Archive pour avril, 2014

Crise ukrainienne, déclin de l’empire et/ou jeu de dupes…

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, crise mondiale, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, média et propagande, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , on 30 avril 2014 by Résistance 71

Excellente analyse de l’ancien ambassadeur de France au Pakistan, en Uruguay et au Pérou Pierrre Charasse, que nous partageons. Il n’y aura pas de 3ème guerre mondiale suite à ce qu’il se passe en Ukraine, les oligarques sont certes de sérieux psychopathes, qui n’hésitent pas à faire massacrer de pauvres gens loin de leur pré carré, mais de là à se prendre l’armaggedon nucléaire sur leurs godasses… il y a un grand pas qu’ils ne franchiront pas.

Nous avons publié un article le 21 Avril dernier concernant la réunion qu’a eu Poutine avec le patron de la Royal Dutch Shell (faisant écho à une réunion d’actionnaires de la BP Amoco), c’est à dire un porte-parole de la maison Rothschild, qui lui a reconfirmé à cette occasion que quoi qu’il arrive en Ukraine, c’était « business as usual » entre les géants pétroliers et gaziers, eux-mêmes appartenant aux grandes familles de la haute finance (Royal Dutch Shell est Rothschild, Exxon Mobil Rockefeller etc…). En conséquence, ce à quoi nous assistons actuellement n’est que gesticulation pour gagner du temps et de trouver une porte de sortie « honorable » pour l’occident en chute libre. Au passage, il faut faire peur aux quidams de façon à justifier les augmentations dramatiques des budgets de défense (La Roumanie vient d’annoncer une augmentation de son budget défense de plus de 200 millions de $$… idem pour la Chine.) partout, c’est le but recherché: les milliards du pétrole et du gaz + ceux des industries de l’armement et de la sécurité, contrôlées par les mêmes intérêts financiers, histoire de toujours plus renforcer les monopoles (parce que c’est cela qu’il s’agit en définitive…). En fait tout ceci aboutit à une redistribution des cartes, dans un environnement propice à l’ouverture du cercle des banquiers transnationaux pour accueillir quelques nouveaux venus pour que le consensus oligarchique demeure. C’est un coup d’arrêt à un certain monopole absolu d’une clique de financiers criminels siégeant à la City de Londres principalement et dans leur succursale de Wall Street, mais les affaires vont continuer en incluant quelques « nouveaux », qui feront bien mousser le fait que « Ouf! on l’a échappé belle, on est passé à un poil de la 3ème guerre mondiale, estimez vous heureux peons de n’en être que plus esclaves au lieu d’avoir été atomisés… Merci qui ?… Y a pas de quoi, n’oubliez pas de payer le tribut en sortant. »

bref, le gros business continue, rien ne changera pour les peuples… E la nave va !

Il existe pourtant une bonne fenêtre d’opportunité pour les peuples pour mettre fin à tout ce cirque, qui va immanquablement continuer ad vitam aeternam, tant que nous consentirons à demeurer esclaves… Les Rotshchild, Rockefeller et oligarques russes et chinois sont hilares en ce moment: les milliards vont couler à flot, les peuples seront encore plus asservis. Il y a deux parties d’échec en une qui se jouent: la première est celle qu’on nous met devant les yeux, celle de « Poutine de la Chine et des BRICS contre l’empire » et la seconde, la plus importante, qui se joue entre l’oligarchie mondiale et les peuples du monde, celle qu’on ne montre pas, mais qui se joue bel et bien entre des joueurs avertis et les autres (nous), qui pour certains, la vaste majorité, ne savent même pas qu’ils sont les protagonistes d’une partie qui se joue en ce moment même et qui a commencé il y a bien longtemps…

— Résistance 71 —

La crise ukrainienne accélère la recomposition du monde

Pierre Charasse

29 Avril 2014

url de l’article:

http://www.voltairenet.org/article183531.html 

La crise ukrainienne n’a pas changé radicalement la donne internationale, mais elle a précipité des évolutions en cours. La propagande occidentale, qui n’a jamais été aussi forte, cache surtout la réalité du déclin occidental aux populations de l’Otan, mais n’a plus d’effet sur la réalité politique. Inexorablement, la Russie et la Chine, assistés des autres BRICS, occupent la place qui leur revient dans les relations internationales.

La crise ukrainienne a mis en évidence la magnitude de la manipulation des opinions publiques occidentales par les grands media, les chaines de TV comme CNN, Foxnews, Euronews et tant d’autres ainsi que par l’ensemble de la presse écrite alimentée par les agences de presse occidentales. La manière dont le public occidental est désinformé est impressionnante, et pourtant il est facile d’avoir accès à une masse d’informations de tous bords. Il est très préoccupant de voir comment de très nombreux citoyens du monde se laissent entraîner dans une russophobie jamais vue même aux pires moments de la Guerre froide. L’image que nous donne le puissant appareil médiatique occidental et qui pénètre dans l’inconscient collectif, est que les Russes sont des « barbares attardés » face au monde occidental « civilisé ». Le discours très important que Vladimir Poutine a prononcé le 18 mars au lendemain du référendum en Crimée a été littéralement boycotté par les médias occidentaux [1], alors qu’ils consacrent une large place aux réactions occidentales, toutes négatives naturellement. Pourtant, dans son intervention Poutine a expliqué que la crise en Ukraine n’avait pas été déclenchée par la Russie et présenté avec beaucoup de rationalité la position russe et les intérêts stratégiques légitimes de son pays dans l’ère post-conflit idéologique.

Humiliée par le traitement que lui a réservé l’Occident depuis 1989, la Russie s’est réveillée avec Poutine et a commencé à renouer avec une politique de grande puissance en cherchant à reconstruire les lignes de force historiques traditionnelles de la Russie tsariste puis de l’Union soviétique. La géographie commande souvent la stratégie. Après avoir perdu une grande partie de ses « territoires historiques », selon la formule de Poutine, et de sa population russe et non russe, la Russie s’est donné comme grand projet national et patriotique la récupération de son statut de superpuissance, d’acteur « global », en assurant en premier lieu la sécurité de ses frontières terrestres et maritimes. C’est précisément ce que veut lui interdire l’Occident dans sa vision unipolaire du monde. Mais en bon joueur d’échecs, Poutine a plusieurs coups d’avance grâce à une connaissance profonde de l’histoire, de la réalité du monde, des aspirations d’une grande partie des populations des territoires antérieurement contrôlés par l’Union soviétique. Il connaît à la perfection l’Union européenne, ses divisions et ses faiblesses, la capacité militaire réelle de l’Otan et l’état des opinions publiques occidentales peu enclines à voir augmenter les budgets militaires en période de récession économique. À la différence de la Commission européenne dont le projet coïncide avec celui des États-Unis pour consolider un bloc politico-economico-militaire euro-atlantique, les citoyens européens dans leur majorité ne veulent plus d’élargissement à l’Est de l’UE, ni avec l’Ukraine, ni avec la Géorgie, ni avec aucun autre pays de l’ex-Union soviétique.

Avec ses gesticulations et ses menaces de sanctions, l’UE, servilement alignée sur Washington, montre en fait qu’elle est impuissante pour « punir » sérieusement la Russie. Son poids réel n’est pas à la hauteur de ses ambitions toujours proclamées de façonner le monde à son image. Le gouvernement russe, très réactif et malicieux, applique des « ripostes graduelles », tournant en dérision les mesures punitives occidentales. Poutine, hautain, se paye même le luxe d’annoncer qu’il va ouvrir un compte à la Rossyia Bank de New-York pour y déposer son salaire ! Il n’a pas encore fait mention de limitation dans la fourniture de gaz à l’Ukraine et l’Europe de l’Ouest, mais tout le monde sait qu’il a cette carte dans la manche, ce qui contraint déjà les Européens à penser à une réorganisation complète de leur approvisionnement en énergie, ce qui mettra des années à se concrétiser.

Les erreurs et les divisions des occidentaux mettent la Russie en position de force. Poutine jouit d’une popularité exceptionnelle dans son pays et auprès des communautés russes des pays voisins, et on peut être sûr que ses services de renseignement ont pénétré en profondeur les pays auparavant contrôlés par l’URSS et lui donnent des informations de première main sur les rapports de force internes. Son appareil diplomatique lui donne de solides arguments pour retirer à l’« Occident » le monopole de l’interprétation du droit international, en particulier sur l’épineuse question de l’autodétermination des peuples. Comme on pouvait s’y attendre, Poutine ne se prive pas de citer le précédent du Kosovo pour vilipender le double langage de l’Occident, ses incohérences, et le rôle déstabilisateur qu’il a joué dans les Balkans.

Alors que la propagande médiatique occidentale battait son plein après le référendum du 16 mars en Crimée, les vociférations occidentales ont subitement baissé d’un ton et le G7 lors de son sommet à la Haye en marge de la conférence sur la sécurité nucléaire n’a plus menacé d’exclure la Russie du G8 comme il l’avait claironné quelques jours plus tôt mais simplement a annoncé « qu’il ne participerait pas au sommet de Sotchi ». Ceci lui laisse la possibilité de réactiver à tout moment ce forum privilégié de dialogue avec la Russie, crée en 1994 à sa demande expresse. Première reculade du G7. Obama de son côté s’est empressé d’annoncer qu’il n’y aurait aucune intervention militaire de l’Otan pour aider l’Ukraine, mais seulement une promesse de coopération pour reconstruire le potentiel militaire de l’Ukraine, composé en grande partie de matériel soviétique obsolète. Seconde reculade. Il faudra des années pour mettre sur pieds une armée ukrainienne digne de ce nom et on se demande bien qui va payer compte tenu de la situation catastrophique des finances du pays. De plus, on ne sait plus exactement quel est l’état des forces armées ukrainiennes après que Moscou ait invité, avec un certain succès semble-t-il, les militaires ukrainiens héritiers de l’Armée rouge, à rejoindre l’armée russe en respectant leurs grades. La flotte ukrainienne est déjà entièrement passée sous contrôle russe. Enfin, autre marche arrière spectaculaire des États-Unis : il y aurait des conversations secrètes très avancées entre Moscou et Washington pour faire adopter une nouvelle constitution à l’Ukraine, installer à Kiev à l’occasion des élections du 25 mai un gouvernement de coalition dont les extrémistes néo-nazi seraient exclus, et surtout pour imposer un statut de neutralité à l’Ukraine, sa « finlandisation » (recommandée par Henry Kissinger et Zbigniew Brzezinsky) [2], ce qui interdirait son entrée dans l’Otan, mais permettrait des accords économiques tant avec l’UE qu’avec l’Union douanière eurasiatique (Russie, Biélorussie, Kazakhstan). Si un tel accord est conclu, l’UE sera mise devant le fait accompli et devra se résigner à payer la facture du tête-à-tête russo-US. Avec de telles garanties Moscou pourra considérer comme satisfaites ses exigences de sécurité, aura repris pied dans son ancienne zone d’influence avec l’accord de Washington et pourra s’abstenir de fomenter le séparatisme d’autres provinces ukrainiennes ou de la Transnistrie (province de Moldavie peuplée de russes) en réaffirmant très fort son respect des frontières européennes. Le Kremlin offrira par la même occasion une porte de sortie honorable à Obama. Un coup de maître pour Poutine.

Conséquences géopolitiques de la crise ukrainienne

Le G7 n’a pas calculé qu’en prenant des mesures pour isoler la Russie, outre le fait qu’il s’appliquait à lui-même une « punition sado-masochiste » selon la formule d’Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères français, il précipitait malgré lui un processus déjà bien engagé de profonde recomposition du monde au bénéfice d’un groupe non occidental dirigé par la Chine et la Russie réunies au sein des BRICS. En réaction au communiqué du G7 du 24 mars [3], les ministres des Affaires étrangères des BRICS ont fait connaître immédiatement leur rejet de toute mesures visant à isoler la Russie et ils en ont profité pour dénoncer les pratiques d’espionnage états-unien tournées contre leurs dirigeants et pour faire bonne mesure ils ont exigé des États-Unis qu’ils ratifient la nouvelle répartition des droits de vote au FMI et à la Banque Mondiale, comme premier pas vers un « ordre mondial plus équitable » [4]. Le G7 ne s’attendait pas à une réplique aussi virulente et rapide des BRICS. Cet épisode peut donner à penser que le G20, dont le G7 et les BRICS sont les deux principaux piliers, pourrait traverser une crise sérieuse avant son prochain sommet à Brisbane (Australie) les 15 et 16 novembre, surtout si le G7 persiste à vouloir marginaliser et sanctionner la Russie. Il est à peu à peu près sûr qu’il y aura une majorité au sein du G20 pour condamner les sanctions à la Russie, ce qui de fait reviendra à isoler le G7. Dans leur communiqué les ministres des BRICS ont estimé que décider qui est membre du groupe et quelle est sa vocation revient à placer tous ses membres « sur un pied d’égalité » et qu’aucun de ses membres « ne peut unilatéralement déterminer sa nature et son caractère ». Les ministres appellent à résoudre la crise actuelle dans le cadre des Nations unies « avec calme, hauteur de vue, en renonçant à un langage hostile, aux sanctions et contre-sanctions ». Un camouflet pour le G7 et l’UE ! Le G7, qui s’est mis tout seul dans une impasse, est prévenu qu’il devra faire d’importantes concessions s’il veut continuer à exercer une certaine influence au sein du G20.

En outre, deux événements importants s’annoncent dans les prochaines semaines.

D’une part Vladimir Poutine se rendra en visite officielle en Chine en mai. Les deux géants sont sur le point de signer un accord énergétique d’envergure qui affectera sensiblement le marché mondial de l’énergie, tant sur le plan stratégique que financier. Les transactions ne se feraient plus en dollar, mais dans les monnaies nationales des deux pays. En se tournant vers la Chine, la Russie n’aura aucun problème pour écouler sa production gazière au cas où l’Europe de l’Ouest déciderait de changer de fournisseur. Et dans le même mouvement de rapprochement la Chine et la Russie pourraient signer un accord de partenariat industriel pour la fabrication du chasseur Sukhoï 25, fait hautement symbolique.

D’autre part lors du sommet des BRICS au Brésil en juillet prochain, la Banque de Développement de ce groupe, dont la création a été annoncée en 2012, pourrait prendre forme et offrir une alternative aux financements du FMI et de la Banque Mondiale, toujours réticents à modifier leurs règles de fonctionnement, pour donner plus de poids aux pays émergents et à leurs monnaies à côté du dollar.

Enfin il y a un aspect important de la relation entre la Russie et l’Otan peu commenté dans les média mais très révélateur de la situation de dépendance dans laquelle se trouve l’« Occident » au moment où il procède au retrait de ses troupes d’Afghanistan. Depuis 2002, la Russie a accepté de coopérer avec les pays occidentaux pour faciliter la logistique des troupes sur le théâtre afghan. À la demande de l’Otan, Moscou a autorisé le transit de matériel non létal destiné à l’ISAF (International Security Assistance Force) par voir aérienne ou terrestre, entre Douchambé (Tadjikistan), l’Ouzbekistan et l’Estonie, via une plateforme multimodale à Oulianovk en Sibérie. Il s’agit rien de moins que d’acheminer toute l’intendance pour des milliers d’hommes opérant en Afghanistan, entre autre des tonnes de bière, de vin, de camemberts, de hamburgers, de laitues fraîches, le tout transporté par des avions civils russes, puisque les forces occidentales ne disposent pas de moyens aériens suffisants pour soutenir un déploiement militaire de cette envergure. L’accord Russie-Otan d’octobre 2012 élargit cette coopération à l’installation d’une base aérienne russe en Afghanistan dotée de 40 hélicoptères où les personnels afghans sont formés à la lutte anti-drogue à laquelle les occidentaux ont renoncé. La Russie s’est toujours refusé à autoriser le transit sur son territoire de matériel lourd, ce qui pose un sérieux problème à l’Otan à l’heure du retrait de ses troupes. En effet celles-ci ne peuvent emprunter la voie terrestre Kaboul-Karachi en raison des attaques dont les convois sont l’objet de la part des talibans. La voie du Nord (la Russie) étant impossible, les matériels lourds sont transportés par avion de Kaboul aux Émirats Arabes Unis, puis embarqués vers les ports européens, ce qui multiplie par quatre le coût du repli. Pour le gouvernement russe l’intervention de l’Otan en Afghanistan a été un échec, mais son retrait « précipité » avant la fin de 2014 va accroître le chaos et affecter la sécurité de la Russie et risque de provoquer un regain de terrorisme.

La Russie a aussi d’importants accords avec l’Occident dans le domaine de l’armement. Le plus important est sans doute celui signé avec la France pour la fabrication dans les arsenaux français de deux porte-hélicoptères pour un montant de 1,3 milliards d’euros [5]. Si le contrat est annulé dans le cadre des sanctions, la France devra rembourser les montants déjà payés plus les pénalités contractuelles et devra supprimer plusieurs milliers d’emplois. Le plus grave sera sans doute la perte de confiance du marché de l’armement dans l’industrie française comme l’a souligné le ministre russe de la Défense.

Il ne faut pas oublier non plus que sans l’intervention de la Russie, les pays occidentaux n’auraient jamais pu aboutir à un accord avec l’Iran sur la non prolifération nucléaire, ni avec la Syrie sur le désarmement chimique. Ce sont des faits que les médias occidentaux passent sous silence. La réalité est qu’en raison de son arrogance, de sa méconnaissance de l’histoire, de ses maladresses, le bloc occidental précipite la déconstruction systémique de l’ordre mondial unipolaire et offre sur un plateau à la Russie et à la Chine, appuyée par l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud et bien d’autres pays, une « fenêtre d’opportunité » unique pour renforcer l’unité d’un bloc alternatif. L’évolution était en marche, mais lentement et graduellement (personne ne veut donner un coup de pied dans la fourmilière et déstabiliser brusquement le système mondial), mais d’un seul coup tout s’accélère et l’interdépendance change les règles du jeu.

En ce qui concerne le G20 de Brisbane il sera intéressant de voir comment se positionne le Mexique, après les sommets du G7 à Bruxelles en juin et des BRICS au Brésil en juillet. La situation est très fluide et va évoluer rapidement, ce qui va demander une grande souplesse diplomatique. Si le G7 persiste dans son intention de marginaliser ou exclure la Russie, le G20 pourrait se désintégrer. Le Mexique, pris dans les filets du TLCAN et du futur TPP devra choisir entre sombrer avec le Titanic occidental ou adopter une ligne autonome plus conforme à ses intérêts de puissance régionale à vocation mondiale en se rapprochant des BRICS.

[1] « Discours de Vladimir Poutine sur l’adhésion de la Crimée », par Vladimir Poutine, Réseau Voltaire, 18 mars 2014.

[2] « Henry Kissinger propose de finlandiser l’Ukraine », Réseau Voltaire, 8 mars 2014.

[3] « Déclaration du G7 sur la Russie », Réseau Voltaire, 24 mars 2014.

[4] “Conclusions of the BRICS Foreign Ministers Meeting”, Voltaire Network, 24 March 2014.

[5] « La France vendra-t-elle des armes à la Russie ? », Réseau Voltaire, 20 mars 2014.

 

 

La dette et le pouvoir ou quand la nature de la société change avec la direction de la dette (Sahlins, Clastres, 2ème partie)

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Nous avons traduit et publions en deux parties, ce texte de Pierre Clastres (1977) analysant les travaux de l’ethnologue/anthropologue américain Marshall Sahlins sur la relation  politico-économique de la dette et du pouvoir. Cet écrit lumineux nous en dit long sur la main mise d’une oligarchie sur le pouvoir politique et économique et surtout nous explique que la société égalitaire non pyramidale, non coercitive s’est transformée en société étatique de pouvoir de plus en plus centralisé et dictatorial par le simple inversement du bénéficiaire de la « dette ». Fascinant, lumineux et édifiant politiquement, car la solution pour retrouver un équilibre sociétaire par l’égalité et la disparition des classes est à porter de main. Il suffit d’analyser, de corriger le tir en disant avant tout NON ! à la supercherie engagée depuis des siècles. Il est certes difficile de perdre de mauvaises habitudes, a fortiori si elles sont induites par un conditionnement propagandiste, mais c’est dans le domaine du parfaitement réalisable. Il n’est bien sûr pas question de « revenir » à une société dite « primitive », mais de changer de paradigme politique avant tout par la compréhension du mécanisme de la servilité induite, celui piloté par la direction de la dette et son rapport avec la chefferie.

Cette seconde partie nous livre une époustouflante relation entre la société et la dette. Ceci ne peut pas être de plus d’actualité pour comprendre le FONDEMENT même du marasme dans lequel nous nous trouvons, empiré par le fait que la dette est depuis un bon moment devenu l’ARME DE CONTRÔLE des populations par la chefferie moderne: l’oligarchie économico-politique (et non plus politico-économique comme auparavant… Nuance de taille !).

A lire, relire et diffuser sans aucune modération.

— Résistance 71 —

 

L’économie primitive

Pierre Clastres

1977

 

Extraits de l’article publié dans le recueil posthume “Recherches d’Anthropologie Politique”, publié en 1980

 

Traduit de l’anglais par Résistance 71 du livre “Archeology of Violence”, chapitre 8, P. Clastres, Semiotext MIT Press, 2010

 

Note du traducteur: Le livre de Marshall Sahlins ici discuté par Pierre Clastres est “Âge de pierre, âge d’abondance, l’économie des sociétés primitives”, ouvrage publié en 1976 en français.

2ème partie

1ère partie

 

Soulever la question du pouvoir politique dans les sociétés primitives nous force à penser à la chefferie en dehors du cercle du pouvoir et de nous confronter à cette donnée immédiate de la société primitive: Le chef n’a pas le pouvoir.

[…]

Il y a un instrument conceptuel généralement inconnu des ethnologues et qui nous aide à résoudre bien des difficultés: la catégorie de la dette. Pourquoi l’institution de la chefferie implique t’elle l’obligation de générosité (où le chef donne et ne reçoit pas si ce n’est l’honneur de servir la tribu) /

L’obligation de générosité contient clairement un principe égalitaire qui place les partenaires d’un échange dans une position d’égalité: La société offre le prestige que le chef acquiert en échange de biens. Le prestige n’est pas reconnu tant que des biens ne sont pas aloués. Mais se cachant derrière cette apparence est la profonde inégalité de la société et du chef en cela que son obligation de générosité est en fait une dette. Le leader est en dette avec la société parce qu’il en est le leader. Et il ne peut pas se débarrasser de cette dette, du moins pas tant qu’il veut demeurer le leader. Dès qu’il arrête d’être le chef, la dette est abolie, car elle est la marque exclusive de la relation entre la société et son chef. L’endettement (du chef envers la société) est au cœur de la relation du pouvoir dans la société primitive.

Nous découvrons alors le fait essentiel: si les sociétés primitives sont des sociétés sans organe de pouvoir séparé, cela ne veut pas nécessairement dire qu’elles sont des sociétés sans pouvoir, des sociétés où des questions politiques ne sont pas posées. C’est au contraire, pour refuser la séparation du pouvoir dans la société que la tribu maintient son chef dans un état de dette perpétuelle, c’est la société qui demeure détentrice du pouvoir et qui l’exerce sur son chef. Les relations de pouvoir existent certainement: elles prennent la forme d’une dette que le chef doit repayer à tout jamais. La dette du chef envers la société assure que celui-ci restera extérieur au pouvoir, qu’il ne deviendra pas un organe séparé de pouvoir. Prisonier de son désir de prestige, le chef est endetté et est d’accord de se soumettre au pouvoir de la société en la dette que chaque exercice du pouvoir institue. En piégeant le chef dans son désir, la tribu s’assure contre le risque mortel de voir le pouvoir politique se séparer d’elle-même et se retourne contre elle: la société primitive est en tout point une société contre l’État.

Comme les relations de dette appartiennent à l’exercice du pouvoir, on doit donc se préparer à la trouver partout où le pouvoir est exercé. C’est ce qu’en fait les familles royales nous enseignent, qu’elles soient polynésiennes ou autres. Qui paie la dette ici ? Qui est endetté ? Ils sont, comme nous le savons bien, ceux que les rois, les prêtres de haut rang ou les despotes nomment le peuple du commun, dont la dette prend le nom de “tribut” (NdT: du verbe “être tributaire” ou redevable) qu’ils doivent payer aux régnants. En définitive, il en résulte que le pouvoir ne vient pas sans dette et qu’inversement, la présence d’une dette signifie présence du pouvoir. Ainsi, ceux qui détiennent le pouvoir dans quelque société que ce soit, prouvent et affirment leur pouvoir en forçant leurs sujets à payer le tribut. Avoir le pouvoir, imposer le tribut, est une seule et même chose et le premier acte du despote et de proclamer l’obligation du paiement. Le signe et la vérité du pouvoir, la dette, traverse l’arène politique encore et toujours, c’est inhérent en tant que tel dans l’aspect social.

Tout cela pour dire qu’en tant que catégorie politique, la dette offre le plus sûr des critères sur lequel évaluer ce que sont les sociétés. La nature de la société change avec la direction de la dette. Si la dette va de la chefferie envers la société, alors la société demeure indivisée et le pouvoir demeure dans le corps social indivisé et donc homogène. Si au contraire, la dette va de la société vers la chefferie, alors la société a été divisée et le pouvoir est concentré dans les mains du ou des chefs, le résultat de cette société hétérogène étant sa division entre les dominants et les dominés. De quoi provient la rupture entre les sociétés indivisées et les sociétés divisées ? Cela se produit quand la direction de la dette s’est inversée, lorsque l’institution retourne les relations de pouvoir à son profit contre la société, ainsi créant une base et un sommet (pyramide) vers lequel la reconnaissance éternelle de la dette se dirige sans cesse au nom du tribut à payer. La rupture dans la direction du mouvement de la dette sépare les sociétés de telle façon que la continuité devient impensable: aucun développement progressiste, aucun intermédiare social ne figurent entre la société indivisée et la société divisée. La conception de l’Histoire comme étant une continuité de formations sociales s’engendrant elles-mêmes mécaniquement l’une après l’autre échoue ici, dans son aveuglement du fait saillant de rupture et de discontinuité pour articuler les véritables problèmes: Pourquoi la société primitive cesse t’elle à un certain moment de coder le flot du pouvoir ? Pourquoi permet-elle l’inégalité et la division d’ancrer la mort du corps social qu’elle avait jusque là repoussé ? Pourquoi les sauvages succombent-ils au désir du chef pour le pouvoir ? Où est née l’acceptation de la servitude ?

[…]

Ceci fut le cas parmi le peuple Paniai qui, avant de tuer leur “big-man” (grand-homme, chef) lui expliquèrent: “…Tu ne dois pas être le seul riche parmi nous, nous devons tous être pareils, tu dois être notre égal”. Un discours de la société contre le pouvoir dont fait écho le discours inverse du pouvoir contre la société, clairement affirmé par un autre chef: “Je ne suis pas un chef parce que les gens m’aiment, mais parce qu’ils me doivent de l’argent et ont peur.” Le premier et seul parmi les experts en anthropologie économique, Sahlins pave la route pour une nouvelle théorie des sociétés primitives en nous permettant de mesurer l’immense valeur heuristique de la catégorie économico-politique de la dette.

Nous devons également faire remarquer que la recherche de Sahlins fournit une pièce essentielle au dossier d’un débat qui, jusqu’à très récemment, n’était pas inscrit à l’ordre du jour: Qu’en est-il du marxisme dans l’ethnologie et de l’ethnologie dans le marxisme ? Ce qui est en jeu dans une telle interrogation est bien vaste et s’étend bien au-delà des murs des universités. Envisageons simplement ici les termes d’un problème qui fera surface à un moment ou un autre. Le marxisme n’est pas seulement la description d’un système social particulier (le capitalisme industriel), c’est aussi une théorie générale de l’Histoire et du changement social. Cette théorie se présente elle-même comme la science de la société et de l’histoire, elle se déroule dans la conception matérialiste du mouvement sociétal et découvre les lois de ce mouvement. Il y a ainsi une rationalité de l’histoire, l’être et le devenir de la réalité socio-historique amène, une dernière fois, les déterminations économiques de la société: ultimement, ceci sont le jeu et le développement de forces productives qui déterminent l’être de la société et c’est la contradiction entre le développement des forces productives et les rapports de production qui, s’imbriquant avec le changement social et l’inovation, constituent la véritable substance et la loi de l’histoire. La théorie marxiste de la société est un déterminisme économique qui affirme la prévalence de l’infrastructure matérielle. L’histoire peut-être pensée parce qu’elle est rationnelle, elle est rationnelle parce qu’elle est d’une certaine manière, naturelle comme Marx le dit dans son ouvrage Das Kapital: “Le développement de la formation économique de la société est assimilable au progrès de la nature et de son histoire…” Il s’ensuit que le marxisme, en tant que science de la société humaine en général, peut-être utilisé pour considérer toutes les formations sociales que l’histoire nous offre. Il peut-être utilisé, certainement et même d’avantage, il est obligé de considérer toutes les sociétés afin d’être considéré comme une théorie valide. Les marxistes ne peuvent donc pas ignorer les sociétés primitives, le continuisme historique affirmé par la théorie qu’ils affirment ne le leur permet pas.

Quand des ethnologues sont marxistes, ils soumettent de manière évidente la société primitive à l’analyse qui appelle et permet l’instrument qu’ils possèdent: la théorie marxiste et son déterminisme économique. Ils doivent en conséquence, affirmer que mêmes dans des sociétés antérieures au capitalisme, l’économie occupait une place centrale et décisive. Il n’y a en effet, aucune raison pour les sociétés primitives par exemple, d’être une exception à la règle générale englobant toutes les sociétés: les forces productives tendent à se développer. Nous nous retrouvons alors à poser deux questions très simples: L’économie est-elle centrale dans les sociétés primitives ? Les forces productives se développent-elles ? C’est précisément les réponses à ces deux questions que formule le livre de Sahlins. Il nous informe, nous rappelle plutôt, que l’économie n’est pas dans les sociétés primitives, une machine qui fonctionne de manière autonome: il est impossible de la séparer de la vie sociale, de la vie religieuse, de la vie rituelle etc… Non seulement le champ économique ne détermine pas l’être de la société primitive, mais c’est plutôt la société qui détermine la place et les limites du champ économique. Non seulement en conséquence, les forces productives ne tendent pas vers le développement, mais la volonté de sous-production est inhérent au Mode Domestique de Production (MDP). La société primitive n’est pas un jouet passif dans le jeu aveugle des forces productives, mais c’est au contraire la société qui exerce sans relâche un contrôle rigoureux et délibéré sur la production. C’est le social qui ordonne le jeu économique, c’est ultimement le politique qui détermine l’économique. Les sociétés primitives sont des machines à anti-production ! Quel est donc le moteur de l’histoire ? Comment peut-on déduire des classes sociales dans une société sans classes, la division d’une société indivisée, le travail aliéné d’une société qui n’aliène que le travail de son chef, l’État dans une socété sans État ? Mystères !

Il en découle que le marxisme ne peut pas être utilisé pour considérer et étudier la sociéte primitive, parce que la société primitive ne peut pas être pensée dans ce cadre théorique. L’analyse marxiste est peut-être valable dans le contexte des sociétés divisées ou pour des sytèmes où, apparemment, la sphère économique est centrale (capitalisme). Une telle analyse lorsqu’elle s’applique aux sociétés indivisées, aux sociétés qui se posent elles-mêmes dans le refus de l’économie, est plus qu’absurde: c’est obscurantiste. Nous ne savons pas s’il est ou non possible d’être marxiste en philosophie, mais nous voyons clairement que c’est impossible en ethnologie.

Iconoclaste et salutaire disions-nous du superbe travail de recherche de Marshall Sahlins, qui expose les mystifications et les mensonges avec lesquels les soi-disantes sciences humaines se satisfont d’elles-mêmes. Plus préoccupé d’établir des théories en partant des faits que de faire coïncider des faits à la théorie, Sahlins nous montre que la recherche doit être vivante et libre, car de grandes pensées peuvent périr si elles sont réduites à une théologie. Les économistes formalistes et les anthropologues marxistes ont ceci en commun: ils sont incapables de réfléchir sur l’homme des sociétés primitives sans l’inclure dans les cadres éthiques et conceptuels issus du capitalisme ou de la critique du capitalisme. Leurs pathétiques réalisations sont nées au même endroit et produisent les mêmes résultats: Une ethnologie de la pauvreté. Sahlins a aidé à démontrer la pauvreté de leur ethnologie.

Introduction à la philosophie et la pensée amérindienne (Russell Means ~ 2ème Partie)

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“Le patriarcat est un système social dans lequel l’homme, en tant que père, est dépositaire de l’autorité au sein de la famille ou, plus largement, au sein du clan. La perpétuation de cette autorité est fondée sur la descendance par les mâles, la transmission du patronyme et la discrimination sexuelle. Les femmes sont subordonnées à l’homme qui possède l’autorité : le père, le mari ou à défaut le frère.”

~ Source: http://matricien.org/parente/patriarcat/ ~

 

Né dans une vie de liberté

 

Russell Means

 

Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2012

par Résistance 71

 

Présentation

1ère partie

2ème partie

3ème partie

4ème partie

 

L’enfance dans une société indigène est le parfait exemple de ce qu’est vivre de façon équilibrée et enrichissante. Partout dans le monde où les peuples indigènes continuent de vivre de la manière dont ils ont toujours vécu, en équilibre, il n’y a pas de surpopulation. Nous avons des preuves vivantes de cela sur tous les continents, sur des îles éparpillées sur les océans. Les peuples indigènes ont vécu dans toute sorte d’environnements génération après génération, sans surpopulation.

Le chasseur-cueilleur élevé dans une société qui place l’équilibre en première importance, est l’épitome de la vie humaine. Des anthropologues modernes ont observé des indigènes chasseurs-cueilleurs et ont trouvé qu’environ deux heures par jour sont passées à remplir les responsabilités matérielles de tout à chacun, procurant ainsi nourriture, vêtements et logement à tous. Comparez cela avec les huit heures par jour minimum de travail de l’homme “moderne” dans la société industrielle, ce qui couvrent à peine les nécessités de base de la vie.

Le patriarcat, avec son industrialisation, est en bas de la chaîne alimentaire. C’est une disgrâce complète. Le patriarcat n’a aucune connexion avec le naturel. Les patriarques veulent conquérir la loi naturelle et ils l’admettent volontiers. Vivre dans une société patriarcale transformera inévitablement ses sujets en une force du mal. Les religions patriarcales poussent à l’élimination de ceux qui n’ont pas les mêmes croyances. Les gouvernements vous forcent à vous aligner d’un côté ou de l’autre, les deux essayant sans relâche d’opprimer le point de vue de la minorité.

 

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Le patriarcat toxique

 

Russell Means

 

Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2012

par Résistance 71

 

Le soi-disant “développement” de l’espèce humaine et de ses sociétés n’a pas fait évoluer l’humanité vers une amélioration des relations entre les peuples, ou entre les humains et leur environnement, mais au contraire vers la destruction de la vie, à tous les niveaux, du microscopique au macroscopique. Au lieu de fonctionner au sein d’un système équilibré de formes de vie en bonne santé et se soutenant l’une l’autre, “l’avancement” humain s’est spécialisé dans le meurtre de certaines formes de vie “indésirables”, ouvrant ainsi la voie à une prolifération rampante et incontrôlée de formes de vie opportunistes, charognardes et parasitaires.

Les systèmes patriarcaux, partout, sont fondés sur le concept de croissance continue, spécifiquement de croissance de richesse et de pouvoir des patriarques, les quelques ceux en haut de la pyramide, les oligarques, aux dépends de la masse des gens et des formes de vie les soutenant. Une croissance économique sans fin demande une croissance de la population sans fin et ce au dépend d’une Terre saine aux ressources limitées, au dépend des générations futures, au dépend de tout et pourtant, le pouvoir du patriarcat ne croît que quand la population humaine sous sa domination croît. Et la seule façon pour que la population humaine puisse croître, c’est au travers de la destruction des autres formes de vie sur Terre. Dans le même temps, nous avons la preuve vivante dans le monde, de peuples indigènes, vivant dans des sociétés saines et écologiquement stables depuis des temps immémoriaux… trop heureux pour changer.

Toute population de plantes ou d’animaux qui devient excessive en nombre développe des variantes, des désordres et/ou des maladies qui agissent pour limiter ou réduire leur nombre. L’homosexualité devient plus prévalente dans toute situation où la population animale devient trop importante et ceci a été observé dans des populations stressées chez une bonne variété d’espèces mammifères en plus des Hommes. Comme les couples qui retardent la reproduction jusqu’à la trentaine, ou limitent leurs familles à 1 ou deux enfants, des adaptations similaires à des conditions de croissance démographique apparaissent dans les sociétés de par le monde.

Des conditions de vie non naturelles ont leurs conséquences additionnelles. L’Europe n’a connu la peste qu’après que le système du patriarcat fut imposé et que le continent entier devint surpeuplé d’humains vivant dans des conditions d’hygiène déplorables. L’incidence des assassins psychopathes a augmenté avec la croissance démographique des villes. La guerre est devenue endémique. La famine est un mode de vie dans bien des endroits du monde patriarcal.

Les humains ne sont pas des plantes qu’on sème en rangs d’oignons qui s’épanouissent dans un environnement domestiqué et aseptisé ; nous sommes libres, sauvages, vivant dans le monde naturel, nous nourissant et nourissant le monde qui nous entoure. Si vous voulez une image claire du contraste entre un peuple indigène, vivant en matriarcat et des sujets humains modernes vivant en patriarcat, il suffit simplement de comparer un saumon sauvage avec un saumon de ferme.

Le saumon sauvage vit dans une eau profonde et claire, il nage rapidement, chasse sa nourriture, survit en étant en bonne santé et agile, sa chair est colorée et ferme, sans maladies ni parasites.

Le saumon de ferme en revanche est pâle, maladif, couvert de plaies et de lésions, infesté de vers et de parasites, il est la victime du confinement, de l’inactivité et d’un régime alimentaire désastreux. Ceci vous rappele t’il quelqu’un ?

 

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La triste réalité du patriarcat

 

Russell Means

 

Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2012

par Résistance 71

 

Le patriarcat est impérialisme, l’oppression et l’exploitation de “l’autre” a commencé dès que le patriarcat a pointé sa sale tête il y a un peu plus de 6000 ans. Les patriarques sont les maîtres pour justifier toute sorte de méfaits monstrueux. Nous avons grandi sur les bancs d’école en apprenant au sujet des diaboliques puritains et comment ils extorquaient de fausses confessions de “sorcières” suspectées, par l’utilisation de la “chaise à tremper” et autres tortures… et maintenant, d’un seul coup d’un seul, le waterboarding et autre forme de tortures sont devenus de bonnes idées quand on les appliquent à des “terroristes” suspectés, et ce bien que toute évidence réfute l’efficacité de telles techniques. S’il y a une chose qu’on peut dire du patriarque, c’est qu’il est consistant dans son irrationnelle inconsistance.

La science est la religion du patriarcat. Ceci n’est pas à confondre avec la science des Indiens, qui est fondée sur la collecte de vérités par l’observation du monde naturel en action. Il n’y a rien de naturel au sujet de la science qui soutient les monumentaux méfaits et les injustices du système patriarcal. Comme toute religion, la version patriarcale de la “science” est remplie de rituels, de dogmes, de textes sacro-saints, d’articles de foi. Ce sont les outils qui sont uitilisés pour renforcer le patriarcat. Des scientifiques dissèquent vivants des chiens et des singes pour la recherche. Comment cela peut-il être acceptable pour quiconque a la moindre parcelle “d’humanité” ? La science est utilisée comme une arme par le patriarcat, entre ses mains la science devient une machine à tuer. Les nazis étaient très fiers de se proclamer comme étant extrêmement scientifiques et ce à quel coût pour leur humanité ? La recherche scientifique est omni-présente et dans quel but ? L’espérance de vie humaine augmente il est vrai, mais pas dans les sociétés indigènes, les cultures qui sont célèbres pour leur longévité dans le monde aujourd’hui, ne sont pas des sociétés scientifiques, mais dans les endroits où le peuple vit de manière très naturelle. Dans les sociétés scientifiques, les personnes âgées sont mises dans des hangards inhumains, la maladie d’Alzheimer et la démence sont en augmentation constante. La maladie de Parkinson n’existait pour ainsi dire pas avant l’avènement de la révolution industrielle du XIXème siècle.

Aujourd’hui, ceux qui contestent la recherche scientifique sont appelés terroristes et regroupés avec ceux qui voudraient détruire la fabrique de la société et pourtant, ce sont les scientifiques eux-mêmes qui constituent le seul groupe qui menace vraiment totalement de détruire l’équilibre de vie de la terre. Les peuples indigènes ont vécu d’innombrables siècles sans déséquilibre ni destruction, puis en seulement 6000 ans de patriarcat, la planète a été amenée au bord de la destruction totale.

Dans le patriarcat, le meurtre de masse et la destruction de toute forme de vie sont justifiés par les bénéfices qu’en tirent les quelques privilégiés du haut de la pyramide. En ce sens, Wall Street n’est en rien différent de toutes les tyrannies et tous les royaumes de l’histoire.

 

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La réalité inversée de l’Heyoka et le patriarque

 

Russell Means

 

Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2012

par Résistance 71

 

Le système entier et la vison du monde du patriarque est Heyoka.

Note du traducteur: Chez les Lakota et Indiens des grandes plaines, le Heyoka est celui qui vit à l’envers de la société pour pointer la bonne marche des choses. Il marche à reculons, se couche au lever du soleil et se lève au coucher du soleil et fait tout à l’envers. Russell Means nous dit dans le livre que dans les années 1960, il n’y avait qu’un seul Heyoka dans la réserve de Pine Ridge.

La société patriarcale est fondée sur une structure pyramidale. Le patriarque est inconfortable où qu’il aille. Il a constamment peur, car il vit sa vie en haut de la pyramide et d’autres sont toujours en train d’essayer de le déloger de son perchoir pour y prendre sa place. Au sein de sa famille, sa femme et ses enfants doivent être réduits en esclavage afin de soutenir sa position prominente et sa dominance. Ses enfants sont élevés à sa propre image, d’être craintifs des patriarques chancelant au sommet de leur propre pyramide instable.

S’il veut maintenir sa position au sein de sa famille, le patriarque doit être subjugué au prochain niveau d’autorité et ainsi de suite jusqu’à la royauté. La structure féodal où personne n’est libre et où l’homme d’en haut est effrayé de tout, est le produit naturel de la société patriarcale. (NdT: ce qui existe dans toute société étatique non nécessairement monarchique). Tout à chacun dans la société patriarcale est un esclave, parce que chaque personne sous le gouvernant en chef est un esclave du pouvoir de tous les patriarques au dessus d’elle ; même l’homme tout en haut de la pyramide est un esclave, un esclave de sa propre terreur, celle générée par le fait d’être viré du pouvoir.
Dans notre système matriarcal (ou matrilinéaire), tout le monde est libre et personne n’a peur de quoi que ce soit. Nous savons où nous nous situons et où nous appartenons. Ceci ne peut jamais nous être enlevé. Voilà pourquoi la société patriarcale a lutté si longtemps et si vigoureusement pour nous détruire, nous et nos cultures, partout dans le monde. Nous sommes une menace terrible pour son illusion de pouvoir parce que nous en sommes immunisés. Le patriarque peut commettre un génocide complet et éradiquer des cultures indigènes entières encore et encore, mais il n’a jamais réussi à nous réduire en esclavage.

Notre liberté de la peur rend le patriarque encore plus craintif que jamais.

Ingérence occidentale en ukraine: Vent de guerre ou guerre froide planifiée…

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Plus proche de la guerre

 

Paul Craig Roberts

 

26 Avril 2014

 

url de l’article original:

http://www.paulcraigroberts.org/2014/04/26/moving-closer-war-paul-craig-roberts/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le régime Obama qui se complaît dans le mépris et l’arrogance a poussé par témérité imbécile la crise ukrainienne en une crise avec la Russie. Que ce soit intentionnellement ou stupidement, les mensonges propagandistes de Washington mènent la crise à la guerre. Sans plus aucune volonté d’écouter plus avant les menaces dénuées de sens de Washington, Moscou ne prend plus aucune communication téléphonique d’Obama et des hauts fonctionnaires américains.

La crise en Ukraine a pour origine le renversement par Washington du gouvernement démocratiquement élu et son remplacement par des sbires choisis par Washington. Ceux-ci ont procédé en paroles et en actions contre les populations des anciens territoires russes que des leaders du parti communiste soviétique ont rattaché à l’Ukraine. La conséquence de cette politique idiote est une agitation provenant de la population d’origine russe et/ou parlant le russe, poussant pour un rattachement à la Russie. La Crimée a déjà rejoint la Russie et l’Est de l’Ukraine ainsi que d’autres parties du pays ont pas mal de chance de faire de même.

Au lieu de comprendre son erreur, le régime Obama a encouragé les marionnettes de Washington installées à Kiev à utiliser la violence contre ces zones russophones qui s’agitent pour un referendum de façon à ce qu’elles puissent voter pour leur rattachement à la Russie. Le régime Obama a encouragé la violence et ce malgré la claire prise de position du président Poutine de ce que l’armée russe n’occuperait pas l’Ukraine à moins que la violence ne soit utilisée contre les manifestants.

Nous pouvons donc en conclure de manière quasi certaine que soit Washington n’écoute pas quand on lui adresse la parole ou bien qu’il désire la violence.

Comme à la fois Washington et l’OTAN ne sont pas positionnés en ce moment précis pour bouger des forces signifiantes en ukraine avec lesquelles elles confronteraient l’armée russe, pourquoi donc le régime Obama essaie t’il de provoquer une action de la part de l’armée russe ? Une réponse possible à cette question est que le plan de Washington de virer la Russie de sa base navale de la Mer Noire (à Sébastopol) ayant foiré, son plan B est de sacrifier l’Ukraine à une invasion russe de façon à pouvoir diaboliser la Russie et ainsi forcer de plus grandes dépenses pour l’armée des membres de l’OTAN ainsi que d’obtenir plus de persuasion pour le déploiement des troupes de l’organisation.

En d’autres termes, le gros lot du plan B est une nouvelle guerre froide et des milliers de milliards de dollars de bénéfices pour le complexe militaro-industriel et de la sécurité américain.

La poignée d’hommes (600) et d’avions que Washington a envoyé pour “rassurer” les régimes incompétents de ces endroits fauteurs de troubles permanents que sont la Pologne de l’Ouest et la région de la Baltique, ainsi que les quelques navires lance-missiles envoyés en Mer Noire ne ressemblent à rien d’autre que de la provocation symbolique.

Les sanctions économiques appliquées à des individus officiels russes ne signalent rien d’autre que l’incapacité de Washington. De véritables sanctions toucheraient les états marionnettes de l’empire menbres de l’OTAN bien plus que ces mêmes sanctions ne toucheraient la Russie.

Il est très clair que Washington n’a absolument aucun désir de traiter quoi que ce soit avec le gouvernement russe. Ses demandes ont rendu cette conclusion inévitable. Washington demande que le gouvernement russe retire le tapis de dessous les pieds des populations qui manifestent en Ukraine et qu’elles se soumettent à Washington et ses sbires de Kiev. Il demande aussi que la Russie réfute la réunification avec la Crimée et rende la Crimée à Washingrton de façon à ce que le plan de virer les russes de leur base navale de Sébastopol puisse être entériné et aller de l’avant.

En d’autres termes, Washington demande que la Russie raffistole Rondu-Pondu et le lui rende.

Ceci est tellement irréaliste que cela surpasse toute définition de l’arrogance. Le fou de la Maison blanche dit à Poutine: “J’ai foiré ma prise de votre pré carré, je veux que vous arrangiez tout çà pour moi et que vous assuriez le succès de la menace stratégique que j’avais l’intention d’amener dans votre jardin.”

La pressetituée occidentale et les états européens marionnettes de Washington soutiennent cette demande irréaliste. En conséquence, les leaders russes ont perdu toute confiance dans la parole et les intentions de l’occident et c’est de cette façon que commencent les guerres.

Les politiciens européens sont en train de mettre leurs pays en grand péril et à quelle fin ? Les politiciens européens sont-ils menacés, corrompus, les fait-on chanter, sont-ils achetés avec des sacs d’argent ou sont-ils tellement habitués à suivre Washington comme de bons toutous, qu’ils sont incapables de quoi que ce soit d’autre ? Comment l’Allemagne, la GB et la France vont-ils bénéficier d’être forcés à une confrontation avec la Russie par Washington ?

L’arrogance de Washington est sans précédent et est capable de mener le monde à la destruction totale. Où est le sens de la préservation, l’instinct de survie de l’Europe ? Pourquoi l’Europe n’a t’elle pas déjà émis des mandats d’arrêts pour tous les membres du régime d’Obama ? Sans la couverture offerte par l’Europe et les médias pressetitués, Washington serait incapable de mener le monde à la guerre.

Résistance politique et écologique: Peuples autochtones et colons unis contre le projet d’oléoduc Keystone XL et l’exploitation des sables bitumeux d’Alberta…

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Les gouvernements fédéraux canadien et américain en collusion avec la grosse industrie pétrolière sont en train d’essayer de détruire toujours plus en inondant les opinions publiques de mensonges avant que ce ne soit d’hydrocarbures fuités. Pour la première fois à grande échelle, des nations amérindiennes du Canada et du pays du goulag levant (ex-USA), se liguent avec des fermiers et éleveurs spoliés par la machine a fric étatico-pétrolière pour stopper définitivement l’oléoduc trans-canada reliant les zones d’exploitation des sables bitumeux de la province d’Alberta, déjà zones polluées et grandement endommagées, au Golfe du Mexique où ce bitume chimiquement liquéfié sera raffiné pour l’exportation. Le pipeline construit par TransCanada, doit traverser les régions de l’Alberta, du Dakota, Montana, Nebraska, Oklahoma et Texas jusqu’au Golfe du Mexique sur près de 2000 km, distance sur laquelle IMMANQUABLEMENT de graves fuites se produiront polluant irrémédiablement non seulement nature et proximité de zones d’habitation, mais aussi les nappes phréatiques le long du parcours notamment la nappe Oglala, une des plus importantes du continent nord-américain.

Cette ignominie sera stoppée et la coopération entre indigènes et colons établira des précédents qui seront fatals à l’empire, car les gouvernements fédéraux et big oil se sont retournés contre non seulement les Indiens (çà c’est un classique), mais aussi contre les blancs propriétaires dans les régions qui se voient expropriés. Le compte-à-rebours pour l’effondrement / implosion de l’empire est commencé, miné de l’intérieur et torpillé de l’extérieur par les actions du BRICS…

Hoka Hey !

— Résistance 71 —

 

Ce n’est pas juste à cause du tuyau… mais de ce qu’il y a dedans

 

John Kane (Mohawk, Let’s Talk Native Radio)

 

23 Avril 2014

 

url de l’article:

http://www.tworowtimes.com/opinions/columns/lets-talk-native/its-not-just-the-pipe-its-whats-in-it/

et

http://www.letstalknativepride.blogspot.jp/2014/04/its-not-just-pipeits-whats-in-it.html

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Alors que cet article est publié, des milliers de personnes se rassemblent à Washington DC pour se dresser contre l’oléoduc (pipeline) Keystone XL Pendant la semaine où est attendue la décision du gouvernement Obama sur le sujet, l’organisation Reject & Protect a appelé de mettre en place un camp près de la Maison Blanche et de demander au président de rejeter le projet d’oléoduc. C’est alors qu’est survenue une annonce en provenance de la Maison Blanche disant que le gouvernement avait décidé de botter en touche sur cette décision pour ce qui semble être la 10ème fois.

Que cette décision ait été prise pour retirer le vent des voiles de cette opposition ou que ce soit partie d’une toute autre stratégie politique, ou que ce soit simplement un autre de ces disfonctionnements courants à DC, est toujours difficile à dire et encore plus dur d’avoir quelqu’un admettre quoi que ce soit. Mais indépendamment de la décision de ne pas prendre de décision, il est important qu’un message à propos de tout ceci soit donné clairement et nettement.

Une de ces choses assez folles concernant cette discussion est le manque de couverture médiatique que ne manque pas d’avoir d’habitude le sujet de l’exploitation des sables bitumeux. Les Américains et les républicains en particulier, adorent avoir cette conversation au sujet des oléoducs et vous pouvez normalement être sûr que Fox News et l’organisation du Tea Party, ne se précipiteront pas au secours des éleveurs, chapeaux de cow-boys ou pas, qui se dressent contre les bénéfices de l’industrie pétrolière. Quand l’éleveur du Nevada Cliven Bundy s’est dressé contre le gouvernement américain, même sous la menace des armes et sous les menaces claires de violence, les cris d’orfraie à l’oppression gouvernementale et des félicitations à son encontre en tant que patriote, se firent écho au travers de la droite politique.

Mais alors que ce mouvement fait fureur, le mouvement qui débuta sur les terres des autochtones d’Alberta au Canada, qui sont violées par des intérêts allant du Texas à la Chine en passant bien sûr par le Canada, le débat du côté américain continue d’êrre relégué à juste une conversation au sujet d’un oléoduc. Pour la vaste majorité d’entre nous qui nous opposons à cette nouvelle “veine de junky à pétrole”, l’absence du pipeline est simplement un goulot de bouteille pour ralentir cette mascarade environnementale que sont l’exploitation et l’extraction des sables bitumeux. Bien sûr que la présence de l’oléoduc présente un grand risque pour l’environnement en soi et bien pire, la justification totale avancée au public américain est un mensonge éhonté. Ce n’est pas à propos de la création d’emplois, car ultimement, l’oléduc emploiera environ une quarantaine de personnes à temps plein. Ce n’est pas non plus au sujet d’une indépendance énergétique, c’est toujours du pétrole étranger. Ce n’est sûrement pas pour sécuriser une offre plus politiquement correcte aux braves gens de cet hémisphère, rien de ce “pétrole” n’est destiné à la consommation américaine ou canadienne. Tout est destiné à partir en Chine.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Alberta, le Canada, les frères Koch et toute la clique de “big oil” et tous ceux qui ont investis dans le pétrole extrait des sables bitumeux sont là pour engranger les milliards. Mais quid des publics américain et canadien ? Rien ! Juste saisie de terres pour un passage dangereux du Montana au Texas et une terre désolée de la taille de la Floride sera laissée en Alberta.

L’oléoduc va mettre en danger la nappe phréatique Oglala (Sioux), une des plus grandes du continent et va rejoindre le nombre de tous ces autres oléoducs qui fuient qui font ressembler des wagons citernes de train déraillé à des gouttes de glace tombées d’un cornet, comparé à ce qu’un conduit de pipeline fracturé peut faire comme dégât. Et ne vous trompez pas, ils fuient tous ou fuiront à un moment ou un autre. Et à tous ceux qui clâment haut et fort qu’un nouvel oléoduc sera bien plus sûr ? Et bien, flash info ! Ceci n’est pas au sujet de remplacer des vieux tuyaux ou rails ou citernes, c’est en rajouter.

Ceci est vraiment le problème pour beaucoup d’entre nous. Au-delà des mensonges et de la propagande associés avec cet oléoduc Keystone XL, la vérité pure et simple est que cet oléoduc valide la farce environnementale qu’est l’exploitation totale des sables bitumeux. Vous pouvez mettre tout le rouge à lèvres que vous voulez à un cochon, ce sera toujours un cochon. Comme le sont tous ceux qui détruisent consciencieusement ce qui fut une région vierge et magnifique, terre qui soutenait des gens magnifiques dont la vie en dépendait.

Le fait qu’aucun Américain ne laisserait jamais se dérouler la destruction qui se passe sur les terres autochtones en Alberta dans leur jardin américain n’est que pure hypocrisie. Et le fait qu’un président américain puisse continuer à éviter juste exactement ce et d’où ce “pétrole” proposé provient est simplement malhonnête.
Pourquoi est-ce que je mets des guillemets au mot “pétrole” ? Je le fais parce que techniquement, ce qui va circuler dans ces tuyaux, ce qui est extrait des sables bitumeux n’est pas du pétrole. C’est du bitume. C’est pire que du pétrole brut sur un plan écologique et pour ajouter l’insulte à la blessure environnementale inévitable, c’est parce que ce n’est même pas techniquement du pétrole brut, qu’il y a une clause d’exemption pour ne pas payer un super-fond de nettoyage en cas d’accident comme ce serait normalement le cas si du pétrole brut passait dans des oléoducs aux Etats-Unis.

C’est facile de toujours tirer un trait de correspondance entre les peuples natifs et l’écologie, mais pour nous, ceci n’est pas une préférence ou un défi social ou même philosophique. C’est au sujet même de notre identité et du comment notre terre nous définit. Je sais que beaucoup s’identifient avec nous et partagent ce point de vue. Mais alors que de plus en plus d’entre nous se rassemblent sur ce problème écologique et d’autres problèmes, n’oubliez pas notre place dans ce débat. Il a maintenant été dit que le combat pour l’environnement commence avec les autochtones. Je suggèrerais que c’est soutenu par les peuples autochtones et aussi finira avec nous. Avec des appels internationaux pour notre “consentement libre, informé et préalable” sur tous problèmes ayant des implications pour notre futur, les peuples indigènes de manière globale, gagnent en confiance et en reconnaissance dans ces luttes et dans bien d’autres. Mais personne d’entre nous ne va attendre que la communauté internationale ne se soit mise à la page. Notre résistance est aujourd’hui et nous la ferons sans Fox News, la résistance armée ou les p’tites chéries du Tea Party.

Indépendamment du feu vert donné ou pas à cet oléoduc, notre bataille est contre la destruction qui règne à la source de ce problème. Nous combattrons l’extraction des sables bitumeux quel que soit leur mode d’acheminement. Ultimement, notre position sur ce problème sera de plus en plus validée par d’autres, mais d’ici là, bon nombre nous étiquetteront non pas comme des patriotes à la Bundy, mais comme des terroristes… ou pire.

Ingérence occidentale en Ukraine… La Russie aurait « trahi le nouvel ordre mondial »…

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D’après un haut diplomate américain “La Russie a trahi le Nouvel Ordre Mondial”

 

Paul Joseph Watson

 

25 Avril 2014

 

url de l’article original:

http://www.infowars.com/top-u-s-diplomat-russia-has-betrayed-the-new-world-order/print/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le haut diplomate Christopher R. Hill dit que la réponse de la Russie à la crise ukrainienne signifie que Moscou a trahi le “nouvel ordre mondial” dont elle fut partie intégrante depuis 25 ans.

Dans un article pour la publication d’influence Project Syndicate, Hill, un ancien ambassadeur des Etats-Unis en Irak et en Corée du Sud, écrit que l’annexion de la Crimée par la Russie et la campagne “d’intimidation” contre Kiev a mis fin à cette période historique de 25 années, accusant Moscou de “régression, de récidivisme et de revanche.”

La définition de Hill du “nouvel ordre mondial” est l’implication de la Russie post-Glasnost dans les “institutions occidentales, d’économie de marché et de démocratie parlementaire multi-partite”.

“Ce nouvel ordre mondial a tenu pendant près de 25 ans, mis à part la brève incartade de la Russie en Georgie d’Août 2008 (un conflit généralement vu comme déclenché par le régime georgien inconscient), l’accord et l’engagement de la russie au “nouvel ordre mondial”, bien que problématique, fut un des grands accomplissements de l’ère post-guerre froide”, écrit Hill.

Hill, qui est un conseiller avec Albright Stonebridge Group, une “entreprise stratégique globale” avec des tentacules profondément ancrés à la Maison blanche et au ministère des Affaires étrangères, accuse Moscou de faire revivre les jours de l’empire soviétique, ajoutant que “La Russie ne semble plus intéressée à ce que l’occident avait à offrir ces 25 dernières années, un statut spécial avec l’OTAN, des relations privilégiées avec l’Union Européenne et un partenariat dans les réalisations diplomatiques internationales.”

Argumentant que les sanctions occidentales (sur la Russie) ont peu de chance d’avoir un impact, Hill estime que l’OTAN devrait se préparer pour le long terme, avertissant que la Russie “cherchera de causer des troubles similaires parmi ses anciens “alliés” de l’URSS, invoquant l’invasion allemande de la Pologne en 1939 pour suggérer que Moscou pourrait lancer des agressions contre des nations de l’Europe de l’Est.

L’estimation de Hill que la russie a tourné le dos au “nouvel ordre mondial” illustre comment Moscou recherche à mener une faction alignée sur le BRICS qui posera une menace majeurs au futur unipolaire envisagé par les Etats-Unis et l’OTAN.

En d’autres termes, que la Russie le veuille ou non, “l’élite” occidentale est en train de façonner une nouvelle guerre froide et le monde entre peut-être dans sa période la plus dangereuse depuis la crise des missiles de Cuba.

Introduction à la philosophie et la pensée amérindienne (Russell Means ~ 1ère Partie)

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Si vous avez oublié les noms des nuages alors vous avez perdu votre chemin (1ère partie)

Une introduction à la pensée et à la philosophie amérindienne  

 

par Russell Means  

 

~ Extraits traduit de l’anglais par Résistance 71 ~    

 

-o-o- Résistance 71 -o-o-  

 

25 Avril 2014  

 

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La loi naturelle

 

Russell Means

 

Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2013

 

par Résistance 71

 

Présentation

1ère partie

2ème partie

3ème partie

4ème partie

 

Dans la perspective matriarcale, le monde est un endroit nourricier. Un endroit où des cadeaux sont donnés gratuitement. Lorsque les conquistadores espagnols et portugais arrivèrent, les Aztecs et les Incas ne pouvaient pas comprendre pourquoi ces nouveaux arrivants étaient si atteints de la folie de l’or. Tout ce qu’ils avaient à faire étaient de le demander et les Indiens leur auraient donné.

Christophe Colomb écrivit après ses premiers contacts avec les Indiens des Caraïbes, que les natifs de l’endroit étaient si généreux et pacifiques que c’en était une faute. Une faute ? Générosité et pacifisme des fautes, des défauts ? De quel type de monde provenait-il à votre avis ? Du monde de l’inquisition, des âges sombres, de la mort noire. Les Indiens des Amériques allaient se familiariser avec ce monde très bientôt.

Si vous vivez dans un monde où tout ce dont vous avez besoin est disponible de manière gratuite, la veulerie et le goût de la possession paraissent être une forme d’insanité. Pourquoi quelqu’un voudrait-il plus que ce dont il a besoin ? La terre mère procure une abondance quasi illimitée. Tout comme une mère donne à son enfant tout ce dont il/elle a besoin, la Terre fait de même pour ses enfants, les humains comme les autres créatures. Si vous suivez la loi naturelle, vous n’avez pas peur de la mort, vous voyez les cycles naturels de la mort et de la renaissance partout autour de vous, dans vos parents et vos enfants, dans l’engourdissement de l’hiver et les nouvelles feuilles du printemps, la régénération de toute sorte de vie nouvelle. Les anciens du monde indigène ne s’accrochent pas à la vie, ils n’ont pas peur, quand ils deviennent une charge pour la société, ils s’en vont tout simplement. Dans chaque cycle de la nature, tout au long de leur vie, ils ont été les témoins de la mort, de la réincarnation, de la renaissance, la mort et la décomposition se transformer en nouvelle vie et ils savent qu’ils font partie intégrante de ce cycle.

Les détails spécifiques du comment tout ceci se passe ne sont pas importants. Les peuples indigènes ne mentent pas, ils n’inventent pas d’histoire lorsqu’ils ne connaissent pas la réponse complète à une question. Ils ne prétendent ni n’affirment qu’ils savent des choses dont ils n’ont aucun moyen de vraiment savoir. Ils n’écrivent pas les paroles de ceux qui prétendent entendre des voix et proclament ensuite que ceci sont les paroles d’une sorte de “dieu”.. parce que la vie est vécue en équilibre, le langage se développe avec des positifs, pas de négatifs. Il n’y a pas de mot pour dire “mentir” dans la langue Lakota (NdT: une des langues du groupe dit “Sioux”), dans notre langue nous ne sommes pas capables d’insulter quelqu’un ou quelque chose. Dans la loi naturelle, chaque chose a sa place, où est le mal ? Il n’y a pas de mal dans la nature. En vivant par la loi naturelle, nous percevons les choses effectivement au travers de nos sens, nous développons une appréciation pleine et essentielle du monde réel qui nous entoure, de ce que nous expérimentons au quotidien, de la réalité.

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Vivre en suivant la loi naturelle

Russell Means

 

Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2012

 

par Résistance 71

 

En tant que chasseurs-cueilleurs, nous observons le renard et l’ours. Lorsqu’ils mangent des baies, ils ne mangent pas toutes les baies sur le même buisson. Lorsque des ours mangent du miel, ils ne détruisent pas les ruches, ils en prennent un peu et continuent leur chemin. Il y en a toujours suffisamment pour permettre une régénération. Nous savons donc bien mieux faire que de vider un bout de terrain de toutes ses sources nourricières. C’est ainsi que vous vivez en suivant la loi naturelle.

Les chasseurs-cueilleurs ne vident jamais leur supermarché naturel. Ils n’endommagent pas leur environnement de quelque manière que ce soit. La famine n’existe pas chez les chasseurs-cueilleurs parce que les sources de nourriture sont extrêmement variées et ne peuvent pas être épuisées en même temps. Ils savent où est l’eau (NdT: même dans le désert, les travaux de recherche de l’anthropologue américain Marshall Sahlins ont démontré que les sociétés de chasseurs/cueilleurs étaient en fait des sociétés d‘abondance contrairement au mythe perpétré par les anthropologies structuralistes évolutionistes et marxistes pour qui la fausse image du chasseur/cueilleur luttant pour sa survie toujours à la limite de la famine, est une image valorisatrice pour leur idéologie soutenant la société étatique comme étape ultime de l’évolution…). La Terre-Mère est leur corne d’abondance, avec bien des types différents d’animaux, de légumes et de fruits sont à disposition pour toutes les saisons. Les chasseurs-cueilleurs savent également comment stocker la nourriture à la fois sous une forme séchée et en utilisant des caves à racines. Ils connaissaient les plantes bonnes pour la médecine et où les trouver.

Avec si peu de temps à passer pour subvenir à leurs besoins immédiats, ils avaient la liberté de s’occuper d’eux-mêmes et de leurs familles. Ils avaient le temps de se laver, de se brosser les dents, de s’occuper de l’un l’autre, de vivre selon la loi naturelle, sans conflit. Il n’y a pas de conflit dans la loi naturelle des choses, il n’y a pas de mal.

Quand vous y réfléchissez bien, lorsqu’un enfant est né, où est le mal ? Un ours ou un cougar tuant et mangeant ce qu’ils ont l’habitiude de manger, n’est pas plus mal que ce qu’un humain tue pour manger ce qu’il a l’habitude de manger. Nous respectons tout ce qui se trouve dans le monde naturel et que nous utilisons à un moment ou un autre au cours de nos vies. Nous remercions l’arbre que nous coupons pour faire les piquets de nos tipis. Quand vous révérez une plante, les animaux, il est facile de voir qu’il n’y a aucun mal dans la nature.

Chaque bonne pensée est une prière. C’est ce que nous croyons. C’est pourquoi nous n’avons pas d’églises. La vie est une église, l’univers est notre temple. Être conscient de l’existence et du bien-être du “Petit Peuple”, le nom que nous donnons aux insectes, c’est une forme de prière.

La dette et le pouvoir ou quand la nature de la société change avec la direction de la dette (Sahlins, Clastres, 1ère partie)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, démocratie participative, pédagogie libération, philosophie, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , on 25 avril 2014 by Résistance 71

Nous avons traduit et publions en deux parties, ce texte de Pierre Clastres (1977) analysant les travaux de l’ethnologue/anthropologue américain Marshall Sahlins sur la relation  politico-économique de la dette et du pouvoir. Cet écrit lumineux nous en dit long sur la main mise d’une oligarchie sur le pouvoir politique et économique et surtout nous explique que la société égalitaire non pyramidale, non coercitive s’est transformée en société étatique de pouvoir de plus en plus centralisé et dictatorial par le simple inversement du bénéficiaire de la « dette ». Fascinant, lumineux et édifiant politiquement, car la solution pour retrouver un équilibre sociétaire par l’égalité et la disparition des classes est à porter de main.

Il suffit d’analyser, de corriger le tir en disant avant tout NON ! à la supercherie engagée depuis des siècles. Il est certes difficile de perdre de mauvaises habitudes, a fortiori si elles sont induites par un conditionnement propagandiste, mais c’est dans le domaine du parfaitement réalisable. Il n’est bien sûr pas question de « revenir » à une société dite « primitive », mais de changer de paradigme politique avant tout par la compréhension du mécanisme de la servilité induite, celui piloté par la direction de la dette et son rapport avec la chefferie. A lire, relire et diffuser sans aucune modération.

— Résistance 71 —

 

L’économie primitive

 

Pierre Clastres 1977  

 

Extraits de l’article publié dans le recueil posthume “Recherches d’Anthropologie Politique”, publié en 1980  

 

Traduit de l’anglais par Résistance 71 du livre “Archeology of Violence”, chapitre 8, P. Clastres, Semiotext MIT Press, 2010

 

Note du traducteur: Le livre de Marshall Sahlins ici discuté par Pierre Clastres est “Âge de pierre, âge d’abondance, l’économie des sociétés primitives”, ouvrage publié en 1976 en français.

 

1ère partie

2ème partie  

 

Le travail de Marshall Sahlins est à la fois iconoclaste et rigoureux, salutaire et savant et beaucoup seront ravis qu’il soit enfin traduit en français. Professeur universitaire de grande réputation, Sahlins est un expert des sociétés mélanésiennes, mais son projet scientifique peu difficilement être réduit à l’ethnologie d’une zone culturelle particulière… Sahlins entreprend l’exploration systématique de la dimension sociale qui a été observée depuis longtemps par les ethnologues ; il approche le domaine économique de manière nouvelle et radicale et il pose malicieusement la question fondamentale: Qu’est-ce que l’économie dans les sociétés primitives ? Une question d’un poids décisif comme nous allons pouvoir le constater. […] Nous nous rendons compte très rapidement en suivant la méthode de Sahlins, que non seulement la question de l’économie primitive n’a pas reçu une réponse digne de ce nom, mais que de nombreux auteurs l’ont traité avec une incroyable légèreté, quand ils ne l’abandonnèrent pas à une véritable distorsion des faits ethnographiques. Nous nous trouvons ici confronté non plus seulement avec la possibilité de la mauvaise interprétation de la recherche scientifique, mais aussi avec l’entreprise d’adapter la réalité sociale primitive à une conception pré-existante de la société et de l’histoire toujours vigoureuse, comme nous allons le démontrer. En d’autres termes, certains représentants de ce que nous appelons l’anthropologie économique n’ont pas toujours su, pour le dire gentiment, comment séparer le devoir d’objectivité, qui demande au plus bas mot un respect pour les faits, de la préoccupation de préserver leurs convictions philosophiques ou politiques. De fait, lorsque l’analyse est subordonnée délibérément ou inconsciemment à cette vision ou à une autre de la société alors que la science rigoureuse demanderait précisément le contraire, nous nous retrouvons alors transportés aux frontières de la mystification. Le remarquable travail de Marshall Sahlins est dédié à dénoncer cela. Bien que chercheur de terrain, il n’offre pas de faits qui vont renverser les théories et dont la nouveauté forcerait à repenser les idées traditionnelles sur l’économie primitive. Il se contente, mais avec une telle vigueur, de réétablir la vérité de faits collectés et connus depuis longtemps, il a choisi d’interroger les matériaux disponibles, repoussant sans pitié les idées reçues concernant ces matériaux factuels. Ce qui revient à dire que la tâche que Sahlins s’est assignée aurait pu être entreprise avant lui: le dossier, en bref, était déjà là, accessible et complet. Sahlins est le premier qui l’ait réouvert et à ce titre nous devons le voir comme un pionnier. […] La véritable question que nous devons nous poser sur l’économie primitive est de savoir si la machine économique assure bien la satisfaction des besoins matériels du groupe ? A cette question, l’anthropologie économique “classique” répond avec l’idée d’économie de subsistance. en cela que la machine économique arrive à peine à satisfaire la subsistance de la société. Le système économique permet aux primitifs et au prix d’un travail incessant de ne pas geler et de ne pas mourir de faim. L’économie primitive est une économie de survie en cela que son sous-développement technologique lui interdit irrémédiablement de produire des surplus et de stocker ce qui garantirait au moins le futur immédiat de la tribu. Ceci représente l’image de l’homme primitif colportée par les “universitaires”: le sauvage, écrasé par son environnement écologique, constamment menacé par la famine, hanté en permanence par l’angoisse de trouver quelque chose afin d’empêcher ses proches de mourir. Bref, l’économie primitive est une économie de subsistance, parce que c’est une économie de la pauvreté. A cette conception de l’économie primitive, Sahlins fait contraster non pas une autre conception, mais plus simplement les faits ethnographiques. Il procède entre autre chose, à une examination minutieuse du travail dévoué à ces primitifs, facilement imaginable comme étant les plus démunis de tout, victimes d’un environnement hostile et d’une technologie inefficace: les chasseurs/collecteurs des déserts australien et sud-africain, précisément ceux qui illustrent parfaitement du point de vue des ethno-économistes comme Herskovits, la pauvreté primitive. Qu’en est-il vraiment ? Des monographes sur les Australiens de la terre d’Arnhem et sur les Bochimans du désert du Kalahari offent de nouveaux détails statistiques: le temps dévoué aux activités économiques est mesuré. Et là, on peut voir que bien loin de passer le plus clair de leur existence dans une quête fiévreuse pour une nourriture aléatoire, ces soi-disants pauvres hères passent 5 heures par jour au très grand maximum à cette activité, et le plus souvent entre 3 et 4 heures. Ainsi il s’ensuit que dans une période de temps somme toute courte, les Australiens et les Bochimans assurent leur existence immédiate de manière très confortable. Nous devons ici aussi dire que ce travail n’est pas continu, qu’il s’accommode de nombreuses pauses et que toute la tribu n’est pas impliquée loin de là. Les enfants ne participent pas du tout à l’activité de recherche de nourriture et même chez les adultes, tous n’y vont pas en même temps. Sahlins note que ces données quantitatives récentes confirment les témoignages plus anciens des voyageurs du XIXème siècle sur ce point. Ainsi, malgré des informations connues de longue date, certains pères fondateurs de l’anthropologie économique ont, de leur propre initiative, inventé le mythe de l’homme-sauvage condamné à vivre une condition quasi-animale par son incapacité à exploiter efficacement son environnement naturel. Ceci est loin de la réalité et c’est tout au crédit de Sahlins d’avoir réhabilité le chasseur primitif en rétabliisant la vérité factuelle contre le travesti de vérité théorique ! En fait, il résulte de son analyse que non seulement l’économie primitive n’est pas une économie de la pauvreté, mais que de fait, la société primitive est une société affluente. Une affirmation étayée provocative, qui trouble la torpeur dogmatique des pseudo-intellectuels de l’anthropologie… Sahlins montre que si les sociétés primitives voulaient élaborer un stock de surplus, elles le pourraient et que si en conséquence elles ne le font pas, c’est parce qu’elles ne le désirent pas. Les Australiens et les Bochimans, une fois qu’ils pensent avoir collecter suffisamment de ressources alimentaires, arrêtent de le faire. Pourquoi se fatigueraient-ils à collecter et à chasser plus qu’ils ne peuvent consommer ? Pourquoi des nomades se fatigueraient-ils à collecter plus, à transporter plus d’un point à un autre, quand le surplus, comme le note parfaitement Sahlins, se trouve dans la nature elle-même ? […] Ce que dit Sahlins en définitive, est salutaire, dans la mesure où cela démasque cette “philosophie” qui rend le capitaliste contemporain la mesure idéale de toute chose. Et pourtant, quel effort cela prend pour démontrer que si l’homme primitif n’est pas un entrepreneur, c’est parce que le profit ne l’intéresse pas ; que s’il “n’optimise” pas son activité, comme les pédants aiment à le dire, ce n’est pas parce qu’il ne sait pas comment faire, mais parce que cela ne l’intéresse pas ! Sahlins ne se limite pas au cas des chasseurs/collecteurs. Utilisant ce qui est appelé le Mode Domestique de Production (MDP), il examine l’économie de ces sociétés du “néolithique”, de ces fermiers primitifs, comme ils peuvent toujours être observés aujourd’hui en Afrique, en Mélanésie, au Vietnam ou en Amérique du Sud. […] Se fiant à de nombreuses études conduite dans des régions variées du monde, Sahlins examine en détail les configurations du MDP dont il amène à la lumière les caractéristiques récurrentes dans des sociétés comme celles de Mélanésie, d’Afrique, d’Amérique du Sud etc… Prenant en compte une réalité économique (le MDP), Sahlins crée des catégories qui sont proprement politiques en ce qu’elles touchent le cœur même de l’organisation sociale primitive: la segmentation, l’autonomie, les relations centrifuges. Il est alors essentiellement impossible de penser économie primitive en dehors du politique. […] Toutes les communautés primitives aspirent, en termes de leur production à la consommation, à être complètement autonome; elles aspirent à exclure toutes relations de dépendance sur les tribus voisines. En bref, c’est l’idéal autarcique de la société primitive: elles produisent juste assez pour satisfaire à leurs besoins, mais elles gèrent le fait de tout produire elles-mêmes. Si le MDP est un système fondamentalement hostile à la formation de surplus, il n’est pas moins hostile à permettre à la production de passer sous le seuil de garanti de satisfaction des besoins. L’idéal de l’économie autarcique est en fait, un idéal d’indépendance politique, qui est assuré aussi loin qu’on n’ait pas besoin des autres. Bien évidemment, cet idéal n’est pas réalisé partout tout le temps. Des différences écologiques, des variations climatiques, des contacts ou des prêts peut voir une société incapable de satisfaire ses besoins pour telle ou telle commodité ou pour un matériau ou des objets que d’autres savent comment fabriquer. C’est pourquoi Sahlins montre des tribus voisines et même assez distantes, s’engager dans des relations d’échange intenses. […] Ainsi le MDP assure une abondance à la société primitive mesurée par le ratio de production nécessaire, refusant d’aller au delà. Les sauvages produisent pour vivre et ne vivent pas pour produire… Sahlins écrit “l’économie n’existe pas de manière structurelle” ; c’est à dire que l’économique, secteur qui se déploit de lui-même dans l’arène sociale, est absent du système de MDP, en cela, les sociétés primitives sont des sociétés qui refusent l’économie. Les économistes formalistes sont surpris de constater que l’homme primitif n’est pas, à l’encontre du capitaliste, motivé par le profit, ceci étant en fait le problème, en cela la société primitive est certainement une société sans économie, mais elle est surtout une société contre l’économie. Ceci est la brillante vérité vers laquelle les réflexions de Sahlins sur la société primitive nous mène. Des réflexions rigoureuses et qui nous en disent plus sur les sauvages que n’importe quel travail du même genre. Mais c’est également une entreprise de pensée véritable, car libre de tout dogmatisme en cela elle pose la question la plus essentielle: Sous quelles conditions une société est-elle une société primitive ? Sous quelles conditions une société primitive peut-elle persévérer en tant qu’entité, qu’être indivisé ? La société sans état, la société sans classe: voilà comment l’anthropologie parle des facteurs qui permettent à une société d’être appelée “primitive”. Une société donc, sans un appareil séparé de pouvoir politique, une société qui prévient délibérément la division du corps social en des groupes inégaux et opposés: “La société primitive permet la pauvreté pour tous, mais pas l’accumulation pour certains.” Ceci représente le cœur du problème que l’institution de la chefferie pose dans une société non-divisée: Que devient la volonté égalitaire inscrite au cœur même du MDP devant l’établissement de relations hiérarchiques ? Est-ce que le refus de la division qui régule l’ordre économique cesse d’opérer dans l’arène politique ? Comment le statut supposé supérieur du chef est-il articulé dans l’entité indivisée de la société ? Comment les relations de pouvoir sont-elles tissées entre la tribu et son leader ? Le thème coule au sein du travail de Sahlins, qui approche la question le plus directement dans son anlayse détaillée des systèmes mélanésiens de “grand-homme” dans lesquels le politique et l’économique sont joints ensemble dans la personne du chef. Dans la plupart des sociétés primitives, deux qualités essentielles sont demandées au chef: le talent oratoire et la générosité. Un homme sans capacité de bien parler et avare ne serait jamais reconnu comme leader. Ceci n’est bien sûr pas une question de traits de caractères personnels mais résultant des caractéristiques formelles de l’institution: un leader ne doit pas accumuler de biens. A suivre…

Un peu d’histoire de France… de Nouvelle-France… du Québec… du Canada… vue par les opprimés autochtones: La paix de Montréal 1701…

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L’histoire qui n’est pas dans les bouquins d’école, ni en France, ni au Québec, ni au Canada, une histoire vue de l’autre bout de la lorgnette chère à Howard Zinn. Une histoire que nous devons connaître, parce que si nous ne sommes pas responsables de ce qu’on fait nos ancêtres à titre individuel, il y a néanmoins une notion très à la « mode » ces temps-ci: celle du devoir de mémoire collectif. C’est à nous Français, Québecois, Canadiens (et Américains) de comprendre cette histoire et de corriger les torts et les crimes commis. Le Canada, les Etats-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont toujours aujourd’hui en 2014 des colonies, des pseudo-nations où règnent toujours la loi coloniale et nous devons y mettre fin pour que le monde reparte enfin du bon pied. Il est dit ci-dessous: « Kaiareneko:wa est la grande médecine qui vient de l’esprit même de l’humanité pour créer la paix et l’entre aide mutuelle. » La solution existe, du moins en Amérique du Nord, elle a été appliquée (brièvement) en 1701 comme expliqué dans cet article que nous avons traduit. Elle avait été appliquée auparavant avec les Hollandais, premiers « signataires » européens du Guswentha fin XVIIème siècle. Il suffit de l’adapter au monde moderne.

Nous demeurons de plus en plus persuadés que la salut de l’humanité passe par la prise de position d’une portion des peuples occidentaux émancipés de l’idéologie coloniale hégémonique, se tenant debout, côte à côte dans la lutte des peuples autochtones pour un retour à la souveraineté originelle. Ce sera la fin de l’empire et le monde renaîtra.

— Résistance 71 —

 

La Grande Paix de Montréal de 1701

 

Mohawk Nation News

 

28 Juin 2012

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2012/06/28/1701-great-peace-of-montreal/#comment-2733

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

La Grande Paix de Montréal fut établie le 25 Juin 1701. C’est le traité qui a établi le droit des envahisseurs de vivre ici. L’histoire canadienne l’omet complètement.

Les Français demandèrent la paix pour mettre fin à leur guerre de 92 ans avec nous, appelées guerres franco-indiennes.

Ce traité légitima leur présence sur l’Île de la Grande Tortue (NdT: l’Amérique du Nord). Tous les immigrants acceptèrent de vivre en accordance avec kaianereko:wa ou la Loi de la Grande Paix et au travers de Guswentha ou le traité wampum deux rangées. Ils resteraient dans leur bateau, figurativement parlant, sans interférer avec nous, pour vivre en paix perpétuelle tout en ne pouvant jamais posséder aucun de nos territoires.

Nos jeunes frères furent d’accord de devenir un avec le monde naturel. Kaiareneko:wa est la grande médecine qui vient de l’esprit même de l’humanité pour créer la paix et l’entre aide mutuelle.

Ceci est le seul tenant légal par lequel quiconque autre que Ongwehonwe (NdT: les habitants originels de l’Île de la Grande Tortue) peut vivre ici,

De l’Arctique au Golfe du Mexique, de l’Atlantique au Pacifique, les nations indigènes prirent part dans des cérémonies solennelles de ratification.

En Juillet 1701, nous avons amené les ceintures wampum chez les Anglais à Albany, ceux-ci avaient repris la colonie des Hollandais qui fondèrent la Nouvelle Amsterdam en 1684. Ils furent d’accord sur les mêmes termes. De là, le traité de Nanfan de 1701 donna aux Anglais la permission de vivre avec nous en paix.

En 1710, cinq chefs iroquois de chaque nation Haudenosaunee (iroquoise) allèrent en Europe pour la première et la seule fois. Un chef mourut durant le voyage. Ils prirent les ceintures Wampum pour expliquer et ratifier le traité Guswentha avec les monarques. Les 13 lignes de sang royales y participèrent, Teeyeeneenhogarow, Sagaweathquatiethtow, Honeeyeathtawnorow et Etowohkoam furent appelés les “quatre rois indiens”.

Les têtes de la hiérarchie européenne transformèrent la visite en un grand cirque. Ces personnes ne voulaient pas la paix, seulement la guerre. Ordo ab Chao.

En tant que société patriarcale, ils ne pouvaient pas concevoir l’exercice du pouvoir féminin. Sans cela, la paix ne pouvait pas être adoptée.

La révolution américaine fut le premier faux-drapeau. Elle fut engagée pour détruire la grande Loi de la Paix, la constitution de la paix pour la transformer en constitution de la guerre américaine. En 1779 (NdT: 3 ans après “l’indépendance” donc…), les Américains envoyèrent 13 000 soldats à Onondaga, la capitale de la confédération iroquoise, pour essayer de détruire la paix à tout jamais. Ils ne purent jamais éteindre le feu du peuple.

Les Anglais firent relâche avec leurs navires au Québec et prirent une année sabbatique afin que les Américains puissent essayer d’en finir avec nous.

Selon la loi internationale, quand un tel traité est brisé, tout redevient comme au jour d’avant la ratification du traité. Dans ce cas présent, au 24 Juin 1701. Nous n’avons JAMAIS donné ou rendu quoi que ce soit. Ils ont renié leur chance de vivre en paix. Ce ne sont que des squatters.

Une fois que leur hiérarchie aura cessé d’exister et qu’ils auront donné leurs droits à leurs femmes, ils pourront alors tracer leur chemin vers l’arbre de la paix et établir la paix avec nous.

Les Mohawks n’ont pas été à Onondaga depuis 1779. Nous avons dû quitter nos communautés pour sauver notre peuple et maintenir la paix. Le Canada nous met en prison ici pour continuer leur illusion de liberté, que cette guerre était réelle. Ce ne fut que du théâtre. Les Mohawks retourneront à Onondaga pour redresser l’arbre de la paix.

C’est à ce moment que nos traîtres devront retourner à un bon esprit avec nous. Les femmes donneront trois avertissements aux leaders errant. S’ils ne tiennent pas compte de ces avertissements, le chef de guerre lâchera le wampum noir. Ils pourront le rattraper avant qu’il ne touche le sol et se racheter. S’il touche le sol, les guerriers les frapperont sur la tête avec leur massue de guerre pour retirer leurs esprits errant.

Introduction à la philosophie et la pensée amérindienne (Russell Means ~ Présentation)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, démocratie participative, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, philosophie, politique et social, résistance politique with tags , , , , , , , , , , on 24 avril 2014 by Résistance 71

“Nous avons besoin d’une grande vision et la personne qui l’obtient doit la suivre comme l’aigle recherche le bleu le plus profond du ciel”

~ Crazy Horse ~

 

Si vous avez oublié les noms des nuages alors vous avez perdu votre chemin (Présentation)

Une introduction à la pensée et à la philosophie amérindienne

 

par Russell Means

 

~ Extraits traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

 

-o-o- Résistance 71 -o-o-

 

21 Avril 2014

 

Qui est Russell Means ?

 

Russell Charles Means (1939-2012) était un activiste Oglagla Lakota (Sioux) qui lutta pour les droits des autochtones américains, il fut un activiste politique sous la bannière libertarienne, acteur, activiste politique, peintre et musicien. Il est devenu un membre prominent de l’American Indian Movement (AIM) après avoir rejoint l’organisation en 1968. Il aida à organiser des évènements notables de lutte pour les droits natifs, évènements qui attirèrent une couverture médiatique nationale et internationale, comme l’occupation de l’ancienne prison d’Alcatraz (sise en territoire indien) en 1969, l’occupation du Mount Rushmore en 1971 et surtout le siège par les agents fédéraux de la réserve de Wounded Knee en 1973.

Il fut nommé prermier directeur national de l’AIM en 1970. Sous son leadership, le mouvement commença des campagnes d’activisme plus soutenues et plus remarquées.

Means fut actif internationalement concernant les problèmes des droits indigènes, ceci impliqua son activisme avec des groupes Indiens d’Amérique Centrale et d’Amérique Latine. Il participa à des réunions aux Nations-Unies et au congrès des États-Unis pour la reconnaisance des droits autochtones. Il fut politiquement actif dans sa réserve de Pine Ridge (Sud-Dakota) et aussi au niveau de l’état du Dakota et au niveau national.

Il commença sa carrière d’acteur en 1992. Il apparut dans plusieurs films dont le plus célèbre: “Le dernier des Mohicans” avec Daniel Day Lewis (rôle de Chingakook). Il a produit et édité ses propres CD musicaux. Il a publié son autobiography (extraits traduits et publiés sur Résistance 71) en 1995 “Where White Men Fear to Tread”

Russell Means est décédé d’un cancer à l’âge de 72 ans dans la réserve de Pine Ridge ou “le camp de prisonnier de guerre # 334” comme il aimait à la décrire. Camp de prisonnier en l’occurence totalement hors de propos puisqu’il est à noter que de la très jeune histoire des Etats-Unis, la seule guerre perdue par ceux-ci fut celle qu’ils menèrent contre les nations Sioux et Cheyennes, qui virent la défaite de l’armée américaine et la signature du traité de Fort Laramie en 1868, traité où les Etats-Unis faisaient des concessions territoriales et de souveraineté aux nations indiennes victorieuses et non pas l’inverse. Ce traité fut bien sûr bafoué par les Américains (comme les quelques 400 autres signés entre 1776 et la fin du XIXème siècle), qui continuèrent à voler et piller les territoires des nations qui les avaient pourtant militairement vaincu dans les grandes plaines centrales et les montagnes du Dakota. il faut bien que cela soit compris.

Dans la dernière année de sa vie, Russell Means travailla (entre autre) à laisser un écrit “testamentaire” de son passage sur terre. Il ne voulait sans doute pas que l’on se rappelle de lui seulement comme d’un activiste. Il entreprît donc, malade et aidé de son épouse et d’un co-auteur Bayard Johnson, la rédaction de ce petit ouvrage de 100 pages, simple et direct, expliquant les bases de la philosophie de la vie et de la vision du monde des Indiens des plaines et à quelques variantes près, de l’ensemble des nations amérindiennes. Le résultat fut cet ouvrage à la portée universelle: « If you’ve forgotten the names of the clouds, you’ve lost your way », dont nous avons traduit quelques passages marquant et qui fut publié en 2013, peu de temps après sa mort. Traduction du titre en français: « Si vous avez oublié les noms des nuages, vous avez perdu votre chemin« .

Russell nous a laissé un superbe testament et il a réussi sa nouvelle mission, celle de montrer aux yeux de toutes et tous, qu’il n’était pas seulement un activiste, mais aussi un philosophe et un sage dont le dernier message vibrant ouvre la porte à la fraternité et au retour à la loi naturelle des choses, faite de terre/femme nourricière.

Mitakuye Oyasin (Nous sommes tous inter-reliés)

 

Nous publierons ces textes par épisodes comme suit:

 1ère partie:

  • La loi naturelle
  • Vivre en suivant la loi naturelle

2ème partie:

  • Né dans une vie de liberté
  • Le patriarcat toxique
  • La triste réalité du patriarcat
  • La réalité inversée de l’Heyoka et du patriarque

3ème partie:

  • Les mensonges proférés à notre sujet

4ème partie:

  • Il n’y a pas de peur de la mort dans le monde indigène
  • L’équilibre et la sacralité de toutes choses

Bonne lecture !