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Résistance à l’empire colonial: « Opération Chaos »… Quand la CIA espionnait l’American Indian Movement…

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, documentaire, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , on 23 janvier 2016 by Résistance 71

“Entre 1972 et 1976, l’Indian Health Service (IHS) ou Service de Santé pour Indiens a stérilisé 42% des femmes autochtones en âge d’avoir des enfants. Le programme de stérilisation a affecté pratiquement toutes les femmes indiennes fertiles qui se rendaient ou furent emmenés dans un hôptial du IHS. Les femmes enceintes qui venaient accoucher furent trompées et obligées de signer des décharges de responsabilité. Lorsqu’elles sortaient d’anesthésie, elle avaient subi une ligature des trompes. Mème les femmes qui étaient hospitalisées pour des appendicites ou des maux de gorge étaient menacées d’avoir leurs enfants enlevés et placés par l’État ou de perdre leurs services sociaux si elles refusaient de se faire stériliser…”

~ Russell Means, 1995 ~

“En 1979, une révolution se produisit en Iran. A cause de la conférence de Genève et de nos liens amicaux avec l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine), L’American Indian Movement avait une grande crédibilité dans cette partie du monde. Tout comme l’OLP, nous étions vitalement intéressés à récupérer notre pays, notre terre et notre souveraineté.”

~ Russell Means, 1995 ~

 

Quand “l’Opération Chaos” ciblait l’American Indian Movement (AIM)

 

Russell Means a dit que les nations indiennes “vivent dans le ventre du monstre et ce monstre est les Etats-Unis.”

 

Brenda Norrell

Censored News

 

19 janvier 2016

 

url de l’article original:

http://bsnorrell.blogspot.jp/2016/01/operation-chaos-targeted-american.html

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

En 1967, le président Lyndon Johnson créa l’Opération Chaos afin d’espionner les militants de l’American Indian Movement (AIM), les Black Panthers, les mouvements étudiants et les mouvements pacifistes contre la guerre du Vietnam.

Cette opération de la CIA rassembla des documents sur quelques 7200 citoyens américains, traçant leurs contacts avec de soi-disants “dissidents” d’autres pays.

Bien que pas mal de choses aient été divulguées au sujet du programme de contre-espionnage (COINTELPRO), bien peu a été écrit sur l’Opération Chaos. Il n’y a qu’une mention de cette opération espionnant les membres de l’AIM sur Wikileaks et le document n’est pas disponible en ligne.

Quoi qu’il en soit, d’autres documents sur internet révèlent le but de l’Opétation Chaos, un projet de renseignement secret hautement classifié de la CIA.

Les agents ciblèrent l’interaction des activistes américains avec des gens d’autres pays, les déclarant suspicieux et que les troubles sociaux se propageant aux Etats-Unis avaient pour origine l’étranger. Mais en fin de compte, les agents découvrirent que bien des troubles avaient pour origine les Etats-Unis, incluant le mouvement contre la guerre du Vietnam.

Les agents furent séparés des autres agents de la CIA et la première cible furent les mouvements pacifistes et les mouvements afro-américains ; puis l’AIM et les occupants de Wounded Knee furent ciblés.

Le rapport ci-dessous révèle comment la CIA a excédé son autorité en espionnant domestiquement ses citoyens au cours de cette Opération Chaos dans les années 1960 et 1970. (NdT: La loi américaine interdit à la CIA d’intervenir sur le sol américain. Elle ne peut légalement pas agir contre des citoyens américains intra muros.)

Document et historique de l’Opération Chaos: http://www.aarclibrary.org/publib/church/rockcomm/pdf/RockComm_Chap11_CHAOS.pdf

L’AIM fut le point de focalisation de l’espionnage du gouvernement US avant la prise et le siège de Wounded Knee (1973)

Les Amérindiens impliqués dans le mouvement pacifiste anti-guerre du Vietnam furent ciblés pour espionnage durant la période des années 1960 et 1970. Les Etats-Unis mirent en place des opérations domestiques, comme ce fut révélé lorsque le gouvernement US cibla entre autre la chanteuse folk Buffy Sainte Marie. Il y eut aussi des opérations à l’étranger, qui focalisèrent sur l’AIM et le voyage en Europe.

Durant un entretien au Dine’ College, Buffy Sainte Marie a dit que le président Johnson l’avait alors mise hors du circuit de la musique à cause de sa position contre la guerre du Viertnam et de sa chanson “Universal Soldier” http://bsnorrell.tripod.com/id99.html

Les câbles de correspondance américains révèle que le ministère des affaires étrangères US se concentrait sur l’espionnage en particulier de Russell Means.

Le gouvernement prit note et envoya un câble lorsque Russell Means, activiste Lakota, avait dit qu’une délégation d’Europe de l’Est planifiait “de gaver le président Carter comme une oie avec les droits de l’Homme”.

https://wikileaks.org/plusd/cables/1977STATE226024_c.html

Means avait promis d’exposer en Europe l’affaire du génocide des Amérindiens et recherchait un soutien pour “l’occupation étrangère” qui persistait sur le territoire d’Amérique du Nord et du continent. Les Etats-Unis étaient aussi préoccupés par le fait que la délégation de l’AIM en Europe en 1977 utiliserait des passeports de la confédération iroquoise, d’après le câble de l’agence d’espionnage.

Un document de Wikileaks montre qu’après le siège de Wounded Knee, l’AIM planifiait une convention sur les traités indiens près de Mobridge dans le Dakota du Sud en 1974. Les Etats-Unis étaient préoccupés que la Bolivie et le Mexique y participent. “Le gouvernement des Etats-Unis jugerait inappropriée la participation à cet évènement de la part de gouvernements étrangers.” Les Etats-Unis continuèrent d’essayer de savoir qui allait participer.

https://wikileaks.org/plusd/cables/1974STATE101850_b.html

Le gouvernement des Etats-Unis surveillait Russell Means comme montré ci-dessous:

https://wikileaks.org/plusd/cables/1977STATE237305_c.html

La relation de l’AIM avec la Libye créa aussi une alarme et des accusations du ministère des affaires étrangères US, comme révélé dans les câbles de l’époque.

Plus tôt, en 1973, la Confédération Haudenosaunee des 6 Nations Iroquoises avait engagé l’ONU et avait répondu à la requête en provenance de Wounded Knee pour être les médiateurs de paix dans le processus d’occupation.

Ces mots sonnent particulièrement vrais aujourd’hui alors que les médias présentent une version totalement biaisée de la véritable histoire de la Palestine.

NdT: remarque d’autant plus intéressante, que dans les années 1970-80, beaucoup d’argent fut dépensé pour envoyer des délégations amérindiennes (pas l’AIM bien sûr) des conseils de tribus et de bandes, US et canadiens, dépendants des gouvernements coloniaux, en Israël, où on leur bourra le crâne de l’idée suivante: “Vous les Indiens êtes des peuples comme nous en terre promise…” ce qui faisait le lien faussement et artificiellement entre la lutte autochtone amérindienne et le sionisme. Bien des universitaires de l’époque dont Vine Deloria Jr, furent retournés pour soutenir Israël alors qu’il est bien évident que si comparaison il y a, les nations et peuples premiers des Amériques sont les Palestiniens et non pas les envahisseurs coloniaux sionistes. La confusion a régné longtemps dans bien des esprits militants… C’était le but. L’AIM était plus proche du FPLP et de l’OLP, ce qui inquiétait le gouvernement US…

En janvier 1974, le département d’état US s’alarma lorsque des journalistes soviétiques planifièrent de voyager à Minneapolis. Les Etats-Unis les traquèrent pour voir s’ils étaient là pour couvrir le procès de ceux qui avaient occupé Wounded Knee. Une fois de plus le gouvernement US était terrifié que l’AIM puisse gagner un soutien international et par son habilité à le faire. Les Etats-Unis traquèrent aussi les informations diffusées à l’étranger concernant la couverture de l’information sur les problèmes des Indiens et des droits de l’Homme.

https://wikileaks.org/plusd/cables/1974STATE012511_b.html

Un document de Wikileaks vient de Genève en 1977, la déclaration sur la discrimination et les droits indigènes, qui réfère également à la stérilisation des femmes autochtones sans leur consentement. Les câbles de l’époque montrent également que le gouvernement des Etats-Unis traquait les commentaires de Russell Means en regard de la stérilisation des femmes indiennes aux Etats-Unis sans leur consentement.

Lisez plus au sujet de l’espionnage des Indiens aux Etats-Unis et des Premières Nations: http://indigenousresistancejuly2014.blogspot.com/2014/08/texas-spies-ponder-mohawks-stratfor.html

= = =

Note de Résistance 71:

L’AIM envoya un délégué à Téhéran lors du conflit des otages de l’ambassade US sous la présidence Carter. L’Iran avait accepté que l’AIM soit le messager entre les otages américains de l’ambassade et les Etats-Unis. Le délégué de l’AIM fut John Thomas, un ami de Russell Means. Voici ce qu’écrivit Means en 1995 au sujet de cet épisode:

John T. nous servit d’ambassadeur itinérant visitant pour nous le Liban, l’Egypte, l’Iran. Lorsque les gardiens de la révolution islamique prirent l’ambassade US de Téhéran en otage, nous y envoyâmes John T. pour voir ce qu’il pourrait faire. Nous n’avions aucune confiance dans les téléphones, je suis sûr que la CIA et les Iraniens écoutaient chaque conversation téléphonique, il revint donc à New York pour s’entretenir avec Bill et moi…

Pays du goulag levant: « Bienvenue dans la réserve » (Russell Means)

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Présentation de la vidéo entretien avec Russell Means “Bienvenue dans la réserve”

 

Source:

http://www.youtube.com/watch?v=-LA-S64QY3o

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Note: La vidéo sera affichée pour visionnage dans la partie commentaire de ce billet. Elle est en anglais, activez le sous-titrage français.

Les Etats-Unis sont une grande réserve indienne et nous sommes tous dedans. Ainsi pense Russell Means, acteur légendaire, activiste politique et leader de l’American Indian Movement (AIM). Means a menee la saisie et l’occupation du QG du Bureau des Affaires Indiennes à Washington D..C en 1972, en 1973, il fut un des meneurs de la rébellion de Wounded Knee dans le Dakota du Sud, sur la réserve Lakota (Sioux) de Pine Ridge. Ceci fut une réponse au massacre d’au moins 150 hommes, femmes, enfants, vieillards par le 7ème de cavalerie dans un camp près de Wounded Knee en 1890.

Russell Means nous donne un entretien de 90 minutes qui ouvre l’esprit, dans lequel il explique comment les premières nations et les colons américains en général sont tous de fait emprisonnés dans cette énorme réserve que sont les Etats-Unis. Means est un des leaders de la République des Lakota, un mouvement qui a déclaré son indépendance des Etats-Unis et a refusé de reconnaître l’autorité des présidents ou des gouvernements des Etats-Unis, se retirant unilatéralement de tous les traités établis avec le gouvernement fédéral et définissant ses frontières sur un territoire qui couvre des milliers et des milliers de Km2 s’étendant sur les territoires occupés de Dakota du Nord, du sud, du Nebraska, du Wyoming et du Montana.

Means y explique comment les Amérindiens ont été réduit en esclavage virtuel dans des de facto camps de prisonniers de guerre en résultat de la restriction du gouvernement fédéral sur les ressources alimentaires et l’application de tactiques coloniales, un processus qui a aussi maintenant été appliqué au reste des Etats-Unis qui ont été transformés en une “gigantesque réserve indienne”, d’après Means.

Means met en garde les Américains du fait que ceux-ci ont perdu leur capacité de pensée critique et deviennent de plus en plus irresponsables au fil des générations qui passent. Ils deviennent par conséquent moins libres, négligents de l’observation d’un document presque parfait qu’est la constitution, qui est elle-même dérivée de la loi native indienne. Means chronique les pertes de libertés depuis les années 1840 jusqu’à ce jour, de la naissance de la corporation et la déclaration de Lincoln de la loi martiale, en passant par la fin du XIXème siècle et le XXème siècle lorsque le Congrès des Etats-Unis “commença à donner aux banques le droit de régner”, et du jour où les intérêts banquiers privés commencèrent à imprimer l’argent pour le gouvernement et à lui prêter avec intérêt (NdT: 1913 et le vote de la loi sur la réserve fédérale, votée en catimini un soir de Noël 1913 alors qu’une poignée d’élus siégeaient à l’assemblée… cela devrait vous rappeler un évènement très récent en France… Les modus operandi se suivent et se ressemblent, puisqu’ils émanent des mêmes criminels…)

Source: 
‪http://www.prisonplanet.tv/

Si vous oubliez le nom des nuages… Vous perdez votre chemin (Russell Means)

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Pensées et philosophie amérindiennes (extraits)

 

Russell Means

Lakota, Sioux

 

Traduit de l’anglais par Résistance 71

 

Mars 2015

 

Un langage commun

 

Tous les Indiens des plaines et ceux qui vivaient sur les bords des grandes plaines centrales de l’Amérique s’étendant du Canada au nord du centre du Mexique, partageaient le même système de communication basé sur un langage de signes. Cela prend beaucoup de temps pour apprendre un tel langage. C’était un langage universel qui s’étendait du bas Missouri, Texas et Oklahoma et au nord du Mexique où vivaient les Comanches et les Kiowa et ce jusqu’aux plaines bien au nord du Canada, dans la confédération des Pieds-Noirs d’Alberta et à l’Ouest jusqu’aux montagnes rocheuses, incluant la très vaste nation Shoshone qui s’étendait du Nevada à la Californie du Sud jusqu’à l’océan Pacifique.

Les anthropologues ont studieusement ignoré le fait que toutes ces sociétés partageaient un langage universel. Les gens avec lesquels vous partagez une langue sont votre famille étendue. Nous avions donc de la famille en bas jusqu’à l’Oklahoma, le Texas et jusqu’au centre du Mexique. Nous parlions, communiquions, commercions les uns avec les autres, sans faire la guerre. C’est lorsque vous ne prenez pas le temps de communiquer que vous faites la guerre.

Comme déjà mentionné, il n’y a pas de concept de guerre dans les sociétés indigènes, tout comme il n’y a pas de notion du mal. Ce fait est si important et si ignoré qu’il vaut la peine d’être répété. Il n’y a pas d’expérience de quoi que ce soit ressemblant à la guerre qui devint une caractéristique commune dans les cultures patriarcales. Le mot n’est pas dans notre langue et si ce n’est pas dans la langue, vous n’en avez pas le concept, Cela n’existe simplement pas, comment une société peut-elle suivre une pratique dont elle n’a jamais entendu parler ?…

Maudits par le pouvoir de la raison

En 1981, une cinquantaine d’Indiens et de blancs pensant à l’unisson reprirent possession des Collines Noires (NdT: terres sacrées des nations Sioux), qui part traité international appartiennent au peuple Lakota, en y établissant un camp appelé Yellow Thunder Camp. Camper était légal dans les collines, je fus donc capable de vivre là légalement sans briser ma condition de mise en liberté suite à une condamnation ayant suivi des “voies de fait au cours d’une émeute” et l’incendie du tribunal de la ville de Custer dans l’état du Dakota du Sud. Lorsque je fus incarcéré, je fus frappé en prison avec un pic à glace en pleine poitrine par un blanc raciste suprématiste qui fut relâché peu de temps après son geste pour “bonne conduite”. En ce temps là, les Indiens du Dakota étaient souvent appelés “nègres des prairies” et les magazins arboraient de grands écriteaux disant: “Interdit aux chiens et aux Indiens”.

Le camp de Yellow Thunder sur les terres sacrées Lakota, donnait l’opportunité d’apprendre beaucoup sur la vie traditonnelle et la Loi Naturelle. Un jour, j’ai jeté un caillou dans le lac Victoria, qui avait la taille d’un marais à castor et une série de vagues concentriques commencèrent naturellement à se propager du point d’impact sur l’eau. J’eus alors une profonde révélation: si vous voyez le point d’impact comme étant votre cœur, alors le plus proche des cercles peut-être vu comme votre famille, le cercle d’après votre famille par alliance, puis le suivant votre clan, puis votre nation, puis le monde… puis l’univers… jusqu’à l’infini.

De cette façon, j’ai réalisé que mon cœur est connecté et qu’il affecte l’infini, avec ceci en tête, vous comprenez comment il est important d’avoir un cœur pur et sain ! Nos cœurs font partis de l’infini et n’en sont pas séparés.

Les Indiens des Amériques voient toute vie comme la combinaison de sacrifice, de souffrance, de partage, de cadeaux et d’enseignement. Quand nous allons dans la nature chercher de longues perches pour nos tipis, nous remercions l’arbre pour son sacrifice.

Nous apprenons de la force de la rivière que durant les hautes eaux de printemps durant la fonte des neiges, vous ne laissez pas l’eau vous diviser, parce que l’eau est une puissante force et si elle veut vous détruire, elle le fera.

Nous, animaux sur deux pattes, ne sommes pas au sommet de la chaîne alimentaire, nous sommes en bas, parce que de toutes les créatures terrestres, nous sommes la seule dotée de raison. Nous ne connaissons pas les choses nécessaires pour fonctionner par instinct dans la vie, de la façon dont les autres animaux le font. C’est pourquoi nous devons apprendre de toute notre famille (animale), tous les enfants de la Terre-Mère sont nos professeurs.

La réalité inversée de l’héyoka et du patriarcat

Le système entier du monde et la vision du patriarque est Héyoka (celui qui fait tout à l’envers). Le patriarcat est fondé sur la structure pyramidale. Le patriarque est inconfortable où qu’il aille. Il a peur, parce qu’il vit dans la crainte perpétuelle d’être renversé du sommet de la pyramide et les autres essaient constamment de le pousser hors de son perchoir. Au sein de sa famille, sa femme et ses enfants doivent être mis en esclavage afin qu’ils soutiennent sa position de domination et de prominence. Ses enfants sont élevés à sa propre image, pour être des patriarques trônant au sommet de leur pyramide instable.

S’il veut maintenir sa position parmi sa famille, le patriarque doit-être subjugué au niveau suivant de l’autorité, etc, etc jusqu’à la royauté. La structure féodale où personne n’est libre et l’homme du sommet a peur de tout, est le produit naturel du patriarcat. Tout le monde au sein de ce système est un esclave, parce que chaque personne sous le dirigeant ultime est un esclave du pouvoir de tous les patriarques au-dessus d’elle. Même l’homme seul tout en haut de la pyramide est un esclave, il est l’esclave de sa propre terreur, celle d’être renversé du pouvoir.

Dans notre système matriarcal, chacun est libre et personne n’a peur de quoi ou de qui que ce soit. Nous savons qui nous sommes et où nous appartenons. Ceci ne peut jamais nous être enlevé. C’est pourquoi les patriarques ont peiné si longtemps et si durement pour nous détruire, nous et nos cultures dans le monde entier. Nous sommes une terrible menace à leur illusion de pouvoir parce que nous sommes immunisés contre tout cela. Ils peuvent commettre des génocides entiers et éradiquer des cultures indigènes entières encore et encore, mais ils ne réussiront jamais à nous réduire en esclavage. Notre liberté de la peur rend le patriarque plus craintif que jamais.

L’univers

L’univers est notre tabernacle, notre temple. Pour le comprendre, il faut comprendre les étoiles. Toute vie est connectée, les étoiles, incluant notre soleil, sont connectées avec les planètes et les lunes. Les étoiles nous donnent aussi la direction. Lorsque nous faisons attention à ce qui se passe dans le ciel, l’univers nous dit et nous montre des réponses au mystère de la vie.

Par l’observation, nous constatons que toutes les choses voyagent en cercle. Les étoiles tournant nous montrent que l’univers bouge en cercle. La Terre tourne autour du soleil. La lune tourne autour de la Terre, la Terre tourne sur elle-même. Les saisons sur terre et autres rythmes naturels se produisent en cycles, de l’été à l’hiver, de l’aube au crépuscule, la lune se lève et se couche dans un cycle de pleine à nouvelle lune. La lune au cours de ses cycles influe sur l’eau terrestre. La lune contrôle aussi les cycles de purification de la femme. La femme est purifiée naturellement par l’eau.

Le soleil est mâle, la Terre est femelle. La terre va au travers des cycles de naissances et de morts, de purification par l’eau et la femme suit le même schéma. Le soleil donne l’énergie à la terre, ainsi la vie peut-être créée, tout comme l’homme donne sa semence à la femme.

Toute vie commence dans l’eau. L’eau est sacrée et ne peut-être souillée. La Terre et la Femme sont les êtres les plus sacrés, parce qu’elles créent la vie de l’énergie du soleil/homme.

Parce que la femme est plus sacrée que l’homme, elle vit plus longtemps, elle peut mieux supporter la douleur, elle a plus d’endurance et elle a un 6ème sens unique qui ne peut pas être expliqué.

La femme passe par deux changements dans la vie: de petite fille elle fleurit en femme épanouie et après le temps de l’enfantement, elle transitionne à l’état “d’ancienne”. L’homme lui, comme le soleil fonctionne sans changement, du moment où il atteint la virilité, il va, va, va, jusqu’à épuisement de l’énergie. Il n’est jamais naturellement purifié, l’homme est unidimensionnel comparé à la femme. Quoi qu’il en soit, comme la femme, il voyage en cercle dans la vie, de couche-culotte en couche-culotte. Les marées qui montent et descendent au gré de l’influence lunaire et qui sont cycliques à l’infini, sont représentatives de toute vie sur Terre.

Vous les hommes blancs, êtes très arrogants. Vous pensez être responsables de l’extinction de différentes formes de vie, mais avez-vous jamais considéré le fait que peut-être ces formes de vie ne voulaient pas vivre avec vous ?
~ Ancien de la nation Déné (Territoires du Nord-Ouest, Canada)~

 

 

Introduction à la philosophie et la pensée amérindienne (Russell Means ~ 3ème Partie)

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, documentaire, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , on 2 mai 2014 by Résistance 71

Russell Means prend ici le contre-pied de bien des idées reçues affirmées contre vents et marées par l’anthropologie et l’ethnologie « orthodoxes », qui rappelons-le, comme toute science, sont sous contrôle des payeurs, de ceux qui fournissent argent et logistique pour que la « science » corrobore ce qui DOIT être, souvent bien plus que ce qui EST.

Sa narration de sa mise au défi des archéologues dans leur convention vaut à elle seule son pesant d’or, une intervention à la Russell Means pur sucre… Jubilatoire!

— Résistance 71 —

 

Les mensonges proférés à notre sujet

 

Russell Means

 

Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2012

par Résistance 71

 

Présentation

1ère partie

2ème partie

3ème partie

4ème partie

 

A chaque fois qu’une discussion commence au sujet des avantages relatifs à la société matriarcale en opposition à la société patriarcale, ou sur le style de vie des peuples indigènes en comparaison avec le style de vie moderne post-industriel, un nombre de vieux mythes se voulant honorables sont cités par les avocats de la “modernité” afin de discréditer le sauvage ou l’ “homme naturel” primitif. Il est important de considérer ces mythes un par un et de voir lequel ou lesquels, s’il y en a, a le mérite soit de la logique, soit de la preuve de son côté.

Rappelez-vous toujours: Les conquérants et les vainqueurs des guerres ont écrit les livres d’histoire.

  • Le mythe de la saleté: dès lors que les peuples indigènes vivent dans des sociétés où tout est organique et retournent aux éléments desquels ils proviennent, il n’y a de fait aucune accumulation de déchets. Ajoutez à cela qu’il n’y a jamais eu de surpopulation, et nous pouvons constater que ce qui est appelé “ordure, déchet” ou “poubelle” dans nos temps modernes, est juste considéré comme un engrais dans la société indigène. Sans aucune accumulation de zones d’ordures, il n’y avait de fait aucun terrain fertile pour l’éclosion de maladies. En ce qui concerne l’hygiène personnelle, qui a le plus de chance d’être plus propre: un “sauvage” qui se purifie lui-même dans les inipi tous les quelques jours, ou l’homme “civilisé” qui se lave une fois par an ou moins ?
  • Le mythe des maladies: Les maladies étaient virtuellement inconnues avant l’arrivée de l’homme blanc, comme l’a démontré le manque total de résistance immunitaire des natifs aux pathogènes européens importés qui ont décimés les populations des Amériques. Les archéologues furent stupéfaient de ne pas découvrir de dents pourries dans les corps retrouvés dans les tombes pré-colombiennes qu’ils volaient.
  • Le mythe de la mortalité à un jeune âge: Les anciens des Indiens des plaines nous disent qu’avant l’arrivée des blancs, il n’était pas rare que des personnes vivaient jusqu’à 150 ans. Depuis leur arrivée, la longévité des Indiens n’a fait que chuter, elle est maintenant de 43 ans en moyenne aujourd’hui dans la réserve Sioux de Pine Ridge dans le sud-Dakota.
  • Le mythe de la famine: Les peuples indiens vivaient en équilibre avec leur environnement. Dans les périodes de disette, ils mettaient moins d’enfants au monde. Les sources alimentaires étaient très nombreuses et très diverses, les gens n’étaient pas dépendants d’une monoculture qui amène une catastrophe en cas d’échec d’une culture ou d’un élevage.
  • Le mythe de la sauvagerie: Qui peut être plus sauvage que les inventeurs de l’Inquisition ? Les Européens sont célèbres pour la myriade de formes de torture qu’ils perfectionnèrent les uns sur les autres, les victimes étaient écartelées, démembrées, éviscérées, brûlées vives, torturées sur la roue et la liste est infinie… Le scalpage a été inventé par les blancs, plus spécifiquement par les Hollandais, cela servait à collecter les récompenses pour avoir tué des Indiens hommes, femmes et enfants, dont le prix étaient différents. Payer au scalp était plus facile que payer à la tête. Originellement, les chasseurs de primes blancs étaient requis de ramener les têtes des victimes pour être payés, mais le nombre croissant d’Indiens tués a rendu la pratique plus difficile. Un bouquet de têtes étaient plus difficile à transporter, ainsi le scalpage était plus efficace.
  • Le mythe de l’ignorance: Qui peut être plus ignorant qu’une société entière qui, tout en se pavanant d’être à un haut niveau de sophistication, empoisonne son environnment et crée des armes capables de détruire toute vie sur terre ? Aucune société indigène sur cette planète n’est assez ignorane pour faire ne serait-ce qu’une de ces deux choses.
    L’alphabétisme est souvent tenu comme un standard de sophistication intellectuelle ou de progressisme. Gardez présent à l’esprit que les peuples qui développent une littérature, ceux qui acquièrent le langage écrit, deviennent mentalement paresseux, ils n’ont plus besoin de se rappeler. A la place des 3R de l’éducation américaine, les Lakota focalisent sur une éducation qui insiste sur les 3 “L” Look, Listen, Learn (Regarder, Ecouter, Apprendre). Ce type d’éducation est parfaitement adaptée au style de vie indigène pour lequel la connaissance importante est dérivée de la Loi Naturelle. De manière démontrable, les peuples indigènes autour du monde obtiennent la connaissance nécessaire pour des sociétés s’épanouissant sur le très long terme, avec aucun impact négatif sur l’environnement. Dans cette situation, il n’y a clairement aucune nécessité pour un langage écrit. Quel système est le “meilleur” ? Vous devez vous poser la question de savoir quel système fonctionne le mieux ? Si les Indiens des Amériques étaient si “ignorants”, pourquoi donc les envahisseurs blancs eurent-il besoin répétitivement de l’aide des Indiens afin de simplement survivre ? Qui est le véritable ignorant ici ?
  • Le mythe du sacrifice humain: Afin de justifier le meurtre, la mise en esclavage et la torture à mort des Indiens, pour aussi voler leur or et leurs terres, il fut très utile de pouvoir les étiqueter sous le vocable de païens, d’infidèles et de pratiquants de sacrifices humains. Les prêtres espagnols et les conquistadores sous le commandement de Cortez, passèrent 2 pleines années à traquer tous les livres aztèques qu’ils purent trouver, au travers de l’empire Aztèque et les brûlèrent tous. Des livres sur une astronomie très avancée, des livres de mathématiques, de médecine et qui sait quoi d’autre, tous perdus, à tout jamais. Il devient alors très pratique qu’il n’y ait plus de preuves écrites pour contredire les affirmations des Espagnols sur les sacrifices humains et autres atrocités soi-disant commises par les Aztèques. Les Espagnols purent fabriquer tous les mensonges qu’ils voulurent, sans aucune preuve pour les contredire, ces mensonges sont alors devenus partie de la perception du public sur les Aztèques en tant que gens cruels et assoiffés de sang. Mais le rapport moderne sur les Aztèques, et ceci est corroboré par des trouvailles archéologiques récentes, est prouvé historiquement faux. Une fois que tous les livres aztèques furent brûlés, il n’y eut plus aucune documentation écrite de la pratique ancienne des opérations à cœur ouvert que les Aztèques maîtrisaient. Ceci fut très facile donc, pour les Espagnols ignares de les condamer comme “sauvages” pour pratiquer des “sacrifices humains”. Des archéologues pilleurs de tombes ont trouvé des plaques d’or ou d’ivoire qui étaient utilisées pour remplacer et réparer des sections de crâne entières qui avaient été endommagés lors d’accidents ou enlevées pour pratiquer de la chirurgie du cerveau très complexe. Comme le confirme les descendants actuels des Aztèques au Mexique, leurs ancêtres étaient très efficaces dans l’utilisation d’herbes et de racines capables de ralentir le rythme cardiaque à des fins chirurgicales ; seulement récemment ont commencé quelques anthropologues culturels à reconnaître ce fait, qui est connu des praticiens Aztèques depuis les temps pré-colombiens. Cette évidence soutient l’argument que les cérémonies rituelles rapportées par les Espagnols comme étant des sacrifices humains n’étaient en fait que des procédures médicales sophistiquées.
    Comme les nazis, les patriarques du monde et à travers de l’histoire ont été bien informés de tactiques arrivant à point nommé pour diaboliser leur ennemi, “l’autre”, en l’accusant de leurs propres crimes et atrocités. En réalité, c’est le patriarcat qui continue de pratiquer les sacrifices humains de nos jours, spécifiquement dans des endroits comme le Texas et la Floride (NdT: Les deux états où il y a le plus d’exécutions au pays du goulag levant, ex-USA). Accompagnés par des dogmes religieux, un rituel et une certaine solennité, les condamnés (trop souvent innocents) hommes et femmes, sont mis à mort de manière “scientifique”. Comme dans tout sacrifice humain, le dieu de la vengeance est soi-disant appaisé et quelques bénéfices sont supposés en être tirés, comme le refus de commettre de futurs crimes, alors que chaque étude scientifique légitime jamais conduite a démontré que le “facteur dissuasion” n’est qu’un leurre et un mensonge.
    Durant la guerre également, de jeunes hommes et femmes sont envoyés combattre avec une connaissance certaine que beaucoup mourront et que de leur sacrifice en résultera un soi-disant bénéfice. Notez bien que ce ne sont jamais les patriarques qui marchent vers le risque de mourir, mais seulement ceux qui sont trop jeunes, trop innocents et trop naïfs pour en savoir plus. Et c’est en cela que réside le soi-disant bénéfice ? Voilà le sacrifice humain dans sa forme la plus psychopathe.
  • Le mythe de la guerre: d’après bon nombre “d’experts” blancs, les nations indiennes d’Amérique du nord étaient engagées dans une guerre quasi permanente. Celles-ci étaient soi-disant des “sociétés de guerre” et ce à un degré où le membre mâle de la société indienne est toujours identifié comme étant un “guerrier”.
    Il y a un dicton Lakota qui dit ceci: “Les vieillards et les mères connaissent la folie de s’engager dans la bataille”. Lorsque des désaccords ne pouvaient pas être résolus entre nations indiennes, la dispute était alors règlée de manière bien moins dangereuse qu’un match moderne de football américain professionnel.
    Lorsque le temps des traités est venu, le gouvernement américain a dit qu’il devrait y avoir des lignes imaginaires autour de votre territoire. Donc nous avons tracé des lignes sur une carte qui comprenaient la zone englobant nos mouvements. D’autres peuples et de plus petits groupes comme les Mandan, les Arikara et les Hidatsa, vivaient dans cette zone plus large que nous fréquentions et qui en accord avec les traités étaient notre territoire. Alors l’homme blanc y jeta un œil et ne puis y comprendre quoi que ce soit à la situation. Comment le territoire d’une nation peut-il se trouver dans le territoire d’une autre ? Quand vus comprenez que chaque aiguille de pin, chaque pierre, chaque grain de sable est sacré, excluriez-vous les êrtres humains de cette sanctité. Ainsi il était facile pour nos de partager cette partie de la terre les uns avec les autres et de commercer les uns avec les autres.
    Chez les Amérindiens, chaque territoire d’une nation était entouré de territoires partagés, en commun où vous pouviez rencontrer d’autres gens. Si de jeunes gens dans les terres partagées se conduisaient de manière brutale ou idiote, comme le font parfois de jeunes gens pendant des concours ou des démonstrations de bravoure et d’athléticité et si quelqu’un y était blessé ou tué, ceci ne causait pas une guerre. Comme cela est très commun avec les peuples indigènes du monde, nous avons des mécanismes pour résoudre les conflits entre les gens.
    Nos désaccords entre nations indiennes étaient, des mots de Vine Deloria Jr: “largement résolus sans verser le sang.” Par exempe les six nations (iroquoises) règlaient les différents au cours d’un match de Lacrosse. Les nations indiennes du sud avaient un jeu à deux crosses similaire à Lacrosse. Les Indiens de la région atlantique avait un jeu qui ressemblait au football. Bien sûr ces parties pouvaient être violentes, mais les différents y étaient réglés dans verser le sang. Les Maoris de Nouvelle-Zélande, qui tatouent leurs visages avec des dessins très compliqués, règlent leurs disputes dans une compétition de celui qui fait la grimace la plus horrible, expressions facilaes qui sont renforcées par les tatouages. Le gagnant est celui qui fait l’expression la plus horrible. Incidemment, la plus haute insulte pour les Maoris est un défaut d’expression faciale.
    Les peuples indigènes sont souvent amusés d’entendre ce que les archéologues écrivent à leur sujet. Le plus souvent, ce qui est écrit est simplement scandaleux. J’ai participé à une convention de l’American Association of Archeologists (AAA), une convention de pilleurs de tombes en quelque sorte, afin de mettre au défi leur affirmation que les Amérindiens étaient des “peuples de la guerre”. J’ai demandé ceci à l’assemblée d’archéologues:
    Dans toutes les tombes pré-colombiennes que vous avez pillé, avez-vous jamais trouvé une simple arme de guerre ? Si vous pouvez produire une seule arme de guerre que vous aavez collecté dans une de ces tombes, je me suiciderai ici, sur cette estrade, devant vous !”
    Ne croyez-vous pas que quelques uns de ces archéolos auraient adoré de me voir m’exterminer juste là sur l’estrade ? ou du moins d’essayer de me convaincre de le faire en argumentant ? Quoi qu’il en soit, étant des pilleurs de tombes très experts en la matière, ils savaient la différence entre l’alignement des plumes de l’empennage et la pointe d’une flèche sur des flèches de chasse faites pour percer des côtes verticales et des flèches de guerre faites pour percer des côtes horizontales humaines (flèches qui sont couramment trouvées du reste dans les tombes européennes qu’ils pillent…). Quelle fut la réponse à mon défi de la part de cette assemblée de pilleurs de tombes ? Un silence assourdissant !

Introduction à la philosophie et la pensée amérindienne (Russell Means ~ 1ère Partie)

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Si vous avez oublié les noms des nuages alors vous avez perdu votre chemin (1ère partie)

Une introduction à la pensée et à la philosophie amérindienne  

 

par Russell Means  

 

~ Extraits traduit de l’anglais par Résistance 71 ~    

 

-o-o- Résistance 71 -o-o-  

 

25 Avril 2014  

 

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La loi naturelle

 

Russell Means

 

Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2013

 

par Résistance 71

 

Présentation

1ère partie

2ème partie

3ème partie

4ème partie

 

Dans la perspective matriarcale, le monde est un endroit nourricier. Un endroit où des cadeaux sont donnés gratuitement. Lorsque les conquistadores espagnols et portugais arrivèrent, les Aztecs et les Incas ne pouvaient pas comprendre pourquoi ces nouveaux arrivants étaient si atteints de la folie de l’or. Tout ce qu’ils avaient à faire étaient de le demander et les Indiens leur auraient donné.

Christophe Colomb écrivit après ses premiers contacts avec les Indiens des Caraïbes, que les natifs de l’endroit étaient si généreux et pacifiques que c’en était une faute. Une faute ? Générosité et pacifisme des fautes, des défauts ? De quel type de monde provenait-il à votre avis ? Du monde de l’inquisition, des âges sombres, de la mort noire. Les Indiens des Amériques allaient se familiariser avec ce monde très bientôt.

Si vous vivez dans un monde où tout ce dont vous avez besoin est disponible de manière gratuite, la veulerie et le goût de la possession paraissent être une forme d’insanité. Pourquoi quelqu’un voudrait-il plus que ce dont il a besoin ? La terre mère procure une abondance quasi illimitée. Tout comme une mère donne à son enfant tout ce dont il/elle a besoin, la Terre fait de même pour ses enfants, les humains comme les autres créatures. Si vous suivez la loi naturelle, vous n’avez pas peur de la mort, vous voyez les cycles naturels de la mort et de la renaissance partout autour de vous, dans vos parents et vos enfants, dans l’engourdissement de l’hiver et les nouvelles feuilles du printemps, la régénération de toute sorte de vie nouvelle. Les anciens du monde indigène ne s’accrochent pas à la vie, ils n’ont pas peur, quand ils deviennent une charge pour la société, ils s’en vont tout simplement. Dans chaque cycle de la nature, tout au long de leur vie, ils ont été les témoins de la mort, de la réincarnation, de la renaissance, la mort et la décomposition se transformer en nouvelle vie et ils savent qu’ils font partie intégrante de ce cycle.

Les détails spécifiques du comment tout ceci se passe ne sont pas importants. Les peuples indigènes ne mentent pas, ils n’inventent pas d’histoire lorsqu’ils ne connaissent pas la réponse complète à une question. Ils ne prétendent ni n’affirment qu’ils savent des choses dont ils n’ont aucun moyen de vraiment savoir. Ils n’écrivent pas les paroles de ceux qui prétendent entendre des voix et proclament ensuite que ceci sont les paroles d’une sorte de “dieu”.. parce que la vie est vécue en équilibre, le langage se développe avec des positifs, pas de négatifs. Il n’y a pas de mot pour dire “mentir” dans la langue Lakota (NdT: une des langues du groupe dit “Sioux”), dans notre langue nous ne sommes pas capables d’insulter quelqu’un ou quelque chose. Dans la loi naturelle, chaque chose a sa place, où est le mal ? Il n’y a pas de mal dans la nature. En vivant par la loi naturelle, nous percevons les choses effectivement au travers de nos sens, nous développons une appréciation pleine et essentielle du monde réel qui nous entoure, de ce que nous expérimentons au quotidien, de la réalité.

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Vivre en suivant la loi naturelle

Russell Means

 

Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2012

 

par Résistance 71

 

En tant que chasseurs-cueilleurs, nous observons le renard et l’ours. Lorsqu’ils mangent des baies, ils ne mangent pas toutes les baies sur le même buisson. Lorsque des ours mangent du miel, ils ne détruisent pas les ruches, ils en prennent un peu et continuent leur chemin. Il y en a toujours suffisamment pour permettre une régénération. Nous savons donc bien mieux faire que de vider un bout de terrain de toutes ses sources nourricières. C’est ainsi que vous vivez en suivant la loi naturelle.

Les chasseurs-cueilleurs ne vident jamais leur supermarché naturel. Ils n’endommagent pas leur environnement de quelque manière que ce soit. La famine n’existe pas chez les chasseurs-cueilleurs parce que les sources de nourriture sont extrêmement variées et ne peuvent pas être épuisées en même temps. Ils savent où est l’eau (NdT: même dans le désert, les travaux de recherche de l’anthropologue américain Marshall Sahlins ont démontré que les sociétés de chasseurs/cueilleurs étaient en fait des sociétés d‘abondance contrairement au mythe perpétré par les anthropologies structuralistes évolutionistes et marxistes pour qui la fausse image du chasseur/cueilleur luttant pour sa survie toujours à la limite de la famine, est une image valorisatrice pour leur idéologie soutenant la société étatique comme étape ultime de l’évolution…). La Terre-Mère est leur corne d’abondance, avec bien des types différents d’animaux, de légumes et de fruits sont à disposition pour toutes les saisons. Les chasseurs-cueilleurs savent également comment stocker la nourriture à la fois sous une forme séchée et en utilisant des caves à racines. Ils connaissaient les plantes bonnes pour la médecine et où les trouver.

Avec si peu de temps à passer pour subvenir à leurs besoins immédiats, ils avaient la liberté de s’occuper d’eux-mêmes et de leurs familles. Ils avaient le temps de se laver, de se brosser les dents, de s’occuper de l’un l’autre, de vivre selon la loi naturelle, sans conflit. Il n’y a pas de conflit dans la loi naturelle des choses, il n’y a pas de mal.

Quand vous y réfléchissez bien, lorsqu’un enfant est né, où est le mal ? Un ours ou un cougar tuant et mangeant ce qu’ils ont l’habitiude de manger, n’est pas plus mal que ce qu’un humain tue pour manger ce qu’il a l’habitude de manger. Nous respectons tout ce qui se trouve dans le monde naturel et que nous utilisons à un moment ou un autre au cours de nos vies. Nous remercions l’arbre que nous coupons pour faire les piquets de nos tipis. Quand vous révérez une plante, les animaux, il est facile de voir qu’il n’y a aucun mal dans la nature.

Chaque bonne pensée est une prière. C’est ce que nous croyons. C’est pourquoi nous n’avons pas d’églises. La vie est une église, l’univers est notre temple. Être conscient de l’existence et du bien-être du “Petit Peuple”, le nom que nous donnons aux insectes, c’est une forme de prière.

Introduction à la philosophie et la pensée amérindienne (Russell Means ~ Présentation)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, démocratie participative, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, philosophie, politique et social, résistance politique with tags , , , , , , , , , , on 24 avril 2014 by Résistance 71

“Nous avons besoin d’une grande vision et la personne qui l’obtient doit la suivre comme l’aigle recherche le bleu le plus profond du ciel”

~ Crazy Horse ~

 

Si vous avez oublié les noms des nuages alors vous avez perdu votre chemin (Présentation)

Une introduction à la pensée et à la philosophie amérindienne

 

par Russell Means

 

~ Extraits traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

 

-o-o- Résistance 71 -o-o-

 

21 Avril 2014

 

Qui est Russell Means ?

 

Russell Charles Means (1939-2012) était un activiste Oglagla Lakota (Sioux) qui lutta pour les droits des autochtones américains, il fut un activiste politique sous la bannière libertarienne, acteur, activiste politique, peintre et musicien. Il est devenu un membre prominent de l’American Indian Movement (AIM) après avoir rejoint l’organisation en 1968. Il aida à organiser des évènements notables de lutte pour les droits natifs, évènements qui attirèrent une couverture médiatique nationale et internationale, comme l’occupation de l’ancienne prison d’Alcatraz (sise en territoire indien) en 1969, l’occupation du Mount Rushmore en 1971 et surtout le siège par les agents fédéraux de la réserve de Wounded Knee en 1973.

Il fut nommé prermier directeur national de l’AIM en 1970. Sous son leadership, le mouvement commença des campagnes d’activisme plus soutenues et plus remarquées.

Means fut actif internationalement concernant les problèmes des droits indigènes, ceci impliqua son activisme avec des groupes Indiens d’Amérique Centrale et d’Amérique Latine. Il participa à des réunions aux Nations-Unies et au congrès des États-Unis pour la reconnaisance des droits autochtones. Il fut politiquement actif dans sa réserve de Pine Ridge (Sud-Dakota) et aussi au niveau de l’état du Dakota et au niveau national.

Il commença sa carrière d’acteur en 1992. Il apparut dans plusieurs films dont le plus célèbre: “Le dernier des Mohicans” avec Daniel Day Lewis (rôle de Chingakook). Il a produit et édité ses propres CD musicaux. Il a publié son autobiography (extraits traduits et publiés sur Résistance 71) en 1995 “Where White Men Fear to Tread”

Russell Means est décédé d’un cancer à l’âge de 72 ans dans la réserve de Pine Ridge ou “le camp de prisonnier de guerre # 334” comme il aimait à la décrire. Camp de prisonnier en l’occurence totalement hors de propos puisqu’il est à noter que de la très jeune histoire des Etats-Unis, la seule guerre perdue par ceux-ci fut celle qu’ils menèrent contre les nations Sioux et Cheyennes, qui virent la défaite de l’armée américaine et la signature du traité de Fort Laramie en 1868, traité où les Etats-Unis faisaient des concessions territoriales et de souveraineté aux nations indiennes victorieuses et non pas l’inverse. Ce traité fut bien sûr bafoué par les Américains (comme les quelques 400 autres signés entre 1776 et la fin du XIXème siècle), qui continuèrent à voler et piller les territoires des nations qui les avaient pourtant militairement vaincu dans les grandes plaines centrales et les montagnes du Dakota. il faut bien que cela soit compris.

Dans la dernière année de sa vie, Russell Means travailla (entre autre) à laisser un écrit “testamentaire” de son passage sur terre. Il ne voulait sans doute pas que l’on se rappelle de lui seulement comme d’un activiste. Il entreprît donc, malade et aidé de son épouse et d’un co-auteur Bayard Johnson, la rédaction de ce petit ouvrage de 100 pages, simple et direct, expliquant les bases de la philosophie de la vie et de la vision du monde des Indiens des plaines et à quelques variantes près, de l’ensemble des nations amérindiennes. Le résultat fut cet ouvrage à la portée universelle: « If you’ve forgotten the names of the clouds, you’ve lost your way », dont nous avons traduit quelques passages marquant et qui fut publié en 2013, peu de temps après sa mort. Traduction du titre en français: « Si vous avez oublié les noms des nuages, vous avez perdu votre chemin« .

Russell nous a laissé un superbe testament et il a réussi sa nouvelle mission, celle de montrer aux yeux de toutes et tous, qu’il n’était pas seulement un activiste, mais aussi un philosophe et un sage dont le dernier message vibrant ouvre la porte à la fraternité et au retour à la loi naturelle des choses, faite de terre/femme nourricière.

Mitakuye Oyasin (Nous sommes tous inter-reliés)

 

Nous publierons ces textes par épisodes comme suit:

 1ère partie:

  • La loi naturelle
  • Vivre en suivant la loi naturelle

2ème partie:

  • Né dans une vie de liberté
  • Le patriarcat toxique
  • La triste réalité du patriarcat
  • La réalité inversée de l’Heyoka et du patriarque

3ème partie:

  • Les mensonges proférés à notre sujet

4ème partie:

  • Il n’y a pas de peur de la mort dans le monde indigène
  • L’équilibre et la sacralité de toutes choses

Bonne lecture !

 

 

 

Résistance politique… et spirituelle: La sagesse Sioux au secours de l’occident…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, crise mondiale, démocratie participative, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, pédagogie libération, philosophie, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , on 13 juin 2013 by Résistance 71

Ils luttent contre le terrorisme depuis 1492 et ils ont beaucoup à nous apprendre ! Il est grand temps d’écouter leurs voix…

— Résistance 71 —

 

Mitakuye Oyasin (Nous sommes tous inter-reliés)

 

Trois chapitres du livre: If You’ve Forgotten the Names of the Clouds, You’ve Lost Your Way : An Introduction to American Indian Thought & Philosophy

 

par Russell Means

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Les ancêtres

“Chaque partie de ce monde est sacrée pour mon peuple. Chaque colline, chaque vallée, chaque plaine, chaque bosquet… La poussière sur laquelle vous vous tenez debout maintenant répond plus gentiment à nos pas qu’aux votres, parce qu’elle est riche du sang de nos ancêtres…”

Seattle, Suquamish, mid 1800s

Venez avec nous maintenant, voyagez dans un autre monde… la façon dont c’était sur Terre, quand les gens à travers ce monde vivaient dans un paradis. Aujourd’hui, ce paradis demeure dans seulement quelques endroits disséminés, dans de petites poches qui rétrécissent et des îles isolées oublièes de tous, ou dans des montagnes ou des jungles difficiles d’accès.

Pour comprendre les Indiens d’Amérique, ou du reste tout peuple indigène, il est essentiel de commencer avec les ancêtres. Nos ancêtres sont vitaux à la façon dont les Indiens regardent le monde et ils sont maintenus en très haute estime comme s’ils étaient toujours en vie aujourd’hui et étaient toujours parmi nous.

Nos ancêtres sont nos témoins et compagnons permanents. Ils savent tout. Ils sont des parties de nous-mêmes, tout comme nous sommes parties d’eux. De cette façon, un amérindien n’est jamais seul ou un individu plongé dans la solitude. L’angoisse existentielle nous est inconnue. Nous savons qui nous sommes et ne sommes jamais seuls. Nous sommes parties de quelque chose de bien plus grand que nous.

Ceci nous rend responsables. Une famille entière ou un clan est responsable pour tout acte de violence d’un de ses membres, non seulement dans le présent, le passé, mais aussi dans le futur. L’honneur n’est pas purement individuel, il existe parmi les individus bien sûr, mais il incorpore également nos familles immédiates, nos clans, les Ancêtres et s’étend pour inclure tout l’univers.

Un Améridien est conscient que si la disgrâce ou le déshonneur viennent sur lui, alors notre grand-mère la Terre a aussi été insultée. Ces croyances et principes sont réels. Ils sont fondés sur la claire connexion entre nous-mêmes et la Nature, le monde naturel qui nous nourrit et nous chérit, qui nous soutient dans tous les moments de notre existence. Notre connexion avec les Ancêtres guide nos actions dans chaque situation.

La triste réalité du Patriarche

 “Vendre un pays ! Pourquoi pas vendre l’air, le grand océan aussi bien que la Terre elle-même ? Comment pouvouns-nous faire confiance à l’homme blanc ? Quand Jesus Christ est venu sur Terre, vous l’avez cloué sur une croix… Où sont les Péquots ajourd’hui ? Où sont les Narrangansetts, les Mohicans, les Pocanets et les autres puissantes tribus de nos peuples ? Ils ont disparu devant la veulerie et l’oppression de l’homme blanc, comme la neige au soleil. Les os de nos morts seront labourés et leurs tombes transformées en champs de cultures…”

Tecumseh, Shawnee, 1811

Le patriarcat est l’impérialisme, l’oppression et l’exploitation de “l’autre” qui a commencée dès que le patriarcat a levé sa sale tête il y a environ 6000 ans. Les patriarches sont les maîtres à justifier toute et chaque mauvaise action, on nous a élevé dans les écoles avec les histoires des méchants puritains et comment ils extorquaient de fausses confessions par la torture à des suspectées “sorcières”, et maintenant, d’un seul coup d’un seul l’application du suplice de la baignoire ou autres tortures à de soi-disants “terroristes” est une bonne idée, alors même que toutes évidences ont démontré ces techniques comme inefficaces (sans parler d’immorales..) Vous pouvez dire ceci du patriarche: il est certainement consistant dans son inconsistance irrationnelle.

La science est la religion du patriarche. Ceci ne doit pas être confondu avec la science indienne, qui est fondée sur la collecte de vérités par l’observation du monde naturel en action. Il n’y a rien de naturel au sujet d’une science qui soutient les monumentales mauvaises actions et injustices du système patriarcal. Comme toute religion, la version patriarcale de la “science” est emplie de rituels, de dogmes, de sacro-saints textes, d’articles de foi. Ceci sont les outils qui sont utilisés pour renforcer le patriarcat. Des scientifiques dissèquent des chiens et des singes pour la recherche. Comment ceci peut-il être acceptable à quelqu’un qui possède un gramme “d’humanité” ?

La science est utilisée comme une arme par le patriarche, entre ses mains, la science devient une machine à tuer. Les nazis se vantaient d’être très scientifiques et à quel prix pour l’humanité ? La recherche scientifique est rampante et pour quel résultat ? L’espérance de vie de l’Homme augmente mais reste bien en deçà des sociétés indigènes, les cultures célèbres dans le monde entier pour leur longévité ne sont pas des sociétés scientifiques, mais sont des endroits où les gens vivent naturellement. Dans les sociétés scientifiques, les anciens sont mis en cage dans des mourroirs, la maladie d’Alzeihmer et la démence sont en augmentation constante. La maladie de Parkinson n’existait pas avant le massacre généré par la révolution industrielle.

Aujourd’hui, ceux qui protestent contre la recherche scientifique débordante sont appelés terroristes et amalgamés avec ceux qui voudraient détruire la fabrique même de la société et pourtant, ce sont les scientifiques eux-mêmes qui sont le seul groupe qui menace de vraiment détruire l’équilibre de la vie sur Terre. Les peuples indigènes ont vécu d’innombrables siècles sans déséquilibre ou destruction et en seulement 6000 ans de patriarcat la Terre a été amenée au bord de la destruction totale. Dans le patriarcat, le meurtre de masse et la destrution de toute sorte de vie sont justifiés par les bénéfices d’un petit groupe de privilégiés perchés au sommet de la pyramide. Wall Street n’est pas différent de toutes les tyrannies et les royautés de l’histoire.

La prière matinale Lakotah de remerciement:

O grand mystère sacré, merci de ce jour.

Je te remercie pour l’univers, qui est notre tabernacle, notre maison de culte.

Merci pour les gens des étoiles, qui veillent sur notre eau et toutes les vies, nous donnent une direction et un endroit pour vivre.

Merci pour la lune, qui veille aussi sur notre eau et purifie naturellement les femmes.

Merci pour l’eau.

Merci pour notre grand-mère sacrée, la Terre, mère de tous les êtres vivants, car ils sont notre famille.

Merci pour le vent d’Est, qui nous amène l’étoile du matin, qui nous donne l’aube d’un nouveau jour, pour que nous ne répétions pas les erreurs commises hier. Le vent d’Est amène un renouveau dans nos cœurs, nos corps et nos esprits, renouvelant les forces spirituelles de notre grand-mère sacrée, la Terre et tous les membres de notre famille des vivants.

Merci pour les gens daims à queue noire, qui vivent à l’Est et nous protègent.

Merci pour le vent du Sud qui amène la chaleur et la générosité dans nos cœurs, nos esprits et nos corps, ainsi qu’à notre grandmère la Terre et notre famille du vivant.

Et merci aux gens hiboux qui vivent au Sud et nous protègent.

Merci pour le vent d’Ouest, qui nous donne les esprits du tonnerre et des éclairs, qui amènent le vent de fraîcheur purificateur et la pluie rafraîchissante à notre grand-mère la Terre et à toute notre famille du vivant.

Merci aux gens bisons qui vivent à l’Ouest et nous protègent.

Merci pour le vent du Nord, qui amène des vents forts et endurants qui donnent force et endurance à notre grand-mère la Terre et à toute notre famille du vivant et qui nous donne la force et l’endurance dans nos cœeurs, corps et esprits.

Merci aux gens daims rouges qui vivent au Nord et nous protègent.

Merci à tous les êtres ailés pour leurs enseignements, leur générosité et leur sacrifice. Spécialement merci à l’aigle, qui vole le plus haut, voit le plus loin et est fidèle à son compagnon.

Merci aux animaux à quatre pattes qui nous donnent tant et nous enseignent tant, pour leur sacrifice et leur bonté dans le partage.

Spécialement merci au bison, car là où va le bison, va notre peuple.

Merci à tous les membres de notre famille rampant, nageant et vivant sous la terre pour leur sacrifice et leur générosité. Merci pour leur enseignement et tout ce qu’ils nous donnent.

Merci aussi à toute la verdure qui poussent sur terre. Elle nous donnent et enseigne tant. Merci de son sacrifice et de son partage.

Spécialement merci à l’ arbre à feuilles chuchottantes pour sa force, son indépendance et son enseignement. Et merci à l’arbre sacré de la vie, qui doit être nourri et dont on doit prendre soin pour qu’il fleurisse encore et qu’il permette aux gens de vivre comme ils l’ont voulu.

Merci au saumon et aux autres poissons, qui nous enseigne que c’est notre droit de naissance que de retourner à la maison.

Merci à l’araignée, qui nous enseigne les fables de la vie sous la forme d’Iktomi l’espiègle.

Merci à chaque cérémonie sacrée qui nous a été amenée par la femme bison albino.

Merci pour les maisons de purification, qui nous illuminent de la compréhension de la purification et de la propreté.

Merci pour la Danse du Soleil (Sundance), qui donne une opportunité aux hommes de comprendre le miracle de la nouvelle vie en partageant, de modeste façon, l’expérience de mettre au monde.

Merci pour la lamentation et la cérémonie de la vision, qui nous permet de reconnaître une voie positive et indépendante à suivre durant notre vie.

Merci pour la cérémonie familiale, qui nous permet d’amener de nouveaux citoyens dans notre nation, notre famille, notre clan.

Merci pour la cérémonie de maintenance de l’esprit, qui nous permet de montrer notre respect aux ancêtres et qui amène la communauté ensemble pour partager et célébrer les bienfaits de ceux qui nous ont quittés.

Merci pour la cérémonie du lancer de balle, qui amène un cœur, un esprit et un corps à notre communauté

Merci pour la cérémonie de la femme qui permet aux filles et aux jeunes femmes d’aspirer à être méritantes de l’univers.

Merci pour les cérémonies de soins et de médecines douces produites par les membres verts de notre famille qui poussent. Ensemble ils soignent les infirmes, les handicappés et les malades.

Merci pour la terre, les nuages, pour le manteau blanc qui recouvre notre grandmère les mois d’hiver.

Merci pour les couleurs sacrées, qui rerésentent ensemble ce qui est important dans la vie et qui nous enseignent tant individuellement.

Merci pour le vent tourbillonnant, car il nous enseigne le respect, l’émerveillement et la stupeur.

Je remercie tout ce qui est sacré et bon.

Mitakuye Oyasin ~ Nous sommes tous inter-reliés ~

Prière matinale Lakotah

Dans la société traditionnelle Lakotah, le mari se réveille aux premières lueurs avant l’aube. Il ne dit rien, il ne réveille pas sa femme qui dort près de lui. Il sort, seul et récite la prière de remerciement matinale Lakotah avec l’étoile du matin, lorsqu’elle est la dernière étoile dans le ciel à l’aube. Réciter cette prière libère l’esprit de tous les soucis et de l’angoisse et fait prendre conscience à la personne de sa place dans la mosaïque de la vie. Cela vous rend humble.

Près à commencer la nouvelle journée, le mari retourne dans le tipi et va brosser les cheveux de sa femme. Aucun des deux ne dit un mot. La première interaction du mari dans sa journée et avec sa femme est un échange sacré. Les cheveux sont très importants car ils poussent sur la tête, là où se situe le cerveau. Les cheveux contiennent la mémoire. Ils ne sont coupés seulement qu’en cas de deuil. Le premier échange entre le mari et sa femme est une caresse sur une partie sacrée du corps.

L’auteur:

Russell Means est un Sioux Oglala, en tant que jeune leader du Mouvement Indien Américain (AIM), qui a aidé à réscuciter les nations indiennes depuis les années 1970, il a eu le privilège d’apprendre les enseignements traditonnels Lakotah à la source de la connaissance des anciens qui étaient très versés dans les anciennes traditions.

Russell est décédé le 22 Octobre 2012 à l’âge de 72 ans. Sa femme Pearl, a la responsabilité de passer cet héritage intemporel et tant d’actualité de sagesse dans un monde affamé d’équilibre et de vérité.

 

Source:

http://somosenescrito.blogspot.jp/2013/04/we-are-all-related.html