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La dissidence engluée… Analyse d’un bon entretien de Nicolas « Putsch » Vidal sur le Média en 4-4-2

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, coronavirus CoV19, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, guerre ukraine, guerres hégémoniques, média et propagande, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, science et nouvel ordre mondial, société des sociétés, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , on 17 février 2023 by Résistance 71

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“La relation politique de pouvoir précède et fonde la relation économique d’exploitation. Avant d’être économique, l’aliénation est politique, le pouvoir est avant le travail, l’économique est une dérive du politique, l’émergence de l’État détermine l’apparition des classes.”
~ Pierre Clastres, directeur de recherche en anthropologie politique au CNRS, 1974 ~

Nous reproduisons cet entretien de Nicolas Vidal (“Putsch”) avec le média en 4-4-2 parce qu’il est assez emblématique de ce qu’est la dissidence aujourd’hui : si l’analyse est juste, comme le plus souvent et que nous sommes d’accord sur ce qui est dit, il flotte toujours néanmoins de ces entretiens des vapeurs réformistes toxiques. Si on suit Vidal dans son raisonnement, Macron est responsable. Virons Macron et sa clique, remettons de l’ordre dans la maison politique, élisons des gens “responsables” et tout ira bien mieux et nous sortirons de l’impasse… Macron ne tombe pas du ciel, il n’est pas l’œuf pourri à retirer du panier, il est le résultat d’un système de production d’œufs pourris. Il est le produit d’un système, il est le dernier rouage en date de ce qui a été commencé sous Sarkozy, continué sous Hollande (socialo de parti et de caste, la gauche caviar recyclée depuis…) et qui se veut être le fossoyeur de la “république” ; eux-mêmes n’étant que des maillons d’une chaîne existentielle systémique programmée. Tout ceci n’est que le cheminement logique et implacable de l’État et de la marchandise en mouvement. Nous sommes exactement là où tout cela devait nous mener en cet instant de la capsule historique “étatico-marchande”.
Penser qu’il y ait encore une solution dans cette pourriture systémique en la “réformant” en la rendant plus “vertueuse” est aujourd’hui à la fois être politiquement inconscient et finalement complice de la merde étatico-marchande qui nous suffoque et nous éliminera à terme si on la laisse faire. Il n’y a rien d’original dans ce que dit Vidal, il ne fait que prouver qu’il a compris une des parties de l’équation, mais ne comprend pas (ou feint de ne pas comprendre) l’autre partie qui mène à la conclusion inévitable qu’il n’y a pas et ne saurait y avoir de solution au sein du système. La conscience politique aujourd’hui n’est pas de dire haut et fort “Non à la retraite à 65 ans !” Ou “Non à l’inflation et au coût exorbitant de la vie !”, c’est de comprendre que tout cela à l’instant t0 où nous nous situons, est ce qu’il doit être au sein de ce système tel qu’il est conçu et se perpétue depuis quelques 5000 ans. La seule inéluctabilité est celle qui est inhérente au système en place. La SEULE solution est hors de ce système, dans la création d’une toute nouvelle réalité sociale planétaire et véritablement humaine, qui nous fera mettre à bas l’État, la marchandise, l’argent et le salariat, condition sine qua non pour pouvoir embrasser l’association volontaire, la coopération interne et élargie, la décision politique non coercitive avec un pouvoir redilué dans les peuples, la gratuité généralisée et la focalisation sur l’intérêt général bien compris au sein d’une gigantesque association planétaire bénéficiant du tissus organique de notre complémentarité, hors État, hors marchandise, hors argent et hors salariat.
Les banderoles des manifs ne devraient pas lire “Non à la retraite à 65 ans !” Mais “A bas le travail et à bas le salariat !” En d’autres termes, ce n’est pas Micron 1er qui doit partir, mais tout le système étatico-marchand dont il est le produit en notre instant t0 de l’histoire de l’État et de la marchandise et dont ses “élites” savent qu’il en est au bout de son rouleau et cherche à le muer en un monstre toujours plus froid, celui du “Great Reset” du FEM ou quelque soit le N.O.M qu’ils lui donnent.
  La Grande réinitialisation totalitaire n’est que la suite logique d’un système mortifère en mouvement.
Tant qu’un plus grand nombre de personnes désirant agir dans la transformation de notre réalité ne se fera entendre et n’agira en conséquence individuellement et collectivement, rien ne changera et le cours logique de l’évènement étatico-marchand en mouvement ira à terme de sa destruction finale. L’empereur est nu, on peut le voir au quotidien, arrêtons d’ignorer l’évidence. Qu’on se le dise et qu’on agisse enfin, de manière décisive et terminale ! L’humanité prévaudra. Les peuples premiers des Amériques ont cette conception saine de la prise de décision : prendre une décision en ayant évaluer toutes les répercussions de notre action sur la 7ème génération à venir… Si l’humanité prévalait, que croyez-vous que la 7ème génération à venir pensera de nous et de nos actions en l’état actuel des choses ?
Vive la Commune Universelle de notre humanité enfin réalisée ! (Voir les lectures complémentaires sous l’article)

~ Résistance 71 ~

Que tout donc se meuve, agisse et crée
Se forme d’abord et puis se métamorphose,
En apparence, seulement, immobile par instants.
L’éternité se manifeste en toute chose,
Car tout doit s’effondrer en rien,
Si cela veut persévérer dans l’Être.
(Goethe, Un et Tout)

“Dès que l’État n’est plus à même d’imposer l’union forcée, l’union surgit d’elle-même, selon les besoins naturels. Renversez l’État, la société fédérée surgira de ses ruines, vraiment une, vraiment indivisible, mais libre et grandissant en solidarité par sa liberté même.”
~ Pierre Kropotkine ~

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Nicolas Vidal : « Le salut viendra des Français et du tréfonds de l’âme de ce pays, comme cela s’est toujours passé dans l’Histoire. »

Entretien en 4-4-2

8 février 2023

Url de l’article original:

https://lemediaen442.fr/nicolas-vidal-le-salut-viendra-des-francais-et-du-trefonds-de-lame-de-ce-pays-comme-cela-sest-toujours-passe-dans-lhistoire/

La crise sanitaire a fait prendre conscience aux gens du rôle joué par les médias mainstream. La confiance des Français envers ces médias a été ébranlée, notamment après l’épisode des Gilets Jaunes. Pour discuter de ce phénomène, nous accueillons Nicolas Vidal, fondateur et rédacteur en chef du média Putsch et auteur du livre « Médias, le grand errement ». Dans ce livre, Nicolas analyse la cause de la défiance des Français envers les médias et la responsabilité des journalistes. Grâce à son expérience et son expertise, il nous donne aussi son avis sur l’avenir des médias en France.

« Il est question d’atomiser l’individu pour le séparer des autres et avoir donc plus d’emprise sur lui, tout en lui plongeant la tête dans le plus crasse des divertissements. Et donc à la fin du processus le déraciner pour en faire une autruche ou au pire, un simple tube digestif. »

Le Média en 4-4-2 : Bonjour Nicolas, bienvenue sur Le Média en 4-4-2 et merci d’avoir accepté notre invitation pour évoquer votre livre « Médias, le grand errement ». On vous connaissait entrepreneur média, animateur, contributeur politique ; vous voici donc auteur. D’où vous est venue cette envie de prendre la plume ? Ce thème des médias, que vous connaissez fort bien, vous est-il apparu comme une évidence ?

Nicolas Vidal : Le monde des médias est une pierre angulaire car il est censé apporter un contre-pouvoir fort et immanent quelque soit le pouvoir en place. Le journalisme est essentiel à une démocratie saine et apaisée en ce sens qu’il informe le citoyen sur la chose publique, sur les grandes orientations que prend ce monde en mettant en perspective les enjeux. Mais il doit être un défenseur autant qu’un pourvoyeur d’un pluralisme des voix, des opinions, et des idées. Car il est là pour informer mais aussi pour porter sur la place publique le débat et le contradictoire.

Et depuis plusieurs années, j’ai trouvé insupportable de voir que les médias mainstream, mais aussi le service public grassement payé par les Français, ont ostracisé progressivement et délibérément une part de plus en plus importante d’intellectuels et de personnalités qui ne collaient plus à la doxa officielle, arc-boutée sur une forme progressisme, qui confine à la bêtise.

De nombreux grands médias sont devenus, notamment depuis 30 ans, les relais idiots du sens de l’histoire imposé par nos élites : mondialisation, Ubérisation, individualisme, multiculturalisme, ou encore l’abrutissement des populations en vantant les vertus de l’égoïsme et de l’hédonisme. Il était question donc d’atomiser l’individu pour le séparer des autres et avoir donc plus d’emprise sur lui, tout en lui plongeant la tête dans le plus crasse des divertissements. Et donc à la fin du processus le déraciner pour en faire une autruche ou au pire, un simple tube digestif.

C’est une rhétorique bien huilée, utilisée par tous les régimes totalitaires ou les pouvoirs qui nourrissent ses ambitions. Contrôler intellectuellement la population en prenant soin, de liquider la citoyenneté, pour se débarrasser du libre-arbitre de l’individu et de sa capacité à se poser des questions. Et pour les récalcitrants, la stratégie à leur endroit est toute trouvée : criminaliser, délégitimer et insulter une partie de la population avec les qualificatifs : complotiste, conspirationniste, fachos, anti-vax et autres joyeusetés d’une langue française saccagée car, au service de la propagande.

C’est une régression intellectuelle sans précédent. Le but ultime étant de retourner une partie de la population contre l’autre qui continue à résister à la chape de plomb et à l’obscurantisme néolibéral. Et mon livre tente d’expliquer pourquoi et comment les grands médias ont trahi les Français depuis 30 ans.

« Ces médias se sont constitués comme le cordon sécuritaire de la Macronie en travestissant la réalité. »

Le Média en 4-4-2 : Beaucoup de français, depuis la crise des Gilets Jaunes, ne parlent plus aujourd’hui que de « merdias ». «Il est évident que la crise des Gilets Jaunes a été un tournant absolument crucial de ce basculement dans la défiance des médias.» Ces médias se sont forcément rendus compte de cette scission entre eux et une grande partie de la population puisqu’ils sont au moins au courant de certains de leurs sondages (par exemple : seuls 49% des français estiment crédible l’information racontée par la presse écrite et la radio, contre 44% pour la télévision – baromètre Kantar Public). Pourtant, cela ne les a pas empêché de retomber dans les mêmes travers lors de la « crise sanitaire » ; ou ça ne les a pas empêché de réutiliser les mêmes méthodes…

Nicolas Vidal : Ces grands médias mainstream ont bien entendu conscience de la scission qui existe entre eux et des millions de Français. Mais l’analyse qu’ils font de cette situation est absolument fausse autant qu’erronée. Ils sont convaincus que la reconquête de cette confiance passe par, entre autres, une certaine forme de proximité avec les Français (dont on ne voit pas très bien à quoi elle correspond) et surtout par un travail sur la véracité des faits et de l’information, qu’ils brandissent à tout bout de champ, comme un totem de légitimité et d’immunité face aux Fake News.

Ce qui a amené ces grands médias à développer massivement des services de FactChecking ces dernières années pour tenter de faire croire aux Français qu’eux seuls détiennent la vérité médiatique, tout en allant traquer de prétendues fausses informations du côté des médias indépendants. Cette stratégie a été pensée pour redorer le blason de la presse mainstream tout en dénigrant les médias indépendants, hors du sérail, et battant en brèche la bonne parole gouvernementale.

Nous avons donc à faire à un pluralisme de façade et à une information de pacotille qui tend chaque jour un peu plus vers une propagande brutale et la fin de la démocratie.
Et je vais vous donner un exemple très récent. Ce 30 décembre, je suis tombé sur un « grand » JT de 20H. Et les sujets choisi étaient absolument édifiants. Nous avons eu droit dans un premier temps au comparatif des dépenses d’énergie d’une famille française, vivant à quelques hectomètres d’une famille belge qui résidait de l’autre côté de la frontière. Et bien évidemment, l’ambition du sujet était limpide : montrer ô combien il fallait mieux vivre en France qu’en Belgique pour ses dépenses d’énergie, grâce à l’action puissante et efficace du gouvernement français.

Puis nous avons eu droit à un « reportage » sur le type de caviar à acheter pour le réveillon du Nouvel an, puis un petit sujet magazine, axé sur le tourisme, sur Bora Bora.

En quelques minutes seulement, ces grands médias mainstream tentent par tous les moyens de masquer la réalité absolument catastrophique de la France, en omettre l’effondrement tout en espérant laisser croire que finalement la situation n’est pas aussi dramatique qu’elle en a l’air. La grande presse mainstream française n’a cessé d’enfermer les Français dans le village Potemkine.

Union européenne, Gilets Jaunes, réformes des retraites, crise sanitaire, et maintenant l’effondrement total de la France: sur tous ces sujets, ces médias se sont constitués comme le cordon sécuritaire de la Macronie en travestissant la réalité. Sans eux, Macron perdrait rapidement le contrôle d’une grande partie de la population.

Ils sont les VRP de la communication gouvernementale, pour tenter tant qu’ils le peuvent de retarder le plus possible la prise de conscience de la population sur le saccage organisé et délibéré de la France au profit de l’Union européenne et de puissants intérêts privés, qui sont souvent propriétaires de certains de ses médias privés.

Mais le processus est sensiblement le même pour certains médias public qui imposent leur vision progressiste et brutale du monde que Macron incarne à la perfection. Car, au fond, ces grands médias, forts de leurs « célèbres » éditorialistes, chroniqueurs, journalistes font partie du même monde, partent en vacances dans les mêmes endroits paradisiaques, se marient entre eux, bénéficient grâce à leurs importants revenus de la mondialisation et défendent en réalité les mêmes intérêts de classe. Ils sont l’endogamie personnifiée et voilà bien longtemps que ces grands médias ont fait brûler la charte de Munich. Car en réalité, ces médias méprisent profondément les Français. Ils ne sont pas là pour les informer mais pour leur vider le crâne et idéalement en faire des relais du pouvoir, comme l’étaient les miliciens politiques sous l’union soviétique.

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« Les Gilets Jaunes du Canal Historique furent les premières victimes conscientes de la mondialisation malheureuse dans laquelle notre classe politique nous a poussés contre la volonté des Français. »

Le Média en 4-4-2 : Nous sommes donc de plus en plus nombreux à comprendre ce réel rôle des médias ; ce qui fait que « tout naturellement des initiatives spontanées se font jour dans un paysage qui n’est plus médiatique, mais qui devient social. » Le pain risque à manquer de plus en plus : pensez-vous qu’une prochaine contestation plus puissante que les Bonnets Rouges et Les Gilets Jaunes va arriver en France avant que la Macronie ait réussi à verrouiller tous moyens de protestation ?

Nicolas Vidal : Une contestation populaire de grande ampleur est plus qu’envisageable mais jamais certaine. Malgré la répression policière et judiciaire qui s’est abattue sur les Gilets Jaunes, malgré le cordon sécuritaire des médias mainstream pour tenter de sauver la face macroniste, la réalité et la violence du désastre économique sont en train de mettre un terme à ce que j’appelle la démocratie Ikea. C’est à dire cette large frange de Français, totalement dépolitisés, qui se sont volontairement désintéressés des affaires de la Cité (au sens d’Aristote) et qui aujourd’hui sont frappés durement par le tsunami économique qui balaie la France. Les voilà maintenant concernés pour leurs enfants, eux-mêmes et leur proches. Ils font la terrible expérience du déclassement social fulgurant sans pour autant en comprendre tous les rouages et finalement sans s’en rendre compte. D’où la propagande des médias mainstream qui ont insisté sur le prix de la liberté pour faire croire que la guerre en Ukraine était la seule raison de ces « difficultés », mais qu’il fallait faire le dos rond pour défendre « les valeurs européennes » dont on ne sait toujours pas à quoi elles font référence.

C’est ainsi que des centaines de milliers de Français en 2022 ont poussé pour la première fois les portes des grands hard-discounters alimentaires car ils n’ont plus les moyens de faire leurs courses au sein de la grande distribution classique. Ceux-là qui soutenaient de loin, ou pas, les Gilets Jaunes, n’ont pas vu en ce mouvement l’émergence de ces nouveaux lanceurs d’alerte. Car les Gilets Jaunes du Canal Historique furent les premières victimes conscientes de la mondialisation malheureuse dans laquelle notre classe politique nous a poussés contre la volonté des Français. Néanmoins, la brutalité économique et sociale d’Emmanuel Macron qui passe obligatoirement par une liquidation sociale de la France, voulue par L’union Européenne et de puissants intérêts privés notamment américains, à travers ses iniques « réformes structurelles », entraîne l’effondrement total de la France.

Ainsi, comme dans toutes les crises de grande ampleur, des franges de Français plus ou moins importantes, basculent progressivement dans la contestation et dans la remise en cause de leur situation. Ils souffrent, donc ils veulent comprendre et s’informent autrement par de nouveaux canaux d’information. Ils font leur chrysalide passant d’autruches et de tubes digestifs à citoyens. Et pour la Macronie, ils deviennent de fait des ennemis politiques, et plus des Français. On l’a d’ailleurs vu pendant les Gilets Jaunes mais de façon très prégnante également pendant la crise sanitaire. La question centrale qui se pose aujourd’hui : est-ce que la fin programmée des classes moyennes va engendrer une période de troubles et de chaos ?

Car ce qui éclate au grand jour aujourd’hui c’est l’acte de décès de la théorie du ruissellement promue par Emmanuel Macron dès son premier mandat. Car la mondialisation exacerbée par ce néolibéralisme sauvage et violent ne le permet pas. Enfin, on ne peut faire l’impasse sur la trahison de nos élites politiques que les Français sont en train de payer au prix fort. Dans ces circonstances, est-ce que la démocratie est-elle toujours valable et permet-elle encore la stabilité du pays ? Il semblerait que non et la France se dirige vers une instabilité populaire de grande ampleur à court ou moyen terme.

Le Média en 4-4-2 : Ces Français « qui souffrent et qui veulent comprendre » cherchent donc d’autres canaux d’informations que ceux contrôlés par le pouvoir. Vous en parlez dans votre essai en évoquant l’exemple de RT France qui, selon vous, n’aurait jamais vu le jour si les médias avaient « entretenu le pluralisme des voix et surtout proposé des débats d’idées équilibrés. » RT France a donc été suspendue sous prétexte du conflit en Ukraine. Mais les médias alternatifs fleurissent sur internet et l’État va avoir des difficultés à tous les museler. Comment voyez-vous les prochains mois et les prochaines années dans cette guerre de l’information ?

Nicolas Vidal : Je parlerai plus de survie et de résistance face aux forces politiques et lobbyistes émanant de Bruxelles pour tenter de museler l’information et les médias indépendants qui mettent à mal le narratif de l’oligarchie, elle-même promue par la caste des médias mainstream. Nous subissons déjà la censure des GAFAM pour lesquels la liberté d’expression a été privatisée à dessein. Car les réseaux sociaux, il y a encore quelques années, ont été l’incroyable opportunité pour des médias indépendants, comme le mien, de trouver une place et surtout de rencontrer son lectorat et sa communauté. Ils étaient des espaces de démocraties inespérés. Mais tout a basculé avec le mouvement des Gilets jaunes dont il faut se rappeler qu’il est né essentiellement sur Facebook où les Français ont pu se parler, échanger, s’organiser et construire le mouvement depuis les ronds-points.

Facebook fut à l’époque une agora autant qu’une assemblée générale citoyenne où les brasiers se sont allumés un à un. Ensuite, les Gilets Jaunes se sont transformés en journalistes citoyens en filmant les manifestations, la répression policière, mais aussi les prises de paroles, les réunions, où la vie sur les ronds-points occupés. Les gens se sont rendus compte au fil des jours qu’ils n’étaient plus seuls et qu’ils étaient nombreux dans ce combat.

Ce fut un formidable agrégateur autant qu’une immersion dans le mouvement à la différence des médias mainstream qui n’ont pas mis longtemps à diaboliser le mouvement, pour servir les intérêts du pouvoir et criminaliser la contestation sociale. Ainsi, les gens se sont mis à fouiller ces réseaux sociaux notamment Facebook et ont découvert petit à petit, par viralité, nos médias.

Aujourd’hui les temps sont durs. Nous, les médias indépendants, nous devons redoubler d’ingéniosité sur différents canaux pour être vus et informer au mieux nos communautés respectives. Nous devons également penser vite et bien les leviers de monétisation malgré la crise économique. Aujourd’hui certaines de nos chaînes YouTube, médias, pages de réseaux sociaux, comptes Twitter agrègent une grosse audience, qui doivent faire rougir de jalousie bien des grands médias, perfusés par de généreuses subventions publiques ou des injections de grosses sommes d’argent par de puissants industriels. Mais c’est un sacerdoce car nous ne sommes pas épargnés par la censure qui vient de tous les côtés. Plus nos audiences seront importantes, plus nos abonnés et nos donateurs seront nombreux, mieux nous serons armés financièrement pour faire face aux procédures baillons et aux tentatives de censure de plus en plus pesantes. En somme, l’avenir et la survie des médias indépendants passent par le nombre de nos abonnés qui assurent notre pérennité et leur détermination à nous financer. Sans soutien massif, la bataille est perçue d’avance. Mais nous avons de l’espoir et de l’information indépendante à foison.

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« Nous constatons depuis une trentaine d’année un effondrement intellectuel et culturel de nos élites, dont font partie bien entendu les « grands médias ». »

Le Média en 4-4-2 : « L’hérésie d’une certaine partie de la classe médiatique à interdire purement et simplement le débat est une notion absolument fondamentale du paradigme que nous sommes en train de vivre.» Outre la nécessité d’avoir un soutien massif de la population, une des clés de cette bataille n’est elle pas pour nous, médias indépendants, de réussir à débattre face à ces médias en exposant des faits irréfutables, malgré le refus ce ceux-ci de s’y soumettre ?

Nicolas Vidal : Oui, cette solution paraît être la plus efficace et pertinente. Néanmoins, il ne vous aura pas échappé que les médias mainstream continue de maintenir une chape de plomb, aidés par leurs services de Fact-Checking qui traquent le faux-pas complotiste de nos médias alternatifs et celui des voix discordantes dans ce pays. En réalité, ils poursuivent leur travail de sape dans la droite ligne des officines de propagande. Mais si nous voulons creuser plus en avant cette question fondamentale, il est bon également de réfléchir aux causes de cette cécité et cette attitude rigoriste. En réalité, nous constatons depuis une trentaine d’année un effondrement intellectuel et culturel de nos élites, dont font partie bien entendu les « grands médias ». Et à ce titre, ils ne sont plus en capacité de débattre, d’argumenter, de réfuter et de se « disputer » au sens noble du terme. Coincés entre un rôle de perroquets du pouvoir et une méconnaissance totale et entière des grands sujets, ils ont renoncé à faire vivre le débat démocratique, dont les médias ont été la pierre angulaire pendant bien des décennies. En réalité, ils n’ont plus les armes intellectuelles, ni la structure de pensée pour débattre. De plus, ils refusent de passer du temps à travailler, au risque, de bousculer violemment le prêt-à-penser dont ils se goinfrent. Sans compter que diffuser les éléments de langage du pouvoir vous assurent la tranquillité, la sérénité et pour certains, la prospérité de son appartenance à la Caste.

La seule solution à cette guerre médiatique réside dans l’initiative collective et massive de nombreux lecteurs à s’abonner aux médias indépendants et à nous soutenir financièrement afin de renverser le rapport de force. Et comme dans chaque interstice de l’histoire de ce pays, la solution appartient au peuple français de changer de destin et de se doter d’une élite honnête, brillante et convaincue que sa seule mission est de protéger le pays et de préserver coûte que coûte la démocratie.

« Il y a eu une véritable sécession de ces élites avec le peuple, accompagnée d’un profond ressenti pour les Français qui se caractérise par un véritable racisme de classe. »

Le Média en 4-4-2 : A propos des éditorialistes qui vont diner « en secret » à L’Élysée pour recevoir les éléments de langage directement de la bouche d’Emmanuel Macron, vous écrivez « qu’au delà d’un destin qu’ils croient messianique, il se joue derrière ce jeu de dupes une formidable course à l’égo. » Pouvez-vous nous expliquer l’idée messianique qu’ont ces éditorialistes ?

Nicolas Vidal : Il y a clairement une volonté d’influencer positivement l’opinion comme ce fut le cas lors de ce fameux déjeuner à l’Élysée, par ces prétendus faiseurs de rois qui ne sont, en réalité, que les valets serviles du pouvoir, assertion contre laquelle ils se défendent. On y trouve également la volonté de faire mieux que son voisin pour bénéficier des bonnes grâces de la caste, dans une ridicule course à l’échalote du faillotage mondain. Car être bien vu et flexible permet de soigner et de faire fructifier sa carrière.

Mais il y a surtout une redoutable endogamie entre certains grands éditorialistes et la classe dirigeante. On habite dans les mêmes quartiers, on pratique les mêmes loisirs, on fréquente les mêmes lieux branchés , on se croise dans les mêmes réceptions et les enfants vont dans les mêmes écoles (très) privées.

Car la mondialisation ruisselle sur cette caste et elle en retire un bénéfice personnel important. C’est en ce sens qu’il y a eu une véritable sécession de ces élites avec le peuple, accompagnée d’un profond ressenti pour les Français qui se caractérise par un véritable racisme de classe. Rappelez vous des propos de l’illustre et chaste Benjamin Griveau qui parlait de « ceux qui fument des clopes et qui roulent au diesel» ou les nombreuses déclarations d’Emmanuel Macron qui ne peut masquer sa profonde détestation pour les Français moyens.

Les éditorialistes fonctionnent avec le même mépris pour les millions de Français qu’ils sont censés informer. En réalité, ils essaient par tous les moyens d’endoctriner les gens pour les bonnes grâces du pouvoir en lavant les cerveaux. Pour les rétifs au narratif médiatique sur tous les sujets, ils sont discriminés, criminalisés, délégitimés en tant que citoyen. Et cette inclinaison n’est pas récente. Je la fais remonter aux débuts de la construction européenne en 1992 lors du Traité de Maastricht. On ne pouvait pas être contre l’Europe, contre le progrès, contre la paix et contre les « valeurs européennes ». Même le doute n’a jamais été permis. Et nous avons vu comment ont été traités « les poseurs de questions » lors de la crise sanitaire.

Depuis la classe médiatique n’a de cesse d’influencer l’opinion publique en vantant grossièrement les bienfaits de la mondialisation, du progressisme, de la diversité, du néolibéralisme, de la société du tout marché et de l’Uberisation, vision d’une société qu’ils ne s’appliquent pas à eux-mêmes et encore moins à leurs enfants. Nous sommes entrés dans une ère de propagande féroce et de désinformation dont de plus en plus de Français se détournent. C’est la fin d’un monde mais seuls, les principaux intéressés n’en ont pas pris conscience. Et c’est regrettable mais cela atteste de cet effondrement général intellectuel et culturel de ces élites autoproclamées.

« Il faut par tous les moyens empêcher que la France de 2023 devienne la Grèce de 2015.»

Le Média en 4-4-2 : Merci Nicolas pour le temps que vous nous avez accordé. Nous vous laissons le mot de la fin et terminons par la toute dernière phrase de votre livre : « vive la presse libre et indépendante ! ».

Nicolas Vidal : Pour finir, le salut viendra des Français et du tréfonds de l’âme de ce pays, comme cela s’est toujours passé dans l’Histoire. Il faut espérer une prise de conscience collective de la disparition progressive de la liberté d’expression, de la traque menée contre les voix discordantes et les médias indépendants et l’inclinaison froide et brutale à asservir économiquement la population par une politique désastreuse de la mondialisation. Et pour ne pas sombrer dans le pessimisme, il est bon de toujours garder à l’esprit qu’un pouvoir quel qu’il soit ne peut gouverner impunément contre sa population. Aujourd’hui cette lutte à mort sociale engagée par la Macronie, incarnation parfaite de la technocratie, du démembrement intellectuel, et des puissants intérêts privés, pourrait faire souffler sur la France les vents violents de la révolte pour défendre à nouveau la noble cause du peuple français, qui, sorti de sa léthargie, refuse d’être liquidé par la seule volonté de l’Union européenne, de fonds d’investissements américains et des marchés financiers. Il faut par tous les moyens empêcher que la France de 2023 devienne la Grèce de 2015.

Retrouvez Nicolas Vidal sur le site internet et la chaîne Youtube de Putsch Média.

Cliquez ici pour vous procurer son livre.

Le Média en 4-4-2.

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“Les deux grandes questions incontournables de l’anthropologie politique sont:
1- Qu’est-ce que le pouvoir politique, c’est à dire qu’est-ce que la société ?
2- Comment et pourquoi passe t’on du pouvoir politique non-coercitif au pouvoir politique coercitif, c’est à dire qu’est-ce que l’histoire ?”
~ Pierre Clastres, 1974 ~

Il n’y a pas de solution au sein du système ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

Cobra_soleil
Et dans une aube nouvelle…
le peuple se dressa.

R71_slogan

2023 : l’esprit Gilet Jaune soufflera t’il de nouveau ? (Press TV)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, autogestion, économie, crise mondiale, gilets jaunes, guerres hégémoniques, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , on 2 janvier 2023 by Résistance 71

L’esprit Gilets Jaunes, c’est l’occupation des ronds-points, une présence de terrain, de la communication, des assemblées et maisons populaires, la restructuration des relations sociales sur le local et la mise en place de zones autonomes temporaires que l’on voudra permanentes dans le temps. 2023 doit devenir l’année du début de l’organisation collective pour l’émancipation finale en Commune Universelle au sein d’une société des sociétés organique qui court-circuitera les institutions imbéciles et obsolètes du système étatico-marchand au bout de son rouleau. Le système se meurt ? Achevons-le ! Mais cela ne se produira pas entre deux cordons de CRS dans une manif’ encadrée et nassée à Paris, ça c’est une certitude ! Il n’y a pas de solution au sein du système, il faut en sortir et reprendre le pouvoir pour le diluer là où il est particulièrement soluble : dans le peuple, dans le corps social ! Lectures complémentaires sous l’article à lire et diffuser sans modération…
~ Résistance 71 ~

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Tout le pouvoir aux ronds-points !…

Gilets Jaunes : Appels à manifester le 7 janvier…

Press TV France

31 décembre 2022

Source:

https://french.presstv.ir/Detail/2022/12/31/695489/Vers-un-retour-des-Gilets-jaunes-en-2023—

Des appels à manifester le 7 janvier 2023 émergent sur les réseaux sociaux, notamment avec le hashtag #GiletsJaunes7janvier sur Twitter. 

A l’approche d’un début 2023 qui s’annonce particulièrement dense en matière de mobilisations sociales, un parfum de nostalgie semble imprégner divers groupes de Gilets jaunes sur les réseaux sociaux, où plusieurs appels à manifester portent sur la journée du 7 janvier.
Entre autres thématiques mises en avant dans les principaux appels à manifester : l’inflation, les salaires, le recours répété du gouvernement au 49.3, «le massacre des chômeurs» ou encore, de façon plus globale, la pauvreté, selon l’édition française de RT.
Si la capitale apparaît comme un incontournable point de rassemblement pour certains, des comptes plus ou moins influents appellent également à se mobiliser d’un bout à l’autre du pays.
«Metz, Strasbourg, Paris, Marseille, Lyon, Poitiers, Besançon, Épinal, Remiremont, Nice, Pau, Béziers, Carcassonne, etc. Les Gilets jaunes du 7 janvier seront partout ! Reprenons les ronds-points ! Fer de lance de la communication et de la communion», peut-on ainsi lire dans une récente publication du compte militant A , fort de plus de 10 000 abonnés sur Twitter.
«Etudiants, travailleurs, chômeurs, retraités… Unissons-nous face à Macron et son monde ! Utilisez en masse le hashtag : #GiletsJaunes7janvier !», a pour sa part écrit le compte Peuple Révolté, qui relaie également l’appel à manifester le 7 janvier.
Alors que la mobilisation dont l’ampleur est difficile à évaluer face à l’émergence de ces appels à la mobilisation, certains observateurs restent pour l’heure circonspects quant à l’ampleur du mouvement dans un contexte difficile. Ainsi, dans les colonnes du Figaro, Christophe Assens, professeur de stratégie à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, on estime que «les conditions ne sont pas réunies pour une manifestation massive».

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Pour rappel, le mouvement des Gilets jaunes a pris forme fin 2018 en opposition à une hausse de la taxation des carburants, à travers des rassemblements hebdomadaires autour des ronds-points, devenus emblématiques du mouvement, ainsi que des manifestations d’ampleur en milieu urbain.

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Lire_diffuser_sans_moderation

Lectures complémentaires :

« Tout le pouvoir aux ronds-points » (Les Gilets Jaunes de Montreuil, video 2021)

“Gustav Landauer et le changement des relations sociales” (Anarqxista Goldman)

L’appel au socialisme de Gustav landauer (Renaud Garcia)

Lire notre page “Gustav Landauer et la société organique”

Et n’oubliez jamais :

Il n’y a pas de solution au sein du système ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Monopole étatique de la violence, répression de la dissidence, vains outils de contrôle de l’insurrection qui vient… dans l’esprit universel du communard Gilet Jaune (Résistance 71 et RT France)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, autogestion, crise mondiale, gilets jaunes, guerres hégémoniques, média et propagande, militantisme alternatif, pédagogie libération, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 9 novembre 2022 by Résistance 71

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chiens de garde de l’inutile et du parasitaire…

Dérive logique de la pourriture étatico-marchande, qui ne sera que vaine… L’esprit Gilet Jaune est l’esprit communard, il EST la nature humaine et est universel en chacun de nous où un anarchiste sommeille. Toutes les lopettes, serpillières, larbins du système à l’instar des Himmler et Lallement ci-dessus, ne sont que les petits soldats du totalitarisme étriqué de la survie élitiste, qui sera balayé par l(a) (R)évolution sociale qui vient. Le tsunami de la (r)évolution sociale balaiera toute la fange étatico-marchande et mettra en place la société des société de notre humanité enfin réalisée dans sa spiritualité vraie, celle de la société de l’étre dans sa nature bien comprise.
Rendez-vous Lallement et sbires associés de cet acabit, vous êtes cernés ! L’esprit Gilet Jaune triomphera !
~ Résistance 71 ~

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Manifestations : pour Lallement, “l’usage du feu” par les forces de l’ordre “risque d’arriver un jour”

RT France

6 novembre 2022

Url de l’article original :

https://francais.rt.com/france/102198-manifestations-pour-lallement-usage-feu-fdo-risque-arriver-un-jour

L’ex-préfet de Paris estime que la classe moyenne est entrée «dans la violence politique et la révolte». Selon lui, le jour où la police «devra ouvrir le feu, on entrera dans une autre dimension». «Cela risque d’arriver un jour», craint-il. L’ex-préfet de police de Paris Didier Lallement – qui avait déclaré par le passé ne «pas être dans le même camp» que les Gilets jaunes – a estimé possible que les forces de l’ordre soient amenées «ouvrir le feu» sur les manifestants à l’avenir, dans une interview accordée à L’Opinion et publiée ce 6 novembre.

«Le jour où on devra ouvrir le feu, on entrera dans une autre dimension. Cela risque d’arriver un jour», a-t-il ainsi affirmé, jugeant qu’avec les Gilets jaunes, une partie de la classe moyenne était entrée «dans la violence politique et la révolte». 

«On a frôlé l’ouverture du feu»

«Il n’y a pas eu de morts à Paris pendant la crise», résume-t-il. Pourtant, «on a frôlé l’ouverture du feu», rapporte-t-il avant d’avancer que cela «ne s’est pas produit» et ce, «grâce au courage des fonctionnaires de police». «La caractéristique des Gilets jaunes, c’est qu’ils attaquaient là où les forces de l’ordre étaient moins nombreuses», poursuit-il : «imaginez le sang-froid qu’il a fallu aux deux policiers qui étaient réfugiés dans une laverie où un groupe armé de piques essayait de pénétrer en cassant les vitrines !»  Didier Lallement n’a pas évoqué dans cet entretien l’usage d’armes sublétales, comme les Lanceurs de balles de défense (LBD). Pour l’ex-préfet de police, qui répondait à sa controversée application du maintien de l’ordre, la cohésion du pays étant en cause, il est nécessaire de «tenir sur l’ordre et l’autorité». Désormais, ce sont les mouvements écologistes radicaux qui semblent inquiéter le haut fonctionnaire : la violence «se retrouve aujourd’hui avec le radicalisme écologique qu’on a vu s’exprimer à Sainte-Soline, et des mouvements comme Extinction rebellion justifient cette voie au nom de la désobéissance». Le préfet visé par deux informations judiciaires Dans le collimateur de la justice pour sa gestion du mouvement des Gilets jaunes à Paris, Didier Lallement a été visé par deux informations judiciaires distinctes : l’une après une plainte du Gilet jaune Maxime Nicolle, dénonçant sa «détention arbitraire» en marge du défilé du 14 juillet 2019, l’autre après une plainte de Priscillia Ludosky et Faouzi Lellouche, qui l’accusent de les avoir mis en danger en les «nassant» et en les empêchant de manifester à Paris en novembre 2019. Didier Lallement avait quitté ses fonctions de préfet dans un climat polémique autour de la gestion de la sécurité lors de la finale de la Ligue des champions au Stade de France fin mai. Nommé secrétaire général de la Mer par le Conseil des ministres sur proposition d’Elisabeth Borne en septembre, l’ex-préfet avait par ailleurs été promu au rang de commandeur de la Légion d’honneur le 14 juillet 2021.

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La France refuse de signer la résolution de l’ONU contre la promotion du nazisme ?… Étonnant non ?…

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Notre dossier « Gilets Jaunes » depuis 2018

A toute la pourriture totalitaire étatico-marchande : 

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France des sections et révolution sociale avec « L’explosion » de Jean-François Varlet, texte d’actualité de… 1794

Posted in actualité, démocratie participative, gilets jaunes, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , on 10 mars 2021 by Résistance 71

 

“On peut dire qu’il n’y a pas encore eu de révolution dans l’histoire. Il ne peut y en avoir qu’une qui sera la révolution définitive… Les anarchistes, Varlet en tête, ont bien vu que gouvernement et révolution sont incompatibles au sens direct.”
~ Albert Camus, 1951 ~

Une fois de plus, pourquoi ce texte datant de 1794 paraît-il tant d’actualité en 2021 ? Serait-ce parce qu’an fond rien n’a changé ? ou plutôt un changement cosmétique s’est opéré pour que… rien ne change vraiment ? Pourquoi prenons-nous la peine de le republier à 8 jours du cent-cinquantenaire de la Commune de 1871 ? Varlet disait en 1794 : « pour tout être qui raisonne, gouvernement et révolution sont incompatibles… » Varlet avait déjà compris qu’il n’y a pas et ne peut y avoir de solution au sein du système. Il va quand même falloir que ça rentre dans nos têtes de piaf et que nous agissions finalement en conséquence. Ce n’est pas l’échec temporaire de la Commune qui peut contredire ce fait… Que les Gilets Jaunes s’imprègnent de ce texte.
~ Résistance 71 ~

 

 

L’explosion

Périsse le gouvernement révolutionnaire, plutôt qu’un principe (1)

Jean-François Varlet

Du 10 vendémiaire an III de la République, une et indivisible

[1er octobre 1794]

Républicain[s],

Il y a mépris, violation des droits de l’homme, lorsqu’un habitant de la cité est plongé dans les cachots pour avoir défendu les principes de la souveraineté du peuple.
Il y a deuil pour la patrie, lorsque les tyrans qui l’oppriment, triomphent ; lorsque les bons citoyens qui la défendent gémissent.
Il y a patriotisme opprimé, lorsqu’une victime de Lafayette, de la commission des douze, de l’inquisition révolutionnaire, est laissé sous la griffe des ambitieux.
Républicains, le souffrirez-vous ? oubliez les individus, mais pensez aux principes dont ils ont été les propagateurs, et surtout lorsque dans leur zèle désintéressé ils ont fait le bien pour le bien lui-même.
N’en doutez pas, ce sont les vérités crues, dites à la tribune du club électoral qui m’ont valu ma nouvelle retraite au Plessis [prison]. Si du fond du cachot ma pensée peut encore parvenir au peuple, je me réjouis ; les tyrans m’auront en vain persécuté ; ils n’auront fait qu’accroître mon zèle, loin de le rendre impuissant.
Mouchards, recors (2), surveillants à gage, vite sur pieds : je donne le bal aux ambitieux. Ma franchise peut offrir un vaste champ aux délations. Vos témoignages ne seront pas douteux. Vous aurez en main des preuves écrites… Espèce vile ! je n’ai obéi à l’ordre injuste dont vous étiez porteurs, je ne vous ai laissé violer mes foyers, que dans l’espoir de traiter d’égal à égal avec les tyrans, vos maîtres, devant le tribunal du peuple.
On m’accuse de contre-révolution.Je devance ma traduction devant des juges : le fait est constant… Je me regarde comme convaincu, si par contre-révolutionnaire l’on entend l’opposition au gouvernement révolutionnaire. J’obéis provisoirement à sa tyrannie, sans oublier ma portion de souveraineté, par la censure que nous avons tous droit d’exercer sur les décrets rendus. Je me servirai de défenseur officieux ; je plaiderai contre un gouvernement nationicide en faveur de la déclaration des droits de l’homme ; je me porterai accusateur d’une poignée d’ambitieux, assez forts peut-être pour braver la vérité… Qu’importe ! je la dirai.
Je m’immole au bonheur de ma patrie ; là où est le péril, là est le dévouement.
L’Ami du peuple [surnom de Marat] ne se gênait pas ; il nommait les masques : imitons-le.
Le plus déhonté des mandataires du peuple, monsieur Billaud de Varennes, place un foyer de conspiration au club électoral, séant au ci-devant Évêché ; il parle en Barrère de Vieuzac, en baron de Montaut, avec lesquels il fait cause commune. Oui, monsieur Billaud de Varennes a raison ; il doit voir des conspirateurs dans les vrais insurgents du trente et un mai. Mais si, comme à cette époque, ils conspirent avec le peuple, l’audace de ses nouveaux ennemis ne leur garantira pas des succès. L’opprobre, l’ignominie les attendent. Un reste de terreur prolonge un instant leur puissance. Engoués du pouvoir qui les enivre, ils le vouent éternel en leurs mains, et vont dans leur aveuglement jusqu’à oublier que tous les plans d’oppression ont échoué avec leurs auteurs contre la force du peuple. Il n’est point d’heureux scélérats chez un peuple qui veut être libre, et qui le sera malgré tout le mouvement que se donnent Barrère, Billaud, Vadier, Collot, Amar, Voulland, Bourdon de l’Oise, Duhem, Ducos, Montaut, Carrier, etc. etc. Et pour atteindre les traîtres d’un seul coup de filet, tous les membres des comités de salut public, de sûreté générale, du tribunal révolutionnaire, coupables de complicité ou de lâcheté sous le règne de Robespierre, imperator et pontifex (3).
Républicains, ne cherchons pas ailleurs que dans le gouvernement révolutionnaire l’origine de l’oppression sous laquelle la république a gémi depuis les journées mémorables des trente et un mai, premier et deux juin. Votre confiance à cette époque m’appela au comité d’insurrection ; et comme on pourrait en induire que j’ai servi la plus odieuse des tyrannies, je dois au peuple, je me dois à moi-même une explication franche.
Parmi les citoyens élus pour sauver la patrie dans la révolution du trente et un mai, il y eut des patriotes francs du collier, élus par le peuple, insurgés avec lui pour le maintien des principes et l’établissement d’une constitution républicaine. Il y eut aussi des intrigants, émissaires de la plus destructive des factions. Cette ligue de Caligula ne vit dans la chute des brissotins qu’une plus vaste carrière ouverte à son ambition. Le comité d’insurrection recéla les germes du gouvernement révolutionnaire, conçu d’avance dans le secret. Les faux insurgents substituèrent à mon insu Robespierre à Brissot : au fédéralisme, une dictature révoltante, décorée du nom de salut public. Pour moi, j’étais trop franc pour être initié ; on me laissa de côté.
J’insurrectionnai, rien de plus. Quand je vis les députés, accusés par la voie [sic] publique, dans les liens de l’arrestation, je me retirai ; je me démis de toutes fonctions, et rentré dans le sein du peuple, je demeurai totalement étranger au gouvernement révolutionnaire, si ce n’est à certaines époques où je me fis un devoir de le combattre. Le gouvernement me crut peu capable de remplir ses vues ; il ne me fut proposé aucun million. Mon éloignement des comités, du tribunal révolutionnaire ; ma nullité absolue, mon séjour aux Madelonnettes (4) depuis le trente et un mai, prouvent assez, ce me semble, que j’ai voulu l’insurrection pure et simple. Ô mes concitoyens ! ne m’accusez pas d’avoir été l’artisan de vos malheurs ; je n’ai pas mérité un si dur reproche. L’horrible dictature de Robespierre ne justifie point la tyrannie de Brissot ; descendu au dedans de moi, je n’y trouve aucun remord, je suis tranquille avec moi-même… c’est quelque chose, je crois ?
Je viens de me défendre en accusé. Ai-je donc oublié que je me porte accusateur !
Républicains ; l’ennemi des brissotins abhorre, exècre les robespierrins [sic]. Leur chef n’est plus : On conspire… À qui s’en prendre ?… À Pitt ? À Cobourg ? Aux étrangers ? Pitt, Cobourg, les étrangers y sont bien pour quelque chose ; mais derrière eux, j’aperçois d’ambitieux députés se disputant sur les débris des factions la possession du trône. Le despotisme a passé du palais des rois dans l’enceinte d’un comité. Ce n’est ni le manteau royal, ni la couronne, ni le sceptre qui font haïr les rois ; mais bien l’ambition, la tyrannie. Elle n’a dans ma patrie que changé de costume. Nation légère et versatile ! jusqu’à quand les noms te tiendront-ils lieu des choses ?… Je crois voir clair : le respect dû à la convention nationale, je ne l’étendrai pas sur des mandataires infidèles, si par l’effet de leurs instigations, une autorité légitimement constituée rend des décrets subversibles de [qui subvertissent] toute harmonie sociale. Baisserai-je un front d’esclave devant un code révolutionnaire, palladium de la tyrannie ? céderai-je à des mouvements de crainte ? obéirai-je à cet ordre despotique : le silence ou la mort ? je n’aurai point cette lâcheté. Les principes consacrés dans la déclaration de nos droits sont supérieurs aux décrets ; ils me crient qu’il faut par dessus tout être libre, se placer entre le respect dû à la masse des délégués du peuple, et le respect dû plus légitimement encore à sa souveraineté.
Je me mets sous les yeux cette devise : Vivent les droits du peuple souverain ! respect à la convention nationale ! à bas les usurpateurs ! périsse le gouvernement révolutionnaire plutôt qu’un principe !
Et j’avance ferme, frappant à bras raccourci sur les dominateurs.
Quelle monstruosité sociale, quel chef-d’œuvre de machiavélisme, que ce gouvernement révolutionnaire ! Pour tout être qui raisonne, gouvernement et révolution sont incompatibles, à moins que le peuple ne veuille constituer ses fondés de pouvoirs en permanence d’insurrection contre lui-même, ce qu’il est absurde de croire.
Esclaves soumis au droit du plus fort ; vieux valets de cour attelés aux chars de toutes les tyrannies ; espèce bipède des égoïstes, des insouciants ; écrivassiers vénals [vénaux] dont le peuple paie chèrement les poisons journaliers ; fanatiques, idolâtres de l’erreur ; intolérants, qui voyez le crime là où n’est pas votre opinion, vous êtes les prôneurs ou les dupes du gouvernement révolutionnaire. Il faut à ses auteurs un prétexte pour légitimer le dictatoriat. Au nom du salut public ils créent une infinité de dictatures en sous-ordre, correspondantes au comité de salut public.
À l’ombre des nuits, dans le silence, sous le secret ; sans formalités, l’arbitraire, les haines individuelles embastillent les citoyens par milliers. Les rois révolutionnaires ne peuvent régner s’ils ne corrompent ; il faut faire de l’argent ; le glaive de Thémis devient un poignard ; des lois de sang ont un effet rétroactif ; les plus gros propriétaires, accusés de feintes conspirations, paraissent devant un tribunal homicide, accusateur impitoyable et sourds à tous moyens de défense ; la conscience criminelle des jurés est toujours convaincue ; les oreilles sont frappées d’un seul cri : la mort ! la mort ! le temple de la justice représente l’antre des cannibales, & ces monstres y parlent d’humanité.
Le dernier degré d’avilissement des droits du peuple est atteint. On voit dans l’état l’autorité opprimante et terrible de quelques ambitieux, au-dessus du pouvoir légitime : la convention nationale. On aperçoit des citoyens dépouillés de tous (5) leurs droits, malheureux, tremblants et muets devant leurs tyrans ; et à cette vue l’on se demande si la France est peuplée de sujets ou de républicains.
Citoyens, jaloux de connaître les lois qui vous gouvernent, n’allez pas demander une définition exacte du gouvernement révolutionnaire à ses partisans ; licencieux sans être libres, féroces sans énergie, c’est ainsi qu’ils expliquent cette belle invention.
« Deux tiers de citoyens sont des scélérats, ennemis de la liberté : il faut les exterminer. La terreur est la suprême loi ; l’instrument des supplices, un objet de vénération. Si la destruction n’est point constamment à l’ordre du jour, si la glaive cesse d’abattre ; si les bourreaux ne sont plus les pères de la patrie, la liberté court des risques. Elle veut régner sur des piles de cadavres, s’abreuver du sang de ses ennemis ».
Hommes sensibles ! Ô mes amis ! ne répliquez pas. Le voyageur se range pour faire place au torrent ; donnez raison aux furieux, car dans les mouvements exaspérés de leur haine, ils vous victimeraient (6). C’est à soi-même qu’il faut se dire : « S’agit-il d’exterminer des scélérats, ou de persuader & convaincre des hommes trompés ? les mille et une conspirations sont-elles bien certaines ? ne sont-ce pas plutôt les imaginations qui conspirent ? L’exécuteur des hautes-œuvres peut-il régénérer la nation, ou ce soin doit-il être confié à la bonne organisation des écoles primaires ? Le gouvernement révolutionnaire amènera-t-il une solution dans les affaires publiques ? Tend-il à exterminer les factions, ou n’est-ce pas au contrat social à nous acheminer vers un ordre de choses durables ? Ces réflexions sont douces et consolantes ; je m’y complais. Les révolutionnaires vont crier au modérantisme. J’aime beaucoup le modérantisme qui me rend humain, tolérant, réfléchi. Hé bien ! soit, je suis un modéré ; j’ai mérité la haine des grands patriotes du jour, et en cela j’ai recueilli selon mon vœu ; car s’ils m’estimaient, je m’estimerais moins.
Patriotes, restez invariablement attachés aux principes, soutenez un citoyen véridique contre l’or, l’usurpation, l’abus du pouvoir ; il se livre, il s’abandonne à la justice de votre cause. Mais quel calme ! quelle stupeur ! quelle léthargie ! Le silence, le néant planent sur vous. Républicains, vous dormez ! et la contre-révolution veille. De la tyrannie de Robespierre, il n’y a d’éteint que le tyran ; son affreux système lui survit ; depuis le décret atroce qui met hors de la loi innocents et coupables sans distinction, pour jeter un voile sur la plus profonde conspiration, les mandataires, continuateurs du tyran, hardis conjurés, méprisés et craints, déposant les masques, contre-révolutionnaires sous vos propres yeux. Vous dormez ! et, bien que les ambitieux paraissent sévir contre les prêtres, contre les nobles, les prêtres et les nobles tiennent en leurs mains le salut d’un état dont ils ont juré la ruine. Vous dormez ! et le poignard de Brutus n’a pas précipité de la tribune Bourdon de l’Oise, assez osé pour dire en plein sénat, Il ne faut point de dictateur, il faut la dictature. Et sur le poignard d’un assassin, réfute l’opinion de Tallien sur la liberté indéfinie de la presse. Vous dormez ! et sept mandataires inculpés sur des faits de notoriété publique, aussi évidents que l’acte énonciatif des délits de Capet, de Brissot, se défendent en coupables ; quelques-uns de leurs collègues leur servent de défenseurs officieux : si, disent-ils, les sept membres inculpés sont coupables, la convention entière a conspiré. C’est ainsi qu’on abuse du respect du peuple, pour le centre d’autorité légitime, seul point de ralliement des républicains ! Le manteau de l’inviolabilité enveloppe les conjurés. Lecointre, accusateur énergique, est traité de calomniateur, d’insensé ; on parle d’union, de paix, et l’ordre du jour est adopté ; le sept membres inculpés ne lavent point la tache infamante qui les couvre ; forts de la loi rendue contre les calomniateurs, il sont la lâcheté de ne point traduire Lecointre au tribunal révolutionnaire. Vous dormez ! et les prisons s’ouvrent aux esclaves, se ferment sur les hommes libres : on y laisse tranquille Fouquier de Tinvillle, exécuteur des massacres juridiques du tyran. Vous dormez ! et la misère vous poigne (7), et vous ne cherchez pas à connaître quel démon frappe de stérilité un sol comblé des dons de la nature. Vous dormez ! et l’aristocratie voit avec une joie secrète, le temple, recéler dans Paris la pierre d’attente du royalisme ; et Meudon, Château Fort forge mystérieusement les foudres conjuratrices (8). Le député populaire qui ose en concevoir quelque doute, est un Pitt, un Cobourg. Vous dormez ! et tous les murs de Paris, les ambitieux ont déjà leurs faisceaux, leurs licteurs, leur garde prétorienne. Vous dormez ! et ce Barrère de Vieuzac, noble et conspirateur né, vous berce de feintes victoires. Je crois à la valeur républicaine : je ne crois pas à Barrère. Ce fourbe, qui depuis dix mois crie fanfare à la tribune de la convention nationale, qu’il rendre compte à la nation des milliers de poudre, fabriqués et partis sur les frontières, à l’instant où Condé, Valenciennes se prennent presque sans coup férir ; qu’il dise si un seul fusil est entré dans le sein du peuple, malgré ce million consacré à l’armement de l’intérieur ; qu’il dise où vont ces armes, que forgent journellement de nombreuses manufactures. Si comme Barrère l’annonça tant de fois, nous avons des arsenaux, des magasins, des camps à l’ennemi ; si de nombreux vaisseaux pris aux anglais, sont rentrés dans nos ports chargés de vivres, les armées ont dû s’alimenter du butin du dehors, la consommation de l’intérieur être moindre. Le peuple des artisans, sur lequel pèse la misère publique, n’a pas senti ces heureux effets. Il demande à Barrère un état général des prises faites ; il veut qu’il indique les dépôts qui les contiennent. Barrère ! Ô Barrère ! vous n’êtes plus si victorieux. Républicains, vous dormez ! et la Vendée meurtrière, renaît plus formidable de ses débris ; ce coin de terre, imprégnée du sang le plus pur, menace encore d’engloutir de nouveaux défenseurs. Vous dormez ! et à la voix souveraine du peuple, l’on substitue des adresses mendiées, tissus [tissées] de basses flagorneries, signifiant toutes par ces mots : La guerre, la terreur, le gouvernement révolutionnaire, restez à votre poste. Vous dormez ! et la société des jacobins dénaturés par des meneurs, est à la merci des ambitieux, qui, de là dominent le peuple entier. Là, les sénateurs sont tribuns ; les surveillés, surveillants. Cette société sert de point d’appui au gouvernement conspirateur, d’aliment aux factions, de degré aux intrigants. Son vice inhérent est d’avoir deux peuples dans son assemblée : le peuple qui paie, parle dans l’intérieur de la salle ; et le peuple qui ne paie pas, le vrai peuple, le public, est muet dans les tribunes. Un vice non moins capital, est l’admission des députés dans cette société. Le peuple n’est plus livré à lui-même ; les mandataires prépondérants viennent aux jacobins se faire chefs de parti ; ils y viennent organiser un second (9) neuf thermidor, contre la convention nationale. Républicains, vous dormez ! et les quatre-vingt cinq départements, travaillés par la tyrannie révolutionnaire, disséminée sur tous les points, ignorent ce qui se passe ici, et ne vous font point part de l’oppression sous laquelle ils gémissent.
Vous dormez ! la république est dans les fers (10)… Citoyens ! citoyens ! sortez de votre assoupissement ! réveillez-vous ! la patrie éplorée vous appelle, patriotes échappés au feu du tribunal révolutionnaire, surnageant ça et là au milieu du vaste gouffre (11), de l’ÉNERGIE !… pour l’amour de la liberté, et à vos corps défendant. L’aristocratie poignarde, vos têtes sont mises à prix. Armes aux bras ! plumes à la main ! corps à corps ! audace contre audace ! c’est ici qu’il faut attaquer, harceler, presser vivement l’ennemi, ne lui point donner de cesse [de répit]. Frondons la tyrannie, publions ses forfaits, traversons ses sinistres desseins, n’attendons pas qu’elle nous surprenne offensivement, OSONS !… il n’est plus de danger, l’oubli de nous-mêmes peut sauver la patrie ; les périls, les obstacles, ils cèdent au courage, le dévouement les élude. Tremblez ! tyrans masqués de popularité, la pensée se fait jour après une longue compression, elle aura sur vous l’effet [explosif] du salpêtre bourré dans un tube. L’homme libre donne l’élan à sa haine contre les oppresseurs, la presse fait ses décharges… les chefs des conjurés, où sont-ils ?… pâles et défaits, ils se traînent dans la poussière, ils exhalent les derniers soupirs, …ils ne sont plus.
La nation française respire, ses phalanges nombreuses se rallient autour de l’autorité qu’elle a librement élue, elles forment un rempart impénétrable devant la convention nationale ; le reste impur de ses assassins marche au supplice. Les âmes s’épanchent, se dilatent. La joie, l’enthousiasme sont universels ; aux créneaux du temple des lois, flotte le drapeau tricolore, avec cette légende, que dix mille voix d’hommes libres, dans un concert unanime, portent dans les airs :

Vivent les droits du peuple souverain ! respect à la convention nationale ! À bas les usurpateurs, PÉRISSE LE GOUVERNEMENT RÉVOLUTIONNAIRE PLUTÔT QU’UN PRINCIPE.

Signé VARLET

Source :

https://unsansculotte.wordpress.com/2013/02/11/lexplosion-par-jean-francois-varlet-gouvernement-et-revolution-sont-incompatibles-1794/

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Lectures complémentaires :

Les amis du peuple de la véritable révolution (PDF)

Jean-Paul Marat « Les chaînes de l’esclavage », 1774, édition de 1792 (PDF)

Petit précis sur la société et l’État (Résistance 71, PDF)

 

Mars 1871 ~ Mars 2021, esprit communard de la Commune aux Gilets Jaunes (Tract PDF)

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Résistance 71

8 mars 2021

Tract PDF à diffuser sans aucune modération :

1871-2021-Esprit_communard_de_la_Commune_aux_Gilets_Jaunes


Tout le pouvoir aux ronds-points !…

L’heure est à la désobéissance civile universelle (Stratégika 51)… et à l’union solidaire vers la société des sociétés (Résistance 71)

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Convergence des luttes, de LA lutte, la seule possible, celle pour notre émancipation totale et définitive du système étatico-capitaliste totalitaire, oppresseur et moribond. Comme bien dit dans cet article / appel à a désobéissance civile universelle. 
Nous devons agir ENSEMBLE, par delà les divisions factices “politiques”, culturelles, religieuses etc… Nous sommes UN sur cette planète, un équipage de ce magnifique vaisseau spatial qu’est la planète Terre et un équipage forme une équipe solidaire fait de tolérance, de compassion, d’entraide pour un but commun : une saine navigation ; le meilleur des équipages n’a aucunement besoin de coercition, il fonctionne de manière organique, comme une seconde nature, il est plus que la somme de ses individualités.
Nous rejoignons totalement l’équipe de Strategika 51 dans leur analyse et leur appel à une désobéissance civile universelle, mais si cela constitue bien entendu un excellent point de départ, ce n’est pas suffisant bien entendu, nous devons penser collectivement sur la manière de gérer notre équipage et agir en ayant toujours présent à l’esprit ce qui doit toujours être évident pour le plus grand nombre :
Il n’y a pas de solution au sein du système et ne saurait y en avoir !
Il est grand temps de grandir politiquement et de cesser les enfantillages et la “politique” de bac à sable qui nous mine depuis quelques 5000 ans. Une société émancipée est une société adulte.
Pour ce faire, quelques saines lectures sous l’appel de Strategika 51…
Oui vive la résistance ! Vive la Commune Universelle de notre humanité enfin réalisée !  Entretenons, développons ce Réseau de Résistance et Rébellion International

Solidarité ! Union ! Persévérance ! Réflexion ! Action !

Devenons ce que nous sommes : S.U.P.R.A. humain !

~ Résistance 71 ~

 


Dans l’esprit de Cheval Fou…

 

Mode : Désobéissance civile universelle

 

Strategika 51

 

10 janvier 2021

 

url de l’article original:
https://strategika51.org/2021/01/09/mode-desobeissance-civile-universelle/

 

Voici venu le temps de la résistance universelle…

Le monde de 2021 ne peut pas revenir, comme par magie et au mépris du temps, à l’état dans lequel il se retrouvait en 1992.

Cette régression envisagée par l’État profond contrôlant directement ou indirectement plus de 160 pays de la planète vise à préserver un ancien statu quo intenable basé sur le mensonge et la propagande la plus crasse.

L’échec total des médias mainstream de l’appareil de propagande universel et sa décrédibilisation auprès des opinions publiques laisse la place à ceux qui se coient les vrais maîtres du jeu pour utiliser leurs outils de contrôle de masse que sont les géants des technologies du net. Les agissements criminels de compagnies écran comme Facebook inc., Twitter, WhatsApp, Instagram, Snapchat et d’autres tous issus de l’État profond sont désormais dévoilés au plus grand nombre. Ces compagnies écran disposent d’un pouvoir exorbitant dépassant de loin celui des États-Nation et confirment la disparition définitive de toute forme de concept lié à celui de la souveraineté. Les souverainistes sont de très grands utopistes totalement déconnectés de la réalité. Quand une compagnie comme Twitter s’arroge le droit « souverain » de clouer le bec au président en exercice des États-Unis d’Amérique et de censurer le guide suprême de la Révolution iranienne, c’est que les élites transnationales pour lesquelles ces grandes compagnies travaillent se foutent de tout concept de souveraineté, d’État-Nation ou autres notions apparentés. Si le monde est toujours partagé par des Etats-Nation, ce n’est que pour mieux garder le bétail humain de plus en plus décérébré dans des enclos en attendant la mise en place d’autres moyens plus subtils de répression et de contrôle.

Dans les faits, le monde issu du Traité de Westphalie n’existe plus. Celui du lendemain de la Conférence de Yalta en 1945 s’effondre. La souveraineté n’existe pratiquement nulle part.

Les élites tirant les ficelles du système financier mondial n’ont plus d’imagination et manquent cruellement d’esprit d’innovation. Sinon elles n’auraient jamais ramené un cacique corrompu comme un Joe Biden pour le mettre dans le rôle purement symbolique de président des États-Unis. Ce poste est devenu un véritable simulacre pour amuser la populace dans le sens de la pensée d’un brillant auteur de science-fiction comme Philip K. Dick. Les magiciens d’Oz ont ainsi réduit l’ensemble des dirigeants jetables du monde dit libre, c’est-à-dire enslavé, à des rôles de pantins exécutant des directives à orientation unique avec objectif apparent l’aliénation de l’espèce humaine et le transhumanisme. Mais au final c’est la pire mise en esclavage de l’espèce depuis le commencement des premiers groupes humains.

Le premier réflexe d’un individu normalement constitué est de refuser l’esclavage. Ce refus peut prendre plusieurs formes variables allant de la désapprobation silencieuse à l’action violente. Or nous vivons tous dans des enclos surveillés et sommes tous esclaves de systèmes socio-économiques à peu près standardisés en dépit de la résistance de certains pays ou sociétés à cette mise au pas.

La prochaine étape est la pire de toutes. S’y opposer est non seulement un réflexe de survie mais une obligation absolue pour éviter l’instauration d’une ère esclavagiste souriante et totalitaire. Peu importe la nationalité, la religion, l’origine ethnique, la langue, l’idéologie, l’ascendance, la confession ou le talent, nous ne sommes que des « produits » d’un fermage et des numéros de série pour les plus chanceux d’entre-nous.

La révolte est un réflexe de survie sain. Face à cette régression, la révolution est un sentier saint. Nous ne sommes plus des guerriers exaltés aux plantes hallucinogènes mais nous savons encore créer un mouvement d’inertie entravant l’avancée du rouleau compresseur. Dans le cas présent, le temps est venu d’entrer en mode de désobéissance civile intelligente et de savoir dire non avec constance. C’est l’ère du refus. Cela ne dissuadera pas le système et ses sous-systèmes de continuer la répression en frappant là où ça fait mal. Mais cela leur montrera qu’il reste encore des gens (Gens) éveillés et rétifs à leur propagande. Il viendra le jour où viendront ceux qui prendront les armes pour nous libérer de ces forces du mal et du désordre sur la planète terre.

Qu’ils nous accusent de conspirationnistes et qu’ils associent ce terme au terrorisme. Les pires comploteurs c’est ceux qui nient tout complot et se cachent derrière une fausse réalité imposée par les mass médias et la propagande. Ils nous auront pas. Nous vaincrons!

La révolution mondiale est un sacrifice inévitable.

Nous ne sommes plus de simples observateurs et d’ailleurs nous ne pouvons plus nous offrir ce luxe d’observer notre mise en esclavage par des tarés corrompus et déshumanisés. Nous sommes la résistance.

Vive la Résistance !

= = =

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Lire aussi notre page « Anthropologie politique », elle est hautement éducative pour ce qui vient !

 


Non à la pensée unique !…


Tout le pouvoir aux ronds-points !

Novembre 2020 : Gilets Jaunes An II sauce COVID… Non à la dictature sanitaire et autre

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Le texte ci-dessous sous forme de tract, format PDF:
Tract_Gilets_Jaunes_AnII_sauce_CoV19

Réactualisation de notre harangue de 2019  (Résistance 71 )

Novembre 2020 – Gilets Jaunes An II !

Il y a maintenant plus de deux ans de lutte écoulés qui nous montrent on ne peut plus clairement qu’il n’y a pas de solutions au sein du système, qu’il n’y en a en fait jamais eu et qu’il ne saurait y en avoir !

La crise sanitaire fabriquée de la “pandémie” du SARS-CoV-2 alias COVID19 mettant en place la grille de contrôle de la dictature technotronique à l’échelle planétaire, vient nous le rappeler sans coup férir.

Ceci se doit de devenir une évidence incontournable pour toutes et tous, membres de notre lutte organique pour une société enfin libre.

Ainsi, toute négociation avec l’État et les représentants de l’oligarchie est non seulement futile mais contre-productive. Ignorons-les !

Solidarité – Union – Persévérance – Réflexion – Action

Devenons S.U.P.R.A Gilets Jaunes !

Reprenons le pouvoir par les Assemblées Populaires et dans le même temps:

  • Boycottons les institutions
  • Boycottons la dictature sanitaire qui est tout sauf sanitaire
  • Boycottons la vaccination COVID obligatoire à venir
  • Boycottons la 5G, technologie de la dictature technotronique et de sa grille de contrôle
  • Boycottons l’élection et l’impôt absorbant l’intérêt de la dette odieuse
  • Boycottons les entreprises du CAC40 et des transnationales criminelles, banques inclues
  • Achetons et promouvons les produits locaux
  • Réaménageons nos campagnes et nos communautés agricoles
  • Rassemblons-nous en comités populaires de voisinage, de travail et décidons de tout pour et par nous-mêmes…
  • Promouvons la gratuité en tout
  • Restons incontrôlables et imprévisibles !

Tout le Pouvoir aux Ronds-Points !

Pour une société émancipée et donc libre !

Groupe Gilets Jaunes de _______________

Aussi…

Cinq textes fondamentaux pour nous aider à  y parvenir, ensemble, à  lire, relire et diffuser sans aucune modération:

Le texte ci-dessus sous forme de tract, format PDF:
Tract_Gilets_Jaunes_AnII_sauce_CoV19

Le 12 septembre 2020… Pour une renaissance Gilets Jaunes, comprenons bien qu’il ne peut y avoir de solutions au sein du système… Tout le pouvoir aux Ronds-Points !…

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Gilets Jaunes !

Il y a maintenant près de deux ans de lutte écoulés qui nous montrent on ne peut plus clairement qu’il n’y a pas de solutions au sein du système, qu’il n’y en a en fait jamais eu et qu’il ne saurait y en avoir !

Ceci se doit de devenir une évidence incontournable pour toutes et tous, membres de notre lutte organique pour une société enfin libre.

Ainsi, toute négociation avec l’État et les représentants de l’oligarchie est non seulement futile mais contre-productive. Ignorons-les !

Solidarité – Union – Persévérance – Réflexion – Action

Devenons S.U.P.R.A Gilets Jaunes !

Reprenons le pouvoir par les Assemblées Populaires et dans le même temps:

  • Boycottons les institutions et la dictature sanitaire
  • Boycottons l’élection et l’impôt absorbant l’intérêt de la dette odieuse
  • Boycottons les entreprises du CAC40 et des transnationales criminelles
  • Achetons et promouvons les produits locaux
  • Réaménageons nos campagnes et nos communautés agricoles
  • Rassemblons-nous en comités populaires de voisinage, de travail…
  • Restons incontrôlables et imprévisibles !

Tout le Pouvoir aux Ronds-Points !

Pour une société émancipée et donc libre !

A bas l’État, à bas la marchandise, à bas l’argent, à bas le salariat !

Aussi…

Cinq textes fondamentaux pour nous aider à  y parvenir, ensemble, à  lire, relire et diffuser sans aucune modération:

 


Résistance 71

Gilets Jaunes, où en sommes-nous ? Où allons-nous ?…

Posted in actualité, altermondialisme, crise mondiale, gilets jaunes, guerres hégémoniques, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 15 février 2020 by Résistance 71

 

Sous cet article de Paris-Luttes Info, devenons S.U.P.R.A Gilets Jaunes par la Solidarité, l’Union, la Persévérance, la Réflexion et l’Action et les vrais chiffres du chômage par Jo.
Le mouvement des Gilets Jaunes se restructure pour la phase 2, celle qui aura éliminé toutes les illusions démocratiques de la dictature marchande et se concentrera sur LA véritable solution : la mise en place pas à pas de la résurgence du pouvoir réintégré au sein du corps social et menant à la société des sociétés
~ Résistance 71 ~

 

 

Ils nous détruisent, détruisons-les !

 

Paris-Luttes Info

 

12 février 2020

 

url de l’article :

https://paris-luttes.info/ils-nous-detruisent-detruisons-les-13476?lang=fr

 

Pour prolonger la réflexion sur les traumatismes que nous subissons, comment sommes-nous arrivé·e·s dans cette situation ? Comment en tirer une force ?

Je conserve aussi un souvenir vivace d’un 1er mai : 2018, le Macdo en flamme et le pont d’Austerlitz. Si je n’étais pas dans le bloc ce jour-là, j’étais quelques rangs plus loin, avec une amie. Alors que les CRS chargent devant, le cortège tente de reculer, mais se retrouve étranglé par le pont, et les flics empêchent de s’échapper par les côtés. Et soudain, c’est une pluie de grenades lacrymogènes qui s’abat sur la foule. Une foule pas préparée, pas équipée. Une foule compressée, qui tente de s’enfuir pendant que les flics continuent de leur tirer dessus, dans le dos. Dans le nuage épais de gaz, les personnes commencent à suffoquer, à se pousser et à se piétiner par pur instinct de survie. Un camion de pompier venu éteindre le Macdo compresse encore un peu plus la foule. Sur le pont, les flics continuent à tirer, certain·e·s s’imaginent déjà sauter pour fuir l’enfer. La préf’ avait prévu le coup, puisque des bateaux attendent aux abords.

Si j’avais déjà été gazé dans des manifs précédentes, c’est la première fois que je me suis véritablement senti en danger. Et en colère quand j’ai vu que les syndicats avaient déserté par un itinéraire bis probablement négocié à l’avance.

Mais ce qui a achevé le traumatisme, c’est la répression féroce qui s’est abattue sur les manifestations des Gilets jaunes. Samedi après samedi, tout l’arsenal de guerre est systématiquement déployé et massivement utilisé : grenades lacrymogènes, grenades assourdissantes, grenades de désencerclement, lanceurs de balles de défense, canons à eau. La vision du canon d’une arme pointé droit vers moi reste gravée dans ma mémoire. Si par chance je n’ai jamais été blessé, j’ai vu mon lot de visages en sang, de mutilé·e·s, soigné·e·s avec les moyens du bord en attendant que les flics daignent laisser passer les pompiers.

Depuis, je ne peux plus voir passer quelque chose dans le ciel du coin de l’œil sans immédiatement relever la tête pour vérifier si ce n’est pas une grenade. Depuis, à la moindre détonation, tout mon corps se tend, anticipant les mouvements de foule, préparant les gestes à adopter.

Surtout, depuis, je ne suis plus serein entouré de flics. Le mois dernier, à deux manifestations, j’ai fait une crise d’angoisse.

16 janvier, Montparnasse place d’Italie. Toutes les rues partant du parcours sont barrées par des camionnettes ou des grilles antiémeute, protégées par deux rangs de flics armurés, cagoulés, casqués, cachés derrière leurs boucliers, tonfa à la main. Tout l’avant du cortège est encadré par trois lignes du même style. Au bout du boulevard Saint-Michel, ils décident d’arrêter le cortège, sans raison. Ils resserrent leurs rangs et se rapprochent méchamment des manifestant·e·s. Une pure tentative d’intimidation. Et qui fonctionne : étant légèrement claustrophobe, me retrouver ainsi prisonnier, sans certitude quant à ce qui va se produire, fait naître en moi une profonde angoisse. Jusqu’à place d’Italie, ce sera des colonnes entières de centaines de ces nervis qui défileront. Je me sens tellement mal que je ne m’attarde pas.

29 janvier, place d’Italie Invalides. Dès le début du parcours, trois lignes de miliciens encadrent de chaque côté le cortège. Mais cette fois, ils ne sont pas sur le trottoir : ils sont sur la route, enserrant les manifestant·e·s. Immédiatement, l’angoisse arrive. Je me sens physiquement oppressé. Je me sens rabaissé au rang de bétail à canaliser, et je ne peux pas l’accepter. C’est ma dignité humaine qui est atteinte. À Port-Royal, je m’arrête, j’attends que le cortège me dépasse, et je m’en vais, ne pouvant pas le supporter plus longtemps.

Paradoxalement, si les dernières manifestations ont été tranquilles, symboliquement, elles sont d’une violence incroyable. Toute liberté d’expression et de manifestation a été anéantie par une présence policière massive, dans des quartiers transformés en déserts. Ils n’ont même plus besoin de matraquer et de gazer : ils nous rendent inoffensifs par la peur et la marginalisation.


Quand la rue est jaune de monde…

Qu’est-ce qui a changé ?

Comment en sommes-nous arrivé·e·s là, alors que nous avons connu avec les Gilets jaunes un pic historique de conflictualité et un rapport de force en notre faveur ? Souvenons-nous, on pouvait vraiment crier « Et la rue elle est à qui ? Elle est à nous ! », parce qu’elle était vraiment à nous. On pouvait aller où l’on voulait, c’était les flics qui nous courraient après.

Comparé aux manifestations contre la réforme des retraites des derniers mois, le parallèle est saisissant. La transformation du cortège de tête est significative : d’un assemblage hétéroclite de manifestant·e·s déters et uni·e·s, on arrive à la reproduction d’un cortège syndical classique : des groupes affinitaires et corporatistes plus intéressés par leur image et qui, parce qu’il faut faire de jolies photos pour Instagram ou le groupe Facebook, rompent la dynamique du cortège et mettent ainsi en danger les manifestant·e·s plus vénères parti·e·s devant. L’individualisme et le culte de la personnalité appliqués aux mouvements sociaux. On pourrait en rire tellement c’est ridicule, mais quand les flics profitent qu’un groupe s’est arrêté, parce que ça fait cinq minutes qu’il n’a pas posté sur Twitter, pour couper le cortège et réprimer et interpeller des camarades, et que ceux qui faisaient les gros bras pour les photos restent immobiles en regardant les copain·ine·s se faire tabasser et en attendant que la voie se dégage, c’est beaucoup moins drôle.

Plus déprimant encore, l’apathie des manifestant·e·s. Combien d’occasions manquées de s’extraire du parcours officiel par une rue qui n’était pas surveillée, à se retrouver à une dizaine pendant que dans le cortège, on nous regarde les yeux ronds, en nous criant « C’est pas par là ! » ? On sait que ce n’est pas par là. On sait qu’au bout du parcours officiel il n’y aura rien d’autre que de la lacrymo ou de la merguez. On sait que si on part « pas par là », on ne sait pas forcément où l’on va, mais au moins on sera libre de le choisir. Cette volonté inébranlable de la majorité des manifestant·e·s à vouloir absolument aller au bout du parcours pour pouvoir rentrer chez soi tranquillement est déconcertante est démotivante. Surtout quand elle est assortie du discours « oui, mais s’il y a de la casse on ne parlera pas de nos revendications ». Pourtant, l’actualité nous montre le contraire : alors que les médias se foutent totalement des manifestations maintenant qu’elles sont des promenades tranquilles, quand les pompiers ont attaqué frontalement la police, forçant les grilles antiémeute, on a parlé de leurs revendications, et mieux, le gouvernement a cédé.

Pour autant, nous ne devons pas nous enfermer dans une fascination morbide pour les affrontements avec les flics. Ça ne sert à rien d’avoir comme unique but de se battre contre eux, car à moins d’être équipé·e·s comme les pompiers, ils gagneront toujours, et nous aurons toujours plus de blessé·e·s. Il devrait être admis qu’il faut plutôt attaquer ceux qu’ils protègent, et pourtant ces affrontements stériles ont un pouvoir d’attraction (spectaculaire ou viriliste ?) qui anéantit les initiatives pour d’autres actions plus efficaces. Deux exemples : le 28 décembre, alors que le cortège est bloqué rue du Renard par des affrontements, le chemin est complètement libre jusqu’aux Halles toutes proches. Malgré de nombreux appels, ce n’est qu’à une vingtaine que nous nous y rendrons, et si nous avons réussi à faire fermer le centre commercial, ce qu’il aurait été possible de faire en étant plus suivi·e·s par ceux·elles qui ont préféré regarder les affrontements laisse songeur. De même, le 4 janvier, après avoir investi la gare du Nord, les flics débarquent pour évacuer les lieux. L’occasion était trop belle : reformer un cortège pour investir un autre lieu avant que les renforts n’arrivent. Malgré tous nos efforts, nous ne sommes qu’une dizaine à ne pas vouloir rester bloqués sur un affrontement qui tournera rapidement à notre désavantage : les voltigeurs et les régiments de flics sont tout près, la manifestation du jour ayant pris fin à la gare de l’Est. Et c’est effectivement ce qui s’est produit : tout le monde a fini par se disperser. Encore une occasion manquée.

Que peut-on faire ?

Faut-il admettre que les manifestations ne sont plus des espaces de lutte, mais ont uniquement un but performatif, faire de belles images ? Faut-il alors laisser tomber les grands rassemblements syndicaux, qu’ils ne redeviennent qu’un moyen pour les centrales de se compter ? La question se pose, surtout au regard de ce qu’ils ont obtenu ces derniers temps : malgré une participation exceptionnelle, absolument rien. Parce qu’ils ont perdu toute conflictualité, ils n’obtiendront plus jamais rien. On le voit, seuls les secteurs disposant de moyens de pression conséquents ou équipés pour la conflictualité voient leurs luttes aboutir.

Nous sommes nombreux·euses à avoir fait ce constat, et à ne pas vouloir nous y résoudre. Mais nous-mêmes sommes atomisés en groupes, ne dépassant parfois pas une ou deux personnes, et nous retrouvant physiquement ensemble à la faveur d’un événement publié sur Démosphère ou PLI. Moi-même, n’ayant pas grandi à Paris et ayant tardivement développé une conscience politique, sans parler de mon appréhension sociale, n’ai que très peu de contacts militants.

Malgré tout, nous devons nous nourrir de nos échecs collectifs récents et de nos traumatismes individuels pour imaginer des modes d’actions plus efficaces : nous ne pouvons pas faire semblant d’attendre le grand soir pour être des centaines de milliers de déters et mettre à bas ce système oppressant. Au contraire, nous devons profiter de notre éparpillement, de notre décentralisation pour nourrir des actions plus ciblées, ayant un réel but politique, et aussi étrange que cela puisse paraître, qui nous mettront moins en danger : si nous surgissons quand ils ne nous attendent pas, et que nous disparaissons sans les attendre, ils ne nous attraperont pas.

Et surtout, soyons bienveillant·e·s entre nous : on a tous des envies de modes d’action différentes, mais au lieu de nous battre pour savoir qui a raison, soutenons-nous, et coordonnons-nous ! Notre union dans l’objectif et nos différences dans les actions ne peuvent que nous renforcer.

Cessons de jouer selon leurs règles, ou nous serons toujours perdant·e·s.

= = =

Gilets Jaunes An I !

Il y a maintenant plus d’un an de lutte écoulé qui nous montre on ne peut plus clairement qu’il n’y a pas de solutions au sein du système, qu’il n’y en a en fait jamais eu et qu’il ne saurait y en avoir !

Ceci se doit de devenir une évidence incontournable pour toutes et tous, membres de notre lutte organique pour une société enfin libre.

Ainsi, toute négociation avec l’État et les représentants de l’oligarchie est non seulement futile mais contre-productive. Ignorons-les !

Solidarité – Union – Persévérance – Réflexion – Action

Devenons S.U.P.R.A Gilets Jaunes !

Reprenons le pouvoir par les Assemblées Populaires et dans le même temps:

  • Boycottons les institutions
  • Boycottons l’élection et l’impôt absorbant l’intérêt de la dette odieuse
  • Boycottons les entreprises du CAC40 et des transnationales criminelles
  • Achetons et promouvons les produits locaux
  • Réaménageons nos campagnes et nos communautés agricoles
  • Rassemblons-nous en comités populaires de voisinage, de travail…
  • Restons incontrôlables et imprévisibles !

Tout le Pouvoir aux Ronds-Points !

Pour une société émancipée et donc libre !

Groupe Gilets Jaunes de _______________

Aussi…

Cinq textes fondamentaux pour nous aider à  y parvenir, ensemble, à  lire, relire et diffuser sans aucune modération:

 

 

Les véritables stats du chomage (JBL1960):

https://jbl1960blog.wordpress.com/2020/02/14/vrais-chiffres-du-chomage-et-donnees-corrigees-analyses-et-decryptage/

Lettre de contestation des amendes pour manif’ « non autorisée »:

Modele-contestation-AMENDE_135_EUR

 

Gilets Jaunes: Comment contester les amendes de la répression étatique pour participation à manif « non autorisée »…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, gilets jaunes, guerres hégémoniques, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, Social & Retraite, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , on 11 février 2020 by Résistance 71

 

 

Gilets Jaunes: comment contester les amendes de 135 euros pour “manifestation non autorisée”

 

Paris Lutttes Info

 

9 février 2020

 

url de l’article:

https://paris-luttes.info/gilets-jaunes-comment-contester-12606?lang=fr

 

Vous trouverez ici un modèle de lettre pour contester les contraventions pour manifestation non autorisée qui sont distribuées de plus en plus systématiquement dans le cadre du mouvement des gilets jaunes. (voir PDF ci-dessous)

Aux côtés des déploiements policiers toujours plus grandiloquents, des blessures et des arrestations, l’arsenal répressif vise aussi le portefeuille. Samedi 7 septembre à Rouen, pour la rentrée des Gilets jaunes, au moins 111 personnes ont été verbalisées (135€ à 750€) pour « participation à une manifestation non autorisée ». Des personnes qui, pour la plupart d’entre elles, manifestent déjà contre leurs conditions financières difficiles, voire invivables.

À chaque avancée répressive, il nous faut penser l’autodéfense : masques et lunettes contre les gaz, protections contre les blessures, caisses de soutien pour les frais juridiques, etc. Ici, on relaie un modèle de lettre qui permet de contester les contraventions pour manifestations non autorisées. Nous n’en garantissons pas sa réussite systématique, mais elle aurait déjà fonctionné pour nombre de cas…

Modele-contestation-AMENDE_135_EUR
PDF

Aussi: Coordination anti-répression Île de France

 


Le défi celtique… du XXIème siècle ?