Archive pour septembre, 2023

Kansas : une centrale au charbon pour fournir l’énergie… à une usine de véhicules électriques énergivore (Jo Nova)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, écologie & climat, économie, crise mondiale, média et propagande, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, réchauffement climatique anthropique, résistance politique, science et nouvel ordre mondial, sciences et technologies, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 30 septembre 2023 by Résistance 71

Et tout ça pour pousser un agenda politique basé sur une supercherie de plus : le réchauffement climatique anthropique. Quand réchauffement il y a, (ce qui ne s’est pas produit depuis plus de 20 ans…), les causes, comme depuis des milliards d’années, sont naturelles (cycles solaires, activité volcanique, oscillation océanique etc…) et la part de l’humain dans ce processus est soit nulle ou infinitésimale et négligeable. La pollution est une réalité planétaire, pas un soi-disant réchauffement provoqué par notre activité humaine et les pets des vaches.
Cette escroquerie au climat est un agenda politique entretenu par le GIEC qui n’est EN RIEN un organisme scientifique. La “science” est falsifiée, elle s’appuie sur la nouvelle “science” des modèles et algorithmes à qui on peut faire dire ce qu’on veut, tout et n’importe quoi. La nouvelle religion sur laquelle se fonde le “Nouvel Ordre Mondial”, le “scientisme” est une falsification entretenue par les milliards d’investissement incluant les pots-de-vin et autres “financements pour recherche bidouillée” à l’insu de leur plein gré des scientifiques qui sont soit dupés, soit complices de la supercherie, gros sous et carrière obligent… La science a été kidnappée par le capital et il est plus que grand temps d’arrêter de croire les balivernes martelées matin, midi et soir sur les écrans omniprésents de ce monde zombifié. Il suffit de dire NON ! De dire STOP ! Et tout s’arrête ! Fin de partie pour les blaireaux manipulateurs et falsificateurs.
~ Résistance 71 ~

CarlinGvt
« Je vis selon certaines règles. Ma première est de ne
rien croire de ce que le gouvernement me dit. Rien. Zéro. »
~ George Carlin ~

Une nouvelle usine de véhicules électriques dans le Kansas aura besoin d’une centrale électrique au charbon pour fonctionner

Jo Nova

29 septembre 2023

Url de l’article original :

https://joannenova.com.au/2023/09/new-ev-battery-factory-in-kansas-needs-a-coal-plant-to-run/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Pour une certaine raison, l’énergie solaire et éolienne ne sera pas la source de fonctionnement d’une nouvelle usine de véhicules électriques dans l’état du Kansas. En lieu et place, la soudaine demande supplémentaire d’électricité sera fournie par une vieille centrale électrique au charbon en existence.

Les écolos sont pas contents. Attendez qu’ils comprennent qu’en fait, personne ne sait si les véhicules électriques (VE) réduiront le taux de CO2.

L’usine de batteries pour VE va demander tant d’énergie, qu’elle aura besoin d’une centrale au charbon pour fonctionner (EV Battery Factory Will Require So Much Energy It Needs A Coal Plant To Power It )

Kevon Killough, Cowboy State Daily

Une usine de batteries pour VE Panasonic dans la ville de De Soto, Kansas, va aider à satisfaire les efforts du gouvernement Biden de mettre tout le monde dans une voiture électrique. Elle va aussi permettre de prolonger la durée de vie d’une centrale au charbon.

Le journal du Kansas City Star rapporte que l’usine va demander quelques 200 à 250 MegaWatts de puissance pour fonctionner. Ceci correspond en gros à l’énergie demandée par une petite ville.

Naturellement, pour rendre quelque chose absolument inutile, cela demande beaucoup d’argent du contribuable et Panasonic va recevoir 6,8 milliards de dollars sous couvert de la loi de l’Inflation Reduction Act, qui va aussi le plus probablement, augmenter les émissions et créer aussi de l’inflation.

Comme l’a si bien dit Mark Mill, il faut 250 tonnes de matériaux pour faire un VE. Toute cette énergie provient de quelque part :

Pour avoir l’énergie stockée dans 500g de pétrole, cela demande 7,5kg de batterie au lithium, qui à son tour demande l’extraction d’environ 3,5 tonnes de sol et de roches pour obtenir les minéraux dont on a besoin : lithium, graphite, cuivre, nickel, aluminium, zinc, neodymium, manganese etc… Ainsi, la fabrication d’une simple batterie typique standard d’une demie-tonne pour VE demande l’extraction et la transformation de quelques 250 tonnes de matériaux.

Tout ceci était parfaitement prévisible. L’Europe, avec plus d’énergie renouvelable, a perdu la plupart de ses usines pour le photovoltaïque il y a plusieurs années et est en train de perdre l’éolien, les batteries et les VE. Cette semaine, VW a diminué la production de VE en Allemagne alors que la demande s’effondre.

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Lire notre page « Escroquerie du réchauffement climatique anthropique »

Les manuels du sceptique climatique : Tome ITome II

Greta_esclavage
Psychopathie institutionnalisée…

Réflexion, analyse sur l’État et la guerre avec Résistance 71, Joseph Kessel, Jean Giono, Errico Malatesta et l’Internationale Anarchiste de 1915

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Dans cette courte lettre à l’éditeur du journal “Liberté”, Malatesta critique, à juste titre, la position de Kropotkine sur la guerre et anticipe la déclaration que signera Kropotkine pour soutenir la guerre contre l’Allemagne et de l’entente cordiale, contre laquelle Malatesta, Emma Goldman et Alexandre Berkman rédigeront un manifeste en février 1915, redéfinissant la position anarchiste contre TOUTE guerre, seule position valide pour tout anarchiste et signé par une trentaine d’anarchistes, devenant un manifeste universel contre la guerre. Texte qu’on voudrait n’être réservé qu’aux archives mais qui est bien tristement toujours d’actualité 110 ans plus tard… Preuve que nous sommes toujours soumis aux mêmes conneries et même pourriture qu’alors. La mission du système est une recette à succès qu’il nous faut détruire : changer (réformer) juste ce qu’il faut afin qu’en fin de compte… rien ne change.

Nous republions ce superbe manifeste contre la guerre sous le texte de Malatesta…

Il n’y a pas de solutions au sein du système et ne saurait y en avoir !… La seule voie et seul slogan valide est : A bas l’État ! A bas la marchandise ! A bas l’argent ! A bas le salariat ! Et remplaçons cette tyrannie déchue par la société des sociétés, celle du “à chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins.”

Tout le reste n’est que pisser dans un violon ! Vive la Commune Universelle de notre humanité enfin réalisée !

~ Résistance 71 ~

“La France est une prison. On y sent la menace, la misère, l’angoisse, le malheur comme une voûte pesante et qui s’affaisse chaque jour davantage sur les têtes. La France est une prison, mais l’illégalité est une évasion extraordinaire.”
~ Joseph Kessel, “L’armée des ombres”, 1943 ~

“Celui qui est contre la guerre est par ce seul fait dans l’illégalité. L’état capitaliste considère la vie humaine comme la matière véritablement première de la production du capital. Il conserve cette matière tant qu’il est utile pour lui de la conserver. Il l’entretient car elle est une matière et elle a besoin d’entretien et aussi pour la rendre plus malléable, il accepte qu’elle vive.
[…] L’état capitaliste se sert de la vie. La guerre n’est pas une catastrophe, c’est un moyen de gouvernement. L’état capitaliste ne connaît pas les hommes qui cherchent ce que nous appelons le bonheur, les hommes dont le propre est d’être ce qu’ils sont, les hommes en chair et en os ; il ne connaît qu’une matière première pour produire du capital. Pour en produire, il a besoin à un certain moment de la guerre, comme un menuisier a besoin d’un rabot, il se sert de la guerre. […] L’état capitaliste a besoin de la guerre, c’est un de ses outils. On ne peut tuer la guerre sans tuer l’état capitaliste. Je parle objectivement. Voilà un être organisé qui fonctionne… Dans cet être organisé, si j’enlève la guerre, je le désorganise si violemment que je le rend impropre à la vie, à sa vie, comme si j’enlevais le cœur au chien, comme si je sectionnais le 27ème centre moteur de la chenille. […]
Je préfère vivre. Je préfère vivre et tuer la guerre et tuer l’état capitaliste. Je préfère m’occuper de mon propre bonheur. Je ne veux pas me sacrifier ; je n’ai besoin de sacrifier qui que ce soit. Je ne veux me sacrifier qu’à mon bonheur et au bonheur des autres. Je refuse les conseils des gouvernements de l’état capitaliste, des professeurs de l’état capitaliste, des poètes, des philosophes de l’état capitaliste. […] Il n’y a qu’un seul remède: notre force. Il n’y a qu’un seul moyen à utiliser: la révolte, puisqu’on n’a pas entendu notre voix. Puisqu’on ne nous a jamais répondu quand on a gémi.”
~ Jean Giono, “Refus d’obéissance”, 1937 ~

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L’antimilitarisme a t’il été bien compris ?

Errico Malatesta

Publié dans le journal “Liberté” en décembre 1914 et repris dans le magazine Mother Earth en janvier 1915)

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Septembre 2023

(Au rédacteur en chef de “Liberté”)

Cher camarade, permets-moi de dire quelques mots sur l’article de Kropotkine  concernant l’antimilitarisme et publié dans votre dernier numéro. De mon point de vue, l’antimilitarisme est la doctrine qui affirme que le service militaire est une chose abominable et assassine et qu’un homme ne doit jamais consentir à prendre les armes au commandement de ses maîtres et de ne jamais se battre si ce n’est pour la révolution sociale.

Est-ce que ceci est se méprendre sur l’antimilitarisme ?…

Kropotkine semble avoir oublié l’antagonisme de classes, la nécessité de l’émancipation économique et tous les enseignements anarchistes ; et il dit qu’un antimilitariste doit toujours être prêt, en cas de guerre, à prendre les armes en soutien du “pays qui va être envahi” ; ce qui veut dire considérant l’impossibilité, du moins pour le quidam moyen, de vérifier à temps qui est le véritable agresseur, que pratiquement “l’antimilitariste” de Kropotkine doit toujours obéir aux ordres de son gouvernement. Que reste t’il donc après cela de l’antimilitarisme et de fait, de l’anarchisme ?…

En fait, Kropotkine renonce à l’antimilitarisme parce qu’il pense que les questions nationales doivent être résolues avant la question sociale. Pour nous, les rivalités nationales et les haines font partie des meilleurs moyens en possession des maîtres pour perpétuer l’esclavage des travailleurs et nous devons nous y opposer de toute notre force. Et donc pour le droit des petites nationalités de préserver leur langue et leurs us et coutumes, cela fait simplement partie de la question de la liberté et n’aura une véritable solution seulement lorsque l’État sera détruit, que chaque groupe humain, non, que chaque individu aura le droit de s’associer ou de se dissocier, se séparer de tout groupe que ce soit.

Cela me fait particulièrement mal de m’opposer à un si cher ami que Kropotkine, qui a tant fait pour la cause de l’anarchisme. Mais pour cette même raison que Kropotkine est si aimé et respecté par nous tous, il est nécessaire de faire savoir que nous ne le suivons pas dans ses élucubrations sur la guerre.

Je sais que cette attitude de Kropotknie n’est pas nouvelle et que depuis plus de dix ans il a prêché contre le “danger allemand” et je confesse que nous sommes dans l’erreur de ne pas donner d’importance à son patriotisme franco-russe et de ne pas avoir pressenti où son biais anti-allemand le mènerait. Ce fut parce que nous comprîmes qu’il voulait dire d’inviter les ouvriers et travailleurs français à répondre à une possible invasion allemande en faisant la révolution sociale, c’est à dire en prenant possession de la terre française et en essayant de faire fraterniser les travailleurs allemands avec eux dans la lutte contre les oppresseurs français ET allemands. Nous n’aurions sans doute jamais imaginé que Kropotkine puisse inviter les travailleurs à faire cause commune avec les gouvernements et les maîtres.

J’espère profondément qu’il verra son erreur et qu’il sera de nouveau du côté des travailleurs contre TOUS les gouvernements et TOUS les bourgeois, qu’ils soient français, allemands, anglais, russes ou belges, etc…

Fraternellement,
E. Malatesta

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Errico Malatesta sur Résistance 71

Errico Malatesta, textes choisis, PDF

“Manifeste de l’internationale Anarchiste contre la guerre”, février 1915, à l’initiative d’Ericco Malatesta, en PDF réalisé par Jo

N’oublions jamais …

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

Anarchie_Vaincra

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Ce texte fut écrit et publié il y a 108 ans jour pour jour ! Qu’est-ce qui fait qu’il paraisse toujours si actuel, à tel point qu’il aurait pu avoir été écrit hier ?… Serait-ce parce que finalement, rien n’a vraiment changé ? Où en sommes-nous plus d’un siècle plus tard ? Après une première et une seconde boucheries mondiales, organisées par les mêmes parasites de la société étatico-marchande, agissant pour maintenir oppression et exploitation, nous en sommes aujourd’hui en ce 15 février 2023 à nous demander si la 3ème grande boucherie mondiale va avoir lieu ? De fait, haute-finance et complexes industriels ont besoin d’une 3ème guerre mondiale pour relancer  le parasitisme économico-politique institutionnalisé qui les maintient au pouvoir et en “contrôle”.

Comme le disaient déjà les anarchistes en 1915 : NON à la guerre ! Il n’y a absolument aucune justification valide à perpétuer cette violence collective organisée et manipulée à dessein. Ce sont nous, les peuples, qui, sous le joug de l’État, sommes en état de légitime défense permanente… Il est plus que grand temps que nous agissions collectivement en conséquence. Il suffit de dire NON !…

A bas l’État ! A bas la marchandise ! A bas l’argent ! A bas le salariat !

Vive la Commune Universelle de notre humanité réalisée !

~ Résistance 71 ~

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Manifeste de l’Internationale Anarchiste contre la guerre

15 Février 1915

L’Europe en feu, une dizaine de millions d’hommes aux prises dans la plus effroyable boucherie qu’ait jamais enregistré l’histoire, des millions de femmes et d’enfants en larmes, la vie économique, intellectuelle et morale de sept grands peuples brutalement suspendue, la menace chaque jour plus grave de complications militaires nouvelles, — tel est, depuis sept mois, le pénible, angoissant et odieux spectacle que nous offre le monde civilisé.

Mais spectacle attendu, au moins par les anarchistes. Car pour eux il n’a jamais fait et il ne fait aucun doute — les terribles évènements d’aujourd’hui fortifient cette assurance — que la guerre est en permanente gestation dans l’organisme social actuel et que le conflit armé, restreint ou généralisé, colonial ou européen, est la conséquence naturelle et l’aboutissant nécessaire et fatal d’un régime qui a pour base l’inégalité économique des citoyens, repose sur l’antagonisme sauvage des intérêts, et place le monde du travail sous l’étroite et douloureuse dépendance d’une minorité de parasites, détenteurs à la fois du pouvoir politique et de la puissance économique.

La guerre était inévitable : d’où qu’elle vint, elle devait éclater. Ce n’est pas en vain que depuis un demi-siècle, on prépare fiévreusement les plus formidables armements et que l’on accroît tous les jours davantage les budgets de la mort. À perfectionner constamment le matériel de guerre, à tendre continûment tous les esprits et toutes les volontés vers la meilleure organisation de la machine militaire, on ne travaille pas à la paix.

Aussi est-il naïf et puéril, après avoir multiplié les causes et les occasions de conflits, de chercher à établir les responsabilités à tel ou tel gouvernement. Il n’y a pas de distinction possible entre les guerres offensives et les guerres défensives. Dans le conflit actuel, les gouvernements de Berlin et de Vienne se sont justifiés avec des documents non moins authentiques que les gouvernements de Paris, de Londres et de Pétrograd. C’est à qui de ceux-ci et de ceux-là produira les documents les plus indiscutables et les plus décisifs pour établir sa bonne foi et se présenter comme l’immaculé défenseur du droit et de la liberté, le champion de la civilisation.

La civilisation ? Qui donc la représente en ce moment ? Est-ce l’État Allemand avec son militarisme formidable et si puissant qu’il a étouffé toute velléité de révolte ? Est-ce l’État Russe dont le knout, le gibet et la Sibérie sont les seuls moyens de persuasion ? Est-ce l’État Français, avec Biribi, les sanglantes conquêtes du Tonkin, de Madagascar, du Maroc, avec, le recrutement forcé des troupes noires ; la France qui retient dans ses prisons. depuis des années, des camarades coupables seulement d’avoir écrit et parlé contre la guerre ? Est-ce l’Angleterre qui exploite, divise, affame et opprime les populations de son immense empire colonial ?

Non. Aucun des belligérants n’a le droit de se réclamer de la civilisation, comme aucun n’a le droit de se déclarer en état de légitime défense.

La vérité, c’est que la cause des guerres, de celle qui ensanglante actuellement les plaines de l’Europe, comme de toutes celles qui l’ont précédée, réside uniquement dans l’existence de l’État, qui est la forme politique du privilège.

L’État est né de la force militaire ; il s’est développé en se servant de la force militaire ; et c’est encore sur la force militaire qu’il doit logiquement s’appuyer pour maintenir sa toute-puissance. Quelle que soit la forme qu’il revête, l’État n’est que l’oppression organisée au profit d’une minorité de privilégiés. Le conflit actuel illustre ceci de façon frappante : toutes les formes de l’État se trouvent engagées dans la guerre présente : l’absolutisme avec la Russie, l’absolutisme mitigé de parlementarisme avec l’Allemagne, l’État régnant sur des peuples de races bien différentes avec l’Autriche, le régime démocratique constitutionnel avec l’Angleterre et le régime démocratique républicain avec la France.

Le malheur des peuples, qui pourtant étaient tous profondément attachés à la paix, est d’avoir eu confiance en l’État avec ses diplomates intrigants, en la démocratie et partis politiques (même d’opposition comme le socialisme parlementaire), pour éviter la guerre. Cette confiance a été trompée à dessein et elle continue à l’être lorsque les gouvernants, avec l’aide de toute leur presse, persuadent leurs peuples respectifs que cette guerre est une guerre de libération.

Nous sommes résolument contre toute guerre entre peuples et, dans les pays neutres, comme l’Italie, où les gouvernants prétendent jeter encore de nouveaux peuples dans la fournaise guerrière, nos camarades se sont opposés, s’opposent et s’opposeront toujours à la guerre avec la dernière énergie.

Le rôle des anarchistes, quel que soit l’endroit ou la situation dans laquelle ils se trouvent, dans la tragédie actuelle, est de continuer à proclamer qu’il n’y a qu’une seule guerre de libération : celle qui, dans tous les pays, est menée par les opprimés contre les oppresseurs, par les exploités contre les exploiteurs. Notre rôle c’est d’appeler les esclaves à la révolte contre leurs maîtres.

La propagande et l’action anarchistes doivent s’appliquer avec persévérance à affaiblir et à désagréger les divers États, à cultiver l’esprit de révolte et à faire naître le mécontentement dans les peuples et dans les armées.

À tous les soldats de tous les pays qui ont la foi de combattre pour la justice et la liberté, nous devons expliquer que leur héroïsme et leur vaillance ne serviront qu’à perpétuer la haine, la tyrannie et la misère.

Aux ouvriers de l’Usine il faut rappeler que les fusils qu’ils ont maintenant entre les mains ont été employés contre eux dans les jours de grève et de légitime révolte, et qu’ensuite ils serviront encore contre eux pour les obliger à subir l’exploitation patronale.

Aux paysans, leur montrer qu’après la guerre il faudra encore une fois se courber sous le joug, continuer à cultiver la terre de leurs seigneurs et à nourrir les riches.

À tous les parias, qu’ils ne doivent pas lâcher leurs armes avant d’avoir réglé des comptes avec leurs oppresseurs, avant d’avoir pris la terre et l’usine pour eux.

Aux mères, compagnes et filles, victimes d’un surcroît de misère et de privations, montrons quels sont les vrais responsables de leurs douleurs et du massacre de leurs pères, fils et maris.

Nous devons profiter de tous les mouvements de révolte, de tous les mécontentements, pour fomenter l’insurrection, pour organiser la révolution de laquelle nous attendons la fin de toutes les iniquités sociales. Pas de découragement — même devant une calamité comme la guerre actuelle !

C’est dans des périodes aussi troublées, où des milliers d’hommes donnent héroïquement leur vie pour une idée, qu’il faut que nous montrions à ces hommes la générosité, la grandeur et la beauté de l’idéal anarchiste ; la justice sociale réalisée par l’organisation libre des producteurs ; la guerre et le militarisme à jamais supprimés, la liberté entière conquise par la destruction totale de l’État et de ses organismes de coercition.

Vive l’Anarchie !

Leonard D. Abbott — Alexander Berkman — L. Bertoni — L. Bersani — G. Bernard — G. Barrett — A. Bernardo — E. Boudot — A. Calzitta — Joseph J. Cohen — Henry Combes — Nestor Ciele van Diepen — F.W. Dunn — Ch. Frigerio — Emma Goldman — V. Garcia —Hippolyte Havel —T.H. Keell — Harry Kelly — J. Lemaire — E. Malatesta — H. Marques — F. Domela Nieuwenhuis — Noel Paravich — E. Recchioni — G. Rijnders — I. Rochtchine — A. Savioli — A. Schapiro — William Shatoff — V.J.C. Schermerhorn — C. Trombetti — P. Vallina — G. Vignati — Lillian G. Woolf — S. Yanovsky.

Londres, février 1915

Le texte en PDF

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Réflexions sur anarchie et démocratie 2/2 (Robert Graham)

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Anarchie et démocratie

Robert Graham

Juillet 2023, republication d’un texte de 2017

Source :

https://robertgraham.wordpress.com/2017/06/03/robert-graham-anarchy-and-democracy/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Septembre 2023

1ère partie

2ème partie

Karl Marx (1818-1883), qui siégeait au Conseil Général, était en désaccord fondamental avec cette approche, ce qui mena éventuellement à la scission de l’Internationale en 1872 entre Marx et ses supporteurs et les fédéralistes, anti-autoritaires et anarchistes. Marx essaya de transformer le CG en corps gouvernant qui pourrait imposer des politiques à ses membres et aux groupes appartenant à l’Internationale et pourrait exclure quiconque ne suivait pas les directives. Il s’opposa à toutes les tentatives de faire du CG un conseil de délégués mandatés par les associations membres, de telle façon que le CG devint (au mieux) un corps représentatif ne fonctionnant plus en démocratie directe. Une des politiques que Marx tenta d’imposer, ce malgré l’opposition de la majorité des groupes membres de l’Internationale, fut qu’ils créent des partis politiques de la classe des travailleurs, qui participeraient aux systèmes existant de gouvernement représentatifs, avec pour objectif de “conquérir” le pouvoir politique. (NdT : comme stipulé dans son opuscule trahissant le révolution sociale du “Manifeste du parti communiste” de 1848)

Ce fut au travers du conflit avec l’approche marxiste de la gouvernance interne de l’Internationale et les impositions de Marx sur une politique de participation forcée des groupes membres de l’Internationale à la politique parlementaire, que bon nombre d’opposants à Marx commencèrent à se définir comme anarchistes. Dans le processus, ils en vinrent à développer de nouvelles idées parfois divergentes, au sujet de la relation entre anarchie et démocratie.

Michel Bakounine (1814-1876) est un cas de figure. Avant de rejoindre l’Internationale en 1868, Bakounine avait esquissé une variété de programmes socialistes révolutionnaires se faisant l’avocat d’une forme anarchiste de démocratie directe. Par exemple, dans son programme de 1866 pour la “Confrérie Internationale” des socialistes révolutionnaires, Bakounine avait promu une fédération de communes autonomes au sein de laquelle individus et groupes jouiraient de pleins droits d’association libre, mais envisagea que ces fédérations soient éventuellement remplacées par des fédérations d’associations de travailleurs “organisées en accord avec les requis non pas politiques mais de production”. Ces vues étaient très similaires à celles de Proudhon et des éléments proudhonistes plus radicaux de l’Internationale, alors qu’ils ne s’identifiaient pas eux-mêmes comme anarchistes.

Ce que certains en vinrent éventuellement à partager avec Bakounine fut le concept de l’anarchie comme une forme de ce que je décrirais comme une démocratie directe “associative”, une démocratie directe conçue comme une association (ou fédération) d’associations sans aucune autorité centrale ou État au dessus d’elles, avec les groupes membres, chacun ayant sa propre prise de décision en démocratie directe, coordonnant leurs activités au travers d’une fédération volontaire avec d’autres associations, utilisant le principe des délégués révocables sujets à un mandat impératif au plus hauts niveaux de la fédération afin de poursuivre une action commune pour le bien commun.

Mais, en résultat des tentatives de Marx de transformer l’Internationale en une organisation pyramidale hiérarchisée avec le CG agissant comme pouvoir exécutif, Bakounine et certains autres internationalistes commencèrent à développer une critique de l’organisation fédéraliste qui souleva des problèmes en regard de la démocratie directe associative, à la fois en termes de méthode par laquelle les groupes fédérés pourraient coordonner leurs activités tout en préservant leur autonomie et en termes de l’organisation internationale et des procédures de prise de décision au sein des groupes associés.

Bakounine et autres argumentèrent que la seule façon d’empêcher qu’un niveau supérieur du corps de coordination comme le CG, soit transformé en un pouvoir exécutif, est de mettre fin à ces corps de coordination dans leur ensemble. En lieu et place, les associations variées communiqueraient directement les unes avec les autres afin de coordonner leurs activités, incluant l’organisation de conférences et de congrès politiques, où des délégués des groupes variées débattraient des problèmes du jour, comme la grève générale révolutionnaire ou la commune révolutionnaire, l’anarchisme communiste ou l’anarchisme collectiviste, la propagande par le fait ou l’insurrection.

Lorsque les anti-autoritaires, fédéralistes et anarchistes reconstituèrent la défunte Internationale, ils firent un compromis sur ce problème, se mettant d’accord d’avoir un bureau de correspondance pour la coordination, mais les sièges de ce bureau seraient en rotation d’une fédération à une autre chaque année. (NdT  c’est ce que font les Amérindiens dans l’organisation traditionnelle de leurs nations). De manière plus importante, l’internationale anti-autoritaire décida que toute politique approuvée à un congrès international ne serait pas une obligation à suivre pour les autres groupes membres. Il appartenait à chaque groupe et à ses membres, de déterminer quelles politiques ils adopteraient ou non. Ceci fut fait pour assurer que ce soit les membres eux-mêmes au travers de leurs propres organisations de démocratie directe, qui suivraient les politiques qu’ils désireraient suivre, plutôt que des délégués dans des congrès internationaux, même si ceux-ci étaient soumis à des mandats impératifs révocables (que les déléguées pourraient toujours violer comme ce fut le cas au congrès de La Haye de 1872, lorsque certains délégués des sections fédéralistes se rangèrent du côté des marxistes, contrairement à ce que leur préconisait leur mandat…).

Mais si les politiques approuvées dans un congrès de délégués sujets à mandat impératif et leur révocabilité ne pouvaient pas forcer sur d’autres groupes membres dont les membres décidaient de ces problèmes, alors comment des politiques adoptées par des membres des groupes constitutifs pourraient être forcées sur d’autres membres de ces groupes qui n’avaient pas voté en leur faveur ? Bakounine entre autre, commença à développer une critique des politiques ou de législations forcées, même si elles étaient décidées après un vote démocratique. Ceci mena à l’idée que le vote devrait être remplacé par un “accord librement consenti” et du développement de théories anarchistes d’organisation basées plus sur les notions d’associations volontaires que sur les notions de démocratie directe. Une fois de plus, l’anarchie et la démocratie furent conçues comme différentes plutôt que complémentaires dans leurs concepts surtout par des anarcho-communistes comme Élisée Reclus (1830-1905), Errico Malatesta (1853-1932) et Pierre Kropotkine (1842-1921).

Ecrivant au sujet de la Commune de Paris de 1871, Kropotkine suggéra que la Commune n’avait pas plus besoin d’un gouvernement interne que d’un gouvernement central au dessus d’elle, le peuple en lieu et place, formant “des associations librement consenties en accord avec les nécessités dictées par la vie elle-même.” Plutôt qu’une structure formelle même comme des assemblées de démocratie directe fédérées dans une commune ou une organisation de la taille d’une ville, pus régionale, nationale et internationale, il y aurait “le plus haut développement de l’association volontaire dans tous les aspects, à tous les degrés possibles, pour tous buts imaginables ; toujours changeante, toujours en mouvement, ces associations modifiées portant en elles-mêmes les éléments de leur durabilité et assumant constamment de nouvelles formes répondant aux multiples aspirations de tous.

Tandis que quelques anarchistes et socialistes de l’Internationale anti-autoritaire commencèrent à aller vers une position “communaliste”, comme Paul Brousse, Gustave Lefrançais et Adémar Schwitzguébel, prônant la participation aux élections municipales et la création de communes socialistes, Élisée Reclus et d’autres anarcho-communistes rejetèrent cette approche (NdT : nous l’aurions rejetée également à l’époque et la rejetons toujours aujourd’hui, car nous savons qu’il n’y a pas de solution au sein du système et ne saurait y en avoir…) rappelant à tout le monde qu’ils n’étaient ‘“pas plus communalistes qu’étatistes, nous sommes anarchistes, ne l’oublions jamais !” Comme l’a dit plus tard Malatesta : “Les anarchistes ne croient pas que la majorité en tant que telle, même s’il était possible d’établir sans l’ombre d’un doute ce qu’elle voulait, ait le droit de s’imposer sur des minorités dissidentes par l’action de la force.

Dans des endroits différents d’Europe, quelques anarcho-communistes optèrent pour de petits groupes de militants anarchistes sans aucun réseau formel ni fédérations, les décisions étant prises dans une relation d’accord libre entre leurs membres. En Espagne, la majorité des anarchistes continuèrent de promouvoir l’utilisation de syndicats révolutionnaires et d’utiliser une structure de démocratie directe fédéraliste avec délégués révocables à mandat inpératif au plus haut niveau des fédérations. D’après l’historien anarchiste Max Nettlau (1865-1944) les groupes anarcho-communistes en France, qui seraient décrits aujourd’hui comme des “groupes d’affinité”, demeurèrent isolés du peuple, il y eut une “belle floraison d’idées anarchistes”, “mais peu de considération pour le fruit qui aurait dû résulter de ces fleurs…”

Il y eut un retour vers des formes plus fédéralistes d’organisation fondées sur la démocratie directe des groupes quand les anarchistes tournèrent une fois de plus leur attention sur les mouvements de la classe travailleuse pour l’auto-émancipation, ce qui mena à la naissance de mouvements syndicalistes révolutionnaires et anarchistes avant la première guerre mondiale. Durant le tumulte révolutionnaire, les travailleurs commencèrent à créer leurs propres structures politiques, dont beaucoup eurent une structure empruntée à la démocratie directe, ce en opposition aux gouvernements existant.

Les anarchistes participèrent ardemment au premier soviet de la révolution russe en 1905 (St Petersbourg), puis dans les soviets qui se créèrent en 1917 durant la révolution. Mais il y avait une préoccupation quant à savoir si les soviets ne fonctionnaient pas comme des parlements de travailleurs, avec bon nombre de leurs membres représentant les plateformes de leurs différents partis politiques plutôt que la vision des travailleurs qu’ils étaient supposés représenter. Ceci mena certains anarcho-syndicalistes russes à promouvoir une nouvelle forme de démocratie directe : le comité d’usine ou conseil ouvrier. Les anarchistes italiens et allemands soutinrent également les mouvements des conseils ouvriers. (NdT : il y eut un fort mouvement révolutionnaire de conseils ouvriers en Italie en 1920). Pendant la révolution espagnole (1936-39), une nouvelle forme de démocratie directe d’auto-gouvernement se fit jour sous la pulsion anarchiste, les collectifs libertaires (NdT : comme en Aragon et au Levant et bien sûr à Barcelone), dans lesquels tous les membres de la communauté participèrent quelque soit leur rôle dans le processus de production et de distribution.

Les anarchistes critiques de la notion de règle de la majorité, même dans des organisations de démocratie directe, comme Malatesta, ont néanmoins participé à ces mouvements, essayant de les pousser aussi loin que possible. Ceci fut aussi l’approche promue par Kropotkine. Malgré le fait d’avoir l’anarchie comme objectif, où les relations sociales et les prises de décisions collectives seraient fondées sur l’accord volontaire et les associations libres, ils reconnurent néanmoins que les organisations populaires de démocratie directe étaient déjà un pas vers ce but.

Dans les années 1960, Murray Bookchin argumenta pour la communauté démocratique directe ou ls assemblées de voisinage, qui permettraient à tout le monde de participer au processus de décision politique, comme la base politique pour une forme écologique décentralisée de l’anarchisme. Mais il vit aussi un rôle positif pour à la fois les groupes d’affinité, qui ajouteraient une “catalyse” révolutionnaire et formerait aussi le “tissus cellulaire” d’une société éco-anarchiste, ainsi que les conseils ouvriers ou d’usines ou de lieux de travail par lesquels les travailleurs gèreraient leurs propres lieux de travail. Plus tard il devint plus étroitement focalisé sur le concept de démocratie directe de gouvernement municipal, qu’il appela le “communalisme” et éventuellement finit par rejeter l’étiquette d’anarchiste.

Pendant les mouvements anti-nucléaires des années 1970 et 80, parmi le plus radical des la “seconde vague” des mouvements féministes de la même époque, puis avec les soi-disants mouvements “anti-mondialisation” et “Occupy” de ces plus récentes années, les anarchistes ont recherché à créer des groupes d’affinité basés sur ls mouvements sociaux se diluant dans des réseaux ou toiles plus larges, créant un amalgame de formes sociales combinant des petits groupes d’affinité avec des formes plus variées de démocratie directe et de fédération volontaire, similaires à ce que Bookchin préconisait dans les années 60.

Mais les anarchistes contemporains comme l’anthropologue David Graeber, conçoivent la démocratie directe en termes plus larges que Bookchin, reconnaissant qu’il y a des formes “non-occidentales” de démocratie directe qui sont plus fondées sur le consensus, en contraste avec des systèmes où les décisions sont essentiellement prises à la majorité des voix. […]

Pourtant, le débat pour savoir si anarchie et démocratie sont compatibles, continue. On peut argumenter pour plus de processus de prises de décisions plus inclusives et en prévention de la domination de groupes s’appuyant sur la démocratie directe via de fortes personnalités, ou simplement par ceux qui sont plus actifs ou ont une plus grande forme physique ; ou on peut argumenter sur le fait que le concept de “démocratie” soit devenu si corrompu, que les anarchistes ne devraient même plus l’utiliser. (NdT : ceci constitue notre position à Résistance 71…)

Mais on peut aussi argumenter pour dire que le concept “d’anarchie” est devenu aussi si tordu dans l’imagination populaire, que ses connotations négatives dominent maintenant le positif à un tel degré que le concept devrait aussi être abandonné. (NdT : nous le pensons également à Résistance 71, c’est pourquoi, sans abandonner le “concept”, nous n’employons plus le terme “anarchie” ou “anarchisme”, que nous avons à notre sens revalorisé grâce à la pensée de Gustav Landauer pour adopter le concept de “société des sociétés” et celui de Kropotkine sur les “communes et associations libres”…) Ceci dépend vraiment des circonstances concrètes dans lesquelles vous vous trouvez. Plutôt que d’argumenter sur quelle étiquette employer ou promouvoir, peut-être serait-il mieux de travailler avec les autres afin de créer des organisations non-hiérarchiques dans lesquelles tout les monde aurait vraiment une voix égale et voir ainsi où cela peut nous mener.

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L’état n’est pas quelque chose qui peut être détruit par une révolution, mais il est un conditionnement, une certaine relation entre les êtres humains un mode de comportement humain, nous le détruisons en contractant d’autres relations, en nous comportant différemment.
~ Gustav Landauer ~

“La vaste majorité des humains est déconnecté de la terre et de ses produits, de la terre et des moyens de production, de travail. Ils vivent dans la pauvreté et l’insécurité. […] L’État existe afin de créer l’ordre et la possibilité de continuer à vivre au sein de tout ce non-sens dénué d’esprit (Geist), de la confusion, de l’austérité et de la dégénérescence. L’État avec ses écoles, ses églises, ses tribunaux, ses prisons, ses bagnes, l’État avec son armée et sa police, ses soldats, ses hauts-fonctionnaires et ses prostituées ; là où il n’y a aucun esprit et aucune compulsion interne, il y a forcément une force externe, une régimentation, un État. Là où il y a un esprit, il y a société. La forme dénuée d’esprit engendre l’État, L’État est le remplaçant de l’esprit.”
~ Gustav Landauer ~

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

democracy-v-anarchy

L’occident peut-il descendre plus bas ?… Le parlement de l’état colon canadien fait une standing ovation à un ancien SS de 98 balais (Réseau Voltaire)

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CFreeland_Ziolensky
La vice-PM de la colonie « Canada », petite-fille de nazi, 
avec un collègue, le guignol Siolensky, marionnette de l’OTAN…

Le parlement canadien honore un ancien SS

Réseau Voltaire

25 septembre 2023

Url de l’article original : https://www.voltairenet.org/article219727.html

Lors de la réception du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, au Parlement fédéral canadien, le président de l’assemblée, Anthony Rota, a présenté un vétéran siégeant dans les bancs du public

« Je suis très fier de dire qu’il est originaire de North Bay et de ma circonscription de Nipissing-Timiskaming. C’est un héros ukrainien, un héros canadien, et nous le remercions pour tout son service ». Il a précisé qu’il avait combattu pour la première division ukrainienne. Le président Zelensky a alors brandi le poing, sourire aux lèvres.

Ce vétéran est Yaroslav Hunk (98 ans). Il a combattu pour la première division ukrainienne, plus connue sous le nom de division SS Galicia. Il a participé à quantité de massacres de civils, ukrainiens, juifs, polonais et slovaques.

À la suite de cette cérémonie, plusieurs organisations juives, dont le Centre des Amis de Simon Wiesenthal, ont émis de véhémentes protestations.

Un monument, qui honore à Edmonton les héros de la division SS Galicia, a été vandalisé.

Le Premier ministre canadien, William Lyon Mackenzie King, ami personnel d’Adolf Hitler, hébergea de nombreux criminels de guerre à la fin de la Seconde Guerre mondiale, dont Dmitry Dontsov, le fondateur du nationalisme intégral ukrainien. Dontsov, qui n’a pas été jugé à Nuremberg, était l’un des principaux organisateurs de la solution finale des questions tsiganes et juives en tant qu’administrateur de l’Institut Reinhard Heydrich. Son bras « exécutif », Stepan Bandera, est venu le visiter en toute légalité au Canada. Puis, le Premier ministre nazi Iaroslav Stetsko a été reçu triomphalement à Winnipeg.

L’actuelle vice-Premier ministre, Chrystia Freeland, petite-fille de Michael Chomiak, éditeur du principal journal nazi d’Europe centrale, a travaillé pour un groupe de criminel de guerre à réécrire l’histoire de l’Ukraine (Encyclopedia of Ukraine) en faisant accroire que les nationalistes intégraux ukrainiens n’ont jamais collaboré avec les nazis.

Pour en savoir plus :
 « Qui sont les nationalistes intégraux ukrainiens ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 15 novembre 2022.
« Le Canada et les bandéristes », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 10 mai 2022,

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Lire aussi :

“Wall Street et la montée au pouvoir d’Hitler”, historien Antony C. Sutton, Stanford U, version PDF de notre traduction réalisée par Jo

euromaidan

OTANazi
Organisation Terroriste de l’Atlantique Nord
et aussi…
Organisation Territoriale de l’Alliance Nazie

Tyrannie en marche : du 11 septembre au COVID et au delà… Le pouvoir de dire NON ! (Résistance 71)

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Nietzsche_Etat_Mensonge

A tous nos fidèles lecteurs : a lire et diffuser sans modération ! Merci… On laisse tout ça en tête de gondole pendant un moment, que ça imprègne et infuse les esprits comme il se doit… (Résistance 71)

Tyrannie postmoderne, Nouvel Ordre Mondial : du 11 septembre au COVID et au-delà

Résistance 71

23 septembre 2023

Dans cette analyse, nous allons le plus brièvement possible présenter l’erreur induite par un système politico-économique de l’assimilation entre ce qui est appelé “état”, “nation”, “patrie” et la “société” (que nous avons détaillée par ailleurs historiquement, philosophiquement et politiquement dans notre “Manifeste pour la société des sociétés”, 2017), voir comment l’État et son avatar moderne est tyrannique par essence et ne peut échapper à cet effet par sa construction même et comment la nouvelle forme de tyrannie, dérivée de l’ancien despotisme, est une construction technocratique en aboutissement d’une idéologie relevant d’un “scientisme” pseudo-scientifique, nouvelle religion obscurantiste d’une pseudo-science des “modèles informatiques” ayant pris le pas sur la science empirique et aidant les desseins de perpétuation du système au-delà de ses limites capitalistes établies ; ceci ayant mené à la fabrication du 11 septembre 2001 sans lequel celle de la plandémie COVID de 2019 aurait été impossible.

On nous gave historiquement de ce soi-disant avènement de “l’état-nation” au XVIème siècle, consolidé au XVIIème siècle, en France sous Louis XIV, qu’en est-il exactement ?

Pour faire bref, Tous ces termes ne sont en rien synonymes comme le système veut le faire croire. Une définition du mot “nation” sur Wikipedia, l’encyclopédie propagandiste en ligne du système étatico-marchand, implique que des êtres humains vivant sur un territoire donné, soient sous les “lois d’un même état”. Propagande quand tu nous tiens. Larousse est plus mitigé et nous donne comme définition de sens commun “un ensemble d’êtres humains vivant sur un même territoire, ayant une communauté d’origine, d’histoire, de culture, de traditions et potentiellement de langue, identique ou similaire.” Il est évident que nation et État sont totalement différents. Bien des nations ont existé et existent sans jamais avoir été membres d’un quelconque état : la grande nation Sioux, Oceti Sakowin regroupant des nations multiples (Lakota, Dakota, Oglala, Brûlés…) sous une forme de fédération à chefferies sans pouvoir qui comprenaient des centaines de milliers d’individus, même système pour la Confédération Haudenosaunee (iroquoise) des 5 puis 6 nations (Seneca, Oneida, Onondaga, Cayuga, Mohawk puis Tuscaroa depuis 1725) ; idem pour les grandes nations Apache, Hopi, des Indiens d’Amérique du Sud, des Maoris de Nouvelle-Zélande, des Aborigènes d’Australie et des peuples mélanésiens. Il en va également de même en Afrique où des nations existaient et existent toujours indépendamment de la fabrication récentes des états au modèle de gestion eurocentrique. Ces sociétés ne sont en rien des sociétés “sauvages” en attente de “civilisation”, elles sont des sociétés totalement formées, matures, dont les mécanismes internes préviennent de la séparation du pouvoir du corps social et comme l’a si bien démontré l’anthropologue Pierre Clastres, ce ne sont pas des sociétés “sans État” survivant dans l’attente de son avènement, mais des sociétés organiques contre l’État, anticipant la tyrannie du pouvoir concentré et centralisé, ainsi que ses mécanismes de contrôle anti-naturels, pire… contre-natures.

La patrie implique une notion d’appartenance de naissance, de citoyenneté et donc d’appartenance à un espace géographique et culturel établi et délimité, impliquant à termes, la “défense” de cet espace, de ses frontières essentiellement fictives, ce par fierté idéologique induite.

L’État est un outil de verrouillage administratif et bureaucratique permettant de contrôler les populations et de les gouverner de manière coercitive au profit d’une caste s’étant arrogée le pouvoir politique de départ puis par alliance, économique et religieux, caste qui en échange, perpétue le système. L’État est une relation d’alliance entre le chef de guerre, le chaman (religieux) / prêtre, le juge, puis plus tard le marchand dont le résultat est la création d’une entité administrative travaillant exclusivement à la préservation de la séparation du pouvoir du corps social lui-même assujetti et opprimé. L’État n’est jamais un choix, toujours une imposition, politique avant que d’être économique. Personne n’est jamais entré sous contrôle d’un état de son plein gré, beaucoup en revanche l’ont fuit (cf. Zomia et notre page « Anthropologie politique »). Le fameux “contrat social” vanté par Rousseau ne peut s’appliquer à l’État qui n’est que la résultante d’une relation de rapport de force imposée à la population par une caste de privilégiés utilisant des rouages administratifs coercitifs pour se maintenir en haut de la pyramide ainsi créée.

Ainsi donc, l’État, contrairement à la nation, est coercitif et tyrannique par nature. Il est en cela anti-naturel, contre-nature, il ne peut en être autrement. Son fondement même, en tant qu’entité de contrôle et de gouvernance est toxique et oppresseur. Il a été façonné et perfectionné dans le temps pour ne servir qu’une seule cause : l’intérêt particulier du plus petit nombre au détriment de l’intérêt général, ceci a empiré sous l’emprise et la phagocytose opérées par le capital et la haute finance depuis un siècle. Il en est le bras armé possédant à terme, le monopole de la violence “légitime” nécessaire à sa survie et sa fonction de contrôle des êtres sous sa coupe. Il est, comme le disait un certain grand philosophe dynamiteur : “le plus froid des monstres froids..

Le rapport de l’État à la population ne peut être qu’abusif. Il l’est parfois plus, parfois moins selon les nécessités conjoncturelles, mais ce n’est jamais qu’une question de degré et le thermostat de réglage se trouve dans les burlingues feutrés de la grande oligarchie politico-financière qui tend maintenant à se confondre. Pour pouvoir se perpétuer ainsi depuis quelques 5000 ans, des stratégies ont été mises au point afin de maintenir la division politique et sociale d’en bas par la propagande, la manipulation, le mensonge et la falsification, tout en prônant l’union fictive par la force et la menace sous la forme de ce qui a été appelé “l’état-nation” et son “intérêt commun”, vaste supercherie d’un système qui contient en lui-même sa propre finitude. L’État et ses représentants mentent en quasi permanence, c’est leur seul façon de perdurer : par la tromperie et l’entretien de l’espoir de jours meilleurs par la falsification et la transformation non pas de la réalité, mais de sa perception au travers un filtre de communication qui s’est perfectionné dans le temps pour devenir ce réseau tentaculaire médiatique de propagande dont le seul but est de manipuler et orienter l’opinion publique. Contrôler l’information, c’est contrôler les esprits. Il y a une guerre de l’information parce qu’il y a une guerre contre nos esprits.

Lenine_Etat_Liberte

Pensez-y : L’État… Une tellement bonne idée qu’elle doit être imposée et maintenue par la force sinon personne n’y adhérerait !

Ainsi donc, l’État consolidé au fil du temps, devenu depuis la première guerre mondiale, assujetti au capitalisme financier avec lequel (et dont les “élites” réciproques) il marche la main dans la main est entré en phase d’une énième transformation, car penser que capitalisme et étatisme vont s’arrêter parce qu’ils sont au bout de leur “trajectoire historique” est faire preuve d’une bien belle naïveté, Comme il l’a fait depuis des siècles et des siècles, l’État et son comparse économico-financier sont entrés en phase métamorphique dont le catalyseur fut les attentats faux-drapeau du 11 septembre 2001.

Explication :

Depuis son origine l’État mute et suit une évolution linéaire imbriquée avec celle du mode de production, même si la division du corps social est politique avant d’être économique, les deux ont fini par se rejoindre et dépendre l’un de l’autre. Une fois ce système mis en place, il suit une logique interne implacable menant à sa destruction par stagnation et incapacité de reproduction de son propre modèle, en cela Marx avait raison, simplement, comme cela est une création humaine, on peut toujours défaire ce qu’on a fait, il suffit de comprendre et de le vouloir en apportant la solution idoine : celle d’une société des sociétés des associations volontaires non coercitive au pouvoir réintégré dans le corps social, là où il est particulièrement soluble… 

Ceci dit, il est évident que dès lors, les privilégiés de la caste dominante perdront tout tandis que les peuples gagneront autonomie, liberté et réalisation finale de la société humaine organique des associations libres conférées. Ceci leur est bien entendu inacceptable et sachant que le système étatico-marchand arrive à la fin de sa trajectoire historique, il ne peut pas s’arrêter de fonctionner, il doit muer en un nouveau système toujours dominant, en l’occurence de dictature technotronique, comme il l’a toujours fait depuis son origine néolithique. Les dérives du nouveau système en gestation sont multiples et mortifères, car la technologie faisant défaut jusqu’ici devient de plus en plus disponible pour réaliser le projet (logiciels, interfaces électroniques, grande capacité de stockage, de vitesse de transmission, quantum IT, nanotechnologie, réseaux de communication de 5ème et 6ème générations, 5 et 6G, nano-biotechnologie, cybernétique, robotique, IA,, etc, etc) pour accélérer les processus de contrôle et d’assujettissement finaux des populations ceci passant également par un génocide de masse répondant à l’idéologie néo-malthusienne dominante dans la caste privilégiée, sous couvert de “bio-sécurité” et de lutte contre le “réchauffement climatique anthropique”, deux supercheries de haut vol, validée par la vraie fausse science des “algorithmes de modèles informatiques” et imposées au monde malgré les preuves factuelles de leur fausseté et toxicité.

Régner et développer le nouveau système par un chaos (Ordo ab Chao telle est la devise avouée) provoqué et contrôlé ; comme les tours du WTC en 2001, une démolition programmée et contrôlée de ce qui existe pour le remplacer par un monde dystopique présenté comme inéluctable et justifié par une guerre permanente de nos sociétés du  “monde libre” contre des éternels croquemitaines qu’ils soient musulmans extrémistes terroristes (créés de toute pièce par les services : Oussama Bin Laden, Al Zharkaoui, Al Bagdhadi, Al Qaïda, Daesh etc…), qu’ils soient des tyrans fabriqués (Saddam Hussein, Bachar al Assad) ou inventés (Poutine), ou des héros de la résistance aux horreurs du système (le Hamas, le Hezbollah, l’EZLN, Kadhafi, les résistances indigènes partout…) ou que ce soit maintenant le pire de tout : un ennemi invisible sous la forme d’un “coronavirus mortel”, si mortel que seuls 0,03% des personnes infectées décédèrent essentiellement de facteurs de co-mortalité, mais qui nécessita la séquestration de la population mondiale, le forçage du port d’une muselière aussi inefficace que grotesque et l’imposition de l’injection de quelques milliards d’individus par de multidoses d’une arme biologique à ARNm souvent incapacitante et parfois mortelle, spécifiquement créée et présentée comme un « vaccin » pour détruire les systèmes immunitaires et provoquer de graves effets secondaires et la mort de millions de personnes. (voir notre page “Coronavirus, guerre contre l’humanité”, mise à jour depuis 2019 sur le sujet)

Comprenons bien que l’attaque nano-biotechnologique contre l’humanité, qui a lieu depuis 2019 à l’aide d’un virus fabriqué en laboratoire et lâché dans la nature, puis par injections nanotechnologiques (hydrogels) à ARNm, qui sont tout ce qu’on veut sauf des “vaccins”, n’aurait jamais pu se produire sans les attentats faux-drapeau du 11 septembre 2001 et le renforcement des états policiers sous couvert de “sécurité”… Retour succinct en arrière en comprenant que l’ennemi n’est pas et n’a jamais été un élusif barbu au fond d’une grotte et ses sbires disséminés au bon vouloir des services occidentaux ou un virus invisible et jamais isolé, mais NOUS les peuples du monde :

La version officielle des évènements s’étant déroulés en ce 11 septembre 2001 continue à vouloir faire croire qu’une bande de 19 pirates de l’air, à majorité saoudienne, suivant un plan très complexe ourdi dans un réseau de grottes au fin fond de l’Afghanistan, par une organisation menée par le terroriste et agent notoire et répertorié de la CIA, Oussama bin Laden (OBL), ont détourné et piloté 4 avions de lignes sur le sol américains, deux avions percutant les deux grandes tours du World Trade Center de New York, faisant s’effondrer en chute libre, non pas deux mais trois bâtiments solidement construits de ce complexe, ce, défiant toutes les lois existantes de la physique et de la mécanique, un troisième appareil allant soi-disant percuter le Pentagone (aucune preuve n’a jamais été fournie de cet évènement), tandis que le quatrième s’écrasait piteusement en rase campagne, ce qui reste aussi toujours à prouver, les lieux du sinistre ne ressemblant en rien à une zone de crash au sol d’un avion de ligne.

Dans les minutes qui suivirent ces attaques, le nom d’Oussama bin Laden était sur toutes les lèvres des “experts” des télévisions yankee et du monde occidental et ainsi commença le lavage de cerveau en mondovision avec pom-pom girls kakis pour mettre en place la plus gigantesque prise de contrôle et restriction des libertés individuelles jamais entreprise à l’échelle planétaire : la pseudo “guerre contre la terreur”. Cet évènement, “nouveau Pearl Harbor”, comme stipulé dans l’étude préalable aux attentats du Think tank “Project for a New American Century” ou PNAC, fut le catalyseur d’une énorme campagne militaire et sécuritaire, déclenchant guerres sans fin (Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Liban, Soudan, Yémen…) depuis lors et renforcement de la “sécurité” des états-nations par toute une armada de mesures toutes plus liberticides les unes que les autres, culminant avec le Patriot Act, déjà écrit et mis en application à Yankland dans les semaines qui suivirent les attentats, ses équivalents partout ailleurs et la sous-traitance des questions de sécurité par des entreprises privées assoiffées des contrats juteux balancés par les états (aujourd’hui, la vaste majorité des plus grands aéroports du monde ont leur “sécurité” assurée par des entreprises privées israéliennes…). Mais cela n’était pas suffisant, l’agenda sécuritaire devait aussi impliquer un renforcement de la sécurité en cas d’attaque biologique, mettre en place un système de renforcement de la bio-sécurité à des fins futures. Pour ce faire, dans les mois qui suivirent les attentats du 11 septembre, de bizarres attaques à la lettre piégée à l’Anthrax (spores souvent mortels de la maladie du charbon et cultivés dans les programmes de guerre biologique) furent perpétrées à Yankland, visant des sénateurs et membres du congrès, occasionnant quelques décès et de graves intoxications. Très rapidement, la machine propagandiste se mit en branle pour pointer du doigt la seule personne soi-disant capable de perpétrer ces attaques : Saddam Hussein, faisant aussi circuler la rumeur de son implication dans les attentats avec la fine équipe du 11 d’OBL. L’affaire culminant avec le chef d’état major de Bush, Colin Powell, secouant sa fameuse “fiole d’Anthrax” devant l’AG de l’ONU en 2003, persuadant le monde de la malfaisance de leur agent Saddam. Il fut plus tard analysé et prouvé que l’Anthrax des lettres provenait du labo militaire de guerre biologique de Fort Detrick dans le Maryland. Mais ça, l’histoire officielle n’en fait aucunement mention bien entendu. Place à l’invasion de l’Irak… l’élimination d’un agent devenu dangereux (Saddam) car sachant trop et à la saisie des champs pétroliers.

V_tyrannie

A partir de ce moment, des milliards de dollars furent investis dans la “bio-sécurité”, notamment dans les labos de recherche militaire yankee qui furent disséminés à travers le monde, surtout dans l’ex-zone du pacte de Varsovie, près des frontières russes. L’Ukraine héberge une bonne douzaine de ces labos, ainsi que des pays comme la Georgie, la Roumanie et les pays Baltes.

Les bases de ce qui, à terme, a donné la plandémie COVID depuis 2019 étaient posées.

Il est aussi important de bien comprendre que la “solution” apportée à la crise COVID par les gouvernements et Big Pharma, l’OMS, épaulés par quelques milliardaires n’a fait qu’adapter à une “menace biologique” le dispositif de sécurité et de contrôle des populations mis en place grâce aux attentats du 11 septembre. Du reste bien souvent, on retrouve les mêmes personnes aux postes clef de ces crises fabriquées, comme Robert Cadlec et autres sbires du système, qui traversent toutes les administrations quelque soit la couleur politique… Nous vous invitons à suivre les liens mis sur cet article pour plus de détails en ces domaines, car tout ceci est matière à écrire un bouquin de 1000 pages.

Aujourd’hui, nous en sommes arrivés au stade où la tyrannie sécuritaire s’est étendue au point de bientôt donner à un organisme soi-disant onusien, mais totalement contrôlé par le secteur privé de l’industrie pharmaceutique et quelques milliardaires affiliés, ayant lourdement investis dans les multiples brevets biotechnologiques (Bill Gates and Co) , l’OMS, le pouvoir de dicter la politique de tout pays dans le monde en cas de “nouvelle pandémie”. L’OMS aura le pouvoir d’imposer les confinements, les mises en camp de quarantaine et les injections de force des populations. La tyrannie réalisée à l’échelle planétaire sous couvert de “bio-sécurité” et de terreur organisée se met en place.

Toute la structure sécuritaire fournie par les attentats faux-drapeau du 11 septembre 2001 est mise au service de la poussée “bio-sécuritaire” depuis les fausses pandémies SRAS, MERS, H1N1, H5N1 et maintenant SRAS-CoV-2 / COVID19 et celles à venir COVID 2.0 ou autre “fuite bactériologique / virale”, le tout maintenant renforcé par une technologie de pointe permettant la mise en place d’une grille de surveillance mondiale (IA, 5G, numérisation et centralisation à outrance des informations personnelles, pass nazitaire etc…).

Ajoutée à cela, la nouvelle crise sécuritaire induite par le conflit en Ukraine, lui-même résultat d’un coup d’état de l’OTAN / UE/ Yankee en 2014, mettant des nazis, descendants politiques de la clique Stepan Bandera en Ukraine et collabos des nazis, au pouvoir, opprimant les populations russophones de l’Est du pays, forçant la Russie à intervenir, situation menaçant depuis de déclencher une guerre que l’oligarchie voudrait mondiale mais non thermonucléaire. L’oligarchie eugéniste avance deux pions dans le même temps avec le même objectif : la menace bio-sécuritaire bidon, mais faisant de vraies victimes dans la vie réelle et la guerre mondiale contre la Russie, complètement fabriquée comme le furent les deux guerres mondiales précédentes, grandes boucheries étatico-marchandes contre les peuples et leur union par associations volontaires, ce cauchemar de tous les oligarques.

Noirs desseins pour un noir futur de l’humanité diriez-vous, mais ayant une solution assez facile dans l’absolu : dire NON ! Refuser de jouer le jeu à tous les niveaux, retirer notre consentement (forcé ne l’oublions jamais…) au système et agir individuellement et collectivement en conséquence. Tout part de l’individu, de sa compréhension de la réalité politique qui lui est imposée, d’en accepter la conséquence inéluctable : le système étatico-marchand et la caste qui le pilote sont et ont toujours été toxiques, contre-nature et tyranniques n’ayant JAMAIS eu l’intérêt commun comme objectif ; qu’en résultat, il n’y a pas et ne peut y avoir de quelconque solution en son sein et que nous devons nous en départir sans plus attendre. D’où le pouvoir du NON ! Le refus d’obéir en quoi que ce soit et la recherche d’une association de semblables librement acceptée hors de tout système coercitif.

Nous avons parlé de longue date de la “croisée des chemins” pour l’humanité. Celle qui déterminera notre futur, celui d’un système en phase métamorphique qui accouchera d’une ignominie tyrannique dystopique et génocidaire (réduction de 90% de la population mondiale), d’une dictature technotronique planétaire dont il sera très difficile de se débarrasser une fois les rouages et mécanismes de la grille de contrôle mis en place ; ou celui d’une nouvelle société qui rejettera toute forme de coercition et mettra en application les principes de l’association volontaire, de l’entraide et de l’ouvrage individuel et collectif pour le seul bien commun de nous tous, sans discrimination aucune.

Au bout du chemin, une fois sur cette croisée, c’est notre choix et notre choix seul. Personne ne nous aidera à comprendre et choisir, pas de Deus ex machina, pas de “messie”, pas de politicien “providentiel”, pas de “sauveur”. Nous sommes face a notre futur. De plus en plus de gens, partout, le comprennent, certains discours récents au parlement européen ont vu des députés fustiger le système et haranguer leurs collègues pour un retour à la préservation du bien commun. Le temps ne joue plus pour la pourriture oligarchique, elle avance en terrain découvert, ils sont peu, nous sommes nombreux. La seule certitude que nous devons avoir est celle-ci : il est tout à fait possible de sortir de ce piège pour la simple et bonne raison qu’il ne peut en rien être inéluctable ; il est une création humaine, tout comme le système qui le génère et le gère. Il suffit de tracer la ligne du NON ! dans le sable et nous y tenir, ensemble, indéfectibles et incorruptibles, unis et solidaires.

Arrêtons d’avoir peur des fabrications de la pourriture étatico-marchande en totale dérive ! L’humanité prévaudra et les responsables politiques, économiques, scientifiques, médiatiques, militaires etc, des crimes commis répondront de leurs actes devant les peuples avec extrême responsabilité et sévérité.

Tout commence avec le POUVOIR DE DIRE NON !..

Union ! Solidarité ! Réflexion ! Action !

Vive la Commune Universelle de notre humanité enfin réalisée !

= = =

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

pandemies_fabriquees

Dictature OMS + dictature OTAN / BRICS

UKRAIN-NAZIS-GR.jpg

= dictature technotronique planétaire
<=> N.O.M / Grande Réinitialisation

Solution : Penser et agir hors de la boîte

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La question du peuple en arme : de Yankland 1776 à la France de 1789

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“Le mal est dans la chose et le remède est violent. Il faut porter la cognée à la racine. Il faut faire connaître au peuple ses droits et l’engager à les revendiquer ; il faut lui mettre les armes à la main, se saisir des petits tyrans qui le tiennent opprimé, renverser l’édifice monstrueux du gouvernement et en établir un nouveau sur la base de l’équité.”
~ Jean-Paul Marat, 1774 ~

« Marat fustigea Lafayette pour essayer de transformer la Garde Nationale en un instrument au service des riches… »
~ Clifford D. Conner, « Marat, Tribun de la révolution française » ~

Le citoyen armé : l’insoluble difficulté de 1789

Grégoire Bigot

Source :

https://juspoliticum.com/article/Le-citoyen-arme-l-insoluble-difficulte-de-1789-1431.html

“Être armé pour sa défense personnelle est le droit de tout homme ; être armé pour défendre la liberté et l’existence de la commune patrie est le droit de tout citoyen.”
Maximilien Robespierre[1]

Existe-t-il une problématique du citoyen armé qui nous renseigne sur l’état de santé actuel de notre démocratie, réputée libérale ?

La Révolution, sur ce point, et dès son avènement au printemps 1789, est mise à l’épreuve de ses propres principes. Dans les faits, elle n’advient qu’avec le concours de citoyens armés. En droit, elle ne reconnaît pourtant aucun droit naturel à être armé. L’éclosion de la démocratie est-elle consubstantielle au citoyen armé ? Bien entendu, la France ne connaît pas à proprement parler ou stricto sensu de démocratie en 1789. Mais en imposant, par sa Révolution, le principe du régime représentatif fondé sur l’élection et les droits aux fondements du politique, elle contribue bien à la naissance du principe démocratique qui trouve sa traduction concrète dans une démocratie au moins semi directe[2]. L’Amérique, par sa Révolution, en revanche, impose d’emblée un régime démocratique. Là où la France pratique jusqu’en 1792 une souveraineté nationale ambigüe, elle reconnaît immédiatement la souveraineté populaire. Même si cette démocratie est également semi directe – du fait du régime représentatif – elle cultive cette différence qu’elle a tendance à considérer que, parmi les droits naturels aux fondements du politique, figure le droit, pour les citoyens, à porter les armes. C’est un fait connu, des déclarations d’indépendance proclament ce droit face à l’oppresseur anglais et dans la crainte que l’État fédéral puisse neutraliser les milices des États du sud. Ainsi la fameuse Déclaration d’indépendance de la Virginie de 1776, en son article 13, prévoit que le peuple soit armé pour sa défense, l’armée en temps de paix étant jugée dangereuse pour la liberté. Sous cette influence, Mirabeau lui-même, dans son projet de Déclaration aux Bataves de 1788, prévoyait un article xiii ainsi libellé : « Le peuple a droit d’avoir et de porter des armes pour la défense commune[3] ». Enfin, en 1791, est adopté le fameux second amendement, fruit d’un compromis entre les Républiques et l’État fédéral. Comme chacun sait, il porte : « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit du peuple de détenir et de porter des armes ne doit pas être transgressé ». D’abord conçu comme un droit collectif, sur le fondement d’une crainte que le gouvernement fédéral puisse désarmer le ou les peuples, ce second amendement va changer de sens. Au début du xxie siècle, sous l’influence de la jurisprudence de la Cour suprême, il devient un droit individuel d’auto-défense.

La situation en France, malgré une Révolution qui porte en elle l’avènement des idées démocratiques, diffère assez radicalement de celle de l’Amérique. Pour cette première raison évidente que la monarchie française, si elle cultive les particularismes provinciaux, n’est en rien un pays fédéral qui collectionne les républiques. Elle tend à l’unité depuis le Moyen Âge et – du moins à en croire l’historiographie tocquevillienne – elle s’achemine vers l’uniformité sous l’Ancien Régime, comme en témoignerait la naissance de la fameuse monarchie dite administrative. À la veille de sa Révolution, le maintien de l’ordre, la sécurité et la défense du régime sont le monopole de l’État et, pour l’essentiel, de l’armée. Par ailleurs, dans une société anciennement constituée, inégalitaire par principe (tripartition sociale), où le sujet n’est pas encore citoyen, le port des armes est pour l’essentiel un privilège octroyé. Il est réservé à la noblesse, y compris pour ce qui concerne le droit de chasse depuis le xvie siècle. Les milices, si elles ont pu exister pour la défense des villes au Moyen Âge, semblent être tombées en désuétude à la veille de la Révolution.

Avant 1789, le sujet qui porte les armes contre l’ordre établi est un rebelle ou un hors la loi qui subira la foudre des tribunaux ou de la raison d’État (les guerres dites de religion en administrent la preuve). À partir de quel moment devient-il légitime sinon comme citoyen ? On entend par là que les individus armés contre le pouvoir doivent nécessairement vaincre le régime contre lequel ils se dressent. C’est le propre de toute Révolution dont les exemples américains puis français témoignent : on ne triomphe que par les armes. On peut même dire que la violence armée est la condition d’une Révolution réussie. La Révolution française et ses citoyens armés est ainsi glorifiée parce que sa légitimité est dans son résultat : elle vainc le « despotisme ». On délivrera des diplômes au assaillants supposés de la Bastille et on célèbrera comme un héros le citoyen qui a décapité son gouverneur, Launay. En cas d’échec, on aurait voué aux gémonies de simples révoltés. L’histoire a en horreur les vaincus, fussent-ils des citoyens. Les révoltés de juin 1848 et les communards de 1871 seront de la racaille socialiste qu’on fusille sur place dès lors qu’ils sont pris, précisément, les armes à la main. Il existe ainsi toute une gradation au citoyen armé dont seul le stade ultime assure qu’il soit légitime à porter les armes. Sont ainsi illégitimes les émeutes, les révoltes, les insurrections. Est légitime, en revanche, la Révolution. Pourquoi énoncer de telles banalités ? Pour insister sur ce point que le thème du citoyen armé, avant que de trouver une traduction politique (le sujet qui devient citoyen) ou juridique (le droit à être armé), est d’abord, de façon banale, une question de faits, de circonstances, voire de hasards. En cela le citoyen armé met à l’épreuve la Révolution française. Pétrie de principes et d’abstractions philosophiques, elle doit pourtant beaucoup aux circonstances et aux faits. Pire : elle se heurte à ces circonstances et aux faits de citoyens armés dont elle ne réclamait pas qu’ils jouassent un rôle décisif dans le cours des évènements et ce, dès l’été 1789.

C’est cette mise sous tension des idéaux révolutionnaires par leur confrontation aux faits dont on voudrait ici retracer la trajectoire. Durant la période très courte de la Constituante, les citoyens sont légitimes dans les faits à être armés dès lors qu’ils font triompher la révolution de la souveraineté nationale (I). Ils deviennent illégitimes dès lors que la violence de leurs armes tend à contrarier cette révolution bourgeoise au profit d’une révolution qui tendrait à la souveraineté du peuple : la création de la Garde nationale et les évènements tragiques du Champs de mars en juillet 1791 en témoigneront (II).

I. Le citoyen armé assure le triomphe de la Révolution

La légitimité du citoyen armé est une pure question de faits (A) à laquelle l’Assemblée constituante ne peut ni ne veut répondre dans les premiers mois de la Révolution dans la mesure où ses idéaux constitutionnels s’en trouvent contrariés (B).

A. L’évidence des faits, ou comment le citoyen armé consolide la Révolution bourgeoise

La Révolution pacifique et essentiellement bourgeoise qui voit triompher les députés entre les 17 et 23 juin témoigne dans un premier temps de l’aversion de tous, à Versailles, pour le recours à la violence armée. À supposer que l’État monarchique ait existé, il se signale à cette occasion par son immense faiblesse ; encore quelques semaines et il s’effondre et s’efface dans tout le royaume.

« Cette journée du 17 nous a fait cheminer en avant de deux siècles » aurait dit Sieyès[4]. Ce décret est en effet toute la Révolution : il conserve intacte la souveraineté et ses attributs mais en transfère la titulature depuis le corps physique du Roi vers cette abstraction qu’est la Nation (représentée par les députés du Tiers suivant les idées même que Sieyès avait développées dans son pamphlet de janvier 1789, Qu’est-ce que le Tiers-État ?). La suite est connue : le Roi ne veut pas décider, la cour est divisée. Face au coup d’État de papier du 17 juin, la réaction va être trop faible pour vaincre. Elle va même avoir pour résultat d’inciter les députés à la surenchère. Interdits de réunion aux Menus-Plaisirs le 20 juin, que le Roi a fait fermer en vue d’organiser la séance royale du 23, les députés trouvent refuge dans une salle de sport, sans qu’aucun garde ou qu’aucune présence militaire ne leur en interdise l’accès. Les députés, qui craignent qu’on les arrête ou qu’on les renvoie dans leurs provinces, s’octroient donc dans l’urgence des pouvoirs supplémentaires. Par le serment du Jeu de Paume, l’Assemblée se déclare constituante, permanente et indivisible. « Qu’on ne s’y trompe pas » écrit méchamment Emmanuel de Waresquiel. « Le serment du 20 juin n’aurait jamais existé si les députés qui l’ont prêté n’avaient été pris d’un sentiment irraisonné de frousse universelle[5] ». Le 23 juin, le roi va boire la coupe jusqu’à la lie. Son discours est autoritaire mais il n’est suivi d’aucune manifestation concrète de son autorité. Le fameux « Nous ne quitterons nos places que par la force des baïonnettes » – qui est très probablement apocryphe – témoigne de l’aversion de Louis xvi pour le recours à la force armée, y compris pour la défense de sa souveraineté. Il consent au contraire à abdiquer pour partie cette souveraineté puisqu’il reconnaît l’existence et, partant, la légitimité de l’Assemblée nationale quelques jours plus tard. La Révolution des juristes, feutrée, versaillaise, ne va devoir pourtant son succès définitif qu’à l’irruption sur la scène politique des citoyens armée, exerçant la violence populaire.

Cette violence armée est connue à travers trois évènements majeurs.

Le premier est évidemment la prise du fort de la Bastille le 14 juillet. Ce qui se trame dans les jours qui précèdent nous intéresse ici. Paris est en proie à l’émeute – prémisse de la « Révolution municipale » qui va gagner tout le royaume – du fait des nouvelles alarmantes dont la capitale prend connaissance. La population est inquiète des évènements versaillais. Ils lui font perdre ses repères par rapport à un pouvoir politique qu’on croyait immuable autant que potentiellement oppresseur des petites gens. En témoignerait le renvoi de Necker – remplacé par le très réactionnaire baron de Breteuil – et la mobilisation concomitante de régiments de l’armée royale aux abords de Paris et de Versailles. Les faits sont connus : la population pille et cherche des armes pour sa défense. Mirabeau, qui sait que l’Assemblée ne peut vaincre à elle seule le Roi, met de l’huile sur le feu par ses discours alarmistes[6]. Il incite indirectement le peuple à prendre les armes en vue, pour l’essentiel, de sauver la représentation nationale. Le paradoxe est que, en vouant aux gémonies l’armée, Mirabeau rend quasi impossible le maintien de l’ordre, prérogative du Roi et de son armée. Or la Constituante, depuis début juillet, est très inquiète des violences parisiennes dont elle ne maîtrise le cours et qui menacent de la déborder. Doit-elle s’approprier les prérogatives du pouvoir exécutif dont elle se défie pour contenir « l’anarchie » et « les fureurs de la populace[7] » ? De ce dilemme, nous le verrons, naîtra le compromis de la Garde nationale. Pour l’heure les digues qui pouvaient contenir la violence populaire sont rompues ou tout simplement n’existent pas. Le 13 juillet, un courrier du commandant de Paris est porté à la connaissance des députés : « […] la foule est immense au Palais-Royal, plus de dix mille hommes sont armés. […] toutes les barrières […] sont saccagées […]. Les armuriers ont été pillés. […] Ils vont ouvrir toutes les prisons[8] ».

Le 14 juillet est une divine surprise dont la Constituante se saisit aussitôt : les citoyens armés, dont on se défie par ailleurs tant, assurent le triomphe des députés sur le roi. Il rappelle Necker et annonce le retrait de ses troupes. En outre il franchit un cap dans son humiliation lorsqu’il décide son transport à Paris, où il reçoit la cocarde des mains de Bailly, député devenu précipitamment maire, pour tenter de concilier l’abstrait de la souveraineté nationale avec le concret des parisiens armés. Mais par leur présence conjointe au balcon de l’hôtel de ville, et Bailly et Louis xvi viennent de légitimer la violence des citoyens armés.

Une logique similaire est à l’œuvre avec ce que l’on nomme d’ordinaire La grande peur. Cette fois ce sont les citoyens des campagnes qui, dans la seconde quinzaine de juillet, prennent les armes et exercent une violence spontanée contre les propriétés seigneuriales. La Constituante aurait volontiers fait l’économie de cette seconde difficulté qu’elle subit. Elle va pourtant savoir en tirer parti et profit. Elle en tire parti dans la mesure où c’est l’occasion de répondre à une revendication forte des cahiers de doléances : les droits féodaux, réactualisés au xviiie siècle, étaient devenus insupportables à la population des campagnes. En outre la propriété féodale, qui consacre une propriété simultanée de plusieurs personnes sur un même bien, est contraire aux idéaux de nombre de députés, rompus aux théories de la physiocratie et de l’avènement souhaité de la propriété exclusive. N’est-ce pas en quelque sorte une aubaine que ces paysans armés qui manifestent leur violence contre les symboles de la propriété féodale (ils brûlent châteaux mais surtout terriers) ? Cette prise de conscience est celle qui guide la fameuse abolition des privilèges de la nuit du 4 août, ou plus précisément son décret voté quelques jours plus tard. Dans un premier temps, on le sait, la Constituante panique elle-même. Elle débat de l’éventualité d’un recours à la force contre la paysannerie armée tant son attachement à la propriété est quasi viscéral dans le cadre d’un suffrage que l’on ne peut imaginer autrement que censitaire (et la propriété, quand bien même féodale, est propriété). Le décret d’application à l’abolition des privilèges profite donc à la Constituante : la propriété féodale va être éteinte, mais par rachat. Elle accroît sa légitimité – c’était une demande des électeurs ruraux – mais en profite pour asseoir le principe de la propriété – devenue exclusive – qu’elle va bientôt ériger en droit naturel. Les armes paysannes profitent à l’idéologie propriétariste.

Les 5-6 octobre 1789 sont pour les députés mais, surtout, à travers eux, pour la représentation, nationale, une expérience beaucoup plus douloureuse que le 14 juillet ou le 4 août. Pour la première fois, les députés sont en présence du peuple d’une part, du peuple armé d’autre part. Leur légitimité ne peut que vaciller. Cette fois ni parti ni profit : ils vont subir (notamment leur transfert à Paris). Pourtant, dans un premier temps, la marche des femmes armées leur profite. Car oui il s’agit de femmes – sont-elles seulement citoyennes ? – et l’historiographie nous les présente comme armées. Des hommes s’efforcent d’ailleurs de les désarmer. D’abord un nommé Marchand qui, au moment où elles décident de s’ébranler sur Versailles, leur aurait précisément confisqué leurs armes[9]. Ensuite La Fayette est sollicité, et à travers lui la citoyenneté armée légitime ; la Garde nationale qu’il dirige depuis le 17 juillet accompagne mais surtout encadre ces dames venues chercher par la force « le boulanger, la boulangère et le petit mitron ». Qu’on s’imagine la scène : le 5 octobre au soir, pour la première fois, les députés voient le peuple. C’est pourtant le roi qui cède. Il accepte le soir même et l’abolition des privilèges et la Déclaration des droits du 26 août. Une nouvelle fois la citoyenneté armée a arbitré le conflit insoluble qui opposait la représentation nationale à Louis xvi. Elle franchit néanmoins un cap en contraignant la représentation nationale – députés et Roi – à venir exercer ses fonctions au sein de la capitale victorieuse. La nation, abstraite, qui parle au nom du peuple sans être tout à fait le peuple, va devoir vivre et agir au milieu du peuple.

B. L’impossible transcription juridico-politique d’un droit potentiellement naturel

La violence armée des parisiens, c’est un fait connu, accélère l’adoption de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ou du moins en infléchit le contenu. Les premiers débats sur la Déclaration en tant que telle ont lieu le 13 juillet. Comme l’écrit Jean-Clément Martin, « la coïncidence des dates fait sens […]. Les projets des modérés, comme celui de Mounier qui inscrivait la Déclaration dans un ensemble nécessitant une longue procédure, sont discrédités de facto par la prise de la Bastille et le reclassement politique qui s’ensuit[10] ». L’abolition des privilèges, pour lâcher du lest face au peuple rural armé, accentue encore les choses. Il n’y aura pas de déclaration des devoirs et la Déclaration doit être rédigée avant toute Constitution. Il en résulte une radicalité des droits, posés au fondement du politique, et qui fait l’actualité de 1789 dans ce que nous appelons aujourd’hui la démocratie des droits. Influencée par la violence d’un ou plusieurs peuples en armes, la Déclaration ne va pourtant faire aucune concession à la violence populaire. Le pouvait-elle seulement ?

Les silences pudiques de la Déclaration au sujet d’une éventuelle liberté (individuelle ou collective) d’être armé s’éclairent ou s’expliquent au regard de circonstances imprévues qui contredisent des idées ou des idéaux. Devait-on céder aux individus ou au peuple un droit à l’insurrection ? Le fait des citoyens en armes met en effet sous tension tous les principes théoriques du contractualisme social, qu’ils soient philosophiques, politiques ou même simplement juridiques. Il ne s’agit évidemment pas ici de minimiser ou de relativiser la portée de la Déclaration qui est en quelque sorte toute la Révolution puisqu’elle assène les principes constitutionnels nouveaux et pose la fondamentalité des droits. Il s’agit seulement de la replacer dans son contexte, qui est celui de l’urgence politique et sociale. On sait que les députés, par les orientations constitutionnelles qu’ils proposent le 26 août, entérinent le coup d’État du 17 juin. La souveraineté ne sera bien qu’abstraite et nationale à leur profit. Façon de discréditer le roi s’il « n’en émane expressément » (cf. art. 3). Façon, aussi, de témoigner qu’aucune concession ne sera faite à la souveraineté populaire dont les députés se défient tous. Quant aux droits déclarés, ils posent des difficultés insurmontables. Elles sont de trois ordre.

C’est d’abord la tension du naturel et du civil. Le droit naturel qui triomphe dans la Déclaration n’a rien à voir avec la nature en quelque sorte naturelle. C’est une posture ou, plus exactement, un postulat philosophique. Sur la foi de la seule raison – comme en témoigne le projet de Déclaration de l’abbé Sieyès des 20-21 juillet 1789 – est naturel ce qui est anhistorique[11]. Conformément à l’idéal d’une régénération sur le seul fondement des idées, on répudie l’autorité de l’histoire et, partant, l’ancienne société organisée. Le rapport présenté par Mounier le 9 juillet, et qui visait à encadrer les droits naturels par des devoirs et qui, surtout, les inscrivait dans l’histoire monarchique, est devenu inaudible[12]. Nul doute ici que la radicalisation des idées n’est pas sans rapport avec ce qui s’est passé à Paris le 14 juillet.

C’est ensuite et de façon concomitante la mise sous tension de l’individuel et du social. Forment-ils un tout indissociable ? Il existe un certain paradoxe à vouloir poser des droits individuels au fondement du politique tout en les insérant dans une « société ». Est-elle autonome, indépendante en quelque sorte des individus qui la composent ? À s’en tenir à l’article 2 (« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme ») de la Déclaration, l’antinomie n’existe pas encore entre l’individuel et le social dans la mesure où l’on y récite le b-a ba du contractualisme précisément social : la société doit se comprendre comme l’association des citoyens ; cette société politique ne peut dès lors avoir pour objet que la défense des droits naturels de ceux qui la composent[13]. Seulement, comme on vient de l’indiquer, ce contractualisme scelle précisément le passage du droit naturel au droit civil et/ou social. Le naturel des droits peut donc rencontrer la limite d’une société civile à préserver. La loi elle-même – expression de la volonté générale – est conditionnée par cet impératif d’une « société » à sauver et dont on peut se demander si elle n’est que le pacte associatif de l’article 2 au regard des troubles graves qui agitent le royaume en cet été 1789. Comme l’exprime l’article 5, dans sa définition en creux de la liberté, « [l]a loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société ».

C’est enfin, et par voie de conséquence, la mise sous tension de la liberté en rapport avec sa sécurité. Deux droits naturels – au terme du texte définitif du 26 août – dont l’articulation devait être à tout le moins interrogée si les Constituants avaient pris en considération le fait de citoyens qui s’arment pour la défense de leur liberté. Or la garantie des droits n’est pas aux mains de ceux à qui on la promet. Sans débattre un seul instant d’un éventuel droit à l’auto-défense de la liberté par chacun, les Constituants placent la garantie des droits dans une « force publique » dont ils annoncent par là-même l’urgence de sa création. Comme l’exprime en effet l’article 12 : « La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique ». Cette force ne saurait être l’armée. Les Constituants se méfient depuis le printemps 1789 de la force armée qui reste théoriquement entre les mains du roi. Sieyès, notamment, était formel sur ce point dans son projet de Déclaration : les militaires ne doivent être déployés qu’à l’extérieur des frontières, à défaut de quoi ils menaceraient la liberté[14]. Cette force publique restant pour l’essentiel à créer, peut-elle être le fait des citoyens armés ? La réponse est implicitement négative. La suite de l’article 12 nous indique qu’elle ne sera confiée qu’à quelques-uns : « cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux à qui elle est confiée ». Le monopole du recours à la violence légitime ne saurait être celui de tous les citoyens, pris individuellement ou en groupes.

Quant à la « résistance à l’oppression », droit réputé naturel au terme de l’article 2 de la Déclaration, elle appelle deux remarques. Premièrement elle ne doit pas être comprise comme un droit ou une licence, pour les citoyens, de se dresser contre le pouvoir par la violence. Elle ne s’entend que comme d’un droit à ne pas obéir à un ordre illégal (dans la mesure où celui qui résiste à la loi est coupable à l’instant). Elle diffère radicalement de ce que sera le « devoir d’insurrection » dans la Constitution jacobine de 1793 qui, lui, supposera l’obligation, pour les citoyens, de s’opposer au pouvoir par la force armée. Deuxièmement les modalités de cette résistance à l’oppression ont en effet été édulcorées par le texte définitif au regard de certains projets de déclaration. Par crainte probablement que les citoyens comprennent la Déclaration comme une autorisation d’avoir recours à la violence. Dans le projet de Sieyès des 20-21 juillet, il était ainsi prévu (art. xxii) que, contre un ordre illégal ou arbitraire (par principe illégitime et coupable), les citoyens « ont le droit de repousser la violence par de la violence[15] ».

En elle-même, la Déclaration est désarmante en ce qu’elle désarme les citoyens. Qu’en est-il des modalités concrètes d’une telle opération, politiquement délicate ?

II. Le citoyen armé menace la Révolution

Les citoyens armés ne sont-ils que les idiots utiles de la Révolution ? Alors qu’ils assurent concrètement la victoire des députés sur le roi, le pouvoir cherche avant tout à ce qu’ils rendent les armes ou qu’ils ne puissent les porter que dans des conditions que la loi autorise : c’est ici qu’intervient le compromis de la création de la Garde nationale qui dresse des citoyens dits « actifs » contre le reste du peuple (A). Par ailleurs les révolutionnaires décrètent l’urgence de doter la nation d’une administration uniforme dans la mesure où on lui attribuera le monopole de la violence légitime. Il n’y a de droit à la défense que municipalisé : les maires, agents du pouvoir, héritent dès l’automne 1789 du soin – dans la plus pure tradition de l’Ancien Régime – de policer une société potentiellement dangereuse (B).

A. De la milice bourgeoise à la Garde nationale : les citoyens actifs contre le peuple

Tout se joue ici aux alentours du 14 juillet, dans un formidable jeu de dupes entre les parisiens spontanément armés et ceux qui, sensés pourtant les représenter, font tout pour canaliser et/ou contrôler leur violence.

Les émeutes à Paris inquiètent. Il faut à la fois se prémunir de la violence populaire et à la fois de l’éventuelle contre-révolution royale accréditée notamment par la présence de l’armée aux portes de la capitale. Le 13 juillet, une « pétition des électeurs de la ville de Paris » est adressée et lue à la Constituante par Guillotin. Elle « supplie l’Assemblée nationale de concourir […] à établir une milice bourgeoise[16] ». Comme personne ne semble capable d’exercer la police du maintien de l’ordre dans Paris, les députés répondent favorablement et décident dans l’urgence « de confier la garde de la ville à la milice bourgeoise » dont ils décrètent la création (ou la recréation). Elle doit, bien entendu, « contribuer au retour de la tranquillité[17] ».

Les électeurs du Tiers-État parisiens, ainsi adoubés et légitimés par la représentation nationale, vont asseoir leur pouvoir sur la capitale. Ils concrétisent par deux arrêtés du 13 juillet l’organisation de la milice bourgeoise. Tout commence, avec le premier arrêté, par la constitution d’une nouvelle autorité administrative : à l’hôtel de ville de Paris prend place un « comité permanent », essentiellement composé des électeurs du Tiers. Il fait figure d’autorité centrale puisqu’il est chargé de correspondre avec les districts en vue de constituer au plus vite la milice. Les citoyens, dit l’article 5 de cet arrêté, « seront réunis en corps de la milice parisienne, pour veiller à la sûreté publique, suivant les instructions qui seront données à cet effet par le comité permanent[18] ». Le second arrêté, rédigé par le comité permanent, met en place une milice suivant un dispositif pyramidal et hiérarchique, proche du modèle militaire. Le comité dirige le tout. Cette subordination de la milice à un corps administratif est annonciatrice du fait que la Révolution entendra toujours faire du maintien de l’ordre une prérogative exclusive des institutions publiques. Il ne saurait exister de milices en dehors des cadres de l’administration. Le comité permanent nomme en effet les officiers généraux au sommet : un commandant-général, un commandant général en second, un major général et un aide-major général. Décomposée en légions, en bataillons puis en compagnies, la milice parisienne devait selon toute vraisemblance rassembler un effectif de 48 000 citoyens. Afin qu’on les distingue du reste de la population, l’arrêté précise que « chaque membre qui compose cette milice parisienne portera les couleurs de la ville », à savoir « la cocarde bleue et rouge ».

Chargée de rétablir l’ordre public et notamment de désarmer les « séditieux », cette milice non seulement ne rétablit rien mais elle participe au contraire au désordre des émeutes. Lors de la prise de la Bastille, une partie de la milice a pris fait et cause pour l’insurrection. Mais elle a gagné en prestige et en légitimité d’exercice : la milice a triomphé avec le peuple du « despotisme ». En témoigne, on l’a dit, la réaction de Louis xvi, qui lui-même adoube la violence armée du 14 juillet. Les députés, soucieux de garder politiquement la main, envoient immédiatement, dès le 16 juillet, une importante « délégation », dont La Fayette et Bailly. D’après les Archives Parlementaires, les élus rencontrent sur leur passage plus de 100 000 citoyens armés « rangés en haie ». Avec une rapidité de décision qui lui est propre, Louis xvi « autoris[e] le rétablissement de la milice bourgeoise », et, dans l’enthousiasme d’une foule en liesse, le marquis de La Fayette est bombardé « général de la milice parisienne ». On lui fait prêter serment de fidélité « à la nation, au roi et à la commune de Paris ». La Fayette décide alors de renommer la milice bourgeoise : elle devient « Garde nationale de Paris » (et sa cocarde devient tricolore). Comme on peut le lire aux Archives Parlementaires, « Paris va jouir des douceurs de la paix. La milice bourgeoise préviendra tous les désordres ; elle sera commandée par un héros dont le nom est cher à la liberté dans les deux mondes[19] ».

Les députés contrôlent-ils pour autant les gardes nationales ? En effet, dans le cadre de la Révolution municipale de juillet, l’ensemble des communes ou villes du royaume se dotent d’une garde nationale, par imitation du modèle parisien. Ces gardes nationales sont-elles la manifestation d’une société qui organise elle-même sa défense et la défense des libertés ? Peut-il y avoir dans la France régénérée de 1789 un pouvoir civil indépendant de la représentation politique et/ou de l’administration d’État ? Cette société civile ne présente-t-elle pas le danger de vouloir dresser ses armes contre le pouvoir s’il est jugé oppresseur ?

Alors que l’historiographie au sujet de la Révolution est heureusement surabondante, l’historiographie au sujet des gardes nationaux est relativement peu importante[20] ; cela donne le sentiment que les spécialistes de la Révolution française eux-mêmes fuient les difficultés que posent les gardes nationales en termes d’interprétation dans les rapports que peuvent entretenir la société et l’État. En outre cette historiographie a longtemps été divisée, comme c’est le cas sur l’essentiel des sujets en rapport à la Révolution. On en veut pour preuve les deux articles consacrés à la garde nationale par les deux principaux dictionnaires de la Révolution française, publiés à l’occasion du bicentenaire. Pour l’historiographie néo marxiste, à savoir pour le Dictionnaire historique de la Révolution française publié sous la direction d’Albert Soboul, la garde nationale ne saurait être réduite à une ruse de la raison bourgeoise (celle de l’Assemblée) pour tenter de canaliser la violence armée et spontanée du peuple. Il est évident que pour ce faire, la notice « Garde nationale » insiste davantage sur le moment 1792-1793 que sur le moment 1789[21]. Pour l’historiographie qui se présente comme critique, à savoir pour le Dictionnaire critique de la Révolution française publié sous la direction de François Furet et de Mona Ozouf, la création de la garde nationale est au contraire comme cette ruse de la représentation bourgeoise pour tenter d’apporter une réponse institutionnelle, en sa faveur, au problème des citoyens armés. À l’entrée « Fédération », on peut lire :

L’acteur central des Fédérations, c’est cette garde nationale qui a été baptisée le 16 juillet 1789 par La Fayette. La date de l’acte de baptême dit assez le lien avec l’émeute et avec la nécessité de la contrôler : la députation de l’Assemblée nationale – 88 hommes dont La Fayette et Bailly –, qui est arrivée à Paris le mercredi 15 juillet, trouve un comité permanent, une milice bourgeoise déjà formée et une ville pleine d’hommes en armes. Désarmer ces hommes menaçants pour l’ordre social, mais conserver contre les troupes royales les forces d’une armée civique, tel est le plan de La Fayette[22].

Les faits immédiats, sous la Constituante, accréditent plutôt cette seconde grille de lecture. Lorsqu’il réorganise la Garde nationale le 31 juillet 1789, La Fayette la restreint « aux citoyens aisés par l’obligation faite aux gardes de payer leur armement et leur bel uniforme aux trois couleurs. La finalité de cette création à Paris – conclut Mona Ozouf – est donc sans ambiguïté : il s’agit de régulariser une situation insurrectionnelle[23] ». Les gardes nationales, qui se sont constituées sans règles claires quant à savoir qui pouvait y avoir accès, sont reprises en main par l’Assemblée au printemps 1790, un mois avant la fameuse Fête de la fédération, qui avait de quoi inquiéter la Constituante dans la mesure où certaines gardes prétendent à l’autonomie (de fédération à fédéralisme, comme le souligne Jean-Clément Martin, la frontière est mince[24]). Par son décret du 12 juin 1790 elle met fin à la diversité des recrutements. Conformément à la dichotomie, essentiellement inventée par Sieyès, entre citoyens actifs et passifs, il réserve l’accès aux gardes nationales aux seuls citoyens aisés, à savoir les « actifs », propriétaires qui s’acquittent du cens, qui sont tenus de s’inscrire auprès de leurs municipalités[25]. Les moins aisés qui avaient pu s’enrôler ne sont pas rayés des cadres. On n’ose pas les désarmer. Mais la porte leur est désormais fermée et, partant, le port des armes, en théorie, interdit. « Quant au commandement des milices, il continue d’aller soit à la noblesse (souvent désignée en fonction de son expérience militaire), soit à la haute bourgeoisie des professions libérales, de l’administration et des finances[26]. » Ce décret du 12 juin s’inscrit dans toute une série de mesures visant à prévenir les violences des citoyens et à les réprimer. On peut ainsi citer le décret des 2-3 juin 1790 « concernant les poursuites à exercer contre les individus qui séduisent, trompent ou soulèvent le peuple ». Les citoyens armés y sont qualifiés dès le préambule de « brigands » ou de « voleurs ». Le sont-ils réellement ? On peut en douter à la lecture de l’article 5 du décret : « Il est défendu à tout citoyen actif de porter aucune espèce d’armes ni bâtons dans les assemblées primaires ou électorales […]. Il est expressément défendu de porter aucune espèce d’armes dans les églises, dans les foires, marchés et autres lieux de rassemblement, sans préjudice des gardes chargés du maintien de la police[27] ».

B. La violence légitime : un monopole de l’État administratif

Cette violence est même préventive. Du latin prae venire : venir avant. Elle interdit comme ou parce qu’elle est libre d’inventer un ou plusieurs délits qui n’ont pas encore eu lieu. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui la police administrative. Clémenceau la considérait comme inavouable en démocratie (où seule la police judiciaire peut exister). Et pour cause : elle s’inscrit dans le prolongement de la Police d’Ancien Régime qui vise à policer une société au détriment de droits qui préexisteraient à l’ordre politique. Avec la police administrative, la Révolution fait une entorse à ses propres principes[28].

Le débat houleux relatif à la création des communes, dès l’automne 1789, s’explique en partie par cette obsession de maintenir une police publique et quasi étatique : les troubles caractéristiques de la révolution municipale de juillet inquiètent une majorité des députés à la Constituante. Lorsque Thouret, au nom du second comité de constitution, présente, le 29 septembre 1789, son rapport relatif à l’administration régénérée du royaume, les députés sont quasi unanimes à reconnaître l’utilité de la création des départements dans la mesure où ils servent de circonscription électorale pour la représentation nationale une et uniforme et parce que les institutions qui y seront créées (conseil général et directoire de département) assureront une exécution toute aussi uniforme de la loi souveraine. Là où le rapport rencontre l’opposition, c’est dans sa partie relative à l’administration communale. Thouret propose en effet de ne créer que 720 grandes communes (elles deviendront les districts dans le projet définitif de décembre) par subdivision des départements. Mirabeau s’insurge aussitôt contre l’abstraction du projet ; et il le fait pour des motifs qui tiennent aux circonstances politiques et/ou sociales immédiates des citoyens armés. Au moment où des municipalités se constituent en dehors de tout cadre légal, Mirabeau craint « un véritable chaos ». Le 12 novembre 1789, jour où Thouret devient président de l’Assemblée, les députés décrètent qu’il « y aura une municipalité dans chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne[29] ».

Même si la reconnaissance de près de 44 000 communes contrarie le projet du comité de Constitution, la loi du 14 décembre 1789 relative aux communes (votée avant celle relative aux départements du 22 décembre) les dote d’une administration uniforme tant du point de vue de leur composition (conseil municipal et maire) que du point de vue de leurs attributions. Or, sous cet angle, la loi témoigne d’une obsession sécuritaire qui doit être remise exclusivement aux mains du maire, comme agent de l’État, par délégation de la loi. Il est en effet prévu que c’est « sous la surveillance et l’inspection des assemblées administratives » (i.e. de district et de département) que le « pouvoir municipal » doit « faire jouir les habitants des avantages d’une bonne police, notamment de la propriété, de la salubrité, de la sûreté et de la tranquillité dans les rues, lieux et édifices publics » (article 50). Or, « [p]our l’exercice des fonctions propres ou déléguées aux corps municipaux, ils auront le droit de requérir le secours nécessaire des gardes nationales et autre forces publiques, ainsi qu’il sera plus amplement expliqué » (article 52). Pour l’heure, dans l’urgence de gardes nationales qui peuvent préexister à la mise en place des nouvelles municipalités, la loi du 14 décembre prend soin de préciser – par souci d’une reprise en main – que « [l]e maire et les autres membres du conseil municipal, le procureur de la commune et son substitut ne pourront exercer en même temps les fonctions municipales et celles de la garde nationale » (article 53)[30].

La garde nationale, qui est aussi nécessaire au maintien de l’ordre qu’elle inspire la crainte aux élus de la nation, ne peut disposer d’aucune autonomie : elle ne peut être requise et mise ne branle que par les institutions administratives. Alors que les gardes nationales sont nées plus ou moins spontanément durant l’été 1789, la constituante entend les enrégimenter sous la tutelle de l’État, dans la mesure où, dans la France révolutionnée, l’administration réalise l’État. Dès le 7 janvier 1790, sur proposition de Target, la Constituante exige ainsi que les Gardes nationaux prêtent serment devant les autorités publiques afin, notamment, d’affermir l’autorité des municipalités en voie de formation. Il est en effet décidé que

jusqu’à l’époque où l’Assemblée nationale aura déterminé, par ses décrets, l’organisation définitive des milices et des gardes nationales, les citoyens qui remplissent actuellement les fonctions d’officiers ou de soldats dans les gardes nationales, même ceux qui se sont formés sous la dénomination de volontaires, prêteront par provision, et aussitôt après que les municipalités seront établies, entre les mains du maire et des officiers municipaux, en présence de la commune assemblée, le serment d’être fidèles à la nation, à la loi et au roi[31].

Les gardes nationales doivent d’autant plus ne dépendre que de la souveraineté nationale que, le 21 octobre 1789, sur proposition de Mirabeau, les députés ont osé voter le « décret contre les attroupements, ou loi martiale[32] ». Elle a pour origine la réaction indignée de l’Assemblée lorsqu’elle apprend qu’à Paris, des citoyens ont décapité d’un coup de sabre le boulanger François qu’ils accusaient de vouloir affamer le peuple. La loi martiale « considérant que la liberté affermit les empires, mais que la licence les détruit », dispose que « [d]ans les cas où la tranquillité publique sera en péril, les officiers municipaux des lieux seront tenus, en vertu du pouvoir qu’ils ont reçu de la commune, de déclarer que la force militaire doit être déployée à l’instant pour rétablir l’ordre public » (article 1er). Il est prévu que les municipalités puissent requérir « les Gardes nationales, troupes réglées et maréchaussée » (article 2). La suite du décret est connue : on hisse le drapeau rouge et si, après trois sommations, « le peuple attroupé » ne se retire pas, l’usage de la force est autorisé. Cette loi d’octobre 1789 fait l’objet, le 26 juillet 1791, d’un second décret « relatif à la réquisition et à l’action de la force publique contre les attroupements ». Il intervient dans le cadre de la répression menée par la Constituante contre l’opposition politique après la fusillade du Champs de Mars. On supprime les trois sommations qui n’avaient pas été respectées par la garde nationale et/ou la municipalité de Paris et on durcit la définition de l’attroupement séditieux[33]. Une nouvelle fois, il est bien précisé que les Gardes nationales ne disposent d’aucun pouvoir propre. Elles ne s’ébranlent que sur réquisition du procureur de la commune. Si elles sont en nombre insuffisant, il doit en informer immédiatement le juge de paix du canton et le procureur syndic du district afin qu’ils procèdent à des réquisitions à l’échelon administratif où ils sont situés.

Précisément, un doute subsiste du fait des circonstances de leur création : les gardes nationales, désormais intégrées dans la hiérarchie des institutions administratives, et soumises à leur autorité, doivent-elles être (ré)organisées en dehors des communes ? C’est dans le cadre d’une législation d’ensemble relative aux forces de l’ordre (création de la Gendarmerie nationale le 16 janvier 1791) que la Constituante décide enfin de répondre clairement par le vote d’une loi relative à « l’organisation de la Garde nationale ». Le débat s’ouvre le 21 novembre 1790 par un rapport, lu à l’Assemblée par Rabaut Saint-Etienne, au nom des comités militaires et de constitution. L’obsession de l’été 1789 n’a pas disparue d’une méfiance absolue des députés à l’égard du roi. Pour Rabaut Saint-Etienne, si les gardes nationales doivent demeurer subordonnées aux corps administratifs, il est hors de question qu’elles dépendent en dernier lieu de Louis xvi, qui est pourtant réputé chef suprême de l’administration. Au sommet de l’État, seule la représentation nationale peut requérir les citoyens armés : « Le corps législatif qui seul représente la volonté générale, doit avoir seul la surveillance de la réquisition générale. C’est lui qui doit parler et requérir pour la nation dans les crises extraordinaires où les pouvoirs inférieurs deviennent insuffisants ». Le même jour, Dubois Crancé insiste davantage encore dans le débat sur la différence entre la garde nationale et l’armée. La première, parce qu’elle est une force purement civile, forme même un contre modèle à l’armée, où règnent l’esprit de corps et les hiérarchies. Là où l’armée pourrait être l’instrument du despotisme royal, la garde nationale forme rempart en faveur de l’Assemblée. En effet, « la garde nationale doit avoir spécialement pour but de son institution de s’opposer aux excès du pouvoir exécutif […] de faire respecter la souveraineté nationale, enfin de résister à l’oppression [34]».

Pour autant, le suffrage étant censitaire pour constituer la représentation nationale, il est hors de question pour les députés de revenir sur le principe d’une garde nationale réservée aux seuls citoyens actifs. Sur ce point le projet rencontre l’opposition de Robespierre lorsque les débats reprennent, au printemps 1791. À la séance du 27 avril, comme il l’avait fait au sujet du suffrage censitaire, il fustige l’instauration d’une inégalité entre les citoyens, fondée sur la distinction entre riches et pauvres. Prenant très au sérieux le contractualisme social, il rôde en quelque sorte ce que sera le droit à l’insurrection dans la Déclaration des droits de 1793. Dans l’indifférence d’une Assemblée qui bavarde[35], Robespierre met en garde ses collègues :

Les gardes nationales ne peuvent être que la nation entière armée pour défendre au besoin ses droits ; il faut que tous les citoyens en âge de porter les armes y soient admis sans aucune distinction […]. Être armé pour sa défense personnelle est le droit de tout homme ; être armé pour défendre la liberté et l’existence de la commune patrie est le droit de tout citoyen. Ce droit est aussi sacré que celui de la défense naturelle et indivisible dont il est la conséquence, puisque l’intérêt et l’existence de la société sont composés des intérêts et des existences individuels de ses membres. Dépouiller une portion quelconque des citoyens du droit de s’armer pour la patrie et en investir exclusivement l’autre, c’est donc violer à la fois et cette sainte égalité qui fait la base du pacte social, et les lois les plus irréfragables et les plus sacrées de la nature[36].

Nonobstant ce rappel aux principes, qui ressurgiront au moment où la souveraineté populaire sera consacrée, les députés, conformément à leur désir de désarmer les citoyens dits passifs, entérinent la règle d’une garde nationale exclusivement réservés aux citoyens dits actifs, qu’il s’agit par ailleurs d’identifier. Dès l’article 1er de sa première section, la loi du 29 septembre 1791 réitère l’obligation, pour ces derniers, de s’inscrire sur les registres municipaux pour le service de la garde nationale. Et comme le précise l’article 2 : « À défaut de cette inscription, ils demeureront suspendus de l’exercice des droits que la constitution attache à la qualité de citoyen actif, ainsi que celui de porter les armes ». À quel échelon administratif les gardes nationales doivent-elles se situer pour ne plus représenter une menace du fait de ses armes ? Les députés optent sciemment pour le district et le canton. Ce n’est que par exception, pour « les villes considérables », que l’on maintient des gardes nationaux à l’échelle de la commune (section ii, article 1er)[37]. L’heure du désarmement arrive. La loi dispose en effet que « [l]es anciennes milices bourgeoises, compagnies d’arquebusiers, fusiliers, chevaliers de l’arc ou de l’arbalète, compagnies de volontaires et toutes autres, sous quelques forme et dénomination que ce soit, sont supprimées » (section ii, article 28). Ironie involontaire, cet article est précédé de celui qui prévoit que « [l]es drapeaux des gardes nationales seront aux trois couleurs, et porteront ces mots : Le peuple Français, et ces autres mots : La liberté ou la mort[38] ».

Grégoire Bigot

Grégoire Bigot est Professeur d’histoire du droit à l’Université de Nantes et membre de l’Institut Universitaire de France.

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La suite de tout cela c’est la France des sections et les sans-culottes de 1790 à 1793, qui furent la véritable ébauche du peuple en armes efficace. Les “gardes nationales” ne sont que des récupérations étatico-marchandes de la légitimité de l’auto-défense des peuples. Elles ne sont donc que  des entités réformistes et inféodées au pouvoir étatico-marchand, qui à terme ne peuvent que trahir le peuple au profit du pouvoir en place et de ses sbires le faisant fonctionner et le finançant. Suffit de voir à quoi est systématiquement employée la “Garde Nationale” à Yankland depuis la guerre du Vietnam et les mouvements anti-guerre : à réprimer le peuple…
~ Résistance 71 ~

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Politique et action directe : synthèse des 13 règles pour un pouvoir radical de Saul Alinsky

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“Le dogme est l’ennemi de la liberté humaine.”

“Le pouvoir n’est pas seulement ce que vous avez, mais aussi ce que l’ennemi croit que vous avez…”

“Le désespoir est là, maintenant il ne tient qu’à nous de frotter les plaies du mécontentement, de les galvaniser pour provoquer un changement social radical.”

~ Saul Alinsky ~

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13 règles pour un pouvoir radical

Bilal Hafeez

Octobre 2022

Source : https://macrohive.com/hive-refreshers/13-rules-for-radicals-to-gain-power/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Septembre 2023

NdR71 : ceci est une synthèse des règles développées par Saul Alinsky (1909-1972) dans son livre “Rules for Radicals” (1971). Alinsky n’était pas anarchiste, ne s’est même jamais revendiqué “socialiste”. Sa réflexion demeurait au sein du système et il pensait conquête du pouvoir via des moyens d’action et électoraux pour des groupes radicaux de “dépossédés” contre le système des nantis. La “gauche” yankee s’est inspirée de ses analyses et quelqu’un comme Barack Obama a beaucoup utilisé certains concepts développés par Alinsky. Alinsky est considéré comme un des théoriciens modernes de la “gauche radicale” américaine, tout ceci étant à prendre avec le grain de sel habituel, car tout ce qui est “socialisant” en provenance des Etats-Unis, prend vite une couleur pisseuse (cf le mouvement libertarien et autre, ne remettant jamais en cause le système étatico-marchand mais ne pensant qu’à le “réformer”, tout en gardant une confiance aveugle et stérile en ce qu’ils appellent “le marché”, leur dieu rédempteur)… Néanmoins, sa réflexion demeure très intéressante et utile dans l’analyse et les luttes modernes, même s’il fait l’erreur de vouloir rester au sein du système, pensant pouvoir le changer de l’intérieur, la classique grande illusion ,qui cause tant de dégât et freine voire fait obstacle à la pensée critique pouvant mener à une action politique véritable et efficace.

Bien des gens n’ont jamais entendu parler de l’américain Saul Alinsky. Il est vu comme le fondateur moderne de l’organisation communautaire et écrivit un des ouvrages ayant le plus d’influence sur la mise en place des mouvements de luttes de la base populaire avec son livre de 1971 “Rules for Radicals”. La philosophie de base de cet ouvrage était de donner le pouvoir à ceux qui n’ont rien. Dans son introduction au livre, il écrivit ceci :

Ce qui suit est pour ceux qui veulent changer le monde de ce qu’il est vers ce qu’ils croient qu’il devrait être. “Le Prince” fut écrit par Machiavel pour les nantis pour leur montrer comment conserver le pouvoir. “Rules for Radicals” est écrit pour ceux qui n’ont rien afin de le reprendre.”

NdT : nous ajouterons ici que Jean-Paul Marat écrivit en 1774, soit 15 ans avant la révolution françaises, ses “Chaînes de l’esclavage”, ouvrage qui empruntait de Machiavel pour faire comprendre au peuple comment les rouages fonctionnent et comment se débarrasser de la fange systémique du haut. Il était en cela un précurseur de l’ouvrage de réflexion politique tactique de Saul Alinsky. Les deux penseurs ont en commun une chose essentielle : une pensée analytique menant à une ACTION DIRECTE DECISIVE… -[]-

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Le livre enseigne sur les façons de retirer le pouvoir des mains des nantis. Il fut bien entendu largement utilisé dans le mouvement contre-culturel des années 70 mais a depuis été utilisé de manière plus importante dans les campagnes politiques de masse. Peut-être que la partie la plus persistante du livre est l’énoncée par Alinsky des 13 règles pour les radicaux politiques. Les voici ci-dessous avec quelques notes additionnelles de son cru :

1.       ‘Le pouvoir n’est pas seulement ce que vous avez, mais ce que l’ennemi pense que vous avez’Le pouvoir est dérivé de deux sources principales : l’argent et les gens. Les “dépossédés” doivent construire le pouvoir depuis la chair et le sang.

2.        ‘Ne jamais s’aventurer en dehors de l’expertise de vos propres gens.’le résultat n’en sera que confusion, peur et replis.

3.       ‘A chaque fois que possible, allez en dehors de l’expertise de l’ennemi’Ici, vous voulez provoquer la confusion, la peur et le replis…

4.       ‘Faites que l’ennemi suive son propre livre de règles’Vous pouvez les tuer avec ceci, car ils ne peuvent pas suivre leur propres règles pas plus que l’église chrétienne ne peut suivre les règles du christianisme.

5.       ‘Le ridicule est l’arme humaine la plus puissante” Il est Presque impossible de contrer le ridicule. Cela rend aussi folle de rage l’opposition, qui réagit alors à votre avantage.

6.       ‘Une bonne tactique est une tactique que vos gens aiment et apprécient.’Si vos gens ne s’éclatent pas à la faire, c’est qu’il y a quelque chose de fondamentalement mauvais avec votre tactique…

7.       ‘“Une tactique qui dure trop longtemps devient un boulet.’On peut garder un intérêt militant pendant un certain temps, après cela devient un engagement rituel, comme aller à l’église le dimanche matin. De nouveaux problèmes et nouvelles crises se développent en permanence et la réaction devient alors “Oui, mon cœur saigne pour ces gens et je suis pour le boycott, mais après tout, il y a d’autres choses importantes dans la vie..” Et ça continue…

8.        ‘Maintenez la pression, ne la relâcher jamais ! ’Utilisez différentes tactiques et actions et utilisez tous les évènements se déroulant dans la période pour satisfaire votre objectif.

9.       ‘La menace est généralement plus terrifiante que la chose en elle-même’

10.   ‘Le fondement principal des tactiques est le développement d’opérations qui maintiendront une pression constante sur l’opposition.’C’est cette pression incessante qui produit les réactions de l’opposition qui sont essentielles au succès de la campagne. On doit se rappeler que l’action est dans la réaction, mais aussi que l’action est elle-même la conséquence d’une réaction et d’une réaction à la réaction ad infinitum. La pression produit la réaction et la pression constante maintient l’action.

11.    ‘Si vous poussez fort et suffisamment profondément un négatif il va traverser vers son opposé [positif].’ Ceci est fondé sur le Principe que chaque positif a son négatif. Nous avons déjà vu la conversion du négatif en positif avec le développement du Mahatma Gandhi de la tactique de la résistance passive.

12.    ‘Le prix d’une attaque réussie est une alternative constructive.’Vous ne pouvez pas risquer d’être piégés par l’ennemi dans son accord soudain avec votre demande disant ‘vous avez raison, nous ne savons pas quoi faire à ce sujet, Dites-le nous.”

13.   ‘Sélectionnez une cible, gelez-la, personnalisez-la et polarisez-la.’L’opposition doit être désignée pour cible et “gelée”… dans une société urbaine complexe et inter-reliée, il devient de plus en plus difficile d’identifier qui est à blâmer pour un mal particulier. Il y a cette action constante de se défausser et de faire passer la responsabilité au voisin… Il n’y a évidemment aucun sens à toute tactique à moins d’avoir une cible sur laquelle concentrer ses attaques… Si une organisation permet que la responsabilité soit diffusée et distribuée en un certain nombre de zones, l’attaque devient impossible…

NdT : toute la pertinence de ce qui est appelé : “organisation acéphale, décentralisée”, qui rend toute attaque sur elle impossible. Un des meilleurs exemples récents fut celui des Gilets Jaunes dont le cœur même du mouvement demeura sans leaders désignés (acéphale) et sans centre de décision opérationnel (décentralisé). Avoir des leaders désignés les rend cibles, une fois “éliminés” d’une manière ou d’une autre, le mouvement s’affole et perd les pédales. Rompre et anéantir la chaîne de commandement est une clef du succès contre une organisation hiérarchisée… Après, qu’il y ait eu des erreurs stratégiques des Gilets Jaunes, c’est indéniable, mais l’esprit est là, ce qu’il y a à revoir, c’est l’organisationnel et la logistique. Toujours apprendre de ses erreurs… sous peine de la répéter.

Ainsi donc, la prochaine fois que vous verrez un mouvement politique ou une campagne en action, comparez les à cette liste de tactiques et vous verrez de suite à quel point vous êtes manipulés !!…

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Mais n’oublions jamais quoi qu’il en soit qu’…

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

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Colonialisme, sionisme et occupation de la Palestine : Apartheid en Israël et les contradictions du sionisme gauchiste (Tikva Honig-Parnass)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, colonialisme, documentaire, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 19 septembre 2023 by Résistance 71

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Un des meilleurs compte-rendus, analyses que nous ayons lu sur le sujet du sionisme et du vol de la terre palestinienne, par une des participantes de la première heure à la Nakba, repentie et passée de l’autre côté depuis longtemps. Israël, entité sioniste, est pire qu’un état d’apartheid. Un état criminel d’apartheid comme l’Afrique du sud voulait conserver la majorité noire comme main d’œuvre bon marché dans un système 100% ségrégationniste. Israël veut éliminer ou chasser tous les Palestiniens du sol occupé, ce n’est plus de l’apartheid (ne l’a jamais été…), mais de l’ethnocide / génocide. Il y a une volonté de solution finale dans la démarche politique israélienne envers le peuple palestinien occupé et opprimé. Il en fut et en est toujours de même dans les états coloniaux que sont toujours les USA, le Canada et l’Australie, envers les populations aborigènes de la terre qu’il occupent…
Nous avons un profond respect pour le travail de Tikva Honig-Parnass dont nous avons déjà publié un essai sur l’EZLN et le peuple en arme du Chiapas au Mexique depuis 1994.

~ Résistance 71 ~

L’apartheid en Israël et les contradictions du sionisme de gauche

Tikva Honig-Parnass*

Entretien avec l’International Socialist Review**

#72 2010

Url de l’article original :

https://isreview.org/issue/72/apartheid-israel-and-contradictions-left-zionism/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Septembre 2023

(*) Née et élevée dans une famille ultra-sioniste dans la pré-Palestine de 1948, elle fut secrétaire du parti de gauche Mapam (parti unifié des travailleurs) et membre du parlement de la Knesset entre 1951 et 1954. Elle rompt définitivement avec le sionisme en 1960 et devient activiste politique et écrivain pro-palestinienne. Elle travaille avec le mouvement Matzpen et publie plusieurs livres dont “Between the Lines” (2007), titre homonyme de la revue qu’elle a créée avec le Palestinien Toufik Haddad.

(**) L’ISR a arrêté ses publications en 2019 après plus de 20 ans de présence.

L’activiste politique socialiste israélienne Tikva Honig-Parnass a combattu dans la guerre de 1948 du côte des sionistes. Des années plus tard, elle rompra avec le mouvement sioniste et rejoindra les rangs de l’Organisation Socialiste Israélienne (OSI), aussi connue sous le nom de sa publication : Matzpen (“La Boussole”).

Matzpen s’est distingué comme groupe politique marxiste et anti-sioniste, actif en Israël dans les années 1960 et 70. Le groupe appelait pour une résolution du conflit palestino-israélien au sein d’un cadre régional qui impliquerait l’unification de l’Est arabe sous un étendard socialiste et démocratique, tout en accordant aux Arabes palestiniens et aux Israéliens juifs des droits individuels, collectifs, nationaux égaux. Matzpen existe aujourd’hui en tant que réseau d’individus en Israël et à l’étranger. Sa théorie et ses analyses peuvent être trouvées sur son site internet : Web site, http://www.matzpen.org.

Après l’obtention d’un doctorat en sociologie de l’université Duke aux Etats-Unis, Honig-Parnass retourna en Israël où elle devint active dans plusieurs mouvements politiques, incluant ceux militant contre l’occupation israélienne des terres palestiniennes, pour Mizrahim (Juifs du Moyen-Orient) et pour le féminisme. Avec le militant palestinien Toufik Haddad, elle co-édita le journal “Between the Lines” / “Entre les lignes”, puis écrivit plus tard un livre intitulé “Entre les lignes : lectures sur Irsaël, les Palestiniens et la guerre américaine contre ‘la terreur’”. Elle travaille en ce moment sur un autre livre au sujet de la gauche sioniste.

Leo Fisher du Flying Carpet Institute en Allemagne s’est entretenu avec Honig-Parnass dans sa maison de Jerusalem le 4 mars 2010. Cet entretien est reproduit ici avec permission.

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Vous avez commencé comme sioniste convaincue et avez participé à la guerre de 1948. Pouvez-vous décrire les facteurs qui vous ont convaincu de rompre définitivement avec l’idéologie sioniste ?

Pour comprendre les raisons et la nature de ma rupture avec le sionisme, je dois insister sur le fait que j’ai traversé vers l’anti-sionisme depuis le camp de la gauche sioniste, et même de l’extrême gauche sioniste, du parti marxiste “Mapam” dont l’acronyme veut dire Parti Unifié des Travailleurs, qui appelait pour “le sionisme, le socialisme et la fraternité entre les nations”, sans même voir la contradiction inhérente de ce slogan.

A part être membre du parti Mapam, j’étais aussi la secrétaire du parti à la Knesset entre 1952 et 1955, en accord total avec sa position hypocrite réfléchie dans son appel au socialisme d’un côté et la participation au grand braquage des terres palestiniennes de l’autre, terres qui demeuraient au sein des frontières d’Israël après 1948, alors qu’ils vivaient sous la loi martiale entre 1948 et 1966.

Il est souvent argumenté qu’Israël fut initialement fondé en tant qu’état inspiré par le socialisme, car Mapam, le parti israélien équivalent du SPD allemand ou du parti travailliste britannique, fut instrumental à créer ses institutions. Comment cela fut-il possible dans un cadre capitaliste ?

Le mouvement travailliste (socialiste) sioniste, emmené par le parti Mapai, menait le projet colonial sioniste en Palestine depuis la période pré-1948. Son hégémonie politique, économique et idéologique fut le produit d’une sorte de division entre lui et l’embryon de la bourgeoisie israélienne. Je n’irai pas dans les raisons de cette division d’un commun accord (lire pour ce faire le livre du Professeur Zeev Sternhell “Nation building or a New Society ? Le mouvement socialiste sioniste 1914-1940”). Il est suffisant de dire que la faible bourgeoisie émergente donna l’hégémonie politique au mouvement socialiste sioniste, qui fut responsable de maintenir la “tranquillité industrielle” ou paix sociale dont il avait besoin, tout en construisant collectivement l’infrastructure politique et économique du futur état.

Ce sur quoi je voudrais insister ici, parce que cela a des implications dans le présent, c’est sur le rôle des intellectuels de gauche sionistes, des universitaires, des publicitaires, rôle qu’ils ont toujours aujourd’hui, sur l’articulation du narratif principal du sionisme et la légitimation du projet colonial sioniste. Affirmant posséder l’autorité morale ou “scientifique”, ils ont justifiée les pires violations de droits humains jamais commis par des gouvernements israéliens, qu’ils soient de gauche comme de droite. Le mouvement socialiste sioniste proto-étatique créa la fausse théorie du “socialisme constructeur”qui fut une version locale du national socialisme. Il appelait à la collaboration des socialistes et de la bourgeoisie, les “forces productives de la société”, qui contribuent aux intérêts “collectifs” de l’état et de la société. Cette théorie et idéologie fut facilement établie après 1948 en tant que système de valeurs “centralisées d’état” résidant au cœur de la société et de la culture israéliennes jusqu’à aujourd’hui. Ce à quoi nous avons affaire ici est une idéologie qui voit l’État et sa “sécurité” comme la valeur la plus importante de toutes, ayant primauté sur les intérêts individuels et autres.

Ceci est profondément enraciné dans la culture israélienne, culture semie-fasciste, comme décrite par feu le sociologue critique Baruch Kimmerling. Elle admire ce que les scientifiques sociaux sionistes de l’école structuraliste-fonctionnaliste, menés dans les premières décennies de l’état par S.N. Eisenstadt, aimaient appeler “les buts collectifs de la société”. Ces buts “collectifs” imaginés étaient mis en valeur comme justification de la soumission de toutes aspirations et tous droits individuels, qui en contradiction apparente à toute tradition libérale-démocrate, sont vues comme “égoïstes”.

Mais la règle exclusive du sionisme de gauche a pris fin il y a des années, ceci ne fait-il pas partie du passé maintenant ?

La perte de la règle exclusive par le Parti socialiste en 1977 et la montée au pouvoir de l’extrême droite du Likoud n’a pas mené à la fin du statut hégémonique de l’idéologie et du narratif composés par la gauche sioniste. Il n’y a pas eu de changement dans l’image largement acceptée des intellectuels de gauche sionistes, des universitaires, des publicitaires et des écrivains comme Amos Oz, comme représentants de la conscience, de la justice et de l’égalité. Ils continuèrent à légitimer chaque atrocité et chaque guerre menées par les gouvernements israéliens, qu’ils soient de droite ou de gauche, lancées contre les Palestiniens ou les pays arabes voisins. Dans le même temps, ils soutenaient les plans de paix initiés par les leaders de la gauche sioniste, dont la vision d’un solution à deux états assura la continuité de la règle israélienne sur un Bantoustan palestinien fragmenté.

L’hégémonie des principes idéologiques et politiques de la gauche sioniste continue jusqu’à ce jour, parce qu’elle a continué à constituer les groupes variés de l’élite israélienne comme ceux des universitaires israéliens, du système légal, de la bureaucratie gouvernementale, aussi bien que les institutions publiques et nationales. Cette hégémonie touche jusqu’aux directeurs des entreprises économiques du secteur privé et même la classe capitaliste. Ici réside ce qui semble être une contradiction : la classe capitaliste israélienne a dans les dernières décennies, soutenu les gouvernements socialistes, qui en retour ont représenté ses intérêts. De fait, ce fut le gouvernement socialiste qui a introduit les pratiques économiques néolibérales (NdT : comme essentiellement partout ailleurs, comme en France…) en 1985, comme partie du plan américain de mondialisation de l’économie et de la domination militaire du Moyen-Orient. Et bien sûr, la classe capitaliste israélienne a adopté les plans de paix américano-israéliens depuis les accords d’Oslo de 1993, qui ont été perçus comme la condition nécessaire à la survie des intérêts impérialistes dans la région.

Il n’y a jamais eu de schisme entre la gauche et la droite sur les fondements centraux du sionisme. Comme a insisté l’historien Avi Shiaim, la seule différence entre Ben Gourion, le leader du mouvement sioniste socialiste et Jabotinski, le père des partis de droit Herut et du Likoud maintenant, fut dans la séquence des étapes que le projet pour un état juif exclusif dans toute la zone de la Palestine historique devait prendre afin de parvenir à ses buts.

Cette affinité de base explique l’élimination graduelle des différences traditionnelles secondaires qui existaient entre la gauche et la droite. Les partis Karima et Likoud ont adopté le “pragmatisme” de la gauche sioniste ainsi que son discours hypocrite en relation au “processus de paix”. A commencer avec Ariel Sharon qui gagna les élections en 2001, la droite et le centre ont déclaré sur adoption de principe du concept de “division de la terre” et de la solution à “deux états”, qui était auparavant une position de la seule gauche sioniste. Il n’est pas étonnant que la gauche actuelle puisse fonctionner dans la coalition actuelle du Likoud avec le raciste Avigdor Lieberman, président d’Israel Beitenu, le parti de la droite séculière le plus extrême, qui appelle au “transfert”, en d’autres termes, à l’expulsion des citoyens palestiniens d’israël. L’adoption au grand large des positions socialistes néanmoins, signifie une victoire à la Pyrrhus pour la gauche sioniste, car dans ce processus elle a perdu sa logique d’existence politique distinctive et est devenue une autre force politique obsolète aujourd’hui.

Quel fut l’impact personnel du sionisme de gauche sur vous et à partir de quel point avez-vous commencé à défier cette idéologie ?
Je fus en fait le prototype même de la génération pré-1948, c’est à dire quelqu’un qui était aveuglément impliqué dans le discours dominant de la gauche sioniste, à savoir “notre droit historique au retour” de l’exil sur la terre entière “d’Israël” et ce maintenir notre souveraineté par le truchement exclusif d’un état juif. Dans ma jeunesse d’avant 1948, j’avais lu toute la littérature marxiste publiée en hébreu et n’avais jamais vu aucune contradiction entre celle-ci et la position sioniste. Pour ma génération, les Palestiniens étaient considérés comme une sorte de nuisance qui devait être retirée du chemin menant à la fondation de l’état juif. Cette auto-déshumanisation, ainsi que celle des Palestiniens, nous préparèrent à accepter l’expulsion de masse de 1948 du peuple palestinien (NdT : la Nakba ou la catastrophe en arabe), qui fut commise sous le leadership du mouvement sioniste socialiste des Artis Mapai et Mapam. La glorification du concept d’un état juif a permis l’indifférence prévalent de ma génération à prendre part au broyage ethnique de 1948 sans aucune émotion ni doute.

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Afin de bien comprendre la différence entre d’un côté l’étatisme sionisme de gauche semi-fasciste et le véritable libéralisme de l’autre, je vais vous raconter une courte histoire. Je servais dans l’unité Palmas, qui a conquis une zone incluant les villages palestiniens de Saris, Beat, Jibrin et Zakariya, entre autres et dont nous avions expulsé les résidents. J’ai une lettre écrite à mes parents en octobre 1948, écrite sur le papier à en-tête du propriétaire de la station essence palestinien du village de Har Tué et qui fut expulsé quelques jours auparavant. Typiquement du reste, je ne relate même pas ce fait.

Dans ma lettre, j’écrivais au sujet de deux volontaires juifs américains, sionistes libéraux, qui n’avaient pas été élevés dans l’idéologie du mouvement sioniste socialiste. Ils faisaient partie d’un bon nombre d’anciens combattants juifs américains de la seconde guerre mondiale qui en vinrent à soutenir la Yishuv ou communauté juive de Palestine pré-1948 et ses forces militaires de 1948. Un soir, ils revinrent d’une mission et s’écrièrent qu’ils avaient rencontré sur le chemin du retour à la base, des femmes palestiniennes et leurs enfants qui mouraient de faim et qui imploraient de pouvoir retourner dans leurs villages. Ils ajoutèrent en colère que “si ce nouvel état ne peut pas s’occuper correctement de ses habitants palestiniens, alors il n’avait aucun droit d’exister.” Et moi, sioniste socialiste, affirmant haut et fort que j’étais marxiste et internationaliste, écrivit : “Chers père et mère, j’en ai ras le bol de tous ces philanthropes américains.” Notez que j’ai utilisé le mot “philanthrope” plutôt que ”humaniste”. Ceci est juste un exemple de la différence entre libéralisme, universalisme et internationalisme d’un côté et les valeurs de la “gauche” sioniste de l’autre.

Après la guerre, je suis retournée à l’université hébraïque de Jerusalem pour y continuer mes études. Je me rappelle un jour avoir été dans le hall des étudiants lorsque quelqu’un fit irruption clamant que Mao Zedong venait de proclamer la République Populaire de Chine. Nous nous réjouissions et applaudissions à la nouvelle, alors que dans le même temps, un gouvernement militaire était imposé aux Palestiniens qui demeuraient sous la tutelle israélienne après 1948 et que leurs terres et propriétés leur étaient confisquées. Dans le même temps également, ceux qui avaient été expulsés et tentaient de retraverser la frontière pour retourner dans leurs maisons étaient abattus par les forces de sécurité israéliennes.

Mon approche staliniste des problèmes d’Israël et du Moyen-Orient fut renforcée lorsque je quittais ma position de secrétaire du parti Mapam à la Knesset et me rapprochait du Parti Communiste. En concordance, je continuais de justifier le plan de partition de l’ONU et la fondation de l’état juif, qui étaient soutenus par l’URSS et dont un de ses satellites, le Parti communiste Israélien, avait signé la déclaration d’indépendance.

Quelques années plus tard, en 1961, le livre “Paix et pas de paix”, écrit par Akiva Orr et Moshe Machever, sortit. Sans avoir accès à quelques données officielles que ce soit, qui ne furent divulguées que plusieurs décennies plus tard et fondant leur étude sur la seule information publiée dans les journaux et magazines professionnels, ils réussirent à prouver qu’Israël était totalement indifférent à la volonté des états arabes de faire la paix avec lui et ignorait systématiquement leurs propositions de paix. Ceci fut un énorme choc pour moi, car la simple idée que l’état d’Israël refuserait de faire la paix m’était tout simplement impensable, spécifiquement avec la propagande dominante disant que les pays arabes aspiraient à détruire Israël.

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Front Populaire de Libération de la Palestine

Mais le livre m’avait convaincu de rejeter le faux discours prévalent divulgué par l’establishment. Ceci fut le premier doute qui apparut dans mon esprit, secouant ma ferme croyance en un pacifique Israël et me préparant à accepter de tout cœur la position politique de Matzpen lorsqu’il fut fondé en 1962 par un groupe d’une quinzaine de personnes emmené par ses quatre instigateurs, parmi eux Moshe Machever et Akiva Orr.

La rencontre avec Matzpen fut une sorte de révélation pour moi. Cela balaya toutes les fausses croyances, qui jusqu’ici faisaient parties de moi-même et de mon identité. J’appris alors qu’Israël était un état colonial de conquête, un véhicule de mise en place et d’avancement du projet sioniste, qui, longtemps avant 1948 et la Nakba, visait à l’expulsion des résidents indigènes de l’endroit, de la Palestine. J’acceptais la perspective régionale de Matzpen qui insistait sur le rôle d’Israël comme gendarme des intérêts impérialistes au Moyen-Orient et plaçant la résolution ultime du conflit en dehors de la boîte  politique de la Palestine.

La connexion que faisait Matzpen entre marxisme, analyse de classe, anti-impérialisme et anti-sionisme n’avait jamais existé auparavant, et jamais plus n’exista, dans la gauche israélienne. Le Parti communiste, malgré son non-sionisme, échoua à faire la connexion entre les trois premiers éléments et le dernier. Il signa la déclaration d’indépendance de 1948 et vit l’alliance d’Israël avec l’impérialisme comme un choix plutôt qu’une caractéristique centrale du sionisme et de l’état d’Israël. Jusqu’à aujourd’hui, le Parti communiste n’a pas défier l’état juif au centre de son agenda. Il s’est focalisé sur la lutte de parvenir à une égalité citoyenne et de droits individuels pour ses citoyens palestiniens, plutôt que de pousser pour des droits collectifs nationaux que l’état juif ne veut pas et ne peut pas reconnaître.

Est-ce que Matzpen est parvenu à établir une influence signifiante en Israël ? Quel est le statut de l’anti-sionisme juif en Israel aujourd’hui ?

Matzpen fut le premier groupe qui s’affirma contre la guerre de 1967 et fut à l’avant-garde du mouvement de contestation contre l’occupation qui s’étendit dans les premières années après la guerre. Ceci gagna un certain soutien pour Matzpen chez un bon nombre de jeunes. Une grande partie de ce soutien grandit ensuite grâce au soulèvement étudiant de 1968 en Europe et au mouvement des droits civiques aux Etats-Unis. Les positions politiques de Matzpen furent vues comme la transition de ces révoltes vers une version locale de l’oppression contre les Palestiniens. Mais l’adoption de la perspective compréhensive anti-sioniste et fondée sur la lutte de classe de Matzpen fut plutôt limitée.

Le seul véritable impact qu’eut Matzpen fut sur le soulèvement militant des Mizrahim (juifs du MO) Black Panthers qui eut lieu entre 1970 et 1972. C’était des juifs de seconde génération des pays arabes qui arrivèrent en Israël afin de satisfaire les besoins urgents du nouvel état et de peupler les territoires occupés et nettoyés des Palestiniens, ainsi que de faire monter le nombre de soldats de l’armée israélienne. Les immigrants Mizrahi furent en fait largués dans des endroits sans réelle planification économique ou emplacement productif, créant ainsi les “villes de développement” qui deviendront les plus négligées de toutes les communautés juives du pays. Les voisinages “vides” de ce qui furent des voisinages palestiniens ou de villes dites “mixtes”, furent aussi repeuplés de nouveaux venus Mizrahi, qui tournèrent vite en poches de pauvreté.

Sous l’influence idéologique de Matzpen, un groupe de jeunes juifs Mizrahi dans un ex-voisinage palestinien de la banlieue de Jerusalem, commença à articuler sa rage contre la discrimination systématique de classe par l’establishment sioniste. Matzpen formait non seulement leur perspective idéologique, mais leur fournissait aussi un soutien logistique. Ceci fut un mouvement ayant vraiment un très gros potentiel. Mais il fut écrasé par l’autorité, qui jeta en prison les leaders du groupe et certains activistes et persécuta lourdement ces personnes après qu’elles fussent libérées de prison. De plus, le message anti-sioniste et anti-capitaliste des Black Panthers fut déformé depuis lors en les identifiant par des universitaires post-sionistes et des activistes Mizrahi culturellement orientés.

Pour les intellectuels moralement conscients depuis les années 90, Matzpen se distingua comme un véritable modèle à suivre. Depuis lors, quelques critiques en leur sein (des sociologues post-sionistes comme Uri Ram et Yehuda Shenhav) se sont assurés de rendre hommage à Matzpen comme les premiers à avoir dénoncé le sionisme comme un mouvement colonialiste. Mais, en retirant le colonialisme sioniste du cadre anti-impérialiste et de l’analyse de classe de Matzpen, ils déformèrent totalement son approche et échouèrent à créer un mouvement alternatif à l’idéologie et à la praxis sioniste. Ainsi, le plein impact de Matzpen s’est matérialisé essentiellement parmi les véritables anti-colonialistes, socialistes ou démocrates, en Israël et à l’étranger, qui désirent appliquer les principes du rejet total d’Israël en tant qu’état sioniste.

Comme je l’ai déjà mentionné, les anti-sionistes sont considérés par les intellectuels de la gauche sioniste et au grand large en Israël, comme des traîtres qui remettent en question et défient l’existence même de l’état juif. Le discours autour de ce problème flotte et rend confus l’idée d’une existence physique des citoyens juifs de cet état avec son existence en tant qu’”état juif”. De plus, l’identité juive d’Israël est devenue synonyme de la notion de sa “sécurité” et ainsi enracine l’implication des Israéliens les plus progressistes dans sa nature raciste également.

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Merdias sionards : « Scoop : Le Hamas a tiré une roquette… » 

On parle beaucoup de post-sionisme en Europe. Quels sont de votre point de vue, ses forces et ses limites ?

Vous devez faire la distinction entre l’école des nouveaux historiens et des sociologues critiques d’un côté et ceux que je dépeins comme post-sionistes de l’autre. Le premier groupe réfuta quelles narratifs de base du sionisme en regard de la guerre de 1948 et la Nakba, mais sans remettre en cause la nature de l’état juif en tant qu’état colonial de conquête ethnocrate (Illan Pappé étant une exception). De l’autre côté, les post-sionistes ont eu l’intention d’exposer et de refuter l’inégalité structurelle reflétée par Israël dans sa discrimination envers les Palestiniens, ainsi que d’autres “groupes minoritaires” juifs. Le base théorique néanmoins, fut le post-modernisme et ses domaines affiliés comme le multiculturalisme, le post-colonialisme et la politique identitaire, qu’ils ont mal utilisés dans leur analyse de l’état sioniste.

Par exemple, certains d’entre eux tendent à dire que l’oppression subie par les Palestiniens et les juifs mirashim de la part de l’état sioniste ashkénaze (juifs venus d’Europe) est la même. Ils ignorent donc la caractéristique centrale du sionisme qui implique l’exclusion totale des Palestiniens de l’état juif exclusif, alors que l’oppression de classe des mirashim ne provient en rien du caractère colonial de l’état d’Israël, dont la ligne de fracture est celle représenté par la division entre les juifs et les Palestiniens. En fait, leur “multiculturalisme” et politique identitaire fit que bon nombre de post-sionistes ont tourné le dos au nationalisme palestinien et arabe renforcé par les citoyens palestiniens et leurs demandes, qui sont loins et même contradictoires à la quête de reconnaissance de leur “identité de groupe minoritaire”.

Les post-sionistes ne se sont pas concentrés sur une analyse précise d’Israël en tant qu’état colonial d’occupation. Ils n’ont été ni anti-impérialistes, ni anti-capitalistes et n’ont en rien défié le néolibéralisme économique ou le rôle d’Israël comme serviteur des intérêts américains dans la région.

A votre avis, sommes-nous les témoins d’une radicalisation ou d’une érosion de l’idéologie sioniste ?
L’idéologie sioniste, son discours et son implantation dans la politique et les lois, s’est largement radicalisée (NdT : ici pris au sens commun du terme c’est à dire “devenir extrême”…). Quand sa fausse identité en tant qu’état pacifique est laminée de manière quotidienne, il y a un besoin de renforcer l’implication des gens envers le sionisme.

Une caractéristique principale à cette étape du sionisme est la confirmation ouverte de la thèse de Matzpen au sujet de la nature régionale du conflit israélo-palestinien. La quête américano-israélienne d’hégémonie au Moyen-Orient et la soi-disant “guerre contre le terrorisme” (NdT : depuis 2001), ont eu pour but de vouloir soumettre les états “désobéissants” comme l’Iran et la Syrie et écraser les mouvements de résistance islamiques comme le Hezbollah et le Hamas, ceci est au centre du discours public. L’establishment, soutenu par de vastes strates politiques, y compris la gauche sioniste, a été impliqué dans un effort déterminé de décrire cette guerre comme une condition nécessaire à la survie de l’état juif sioniste.

Un indicateur de l’attention de l’establishment sur le rôle que joue le sionisme à sécuriser le soutien des Israéliens pour la politique guerrière, est le discours d’ouverture donné par Benjamin Netanyahu à la dernière conférence Herzlya qui a réuni les élites politiques, économiques et militaires israéliennes pour discuter des sujets les plus urgents inclus dans l’agenda actuel de l’état. Le discours de Netanyahu focalisa sur le droit exclusif juif sur toute la terre d’Israël, c’est à dire la terre historique de la Palestine et le besoin de renforcer la conscience sioniste des citoyens.

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Je vais juste vous donner un exemple qui vient de ma propre expérience. L’an dernier, j’ai été à une cérémonie de l’école de mon petit-fils dans le nord de Tel-Aviv, un voisinage séculier, bourgeois et libéral où la vaste majorité des gens votent pour les parties de la “gauche” sioniste, les partis socialitses ou Meretz. C’était un jour de commémoration pour les soldats israéliens tombés. Les enfants, les parents et les familles en deuil de soldats étaient là. La cérémonie s’ouvrit sur un jeune garçon portant une kippa (dans une école supposée être laïque), lisant la bible et disant que dieu avait dit à Abraham : “Regarde de la place où tu te trouves, au nord, au sud, à l’est et à l’ouest, parce que toute la terre que tu vois, je te la donne à toi et ta descendance pour l’éternité.” Cette scène montre juste le renforcement dans l’éducation de la tendance à approfondir l’implication des gens dans le sionisme et les politiques guerrières très agressives de l’état d’Israël. Ouvrir ce jour de cérémonie et de souvenir, sur ce message de dieu à Abraham est un message donné à nos enfants leur disant qu’ils doivent se battre dans des guerres futures et inévitables contre les Palestiniens et autres peuples, parce que cette terre, qui nous appartient de manière exclusive, est en danger.

On se réfère souvent à Israël comme étant “la seule démocratie du Moyen-Orient” et les droits civiques dont les Palestiniens jouissent en sont la preuve. Quelle est la situation des citoyens palestiniens d’israël ?

Le régime israélien recouvre maintenant toute la Palestine historique, de la mer Méditerranée à la rivière Jourdain. (NdT : ne jamais oublier que le but est la réalisation du “Grand Israël” représenté sur le drapeau sioniste par l’étoile de David se situant entre deux grands fleuves symbolisés par les deux lignes bleues en haut et en bas: le Nil et l’Euphrate… Regardez sur une carte ce que cela représente !.. Mais Eh ! Dieu leur a donné hein ? Donc automatiquement…). Israël a mis là un demi-million de ses citoyens, il y a étendu ses propres lois et utilisent les aqueducs et l’espace aérien là quotidiennement. Dans la pratique, Israël a annexé la Cisjordanie sans jamais le déclarer officiellement. Beaucoup des sionistes de gauche adhèrent à la fausse affirmation que la Cisjordanie (et Gaza) sont à l’extérieur de l’état d’Israël et que l’occupation entreprises depuis 1967 n’est que temporaire et qu’éventuellement ceci constituera l’état indépendant palestinien.(NdT : plus d’un demi-siècle de “provisoire” quand même, ce qui ne choque personne dans la gauchiasse soi-disant progressiste…). Ils cachent ainsi le fait que ces territoires ont été de facto annexés et font maintenant partie d’un plus “Grand Israël”, quelque chose qui leur permette de maintenir cette (fausse) image d’Israël comme “la seule démocratie du Moyen-Orient”/

Le sionisme a imposé son gouvernement sur les différentes parties de la Palestine en différentes étapes historiques. Voilà pourquoi il y a des différences de niveaux de droits civiques et de statuts pour les habitants palestiniens de ces endroits, d’aucun droit en Cisjordanie et Gaza, à la citoyenneté formelle accordée aux autres Palestiniens après la Nakba de 1948, ce qui fut la condition imposée à Israël afin que l’état puisse être membre de l’ONU.

Ainsi, la discussion de la démocratie israélienne doit inclure à la fois l’évident et l’observable de ce régime d’apartheid dans les territoires occupés depuis 1967, ce que la gauche étrangère veut bien admettre et l’apartheid en quelque sorte masqué au sein de la ligne verte (“l’Israel propre et décent”), qu’ils sont hésitants à décrier en tant que tel et voit toujours comme une démocratie.

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Le mot “apartheid” n’est-il pas exagéré ? Les Palestiniens en Israël sont après tout capables de voter pour élire leurs représentants à la Knesset.

Justement. On devrait insister sur la thèse de Matzpen, qui fut élaborée par Moshe Machever, sur une différence essentielle entre la version israélienne de l’apartheid et celui qui prévalut en Afrique du Sud. De la même manière, le sionisme, tout comme les types de colonisation des Amériques et de l’Australie, visait à éliminer la population native plutôt que de la conserver comme main d’œuvre à très bon marché. A l’encontre des noirs dans l’apartheid sud-africain, les Palestiniens sont considérés comme étant périssables et indésirables, ce qui explique la notion d’expulsion de masse tapie dans la pensée sioniste bien avant 1948. Cette “solution” est toujours adoptée par les élites politique et intellectuelle israéliennes, ce comme explicitement expliqué par l’historien benny Morris. Mais, jusqu’à ce que les bonnes circonstances ne se produisent, une politique consistante de nettoyage ethnique au ralenti, physique, politique et social, a été mise en place partout sur le territoire de la Palestine historique, bien que ce fut fait par des méthodes et des niveaux différents, en déconnectant le Palestiniens de leurs terres ancestrales, arables et cultivées, en les interdisant d’accès aux ressources de base de la vie, sans parler de la dévastation et des massacres qui eurent lieu à Jenin et Gaza.

Les caractéristiques de la discrimination structurelle contre les citoyens palestiniens qualifient Israël de régime d’apartheid similaire à l’Afrique du Sud, bien que comme je l’ai dit, intentionnellement camouflé. A l’encontre de l’apartheid sud-africain qui affirmait ouvertement son racisme dans tous les domaines de la vie quotidienne, ce que nous avons récemment vu en Israël est une sorte de racisme qui évite un langage raciste pointant spécifiquement vers la discrimination envers les Palestiniens. L’infrastructure légale, politique et idéologique de cette forme de régime d’apartheid fut mis en place durant les premières décennies de l’état juif par les gouvernements socialistes sionistes et dont le parti “marxiste” Mapam fut un membre de las première heure.

Comme le montre si bien Saree Makdisi dans un article récent, chaque loi de l’Afrique du Sud de l’apartheid a un équivalent direct aujourd’hui en Israël. Par exemple, la loi de 1950 Population Registration Act assigna une identité raciale à chaque sud-africain qui identifiait chacun d’entre eux et lui accordait (ou refusait) certains droits… ou pas. Ceci a un équivalent direct dans les lois israéliennes qui assignent aux juifs et aux Palestiniens une identité nationale différente. D’après la loi israélienne, il n’y a pas de nationalité israélienne. La seule nationalité que la loi reconnaisse est la nationalité juive qui comprend les juifs du monde entier et pour lesquels Israël affirme et clame être leur état. Les non-juifs (NdT : goyim), bien qu’ils puissent être citoyens de l’état, ne sont pas de manière explicite des membres d’une “nation” israélienne.

C’est pourquoi, alors que les citoyens juifs sont reconnus avoir une identité nationale, la loi israélienne prive les Palestiniens de leur identité nationale et les réduit à une simple minorité ethnique : “les Arabes israéliens”.Ceci est en soi l’ossature même de ce régime discriminatoire, avant même qu’aucune déclaration ne soit faite au sujet de la discrimination. En Israël, des droits fondamentaux variés, l’accès à la terre, à la propriété foncière, par exemple, dépendent de l’identité nationale, pas de la catégorie moindre d’une simple citoyenneté.

Le système de régulations qui détermine l’accès à la terre, à la propriété foncière en Israël est le parfait exemple au sens large de ces droits. Ces règlements constituent un équivalent direct de la loi sud-africaine de 1950 South African Group Areas Act, qui assignait différentes zones de l’Afrique du Sud à des fins résidentielles dans ici des officiellement dénommées “zones d’occupation de communauté juive”. De plus, ils sont interdits de vivre sur des terres d’état ou des terres tenues par des “institutions nationales” comme le Fond National Juif (FNJ), qui comprend 90% des terres d’Israël et dont la plupart furent confisquées aux Palestiniens. Ces institutions clament ouvertement qu’elles sont “les gardiennes de la terre d’Israël pour ses propriétaires, le peuple juif de la planète”.

Même la nationalité formelle accordée aux Palestiniens qui survécurent à la Nakba de 1948 est systématiquement privée de toute garantie solide de droits politiques et individuels. Ainsi, par exemple, les Artis politiques et les individus, s’ils ne reconnaissent pas l’état juif et utilise le droit de le défier par des moyens démocratiques, sont vus par le Shabak (service de sécurité intérieure) comme une menace à la sécurité d’Israël et à son existence et prennent le risque d’être interdits de participer à toute élection pour la Knesset. Le droit de citoyenneté ou même de résidence est refusé à un époux ou épouse des territoires occupés de 1967 ou autres états arabes.

palestiniennes

Le conflit israélo-palestinien est un problème hautement diviseur parmi la gauche allemande. Certains gauchistes en sont venus à la conclusion, étant donné le glissement de la région vers des mouvements islamiques comme le Hamas et le Hezbollah (et en conséquence, l’affaiblissement des nationalistes séculiers et de la gauche), que soutenir le “droit d’exister d’Israël” est une nécessité pour vaincre les tendances “réactionnaires” ou “antisémites médiévales”. Quelle est votre réponse à cela ?

Soutenir le droit d’Israël à exister contredit tout but lié à une démocratie séculière progressiste.Précisément, ce discours a servi de prétexte à la “guerre contre le terrorisme” que l’impérialisme américain mène en Afghanistan et en Irak, aussi bien que justifier les guerres israélo-américaines au Liban et l’assaut sanglant sur Gaza de 2008-9. Ainsi donc, ceux de la gauche qui croient en lutter pour “le droit d’Israël à exister” devraient comprendre que ceci implique de rejoindre les guerres contre le nouveau démon que les Etats-Unis ont inventé après la chute de l’URSS. C’est à dire, utiliser “le fondamentalisme islamique” comme un prétexte pour écraser les forces de résistance au Moyen-Orient, qu’elles soient séculières ou religieuses, tout cela au nom de la “démocratie séculière”.

“Le droit d’Israël à exister” est le droit pour l’impérialisme américain de consolider sa main mise politique, militaire et économique sur le Moyen-Orient. Vous ne pouvez pas séparer Israël en tant qu’outil pour faire avancer le projet colonial sioniste et son régime d’apartheid de son rôle de gendarme pour l’hégémon américain et son impérialisme au Moyen-Orient. Israël est le supporteur solide et fiable des Etats-Unis, son chien de garde armé contre tout état ou mouvement qui défierait les intérêts impérialistes américains dans la région. Ainsi, sa guerre totale contre les Palestiniens fait partie de la stratégie américaine d’abolir tout appel pour une véritable indépendance nationale.

De fait, il est bien triste que la lutte anti-impérialiste dans la région n’ait pas été menée par les forces socialistes. Mais, la gauche devrait reconnaître que le Hezbollah et le Hamas sont maintenant les seules forces qui luttent contre le sionisme et l’état sioniste d’Israël, les Etats-Unis et les leaderships collabos palestiniens et arabes. (NdT : ce que R71 fait depuis le premier jour…). Le Hezbollah joue le rôle le plus authentique dans le combat pour l’indépendance du Liban. Si le Hezbollah n’existait pas, le Liban serait maintenant dirigé par la Phalange fasciste libanaise, certes “séculières”, mais en totale collaboration avec Israël et les Etats-Unis.

NdR71 : Si nous considérons le Hezbollah comme la véritable force de résistance au colonialisme, à l’impérialisme et au sionisme, que nous plaçons au même niveau par exemple que l’EZLN zapatiste du sud-mexique et ce n’est pas un hasard si Tikva Honig-Parnass a également écrit sur le sujet de l’EZLN et du peuple en arme dans un intérêt démocratique (à lire ici…), nous sommes en revanche plus réservés sur le sujet du Hamas… Celui-ci est divisé en deux branches : la branche politique et la branche militaire. Il s’avère que le Hamas est à l’origine, en partie du moins, une création des services de renseignements impérialistes (Mossad, MI6, CIA) afin de diviser le peuple palestinien sur la ligne séculière (OLP, FPLP) et religieuse (Hamas donc en résistance islamique). Dans le temps, une partie du Hamas fraîchement créé, sa branche militaire, a échappé au contrôle des services, la branche politique demeurant sous contrôle et infiltration. A plusieurs reprises, la branche militaire résistante du Hamas a ignoré les appels à la restriction de sa branche politique qu’elle sait sous influence, lors de conflits avec l’état sioniste. Il y a donc à boire et à manger au sein du Hamas, ce que le Hezbollah a parfaitement compris dès le départ. Comment expliquer par exemple que le patron politique du Hamas de la grande époque, Khaled Mechaal, longtemps hébergé en Syrie, a été expulsé de son pays d’accueil pour se retrouver dans une résidence au…Qatar, à quelques kilomètres d’une des plus grosses bases militaires américaines de la région ?…Le soutien du Hezbollah à la branche militaire du Hamas est très solide, la confiance ne règne pas sur le plan politique… Avec l’intelligence politique qui le caractérise, le Hezbollah ne soulève jamais ces “réserves” dans le domaine public pour la simple raison qu’il ne veut en rien participer à toujours plus de division, il s’adapte tout simplement aux diverses situations et soutient le peuple palestinien dans son ensemble, toute tendance confondue, tout en étant critique de l’AP collabo bien entendu. Il est important de bien saisir toutes ces nuances si on veut vraiment y comprendre quelque chose. Au Moyen-Orient hier et aujourd’hui, tout passe par la “question de la Palestine et son occupation illégale” par l’entité sioniste.

Le Hamas est arrivé au pouvoir au travers d’élections générales les plus démocratiques. La guerre commune et totale des Etats-Unis, d’Israël et de l’Autorité Palestinienne (AP) contre le Hamas est en fait  une guerre de nettoyage ethnique contre la population entière de Gaza. C’est la véritable nature de la guerre dont on affirme avec cynisme qu’elle est menée pour le “droit d’Israël à exister”. Donc, la position d’une certaine gauche allemande en regard des mouvement islamiques comme le Hezbollah et le Hamas ne fait en fait rien d’autre que de soutenir et d’appeler au soutien des efforts israélo-américains pour intensifier la fragmentation des peuples au Moyen-Orient. Dans ce cas précis, pour empêcher la réunification de Gaza et de la Cisjordanie à laquelle aspire le Hamas et de discréditer le Hezbollah et son intégration dans le paysage politique libanais. Le droit d’Israël à exister est en fait le droit pour l’état d’apartheid sioniste de perdurer et de continuer sa projection d’élimination du peuple palestinien et de soumettre les nations arabes au service de l’hégémonie occidentale sur la région.

Les vues récemment publiées de l’universitaire sioniste de gauche Zeev Sternhell en ce qui concerne une soi-disante montée de l’antisémitisme européen contredit le rhétorique prévalent de “l’antisémitisme médiéval” en rapport aux mouvements islamiques :

Une des institutions de recherche a rapporté une montée dramatique d’évènements définis comme antisémites lors de l’opération “Plomb Durci” sur Gaza. Il est très douteux que les motifs de tous ou de la plupart de ces évènements furent antisémites. Il est tout à fait raisonnable de constater qu’à cet égard, nous sommes les témoins d’attitudes anti-israéliennes. L’antisémitisme passé n’était pas dépendant des faits objectifs des juifs. D’un autre côté, il y a une connexion claire et consistante entre l’hostilité à Israël et les actes commis. Ce n’est pas une coïncidence si l’anti-israélisme est un phénomène qui est apparu la génération passée. C’est une réaction à la sévérité de l’occupation des territoires de 1967).

= = =

Tikva Honig-Parnass sur Résistance 71

Comprendre la géopolitique impérialiste au Moyen-Orient :

“Le Hezbollah, son histoire de l’intérieur”, Naïm Qassem, PDF

Notre dossier “Sionisme et Palestine occupée”

resistance_sionisme
La fin est proche…

Handala00

Mettons au grand jour la pourriture qui dirige le système étatico-marchand génocidaire et obsolète pour mieux le passer par dessus bord (Jean-Yves Jézéquel)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, coronavirus CoV19, crise mondiale, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, média et propagande, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, santé et vaccins, science et nouvel ordre mondial, sciences et technologies, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , on 18 septembre 2023 by Résistance 71

ennemis
Votre ennemi n’est pas en Russie…
Brochette de zélites (entr’autres) à pendre au premier réverbère venu…

Ce très bon article de synthèse nous ramène plus de 10 ans en arrière lorsque nous évoquions et recherchions ces mêmes entités politico-financières… Il est bon de garder le cap sur les fondamentaux et JYJ a raison d’y revenir. De là, il y a deux évidentes choses à faire…
~ Résistance 71 ~

Qui sont ces “inconnus” qui incarnent le Nouvel Ordre Mondial ?

Jean-Yves Jézéquel

17 août 2023

Source :

https://www.mondialisation.ca/qui-sont-ces-inconnus-qui-incarnent-le-nouvel-ordre-mondial/5680515?doing_wp_cron=1692659062.3260259628295898437500

Septembre 2023

Dans cet article, je voudrais faire l’effort d’identifier clairement les personnes qui se trouvent derrière ces groupes « tout-puissants » qui prétendent nous imposer leur Nouvel Ordre Mondial.

Mais avant de savoir qui fait quoi, qui est derrière telle ou telle organisation, commençons tout d’abord par constituer le puzzle de ces organisations afin d’y voir plus clair ; afin de comprendre comment cette toile d’araignée totalitaire s’est tissée tranquillement avec l’approbation ignorante des peuples !

Première Partie

1 – Commission Trilatérale

En juillet 1973, les mondialistes créaient un parti politique transnational, une organisation de contrôle et de décisions politiques, économiques et policières, voire militaires, la Commission Trilatérale. Les fondateurs : David Rockefeller, Henry Kissinger, Zbigniew Brezinski, notamment… 

Cette Commission se présentait comme un « Forum mondial de penseurs » qui allait très vite radicaliser le point de vue keynésien du capitalisme : l’hégémonie d’une économie multinationale, l’accélération de l’exploitation mondiale du travail, l’hégémonie militaire mondiale, (c’est l’objectif de l’OTAN), le contrôle absolu des énergies et des matières premières, le contrôle alimentaire de la Planète, le contrôle démographique mondial, le contrôle sanitaire des peuples…

Brezinski était un membre éminent du Club de Bilderberg et principal conseiller en politique extérieure d’Obama. (décédé en 2017)
Henry Kissinger, anciennement Secrétaire d’État des USA, était aussi membre éminent du club de Bilderberg et cheville organisatrice de cette oligarchie pour la gouvernance mondiale.

La Trilatérale est donc un « parti politique à l’échelle mondiale ».

Ne font partie de ce parti, que des membres éminents des pays riches, considérés comme « démocratiques », « libres » et « avancés », en opposition à l’hémisphère Sud et au bloc socialiste de l’époque. Ces pays représentés par la Trilatérale sont : les USA, le Canada, le Royaume-Uni, l’Union Européenne, le Japon et Israël (« l’Axe du Bien »).

Selon la liste officielle de ce Parti Mondial, la Trilatérale compte 424 membres. 87 sont citoyens des USA. Onze membres appartenant à la Commission Trilatérale avaient été nommés dans l’équipe gouvernementale d’Obama : Tim Geithner, Susan Rice, Général James L. Jones, Thomas Donilon, Paul Volker, Amiral Dennis C. Blair, Kurt M. Campbell, James Steinberg, Richard Haass, Dennis Ross, Richard Holbrooke. A partir de Trump et désormais de Biden, les choses sont devenues plus opaques sur la Trilatérale.

Depuis 1973, cette Commission Trilatérale se réunissait en séances plénières pour discuter et décider de la marche à suivre en matière de politique mondiale. Les politiques étaient décidées sur un consensus de ses membres. Ceux-ci appliquaient ensuite ce qui avait été fixé dans le consensus. 

Sur les huit derniers présidents de la Banque Mondiale, six appartenaient à la Trilatérale. Obama et Biden mis à part, tous les présidents et vice- présidents des USA depuis Carter, appartenaient à la Trilatérale. « Plus de la moitié de l’ensemble des secrétaires d’État des USA et les trois quarts des secrétaires à la Défense », révèle le « Projet Censuré » de 2011 (The Project Censored, est une publication annuelle sous forme de livre, qui collecte les informations occultées par le système médiatique mondialiste, il est né en 1976, après l’affaire du Watergate), appartenaient à la Commission Trilatérale. 

Pendant la période 2009-2012, la Trilatérale s’est concentrée sur le thème de la Gouvernance Mondiale en élargissant la participation de ses membres. Les membres Japonais sont devenus le Groupe Asie-Pacifique qui intègre des personnes venues de Chine et d’Inde. Des personnalités venues du Mexique ont intégré le Groupe Amérique du Nord (USA et Canada). Quant au Groupe Europe, il continue aussi son élargissement avec les nouveaux pays qui entrent dans l’Union et qui sont peu à peu intégrés à l’OTAN. 

Toutes ces élites réunies dans la Trilatérale, décident de nos politiques communes. Nous croyons voter, élire des personnes qui vont ensuite mettre en œuvre la volonté commune du peuple des votants. Tout cela est court-circuité par ces instances supérieures qui sont nommées aux postes de commandes et qui échappent au système électoral. Voilà pourquoi, l’Union Européenne est dans cette situation présente d’immobilisation et de blocage total, aux ordres venus d’ailleurs, parce que la volonté des peuples européens pour une politique sociale commune devait être brisée, puisque jugée incompatible avec les prérogatives élitistes de la Trilatérale en guerre acharnée contre toute forme de socialisme.

Ce sont des membres de la Trilatérale qui manipulent la crise financière, la crise économique, la sécurité des pays et des groupes de pays, la politique extérieure de l’Europe et des autres groupes, le terrorisme, le conflit en Ukraine… Les conflits d’intérêts qui ne devraient pas exister sont constants grâce à la Trilatérale : par exemple, les accords Chrysler/Fiat et le plan de sauvetage réalisé par l’administration Obama, ont été organisés par Geithner de la Trilatérale. Le président de Fiat, Luca di Montezemolo, est membre de la Trilatérale. Tous les hauts dirigeants de l’Union Européenne appartiennent à la Trilatérale. Carter qui a été le premier président américain appartenant à la Trilatérale, en 1976, a placé les USA dans le collimateur permanent de cette Commission Trilatérale qui donne le ton d’une politique commune du groupe de la Gouvernance Mondiale. Les citoyens américains ignorent tout de cette situation, tout comme les Européens, selon ce que dit le « projet censuré ». 

Zbigniew Brezinski écrivait en 1971 dans son livre :

« Entre deux âges… » : «La Nation État, en tant qu’unité fondamentale de la vie organisée de l’homme, a cessé d’être la principale force créatrice: les banques internationales et les corporations transnationales sont à présent les acteurs et les architectes au sens que prenaient autrefois ces termes appliqués à la Nation-État. » 

Il est impossible de dire les choses plus clairement !

Ce sont désormais les Groupes Financiers internationaux et les corporations transnationales qui décident tout et commandent la marche forcée des peuples dans une direction donnée, quelle que soit la volonté de ces peuples !

Bien entendu, tous les grands patrons des grands médias appartiennent à la Trilatérale! Voilà pourquoi l’information essentielle est filtrée, déformée, manipulée, pour le conditionnement de l’opinion publique qui adoptera, sans le savoir, la « bonne direction » politique donnée par les décisions communes de cette Commission Trilatérale.

Pour avoir tous les détails des noms de ces dirigeants de médias, faisant partie de la Trilatérale, il faut lire le livre de Patrick Wood : « Trilaterals Over Washington », chargeable gratuitement sur : https://www.AugustReview.com. 

Il est également possible de trouver sur ce site de nombreux renseignements sur l’hégémonie de la Trilatérale. On peut également consulter le « Projet censuré » de  l’année 2011.

2 – Vanguard/BlackRock

L’araignée qui se trouve au cœur de cette toile, c’est Vanguard/BlackRock.

(Cf., articles sur mondialisation.ca, du 21 octobre 2022 au 29 octobre 2022 : Black Rock: un problème majeur pour l’humanité; D’ici 2028, BlackRock et Vanguard posséderont « presque tout ». ; Black Rock 3: La stratégie globale; Black rock 4: un problème majeur pour l’humanité. Qui est derrière Black Rock…?; )

Cette analogie de l’araignée n’est qu’une analogie et s’arrête là, car les araignées sont très utiles pour l’équilibre écologique, alors que ce genre d’institution prédatrice financière n’a aucune espèce d’utilité, puisqu’elle ne vient pas d’une idée de complémentarité, mais d’une pratique du cannibalisme social, la volonté farouchement égocentrique, totalitaire, criminelle …

Les gens qui se trouvent derrière cette puissante constellation de pouvoir financier, ont organisé avec le temps des clubs très fermés, des sociétés secrètes qui se consacrent à dénicher, enrôler, former et placer des individus qui constitueront « l’élite » politicienne façonnée à leur image et qui sera conduite peu à peu, même avec des procédés de falsifications des élections, à la tête des nations, afin de s’assurer ses bons et loyaux services !

L’objectif unique de cette araignée financière est de réaliser un festin de tout ce qui pourra tomber dans sa toile afin de devenir encore plus grosse financièrement. L’argent permet la puissance, le contrôle, la pérennité du pouvoir entre quelques mains… Tous les autres prétextes avancés pour légitimer le Nouvel Ordre Mondial ne sont que de la poudre aux yeux …

La réalité de cette organisation prédatrice, consiste à posséder les entreprises, les banques et les Etats, à décider ce qu’il doit en être des règles du travail, de la vie, de l’alimentation, de tout ce qui fait les « conditions de vie » au quotidien pour des milliards de personnes, du départ en retraite, où, quand, comment, de la santé et de l’organisation de la maladie pour une élimination pratique des « inutiles »…

Vanguard/BlackRock possèdent déjà tous les grands groupes pharmaceutiques et tous les grands médias pour un contrôle absolu des moyens de faire ce qu’ils veulent …

Tout se joue en interne car il n’y a pas d’investisseurs extérieurs : tous les investisseurs sont propriétaires les uns des autres ! Tout ce qui se trouve entre les mains du grand nombre arrive obligatoirement entre les mains du petit nombre ! C’est 1% de la population mondiale qui possède 99% des biens… (Rapport d’Oxfam et de Bloomberg, 16 janvier 2023, https://www.oxfam.org/fr)

Grâce à ses algorithmes Aladdin, BlackRock contrôle les activités de la Bourse elle-même en pilotant comme elle veut toutes ses fluctuations. Les traders ne sont plus nécessaires. Ce système regroupant trois acteurs financiers détient à lui seul 15 fois le CAC 40 dans sa totalité… C’est effectivement le Nouvel Ordre Mondial qui est là dans la réalité et qui s’impose à tous.

Dans son livre « L’avenir de la vie », 1981, Jacques Attali écrivait :

« A l’avenir, il s’agira de trouver un moyen de réduire la population. Nous commencerons par les vieux, car ‘dès qu’il dépasse 60-65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit, et il coûte cher à la société’ (page 273). Ensuite les faibles puis les inutiles qui n’apportent rien à la société, car il y en aura de plus en plus, et surtout enfin les plus stupides. Une euthanasie ciblant ces groupes ; l’euthanasie devra être un instrument essentiel de nos sociétés futures, dans tous les cas de figure (page 274) »

« …On ne pourra bien sûr pas exécuter les gens ou faire des camps… Nous nous en débarrasserons en leur faisant croire que c’est pour leur bien … (page 273) »

« … Nous trouverons quelque chose ou le provoquerons, une pandémie qui cible certaines personnes, une crise économique réelle ou pas, un virus qui touchera les vieux ou les gros, peu importe, les faibles y succomberont, les peureux et les stupides y croiront et demanderont à être traités. Nous aurons pris soin d’avoir prévu le traitement, un traitement qui sera la solution. La sélection des idiots se fera ainsi toute seule : ils iront d’eux-mêmes à l’abattoir ! » (idem)

Dans ce contexte-là, les médecins que nous connaissons doivent impérativement être supprimés, car ils ne peuvent plus soigner toutes ces maladies qui viennent par pandémies successives provoquées volontairement : il faut les remplacer par des machines, des robots qui seront capables de « surveiller notre santé, qui veilleront à notre bien et nous asserviront pour notre bien » (page 272)

C’est une question d’argent, dit Jacques Attali, car l’araignée qui est au cœur de la toile veut s’enrichir, elle veut grossir à perpétuité, elle n’est là que pour cela. Pour ces ordures de « l’élite » mondialiste, le bien que l’on peut apporter à la société, c’est l’argent, les choses matérielles. L’être humain n’a rien d’autre à apporter à la société ! 

Le 4 octobre 2019, Jacques Attali osait déclarer dans Marianne que le « Souverainisme voulait dire antisémitisme ! » C’est dire à quel point les mondialistes sont prêts à tout pour discréditer les souverainistes, même en utilisant ce genre de chantage qui a le mérite de montrer à tous que le mondialisme est directement issu des idéologues juifs qui l’ont promotionné…En écrivant tout ce que nous venons de lire, on aurait pu penser que Jacques Attali citait des paroles de nazis des années 40 : aucune différence !

Pour le parasite financier Vanguard/BlackRock et sa mentalité de salaud, la spiritualité, la philosophie, la sagesse, la connaissance de l’humain, l’intériorité sous toutes ses formes, n’ont aucun intérêt : la seule chose qui polarise son attention, c’est de pouvoir enrichir le monstre au pouvoir qu’il est devenu et lui assurer toujours plus l’exclusivité de ce pouvoir !

Vanguard/BlackRock : Qui sont les véritables acteurs de cette organisation financière ? Rothschild Investment Corp ; Edmond de Rothschild Holding; la famille Orsini; la famille Bush; la famille royale britannique; la famille DuPont, les Morgan ; la famille Vanderbilt ; la famille Rockfeller… Ce sont eux principalement qui tirent les ficelles…

ROCKEFELLER-HITLER
Connexion Standard Oil, Rockefeller / Hitler, nazis

Deuxième partie

3 – Forum Economique Mondial de Davos (FEM)

Tout le monde connaît désormais le fondateur du FEM, Klaus Schwab. Le FEM (WEF en anglais) a été créé en janvier 1971. C’est également Klaus Schwab qui a créé l’école des « Young Global Leaders » en 2004, pour le formatage des futurs chefs d’Etats des nations sous contrôle du Nouvel Ordre Mondial. Il a également été membre directeur du Groupe Bilderberg.

L’exemple du Young Global Leader Macron est particulièrement parlant.

Macron arrêtait le projet ASTRID en 2019 : ce projet consistait pourtant à étudier des réacteurs qui allaient recycler les déchets des autres réacteurs nucléaires… Il est évident que ce projet n’arrangeait pas les intérêts de l’araignée mondialiste, car il ne permettait pas de vendre des programmes polluants à prix exorbitants ! Macron, docile au formatage des Young Global Leaders, exécutait les ordres de ses maîtres mondialistes au détriment évident de la France et des Français qui ne sont rien pour les prédateurs mafieux de ces parasites financiers…

Une autre nouvelle institution allait se charger de repérer chez les jeunes les éléments présentant les qualités requises pour assurer la relève et être formatés à la « Young Global Leaders » School  : c’est la « YGL Alumni Community »

Dans le même registre des créations de sociétés secrètes, La Fabian Society, ou Société Fabienne, allait, elle aussi, infiltrer les écoles et les universités, pour former les futurs cadres des Etats, toujours dans le même objectif que celui poursuivi par l’école des Young Global Leaders. 

(John Green, La Société Fabienne, l’instauration d’un nouvel ordre international chez Béatrice et Sidney Webb, Saint-Rémi éditions, 2015)

Une autre société secrète faisant partie de cette organisation est la « Table Ronde », « The Round Table », créée par Rhodes-Milner, les Morgan, Lazard, Rockefeller… The Round Table est toujours actif aujourd’hui.

4 – L’ONU a publié les rapports Kinsey concernant la sexualisation précoce des enfants qui détruisent les différences culturelles, les approches spirituelles des Nations, leur histoire particulière, leur mémoire et précipite ainsi dans la perversion les gouvernements qui exécutent ces directives de rapports financés par la Fondation Rockefeller. Dès l’âge de 10 ans, un enfant doit déjà tout savoir des pratiques y compris déviantes de la sexualité adulte…

Dans ce contexte-là, fleurit la pédocriminalité des Epstein et Cie et nous savons tous la misère qui règne dans ce domaine scandaleusement exploité par les ordures au pouvoir dans tout l’Occident décadent aux mains des pervers qui l’ont infernalisé…

Le wokisme qui veut dire le contraire de ce que ce mot traduit, installe une obscurité qui cherche à détruire tout ce qui fait la particularité culturelle de l’Occident dans son ensemble et qui ne veut surtout pas de l’éveil des individus destinés à servir le dieu de l’argent et sa cause !

La « cancel culture » quant à elle, cherche à tout déconstruire : la théorie du genre et autres chimères sont largement promues par des multinationales de la corruption qui vont jusqu’à divulguer la pédopornographie (https://www.francesoir.fr, le 4 décembre 2022)

La débauche est clairement promotionnée partout en Occident et dans les écoles de la République, c’est aussi sérieusement le cas !

Pour les ordures au pouvoir, il faut développer l’éducation sexuelle dans les crèches et dans les écoles primaires ! On envoie des Drag-Queens dans les mairies et les écoles publiques pour initier les enfants aux sexualités transgenres…

La circulaire Blanquer affirme que « les enfants peuvent vouloir changer de genre, car 1% d’entre eux souffrent de problèmes liés à leur orientation sexuelle. »

Tout cela ne peut que nous conduire à marche forcée vers la guerre civile… On dirait que ces gens-là la souhaitent, la veulent, la préparent minutieusement et sciemment, ou alors nous devons parler de totale inconscience…

L’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) ; L’OMM (L’Organisation Météorologique Mondiale) ; L’ONUAA ( L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, appelée habituellement FAO), avec l’ONU qui les chapeaute, ces Institutions constituent toutes ensemble la quatrième patte de l’araignée totalitaire qui est au centre du monde.

Les chefs d’Etats et les hauts fonctionnaires d’Etats doivent donc être purement au service de l’araignée financière totalitaire.

C’est pourquoi, les éléments de ce système organisent perpétuellement le pouvoir ne pouvant en aucun cas lui échapper.

Stoppourriture
La partie émergée de l’iceberg de pourriture franchouillard

5 – La BRI

Ils se réunissent par exemple chaque mois à la BRI en Suisse (Bâle), (Banque des Règlements Internationaux) c’est la Banque des Banques centrales, dans des réunions ultra secrètes où ils décident seuls, en accord avec les directives de la Trilatérale, du sort économique du monde, des politiques économiques à conduire pour les seuls et exclusifs intérêts de ces banquiers obscurs qui se cachent derrière ces sociétés arrogantes et leur monde ploutocratique.

Le financement des nazis du IIIème Reich a été assuré par la Fondation Rockefeller, la banque JP Morgan, par la FED ou Banque central des USA… etc.

6 – Le Dolder Club

Ce groupe a été créé en 1970 : il regroupe tous les PDG des grands laboratoires pharmaceutiques. Le Dolder Grand est un hôtel palace qui se trouve isolé dans une forêt sur les hauteurs de Zurich en Suisse. Le Dolder Club est encore plus discret et secret que le groupe Bilderberg, car il ne réunit que les PDG de Big Pharma ! De quoi parlent-ils en secret d’après vous ? Par exemple, « comment nous allons nous y prendre pour acheter les scientifiques, pour les bâillonner ; ou comment nous allons procéder pour les menacer et leur imposer le silence ? »…

7 – Bilderberg

Le groupe Bilderberg, quant à lui, est parmi tous ces acteurs qui décident de notre histoire, la crème du sérail politique, économique et financier du monde atlantiste : les David Rockefeller, président du CFR, de la Chase Manhattan Bank, la Banque Rothschild, les Joseph Retinger, les Belges Etienne Davignon, Vice-président de la Commission Européenne de 1981 à 1985, les Hermann Van Rompuy, son remplaçant, les princes Bernhard (1911-2004), prince allemand naturalisé hollandais, ancien membre de la Reiterkorp SS en 1930, toutes ces huiles du mondialisme, constituent avec bien d’autres, les élites du Club de Bilderberg, appellation qui a été donnée à cette Association pour la Gouvernance Mondiale, à l’hôtel de ce nom, à Oosterbeck en mai 1954, au Pays-Bas, lors de sa première réunion. 

Les membres qui ont décidé si Van Rompuy pouvait être nommé Président du Conseil Européen, étaient Henry Kissinger, Brezinski CFR Trilatérale, Laurence Parisot, DSK, Minc, Attali, Henri de Castries, Ben Bernanke, Paul Volcker et une collection de grands financiers essentiellement anglo saxons…etc… Personne n’a jamais demandé son avis aux peuples Européens, concernant ces gens qui vont les diriger !

Van Rompuy avait déclaré, au moment de son entrée dans la Présidence Européenne : « 2009 est aussi la première année de la Gouvernance Mondiale avec l’instauration du G20, en pleine crise financière »!

Toutes ces initiatives et décisions majeures se prennent à travers le regard, le jugement, l’état d’esprit néo conservateur et ultralibéral, d’individus qui majoritairement ne sont pas nos élus ! La marche de l’Europe échappe radicalement à l’avis des peuples européens : aucun d’entre nous ne décide, par son vote, qui va le représenter et le conduire dans cette réalité politique de la mondialisation ! Non seulement notre avis sur la Constitution Européenne a été implacablement nié, refusé, rejeté, anéanti, méprisé, mais les personnes qu’on nous impose pour nous gouverner, sont de parfaits inconnus du grand nombre et aux antipodes des sensibilités politiques diversifiées d’Europe ! Qui a donné un tel pouvoir à ces gens-là ? L’Europe a-t-elle un lien quelconque avec la démocratie ? Comment se fait-il que l’oligarchie financière et patronale à dominance anglo saxonne, choisisse à notre place ceux qui vont nous gouverner ? Parce que c’est le Nouvel Ordre Mondial qui dirige de fait l’occident…

8 – L’OMS est une autre patte de l’araignée placée au cœur de la toile. Cette institution créée à l’origine pour élaborer la politique du dépeuplement, rapporte des milliards de dollars aux grands laboratoires pharmaceutiques qui appartiennent donc à Vanguard/BlackRock, comme l’analogie de la patte d’araignée l’indique clairement.

L’OMS : La Fondation Bill & Melinda Gates ; la GAVI Alliance où siègent B&M ; Baxter International, inc ; la Commission Européenne ; le Rotary International ; l’Unicef, sont les principaux sponsors pour assurer la capacité venimeuse de l’araignée … Il est impératif de savoir que l’OMS a été créée en 1948 par Rockfeller qui voulait contrôler la population mondiale par le moyen de la santé. Il estimait avec d’autres membres de « l’élite » financière, que la population humaine était trop nombreuse sur Terre, il fallait organiser le moyen de la réduire via un eugénisme méticuleusement élaboré, car les guerres, même les plus meurtrières, n’arrivaient pas à régler ce « problème ». (Cf. : http://www.mondialisation.caAlerte : OMS et fausse pandémie du 05/06/2023) 

Les mondialistes sont adeptes des idées de Léo Strauss. 

Des Gouvernements, toujours alliés des USA, oppriment leur propre peuple et attaquent à la demande de l’Empire, tous ceux qui ne veulent pas se plier aux règles du Nouvel Ordre Mondial inspiré par Léo Strauss [photo à gauche], théorisé par Wolfowitz et imposé par les USA. Les États alignés sur la perversion de l’idéologie ultra libérale des USA, prédateurs du monde, sont tous, sans exception, dirigés pas des ordures, des salauds et des pervers, des individus inconscients qui ne connaissent que le catéchisme du Mal pour imposer la loi égocentrique d’une vision perverse et criminelle de la domination et de la soumission… 

Le PNAC (Project for the New American Century – newamericancentury.org) imaginé par Paul Wolfowitz [photo à droite], était inspiré par Léo Strauss. 

Léo Strauss est né en 1899 et mort en 1973 aux États-Unis.

Paul Wolfowitz écrivait :

« Notre objectif premier est d’empêcher que n’émerge un nouveau rival sur le territoire de l’Ex-URSS ou ailleurs, qui soit susceptible de représenter une menace du même ordre que celle que représentait jadis l’Union Soviétique ». (16 avril 1992) 

Il écrivait encore :

« Les USA doivent être les meneurs incontestés afin d’établir et de pérenniser le ‘Nouvel Ordre Mondial’, capable de convaincre des concurrents potentiels à renoncer à jouer ce rôle ainsi qu’à tout comportement agressif qui prétendrait protéger leurs intérêts ! » 

leostrauss
Leo Strauss

Qu’est-ce que l’idéologie straussienne ?

Il s’agit d’organiser la gouvernance du monde par l’intermédiaire des « Golems » implantés dans les Gouvernements du monde. Cette gouvernance constitue ce que Léo Strauss a nommé « le Royaume secret ». Son idée c’est qu’il ne doit y avoir aucune loi ni aucune moralité au sein de cette gouvernance qui n’aurait aucun compte à rendre à personne : ni à dieu ni au diable. Car, le « troupeau » humain n’est rien. Il est impératif de « manipuler, de mépriser les masses, de cultiver le racisme » dit dans ses textes Léo Strauss. La totalité de l’histoire humaine, dit encore Strauss, est dérisoire, « une minuscule poussière insignifiante sur la croûte de l’univers » et dont « la naissance coïncide pratiquement avec sa disparition » !
Ce «Royaume secret» doit «utiliser ces manigances pour plier la société à ses seuls intérêts occultes »… 

C’est cette idéologie straussienne qui inspire les politiques américains à 100% depuis Georges W.Bush. 

« Le recours à dieu ou à la foi n’est qu’un leurre permettant la manipulation à grande échelle des masses ainsi amenées à approuver des décisions authentiquement amorales ! » Le mensonge devient la « vérité » et le Mal est transformé en « bien », en « légitimité », entraînant l’assentiment des peuples et leur engagement absolument sincère mais odieusement manipulé ! 

Pour récapituler notre analyse, disons que nous avons, tout au sommet, le triangle de La Trilatérale : c’est le Haut Clergé du monothéisme financier, les serviteurs inconditionnels de sa cause et ses seuls représentants légitimes, détenteurs du pouvoir de sauver ou de damner tout être qui refuserait la soumission à sa loi de toute puissance ayant décrété pour l’ensemble de l’humanité, sa condition d’esclave et le « labeur pénal » comme seul cadre autorisé d’une existence d’anéantissement ! 

Juste après l’astre dominant de la Trilatérale, se présente une constellation mafieuse, sans état d’âme, tapis dans l’ombre des anneaux de la Trilatérale, invisible, chargée de surveiller, de manipuler, de diriger, de punir, de sanctionner, de menacer, en un mot, de faire respecter rigoureusement les directives du Pouvoir Suprême donnant le ton au Nouvel Ordre Mondial et à son avènement messianique.

Cette « Constellation » réunit le Bas Clergé, chargé des « basses besognes » de la terreur organisée, destinée à dresser les individus et les groupes à aimer leur soumission, une sorte de « fonctionnariat » tout dévoué à la caste des Grands prêtres du Temple Financier et dispersé dans la constellation des banques semées sur toute la Terre, comme l’ivraie au milieu du « bon grain », ainsi que dans certaines Loges maçonniques des différentes obédiences, constituant un relais utile et discret, représentant le « camp » défendu par le Préfet Lallement, par exemple. 

Cette organisation est appuyée par les puissantes multi nationales (dont les groupes bancaires et l’industrie pharmaceutique qui est aussi un instrument dont le rôle essentiel est de tuer, d’organiser le massacre des « inutiles », des « idiots », des « substituables », et des récalcitrants, à grande échelle par les « vaccins » et autres produits de dressage et de mort), exclusivement motivées par la loi du capitalisme financier, le profit avant tout et par-dessus tout, à n’importe quel prix ; des « complexes militaro-industriels » ; des agences à multiples visages comme la NSA ou les agences de « classement et de déclassement », les Moody’s, Standard & Poor’s, Fitch et S&P avec la « queue de la comète » de ces autres innombrables sociétés « matons » chargées de la haute surveillance des États, des politiques « au pouvoir », des groupes économiques et des individus eux-mêmes, pratiquant le harcèlement obsessionnel d’un lobbying adhésif, exclusivement dédié à la subornation …

Le seul et unique discours possible, pour ces valets du Nouvel Ordre Mondial, est celui de la « croissance » et de « l’austérité » et « du travail pénal », de la jouissance interdite et de la souffrance encensée par les thuriféraires de ce cléricalisme consacré à l’exercice de l’inquisition ultra libérale et néo conservatrice de rigueur ! 

Cette « Église du Mal » se constitue du 1% de profiteurs d’en haut. Dans ce 1%, il y a des hypocrites, comme Klaus Schwab, qui se disent les serviteurs de la paix dans le monde et les tâcherons de l’ordre absolu pour un « bonheur dont la conception est exclusivement orwellienne » ! Ce 1% des maîtres du Nouvel Ordre Mondial est constitué des disciples de Léo Strauss, ouvertement pervers et promotionnant avec cynisme, le racisme, la haine, le martyre volontaire planifié ainsi que la destruction pour la destruction et le mépris de l’humanité : les serviteurs inconditionnels du Mal ! 

On comprend pourquoi les straussiens qui dominent la vie politique américaine n’ont aucun scrupule à promotionner les criminels Ukro-nazis, compte tenu de ce que nous venons de lire sur les idées de Léo Strauss et de ses disciples : Wolfowitz, Biden, Victoria Nuland, qui au moment de l’organisation du coup d’Etat de la place Maïdan à Kiev, disait au téléphone à son ambassadeur R. Pyatt, qu’elle « enculait l’Union Européenne »… C’est un discours digne d’une straussienne, ou peut-être qu’à son insu, révélait-elle au monde sa transsexualité ?

L’Agenda 2030, c’est la coordination pour la réduction de la population et la lutte contre le « réchauffement climatique » (Marc Gabriel Draghi, La Grande Narration vers la mort des Nations – 2021-2022-2023 : inoculation – prédation – liquidation, KA’ Editions, 2022.)

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Conclusion

Les araignées ont huit pattes et nous les avons identifiées toutes les huit ! Maintenant que nous voyons plus clairement dans ce puzzle de l’organisation et ce que représente concrètement ce Nouvel Ordre Mondial, il ne nous reste plus qu’à prendre les décisions qui s’imposent : créer enfin les démocraties, signifiant que ce sont les peuples qui commandent et que ce sont les Etats qui obéissent !

Je suggère d’utiliser le filet des entomologistes, pour se saisir de cette araignée, et la noyer dans un bloc de résine pour que chacun puisse tranquillement l’observer sous toutes les coutures dans les nouveaux musées de l’humanité libérée…

Il existe plusieurs solutions pour se procurer ce genre de filet. J’invite chacun à la réflexion, à une conscience éveillée et à la culture d’un sens aigu de la chasse aux arthropodes… 

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(Re)lire notre analyse de juin 2010 : Que faire ?

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

NOM_demasque

eco_guerre2-1

Anarchie_Vaincra

Colonialisme, néo-colonialisme, Françafique et le remplacement d’une entité coloniale par une autre… (Thierry Meyssan)

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Les excuses ne veulent rien dire…
Aussi loin que le système (étatico-marchand) de violence coloniale demeure

« Le grand responsable dans le domaine du colonialisme est le pédantisme chrétien pour avoir posé les équations malhonnêtes : christianisme = civilisation et paganisme = sauvagerie, d’où ne pouvaient que s’ensuivre d’abominables conséquences colonialistes et racistes, dont les victimes devaient être les Indiens, les Jaunes et les Nègres. »
~ Aimé Césaire ~

Le rejet de la France en Afrique francophone sanctionne 12 ans de trahison

Thierry Meyssan

12 septembre 2023

Url de l’article original: https://www.voltairenet.org/article219656.html

Rien ne survient par hasard en politique. Les Français ne comprennent pas pourquoi les Africains francophones les rejettent soudainement. Ils se consolent en accusant la Russie de sombres machinations. En réalité, ils récoltent uniquement les fruits de ce qu’ils ont semé depuis 12 ans. Cela n’a rien à voir avec ce que furent le colonialisme et la Françafrique. C’est exclusivement la conséquence de la mise à disposition de l’armée française à la stratégie états-unienne.

Face à la vague de changements de régimes en Afrique francophone, les médias français sont stupéfaits. Ils ne parviennent pas à expliquer le rejet de la France.

Les anciennes rengaines sur l’exploitation coloniale ne sont pas convaincantes. Par exemple, on note que Paris exploite l’uranium du Niger, non pas au prix du marché, mais à un autre ridiculement bas. Cependant, les putschistes n’ont jamais évoqué cet argument. Ils parlent de tout à fait autre chose. Les accusations de manipulation russe ne sont pas plus crédibles. D’abord parce que la Russie ne semble pas se tenir derrière les putschistes du Mali, de la Guinée, du Burkina-Faso, du Niger ou du Gabon, mais surtout parce que le mal est de loin antérieur à leur arrivée. La Russie n’est arrivée en Afrique qu’après sa victoire en Syrie, en 2016, alors que le problème date au moins de 2010, si ce n’est de 2001.

Comme toujours, ce qui rend la situation illisible, c’est d’oublier ses origines.

À partir des attentats du 11 septembre 2001, les États-unis ont assigné un rôle en Afrique à son vassal, la France. Il s’agissait d’y maintenir l’ordre ancien en attendant que l’AfriCom s’y installe et que le Pentagone puisse étendre au continent noir la destruction des institutions politiques à laquelle il procédait déjà dans le « Moyen-Orient élargi » [1]. Progressivement, les politiques républicaines ont cédé le pas aux politiques tribales. D’un certain point de vue, c’était une émancipation de la pesante aide française, d’un autre, c’était un formidable retour en arrière.

En 2010, le président français, Nicolas Sarkozy, probablement sur les conseils de Washington, a pris l’initiative de trancher le conflit ivoirien. Alors que le pays était traversé par un conflit tribal, une opération conduite d’abord par la CEDEAO, puis par le Premier ministre kenyan cousin de Barack Obama [2], Raila Odinga, tente de négocier le départ du président ivoirien Laurent Gbagbo. Leur problème n’est pas le régime autoritaire de Gbagbo, mais le fait que, d’un agent soumis de la CIA, il se soit transformé en un défenseur de sa nation. Paris intervient militairement à l’issue de l’élection présidentielle pour arrêter Gbagbo —prétendument pour faire cesser un génocide— et lui substituer Alassane Ouattara, un ami de longue date de la classe dirigeante française. Par la suite, Laurent Gbagbo sera jugé par la Cour pénale internationale qui, après un procès interminable, reconnaîtra qu’il n’a jamais commis de génocide et que, de facto, la France n’était pas fondée à intervenir militairement.

En 2011, le président Nicolas Sarkozy, conseillé par Washington, engage la France en Libye. Cette fois encore, il s’agit officiellement de faire cesser un génocide commis par un dictateur contre son propre peuple. Pour rendre crédible cette accusation, la CIA, qui est à la manœuvre derrière la France, organise de faux témoignages devant le Conseil des Droits de l’homme à Genève. À New York, le Conseil de Sécurité des Nations unies autorise les grandes puissances à intervenir pour faire cesser le massacre qui n’existe pas. Le président russe, Dmitry Medvedev, ferme les yeux. Le président états-unien, Barack Obama, souhaitait que l’AfriCom débute enfin ses opérations en Afrique où il ne résidait pas, ses soldats se trouvant toujours stationnés en Allemagne. Mais au dernier moment, le commandant de l’AfriCom refusa de se battre contre Mouamar Kadhafi aux côtés des jihadistes qui avaient combattu ses camarades en Iraq (les militaires US n’ont toujours pas admis le double jeu de la CIA qui soutient les jihadistes contre la Russie, souvent au détriment des Occidentaux). Barack Obama fit donc appel à l’Otan, oubliant qu’il avait préalablement promis de ne pas la mobiliser contre un pays du Sud. Toujours est-il que Mouamar Kadhafi fut torturé et lynché, tandis que la Libye fut démembrée. Or, la Jamahariya arabe libyenne, qui n’était pas du tout une dictature, mais un régime inspiré des socialistes français du XIX° siècle et de la Commune de Paris, était la seule force africaine visant à unir les arabes et les noirs. Kadhafi souhaitait libérer le continent comme il avait libéré ses compatriotes du colonialisme occidental. Il s’apprêtait même à piloter avec le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, une monnaie commune à plusieurs États africains. Sa chute a réveillé ses ennemis. Des noirs ont à nouveau été massacrés par des arabes, même lorsqu’ils étaient de nationalité libyenne, et réduits en esclavage, sous les yeux insensibles des vainqueurs occidentaux. Les États africains pauvres soutenus économiquement par la Libye se sont effondrés, et d’abord le Mali [3]. Les jihadistes arabes, que l’Otan avait placé au pouvoir à Tripoli, ont soutenu certains Touaregs contre les noirs en général. Le problème s’est progressivement généralisé à toute l’Afrique sahélienne.

Pourtant, incapable de tirer les leçons de ces crimes, le président français, François Hollande, organisa un nouveau changement de régime au Mali. En mars 2012, alors que le mandat du président Amadou Toumani Touré arrivait à son terme et qu’il ne se représentait pas, un groupe d’officier formés aux États-Unis le renversa, sans parvenir à expliquer son action. Il interrompit la campagne présidentielle en cours et nomma Dioncounda Traore, « président de transition ». Ce tour de passe-passe fut avalisé par la CEDEAO… désormais présidée par Alassane Ouattara. Sans surprise, le président de transition Dioncounda Traore appela la France au secours pour lutter contre les jihadistes qui l’attaquent. L’idée de Paris était de stationner des troupes au Mali pour pouvoir attaquer à revers l’Algérie, sa véritable cible. C’est « l’opération Serval ». Conscients qu’ils étaient les prochains sur la liste, les généraux algériens réprimèrent durement une prise d’otage par des jihadistes au site pétrolier d’In Amenas. Ce faisant, ils découragèrent la France d’intervenir contre leur peuple.

Qu’à cela ne tienne ! La France réorganise son dispositif, c’est « l’opération Barkhane ». L’armée française est mise à disposition de son suzerain états-unien. Tout est organisé par l’AfriCom, toujours stationné en Allemagne. Les troupes françaises, désormais épaulées par des membres de l’Union européenne (Danemark, Espagne, Estonie, Royaume-Uni, Suède et Tchéquie), détruisent les cibles que leur indique l’AfriCom. Dans cette région, anciennement française, les militaires français ont un bon contact avec la population alors que les États-uniens se heurtent à la barrière de la langue.

À ce stade, la première remarque est que l’opération Barkhane, indépendamment de ses résultats, n’est pas légitime. Certes, il s’agit officiellement pour les Occidentaux de contenir les jihadistes, mais n’importe quel sahélien comprend que ce sont ces mêmes Occidentaux qui ont créé les jihadistes de la région en détruisant la Libye. Et ce n’est pas tout.

Revenons en arrière. Souvenons-nous que tout cela a commencé avec la volonté du Pentagone de détruire les structures politiques africaines avec l’AfriCom comme il avait commencé à détruire celles du « Moyen-Orient élargi » avec le CentCom. Le 11 mai 2022, la sous-secrétaire d’État US aux Affaires politiques, la straussienne Victoria Nuland, a réuni au Maroc les 85 États participants à la coalition contre Daesh. Elle leur a annoncé la suite du programme : les jihadistes reforment Daesh au Sahel. Ils disposent d’armes, officiellement destinées à l’Ukraine. Bientôt toute la région ne sera qu’un immense brasier [4]. En novembre, le président nigérian Muhammadu Buhari, confirme l’afflux massif, aux mains des jihadistes au Sahel et dans le bassin du lac Tchad, d’armes US destinées initialement à l’Ukraine.

C’est face à ce risque existentiel que des militaires du Mali, du Burkina-Faso et du Niger ont pris le pouvoir pour défendre leurs peuples.

Il faut bien comprendre que depuis des années, les dirigeants africains se plaignent du soutien de la France aux jihadistes qu’elle est censée combattre. Il ne s’agit pas de mettre en cause les militaires français, mais le rôle de ses services secrets travaillant pour les États-Unis.

Dès le début de l’opération Serval, les jihadistes syriens s’étaient plaints d’avoir été lâchés par la France au profit de leurs homologues sahéliens. Et le président François Hollande dut retenir ses troupes, le temps que les instructeurs qataris des jihadistes maliens se retirent. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’en était entretenu auprès de son homologue français, Laurent Fabius, qui lui répondit en riant : « C’est notre realpolitik ! ».

Un sanctuaire de camps militaires d’Al-Qaïda a été formé entre les villes de Ghat (près de la frontière algérienne) et de Sabbah (proche du Niger) dans le désert du Fezzan, au Sud de la Libye. Selon le très sérieux Canard enchaîné, ces académies du jihadisme ont été organisées par les services secrets britanniques et français.

Il y a trois ans, le 8 octobre 2021, le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, donnait une interview à RIA Novosti [5] qui a été largement reprise et commentée dans toute la région, mais pas en France où personne ne la connaît, sauf nos lecteurs.

Selon Yaou Sangaré Bakar, ministre nigérien des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’extérieur, qui l’a écrit au Conseil de sécurité (Ref. S/2023/636), le mois dernier, des agents français ont libéré des terroristes qui étaient prisonniers. Ils ont été regroupés dans une vallée du village de Fitili (28 km nord-ouest de Yatakala) où une réunion de planification s’est tenue dans l’objectif d’attaquer des positions militaires dans la zone des trois frontières. Des chefs terroristes, au nombre de seize, ont été appréhendés dans trois opérations dont deux en territoire nigérien et une en territoire malien.

Au passage, la lettre de Yaou Sangaré Bakar soulève des questions importantes sur le rôle de la CEDEAO [6] ; des questions qui ne sont pas nouvelles et se posent depuis le changement de régime ivoirien. Cette institution internationale vient de prendre des sanctions contre le Niger et a mobilisé des troupes pour rétablir l’ordre constitutionnel. Mais les statuts de la CEDEAO ne l’autorisent pas à prendre ces sanctions, pas plus que la charte de l’Onu ne l’autorise à agir militairement contre un de ses membres.

Les cas de la Guinée et du Gabon sont un peu différents. Ce ne sont pas des États du lac Tchad, ni du Sahel. Il ne sont pas encore menacés. Leurs militaires se sont d’abord rebellés contre des régimes autoritaires, celui d’Alpha Condé en Guinée et d’Ali Bongo au Gabon. Tous deux refusaient de quitter le pouvoir contre l’avis de leur population. Mais les putschistes des deux pays ont rapidement mis en cause la présence militaire française. Tout simplement parce qu’ils peuvent prévoir, sans risque de se tromper, que l’armée française ne défendra ni les intérêts des Gabonais, ni même ceux des Français, mais uniquement ceux de Washington.

Une guerre se prépare des années à l’avance. Aujourd’hui les États-Unis transfèrent les armes à l’ombre du conflit en Ukraine. Demain, il sera trop tard.

Dans ce contexte, il est pour le moins surprenant d’entendre le président français, Emmanuel Macron, prêcher la défense de l’ordre constitutionnel. D’une part parce que tous ces États sont en danger immédiat et d’autre part parce qu’en plaçant l’armée française au service des ambitions des dirigeants US, il a lui-même trahi sa propre Constitution.

Notes :

[1] « La doctrine Rumsfeld/Cebrowski », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 25 mai 2021.

[2] « L’expérience politique africaine de Barack Obama », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 9 mars 2013.

[3] « Entretien avec le ministre libyen de la Coopération : La guerre contre la Libye est une catastrophe économique pour l’Afrique et l’Europe », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 3 juillet 2011.

[4] « Une nouvelle guerre se prépare pour l’après défaite face à la Russie », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 24 mai 2022.

[5] « Премьер Мали обвинил Францию в подготовке террористов », РИА Новости, 8 октября 2021.

[6] Voltaire, actualité internationale – N°51 – 8 septembre 2023

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Lire notre page : « Colonialisme et luttes indigènes »

« Nous sommes tous des colonisés ! »

« Discours sur le colonialisme », Aimé Césaire

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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De toutes les populations indigènes, nous compris !…