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Terrorisme d’état : les cow-boys de la ripoublique se déchaînent contre des militants écologistes (LGS, Reporterre, Contre-Attaque)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, écologie & climat, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, Internet et liberté, média et propagande, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, OGM et nécro-agriculure, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 24 avril 2024 by Résistance 71

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… c’est l’État !

Terrorisme d’état contre les écologistes

LGS

18 avril 2024

Url de l’article :

https://www.legrandsoir.info/terrorisme-d-etat-contre-les-ecologistes.html

Deux articles traitants de la manière dont le terrorisme d’état est appliqué contre des militants écologistes. Le premier article de Reporterre raconte comment le terrorisme d’état est utilisé contre les écologistes, comme dans toute dictature qui se respecte, séquestration et torture (passage à tabac). Le second article est de Contre Attaque fait l’analyse de la situation et de sa finalité : terroriser.

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France : le goulag en marche !

Dans les sous-sols de l’antiterrorisme, l’enfer de militants écologistes

Reporterre

Interpellations brutales, gardes à vue interminables. 17 personnes ont été arrêtées le 8 avril dans le cadre d’une action contre Lafarge en 2023, avec les moyens « disproportionnés » de l’antiterrorisme. Elles racontent.

Il est 6 heures du matin, en région parisienne, lundi 8 avril, lorsque Guillaume est réveillé par le bruit des « coups de bélier », puis par « l’énorme fracas » de la porte « défoncée » de l’un de ses voisins. Quelques minutes plus tard, il entend une deuxième tentative d’intrusion chez un autre de ses voisins. Après deux erreurs, l’équipe de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) parvient finalement devant son appartement. En ouvrant la porte, Guillaume se retrouve nez à nez avec un fusil d’assaut pointé en sa direction.

« À terre, retourne-toi », lui crient les agents cagoulés. En quelques secondes, l’enseignant se retrouve à plat ventre, les deux mains menottées dans le dos. « Ils commencent à se déchaîner », raconte-t-il. Coups de poings et de pieds dans les côtes et le ventre. « Allez, une petite dernière », lui aurait lancé un agent de la brigade avant de lui asséner un coup de poing dans l’arcade, avec un gant coqué. Sur le compte-rendu médical établi le lendemain de sa garde à vue et que Reporterre a consulté, le médecin note plusieurs hématomes au niveau des côtes et du visage.

« Hébété », Guillaume écoute les chefs d’inculpation : association de malfaiteurs, dégradations en réunion et séquestration lors d’une action contre une centrale à béton de Lafarge près de Rouen, le 10 décembre dernier. Des activistes avaient envahi le site et notamment vidé des sacs de pigment de coloration pour béton et des barils de sable. Guillaume observe ensuite la perquisition de son appartement. Son téléphone est mis sous scellé et plusieurs photos sont réalisées. Des stickers, des livres, des notes, un casque de skate, un foulard. « Chaque fois qu’ils trouvaient quelque chose, ils demandaient si c’était du matériel de manifestation », raconte-t-il.

Profil type du « militant écologiste radical »

Au même moment, près de Rouen, des policiers de la BRI font brutalement irruption dans une maison par erreur, en raison d’un changement de domicile. France Bleu se fait l’écho du « traumatisme » de la famille qui en a fait les frais. Une équipe d’intervention de la BRI finit par débarquer chez Mathilde [*]. « Des agents armés sont entrés dans la maison, où se trouvaient mes deux enfants de 4 et 8 ans. J’avais l’impression d’être prise en otage », décrit-elle.

Là encore, ses appareils électroniques sont placés sous scellés, et les agents s’intéressent à tous les éléments qui pourraient « corroborer le profil de l’écologiste radical qu’ils imaginent ». Une affiche sur l’affaire de Tarnac (le sabotage de lignes de TGV en 2008), une autre sur la zad de Notre-Dame-des-Landes, des livres du type Comment tout peut s’effondrer de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, ou On ne dissout pas un soulèvement.

Embarqués dans une voiture, les yeux bandés, huit des dix-sept interpellés sont emmenés à toute allure vers les locaux de la Sous-direction antiterroriste (SDAT), à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Direction le quatrième sous-sol. Après la fouille, ils sont placés devant un miroir sans teint pour le « tapissage ». « On nous donne un numéro et on regarde droit devant nous, comme dans une série américaine », explique Mathilde. On les dirige vers leur cellule éclairée au néon, sous vidéosurveillance, à l’isolement complet. « J’avais clairement l’impression d’être un terroriste », se souvient Guillaume, qui ne reverra plus la lumière du jour avant la matinée du jeudi 11 avril, après 74 heures de garde à vue. De sa cellule, il n’entend pas les slogans scandés par quelques soutiens devant les locaux de la SDAT : « Lafarge terroriste, libérez nos camarades ! »

Les journées sont rythmées par les fouilles, les repas et les auditions avec l’officier de police judiciaire. La première est consacrée au profil personnel et politique des gardés à vue. Ils sont interrogés pêle-mêle sur leur connaissance « des théories du désarmement ou de la fresque du climat », « d’Extinction Rebellion, Youth for Climate ou Les Soulèvements de la Terre », sur leur avis concernant l’action menée contre l’usine Lafarge à Bouc-Bel-Air en 2022 (où plusieurs sabotages ont été menés) ou encore la politique gouvernementale en matière d’écologie.

Les auditions suivantes sont consacrées à leur supposée implication dans l’action du 10 décembre, sur le site Lafarge-Holcim de Val-de-Reuil, près de Rouen, ainsi qu’aux éléments recueillis lors des quatre mois d’enquête et des perquisitions. « Ils avaient une photo de moi le jour d’un rassemblement contre la dissolution des Soulèvements de la Terre », rapporte Mathilde.

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« Faire peur à toute une génération d’écologistes »

Jeudi 11 avril, neuf des interpellés ont reçu une convocation au tribunal correctionnel d’Évreux pour le 27 juin prochain. D’ici là, cinq prévenus ont été placés sous contrôle judiciaire avec une obligation de pointer au commissariat tous les quinze jours, et pour certains d’entre eux une interdiction de paraître dans l’Eure et d’entrer en contact.

« L’utilisation des moyens antiterroristes est une façon de marquer nos corps et nos esprits, pour faire peur à toute une génération d’écologistes », résume Guillaume, qui compte réaliser un signalement à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) et saisir la Défenseure des droits.

Mathilde fait quant à elle partie des huit prévenus relâchés sans suite. Après 60 heures « éreintantes et angoissantes » dans le sous-sol de la SDAT, elle a été libérée dans la soirée du mercredi 10 avril. « Ils m’ont lâchée, menottée dans le dos et les yeux bandés, dans une rue de Paris, en pleine nuit, sans téléphone. J’avais un sac avec ma culotte sur laquelle ils ont prélevé de l’ADN », raconte la mère de famille.

L’utilisation de ces moyens « disproportionnés » visait à « dissuader et intimider » les militants, selon l’avocate l’avocate de Mathilde, Aïnoha Pascual. « Je pense que la vraie raison est que le ministère de l’Intérieur en fait une affaire personnelle et dépêche ses services pour envoyer un message : toutes les actions pour la défense de l’écologie recevront ce dispositif policier et judiciaire en réponse. » Aux yeux des militants interpellés, le message est sans doute également à l’adresse des industriels : « Polluez, vous êtes protégés ». « C’est absurde, réagit l’un d’eux. On mobilise des agents antiterroristes sur cette affaire qui concerne une entreprise, Lafarge, elle-même soupçonnée d’avoir soutenu des organisations terroristes. »

Source : Reporterre

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Le terrorisme de la police anti-terroriste

Contre Attaque

Le 8 avril, une nouvelle descente de la police anti-terroriste visait le mouvement écologiste. À l’aube, 17 personnes étaient enlevées chez elles par des individus cagoulés et lourdement armés, et conduites pour plusieurs jours au cachot, soupçonnées d’avoir participé à une manifestation contre une usine de ciment.

Le récit des interpellés auprès du média Reporterre est un aperçu concret du terrorisme d’État.

Un enseignant est mis « à plat ventre, les deux mains menottées dans le dos » par des hommes avec des fusils d’assaut prêts à tirer, puis passé à tabac : « ”Ils commencent à se déchaîner”, raconte-t-il. Coups de poings et de pieds dans les côtes et le ventre. ”Allez, une petite dernière”, lui aurait lancé un agent de la brigade avant de lui asséner un coup de poing dans l’arcade, avec un gant coqué ». En garde à vue, le médecin a confirmé plusieurs hématomes au niveau des côtes et du visage.

Chez Mathilde, mère de famille, « une équipe d’intervention de la BRI est entrée dans la maison, où se trouvaient mes deux enfants de 4 et 8 ans. J’avais l’impression d’être prise en otage », décrit-elle. »

Toutes les personnes ont été embarquées dans une voiture, les yeux bandés, comme des otages, et une partie « emmenés à toute allure vers les locaux de la Sous-direction antiterroriste (SDAT), à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Direction le quatrième sous-sol. » Pendant trois à quatre jour, une torture blanche faite de fouilles quotidiennes, d’interrogatoires interminables sur leurs lectures et leurs idées politiques, et de néons blafards faisant perdre toute notion du temps et de l’espace.

Mathilde raconte : « Ils m’ont lâchée, menottée dans le dos et les yeux bandés, dans une rue de Paris, en pleine nuit, sans téléphone. J’avais un sac avec ma culotte sur laquelle ils ont prélevé de l’ADN », raconte la mère de famille.

Et ces opérations terrifiantes pour quoi ? 8 personnes relâchées sans suite, 9 convoquées au tribunal en juin. Absolument rien ne justifiait ces opérations, pas plus que les précédentes, en dehors l’objectif de frapper d’effroi les personnes arrêtées et celles qui partagent leurs idées.

« L’utilisation des moyens antiterroristes est une façon de marquer nos corps et nos esprits, pour faire peur à toute une génération d’écologistes », résume l’un des interpellés.

Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie, on ne passe pas de l’un à l’autre subitement par un processus surnaturel. C’est un processus, une progression : il y a une infinité de nuances de gris entre les deux.

Les opérations anti-terroristes comme la répression après la mort de Nahel ou encore la violence militaire à Sainte-Soline sont des moments de fascisme appliqués ici et maintenant.

Faire tabasser un homme ligoté, chez lui, par des unités paramilitaires cagoulées, terroriser des familles, dévaster des appartements, arracher une mère à ses enfants, la rejeter en pleine nuit les yeux bandée, humiliée et sans un mot après lui avoir volé sa culotte : tout cela, ce sont des pratiques fascistes. Aujourd’hui, elles visent ces militants, demain, c’est tout le monde.

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Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

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Solution ?…

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… le peuple en arme…

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… défendant la société émancipée !

Comprendre les 10 principes de la propagande de guerre pour y résister et commencer le processus d’émancipation du système étatico-marchand (Résistance 71 et Anne Morelli)

Posted in 11 septembre, 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, coronavirus CoV19, crise mondiale, documentaire, guerre iran, guerre Libye, guerre ukraine, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, média et propagande, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , , , , , , , , , on 22 mars 2024 by Résistance 71

“La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique*. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays.”
(*) la manipulation serait donc “démocratique”, déjà en 1928, le cynisme était total…
“La propagande est l’organe exécutif du gouvernement invisible.”
~ Edward Bernays, “Propaganda “ 1928 ~

Ce qui suit est on ne peut plus d’actualité, suivez et écoutez ce que raconte les larbins des faiseurs de guerre, ceux qui jamais ne la font, mais nous envoient la faire pour leurs interêts exclusifs et eugénistes ; tous ces politicards traîtres aux peuples dont en France, Macron est le dernier en date et qui devraient tous se balancer au bout d’une corde. Lisez bien ces 10 principes et placez-les dans le contexte des guerres en cours : Syrie, Ukraine, Palestine. Il est plus que grand temps de mettre cette machine étatico-marchande broyeuse de vies à bas. Il suffit de dire NON ! Ensemble ! Et tout s’arrête, pour qu’il y ait une guerre il faut que les peuples consentent d’une manière ou d’une autre à la faire, par force ou par tromperie (voire les deux mon adjudant-chef). Retirons donc le tapis de dessous les pieds de cette pourriture dégénérée oligarchique en leur disant haut et fort  : “Allez tous vous faire foutre !”
Vive la Commune !
~ Résistance 71 ~

PPGc

Les 10 principes de la propagande de guerre

Professeure Anne Morelli

Université Libre de Bruxelles

D’après son livre “Principes élémentaires de la propagande de guerre”, 2001, dernière réédition, 2023

Résistance 71

22 Mars 2024

Le livre à succès d’Anne Morelli fut en premier lieu un support pédagogique pour ses cours à l’université libre de Bruxelles. Morelli s’est inspirée dans ses recherches du travail d’un baron anglais, lord Arthur Ponsonby, affecté au bureau britannique de la propagande de guerre durant la première guerre mondiale et du livre anti-establishment résultant : “Falsehood in Wartimes” qu’il écrivit et publia en 1928, bizarrement la même année de publication du livre référence sur la propagande “Propaganda, comment manipuler l’opinion en démocratie”, d’Edward Bernays. Le livre de Ponsonby étant le contre-poison de celui de Bernays.
Nous joignons sous la liste des 10 principes énoncés par Anne Morelli, deux vidéos où elle explique clairement dans deux entretiens, la méthodologie de la propagande de guerre et ses applications historiques depuis la première guerre mondiale. Ces principes sont tous appliqués dans le travail de sape des états modernes à convaincre les populations du “bien fondé démocratique et humanitaire” des guerres qu’ils déclenchent et peuvent être retrouvés en quasi totalité ou partiellement dans les guerres précédentes. Ces principes fonctionnent sur une étude scientifique de la psyché et du comportement humains et comme toute technique propagandiste, sont hautement manipulateurs et agissent sur l’émotionnel, reléguant la raison et la réflexion au rang d’anti-patriotisme et de traîtrise.
Tous les pays occidentaux, et ceux affiliés à la sphère OTANesque de l’empire anglo-americano-sioniste, auto-qualifiées de “démocraties”, utilisent au quotidien ces principes propagandistes pour enfumer leurs opinions publiques et les forcer à accepter un état de guerre permanent, car l’évolution étatico-marchande de la guerre a ceci de particulier que les guerres modernes ne sont plus faites pour être gagnées, mais pour s’inscrire dans une longue durée, fournissant dans le temps, le plus de chaos et de destruction possibles et comme les guerres ne sont jamais “gagnées ou perdues” comme auparavant, la situation de statu quo de terrain engendre toujours une militarisation forcée des pays impliqués, qui s’endette, ce qui génère des milliards en revenus pour les complexes militaro-industriels et de la sécurité bidon ainsi que des prétextes de contrôle toujours plus drastique des populations sous couvert de “sécurité” et de “lutte anti-terroriste”.
La guerre de Corée, par exemple, création des Yankees, n’est pas officiellement terminée depuis les années 1950… Les deux Corées sont toujours officiellement “en guerre” depuis tout ce temps. Plus près de nous, regardons les situations où l’OTAN est intervenue directement ou indirectement depuis la fin de la guerre du Vietnam: la Yougoslavie, l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie, l’Ukraine, la Palestine également… Observez ce que disent systématiquement les gouvernements occidentaux pour pacifier les opinions publiques… Utiliser la guerre pour contrôler les populations de l’intérieur, museler la discordance, la dissidence et les révolutions non pilotées par les gouvernements. Les Russes et les Chinois font de même, c’est le propre de l’État et des gouvernements. Ces principes peuvent aussi s’appliquer en “guerre économique”.
Ainsi donc, les entités étatiques étatico-marchandes utilisent en totalité ou en partie, ces 10 principes de propagande de guerre énoncés par Anne Morelli en 2001, pour maintenir leurs populations dans la peur et l’acquiescement, ce depuis plus d’un siècle pour ne se référer qu’à l’ère moderne, mais ces principes ont allègrement traversé les âges comme Anne Morelli le dit très bien dans ses entretiens ci-dessous :

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Les 10 principes de la propagande de guerre (Anne Morelli)

1- Nous ne voulons pas la guerre
2- L’ennemi est l’agresseur
3- Le chef ennemi est le diable
4- Notre cause est noble et désintéressée
5- Seul l’ennemi commet des atrocités
6- L’ennemi utilise des armes illégales
7- Nos pertes sont minimes
8- Les artistes et les intellectuels nous soutiennent
9- Notre cause est sacrée
10- Ceux qui remettent en cause la propagande sont des traîtres

Deux entretiens avec Anne Morelli (vidéos) :

“L’important pour les hommes d’états contemporains n’est pas tant de savoir plaire à l’opinion que de savoir l’amener à partager leurs vues.”
~ Edward Bernays, “Propaganda”, 1928 ~

“On ne peut pas permettre au peuple de devenir défaitiste, donc les victoires doivent être exagérées et les défaites sinon cachées, du moins minimisées et le stimulus d’indignation, d’horreur et de haine doit être continuellement et assidument pompé dans l’esprit du public au moyen de la propagande. […] Ne pas permettre de moment de réflexion, les mensonges doivent circuler à grande vitesse. La masse non pensante les accepte et le reste découle de son excitation.”
~ Arthur Ponsonby, “Falsehood in Wartimes”, 1928 ~

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A (re)lire et diffuser au plus grand large :
“Le manifeste de l’Internationale Anarchiste contre la guerre” (1915)

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

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État, terrorisme, manipulations et enfumage des populations : la guerre mondiale du système étatico-marchand contre l’humanité (Rébellion)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, autogestion, crise mondiale, gilets jaunes, guerres hégémoniques, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 26 novembre 2023 by Résistance 71

Nous avons rajouté les citations ciblés à ce très bon texte de Louis Alexandre (Rébellion) qui est on ne peut plus d’actualité, tant le totalitarisme gagne de partout et la machinerie d’état, en France comme ailleurs, resserre l’étau liberticide et de la censure car l’empereur étant nu, sa survie est en jeu. Pour en sortir nous devons, ensemble, lâcher prise de cette illusion démocratique qui obscurcit bien des esprits et mettre en place la société de remplacement, celle des associations et communes libres, hors État, hors rapport marchand, hors argent et hors salariat. Il n’y a pas et ne saurait y avoir de solution au sein du système… qu’on se le dise !
~ Résistance 71 ~

“La société modernisée jusqu’au stade du spectaculaire intégré se caractérise par l’effet combiné de cinq traits principaux, qui sont : le renouvellement technologique incessant ; la fusion économico-étatique ; le secret généralisé ; le faux sans réplique ; un présent perpétuel.”
~ Guy Debord “Commentaires sur la société du spectacle”, 1988 ~

“Notre société est bâtie sur le secret, depuis les ‘sociétés-écrans’ qui mettent à l’abri de toute lumière les biens concentrés des possédants jusqu’au ‘secret défense’ qui couvre aujourd’hui un immense domaine de pleine liberté extrajudiciaire de l’État…” (Guy Debord, “Commentaires sur la société du spectacle”, 1988 )

BrigateRosse

« En effet, la ‘Brigade Rouge’ a une autre fonction, d’un intérêt plus général, qui est de déconcerter ou discréditer les prolétaires qui se dressent réellement contre l’État et peut-être un jour d’éliminer quelques-uns des plus dangereux… » (Guy Debord, « Commentaires sur la société du spectacle », 1988)

Les coulisses du système : retour sur les manipulations étatiques du terrorisme

La terreur comme stratégie

Première partie : sous les pavés, la tension

Louis Alexandre

Rédacteur en chef de la revue Rébellion

22 novembre 2023

Url de l’article original:

https://rebellion-sre.fr/les-coulisses-du-systeme-retour-sur-les-manipulations-etatiques-du-terrorisme-partie-1/

Le premier acte de la stratégie de la tension se joue le 12 décembre 1969. Une bombe de forte puissance explose dans la Banque de l’Agriculture de la piazza Fontana à Milan. Visant un lieu public fréquenté, l’attentat était conçu pour provoquer le maximum de victimes possible (bilan : 17 morts et 88 blessés). Le même jour, deux bombes explosent à Rome dans les mêmes conditions. L’objectif était clair : semer la terreur…

L’enquête est orientée d’abord vers une « piste rouge », de nombreuses arrestations ont lieu dans les milieux anarchistes. Pietro Valpreda et Giuseppe Pinelli, deux militants libertaires, sont bientôt désignés comme les responsables de l’attentat de Milan. Durant un interrogatoire musclé, Pinelli « se jette par la fenêtre » de la préfecture de police et meurt. Le responsable désigné de cet assassinat, maquillé en suicide, le Commissaire Calabresi, sera tué à son tour en 1972 par un groupe d’anarchistes voulant venger leur camarade 1.

La polémique autour des causes de la mort de Pinelli et la minceur d’un dossier qu’aucune preuve sérieuse ne vient étayer obligent le système à lever un autre épouvantail : « la piste noire ». Le 28 août 1972, Franco Freda et Giovanni Ventura, deux personnages connus de la mouvance néo-fasciste, sont accusés d’être les cerveaux de l’attentat. Au coté des deux activistes dans le box du tribunal, se trouve Guido Giannettini, journaliste et agent des services secrets italiens, chargé de suivre les activités des gauchistes italiens mais aussi des néo-fascistes. Ils seront condamnés à la perpétuité en première instance. Mais l’affaire va rebondir durant près de 20 ans. En 1981, ils sont acquittés pour « manque de preuves ». Freda et Ventura sont pourtant condamnés à 15 ans de prison pour « association subversive ». L’anarchiste Pietro Valpreda est également acquitté après 12 ans passés derrière les barreaux. Les 9 procès consécutifs touchant à la « piste noire » aboutiront chaque fois à l’acquittement des néo-fascistes pour absence de preuves.

Mais l’attentat de la piazza Fontana n’est pas un acte isolé, il s’inscrit dans une longue liste de crimes restés encore impunis. En mai 1974, une bombe explose à Brescia lors de la dispersion d’une manifestation syndicale (9 morts) ; le 4 août 1974 une bombe explose dans le train Italicus (12 morts) ; le 2 août 1980 une bombe explose en pleine gare de Bologne (85 morts) ; le 23 décembre 1984 une bombe explose dans le train Naples-Milan (15 morts). Chaque fois, la « piste noire » est suivie et elle aboutit inévitablement à une impasse. Alors qui sont les coupables ? Dans quels buts ?

OTANazi
Organisation Terroriste de l’Atlantique Nord

L’affaire Gladio

Pour trouver des réponses à cette affaire, il faut remonter à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les États-Unis s’inquiètent alors de l’avancée du communisme en Europe. L’éventualité d’une invasion de l’ouest du continent par l’Armée rouge n’est pas écartée en ces débuts de Guerre froide. La montée en puissance des partis communistes (en particulier en France et en Italie), inféodés à Moscou, risque de déstabiliser de l’intérieur les démocraties occidentales.

Pour parer à cela, les USA et leurs alliés vont mettre en place une structure censée organiser la résistance à une éventuelle attaque du bloc soviétique ou/et à un coup de force des communistes. L’opération consiste à constituer un réseau de militaires et de civils pouvant, en cas de guerre ou d’insurrection, mener sur les arrières de l’ennemi une résistance armée. Pour former des futurs maquis, un entraînement à la guerre non-conventionnelle (renseignements, sabotage, propagande et guérilla) est fourni à des hommes venus d’horizons divers (réactionnaires, anciens collabos récupérés par les services américains, membres de la droite dure, hommes de mains du milieu ou maffiosi des divers clans) mais que l’anticommunisme le plus primaire unit. Des réseaux de résistance furent ainsi organisés en France, en Hollande, en Belgique, en Grèce, en Italie et vraisemblablement au Danemark et en Norvège. L’opération, communément appelée Stay-Behind, va aboutir à la création, au début des années cinquante, d’une structure clandestine directement rattachée à l’OTAN et soumise à l’autorité des Américains.

En Italie, le réseau prendra le nom de Gladio. La péninsule va être durant toute la Guerre froide la clé du dispositif militaire de l’OTAN en Méditerranée (la flotte américaine stationne en permanence à Naples et de nombreuses bases de l’armée de terre et de l’aviation des États-Unis se trouvent encore aujourd’hui dans le nord de l’Italie). Elle permet de rayonner sur toute l’Europe du Sud et sur le Proche-Orient. C’est pour cela que ce pays ne doit pas échapper à l’influence américaine. Et à cela, la CIA va s’employer…

L’Italie sous influence

Pour écarter le PCI du gouvernement, les services secrets américains vont jouer à fond la carte de la démocratie chrétienne, en favorisant en son sein les éléments ultra-atlantistes sans trop se soucier de la moralité douteuse de certains d’entre eux.

C’est dans ce contexte que se développe l’influence de la loge maçonnique « Propaganda Due » ou P2. Rattachée officiellement au Grand Orient, elle est véritablement un centre de pouvoir clandestin infiltré au cœur des hautes sphères de l’État. Toutes les enquêtes sur les massacres, ainsi que celles concernant des scandales financiers, aboutissent à un homme : Licio Gelli.

Puissant homme d’affaires et surtout « Vénérable » maître de la loge P2 à partir de novembre 1966, c’est sous son impulsion qu’elle va vampiriser le monde politique et économique italien. À son apogée, elle semble avoir compté 1 720 membres. À ce jour, l’enquête parlementaire sur l’affaire Gladio a identifié 953 membres dont 17 officiers supérieurs de l’armée et des carabiniers, 119 grands patrons, 36 parlementaires, 10 préfets, 3 ministres et de nombreux hauts fonctionnaires, magistrats et journalistes (sans compter certaines hautes personnalités de l’Église et du Vatican).

NdR71 : citation de Guy Debord dans ses « Commentaires sur la société du spectacle » (1988) qui tombe à point ici et est aussi particulièrement lourde de sens :
« Et c’est ainsi qu’en Italie, lorsque Aldo Moro était prisonnier de Potere Due [loge P2], il n’a pas été détenu dans un bâtiment introuvable, mais simplement dans un bâtiment imprenable. »

Licio Gelli va prospérer à l’ombre de la protection des services secrets américains et lancer la loge dans des activités subversives visant à instaurer une « Démocratie forte », technocratique et atlantiste. Financée par divers détournements financiers et recevant les largesses des USA (on parle de pas moins de 10 millions de dollars par mois !), la loge P2 va servir fidèlement les intérêts de Washington. Elle servit d’intermédiaire avec les différents clans mafieux (la Camorra napolitaine et la Cosa Nostra sicilienne) pour sous-traiter une partie des massacres. Depuis 1943, la mafia avait, en effet, des liens privilégiés avec les services secrets américains. Elle avait activement participé au débarquement allié en Sicile et, par sa nature et ses intérêts, ne voyait pas d’un bon œil tout gouvernement autoritaire (qu’il soit fasciste ou communiste). Licio Gelli sera largement impliqué dans la mise en place de la « stratégie de la tension » et en sera un des chefs d’orchestre.

SanguinettiDuTerrorisme

La stratégie de la tension

Mise en place pour éviter la propagation du « Mai rampant », la stratégie de la tension vise à provoquer une situation de désordre pour imposer un état d’urgence permanent permettant une reprise en main par les secteurs pro-américains de l’État. Son application va suivre un plan défini par la loge P2 et les représentants des services américains du réseau Gladio en collaboration avec la Mafia.

À la série de massacres s’ajoutent des conspirations d’opérettes (dont le complot du prince Borghese en 1969) qui permettent d’agiter le spectre d’un « coup de force fasciste » pour pousser la gauche à réagir par la violence. L’utilisation du réflexe antifasciste permettant de créer la psychose dans les rangs de l’extrême gauche. Gauchistes et néo-fascistes s’affrontant déjà dans la rue et à l’université, le système va jouer la carte de la manipulation des extrêmes pour provoquer l’escalade de la violence. À leur insu, les activistes des deux camps vont être les acteurs d’un scénario imaginé par les stratèges de la terreur. Par l’infiltration d’éléments provocateurs au sein des organisations, on va amener à un durcissement des affrontements. Le système « patronera » un terrorisme d’extrême gauche « contrôlé » – celui essentiellement des Brigades rouges – dont les agissements finiront par porter d’avantage préjudice au mouvement social et à l’autonomie ouvrière qu’a l’État.

Les Brigades rouges seront, dès le début, infiltrées par des agents des services de renseignements italiens. Comme le déclare Alberto Franceschini, membre fondateur des Brigades rouges :

« Il y a bien eu des forces politiques italiennes ou même étrangères qui ont pu indirectement nous utiliser. Il faut bien souligner que ce genre d’utilisation se faisait indépendamment de notre volonté. Certaines forces politiques italiennes ont de toute évidence utilisé les BR afin de déstabiliser le PCI. Il n’y avait qu’à nous laisser exister. Il suffisait de construire autour de nous un mur de protection. »

À l’autre extrême, G. Freda pourra dire amèrement :

« Une certaines puissance politique a réussi à manipuler certains secteurs de l’appareil judiciaire. J’ai d’abord été condamné et ensuite acquitté. L’acquittement a ensuite été annulé et on m’a rejugé jusqu’à ce que je sois finalement acquitté. Cette “aventure” judiciaire et politique a pris treize ans de ma vie. »

L’imbroglio judiciaire et la campagne médiatique autour de la « piste noire » eurent pour but de dissimuler la vérité. Bien peu furent ceux qui y virent clair dans cette affaire.

Le Reichstag brûle-t-il ?

Les situationnistes eurent les premiers l’intuition de l’implication de l’État dans les massacres. La section italienne de l’Internationale situationniste diffuse immédiatement après l’attentat de Milan un tract intitulé le « Reichstag brûle » qui dénonce le système comme véritable organisateur du massacre.

En 1975, Guy Debord participe à l’élaboration d’une étonnante opération de désinformation. Un mystérieux essai est adressé à des personnalités du monde des affaires et de la politique. Le « Véridique rapport sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie » est signé par un mystérieux Censor. Il se présente comme un dirigeant de droite, contraint à l’anonymat à cause de sa charge. Tel un nouveau Machiavel, il expose librement son opinion sur l’avenir de la péninsule et affirme que les massacres étaient bien commandités par l’État. Censor plaide, en même temps, pour le « compromis historique », jugeant que le PCI est déjà parfaitement intégré au système et qu’il le sert fidèlement. La polémique éclatera et la presse cherchera à donner un nom à l’auteur de ce pamphlet. Il faudra plusieurs mois aux journalistes pour trouver le père du rapport en la personne de Gianfranco Sanguinetti, membre de l’IS italienne.

Guy Debord ne va pas se faire que des amis quand il affirmera que les BR ne sont qu’un péril bien contrôlé, puisque ce groupe est, dès son origine, « manipulé par les services spéciaux ». L’affaire Moro va le renforcer dans sa conviction : « Ce fut un opéra mythologique à grandes machineries, où des héros terroristes […] sont renards pour prendre au piège leur proie, lions pour ne rien craindre de personne aussi longtemps qu’ils la gardent, et moutons pour ne pas tirer de ce coup la plus petite chose nuisible au régime qu’ils affectent de défier. On nous dit qu’ils ont de la chance d’avoir affaire à la plus incapable des polices, et qu’en outre ils ont pu s’infiltrer sans gêne dans ses plus hautes sphères. Cette explication est peu dialectique. Une organisation séditieuse qui mettrait certains de ses membres en contact avec les services de sécurité de l’État, à moins de les y avoir introduits nombre d’années auparavant pour y faire loyalement leur tâche jusqu’à ce que vienne une grande occasion de s’en servir, devrait s’attendre à ce que ses manipulateurs soient eux-mêmes parfois manipulés. » Dans Du terrorisme et de l’État, Sanguinetti poursuit :

« Dans le cas d’un petit groupe terroriste constitué spontanément, il n’est rien de plus facile au monde pour les corps détachés de l’État que de s’y infiltrer et, grâce aux moyens dont ils disposent et à l’extrême liberté de manœuvre dont ils jouissent, de se rapprocher du sommet original, et de s’y substituer, soit par des arrestations déterminées réalisées au moment opportun, soit par l’assassinat des chefs originels, qui se produit en général lors d’un conflit armé avec les “forces de l’ordre” prévenues d’une telle opération par leurs éléments infiltrés. À partir de ce moment-là, les services parallèles de l’État peuvent disposer à leur guise d’un organisme parfaitement efficace, formé de militants naïfs ou fanatiques, qui ne demandent qu’à être dirigés. »

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Mossad et Brigades rouges

Quand on explore cette période, on va de surprise en surprise. Ainsi dans son livre de souvenirs6, Alberto Franceschini, membre fondateur des Brigades rouges, raconte comment il a croisé durant ses années de clandestinité des agents du Mossad :

« Nous nous mêlâmes aussi au milieu milanais en nous faisant passer pour des voleurs qui avaient besoin d’armes pour leurs travaux. Nous achetions toujours par petits lots deux, trois pistolets, une paire de mitraillettes. Si nous avions cherché à nous procurer une grande quantité en Italie, nous aurions risqué de nous faire repérer et de tomber dans les filets d’un service secret quelconque ou de grands trafiquants liés à eux. C’est un danger que nous avons couru réellement quand nous avons été approchés par les Israéliens. Un camarade de Contro-informazione est venu nous dire avec un certain embarras que des services de Tel-Aviv étaient entrés en contact avec lui en lui disant qu’ils avaient une proposition à faire aux Brigades Rouges. Comme preuve de leur fiabilité, ils nous avaient donné l’adresse à Fribourg où s’était caché Piceta (un “traître”,) depuis qu’il était passé à table, et les noms de quelques ouvriers de Fiat qui tentaient de nous infiltrer pour le compte des services italiens. Ils voulaient nous fournir des armes et des munitions modernes sans nous demander une lire en échange : nous devions seulement continuer à faire ce que nous étions en train de faire. Ils étaient intéressés à ce que les pays méditerranéens comme l’Italie qui n’étaient pas en mauvais rapports avec les Palestiniens continuent à vivre dans une situation d’instabilité interne. »

Trois jours avant leur arrestation par les carabiniers, les chefs des BR avaient été prévenus par un coup de fil, que Curcio n’avait pas pris au sérieux, de leur arrestation imminente. Franceschini écrit :

« Je me suis toujours demandé qui pouvait savoir trois jours à l’avance que les carabiniers nous tendaient une souricière au passage de Pinerolo : seuls Renato et di Rotto étaient au courant du rendez-vous ce jour-là. Et comme di Rotto était en contact avec les carabiniers (c’était un infiltré), cet appel téléphonique ne pouvait émaner que de quelqu’un introduit chez eux ou bien intéressé à faire échouer la première opération d’importance montée par le groupe spécial de Della Chiesa, cela pour créer des dissensions internes chez les carabiniers. J’ai toujours été convaincu, mais sans avoir les éléments de preuve, que seuls les Israéliens pouvaient avoir fait cet appel téléphonique parce qu’ils avaient de très bons rapports avec les carabiniers et les services secrets et qu’ils nous avaient démontré en nous offrant des armes qu’ils n’étaient nullement hostiles à l’activité des Brigades rouges. »

Crime sans châtiment

Quand la menace soviétique s’effondre en 1989, le secret qui entoure l’opération Gladio va se fissurer. Les Italiens vont découvrir progressivement, avec stupeur, les mécanismes de la stratégie de la tension. En 1991, Giulio Andreotti, président du Conseil italien, révèle devant le Parlement l’existence du réseau. L’assemble de la classe politique joue la surprise. Seule voix discordante, celle de Gelli qui est rattrapé par diverses affaires :

« Qui ne connaissait Gladio ? Tout le monde était au courant, même si aujourd’hui, il y en a qui feignent de ne pas se souvenir. »

Menaçant de tout révéler, il négociera sa liberté et l’impunité en échange de son silence.

L’affaire sera vite oubliée et les véritables responsables restent encore impunis. Nous ne savons toujours pas l’entière vérité sur ces événements. L’affaire Gladio montre une fois encore qu’un État dit démocratique peut utiliser des moyens qui n’ont rien de démocratiques pour juguler un danger qui le menace. Si aux dernières nouvelles, Gladio a été démantelé, il y a fort à parier qu’une autre structure clandestine du même type a pris sa suite. Les barbouzes ont horreur du vide…

Louis Alexandre
Rédacteur en chef de la revue Rébellion

“La société modernisée jusqu’au stade du spectaculaire intégré se caractérise par l’effet combiné de cinq traits principaux, qui sont : le renouvellement technologique incessant ; la fusion économico-étatique ; le secret généralisé ; le faux sans réplique ; un présent perpétuel.”
~ Guy Debord “Commentaires sur la société du spectacle”, 1988 ~

bis-repetita : “Notre société est bâtie sur le secret, depuis les ‘sociétés-écrans’ qui mettent à l’abri de toute lumière les biens concentrés des possédants jusqu’au ‘secret défense’ qui couvre aujourd’hui un immense domaine de pleine liberté extrajudiciaire de l’État…” (Guy Debord, “Commentaires sur la société du spectacle”, 1988 )

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Lire nos dossiers “Gladio” et “Terrorisme d’état”

Histoire : “Opération Gladio” avec l’historien suisse Daniele Ganser, grand spécialiste du réseau Stay Behind / Gladio que nous avons publié depuis 2015

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

A_tyrannie

Palestine et colonialisme sioniste : La France en phase finale de verrouillage dictatorial… L’UD-CGT Nord dans la tourmente collabo-sioniste

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Résistance 71

21 octobre 2023

Une fois n’est pas coutume, nous sommes en soutien de la branche Nord du syndicat CGT dans son soutien à la Palestine pour une justice et une paix face au génocide en cours.
Après avoir publié ces deux communiqués que nous diffusons ci-dessous en leur format PDF original, deux dirigeants de l’UD-CGT Nord se sont retrouvés en GAV pour « apologie du terrorisme » et feront de leur procès à venir une tribune politique ouverte.
Il devient de plus en plus important de comprendre que cette dérive liberticide et totalitaire ne s’arrêtera que lorsque nous, le peuple, y mettrons fin. Il est primordial de comprendre une fois pour toute qu’il n’y a pas et ne saurait y avoir de solution au sein du système étatico-marchand, que nous devons lui retirer notre consentement arraché sous la menace et l’oppression constante. L’État, ici en l’occurence la « république française » possède le monopole d’une violence pseudo-légitime et devant le marasme occasionné pour notre société par ses abus de pouvoir encore et toujours répétés au profit du plus petit nombre, cette entité doit être abolie et le peuple reprendre les rênes de sa destinée en humanité. Solidarité et lutte fraternelle !

Boycott Union Réflexion Négation Evolution

A bas l’État ! A bas la marchandise ! A bas l’argent ! A bas le salariat !

Les communiquées de l’UD-CGT Nord (PDF en leur format original) :

CGT_NORD-PALESTINE-10-OCTOBRE-2023

CGTNord_Palestine_POUR-LA-JUSTICE-ET-POUR-LA-PAIX-113-OCTOBRE-2023

Notre dossier « Ouragan / Déluge d’Al Aqsa »

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La question du peuple en arme : de Yankland 1776 à la France de 1789

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“Le mal est dans la chose et le remède est violent. Il faut porter la cognée à la racine. Il faut faire connaître au peuple ses droits et l’engager à les revendiquer ; il faut lui mettre les armes à la main, se saisir des petits tyrans qui le tiennent opprimé, renverser l’édifice monstrueux du gouvernement et en établir un nouveau sur la base de l’équité.”
~ Jean-Paul Marat, 1774 ~

« Marat fustigea Lafayette pour essayer de transformer la Garde Nationale en un instrument au service des riches… »
~ Clifford D. Conner, « Marat, Tribun de la révolution française » ~

Le citoyen armé : l’insoluble difficulté de 1789

Grégoire Bigot

Source :

https://juspoliticum.com/article/Le-citoyen-arme-l-insoluble-difficulte-de-1789-1431.html

“Être armé pour sa défense personnelle est le droit de tout homme ; être armé pour défendre la liberté et l’existence de la commune patrie est le droit de tout citoyen.”
Maximilien Robespierre[1]

Existe-t-il une problématique du citoyen armé qui nous renseigne sur l’état de santé actuel de notre démocratie, réputée libérale ?

La Révolution, sur ce point, et dès son avènement au printemps 1789, est mise à l’épreuve de ses propres principes. Dans les faits, elle n’advient qu’avec le concours de citoyens armés. En droit, elle ne reconnaît pourtant aucun droit naturel à être armé. L’éclosion de la démocratie est-elle consubstantielle au citoyen armé ? Bien entendu, la France ne connaît pas à proprement parler ou stricto sensu de démocratie en 1789. Mais en imposant, par sa Révolution, le principe du régime représentatif fondé sur l’élection et les droits aux fondements du politique, elle contribue bien à la naissance du principe démocratique qui trouve sa traduction concrète dans une démocratie au moins semi directe[2]. L’Amérique, par sa Révolution, en revanche, impose d’emblée un régime démocratique. Là où la France pratique jusqu’en 1792 une souveraineté nationale ambigüe, elle reconnaît immédiatement la souveraineté populaire. Même si cette démocratie est également semi directe – du fait du régime représentatif – elle cultive cette différence qu’elle a tendance à considérer que, parmi les droits naturels aux fondements du politique, figure le droit, pour les citoyens, à porter les armes. C’est un fait connu, des déclarations d’indépendance proclament ce droit face à l’oppresseur anglais et dans la crainte que l’État fédéral puisse neutraliser les milices des États du sud. Ainsi la fameuse Déclaration d’indépendance de la Virginie de 1776, en son article 13, prévoit que le peuple soit armé pour sa défense, l’armée en temps de paix étant jugée dangereuse pour la liberté. Sous cette influence, Mirabeau lui-même, dans son projet de Déclaration aux Bataves de 1788, prévoyait un article xiii ainsi libellé : « Le peuple a droit d’avoir et de porter des armes pour la défense commune[3] ». Enfin, en 1791, est adopté le fameux second amendement, fruit d’un compromis entre les Républiques et l’État fédéral. Comme chacun sait, il porte : « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit du peuple de détenir et de porter des armes ne doit pas être transgressé ». D’abord conçu comme un droit collectif, sur le fondement d’une crainte que le gouvernement fédéral puisse désarmer le ou les peuples, ce second amendement va changer de sens. Au début du xxie siècle, sous l’influence de la jurisprudence de la Cour suprême, il devient un droit individuel d’auto-défense.

La situation en France, malgré une Révolution qui porte en elle l’avènement des idées démocratiques, diffère assez radicalement de celle de l’Amérique. Pour cette première raison évidente que la monarchie française, si elle cultive les particularismes provinciaux, n’est en rien un pays fédéral qui collectionne les républiques. Elle tend à l’unité depuis le Moyen Âge et – du moins à en croire l’historiographie tocquevillienne – elle s’achemine vers l’uniformité sous l’Ancien Régime, comme en témoignerait la naissance de la fameuse monarchie dite administrative. À la veille de sa Révolution, le maintien de l’ordre, la sécurité et la défense du régime sont le monopole de l’État et, pour l’essentiel, de l’armée. Par ailleurs, dans une société anciennement constituée, inégalitaire par principe (tripartition sociale), où le sujet n’est pas encore citoyen, le port des armes est pour l’essentiel un privilège octroyé. Il est réservé à la noblesse, y compris pour ce qui concerne le droit de chasse depuis le xvie siècle. Les milices, si elles ont pu exister pour la défense des villes au Moyen Âge, semblent être tombées en désuétude à la veille de la Révolution.

Avant 1789, le sujet qui porte les armes contre l’ordre établi est un rebelle ou un hors la loi qui subira la foudre des tribunaux ou de la raison d’État (les guerres dites de religion en administrent la preuve). À partir de quel moment devient-il légitime sinon comme citoyen ? On entend par là que les individus armés contre le pouvoir doivent nécessairement vaincre le régime contre lequel ils se dressent. C’est le propre de toute Révolution dont les exemples américains puis français témoignent : on ne triomphe que par les armes. On peut même dire que la violence armée est la condition d’une Révolution réussie. La Révolution française et ses citoyens armés est ainsi glorifiée parce que sa légitimité est dans son résultat : elle vainc le « despotisme ». On délivrera des diplômes au assaillants supposés de la Bastille et on célèbrera comme un héros le citoyen qui a décapité son gouverneur, Launay. En cas d’échec, on aurait voué aux gémonies de simples révoltés. L’histoire a en horreur les vaincus, fussent-ils des citoyens. Les révoltés de juin 1848 et les communards de 1871 seront de la racaille socialiste qu’on fusille sur place dès lors qu’ils sont pris, précisément, les armes à la main. Il existe ainsi toute une gradation au citoyen armé dont seul le stade ultime assure qu’il soit légitime à porter les armes. Sont ainsi illégitimes les émeutes, les révoltes, les insurrections. Est légitime, en revanche, la Révolution. Pourquoi énoncer de telles banalités ? Pour insister sur ce point que le thème du citoyen armé, avant que de trouver une traduction politique (le sujet qui devient citoyen) ou juridique (le droit à être armé), est d’abord, de façon banale, une question de faits, de circonstances, voire de hasards. En cela le citoyen armé met à l’épreuve la Révolution française. Pétrie de principes et d’abstractions philosophiques, elle doit pourtant beaucoup aux circonstances et aux faits. Pire : elle se heurte à ces circonstances et aux faits de citoyens armés dont elle ne réclamait pas qu’ils jouassent un rôle décisif dans le cours des évènements et ce, dès l’été 1789.

C’est cette mise sous tension des idéaux révolutionnaires par leur confrontation aux faits dont on voudrait ici retracer la trajectoire. Durant la période très courte de la Constituante, les citoyens sont légitimes dans les faits à être armés dès lors qu’ils font triompher la révolution de la souveraineté nationale (I). Ils deviennent illégitimes dès lors que la violence de leurs armes tend à contrarier cette révolution bourgeoise au profit d’une révolution qui tendrait à la souveraineté du peuple : la création de la Garde nationale et les évènements tragiques du Champs de mars en juillet 1791 en témoigneront (II).

I. Le citoyen armé assure le triomphe de la Révolution

La légitimité du citoyen armé est une pure question de faits (A) à laquelle l’Assemblée constituante ne peut ni ne veut répondre dans les premiers mois de la Révolution dans la mesure où ses idéaux constitutionnels s’en trouvent contrariés (B).

A. L’évidence des faits, ou comment le citoyen armé consolide la Révolution bourgeoise

La Révolution pacifique et essentiellement bourgeoise qui voit triompher les députés entre les 17 et 23 juin témoigne dans un premier temps de l’aversion de tous, à Versailles, pour le recours à la violence armée. À supposer que l’État monarchique ait existé, il se signale à cette occasion par son immense faiblesse ; encore quelques semaines et il s’effondre et s’efface dans tout le royaume.

« Cette journée du 17 nous a fait cheminer en avant de deux siècles » aurait dit Sieyès[4]. Ce décret est en effet toute la Révolution : il conserve intacte la souveraineté et ses attributs mais en transfère la titulature depuis le corps physique du Roi vers cette abstraction qu’est la Nation (représentée par les députés du Tiers suivant les idées même que Sieyès avait développées dans son pamphlet de janvier 1789, Qu’est-ce que le Tiers-État ?). La suite est connue : le Roi ne veut pas décider, la cour est divisée. Face au coup d’État de papier du 17 juin, la réaction va être trop faible pour vaincre. Elle va même avoir pour résultat d’inciter les députés à la surenchère. Interdits de réunion aux Menus-Plaisirs le 20 juin, que le Roi a fait fermer en vue d’organiser la séance royale du 23, les députés trouvent refuge dans une salle de sport, sans qu’aucun garde ou qu’aucune présence militaire ne leur en interdise l’accès. Les députés, qui craignent qu’on les arrête ou qu’on les renvoie dans leurs provinces, s’octroient donc dans l’urgence des pouvoirs supplémentaires. Par le serment du Jeu de Paume, l’Assemblée se déclare constituante, permanente et indivisible. « Qu’on ne s’y trompe pas » écrit méchamment Emmanuel de Waresquiel. « Le serment du 20 juin n’aurait jamais existé si les députés qui l’ont prêté n’avaient été pris d’un sentiment irraisonné de frousse universelle[5] ». Le 23 juin, le roi va boire la coupe jusqu’à la lie. Son discours est autoritaire mais il n’est suivi d’aucune manifestation concrète de son autorité. Le fameux « Nous ne quitterons nos places que par la force des baïonnettes » – qui est très probablement apocryphe – témoigne de l’aversion de Louis xvi pour le recours à la force armée, y compris pour la défense de sa souveraineté. Il consent au contraire à abdiquer pour partie cette souveraineté puisqu’il reconnaît l’existence et, partant, la légitimité de l’Assemblée nationale quelques jours plus tard. La Révolution des juristes, feutrée, versaillaise, ne va devoir pourtant son succès définitif qu’à l’irruption sur la scène politique des citoyens armée, exerçant la violence populaire.

Cette violence armée est connue à travers trois évènements majeurs.

Le premier est évidemment la prise du fort de la Bastille le 14 juillet. Ce qui se trame dans les jours qui précèdent nous intéresse ici. Paris est en proie à l’émeute – prémisse de la « Révolution municipale » qui va gagner tout le royaume – du fait des nouvelles alarmantes dont la capitale prend connaissance. La population est inquiète des évènements versaillais. Ils lui font perdre ses repères par rapport à un pouvoir politique qu’on croyait immuable autant que potentiellement oppresseur des petites gens. En témoignerait le renvoi de Necker – remplacé par le très réactionnaire baron de Breteuil – et la mobilisation concomitante de régiments de l’armée royale aux abords de Paris et de Versailles. Les faits sont connus : la population pille et cherche des armes pour sa défense. Mirabeau, qui sait que l’Assemblée ne peut vaincre à elle seule le Roi, met de l’huile sur le feu par ses discours alarmistes[6]. Il incite indirectement le peuple à prendre les armes en vue, pour l’essentiel, de sauver la représentation nationale. Le paradoxe est que, en vouant aux gémonies l’armée, Mirabeau rend quasi impossible le maintien de l’ordre, prérogative du Roi et de son armée. Or la Constituante, depuis début juillet, est très inquiète des violences parisiennes dont elle ne maîtrise le cours et qui menacent de la déborder. Doit-elle s’approprier les prérogatives du pouvoir exécutif dont elle se défie pour contenir « l’anarchie » et « les fureurs de la populace[7] » ? De ce dilemme, nous le verrons, naîtra le compromis de la Garde nationale. Pour l’heure les digues qui pouvaient contenir la violence populaire sont rompues ou tout simplement n’existent pas. Le 13 juillet, un courrier du commandant de Paris est porté à la connaissance des députés : « […] la foule est immense au Palais-Royal, plus de dix mille hommes sont armés. […] toutes les barrières […] sont saccagées […]. Les armuriers ont été pillés. […] Ils vont ouvrir toutes les prisons[8] ».

Le 14 juillet est une divine surprise dont la Constituante se saisit aussitôt : les citoyens armés, dont on se défie par ailleurs tant, assurent le triomphe des députés sur le roi. Il rappelle Necker et annonce le retrait de ses troupes. En outre il franchit un cap dans son humiliation lorsqu’il décide son transport à Paris, où il reçoit la cocarde des mains de Bailly, député devenu précipitamment maire, pour tenter de concilier l’abstrait de la souveraineté nationale avec le concret des parisiens armés. Mais par leur présence conjointe au balcon de l’hôtel de ville, et Bailly et Louis xvi viennent de légitimer la violence des citoyens armés.

Une logique similaire est à l’œuvre avec ce que l’on nomme d’ordinaire La grande peur. Cette fois ce sont les citoyens des campagnes qui, dans la seconde quinzaine de juillet, prennent les armes et exercent une violence spontanée contre les propriétés seigneuriales. La Constituante aurait volontiers fait l’économie de cette seconde difficulté qu’elle subit. Elle va pourtant savoir en tirer parti et profit. Elle en tire parti dans la mesure où c’est l’occasion de répondre à une revendication forte des cahiers de doléances : les droits féodaux, réactualisés au xviiie siècle, étaient devenus insupportables à la population des campagnes. En outre la propriété féodale, qui consacre une propriété simultanée de plusieurs personnes sur un même bien, est contraire aux idéaux de nombre de députés, rompus aux théories de la physiocratie et de l’avènement souhaité de la propriété exclusive. N’est-ce pas en quelque sorte une aubaine que ces paysans armés qui manifestent leur violence contre les symboles de la propriété féodale (ils brûlent châteaux mais surtout terriers) ? Cette prise de conscience est celle qui guide la fameuse abolition des privilèges de la nuit du 4 août, ou plus précisément son décret voté quelques jours plus tard. Dans un premier temps, on le sait, la Constituante panique elle-même. Elle débat de l’éventualité d’un recours à la force contre la paysannerie armée tant son attachement à la propriété est quasi viscéral dans le cadre d’un suffrage que l’on ne peut imaginer autrement que censitaire (et la propriété, quand bien même féodale, est propriété). Le décret d’application à l’abolition des privilèges profite donc à la Constituante : la propriété féodale va être éteinte, mais par rachat. Elle accroît sa légitimité – c’était une demande des électeurs ruraux – mais en profite pour asseoir le principe de la propriété – devenue exclusive – qu’elle va bientôt ériger en droit naturel. Les armes paysannes profitent à l’idéologie propriétariste.

Les 5-6 octobre 1789 sont pour les députés mais, surtout, à travers eux, pour la représentation, nationale, une expérience beaucoup plus douloureuse que le 14 juillet ou le 4 août. Pour la première fois, les députés sont en présence du peuple d’une part, du peuple armé d’autre part. Leur légitimité ne peut que vaciller. Cette fois ni parti ni profit : ils vont subir (notamment leur transfert à Paris). Pourtant, dans un premier temps, la marche des femmes armées leur profite. Car oui il s’agit de femmes – sont-elles seulement citoyennes ? – et l’historiographie nous les présente comme armées. Des hommes s’efforcent d’ailleurs de les désarmer. D’abord un nommé Marchand qui, au moment où elles décident de s’ébranler sur Versailles, leur aurait précisément confisqué leurs armes[9]. Ensuite La Fayette est sollicité, et à travers lui la citoyenneté armée légitime ; la Garde nationale qu’il dirige depuis le 17 juillet accompagne mais surtout encadre ces dames venues chercher par la force « le boulanger, la boulangère et le petit mitron ». Qu’on s’imagine la scène : le 5 octobre au soir, pour la première fois, les députés voient le peuple. C’est pourtant le roi qui cède. Il accepte le soir même et l’abolition des privilèges et la Déclaration des droits du 26 août. Une nouvelle fois la citoyenneté armée a arbitré le conflit insoluble qui opposait la représentation nationale à Louis xvi. Elle franchit néanmoins un cap en contraignant la représentation nationale – députés et Roi – à venir exercer ses fonctions au sein de la capitale victorieuse. La nation, abstraite, qui parle au nom du peuple sans être tout à fait le peuple, va devoir vivre et agir au milieu du peuple.

B. L’impossible transcription juridico-politique d’un droit potentiellement naturel

La violence armée des parisiens, c’est un fait connu, accélère l’adoption de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ou du moins en infléchit le contenu. Les premiers débats sur la Déclaration en tant que telle ont lieu le 13 juillet. Comme l’écrit Jean-Clément Martin, « la coïncidence des dates fait sens […]. Les projets des modérés, comme celui de Mounier qui inscrivait la Déclaration dans un ensemble nécessitant une longue procédure, sont discrédités de facto par la prise de la Bastille et le reclassement politique qui s’ensuit[10] ». L’abolition des privilèges, pour lâcher du lest face au peuple rural armé, accentue encore les choses. Il n’y aura pas de déclaration des devoirs et la Déclaration doit être rédigée avant toute Constitution. Il en résulte une radicalité des droits, posés au fondement du politique, et qui fait l’actualité de 1789 dans ce que nous appelons aujourd’hui la démocratie des droits. Influencée par la violence d’un ou plusieurs peuples en armes, la Déclaration ne va pourtant faire aucune concession à la violence populaire. Le pouvait-elle seulement ?

Les silences pudiques de la Déclaration au sujet d’une éventuelle liberté (individuelle ou collective) d’être armé s’éclairent ou s’expliquent au regard de circonstances imprévues qui contredisent des idées ou des idéaux. Devait-on céder aux individus ou au peuple un droit à l’insurrection ? Le fait des citoyens en armes met en effet sous tension tous les principes théoriques du contractualisme social, qu’ils soient philosophiques, politiques ou même simplement juridiques. Il ne s’agit évidemment pas ici de minimiser ou de relativiser la portée de la Déclaration qui est en quelque sorte toute la Révolution puisqu’elle assène les principes constitutionnels nouveaux et pose la fondamentalité des droits. Il s’agit seulement de la replacer dans son contexte, qui est celui de l’urgence politique et sociale. On sait que les députés, par les orientations constitutionnelles qu’ils proposent le 26 août, entérinent le coup d’État du 17 juin. La souveraineté ne sera bien qu’abstraite et nationale à leur profit. Façon de discréditer le roi s’il « n’en émane expressément » (cf. art. 3). Façon, aussi, de témoigner qu’aucune concession ne sera faite à la souveraineté populaire dont les députés se défient tous. Quant aux droits déclarés, ils posent des difficultés insurmontables. Elles sont de trois ordre.

C’est d’abord la tension du naturel et du civil. Le droit naturel qui triomphe dans la Déclaration n’a rien à voir avec la nature en quelque sorte naturelle. C’est une posture ou, plus exactement, un postulat philosophique. Sur la foi de la seule raison – comme en témoigne le projet de Déclaration de l’abbé Sieyès des 20-21 juillet 1789 – est naturel ce qui est anhistorique[11]. Conformément à l’idéal d’une régénération sur le seul fondement des idées, on répudie l’autorité de l’histoire et, partant, l’ancienne société organisée. Le rapport présenté par Mounier le 9 juillet, et qui visait à encadrer les droits naturels par des devoirs et qui, surtout, les inscrivait dans l’histoire monarchique, est devenu inaudible[12]. Nul doute ici que la radicalisation des idées n’est pas sans rapport avec ce qui s’est passé à Paris le 14 juillet.

C’est ensuite et de façon concomitante la mise sous tension de l’individuel et du social. Forment-ils un tout indissociable ? Il existe un certain paradoxe à vouloir poser des droits individuels au fondement du politique tout en les insérant dans une « société ». Est-elle autonome, indépendante en quelque sorte des individus qui la composent ? À s’en tenir à l’article 2 (« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme ») de la Déclaration, l’antinomie n’existe pas encore entre l’individuel et le social dans la mesure où l’on y récite le b-a ba du contractualisme précisément social : la société doit se comprendre comme l’association des citoyens ; cette société politique ne peut dès lors avoir pour objet que la défense des droits naturels de ceux qui la composent[13]. Seulement, comme on vient de l’indiquer, ce contractualisme scelle précisément le passage du droit naturel au droit civil et/ou social. Le naturel des droits peut donc rencontrer la limite d’une société civile à préserver. La loi elle-même – expression de la volonté générale – est conditionnée par cet impératif d’une « société » à sauver et dont on peut se demander si elle n’est que le pacte associatif de l’article 2 au regard des troubles graves qui agitent le royaume en cet été 1789. Comme l’exprime l’article 5, dans sa définition en creux de la liberté, « [l]a loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société ».

C’est enfin, et par voie de conséquence, la mise sous tension de la liberté en rapport avec sa sécurité. Deux droits naturels – au terme du texte définitif du 26 août – dont l’articulation devait être à tout le moins interrogée si les Constituants avaient pris en considération le fait de citoyens qui s’arment pour la défense de leur liberté. Or la garantie des droits n’est pas aux mains de ceux à qui on la promet. Sans débattre un seul instant d’un éventuel droit à l’auto-défense de la liberté par chacun, les Constituants placent la garantie des droits dans une « force publique » dont ils annoncent par là-même l’urgence de sa création. Comme l’exprime en effet l’article 12 : « La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique ». Cette force ne saurait être l’armée. Les Constituants se méfient depuis le printemps 1789 de la force armée qui reste théoriquement entre les mains du roi. Sieyès, notamment, était formel sur ce point dans son projet de Déclaration : les militaires ne doivent être déployés qu’à l’extérieur des frontières, à défaut de quoi ils menaceraient la liberté[14]. Cette force publique restant pour l’essentiel à créer, peut-elle être le fait des citoyens armés ? La réponse est implicitement négative. La suite de l’article 12 nous indique qu’elle ne sera confiée qu’à quelques-uns : « cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux à qui elle est confiée ». Le monopole du recours à la violence légitime ne saurait être celui de tous les citoyens, pris individuellement ou en groupes.

Quant à la « résistance à l’oppression », droit réputé naturel au terme de l’article 2 de la Déclaration, elle appelle deux remarques. Premièrement elle ne doit pas être comprise comme un droit ou une licence, pour les citoyens, de se dresser contre le pouvoir par la violence. Elle ne s’entend que comme d’un droit à ne pas obéir à un ordre illégal (dans la mesure où celui qui résiste à la loi est coupable à l’instant). Elle diffère radicalement de ce que sera le « devoir d’insurrection » dans la Constitution jacobine de 1793 qui, lui, supposera l’obligation, pour les citoyens, de s’opposer au pouvoir par la force armée. Deuxièmement les modalités de cette résistance à l’oppression ont en effet été édulcorées par le texte définitif au regard de certains projets de déclaration. Par crainte probablement que les citoyens comprennent la Déclaration comme une autorisation d’avoir recours à la violence. Dans le projet de Sieyès des 20-21 juillet, il était ainsi prévu (art. xxii) que, contre un ordre illégal ou arbitraire (par principe illégitime et coupable), les citoyens « ont le droit de repousser la violence par de la violence[15] ».

En elle-même, la Déclaration est désarmante en ce qu’elle désarme les citoyens. Qu’en est-il des modalités concrètes d’une telle opération, politiquement délicate ?

II. Le citoyen armé menace la Révolution

Les citoyens armés ne sont-ils que les idiots utiles de la Révolution ? Alors qu’ils assurent concrètement la victoire des députés sur le roi, le pouvoir cherche avant tout à ce qu’ils rendent les armes ou qu’ils ne puissent les porter que dans des conditions que la loi autorise : c’est ici qu’intervient le compromis de la création de la Garde nationale qui dresse des citoyens dits « actifs » contre le reste du peuple (A). Par ailleurs les révolutionnaires décrètent l’urgence de doter la nation d’une administration uniforme dans la mesure où on lui attribuera le monopole de la violence légitime. Il n’y a de droit à la défense que municipalisé : les maires, agents du pouvoir, héritent dès l’automne 1789 du soin – dans la plus pure tradition de l’Ancien Régime – de policer une société potentiellement dangereuse (B).

A. De la milice bourgeoise à la Garde nationale : les citoyens actifs contre le peuple

Tout se joue ici aux alentours du 14 juillet, dans un formidable jeu de dupes entre les parisiens spontanément armés et ceux qui, sensés pourtant les représenter, font tout pour canaliser et/ou contrôler leur violence.

Les émeutes à Paris inquiètent. Il faut à la fois se prémunir de la violence populaire et à la fois de l’éventuelle contre-révolution royale accréditée notamment par la présence de l’armée aux portes de la capitale. Le 13 juillet, une « pétition des électeurs de la ville de Paris » est adressée et lue à la Constituante par Guillotin. Elle « supplie l’Assemblée nationale de concourir […] à établir une milice bourgeoise[16] ». Comme personne ne semble capable d’exercer la police du maintien de l’ordre dans Paris, les députés répondent favorablement et décident dans l’urgence « de confier la garde de la ville à la milice bourgeoise » dont ils décrètent la création (ou la recréation). Elle doit, bien entendu, « contribuer au retour de la tranquillité[17] ».

Les électeurs du Tiers-État parisiens, ainsi adoubés et légitimés par la représentation nationale, vont asseoir leur pouvoir sur la capitale. Ils concrétisent par deux arrêtés du 13 juillet l’organisation de la milice bourgeoise. Tout commence, avec le premier arrêté, par la constitution d’une nouvelle autorité administrative : à l’hôtel de ville de Paris prend place un « comité permanent », essentiellement composé des électeurs du Tiers. Il fait figure d’autorité centrale puisqu’il est chargé de correspondre avec les districts en vue de constituer au plus vite la milice. Les citoyens, dit l’article 5 de cet arrêté, « seront réunis en corps de la milice parisienne, pour veiller à la sûreté publique, suivant les instructions qui seront données à cet effet par le comité permanent[18] ». Le second arrêté, rédigé par le comité permanent, met en place une milice suivant un dispositif pyramidal et hiérarchique, proche du modèle militaire. Le comité dirige le tout. Cette subordination de la milice à un corps administratif est annonciatrice du fait que la Révolution entendra toujours faire du maintien de l’ordre une prérogative exclusive des institutions publiques. Il ne saurait exister de milices en dehors des cadres de l’administration. Le comité permanent nomme en effet les officiers généraux au sommet : un commandant-général, un commandant général en second, un major général et un aide-major général. Décomposée en légions, en bataillons puis en compagnies, la milice parisienne devait selon toute vraisemblance rassembler un effectif de 48 000 citoyens. Afin qu’on les distingue du reste de la population, l’arrêté précise que « chaque membre qui compose cette milice parisienne portera les couleurs de la ville », à savoir « la cocarde bleue et rouge ».

Chargée de rétablir l’ordre public et notamment de désarmer les « séditieux », cette milice non seulement ne rétablit rien mais elle participe au contraire au désordre des émeutes. Lors de la prise de la Bastille, une partie de la milice a pris fait et cause pour l’insurrection. Mais elle a gagné en prestige et en légitimité d’exercice : la milice a triomphé avec le peuple du « despotisme ». En témoigne, on l’a dit, la réaction de Louis xvi, qui lui-même adoube la violence armée du 14 juillet. Les députés, soucieux de garder politiquement la main, envoient immédiatement, dès le 16 juillet, une importante « délégation », dont La Fayette et Bailly. D’après les Archives Parlementaires, les élus rencontrent sur leur passage plus de 100 000 citoyens armés « rangés en haie ». Avec une rapidité de décision qui lui est propre, Louis xvi « autoris[e] le rétablissement de la milice bourgeoise », et, dans l’enthousiasme d’une foule en liesse, le marquis de La Fayette est bombardé « général de la milice parisienne ». On lui fait prêter serment de fidélité « à la nation, au roi et à la commune de Paris ». La Fayette décide alors de renommer la milice bourgeoise : elle devient « Garde nationale de Paris » (et sa cocarde devient tricolore). Comme on peut le lire aux Archives Parlementaires, « Paris va jouir des douceurs de la paix. La milice bourgeoise préviendra tous les désordres ; elle sera commandée par un héros dont le nom est cher à la liberté dans les deux mondes[19] ».

Les députés contrôlent-ils pour autant les gardes nationales ? En effet, dans le cadre de la Révolution municipale de juillet, l’ensemble des communes ou villes du royaume se dotent d’une garde nationale, par imitation du modèle parisien. Ces gardes nationales sont-elles la manifestation d’une société qui organise elle-même sa défense et la défense des libertés ? Peut-il y avoir dans la France régénérée de 1789 un pouvoir civil indépendant de la représentation politique et/ou de l’administration d’État ? Cette société civile ne présente-t-elle pas le danger de vouloir dresser ses armes contre le pouvoir s’il est jugé oppresseur ?

Alors que l’historiographie au sujet de la Révolution est heureusement surabondante, l’historiographie au sujet des gardes nationaux est relativement peu importante[20] ; cela donne le sentiment que les spécialistes de la Révolution française eux-mêmes fuient les difficultés que posent les gardes nationales en termes d’interprétation dans les rapports que peuvent entretenir la société et l’État. En outre cette historiographie a longtemps été divisée, comme c’est le cas sur l’essentiel des sujets en rapport à la Révolution. On en veut pour preuve les deux articles consacrés à la garde nationale par les deux principaux dictionnaires de la Révolution française, publiés à l’occasion du bicentenaire. Pour l’historiographie néo marxiste, à savoir pour le Dictionnaire historique de la Révolution française publié sous la direction d’Albert Soboul, la garde nationale ne saurait être réduite à une ruse de la raison bourgeoise (celle de l’Assemblée) pour tenter de canaliser la violence armée et spontanée du peuple. Il est évident que pour ce faire, la notice « Garde nationale » insiste davantage sur le moment 1792-1793 que sur le moment 1789[21]. Pour l’historiographie qui se présente comme critique, à savoir pour le Dictionnaire critique de la Révolution française publié sous la direction de François Furet et de Mona Ozouf, la création de la garde nationale est au contraire comme cette ruse de la représentation bourgeoise pour tenter d’apporter une réponse institutionnelle, en sa faveur, au problème des citoyens armés. À l’entrée « Fédération », on peut lire :

L’acteur central des Fédérations, c’est cette garde nationale qui a été baptisée le 16 juillet 1789 par La Fayette. La date de l’acte de baptême dit assez le lien avec l’émeute et avec la nécessité de la contrôler : la députation de l’Assemblée nationale – 88 hommes dont La Fayette et Bailly –, qui est arrivée à Paris le mercredi 15 juillet, trouve un comité permanent, une milice bourgeoise déjà formée et une ville pleine d’hommes en armes. Désarmer ces hommes menaçants pour l’ordre social, mais conserver contre les troupes royales les forces d’une armée civique, tel est le plan de La Fayette[22].

Les faits immédiats, sous la Constituante, accréditent plutôt cette seconde grille de lecture. Lorsqu’il réorganise la Garde nationale le 31 juillet 1789, La Fayette la restreint « aux citoyens aisés par l’obligation faite aux gardes de payer leur armement et leur bel uniforme aux trois couleurs. La finalité de cette création à Paris – conclut Mona Ozouf – est donc sans ambiguïté : il s’agit de régulariser une situation insurrectionnelle[23] ». Les gardes nationales, qui se sont constituées sans règles claires quant à savoir qui pouvait y avoir accès, sont reprises en main par l’Assemblée au printemps 1790, un mois avant la fameuse Fête de la fédération, qui avait de quoi inquiéter la Constituante dans la mesure où certaines gardes prétendent à l’autonomie (de fédération à fédéralisme, comme le souligne Jean-Clément Martin, la frontière est mince[24]). Par son décret du 12 juin 1790 elle met fin à la diversité des recrutements. Conformément à la dichotomie, essentiellement inventée par Sieyès, entre citoyens actifs et passifs, il réserve l’accès aux gardes nationales aux seuls citoyens aisés, à savoir les « actifs », propriétaires qui s’acquittent du cens, qui sont tenus de s’inscrire auprès de leurs municipalités[25]. Les moins aisés qui avaient pu s’enrôler ne sont pas rayés des cadres. On n’ose pas les désarmer. Mais la porte leur est désormais fermée et, partant, le port des armes, en théorie, interdit. « Quant au commandement des milices, il continue d’aller soit à la noblesse (souvent désignée en fonction de son expérience militaire), soit à la haute bourgeoisie des professions libérales, de l’administration et des finances[26]. » Ce décret du 12 juin s’inscrit dans toute une série de mesures visant à prévenir les violences des citoyens et à les réprimer. On peut ainsi citer le décret des 2-3 juin 1790 « concernant les poursuites à exercer contre les individus qui séduisent, trompent ou soulèvent le peuple ». Les citoyens armés y sont qualifiés dès le préambule de « brigands » ou de « voleurs ». Le sont-ils réellement ? On peut en douter à la lecture de l’article 5 du décret : « Il est défendu à tout citoyen actif de porter aucune espèce d’armes ni bâtons dans les assemblées primaires ou électorales […]. Il est expressément défendu de porter aucune espèce d’armes dans les églises, dans les foires, marchés et autres lieux de rassemblement, sans préjudice des gardes chargés du maintien de la police[27] ».

B. La violence légitime : un monopole de l’État administratif

Cette violence est même préventive. Du latin prae venire : venir avant. Elle interdit comme ou parce qu’elle est libre d’inventer un ou plusieurs délits qui n’ont pas encore eu lieu. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui la police administrative. Clémenceau la considérait comme inavouable en démocratie (où seule la police judiciaire peut exister). Et pour cause : elle s’inscrit dans le prolongement de la Police d’Ancien Régime qui vise à policer une société au détriment de droits qui préexisteraient à l’ordre politique. Avec la police administrative, la Révolution fait une entorse à ses propres principes[28].

Le débat houleux relatif à la création des communes, dès l’automne 1789, s’explique en partie par cette obsession de maintenir une police publique et quasi étatique : les troubles caractéristiques de la révolution municipale de juillet inquiètent une majorité des députés à la Constituante. Lorsque Thouret, au nom du second comité de constitution, présente, le 29 septembre 1789, son rapport relatif à l’administration régénérée du royaume, les députés sont quasi unanimes à reconnaître l’utilité de la création des départements dans la mesure où ils servent de circonscription électorale pour la représentation nationale une et uniforme et parce que les institutions qui y seront créées (conseil général et directoire de département) assureront une exécution toute aussi uniforme de la loi souveraine. Là où le rapport rencontre l’opposition, c’est dans sa partie relative à l’administration communale. Thouret propose en effet de ne créer que 720 grandes communes (elles deviendront les districts dans le projet définitif de décembre) par subdivision des départements. Mirabeau s’insurge aussitôt contre l’abstraction du projet ; et il le fait pour des motifs qui tiennent aux circonstances politiques et/ou sociales immédiates des citoyens armés. Au moment où des municipalités se constituent en dehors de tout cadre légal, Mirabeau craint « un véritable chaos ». Le 12 novembre 1789, jour où Thouret devient président de l’Assemblée, les députés décrètent qu’il « y aura une municipalité dans chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne[29] ».

Même si la reconnaissance de près de 44 000 communes contrarie le projet du comité de Constitution, la loi du 14 décembre 1789 relative aux communes (votée avant celle relative aux départements du 22 décembre) les dote d’une administration uniforme tant du point de vue de leur composition (conseil municipal et maire) que du point de vue de leurs attributions. Or, sous cet angle, la loi témoigne d’une obsession sécuritaire qui doit être remise exclusivement aux mains du maire, comme agent de l’État, par délégation de la loi. Il est en effet prévu que c’est « sous la surveillance et l’inspection des assemblées administratives » (i.e. de district et de département) que le « pouvoir municipal » doit « faire jouir les habitants des avantages d’une bonne police, notamment de la propriété, de la salubrité, de la sûreté et de la tranquillité dans les rues, lieux et édifices publics » (article 50). Or, « [p]our l’exercice des fonctions propres ou déléguées aux corps municipaux, ils auront le droit de requérir le secours nécessaire des gardes nationales et autre forces publiques, ainsi qu’il sera plus amplement expliqué » (article 52). Pour l’heure, dans l’urgence de gardes nationales qui peuvent préexister à la mise en place des nouvelles municipalités, la loi du 14 décembre prend soin de préciser – par souci d’une reprise en main – que « [l]e maire et les autres membres du conseil municipal, le procureur de la commune et son substitut ne pourront exercer en même temps les fonctions municipales et celles de la garde nationale » (article 53)[30].

La garde nationale, qui est aussi nécessaire au maintien de l’ordre qu’elle inspire la crainte aux élus de la nation, ne peut disposer d’aucune autonomie : elle ne peut être requise et mise ne branle que par les institutions administratives. Alors que les gardes nationales sont nées plus ou moins spontanément durant l’été 1789, la constituante entend les enrégimenter sous la tutelle de l’État, dans la mesure où, dans la France révolutionnée, l’administration réalise l’État. Dès le 7 janvier 1790, sur proposition de Target, la Constituante exige ainsi que les Gardes nationaux prêtent serment devant les autorités publiques afin, notamment, d’affermir l’autorité des municipalités en voie de formation. Il est en effet décidé que

jusqu’à l’époque où l’Assemblée nationale aura déterminé, par ses décrets, l’organisation définitive des milices et des gardes nationales, les citoyens qui remplissent actuellement les fonctions d’officiers ou de soldats dans les gardes nationales, même ceux qui se sont formés sous la dénomination de volontaires, prêteront par provision, et aussitôt après que les municipalités seront établies, entre les mains du maire et des officiers municipaux, en présence de la commune assemblée, le serment d’être fidèles à la nation, à la loi et au roi[31].

Les gardes nationales doivent d’autant plus ne dépendre que de la souveraineté nationale que, le 21 octobre 1789, sur proposition de Mirabeau, les députés ont osé voter le « décret contre les attroupements, ou loi martiale[32] ». Elle a pour origine la réaction indignée de l’Assemblée lorsqu’elle apprend qu’à Paris, des citoyens ont décapité d’un coup de sabre le boulanger François qu’ils accusaient de vouloir affamer le peuple. La loi martiale « considérant que la liberté affermit les empires, mais que la licence les détruit », dispose que « [d]ans les cas où la tranquillité publique sera en péril, les officiers municipaux des lieux seront tenus, en vertu du pouvoir qu’ils ont reçu de la commune, de déclarer que la force militaire doit être déployée à l’instant pour rétablir l’ordre public » (article 1er). Il est prévu que les municipalités puissent requérir « les Gardes nationales, troupes réglées et maréchaussée » (article 2). La suite du décret est connue : on hisse le drapeau rouge et si, après trois sommations, « le peuple attroupé » ne se retire pas, l’usage de la force est autorisé. Cette loi d’octobre 1789 fait l’objet, le 26 juillet 1791, d’un second décret « relatif à la réquisition et à l’action de la force publique contre les attroupements ». Il intervient dans le cadre de la répression menée par la Constituante contre l’opposition politique après la fusillade du Champs de Mars. On supprime les trois sommations qui n’avaient pas été respectées par la garde nationale et/ou la municipalité de Paris et on durcit la définition de l’attroupement séditieux[33]. Une nouvelle fois, il est bien précisé que les Gardes nationales ne disposent d’aucun pouvoir propre. Elles ne s’ébranlent que sur réquisition du procureur de la commune. Si elles sont en nombre insuffisant, il doit en informer immédiatement le juge de paix du canton et le procureur syndic du district afin qu’ils procèdent à des réquisitions à l’échelon administratif où ils sont situés.

Précisément, un doute subsiste du fait des circonstances de leur création : les gardes nationales, désormais intégrées dans la hiérarchie des institutions administratives, et soumises à leur autorité, doivent-elles être (ré)organisées en dehors des communes ? C’est dans le cadre d’une législation d’ensemble relative aux forces de l’ordre (création de la Gendarmerie nationale le 16 janvier 1791) que la Constituante décide enfin de répondre clairement par le vote d’une loi relative à « l’organisation de la Garde nationale ». Le débat s’ouvre le 21 novembre 1790 par un rapport, lu à l’Assemblée par Rabaut Saint-Etienne, au nom des comités militaires et de constitution. L’obsession de l’été 1789 n’a pas disparue d’une méfiance absolue des députés à l’égard du roi. Pour Rabaut Saint-Etienne, si les gardes nationales doivent demeurer subordonnées aux corps administratifs, il est hors de question qu’elles dépendent en dernier lieu de Louis xvi, qui est pourtant réputé chef suprême de l’administration. Au sommet de l’État, seule la représentation nationale peut requérir les citoyens armés : « Le corps législatif qui seul représente la volonté générale, doit avoir seul la surveillance de la réquisition générale. C’est lui qui doit parler et requérir pour la nation dans les crises extraordinaires où les pouvoirs inférieurs deviennent insuffisants ». Le même jour, Dubois Crancé insiste davantage encore dans le débat sur la différence entre la garde nationale et l’armée. La première, parce qu’elle est une force purement civile, forme même un contre modèle à l’armée, où règnent l’esprit de corps et les hiérarchies. Là où l’armée pourrait être l’instrument du despotisme royal, la garde nationale forme rempart en faveur de l’Assemblée. En effet, « la garde nationale doit avoir spécialement pour but de son institution de s’opposer aux excès du pouvoir exécutif […] de faire respecter la souveraineté nationale, enfin de résister à l’oppression [34]».

Pour autant, le suffrage étant censitaire pour constituer la représentation nationale, il est hors de question pour les députés de revenir sur le principe d’une garde nationale réservée aux seuls citoyens actifs. Sur ce point le projet rencontre l’opposition de Robespierre lorsque les débats reprennent, au printemps 1791. À la séance du 27 avril, comme il l’avait fait au sujet du suffrage censitaire, il fustige l’instauration d’une inégalité entre les citoyens, fondée sur la distinction entre riches et pauvres. Prenant très au sérieux le contractualisme social, il rôde en quelque sorte ce que sera le droit à l’insurrection dans la Déclaration des droits de 1793. Dans l’indifférence d’une Assemblée qui bavarde[35], Robespierre met en garde ses collègues :

Les gardes nationales ne peuvent être que la nation entière armée pour défendre au besoin ses droits ; il faut que tous les citoyens en âge de porter les armes y soient admis sans aucune distinction […]. Être armé pour sa défense personnelle est le droit de tout homme ; être armé pour défendre la liberté et l’existence de la commune patrie est le droit de tout citoyen. Ce droit est aussi sacré que celui de la défense naturelle et indivisible dont il est la conséquence, puisque l’intérêt et l’existence de la société sont composés des intérêts et des existences individuels de ses membres. Dépouiller une portion quelconque des citoyens du droit de s’armer pour la patrie et en investir exclusivement l’autre, c’est donc violer à la fois et cette sainte égalité qui fait la base du pacte social, et les lois les plus irréfragables et les plus sacrées de la nature[36].

Nonobstant ce rappel aux principes, qui ressurgiront au moment où la souveraineté populaire sera consacrée, les députés, conformément à leur désir de désarmer les citoyens dits passifs, entérinent la règle d’une garde nationale exclusivement réservés aux citoyens dits actifs, qu’il s’agit par ailleurs d’identifier. Dès l’article 1er de sa première section, la loi du 29 septembre 1791 réitère l’obligation, pour ces derniers, de s’inscrire sur les registres municipaux pour le service de la garde nationale. Et comme le précise l’article 2 : « À défaut de cette inscription, ils demeureront suspendus de l’exercice des droits que la constitution attache à la qualité de citoyen actif, ainsi que celui de porter les armes ». À quel échelon administratif les gardes nationales doivent-elles se situer pour ne plus représenter une menace du fait de ses armes ? Les députés optent sciemment pour le district et le canton. Ce n’est que par exception, pour « les villes considérables », que l’on maintient des gardes nationaux à l’échelle de la commune (section ii, article 1er)[37]. L’heure du désarmement arrive. La loi dispose en effet que « [l]es anciennes milices bourgeoises, compagnies d’arquebusiers, fusiliers, chevaliers de l’arc ou de l’arbalète, compagnies de volontaires et toutes autres, sous quelques forme et dénomination que ce soit, sont supprimées » (section ii, article 28). Ironie involontaire, cet article est précédé de celui qui prévoit que « [l]es drapeaux des gardes nationales seront aux trois couleurs, et porteront ces mots : Le peuple Français, et ces autres mots : La liberté ou la mort[38] ».

Grégoire Bigot

Grégoire Bigot est Professeur d’histoire du droit à l’Université de Nantes et membre de l’Institut Universitaire de France.

= = =

La suite de tout cela c’est la France des sections et les sans-culottes de 1790 à 1793, qui furent la véritable ébauche du peuple en armes efficace. Les “gardes nationales” ne sont que des récupérations étatico-marchandes de la légitimité de l’auto-défense des peuples. Elles ne sont donc que  des entités réformistes et inféodées au pouvoir étatico-marchand, qui à terme ne peuvent que trahir le peuple au profit du pouvoir en place et de ses sbires le faisant fonctionner et le finançant. Suffit de voir à quoi est systématiquement employée la “Garde Nationale” à Yankland depuis la guerre du Vietnam et les mouvements anti-guerre : à réprimer le peuple…
~ Résistance 71 ~

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10 leçons que toute personne intelligente a apprises à l’issue de la plandémie COVID 1.0, attaque biologique contre l’humanité (Natural News)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, coronavirus CoV19, crise mondiale, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, média et propagande, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, santé et vaccins, science et nouvel ordre mondial, sciences et technologies, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 15 septembre 2023 by Résistance 71

V_tyrannie
Merci Jo !… résistance tout azimut à la tyrannie marchande

Voici 10 leçons évidentes que toute personne intelligente devrait avoir apprises de l’épisode COVID 1.0

Ou comment le 1er épisode de la tyrannie médicale COVID19 fut un test de QI pour l’humanité…

Extrait d’une publication de Natural News

29 août 2023

Source :

https://www.naturalnews.com/2023-08-29-ten-obvious-lessons-every-intelligent-person-should-have-learned-from-covid.html

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Septembre 2023

1) Tant que vous vous prêtez et jouez le jeu de la tyrannie, les gouvernements trouveront toujours des raisons d’agir comme des tyrans

Continuez à jouer le jeu de la tyrannie et les gouvernements corrompus et criminels continueront sans cesse d’invoquer une nouvelle “crise” pour vous maintenir dans les rangs. Crise climatique, crise COVID, crise d’insurrection, crise d’attaque cybernétique, crise de la Russie, de la guerre, des E.T, du Yéti, ce que vous voulez. Il y a toujours une nouvelle urgence au coin de la rue qui n’attend que le moment de se dérouler dans le théâtre de votre esprit.

Arrêtez de regarder et de croire au Truman Show. Pensez de manière critique par vous-même. (NdR71 : et agissez en conséquence…)

2) Les masques ne marchent pas, même le CDC l’admet ouvertement

Le CDC a été obligé d’admettre que les masques en tissu N95, le type de masque généralement poussé par les gouvernements pour la “protection” anti-COVID, ne protègent pas des particules émanant des feux de forêts, particules qui sont plus de 10 fois plus grosses qu’un coronavirus. Citons de leur propre site internet (their own CDC.gov website,) “Les masques utilisés pour ralentir la progression de l’infection par COVID19 offrent peu de protection contre les polluants aéroportés des fumées de feux de forêts.

Mais les coronavirus font seulement 0,1 micron de diamètre alors que les particules contenues dans les fumées d’incendie sont dans l’échelle de 10 microns. Ce qui veut dire que le CDC en poussant pour le port des masques, argumente en quelque sorte que les masques qui ne peuvent pas faire barrière à des particules de 10 microns, peuvent arrêter des particules de 0,1 micron. Cette absence de logique n’a absolument aucun sens bien entendu.

Sur ce sujet, le CDC est carrément malhonnête […] Voilà aussi pourquoi les chercheurs ne portent pas simplement de masques N95 quand ils font le tour des labos de niveau biohazard 4 (NdT : comme Wuhan, les labos yankees en Ukraine et tous les autres, Yankland inclus…). S’ils le faisaient, ils mourraient vraisemblablement tous, mais ils vous disent de faire confiance à des bouts de tissu N95 alors qu’ils ne leur font pas confiance eux-même…

3) Les hôpitaux ont reçu l’ordre du gouvernement fédéral d’assassiner des centaines de milliers de personnes… et ils l’ont fait de bonne grâce…

Nous savons maintenant avec certitude que les hôpitaux au travers des Etats-Unis ont reçu des primes financières importantes pour générer une masse de “décès par COVID”, recevant jusqu’à 300 000 US$ par décès validé COVID. Ces primes gouvernementales ont transformé les hôpitaux en usine de meurtres à la chaîne où des patients qui ne montraient que des symptômes de grippe furent faussement diagnostiqués atteints du COVID, furent intubés sur respirateurs artificiels, isolés des membres de leur famille et routinièrement “euthanasiés” par les hôpitaux qui collectaient de larges primes en résultat.

Voici un entretien que j’ai eu (voir l’article original en anglais pour le lien vidéo) avec l’avocat Thomas Renz représentant un lanceur d’alerte travaillant dans le secteur hospitalier et qui est en possession d’une preuve audio qu’un étage entier de patients d’un hôpital fut euthanasié sur ordre afin que l’hôpital puissent toucher de grosses primes.

4) Les injections “vaccins” anti-COVID n’empêchent en rien les infections ou la transmission

Il a été admis ouvertement par le CDC et les médias que les soi-disants “vaccins” anti-COVID ne préviennent pas des infections ou de la transmission. L’establishment médical ne prétend même plus qu’ils le font. En lieu et place, ils disent que les injections ARNm anti-COVID “réduiront les symptômes” de l’infection COVID. Le gugusse en chef Joe Biden a reçu 5 injections COVID et rappels, mais on nous dit qu’il a contracté deux fois la maladie après avoir promis à l’Amérique que le “vaccin stopperait les infections.”

Ceci est peut-être pourquoi il y a maintenant de nombreux districts / counties en Floride qui sont en passe d’interdire purement et simplement les injections ARNm COVID.  Ce sont des armes biologiques après tout, qui n’offrent bien entendu aucune protection contre la maladie mais augmente dramatiquement les risques de crises cardiaques, d’AVC, de problèmes neurologiques et de décès soudain. Les “vaccins” / injections ARNm 2.0 à venir ne seront en rien des vaccins. Ils seront fabriquées spécifiquement pour tuer massivement, pour rendre stérile et pour remplir l’agenda de dépopulation mondiale, car ce sont là les véritables objectifs de tout cet agenda COVID.

Quiconque sera assez stupide de faire la queue pour se faire injecter d’une de ces nouvelles saloperies ne fera que s’engager volontairement dans un programme de suicide assisté par “injection”, une sorte de rituel d’obéissance à l’euthanasie qui finit le plus souvent par sa propre mort.

5) Le gouvernement va rendre le COVID arme de falsification des élections à venir et de destruction des économies

Nous savons tous que le “variant spécial élections” du COVID est gardé sous le coude pour interférer avec les élections (américaines) de 2024 où les démocrates n’ont aucune chance contre Trump dans une compétition juste et non truquée. C’est pourquoi tout est fait pour criminaliser Trump dans ses discours.

[…]

6) Les tests PCR pour le diagnostique de l’infection sont une fraude totale

Le “diagnostique” COVID par PCR a toujours été du charlatanisme, une fraude depuis le tout premier jour. Les instruments PCR sont incapables de faire une analyse quantitative, ce qui veut dire qu’is ne peuvent en rien déterminer la charge virale de quelque échantillon que ce soit. De plus, les instruments PCR peuvent facilement être ajustés pour augmenter les cycles de réplique de façon à ce que le bruit de fond soit amplifié à un point tel, qu’un résultat “positif” peut être donné de virtuellement n’importe quel échantillon désiré. (NdT : nous savons que la plupart des états faisaient tester à Ct = 40, alors qu’il est connu qu’au delà de 20, il y a plus de 92% de faux résultats..)

Tout le narratif autour des tests par écouvillonage et la “surveillance” COVID par PCR est à 100% de la pure fiction sans aucune base scientifique. C’est un mensonge délibéré, poussé par des autorité malhonnêtes et des opérateurs qui font partie intégrante de la plandémie faite pour tuer les gens, détruire les économies, forcer les gens à une obéissance aveugle et donner des pouvoirs tyranniques aux gouvernements.

Une machine PCR ne peut pas plus diagnostiquer une infection virale, qu’une loupe ne peut voir le futur.

7) Votre médecin a été acheté, CORROMPU, pour pousser des injections ARNm anti-COVID dangereuses et non testées et il a marché dans la combine de bonne grâce.

Si votre médecin vous a poussé à vous faire injecter, il ou elle fut financièrement récompensé de le faire. Il ou elle a été payé comme une bonne pute de Big Pharma, pour pousser une injection expérimentale en violation totale de tous les traités internationaux sur les crimes de guerre ainsi que de son serment d’Hippocrate (NdT : dont nous rappellerons ici que le premier but est de ne pas nuire…)

Il s’avère qu’il n’y a rien que les médecins conventionnels n’injecteraient pas à leurs patients s’ils sont payés extra pour le faire. Même injecter des armes biologiques de dépopulation, usines artificielles expérimentales de protéines spike. Notons également qu’une fois payés, ces médecins parviennent aussi à se mentir à eux-mêmes pour dire que ces “vaccins” ont été bien testés, cliniquement validés, sont sûrs et efficaces. Ils ne peuvent citer aucune preuve pour étayer leur croyance et fausses affirmations, mais ils se disent à eux-mêmes que tout cela est vrai et peuvent donc justifier d’exterminer leurs patients pour un bénéfice substantiel.

L’agenda de dépopulation n’a jamais aussi bien payé qu’aujourd’hui, grâce aux politiques COVID contre l’humanité des gouvernements et aux récompenses financières. Les médecins conventionnels sont plus qu’heureux de jouer leur rôle majeur dans l’extermination de masse de la population humaine tant qu’ils en tirent un profit financier et d’autorité.

8) L’OMS est gérée par des mondialistes ayant un agenda de dépopulation

Un des buts fondamentaux de l’ONU, dont l’OMS est une agence e de sous-traitance, est d’éliminer des milliards d’individus, d’êtres humains de la planète Terre aujourd’hui. Cet agenda génocidaire est le fondement sur lequel la fraude totale de l’agenda du “changement climatique anthropique” a été construite. Tout le narratif “climatique” n’a pour seul but de mettre un terme à l’activité humaine et éliminant les humains.

Cet effort de dépopulation de la planète Terre prend plusieurs formes, mais les injections / “vaccins” en sont une des plus efficaces, car ils donnent accès directement aux tissus et aux systèmes biologiques des victimes à la clique de savants fous. Ces mêmes victimes, sous l’hypnose du mantra que des “vaccins sont sûrs et efficaces”, ne résistent même pas à être injectés avec des armes biologiques de dépopulation. Le but principal du narratif COVID bien sûr, fut d’exploiter la peur et de conduire les gens à se faire volontairement injecter de ces substances mortelles… la meilleure façon pour les mondialistes de se débarrasser de milliards de gens est de s’assurer qu’ils ne résistent pas.

Dans la plandémie 2.0 qui est maintenant lancée, l’OMS va ordonner aux juridictions locales d’arrêter les personnes et de les enfermer dans des camps de concentration qui seront bien sûr étiquetés “camps de quarantaine”, où les gens seront assassinés et comptabilisés comme “victimes COVID” pour surgonfler le chiffre des décès dûs à la “maladie”.

Dans le scenario COVID 2.0, s’ils viennent vous chercher pour vous interner dans un camp, leur objectif quasi certain est de vous assassiner. Ainsi donc N’OBEISSEZ PAS (ou vous mourrez)

Récemment, la Prof. Sarah Harper, conseillère du FEM / Davos a dit que l’effondrement démographique observé en GB est “bon pour la planète” ( WEF advisor Prof. Sarah Harper said )

Natural News rapporte : “Parlant du déclin précipité du nombre de naissances au Royaume Uni de nos jours, Harper a célébré ceci comme une bonne chose qui va aider à arrêter le réchauffement et le changement climatique.

Nous avons beaucoup d’autres exemples de mondialistes qui accidentellement ont fait des lapsus disant que la dépopulation générale de la planète serait bonne pour celle-ci.

9) Les ruptures de la chaîne de distribution alimentaire ne sont pas un effet secondaire mais une CARACTERISTIQUE voulue des confinements forcés par les gouvernements (ils essaient de nous mener à la famine… NdT : ou du moins à sévèrement diminuer nos systèmes immunitaires nous rendant plus vulnérables à des maladies que des personnes bien alimentées pourraient ne pas souffrir…)

Une des manières utilisée par les gouvernements du monde occidental pour essayer de massacrer leurs populations est de détruire la chaîne de distribution alimentaire.

En invoquant une urgence pandémique frauduleuse, les gouvernements peuvent forcer les structures de production alimentaire et les agricultures à fermer. Des tests PCR frauduleux sont faits de manière routinière dans ces endroits afin de créer des résultats “positifs” mettent en évidence un “cas imaginaire de COVID”. Ce cas est ensuite cité par les autorités de santé locales afin de fermer la structure, causant une sévère interruption dans la chaîne de distribution, ceci menant à une rareté de produits, une inflation des prix, le tout étant délibérément et savamment fabriqué.

Lorsqu’on manipule les prix alimentaires à la hausse, cela provoque une grosse scarcité des produits. Plus de gens ont faim, plus de gens deviennent sans abri parce que l’augmentation des prix alimentaires fait qu’ils ne peuvent plus couvrir les frais de loyer ou de remboursement de prêts immobiliers.

Avec la crise COVID 2.0 soyez attentifs aux perturbations extrêmes de la chaîne de production alimentaire et à la rareté des produits, de manière plus attentive que ce que nous avons vu dans la première crise COVID. Cette fois-ci, la pourriture mondialiste s’engage à fond pour parvenir à une extermination de masse. Nous verrons bientôt des masses d’Américains affamés dans les rues, mendiants pour de la nourriture ou des hamburgers gratuits, qu’ils auront s’ils acceptent de se faire injecter pour l’euthanasie (injections toujours étiquetées “vaccins”).

10) Le gouvernement pense que les gens vont obéir aveuglément à presque tout… et il a à moitié raison.

Comme la crise COVID 2.0 est un test QI pour les humains, le gouvernement compte sur le fait qu’un certain pourcentage de gens est tellement stupide, qu’ils obéiront à quoi que ce soit qui est poussé par une “autorité” apparente.

Ils n’ont pas tort dans cette supposition en fait. Peut-être que tous ceux qui ont accepté les mensonges gouvernementaux et la fraude médicale jusqu’ici vont toujours tomber dans le panneau, étant incapable de pensée critique indépendante. Ils vont marcher droit vers les “injections de la mort” dans les pharmacies et les zones d’extermination par injections, se rappelant constamment à quel point ils sont intelligents de suivre tout ce que le gouvernement leur dit de faire. (Et oui, les zombies décérébrés pensent vraiment qu’ils sont plus “intelligents” en agissant comme des zombies sous influence propagandiste…)

Malgré tout cela, la résistance contre l’obéissance demandée par les gouvernements augmente. Récemment, à la fois un groupe médical et un studio d’Hollywood ont renversé leur obligation de porter un masque après que leurs patients et clients aient sonné l’alarme. Ceci est une indication montrant que lorsque les gens choisissent de ne pas obéir à une tyrannie, ils peuvent forcer des changements dans les institutions et les entreprises.

Quelques règles simples qui vous maintiendront en vie alors que les ignorants et les naïfs seront éliminés.

Pour résumer, toute personne intelligente devrait être capable d’apprendre de ces leçons évidentes de la plandémie COVID 1.0. La plus évidente de ces leçons est qu’obéir à la tyrannie ne fait que récompenser les tyrans de toujours plus de pouvoir, les encourageant à inventer toujours plus de crises et d’urgences qui justifieront leur système tyrannique.

Heureusement, ceux d’ente vous qui lisent ce site sont suffisamment bien informés pour éviter de tomber dans toujours plus de pièges COVID (ou autres). Remercions la malhonnêteté flagrante de l’establishment durant la plandémie COVID 1.0, nous en avons tiré maintenant ces quelques règles :

1) Ils vont mentir sur le nombre de morts et sur la cause de la mortalité.

2) Ils vont mentir sur l’efficacité des masques et des “vaccins”.

3) Ils vont mentir sur la “science” et vont publier de la “science” falsifiée dans les journaux médicaux (NdT : vous savez… ceux qui reçoivent 90% de leur financement des labos pharmaceutiques…)

4) Ils vont interférer avec les traitements qui marchent et vont criminaliser ceux qui en font la promotion.

5) Ils vont forcer les gens à se soumettre aux décisions prises par la menace et la coercition.

6) Ils vont offrir des primes aux médecins et aux hôpitaux pour vous assassiner.

7) Ils vont censurer tout discours qui s’oppose à leur agenda de mort.

8) Ils vont assumer essentiellement des pouvoirs anticonstitutionnels par leur audace effrontée, espérant que les gens vont juste ne rien dire et accepter et continuer d’avaler l’appât, l’hameçon, le bouchon, la ligne et toute la canne à pêche.

9) Si vous voulez survivre à cela, vous devez absolument refuser de croire un traître mot des mensonges et refuser d’obéir aux injonctions de leur tyrannie.

= = =

Lire notre page mise à jour depuis 2019 : “Coronavirus, guerre contre l’humanité”

“Le véritable Anthony Fauci, Bill Gates, Big Pharma et la guerre globale contre la démocratie et la santé publique”, RFK Jr, PDF traduction R71, mise en page Jo

“SRAS-CoV2 et injections ARNm, la guerre nano-biologique contre l’humanité depuis 2019”, Karen Kingston, compilation de textes traduits par R71, mise en page Jo

Toujours garder ceci présent à l’esprit en toute circonstance :

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

peur

Cessez d’avoir peur !..

A_tyrannie

Analyse critique afin de ne pas recommencer la plus grosse erreur « socialiste » du siècle dernier, 3ème partie : Une critique du marxisme avec Saul Newman

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, autogestion, crise mondiale, gilets jaunes, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 15 juillet 2023 by Résistance 71

Il était une fois la révolution coproduction R71 et JBL1960 030723

“La relation politique de pouvoir précède et fonde la relation économique d’exploitation. Avant d’être économique, l’aliénation est politique, le pouvoir est avant le travail, l’économique est une dérive du politique, l’émergence de l’État détermine l’apparition des classes.”
~ Pierre Clastres, directeur de recherche en anthropologie politique au CNRS, 1974 ~

“Les deux grandes questions incontournables de l’anthropologie politique sont:
1- Qu’est-ce que le pouvoir politique, c’est à dire qu’est-ce que la société ?
2- Comment et pourquoi passe t’on du pouvoir politique non-coercitif au pouvoir politique coercitif, c’est à dire qu’est-ce que l’histoire ?”
~ Pierre Clastres, 1974 ~

Du point de vue de Résistance 71 : Remplacer une tyrannie par une autre, méthode Marx-Engels, de leurs propres mots :

Cette organisation du prolétariat en une classe et conséquemment en un parti politique est continuellement dérangée par la concurrence entre les travailleurs eux-mêmes. Mais il revient toujours, plus fort, plus ferme, plus puissant. Il force la reconnaissance législative des intérêts particuliers des travailleurs en prenant avantage des divisions au sein de la bourgeoisie même…”

“Les communistes ne forment pas un parti séparé des autres partis de la classe ouvrière…”

Le prolétariat utilisera sa suprématie politique pour arracher par degré, tout le capital de la bourgeoisie, pour centraliser tous les outils de production dans les mains de l’État, du prolétariat organisé en classe dirigeante…”

“Ce qui suit sera généralement applicable : [s’ensuivent 10 points élaborés par Marx et Engels]

[…]

5- Centralisation du crédit entre les mains de l’État…

6- Centralisation des moyens de communication et de transport aux mains de l’État.

7- Extension des usines et instruments de production propriétés de l’État

[…]”

~ Karl Marx, “Manifeste du PARTI communiste”, 1848 ~

NdR71 : une autre chose qui, quand on y réfléchit bien, ne manque pas d’amener toujours plus de confusion sur l’affaire : l’escamotage en règle du mot “parti” du titre de ce qui est pour le commun des gens “de la gauche radicale”, un des textes de référence surtout de par sa facilité de lecture (42 pages) : “Le manifeste du parti communiste” (Marx-Engels, 1848) qui est devenu au fil du temps et au fil des éditons multilingues : “Le manifeste communiste”, ce qui constitue un très vaste escroquerie sémantique. Dans toutes les préfaces (et il y en a eu un sacré paquet…) des éditions subséquentes, Marx et Engels eux-mêmes parlent toujours de leur ouvrage comme étant “Le manifeste du parti communiste”, celui-ci soudainement dans le courant du XXème siècle est devenu “Le manifeste communiste”, ce qui constitue une énorme différence sémantique. Marx et Engels se référaient à un parti politique, communiste, qui mènerait le prolétariat sur le chemin de la victoire, de la libération et de la transformation de la société, ce par voies essentiellement électorale ou accessoirement révolutionnaire, de saisie du pouvoir et des moyens de production. Des marxistes, mal intentionnés ou non, ont escamoté le mot “parti” du titre pour en faire ce texte de “référence”, une soi-disante bible de ce que serait le communisme selon St Karl et St Friedrich au-delà de toute autre pensée sur la question, qui pourrait être tout aussi si non plus valide.

Quelle imposture ! Quelle arrogance que de vouloir s’approprier en un écrit si restrictif, si réducteur, l’ensemble de la pensée communiste et la figer, la canoniser de manière définitive, car sans aucun doute telle fut l’intention. Marx et Engels eux-mêmes n’ont pas osé le faire, c’était sans compter sur la fourberie de leur descendance politique. Aujourd’hui plus qu’hier, on entend ces marxistes jacasser et se revendiquer de ce “manifeste communiste” ceci, “manifeste communiste” cela… sans même sans doute se rendre compte que le titre même de l’ouvrage a été falsifié (pas par ses auteurs, soyons justes…). Un bon point de plus pour la crédibilité… Nous vivons dans un monde de la falsification, à tous les niveaux et le temps est sans aucun doute venu de faire un sacré ménage qui sera vecteur de salubrité publique… Un coup de plumeau ci-dessous, aussi afin de ramener la pensée de Marx, dont l’analyse critique du capitalisme et de ses rouages est seconde de personne, dans son juste milieu de contribution à la voie émancipatrice de l’humanité, mais en aucun cas la seule possible ou souhaitable. Gardons-nous des guéguerres de clocher futiles et obsolètes ne menant qu’à une division néfaste et œuvrons ensemble pour l’avènement de la société communiste organique réalisée dans la Commue Universelle de notre humanité enfin réalisée.

~ Résistance 71 ~

1ère partie
2ème partie
3ème partie
4ème partie

Critique du marxisme

Saul Newman

2018

Traduit de l’anglais par Résistance 71

Juillet 2023

La principale contribution de l’anarchisme à la politique et théorie de l’émancipation réside, de la façon dont je le vois, dans sa critique libertaire du marxisme. J’ai exploré cela ailleurs (cf. Newman 2007b) et cela a aussi été extensivement couvert par d’autres auteurs, mais, fondamentalement, cette critique se centralise autour d’un certain nombre de problèmes et de faiblesses de la théorie marxiste. D’abord, il y a le problème de l’État et du pouvoir politique. Parce que, pour le marxisme, nonobstant la propre ambivalence de Marx sur la question, le pouvoir politique est dérivé et est déterminé par les classes économiques et les prérogatives économiques ; l’État est donc largement vu comme un outil pouvant être utilisé par une société pour la révolutionner s’il est aux mains du prolétariat. Cette idée est exprimée dans l’ouvrage de Lénine “L’État et la révolution”, texte étrange qui, en quelques endroits, semble virer vers l’anarchisme dans sa condamnation de l’État et sa célébration de la démocratie radicale telle que pratiquée dans la Commune de Paris et dans le même temps qui réaffirme l’idée de la saisie du pouvoir étatique et de la transformation socialiste de la société sous la dictature du prolétariat.

Cette ambigüité à l’égard de l’État peut être trouvée dans la pensée même de Marx, qui partage avec l’anarchisme le but du communisme libertaire, une société égalitaire fondée sur l’association libre, sans état et qui, en même temps, s’éloigne de l’anarchisme dans sa croyance que l’état peut et doit être utilisé dans la “période transitoire” à des fins révolutionnaires. Pour les anarchistes, cette position est fondamentalement dangereuse parce qu’elle ignore l’autonomie du pouvoir d’état, la façon dont l’État est oppresseur, pas seulement dans la forme qu’il prend, mais dans ses structures mêmes et qu’il a ses propres prérogatives, sa propre logique de domination, qui croisent celles du capitalisme et des intérêts économiques bourgeois, mais qui ne peuvent pas être réduites à ceux-ci. Pour les anarchistes donc, l’état sera toujours oppresseur, peu importe quelle classe le contrôle, en fait, l’état des travailleurs n’est simplement qu’une autre forme de pouvoir d’état. Comme le dit Alan Carter :

Les marxistes donc, ont échoué dans la compréhension que l’État agit toujours pour protéger ses propres intérêts. C’est pourquoi ils ont échoué de voir que l’avant-garde qui a saisi le contrôle de l’État ne peut en aucun cas avoir la confiance pour assurer que l’État “disparaîtrait”. Ce qu’il pourrait faire par contre, est de soutenir des relations différentes de production pour ceux qui pourraient servir la classe économique dominante actuelle s’il croit que de telles nouvelles relations économiques puissent être utilisées pour extorquer des travailleurs toujours plus de surplus, qui serait ensuite rendu disponible pour l’État.” (Carter, 1989: 176–97)

Pour les anarchistes, l’État n’est donc pas la seule source majeure d’oppression dans la société, mais l’obstacle majeur de l’émancipation humaine, ce qui est la raison du pourquoi l’État n’a pas pu être utilisé comme outil de la révolution ; il  doit plutôt être démantelé comme premier acte révolutionnaire. Nous pourrions nommer ceci une intuition théorique, par laquelle l’État est conçu comme une dimension de pouvoir largement autonome, “l’autonomie du politique”. Mais je comprends ceci de manière quelque peu différente de quelqu’un comme Carl Schmitt, pour qui le terme réfère à une relation politique spécifique constituée au travers de l’antagonisme ami / ennemi (voir Schmitt, 1996). Pour Schmitt, ceci implique une lutte souvent violente pour le pouvoir et l’identité, dans laquelle la souveraineté de l’État est affirmée. Pour les anarchistes, cela a précisément l’implication inverse, une lutte de la société contre le pouvoir politique et économique organisés ; une lutte générale de l’humanité contre à la fois le capitalisme et l’État.

[A Résistance 71, suite à plus d’une décennie d’analyses tant politico-philosophiques qu’anthropologiques, nous pensons que l’État est en fait le mécanisme, le verrou, qui empêche la société humaine de passer à souhait et selon les conjectures, d’une société à pouvoir non-coercitif à une société à pouvoir coercitif et vice versa comme elle l’a fait pendant des millénaires jusqu’à même encore et durant ce qui est appelé la “révolution agricole du néolithique”. Celle-ci a vu émerger les premières cités proto-étatiques puis les premiers états, mais ceux-ci ont mis des siècles à s’affirmer comme irrévocables par des mécanismes ne profitant qu’au plus petit nombre et mettant en place des rouages autoritaires servant à maintenir le statu quo oligarchique de la bulle du pouvoir politique, puis économique intégrée, séparée artificiellement et contre-naturellement du corps social…]

La seconde distinction entre l’anarchisme et le marxisme découle de la première : alors que pour les marxistes, surtout les marxistes-léninistes, la lutte révolutionnaire est habituellement menée par un parti d’avant-garde qui, comme dirait Marx, possède l’avantage sur la masse du prolétariat de comprendre correctement la “ligne de marche”, pour les anarchistes, le parti d’avant-garde n’est qu’un modèle d’organisation politique élitiste et autoritaire dont le but est la saisie et la perpétuation du pouvoir étatique. En d’autres termes, pour les anarchistes, le parti d’avant-garde révolutionnaire, avec ses structures de commandement organisées et hiérarchiques et ses appareils bureaucratiques, n’est qu’un microcosme de l’État, un futur état en devenir (voir Bookchin, 1971). Pour les anarchistes, la révolution doit être libertaire tant dans sa forme que de fait dans son fond, en fait la première étant la condition du  second et donc plutôt que d’avoir un parti d’avant-garde saisir le pouvoir, une révolution impliquerait les masses agissant et s’organisant spontanément et sans leadership. Ceci ne veut pas dire qu’il n’y aurait pas d’organisation politique ni d’actions coordonnées, mais que celles-ci impliqueraient des structures de prises de décision décentralisées et véritablement démocratiques.

La troisième opposition majeure entre le marxisme et l’anarchisme concerne la subjectivité révolutionnaire. Pour les marxistes, le prolétariat, souvent défini de manière étriqué comme les échelons supérieurs de la classe travailleuse industrielle (les ouvriers), est le seul sujet révolutionnaire parce que dans sa relation spécifique au capitalisme, elle est la classe qui personnifie la destinée universelle et émancipatrice de toute la société. Les anarchistes ont une conception plus large de la subjectivité révolutionnaire dans laquelle ils incluent les prolétaires classiques mais aussi les paysans, le “lumpen” prolétariat ou “sous-prolétariat”, les intellectuels déclassés, de fait quiconque se déclarant révolutionnaire. Bakounine parlait d’une “grande gueuse”, une non-classe portant les aspirations révolutionnaires et socialistes en son cœur. De fait, Bakounine préférait le terme de “masse” à celui de “classe”, classe impliquant une certaine hiérarchie et exclusivité.

Bien entendu, ces désaccords ne couvrent pas tous les points de divergences entre anarchisme et marxisme, d’autres questions telles celles du rôle de la discipline de production ou le Taylorisme ou la valeur de la technologie industrielle, furent aussi d’importants sujets de dispute et sont devenus même plus importants aujourd’hui avec la plus grande conscience de l’impact de la société industrielle sur l’environnement naturel. Mais les trois thèmes que j’ai évoqués, l’autonomie et donc les dangers du pouvoir d’état, la question de l’organisation politique et du parti révolutionnaire et la question de la subjectivité politique, constituent les principales zones de différence entr’une approche marxiste et anarchiste de la politique radicale.

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Lectures complémentaires :

Saul Newman PDF

La politique du post-anarchisme (Saul Newman, PDF)

Saul Newman sur Résistance 71

Pierre Clastres “Les marxistes et leur anthropologie”

Il n’y a pas de solution au sein du système ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

TLPARP

Cobra_peuple

Deux lectures vitales par les temps qui courent (PDF)

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Résistance 71

2 juillet 2023

On nous a fait parvenir ces deux PDF, lectures sans doute vitales par les temps qui courent. L’un traite de manière détaillée dans la psychologie de ce qu’est un interrogatoire de police et le second de la protection et de l’auto-défense dans la guerre numérique qui fait rage.
Nous l’avons dit depuis déjà plus d’une décennie : il n’y a pas de différence fondamentale entre la république française et les régimes nazi, mussolinien, marxistes-léniniste-trotskiste-staliniste-maoïste-pol-potiste, ce n’est qu’une simple question de degré dans la répression et la coercition. Tout État a une énergie potentielle tyrannique, car le despotisme est inscrit dans les gènes de ce « plus froid des monstres froids ».
A lire et diffuser sans aucune modération, merci !

Deux PDF indispensables :

Projet_Evasion(la psychologie de l’interrogatoire de police)

guide-auto-defense-numerique

CRS stikers 02(1)(1)

France et dictature technotronique : Activation à distance des appareils connectés pour surveillance accrue des personnes… Un peu de patience les gars, le goulag n’est plus bien loin !

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, crise mondiale, guerres hégémoniques, Internet et liberté, média et propagande, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, science et nouvel ordre mondial, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , on 26 Mai 2023 by Résistance 71

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Tout état est totalitaire par essence, ce n’est qu’une question de degré, selon des circonstances précises qui dictent l’intensité de l’oppression. Il n’y a pas d’état, ni de rapport marchand sans oppression, division, coercition et violence.
La seule conclusion qui s’impose pour aller de l’avant vers l’émancipation finale est celle-ci : a bas l’état, à bas la marchandise, à bas l’argent et à bas le salariat ! Pour que soit la société des sociétés, commune universelle de notre humanité enfin réalisée…
~ Résistance 71 ~

Le gouvernement français veut pouvoir “activer à distance” nos appareils connectés pour pouvoir nous surveiller

Contre Attaque

25 mai 2023

Source :
https://www.legrandsoir.info/ils-veulent-pouvoir-activer-a-distance-nos-appareils-connectes-pour-nous-surveiller.html

Dans le roman 1984 de George Orwell, qui décrit une dystopie totalitaire avec une surveillance absolue de la population, les habitants doivent avoir un « télécran » dans leur domicile. Il s’agit à la fois d’une télévision qui diffuse en continu la propagande du gouvernement et d’une caméra de surveillance, qui permet aux autorités de voir ce qui se fait dans chaque pièce. Ce « télécran » est une invention terrifiante : personne ne peut savoir précisément quand la surveillance est activée, à quel moment la police peut entendre et voir dans la maison, si le système est en train d’enregistrer ou pas. Créant une méfiance permanente, une forme d’auto-contrôle décrit par Michel Foucault dans Surveiller et punir.

En 2023, le gouvernement français veut pouvoir « activer à distance » le téléphone d’un suspect, à la fois pour le géolocaliser mais aussi pour « capter les sons et les images ». Très concrètement, il s’agit d’activer à votre insu le micro ou la caméra de votre téléphone n’importe quand. Lorsque vous dînez avec des amis, discutez au café, êtes aux toilettes ou lorsque vous faites l’amour. C’est déjà possible techniquement, le gouvernement veut simplement légaliser cette pratique dans le cadre de procédures policières. Ce sont des dispositions de l’article 3 du « projet de loi d’orientation et de programmation de la justice », du ministre de la Justice Dupont-Moretti.

Évidemment, aucun média dominant ne parle de cette loi gravissime. Ils sont trop occupés à accuser la gauche de « violence », et de « wokisme », à relayer les éléments de langage du pouvoir ou à s’apitoyer sur un chocolatier bousculé par des manifestants.

Mais le Conseil de l’Ordre des avocats de Paris a rédigé un communiqué pour dénoncer le projet de loi, expliquant : « cette possibilité nouvelle de l’activation à distance de tout appareil électronique, dont le téléphone portable, de toute personne qui se trouve en tout lieu constitue une atteinte particulièrement grave au respect de la vie privée qui ne saurait être justifiée par la protection de l’ordre public ». Le Conseil de l’Ordre s’inquiète aussi qu’il soit possible d’écouter les échanges entre un avocat et son client. Ce sont des moyens de surveillance inédits dans l’histoire de l’humanité, qui sont en train de se généraliser tranquillement.

Cette loi veut aussi « simplifier » le code de procédure pénale et ainsi renforcer « les pouvoirs des enquêteurs et du Parquet au détriment du respect de la vie privée et des garanties fondamentales des droits de la défense », ainsi qu’élargir les possibilités de perquisition, y compris en pleine nuit. C’est une loi de dictature, totalement attentatoire aux libertés élémentaires.

Le Conseil d’État considère que l’activation à distance des téléphones pour enregistrer des sons et des images à l’insu des suspects peut « porter une atteinte importante au droit au respect de la vie privée ». Sans pour autant la rejeter.

Le gouvernement d’extrême droite qui dirige la France est une menace absolue pour nos libertés. Il n’est plus seulement question d’aggravation de la répression, de violences policières ou de passage en force par 49-3. C’est une offensive généralisée. Il en va de nos vies, de la possibilité même d’exister sans être exposé en permanence au contrôle total des agents d’un régime fou dangereux.

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Notre dossier « Dictature Technotronique »

Dire « NON » à la dictature technotronique (PDF)

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

CRS stikers 02(1)(1)
Si, si… juré, promis !..

AuroreSocieteEmancipee
A bas l’État ! A bas la marchandise !
A bas l’argent ! A bas le salariat !
Tout le reste n’est que pisser dans un violon !

Communiqué sur la construction policière autour de S. et de la répression étatique… Le peuple est en état de légitime défense permanent !

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, crise mondiale, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, police politique et totalitarisme, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 31 mars 2023 by Résistance 71

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Solidarité Union Persévérance Réflexion Action

Solidarité et action directe : A bas l’État ! A bas la marchandise ! A bas l’argent ! A bas le salariat !
Tout le reste n’est que réformisme complice et pisser dans un violon !
Vive la Commune Universelle de notre humanité enfin réalisée !
Solidarité avec Serge, sa famille et les compagnons de toutes les luttes !
~ Résistance 71 ~

Second communiqué à propos de la construction policière autour de Serge et des autres blessés de Sainte Soline

Exploités Énervés

30 mars 2023

Source :

https://exploitesenerves.noblogs.org/communique-n2-a-propos-de-la-construction-policiere-autour-de-serge-et-des-autres-blesses-de-sainte-soline/

Alors que notre camarade Serge se bat comme un lion pour garder la vie que l’Etat essaie de lui enlever, nous assistons à un nouveau déferlement de violences, cette fois-ci médiatiques, qui vise à faire de lui un homme qu’on peut légitimement abattre. Aujourd’hui, il est toujours dans le coma et son pronostic vital est toujours engagé. Notre solidarité va aussi à Mickaël et à toutes celles et ceux qui ont rencontré la violence de la police sur leur chemin.

Les mots du pouvoir d’état sont inlassablement répétés sur les plateaux des médias bourgeois pour construire l’ennemi qu’ils veulent combattre. Leur écran de fumée ne supportera pas les dizaines de récits qui sont venus recomposer le déroulement des faits. La gendarmerie a utilisé des grenades dans le but d’abîmer les manifestants et a orchestré la faillite de la prise en charge des secours, quitte à laisser mourir les camarades.

Les services de renseignements distribuent à tour de bras le dossier de Serge dans les rédactions dans le but d’imposer le prisme policier pour désigner ce que nous sommes. Nous ne nous amuserons pas ici à démonter chacune des versions policières volontairement tronquées. Ça serait croire qu’une quelconque vérité à ce sujet puisse exister dans les arcanes des propagandes étatique et médiatique. Serge, en tant que militant révolutionnaire, participe depuis de nombreuses années de toute sa volonté aux différentes luttes de classe qui surgissent contre notre exploitation, toujours dans un souci d’élargissement, de renforcement et de victoires pour les prolétaires.

Parce que oui, nous ne pouvons pas nous résigner à l’écrasement.

Nous appelons toutes celles et ceux qui le connaissent à dire autour d’eux qui il est. Mais en se souvenant d’une chose : Serge, dans la lutte, refuse la stratégie du pouvoir de désigner les bons et les mauvais. Nous tenons, avec lui, cette ligne.

Mardi 28 mars, des gens d’un peu partout ont pris l’initiative de témoigner de leur solidarité au cœur du mouvement contre la réforme des retraites en France. Nous avons également reçu de nombreux messages de camarades d’autres pays. Nous les en remercions chaleureusement et les invitons à poursuivre et renforcer la lutte. D’autres initiatives sont d’ores et déjà programmées et nous appelons les gens à les rejoindre et à les multiplier, sans modération, en France et dans le monde.

Nous appelons à diffuser massivement ce communiqué.

PS : de nombreuses rumeurs circulent sur l’état de santé de Serge. Ne les relayez pas. Nous vous tiendrons informés de l’évolution de la situation.

Pour nous contacter : s.informations@proton.me

Des camarades du S.

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“La mondialisation néolibérale est une guerre de conquête du monde entier, une guerre mondiale, une guerre entreprise par le capitalisme pour dominer mondialement… Elle veut détruire les nations du monde pour qu’il ne reste plus qu’une seule nation : le pays de l’argent, le pays du capital.”
“De la même façon qu’il y a une mondialisation néolibérale, il y a aussi une mondialisation de la rébellion.”
“Se battre contre le capitalisme dans sa phase néolibérale, c’est se battre pour l’humanité.”
~ 6ème déclaration zapatiste de la forêt de Lacandon ~

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

DG_etat_terroriste