Archive pour avril, 2013

Média et propagande: L’attentat de Boston éveille le monde au terrorisme fausse-bannière… Une révolution copernicienne médiatique est en cours !

Posted in actualité, crise mondiale, désinformation, Internet et liberté, média et propagande, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, police politique et totalitarisme, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , on 21 avril 2013 by Résistance 71

Éveil mondial au terrorisme fausse-bannière… Une révolution copernicienne.

 

Dr Kevin Barrett

 

Press TV

 

21 Avril 2013

 

url de l’article original:

http://www.presstv.ir/detail/2013/04/21/299396/global-awakening-to-falseflag-terrorism/

 

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

 

Un ami a appelé notre radio locale hier pour se plaindre: Un des hôtes de la radio soutenait l’histoire officielle de l’attentat de Boston et blâmait les “musulmans radicaux de Tchétchénie”. La réceptioniste fut choquée. “Notre hôte a vraiment dit çà ? C’est fou, tout le monde sait que c’est une attaque fausse-bannière.”

L’incident illustre parfaitement la nature schizoïde de la réponse américaine à l’attentat de Boston. De plus en plus, “tout le monde sait” que c’était une attaque fausse-bannière, incluant les gens ordinaires qui travaillent dans les stations de radio et de télé. Mais la petite clique de puissants qui contrôle les licenses de diffusion et impriment les nouvelles sur des arbres morts, sera la dernière à l’admettre. En ce moment, le scenario de l’attentat fausse-bannière vient juste d’entrer dans les médias de masse.

A ce train, la notion entière de “terrorisme” est en train d’être complètement repensée.

Le notion établie du “terrorisme” veut que des radicaux anti-gouvernement attaquent supposémenrt des civils. Mais attendez un peu, pourquoi ferait-il cela ? Pourquoi n’attaquerait-il pas les officiels du gouvenement, les gros cochons qui possèdent le gouvernement et les magnats des médias qui aident les gouvernements, qui sont les véritables objets de leur haine ?

Une manchette récente affichait en gros: “Karl Rove (NdT: l’ancien conseiller de Deubeuliou Bush, une ordure de la pire espèce…) agressivement interrompu à maintes reprises lors d’un de ses discours dans le Massachussetts, traité d’assassin et de terroriste”. Tapez “Karl Rove heckled” dans n’importe quel moteur de recherche et vous trouverez encore plus d’exemples…

S’il y avait vraiment des “terroristes” anti-gouvernement, Karl Rove serait mort depuis longtemps. Pour le meilleur ou pour le pire, il y a vraiment très très peu de terroristes anti-gouvernement. Virtuellement tous les actes de terrorisme sont commis par les gouvernements.

Prenons ceci depuis le haut et définissons nos termes. “Terrorisme” veut dire “utilisation de la violence contre des civils afin de créer une peur à des fins politiques”.

Qui fait cela ? Qui a une motivation à le faire ?

Seulement les gouvernements !

Il est de notoriété publique que les gouvernements terrorisent les citoyens des pays qu’ils envahissent et occupent. Les Etats-Unis par exemple, ont assassiné plusieurs millions de Vietnamiens dans une tentative vouée à l’échec d’emblée de les terroriser pour qu’ils se soumettent. Idem pour l’Indonésie, l’Irak, l’Afghanistan et bien d’autres endroits. C’est çà le vrai terrorisme, le terrorisme de masse à l’échelle génocidaire.

Il est bien connu que ces mêmes gouvernements terrorisent aussi leurs propres citoyens, de manière plus subtile et sur une plus petite échelle.

Aux Etats-Unis, des forces de police complètememt militarisées terrorisent les communautés afro-américaines. Presque chaque jour, un afro-américain est exécuté de manière extra-judicaire par la police.

Les Américains blancs sont terrorisés d’une manière mois brutale et plus fourbe: Ils sont gavés de propagande violente et de peur par les médias. Ceux qui brisent la bulle de la peur et vont dans des manifestations d’Occupy Wall Street par exemple, peuvent avoir leur crâne fracassé par les matraques de la police.

Comme le documentaire de la BBC “Le pouvoir des cauchemars” l’explique: les gouvernements occidentaux ont eu l’habitude de régner par la peur, saupoudrée d’espoir. Maintenant qu’il n’y a plus aucun espoir pour les économies occidentales, ces gouvernements ne règnent plus que presqu’exclusivement par la peur. Le Pouvoir des Cauchemars documente le fait que le concept même de “menace terroriste” a été totalement inventé par les gouvernements occidentaux: il n’y a pas de groupe appelé Al Qaïda et il n’y a pas de “terrorisme” anti-gouvernemental, du moins pas signifiant.

“Al Qaïda” est le nom d’un ramassis de traîne-savates dupes et de mercenaires. Ils terrorisent la Syrie pour le compte des  gouvernements des Etats-Unis et d’Israël. Ils terrorisent les Américains pour le compte des gouvernements des Etats-Unis et d’Israël.

Le terrorisme fausse-bannière est fait pour que les citoyens abandonnent volontairement leur liberté, leur argent, leur pouvoir et même la vie de leurs enfants.

L’attentat du marathon de Boston apparaît avoir été une autre opération fausse-bannière. Le gouvernement nous dit qu’aucun exercice anti-terrorisme n’avait lieu ce jour là. Mais des témoins occulaires et une source twitter du journal Boston Globe disant que la police faisait exploser une bombe à la bibliothèque, prouvent que le gouvernement nous ment. Pourquoi mentirait-il et nierait le fait évident que des exercices anti-terrorisme coïncidèrent avec l’explosion réelle des bombes?

Et que dire des éléments paramilitaires pris en photo sur les lieux de l’attentat ? Des hommes de la firme de sécurité Craft International, liée au DHS (Departement de la Sécurité de la Patrie), qui portaient des casquettes arborant le logo distinctif à tête de mort de la société Craft, furent photographiés portant de grands sacs à dos comme ceux qui ont servi à contenir les bombes. Les photos localisent des membres de cette équipe paramilitaire aux endroits précis des bombes peu avant les attaques. D’autres photos les montrent à un point de rendez-vous après l’opération.

La famille entière de l’accusé survivant de l’attentat, Dzohkar Tsamaev, hurlent sur les toits depuis lors à “l’attentat fausse-bannière”. Leur mère dit que des agents du FBI “contrôlaient chaque pas que ses fils faisaient” et a qualifié l’évènement de souricière. Leur père dit: “Quelqu’un les a manifestement piégé”. Leur tante (NdT: Avocate à Toronto) a dit que d’autres Tchétchènes avaient été piégés dans d’autres attentats fausse-bannière, ajoutant: “ Je ne fais aucune confiance au FBI. Je ne fais confiance à aucune agence gouvernementale.”

Et ce n’est pas que la famille Tsamaev. Quiconque connait les frères Tsamaev est d’accord. Comme Steve Watson l’a rapporté sur InfoWars.com “Les gens qui connaissent Dzhokar Tsamaev disent qu’il est impossible qu’il commette un acte terroriste.”

Même le suspect survivant apparait lui-même être conscient de l’ubiquité des attaques fausse-bannière. D’après un rapport, un de ses messages sur twtitter disait: “Je ne comprends pas pourquoi il est difficiel pour beaucoup d’entre vous d’accepter que le 11 Septembre soit un boulot fait de l’intérieur.”

S’il avait toujours accès à son compte twitter, il ferait sûrement cette remarque: “je ne comprends pas pourquoi il est difficiel pour beaucoup d’accepter que l’attentat de Boston est un boulot fait de l’intérieur.”

De plus en plus de gens acceptent que le 11 Septembre, et la vaste majorité d’attaques sans scrupules contre des civils, incluant l’attentat de Boston, soient des crimes perpétrés de l’intérieur.

L’éveil global de l’ubiquité de ce terrorisme fausse-bannière est une révolution copernicienne qui met sens-dessus-dessous les vieux paradigmes sur la façon dont les sociétés sont gouvernées.

Ce “grand réveil” nous offre une chance de renverser le vieux paradigme de la règle du règne de la peur et de travailler ensemble pour un monde meilleur, un monde sans peur, où des gens sans peur règneront par sagesse et compassion.

 

Pays du goulag levant (ex-USA): Chasse à l’homme, enfumage et… répétition générale de la loi martiale à venir.

Posted in actualité, Internet et liberté, média et propagande, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, presse et média, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , on 20 avril 2013 by Résistance 71

Nous avions dit hier quelque part dans les commentaires qu’il devenait évident que tout cela était aussi utilisé comme une sorte de répétition générale de la loi martiale, avec bouclage de secteurs urbains, blocages de centaines de milliers de personnes, couvre-feu diurne, flics (ou bidasses) maison par maison, etc… Paul Craig Roberts partage le même avis et craint pour son pays dans le billet que nous avons traduit ci-dessous…

Là, la population a coopéré vu la situation, le jour où çà se reproduira pour confisquer les armes ou arrêter de « dangereux » dissidents… Ce ne sera sûrement plus la même chose. Comme le dit Roberts, le spectacle de la chasse à l’homme a totalement remplit sa mission: faire diversion… plus personne ne parle des exercices durant le marathon, des mercenaires qui « encadraient » la zone des explosions etc… Les informations pourtant dûment documentées, sont sorties des écrans radar… Tout va donc pour le mieux, ils vont pouvoir continuer l’enfumage avec le gamin arrêté qui ne survivra probablement pas du reste… Deux boucs-émissaire morts en moins de 48 heures ? Mission accomplie !

Rendormez-vous braves gens Big Brother a la situation en main…

— Résistance 71 —

 

L’attentat du marathon de Boston

 

Dr Paul Craig Roberts

 

19 Avril 2013

url de l’article original:

http://www.paulcraigroberts.org/2013/04/19/boston-marathon-bombing/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Chers lecteurs,

Un certain nombre d’entre vous m’ont demandé mon avis sur l’attentat à la bombe du marathon de Boston et des évènements qui lui succèdent depuis lors.

Je suis flatté que beaucoup de personnes me demandent mon avis sur tant de sujets. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas suivi de près les évènements de Boston. Mon site internet n’a pas les ressources humaines pour envoyer une équipe d’enquêteur sur place et à mon avis les informations relayées par les télévisions et les journaux font partie de la mauvaise information voire de la désinformation. Conduisant ma voiture ce 19 Avril, j’écoutais un programme NPR sur l’attentat et je fus vraiment déçu de n’entendre ni de questions ni de réflexions vraiment pointues sur le sujet.

Alex Jones a fait un commentaire définitif sur lequel je manque d’information pour le vérifier ou le contester.

(Ici: http://www.youtube.com/watch?v=axQtAFtmtVA  )

La vidéo montre de nombreux individus de type militaire sur la scène du crime avant les explosions, portant tous les mêmes vêtements: casquette de baseball avec un insigne blanc, blousons noirs, pantalons style safari et bottes de combat légères, téléphones portables en main. Tous ont le même type de sac à dos.

Les sangles des sacs à dos sont les mêmes que celles du sac explosé retrouvé sur les lieux, sac que les médias ont attribué à un des deux frères qui sont supposés avoir commis cet attentat. Mais ce sac correspond aussi à ceux que portaient ces individus semblant se déplacer avec facilité au milieu de la police. Aucun policier n’a demandé à fouiller leurs sacs.

La vidéo montre également des chiens sniffeurs de bombe patrouillant et le rapport du journal Boston Globe disant qu’un exercice d’attaque à la bombe serait partie intégrante du marathon.

Ces faits documentés ont disapru aussi loin que je sache, des rapports et articles des médias.

Ce qui me frappe le plus au sujet de cet évènement est la facilité avec laquelle les autorités ont été capables de totalement vérouiller des zones urbaines entières, empêchant des citoyens américains de quitter leurs maisons pour aller au travail, à des rendez-vous chez le médecin, faire des courses, ou sortir leur chien. Ceci est un fait marquant. Cela met en scène la loi martiale, bien que ce ne soit pas appelé comme çà, ainsi que l’instauration de couvre-feu en pleine journée. Est-ce cela que voulait dire le Département de la Sécurité de la Patrie (DHS) il y a deux ans lorsque son chef a dit que l’agence avait recentré son attention d terrorisme international sur les extrémistes intra muros ?

Tout ceci se passe parce que 4 ou 5 personnes, incluant un des soi-disant perpétrateurs de l’attentat, sont mortes. La réponse des autorités est totalement disproportionnée au crime.

Vérouiller des zones urbaines entières pour une chasse à l’homme d’un seul individu qui pourrait bien être un bouc-émissaire ? Ceci est un tout nouveau développement, qui n’est pas du tout de bon augure pour notre futur en tant que société libre.

Attentat de Boston: Les photos que le FBI a décidé que personne ne devait analyser… Une opération mercenaire était-elle en cours ?…

Posted in actualité, désinformation, Internet et liberté, média et propagande, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, police politique et totalitarisme, presse et média, résistance politique, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , on 19 avril 2013 by Résistance 71

Le journaliste d’enquête John Pilger cite souvent cette phrase du journaliste Claud Cockburn: « Ne croyez jamais rien tant que cela n’a pas été officiellement nié… »

Lors de la conférence de presse après l’attentat de Boston, le gouverneur de l’état du Massachussetts répondait à un journaliste qui lui avait demandé si cela était une autre attaque fausse bannière perpétrée afin de continuer à priver les citoyens de liberté: « Non… Question suivante… »

Quelle conclusion en tirer après un tel déni officiel ?

— Résistance 71 —

 

La photo du poste mobile de communication d’une équipe mercenaire CRAFT au marathon de Boston fait surface

 

Mike Adams

 

19 Avril 2013

 

url de l’article original:

http://www.infowars.com/photo-surfaces-of-the-craft-mobile-communications-van-at-boston-marathon/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Une photo détaillée haute résolution de plus d’agents de l’équipe “Craft” et de ce qui paraît être leur véhicule de communication mobile vient juste de faire surface. Craft est un groupe de contractants militaires privés (NdT: mercenaires pour parler clairement…) dont la présence a été révélée très rapidement par la diffusion d’un nombre croissant de photos sur Natural News et InfoWars.

Le réseau médiatique est engagé dans une opération de censure totale et refuse de publier quelque photo que ce soit de ces agents de l’équipe “The Craft”. Cette histoire est en train de devenir une des plus grosses opérations d’intox de l’histoire des médias. Natural News fut la première officine a avoir identifié la marque du détecteur de radiation tenu en main par un des agents de l’équipe Craft. Maintenant, il semblerait que nous soyons les premiers à publier cette photo de ce qui paraît être une antenne mobile de communication hautement sophistiquée avec plusieurs agents Craft. Le véhicule possède clairement une antenne satellite ainsi que ce qui pourrait être un dôme de communication par micro-ondes. Le véhicule est un Chevrolet Escalade, qui a été transformé et customisé au moyen de quelques centaines de milliers de dollars d’équipement de communication très sophistiqué.

Note: Nous ne pouvons pas être à 100% certain que le véhicule appartient à l’équipe Craft, mais cela correspond tout à fait à leur mode opératoire. Alors que tous les autres véhicules sur la scène sont clairement marqués, ce véhicule ne porte pas de marque distinctive. La proximité des membres de l’équipe Craft par rapport au véhicule est aussi une indication que le véhicule pouvait être un point de rassemblement.

Voici la photo:

http://www.naturalnews.com/gallery/articles/The_Craft_Communications_…

IP satellite?

Nous avons peut-être identifié la nature de l’antenne sur le toit du véhicule. Cela ressemble beaucoup à un système satellite Quickspot IP

Le système Quickspot permet à un véhicule d’avoir une connexion internet à haut débit n’importe où dans le monde.

Voici d’autres photos des membres de l’équipe Craft que les médias alternatifs ont noté et diffusé, tandis que les médias de masse frappés de folie continuent de prétendre qu’aucune de ces photos n’existent !

(Voir les photos sur l’article original en anglais)

*  *  *

Note du traducteur: Notons aussi ici que la déclaration  officielle du FBI lors de la présentation des photos des deux suspects contenait l’injonction suivante:

“Toute autre photo de suspects n’est pas crédible”. Donc, tout média à la botte est prévenu: L’historiographie officielle de cet évènement fait déjà état de deux suspects désignés et traqués par le FBI, tout le reste doit être ignoré… çà c’est une enquête ou nous ne nous y connaissons pas !

Si çà ne sent pas le coup fourré, on se demande bien ce qui pourrait.

Histoire et propagande… Pour une réappropriation populaire de l’histoire ~ 1ère partie ~

Posted in actualité, guerres imperialistes, média et propagande, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, politique et social, résistance politique with tags , , , , , , , , on 19 avril 2013 by Résistance 71

Premier article sur la recherche historique hors des sentier battus comme nous l’avions annoncé dans notre récent article « L’histoire science sociale, science primordiale », il faut nous réapproprier l’Histoire, l’historiographie des évènements et empêche la caste dominante de nous dicter son histoire, sa vision des plus utile de l’histoire…

Aujourd’hui avec l’historien britannique Michael Pinto-Duschinsky

 

— Résistance 71 —

 

Vendre le passé

Les dangers du financement extérieur dans la recherche historique

 

Michael Pinto-Duschinsky

Est-il déontologique pour des historiens d’accepter d’être rémunérés par des grandes entreprises, banques ou autres agences gouvernementales dont les expériences passées sont les sujets de leur travaux de recherche ? Ce défi à l’intégrité académique pose problème surtout quand dans le même temps ces compagnies allemandes sont confrontées à des actions en justice aux Etats-Unis, menées par les commissions historiques sur l’Holocauste, pour exploitation esclavagiste des travailleurs et pour pillage pendant les années de guerre. Les problèmes éthiques deviennent plus grands encore quand – comme c’est le cas – les entreprises elles-mêmes choisissent, paient et donnent un accès exclusif à leurs archives à des commissions  » indépendantes  » d’historiens. Mais le pouvoir de l’argent a de plus vastes effets dans la manière dont est étudiée, enseignée et publiée l’histoire. Traditionnellement, l’histoire de la guerre était écrite par les nations victorieuses. Le débat sur la mémoire collective n’est maintenant plus gagné par les vainqueurs. Fréquemment, il est écrit en faveur de ceux qui sont les plus influents ou en faveur de ceux qui ont le plus de motivations à fournir leur vision de l’histoire.

La campagne des grandes entreprises allemandes afin de protéger leurs employés des plaintes pour crime de guerre visant à justifier leur participation à la solution finale, commença dès 1946. Avec ces fonds corporatistes, un travail d’archives a été mis en place à l’Université de Göttingen ; l’objectif déclaré :  » L’accumulation de documents légaux, historiques et politiques qui pourraient aider à la réhabilitation des industriels allemands chez eux et à l’étranger. « (voir l’essai de Jonathan Wiesen  » Overcoming nazism : Big business, public relations and the politics of memory  » in Central European History, 1996, 206). Juste après cela, quand trois séries de procès d’industriels furent menés à Nuremberg, d’actifs efforts de relations publiques ont été organisé aux Etats-Unis. Même si les anciens membres de Flick, Krupp et I.G. Farben étaient en geôle, le lobbying permit leur relaxe anticipée et leur réhabilitation. D’autres figures du monde des affaires comme Hermann Abs, de la Deutsche Bank, échappèrent de peu aux poursuites, grâce aux Alliés qui souhaitaient utiliser l’industrie allemande pour combattre le camp soviétique dans le contexte de la Guerre Froide.

En ayant évité les poursuites criminelles à l’Ouest, Abs usa de sa position de négociateur auprès de Konrad Adenauer pour assurer, dans le London Debt Settlement de 1953, que les anciens travailleurs-esclaves auraient un minimum de droits pour réclamer une compensation aux entreprises qui les avaient opprimés. Quand les principales entreprises allemandes devaient se soumettre sous la pression politique (émanant la plupart du temps de groupes de pression américains), ils répondaient parfois en versant volontairement quelque argent à leurs anciennes victimes, paiements plus symboliques qu’importants. En 1985, un scandale de corruption conduisit à la poursuite du Flick et concerna la Deutsche Bank pour un montant de 5 millions de DM. Craignant des effets déstabilisateurs sur le marché des échanges de New-York, la Deutsche Bank accepta de payer un total de 5 millions de DM (soit environ 15 millions de francs) à de petits groupes d’anciens esclaves de chez Flick. Ce qui représente 1%0 du prix de revient.

En dépit du misérable montant de compensation, d’autres grandes entreprises ont senti qu’elles pourraient à leur tour être harcelées par leurs ex-travailleurs-esclaves. Volkswagen démarcha un des plus importants historiens allemands, Hans Mommsem, pour écrire un compte-rendu de ses souvenirs de guerre. Dans le même temps, une équipe de la  » société pour l’histoire des affaires  » produisit un volume en 1986 pour marquer le centenaire de Daimler-Benz. Comme le rapportait Michael Burleigh dans le numéro de novembre 1992 d’History today, l’équipe avait promis dans un mémo confidentiel de montrer qu’en ce qui concerne l’automobile, elle avait  » soutenue le régime nazi de manière incontournable pour une entreprise de cette importance « .

Parmi les critiques des chercheurs les plus radicaux, le fait que Daimler-Benz donna fréquemment à cette équipe d’historiens officiels un accès privilégié à ses sources.

L’histoire officielle de Volkswagen causa un scandale encore plus important. Sa publication prit dix ans. Le délai eu pour effet de prescrire l’accès aux archives de VW et de voir de nombreuses ex-victimes mourir. Evidemment, VW utilisa le rapport intérimaire de Mommsen afin de justifier son refus de verser un quelconque paiement individuel à ses anciens travailleurs-esclaves. L’historien afficha son accord, en partie parce que ses recherches avaient échouées dans la quête des  » noms et adresses  » des  » armées de réserve  » et parce que les ressources de l’industrie allemande étaient  » limitées « .

Lorsque le livre de Mommsen fut finalement publié en 1996, il avait été quelque peu revu. Quelques radicaux le condamnèrent comme étant une sauce immonde. Le résultat sur les atrocités de l’entreprise- » ferme d’enfants  » de Rühen était critiqué. Des centaines de nouveau-nés moururent juste après avoir été séparés de leur mère lorsqu’elles étaient réquisitionnées pour poursuivre leur travail. L’analyse de Mommsen adopte assez largement la position adoptée antérieurement par la défense lors des procès de crimes de guerre ; les juges anglais avaient rejeté la thèse selon laquelle les victimes étaient mortes suite à des épidémies, mais plutôt suite aux traitements des docteurs nazis employés par VW. Aussi, le rapport de Mommsen affirmant que les travailleurs étrangers de VW avaient constitué durant la guerre une  » société multiculturelle  » diverge considérablement des résultats donnés dans l’action de classe contre VW qui avait été mis à jour aux Etats-Unis par le juriste Mel Weiss.

Les pressions sur les banques allemandes, les compagnies d’assurance et les industries ont augmenté de concert avec les révélations sur l’or des nazis découvert dans les banques suisses. Le récent accord selon lequel les banques suisses s’apprêtaient à verser une compensation de près de 7 milliards de francs aux victimes de l’Holocauste, a ravivé l’espoir d’un plus large règlement de la part des milieux d’affaire allemands. Les compagnies et les banques ont communément répondu en désignant des historiens officiels. Cette tactique leur a permis de gagner du temps et permis de prétexter que les chercheurs indépendants n’auraient pas accès à leurs archives.

Degussa, la compagnie impliquée dans le vol des couronnes en or des juifs gazés dans les camps de la mort nazis, comme le rapporte le Times du 25 août 1998, aurait barré l’accès à un chercheur indépendant, Hersch Fischler, qui désirait en savoir plus après avoir découvert des détails sur l’implication de l’entreprise durant cet horrible procès. Degussa  » autorisa d’autres historiens à débuter leurs recherche, mais précisa que les résultats ne seraient pas connus avant la fin 1999.  »

La Dressner Bank et la Deutsch Bank, auxquelles il avait été enjoint de verser un dédommagement d’un montant de 18 milliards de dollars suite à des plaintes déposées aux Etats-Unis pour leur participation à des présumées activités de guerre, ont elles aussi initié des recherches historiques. La Deutsch Bank a reconnu ces relations avec ces historiens :

        Les accords conclus entre la Deutsch Bank et les historiens sont confidentiels. Cela confère des honoraires, des rencontres avec la commission et des protocoles… La Deutsch Bank réserve ses droits de décider quels chercheurs sont accrédités pour avoir accès aux documents d’Abs… La banque décide aussi quels seront les Professeurs qui feront partie de cette commission et qui prépareront les études détaillées.

En dépit de cela, les résultats intermédiaires de la recherche sur l’implication de la Deutsch Bank dans l’affaire de  » l’or des nazis « , publiés à la fin juillet, allèrent considérablement plus loin qu’auparavant dans la connaissance des pratiques coupables et dans la reconnaissance finale de ce qui était patent pour des chercheurs extérieurs depuis des années – ce qu’Abs (le directeur principalement responsable des opérations de la banque dans les territoires occupés par les nazis) devait avoir en mémoire, malgré le manque de preuves visuelles.

Cette dernière étude , conduite par cinq historiens renommés des principales universités anglaises, allemandes, israéliennes et américaines, illustre néanmoins les problèmes du sponsoring dans ce type de recherche. Premièrement, leur travail était largement fondé sur des archives de la banque elle-même. Déjà les officiels de la banque avaient intérêt, voyant que la guerre touchait à sa fin, d’éliminer les dossiers ; ils avaient de grandes opportunités de détruire ou d’annuler les preuves embarrassantes des cinquante dernières années. De ce fait, il n’était pas surprenant que les preuves à charge, relatives aux activités de guerre de la Deutsche Bank, du Credit Ansalt de Vienne, n’émergèrent qu’après que furent menées des recherches parallèles suite au rapport des historiens officiels de la Deutsche Bank.

Deuxièmement, l’étude de 1998 sur le rôle de la Deutsche Bank dans  » l’or des nazis  » souligne des éléments clés d’un précédent volume officiel publiés en 1995. Au regard de l’imbrication entre les chercheurs impliqués dans les projets de 1995 et 1998, il est difficile de fournir une explication. Si l’histoire officielle de 1995, rédigée par cinq historiens faisant autorité et approuvée par un comité de douze autres historiens, a été jugée respectable par les plaignants, comment expliquer ces derniers revirements dans l’interprétation ? Pourquoi l’information concernant les échanges de l’or des nazis entre banques ne fut-elle pas reportée en 1995 ? Les conclusions centrales, comme l’implication de la banque dans la construction d’Auschwitz, son rôle majeur au sein du cercle des amis d’Himmler, les dix années omises par Abs des crimes de guerre commis à Zagreb en 1945, et le fait qu’Abs ait été placé sur les listes des suspects comme criminel nazi, ont été au total atténuées ou ignorées dans les 967 pages du volume de 1995.

Comme indication des priorités de ce récit officiel et indépendant, la présence d’Abs sur l’organigramme de I.G. Farben durant la guerre ne tient qu’en six lignes. C’était à cette époque qu’I.G. Farben, qui était principalement financé par la Deutsche Bank, construisit la tristement célèbre notoriété du camp de travailleurs-esclaves de Buna. Primo Levi en fut l’un des heureux survivants. Des milliers de personnes travaillèrent jusqu’à leur extrêmes limites puis étaient dirigés vers les chambres à gaz. Même la localisation du camp autrichien est omis dans le volume de la Deutsche Bank. L’entreprise de Farben à Buna était à Monowitz (Auschwitz III), pas à Birkenau. Le livre inclut une description considérable d’une journée de train de Berlin à Hambourg, rapportée en février 1948, par le directeur économique de la banque, E.W. Schmidt. Il était obligé de voyager dans un wagon bondé et obscur :  » Il est presque impossible de décrire les conditions inhumaines et de torture de ce voyage « .

Les historiens qui ont accepté des honoraires des corporations allemandes afin d’établir leurs souvenirs de guerre sont bien naïfs quant aux dangers que cela constitue. Les autres qui sont impliqués dans ces projets rapportent qu’ils ont vivement fait connaître leur besoin de conserver leur indépendance. Dans le cas de l’étude de 1998 pour la Deutsche Bank, l’équipe historique alla aussi loin que possible dans la rédaction d’un protocole dans lequel seraient établies les  » règles du jeu  » (ce protocole est aussi confidentiel). Il y a aussi un séminaire privé dans lequel les conclusions éthiques soulevées par leurs travaux sont examinées par quelques quinze historiens couramment employés par diverses ex-compagnies et banques nazis.

Malgré ces bonnes intentions, la recherche sponsorisée de ce type est ouverte à tout type d’abus. Les pressions sur les chercheurs qui acceptent de participer sont subtiles mais persuasives, pour ces raisons suivantes : (1) Depuis que se sont les firmes clientes qui sélectionnent les historiens, les participants ne sont pas vraiment d’accord d’y inclure les historiens qui sont critiques à leur égard. Tom Bower, qui dans son livre Blind Eye to Murder avait exposé les activités d’Hermann Abs, ne fut pas inclus dans l’équipe de chercheurs critiques de la Deutsche Bank. (2) Les universitaires invités à rejoindre les commissions historiques, largement payées, n’ont pas eu besoin de se faire mettre au pas. L’espoir d’un travail lucratif futur était suffisant pour modifier leur discours et leur emphase. Bower a relevé les commentaires sur le langage officiel euphémisé employé dans l’histoire de la Deutsche Bank en 1995. (3) Pressés par le manque de temps, les chercheurs extérieurs auront tendance à faire confiance à la documentation sélectionnée par les archivistes des compagnies. (4) Les historiens  » officiels  » sont aussi trop souvent soumis au secret. (5) Les Professeurs et les administrateurs universitaires ont de sérieux mobiles pour éviter d’offenser de gigantesques entreprises comme VW, Siemens ou la Deutsche Bank, dont les fondations pour l’éducation financent des communautés universitaires et autres donations.

Le plus important de tout est l’effet potentiel de distorsion du financement sur l’agenda des recherches, sur les écrits et sur l’enseignement. Supposons qu’un universitaire ait un sujet au choix entre deux aires ou pays différents. Pour quelques uns le coût des recherches sera pris en charge, des dons seront octroyés , et des postes d’enseignement seront disponibles ; pour les autres, il n’y aura pas autant de mesures prises. Naturellement, les plus dévoués ou les plus talentueux des universitaires auront tendance à aller où l’argent se trouve.

L’élément de propagande dans le travail institutionnel, comme celui de la Société pour les affaires de l’histoire et l’Institut bancaire de la recherche historique basés en Allemagne, consiste dans leur accent mis sur des sujets tout autres que ceux de la 2ème guerre mondiale. Cas similaire, la fondation anglo-allemande pour l’étude des sociétés industrialisées, dont le fondateur principal fut le Ministère Allemand des affaires étrangères, avait obtenu des subventions avoisinant les 100 millions de francs. ; il ne fut pourtant pas donné un centime, au regard de leurs politiques de compensation, pour la recherche ou des projets concernant le passé des entreprises allemandes et concernant notamment le travail esclavagiste. Selon la Fondation, le sujet  » ne correspond pas avec la définition des recherches prioritaires « .

L’histoire de la seconde guerre mondiale ainsi que la période d’après guerre en Allemagne est un sujet où la prédominance des fonds publics émanant du gouvernement allemand ou des compagnies est largement la règle. Les problèmes de l’attribution irrégulière des fonds concerne aussi d’autres lieux. Les Universités sont un vaste champ de bataille pour la conquête de la définition de l’identité nationale britannique. La Commission Européenne a fait d’importants investissements dans des projets afin de créer un apprentissage de cours universitaires politiquement correct sur les institutions européennes. Les Départements de Politique et d’histoire moderne ont été généreusement pourvus par des professeurs et autres lecteurs fidèles de Jean Monnet. Combien en sont des euro-sceptiques ? Les Professeurs  » Jean Monnet  » sont tenus de participer à des cercles de réflexion sur des sujets tel que l’Euro. Selon la Comission Européenne,  » grâce à la contribution de ce réseau, la communauté scientifique et la société civile ont été encouragé à participer au débat sur les défis du calendrier européen « .

L’échelle du  » Projet Jean Monnet  » est gigantesque. Il y a près de 409 chaires universitaires Jean Monnet aux Etats-Unis, et 90 en Angleterre. Depuis 1990, le programme a soutenu 1722  » nouvelles activités d’enseignement « , y compris des cours universitaires et des modules sur les études européennes. Cent quarante-six initiatives (dont trente-neuf chaires) ont été consacrées à l’histoire de l’intégration européenne et 348 sur les études politiques européennes. Il y a un fond spécial pour la recherche sur  » le souvenir des personnes qui ont construit l’Europe « .

L’ » Europaeum « , qui lie Oxford avec un certain nombre d’universités, a été établi avec des fonds privés avec l’objectif avoué de créer une élite pro-européenne. Il ne semble pas qu’il y ait un tel équivalent dans le financement anti-fédéraliste.

Il y a une lutte financière entre pro-européens et Atlantistes, dans laquelle un combat d’arrière garde concernant la fondation d’Etudes Américaines a eu lieu. La Commission Fulbright a conduit des cours d’initiation sur les Etats-Unis dispensés dans des universités anglaises. Avec l’aide de l’argent de Mellon, un centre majeur d’études américaines est en train d’être construit à Oxford.

Les études sur le Moyen-Orient sont dominées par une lutte d’influence académique entre les intérêts arabes et israéliens. Il y a un certain nombre d’universités en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis où la rivalité entre financement arabe et israélien ou plutôt juif de l’enseignement est telle que des cours distincts sont donnés sur le conflit israélo-arabe au sein de la même université. Il y a quelques années, les diplômés de l’Université de Georgetown de Washington, avouèrent franchement qu’ils écrivaient leurs dissertations en présupposant que leurs notes seraient fonction de l’interprétation la plus appropriée sur les origines du conflit des Six-jours en fonction de l’origine arabe ou israélienne du professeur. Ces cas fournissent évidemment une intéressante expérience éducative. Néanmoins, cela illustre comment les cours dispensés dépendent de la collecte de fonds, et pas seulement de critères académiques.

Quelques intellectuels universitaires ont montré une certaine adresse à enrichir leurs institutions en jouant les deux parties l’une contre l’autre. Le problème académique est que de vastes champs d’étude qui ne bénéficient pas de riches ou de financements extérieurs sont ainsi négligés. La pauvreté en Europe de l’Est, combinée avec la fin de la Guerre froide, a rendu plus difficile la consolidation des recherches sur les anciens pays satellites de l’URSS. A l’opposé, les études sur certains pays du Moyen-Orient fleurissent, et de magnifiques immeubles sont érigés en institut en toute dévotion.

Les financements étrangers et le sponsoring des entreprises semblent immuables. Correctement gérés, ils ajoutent du pluralisme et de la prospérité à la vie académique. Mais des gardes-fous sont nécessaires, spécialement quand les études sur les champs controversés de l’histoire moderne et de la politique sont concernés.

Bien que les fonds étrangers soient bienvenus, ils ne doivent pas devenir la seule ou la principale source d’argent. Les gouvernements britanniques ont eu tendance à négliger leurs propres responsabilités financières. Ceci s’applique à l’histoire moderne comme à la recherche scientifique.

Cela nécessite que les sources de financement soient transparentes. Le Comité sur le niveau de la vie publique (le Comité Neill) a proposé la révélation et la régulation des dons attribués aux partis politiques britanniques. Les donations pour les recherches politiques universitaires a sans doute eu un impact aussi important auprès de l’opinion publique que les cadeaux attribués aux partis politiques. Il est raisonnable de demander un complément parallèle de règles concernant les contributions allouées aux institutions académiques. Si un historien a reçu des indemnités ou des honoraires d’une institution partenaire cela est significatif pour des lecteurs soucieux d’évaluer le produit.

Finalement, la communauté académique a besoin d’établir des codes de conduite pour ses membres dans le plus grand intérêt du public. Il devrait autant que possible être ouvert aux termes des rendez-vous des commissions historiques (y compris les arrangements financiers). Lorsque l’accès exclusif aux documents ou aux données scientifiques est impliqué, il doit y avoir des règles afin que les trouvailles soient vérifiées ou dupliquées de manière indépendante. Des codes de conduite ne devraient pas être sous la seule responsabilité des administrations universitaires mais par des bureaux indépendants composés de membres représentant une section mixte d’universitaires voire de personnes de la société civile.

 » L’histoire à vendre  » est une phrase émotive et bien trop simpliste. Ce ne sera qu’en faisant face aux dangers qu’il sera possible de les maîtriser.

­  ­=  =  =

Title: Selling the past, the dangers of outside finance for historical research 
Author: Michael Pinto-Duschinsky 
Source: TLS October 23 1998 
Book Review:  » Fundraising and the Holocaust : Gert-Rudolf Flick’s contribution to Oxford University  » 
Author/Book: Alan Montefiore & David Vines 
Translator: Cyril Ceccaldi 
Date of translation: 15.01.99

 

url de l’article:

http://www.periwork.com/peri_db/traduction_db/2002_June_21_10_44_41/

Théorie du complot… ou complot de la théorie ?… Les précédents terroristes du FBI…

Posted in actualité, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , on 18 avril 2013 by Résistance 71

Mise à jour du 19 Avril 2013:

Nous avons visionné la déclaration officielle du FBI lors de la présentation des photos des deux suspects. A 2min35 dans la vidéo, le porte-parole dit qu’il ne faut considérer que ces photos de suspects, toute autre serait jugée non « crébible »… Effarant sachant qu’il y a déjà des photos publiées de mercenaires de Blackwater et d’une de leur unité spéciale CRAFT à proximité des explosions… Le FBI a bien dit de tout ignorer sauf les photos présentées par ses soins… Dans le même temps, une chasse à l’homme a lieu au moment même où nous écrivons ces lignes, et un des suspects serait déjà mort suite à une confrontation avec la police au MIT… Tellement utile de livrer tout çà en direct à la télé…

La vidéo du FBI: http://www.youtube.com/watch?v=t7b52o1x8EY 

Les photos des mercenaires de la force CRAFT sur les lieux de l’attentat:

http://www.infowars.com/fbi-ignores-men-with-backpacks-at-scene-of-boston-bombings/

 

*  *  *

 

Pourquoi le FBI doit-il  être considéré comme le suspect # 1 dans l’affaire de l’attentat du marathon de Boston ?

 

Le 18 Avril 2013

 

Résistance 71

 

… Parce qu’il y a de graves précédents remontant loin, surtout à l’attentat du World Trade Centre de Février 1993, puis esentiellement  à toutes les affaires de terrorisme domestique aux Etats-Unis depuis le 11 Septembre 2001, incluant l’attentat sanglant d’Oklahoma City en 1995.

Une explication édifiante sur le pourquoi le FBI se doit d’être considéré comme le suspect #1 dans cette affaire sauf preuve du contraire, par James Corbett… (vidéo en anglais):

http://www.youtube.com/watch?v=TBobEiXInxQ

Dans la dernière partie, il y a des témoignages d’agents du FBI qui témoignent de l’incompétence et des mauvaises intentions du FBI dans des cas légaux. Un chimiste du laboratoire du FBI explique comment lui et son collègue ont stoppé le FBI de les forcer à mentir sous serment.

Le FBI est sans nul doute le fabriquant #1 de la terreur domestique aux Etats-Unis. Une juge d’une cour fédérale déclara même en substance en annonçant un non lieu dans un cas juridique, que sans le FBI, il n’y aurait pas eu d’affaire car « l’affaire n’existait pas sans le FBI » et fut créée pour les besoins de la cause par le FBI lui-même…

La guerre contre la terreur est une fabrication totale des services américains, rendue possible à cette échelle par les attentats fausse-bannière du 11 Septembre 2001. Cette « guerre contre la terreur » sert un triple agenda:

1- Justifie les guerres impérialistes et les massacres sur le sol étranger

2- Justifie le financement exponentiellement croissant des « agences de sécurité » intérieures telles le FBI et la Stasi locale le DHS ou Department of Homeland Security (Département de la Sécurité de la Patrie.. (nom tout droit sorti d’un roman de G.Orwell ou de A. Huxley…) ou la FEMA (Federal Emmergency Management Administration) et justifie la suppression des libertés individuelles toujours plus avant dans un état policier en construction perpétuelle, pas à pas.

3- Justifie l’arrosage à coup de centaines de milliards de dollars des industries du complex militaro-industriel et de la sécurite qui de fait ont pris possession des affaires politiques de l’empire du goulag levant

Ceci est le cœur même de la gestion psychopathe du monde d’aujourd’hui par une clique d’oligarques, pour qui le chaos et la peur sont les instruments de la domination absolue à l’échelle mondiale.

Il faut sortir de cette torpeur induite pour nous libérer.

La vérité nous libèrera, sortons de la dissonance cognitive.

A lire en français:

http://www.reopen911.info/News/2010/11/30/limplication-du-fbi-dans-la-fabrication-du-terrorisme-maison/

en anglais:

http://rt.com/usa/fbi-terror-report-plot-365-899/

http://www.nytimes.com/2012/04/29/opinion/sunday/terrorist-plots-helped-along-by-the-fbi.html?pagewanted=all&_r=0

http://www.guardian.co.uk/world/2011/nov/16/fbi-entrapment-fake-terror-plots

Dans cette vidéo, Ted Gundersen, un ex-agent du FBI explique coment le gouvernement est impliqué dans bon nombre (pas tous) de complot terroriste sur le sil des Etats-Unis, il dit au début de l’interview que la mafia sont des rigolos à côté de la CIA et de ses exactions… Édifiant !…

http://www.disclose.tv/action/viewvideo/133687/Former_FBI_Chief_ADMITS_Government_is_Involved_in_Most_Terrorist_Attacks/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Disclosetv+(Disclose.tv+-+New+Videos)

Cet article explique la plus que probable opération de couverture et de falsificaion de preuves, y compris ce qui semblerait être l’assassinat d’un témoin gênant en prison, maquillé en “suicide”, par le FBI lors de l’affaire de l’attentat à la bombe d’Oklahoma City en 1995. L’affaire fut jugée, un seul coupable, correspondant à la théorie du loup solitaire extrémiste, Timothy McVeigh fut inculpé, condamné et exécuté… Affaire classée !

Bien peu de personnes croient en la “version officielle” une fois de plus…

http://www.motherjones.com/politics/2011/07/trentadue-fbi-oklahoma-city-bombing-evidence

Cet article pose beaucoup de questions demeurées sans réponse lors de l’enquête sur l’attentat d’Oklahoma City, chose intéressante à mettre en parallèle avec ce qu’il s’est passé à Boston très récememnt. La matin de l’attentat d’Oklahoma City, le service de déminage était sur place… Tout comme lors des attentats de Londres de Juillet 2005, les services de déminage britanniques étaient sur place…C’est fou comme les bombes tendent à péter en public quand le déminage est sur place…

http://rense.com/general10/30.htm

Ici au sujet de la “taupe” du FBI dans l’affaire d’Oklahoma City:

http://www.westernjournalism.com/the-fbi-and-its-untouchable-oklahoma-city-bombing-informant/

La liste est longue comme un jour sans pain…

Attendons de savoir qui le gouvernement américain va blâmer ou si une arrestation spectaculaire sera faite dans les heures ou jours à venir et nous saurons dans quelle direction l’oligarchie veut pousser le bouchon…

quoi qu’il en soit, tout ceci pue le coup monté à 100km et une fois de plus des innocents ont payés un lourd tribut à l’insanité ambiante… A suivre…

A lire également sur l’attentat de Boston:

https://resistance71.wordpress.com/2013/04/16/attentat-au-pays-du-goulag-levant-ex-usa-le-fbi-est-le-premier-suspect-logique/

https://resistance71.wordpress.com/2013/04/17/attentat-de-boston-du-jamais-vu-les-medias-de-masse-envisagent-la-possibilite-dun-attentat-fausse-banniere/

Attentat de Boston: Du jamais vu !…Les médias de masse envisagent la possibilité d’un attentat fausse-bannière !

Posted in 11 septembre, actualité, guerres hégémoniques, ingérence et etats-unis, média et propagande, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, politique et social, presse et média, terrorisme d'état with tags , , , , , , , on 17 avril 2013 by Résistance 71

A lire aussi:

« Le passif du FBI donnant des explosifs à des suspects de terrorisme »

 

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L’hypothèse de l’attentat “fausse-bannière” fait partie des médias de masse en ce qui concerne les attentats du marathon de Boston

Dr. Kevin Barrett

 

Le 17 Avril 2013

 

url de l’article original:

http://www.presstv.ir/detail/2013/04/17/298720/falseflag-meme-surrounds-boston-blasts/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le 11 Septembre 2001, les médias américains ont commencé à chanter le mantra “Ben Laden” à l’unisson presque dès le moment même où les attaques furent rapportées. La possibilité que des initiés au sein du gouvernement américain, aient pu orchestrer ces attaques afin de faire porter le chapeau aux musulmans et de déclencher des guerres contre des pays musulmans et prendre le contriole absolu de la société, ne fut jamais mentionné.

Les déclarations répétées de Ben Laden qui déploraient les attaques du 11 Septembre et les considéraient comme anti-musulmanes, suspectant que des supporteurs américains d’Israël étaient derrière ces attaques, ont échoué à pénétrer la bulle des médias corporatistes. Lorsque le FBI a défintivement déclaré que Ben Laden “n’était pas recherché pour les attentats du 11 Septembre”, parce qu’il n’y avait aucune “preuve solide” de son implication, les médias ont totalement occulté cette déclaration.

Mais après les attentats à la bombe du 16 Avril 2013, même les médias du monopole corporatiste ne purent plus ignorer la possibilité d’une attaque fausse-bannière. Le branche information de Yahoo! en ligne demanda “Qui est derrière l’attentat de Boston ?” et offrit 4 théories: 1) des djihadistes islamistes, 2) des milices type extrême-droite, 3) le gouvernement, 4) un loup solitaire psychopathe.

1, 2 et 4, bien sûr sont les suspects usuels. Mais inclure en 3) … le “gouvernement” sur la liste des suspects est sans précédent pour un organe des médfias dit de masse, rapportant sur un incident de terrorisme domestique.

La proéminence croissante de l’hypothèse de l’attentat fausse-bannière a été soulignée au gouverneur du Massachussetts Deval Patrick lors de la conférence de presse juste après les attentats. La première question pour le gouverneur Patrick fut posée par le correspondant du média alternatif InfoWars Dan Bidondi, qui demanda si les explosions étaient “des attentats fausse-bannière mis en scène afin de nous retirer nos libertés civiles”. Le gouverneur Patrick bien sûr répondit: “Non!… question suivante”.

Même le magazine néo-conservaeur Atlantic Monthly, associé avec des noms tels que Goldberg et Hitchens, a dû se fendre d’un article intitulé: “Qu’est-ce qu’une attaque fausse-bannière et qu’est-ce que l’attentat de Boston a à voir avec cela ?” De manière incroyable, l’article du magazine disait que oui, il y a des précédents historiques afin de pouvoir regarder l’attentat de Boston comme étant une attaque fausse-bannière. L’auteur, Philip Bump, admettait même: “Si ces attaques avaient été des attaques fausse-bannière, le gouverneur Patrick aurait répondu ‘non’ à la question de toute façon.”

Qu’est-ce qui a donc changé depuis 2001 pour amener le scenario de l’attaque fausse-bannière sous les feux de la rampe ?

Réponse courte et simple: Le mouvement pour la vérité sur le 11 Septembre. Durant la dernière décennie, des millions d’activistes ont travaillé d’arrache-pied pour éveiller le piublic américain et mondial sur l’évidence que les attaques du 11 Septembre 2001 furent l’équivalent américian de l’incendie du Reichstag allemand. Des sondages ont montré que 36 % des Américains, soient environ quelques 100 millions de personnes, pensent qu’il est probable que le 11 Septembre ait été perpétré depuis l’intérieur du gouvernement. La plupart de ces chercheurs de vérité sont des scientifiques accomplis et réputés, des ingénieurs, des militaires et des officiers de renseignement ainsi que d’autres experts. Vous pouvez en rencontrer quelques uns sur Patriotsquestion911.com et AE911Truth.org.

Depuis que les médias corporatistes et les pseudo-médias alternatifs financés par les grandes fondations, ont refusé de rapporter les faits au sujet des attentats du 11 Septembre, environ 100 millions d’Américains considèrent les grosses pointures des médias comme des menteurs. Même parmi les quelques 200 millions d’Américains qui ne sont pas en première ligne des sceptiques, le sentiment que quelque chose ne tourne pas rond et que les médias et les politiciens mentent est très répandu. Une récente recherche Pew, par exemple, a montré que la confiance des Américains dans le gouvernement est tombée au plus bas historiquement: moins d’un tiers des Américains font confiance au gouvernement alors que plus des deux tiers ne lui font pas confiance.

Alors que les gens perdent la foi en leur gouvernement et que les médias corporatistes s’effondrent dans une banqueroute intellectuelle et morale, un nouveau média indépendant a jailli de l’internet. L’empire médiatique d’Alex Jones, qui pousse l’hypothèse de la fausse-bannière aussi loin qu’elle puisse être poussée, atteint maintenant de l’ordre de 5 à 10 millions de personnes par jour. Jeff Rense, Mike Adams, Mike Rivero, Veterans Today, American Free Press et les réseaux de presse étrangers de langue anglaise Russia Today  (Russie) et Press TV (Iran), touchent également de larges audiences d’influence avec des rapports honnêtes d’information au sujet des évènements fausse-bannière.

Aujourd’hui, ce n’est plus juste quelques intellectuels marginaux qui pensent “fausse-bannière” quand ils entendent un rapport sur un attentat domestique. Des millions de gens partagent leurs suspicions au sujet des attentats à la bombe de Boston sur Twitter, Facebook, la blogosphère et le média internet en général.

Ont-ils raison ?

Bien qu’il soit encore trop tôt pour le dire de manière sûre, l’attentat de Boston possède la caratéristique la plus importante d’une opération fausse-bannière: un entraînement anti-terroriste se déroulait simultanément pendant l’attaque réelle. Comme Webster Tarpley l’a très bien expliqué dans son livre: “11 Septembre la terreur synthétique fabriquée aux Etats-Unis”, des attaques fausse-bannière telles celles du 11 Septembre et du 7 Juillet 2005 à Londres, sont créées comme des “simulations”, des “entraînements” qui soudainement se déroulent vraiment. Ceci permet aux membres intérieurs de planifier et d’exécuter les attaques sous la couverture d’un entraînement, avec “la méchante équipe B” qui perpétue l’attaque pour de vrai, attaque qui était supposée être feinte.

Le 11 Septembre 2001 a été précédememnt nommé comme la plus grosse opération spéciale, et de loin, de l’histoire des Etats-Unis, avec au total 46 exercices d’entraînement pré-planifiés ce jour là, incluant des simulations réelles d’avions s’encastrant dans les bâtiments, donnant ainsi la parfaite couverture aux véritables attaques planifiées de l’intérieur (tapez sur le moteur de recherche de votre choix “Tarpley 46 drills of 9/11” pour plus de détails.)

Le 7 Juillet 2005 à Londres, des exercices anti-terroristes avaient lieu aux mêmes endroits où les bombes explosèrent. Peter Power, le plus gros consultant anti-terrorisme du Royaume-Uni, admit en direct à la télévision que toutes les bombes qui ont dévastées Londres ce jour ont explosé aux mêmes heures et mêmes endroits que les exercices programmés le prévoyaient.

L’attentat de Boston fut-il un exercice qui fut réalisé pour de vrai ?

Mobile, Alabama TV station Local TV 15 rapporta:

Le coach de cross country de l’université de Mobile, qui était près de la ligne d’arrivée du marathon de Boston lorsqu’une série d’explosion se produisit, a dit qu’il pensait que cela était bizarre car il y avait des chiens sniffeurs  anti-bombes sur les lignes de départ et d’arrivée.

“Ils faisaient des annonces non-stop au haut-parleur disant que cela n’était qu’un exercice et qu’il ne fallait pas s’inquiéter”, a dit l’entraineur Ali Stevenson à la TV local 15. “On aurait dit qu’il y avait comme une sorte de menace, mais ils continuaient à nous dire que ce n’était qu’un exercice”.

A 12:53 de l’après-midi, heure locale, le journal du Boston Globe twittait: “Déclaration officielle: Il va y avoir une explosion contrôlée en face de la bibliothèque dans la minute qui suit, ceci fait partie des activités de la brigade de déminage”.

Puis presque deux heures plus tard, à 14:50, des bombes explosaient près de la ligne d’arrivée du marathon de Boston, tuant trois personnes en blessant plus de 100 autres.

Juste une coincidence ? Peut-être. Mais alors que les plus grosses “attaques terroristes” de l’histoire récente des Etats-Unis, incluant les deux attentats du WTC et l’attentat à la bombe d’Oklahoma City, ont été des attaques perpétrés depuis l’intérieur du système et aussi alors que pratiquement tous les “complots terroristes” découverts sur le sol états-unien depuis le 11 Septembre ont été créés, facilités par le FBI, nous avons tous les droits d’être suspicieux.

Les attentats à la bombe n’ont qu’un bénéficiaire: les gouvernements et les familles immensément riches qui les possèdent.

Comme Vincent Vinciguerra, un des perpétrateurs des attaques terroristes de l‘opération Gladio l’avait expliqué: “Nous devions attaquer des civils, des gens, femmes, enfants, des innocents, des gens inconnus, sans aucune connexion avec le jeu politique. La raison était fort simple: pour forcer le public à se tourner vers l’État pour demander plus de sécurité.”

Quelque soit la vérité derrière l’attentat de Boston, il semble que l’hypothèse de l’attaque fausse-bannière ait fini par infiltrer le discours des médias de masse. Et cela ne changera pas… du moins pas tant que le 11 Septembre et les autres crimes faux-drapeau aient été résolus et des mesures effectives instituées pour protéger le public contre l’agression de la terreur fausse-bannière.

Période post-électorale au Vénézuéla: Ingérence et déstabilisation au menu…

Posted in actualité, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, presse et média, résistance politique with tags , , , , , , , on 17 avril 2013 by Résistance 71

Venezuela : déstabilisation en chantier

 

Ahmed Halfaoui

 

Les Débats (Algérie)

 

Le 17 Avril 2013

 

url: http://www.lesdebats.com/editions/170413/les%20debats.htm

 

Nous allons savoir bientôt ce que les médias du comité de rédaction international vont trouver comme grille de présentation du Venezuela. Des élections présidentielles viennent d’avoir lieu. A les lire, il n’y en aurait jamais eu et Hugo Chavez aurait été un dictateur qui verrouillait toute ouverture, non pas un président élu à plusieurs reprises dans des conditions aussi transparentes, sinon plus que celles qui sont en pratique dans les pays dits démocratiques. Il y a donc eu un scrutin au Venezuela, ce que personne ne peut nier. Mais, encore une fois, même Chavez mort, c’est l’un de ses camarades, son dauphin, disent les préposés de la propagande, qui est choisi par les urnes. Ce n’est évidemment pas du goût des Etats-Unis et de la presse affidée de la ploutocratie mondiale.

Libération, ce quotidien qui a depuis longtemps changé de main et de vocation, titre : «Le candidat écarté envisage des manifestations». Savourons le mot «écarté», quand il s’agissait plutôt d’écrire «battu» ou «défait» ou «perdant». «Ecarté» est plus suggestif et fait appel à la fantasmagorie élaborée et entretenue contre la montée en puissance du mouvement social antilibéral, symbolisé par le président défunt. Henrique Capriles, le candidat des affairistes et poulain des Etats-Unis, n’aurait pas perdu le vote, selon cette approche, mais aurait été victime d’une fraude ou d’une manœuvre de la commission électorale qui serait, c’est suggéré, sous les ordres des «chavistes».

Dans la réalité, ce serait plutôt à ces «chavistes» de s’interroger sur l’écart enregistré entre le score prédit par les sondages et celui du décompte des voix. Ce qui représente beaucoup, plus de 15% des suffrages. Qu’à cela ne tienne, ce n’est qu’avec une avance de près de 300.000 voix que Nicolas Maduro, le bolivarien, dame le pion à son adversaire. C’est très peu pour affirmer la dynamique en cours d’émancipation des Vénézuéliens des griffes du néolibéralisme. Mais assez pour empêcher des remises en cause dramatiques des avancées sociales réalisées ces dernières années.

La démocratie joue souvent avec les chiffres. C’est ce qui s’est produit. En pourcentage cela donne, selon le Conseil national électoral (CNE), 50,66% contre 49,07%. Le score attribue la présidence à Maduro, en toute légalité. Tibisay Lucena, responsable du CNE, avait expressément affirmé que le résultat est «irréversible» et demandé aux Vénézuéliens «de rentrer tranquillement dans leur foyer». En dépit de tout, son adversaire et les Etats-Unis (on peut s’interroger sur ce qui les autorise à se mêler de la chose) demandent un recomptage des suffrages. Les bolivariens sont d’accord. Ce qui a dû pas mal décevoir. Un refus de leur part, largement justifié par le modèle opératoire utilisé et la proclamation des résultats par l’instance légale, pouvait être une réponse tout à fait légitime à une attitude qui fleure la provocation et le déni de droit, la mise en place d’une atmosphère de coup d’Etat.

Cela suffira-t-il à faire entendre raison aux partisans du candidat déçu et à Washington. Rien de moins sûr. Il semble bien qu’une entreprise de déstabilisation est mise en branle. Reste aux Vénézuéliens de la mettre en échec, tel qu’ils l’ont fait pour les précédentes.

 

Résistance politique: La convergence d’intérêt unit l’oligarchie et la fait agir… Pourquoi pas nous ?

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, économie, crise mondiale, démocratie participative, militantisme alternatif, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, politique et social, politique française, résistance politique, Social & Retraite, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , on 16 avril 2013 by Résistance 71

Notre intérêt commun dans la société va à l’opposé de celui des oligarques, ceci n’est pas nouveau, encore faut-il vraiment bien le comprendre. Il faut cesser de jouer le jeu truqué depuis le départ et dont les oligarques changent les règles au fur et à mesure que le « jeu » se déroule. Pourquoi le « Monopoly » est-il le jeu de société le plus vendu au monde ? Les grands monopolistes ont une convergence d’intérêt et focalisent leur lutte contre nous les peuples. Il est grand temps que nous fassions enfin de même.

Les oligarques dépendent de nous plus que nous ne dépendons d’eux ! Il suffit de dire non et c’est en notre pouvoir. Pour pouvoir le faire, il faut S’UNIR et faire converger les luttes, c’est la seule façon viable. Bien sûr le jeu de l’oligarchie est de nous maintenir divisés, elle y parvient bien jusqu’ici. Quand assez est-il assez ?

— Résistance 71 —

 

 

Qu’est-ce que la convergence des luttes ?

 

Alternative Libertaire

 

6 Avril 2013

 

url de l’article:

http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article5252

 

La convergence des luttes est une stratégie centrale lorsqu’on combat le capitalisme. Lorsque des salarié-e-s, des chômeurs et chômeuses, des habitantes et habitants d’un quartier, des étudiants et étudiantes, des élèves de lycée, etc. sont en lutte dans un secteur d’activité, ces mobilisations sont souvent déconnectées les unes des autres. Pourtant, il est clair qu’elles combattent des attaques similaires et cohérentes entre elles. Et qu’en s’unissant, elles seront plus fortes. Faire converger les luttes, c’est donc faire émerger les liens qui existent entre elles, pour non seulement riposter aux attaques immédiates que chacun subit en fonction de sa situation, mais aussi construire un rapport de forces collectif contre le capitalisme. En s’organisant ensemble, celles et ceux qui luttent peuvent prendre conscience des logiques communes, patronales, étatiques, qui sous-tendent ce qu’ils combattent.

La stratégie de la convergence des luttes s’oppose au corporatisme, qui vise à défendre ses propres intérêts comme s’ils n’avaient aucun rapport avec ceux des autres exploité-e-s. Mais elle se distingue aussi d’une simple démarche de soutien, quand une poignée de militants et militantes vont prêter main forte à une grève, une occupation ou une action. En effet, la convergence des luttes consiste à construire des luttes fortes dans chaque secteur, qui se renforcent les unes les autres en participant à des actions communes, en s’organisant dans des assemblées générales interprofessionnelles par exemple.

La convergence des luttes réside dans cette dialectique, entre l’approfondissement d’un mouvement dans son lieu de travail ou d’études, dans son quartier… et le travail d’articulation avec les autres luttes. Sans cela, elle en reste au niveau du témoignage de solidarité – premier pas nécessaire mais non suffisant. Mais l’objectif est de construire des mobilisations larges pour apporter un renfort substantiel à celles et ceux avec lesquel-le-s on converge. Ce n’est pas quelque chose d’évident, et il ne suffit pas de décréter la nécessaire convergence des luttes pour qu’elle se produise. Chaque groupe social a ses habitudes de lutte, ses préoccupations particulières, ses revendications sectorielles, et la domination que nous subissons toutes et tous se nourrit de ces divisions. C’est pourquoi la convergence des luttes suppose un patient travail commun de discussion, d’élaboration des actions, de détermination de nos intérêts communs. C’est une condition nécessaire à un véritable bouleversement de la société, car c’est quand la lutte se propage à différents secteurs, et que des mobilisations ancrées dans des réalités diverses se coordonnent, que gouvernements et capitalistes tremblent.

Attentat au pays du goulag levant (ex-USA): Le FBI est le premier suspect logique…

Posted in actualité, média et propagande, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, presse et média, terrorisme d'état with tags , , , on 16 avril 2013 by Résistance 71

« Vous ne laissez jamais perdre une crise sérieuse. Ce que je veux dire par là c’est que c’est une opportunité de faire des choses que vous ne pouviez pas faire avant. » -Rahm Emanuel, ancien chef de cabinet de Barack Obama –

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A lire aussi:

« L’hypothèse de l’attentat fausse-bannière fait partie des médias de masse en ce qui concerne l’attentat de Boston »

 

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Le passif du FBI donnant des explosifs actifs à des “suspects de terrorisme”

Tony Cartalucci

 

Le 16 Avril 2013

 

url de l’article original:

http://landdestroyer.blogspot.fr/2013/04/fbis-history-of-handing-terror-suspects.html#more

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

A la fin Septembre 2011, l’AFP rapportait qu’un homme avait été inculpé pour avoir “planifié de faire voler des avions radio-guidés chargés d’explosifs sur le Pentagone et le Capitole (congrès) à Washington”. Dans son rapport: « US man charged with Pentagon bomb plot, », l’AFP déclarait:

“Pendant ce supposé complot, des agents infiltrés du FBI s’étaient faits passer pour des complices qui suppléèrent à Ferdaus un avion radio commandé, des explosifs C4 et des armes légères, qu’il envisageait d’utiliser dans un assaut simultané au sol sur Washington.”

Quoiqu’il en soit: “le public ne fut jamais mis en danger par les explosifs, qui étaient contrôlées par des agents du FBI infiltrés”, dit alors le FBI.

Ferdaus fut arrêté à Framingham, près de Boston, immédiatement après avoir sécurisé la nouvelle livraison d’armes dans un container de stockage, a dit le FBI.

Les autorités décrivirent Ferdaus comme étant un diplômé de physique de Northeastern University qui adhérait à Al-Qaïda et était motivé à commettre des actes “jihadistes violents” depuis plus tôt l’année précédente.

En Novembre 2010, un “complot” similiare avait été créé, puis “interrompu” également par le FBI, cette fois-ci à Portland dans l’Oregon. Le soi-disant “terroriste à l’arbre de Noël” tenta de faire exploser à distance une fourgonnette qu’il croyait pleine d’explosifs, fournis par le FBI, avant d’être arrêté durant l’illumination publique d’un sapin de noël sur la place Pioneer Courthouse de Portland. La déclaration officielle du FBI en ce qui concerne cet incident révéla que des agents du FBI avaient fourni et même fait exploser des explosifs avec le suspect piégé, dans le parc du Lincoln County dans une répétition de ce qui fut une tentative échouée.

La déclaration officielle du FBI était intitulée: « Oregon Resident Arrested in Plot to Bomb Christmas Tree Lighting Ceremony in Portland, » et rendue publique par le bureau du ministère de la justice le 26 Novembre 2010 et déclarait:

“D’après l’affidavit du 4 Novembre 2010, Mohamud et les agents du FBI infiltrés se rendirent dans un endroit retiré du County Lincoln dans l’Oregon, où ils firent exploser une bombe cachée dans un sac à dos en guise de répétition de l’attaque à commettre. Ensuite, lors du trajet de retour à Corvallis, les agents du FBI infiltrés questionnèrent Mohamud s’il serait capable de regarder les corps de ses victimes dans l’attaque à venir à Portland. D’après le rapport, Mohamud répondit: “Je veux que quiconque assiste à cet évènement parte soit mort soit blessé.”

Dès leur retour ce même jour, le rapport implique que Mohamud fit une vidéo de lui-même et des agents du FBI dans lequel il lisait une déclaration qui offrait un motif pour son attaque. Le 18 Novembre 2010. Les agents infiltrés du FBI allèrent chercher Mohamud pour se rendre à Portland afin de finaliser les détails de l’attaque.

Plus tôt cette soirée, Mohamud fut arrêté après avoir tenté de faire exploser à distance ce qu’il croyait être des explosifs cachés dans une fourgonnette qui était stationnée près de l’arbre de Noël devant servir à la cérémonie publique.

Une autre opération similaire fut faite par le FBI en Février 2012, où là encore un autre homme-de-paille incapable fut doté d’explosifs réels dans ce qui devait être une attaque suicide échouée sur la capitole des Etats-Unis à Washington. Le journal USA Today rapportait dans leur article, « FBI foils alleged suicide bomb attack on U.S. Capitol, » que:

“D’après un officiel du contre-terrorisme, El Khalifi, exprima son désir de tuer au moins 30 personnes et considérait cibler un bâtiment d’Alexandria et un restaurant, une synagogue et un endroit où des personnels militaires se rassemblent à Washington, avant qu’il ne se décide pour le Capitole après avoir repéré cette zone plusieurs fois”, AP écrit: “Pendant l’enquête qui a durée un an, El Khalifi fit exploser des bombes dans une vieille carrière dans la région de la capitale sous couvert des agents du FBI. Il n’est pas pensé être affilié avec Al Qaïda, on dit des officiels.”

Cette tendance effrayante du FBI à cultiver des suspects terroristes autrement incapables, leur fournissant des explosifs réels, avant de leur en donner des inertes ou des engins qu’ils contrôlent pour passer à l’action sur le public où de grosses pertes humaines sont évitées au tout dernier moment, met en scène pour le moins un potentiel incroyable pour une bavure catastrophique et au pire, pour des attaques fausses-bannières.

Le FBI a t’il présidé sur des “fausses opérations” qui furent en fait exécutées ? La réponse est oui. Le FBI était en charge des terroristes qui perpétrèrent l’attentat à la bombe du World Trade Center en 1993. Le rôle du FBI menant à cette attaque mortelle aurait été ignoré si un indicateur du FBI n’avait pas enregistré ses conversations avec des agents du FBI après qu’il devint très suspicieux durant cette opération infiltrée. Le New York Times rapporta dans son article: « Tapes Depict Proposal to Thwart Bomb Used in Trade Center Blast, » :

“Des officiels de la police apprirent que des terroristes fabriquaient une bombe, qui fut éventuellement utilisée dans l’attentat du WTC et ils planifièrent de tromper les comploteurs en substituant secrètement les explosifs pour des inertes, dit un indicateur après l’explosion.

L’indicateur devait aider les comploteurs à construire la bombe et devait leur fournir la fausse poudre, mais le plan fut annulé par un superviseur du FBI qui avait d’autres projets pour l’indicateur, au nom requis de Emad A. Salem.

Ce rapport des faits, qui est fourni dans le transcript de centaines d’heures d’enregistrement que Mr Salem fit de ses entretiens avec les agents de la loi, fait un portrait des autorités comme étant en bien meilleure position pour déjouer cet attentat à la bombe du 26 Février 1993, qu’il ne transparaissait l’être autrement. L’explosion tua six personnes et plus de 1000 furent blessées, occasionnant des dégâts pour plus de 500 millions de dollars.

Ce qui prend forme est un FBI au centre de la perpétration de la menace terroriste aux Etats-Unis et non pas en première ligne pour la combattre. Avec chaque attaque déjouée ou effectuée impliquant des agents du FBI infiltrés, la présence de ceux-ci ne sont révélés que lors du “succès” de l’opération; dans le cas de l’attentat à la bombe du WTC, seul un témoin embarassant sorti partiellement de l’ombre et révéla le rôle du FBI, le premier et primordial suspect qui doit être considéré lorsqu’une bombe explose sur le sol américain, devrait être le FBI lui-même.

Les explosions récentes lors du marathon de Boston ont fait deux morts et de nombreux blessés. Alors que le public attend de savoir qui sera blâmé et le rôle, s’il y en a un, que le FBI a joué dans les évènements qui menèrent à cette attaque, il serait de bon ton de garder toujours présent à l’esprit le rôle insidieux et / ou incompétent que le FBI a joué dans des évènements similaires, dont certains se sont produits récemment et à proximité des dernières explosions.

Déjà certains à travers les médias occidentaux tentent de dresser un parallèle entre les attaques du 11 Septembre 2001 à New York et Washington et ce malgré le fait que les Etats-Unis financent maintenant délibérément Al Qaïda en Syrie et supportent ouvertement des organisations terroristes reconnues et listées comme les Mujahedeen e-Khalq (MEK) en Iran. Une vigilance doit être maintenue à l’encontre des gouvernements occidentaux toujours à l’affût à la fois d’exploiter ou de perpétrer la tragédie terroriste et même à en fabriquer une si c’est nécessaire.

Éveil politique: l’immoralité historique de l’État est un plaidoyer pour la société…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, crise mondiale, démocratie participative, documentaire, militantisme alternatif, politique et social, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 15 avril 2013 by Résistance 71

En introduction de ce texte d’une actualité remarquable, écrit par Bakounine il y a 143 ans sur “l’immoralité de l’État”, voyons ce que dit de de ce même État le grand anthropologue social français Pierre Clastres, 104 ans après l’écrit de Bakounine, dans son ouvrage de référence: “La Société contre l’État”. Ceci ne mettra que plus en valeur ce texte visionnaire et essentiel de Bakounine, qui nous montre que l’État est un mal nécessaire de l’Histoire, une étape, une des formes historiques de la société et en aucun cas la panacée. Il est appelé à disparaître et au vu de l’exponentialité des crimes commis ces dernières décennies… Le plus tôt sera le mieux pour le salut de l’humanité dont la courbe évolutrice tend vers l’émancipation et la Liberté.

~ Résistance 71 ~

“Le défaut de relation commandement-obéissance entraîne ipso facto le défaut de pouvoir politique. Aussi existe t’il non seulement des sociétés sans État, mais encore des sociétés sans pouvoir.”

L’anthropologie classique présuppose que les sociétés dites “primitives soient des sociétés incomplètes, en “devenir”, des sociétés qui ne seront achevées que quand elles auront atteint le stade suprême de la société: l’État… Point de vue éronné. Voici ce que les recherches de Pierre Clastres et d’autres anthropologues ont révélé:

“Plus ou moins confusément, c’est bien cela que disent les chroniques des voyageurs ou les travaux des chercheurs: On ne peut pas penser la société sans l’État, l’État est le destin de toute société. On décèle en cette démarche un ancrage ethnocentriste d’autant plus solide qu’il est le plus souvent inconscient… Deux axiomes en effet paraissent guider la marche de la civilisation occidentale, dès son aurore: le premier pose que la vraie société se déploie à l’ombre protectrice de l’État; le second énonce un impératif catégorique: il faut travailler […] Lorsque, au lieu de produire seulement pour lui-même, l’homme primitif produit aussi pour les autres, sans échange et sans réciprocité, c’est alors que l’on peut parler de travail: quand la règle égalitaire d’échange cesse de constituer le ‘code civil’ de la société, quand l’activité de production vise à satisfaire les besoins des autres, quand à la règle échangiste se substitue la terreur de la dette […] La division majeure de la société, celle qui fonde toutes les autres, y compris sans doute la division du travail, c’est la nouvelle disposition verticale entre la base et le sommet, c’est la grande coupure politique entre détenteurs de la force, qu’elle soit guerrière ou religieuse et ceux assujettis à cette force. La relation politique de pouvoir précède et fonde la relation économique d’exploitation. Avant d’être économique, l’aliénation est politique, le pouvoir est avant le travail, l’économique est une dérive du politique, l’émergence de l’État détermine l’apparition des classes. […] Tout cela se traduit sur le plan de la vie économique, par le refus des sociétés primitives de laisser le travail et la production les engloutir, par la décision de limiter les stocks aux besoins socio-politiques, par l’impossibilité intrinsèque de la concurrence, à quoi servirait, dans une société primitive d’être un riche parmi les pauvres ? En un mot par l’interdiction, non formulée mais dite cependant, de l’inégalité. […] La véritable révolution dans la protohistoire de l’humanité, ce n’est pas celle du néolithique, puisqu’elle peut très bien laisser intacte l’ancienne organisation sociale, c’est la révolution politique, c’est cette apparition mystérieuse, irréversible, mortelle pour les sociétés primitives, ce que nous connaissons sous le nom de l’État […] L’État, dit-on, est l’instrument qui permet à la classe dominante d’exercer sa domination violente sur les classes dominées. Soit. Pour qu’il y ait apparition de l’État, il faut donc qu’il y ait auparavant une division de la société en classes sociales antagonistes, liées entre elles par des relations d’exploitation. Donc la structure de la société, la division en classes, devrait précéder l’émergence de la machine étatique. Observons au passage la fragilité de cette conception purement instrumentale de l’État. Si la société est organisée par des oppresseurs capables d’exploiter des opprimés, c’est que cette capacité d’imposer l’aliénation repose sur l’usage d’une force, c’est à dire sur ce qui fait la substance même de l’état, le ‘monopole de la violence physique légitime’. […] Il n’y a rien dans le fonctionnement économique d’une société primitive, d’une société sans État, rien qui permette l’introduction de la différence entre plus riches et plus pauvres, car personne n’éprouve le désir baroque de faire, posséder, paraître plus que son voisin. La capacité, égale chez tous, de satisfaire les besoins matériels et l’échange des biens et services, qui empêche constamment l’accumulation privée des biens, rendent tout simplement impossible l’éclosion d’un tel désir, désir de possession qui est en fait un désir de pouvoir. La société primitive, première société d’abondance, ne laisse aucune place au désir de surabondance. Les sociétés primitives sont des sociétés sans État parce que l’État y est impossible.”

~ Pierre Clastres, 1974 ~

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L’immoralité de l’État

par Michel Bakounine (1870)

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Ethique: Morale de l’État

 

La théorie du contrat social

L’Homme est non seulement l’être le plus individuel sur Terre, il est aussi le plus social. Ce fut une grave erreur de la part de Jean-Jacques Rousseau d’avoir assumé que la société primitive fut établi au moyen d’un contrat libre impliquant les sauvages. Mais Rousseau ne fut pas le seul à penser de la sorte. La majorité des juristes et des écrivains modernes, qu’ils soient de l’école kantienne ou d’autres écoles libérales et individualistes et qui n’acceptent pas l’idée théologique que la société est fondée sur le droit divin, ni non plus ceux de l’école hégélienne et leur plus ou moins mystique réalisation de la moralité objective, ni non plus la société primitive animale de l’école naturaliste, prennent nolens volens, le contrat tacite comme leur point de départ, faute d’autre fondation solide.

Un contrat tacite ! C’est à dire, un contrat sans mot et en conséquence insensé et sans volonté: un non-sens révoltant ! Une fiction absurde et de plus, une fiction malfaisante ! Une sombre escroquerie ! Car cela assume que tandis que j’étais dans un état de ne pas pouvoir vouloir, penser, parler, je me suis lié ainsi que tous mes descendants en un esclavage perpétuel et ce seulement par vertu de m’être laissé victimisé sans protester.

Le manque de discernement moral dans l’État précédent le contrat social original.

Du point de vue du système que nous examinons maintenant, la distinction entre le bien et la mal n’existe pas avant la conclusion du conrat social. A ce moment, chaque individu demeurait isolé dans sa liberté ou son droit absolu, ne prêtant pas attention à la liberté des autres excepté pour les cas où une telle attention était dictée par sa faiblesse ou sa force relative, en d’autres termes, par sa propre prudence et son propre intérêt. A ce moment, l’égoïsme, d’après cette même théorie, était la loi suprême, le seul droit étendu. Le bien était déterminé par le succès, le mal par l’échec et la justice n’était simplement que la consécration du fait accompli, si horrible, cruel ou mauvais qu’il fut, ainsi qu’est la règle en morale politique, celle qui prévaut maintenant en Europe.

Le contrat social et le critère du bien et du mal

La distinction entre le bien et le mal, d’après ce système, n’a commencé qu’avec la réalisation du contrat social. Tout ce qui a été reconnu comme constituant l’intérêt général a été déclaré bien et son contraire mal. Les membres de la société qui entrèrent dans ce composé et en devenant citoyens, s’étant liés par des obligations solennelles, assumèrent de la sorte de subordonner leurs intérêts privés à la réalité commune, à l’intérêt inséparable de tous. Ils divorcèrent également leurs droits individuels des droits publics, dont le seul représentant, l’État, fut investi du pouvoir de supprimer toute révolte de l’égoïsme individuel, ayant par ailleurs, le devoir de protéger chacun de ses membres de l’exercice de ses droits aussi loin qu’ils n’allaient pas à l’encontre des droits généraux de la communauté.

L’État formé par le contrat social est l’État athée moderne

Maintenant, nous allons examiner la nature des relations auxquelles l’État ainsi constitué, est liée d’entrer avec d’autres États similaires et aussi ses relations avec la population qu’il gouverne. Une telle analyse nous apparaît être des plus intéressante et utile dans la mesure où l’État, comme défini ici, est précisément l’état moderne aussi loin qu’il est divorcé d’avec l’idée religieuse: c’est l’état laïc ou l’état athée proclamé par les auteurs modernes.

Voyons donc en quoi consiste cette morale. L’état moderne, comme nous l’avons dit, s’est libéré du joug de l’église et en conséquence, est sorti du joug de la morale universelle ou cosmopolite de la religion chrétienne, mais il n’est pas encore devenu perméable à la morale ou à l’idée humanitaire, chose qu’il ne peut pas faire sans se détruire lui-même, car de son existence détachée et de sa concentration isolée, l’État est bien trop étroit à embrasser, à contenir les intérêts et en conséquence la morale, de l’humanité dans son entièreté.

Morales identifiées avec les intérêts de l’État

Les états modernes sont arrivés précisément à ce point. La chrétienté ne leur sert que de prétexte et seulement comme un moyen de leurrer les simples d’esprit, car leurs buts poursuivis n’a rien de commun avec les buts religieux. Les éminents hommes d’état de notre époque les Palmerston, Mouraviev, Cavours, Bismarck et Napoléon, riraient à gorges déployées si leurs convictions religieuses ouvertement professées étaient prises sérieusement. Ils riraient encore plus si quelqu’un leur attribuait des sentiments, considérations ou intentions  humanitaires, qu’ils ont toujours déclarées publiquement n’être que de la sottise. Que constitue leur morale donc ? Seulement les intérêts de l’État. De ce point de vue, qui a été à de rares exceptions près, le point de vue des hommes d’état et des hommes forts de tout état ou pays, tout ce qui est instrumental pour conserver, exalter, et consolider le pouvoir de l’état est bon, même si cela peut paraître sacrilège du point de vue religieux et révoltant du point de vue de la morale humaine et inversement, tout ce qui milite contre les intérêts de l’état est mal, même si cela en d’autres aspects est la chose la plus juste et la plus humaine. Telle est la véritable morale et la pratique séculiaire de tous  les États.

L’égoïsme collectif des associations particulières monté en catégories éthiques

Ainsi est la morale de l’État fondée sur la théorie du contrat social. D’après ce système, le bien et le juste, dès lors qu’il ne commence qu’avec le contrat social, ne sont en fait rien d’autre que le contenu et le but ultime du contrat, ce qui veut dire, l’intérêt commun et le droit public de tous les individus qui forment ce contrat, exceptés ceux qui lui restent extérieur. En conséquence, le bien dans ce sytème n’est que pour la plus grande satisfaction donnée à l’égoïsme collectif d’une association particulière et limitée, qui étant fondée sur le sacrifice partiel de l’égoïsme individuel de chacun de ses membres, exclut de son sein comme étranger et ennemis naturels, la vaste majorité de l’espèce humaine qu’elle soit formée ou non d’associations similaires.

La morale ne peut que se co-étendre qu’avec les limites d’états particuliers

L’existence d’un état simple et limité présupposait nécessairement l’existence et si nécessaire, provoquait la formation de plusieurs états, ceci étant bien naturel que les individus se trouvant en dehors de cet état et qui se trouveraient menacés dans leur existence et leur liberté par celui-ci, se retourneraient et de ligueraient contre lui. Ici nous obtenons une humanité brisée en un nombre indéfinie d’états qui sont étrangers, hostiles et menaçant l’un envers l’autre.

Il n’y a pas de droit commun, ni de contrat social entre eux, car si un tel contrat et un tel droit existaient, les états variés cesseraient d’être absolument indépendant l’un de l’autre, devenant des membres fédérés d’un seul grand état. A moins que ce grand état n’embrasse l’humanité dans sa totalité, il aura nécessairement l’hostilité des autres états, fédérés internement, contre lui. Ainsi la guerre serait toujours la loi suprême et la nécessité inhérente de l’existence même de l’humanité.

La loi de la jungle gouverne les inter-relations entre états

Chaque état, qu’il soit de caractère fédératif ou non, doit rechercher, sous peine d’être puni par la ruine totale, de devenir le plus puissant des états. Il doit dévorer les autres afin de ne pas être dévoré lui-même, de conquérir afin de ne pas être conquis, de réduire en esclavage afin de ne pas être réduit lui-même en esclavage, dans la mesure où deux puissance similaires mais étrangères l’une à l’autre, ne peuvent pas co-exister sans essayer de se détruire l’une l’autre.

La solidarité universelle de l’humanité est perturbée par l’État

Ainsi l’État est-il la négation la plus flagrante, la plus cynique et la plus complète de l’humanité. Il déchire la solidarité universelle de tous les Hommes sur la Terre, et il n’en unit que quelques uns aux seules fins de détruire, de conquérir, de réduire en esclavage le reste de l’humanité. Il ne prend sous sa protection que ses propres citoyens et il ne reconnaît le droit humain, l’humanité et la civilisation que dans ses frontières. Comme il ne reconnaît aucun droit en dehors, il s’arroge logiquement le droit de traiter avec la plus vile férocité et inhumanité toutes les populations étrangères qu’il peut piller, exterminer ou subordonner à sa volonté. S’il montre de la générosité ou de l’humanité envers elles, il ne le fait aucunement par sens du devoir, car il n’a pas d’autre devoir qu’envers lui-même et envers ceux de ses membres qui l’ont formés par un acte d’accord libre et qui continuent de le constituer sur la même base libre, ou, comme cela se passe dans la durée, ceux qui sont devenus ses sujets.

Comme la loi internationale n’existe pas et comme elle ne peut jamais exister d’une manière réelle et sérieuse sans mettre en péril les fondations mêmes de ce principe absolu de souveraineté d’état, l’État ne peut pas avoir de devoirs envers les populations étrangères. S’il traite de manière humaine les populations conquises, s’il ne va pas jusqu’à l’extrême limite de les piller et de les exterminer et ne les réduit pas au dernier degré de l’esclavage, il le fait peut-être par considérations politiques et par prudence, ou même par pure magnanimité, mais jamais par devoir, car il a le droit absolu de disposer de ces populations de quelque façon qu’il juge appropriée.

Le patriotisme va à l’encontre de la morale ordinaire humaine

Cette flagrante négation de l’humanité, qui constitue l’essence même de l’état est du point de vue de ce dernier le devoir suprême et la plus grande des vertus: Ceci est appelé patriotisme et il constitue la moralité transcendante de l’État. Nous l’appelons transcendante car ordinairement, elle transcende le niveau de morale humaine et de justice, qu’elles soient privées ou communes et ainsi se place souvent en contradiction envers elles. Ainsi par exemple, offenser, opprimer, voler, piller, assassiner ou réduire en esclavage un autre être humain est, pour la morale humaine ordinaire, commettre un crime sérieux.

Dans la vie publique au contraire, du point de vue du patriotisme, quand ceci est fait pour la plus grande gloire de l’état afin de conserver ou de développer sa puissance, tout ceci devient un devoir et une vertu. Et ce devoir, cette vertu devient obligatoire pour chaque citoyen patriotique. Chacun est attendu de se décharger de ces devoirs non seulement en respect des étrangers, mais aussi en respect de ses concitoyens, membres et sujets d’un même état, quand le bien-être de l’État le lui demande.

La loi suprême de l’État

La loi suprême de l’état est l’auto-préservation à tout prix. Et comme les états ont été condamnés à la lutte perpétuelle depuis qu’ils existent sur terre, une lutte contre leurs propres populations, qu’ils oppriment et ruinent; une lutte contre les états étrangers, dont chacun d’eux ne peut être fort que si les autres sont faibles et alors que les états ne peuvent pas survivre dans cette lutte à moins qu’ils ne cessent d’augmenter leur puissance constamment contre leurs propres sujets et leurs voisins, il s’ensuit que la loi suprême de l’État est l’augmentation de sa puissance et de son pouvoir au détriment de la liberté intérieure et de la justice extérieure.

L’État vise à prendre la place de l’humanité

Voici ce qui est dans la triste réalité la seule morale, le seul but de l’État. Il vénère Dieu lui-même seulement parce qu’il est son seul est exclusif Dieu, la sanction de son pouvoir et de ce qu’il appelle le droit, en fait, le droit d’exister à tout prix et à toujours grandir aux dépends des autres états. Tout ce qui peut servir à la promotion de cela en vaut la peine, est légitime et vertueux. Tout ce qui peut l’en empêcher et le limiter est criminel. La morale de l’État est donc l’inverse de la justice et de la morale humaines.

Cette morale transcendante, super-humaine et donc anti-humaine, n’est pas seulement le résultat de la corruption des Hommes en charge des fonctions de des états. On pourrait en fait mieux dire que la corruption des Hommes est la séquelle naturelle et nécessaire de l’institution de l’état. Cette morale n’est que le développement du principe fondamental de l’État, l’expression inévitable de sa nécessité inhérente. L’État n’est rien d’autre que la négation de l’humanité, il n’est que la collectivité limitée qui cherche à prendre la place de l’humanité et qui veut s’imposer à cette dernière en tant que but suprême, tandis que tout le reste doit se soumettre.

L’Idée de l’humanité, absente dans les temps anciens, est devenue un pouvoir du temps présent

Ceci était naturel et facilement compris dans les temps anciens lorsque l’idée même d’humanité était inconnue et chacun vénérait son propre Dieu national, qui lui donnait le droit de vie ou de mort sur toute autre nation. Les droits de l’Homme n’existait que dans la relation du citoyen avec l’État. Tout ce qui était à l’extérieur de l’État était marqué pour le pillage, le massacre et l’esclavage. Rien n’a changé. L’idée d’une humanité devient de plus en plus un pouvoir du monde civilisé et par l’expansion et la vitesse accélérée des moyens de communication et aussi dûe à l’influence, toujours plus de matériel que de morale, de civilisations, l’idée demeure que le pouvoir invisible de notre siècle , ce avec quoi les puissances présentes doivent composer. Elles ne peuvent pas s’y soumettre de leur plein gré librement parce qu’une telle soumission de leur part serait équivalent à un suicide, puisque le triomphe de l’humanité ne peut se faire qu’avec la destruction de l’État. Mais les États ne peuvent plus nier cette idée ni ouvertement se rebeller contre, pour être maintenant si fort, cela finira par les détruire.

L’État doit reconnaître dans sa propre manière hypocrite le sentiment puissant de l’humanité

Devant cette alternative douloureuse il n’y a qu’une seule sortie possible: l’hypocrisie. Les états paient de leur respect l’idée de l’humanité, ils parlent et agissent en apparence seulement en son nom, mais il la viole tous les jours. Quoi qu’il en soit, ceci ne devrait pas être retenu contre les états, car ils ne peuvent en effet pas agir autrement, leur position est devenue telle qu’ils ne peuvent se maintenir qu’en entretenant le mensonge. La diplomatie n’a pas d’autre mission.

Ainsi que voyons nous ? A chaque fois qu’un état veut déclarer la guerre a un autre état, il commence par lancer un manifeste adressé non seulement à ses propres sujets, mais au monde entier. Dans ce manifeste, il déclare que le droit et la justice sont de son côté et qu’il prouvera qu’il n’a agi que par amour de la paix et de l’humanité et que, imbu de sentiments généreux et pacifiques, il a souffert longtemps en silence avant que l’iniquité grandissante de son ennemi ne l’ait forcé à tirer l’épée. Dans le même temps, il promet par dédain de toute conquête matérielle et ne cherchant pas à augmenter son territoire, qu’il mettra fin à cette guerre dès que la justice aura été rétablie. La réponse de son antagoniste survient avec un manifeste identique dans lequel bien sûr il est dit que le droit et la justice sont de ce côté et tous les sentiments généreux doivent être trouvés respectivement de ce côté.

Ces manifestes opposés sont écrits avec la même éloquence, ils respirent la même indignation vertueuse et l’un est aussi sincère que l’autre; ce qui veut dire bien entendu que tous deux sont aussi engoncés dans leurs mensonges et seuls les imbéciles peuvent être leurrés par ces textes. Les personnes sensées, tous ceux qui ont un minimum d’expérience politique, ne prennent même pas la peine de lire ces manifestes. Au contraire, ils cherchent des moyens pour mettre à jour les intérêts qui mènent les deux adversaires à la guerre et de soupeser la puissance respective de chacun afin de deviner le résultat de la lutte. Ce qui prouve bien que les affaires morales ne sont pas du tout de mise dans de telles guerres.

La guerre perpétuelle est le prix de l’existence de l’État

Les droits des peuples, aussi bien que les traités régulant les relations entre les états, manquent de définition et de sanction morale. Dans chaque époque historique définie, ils sont l’expression matérielle de l’équilibre résultant de l’antagonisme mutuel entre les états. Aussi longtemps que les états existeront, il n’y aura pas de paix. Il n’y aura que des moments de répis plus ou moins prolongés, des armistices conclus par les états belligérents permanents, mais dès qu’un état sent qu’il a un avantage à détruire l’équilibre, il le fera. L’histoire de l’humanité en est la preuve.

Les crimes sont le climat moral des états

Ceci nous exlique pourquoi depuis le début de l’Histoire, c’est à dire depuis que l’état existe, le monde politique a toujours été et continue d’être le théâtre d’un brigandage jamais surpassé, faits criminels qui sont tenus en haute estime honorifique, car ils sont ordonnés par patriotisme, une morale transcendante et par les intérêts suprêmes de l’État. Ceci nous explique pourquoi l’histoire des états anciens et modernes n’est rien de plus qu’une série de crimes plus révoltants les uns qe les autres, pourquoi les rois présents et passés, les ministres et hommes d’états de tous les pays, les diplomates, les bureaucrates, les guerriers, s’ils étaient jugés du point de vue de la seule morale et justice humaine, mériteraient mille fois la potence ou la servitude pénale.

Car il n’y a pas de terreur, de cruauté, de sacrilège, de parjure, d’imposture, de mensonge, de transaction honteuse, de vol cynique, de bracage éhonté ou de trahison vicieuse, qui n’aient pas été commis et qui sont toujours commis quotidiennement par les représentants de l’État, sans aucune autre excuse que cette expression élastique et si utile qu’est la Raison d’État. Une expression terrible s’il en est ! Car elle a corrompu et déshonoré plus de personnes dans les cercles officiels et dans la classe dirigeante de la société que la chrétienté elle-même. Dès qu’elle est mentionnée, tout devient silence et disparaît de la vue du public: l’honnêteté, l’honneur, la justice, le droit, la pitié et la compassion, tout disparait et avec eux la logique et le bon sens; le noir devient blanc, l’horrible devient humain et les pires félonies et crimes atroces deviennent des actes méritoires.

Le crime, privilège d’État

Ce qui est permis à l’État est interdit à l’individu. Telle est la maxime de tous les gouvernements. Machiavel le disait et l’histoire et la pratique de tous les gouvernements contemporains lui donnent raison. Le crime est la condition nécessaire de l’existence même de l’État et il constitue de fait son monopole exclusif, ce qui implique que tout individu qui ose commettre un crime est doublement coupable: d’abord il est coupable contre la conscience humaine et plus que tout, il est coupable contre l’État en s’arrogeant un de ses privilèges les plus précieux.

La morale de l’État d’après Machiavel

Le grand philosophe politique Machiavel fut le premier qui parla de Raison d’État, ou du moins il lui donna sa véritable signification et l’immense popularité qu’elle a gagnée depuis dans les cercles gouvernementaux. Il était un penseur réaliste et positif, il comprit et il fut le premier en cet aspect, que les états puissants ne pouvaient être fondés et maintenus que sur le crime, par beaucoup de grands crimes et par un mépris total de ce qu’on appelle l’honnêteté.

Il écrivit, expliqua, et argumenta ce fait avec une terrible franchise et comme l’idée de l’humanité était totalement ignorée à cette époque, comme l’idée de fraternité, pas humaine mais religieuse, prêchée par l’église catholique n’a été et n’est toujours qu’une vague ironie, trahie à chaque instant par les actes mêmes de l’église; comme en son temps personne ne croyait qu’il y avait une telle chose que les droits populaires, le peuple étant considéré comme une masse inerte et inepte, une sorte de chair à canon pour l’État, bonne à être taxée, forcée au travail et maintenue en un état de servitude permanent, en vu de tout ceci, Machiavel arriva logiquement à la conclusion que l’État était le but suprême de l’existence humaine, qu’on devait le servir à tout prix, et comme les intérêts de l’État se situaient au dessus de quoi que ce soit d’autre, un bon patriote ne devait reculer devant aucun crime pour servir l’État.

Les conseils de Machiavel comprenanaient l’utilisation du crime, il l’encourageait et en faisait la condition sine qua non de l’intelligence politique ainsi que du véritable patriotisme. Que l’État soit appelé une monarchie ou une république, le crime sera toujours nécessaire pour assurer et maintenir son triomphe. Ce crime changera de direction et d’objet sans aucun doute, mais sa nature restera la même. Il sera touours la violation forcée de la justice et de l’honnêteté et ce pour le bien de l’État.

Où Machiavel avait tort

Oui Machiavel avait raison: nous ne pouvons plus en douter maintenant quer nous avons l’expérience de 3 siècles et demi d’expérience en la matière. Oui, l’histoire nous dit qu’alors que les petits états sont vertueux à cause de leur faiblesse, les états puissants ne se maintiennent de la sorte que grâce aux crimes commis. Mais notre conclusion sera radicalement différente de celle de Machiavel et la raison en est simple: Nous sommes les fils de la révolution et nous en avons hérité la religion de l’humanité que nous avons dû fonder des ruines de la religion de la divinité. Nous croyons dans les droits de l’Homme, dans la dignité et l’émancipation nécessaire de l’espèce humaine. Nous croyons en la liberté et en la fraternité humaines fondées sur la justice humaine.

Le patriotisme déchiffré

Nous avons déjà vu qu’en excluant une vaste majorité de l’humanité de son sein, en la plaçant à l’extérieur des obligations des devoirs réciproques de morale, de justice et de droit, l’État nie l’humanité avec ce mot à la forte résonnance: patriotisme et impose l’injustice et la crauté à ses sujets comme étant le devoir suprême.

La malfaisance originelle de l’Homme, le requis théorique de l’État

Chaque état, tout comme chaque théologie, assume que l’Homme est essentiellement mauvais et malfaisant. Dans l’État que nous allons examiner maintenant, le bien, comme nous l’avons déjà vu, commence avec la conclusion du contrat social et ainsi n’est que le produit de ce contrat, de son contenu. Il n’est pas le produit de la Liberté; au contraire, aussi loin que l’Homme demeure isolé dans son individualité absolue, profitant de sa liberté naturelle, ne reconnaissant de limites à sa liberté que celles qui lui sont imposée par le fait et non le droit, il ne suit qu’une seule loi, celle de l’égoïsme naturel.

Ainsi les hommes insultent, maltraitent, volent, tuent, pillent et s’annihilent les uns les autres en fonction de leur intelligence, de leur malveillance, et des forces matérielles disponibles, comme cela est fait maintenant par les états. Ainsi, la liberté humaine ne produit pas le bien mais le mal, l’humain étant mauvais par nature. Comment est-il devenu mauvais ? C’est à la théologie de l’expliquer. Le fait est que l’État, quand il est venu à exister, a trouvé l’Homme déjà dans cette prédisposition et il s’est assigné pour tâche de le rendre bon, ce qui veut dire, de transformer l’homme naturel en un citoyen.

On pourrait dire qu’autant que l’État est le produit du contrat conclus librement entre les hommes et alors que le bien est le résultat de la production de l’État, il s’ensuivrait qu’il soit le produit de la Liberté. Ceci serait néanmoins une fausse conclusion. L’État, même en accord avec cette théorie, n’est pas le produit de la liberté, mais au contraire, le produit de la négation volontaire et du sacrifice de la liberté. Les hommes naturels, absolument libres sur le plan du droit, mais en fait exposés à tous les dangers qui menacent leur sécurité à chaque instant de leur vie, abdiquent une plus ou moins grande portion de cette liberté aussi loin que ce sacrifice renforce leur sécurité, aussi loin qu’ils deviennent citoyens, ils deviennent esclaves de l’État. Ainsi nous avons donc le droit d’affirmer que du point de vue de l’État, le bien ne provient pas de la liberté, mais au contraire, de la négation de la liberté.

Théologie et politique

N’est-ce pas remarquable cette similitude entre la théologie (science de l’église) et la politique (la théorie de l’État), cette convergence de deux ordres de pensées apparememnt différents et contraires sur une même conviction: la nécessité de sacrifier la liberté humaine afin de rendre l’Homme en un être moral et le transformer en Saint, d’après certains et en citoyen vertueux d’après les autres ? Quant à nous, nous n’en sommes pas surpris, car nous sommes convaincus que la théologie et la politique sont intrinsèquement liées, provenant de la même origine et poursuivant le même but sous deux noms différents. Nous sommes convaincus que chaque État est une église terrestre, tout comme chaque église est un paradis qui chérit des dieux bénis et immortels, rien d’autre qu’un état céleste.

La similitude entre les supposés de la théologie et de la politique

L’état donc, comme l’église, commence avec la croyance fondamentale que les hommes sont essentiellement mauvais et que si laissés à eux-mêmes dans l’état de liberté naturelle, ils vont s’entre-déchirer et offrir le spectacle du pire chaos ou le plus fort massacrera le plus faible. Ceci n’est-il pas le contraire de ce qu’il se passe dans notre état exemplaire et vertueux ?

De la même manière, l’état présuppose le tenet suivant comme un principe: afin d’établir l’ordre public il est nécessaire d’avoir une autorité supérieure. Afin de pouvoir guider les Hommes et réprimer leurs passions malfaisantes, il est nécessaire d’avoir un leader, un chef et ainsi d’imposer une limite aux gens, mais cette autorité doit être donnée à un homme de génie vertueux, un législateur de son peuple, comme Moïse, Lycurgus ou Solon et ce leader sera la personnification de la sagesse et du pouvoir répressif de l’État.

La société n’est pas le produit d’un contrat

L’État est une forme historique transitoire, une forme éphémère de société, tout comme l’église, de laquelle il est le jeune frère, mais il lui manque le caractère nécessaire et immuable de la société qui est antérieur à tout développement de l’humanité et qui, en tant que partie prenante du pouvoir tout puissant des loi naturelles, des actions et des manifestations, cnstitue la véritable base de l’existence hmaine. L’Homme est né dans une société dès le premier moment qu’il a fait ses premiers pas dans l’humanité, dès le moment où il est devenu un être humain, A savoir, un être possédant d’une manière plus ou moins grande, le pouvoir de la pensée et de la parole. L’Homme ne choisit pas la société, au contraire, il en est le produit et il est tout juste sujet aux lois naturelles gouvernant l’essentiel de son développement comme à toutes les autres lois auxquelles il doit obéir.

La révolte contre la société est inconcebable

La société antidate et en même temps survit chaque individu humain, étant en cet aspect, comme la nature elle-même. Elle est éternelle comme la nature, ou plutôt, étant née sur terre, elle persistera aussi longtemps que durera la terre. Une révolte radicale contre la société serait ainsi impossible pour l’Homme, ceci reviendrait à se révolter contre la nature, la société humaine n’étant rien d’autre que la dernière grande manifestation ou création de la nature sur Terre. Un individu voulant se rebeller contre la nature en général et sa propre nature en particulier, se placerait au delà de l’existence réelle, il plongerait dans le néant, dans un vide absolu, dans une abstraction sans vie, dans Dieu.

Ainsi il s’ensuit qu’il est juste tout aussi impossible de se demander si la société est bonne ou mauvaise, car cela reviendrait à se demander si la Nature, l’être suprème universel, réel, absolu, est bon ou mauvais. C’est plus que cela: c’est un immense, positif, et primitif fait qu’avoir eu existence avant toute conscience, toutes idées, tous discernements intellectuels et moraux; c’est la base, c’est le monde dans lequel, inévitablement et bien plus tard, commencera à se développer ce que nous appelons le bien et le mal.

L’État un mal historique nécessaire

Il n’en va pas de même avec l’État et je n’hésites pas à dire que l’état est un mal mais un mal historiquement nécessaire, aussi nécessaire dans le passé que sa complète extinction sera nécessaire tôt ou tard, autant nécessaire que la bestialité primaire et les divagations théologiques furent nécessaires dans le passé. L’État n’est pas la société, il n’est qu’une de ses formes historiques, aussi brutale qu’elle n’est abstraite dans son caractère. Historiquement, l’État s’est développé dans tous les pays du mariage de la violence, de la rapine et du pillage, en un mot, de guerres de conquête avec les Dieux créés en succession par les fantasies théologiques des nations. Dès le commencement, il fut et demeure toujours, la sanction divine de la force brutale et de l’iniquité triomphante. Même dans les pays les plus démocratiques comme les Etats-Unis d’Amérique ou la Suisse, il n’est que la consécration des privilèges d’une minorité et la mise en esclavage de la vaste majorité.

La révolte contre l’État

La révolte contre l’État est plus facile parce qu’il y a quelque chose dans la nature même de celui-ci qui provoqie la rébellion. L’État est autorité, il est force, c’est une démonstration ostentatoire et une infatuation du pouvoir. Il ne cherche pas à convaincre, à convertir; chaque fois qu’il intervient, il le fait avec une très particulière mauvaise grâce. Car de par sa nature même, il ne peut pas persuader mais imposer avec une force extrême. De quelque manière qu’il essaie de dissimuler sa véritable nature, il demeurera le violeur légal de la volonté humaine et le déni permanent de sa liberté.

La morale présuppose la Liberté

Et même si l’état enjoint quelque chose de bien, il le défait et le pourrit précisément parce ceci vient sous forme d’un commandement et parce que chaque commandement provoque et génère la révolte légitime de la liberté et aussi parce que, du point de vue de la véritable morale, humaine et non divine, le bien qui est fait par commandement du dessus cesse d’être bien et devient  ainsi mal ; la Liberté, la morale, et la dignité humaine consistent précisément en ce que l’Homme fait le bien non pas parce qu’on lui commande de le faire, mais parce qu’il le conçoit, le désire et l’aime.