Archive pour Mai, 2019

Analyse et vision politique de changement radical de société… Pas à pas vers l’anarchie (Errico Malatesta)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, gilets jaunes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 31 Mai 2019 by Résistance 71

« Anarchisme: Le nom donné à un principe de théorie et de conduite de la vie sous lequel la société est conçue sans gouvernement, l’harmonie dans une telle société étant obtenue non pas par la soumission à la loi ou par l’obéissance à l’autorité, mais par les consentements libres conclus entre des groupes territoriaux et professionnels variés, librement constitués pour les fonctions simples de production et de consommation et également pour la satisfaction d’une variété infinie de besoins et d’aspirations d’être civilisé. Dans une société développée selon ces lignes de conduite, les associations volontaires qui commencent déjà à couvrir tous les secteurs de l’activité humaine, prendraient une plus grande extension pour finir par se substituer elles-mêmes pour l’état et de ses fonctions. »

Pierre Kropotkine (début de la définition de l’anarchisme qu’il écrivit pour la 11ème édition de L’Encyclopedia Britannica, 1910) –

En 1899, Malatesta était toujours un défenseur de la “propagande par le fait”, c’est à dire de la violence ciblée pour faire avancer l’Idée. 20 ans plus tard, il avait sérieusement mis de l’eau dans son vin, comprenant que cela était sans doute plus au détriment de la cause de la révolution sociale qu’en sa faveur. Nous ne sommes pas en faveur de la violence, mais demeurons convaincu de la nécessité de la légitime défense. Nous devons considérer le fait que les peuples du monde sont sous le joug d’institutions de mauvais gouvernements, d’un mauvais système qui ne perdurent que par l’exercice d’un monopole de la violence pseudo-légitime pour préserver ce qu’ils appellent la “paix civile/sociale”, qui n’est en fait que le statu quo de la domination et de l’exploitation oligarchique d’une vaste classe opprimée par une classe minoritaire privilégiée, détenant tous les leviers du système répressif politico-économique, exerçant de fait une violence sociale quotidienne sur ceux et celles qu’elle opprime, violence sociale se transformant de plus en plus souvent en violence physique envers ceux qui osent affirmer publiquement leur mécontentement.

Ainsi, les peuples sont en état de légitime défense permanente et sont en droit de lutter pour redresser tous les torts qui leur sont occasionnés et à lutter pour changer de paradigme politique, de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour abolir le système oppresseur coercitif en place et le remplacer par une société de paix et de justice sociale pour toutes et tous, égalitairement, sans recours à l’État, ses institutions obsolètes et criminelles, la propriété privée des moyens de production et de distribution, l’argent et le salariat, substitut moderne de l’esclavagisme qui n’a aucun lieu d’être.

Dans ce texte ci-dessous que nous pensons inédit en français, Malatesta, dans son style unique direct et sans détour qui fait son charme incontestable, nous livre sa pensée sur le chemin à prendre pour une société plus juste et meilleure aux antipodes du marasme socio-politique dont nous vivons en ce premier quart du XXIème siècle, sans doute les premiers soubresauts de son entrée en phase terminale d’effondrement.

Il ne tient qu’à nous, unis, ensemble, de fonder cette nouvelle société antiautoritaire, non-pyramidale, égalitaire, non-hiérarchique et donc libre, société des sociétés humaine qui aura embrassé la complémentarité dans sa diversité culturelle et par là même, définitivement lâché prise de tous les antagonismes induits, fabriqués depuis des siècles par le système oppresseur et ses timoniers sociopathes pour nous maintenir dans la division, le conflit, la haine, la précarité, la jalousie, la violence et la stupidité.

Pour agrémenter ce texte simple et lumineux de ce grand penseur et activiste que fut Malatesta, nous ajoutons dessous, quelques textes essentiels à (re)lire et diffuser sans aucune modération. Bonne lecture !

~ Résistance 71 ~

 


Malatesta, écrits choisis

 

Vers l’anarchie

 

Errico Malatesta

 

Publié dans “La questione sociale” de décembre 1899

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Mai 2019

On pense généralement que nous, parce que nous nous disons révolutionnaires, nous attendons que l’anarchie arrive d’un seul coup, comme le résultat immédiat d’une insurrection qui attaque violemment tout ce qui existe et le remplace avec de toutes nouvelles institutions. Pour dire la vérité, une telle idée ne manque pas chez certains compagnons qui conçoivent aussi la révolution de la sorte.

Ce préjugé explique pourquoi tant d’opposants honnêtes pensent l’anarchie être impossible et explique aussi pourquoi certains compagnons, écœurés par la condition morale actuelle du peuple et voyant que l’anarchie ne peut pas se réaliser bientôt, navigue entre un dogmatisme extrême qui les aveugle des réalités de la vie et un opportunisme qui leur fait pratiquement oublier qu’ils sont anarchistes et que l’anarchie est ce pour quoi ils doivent lutter.

Bien sûr le triomphe de l’anarchie ne peut pas être la conséquence d’un miracle, il ne peut pas survenir en contradiction avec les lois du développement (un axiome de l’évolution qui dit que rien ne peut se produire sans une causalité suffisante) et que rien ne peut être accompli sans les moyens adéquats.

Si nous voulions substituer un gouvernement pour un autre, qui impose ses désirs aux autres, on n’aurait qu’à combiner les forces matérielles dont on a besoin pour résister aux oppresseurs actuels et nous mettre ensuite à leur place.

Mais nous ne voulons pas cela ; nous voulons l’anarchie qui est une société fondée sur l’accord libre et volontaire, une société dans laquelle personne ne peut forcer ses désirs sur les autres et où chacun peut faire comme bon lui semble et réunir ensemble toute la volonté libre pour le bien-être de la communauté. A cause de cela, l’anarchie ne connaîtra pas un triomphe universel et définitif tant que les Hommes ne voudrons pas seulement ne plus être commandés mais aussi ne voudrons plus commander ; l’anarchie ne viendra pas à moins qu’ils comprennent les avantages de la solidarité et ne saurons pas comment organiser un plan de vie sociale au sein duquel il n’y aura plus aucune trace de violence, de coercition et d’imposition de quoi que ce soit.

Alors que la conscience, la détermination et la capacité des hommes se développent continuellement et trouve des moyens d’expression dans la modification graduelle du nouvel environnement et dans la réalisation des désirs en proportion de leur être formé, ainsi en est-il de l’anarchie. L’anarchie ne peut venir que petit à petit, doucement mais sûrement, croissante en intensité et en extension.

Ainsi le sujet n’est pas peut-on arriver à l’anarchie aujourd’hui, demain ou dans dix siècles, mais que nous marchions vers l’anarchie aujourd’hui, demain et toujours. L’anarchie est l’abolition de l’exploitation et de l’oppression de l’Homme par l’Homme, c’est à dire l’abolition de la propriété privée et du gouvernement ; l’anarchie c’est la destruction de la misère, des superstitions, de la haine. Donc, tout coup porté contre les institutions de la propriété privée et le gouvernement, toute exaltation de la conscience humaine, tout dérangement des conditions présentes, tout mensonge démasqué, toute augmentation de l’esprit de solidarité et d’initiative, sont des pas supplémentaires vers la réalisation de l’anarchie.

Le problème réside dans le comment choisir le chemin qui nous rapproche vraiment de l’idéal et de ne pas rendre confus le véritable processus de réalisation avec des réformes hypocrites. Car avec le prétexte d’obtenir des améliorations immédiates, ces fausses réformes tendent à distraire les masses de la lutte contre l’autorité et le capitalisme ; elles servent à paralyser leurs actions et les font espérer en quelque chose à obtenir par la bonté et la bonne volonté des exploiteurs et des gouvernements. Le problème réside en savoir comment utiliser le peu de pouvoir que nous avons, que nous gagnons sans cesse, de la manière la plus économique et la plus avantageuse pour notre objectif.

Il y a dans chaque pays un gouvernement qui, avec force brutale, impose ses lois sur tout le monde ; il force tout le monde à être sujet de l’exploitation et de maintenir, que les gens aiment ou pas, les institutions existantes. Il interdit aux groupes minoritaires d’actualiser leurs idées et empêche les organisations sociales en général, de se modifier en accord et avec les modifications de l’opinion publique. Le cours normal pacifique de l’évolution est arrêté par la violence et donc avec la violence est-il nécessaire de rouvrir le cours de cette évolution. C’est pour cette raison que nous voulons une révolution violente aujourd’hui et que nous la désirerons toujours, aussi longtemps que l’Homme est soumis à l’imposition de choses qui vont à l’encontre de ses désirs naturels. Retirez la violence gouvernementale et la notre n’aura absolument plus aucune raison d’être.

Nous ne pouvons pas encore renverser les gouvernements établis ; peut-être demain depuis les ruines du gouvernement actuel, nous ne pourrons pas empêcher un autre similaire de venir. Mais ceci ne nous décourage en rien, ni aujourd’hui, ni demain, car résister à quelque forme d’autorité que ce soit, refuser toujours de se soumettre à ses lois dès que possible et constamment utiliser la force contre la force est une nécessité.

Chaque affaiblissement de quelque autorité que ce soit, chaque accession à plus de liberté, seront un progrès vers l’anarchie ; toujours à conquérir, jamais à demander, cela doit toujours servir notre plus grande force dans la lutte, nous renforcer, toujours nous faire considérer l’État comme un ennemi avec lequel il n’y a pas de paix possible, cela doit toujours nous rappeler que la diminution des maux du gouvernement consiste en la diminution de sa capacité de pouvoir et non pas en l’augmentation du nombre de dirigeants ou de les choisir pour diriger. Par gouvernement nous voulons dire toute personne ou groupe de personnes dans l’état, le pays, la communauté ou l’association qui ont le droit de faire les lois et de les imposer à ceux qui n’en veulent pas.

Nous ne pouvons pas encore abolir la propriété privée ; nous ne pouvons pas réguler les moyens de production nécessaires pour pouvoir travailler librement ; peut-être ne serons-nous pas capables de le faire dans le prochain mouvement insurrectionnel  ; mais cela ne nous empêche pas maintenant, ni dans le futur, de continuellement dénoncer et lutter contre le capitalisme. Chaque victoire, même la plus petite, remportée par les travailleurs contre les exploiteurs, chaque diminution de profits, chaque petite parcelle de richesse prise aux propriétaires particuliers et mis à la disposition de tous, sera un progrès, un pas de plus vers l’anarchie. Toujours ceci doit servir à agrandir les demandes des travailleurs et d’intensifier leur lutte ; toujours ceci doit être accepté comme une victoire sur l’ennemi et non pas une concession pour laquelle nous devons être reconnaissants. Nous devons toujours demeurer fermes dans notre résolution de prendre par la force dès que possible, ces moyens que les propriétaires, protégés par les gouvernements, ont volé aux travailleurs.

Le droit de la force ayant disparu, les moyens de production étant placés sous la gestion de tous ceux qui veulent produire, le reste doit être le fruit d’une évolution pacifique.

Ce ne sera pas encore l’anarchie, ou ce le sera pour ceux qui le veulent et seulement pour ces choses qui peuvent être faites sans la coopération des non-anarchistes. Ceci ne veut pas nécessairement dire que l’idéal de l’anarchie ne fera pas ou peu de progrès, car petit à petit, ses idées s’étendront à toujours plus d’hommes et de femmes et plus de choses seront acceptées et faites jusqu’à ce que cela se soit étendu à toute l’humanité et à toutes manifestations de la vie.

Ayant renversé les gouvernements et toutes les institutions dangereuses existantes défendues avec force, après avoir conquis la liberté complète pour tout le monde et avec elle, le droit de jouir des moyens de production sans lesquels la liberté ne serait qu’un mensonge de plus, et durant le temps où nous luttons pour arriver à ce point, nous n’avons aucune intention de détruire ces choses que nous reconstruirons petit à petit.

Par exemple, les services de distribution de nourriture et de biens de consommation dans la société actuelle. Ceci est mal fait, géré de manière chaotique, à grande perte de matériel et d’énergie et seulement en vue d’intérêts capitalistes de profit, mais d’une manière ou d’une autre, nous devons manger. Il serait absurde de vouloir désorganiser le système de production et de distribution de la nourriture à moins que nous ne pouvions lui substituer quelque chose de meilleur et de plus juste.

Il y a un service postal. Nous avons des milliers de critiques à lui adresser, mais en même temps, nous l’utilisons pour envoyer des lettres et nous continuerons à l’utiliser, souffrant de tous ses maux, jusqu’à ce que nous soyons capables de le remplacer.

Il y a des écoles, mais comment sont-elles inefficaces. Cependant nous ne permettrons pas à nos enfants de demeurer ignorants, refusant l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Dans le même temps nous attendons et luttons pour un temps où nous serons capables d’organiser un système modèle d’école qui prendra en compte tout le monde.

De cela, nous pouvons voir que pour parvenir à l’anarchie, la force matérielle n’est pas la seule à mettre en œuvre pour faire la révolution ; il est aussi essentiel que les travailleurs, regroupés dans les branches variées de la production, se placent dans une position qui assurera le bon fonctionnement de la vie sociale, sans l’aide ou le besoin des capitalistes ou des gouvernements.

Nous voyons également que les idéaux anarchistes sont bien loin d’être en contradiction, comme l’affirment ces “socialistes scientifiques” (NdT: les marxistes), des lois de l’évolution prouvées valides par la science ; ils sont un concept qui va parfaitement à ces lois ; ils sont le système expérimental amené du terrain de la recherche à celui de la réalisation sociale.

= = =

Lectures complémentaires:

Errico Malatesta, écrits choisis

La Morale Anarchiste de Kropotkine)

Erich_Mühsam la liberté de chacun est la liberté de tous

petit_precis_sur_la_societe_et_letat

Appel au Socialisme Gustav Landauer

Manifeste pour la societe des societes

Daniel_Guerin_L’anarchisme

Un monde sans argent: le communisme

Entraide_Facteur_de_L’evolution_Kropotkine

Dieu et lEtat_Bakounine

L’anarchisme-africain-histoire-dun-mouvement-par-sam-mbah-et-ie-igariwey

Ecrits-choisis-anarchistes-sebastien-faure-mai-2018

Rudolph Rocker_Anarchie de la theorie a la pratique

Un-autre-regard-anarchiste-sur-la-vie-avec-emma-goldman

James-C-Scott-Contre-le-Grain-une-histoire-profonde-des-premiers-etats

Chiapas-Feu-et-Parole-dun-Peuple-qui-Dirige-et-dun-Gouvernement-qui-Obeit

Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes

zenon_pourquoi suis je anarchiste ?

Zenon_Inversion

3ri-et-societe-des-societes-du-chiapas-zapatistes-aux-gilets-jaunes-en-passant-par-le-rojava-fevrier-2019

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Leducation-comme-pratique-de-la-liberte_Paulo_Freire_1965

Paulo_Freire_Extension ou Communication

Avec-ou-sans-gilet-jaune-pour-la-societe-des-societes

L’essentiel-et-l’indispensable-de-Raoul_Vaneigem

Pour-une-Abstention-Politique-Active

 

Résistance au colonialisme: Au Canada la 7ème génération lutte contre la solution finale (Mohawk Nation News)

Posted in actualité, altermondialisme, canada USA états coloniaux, colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, militantisme alternatif, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 30 Mai 2019 by Résistance 71

 

La 7ème génération contre la solution finale

 

Mohawk Nation News

 

27 mai 2019

 

url de l’article:

http://mohawknationnews.com/blog/2019/05/27/7th-generation-against-termination/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

La jeunesse native résiste à toute législation visant à mettre un terme à notre existence en tant que propriétaire naturel de l’Île de la Grande Tortue, en particulier la dernière en date: Recognition and Implementation of Indigenous Rights Framework. Ce plan vise à mettre fin à nos droits inhérents et à privatiser nos communautés pour le vol et la vente par et pour les immigrants colons. Une manifestation s’est tenue devant le parlement d’Ottawa le 27 mai à midi afin de résister au vol organisé par les immigrants (colons) et leurs cohortes de traîtres vendus, appartenant à leur Assemblée des Nations Premières coloniale. Seuls les véritables peuples originaux et toute vie placée sur l’Île de la Grande Tortue par la Nature / Création, ont droit de parole.

Le monde doit observer l’abrogation planifiée des accords entre Onkwehonweh (les peuples originels) d’Onowarageh (Île de la Grande Tortue) et les immigrants d’une entreprise coloniale connue sous le nom de “gouvernement du Canada” qui fut patentée en 1982. Le Canada a brisé ses obligations liées au traité, le seul valide, Teiohateh ou Wampum Deux Rangées. D’après la loi internationale, la situation doit retourner à celle d’un jour avant la signature du traitée en 1701. Les immigrants / colons sont des squatters.

La position de la “couronne” (City de Londres) n’est rien d’autre qu’une fiction. La seule manière qu’elle a d’occuper la terre est en suivant Teiohateh sous les conditions prévues par Kaianerekowa, la Grande Loi de la Paix. Pour survivre, ils ont été d’accord de co-exister avec toute vie sur l’Île de la Grande Tortue. Ils ont brisé ce traité et ont essayé de nous exterminer, nous, les peuples avec qui ils établirent l’accord de co-habitation sur notre terre.

Les immigrants n’ont absolument aucune preuve légale documentée venant de nous de quelque partie que ce soit de l’Île de la Grande Tortue. Le Canada est toujours le “Dominion of Canada”, une colonie britannique, de la “couronne“ (City de Londres). Le Canada n’est pas un pays. Il n’a ni terre, ni culture, ni langage. Pour abroger “l’intérêt indien” et pour s’arroger frauduleusement le titre de propriété sur la base de la Couronne, ils ont élaboré le “cadre d’accord” au moyen du cartel du crime connu comme l’entreprise coloniale du gouvernement du Canada. Cela ne marchera pas !… Nous sommes les occupants originels et naturels qu’ils essaient d’éliminer avant 2020 ! (NdT: le plan mis en place en 1920 prévoit la disparition physique ou assimilation des natifs sous 100 ans, donc avant 2020…) C’est impossible. Ils essaient toujours de nous réduire en esclavage de force en nous faisant devenir Canadiens.

#TheResistanceCampaign webinar utilisera Treaty 6 lands, Neskonlith, ganiengeh, l’agenda white paper et l’urgence d’agir contre cette législation. Les immigrants vont faire voter des lois en juin 2019 pour nous saboter nous et la création.

Ces assassins psychopathes nous ont massacré depuis plus de 500 ans…


Kaianerekowa1ère constitution de l’humanité
en vigueur depuis le XIIème siècle !

= = =

Lectures complémentaires:

Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes

Aime_Cesaire_Discours_sur_le_colonialisme

James_C_Scott_L’art_de_ne_pas_être_gouverné

Manifeste pour la Société des Sociétés

Comprendre-le-systeme-legal-de-loppression-coloniale-pour-mieux-le-demonter-avec-peter-derrico1

Comprendre-le-systeme-legal-doppression-coloniale-pour-mieux-le-demonter-avec-steven-newcomb1

Effondrer le colonialisme

Meurtre par décret le crime de génocide au Canada

Un_manifeste_indigène_taiaiake_alfred

kaianerekowa Grande Loi de la Paix

La Grande Loi du Changement (Taiaiake Alfred)

si-vous-avez-oublie-le-nom-des-nuages-vous-avez-oublie-votre-chemin

Païens en terre promise, décoder la doctrine chrétienne de la découverte

Résistance politique: Déclaration de principes du Grupa Communista-Anarquista de Lisbonne (1887)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, gilets jaunes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , on 30 Mai 2019 by Résistance 71

 

Déclaration de principes

 

Groupe Communiste-Anarchiste*

Lisbonne, 1887

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Mai 2019

 

(*) Le Groupe Communiste-Anarchiste est né au Portugal en 1887 après une série de conférence d’Élisée Reclus en 1886. Ceci fit partie du renouvellement de l’Internationale Antiautoritaire après l’éviction de Bakounine et des anarchistes de la 1ère Internationale au congrès de La Haye en 1872.

Le groupe anarcho-communiste portugais a reçu des influences politiques non seulement de Reclus mais aussi de ses amis Carlo Cafiero et Michel Bakounine lui-même. A leur suite, le groupe rejetait toute participation au système électoral et parlementaire. Ce groupe reconnaissait la complémentarité intrinsèque du communisme et de l’anarchie et fut à l’origine du développement de la pensée et de l’action anarchistes au Portugal et au Brésil. (Résistance 71)

Considérant:

Que la propriété privée, les matières premières et les outils de travail, dans le système social actuel, sont la cause de la misère des travailleurs ;

Que l’État, en tant qu’entité indispensable de gestion de la propriété privée, est la cause du despotisme, des privilèges, de la ségrégation de classe, de la décomposition sociale et de la corruption ;

Qu’à la lumière de ce fait,  la classe laborieuse, pour parvenir à un meilleur futur par l’émancipation, dit éliminer l’État et la propriété privée ;

Ce but ne peut pas être achevé par une évolution légale, ni par voie parlementaire, ni par la pratique d’un état ouvrier ;

Que l’émancipation de la classe laborieuse ne peut en aucun cas devenir une usurpation de la ploutocratie, mais doit fermement la détruire, où qu’elle soit ;

Qu’il est plus facile d’empêcher un nouveau gouvernement de monter en puissance que de le renverser une fois en place ;

Le Grupo Communista-Anarquista, à Lisbonne, se constitue lui-même de manière indépendante de tous les partis politiques pour communiquer et agiter, inspiré par ses théories, et déclare la liquidation sociale et la révolution sociale comme moyens nécessaires d’obtenir l’émancipation de la classe laborieuse.

Ainsi, nous rejetons:

1 – Les moyens d’action légaux issus de l’élection ou des formes institutionnelles parlementaires.

2 – Le soutien légal donné par l’État ou la religion à l’institution dit de la “famille”.

3 – La soumission à l’autorité, qu’elle soit personnelle, législative, absolutiste, patronale ou paternelle.

4 – Le sentiment nationaliste ou patriotique et l’égoïsme racial, religieux et linguistique ainsi que l’antagonisme.

En tant que moyen d’action, nous acceptons les recommandations de ceux qui rejettent l’apologie de la personne individuelle et les conditions vicieuses et pernicieuses de cette société:

1 – Solidarité avec tous groupes qui, comme nous, veulent mettre à bas le système actuel hérité de l’histoire ainsi qu’avec toutes les personnes affirmant une position anti-establishment.

2 – Accélération de la dissolution politique et économique des états, encourageant l’abstention totale de toute élection, la désertion des armées, les grèves violentes et la communication illégale dans la sphère de l’information.

3 – Utilisation de la désorganisation que ces tactiques causent aux autorités publiques afin de procéder à la liquidation sociale.

Et en corollaire à la future organisation sociale, nous inscrivons sur notre bannière ces mots: COMMUNISME ET ANARCHISME.

Lisbonne, 1887

 

Six textes fondamentaux pour nous aider à  y parvenir, ensemble, à  lire, relire et diffuser sans aucune modération:

 

Communiqué Gilets Jaunes: Inscription pour la 3ème Assemblée des Assemblées à Montceau-les-Mines du 28 au 30 juin 2019

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, politique et social, politique française, résistance politique, Social & Retraite, société des sociétés, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 29 Mai 2019 by Résistance 71

 

 

Inscription à l’Assemblée des Assemblées III – 28, 29 et 30 juin 2019

à Montceau-les-Mines

 

29 mai 2019

 

Bonjour à tous,

Le formulaire d’inscription est disponible ici :

https://framaforms.org/inscription-a-lassemblee-des-assemblees-iii-les-28-29-et-30-juin-a-montceau-les-mines-1558474283

Vous y retrouverez toutes les informations utiles pour participer.

On compte sur vous et on se fait une joie de vous recevoir. 

Bien fraternellement, 

Fatch et Rosa

Le Pôle inscription

Les Gilets Jaunes « Le Magny » de Montceau-les-Mines.

 

 

La préparation de la 3e Assemblée des Assemblées qui se tiendra à

Montceau-les-Mines les 29 et 30 juin a franchi une importante étape les

20 et 21 mai avec l’élaboration conjointe de cette proposition d’axes de

travail par les représentants de Commercy, de Saint-Nazaire et de

Montceau-les-Mines (Le Magny).

Cette proposition a été adoptée à l’unanimité lors de L’AG des GJ du

Magny le 21 mai.

Nous vous invitons à en prendre connaissance et à nous faire parvenir

vos contributions à cette adresse (programmeassemblee@riseup.net) pour

faciliter la gestion.

Aussi, une proposition de Marche jaune. Tous les détails en pièce jointe!

A nous tous de nous engager résolument pour la réussite de ces projets

enthousiasmants !

A bientôt,

La commission Axes du Magny

PDF joints:

AdA_Montceau_les_mines_Proposition_axes_travail

AdA_Marche_Jaune

 


Tout le pouvoir aux Ronds-Points !

 

Six textes fondamentaux pour nous aider à  y parvenir, ensemble, à  lire, relire et diffuser sans aucune modération:

 

Dernières nouvelles du Nouvel Ordre Mondial: Les Rothschild ont déjà redistribué vos richesses (Dean Henderson)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, guerres hégémoniques, Internet et liberté, militantisme alternatif, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, sciences et technologies, société des sociétés, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 28 Mai 2019 by Résistance 71


L’homme nomade… avant son extermination

 

Les Rothschild ont redistribué vos richesses

 

Dean Henderson

 

24 mai 2019

 

url de l’article original:

https://hendersonlefthook.wordpress.com/2019/05/24/rothschild-redistributed-your-wealth/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Alors que la plupart du monde demeure hypnotisé par et englué dans l’opération psychologique (PsyOp) des médias sociaux des féodaux babyloniens générant les guerres civiles, la richesse de la planète continue d’être redistribuée vers le haut de la pyramide, vers ceux de la même lignée sanguine médiévale, spéculateurs et accumulateurs opérant ces casinos transnationaux qu’on appelle “bourses” et “marchés boursiers”.

Le généreux programme de contrôle des esprits de la Silicone Valley, possession de la City de Londres, fournit à chaque paysan sa “ration” quotidienne de prison électronique auto-gérée sous forme “d’inbox”, fracturant les cerveaux toujours rapetissant des ploucs ignorants, au moyen d’un barrage d’informations des plus inutiles, permettant ainsi de fermer leur capacité à la fois à l’empathie et à la pensée critique, les distrayant toujours plus avant de leur réalité catastrophique et, de manière encore plus importante, dressant les uns contre les autres les amis et familles de toujours dans une furie anti-sociale faite pour créer le chaos, la guerre civile et toujours plus de nouvelles catégories sociales alimentant la division parmi ceux qu’on tond et qu’on escroque en long, en large et en travers.

Leur carte Trump jouée, les anciens contrôleurs de troupeaux de l’humanité, obsédés par l’eugénisme, sortent du placard. La semaine dernière, leur dernière tentative a même prononcé la phrase “complexe militaro-industriel”, non pas comme un avertissement, mais comme la déclaration d’un simple fait similaire en celui qui dirait: “Nous devons saisir le pétrole du Venezuela”. Les oligarques sociopathes mondialistes ont laissé tomber tout prétexte ou illusion de droiture et affichent maintenant leur propension à la malfaisance et nous le jette à notre visage collectif.

Les zombies des médias sociaux sus-mentionnés servent de bouclier à ces féodaux de la pire noblesse obscure, abattant toute discussion ou véritable histoire comme étant de dangereuses théories conspirationistes, toujours déviant les critiques de ces vampires en les ramenant sur des lignes de débats de conflits entre races, entre homos et hétéros, entre chrétiens et musulmans, entre immigrants et agitateurs de drapeaux, entre écolos et bûcherons etc, etc ad nauseam. La fausse gauche financée par Soros est la nouvelle prêtresse et nomme ses gourous de la haute moralité, se mouvant sur un chemin sans fin de la politique identitaire, de la division et de la guerre culturelle. La soi-disant “droite alternative ou alt-right” continue de défendre naïvement les modèles économiques fascistes prônés par Chatham House qui résultent en des privatisations sans fin, la consolidation des richesses et toujours plus de pompage de celles-ci vers le haut de la pyramide.

Ils prétendent se combattre au sujet d’absurdités, comme sous le coup d’un charme Wicca hollywoodien, très probablement instigué par le clan Windsor (“vent de sorcière”, NdT: le clan de la reine Elisabeth II d’Angleterre…), ce dernier finançant une guerre météorologique électronique centrée sur le HAARP et sur une humanité qu’on continue à abrutir au dernier degré.

Les prima donna gardiennes des portes de l’internet et si facilement offusquées s’enragent dans ce drame virtuel, ajoutant à la densité de l’environnement à haute gravitation et à basse fréquence que crée l’ange déchu HAARP, avec les accélérateurs de particules comme le CERN contrôlé par SERCO qui ont déjà créé cet environnement. Notre ADN est en train d’être terra-formée. Nos âmes électriques sont éteintes et sont remplacées par une grille de contrôle de CEM (Champ Electro-Magnétique) de réduction newtonienne, qui est en train de générer un monde froid, irascible et malade.

Ce cercle vicieux de maladies et de mal-être renforce l’agenda de dépopulation de cette cabale va t’en guerre assoiffée de sang ayant en son sein des noms tels que: Rothschild, Warburg, Hapsburg, Albani, Guelph, Lombard, Colonna, Massimo, Bernadotte, von Turn & Taxis, Savoy, Ruspoli, Payseur, Rockefeller, Torlonia, Borghese, Hohenzollern, Medici, Pallavicini, Farnese, Boubon et Crescenzi.

Vous n’avez probablement jamais entendu parler de la plupart de ces familles ; pourtant elles contrôlent le comité des 300, le groupe Bilderberg, la Commission Trilatérale (NdT: créée par David Rockefeller et son poulain Henry Kissinger..), le Council on Foreign relations, le Tavistock Institute, la Banque d’Angleterre, la banque de la réserve fédérale américaine, la Banque des Règlements Internationaux (NdT: la BRI de Bâle, GQG des banques centrales et entité constituée d’un cartel de banques absolument privées…), la City de Londres, Israël, l’Arabie Saoudite et la Virginia Corporation, maintenant connue comme la branche militaire de l’United States Corporation.

Depuis 6000 ans, ces spéculateurs de l’ombre toujours bien habillés ont volé nos terres, nos cultures des plus variées et notre richesse. Les richesses du monde ont déjà été redistribuées. Peut-être qu’avant que cette lignée sanguine corrompue assassine encore des millions d’entre nous avec leur système 5G qu’ils mettent en place, devrions-nous gicler hors de leur transe générée par leurs médias sociaux issus de leur Silicone Valley ne faisant que nous diviser pour mieux régner, élever le niveau de débat et de conversation ainsi que la fréquence et nous focaliser sur récupérer nos vies et richesses volées ainsi que notre puissance électrique.

= = =

Lectures complémentaires:

Dean Henderson NOM 4 cavaliers apocalypse pétrolière et familles banquières de l’oligarchie

Resistance71_L’essentiel_articles_2010_2018

Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes

Discours de la Servitude Volontaire La Boetie 1548

Manifeste pour la Société des Sociétés

La_City_de_Londres_au_coeur_de_lempire

Que faire ?

 

Éducation politique: Colloque sur Gustav Landauer à Normale Sup Lyon du 6 au 8 juin 2019…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, démocratie participative, documentaire, gilets jaunes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, philosophie, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 27 Mai 2019 by Résistance 71

“Le socialisme vient des siècles et des millénaires précédents. Le socialiste englobe toute la société et son passé, sent et sait d’où nous venons et ensuite détermine où nous allons.” (Gustav Landauer)

Note de Résistance 71: Notre « Manifeste par la société des sociétés » (octobre 2017) est un hommage direct à la pensée et à l’œuvre de Gustav Landauer que nous considérons comme un des plus grands penseurs et activistes anarchistes de l’histoire de la lutte sociale, un esprit qui nous influence grandement dans notre démarche politique.
Nous souhaitons le plus grand succès à ce colloque lyonnais pour le centenaire de son assassinat dans une obscure cour de prison bavaroise par la réaction à la révolution des conseils de Bavière. Gustav Landauer se doit d’être plus connu et ses idées mises en pratique pour l’avènement d’une société des sociétés, seul avenir viable et seule voie de la réalisation de notre humanité…

 

Gustav Landauer, philosophe et révolutionnaire (1870-1919)

 

Anatole Lucet & Jean-Christophe Angaut

ENS (Normale Sup) Lyon
Site Descartes

 

Colloque International du 6 au 8 juin 2019

 

Mai 2019

 

Source: https://landauer2019.sciencesconf.org

 

Du 6 au 8 juin 2019 se tiendra à l’ENS de Lyon le premier colloque international en France à aborder la figure de Gustav Landauer, philosophe et révolutionnaire allemand (1870-1919).

Considéré en son temps comme « l’agitateur le plus important du mouvement révolutionnaire radical » en Allemagne, le philosophe et activiste anarchiste Gustav Landauer (1870-1919) bénéficie aujourd’hui d’un vif regain d’intérêt. Un siècle après son assassinat, ce colloque international entend rendre compte de ce renouveau. 

Anarchiste atypique, Landauer a élaboré sa pensée de la communauté à l’intersection de traditions politiques, philosophiques et littéraires variées. Sa prolifique activité rédactionnelle et la quantité d’expérimentations communautaires auxquelles il prit part firent de Landauer une figure incontournable pour celles et ceux qui voulurent proposer une alternative au régime politique en place sans se conformer à la voie marxiste, prédominante dans un paysage politique marqué par l’ascension de la social-démocratie. Par les thématiques qu’elle aborde, et par-delà les différences évidentes de contexte, il n’est pas impossible que son œuvre puisse constituer une source d’inspiration pour le présent.

Ce colloque a pour ambition d’ouvrir un espace d’échanges sur l’œuvre de Landauer, ses sources, sa réception et son actualité, tant d’un point de vue théorique que pratique. Il sera également l’occasion de rendre compte de l’état actuel de la recherche, dans des champs aussi divers que la philosophie, l’histoire des idées, les théories de la religion, la littérature, la linguistique, la sociologie ou les sciences politiques.

L’entrée est ouverte à toutes et à tous, dans la limite des places disponibles (aucune inscription requise). Le programme complet et les informations pratiques sont disponibles sur le site du colloque : https://landauer2019.sciencesconf.org/

N’hésitez pas à faire circuler cette information.

Bien cordialement,

Anatole Lucet et Jean-Christophe Angaut

= = =

Pour en savoir un peu plus avant le colloque et de manière générale:

vie_et_oeuvre_gustav_landauer

Appel au Socialisme Gustav Landauer

 

Illusion démocratique: Pour une abstention politique active (PDF)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, démocratie participative, média et propagande, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 26 Mai 2019 by Résistance 71

 

Résistance 71

 

26 mai 2019

 

Jo nous a compilé certains textes de notre page « Illusion démocratique » en cette occasion spécifique de la mascarade électorale des européennes 2019 ou de toute autre élection de ce cirque représentatif pathétique et inique ne faisant que renforcer notre impuissance politique.
Boycott de l’élection, des institutions, de l’État et de la société marchande, pour l’avènement de notre véritable humanité au sein de la société des sociétés.

Pour-une-Abstention-Politique-Active
(Illusion Démocratique, PDF)

Bonne lecture !

Résistance politique: Contre la société marchande pour une société vivante avec Raoul Vaneigem (compilation pdf)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, économie, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, société libertaire, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , on 25 Mai 2019 by Résistance 71


« L’État n’est plus rien, soyons tout ! »

 

Résistance 71

 

25 mai 2019

 

Nous publions régulièrement depuis 2011-12 des textes de Raoul Vaneigem, ancien pilier de l’Internationale Situationniste qu’il quitta en 1970. Moins laconique, plus vivant que son comparse Guy Debord, Vaneigem a toujours eu nos faveurs pour son style plus enjoué à écorner l’establishment de la société du spectacle marchand et surtout offrir une solution alternative.
Une fois de plus, nous trouvons une grande complémentarité dans leur travail et leur pensée respective et ce n’est pas un hasard si les circonstances historiques les ont fait se rencontrer et coopérer entre le début des années 60 et 1970. Une fois de plus nous assistons à la force dévastatrice de la complémentarité, se plaçant décidément au cœur de toute solution à apporter au marasme en phase terminale de notre société humaine.

Nous avons compilé une série de texte au fil des années tous plus pertinent les uns que les autres pour ce que nous vivons aujourd’hui dans notre société inique et criminelle de la dictature marchande et que devrait s’approprier le mouvement des Gilets Jaunes. Jo nous a fait de ces textes un très beau PDF, aéré et facile à lire comme à son habitude.

Des textes à (re)lire et diffuser sans aucune modération. Bonne Lecture !

 

L’essentiel-et-l’indispensable-de-Raoul_Vaneigem
(format PDF)

 

A bas l’État !
A bas la marchandise !
A bas l’argent !
A bas le salariat !

Pour la Société des Sociétés

Communiqué des Gilets Jaunes Rungis Île-de-France: On vote pas on lutte !…

Posted in actualité, autogestion, gilets jaunes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , on 25 Mai 2019 by Résistance 71

On vote pas on lutte

 

Gilets Jaunes Rungis Île-de-France

 

23 mai 2019

 

Source:

https://paris-luttes.info/gilets-jaunes-rungis-ile-de-france-12205?lang=fr

 

Vendredi 17 mai, Emmanuel Macron, président de la République, a encore parlé de nous. 

Comme d’habitude, il parle de nous pour nous faire taire.

N’empêche, depuis six mois, on existe. 

On est sorti du bois, sorti de la résignation.

Ça fait six mois que le président voudrait qu’on rentre chez nous, qu’on se calme, qu’on rentre dans le rang.

Mais malgré nos divergences, malgré notre hétérogénéité (ou peut-être grâce à elle, dans une certaine mesure ?), on est toujours là.

Il déclare avoir « apporté des réponses aux Françaises et aux Français sur ce qui avait conduit à ce mouvement ». 

Deux possibilités, une seule réponse :

A- Macron est stupide.

B- Macron nous prend pour des cons.

Réponse B bien sûr. Macron n’est pas stupide, il est simplement avide de pouvoir et comme tout bon chef, comme tout bourgeois, il cherche avant tout à préserver ses privilèges, ceux de la classe possédante. 

Pourtant, notre principale revendication est claire depuis le début : MACRON DÉMISSION.

Macron ajoute que pour « celles et ceux qui continuent aujourd’hui [à manifester], il n’y a plus de débouché politique ». Il appelle « au calme », incite chacun·e à « retrouver le cours de sa vie » et « à exprimer ses divergences d’opinions (…) dans les temps que prévoit la démocratie, ceux du vote ». Si on n’a plus de « débouché politique », pourquoi on irait voter ? Hmm ?

On le dit depuis le début du mouvement : on ne veut pas de changement de personnel politique, on ne veut pas remplacer Macron par Le Pen ou Mélenchon ou qui que ce soit. On veut autre chose. On n’a pas besoin de chef, de leader, on ne veut pas de représentants, de pantins opportunistes-carriéristes pour fonder un nouveau parti. On le dit depuis le début : notre mouvement se situe hors de la politique institutionnelle, hors des partis, des syndicats, nous ne voulons pas devenir des « partenaires sociaux » du pouvoir qui ne servent qu’à conforter l’image démocratique du système et préserver l’ordre établi.

Les listes étiquetées « Gilets jaunes » aux Européennes ne sont que pure récupération politique. Ce sont des tentatives de nous faire rentrer dans le rang, tout comme les prétendu·e·s représentant·e·s des Gilets jaunes qui déclarent les manifestations en préfecture. Tout cela vise un retour à la normale en passant par autre chose que la méthode policière : ce qui est recherché est le maintien de l’ordre en changeant simplement quelques têtes.

Mais nous ne voulons pas quelques miettes lâchées à contrecœur par le pouvoir politique, nous voulons une révolution sociale. Un changement profond, qui nous dépasse tout autant que Macron (lui qui voudrait qu’on se contente de dialoguer avec ses sous-fifres, qu’on crée des listes électorales, qu’on perpétue le système contre lequel on lutte…).

Exploité·e·s et dominé·e·s ici et à l’autre bout du monde par les mêmes politicien·ne·s, les mêmes capitalistes, nos perspectives de changement social ne sont pas « simples », car il y a tout à renverser, ici comme ailleurs. Nos solutions n’entrent pas dans les cases légales du système et on a bien compris que le pouvoir nous mettrait des bâtons dans les roues à chaque initiative autonome, à chaque moment qui sort de son contrôle. Mais on ne lâchera pas l’affaire : assemblées, occupation de ronds-points, construction de cabanes, manifestations, actions de toutes sortes, nous vivons désormais à travers la lutte contre ce système basé sur les inégalités sociales, mais nous vivons aussi l’entraide, l’auto-organisation, l’expérimentation sociale. 

Nous sommes le présent et le futur.

Le 26 mai, on n’ira pas voter. 

On a bien mieux à faire !

Mai 2019, Paname, 

Collectif Gilets jaunes Rungis Île-de-France

Passer de l’utopie imbécile représentative à la compréhension de la réalité politico-sociale… Quand l’Idée est la chose objectivement la plus importante (Alexandre Berkman)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, documentaire, gilets jaunes, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , on 24 Mai 2019 by Résistance 71

“Je considère l’anarchie comme la conception la plus nationale et pratique de vie sociale libre et harmonieuse. Je suis convaincu que sa réalisation est une certitude qui se réalisera au cours du développement de l’humanité.”

“C’est plus le système que les individus qui est la source de pollution et de dégradation. Mon environnement qu’est ma maison-prison n’est qu’une des manifestation de la main de Midas dont le toucher maudit transforme tout au service brutal de Mamon.”

~ Alexandre Berkman ~

 


Alexandre Berkman 1870-1936

 

L’Idée est la chose la plus importante

 

Alexandre Berkman*

1927

 

Source: https://robertgraham.wordpress.com/2018/06/28/alexander-berkman-the-idea-is-the-thing/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

(*) Note de R71: Alexandre Berkman (1870-1936), éditeur, essayiste, enseignant et militant anarchiste lithuanien. Editeur de la revue d’Emma Goldman, sa compagne de longue date, “Mother Earth” à partir de 1907. En 1919, Berkman et Goldman ainsi que 200 autres personnes sont déportés des Etats-Unis à cause de leurs idées politiques. Ils vont en Russie et assiste au marasme de la révolution dont ils seront très critiques à partir de 1920. En 1922, Berkman publie une série de texte très critiques sur la Russie bolchévique et la dictature du parti communiste qui a trahi la révolution sociale.
Berkman compte parmi ses amis Albert Einstein, Thomas Mann, John Dewey et Bertrand Russel.
En 1929, il publie son ouvrage qui deviendra le plus connu: “The ABC of Anarchism” chez Vanguard Press.
Il se suicide en 1936 suite à sa condition de santé qui se détériore et ne supportant plus de vivre apatride, de la bonté des autres. Ses écrits demeurent des références souvent citées, de la littérature anarchiste.

Note sur le texte: A notre connaissance, ce texte n’existait pas en français de manière indépendante, c’est chose faite car nous pensons important qu’il soit à la disposition de toutes et tous pour participer à la réflexion et l’action collective vers la société des société. Néanmoins, nous ne sommes pas d’accord avec Berkman lorsqu’il affirme que « la fondation de la vie est économique » ! Comment peut-on sortir un tel jugement alors que « l’économie » est une création humaine remontant à quelques milliers d’années tandis que l’humain a vécu plus d’un million et demi d’années sans aucun rapport économique que ce soit. La fondation de la vie humaine est politico-sociale, c’est le décisionnaire qui prime, l’économique n’en est qu’une dérive comme l’a parfaitement démontré l’anthropologue Pierre Clastres dans les années 1970.
Cette mise au point faite, cela n’enlève rien à l’excellence du propos de Berkman et sa pertinence dans le contexte actuel du mouvement des Gilets Jaunes.
Bonne lecture !…

-[]-[]-[]-[]-

Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi gouvernement et capitalisme continuent d’exister malgré tout le mal qu’ils causent dans le monde ? Si vous l’avez fait, votre réponse a dû être que c’est parce que les gens soutiennent ces institutions et qu’ils le font parce qu’ils croient en elles.

C’est le cœur du problème: la société actuelle repose sur la croyance des gens que l’État, le gouvernement et le capitalisme sont intrinsèquement bons et utiles. Elle est fondée sur le principe de l’autorité et de la propriété. Ce sont des idées qui maintiennent en place les conditions. Le gouvernement et le capitalisme sont les formes par lesquelles s’expriment les idées populaires. Les idées sont les fondations, les institutions sont la bâtisse érigée sur celles-ci.

Une nouvelle structure sociale doit avoir de nouvelles fondations, de nouvelles idées à sa base. Vous pouvez changer, réformer la forme d’une institution, son caractère et son sens resteront identiques aux fondations sur lesquelles elle est construite. Regardez précisément la vie et vous verrez la vérité en tout ceci. Il y a beaucoup de formes de gouvernement dans le monde, mais leur véritable nature est la même partout tout comme le sont leurs effets: cela veut toujours dire autorité et obéissance.

Qu’est-ce qui fait que le gouvernement existe ? Les armées et les forces navales ? Oui, mais seulement en apparence. qu’est-ce qui soutient les armées et les marines ? C’est la croyance des gens, des masses, que le gouvernement est nécessaire ; l’idée d’avoir un gouvernement nous dirigeant est habituellement une idée acceptée de presque toutes et tous. Ceci constitue une fondation réelle et très solide. Retirez cette idée, cette croyance et aucun gouvernement ne durerait un jour de plus.

La même chose est valide pour la propriété privée. L’idée que ceci est juste et nécessaire est le pilier porteur qui la soutient et la sécurise.

Aucune institution n’existe aujourd’hui autrement que fondée sur l’idée qu’elle est juste et bonne pour tout le monde et donc nécessaire.

Illustrons ceci, prenons les Etats-Unis par exemple. Demandez-vous pourquoi la propagande révolutionnaire n’a eu que très peu d’impact dans ce pays malgré plus de 50 ans d’efforts socialistes de l’IWW (NdT: le syndicat de l’Industrial Workers of the World, syndicat anarchiste, toujours actif aujourd’hui aux Etats-Unis et internationalement, ses membres sont appelés les « Wobblies ») et anarchiste ? L’ouvrier américain n’est-il pas exploité aussi intensément que dans d’autres pays ? La corruption du monde politique n’est-elle pas aussi rampante que dans tout autre pays ? La classe capitaliste américaine n’est-elle pas la plus exploiteuse, arbitraire et la plus despotique au monde ? Il est vrai que l’ouvrier américain est mieux loti que son camarade européen, mais n’est-il pas aussi traité le plus despotiquement et le plus brutalement par le patronat et le gouvernement lorsqu’il manifeste son mécontentement ? Et pourtant, l’ouvrier et le travailleur américain demeure loyal au gouvernement et il est le premier à le défendre contre les critiques.

Il est toujours le champion le plus dévoué des “grandes et nobles institutions du plus grand et meilleur pays sur terre”. Pourquoi ? Parce qu’il croit que ce sont ses institutions, qui lui / elle, en tant que citoyen libre et souverain, les gère et qu’il peut les changer s’il le désire. C’est sa foi en l’ordre existant qui constitue la plus grande sécurité contre toute révolution sociale. Sa foi est stupide et injustifiée et un jour elle se brisera et avec elle le capitalisme américain et son despotisme. Mais aussi longtemps que cette foi existe, la ploutocratie américaine est sauvegardée de toute révolution.

Alors que les esprits des humains se développent, alors qu’ils avancent vers de nouvelles idées et perdent la foi dans leurs anciennes croyances, les institutions commencent à changer et éventuellement tombent en désuétude. Les gens finissent par comprendre que leurs visions passées sont fausses, qu’elles ne furent aucunement vérité mais préjudice et superstition.

Ainsi bon nombre d’idées qu’on pensait être vraies, ont fini par être vues comme fausses et mauvaises. Il en fut ainsi des idées de monarchie de droit divin, de l’esclavage et de la servitude ainsi que du servage. Il fut un temps où le monde entier pensait que ces institutions étaient justes et bonnes et qu’elles ne pourraient aucunement être changées. Dans la mesure où ces superstitions et fausses croyances furent combattues par des penseurs avancés et critiques, elles devinrent discréditées et perdirent de leur impact sur les gens et finalement, les institutions qui incorporaient ces idées furent abolies. Les pontes vous diront qu’elles ont simplement “vécu au-delà de leur utilité” et qu’ainsi elles moururent de leur belle mort. Mais comment ont-elles pu “vivre” au delà de leur “utilité” ? Elles furent utiles à qui ? et comment moururent-elles ?

Nous savons déjà qu’elles ne furent utiles qu’à un classe minoritaire, celle des “maîtres” et qu’elles succombèrent sous les coups des émeutes populaires et des révolutions.

Pourquoi ces idées et institutions ne moururent-elles pas de manière paisible ?

Pour deux raisons: d’abord, parce que certaines personnes pensent plus vite que d’autres. Ainsi il se passe qu’une minorité dans un endroit donné progresse plus vite que le reste. Plus cette minorité développe et croit en de nouvelles idées, plus elle est convaincu de sa justesse, et plus forte elle se sentira et au plus tôt elle essaiera de mettre en pratique ses idées ; ceci se produit généralement avant même que la majorité n’ait entre aperçu la nouvelle lumière. Ainsi la minorité doit lutter contre la majorité qui s’accroche toujours aux vieux modèles et aux conditions d’existence en place.

Deuxièmement, la résistance de ceux qui détiennent le pouvoir. Cela ne fait aucune différence que ce soit l’église, un roi, un empereur, un gouvernement républicain dit démocratique ou une dictature, voire même une autocratie, ceux qui sont au pouvoir lutteront avec l’énergie du désespoir par rester là où ils sont et autant qu’il y aura un petit espoir de succès. Et au plus ils reçoivent d’aide de la majorité plus lente à la détente et mieux ils lutteront. Voilà le pourquoi de la furie de la révolte et de la révolution.

Le désespoir des masses, leur haine de ceux responsables de leur misère et la détermination des maîtres de céans à s’accrocher au pouvoir et à leurs privilèges, se combinent pour provoquer la violence des émeutes populaires, des jacqueries et des révolutions.

Mais la rébellion aveugle sans objectif défini et sans but n’est pas une révolution. La révolution est une rébellion devenue consciente de sa cible et de son objectif. La révolution est sociale lorsqu’elle vise à un changement fondamental. Comme la fondation de la vie est économique, la révolution sociale veut dire la réorganisation de la vie économique industrielle du pays et donc de la structure entière de la société.

Mais nous avons vu que la structure sociale repose sur la base d’idées, ce qui implique que changer de structure demande de changer d’idées. En d’autres termes, les idées sociales doivent changer avant qu’une nouvelle structure sociale ne puisse se mettre en place. La révolution sociale n’est ainsi pas un accident, elle n’est pas un évènement soudain. Il n’y a rien de soudain à son sujet car les idées prennent du temps pour changer et remplacer d’autres ; elles mûrissent doucement, graduellement, comme une plante ou une fleur. C’est pourquoi la révolution sociale est un résultat, un développement, ce qui veut dire qu’elle est évolutionnaire. Elle se développe jusqu’au point où suffisamment de membres du groupe ont embrassé les nouvelles idées et sont déterminées à les mettre en pratique. Lorsqu’ils tentent de le faire et rencontre une opposition, alors l’évolution sociale lente et tranquille s’accélère et devient militante et violente. L’évolution devient révolution.

Gardez présent à l’esprit qu’évolution et révolution ne sont pas deux choses séparées et totalement différentes. Pourtant elles sont moins des opposés comme pensent beaucoup à tort. La révolution est simplement le point d’ébullition de l’évolution sociale.

A cause de cela, vous ne pouvez pas “faire” une véritable révolution comme vous ne pouvez pas accélérer le processus de l’eau mise à bouillir sur le feu. C’est le feu sous elle qui la fait bouillir, ainsi l’eau arrivera plus vite au point d’ébullition au plus fort est le feu sous elle.

Les conditions politiques et économiques d’un pays sont le feu placé sour la casserole de l’évolution. Au pire l’oppression et le mécontentement des gens, plus forte est la flamme. Ceci explique pourquoi les feux de la révolution sociale ont balayé la Russie, le pays le plus arriéré et le plus despotique, plutôt que l’Amérique où le développement industriel a quasiment atteint son sommet et ceci malgré les démonstrations faites de Marx du contraire.

Nous voyons donc que les révolutions, bien qu’elles ne peuvent pas être provoquées, peuvent être accélérées par certains facteurs, comme les pressions venant d’en haut, par toujours plus d’oppression économique et sociale mais aussi par la pression d’en bas: par un plus grand éveil et toujours plus d’agitation populaire. Ces conditions aident à divulguer les idées, elles poussent plus avant l’évolution et donc à terme la révolution à venir.

Mais la pression d’en haut, accélérant le processus peut aussi provoquer son échec, parce que la révolution peut bien se produire avant que le processus évolutionnaire ne soit arrivé à maturité. Prématurée, elle pourra exploser comme une simple rébellion, c’est à dire comme un assaut de rage sans objectif ni cible déterminée. Au mieux, une rébellion peut assurer un soulagement temporaire, mais la véritable cause de la lutte demeure intacte et continue à avoir les mêmes effets à terme et causer toujours plus de mécontentement et de… rébellion.

Pour résumer ce que j’ai dit au sujet de la révolution, nous devons arriver à la conclusion que:

1) Une révolution sociale est une révolution qui change radicalement la fondation même de la société, son caractère politique, économique et social

2) Un tel changement doit d’abord avoir lieu dans les idées et les comportements des gens, dans leurs esprits

3) L’oppression et la misère peuvent accélérer le processus de la révolution, mais peuvent aussi en faire un échec à cause d’une manque de préparation évolutionnaire qui rendras le véritable accomplissement impossible.

4) Seule cette révolution peut être radicale, sociale et couronnée de succès, ce qui sera l’expression d’un changement de base d’idées et s’opinions.

De tout ceci résulte qu’une révolution sociale doit être préparée, surtout dans le sens de développer plus avant le côté de son évolution, éveiller les gens au sujet des méfaits de la société actuelle et les convaincre de la possibilité et de la pratique d’une vie sociale fondée sur la justice, la liberté, plus avant préparant les masses à comprendre clairement ce qui dit être fait et comment le faire.

Une telle préparation n’est pas seulement une étape préliminaire nécessaire, il en va également de la sécurité de la révolution, la seule garantie de l’accomplissement de ses objectifs.

En résultat d’un manque de préparation, ce fut la destinée de bien des révolutions d’être détournées de leur objectif principal, d’être mal utilisées et d’être entraînées dans de sombres allées du pouvoir. La Russie en est un parfait exemple. La révolution de février [1917] qui chercha à se débarrasser de l’autocratie, fut un grand succès. Les gens savaient exactement ce qu’ils voulaient: l’abolition de la monarchie. Toutes les machinations des politiciens, tous les plans oratoires des Lvov et Miloukov, les leaders “libéraux” du moment, ne pouvaient pas sauver le régime de Romanov face à la volonté intelligente et consciente du peuple. Ce fut cette compréhension de ce simple objectif qui fit de la révolution de février un grand succès, avant excusez du peu, quasiment pas d’effusion de sang.

De plus, aucun appel ou menace du gouvernement provisoire ne purent faire quoi que ce soit contre la détermination du peuple à mettre fin à la guerre. Les armées quittèrent le front et mirent ainsi fin à cette affaire en prenant leur décision par elles-mêmes. La volonté d’un peuple toujours conscient de ses objectifs gagnera toujours.

Ce fut toujours la volonté du peuple, son objectif résolu de garder la terre, qui sécurisa pour le paysan la terre dont il avait besoin. De la même manière, les ouvriers des villes, comme maintes dits auparavant, possédaient eux-mêmes les usines et la machinerie de la production.

Jusque là, la révolution russe fut un succès total. Mais au point où les masses manquèrent de conscience de but défini, commença la défaite. C’est toujours le moment où les politiciens et les partis politiques entrent dans la danse pour exploiter les gains de la révolution pour leurs propres intérêts ou pour expérimenter leurs théories politiques. Ceci se produisit en Russie comme dans bien d’autres révolutions. Le peuple combattit la lutte juste, les partis politiques luttèrent pour le butin au détriment de la révolution et pour ruiner le peuple.

Voici donc ce qui se passa en Russie. Le paysan, ayant sécurisé la terre, n’avait pas les outils ni les machines dont il avait besoin. L’ouvrier, après avoir pris possession des usines et des machines, ne savaient pas comment les utiliser pour accomplir ses objectifs. Il n’avait pas l’expérience nécessaire pour organiser la production et il ne pouvait pas gérer la distribution des choses qu’il produisait.

De leurs propres efforts, ceux des paysans, des ouvriers, des soldats, ils se sont débarrassés du tsar, de la monarchie, ont paralysé le gouvernement, arrêté la guerre et aboli la propriété privée de la terre et des machines-outils. Pour cela, ils étaient préparés par des années d’éducation révolutionnaire et d’agitation, mais pour rien de plus que cela. Et parce qu’ils n’étaient pas préparés à autre chose, lorsque leurs connaissances se tarirent et que faisait défaut un objectif plus défini, entrèrent dans la danse les partis politiques, les politiciens, qui prirent les affaires en main, hors de celles des masses qui avaient fait la révolution. Ce fut la mort de la révolution sociale, les gens ont besoin de pain, pas de politique.

La nourriture et les biens de consommation de première nécessité ne sont pas créés par des décrets politiques de parti ou de gouvernement. Les législations ne travaillent pas la terre, les lois ne font pas tourner les rouages des machines des usines. Mécontentement, rancœur et famine furent sur les talons du gouvernement de coercition et de dictature. Encore et toujours, la politique politicienne et l’autorité prouvèrent l’existence de ce marécage par lequel s’éteignent les feux de toute révolution.

Apprenons donc cette leçon des plus vitales: Une claire compréhension par les masses des buts et objectifs de la révolution veut dire succès. Porter leur propre volonté consciente au moyen de leurs propres efforts garantit le b on développement de la nouvelle vie sociale. Au contraire, un manque de compréhension et de préparation veulent dire défaite inéluctable, soit aux mains de la réaction soit par les théories expérimentales de soi-disants partis politiques amis.

Alors, préparons-nous !…

= = =

Lectures complémentaires:

Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes

Chiapas-Feu-et-Parole-dun-Peuple-qui-Dirige-et-dun-Gouvernement-qui-Obeit

Ricardo_Flores_Magon_Textes_Choisis_1910-1916

Marshall-Sahlins-La-nature-humaine-une-illusion-occidentale-2008

James-C-Scott-Contre-le-Grain-une-histoire-profonde-des-premiers-etats

James_C_Scott_L’art_de_ne_pas_être_gouverné

Un-autre-regard-anarchiste-sur-la-vie-avec-emma-goldman

Manifeste pour la Société des Sociétés

David Graber Fragments Anthropologiques pour Changer l’histoire de l’humanité

Nestor Makhno Anarchie dans la Revolution Russe

40ans_Hommage_Pierre_Clastres

Appel au Socialisme Gustav Landauer