et ravitaillé les unités de Daesh, mais ces histoires n’ont pas de preuves vidéo et pourraient donc être écartées.

Derrière tout cela, nous avons cette longue histoire du vol de pétrole de la région mais d’abord, nous allons aborder les déclarations récentes faites par le président syrien Assad qui a affirmé que la Turquie d’Erdogan a volé pour des milliards de dollars de biens syriens, des usines entières, du pétrole, du blé, des antiquités et bien plus.

J’ai étudié les listes existantes avec le Dr. Najm, alors ministre syrien de la justice et maintenant professeur à la faculté de droit de Damas et pigiste pour Veterans Today.

Nous avons découvert un réseau de fausses ONG en Turquie et au Liban, certaines gérées par les Etats-Unis, d’autres par la Grande-Bretagne, qui se déplaçaient librement dans et hors de Damas sous protection, puis vers des zones plus larges et à travers les lignes de combat en territoire d’Al Qaïda et de Daesh.

De là. elles collectèrent des informations sur les biens et avoirs et arrangèrent pour leur transfert en Europe, en Israël et aux Etats-Unis pour être vendus aux enchères pour les pièces d’arts et les antiquités ou pour l’enrichissement des puissants de la politique. Puis bien sûr, nous avons cette affaire du pétrole. Lorsque la force aérospatiale russe a découvert que les Etats-Unis n’avaient pas fait qu’ignorer mais qu’ils protégeaient les 20 000 camions citernes qui pillaient les champs pétroliers du nord de l’Irak et de l’Est de la Syrie, nous avons vu là une continuité de la politique américaine remontant à 2004.

A cette époque, l’éditeur de VT Alex Powers supervisait la production pétrolière de l’Irak pour le commandant de l’occupation américaine, le pro-consul Paul Bremmer. Je connaissais Alex depuis quelque temps alors que nous avions travaillé ensemble sur quelques “projets” du Pentagone.

Lorsque je lui ai parlé la semaine dernière, au sujet de cette histoire et des évènements récents, il m’a rafraichi la mémoire sur l’accord privé avec les hauts-fonctionnaires de Bush, beaucoup loyaux à Israël, pour partager les profits du pétrole volé à l’Irak et transporté hors d’Irak par oléoduc.

Le pétrole irakien était identifié et envoyé dans le système comme s’il provenait d’Azerbaïdjan. La méthodologie pour ce faire est d’utiliser un instrument appelé “cochon”, un flotteur électronique itinérant qui sépare les différents envois de pétrole à l’intérieur du même oléoduc (pipeline).


Les pères fondateurs de Daesh

J’ai aussi parlé avec le chef du bureau local de VT Jeffrey Silverman qui me confirme que la même chose se passe toujours en effet, couvrant ainsi des milliards de dollars du pétrole volé d’Irak et que cela fut toujours possible jusqu’à ce que la Russie y mette un coup d’arrêt, mais que ceci continue toujours aujourd’hui depuis la Syrie, utilisant toujours les “cochons” dans les pipelines et fait sous le couvert d’entreprises pétrolières d’Azerbaïdjan travaillant avec BP et Exxon-Mobil.

Puis vient à l’esprit la déclaration de Trump au sujet de “sécuriser le pétrole”. Nos sources nous disent que des entreprises américaines ont tout ce temps opéré depuis la Syrie, en partenariat avec Daesh, faisant transiter le pétrole via la Turquie par les oléoducs et “cochonifié” en Turquie et identifié comme pétrole de la Caspienne en provenance des champs pétroliers de Bakou.

Ceci veut dire que depuis 2004, bref répit mis à part, Les Etats-Unis ont volé du pétrole irakien, puis irakien et syrien, d’abord sous occupation militaire puis plus tard… et bien … sous occupation militaire ; et on peut parfaitement concevoir que les opérations d’Al Qaïda et de Daesh (EIIL) en Irak et en Syrie furent également une occupation militaire américaine (par procuration), menée par l’entreprise criminelle. La preuve est édifiante. Pire encore, Trump vient tout juste de l’admettre,  et jusqu’ici, rien ne peut être fait contre cela de manière concrète à moins que la Syrie ne décide de défier militairement les Etats-Unis.


« Sécurisez le pétrole, sécurisez le pétrole ! »

Trump a deux raisons pour avoir fait ce qu’il a fait. Une accusation serait de dire qu’il profite personnellement des vols de pétrole et autres commodités comme le blé, tandis que le peuple syrien est soumis aux sanctions jusqu’à ce que famine s’en suive. Il est évident qu’il sécurise les champs pétroliers des forces syriennes qui ne sont qu’à quelques kilomètres de là, les sécurisant pour le partenariat Daesh/Washington qui a enrichi un groupe sélectionné de criminels du haut du panier depuis bien des années.

Ceci, bien entendu, a mis la Russie dans une position très difficile. Cette violation folle et criminelle de la souveraineté de la Syrie fondée sur des mensonges absurdes et sur l’admission virtuelle que l’Amérique a opéré depuis 2001 en tant qu’”état criminel” en Irak, en Afghanistan, mais seulement là ?

Combien de pétrole a été volé de Libye ? Quand on veut trouver un schéma opératoire, analyser l’Afghanistan devient nécessaire. Lorsque les Etats-Unis arrivèrent en Afghanistan après les attentats de 2001, la production d’opium dans le pays avait été quasiment éradiquée [par les Talibans]. En 5 ans d’occupation américaine, sous des efforts financés par l’USAID (NdT: vitrine internationale de la CIA avec la NED), l’Afghanistan produisait 95% de la quantité mondiale d’opium. Trois ans plus tard, l’Afghanistan produisait les produits dérivés de l’opium (NdT: morphine base, héroïne) avec des centres chimiques construits dans la province d’Helmand, l’équipement et les produits chimiques nécessaires à la transformation venant de Karachi au Pakistan.

J’ai lu des rapports de tout ceci lors d’entretiens avec le général Pasha, alors le Directeur Général de l’ISI, service de renseignement pakistanais, lorsque je l’ai rencontré en 2011.

Leurs sources en Afghanistan et ils en ont beaucoup bien évidemment, n’ont pas seulement tracé des exportations par voie aérienne et seulement les Etats-Unis avaient une capacité aérienne en Afghanistan, vers l’Europe occidentale et de manière présumée vers les Etats-Unis mais aussi par camions vers le Tadjikistan au nord, comme partie d’un programme de la CIA de transférer le plus d’héroïne possible en Russie.  

Conclusion

Nous avons identifié les criminels. Nous pouvons prouver les crimes commis. Ce que nous n’avons pas, est l’autorité adéquate pour mettre en application la loi internationale contre une conspiration criminelle qui contrôle le plus puissant appareil militaire au monde.

 


Tout part de là…

Liban visions de la rébellion: « Gilets Jaunes » libanais ou révolution colorée impérialiste ? (VT, NEO, Al Manar)

Posted in actualité, colonialisme, guerre iran, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , on 28 octobre 2019 by Résistance 71

Nous publions ci-dessous deux textes sur la situation actuelle de protestations et de rébellion au Liban. Le premier d’André Vitchek que nous avons traduit de VT, initialement publié sur le site New Eastern Outlook (NEO, source russe) et le second de la chaîne Al Manar (Liban) rapportant les propos du chef du conseil exécutif du Hezbollah sur la situation.

Il est à noter que ces évènements interviennent dans le même temps que des mesures bancaires de l’empire pour tenter de freiner les échanges financiers du Hezbollah libanais. Y a t’il connexion entre les deux ? Sommes-nous au Liban en présence d’un mouvement similaire à celui des Gilets Jaunes de France ou en présence d’une énième “révolution colorée” ? Il semblerait que si ceci n’est pas téléguidé de l’extérieur, des forces sont déjà à l’œuvre pour récupérer la crise pour certains intérêts particuliers. A suivre donc…

~ Résistance 71 ~

 

 

Beyrouth brûle: la rébellion contre les élites a commencé

 

André Vitchek

 

25 octobre 2019

 

Source: 

https://www.veteranstoday.com/2019/10/25/neo-beirut-is-burning-rebellion-against-the-elites-has-begun/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Les pneus brûlent, la fumée s’élève dans le ciel. On est en octobre, le 18ème jour du mois, la capitale du Liban, connue auparavant comme la “Paris de l’Orient”, est couverte de fumée.

Pendant des années j’ai averti que le pays, gouverné par des élites corrompues jusqu’à la moëlle, ne pourrait pas tenir indéfiniment. Pendant ces cinq années où j’appelais Beyrouth mon chez moi, les choses partaient sérieusement en sucette.

Rien ne s’améliorait: pratiquement plus de transports publics, des coupures d’électricité à outrance, de l’eau courante contaminée ou ne courant plus tant que ça. Périodiquement, les ordures ménagères s’entassaient dans les rues et dans les rues de banlieue. Une fois qu’un avion avait atterri et que les portes s’ouvraient, l’épouvantable puanteur des poubelles nous accueillait, nous les résidents de Beyrouth, de retour à la maison.

Pratiquement tout le monde savait que tout ça ne pouvait pas continuer indéfiniment. La ville souffrait de maladies rencontrées dans la quart monde tout en étant inondée de SUV Land Rover, de Maseratis et de Porsches, conduites par des personnes en costard Armani.

Beyrouth s’était presque effondrée au niveau de Djakarta avec, il faut l’admettre, toute une élite très intelligente et hautement éduquée, capable de converser simultanément en trois langues: le français, l’arabe et l’anglais. Ville ayant aussi des galeries d’art de tout premier ordre, des cinémas d’art & essai, des bars et des boîtes de nuit huppés, des marinas, ports de plaisance de tout premier ordre et les meilleures librairie de tout le Moyen-Orient.

Certains disent que Beyrouth a toujours été aux mains de l’esprit et de l’instinct, mais quelque chose est arrivé à son cœur. Maintenant, il n’y a plus rien qui marche vraiment ici. Mais si vous avez quelques millions de dollars, alors cela n’a pas vraiment d’importance, vous pouvez acheter ce que vous voulez ici.

Si vous êtes pauvre, destitué, abandonnez tout espoir. Et la vaste majorité des gens ici sont maintenant misérablement pauvres. Personne ne sait exactement combien de gens son destitués, car tout recensement est interdit afin de ne pas “déranger l’équilibre religieux” (ce fut, pendant des années, un consensus que de ne pas savoir combien de chrétiens et de musulmans résidaient dans le pays…)

Il est certain que la plupart des gens ne sont pas riches et maintenant, outragés par leurs dirigeants, politiciens corrompus et soi-disante “élite”, ils crient haut et fort: “Assez est assez !” “Halas, à bas le régime !”

***

Le gouvernement a décidé d’imposer un impôt/taxe sur les appels sur WhatApp. Pas grand chose sans doute en apparence, mais ce le fut et soudainement, cela devint toute une affaire. “La goutte d’eau…” sans doute. (NdT: comme la hausse du carburant, taxe carbone pour les Gilets Jaunes de France en novembre 2018…).

La ville explosa. Des barricades furent érigées. Des pneus mis à feu. Partout : dans les voisinages tout autant aisés que pauvres. “Révolution !” commencèrent à crier les gens. Le Liban possède une histoire d’insurrections de gauche, communiste même. Il a aussi sa part de fanatisme religieux et d’extrême droite. Qui va gagner ? Qui sera décisif dans cette rébellion nationale ?…

Le parti communiste a quelques trains de retard. Mais le Hezbollah, jusqu’à présent la force sociale la plus solide du pays, n’est pas encore convaincu que le gouvernement de Saad Hariri doit simplement démissionner. D’après l’agence Reuters:

“Le leader du Hezbollah libanais Sayyed Hassan Nasrallah a dit… que le groupe ne demandait pas la démission du gouvernement au sein des protestions nationales qui agitent le pays. Nasrallah a dit lors d’un discours télévisé, qu’il soutenait le gouvernement, mais appelait à un nouvel agenda, un “nouvel esprit”, ajoutant que les manifestations en cours montraient que le chemin à suivre n’était pas celui de toujours plus d’impôts.” et que tout impôt nouveau imposé aux pauvres le pousserait à appeler les supporteurs du Hezbollah à se rendre dans les rues, a ajouté Nasrallah.”

Jusqu’ici, les manifestations ont laissé un grand nombre de personnes blessées alors que deux immigrants syriens ont perdu la vie. des analystes locaux disent que ceci est la situation de soulèvement la plus sérieuse depuis celle de 2015 (incluant la campagne “Tu pues!”, en réaction à la grave crise de la collecte des ordures ménagères dans Beyrouth et au désastre social ne faisant qu’empirer), mais d’autres personnes, y compris l’auteur de ces lignes, pensent et sont convaincus que ceci constitue la plus grande catastrophe au Liban depuis les années 1980.

On entend la colère à chaque coin de rue de la capitale, dans les cafés et dans les magasins:

“La confiance est brisée!” Même ceux qui se situaient assez loin de toute action politique soutiennent maintenant les manifestants. Mlle Jehan, une employée de bureau de l’ONU à Beyrouth est une de ceux qui se sont retrouvés du côté de la rébellion:

“Ce qui se passe à Beyrouth et partout au Liban est bien. Il est grand temps que nous nous soulevions. Je vais y aller aussi. Ceci n’a absolument rien à voir avec les religions. C’est au sujet de nos vies brisées.”

***

En lisant les médias de masse occidentaux, on pourrait penser que le problème du Liban est lié à la dette étrangère (le Liban est, par habitant, le 3ème pays le plus endetté de la planète. La dette du pays se situe à 150% du PIB), de ses réserves minuscules de l’ordre de 10 milliards de dollars et de la façon dont le pays interagit avec les donneurs et les prêteurs. Le FMI et ses “conseils” sont constamment mentionnés.

Mais même les agences de presse comme Reuters doivent admettre que le problème est loin de n’être que problèmes structurels:

“Alors que les dollars se sont évaporés, les banques ont effectivement arrêté de prêter et ne peuvent plus remplir les opérations de change de base avec leurs clients, a dit un banquier.” “Le rôle des banques et de verser du fric dans la banque centrale pour financer le gouvernement et protéger la monnaie”, a t’il dit. “Rien n’est fait sur le déficit fiscal parce que faire quelque chose à ce niveau serait déranger les systèmes de corruption en place.”

Ici réside le mot clef: “corruption!” Les élites libanaises sont corrompues au-delà de l’imaginable. Seul des pays comme l’Indonésie peuvent entrer en compétition avec la corruption des clans troglodytes libanais lorsqu’il s’agit de pomper la richesse de toute la nation. Rien n’est propre ou pur au Liban, c’est aussi pour cela qu’il n’y a aucune statistique accessible.

L’argent provient de l’exploitation monstrueuse et sans vergogne des ressources naturelles de l’Afrique de l’ouest. Tout le monde le sait, mais personne n’en parle, publiquement du moins. J’ai travaillé en Afrique de l’Ouest et je sais pertinemment ce que les hommes d’affaires racistes libanais y font. Mais l’argent volé à ces Africains n’enrichit en rien le Liban et son peuple. (NdT: ce qui serait bien entendu tout aussi dégueulasse disons-le tout net…)

Il remplit les coffres des banques libanaises et est dépensé dans l’achat de yachts somptueux, de voitures de sport européennes surévaluées et dans des clubs privés bizarres dans et autour de la capitale. Tandis que bien des Libanais sont à la limite de la famine, des avions s’envolant pour Nice, Venise ou les îles grecques sont constamment remplis de ceux qui recherchent la dolce vita.

Le Liban fait des milliards de dollars du commerce de la drogue, particulièrement celles cultivées et raffinées dans la vallée de la Beqaa. Ces drogues sont exportées essentiellement à destination de l’Arabie Saoudite pour la consommation des riches ou injectées sur les champs de batailles du Yémen et de la Syrie, ces soi-disantes “drogues du combat”.

Une fois de plus, tout le monde le sait, mais rien n’est fait pour l’arrêter. Des centaines de familles, des paysans producteurs aux politiciens, deviennent honteusement riches de ce commerce. Ceci ne fait qu’ajouter quelques super yachts de plus dans les proverbiales marinas de Beyrouth..

Ensuite, il y a “l’aide étrangère”, “l’investissement européen dans l’infrastructure”, l’argent saoudien et qatari. La plupart de ce fric va directement dans les poches des hauts-fonctionnaires corrompus, du soi-disant “gouvernement” et de tous leurs potes, sous-traitants. Pratiquement rien n’est plus construit, mais l’argent lui est bien parti. Le Liban a des employés de chemin de fer qui reçoivent chaque mois leur salaire, mais il n’y a plus de chemin de fer…

Une gare a été convertie en bar à vodka. Le Liban mendie pour l’argent afin de pouvoir héberger des réfugiés de toute la région, mais pratiquement tout l’argent alloué va dans les poches profondes des corrompus. Bien peu va aux réfugiés ou aux Libanais pauvres qui doivent entrer en compétition pour des petits boulots sous-payés avec les désespérés syriens et palestiniens.

Les pauvres deviennent de plus en plus pauvres. Et pourtant, des employées de maison éthiopiennes, philippines et kenyanes trimbalent les courses des riches, essuient la bave de la figure des morveux nés dans les familles de l’élite libanaise et nettoient les toilettes. Certaines sont torturées par leurs maîtres, beaucoup se suicident. Le Liban est un endroit dur pour ceux qui n’ont pas l’allure phœnicienne ou européenne.

Et les bidonvilles du sud de Beyrouth s’agrandissent. Certains villes libanaises comme Tripoli au nord, ressemblent en totalité à de gigantesques bidonvilles.

Ali est un réceptionniste dans un hôtel du centre-ville de Beyrouth qui se plaint:

“Je travaille ici comme réceptionniste 14 heures par jour et ne gagne que 540 US$ par mois. J’ai besoin de minimum 700 US$ pour survivre. J’ai une sœur qui habite aux Etats-Unis et je veux la visiter pour une semaine, il m’est impossible d’obtenir un visa. Je n’ai que 24 ans. Je ne vois absolument aucun futur dans ce pays, je suis comme les milliers de personnes qui manifestent dans les rues de Beyrouth.”

D’après des estimations variées, le Liban pourrait bien totalement s’effondrer à partir de février 2020. Il est impossible d’en piller plus d’argent. La fin de partie approche.

Si le Liban s’effondre, les riches auront bien entendu leur parachute doré. Ils ont des familles à l’étranger: en Australie, au Brésil, en France, aux Etats-Unis. Certains ont deux passeports, d’autres ont des maisons dans les plus beaux endroits du monde.

Les pauvres resteront avec absolument rien: la carcasse desséchée d’un pays, pillé au préalable par ses “élites”. Il y aura partout de vieilles Ferrari, mais personne ne peut manger la carcasse d’une voiture. Il y aura des piscines luxurieuses abandonnées, juste à côté de plages détruites et polluées.

Les gens le savent et ils en ont assez. Mohamed, un travailleur de chez Starbucks à Beyrouth est déterminé:

“C’est terrible certes, mais il est grand temps. On ne peut plus le supporter. Nous devons changer le pays, drastiquement. Cette fois-ci les choses sont différentes. Ce n’est pas au sujet de nos convictions religieuses,  mais au sujet de nos vies quotidiennes.”

Le Liban, en comparaison avec d’autres pays honteusement capitalistes, est un pays bien éduqué. On ne peut pas/plus tromper les gens ici. La rébellion contre les “élites” ne fait que commencer. Les gens veulent reprendre leur pays. (NdT: et leur vie, pour vivre, tout simplement…)

= = =

Manifestations au Liban… Second son de cloche:

 

 

Liban: Conseil exécutif du Hezbollah: Riyad et Abou Dhabi financent les protestations

 

Al Manar

 

28 octobre 2019

 

Url de l’article: http://french.almanar.com.lb/1536152

 

Le chef du conseil exécutif du Hezbollah, Sayed Hachem Safieddine, a mis en garde contre « tout atermoiement de la part des responsables libanais dans la mise en œuvre du plan des réformes… Faute de quoi, nous aurons une position claire et décisive devant tous les Libanais ».

« Au début de la fronde sociale des gens, nous nous sommes retrouvés plus proches d’eux, et aujourd’hui nous ne sommes pas en désaccord avec leur mouvement de protestation. Nous valorisons et respectons leurs objectifs et ce qu’ils font », a expliqué M.Safieddine.

Et de rappeler : « Quand nous avons dit que nous possédons des informations confirmées sur la présence des entités recevant un financement (douteux), nous ne voulions pas nécessairement dire tous ceux qui font partie de ce mouvement de protestation. Nous croyons ceux qui avaient dit qu’ils paient de leur propre argent. Mais les principaux accusés, qui sont bien connus, ne les ont pas nié ».

Implication des ambassades d’Arabie et des Emirats

Il convient de noter que plus d’une semaine après le début des protestations pacifiques au Liban contre la corruption et la vie chère, de nouvelles révélations ont été faites sur des sources suspectes de financement des manifestations.

Dans ce contexte, le PDG de la télévision libanaise LBC, Pierre Daher, a reconnu lors d’une rencontre avec le Premier ministre Saad Hariri, avoir reçu une aide financière avec ses collègues Tahsin Khayyat (al-Jadid) et Michel al-Murr (MTV).

Par ailleurs, une investigation du site libanais Al-Ahed révèle l’implication des ambassades d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis à Beyrouth dans cette affaire. Ceux-là même qui veulent en profiter dans le sens de leurs propres intérêts politiques.

Al-Ahed révèle que les sources de financement sont nombreuses, dont les plus importantes sont les ambassades d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.

Par ailleurs, des représentants de l’ambassade émiratie sont présents dans une cellule du commandement des manifestations, créée par le parti des « Forces libanaises » de Samir Geagea, tandis que d’autres personnes sur le terrain s’occupent des coordinations entre l’ambassade des Émirats arabes unis et les organisateurs des manifestations.

Des sources bien informées ont confirmé au journal Al-Ahed que l’ambassade des Émirats arabes unis a pris en charge les coûts de la médiatisation des événements et de la logistique nécessaire sur le terrain: transport, appareils audio, parasols, drapeaux, tentes, cabines de toilettes mobiles, repas et eau.

Des paiements en espèces ont été également observés: 100 dollars par jour pour tous ceux qui viennent quotidiennement dans les rues et pour bloquer les voies et les routes, et 150 dollars par jour pour ceux qui passent la nuit sous les tentes ou à ciel ouvert.

De nombreuses personnes qui avaient l’intention de rejoindre les manifestations disent qu’ils ont changé d’avis lorsqu’il ont vu ce soutien douteux de la part des étrangers, comme l’arrivée de plats chauds à une heure régulière pour un nombre déterminé de manifestants comme si c’était fait « à la commande ». Ces repas sont servis dans des boîtes imprimés avec des slogans qui invitent à la « révolution ».

Les manifestants qui se retirent de ce « mouvement » ont parlé au journaliste d’Al-Ahed de leurs inquiétudes après avoir vu des gens riches et des capitalistes célèbres du pays qui veulent « surfer sur les vagues » des protestations spontanées. De leurs aveux, beaucoup d’argent est versé dans les rues et de très nombreuses personnes sont payées plus d’une fois.

Les Émiratis ne sont pas les seuls à assurer le financement suspects des protestations: l’ambassade saoudienne à Beyrouth exercent aussi des pressions et des menaces financières sur la presse et plusieurs médias audiovisuels, les contraignant de couvrir les événements de manière tendancieuse.

 

Changement radical et nécessaire de paradigme : petite discussion sur l’anarchie avec Federica Montseny

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , on 28 octobre 2019 by Résistance 71

Quelques bons points développés ici par Federica Montseny*, qui nous donnent l’opportunité de montrer une fois de plus qu’il ne faut pas scinder une pensée, qu’il faut la voir dans son évolution progressive et intégrer chaque nouvel élément à ce qui précède. Il n’y a pas de “conflit” entre la pensée anarchiste du XIXème siècle et celle des penseurs et acteurs modernes, il n’y a qu’une continuité pour arriver à une conclusion finale qui est des plus similaires.

Il en va de même avec la pensée marxienne (et non pas marxiste de parti, qui n’existe que dans la division, le catéchisme et la dichotomie…), qui, au bout du chemin de la pensée et de la pratique, se réconcilie avec la pensée anarchiste pour énoncer la mise à bas de l’État, de ses institutions, de la marchandise, de l’argent et du salariat, dans un grand lâcher prise de toute l’illusion démocratique de la dictature de la marchandise écrasant tout sur son passage ; chosifiant tout pour l’assujettir dans un grand maelström menant à la destruction de l’humanité, qui n’est fort heureusement pas inéluctable pourvu que nous comprenions le sens réel et profond de l’histoire pour l’intégrer dans notre changement d’attitude radical envers le paradigme mortifère étatico-capitaliste en fin de parcours…

Voici un texte illustrant parfaitement ce propos.

~ Résistance 71 ~

 

 

Discussion sur l’anarchie

 

Federica Montseny*

 

Extrait des actes de la conférence: “Les anarchistes et l’Anarchie dans le monde contemporain” du 5 décembre 1969

Je rends hommage à la bonne volonté du Professeur Valiani et à l’effort méritoire qu’il a fait pour exposer les grandes lignes de la pensée anarchiste. Mais je dois dire qu’à mon avis il n’est pas allé au-delà de ce qu’on pourrait qualifier d’anarchisme du XIXe siécle, réduisant singuliérement les perspectives de l’anarchisme dans son ensemble. En parlant des anarchistes espagnols, par exemple, il ne cite que des hommes du XIXe siècle. Ses références à tout ce qu’a produit la pensée anarchiste espagnole, sont pratiquement inexistantes.

Contre l’avis de plusieurs historiens et de certains penseurs s’intéressant aux problèmes de l’anarchisme, j’affirme que ce mouvement ne c’est pas arrêté ni à la pensée de Proudhon, ni à celle de Bakounine, ni à celle de Kropotkine, ni même à la pensée de Malatesta, le plus proche de nous. L’anarchisme, aujourd’hui, n’est pas seulement une pensée philosophique, mais un mouvement politique et social qui dépasse largement cette conception artisanale de la société qu’on veut bien lui attribuer – communisme des premiers chrétiens, Guildes de Moyen Age, idéalisme bucolique à la Rousseau – L’anarchisme n’est pas une utopie fossilisée dans la conception mutualiste de Proudhon, de Bakounine, dans le communisme humaniste de l’Ethique et l’entraide de Kropotkine, son ‟ prenez dans le tas ” et sa croyance dans la bonté de l’homme, idées que nous trouvons déjà chez Rousseau. L’anarchisme est un mouvement en évolution continuelle et qui a, aujourd’hui comme hier, la faculté d’évoluer, de s’intégrer dans la marche de l’humanité, de reconnaître et d’accepter tous les faits nouveaux. Il y a donc, à mon avis, une erreur fondamentale lorsqu’on circonscrit l’anarchisme aux affirmations de ses premiers théoriciens.

Les anarchistes espagnols – je parle d’eux parce que ce sont eux que je connais les mieux – ont été constamment habités par l’idée de faire une révolution transformant la société actuelle et instaurant une nouvelle société, tout en tenant compte du progrès scientifique et technologique et des réalités économiques.

A plusieurs reprises, dans tous les congrès célébrés en Espagne, en dehors d’Espagne et dans le dernier Congrès anarchiste de Carrara, en 1968, nous avons eu soin de toujours apporter des projets d’organisation d’une nouvelle société, justement parce que nous avions pris conscience des réalités actuelle : pas des rêves et autre chose que des théories. Je veux insister sur ceci, parce que je sais que l’on admet généralement que cet anarchisme ‟ romantique ” et ‟ généreux ”, réduit à une affirmation de liberté, a plus ou moins inspiré différents mouvements internationaux, mais qu’il reste une pure aspiration, un mouvement de la pensée, coupé de l’évolution sociale, politique, scientifique, économique, du monde d’aujourd’hui.

Je tiens à dire que la révolution espagnole de 1936, dans un pays qui n’est pas évidemment le plus avancé de l’Europe, mais dans une contrée qui est la plus évoluée de l’Espagne, la Catalogne, a démontré par les faits que les anarchistes ne rêvent pas et qu’ils sont capables d’organiser la gestion de la production et la distribution et de prendre demain, en somme, l’organisation de la société.

Il y a une constante, il est vrai, dans l’idéologie anarchiste : c’est la destruction de l’Etat, non par une position philosophique, mais parce que nous sommes arrivés à la conclusion que l’Etat, tant qu’il existera, sera toujours l’origine et la cause de l’autorité et de tous les privilèges, injustices et inégalités que cette autorité implique.

Nous avons vécu l’expérience de la révolution russe. L’Etat a pris le nom de socialiste, de communiste, de révolutionnaire, mais il a été tout aussi oppresseur que l’Etat du passé et il a crée à nouveaux les organes et les besoins inhérents à tout Etat. Nous fondons notre idéologie sur la destruction de l’Etat, mais la destruction de l’Etat ne signifie ni chaos ni ‟ anarchie ”, dans le sens péjoratif du mot, non dans le sens éthymologique du terme. Nous voulons détruire l’Etat parce que nous croyons qu’il est à l’origine de tous les maux de l’humanité, et nous voulons le substituer par l’administration des choses, de l’homme jusqu’à la Commune et à la Confédération des Communes ; du producteur jusqu’au syndicat et à la Confédération des syndicats, pour parvenir enfin à la Confédération des peuples. C’est à dire, que nous avons cherché, et peut-être trouvé, un moyen d’utiliser les mêmes organismes que les travailleurs en révolte contre le capitalisme ont crée dans cette société, pour organiser la première période de la révolution, en substituant l’Etat et ses organismes par des Conseils élus directement par les producteurs et représentant toute la gamme des activités économiques et sociales. Conseils qui n’auront aucune faculté directive et qui seront constamment révocables et renouvables.

Plusieurs théoriciens, écrivains, militants syndicalistes, anarcho-syndicalistes, l’ont défini : on l’oublie et on ne lit probablement pas les théoriciens comme Malatesta ou Besnard qui dégagèrent des idées très réalistes sur l’organisation de la société nouvelle. Ou oublie tout ce que l’anarchisme a apporté de constructif, devenant chaque jour plus actuel, pour évoquer uniquement le vieil anarchisme ‟ romantique ” et ‟ généreux ” de tous les premiers théoriciens.

(*) Federica Montseny née à Madrid en 1905, décédée à Toulouse en 1994, anarchiste espagnole, ministre de la santé durant la révolution sociale espagnole de 1936 ; essayiste, chroniqueuse pour les journaux anarchistes Solidaridad Obrera (Solidarité Ouvrière) et Tierra y Libertad (Terre et Liberté). Membre de la Confederacion Nacional del Trabajo (CNT), rejoint la Federacion Anarquista Iberica (FAI) en 1927, grande oratrice et première femme “ministre” d’Europe Occidentale.
(Résistance 71)

= = =

Lectures complémentaires:

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes

 

Analyse politique: Surgissement d’un nouveau monde ?… (Réseau Voltaire)

Posted in actualité, canada USA états coloniaux, chine colonialisme, désinformation, guerre iran, guerre Libye, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, N.O.M, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , on 27 octobre 2019 by Résistance 71

Analyse intéressante de Meyssan dont nous admirons l’optimisme. En fait, il ne fait que décrire un des segments de la métamorphose de l’empire en un autre: la fusion de l’empire anglo-américain avec la Chine et la Russie dans un Nouvel Ordre Mondial capitaliste monopoliste supranational qui sera régi par le cartel banquier et des grosses multinationales énergétiques et technotronique. La collusion banquier entre la City de Londres, Wall Street et les banques chinoises va von train et les écrans de fumée remplissent leur fonction… d’enfumage de gogos.

Meyssan le dit du reste dès les deux 1ères phrases: “C’est un moment qui n’arrive qu’une ou deux fois par siècle. Un nouvel ordre du monde surgit.”

Ceci n’est en rien un espoir, mais la continuation de la même merdasse marchande à un autre niveau.

Pour nous, les peuples, la seule voie viable est celle qui mettra bas à l’État, à la marchandise, à l’argent et au salariat… Tout le reste, Russie, Poutine ou pas, n’est que pisser dans un violon.

~ Résistance 71 ~

 

 

Le nouveau monde surgit devant nous

 

Thierry Meyssan

 

22 octobre 2019

 

source: https://www.voltairenet.org/article208007.html

 

Thierry Meyssan souligne l’extrême gravité, non pas du retrait US de Syrie, mais de l’effondrement des repères actuels du monde. Nous entrons, selon lui, dans une courte période de transition, au cours de laquelle les actuels maîtres du jeu que sont les « capitalistes financiers » —et ceux qu’il désigne par là n’ont aucun rapport avec ni avec le capitalisme originel, ni avec la banque originelle— vont être écartés au profit des règles de droit énoncées par la Russie en 1899.

C’est un moment qui n’arrive qu’une ou deux fois par siècle. Un nouvel ordre du monde surgit. Toutes les références antérieures disparaissent. Ceux qui étaient voués aux gémonies triomphent tandis que ceux qui gouvernaient sont précipités aux enfers. Les déclarations officielles et les interprétations que livrent les journalistes ne correspondent manifestement plus aux événements qui s’enchainent. Les commentateurs doivent au plus vite changer leur discours, le renverser en totalité ou être happés par le tourbillon de l’Histoire.

En février 1943, la victoire soviétique face au Reich nazi marquait le basculement de la Seconde Guerre mondiale. La suite des événements était inéluctable. Il fallut pourtant attendre le débarquement anglo-états-unien en Normandie (juin 1944), la conférence de Yalta (février 1945), le suicide du chancelier Hitler (avril 1945) et enfin la capitulation du Reich (8 mai 1945) pour voir se lever ce monde nouveau.

En un an (juin 44-mai 45), le Grand Reich avait été remplacé par le duopole soviéto-US. Le Royaume-Uni et la France, qui étaient encore les deux premières puissances mondiale, douze ans plus tôt, allaient assister à la décolonisation de leurs Empires.

C’est un moment comme celui-là que nous vivons aujourd’hui.

Chaque période historique a son propre système économique et construit une super-structure politique pour le protéger. Lors de la fin de la Guerre froide et de la dislocation de l’URSS, le président Bush père démobilisa un million de militaires US et confia la recherche de la prospérité aux patrons de ses multinationales. Ceux-ci firent alliance avec Deng Xiaoping, délocalisèrent les emplois US en Chine qui devint l’atelier du monde. Loin d’offrir la prospérité aux citoyens US, ils accaparèrent leurs profits, provoquant progressivement la lente disparition des classes moyennes occidentales. En 2001, ils financèrent les attentats du 11 septembre pour imposer au Pentagone la stratégie Rumsfeld/Cebrowski de destruction des structures étatiques. Le président Bush fils transforma alors le « Moyen-Orient élargi » en théâtre d’une « guerre sans fin ».

La libération en une semaine d’un quart du territoire syrien n’est pas seulement la victoire du président Bachar el-Assad, « l’homme qui depuis huit ans doit partir », elle marque l’échec de la stratégie militaire visant à établir la suprématie du capitalisme financier. Ce qui paraissait inimaginable a eu lieu. L’ordre du monde a basculé. La suite des événements est inévitable.

La réception en très grande pompe du président Vladimir Poutine en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis atteste du spectaculaire revirement des puissances du Golfe qui basculent dès à présent dans la camp russe.

La tout aussi spectaculaire redistribution des cartes au Liban sanctionne le même échec politique du capitalisme financier. Dans un pays dollarisé où l’on ne trouve plus de dollars depuis un mois, où les banques ferment leurs guichets et où les retraits bancaires sont limités, ce ne sont pas des manifestations anti-corruption qui stopperont le renversement de l’ordre ancien.

Les convulsions de l’ordre ancien s’étendent. Le président équatorien, Lenín Moreno, attribue la révolte populaire contre les mesures imposées par le capitalisme financier à son prédécesseur, Rafael Correa qui vit en exil en Belgique, et à un symbole de la résistance à cette forme d’exploitation humaine, le président vénézuélien Nicolás Maduro, bien qu’ils n’aient aucune influence dans son pays.

Le Royaume-Uni a déjà replié ses forces spéciales de Syrie et tente de sortir de l’État supranational de Bruxelles (Union européenne). Après avoir pensé conserver le Marché commun (projet de Theresa May), il décide de rompre avec toute la construction européenne (projet de Boris Johnson). Après les erreurs de Nicolas Sarkozy, de François Hollande et d’Emmanuel Macron, la France perd subitement toute crédibilité et influence. Les États-Unis de Donald Trump cessent d’être la « nation indispensable », le « gendarme du monde » au service du capitalisme financier pour redevenir eux-mêmes une grande puissance économique. Ils retirent leur arsenal nucléaire de Turquie et s’apprêtent à fermer le CentCom au Qatar. La Russie est reconnue par tous comme le « pacificateur » en faisant triompher le droit international qu’elle avait créé en convoquant, en 1899, la « Conférence internationale de la paix » de La Haye, dont les principes ont été depuis foulés aux pieds par les membres de l’Otan.

Comme la Seconde Guerre mondiale a mis fin à la SDN pour créer l’Onu, ce monde nouveau va probablement accoucher d’une nouvelle organisation internationale fondée sur les principes de la Conférence de 1899 du tsar russe Nicolas II et du Prix Nobel de la paix français, Léon Bourgeois. Il faudra pour cela d’abord dissoudre l’Otan, qui tentera de survivre en s’élargissant au Pacifique, et l’Union européenne, État-refuge du capitalisme financier.

Il faut bien comprendre ce qui se passe. Nous entrons dans une période de transition. Lénine disait, en 1916, que l’impérialisme était le stade suprême de la forme de capitalisme qui disparut avec les deux Guerres mondiales et la crise boursière de 1929. Le monde d’aujourd’hui est celui du capitalisme financier qui ravage une à une les économies pour le seul profit de quelques super-riches. Son stade suprême supposait la division du monde en deux : d’un côté les pays stables et mondialisés, de l’autre des régions du monde privées d’États, réduites à n’être que de simples réserves de matières premières. Ce modèle, contesté aussi bien par le président Trump aux États-Unis, les Gilets jaunes en Europe occidentale ou la Syrie au Levant agonise sous nos yeux.

 

Effondrement systémique: Séisme politico-social au Liban (Réseau Voltaire)

Posted in actualité, guerre iran, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, politique et social, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , on 27 octobre 2019 by Résistance 71

La décrépitude du système étatico-capitaliste est entrée en phase terminale. Le plus important: Arrêtons de vouloir écoper un Titanic voué à couler et concentrons nous sur la reprise du pouvoir décisionnaire pour remettre en place une société de l’être générique en larguant à tout jamais la société de l’avoir parasitaire et inégalitaire qui nous a été imposée depuis des siècles. Elle n’est en rien inéluctable, il suffit de dire NON ! et d’agir en conséquence, ensemble et pour le bien commun dans la jouissance de la satiété collective achevée en paix avec nous-mêmes et la Nature.
Il n’y a pas de solution a sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! Qu’on se le dise !…

~ Résistance 71 ~

 

Les Libanais prisonniers de leur constitution

 

Thierry Meyssan

 

21 octobre 2018

 

url de l’article original: 

https://www.voltairenet.org/article208011.html

 

Depuis cinq jours, le Liban est le théâtre d’émeutes et de manifestations gigantesques qui paralysent le pays. Il est presque impossible de circuler, toutes les routes étant coupées. Le mouvement s’est rapidement étendu à l’ensemble du pays. Présent sur place, Thierry Meyssan a pu constater qu’il n’était absolument pas spontané. Selon lui, le groupe qui a initié les émeutes n’accepte pas le changement de paradigme de la politique régionale. Les Libanais, quant à eux, tentent de se révolter contre un système constitutionnel dont ils sont prisonniers.

Depuis plusieurs mois, les États-Unis enjoignent aux banques libanaises de couper les relations entre le Hezbollah et la diaspora chiite, notamment en Afrique. Les finances du Parti de Dieu proviennent pour la plus grosse moitié de dons de la diaspora et pour une plus petite moitié de l’Iran. En agissant ainsi, le département du Trésor US espérait contraindre le Hezbollah à devoir passer sous les fourches caudines iraniennes et à se rebeller contre lui. Il s’agissait de créer une situation comparable à celle qui avait prévalu durant la guerre de Bosnie-Herzégovine, lorsque le Pentagone finançait le Hezbollah et l’a considéré à tort comme un simple proxy. Le parti avait cherché d’autres sources de financement et rompu définitivement avec Washington.

Cette politique a cependant eu comme effet collatéral de déséquilibrer les banques libanaises. Le produit intérieur brut du Liban (agriculture et tourisme) est extrêmement faible. La dette publique est évaluée à plus de 86 milliards de dollars, soit plus de 150 % du PIB. Les fonds considérables déposés dans les banques libanaises proviennent avant tout du blanchiment des revenus des drogues latino-américaines. L’association des banques libanaises répartit entre ses membres, y compris des agents du Hezbollah, les profits des cartels autorisés par Washington qui structurent la vie politique dans de nombreux États latino-américains. Pour interdire au Hezbollah de profiter de cette manne, le département US du Trésor a coupé les versements en dollars à l’ensemble des banques libanaises.

L’économie libanaise est largement dollarisée. Tous les commerces acceptent indistinctement des dollars ou des livres libanaises. Cependant, en moins d’un mois, les dollars sont devenus une denrée rare. De nombreuses banques ont fermé leurs guichets. Les retraits d’argent, y compris en livres libanaises, ont été limités.

Par voie de conséquence, pour éviter une dévaluation que le pays n’a pas connu depuis 1997, le gouvernement et le parlement ont voté de nouvelles taxes que la rue a immédiatement rejetées. Depuis la fin de la colonisation française, le pays est constitutionnellement divisé en 17 communautés ethnico-religieuses qui, depuis la fin de la guerre civile, se partagent les fonctions publiques selon un système de quotas. Cette organisation favorise la corruption et empêche tout mouvement social. Pendant douze ans, de 2005 à 2017, le Liban fut le seul État au monde à ne pas avoir de budget. Il est matériellement impossible de savoir ce qu’est devenu l’argent du pays.

En 2016, une révolte transcommunautaire avait éclaté face à l’absence de services publics et particulièrement au non-stockage et non-ramassage des ordures. Les choses ont évolué positivement sur le terrain, mais ont été enterrées politiquement. Le pays n’a toujours d’électricité que 12 heures par jour et pas d’eau courante. Il est vite apparu à tous que tant que le Liban serait gouverné par ses communautés, il ne parviendrait pas à résoudre ses problèmes, mais la réforme de la loi électorale est restée superficielle et n’a pas profondément changé la donne. Elle a été bloquée par les puissances occidentales, dont Israël, qui craignaient, à juste titre, une élection massivement favorable au Hezbollah. Mais la tutelle occidentale n’est plus à l’ordre du jour.

La révolte qui a débuté le 17 octobre 2019 reprend les thèmes de la crise des ordures de 2016. Contrairement à ce que prétend la presse internationale, elle a été planifiée : l’armée, qui avait été prévenue, s’était déployée la veille sur tout le territoire ; les émeutiers qui ont dressé des barrages de poubelles partout dans le pays étaient, et sont toujours, reliés par téléphone à un ordonnateur central. Sur de nombreuses barricades, ils sont contenus par la police, mais dans d’autres endroits ils sont au contraire aidés par les policiers favorables à l’Arabie saoudite. Seule, pour le moment, l’armée reste neutre.

Très vite, les émeutes de quelques-uns ont laissé la place à une révolte généralisée de toutes les communautés et de toutes les classes sociales, comme si les Libanais n’attendaient que l’occasion pour s’exprimer.

Les manifestants ont réclamé la démission des trois présidents : celui de la République (chrétien), le général Michel Aoun, celui du gouvernement (sunnite), Saad Hariri, et celui du parlement (chiite), Nabih Berry. Ils réclament de nouvelles élections générales qui ne changeront rien, tant que l’on n’aura pas modifié la loi électorale. Depuis le départ de la Force syrienne de paix, en 2005, inlassablement le pays se mord la queue.

La donne politique a pourtant changé ce qui explique cette révolte. Le président du gouvernement, Saad Hariri, était jusqu’ici l’homme de Riyad. Mais en novembre 2017, il fut arrêté à son arrivée en Arabie saoudite et tabassé en public sur le tarmac. Soumis aux mêmes conditions d’incarcération que les autres membres de la famille royale (Saad Hariri est le fils illégitime d’un prince du clan Fadh), il fut retenu prisonnier jusqu’à ce que le Hezbollah proteste et le président Michel Aoun menace de saisir le Conseil de sécurité. Libéré, il a vite pris ses distances avec l’Arabie saoudite pour se rapprocher du Hezbollah et du président Aoun. Il avait pourtant, durant une décennie accusé le Hezbollah et ses alliés d’être impliqués dans l’assassinat de son père, Rafiq Hariri.

Les Forces libanaises de Samir Geagea (chrétien maronite) ont retiré leurs quatre ministres du gouvernement, demandé la démission du Premier ministre et, ce qui est contradictoire, réclamé la constitution d’un cabinet de technocrates. Il est possible que le Parti socialiste progressiste de Walid Jumblatt (druze) agisse de même. Ces deux partis sont intiment liés aux États-Unis et à l’Arabie saoudite.

Surtout, le Proche-Orient est en pleine mutation. Les États-Unis retirent leurs troupes de Syrie et bientôt du Qatar. La Russie apparaît à la fois comme le faiseur de paix et le technicien de l’exploitation pétrolière. Les clans libanais liés à Washington n’acceptent pas cette évolution et, au travers de ces manifestations contre la corruption générale, menacent leurs rivaux de ne pas couler tous seuls.

Le Hezbollah a été le premier à venir au secours de ses alliés. Son secrétaire général, sayyed Hassan Nasrallah, s’est immédiatement opposé à des élections générales sans changement de la loi électorale. Saad Hariri a annoncé un ambitieux programme de réforme économique sur lequel tout le monde est d’accord, mais que jusqu’à présent personne ne voulait implémenter. Les quatre partis de la coalition gouvernementale devraient l’accepter. Il comprend la réduction de moitié des salaires mirobolants des anciens ministres et des anciens députés, la levée du secret de leurs comptes bancaires et la lancée de poursuites judiciaires contre ceux qui se sont enrichis aux frais de l’État. Mais on peut douter que ce programme soit appliqué par Saad Hariri lorsqu’on sait que son père fut l’un des premiers bénéficiaires de ce système. Mais ce ne fut pas grand-chose comparé aux sommes détournées par l’ancien Premier ministre, Fouad Siniora, qui a pris la fuite, il y a trois jours. Au-delà de la lutte contre la corruption, les mesures annoncées par le Premier ministre touchent tous les secteurs de la société des prêts au logement à la suppression du ministère de l’Information.

Toutefois le problème restera entier tant que l’on ne changera pas la loi électorale. Depuis plusieurs années, beaucoup suggèrent une remise du pouvoir à l’armée, seule capable de casser le système confessionnel français. Celle-ci est composée de soldats principalement chiites et d’officiers principalement chrétiens.

Gilets Jaunes… Écoutez !…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, démocratie participative, documentaire, gilets jaunes, militantisme alternatif, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 26 octobre 2019 by Résistance 71

 

L’anarchisme, c’est la vie en action contre la mort

 

Paris-Luttes Info

 

25 octobre 2019

 

url de l’article original:

https://paris-luttes.info/l-anarchisme-c-est-la-vie-en-12769?lang=fr

 

Ce texte tente de répondre à toutes ces personnes qui, trop habituées à ce que l’État administre le moindre aspect de nos vies, demandent sans cesse aux anarchistes « Mais vous, qu’est-ce que vous proposez ? »

Au-delà du fait que les méchants anarchistes sont anti-beaucoup-de-choses, il peut être utile de rappeler qu’en termes de construction collective, ils n’ont pas de leçons à recevoir du reste du monde.

Tout d’abord, l’anarchisme n’est pas né de la dernière pluie et existe depuis au moins 160 ans, sans compter que des sociétés fonctionnant sans autorité politique existent depuis la nuit des temps. Je renvoie ici lâchement à la fiche Wikipedia, car lire avant de parler peut être utile. Et sans chercher dans l’histoire, quelques expérimentations sociales de type « municipalisme libertaire » existent actuellement au Chiapas ou au Rojava, si tant est qu’on accepte de s’y intéresser et qu’on ne s’arrête pas aux kalachnikovs que les combattants de ces régions tiennent dans les mains ou aux cagoules qu’ils portent sur la tête.

Et comme l’anarchiste ne se revendique pas d’une seule pensée et qu’il a son libre arbitre, il s’interroge sur le monde sans cesse et produit de la réflexion politique en continu, diffusée sous forme de livres et de journaux certes, mais également sous forme de brochures dites « samizdat » (le « do it yourself » russe) qu’on peut voir traîner partout dans le monde si l’on veut bien se donner un peu la peine de chercher : voir par exemple sur Infokiosques.net et Couteau entre les dents

À partir de cet instant, l’anarchisme lui-même se décline en tellement de courants différents, qu’on va immédiatement cesser de le nommer toujours anarchiste. Comme l’anti-autoritarisme reste pour tous les avatars de l’anarchisme l’une des valeurs fondamentales, on va ici et pour simplifier appeler toute notre engeance les « libertaires ». Il semblerait que c’est moins connoté…

Et parce que les libertaires c’est pas que des mecs, on va à partir d’ici « dégenrer » ce texte. Oui, les libertaires sont relou·e·s et se soucient aussi des oppressions de genre.

C’est bien gentil l’histoire, mais qu’est-ce qu’il·elle·s glandent les libertaires aujourd’hui ?

En termes d’espaces de vie et d’organisation, les libertaires tiennent les murs depuis des décennies malgré la volonté de la société capitaliste de les voir disparaître. Pour commencer, dans la plupart des grandes villes, mais aussi parfois dans des bleds paumés, vous trouverez des cafés, lieux de concerts et librairies anarchistes. Et dans nombre de ces lieux, vous trouverez une programmation de débats, autour de thématiques ou de livres. Ça réfléchit un·e libertaire, en plus de casser des vitres.

Pour se tenir informé·e·s de ce qu’il se passe autour d’eux·elles, les libertaires refusent généralement de se fier à la télévision, mais utilisent internet comme tout le monde, où les sites d’information mutualistes foisonnent. En France, un réseau de « média mutu » couvre tout le territoire : Mars Info (Marseille), Rebellyon (Lyon), Disjoncter (Dijon), Manif-est (Nancy), Paris Luttes Info (Paris), Expansive(Rennes), Bourrasque Info (Brest), Basse-Chaîne (Angers), La Rotative (Tours), A l’Ouest (Rouen), IATAA (Toulouse), Le Pressoir (Montpellier), Le Cric (Grenoble), Reims Media Libres (Reims), La Bogue (Limoges), Numéro Zéro (Saint-Étienne)… Et dans certaines villes françaises subsistent encore des sites du vieux réseau international Indymedia, mis en place à l’occasion du contre-sommet de Seattle en 1999 : Nantes, Lille, Grenoble… La spécificité de ces médias, c’est qu’ils fonctionnent en « open publishing » (publication ouverte, collaborative), ce qui permet à chacun·e de se réapproprier l’information.

Sans compter les centaines de sites, blogs et pages Facebook qui relaient sur les ondes les idées et actions des réseaux libertaires. Pour ne citer que quelques pages Facebook : Lille insurgée, Nantes révoltée, Cerveaux non disponibles, ACTA

En termes de structures numériques, ces réseaux s’appuient sur des hébergeurs et fournisseurs de services numériques sympathisants, tels que Riseup, Immerda, Autistici/Inventati, Noblogs, Nadir, Globenet/No-log, etc.

On dit aussi que les libertaires squattent des maisons vides, parce qu’il·elle·s pensent qu’une baraque habitée vaut mieux qu’une baraque vide, et qu’à défaut de loger tous les pauvres la société doit bien accepter ce petit désagrément pour rester viable. Sans parler de la spéculation, qui n’est pas vraiment un principe très cool et solidaire. Pour s’informer sur la vie des squats, il existe aussi plusieurs sites : Squat.net ; Radar.squat.net ; Planet.squat.net

C’est pas couchsurfing ni airbnb, mais quand on est libertaire et qu’on « a un contact », c’est un bon moyen d’arriver dans une nouvelle ville et d’y rencontrer les personnes avec qui l’on a des affinités politiques. Dans un certain nombre de squats, dont certains font office de centres sociaux autogérés, vivent également des personnes sans papiers ou sans logement (oui, les libertaires vivent avec des pauvres, pour répondre à l’insupportable répartie du réac-de-la-rue : « vous n’avez qu’à les prendre chez vous ! ». Et il·elle·s s’organisent avec eux·elles, en plus de juste leur prêter un matelas). On peut appeler ça la solidarité si l’on veut. D’ailleurs, les pauvres en question peuvent être libertaires et les libertaires peuvent être pauvres, c’est pas incompatible.

Depuis ces espaces de vie collective, les groupes libertaires se réapproprient la mécanique, les travaux, l’électricité, la plomberie, la couture, la menuiserie, l’informatique, la médecine, dans la perspective de s’autonomiser face aux « spécialistes », qui souvent se font de la thune sur notre dos, sous prétexte que dans cette société on ne sait souvent pas quoi faire de ses dix doigts et l’on est souvent coincé·e·s dans des rapports de dépendance. Il y a même moyen de passer son permis de façon autogérée

Et comme on continue de vivre en système capitaliste, il faut bien que les libertaires bossent pour ne pas mourir la gueule ouverte, alors il·elle·s ont créé plusieurs associations et syndicats pour défendre les droits et libertés des travailleur·euse·s, tels que la Confédération générale du travail (CGT) en 1895 (avant qu’elle ne soit reprise par les communistes autoritaires dans les années 1920), l’Industrial Workers of the World (IWW) à Chicago en 1905, l’Association internationale des travailleurs (AIT) à Berlin en 1922, la Confédération nationale du travail (CNT) à Barcelone en 1910, puis sa version française à Paris en 1946. Le syndicalisme révolutionnaire, même s’il fait aujourd’hui bien pâle figure, est essentiel pour faire front face aux patron·ne·s et ne pas négocier des miettes comme le font d’autres « partenaires sociaux ».

Précisons par ailleurs qu’il est très rare que les libertaires, individuellement, bossent directement pour les banques, l’immobilier, la vente automobile, les forces de l’ordre, la justice et ses huissiers, le commerce international, l’industrie de l’armement ou encore l’exploitation des ressources minières. C’est une question d’éthique. A contrario, on retrouve pas mal de libertaires employé·e·s dans les secteurs du social, de la santé, de l’éducation, de la culture, sans compter les milliers de boulots précaires et flexibles qui n’impliquent pas de détenir un pouvoir sur les autres. On ne peut rien généraliser, mais la tendance lourde dit quelque chose des aspirations des milieux libertaires à œuvrer pour un monde de solidarité et de partage, y compris sous la contrainte du salariat. Alors c’est vrai, les libertaires sont des fainéant·e·s, mais pas plus que tou·te·s les autres (CQFD). C’est donc plutôt aux rentiers de la bourgeoisie qu’il faudrait dire « va travailler ! ».

Et puisqu’on parle de solidarité matérielle, rappelons que le principe du mutuellisme, volé et déformé par le capitalisme par la suite pour donner le mutualisme, fut l’invention de libertaires comme Proudhon, mise en place à large échelle par les caisses de secours mutuel à partir de 1848. Jusqu’à aujourd’hui, des centaines de collectifs libertaires fonctionnent sur le principe équitable du mutuellisme, y compris pour se solidariser face aux taxes et amendes, comme pour les « mutuelles de fraudeurs ».

Par ailleurs, les libertaires s’alimentent comme tout être humain et mettent sur pieds un peu partout des cantines autogérées, qui pensent le ravitaillement des réseaux de lutte et la convivialité dans les quartiers : Nourrir la grève (Rennes), Cantine des Pyrénées (Paris), Cantine Graine Pop (Montreuil), La Pagaille (Ivry), Graille Cantine (Grenoble), Carroterie du Canton et Couteau entre les dents (Dijon), Ravitaillement alimentaire autonome réseaux d’entraide (Angers), etc. Sans compter le réseau international « Food not bombs » et d’autres cantines qui se déplacent régulièrement depuis d’autres pays lors d’événements politiques, comme Le Sabot ou Kokerellen…

Dans le cadre de ces cantines, mais aussi dans leur vie de tous les jours, les libertaires n’ont pas attendu les injonctions des acteurs du greenwashing pour lutter contre le gaspillage : la pratique de la récup est très répandue dans les milieux libertaires depuis des décennies, au point qu’il existe même un courant « freegan » qui revendique le fait de ne s’alimenter que de façon gratuite, en récupérant les invendus et les déchets encore comestibles de la grande distribution. En termes d’antispécisme, les grands rendez-vous libertaires respectent en général le principe de ne pas préparer de la viande, une grande partie des libertaires ayant choisi d’être véganes, même si ce n’est pas unanime. En tout cas, les repas distribués par les cantines sont végétaliens par défaut.

Dans le domaine de la santé, l’autonomie des soins est une préoccupation centrale dans les espaces d’organisation et de vie libertaires, tant la médecine est réservée aux riches et dominée par l’industrie pharmaceutique. On s’y interroge beaucoup sur la psychiatrie, sur les drogues, la contraception, le bien-être, la place du corps… Et malgré ce qui est dit dans la presse depuis trois ans, cela fait des décennies que les libertaires ont adopté la pratique des « street medics » consistant à prendre en charge le secours aux blessé·e·s durant les manifestations. Les secouristes bénévoles qui inondent les manifestations depuis la révolte des Gilets jaunes n’ont rien inventé, ne faisant que reproduire pour beaucoup les schémas institutionnels de la sécurité civile, sans prendre en considération la dimension politique et révolutionnaire de la pratique des street medics.

Touché·e·s de près par la répression, les libertaires constituent également, depuis belle lurette, des collectifs de soutien et d’autodéfense juridique, ainsi que des caisses de solidarité pour subvenir aux frais de justice des personnes poursuivies, qu’on retrouve aussi dans un certain nombre de villes et de lieux : Lille, Paris, Rennes, Caen, Rouen, Nantes, Le Mans, Lyon, Grenoble, Toulouse, Saint-Étienne, Marseille, Dijon, Bure, Bayonne, Calais

Au-delà, de nombreux collectifs s’emploient à soutenir les prisonnier·ère·s, comme l’Anarchist Black Cross (réseau international qui existe depuis 1905), l’Envolée ou Kalimero.

Et ce qui est notable, c’est qu’a contrario du capitalisme, qui se propose d’exaucer l’individualisme de chacun·e, et des fascistes, qui n’ont rien à offrir et sont juste laid·e·s et mesquin·e·s comme des hyènes, les libertaires préfèrent au repli sur soi identitaire et à l’égoïsme la solidarité internationale, ce qui les amène régulièrement à mener des actions directes ou symboliques en solidarité avec des personnes qui luttent pour leur liberté à l’autre bout du monde.

Alors oui, évidemment, on peut dire que tout ça ne sent pas trop le « respect de la loi », mais au regard de la décrépitude du monde et du néant moral proposé par le système capitaliste, enfreindre un certain nombre de lois iniques pour vivre libre et se donner les moyens de combattre le totalitarisme partout où il nous empêche de vivre, c’est que tchi ! La révolution ne se fait pas dans les salons.

Et à ceux·elles· qui pensent que l’absence d’autorité c’est le chaos et le consensus c’est l’immobilisme, merci de comparer objectivement les expérimentations anarchistes avec les modes de gouvernance du système capitaliste. Nos modes d’organisation ont survécu suffisamment longtemps au désastre capitaliste et à sa violence, y compris dans la répression à notre égard, qu’il serait peut-être temps de se dire que ça ne coûte rien d’essayer de les reproduire partout. Le système capitaliste quant à lui, a bien démontré à quel point il n’était pas viable. Et s’il n’a pas encore implosé, ce n’est désormais qu’une question d’années, puisqu’il a commencé à épuiser toutes les ressources que le globe terrestre pouvait bien nous offrir. #JeVendsLAirQueJeRespire

On l’admet malgré tout, il n’est pas rare que les libertaires détestent la police, cassent des vitrines et brûlent les infrastructures qui les oppressent, mais avouez que cette « violence » apparaît tout à coup bien relative. Leur rage est à la hauteur de leur sincérité et de leurs soucis quotidiens de vivre dans une société meilleure. On ne peut juger une personne sur l’acte qu’elle pose à un moment t et sans le mettre en perspective avec tout ce qu’elle vit et fait le reste de sa vie.

Qu’on se le dise, donc, les milieux libertaires ne ressemblent en rien à la caricature qui en est faite. Le modèle de société qui nous est imposé, ainsi que le fascisme qu’il entretient, n’ont rien d’autre à offrir que l’austérité et l’individualisme, l’autoritarisme et la violence, la haine de l’autre et une morale patriarcale étouffante et misogyne. Il est tout bonnement mortifère.

Ah, juste encore une chose : on ne peut pas être nationaliste et libertaire, n’essayez même pas 😉

Vivre sans État et sans nations, ce n’est pas juste une lubie, c’est un besoin vital. Alors là tout de suite, il faut commencer par s’organiser dans son quartier, puis dans sa commune. Et quand on aura réussi à libérer quelques communes de l’autoritarisme et de la connerie capitaliste, alors peut-être on pourra les fédérer les unes aux autres pour créer un ensemble cohérent qu’on pourra appeler comme on veut : confédéralisme démocratique, municipalisme anarchiste, communalisme libertaire…

À l’heure où les peuples du monde entier se révoltent les uns après les autres, on ne va pas aller par quatre chemins : il est plus que temps d’arrêter de voter et de devenir anarchiste. On vous attend. Bises.

= = =

Lectures complémentaires:

Charles-Macdonald_Anthropologie_de_l’anarchie

lindispensable-de-pierre-kropotkine

L’essentiel-et-l’indispensable-de-Raoul_Vaneigem

Michel_Bakounine_La_Commune_de_Paris_et_la_notion_detat

Paulo_Freire_Extension ou Communication

Leducation-comme-pratique-de-la-liberte_Paulo_Freire_1965

Pierre_Kropotkine_La_Commune_de_Paris_PDF

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Tract_Gilets_Jaunes

L’essentiel-de-Resistance71-de-2010-a-2018

Francis_Cousin Ce n’est qu’un début…

Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes

Pierre_Bance_Lheure_de_la_commune_des_communes_a_sonne

Emile_Pouget_textes-choisis-anarchistes-du-pere-peinard

Du_Principe_Federatif_Proudhon

Louise-Michel_De-la-commune-a-la-pratique-anarchiste

Rudolph Rocker_Anarchie de la theorie a la pratique

Ecrits-choisis-anarchistes-sebastien-faure-mai-2018

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

L’anarchisme-africain-histoire-dun-mouvement-par-sam-mbah-et-ie-igariwey

Dieu et lEtat_Bakounine

Entraide_Facteur_de_L’evolution_Kropotkine

Manifeste contre le travail

Un monde sans argent: le communisme

Inevitable_anarchie_Kropotkine

Le_monde_nouveau_Pierre_Besnard

L’anarchie pour la jeunesse

faramineuse conversation sur l’avenir (Père Peinard 1896)

Errico_Malatesta_écrits_choisis

Les_amis_du_peuple_révolution_française

vie_et_oeuvre_gustav_landauer

petit_precis_sur_la_societe_et_letat

Appel au Socialisme Gustav Landauer

le-prince-de-levolution-Dugatkin