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Si vous oubliez le nom des nuages… Vous perdez votre chemin (Russell Means)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, écologie & climat, colonialisme, démocratie participative, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, pédagogie libération, philosophie, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 19 mars 2015 by Résistance 71

Pensées et philosophie amérindiennes (extraits)

 

Russell Means

Lakota, Sioux

 

Traduit de l’anglais par Résistance 71

 

Mars 2015

 

Un langage commun

 

Tous les Indiens des plaines et ceux qui vivaient sur les bords des grandes plaines centrales de l’Amérique s’étendant du Canada au nord du centre du Mexique, partageaient le même système de communication basé sur un langage de signes. Cela prend beaucoup de temps pour apprendre un tel langage. C’était un langage universel qui s’étendait du bas Missouri, Texas et Oklahoma et au nord du Mexique où vivaient les Comanches et les Kiowa et ce jusqu’aux plaines bien au nord du Canada, dans la confédération des Pieds-Noirs d’Alberta et à l’Ouest jusqu’aux montagnes rocheuses, incluant la très vaste nation Shoshone qui s’étendait du Nevada à la Californie du Sud jusqu’à l’océan Pacifique.

Les anthropologues ont studieusement ignoré le fait que toutes ces sociétés partageaient un langage universel. Les gens avec lesquels vous partagez une langue sont votre famille étendue. Nous avions donc de la famille en bas jusqu’à l’Oklahoma, le Texas et jusqu’au centre du Mexique. Nous parlions, communiquions, commercions les uns avec les autres, sans faire la guerre. C’est lorsque vous ne prenez pas le temps de communiquer que vous faites la guerre.

Comme déjà mentionné, il n’y a pas de concept de guerre dans les sociétés indigènes, tout comme il n’y a pas de notion du mal. Ce fait est si important et si ignoré qu’il vaut la peine d’être répété. Il n’y a pas d’expérience de quoi que ce soit ressemblant à la guerre qui devint une caractéristique commune dans les cultures patriarcales. Le mot n’est pas dans notre langue et si ce n’est pas dans la langue, vous n’en avez pas le concept, Cela n’existe simplement pas, comment une société peut-elle suivre une pratique dont elle n’a jamais entendu parler ?…

Maudits par le pouvoir de la raison

En 1981, une cinquantaine d’Indiens et de blancs pensant à l’unisson reprirent possession des Collines Noires (NdT: terres sacrées des nations Sioux), qui part traité international appartiennent au peuple Lakota, en y établissant un camp appelé Yellow Thunder Camp. Camper était légal dans les collines, je fus donc capable de vivre là légalement sans briser ma condition de mise en liberté suite à une condamnation ayant suivi des “voies de fait au cours d’une émeute” et l’incendie du tribunal de la ville de Custer dans l’état du Dakota du Sud. Lorsque je fus incarcéré, je fus frappé en prison avec un pic à glace en pleine poitrine par un blanc raciste suprématiste qui fut relâché peu de temps après son geste pour “bonne conduite”. En ce temps là, les Indiens du Dakota étaient souvent appelés “nègres des prairies” et les magazins arboraient de grands écriteaux disant: “Interdit aux chiens et aux Indiens”.

Le camp de Yellow Thunder sur les terres sacrées Lakota, donnait l’opportunité d’apprendre beaucoup sur la vie traditonnelle et la Loi Naturelle. Un jour, j’ai jeté un caillou dans le lac Victoria, qui avait la taille d’un marais à castor et une série de vagues concentriques commencèrent naturellement à se propager du point d’impact sur l’eau. J’eus alors une profonde révélation: si vous voyez le point d’impact comme étant votre cœur, alors le plus proche des cercles peut-être vu comme votre famille, le cercle d’après votre famille par alliance, puis le suivant votre clan, puis votre nation, puis le monde… puis l’univers… jusqu’à l’infini.

De cette façon, j’ai réalisé que mon cœur est connecté et qu’il affecte l’infini, avec ceci en tête, vous comprenez comment il est important d’avoir un cœur pur et sain ! Nos cœurs font partis de l’infini et n’en sont pas séparés.

Les Indiens des Amériques voient toute vie comme la combinaison de sacrifice, de souffrance, de partage, de cadeaux et d’enseignement. Quand nous allons dans la nature chercher de longues perches pour nos tipis, nous remercions l’arbre pour son sacrifice.

Nous apprenons de la force de la rivière que durant les hautes eaux de printemps durant la fonte des neiges, vous ne laissez pas l’eau vous diviser, parce que l’eau est une puissante force et si elle veut vous détruire, elle le fera.

Nous, animaux sur deux pattes, ne sommes pas au sommet de la chaîne alimentaire, nous sommes en bas, parce que de toutes les créatures terrestres, nous sommes la seule dotée de raison. Nous ne connaissons pas les choses nécessaires pour fonctionner par instinct dans la vie, de la façon dont les autres animaux le font. C’est pourquoi nous devons apprendre de toute notre famille (animale), tous les enfants de la Terre-Mère sont nos professeurs.

La réalité inversée de l’héyoka et du patriarcat

Le système entier du monde et la vision du patriarque est Héyoka (celui qui fait tout à l’envers). Le patriarcat est fondé sur la structure pyramidale. Le patriarque est inconfortable où qu’il aille. Il a peur, parce qu’il vit dans la crainte perpétuelle d’être renversé du sommet de la pyramide et les autres essaient constamment de le pousser hors de son perchoir. Au sein de sa famille, sa femme et ses enfants doivent être mis en esclavage afin qu’ils soutiennent sa position de domination et de prominence. Ses enfants sont élevés à sa propre image, pour être des patriarques trônant au sommet de leur pyramide instable.

S’il veut maintenir sa position parmi sa famille, le patriarque doit-être subjugué au niveau suivant de l’autorité, etc, etc jusqu’à la royauté. La structure féodale où personne n’est libre et l’homme du sommet a peur de tout, est le produit naturel du patriarcat. Tout le monde au sein de ce système est un esclave, parce que chaque personne sous le dirigeant ultime est un esclave du pouvoir de tous les patriarques au-dessus d’elle. Même l’homme seul tout en haut de la pyramide est un esclave, il est l’esclave de sa propre terreur, celle d’être renversé du pouvoir.

Dans notre système matriarcal, chacun est libre et personne n’a peur de quoi ou de qui que ce soit. Nous savons qui nous sommes et où nous appartenons. Ceci ne peut jamais nous être enlevé. C’est pourquoi les patriarques ont peiné si longtemps et si durement pour nous détruire, nous et nos cultures dans le monde entier. Nous sommes une terrible menace à leur illusion de pouvoir parce que nous sommes immunisés contre tout cela. Ils peuvent commettre des génocides entiers et éradiquer des cultures indigènes entières encore et encore, mais ils ne réussiront jamais à nous réduire en esclavage. Notre liberté de la peur rend le patriarque plus craintif que jamais.

L’univers

L’univers est notre tabernacle, notre temple. Pour le comprendre, il faut comprendre les étoiles. Toute vie est connectée, les étoiles, incluant notre soleil, sont connectées avec les planètes et les lunes. Les étoiles nous donnent aussi la direction. Lorsque nous faisons attention à ce qui se passe dans le ciel, l’univers nous dit et nous montre des réponses au mystère de la vie.

Par l’observation, nous constatons que toutes les choses voyagent en cercle. Les étoiles tournant nous montrent que l’univers bouge en cercle. La Terre tourne autour du soleil. La lune tourne autour de la Terre, la Terre tourne sur elle-même. Les saisons sur terre et autres rythmes naturels se produisent en cycles, de l’été à l’hiver, de l’aube au crépuscule, la lune se lève et se couche dans un cycle de pleine à nouvelle lune. La lune au cours de ses cycles influe sur l’eau terrestre. La lune contrôle aussi les cycles de purification de la femme. La femme est purifiée naturellement par l’eau.

Le soleil est mâle, la Terre est femelle. La terre va au travers des cycles de naissances et de morts, de purification par l’eau et la femme suit le même schéma. Le soleil donne l’énergie à la terre, ainsi la vie peut-être créée, tout comme l’homme donne sa semence à la femme.

Toute vie commence dans l’eau. L’eau est sacrée et ne peut-être souillée. La Terre et la Femme sont les êtres les plus sacrés, parce qu’elles créent la vie de l’énergie du soleil/homme.

Parce que la femme est plus sacrée que l’homme, elle vit plus longtemps, elle peut mieux supporter la douleur, elle a plus d’endurance et elle a un 6ème sens unique qui ne peut pas être expliqué.

La femme passe par deux changements dans la vie: de petite fille elle fleurit en femme épanouie et après le temps de l’enfantement, elle transitionne à l’état “d’ancienne”. L’homme lui, comme le soleil fonctionne sans changement, du moment où il atteint la virilité, il va, va, va, jusqu’à épuisement de l’énergie. Il n’est jamais naturellement purifié, l’homme est unidimensionnel comparé à la femme. Quoi qu’il en soit, comme la femme, il voyage en cercle dans la vie, de couche-culotte en couche-culotte. Les marées qui montent et descendent au gré de l’influence lunaire et qui sont cycliques à l’infini, sont représentatives de toute vie sur Terre.

Vous les hommes blancs, êtes très arrogants. Vous pensez être responsables de l’extinction de différentes formes de vie, mais avez-vous jamais considéré le fait que peut-être ces formes de vie ne voulaient pas vivre avec vous ?
~ Ancien de la nation Déné (Territoires du Nord-Ouest, Canada)~

 

 

Introduction à la philosophie et la pensée amérindienne (Russell Means ~ Présentation)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, démocratie participative, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, philosophie, politique et social, résistance politique with tags , , , , , , , , , , on 24 avril 2014 by Résistance 71

“Nous avons besoin d’une grande vision et la personne qui l’obtient doit la suivre comme l’aigle recherche le bleu le plus profond du ciel”

~ Crazy Horse ~

 

Si vous avez oublié les noms des nuages alors vous avez perdu votre chemin (Présentation)

Une introduction à la pensée et à la philosophie amérindienne

 

par Russell Means

 

~ Extraits traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

 

-o-o- Résistance 71 -o-o-

 

21 Avril 2014

 

Qui est Russell Means ?

 

Russell Charles Means (1939-2012) était un activiste Oglagla Lakota (Sioux) qui lutta pour les droits des autochtones américains, il fut un activiste politique sous la bannière libertarienne, acteur, activiste politique, peintre et musicien. Il est devenu un membre prominent de l’American Indian Movement (AIM) après avoir rejoint l’organisation en 1968. Il aida à organiser des évènements notables de lutte pour les droits natifs, évènements qui attirèrent une couverture médiatique nationale et internationale, comme l’occupation de l’ancienne prison d’Alcatraz (sise en territoire indien) en 1969, l’occupation du Mount Rushmore en 1971 et surtout le siège par les agents fédéraux de la réserve de Wounded Knee en 1973.

Il fut nommé prermier directeur national de l’AIM en 1970. Sous son leadership, le mouvement commença des campagnes d’activisme plus soutenues et plus remarquées.

Means fut actif internationalement concernant les problèmes des droits indigènes, ceci impliqua son activisme avec des groupes Indiens d’Amérique Centrale et d’Amérique Latine. Il participa à des réunions aux Nations-Unies et au congrès des États-Unis pour la reconnaisance des droits autochtones. Il fut politiquement actif dans sa réserve de Pine Ridge (Sud-Dakota) et aussi au niveau de l’état du Dakota et au niveau national.

Il commença sa carrière d’acteur en 1992. Il apparut dans plusieurs films dont le plus célèbre: “Le dernier des Mohicans” avec Daniel Day Lewis (rôle de Chingakook). Il a produit et édité ses propres CD musicaux. Il a publié son autobiography (extraits traduits et publiés sur Résistance 71) en 1995 “Where White Men Fear to Tread”

Russell Means est décédé d’un cancer à l’âge de 72 ans dans la réserve de Pine Ridge ou “le camp de prisonnier de guerre # 334” comme il aimait à la décrire. Camp de prisonnier en l’occurence totalement hors de propos puisqu’il est à noter que de la très jeune histoire des Etats-Unis, la seule guerre perdue par ceux-ci fut celle qu’ils menèrent contre les nations Sioux et Cheyennes, qui virent la défaite de l’armée américaine et la signature du traité de Fort Laramie en 1868, traité où les Etats-Unis faisaient des concessions territoriales et de souveraineté aux nations indiennes victorieuses et non pas l’inverse. Ce traité fut bien sûr bafoué par les Américains (comme les quelques 400 autres signés entre 1776 et la fin du XIXème siècle), qui continuèrent à voler et piller les territoires des nations qui les avaient pourtant militairement vaincu dans les grandes plaines centrales et les montagnes du Dakota. il faut bien que cela soit compris.

Dans la dernière année de sa vie, Russell Means travailla (entre autre) à laisser un écrit “testamentaire” de son passage sur terre. Il ne voulait sans doute pas que l’on se rappelle de lui seulement comme d’un activiste. Il entreprît donc, malade et aidé de son épouse et d’un co-auteur Bayard Johnson, la rédaction de ce petit ouvrage de 100 pages, simple et direct, expliquant les bases de la philosophie de la vie et de la vision du monde des Indiens des plaines et à quelques variantes près, de l’ensemble des nations amérindiennes. Le résultat fut cet ouvrage à la portée universelle: « If you’ve forgotten the names of the clouds, you’ve lost your way », dont nous avons traduit quelques passages marquant et qui fut publié en 2013, peu de temps après sa mort. Traduction du titre en français: « Si vous avez oublié les noms des nuages, vous avez perdu votre chemin« .

Russell nous a laissé un superbe testament et il a réussi sa nouvelle mission, celle de montrer aux yeux de toutes et tous, qu’il n’était pas seulement un activiste, mais aussi un philosophe et un sage dont le dernier message vibrant ouvre la porte à la fraternité et au retour à la loi naturelle des choses, faite de terre/femme nourricière.

Mitakuye Oyasin (Nous sommes tous inter-reliés)

 

Nous publierons ces textes par épisodes comme suit:

 1ère partie:

  • La loi naturelle
  • Vivre en suivant la loi naturelle

2ème partie:

  • Né dans une vie de liberté
  • Le patriarcat toxique
  • La triste réalité du patriarcat
  • La réalité inversée de l’Heyoka et du patriarque

3ème partie:

  • Les mensonges proférés à notre sujet

4ème partie:

  • Il n’y a pas de peur de la mort dans le monde indigène
  • L’équilibre et la sacralité de toutes choses

Bonne lecture !

 

 

 

Résistance politique… et spirituelle: La sagesse Sioux au secours de l’occident…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, crise mondiale, démocratie participative, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, pédagogie libération, philosophie, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , on 13 juin 2013 by Résistance 71

Ils luttent contre le terrorisme depuis 1492 et ils ont beaucoup à nous apprendre ! Il est grand temps d’écouter leurs voix…

— Résistance 71 —

 

Mitakuye Oyasin (Nous sommes tous inter-reliés)

 

Trois chapitres du livre: If You’ve Forgotten the Names of the Clouds, You’ve Lost Your Way : An Introduction to American Indian Thought & Philosophy

 

par Russell Means

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Les ancêtres

“Chaque partie de ce monde est sacrée pour mon peuple. Chaque colline, chaque vallée, chaque plaine, chaque bosquet… La poussière sur laquelle vous vous tenez debout maintenant répond plus gentiment à nos pas qu’aux votres, parce qu’elle est riche du sang de nos ancêtres…”

Seattle, Suquamish, mid 1800s

Venez avec nous maintenant, voyagez dans un autre monde… la façon dont c’était sur Terre, quand les gens à travers ce monde vivaient dans un paradis. Aujourd’hui, ce paradis demeure dans seulement quelques endroits disséminés, dans de petites poches qui rétrécissent et des îles isolées oublièes de tous, ou dans des montagnes ou des jungles difficiles d’accès.

Pour comprendre les Indiens d’Amérique, ou du reste tout peuple indigène, il est essentiel de commencer avec les ancêtres. Nos ancêtres sont vitaux à la façon dont les Indiens regardent le monde et ils sont maintenus en très haute estime comme s’ils étaient toujours en vie aujourd’hui et étaient toujours parmi nous.

Nos ancêtres sont nos témoins et compagnons permanents. Ils savent tout. Ils sont des parties de nous-mêmes, tout comme nous sommes parties d’eux. De cette façon, un amérindien n’est jamais seul ou un individu plongé dans la solitude. L’angoisse existentielle nous est inconnue. Nous savons qui nous sommes et ne sommes jamais seuls. Nous sommes parties de quelque chose de bien plus grand que nous.

Ceci nous rend responsables. Une famille entière ou un clan est responsable pour tout acte de violence d’un de ses membres, non seulement dans le présent, le passé, mais aussi dans le futur. L’honneur n’est pas purement individuel, il existe parmi les individus bien sûr, mais il incorpore également nos familles immédiates, nos clans, les Ancêtres et s’étend pour inclure tout l’univers.

Un Améridien est conscient que si la disgrâce ou le déshonneur viennent sur lui, alors notre grand-mère la Terre a aussi été insultée. Ces croyances et principes sont réels. Ils sont fondés sur la claire connexion entre nous-mêmes et la Nature, le monde naturel qui nous nourrit et nous chérit, qui nous soutient dans tous les moments de notre existence. Notre connexion avec les Ancêtres guide nos actions dans chaque situation.

La triste réalité du Patriarche

 “Vendre un pays ! Pourquoi pas vendre l’air, le grand océan aussi bien que la Terre elle-même ? Comment pouvouns-nous faire confiance à l’homme blanc ? Quand Jesus Christ est venu sur Terre, vous l’avez cloué sur une croix… Où sont les Péquots ajourd’hui ? Où sont les Narrangansetts, les Mohicans, les Pocanets et les autres puissantes tribus de nos peuples ? Ils ont disparu devant la veulerie et l’oppression de l’homme blanc, comme la neige au soleil. Les os de nos morts seront labourés et leurs tombes transformées en champs de cultures…”

Tecumseh, Shawnee, 1811

Le patriarcat est l’impérialisme, l’oppression et l’exploitation de “l’autre” qui a commencée dès que le patriarcat a levé sa sale tête il y a environ 6000 ans. Les patriarches sont les maîtres à justifier toute et chaque mauvaise action, on nous a élevé dans les écoles avec les histoires des méchants puritains et comment ils extorquaient de fausses confessions par la torture à des suspectées “sorcières”, et maintenant, d’un seul coup d’un seul l’application du suplice de la baignoire ou autres tortures à de soi-disants “terroristes” est une bonne idée, alors même que toutes évidences ont démontré ces techniques comme inefficaces (sans parler d’immorales..) Vous pouvez dire ceci du patriarche: il est certainement consistant dans son inconsistance irrationnelle.

La science est la religion du patriarche. Ceci ne doit pas être confondu avec la science indienne, qui est fondée sur la collecte de vérités par l’observation du monde naturel en action. Il n’y a rien de naturel au sujet d’une science qui soutient les monumentales mauvaises actions et injustices du système patriarcal. Comme toute religion, la version patriarcale de la “science” est emplie de rituels, de dogmes, de sacro-saints textes, d’articles de foi. Ceci sont les outils qui sont utilisés pour renforcer le patriarcat. Des scientifiques dissèquent des chiens et des singes pour la recherche. Comment ceci peut-il être acceptable à quelqu’un qui possède un gramme “d’humanité” ?

La science est utilisée comme une arme par le patriarche, entre ses mains, la science devient une machine à tuer. Les nazis se vantaient d’être très scientifiques et à quel prix pour l’humanité ? La recherche scientifique est rampante et pour quel résultat ? L’espérance de vie de l’Homme augmente mais reste bien en deçà des sociétés indigènes, les cultures célèbres dans le monde entier pour leur longévité ne sont pas des sociétés scientifiques, mais sont des endroits où les gens vivent naturellement. Dans les sociétés scientifiques, les anciens sont mis en cage dans des mourroirs, la maladie d’Alzeihmer et la démence sont en augmentation constante. La maladie de Parkinson n’existait pas avant le massacre généré par la révolution industrielle.

Aujourd’hui, ceux qui protestent contre la recherche scientifique débordante sont appelés terroristes et amalgamés avec ceux qui voudraient détruire la fabrique même de la société et pourtant, ce sont les scientifiques eux-mêmes qui sont le seul groupe qui menace de vraiment détruire l’équilibre de la vie sur Terre. Les peuples indigènes ont vécu d’innombrables siècles sans déséquilibre ou destruction et en seulement 6000 ans de patriarcat la Terre a été amenée au bord de la destruction totale. Dans le patriarcat, le meurtre de masse et la destrution de toute sorte de vie sont justifiés par les bénéfices d’un petit groupe de privilégiés perchés au sommet de la pyramide. Wall Street n’est pas différent de toutes les tyrannies et les royautés de l’histoire.

La prière matinale Lakotah de remerciement:

O grand mystère sacré, merci de ce jour.

Je te remercie pour l’univers, qui est notre tabernacle, notre maison de culte.

Merci pour les gens des étoiles, qui veillent sur notre eau et toutes les vies, nous donnent une direction et un endroit pour vivre.

Merci pour la lune, qui veille aussi sur notre eau et purifie naturellement les femmes.

Merci pour l’eau.

Merci pour notre grand-mère sacrée, la Terre, mère de tous les êtres vivants, car ils sont notre famille.

Merci pour le vent d’Est, qui nous amène l’étoile du matin, qui nous donne l’aube d’un nouveau jour, pour que nous ne répétions pas les erreurs commises hier. Le vent d’Est amène un renouveau dans nos cœurs, nos corps et nos esprits, renouvelant les forces spirituelles de notre grand-mère sacrée, la Terre et tous les membres de notre famille des vivants.

Merci pour les gens daims à queue noire, qui vivent à l’Est et nous protègent.

Merci pour le vent du Sud qui amène la chaleur et la générosité dans nos cœurs, nos esprits et nos corps, ainsi qu’à notre grandmère la Terre et notre famille du vivant.

Et merci aux gens hiboux qui vivent au Sud et nous protègent.

Merci pour le vent d’Ouest, qui nous donne les esprits du tonnerre et des éclairs, qui amènent le vent de fraîcheur purificateur et la pluie rafraîchissante à notre grand-mère la Terre et à toute notre famille du vivant.

Merci aux gens bisons qui vivent à l’Ouest et nous protègent.

Merci pour le vent du Nord, qui amène des vents forts et endurants qui donnent force et endurance à notre grand-mère la Terre et à toute notre famille du vivant et qui nous donne la force et l’endurance dans nos cœeurs, corps et esprits.

Merci aux gens daims rouges qui vivent au Nord et nous protègent.

Merci à tous les êtres ailés pour leurs enseignements, leur générosité et leur sacrifice. Spécialement merci à l’aigle, qui vole le plus haut, voit le plus loin et est fidèle à son compagnon.

Merci aux animaux à quatre pattes qui nous donnent tant et nous enseignent tant, pour leur sacrifice et leur bonté dans le partage.

Spécialement merci au bison, car là où va le bison, va notre peuple.

Merci à tous les membres de notre famille rampant, nageant et vivant sous la terre pour leur sacrifice et leur générosité. Merci pour leur enseignement et tout ce qu’ils nous donnent.

Merci aussi à toute la verdure qui poussent sur terre. Elle nous donnent et enseigne tant. Merci de son sacrifice et de son partage.

Spécialement merci à l’ arbre à feuilles chuchottantes pour sa force, son indépendance et son enseignement. Et merci à l’arbre sacré de la vie, qui doit être nourri et dont on doit prendre soin pour qu’il fleurisse encore et qu’il permette aux gens de vivre comme ils l’ont voulu.

Merci au saumon et aux autres poissons, qui nous enseigne que c’est notre droit de naissance que de retourner à la maison.

Merci à l’araignée, qui nous enseigne les fables de la vie sous la forme d’Iktomi l’espiègle.

Merci à chaque cérémonie sacrée qui nous a été amenée par la femme bison albino.

Merci pour les maisons de purification, qui nous illuminent de la compréhension de la purification et de la propreté.

Merci pour la Danse du Soleil (Sundance), qui donne une opportunité aux hommes de comprendre le miracle de la nouvelle vie en partageant, de modeste façon, l’expérience de mettre au monde.

Merci pour la lamentation et la cérémonie de la vision, qui nous permet de reconnaître une voie positive et indépendante à suivre durant notre vie.

Merci pour la cérémonie familiale, qui nous permet d’amener de nouveaux citoyens dans notre nation, notre famille, notre clan.

Merci pour la cérémonie de maintenance de l’esprit, qui nous permet de montrer notre respect aux ancêtres et qui amène la communauté ensemble pour partager et célébrer les bienfaits de ceux qui nous ont quittés.

Merci pour la cérémonie du lancer de balle, qui amène un cœur, un esprit et un corps à notre communauté

Merci pour la cérémonie de la femme qui permet aux filles et aux jeunes femmes d’aspirer à être méritantes de l’univers.

Merci pour les cérémonies de soins et de médecines douces produites par les membres verts de notre famille qui poussent. Ensemble ils soignent les infirmes, les handicappés et les malades.

Merci pour la terre, les nuages, pour le manteau blanc qui recouvre notre grandmère les mois d’hiver.

Merci pour les couleurs sacrées, qui rerésentent ensemble ce qui est important dans la vie et qui nous enseignent tant individuellement.

Merci pour le vent tourbillonnant, car il nous enseigne le respect, l’émerveillement et la stupeur.

Je remercie tout ce qui est sacré et bon.

Mitakuye Oyasin ~ Nous sommes tous inter-reliés ~

Prière matinale Lakotah

Dans la société traditionnelle Lakotah, le mari se réveille aux premières lueurs avant l’aube. Il ne dit rien, il ne réveille pas sa femme qui dort près de lui. Il sort, seul et récite la prière de remerciement matinale Lakotah avec l’étoile du matin, lorsqu’elle est la dernière étoile dans le ciel à l’aube. Réciter cette prière libère l’esprit de tous les soucis et de l’angoisse et fait prendre conscience à la personne de sa place dans la mosaïque de la vie. Cela vous rend humble.

Près à commencer la nouvelle journée, le mari retourne dans le tipi et va brosser les cheveux de sa femme. Aucun des deux ne dit un mot. La première interaction du mari dans sa journée et avec sa femme est un échange sacré. Les cheveux sont très importants car ils poussent sur la tête, là où se situe le cerveau. Les cheveux contiennent la mémoire. Ils ne sont coupés seulement qu’en cas de deuil. Le premier échange entre le mari et sa femme est une caresse sur une partie sacrée du corps.

L’auteur:

Russell Means est un Sioux Oglala, en tant que jeune leader du Mouvement Indien Américain (AIM), qui a aidé à réscuciter les nations indiennes depuis les années 1970, il a eu le privilège d’apprendre les enseignements traditonnels Lakotah à la source de la connaissance des anciens qui étaient très versés dans les anciennes traditions.

Russell est décédé le 22 Octobre 2012 à l’âge de 72 ans. Sa femme Pearl, a la responsabilité de passer cet héritage intemporel et tant d’actualité de sagesse dans un monde affamé d’équilibre et de vérité.

 

Source:

http://somosenescrito.blogspot.jp/2013/04/we-are-all-related.html