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Média et propagande: L’honnêteté de Michel Collon dans la tourmente de la lessiveuse propagandiste merdiatique ici représentée par FR3

Posted in actualité, altermondialisme, désinformation, documentaire, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, Internet et liberté, média et propagande, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , on 21 avril 2018 by Résistance 71

Calomnies sur France 3: Michel Collon réclame un droit de réponse

 

Michel Collon

 

19 avril 2018

 

Source: https://www.investigaction.net/fr/calomnies-sur-france-3-michel-collon-reclame-un-droit-de-reponse/ 

 

Le documentaire « Complotisme, les alibis de la terreur » de George Benayoun et Rudy Reichstadt diffusé par France 3 le 23 janvier calomnie Michel Collon en tronquant une citation prononcée en conférence, en lui faisant dire le contraire de ce qu’il pense. A ce jour, France 3 refuse toujours un droit de réponse contre ces calomnies. Cette attaque grave vise à discréditer et détruire le collectif de jeunes journalistes d’Investig’Action. Michel Collon va déposer plainte contre Reichstadt, Benayoun et la directrice de France Télévisions Delphine Ernotte.

 

Bruxelles, 3 mars 2018,

 

A la direction de France 3,

Ce 23 janvier 2018, vous avez diffusé un documentaire qui déforme mes propos, me calomnie et nécessite un droit de réponse.

Ce documentaire (réalisé avec la participation de France Télévision !) falsifie la phrase que j’ai prononcée lors d’une conférence publique. En la tronquant, c’est-à-dire en cachant la deuxième partie de la phrase qui lui donne son sens.

Tronquer et déformer ce que j’ai dit

Vous me faites dire : « Les frères Kouachi ont l’air de tomber du ciel. En réalité, ils ont été armés, formés militairement, endoctrinés, par Monsieur Fabius et ses amis… » Ce qui amène le spectateur à croire que j’accuse Monsieur Fabius d’être derrière l’attentat contre Charlie.

Mais cette interprétation est impossible si on entend la suite de mon intervention (on voit à l’écran que je continue à parler mais les auteurs du film ont supprimé le son !). Voici ma phrase entière : « Comme toujours dans les médias, on a les faits, une partie des faits, et de préférence, les sensationnels, et une autre partie des faits est mise de côté. Par exemple, les frères Kouachi ont l’air de tomber du ciel. En réalité, ils ont été armés, formés militairement, endoctrinés, par Monsieur Fabius et ses amis, qui ont envoyé pendant trois ans des milliers, des dizaines de milliers de frères Kouachi, faire encore pire qu’à Charlie, en Syrie et en Libye. »

Cette phrase complète est très claire : je reproche au Qatar et à l’Arabie saoudite (que Fabius soutenait activement) d’être responsables des crimes commis en Syrie et en Libye par les terroristes d’Al-Qaida d’abord et de Daesh ensuite. Je reproche aussi aux Etats-Unis et à leurs alliés dont la France d’avoir soutenu cette opération au Moyen-Orient. J’indique que les attentats commis en France et en Belgique en sont la conséquence, l’effet boomerang. La formulation écrite dans mon livre est encore plus précise que la formulation orale dans le feu d’un débat et ne laisse aucun doute. Vous avez donc déformé ma pensée.

Bafouer les règles élémentaires du journalisme

« Tailler dans les déclarations » est une pratique que dénonce Christophe Deloire, l’ancien directeur du Centre de formation des journalistes (CFJ) : «Une citation ne doit pas être transformée du tout. Lorsqu’elle est coupée, la règle est la suivante : le simple fait d’isoler une phrase ne doit pas en changer le sens».  Un avis partagé par Thierry Herman (professeur d’écriture à l’université de Neuchâtel), pour qui «on peut couper une phrase tant que l’on garde le sens». (1) Tous les manuels de journalisme confirment cette règle élémentaire.

En coupant trop tôt la citation après « ses amis », les auteurs du documentaire cachent délibérément mon véritable propos. Ils font croire que j’attribue à Monsieur Fabius la responsabilité directe de l’attentat contre Charlie. Pourtant, dans mon livre déjà cité, je dis explicitement le contraire page 240. Votre procédé est donc tout à fait malhonnête.

La production de ce film avait contacté l’équipe Investig’Action pour obtenir l’autorisation de diffuser ces images qui nous appartiennent. Nous lui avions répondu : « Si le réalisateur a la tentation de refaire une version actualisée du reportage de Mme Fourest et de manipuler l’extrait vidéo à partir d’une citation tronquée, nous ne pouvons pas vous autoriser à l’utiliser. » La mise en garde était très claire. La mauvaise foi des auteurs est ainsi démontrée. Il n’y a pas eu de réponse, donc pas d’autorisation. Nous réservons tous nos droits aussi concernant cet abus.

Cacher soigneusement mon travail d’investigation

Quand je dénonce, preuves à l’appui, le rôle des Etats-Unis derrière le terrorisme, cette dénonciation n’est pas gratuite. Dans mon livre Je suis ou je ne suis pas Charlie ? j’ai fourni plusieurs sources US qui disent la même chose : Zbigniew Brzezinski (interview du Nouvel Observateur (15 janvier 1998), le journaliste US Seymour Hersh (Prix Pulitzer) (p 72), le New York Times du 21 juin 2012 (p 83), l’amiral Stavridis, commandant suprême de l’Otan en Europe (p 67), Sibel Emonds du FBI (p 48) et même Hillary Clinton, déclarant en 2012 : « Nous, Etats-Unis, avons créé Al-Qaïda » (p 33). Auxquels il faut ajouter Roland Dumas, ancien ministre français des Affaires étrangères. Louis Capriolo, ancien sous-directeur de la lutte contre le terrorisme à la DST française. Et le Figaro du 21 octobre 2011. Tous des complotistes ?

Tout ce travail d’investigation, exposé dans ce livre, et que personne n’a jusqu’ici essayé de réfuter, vous l’écartez. Pourquoi ?

M’accuser de « complotisme » en dissimulant tous mes écrits

Mais la malhonnêteté est beaucoup plus générale. Le simple fait de me classer parmi les « complotistes » est indéfendable. Car, dans mes écrits, j’ai explicitement critiqué le complotisme comme mode de pensée. Contre la thèse du « complot juif » dans mon livre « Israël, parlons-en » (p 348). Contre les fantasmes liés à l’attentat Charlie (p 239). Et contre la vision du monde complotiste dans mon livre Pourquoi Soral séduit.

Votre film pratique systématiquement l’amalgame. Vous y mélangez de purs complotistes fantasmatiques, des personnes qui ont des tendances complotistes sur certains points et des personnes qui ne sont pas du tout complotistes mais critiquent la politique des Etats-Unis et/ou d’Israël. C’est très malhonnête.

Qui est derrière Reichstadt ?

Pourquoi cachez-vous le fait que les références politiques de Monsieur Reichstadt sont les auteurs néo-conservateurs les plus extrémistes des USA comme Norman Podhoretz, qui voulait absolument bombarder l’Iran, « le principal foyer de terrorisme islamo-fasciste » (p 215) ?

Pourquoi cachez-vous que le MEMRI (d’où sont tirées plusieurs de vos images) est un think tank islamophobe fondé par Yigal Carmon, ancien colonel, ancien membre du renseignement militaire israélien ? Dont « l’intention est de trouver les pires citations du monde musulman et de les diffuser le plus largement possible » (p 224). Pourquoi cachez-vous le financement de ce bureau de propagande ? A savoir le Département d’Etat US et la Bradley Foundation. Celle qui avait financé le « Project for a New American Century » (PNAC) qui fut la base « théorique » des guerres de l’administration Bush et qui réunissait le vice-président US Dick Cheney ainsi que deux importants stratèges va-t-en-guerre Richard Perle et Paul Wolfowitz.

Pourquoi cachez-vous qu’au conseil d’administration du MEMRI on a trouvé l’ancien ministre de la Guerre de Bush, Donald Rumsfeld, son ministre de la Justice John Ashcroft, inspirateur du liberticide Patriot Act, James Woolsey, ancien directeur de la CIA, le général Michaël Hayden, directeur de la NSA puis de la CIA, Ehud Barak, ancien premier ministre d’Israël. Est-ce que tout ce monde-là est vraiment aussi « neutre » et « scientifique » que le prétend votre documentaire ?

Pourquoi cachez-vous le fait que la quasi totalité des « experts » français interrogés dans ce film ont pris des positions pro-guerre et pro-Israël ? Et qu’ils ont couvert ou excusé de nombreux crimes terroristes commis à cette occasion ? Parce que ces gens n’osent pas débattre ouvertement sur le fond des problèmes et qu’ils se réfugient dans l’insulte et la diffamation pour cacher la faiblesse de leurs arguments ?

« Financements opaques » ? Vous parlez de qui ?

Dans votre commentaire, prononcé d’une voix d’outre-tombe par André Dussolier (quelle honte d’employer un si bon comédien pour un si mauvais texte !), vous dites juste après m’avoir montré à l’image (à 31’59’’) : « Très visibles, jusque dans l’infamie, (…) leurs soutiens financiers sont toujours opaques ».

Ah bon ?! Monsieur Reichstadt et ses amis m’a-t-il seulement consulté sur ce point ? Non. A-t-il consulté les archives du Moniteur officiel belge indiquant la publication du bilan de notre association sans but lucratif ? Non. Mentionne-t-il que nous avons diffusé publiquement les chiffres de notre budget annuel ? Non. Si Monsieur Reichstadt avait fait le minimum du minimum des recherches qu’on est en droit d’attendre d’un « journaliste », il m’aurait posé la question. Et je lui aurais confirmé que tous nos revenus proviennent de la vente de nos livres et des petites donations de centaines de lecteurs !  Les chiffres ont déjà été fournis à notre public et sont disponibles !

Si j’avais réellement ces financements opaques, Investig’Action ne serait pas dans une situation financière constamment précaire, ce qui nous empêche d’embaucher davantage de journalistes et de chercheurs ! Quelle malhonnêteté flagrante !

M’accuser de « financement opaque » à l’encontre des faits, c’est insinuer dans l’esprit du spectateur que je suis forcément payé par tel dictateur ou tel gouvernement suspect. Cette calomnie porte atteinte à mon honneur et j’exige réparation.

Par contre, il serait intéressant de savoir qui finance depuis des années tout le travail nauséabond de Monsieur Reichstadt contre moi et contre d’autres personnes qui ont le malheur de déplaire à Israël !

Ceux qui sont « opaques », ce sont ceux qui refusent tout débat public contradictoire. Ceux qui agissent sournoisement en coulisses. Comme Bernard-Henri Lévy qui promeut le « travail » de Monsieur Reichstadt tout en exerçant sur les médias une emprise énorme, ainsi que l’explique la journaliste Aude Lancelin dans son récent livre « Le Monde libre » (Prix Renaudot 2016). Elle cite notamment la Société des journalistes de L’Observateur dénonçant « la servilité dont une grande partie de la presse française a fait preuve vis-à-vis de Bernard Henri Lévy » (p 137). Lancelin décrit : « Bernard-Henri Lévy faisait en l’occurrence régner à Paris une véritable terreur durant toutes ces années, distribuant des brevets de bonne conduite intellectuelle aux uns, appelant les patrons des autres pour les faire sanctionner, usant du train de vie que lui autorisait une fortune paternelle immense pour s’attacher les faveurs de tout un milieu » ( p. 55).

S’abriter derrière un discours pseudo-scientifique

Ce n’est pas la première fois, malheureusement, que votre service public laisse passer des calomnies et trucages. En 2013, sur France 5, Caroline Fourest avait été rémunérée pour un film aussi lamentable, « Les réseaux de l’extrême – Les obsédés du complot » sans accepter ni débat contradictoire ni de droit de réponse.

Depuis lors, la malhonnêteté intellectuelle de Mademoiselle Fourest a été démontrée maintes fois et notamment dans l’émission On n’est pas couchés de Laurent Ruquier, lequel a déclaré qu’il ne l’inviterait donc plus.

Plus récemment, le manque de sérieux de Monsieur Reichstadt a aussi été exposé lorsqu’il a publié une « enquête » intitulée « Huit Français sur dix croient aux théories du complot » d’une très grande faiblesse scientifique pour se limiter à un euphémisme.

M’assimiler à des racistes que je n’ai cessé de combattre

Le montage de votre documentaire est particulièrement malhonnête. Il me fait intervenir après une séquence d’une télé saoudienne extrêmement odieuse à l’égard des juifs. Alors que je n’ai cessé de dénoncer le racisme anti-juifs dans plusieurs de mes livres, articles et vidéos, cet amalgame est donc particulièrement dégoûtant.

De même, je n’ai cessé de condamner l’idéologie odieuse répandue dans le monde par les Saoud. Par contre, France 3 a-t-elle critiqué le président Hollande lorsqu’il a décerné la plus haute décoration française au prince Mohamed ben Nayef Al Saoud ?

Appel à la répression

Un des « experts » interrogés dans ce film, Monsieur Taguieff, assène : « Le complotisme est devenu un permis de tuer » (3’00’’). Cette phrase est extrêmement grave. Après m’avoir malhonnêtement associé à un complotisme que j’ai toujours combattu et m’avoir amalgamé à des prêcheurs de haine, ce monsieur me désigne à la répression envisagée par certaines autorités contre la liberté d’expressions critiques.

Qui a fait le jeu du terrorisme ?

Le but du film est d’accuser ceux que vous appelez « complotistes » de faire le jeu du terrorisme. Je n’ai pas de problème à tenir une réflexion sur les facteurs qui ont fait le jeu du terrorisme et qui ont contribué à provoquer ces épouvantables attentats en France et en Belgique (sans oublier ceux survenus au Moyen-Orient, n’est-ce pas ?). Nous avons tous à nous interroger.

Mais si on lance ce débat, pourriez-vous répondre aux trois questions suivantes…

1. En juillet 2011, à mon retour de Libye durant les bombardements de l’Otan, j’ai diffusé une petite vidéo où je donnais l’alerte : « Monsieur le premier ministre, les bombardements de l’Otan étaient basés sur des médiamensonges. Pour renverser Kadhafi, vous avez fait alliance avec des terroristes. Vous allez créer en Libye une base terroriste. Et si un jour, on ramasse des attentats à Bruxelles ou ailleurs, allez-vous expliquer que votre politique est à l’origine de tout ça ? » Pourquoi les médias ont-ils censuré cet appel que je lançais ?

2. En juin 2013, j’ai organisé à Bruxelles un débat « Jeunes partant en Syrie, que pouvons-nous faire ? ». Les grands partis politiques belges ont refusé d’y participer. Le débat, très riche, a eu lieu avec d’autres intervenants. Pourquoi les médias ont-ils censuré cet appel ?

3. En avril 2015, j’ai publié le livre « Je suis ou je ne suis pas Charlie ? » déplorant le fossé qui se creusait entre différentes couches de la population et appelant à débattre pour éviter la multiplicatioin des attentats.

Pourquoi l’avez-vous censuré ?

Ne pensez-vous pas qu’en tant que média de service public, vous avez le devoir de présenter au public les différentes voix qui s’expriment sur ces graves questions, y compris celles qui critiquent le gouvernement français ?

En considérant les nombreuses victimes des attentats criminels commis en France et en Belgique, ne pensez-vous pas qu’il est temps de mettre fin à la censure et d’ouvrir vraiment le débat ? Votre conscience ne vous interpelle pas ?

Refuser le débat contradictoire

A ce propos, un des « experts » interrogés dans votre film prône un « examen candide des faits ». Voilà qui est fort louable. C’est exactement ce que je vous propose. Débattons avec ce Monsieur Laurent Joffrin sans tabou aucun. Qu’il explique notamment pourquoi son journal Libération m’accuse d’avoir été en Syrie avec Frédéric Chatillon, un responsable du FN alors que je connais pas ce monsieur et que je n’ai jamais été en Syrie ! Curieux expert.

Un dommage matériel évident

Ce n’est pas seulement à ma personne que vous avez causé du tort, mais aussi à l’équipe des jeunes journalistes d’Investig’Action. Avec courage, ils réalisent dans des conditions difficiles un travail méthodique d’investigation et de documentation. Dans le but d’aider le public à y voir clair dans ce monde complexe. En calomniant ce travail, vous mettez en danger la survie de cette équipe Investig’Action et l’emploi de ces journalistes. Je ne peux l’admettre.

En me calomniant ainsi, vous avez sali mon honneur et je demande réparation.

Oserez-vous débattre ?

Le complotisme est un vrai problème aujourd’hui, il mérite des analyses et des débats honnêtes. Pas d’être récupéré et détourné par les défenseurs d’un certain colonialisme. Vous vous plaignez de la montée du complotisme dans la jeunesse ? Mais en supprimant les rares émissions où l’on pouvait dire « autre chose », en transformant « Ce soir ou jamais » en « Jamais », en écartant les opinions qui vous dérangent et pire : en les diabolisant, vous chassez le public vers ces réseaux. A vous de choisir donc ! Vous portez une grande responsabilité dans la suite des événements.

J’espère que vous allez corriger ces informations fausses. Plutôt qu’une procédure judiciaire – qui serait pourtant justifiée mais prendrait du temps – j’estime que l’intérêt du public est de pouvoir se faire son opinion au plus vite. En confrontant objectivement les diverses positions, en vérifiant qui présente des preuves et qui n’en a pas.

La meilleure solution me semble donc que vous organisiez rapidement un débat public sur votre chaîne avec les auteurs du documentaire et moi-même. La seule façon de faire éclater la vérité.

J’attends donc votre réponse sur cette proposition.

Bien à vous

Michel Collon

Fondateur d’Investig’Action

1. http://www.slate.fr/story/48857/mode-emploi-sortir-phrase-politique-contexte

Voici quelques textes publiés sur Investig’Action, exposant notre véritables positions et la fausseté de ceux qui nous accusent :

Dossier Spécial Charlie- les clés pour comprendre le terrorisme

A propos du « confusionnisme » et de l’extrême droite

L’attentat contre Charlie Hebdo : l’occultation politique et médiatique des causes, des conséquences et des enjeux

Charlie Hebdo : chercher à comprendre pour éviter les pièges

Média, mensonge et propagande: Les rouages du système médiatique… Entretien avec Michel Collon ~ 2ème partie ~

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L’information est trop importante pour la laisser aux journalistes 2ème partie

Entretien avec Michel Collon

11 Mars 2016

url de l’article:

http://www.michelcollon.info/L-information-est-trop-importante,5803.html?lang=fr

1ère partie

« Vous remarquerez d’ailleurs que les médias n’organisent jamais de vrais débats contradictoires entre leurs « experts ». Je ne demande qu’à ce qu’on m’invite pour discuter avec des gens du Pentagone, du lobby sioniste ou des grandes multinationales. Mais ils refusent ! »

Quand un média affirme qu’il existe des armes de destruction massive en Irak, ses journalistes sont-ils manipulés ou non ? Savent-ils ou ne savent-ils pas ?

L’existence d’armes de destruction massive a été immédiatement mise en doute, arguments à l’appui. Cela méritait au moins un débat. Pour favoriser l’entrée en guerre contre l’Irak, y compris lors de la première guerre du Golfe, les « médiamensonges » se sont multipliés. Rappelez-vous en 1990 le faux témoignage faisant état d’atrocités commises contre des nouveau-nés koweïtiens, ou des télévisions affirmant qu’une gigantesque marée noire avait été provoquée par Saddam Hussein dans le Golfe, mais qui montraient des images des côtes bretonnes. Les journalistes ne pouvaient pas dire qu’ils ne savaient pas. Tout le monde y allait d’ailleurs de son petit ouvrage pour expliquer les bavures commises.

La guerre du Golfe a provoqué plus de livres sur les médias que sur la guerre elle-même !

Absolument. Le discours de l’époque était unanime : « On s’est fait avoir, c’est la faute aux Américains, etc. » Les journalistes se présentaient comme des victimes. Le problème, c’est que les mêmes se sont encore fait avoir en Yougoslavie en avalisant le « massacre de Markale » à Sarajevo (4), les charniers et les viols en Bosnie, le fameux plan Fer à cheval (5) au Kosovo. Puis ils ont avalé des couleuvres en Libye, en Syrie. On peut leur accorder le bénéfice du doute une fois, mais pas à chaque fois. Ce n’est pas admissible. Pour préserver leur crédibilité et admettre qu’ils se sont trompés sur « certaines choses », les médias publient de temps en temps un petit dissident dans un courrier des lecteurs ou une tribune libre. C’est leur soupape de sûreté.

En même temps, de plus en plus de médias semblent être sensibles à la critique de manipulation et créent des rubriques du genre « décryptage de l’info ».

C’est ce que j’appelle la tactique du coupe-feu : ils font semblant de décrypter l’info, mais ne la décryptent pas en réalité. Si ces médias appellent les gens à débattre, c’est toujours dans un cadre soigneusement délimité. Par exemple, ils discuteront de la manière de faire la guerre, mais jamais des raisons de cette guerre. Celui qui sort de la ligne est éjecté. Aujourd’hui, Le Monde ou Libération peuvent publier des calomnies sur moi ou me faire dire choses que je n’ai jamais dites, mais ils refusent tous les droits de réponse, censurent tous les courriers des lecteurs qui protestent… Paradoxalement, c’est cette censure de plus en plus forte qui nous éclaire sur leur point faible : l’opinion. Quand les lecteurs ne voient jamais leurs courriers publiés, cela doit les inciter à écrire davantage, faire circuler leurs idées dans le public ! Les gens doivent devenir actifs, il faut organiser une pression citoyenne pour une information de véritable confrontation.

Internet est un bon moyen, non ?

En effet. Il y a quelques années, les grands médias pouvaient mentir en toute tranquillité. Même un livre qui dénonçait leurs bêtises ne les dérangeait pas, dans la mesure où il était édité plusieurs mois après… Aujourd’hui, sur la Toile, nous sommes capables de nous faire entendre très rapidement. Dans les 24 heures qui suivent un événement, nous pouvons dire s’il y a eu manipulation ou, en tout cas, prévenir les gens, leur demander de ne pas se précipiter, de se méfier. Les médias se sentent d’autant plus en danger que la jeune génération s’informe davantage sur Internet que sur le papier ou à la télé. Ils sont pris entre deux feux : celui de la propagande qu’ils doivent servir à leurs clients, et celui de la contre-propagande qui devient très accessible. 

Le problème, c’est qu’on trouve à boire et à manger sur Internet… 

Le meilleur, c’est qu’Internet est un support presque gratuit où on est capable de produire une information de meilleure qualité que celle des grands médias. 

Le pire : il est aussi une vitrine pour tous les fantasmes et autres théories du complot. Il faut condamner cela : les guerres ne sont pas l’œuvre d’un complot quelconque, mais la continuation normale de la politique des multinationales qui veulent sortir de la crise économique qu’elles ont elles-mêmes provoquée en puisant les matières premières, les mains-d’œuvre et les marchés des pays qu’elles envahissent. 

Le complotisme est l’enfant non reconnu des médias. Quand des gens contestent les versions des médias, ils sont aussitôt traités de complotistes. En réalité, ce sont les médias qui, en n’apportant pas une information correcte, poussent les gens dans le complotisme. Chaque guerre peut s’expliquer de façon rationnelle et logique. On peut montrer qui la provoque, comment elle est préparée et pourquoi elle est menée. Le complotisme non seulement ne permet pas de comprendre la société et donc de la transformer, mais il est défaitiste car il fait croire à l’opinion qu’elle ne peut pas agir. Il est important que les journalistes, mais aussi les citoyens, fassent l’effort de se documenter. Car l’Histoire, y compris l’Histoire récente, montre que la résistance est parfaitement possible. Certains médiamensonges ont été révélés par la pression populaire, et c’est grâce à elle qu’on a pu arrêter des guerres, empêcher des coups d’État, libérer des pays.

Vous avez des exemples ?

Lorsque le 11 mars 2004, à trois jours des élections espagnoles, des bombes explosent à Madrid, Aznar, qui veut être réélu, accuse l’ETA. L’information est reprise en chœur par les médias, mais l’opinion réagit immédiatement : par SMS, elle affirme que le premier ministre ment, que c’est Al-Qaïda et non l’ETA qui est à l’origine des attentats. À l’époque, l’engagement de l’Espagne en Irak était très critiqué. Aznar perdra les élections. 

Un autre exemple : en 2002 au Venezuela, des snipers de la CIA tirent sur la foule pour justifier un coup d’État contre Chavez. Des médias répandent l’information d’une démission du président pour accélérer l’installation de la dictature. Là encore, l’opinion réagit rapidement : des motards vont porter la contre-info de la non-démission de Chavez dans tous les quartiers de Caracas. Des dizaines de milliers de gens se ruent vers le palais présidentiel où sont réfugiés les putschistes. Le coup d’État échoue en moins de 48 heures ! La pression populaire est l’arme décisive contre les médiamensonges.

En France, le taux de crédibilité des médias est de 12 %, autrement dit rien. À quoi bon imprimer des vérités quand le journal sert surtout à envelopper les épluchures de pommes de terre ?

Dans les sondages d’opinion, le journaliste se situe entre la prostituée et le politicien, c’est dire… Sauf que, pendant différents conflits, les vidéos-trottoir que nous avons faits ont révélé une réalité contradictoire : les gens se méfient très fort des médias, mais ils avalent quand même leurs informations ! Tout le monde savait que l’intervention en Irak était fondée sur des bobards, pourtant cela n’a pas empêché ces mêmes bobards de fonctionner en Libye et en Syrie. 

Le problème est là. Il nous faut réfléchir aux moyens de produire et diffuser les bonnes informations au plus grand nombre, peut-être par la mise en place d’une sorte d’alliance des médias indépendants au niveau d’Internet. Un point fort de notre plateforme Investig’Action est d’organiser ce que j’appelle un « activisme citoyen de l’information ». Nous accueillons des bénévoles qui, quelques heures par semaine, portent l’information et la contestation. 

L’information est trop importante pour la laisser aux seuls journalistes, il faut vraiment que tout le monde s’en empare. Je vais régulièrement dans les écoles pour sensibiliser les élèves aux médiamensonges. Ces jeunes éprouvent beaucoup de méfiance à l’égard de l’information, mais aussi une grande curiosité et une envie de vérité. Ils ont un sentiment de révolte et la volonté de lutter contre l’injustice. Je crois qu’ils représentent l’avenir du travail que nous menons. Nous devons mobiliser les jeunes pour qu’ils soient actifs et jouent leur rôle…

Aujourd’hui, dans nos médias « Nescafé » – ou instantanés –, il pleut des « experts » de tout et de n’importe quoi. Est-ce le signe d’un manque de compétence des journalistes ?

C’est encore plus pervers que cela. L’expert est la voix du journaliste puisqu’il est généralement choisi par lui. Son rôle est de donner un vernis de neutralité et de scientificité aux opinions du journaliste lui-même. Le mécanisme est largement répandu : le journaliste développe les faits qui l’arrangent et invite « son » expert pour corroborer son discours. Les « experts » ne sont pas tous ignorants du sujet, bien sûr. Mais pour comprendre leur place dans le système actuel, il faut analyser le camp pour lequel ils travaillent, leur idéologie, leurs intérêts.

Il y a une vraie opacité autour de ces « spécialistes ». Un tueur des forces libanaises de Sabra et Chatila peut se retrouver expert du Liban sur une télévision française et avoir à se prononcer sur la guerre et les massacres…

Absolument ! Dans les médias audiovisuels et de la presse écrite, les experts de prétendus ONG, think tanks ou centres de ceci ou cela sont toujours présentés de façon vague et neutre. Et on les retrouve tous dans les titres, Le Monde, Libé ou L’Obs… Soyons sérieux : ces gens ne font pas dans l’humanisme ; ils sont payés, ou plutôt achetés, par de grosses multinationales et sont là pour nous embobiner. Vous remarquerez d’ailleurs que les médias n’organisent jamais de vrais débats contradictoires entre leurs « experts ». Je ne demande qu’à ce qu’on m’invite pour discuter avec des gens du Pentagone, du lobby sioniste ou des grandes multinationales. Mais ils refusent. Lorsque je passais à l’émission française Ce soir ou jamais, certains invités se décommandaient quand ils apprenaient que j’allais venir.

On ne vous invite plus à Ce soir ou jamais ?

Il y avait un très petit nombre de lieux à la télévision où – tard le soir, bien entendu – on pouvait encore entendre des opinions résistantes. Pour le moment, ce n’est plus possible. Il faut dire que, depuis les attentats, un climat d’hystérie est entretenu pour bloquer les vrais débats. Quand Nathalie Saint-Cricq, responsable du service politique de France 2, appelle à « repérer et traiter ceux qui ne sont pas Charlie », quand Najat Vallaud-Belkacem, ministre française de l’Éducation nationale, déclare qu’il est intolérable que des élèves posent des questions parce que l’école est là pour transmettre des valeurs (6), on est en pleine police de la pensée.

N’êtes-vous pas utilisé par cette police de la pensée ? On vous laisse parler pour attester qu’on accepte le débat, mais lorsque vous en dites trop, on ne vous invite plus.

Mais je suis totalement boycotté par les médias ! Ma dernière intervention remonte à 2011. On ne me donne même pas cinq minutes comme alibi. Cette tactique dont vous parlez existe certainement, mais je la prends comme un compliment. En fait, si les médias ne me donnent pas ces cinq minutes, c’est parce qu’ils savent que je peux être dangereux en moins de cinq minutes !

Les médias ont tenté de diaboliser Bachar, sans succès, contrairement à Saddam ou Kadhafi. Comment l’expliquez-vous ?

À mon avis, cet échec en Syrie n’est pas lié aux médias, mais au changement du rapport de force politique dans le monde. Nous basculons vers un monde multipolaire, ce que les États-Unis, superpuissance en déclin, cherchent désespérément à empêcher. Pour plonger la Libye dans le chaos – pardon, dans la démocratie occidentale ! –, ils ont réussi à manipuler Moscou et Pékin avec la promesse d’une zone d’exclusion aérienne, alors qu’en réalité le but était clair dès le début : renverser Kadhafi et neutraliser un pays riche en pétrole qui prenait trop de place dans la région et sur le continent africain. 

Cette tromperie a marqué un véritable tournant. Quand les États-Unis ont voulu refaire le coup en Syrie, ils ont pensé que le régime allait tomber rapidement. Erreur ! En mentant sur les armes chimiques, ils ont cru que la pression médiatique internationale allait obliger la Russie et la Chine à accepter une intervention. Nouvelle erreur ! Le rapport de force a changé à Damas et les États-Unis ont été forcés de revoir leurs calculs : ils ont réalisé que Bachar al-Assad ne quitterait pas le pouvoir – ou pas aussi vite –, et ils ont pactisé avec l’Iran alors qu’ils voulaient le briser…

Comment l’opinion publique peut-elle s’y retrouver quand l’information est aussi faussée ?

Bachar al-Assad n’est pas un ange loin de là, mais tout le battage médiatique de 2011 disant qu’il ne méritait pas d’être sur terre, etc. a laissé une trace. Aujourd’hui, les gens n’ont pas les moyens de se former une image claire du conflit, encore moins de prendre position. Mais ils sont demandeurs et ouverts. 

D’où notre grande responsabilité. Nous devons aider l’opinion à se faire son avis sur les grands conflits internationaux. Ces guerres qui paraissent lointaines ne sont pas du tout exotiques, elles sont menées par les multinationales pour renforcer leur puissance et mieux exploiter les gens d’ici. Quand Angela Merkel ouvre les portes aux Syriens, ce n’est pas par bonté d’âme, mais parce que l’Allemagne souffre d’une chute de sa natalité et a besoin d’une main-d’œuvre qualifiée à même de baisser les coûts, c’est-à-dire les salaires des cadres, travailleurs et techniciens allemands…

N’y a-t-il pas aussi tout un battage médiatique autour des migrants en Europe ?

Les belles démocraties occidentales font preuve d’une hypocrisie absolue sur le thème « Il faut les aider, mais nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde. » Il faudrait leur répondre ceci : « Vous ne seriez pas obligés d’accueillir toute la misère du monde si vous ne l’aviez pas provoquée, en détruisant l’économie de ces pays et en appauvrissant leur population. » Les migrants ne viennent pas en Europe pour la beauté de la météo, mais parce qu’on ne les laisse pas vivre chez eux !

Qu’est-ce que l’Occident a à gagner en provoquant le chaos en Libye et ailleurs ?

Je ne pense pas que Clinton et Sarkozy aient voulu la Libye d’aujourd’hui. Le problème, c’est que la seule force qui pouvait aider à renverser Kadhafi était Al-Qaïda. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les rapports de West Point et de la CIA. Les villes de Tobrouk et Benghazi concentraient à elles seules la plus grande masse de terroristes de tout le Moyen-Orient. Al-Qaïda n’aurait pas pris cette ampleur si l’Otan n’avait pas conclu une alliance avec cette organisation. 

Ce faisant, elle n’a pas saisi que les terroristes avaient leur propre agenda, qu’ils ne se gêneraient pas de passer à autre chose lorsqu’elle ne leur servira plus à rien. Comme dans Frankenstein, la créature a échappé à ses créateurs. Idem avec Daech.

 

Fin de la 2ème partie de l’interview. A suivre

 

Notes :

(4) Le « massacre de Markale » à Sarajevo a permis à l’Otan d’intervenir contre les Serbes. Or tout indique que ce sont les Bosniaques qui ont tiré.

(5) Le plan Fer à cheval, aurait été préparé par Milosevic pour massacrer les Albanais du Kosovo. En vérité, cette campagne d’intoxication qui a utilisé de faux témoins fut orchestrée par le gouvernement allemand pour justifier l’intervention de l’Otan.

(6) « Il y a eu de trop nombreux questionnements de la part des élèves, et nous avons tous entendu les “oui je soutiens Charlie, mais…”, les “deux poids deux mesures”, “Pourquoi défendre la liberté d’expression ici et pas là ?” Ces questions nous sont insupportables, surtout lorsqu’on les entend à l’école qui est chargée de transmettre des valeurs. » Réponse de Najat Vallaud-Belkacem à Claude Goasguen, député de Paris, janvier 2015.

Résistance politique à l’empire: Le pays du goulag levant et sa guerre globale secret de polichinelle…

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Les Etats-Unis mènent une nouvelle guerre globale non déclarée (Michel Collon)

 

Entretien de Michel Collon sur RT France

 

18 Juin 2015

 

url de l’article original:

http://francais.rt.com/opinions/3416-collon-interview-liberte-expression

 

Vidéo Michel Collon: 7 médiamensonges sur Charlie, Daesh et les USA

 

La liberté d’expression, Dieudonné, les attentats de Charlie Hebdo, mais aussi le monde unipolaire en passe de devenir multipolaire, autant de questions auxquelles l’essayiste belge Michel Collon a accepté de répondre.

RT France : En France, quels sont les sujets qui font partie d’un consensus politique et médiatique et quels sont les sujets tabous ?

Michel Collon : On n’a pas le droit de dire que les Etats-Unis ont utilisé le terrorisme pour renverser toute une série de gouvernements qui ne leur plaisaient pas : Afghanistan, Yougoslavie, Libye, Syrie, Ukraine… On n’a pas le droit de dire qu’Israël est fondé sur le nettoyage ethnique de 1948 et que son régime est maintenant fondé sur un apartheid de fait. Tout cela ne peut pas être dit sinon on se fait traiter d’antisémite, de négationniste, de complotiste. En fait les médias français refusent le débat. On parle de liberté d’expression mais elle est limitée à ceux qui acceptent le système. Eux ont le droit de discuter sur le «comment» des choses mais ils ne discutent jamais sur le «pourquoi» : pourquoi autant de guerres menées par les Occidentaux sur la planète ? Pourquoi autant de faim dans le monde alors que les multinationales sont de plus en plus riches ?

RT France : Que risque celui qui n’entre pas dans ce consensus ?

Michel Collon : L’exclusion, le boycott, le plaquage d’étiquette : complotiste, amis des dictateurs, etc.. mais en général c’est la loi du silence, c’est l’omerta totale.

RT France : Que pensez-vous du fait que certains spectacles de Dieudonné sont interdits préventivement par crainte de troubles à l’ordre public ?

Michel Collon : Quoi qu’on pense de Dieudonné, et j’estime pour ma part qu’il a suivi une évolution regrettable en s’alliant à des gens d’extrême-droite, il faut quand même appliquer la liberté d’expression. Quand le gouvernement français tente d’interdire préventivement des spectacles, il viole la constitution. Vous ne pouvez pas accorder la liberté d’expression aux opinions qui vous plaisent et l’interdire à celles qui vous déplaisent. Si un délit est commis lors d’un spectacle, il y a des tribunaux qui pourront en juger. Mais interdire de façon préventive est un autre nom pour la censure. Ce n’est pas à l’Etat à nous dire quelle est la vérité, qu’elle soit historique ou politique.

RT France : Après les attentats contre Charlie Hebdo et l’hyper-casher, un débat en France avait eu lieu sur la liberté d’expression. Qu’en avez-vous pensé ?

Michel Collon: Les termes de ce débat ont été mal posés. On a eu la fiction d’une union nationale autour de grandes valeurs qu’il aurait fallu défendre sans se poser de questions. Or la manifestation du 11 janvier a été convoquée par le gouvernement et a été ternie par la présence de dictateurs. On a pu également voir aux côtés de François Hollande, Benjamin Nétanyahou. Que celui-ci puisse manifester à Paris pour la liberté d’expression alors que quelques mois plus tôt 17 journalistes palestiniens avaient été tués par l’armée israélienne, cela montre bien que cette manifestation était dans l’hypocrisie et la récupération.

Ensuite, il y a eu de la part de François Hollande toute une opération de marketing politique. Quand il se rend au siège de Charlie Hebdo après l’attentat, il est accompagné non pas de son ministre de l’Intérieur ou de son responsable de la sécurité mais de son chargé de la communication. La seule question qui l’intéressait était de savoir quelle image allait sortir de cette visite. Cela lui a plutôt bien réussi puisque il était alors au plus bas dans les sondages et a récupéré toute une partie de sa popularité, surffant ainsi sur l’indignation légitime de la population française.

Enfin, les participants à la manifestation ont montré qu’il y avait un clivage profond en France. Sociologiquement, les manifestants étaient largement blancs, plutôt âgés, appartenant à la classe supérieure. Ni la classe ouvrière ni les jeunes d’origine immigrée des quartiers populaires n’étaient là. Il y a eu la France «Je suis Charlie» et la France «je ne suis pas Charlie».

RT France : Quelle est votre analyse de ces attentats ?

Michel Collon : Tous les manifestants du 11 janvier étaient là pour condamner ces attentats abominables. Le problème est qu’on a assimilé ces actes à la population musulmane française. Il n’y a eu aucune interrogation sur le fait que les frères Kouachi et Amedy Coulibaly faisaient partie de ces jeunes qu’on appelle «euro-djhadistes» et qui ont été envoyés en Syrie et dans d’autres pays dans une opération organisée par la CIA, financée par l’Arabie saoudite et le Qatar et soutenue par la Turquie. On a organisé et armé des milliers de frères Kouachi, toute une armée de mercenaires, pour faire en Syrie et en Irak exactement ce qu’ils ont fait à Paris. Laurent Fabius avait d’ailleurs déclaré à Marrakech en décembre 2012 : «C’est difficile de désavouer al Nosra en Syrie, car ils font du bon boulot». Al Nosra est la branche d’Al Qaïda en Syrie. Il faut vraiment sortir de la fausse unanimité du 11 janvier et ouvrir un véritable débat, poser les vraies questions, dépasser les étiquettes.

RT France : Ces attentats auraient donc été le retour de bâton des interventions occidentales au Moyen-Orient ?

Michel Collon : J’ai appelé cela le «retour du boomerang». On ne peut pas déclencher une vague de terrorisme étatique au Moyen-Orient sans qu’il y ait un retour. Les experts, les gens de la communauté musulmane disent qu’il y a énormément d’argent des pétro-dollars, de l’Arabie saoudite surtout, autour des mosquées, des lieux de vie des jeunes en France et en Belgique, mais aussi dans d’autres pays européens. Cet argent sert à accrocher des jeunes un peu perdus. On les manipule en leur disant qu’ils sont persécutés pour la seule raison qu’ils sont musulmans et on les endoctrine au nom d’un prétendu devoir de partir au combat en Syrie. Ils sont endoctrinés dans une version de l’islam qui est réactionnaire, fanatique et qui est la version de l’Arabie saoudite. Mais étonnemment, c’est cette version de l’islam qui est encouragée par les gouvernements des Etats-Unis et de l’Europe qui se prétendent démocratiques. On a provoqué cet euro-djihadisme dont la majorité des victimes sont les populations des pays musulmans et non les pays occidentaux.

RT France : Pourquoi les autorités françaises laissent-elles faire si cette influence de l’Arabie saoudite est si prégnante dans les banlieues françaises ?

Michel Collon: En raison d’une alliance entre l’Arabie saoudite, les Etats-Unis et l’Europe. Cela avait commencé avec l’Empire britannique qui avait placé au pouvoir la famille des Saoud, alors la tribu la plus réactionnaire et la plus isolée. Redevable envers l’Empire, elle n’a montré aucune indépendance. Les Etats-Unis ont pris le relais et ont noué une alliance lors de la rencontre secrète entre Franklin Roosevelt et le Roi Ibn Saoud (NDLR: Le pacte du Quincy a été scellé le 14 février 1945). Les Etats-Unis garantissaient à la monarchie saoudienne leur protection en échange de l’accès au pétrole.

En Europe occidentale, il y a un grand mécontentement de cette jeunesse issue de l’immigration en raison des discriminations et de l’islamophobie. Tout ce climat se traduit par des actes islamophobes et des violences à l’encontre des femmes voilées. Ces jeunes sont traités comme des sous-citoyens. Toutes ces frustations cumulées permettent que des filières organisées les recrutent grâce à l’argent de l’Arabie saoudite. Ils servent de mercenaires à cette guerre en Syrie ou en Irak à des Etats-Unis qui ne souhaitent pas déployer des troupes au sol. En cela Barack Obama est beaucoup plus malin que George Bush et ne s’est pas lancé dans des aventures hasardeuses. Il utilise maintenant ces jeunes pour semer le chaos et déstabiliser des pays qui lui résistent.

RT France : Que pensez-vous des réactions au livre d’Emmanuel Todd qui a très mal été accueilli par les médias et les politiques ?

Michel Collon : Emmanuel Todd a été victime d’un véritable terrorisme politique et médiatique car il a posé les bonnes questions. Je ne suis pas d’accord avec lui sur tout car je pense qu’il laisse de côté les facteurs internationaux et les liens entre les Etats-Unis et le terrorisme dit islamiste. Il a quand même été courageux et a brisé cette fausse union nationale. Il a montré cette islamophobie et ce climat hystérique qui nous ont empêchés de poser les bonnes questions. Quand on sait que beaucoup de jeunes rejoignent les rangs des djihadistes, pourquoi ne se demande-t-on pas pourquoi une telle fascination pour un mouvement aussi inhumain ? Les frères Kouachi et Amedy Coulibaly n’étaient pas des étrangers mais étaient le produit de la société française. Emmanuel Todd a bien pointé que l’élite française avait faussé le débat. Si on pose bien ce débat, on est obligé de voir le soutien apporté par les Etats-Unis et leurs alliés européens au terrorisme en Syrie, en Libye, en Bosnie, au Kosovo mais aussi en Afghanistan.

Tout a commencé là d’ailleurs. Al-Qaïda a été créé par le conseiller du président Carter, Zbigniew Brzeziński pour renverser le gouvernement afghan et attirer l’URSS dans une guerre semblable à celle du Vietnam. Hillary Clinton a confirmé par la suite cela. Pourquoi les Occidentaux utilisent-ils le terrorisme comme une manière indirecte de faire la guerre ? Ce débat est exclu car les médias seraient aussi décrédibilisés, eux qui nous vendent chaque guerre comme on nous vend un dentifrice ou une voiture. Actuellement ils nous vendent pratiquement une guerre par an.

RT France : Vous parlez dans vos écrits de «mouvement de recolonistaion des Etats unis vers le monde». Qu’entendez-vous par là ?

Michel Collon : Depuis 1989, avec la guerre contre l’Irak puis contre la Yougoslavie, on est entré dans cette phase de reconquête de tout ce qui avait été perdu avec la décolonisation du monde après 1945. Les Etas-Unis sont en déclin économique et politique mais veulent garder leur suprématie sur l’accès aux ressources naturelles. Plus encore, ils tentent de limiter ce déclin en conquérant d’autres ressources. Ils essaient également d’empêcher l’émergence de puissances rivales comme la Chine ou la Russie, voire l’Inde. Toute cette guerre pour le pétrole, le gaz au Moyen-Orient fait partie de cette nouvelle guerre globale non déclarée pour savoir si les Etats-Unis vont rester la super puissance qui domine le monde ou s’ils vont devoir accepter l’émergence d’un monde multipolaire avec une coexistence des systèmes.

RT France : L’annonce faite par l’Otan de sa volonté de stocker des armes lourdes en Europe fait-elle partie de cette entreprise de recolonisation ?

Michel Collon : En 1989, quand Mikhaïl Gorbatchev a accepté la fin du Pacte de Varsovie, James Baker, alors Secrétaire d’Etat américain, lui avait garanti que l’Otan ne s’étendrait pas vers l’Est. Cette parole a été rapidement enterrée. Les Etats-Unis se sont lancés dans une extension de l’Otan vers les pays de l’Est, ce qui a abouti à l’encerclement de la Russie. Cela s’est traduit pas l’installation de bases militaires et par un bouclier anti-missile qui est en fait une arme offensive pour empêcher la Russie de riposter à une éventuelle attaque. Cet encerclement s’est concrétisé par un coup d’Etat et la prise de contrôle de l’Ukraine en utilisant des bandes fascistes. Il est évident que la Russie est un obstacle à la domination du monde car ce pays est une puissance militaire qui a les moyens de résister. Surtout la Russie mène une politique d’alliance avec la Chine. L’axe Moscou-Pékin se concrétise avec l’Organisation de Coopération de Shangaï et les tentatives de mettre sur pied un marché commun et une politique sécuritaire commune. Tout cela vise à construire un front alternatif, ce qui ne plait pas aux Etats-Unis.

Média et propagande: La RTBF prise la main dans le sac de falsification d’information !…

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Cela n’étonnera plus grand monde, mais il est très bien de le démontrer dès que c’est possible. La RTBF n’est qu’un exemple de mensonge propagandiste parmi bien d’autres.

Ce qu’il faut retenir est ceci: Zéro confiance à tout ce qui émane de sources officielles. Croire un mot de ce qui nous est raconté par voie officielle n’est plus de la naïveté, ce temps est passé, mais de la connerie, voire de la complicité dans les crimes d’état commis. Aussi en ne votant plus, comme nous… Plus rien ne se fait en votre nom !

— Résistance 71 —

« De nos jours, la propagande intervient nécessairement dans tout ce qui a un peu d’importance au plan social, que ce soit dans le domaine de la politique ou de la finance, de l’industrie, de l’agriculture, de la charité ou de l’enseignement. La propagande est l’organe exécutif du gouvernement invisible. »
~ Edward Bernays, 1928 ~

 

La RTBF prise en flagrant délit de médiamensonge sur l’Ukraine

 

Investing’Action

 

4 février 2015

 

url de l’article original:

http://www.michelcollon.info/Ukraine-RTBF-prise-en-flagrant.html?lang=fr

 

Tandis que l’actuel gouvernement ukrainien, issu d’un coup d’état favorisé par les USA et l’Europe, continue à bombarder la population civile du Donbass à l’est de l’Ukraine, les grands médias occidentaux appliquent à la lettre l’un des cinq principes de la propagande de guerre, qui consiste à inverser l’agresseur et l’agressé.

Investig’Action reproduit en exclusivité pour ses lecteurs l’interpellation par un citoyen avisé d’un grand média public pris en flagrant délit de média-mensonge sur l’Ukraine.

Citoyen :

Bonjour 

Une réaction à votre article sur les combats à l’est d’Ukraine (pour l’aéroport de Donetsk). 

Vous avez repris les images tournées par une chaine russe et des journalistes russes se trouvant à l’aéroport de Donetsk contrôlé par les rebelles. Vous faites passer les rebelles sur ces vidéos pour des combattants ukrainiens. L’interview du combattant à la 50ème seconde est faussement traduite. Il ne dit à aucun moment que les rebelles contre-attaquent (lui-même est un commandant rebelle) Sur la banderole, vous dites que c est un commandant du bataillon Sparta faisant partie de l’armée ukrainienne, alors que c’est un bataillon faisant partie de l’armée rebelle. 

Comment expliquez-vous tout ça ?

RTBF Info

Bonjour, voici la réponse de R., le journaliste auteur du reportage TV : 

« C’est comme cela que ce militaire est présenté dans le dopesheet reçu par les agences de presse qui nous ont fourni les images. Et j’ai précisément vérifié en « googlant » le bataillon Sparta et ai eu confirmation que ce monsieur est le commandant du bataillon de l’armée ukrainienne. » 

Bien à vous,

Citoyen :

Vous êtes responsable de l’information que vous publiez. À vous de vérifier ce que vous recevez. En googlant « bataillon sparta ukraine » je ne trouve aucun lien indiquant qu’il fait partie de l’armée ukrainienne. Bien au contraire, tout m’indique son appartenance aux armées rebelles de Novorossia (est d’Ukraine) Si vous parvenez quand même à trouver un lien indiquant le contraire, pourriez-vous me l’envoyer ? Bien à vous.

RTBF Info

L’homme est présenté tel que sous-titré dans ce document fourni par les agences de presse qui nous ont livré les images. J’ai par ailleurs vérifié l’identité du Commandant sur internet et trouvé confirmation de ce qui est dit dans le sujet. Toutes les agences confirment aussi que la seule zone encore contrôlée par les forces ukrainiennes dans cette région du Donbass est l’aéroport de Donetsk et que ce sont bien les rebelles pro-russes qui ont lancé une offensive massive ces derniers jours pour les en déloger. Nous ne vérifions pas systématiquement toutes les infos fournies par les agences de presse, sans quoi nous vous informerions avec de longues heures de retard. De surcroît, nous avons pour habitude de faire confiance à ces agences avec qui nous collaborons depuis longtemps. Bien à vous.

Citoyen :

Dans ce cas je vous invite à voir les vidéos que vous utilisez en version plus longue et plus complète, tournée par des journalistes russes se trouvant sur place parmi les rebelles : 

Le russe étant ma langue maternelle, je comprends tout ce qui est dit par les combattants interviewés dans ces vidéos. Ils ne cessent de répéter qu’ils sont rebelles, qu’ils ont pris le contrôle de l’aéroport, et que les armées ukrainiennes lancent des contre-attaques pour essayer de reprendre ces territoires. 

Dans quel but vos agences de presse ont déformé ces informations de cette manière ? 

Qui fournit ces informations à vos agences de presse ? 

Combien d’autres journaux se servent chez vos agences de presse ? 

D’ailleurs, les drapeaux flottant sur les bâtiments de l’aéroport dans votre vidéo sont ceux des rebelles… 

Pourriez-vous m’envoyez vos liens confirmant vos informations ?

Est-ce qu’il vaut mieux publier des information mensongères avant tous les autres journaux (qui se servent dans les mêmes sources) , ou publier des informations vérifiées avec quelques heures de retard ? 

Pour vous aider dans vos recherches : http://en.wikipedia.org/wiki/Arseny… 

Bien à vous

RTBF Info

Voici le dope-sheet : (1)

UA Donetsk airport 18:01-18:05 18 Jan 2015 EVN Item Id : 2015_3002903 Date Shot : 2015-01-18 Old Item Id : 770675 Location : Donetsk Province : Country : UKRAINE Language : Category : Region : Europe Source : RURTR – Rossijskoe Teleradio All-Russian State TV and Radi Restrictions Access only for EUROVISION Members and EVN / EVS Sub-Licensees. Coverage cannot be used by a national competitor of the contributing broadcaster on the national territory. Dopesheet Donetsk airport situationer Kiev has used truce in Donbass to realign its forces and considerably build up heavy weapons, head of the self-proclaimed Donetsk People’s Republic /DPR/ Alexander Zakharchenko said. “At the moment, living quarters of Donetsk and Luhansk are being heavily shelled from large-calibre Grad and Uragan missile systems,” he said. “Kiev is seeking to avenge for the major defeat from Donbass self-defence forces last year.” “Kiev has always ignored numerous proposals to pull out heavy weapons from the disengagement line,” the DPR leader stressed. “It is just another Kiev’s attempt to unleash a war.” Earlier on Sunday, an adviser to the Ukrainian president, Yuri Biryukov, said the Ukrainian military had been ordered to open heavy fire at the positions of militias in the zone of the force operation in southeastern Ukraine. 

Later, the DPR confirmed that the city of Donetsk had been shelled from all types of weapons by the Ukrainian troops. The charred and splintered remains of buildings stand abandoned and destroyed. The shots of Donetsk Airport in eastern Ukraine shows the devastation caused in the ongoing conflict that grips the country. 

The footage shows how the airport has been reduced to rubble after being destroyed by bitter fighting between Ukrainian government forces and self-proclaimed ’self-defense forces’. The opposing sides have been battling to capture the site since early September. 

The airport has been closed since early last year afterself-proclaimed ’self-defense forces’ took control of the site. Shotlist Batallion Sparta commander, « Ukrainina army , « Since yesterday the opponent has started counter-attack. It is a second phase after we took over the new terminal . 15 units of armoured vehicles got on the territory of the airport. 10 of them were destroyed. » Alexander Zakharchenko, head of the self-proclaimed Donetsk People’s Republic /DPR/ Alexander Zakharchenko, Kiev has used truce in Donbass to realign its forces and considerably build up heavy weapons, head of the self-proclaimed Donetsk People’s Republic /DPR/ Alexander Zakharchenko said. “At the moment, living quarters of Donetsk and Luhansk are being heavily shelled from large-calibre Grad and Uragan missile systems. Kiev is seeking to avenge for the major defeat from Donbass self-defence forces last year.” Kiev has always ignored numerous proposals to pull out heavy weapons from the disengagement line,” the DPR leader stressed. It is just another Kiev’s attempt to unleash a war » fighting on the approaches to the airport tanks near the bridge destroyed building of air controlling view from the window – smoke rising, fighting doing on on the approaches to the airport self-defense serivemen running to the airport RURTR exclusive coverage of the destroyed airport (shot on 18/01/15) ruined airport Valentin Matuzenko, assistant to the Donetsk republic head, « There was a command from our republic to stop fighting, offer Ukrainian army a green corridor to leave the airport » a serviceman demonstrating a shell, « The bullet was to get into my leg, but only touched it,and hit the gun » more of ruined airport aerial shots of the airport flags on the Donetsk airport building destroyed airport

Citoyen :

Dans ce dope-sheet, à aucun moment on ne dit que ce sont les forces ukrainiennes qui ont pris le contrôle de l’aéroport. La seule phrase qui pourrait sous-entendre un contrôle de l’aéroport est la suivante : « The airport has been closed since early last year afterself-proclaimed ’self-defense forces’ took control of the site », mais de nouveau, elle dit que c’est les rebelles qui ont le contrôle. 

Durant tout le dope-sheet, on ne parle que des rebelles interviewés, alors que dans votre article on les fait passer pour des soldats ukrainiens. Pour coller à cette image, la phrase suivante a été faussement traduite « Since yesterday the OPPONENT has started counter-attack » (traduit en « depuis hier les REBELLES ont lancé une contre-attaque »). 

Dans le dope-sheet, dans la phrase suivante : Batallion Sparta commander, « Ukrainina army, « Since yesterday the opponent has started counter-attack. “Ukrainina army” fait, peut-être plutôt, reference à ces “opponent”. 

Dans tous les cas, comme vous avez sûrement du vous rendre compte, le bataillon Sparta fait partie de l’armée de Novorossia et non de l’armée ukrainienne. Pour votre information, le bataillon Sparta est le noyau dur de l’armée de Novorossia, et son commandant Arsenijs Pavlovs, interviewé dans la vidéo, dont les propos ont été faussement traduits, est un combattant très connu. 

Est-ce que votre journaliste qui s’est chargé d’écrire l’article sur ce conflit a une moindre connaissance des différents partis de ce conflit ? Si oui, pourquoi a-t-il déformé à ce point les informations fournies par le dope-sheet ?

La vidéo originale a été tournée par des journalistes russes se trouvant parmi les combattants de Novorossia

Conclusion

À part publier sans vérifier tous les propos du gouvernement de Kiev, nos médias passent complètement sous silence les propos des représentants de l’est d’Ukraine. Voici ce que disait Aleksandr Zakhartchenko, le premier ministre de la République populaire de Donetsk, après la prise de l’aéroport de Donetsk :

« Kiev a utilisé la trêve avec le Donbass pour réaligner ses forces et accumuler considérablement ses armes lourdes […] En ce moment, les quartiers d’habitation de Donetsk et de Louhansk sont lourdement bombardés par des systèmes de missiles de gros calibre Grad et Uragan […] Kiev cherche à venger sa défaite majeure causée par les forces d’auto-défense du Donbass l’année dernière […] Kiev a toujours ignoré de nombreuses propositions d’éloigner les armes lourdes de la ligne de désengagement » 

Durant une semaine après la perte de l’aéroport, le gouvernement de Kiev continuait d’affirmer que celui-ci était toujours sous son contrôle. Ces informations furent reprises par les médias occidentaux sans aucune vérification (1), alors que l’aéroport fut déjà sous contrôle de l’armée de Donbass. Quand le mensonge fut impossible à dissimuler, à cause des reportages tournés par les journalistes russes se trouvant sur place, Kiev avoua enfin sa perte de l’aéroport, aussitôt suivi par nos médias.

Source :

Investig’Action 

Pour approfondir sur l’affaire ukrainienne, consultez les articles publiés sur Investig’Action : 


 La question ukrainienne, la Russie et le droit international par Robert Charvin 


 Ukraine : autopsie d’un coup d’Etat par Ahmed Bensaada 


 Ukraine : gare au choix des images par Lucien de Peiro 


 Qui est vraiment Ioulia Timochenko ? par Simon de Beer

Média, propagande et colonialisme de la pensée: La pressetituée s’enterre et la toile s’affirme…

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Impossibe d’informer sur les guerres dans les médias occidentaux (Michel Collon)

 

Al Manar

 

4 Décembre 2013

 

url de l’article:

http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=143295&cid=19&fromval=1&frid=19&seccatid=397&s1=1

 

Michel Collon, journaliste indépendant et écrivain belge spécialisé dans l’analyse des stratégies de guerre, des relations Nord-Sud et des média mensonges répond à nos questions sur le traitement médiatique occidental de la crise syrienne. Il dénonce les medias occidentaux qui déforment  les faits et manipulent l’opinion publique afin de renverser le gouvernement syrien, protéger Israël et servir les intérêts de leurs maîtres, les multinationales et les états dominants.

Al-Manar : Sous prétexte que le gouvernement syrien n’autorise pas aux  journalistes d’entrer en Syrie, les medias occidentaux s’appuient en  majorité sur l’observatoire syrien des droits d’homme comme source unique d’information sur le conflit syrien. Que pensez-vous de l’OSDH et de cette dépendance des medias occidentaux à l’encontre de cette organisation sans chercher au moins à vérifier les informations publiées ?

Michel Collon : C’est un exemple frappant d’une règle plus générale : les médias occidentaux présentent les guerres et les grands conflits comme une croisade du Bien contre le Mal, en cachant soigneusement au public les intérêts économiques et stratégiques en jeu : ceux des multinationales occidentales. C’est pourquoi ils donnent la parole aux seules « sources » qui leur conviennent. « Experts » et « ONG » bien souvent financés par ces mêmes multinationales. Le prétendu OSDH est une création des services britanniques, tout le monde le sait, mais ce n’est jamais dit.

Al-Manar : Des journalistes étrangers qui se sont rendus en Syrie ont relaté des évènements radicalement différents de la façon dont ils sont présentés par la presse des pays occidentaux. Trouvez-vous que la couverture médiatique occidentale est juste et adéquate ?

Michel Collon : Comme à chaque guerre, les médias occidentaux ont déformé aussi bien les faits que les objectifs réels de la guerre, en présentant les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France… comme des observateurs neutres préoccupés de résoudre les problèmes humanitaires. En fait, il s’agit d’une ingérence systématique pour renverser un gouvernement qui dérange, pour protéger Israël comme «flic du Moyen-Orient» et pour recoloniser toute la région. Donc les médias d’ici conditionnent l’opinion publique afin qu’elle accepte cette ingérence à prétexte humanitaire.

En général, les journalistes qui se rendent sur le terrain et qui veulent présenter les choses plus objectivement, sont empêchés de le faire. Mais avec le temps et comme la Syrie continue à résister, on se pose des questions, même dans les élites occidentales, sur la possibilité de «gagner» cette guerre. Alors, ces journalistes minoritaires reçoivent enfin un peu plus la parole. Mais il est impossible d’informer correctement sur les guerres dans le système médiatique occidental. C’est pourquoi j’ai créé notre site d’info indépendante avec l’équipe Investig’Action.

Al-Manar : Suite à l’attaque à l’arme chimique présumée près de Damas le mois d’août dernier, la presse occidentale surtout en France s’est positionnée en faveur d’une intervention militaire en Syrie sans attendre même le rapport de l’ONU. Sachant que l’implication des forces gouvernementales dans cette attaque n’est pas prouvée. Comment expliquez-vous cette attitude agressive et partisane ?

Michel Collon : La France et ses médias ne cherchent pas la vérité, mais un prétexte pour attaquer. Il y en aura d’autres. Les Etats-Unis ne valent pas mieux, mais en ce moment, ils sentent que le rapport des forces général a évolué en leur défaveur. Alors, ils cherchent des moyens plus subtils de réaliser leurs objectifs.

Al-Manar : Les crimes et les atrocités  commis par les rebelles syriens, pourtant filmés et diffusés largement sur le net, ont rarement été rapportés par la majorité des medias en Europe. Comment expliquez-vous cette omission ? Et comment la qualifier ?

Michel Collon : Dans mes livres, j’ai décrit ce que j’appelle les « Cinq règles de la propagande de guerre » : 1. Cacher les intérêts économiques. 2. Cacher l’Histoire (ce que le colonialisme a fait dans la région). 3. Inverser agresseur et agressé, blanchir les crimes de « nos amis et agents ». 4. Diaboliser l’adversaire. 5. Monopoliser l’info et empêcher le débat entre les deux versions. Cacher les crimes des terroristes, et souvent aussi les attribuer à l’armée syrienne, c’est appliquer les points 3 et 4 ci-dessus.

Al-Manar : Pensez-vous que ces medias ont dernièrement rectifié leur couverture des évènements syriens ? Pensez-vous que l’objectivité est un idéal journalistique inaccessible ? Surtout pour les agences internationales ?

Michel Collon : Certains secteurs de l’élite constatent que la guerre ne sera pas gagnée et ils s’inquiètent des conséquences de l’alliance passée par nos gouvernements avec le terrorisme dit « islamiste ». Mais la rectification est très limitée et ne démasquera pas les média mensonges qui ont rendu possible l’agression au départ. 
Quant aux grandes agences (AP, UPI, AFP, Reuters) qui informent sur le Sud, elles sont toutes basées dans le Nord, elles sont toutes liées aux multinationales et aux Etats dominants. C’est « la voix de son maître ».

Al-Manar : Un espace d’information s’est développé sur Internet ou un certain nombre d’analystes indépendants ont critiqué la couverture médiatique occidentale du conflit syrien en dressant de nombreuses déformations, erreurs et fabrications sur les évènements en Syrie. À votre avis  quel rôle les medias alternatifs concurrents jouent-ils pour offrir au public des medias une image réelle de ce qui se passe en Syrie ? Pensez-vous qu’il souffre d’un manque de crédibilité ? Pensez-vous que les sources des agences internationales sont plus véridiques et crédibles ?

Michel Collon : L’objectivité journalistique (à distinguer de la neutralité qui n’existe pas) est possible, mais seulement en dehors d’un système médiatique dominé par l’argent des multinationales en fait. Dans le Nord, c’est seulement sur Internet qu’on peut trouver une info objective. Mais, ces dernières années, ce qui me réjouit, c’est qu’on voit de plus en plus d’initiatives positives, et les gens les suivent de plus en plus. Il manque malheureusement une coordination entre ces initiatives, il manque aussi une concertation entre ceux qui informent en Europe, aux USA, dans le monde arabe, en Afrique, en Amérique latine. Les initiatives dispersées font réfléchir les gens, mais pour avoir davantage d’impact, il faudrait plus de concertation. Il faudrait un grand JT quotidien alternatif sur le Net.

En tout cas, le Net, c’est l’avenir. Créer une info citoyenne et indépendante, qui échappe aux intérêts des multinationales, aux censures économiques et politiques. Et aussi à la course au profit, donc au sensationnel qui empêche de prendre le temps de vérifier les témoignages, de confronter les sources et de creuser les causes des phénomènes.