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Pays du goulag levant: « Bienvenue dans la réserve » (Russell Means)

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Présentation de la vidéo entretien avec Russell Means “Bienvenue dans la réserve”

 

Source:

http://www.youtube.com/watch?v=-LA-S64QY3o

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Note: La vidéo sera affichée pour visionnage dans la partie commentaire de ce billet. Elle est en anglais, activez le sous-titrage français.

Les Etats-Unis sont une grande réserve indienne et nous sommes tous dedans. Ainsi pense Russell Means, acteur légendaire, activiste politique et leader de l’American Indian Movement (AIM). Means a menee la saisie et l’occupation du QG du Bureau des Affaires Indiennes à Washington D..C en 1972, en 1973, il fut un des meneurs de la rébellion de Wounded Knee dans le Dakota du Sud, sur la réserve Lakota (Sioux) de Pine Ridge. Ceci fut une réponse au massacre d’au moins 150 hommes, femmes, enfants, vieillards par le 7ème de cavalerie dans un camp près de Wounded Knee en 1890.

Russell Means nous donne un entretien de 90 minutes qui ouvre l’esprit, dans lequel il explique comment les premières nations et les colons américains en général sont tous de fait emprisonnés dans cette énorme réserve que sont les Etats-Unis. Means est un des leaders de la République des Lakota, un mouvement qui a déclaré son indépendance des Etats-Unis et a refusé de reconnaître l’autorité des présidents ou des gouvernements des Etats-Unis, se retirant unilatéralement de tous les traités établis avec le gouvernement fédéral et définissant ses frontières sur un territoire qui couvre des milliers et des milliers de Km2 s’étendant sur les territoires occupés de Dakota du Nord, du sud, du Nebraska, du Wyoming et du Montana.

Means y explique comment les Amérindiens ont été réduit en esclavage virtuel dans des de facto camps de prisonniers de guerre en résultat de la restriction du gouvernement fédéral sur les ressources alimentaires et l’application de tactiques coloniales, un processus qui a aussi maintenant été appliqué au reste des Etats-Unis qui ont été transformés en une “gigantesque réserve indienne”, d’après Means.

Means met en garde les Américains du fait que ceux-ci ont perdu leur capacité de pensée critique et deviennent de plus en plus irresponsables au fil des générations qui passent. Ils deviennent par conséquent moins libres, négligents de l’observation d’un document presque parfait qu’est la constitution, qui est elle-même dérivée de la loi native indienne. Means chronique les pertes de libertés depuis les années 1840 jusqu’à ce jour, de la naissance de la corporation et la déclaration de Lincoln de la loi martiale, en passant par la fin du XIXème siècle et le XXème siècle lorsque le Congrès des Etats-Unis “commença à donner aux banques le droit de régner”, et du jour où les intérêts banquiers privés commencèrent à imprimer l’argent pour le gouvernement et à lui prêter avec intérêt (NdT: 1913 et le vote de la loi sur la réserve fédérale, votée en catimini un soir de Noël 1913 alors qu’une poignée d’élus siégeaient à l’assemblée… cela devrait vous rappeler un évènement très récent en France… Les modus operandi se suivent et se ressemblent, puisqu’ils émanent des mêmes criminels…)

Source: 
‪http://www.prisonplanet.tv/

Si vous oubliez le nom des nuages… Vous perdez votre chemin (Russell Means)

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Pensées et philosophie amérindiennes (extraits)

 

Russell Means

Lakota, Sioux

 

Traduit de l’anglais par Résistance 71

 

Mars 2015

 

Un langage commun

 

Tous les Indiens des plaines et ceux qui vivaient sur les bords des grandes plaines centrales de l’Amérique s’étendant du Canada au nord du centre du Mexique, partageaient le même système de communication basé sur un langage de signes. Cela prend beaucoup de temps pour apprendre un tel langage. C’était un langage universel qui s’étendait du bas Missouri, Texas et Oklahoma et au nord du Mexique où vivaient les Comanches et les Kiowa et ce jusqu’aux plaines bien au nord du Canada, dans la confédération des Pieds-Noirs d’Alberta et à l’Ouest jusqu’aux montagnes rocheuses, incluant la très vaste nation Shoshone qui s’étendait du Nevada à la Californie du Sud jusqu’à l’océan Pacifique.

Les anthropologues ont studieusement ignoré le fait que toutes ces sociétés partageaient un langage universel. Les gens avec lesquels vous partagez une langue sont votre famille étendue. Nous avions donc de la famille en bas jusqu’à l’Oklahoma, le Texas et jusqu’au centre du Mexique. Nous parlions, communiquions, commercions les uns avec les autres, sans faire la guerre. C’est lorsque vous ne prenez pas le temps de communiquer que vous faites la guerre.

Comme déjà mentionné, il n’y a pas de concept de guerre dans les sociétés indigènes, tout comme il n’y a pas de notion du mal. Ce fait est si important et si ignoré qu’il vaut la peine d’être répété. Il n’y a pas d’expérience de quoi que ce soit ressemblant à la guerre qui devint une caractéristique commune dans les cultures patriarcales. Le mot n’est pas dans notre langue et si ce n’est pas dans la langue, vous n’en avez pas le concept, Cela n’existe simplement pas, comment une société peut-elle suivre une pratique dont elle n’a jamais entendu parler ?…

Maudits par le pouvoir de la raison

En 1981, une cinquantaine d’Indiens et de blancs pensant à l’unisson reprirent possession des Collines Noires (NdT: terres sacrées des nations Sioux), qui part traité international appartiennent au peuple Lakota, en y établissant un camp appelé Yellow Thunder Camp. Camper était légal dans les collines, je fus donc capable de vivre là légalement sans briser ma condition de mise en liberté suite à une condamnation ayant suivi des “voies de fait au cours d’une émeute” et l’incendie du tribunal de la ville de Custer dans l’état du Dakota du Sud. Lorsque je fus incarcéré, je fus frappé en prison avec un pic à glace en pleine poitrine par un blanc raciste suprématiste qui fut relâché peu de temps après son geste pour “bonne conduite”. En ce temps là, les Indiens du Dakota étaient souvent appelés “nègres des prairies” et les magazins arboraient de grands écriteaux disant: “Interdit aux chiens et aux Indiens”.

Le camp de Yellow Thunder sur les terres sacrées Lakota, donnait l’opportunité d’apprendre beaucoup sur la vie traditonnelle et la Loi Naturelle. Un jour, j’ai jeté un caillou dans le lac Victoria, qui avait la taille d’un marais à castor et une série de vagues concentriques commencèrent naturellement à se propager du point d’impact sur l’eau. J’eus alors une profonde révélation: si vous voyez le point d’impact comme étant votre cœur, alors le plus proche des cercles peut-être vu comme votre famille, le cercle d’après votre famille par alliance, puis le suivant votre clan, puis votre nation, puis le monde… puis l’univers… jusqu’à l’infini.

De cette façon, j’ai réalisé que mon cœur est connecté et qu’il affecte l’infini, avec ceci en tête, vous comprenez comment il est important d’avoir un cœur pur et sain ! Nos cœurs font partis de l’infini et n’en sont pas séparés.

Les Indiens des Amériques voient toute vie comme la combinaison de sacrifice, de souffrance, de partage, de cadeaux et d’enseignement. Quand nous allons dans la nature chercher de longues perches pour nos tipis, nous remercions l’arbre pour son sacrifice.

Nous apprenons de la force de la rivière que durant les hautes eaux de printemps durant la fonte des neiges, vous ne laissez pas l’eau vous diviser, parce que l’eau est une puissante force et si elle veut vous détruire, elle le fera.

Nous, animaux sur deux pattes, ne sommes pas au sommet de la chaîne alimentaire, nous sommes en bas, parce que de toutes les créatures terrestres, nous sommes la seule dotée de raison. Nous ne connaissons pas les choses nécessaires pour fonctionner par instinct dans la vie, de la façon dont les autres animaux le font. C’est pourquoi nous devons apprendre de toute notre famille (animale), tous les enfants de la Terre-Mère sont nos professeurs.

La réalité inversée de l’héyoka et du patriarcat

Le système entier du monde et la vision du patriarque est Héyoka (celui qui fait tout à l’envers). Le patriarcat est fondé sur la structure pyramidale. Le patriarque est inconfortable où qu’il aille. Il a peur, parce qu’il vit dans la crainte perpétuelle d’être renversé du sommet de la pyramide et les autres essaient constamment de le pousser hors de son perchoir. Au sein de sa famille, sa femme et ses enfants doivent être mis en esclavage afin qu’ils soutiennent sa position de domination et de prominence. Ses enfants sont élevés à sa propre image, pour être des patriarques trônant au sommet de leur pyramide instable.

S’il veut maintenir sa position parmi sa famille, le patriarque doit-être subjugué au niveau suivant de l’autorité, etc, etc jusqu’à la royauté. La structure féodale où personne n’est libre et l’homme du sommet a peur de tout, est le produit naturel du patriarcat. Tout le monde au sein de ce système est un esclave, parce que chaque personne sous le dirigeant ultime est un esclave du pouvoir de tous les patriarques au-dessus d’elle. Même l’homme seul tout en haut de la pyramide est un esclave, il est l’esclave de sa propre terreur, celle d’être renversé du pouvoir.

Dans notre système matriarcal, chacun est libre et personne n’a peur de quoi ou de qui que ce soit. Nous savons qui nous sommes et où nous appartenons. Ceci ne peut jamais nous être enlevé. C’est pourquoi les patriarques ont peiné si longtemps et si durement pour nous détruire, nous et nos cultures dans le monde entier. Nous sommes une terrible menace à leur illusion de pouvoir parce que nous sommes immunisés contre tout cela. Ils peuvent commettre des génocides entiers et éradiquer des cultures indigènes entières encore et encore, mais ils ne réussiront jamais à nous réduire en esclavage. Notre liberté de la peur rend le patriarque plus craintif que jamais.

L’univers

L’univers est notre tabernacle, notre temple. Pour le comprendre, il faut comprendre les étoiles. Toute vie est connectée, les étoiles, incluant notre soleil, sont connectées avec les planètes et les lunes. Les étoiles nous donnent aussi la direction. Lorsque nous faisons attention à ce qui se passe dans le ciel, l’univers nous dit et nous montre des réponses au mystère de la vie.

Par l’observation, nous constatons que toutes les choses voyagent en cercle. Les étoiles tournant nous montrent que l’univers bouge en cercle. La Terre tourne autour du soleil. La lune tourne autour de la Terre, la Terre tourne sur elle-même. Les saisons sur terre et autres rythmes naturels se produisent en cycles, de l’été à l’hiver, de l’aube au crépuscule, la lune se lève et se couche dans un cycle de pleine à nouvelle lune. La lune au cours de ses cycles influe sur l’eau terrestre. La lune contrôle aussi les cycles de purification de la femme. La femme est purifiée naturellement par l’eau.

Le soleil est mâle, la Terre est femelle. La terre va au travers des cycles de naissances et de morts, de purification par l’eau et la femme suit le même schéma. Le soleil donne l’énergie à la terre, ainsi la vie peut-être créée, tout comme l’homme donne sa semence à la femme.

Toute vie commence dans l’eau. L’eau est sacrée et ne peut-être souillée. La Terre et la Femme sont les êtres les plus sacrés, parce qu’elles créent la vie de l’énergie du soleil/homme.

Parce que la femme est plus sacrée que l’homme, elle vit plus longtemps, elle peut mieux supporter la douleur, elle a plus d’endurance et elle a un 6ème sens unique qui ne peut pas être expliqué.

La femme passe par deux changements dans la vie: de petite fille elle fleurit en femme épanouie et après le temps de l’enfantement, elle transitionne à l’état “d’ancienne”. L’homme lui, comme le soleil fonctionne sans changement, du moment où il atteint la virilité, il va, va, va, jusqu’à épuisement de l’énergie. Il n’est jamais naturellement purifié, l’homme est unidimensionnel comparé à la femme. Quoi qu’il en soit, comme la femme, il voyage en cercle dans la vie, de couche-culotte en couche-culotte. Les marées qui montent et descendent au gré de l’influence lunaire et qui sont cycliques à l’infini, sont représentatives de toute vie sur Terre.

Vous les hommes blancs, êtes très arrogants. Vous pensez être responsables de l’extinction de différentes formes de vie, mais avez-vous jamais considéré le fait que peut-être ces formes de vie ne voulaient pas vivre avec vous ?
~ Ancien de la nation Déné (Territoires du Nord-Ouest, Canada)~

 

 

Introduction à la philosophie et la pensée amérindienne (Russell Means ~ 2ème Partie)

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“Le patriarcat est un système social dans lequel l’homme, en tant que père, est dépositaire de l’autorité au sein de la famille ou, plus largement, au sein du clan. La perpétuation de cette autorité est fondée sur la descendance par les mâles, la transmission du patronyme et la discrimination sexuelle. Les femmes sont subordonnées à l’homme qui possède l’autorité : le père, le mari ou à défaut le frère.”

~ Source: http://matricien.org/parente/patriarcat/ ~

 

Né dans une vie de liberté

 

Russell Means

 

Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2012

par Résistance 71

 

Présentation

1ère partie

2ème partie

3ème partie

4ème partie

 

L’enfance dans une société indigène est le parfait exemple de ce qu’est vivre de façon équilibrée et enrichissante. Partout dans le monde où les peuples indigènes continuent de vivre de la manière dont ils ont toujours vécu, en équilibre, il n’y a pas de surpopulation. Nous avons des preuves vivantes de cela sur tous les continents, sur des îles éparpillées sur les océans. Les peuples indigènes ont vécu dans toute sorte d’environnements génération après génération, sans surpopulation.

Le chasseur-cueilleur élevé dans une société qui place l’équilibre en première importance, est l’épitome de la vie humaine. Des anthropologues modernes ont observé des indigènes chasseurs-cueilleurs et ont trouvé qu’environ deux heures par jour sont passées à remplir les responsabilités matérielles de tout à chacun, procurant ainsi nourriture, vêtements et logement à tous. Comparez cela avec les huit heures par jour minimum de travail de l’homme “moderne” dans la société industrielle, ce qui couvrent à peine les nécessités de base de la vie.

Le patriarcat, avec son industrialisation, est en bas de la chaîne alimentaire. C’est une disgrâce complète. Le patriarcat n’a aucune connexion avec le naturel. Les patriarques veulent conquérir la loi naturelle et ils l’admettent volontiers. Vivre dans une société patriarcale transformera inévitablement ses sujets en une force du mal. Les religions patriarcales poussent à l’élimination de ceux qui n’ont pas les mêmes croyances. Les gouvernements vous forcent à vous aligner d’un côté ou de l’autre, les deux essayant sans relâche d’opprimer le point de vue de la minorité.

 

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Le patriarcat toxique

 

Russell Means

 

Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2012

par Résistance 71

 

Le soi-disant “développement” de l’espèce humaine et de ses sociétés n’a pas fait évoluer l’humanité vers une amélioration des relations entre les peuples, ou entre les humains et leur environnement, mais au contraire vers la destruction de la vie, à tous les niveaux, du microscopique au macroscopique. Au lieu de fonctionner au sein d’un système équilibré de formes de vie en bonne santé et se soutenant l’une l’autre, “l’avancement” humain s’est spécialisé dans le meurtre de certaines formes de vie “indésirables”, ouvrant ainsi la voie à une prolifération rampante et incontrôlée de formes de vie opportunistes, charognardes et parasitaires.

Les systèmes patriarcaux, partout, sont fondés sur le concept de croissance continue, spécifiquement de croissance de richesse et de pouvoir des patriarques, les quelques ceux en haut de la pyramide, les oligarques, aux dépends de la masse des gens et des formes de vie les soutenant. Une croissance économique sans fin demande une croissance de la population sans fin et ce au dépend d’une Terre saine aux ressources limitées, au dépend des générations futures, au dépend de tout et pourtant, le pouvoir du patriarcat ne croît que quand la population humaine sous sa domination croît. Et la seule façon pour que la population humaine puisse croître, c’est au travers de la destruction des autres formes de vie sur Terre. Dans le même temps, nous avons la preuve vivante dans le monde, de peuples indigènes, vivant dans des sociétés saines et écologiquement stables depuis des temps immémoriaux… trop heureux pour changer.

Toute population de plantes ou d’animaux qui devient excessive en nombre développe des variantes, des désordres et/ou des maladies qui agissent pour limiter ou réduire leur nombre. L’homosexualité devient plus prévalente dans toute situation où la population animale devient trop importante et ceci a été observé dans des populations stressées chez une bonne variété d’espèces mammifères en plus des Hommes. Comme les couples qui retardent la reproduction jusqu’à la trentaine, ou limitent leurs familles à 1 ou deux enfants, des adaptations similaires à des conditions de croissance démographique apparaissent dans les sociétés de par le monde.

Des conditions de vie non naturelles ont leurs conséquences additionnelles. L’Europe n’a connu la peste qu’après que le système du patriarcat fut imposé et que le continent entier devint surpeuplé d’humains vivant dans des conditions d’hygiène déplorables. L’incidence des assassins psychopathes a augmenté avec la croissance démographique des villes. La guerre est devenue endémique. La famine est un mode de vie dans bien des endroits du monde patriarcal.

Les humains ne sont pas des plantes qu’on sème en rangs d’oignons qui s’épanouissent dans un environnement domestiqué et aseptisé ; nous sommes libres, sauvages, vivant dans le monde naturel, nous nourissant et nourissant le monde qui nous entoure. Si vous voulez une image claire du contraste entre un peuple indigène, vivant en matriarcat et des sujets humains modernes vivant en patriarcat, il suffit simplement de comparer un saumon sauvage avec un saumon de ferme.

Le saumon sauvage vit dans une eau profonde et claire, il nage rapidement, chasse sa nourriture, survit en étant en bonne santé et agile, sa chair est colorée et ferme, sans maladies ni parasites.

Le saumon de ferme en revanche est pâle, maladif, couvert de plaies et de lésions, infesté de vers et de parasites, il est la victime du confinement, de l’inactivité et d’un régime alimentaire désastreux. Ceci vous rappele t’il quelqu’un ?

 

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La triste réalité du patriarcat

 

Russell Means

 

Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2012

par Résistance 71

 

Le patriarcat est impérialisme, l’oppression et l’exploitation de “l’autre” a commencé dès que le patriarcat a pointé sa sale tête il y a un peu plus de 6000 ans. Les patriarques sont les maîtres pour justifier toute sorte de méfaits monstrueux. Nous avons grandi sur les bancs d’école en apprenant au sujet des diaboliques puritains et comment ils extorquaient de fausses confessions de “sorcières” suspectées, par l’utilisation de la “chaise à tremper” et autres tortures… et maintenant, d’un seul coup d’un seul, le waterboarding et autre forme de tortures sont devenus de bonnes idées quand on les appliquent à des “terroristes” suspectés, et ce bien que toute évidence réfute l’efficacité de telles techniques. S’il y a une chose qu’on peut dire du patriarque, c’est qu’il est consistant dans son irrationnelle inconsistance.

La science est la religion du patriarcat. Ceci n’est pas à confondre avec la science des Indiens, qui est fondée sur la collecte de vérités par l’observation du monde naturel en action. Il n’y a rien de naturel au sujet de la science qui soutient les monumentaux méfaits et les injustices du système patriarcal. Comme toute religion, la version patriarcale de la “science” est remplie de rituels, de dogmes, de textes sacro-saints, d’articles de foi. Ce sont les outils qui sont uitilisés pour renforcer le patriarcat. Des scientifiques dissèquent vivants des chiens et des singes pour la recherche. Comment cela peut-il être acceptable pour quiconque a la moindre parcelle “d’humanité” ? La science est utilisée comme une arme par le patriarcat, entre ses mains la science devient une machine à tuer. Les nazis étaient très fiers de se proclamer comme étant extrêmement scientifiques et ce à quel coût pour leur humanité ? La recherche scientifique est omni-présente et dans quel but ? L’espérance de vie humaine augmente il est vrai, mais pas dans les sociétés indigènes, les cultures qui sont célèbres pour leur longévité dans le monde aujourd’hui, ne sont pas des sociétés scientifiques, mais dans les endroits où le peuple vit de manière très naturelle. Dans les sociétés scientifiques, les personnes âgées sont mises dans des hangards inhumains, la maladie d’Alzheimer et la démence sont en augmentation constante. La maladie de Parkinson n’existait pour ainsi dire pas avant l’avènement de la révolution industrielle du XIXème siècle.

Aujourd’hui, ceux qui contestent la recherche scientifique sont appelés terroristes et regroupés avec ceux qui voudraient détruire la fabrique de la société et pourtant, ce sont les scientifiques eux-mêmes qui constituent le seul groupe qui menace vraiment totalement de détruire l’équilibre de vie de la terre. Les peuples indigènes ont vécu d’innombrables siècles sans déséquilibre ni destruction, puis en seulement 6000 ans de patriarcat, la planète a été amenée au bord de la destruction totale.

Dans le patriarcat, le meurtre de masse et la destruction de toute forme de vie sont justifiés par les bénéfices qu’en tirent les quelques privilégiés du haut de la pyramide. En ce sens, Wall Street n’est en rien différent de toutes les tyrannies et tous les royaumes de l’histoire.

 

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La réalité inversée de l’Heyoka et le patriarque

 

Russell Means

 

Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2012

par Résistance 71

 

Le système entier et la vison du monde du patriarque est Heyoka.

Note du traducteur: Chez les Lakota et Indiens des grandes plaines, le Heyoka est celui qui vit à l’envers de la société pour pointer la bonne marche des choses. Il marche à reculons, se couche au lever du soleil et se lève au coucher du soleil et fait tout à l’envers. Russell Means nous dit dans le livre que dans les années 1960, il n’y avait qu’un seul Heyoka dans la réserve de Pine Ridge.

La société patriarcale est fondée sur une structure pyramidale. Le patriarque est inconfortable où qu’il aille. Il a constamment peur, car il vit sa vie en haut de la pyramide et d’autres sont toujours en train d’essayer de le déloger de son perchoir pour y prendre sa place. Au sein de sa famille, sa femme et ses enfants doivent être réduits en esclavage afin de soutenir sa position prominente et sa dominance. Ses enfants sont élevés à sa propre image, d’être craintifs des patriarques chancelant au sommet de leur propre pyramide instable.

S’il veut maintenir sa position au sein de sa famille, le patriarque doit être subjugué au prochain niveau d’autorité et ainsi de suite jusqu’à la royauté. La structure féodal où personne n’est libre et où l’homme d’en haut est effrayé de tout, est le produit naturel de la société patriarcale. (NdT: ce qui existe dans toute société étatique non nécessairement monarchique). Tout à chacun dans la société patriarcale est un esclave, parce que chaque personne sous le gouvernant en chef est un esclave du pouvoir de tous les patriarques au dessus d’elle ; même l’homme tout en haut de la pyramide est un esclave, un esclave de sa propre terreur, celle générée par le fait d’être viré du pouvoir.
Dans notre système matriarcal (ou matrilinéaire), tout le monde est libre et personne n’a peur de quoi que ce soit. Nous savons où nous nous situons et où nous appartenons. Ceci ne peut jamais nous être enlevé. Voilà pourquoi la société patriarcale a lutté si longtemps et si vigoureusement pour nous détruire, nous et nos cultures, partout dans le monde. Nous sommes une menace terrible pour son illusion de pouvoir parce que nous en sommes immunisés. Le patriarque peut commettre un génocide complet et éradiquer des cultures indigènes entières encore et encore, mais il n’a jamais réussi à nous réduire en esclavage.

Notre liberté de la peur rend le patriarque encore plus craintif que jamais.

Introduction à la philosophie et la pensée amérindienne (Russell Means ~ 1ère Partie)

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, démocratie participative, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , on 25 avril 2014 by Résistance 71

Si vous avez oublié les noms des nuages alors vous avez perdu votre chemin (1ère partie)

Une introduction à la pensée et à la philosophie amérindienne  

 

par Russell Means  

 

~ Extraits traduit de l’anglais par Résistance 71 ~    

 

-o-o- Résistance 71 -o-o-  

 

25 Avril 2014  

 

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La loi naturelle

 

Russell Means

 

Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2013

 

par Résistance 71

 

Présentation

1ère partie

2ème partie

3ème partie

4ème partie

 

Dans la perspective matriarcale, le monde est un endroit nourricier. Un endroit où des cadeaux sont donnés gratuitement. Lorsque les conquistadores espagnols et portugais arrivèrent, les Aztecs et les Incas ne pouvaient pas comprendre pourquoi ces nouveaux arrivants étaient si atteints de la folie de l’or. Tout ce qu’ils avaient à faire étaient de le demander et les Indiens leur auraient donné.

Christophe Colomb écrivit après ses premiers contacts avec les Indiens des Caraïbes, que les natifs de l’endroit étaient si généreux et pacifiques que c’en était une faute. Une faute ? Générosité et pacifisme des fautes, des défauts ? De quel type de monde provenait-il à votre avis ? Du monde de l’inquisition, des âges sombres, de la mort noire. Les Indiens des Amériques allaient se familiariser avec ce monde très bientôt.

Si vous vivez dans un monde où tout ce dont vous avez besoin est disponible de manière gratuite, la veulerie et le goût de la possession paraissent être une forme d’insanité. Pourquoi quelqu’un voudrait-il plus que ce dont il a besoin ? La terre mère procure une abondance quasi illimitée. Tout comme une mère donne à son enfant tout ce dont il/elle a besoin, la Terre fait de même pour ses enfants, les humains comme les autres créatures. Si vous suivez la loi naturelle, vous n’avez pas peur de la mort, vous voyez les cycles naturels de la mort et de la renaissance partout autour de vous, dans vos parents et vos enfants, dans l’engourdissement de l’hiver et les nouvelles feuilles du printemps, la régénération de toute sorte de vie nouvelle. Les anciens du monde indigène ne s’accrochent pas à la vie, ils n’ont pas peur, quand ils deviennent une charge pour la société, ils s’en vont tout simplement. Dans chaque cycle de la nature, tout au long de leur vie, ils ont été les témoins de la mort, de la réincarnation, de la renaissance, la mort et la décomposition se transformer en nouvelle vie et ils savent qu’ils font partie intégrante de ce cycle.

Les détails spécifiques du comment tout ceci se passe ne sont pas importants. Les peuples indigènes ne mentent pas, ils n’inventent pas d’histoire lorsqu’ils ne connaissent pas la réponse complète à une question. Ils ne prétendent ni n’affirment qu’ils savent des choses dont ils n’ont aucun moyen de vraiment savoir. Ils n’écrivent pas les paroles de ceux qui prétendent entendre des voix et proclament ensuite que ceci sont les paroles d’une sorte de “dieu”.. parce que la vie est vécue en équilibre, le langage se développe avec des positifs, pas de négatifs. Il n’y a pas de mot pour dire “mentir” dans la langue Lakota (NdT: une des langues du groupe dit “Sioux”), dans notre langue nous ne sommes pas capables d’insulter quelqu’un ou quelque chose. Dans la loi naturelle, chaque chose a sa place, où est le mal ? Il n’y a pas de mal dans la nature. En vivant par la loi naturelle, nous percevons les choses effectivement au travers de nos sens, nous développons une appréciation pleine et essentielle du monde réel qui nous entoure, de ce que nous expérimentons au quotidien, de la réalité.

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Vivre en suivant la loi naturelle

Russell Means

 

Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2012

 

par Résistance 71

 

En tant que chasseurs-cueilleurs, nous observons le renard et l’ours. Lorsqu’ils mangent des baies, ils ne mangent pas toutes les baies sur le même buisson. Lorsque des ours mangent du miel, ils ne détruisent pas les ruches, ils en prennent un peu et continuent leur chemin. Il y en a toujours suffisamment pour permettre une régénération. Nous savons donc bien mieux faire que de vider un bout de terrain de toutes ses sources nourricières. C’est ainsi que vous vivez en suivant la loi naturelle.

Les chasseurs-cueilleurs ne vident jamais leur supermarché naturel. Ils n’endommagent pas leur environnement de quelque manière que ce soit. La famine n’existe pas chez les chasseurs-cueilleurs parce que les sources de nourriture sont extrêmement variées et ne peuvent pas être épuisées en même temps. Ils savent où est l’eau (NdT: même dans le désert, les travaux de recherche de l’anthropologue américain Marshall Sahlins ont démontré que les sociétés de chasseurs/cueilleurs étaient en fait des sociétés d‘abondance contrairement au mythe perpétré par les anthropologies structuralistes évolutionistes et marxistes pour qui la fausse image du chasseur/cueilleur luttant pour sa survie toujours à la limite de la famine, est une image valorisatrice pour leur idéologie soutenant la société étatique comme étape ultime de l’évolution…). La Terre-Mère est leur corne d’abondance, avec bien des types différents d’animaux, de légumes et de fruits sont à disposition pour toutes les saisons. Les chasseurs-cueilleurs savent également comment stocker la nourriture à la fois sous une forme séchée et en utilisant des caves à racines. Ils connaissaient les plantes bonnes pour la médecine et où les trouver.

Avec si peu de temps à passer pour subvenir à leurs besoins immédiats, ils avaient la liberté de s’occuper d’eux-mêmes et de leurs familles. Ils avaient le temps de se laver, de se brosser les dents, de s’occuper de l’un l’autre, de vivre selon la loi naturelle, sans conflit. Il n’y a pas de conflit dans la loi naturelle des choses, il n’y a pas de mal.

Quand vous y réfléchissez bien, lorsqu’un enfant est né, où est le mal ? Un ours ou un cougar tuant et mangeant ce qu’ils ont l’habitiude de manger, n’est pas plus mal que ce qu’un humain tue pour manger ce qu’il a l’habitude de manger. Nous respectons tout ce qui se trouve dans le monde naturel et que nous utilisons à un moment ou un autre au cours de nos vies. Nous remercions l’arbre que nous coupons pour faire les piquets de nos tipis. Quand vous révérez une plante, les animaux, il est facile de voir qu’il n’y a aucun mal dans la nature.

Chaque bonne pensée est une prière. C’est ce que nous croyons. C’est pourquoi nous n’avons pas d’églises. La vie est une église, l’univers est notre temple. Être conscient de l’existence et du bien-être du “Petit Peuple”, le nom que nous donnons aux insectes, c’est une forme de prière.