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Nouvel Ordre Mondial et idéologie: La longue campagne de l’OTAN contre l’histoire… Suite…

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L’OTAN fait arrêter le leader d’opposition politique polonais Mateusz Piskorzki

 

Réseau Voltaire

 

21 Mai 2016

 

url de l’article original:

http://www.voltairenet.org/article191847.html

 

Le 18 mai 2016, les domiciles de notre collaborateur Mateusz Piskorski et ceux des cadres de son parti (Konrad Rękas, Tomasz Jankowski et Nabil Malazii) ont été perquisitionnés par la police polonaise. Lui-même a été arrêté, suspecté d’« espionnage », et jeté en prison.

L’Europe centrale est profondément divisée entre partisans d’un rapprochement avec l’Europe occidentale (l’Union européenne) et partisans d’un rapprochement avec l’Europe orientale (la Fédération de Russie).

Ancien député et directeur de presse, Mateusz Piskorski a créé le European Centre for Geopolitical Analysis et plus récemment le parti Zmiana (Changement). Il milite pour une union des peuples slaves au sein d’une Europe incluant la Russie.

Aux côtés de 150 leaders politiques et militaires du monde entier, il participa en 2005 au congrès Axis for Peace, organisé par Thierry Meyssan à Bruxelles. Au cours des 10 dernières années, il a effectué de nombreux voyages avec Thierry Meyssan, notamment en Chine, en Iran, au Kirghizistan, au Liban, en Russie, en Syrie et dans l’Union européenne.

Il s’est impliqué dans la lutte contre l’impérialisme anglo-saxon dans de nombreux pays, principalement en Europe, en Afrique et en Asie. Il est devenu un des principaux porte-voix de la cause de la Crimée contre le gouvernement incluant d’authentiques nazis à Kiev.

Depuis quatre ans, une campagne de presse internationale le présentait tour à tour comme « un ancien nazi » ou comme l’« ami des dictateurs ». Il était diffamé et harcelé par le gouvernement de Beata Szydło qui ne cessait de le dénoncer, en conférences de presse, comme un « agent de l’étranger ».

Son arrestation au motif loufoque d’espionnage « au profit de la Russie et de la Chine » (sic) marque le début de la reprise en main de la Pologne par l’Otan. Dans un article que nous avons publié la vielle de son arrestation [1], Mateusz Piskorski annonçait une opération de l’Otan pour « nettoyer » la scène politique polonaise avant le sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Alliance, les 8 et 9 juillet prochains à Varsovie.

Il est désormais le premier prisonnier politique en Pologne.

[1] “The war against historical memory is NATO’s long-term campaign”, by Mateusz Piskorski, Translation J. Arnoldski, Voltaire Network, 17 May 2016.

La Russie attaquée.. Les Dr. Folamour de l’OTAN larbins des banquiers veulent la guerre…

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, colonialisme, France et colonialisme, guerre iran, guerre Libye, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, média et propagande, militantisme alternatif, N.O.M, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 23 mars 2015 by Résistance 71

C’est à notre sens ce qu’il manque à cette analyse de Roberts: Les marionnettes de l’OTAN, les politocards de tout poil sont eux aussi totalement manipulés par les maîtres de l’ombre, ceux pour qui TOUTES les guerres sont faites, ceux qui financent depuis au moins les guerres napoléoniennes tous les côtés de toute belligérance: Les cartels des banquiers et des gros industriels transnationaux. Ces cartels sont dirigés depuis LE centre nerveux de la haute finance mondiale: La City de Londres (et sa Banque d’Angleterre) à laquelle Wall Street et toutes les places de boursicottage mondiales sont de facto inféodées.

Pour mettre fin à cela, car ce n’est pas inéluctable et tout à fait possible, il suffit de priver l’empire de son territoire. Car, fait UNIQUE dans l’histoire, pour la toute première fois, un empire (américain) repose sur une TERRE VOLÉE, USURPÉE aux nations indigènes (voir nos dossiers précis sur le colonialisme des Amériques et la doctrine chrétienne de la découverte) et n’a de fait aucune validité légale. Nous répétons car cela est primordial à bien comprendre: l’empire américain en place depuis le XIXème siècle et sans rival depuis la fin de la seconde guerre mondiale et surtout la chute de l’URSS en 1991, n’a AUCUN FONDEMENT LÉGAL !…

Un empire sans terre est à terre ! Il suffit de pousser à la reconnaissance du caractère religieux, raciste et ethnocidaire des racines de la société coloniale nord-américaine (Etats-Unis, Canada et Mexique). Une fois ceci reconnue, il en ira de même pour l’Amérique du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, fondées sur les mêmes principes racistes et esclavagistes émanants de bulles papales vaticanes du XVème siècle ou de la mythologie biblique de l’ancien testament (modèle mythologique du « peuple élu-terre promise »).

Le salut de l’humanité passe par les peuples occidentaux émancipés se tenant la main dans la main avec leurs frères indigènes colonisés des Amériques et du monde pour refonder nos sociétés sur l’égalité, la justice, la coopération et l’entr’aide mutuelle, choses impossibles en société étatique capitaliste.

— Résistance 71 —

 

La Russie est attaquée

 

Paul Craig Roberts

 

20 mars 2015

 

url de l’article original:

http://www.paulcraigroberts.org/2015/03/20/russia-attack-paul-craig-roberts-2/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Tandis que Washington travaille assidûment pour miner l’accord de Minsk qui fut parachevé par la chancelière allemande Merkel et le président français Hollande, afin de mettre un terme au conflit armé en Ukraine, Washington a envoyé Victoria Nuland en Arménie pour y organiser une “révolution colorée” ou un coup d’état, a envoyé Richard Miles comme ambassadeur au Kyrgystan pour les mêmes raisons et a envoyé Pamela Spratlen comme anbassadrice en Ouzbékistan pour acheter l’allégence du gouvernement et écarter le pays de la Russie. Le résultat de tout cela serait de briser l’Organisation du Traité de Sécurité Collective et imposer à la Russie et à la Chine une déstabilisation là où elles peuvent le moins s’en accommoder.

Détails ici: http://russia-insider.com/en/2015/03/18/4656

Ainsi la russie doit faire face à un nouveau conflit en Ukraine simultanément couplé avec trois types de situations de type ukrainien le long de sa frontière asiatique.

Ceci n’est que le début de la pression que Washington fait monter contre la Russie.

Le 18 Mars, le secrétaire général de l’OTAN a dénoncé l’accord de paix entre la Russie et le Georgie qui mît un terme à l’assaut militaire de la Georgie sur l’Ossétie du Sud. Le SG de l’OTAN a dit que l’organisation rejette l’accord parce que cela “entrave les efforts incessants de la communauté internationale pour renforcer et stabiliser la région.” Regardez attentivement cette déclaration. Elle définit la “communauté internationale” comme étant les états marionnettes vassaux de Washington membres de l’OTAN et elle définit le renforcement de la sécurité et de la stabilité dans la région comme enlever le tampon entre la Russie et la Georgie de façon à ce que Washington puisse positionner des bases militaires en Georgie, directement à la frontière russe.

En Pologne et dans les états baltes. Washington et l’OTAN mentent au sujet d’une invasion russe imminente ; ceci est utilisé pour justifier des manœuvres militaires provocatrices aux frontières russes et pour construire et renforcer des bases militaires de l’OTAN aux frontières avec la Russie.

Nous avons des généraux américains déments qui appellent à “tuer les Russes” sur les chaînes de télévision nationales.

Le leadership de l’Union Européenne s’est mis d’accord pour lancer une guerre de propagande contre la Russie, diffusant les mensonges de Washington en Russie dans un effort de miner le soutien du peuple russe à son gouvernement.

Tout ceci étant fait pour forcer la main de la Russie pour qu’elle rende la Crimée et sa base navale sur la Mer Noire à Washington et qu’elle accepte par la même occasion sa vassalité en reconnaissant Washington comme son suzerain.

Si Saddam Hussein, Khadaffi, Assad et les Talibans n’ont pas voulu plier devant les menaces de Washington, pourquoi les fous de Washington pensent-ils que Poutine, qui détient le plus grand arsenal nucléaire au monde, va plier ?

Les gouvernement européens sont apparemment incapables de toute pensée indépendante. Washington a inscrit Londres et toutes les capitales européennes ainsi que chaque ville majeure américaine sur la liste de destruction par les armes nucléaires russes. Les Européens imbéciles s’empressent à vouloir se détruire eux-mêmes en se mettant au service de leur maître de Washington.

L’intelligence humaine a de fait complètement disparu si après 14 ans d’agression militaire américaine contre huit pays, le monde ne comprend toujours pas que Washington est totalement perdue dans une arrogance morbide sans nom et s’imagine comme le maître de l’univers qui ne tolérera aucun désaccord, aucune dissidence de sa volonté de domination.

Nous savons tous que les médias américains, britanniques et européens ne sont que des prostitués grassement payés pour mentir au profit de leur maître. Nous savons bien que le commandant de l’OTAN et son SG, si pas les pays membres, ont faim de guerre. Nous savons pertinemment que tous les Dr Folamour du Pentagone et l’industrie de l’armement ne peuvent plus attendre pour tester leurs systèmes d’armements et leur bouclier anti-missiles balistiques, dans lesquels ils placent toujours une confiance plus que démesurée. Nous savons que le premier ministre britannique est une taupe ; mais la chancelière allemande et le président français sont-ils prêts à la destruction de leur pays et de l’Europe ? Si l’UE a une telle valeur, pourquoi donc l’existence même de ses populations est-elle mise en danger afin de courber l’échine et accepter le leaderhip d’un Washington dément dont la mégalomanie totale va détruire toute vie sur cette planète ?

Ingérence occidentale en ukraine: Vent de guerre ou guerre froide planifiée…

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Plus proche de la guerre

 

Paul Craig Roberts

 

26 Avril 2014

 

url de l’article original:

http://www.paulcraigroberts.org/2014/04/26/moving-closer-war-paul-craig-roberts/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le régime Obama qui se complaît dans le mépris et l’arrogance a poussé par témérité imbécile la crise ukrainienne en une crise avec la Russie. Que ce soit intentionnellement ou stupidement, les mensonges propagandistes de Washington mènent la crise à la guerre. Sans plus aucune volonté d’écouter plus avant les menaces dénuées de sens de Washington, Moscou ne prend plus aucune communication téléphonique d’Obama et des hauts fonctionnaires américains.

La crise en Ukraine a pour origine le renversement par Washington du gouvernement démocratiquement élu et son remplacement par des sbires choisis par Washington. Ceux-ci ont procédé en paroles et en actions contre les populations des anciens territoires russes que des leaders du parti communiste soviétique ont rattaché à l’Ukraine. La conséquence de cette politique idiote est une agitation provenant de la population d’origine russe et/ou parlant le russe, poussant pour un rattachement à la Russie. La Crimée a déjà rejoint la Russie et l’Est de l’Ukraine ainsi que d’autres parties du pays ont pas mal de chance de faire de même.

Au lieu de comprendre son erreur, le régime Obama a encouragé les marionnettes de Washington installées à Kiev à utiliser la violence contre ces zones russophones qui s’agitent pour un referendum de façon à ce qu’elles puissent voter pour leur rattachement à la Russie. Le régime Obama a encouragé la violence et ce malgré la claire prise de position du président Poutine de ce que l’armée russe n’occuperait pas l’Ukraine à moins que la violence ne soit utilisée contre les manifestants.

Nous pouvons donc en conclure de manière quasi certaine que soit Washington n’écoute pas quand on lui adresse la parole ou bien qu’il désire la violence.

Comme à la fois Washington et l’OTAN ne sont pas positionnés en ce moment précis pour bouger des forces signifiantes en ukraine avec lesquelles elles confronteraient l’armée russe, pourquoi donc le régime Obama essaie t’il de provoquer une action de la part de l’armée russe ? Une réponse possible à cette question est que le plan de Washington de virer la Russie de sa base navale de la Mer Noire (à Sébastopol) ayant foiré, son plan B est de sacrifier l’Ukraine à une invasion russe de façon à pouvoir diaboliser la Russie et ainsi forcer de plus grandes dépenses pour l’armée des membres de l’OTAN ainsi que d’obtenir plus de persuasion pour le déploiement des troupes de l’organisation.

En d’autres termes, le gros lot du plan B est une nouvelle guerre froide et des milliers de milliards de dollars de bénéfices pour le complexe militaro-industriel et de la sécurité américain.

La poignée d’hommes (600) et d’avions que Washington a envoyé pour “rassurer” les régimes incompétents de ces endroits fauteurs de troubles permanents que sont la Pologne de l’Ouest et la région de la Baltique, ainsi que les quelques navires lance-missiles envoyés en Mer Noire ne ressemblent à rien d’autre que de la provocation symbolique.

Les sanctions économiques appliquées à des individus officiels russes ne signalent rien d’autre que l’incapacité de Washington. De véritables sanctions toucheraient les états marionnettes de l’empire menbres de l’OTAN bien plus que ces mêmes sanctions ne toucheraient la Russie.

Il est très clair que Washington n’a absolument aucun désir de traiter quoi que ce soit avec le gouvernement russe. Ses demandes ont rendu cette conclusion inévitable. Washington demande que le gouvernement russe retire le tapis de dessous les pieds des populations qui manifestent en Ukraine et qu’elles se soumettent à Washington et ses sbires de Kiev. Il demande aussi que la Russie réfute la réunification avec la Crimée et rende la Crimée à Washingrton de façon à ce que le plan de virer les russes de leur base navale de Sébastopol puisse être entériné et aller de l’avant.

En d’autres termes, Washington demande que la Russie raffistole Rondu-Pondu et le lui rende.

Ceci est tellement irréaliste que cela surpasse toute définition de l’arrogance. Le fou de la Maison blanche dit à Poutine: “J’ai foiré ma prise de votre pré carré, je veux que vous arrangiez tout çà pour moi et que vous assuriez le succès de la menace stratégique que j’avais l’intention d’amener dans votre jardin.”

La pressetituée occidentale et les états européens marionnettes de Washington soutiennent cette demande irréaliste. En conséquence, les leaders russes ont perdu toute confiance dans la parole et les intentions de l’occident et c’est de cette façon que commencent les guerres.

Les politiciens européens sont en train de mettre leurs pays en grand péril et à quelle fin ? Les politiciens européens sont-ils menacés, corrompus, les fait-on chanter, sont-ils achetés avec des sacs d’argent ou sont-ils tellement habitués à suivre Washington comme de bons toutous, qu’ils sont incapables de quoi que ce soit d’autre ? Comment l’Allemagne, la GB et la France vont-ils bénéficier d’être forcés à une confrontation avec la Russie par Washington ?

L’arrogance de Washington est sans précédent et est capable de mener le monde à la destruction totale. Où est le sens de la préservation, l’instinct de survie de l’Europe ? Pourquoi l’Europe n’a t’elle pas déjà émis des mandats d’arrêts pour tous les membres du régime d’Obama ? Sans la couverture offerte par l’Europe et les médias pressetitués, Washington serait incapable de mener le monde à la guerre.

Ingérence et déstabilisation de l’occident en europe de l’Est: La Pologne en Turquie slave…

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La Pologne nouvelle tête de pont du plan de déstabilisation de l’OTAN

 

Andrew Korybko

 

26 février 2014

 

url de l’article:

http://www.voltairenet.org/article182348.html

 

Note de l’Oriental Review : La féroce campagne anti-Assad que la Turquie a menée tout au long de ces trois dernières années s’est soldée par un désastre politique pour ce pays. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdoğan, s’efforce maintenant de rééquilibrer sa politique fort mal inspirée à l’égard de la Syrie. Il tente de retrouver des appuis régionaux et de reconquérir les faveurs de l’opinion publique, sa popularité s’étant effondrée en raison de son implication calamiteuse dans la tragédie syrienne. Sa dernière visite à Téhéran atteste du revirement spectaculaire opéré par la Turquie, aussi bien en ce qui concerne le raisonnement suivi que la manière d’aborder le problème syrien. Il semble bien que la Turquie ait tiré les leçons amères de l’expérience et compris ce qu’il en coûte de jouer le jeu de gouvernements étrangers dans ses relations avec un pays voisin. La Pologne sera-t-elle capable de réévaluer elle aussi, avec discernement, le rôle qui est le sien dans la crise abominable que traverse l’Ukraine ? La question reste ouverte.

 

En serviteur zélé des intérêts US, la Pologne endosse officiellement, dans sa relation avec l’Ukraine, le rôle du Turc de service. À l’instar de la Turquie, qui s’est révélée être une plate-forme d’un intérêt géopolitique évident pour le transit des armes et le soutien en hommes et en matériel à destination des terroristes syriens, la Pologne fournit désormais le même type d’appui à leurs homologues ukrainiens. Donald Tusk, le Premier ministre polonais, a déclaré le 22 février 2014 que son pays assurait d’ores et déjà les soins nécessaires aux insurgés blessés de Kiev, des ordres ayant été effectivement donnés au ministère de l’Intérieur et aux Forces armées pour renforcer cette aide en mettant des hôpitaux à disposition [1]. Le ministre délégué à la Santé a confirmé les contacts de Varsovie avec les rebelles de Kiev pour « organiser la prise en charge des soins aux blessés ukrainiens. ». Il en découle que la Pologne a, de fait, élargi jusqu’à près de 500 kilomètres à l’intérieur de l’Ukraine la zone sur laquelle elle entend exercer son influence, tant par l’action souterraine que par la diplomatie. En Ukraine, les services de renseignement polonais ne se contentent manifestement pas « d’aider les blessés » [des groupes terroristes]. On peut à plus forte raison présumer que les régions ukrainiennes frontalières de la Pologne —Lvov et Volyn— sont plus fortement encore sous l’emprise de Varsovie. Coïncidence ou pas, la région de Lvov a déjà tenté de déclarer son indépendance. Comme Varsovie l’a fait (et le fait en ce moment) en Ukraine, Ankara a exercé son influence en profondeur à l’intérieur du territoire syrien au plus fort de la crise qui a affecté ce pays. N’oublions pas que la Turquie a, elle aussi, abrité et soigné sur son propre territoire les combattants (terroristes) blessés en Syrie.

Il convient d’examiner de plus près la similitude des rapports qu’entretiennent la Pologne et la Turquie avec leurs voisins respectifs, l’Ukraine et la Syrie, pour mieux comprendre comment a été appliquée, dans l’un et l’autre cas, la méthode d’intervention du « pilotage par l’arrière » .

Notons d’abord que la stratégie du « pilotage par l’arrière » a été définie comme « un appui militaire des USA qui restent dans l’ombre et laissent à d’autres les slogans et la propagande ». C’est la stratégie adoptée pour les guerres menées sur des théâtres d’opération où, pour diverses raisons, les États–Unis répugnent à s’engager ouvertement. Elle s’appuie sur l’utilisation d’alliés, de « caciques » régionaux en charge de l’avancement des objectifs géopolitiques et géostratégiques des États-Unis, à travers un dispositif de guerre asymétrique, tandis que Washington redéploie ses forces en Asie où il souhaite opposer à la Chine une dissuasion de type conventionnel. Sur la scène européenne comme au Proche-Orient, ce sont les USA qui tirent les ficelles : pour Washington, la Pologne et la Turquie sont les marionnettes rêvées, l’une et l’autre dressées contre leurs voisins respectifs, l’Ukraine et la Syrie. Les États-uniens prennent principalement en charge l’entraînement des bandes de « l’opposition » et le renseignement. La Pologne et la Turquie font leur part du travail en apportant un soutien direct au déploiement de ces groupes sur le territoire des pays attaqués.

En Ukraine, les États-Unis ont infiltré les ONG pendant plus de dix ans pour entrer dans la place, leur allouant entre autres cinq milliards de dollars pour « aider le pays à instaurer des institutions démocratiques » [2]. Dans la campagne de propagande menée contre Kiev, la NED (Fondation nationale pour la démocratie) [3]a joué un rôle majeur pour faire avaler au public ukrainien une version relookée de la vidéo fumeuse Kony 2012 utilisée auparavant comme prétexte au renforcement de la présence militaire US en Afrique centrale [4]. Les reportages effrayants de « Danny », sur CNN, ont de la même façon été utilisés en Syrie en 2012 pour discréditer le régime de Damas [5]

Mais les ressemblances ne s’arrêtent pas là.

La Pologne et la Turquie sont toutes deux des États frontaliers de l’Otan, la Pologne étant présentée comme « le plus important de tous les pays frontaliers de l’Alliance en terme de puissance économique, politique et militaire ». Comparés à leurs voisins ukrainiens et syriens, ces deux pays d’un intérêt géostratégique majeur bénéficient d’une supériorité écrasante en matière de démographie. Ils souffrent, l’un comme l’autre, de complexes d’infériorité hérités de la gloire impériale perdue (perte de l’Union avec la Lituanie pour la Pologne et perte de l’Empire ottoman pour la Turquie) . Ils partagent tous deux une frontière terrestre étendue avec les pays qui sont dans le collimateur pour « une transition démocratique ». Ils ont pareillement en commun des liens culturels et politiques importants avec leurs voisins, hérités des empires perdus, qui remontent loin en arrière, avant le déclenchement de leurs crises respectives. Cela leur confère des atouts de premier ordre, intangibles, pour intervenir sur le futur champ de bataille, de manière officielle et non officielle, et pour mener les opérations de renseignement.

La Pologne et la Turquie abritent aussi l’une et l’autre des installations militaires importantes : l’US Air Force dispose d’une base aérienne à Incirlik, au sud de la Turquie, un radar de la défense anti-missile étant positionné à l’Est. Pour sa part, la Pologne a mis à la disposition des USA la base aérienne de Lask et un avant-poste de la défense anti-missile dans le Nord-Est, près de Kaliningrad. Quand on observe les développements de la campagne menée par les insurgés qui s’acquittent, en Ukraine, de la tâche qui leur a été confiée, on fait un constat inquiétant : les méthodes des fascistes ukrainiens ressemblent de plus en plus à celles des djihadistes en Syrie. Comme à Damas en 2011, où des tireurs embusqués (identifiés comme des rebelles) tiraient à l’aveuglette sur la foule, des balles ont commencé à s’abattre sur les civils à Kiev, où même un reporter de la télévision russe RT a essuyé des tirs. On peut comparer la revendication par Lvov de son indépendance à la déclaration d’autonomie des Kurdes du Nord de la Syrie. Ces régions jouxtent, l’une comme l’autre, les frontières de l’État qui s’immisce dans les affaires intérieures de son voisin pour le compte du commanditaire US. On retrouve le même parallélisme dans la prise de contrôle, par les rebelles ukrainiens et syriens, des postes frontières assurant la liaison avec l’État qui les soutient. Ces manœuvres ont, pour Ankara et Varsovie, le mérite évident de faciliter le transit des armes, des hommes et du matériel à destination de la lignée de terroristes qu’ils ont engendrée. Quand les insurgés s’avèrent incapables de garder le contrôle des zones frontalières, ils recourent au pillage des entrepôts des forces gouvernementales qu’ils ont réussi à investir ; ils volent les armes, soit en les confisquant aux agents des forces de l’ordre qu’ils capturent, soit en les dérobant dans les bâtiments dont ils prennent le contrôle  [6]. Les djihadistes qui combattent en Syrie sont coutumiers des prises d’otages et des exécutions sommaires. Leurs épigones ukrainiens marchent dans leurs pas comme en atteste leur capture de soixante policiers à Kiev.

Les exemples relevés plus haut démontrent clairement que les opérations de déstabilisation menées en Ukraine et en Syrie suivent un plan bien établi Les États Unis sont aux commandes et appliquent leur stratégie du « pilotage par l’arrière ». Ils manipulent des États ébranlés par l’écroulement des empires dont ils faisaient partie. Ils ciblent des territoires d’intérêt majeur, situés là où ils préfèrent ne pas intervenir directement, tenir leur rôle secret, et nier à leur guise toute implication. Une autre pratique est de plus en plus largement répandue : l’utilisation de groupes extrémistes régionaux fanatisés pour soutenir une entreprise de déstabilisation au long cours. Au Proche-Orient, ce sont les radicaux islamistes qui ont été choisis pour organiser et exporter le chaos. En Ukraine, les « wahabistes locaux » sont, semble-t-il, recrutés de plus en plus souvent parmi les groupes d’extrême droite, voire nazis, pour la conduite de certaines opérations. L’Ukraine peut fort bien devenir le terrain d’entraînement des autres groupes d’extrême droite européens. On peut aussi redouter que les groupes de factieux qui opèrent actuellement en Ukraine décident de vendre leur savoir-faire au plus offrant dans les autres pays européens. Tout comme la Turquie fait le lit des extrémistes islamistes à travers le soutien qu’elle apporte à ceux qui combattent en Syrie, la Pologne courtise dangereusement l’extrême droite nationaliste ukrainienne, comme l’attestent ses déclarations de soutien aux groupes qui utilisent la violence, et la décision récente d’évacuer et de soigner les insurgés (sans parler des autres formes de soutien tenues secrètes, dont on ignore l’étendue). Tout comme les extrémistes islamistes ont échappé à ceux qui en tiraient les ficelles, et mettent à présent en danger tout le Proche-Orient, les groupes nationalistes d’extrême droite risquent de devenir incontrôlables en Ukraine et peuvent mettre en danger l’Union européenne toute entière. Quand on compare la Pologne à la Turquie, et l’Ukraine à la Syrie, on est obligé de constater que le « Printemps arabe » est désormais inscrit, beaucoup plus profondément qu’il n’y paraît, dans le paysage européen.

Andrew Korybko

Traduction 
Gérard Jeannesson

Source 
Oriental Review

 

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[1] « Poland on standby to receive Ukraine’s wounded » by Mathew Day, The Telegraph 20 February 2014.

[2] “Remarks by Victoria Nuland at the U.S.-Ukraine Foundation Conference”, by Victoria Nuland, Voltaire Network, 13 december 2013.

[3] « La NED, vitrine légale de la CIA », par Thierry Meyssan, Однако/Réseau Voltaire, 6 octobre 2010.

[4] Kony 2012 est une vidéo de propagande de l’association Invisible Children en vue de faire arrêter le chef de l’Armée de libération du Seigneur, Joseph Kony. Visionnée sur Internet par plus de 100 millions de personnes, notamment aux USA, elle a touché émotionnellement un large public sur la base d’affirmations simplistes et d’amalgames.

[5] « Danny » était le nom d’un activiste syrien, correspondant d’Al-Jazeera et de CNN, depuis Baba Amr (Homs) assiégé. En réalité, il s’agissait d’un jeune voyou rémunéré par les services secrets du Qatar pour faire accroire que la population de Homs était bombardée par le gouvernement syrien. Durant trois mois, il utilisa divers trucages pour que l’on entende et voit des bombardements imaginaires.

[6] “Rioters seize over 1500 guns in Ukraine mayhem –securty services” RT , 19 February 2014.