Archive pour colonialisme canada USA

Résistance au colonialisme au Canada: L’hypocrisie du système judiciaire colonial

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, France et colonialisme, guerres hégémoniques, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 11 juillet 2014 by Résistance 71

Une fois de plus, le fléau de la « doctrine chrétienne de la découverte » à l’œuvre. Ce qui est quand même notable est la notion de droit coutumier en référence dans l’affaire légale. Si la cour suprême du Canada a fait mieux que celle du pays du goulag levant, cela est loin d’être suffisant. Les bases du colonialisme ont été protégées. Nous adhérons avec la conclusion de d’Errico.

— Résistance 71 —

 

Le système judicaire canadien au corps à corps avec les territoires autochtones, préserve la domination de la couronne

 

Peter d’Errico

 

 

9 juillet 2014

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2014/07/09/canadian-supreme-court-halts-attempt-subvert-native-land-rights

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

La cour suprême du Canada a récemment élaboré des règles légales affectant l’empiètement non-aborigène sur les territoires autochtones. La décision unanime Tsilhqot’in Nation v. British Columbia, a affirmé un challenge légal Tsilhqot’in envers une licence de déboisement provinciale de la Colombie Britannique sur des terres se situant au sein du territoire Tsilhqot’in. La nation Tsilhqot’in a fait part du titre de propriété aborigène de la terre, ce qui fut contesté par à la fois le gouvernement provincial de Colombie Britannique et le gouvernement fédéral (d’Ottawa).

La presse canadienne a décrit l’affaire comme une “décision historique avec des implications très importantes”, ajoutant, “cette décision phare est la première de la cour suprême concernant le titre de propriété aborigène et s’appliquera dès qu’il y aura des demandes de propriété non résolues.”

Wilf Adam, chef de la nation du lac Babine a dit: “les gouvernements de Colombie Britannique et du Canada et toute partie qui chercheraient à se développer dans le territoire de Lake Babine doivent commencer par reconnaître le titre de propriété aborigène en s’engageant avec nous de manière respectueuse et en proposant un arrangement sensé pour Lake Babine.

Une procédure de cinq ans a fini par trouver un titre de propriété aborigène, mais la cour d’appel de la Colombie Britannique a abrogé la décision, utilisant une doctrine étriquée demandant la preuve d’une utilisation très spécifique de l’endroit au moment où la souveraineté coloniale (“colonie de la couronne”) fut affirmée.

La cour suprême a abrogé la décision de la cour d’appel et a réinstauré la décision initiale du tribunal disant que: “la tâche est d’identifier comment les droits de pré-souveraineté et des intérêts peuvent trouver une terminologie dans les termes de la loi commune/droit coutumier moderne.” La cour a défini ceci comme regarder “la culture les pratiques aborigènes et de les comparer de manière culturellement sensible avec ce qui était requis dans le droit coutumier afin d’établir le titre (de propriété) sur la base de l’occupation des sols.

La décision a insisté de manière répétitive que les tribunaux “doivent faire attention de ne pas perdre ou déformer la perspective aborigène en forçant des pratiques ancestrales dans des cadres conceptuels de droit coutumier rigides, ce qui aurait pour effet de frustrer le but de traduire de manière fidèle les intérêts aborigènes pré-souveraineté dans leur équivalent moderne de droit.” La cour décida que “Les doubles perspectives du droit coutumier et du groupe aborigène ont le même poids dans l’évaluation d’un titre de propriété aborigène.

De plus la cour a dit que “Le risque légal à considérer est d’identifier comment les droits et les intérêts possédés sous la loi et la coutume traditionnelles aborigènes peuvent trouver une expression correcte en termes de droit coutumier.” La cour a défini le titre (de propriété) aborigène comme “les droits légaux pré-existants du peuple aborigène qui utilisait et occupait la terre avant l’arrivée des Européens.

La presse tout comme les leaders indiens semblent ne pas voir que la décision n’a fait que perpétuer la “doctrine chrétienne de la découverte”, dans la mesure où “la couronne a acquis le titre radical ou sous-jacent de toute la terre dans la province dès son affirmation de souveraineté coloniale.” La notion de “titre radical” préserve une position de domination sur les peuples aborigènes.

Comme le résumé de la cour le prescrit: “Les titulaires aborigènes du titre ont le droit des bénéfices associés à la terre, de l’utiliser, d’en profiter dans son développement économique. Ainsi, la Couronne ne retient aucun intérêt bénéficiaire du titre de propriété aborigène… La Couronne détient une devoir fiduciaire envers les peuples aborigènes en ce qui concerne les terres aborigènes et le droit de s’implanter sur le titre aborigène si le gouvernement peut réconcilier les intérêts aborigènes avec les plus larges intérêts publics, en prouvant un objectif gouvernemental substantiel et sans équivoque montrant que l’action du gouvernement est consistante avec le devoir fiduciaire que doit la Couronne au groupe aborigène.

Le “devoir fiduciaire “ de la couronne reflète les doctrines “fiduciaire” et de “mise sous tutelle” qui se sont développées à partir de la doctrine de la “découverte chrétienne.” Proclamée au XVème siècle dans des bulles papales et adoptées dans des “chartes royales” par les puissances chrétiennes européennes. La “doctrine chrétienne de la découverte” a donné une excuse pour affirmer le “dominion” ou la “domination coloniale”. Ceci survint de la supposition que “païens et infidèles” ne pouvaient pas maintenir leur propre domination après avoir été “dévouverts” par une puissance chrétienne.

Le travail du professeur de droit Kent McNeil dont le livre “Le droit coutumier du titre de propriété aborigène”, fut cité par la cour suprême, montre bien le dilemme auquel doivent faire face les régimes coloniaux anglais: Sous le droit coutumier, “chaque possession est présumée être légale à moins de prouver le contraire”. Le droit coutumier rend pratiquement impossible de saisir le titre de propriété contre des occupants de terres, d’où l’aphorisme “la possession représente les 9/10 de la loi.”

“La doctrine chrétienne de la découverte” a donné aux Anglais un moyen de contourner cette règle coutumière de l’occupation des sols et de la remplacer par une catégorie moindre, celle appelée de “l’occupation aborigène des sols”. Ce contre-pied a brisé le droit coutumier. Les puissances coloniales, après avoir nié la priorité de la domination et de la possession native de la terre, ont réinstauré le processus de droit coutumier, mais cette fois avec une rupture inhérente.

Cette rupture, qui est l’héritage de la “doctrine chrétienne de la découverte”, bien qu’elle ne fut pas mentionnée par la décision canadienne, est la cause de l’appel de la cour pour la “réconciliation”, dont elle dit qu’elle “identifiera comment les droits et intérêts de pré-souveraineté peuvent trouver une juste expression en termes de droit coutumier moderne.” La cour a aussi déclaré que “le cadre du tire aborigène et le devoir fiduciaire de la couronne, permet une réconciliation de principe des droits aborigènes avec les intérêts de tous les Canadiens.

Quelle type de réconciliation peut se produire sous la domination affirmée d’une des parties ? Cette structure empêche la réconciliation du régime colonial avec toute possession et domination territoriales des Indiens natifs.

Du point de vue de la Cour, “aborigènes et non-aborigènes sont tous là pour y demeurer et doivent donc par nécessité aller de l’avant dans un processus de réconciliation.” Mais ceci ne veut pas dire une réconciliation entre égaux, car la Cour déclare également: “Les sociétés distinctes aborigènes existent au sein et font partie, d’une communauté sociale, politique et économique plus large.” Les gouvernements non-aborigènes réprésentent de manière supposée la “plus large” communauté et possède une domination. Dans cette façon de formuler la chose, la “réconciliation” inclut en fait très facilement “l’infraction”.

La cour exemplifie ceci: “Le développement de l’agriculture, de la conservation et exploitation forestière, de l’extraction minière, des ressources hydroélectriques, du développement économique général de l’intérieur de la province de Colombie Britannique, la protection de l’environnement ou des espèces en voie de disparition, la construction d’infrastructure et la mise en place de populations étrangères pour remplir ces buts, sont le type mêmes d’objectifs qui sont consistants avec ce but et par principe, peuvent justifier d’une infraction sur le titre aborigène.

Cette liste justifie un grand nombre d’intrusions sur les terre indiennes et d’infractions possibles sur le titre de propriété aborigène avec en contre-partie, aucune liste justifiant une infraction aborigène sur une domination non-aborigène.

Bien qu’elle ait maintenu le concept de domination de la couronne dans son rendu, la Cour Suprême du Canada a édicté une position plus protectrice des terres natives que sa contre-partie américaine, qui en 1955, dans son verdict de l’affaire Tee-Hit-Ton, avait stipulé que le “titre indien” veut dire “permission pour les blancs d’occuper”, titre plus loi défini comme “juste une possession qui n’est pas reconnu comme une propriété par le congrès des Etats-Unis.

La décision de la Cour Suprême des Etats-Unis conclut que le titre (de propriété) indien “peut-être annulé et ces terres mises pleinement à disposition du souverain lui-même sans aucune obligation légale de compenser les Indiens en quoi que ce soit.” En ce qui concerne le “devoir fiduciaire”, la Cour dit alors: “Il est présumé qu’en cette matière, les Etats-Unis seraient gouvernés par de telles considérations de justice qui contrôleraient un peuple chrétien dans son traitement d’une race ignorante et dépendante. Quoi qu’il en soit, la propriété ou la justice de ses actions envers les Indiens en respect de leurs terres est une question de politique gouvernementale.

Ces deux affaires de Tsilhqot’in et de Tee-Hit-Ton étaient liés à l’exploitation forestière de l’industrie du bois dans les deux territoires indiens. Là où la Cour américaine a refusé toute compensation sur la base de la doctrine de la découverte, la Cour Suprême canadienne a trouvé un manque à ses devoirs de la couronne, avant même que le titre des Tsilhqot’in ne fut confirmé. Tandis qu’à la fois la loi canadienne et américaine sont issues de la violation de la domination aborigène de la terre en vertu de la doctrine chrétienne de la découverte, seul le Canada paraît être en lutte avec cette histoire bizarre reconnaissant des enquêtes basées sur les faits, les limites du “pouvoir de la couronne” et un questionnement du droit coutumier “moderne”.

Si les nations aborigènes veulent faire annuler la “découverte chrétienne”, elles devront approcher des forums légaux qui ne sont pas enracinés dans la domination coloniale. Vu que le cadre existant du droit international dérive des régimes dominant coloniaux, la perspective pour de véritables résolutions des conflits entre les nations natives et les états (spécifiquement des états coloniaux ou ex-coloniaux) demeure un processus engagé.

Peter d’Errico est diplômé de la fac de droit de Yale (Yale Law School) en 1968. Il fut l’avocat de Dinebeiina Nahiilna Be Agaditahe Navajo Legal Services, 1968-1970, à Shiprock. Il a enseigné le droit à l’University of Massachusetts, Amherst, 1970-2002. Il est avocat conseil sur les affaires indigènes.

Résistance politique: Le système colonial canadien craque pas à pas…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, économie, colonialisme, démocratie participative, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 1 juillet 2014 by Résistance 71

La solution la plus viable au problème colonialiste d’Amérique du nord et plus spécifiquement au Canada et au pays du goulag levant (ex-USA) existe: retour au traité Wampum Deux Rangées établi à la fin du XVIIème siècle avec les Hollandais de la Nouvelle-Amsterdam, aujourd’hui New York et continué par les Français et les Anglais en 1701.

La fin de l’empire occidental et de son colonialisme rampant depuis le XVème siècle, passe par la résurgence autochtone et l’émancipation d’une partie des occidentaux endoctrinés par l’idéologie toxique colonialiste. Pour que le colonialisme existe, il faut y consentir, en être complice directement ou tacitement. La voie de la liberté passe par la fin de l’impérialisme occidental et le retour à un modèle de société égalitaire,  juste, non-pyramidal et non-coercitif. Le passage obligé par l’étatisation de nos sociétés n’est que cette « ruse de la raison » chère à Hegel pour mettre l’Homme sur la voie finale de l’harmonie égalitaire en détruisant de concert le capitalisme et son soutien structurel historique: l’État.
Ceci à notre sens , passe par la résurgence des peuples et nations indigènes des Amériques, d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Océanie. Si la tâche paraît être surhumaine, il se peut que tout cela se passe très vite… plus vite qu’on pourrait le croire les évènements aidant…

— Résistance 71 —

 

« Il y aura une guerre ultime qui mettra fin à toutes les guerres. Elle se produira à un point de l’Histoire où d’un côté il y aura quatre couleurs, les quatre races humaines et de l’autre, il y aura ces quatre mêmes couleurs. Un camp sera celui qui aura choisi d’exploiter la Terre-Mère pour le profit et dans l’autre camp, il y aura ceux qui aurons compris le besoin de la défendre… »
~ Prophétie Hopi ~

 

Remettre en place les priorités

 

Mohawk Nation News

 

29 Juin 2014

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2014/06/29/first-order-of-business/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Nous, peuples indigènes souverains, sommes mandatés par la création (NdT: La terre-mère dans la mythologie amérindienne) pour mettre les choses dans l’ordre. Le gouvernement et le tribunal établis par la loi de l’amirauté ne peuvent pas donner quelque chose qu’ils ne possèdent pas. Acheter et vendre des propriétés volées est à la fois contre notre loi et celle de la loi corporatrice de l’amirauté.

Onowarageh (NdT: L’île de la grande tortue, terminologie amérindienne pour la partie du continent nord-américain) appartenait, appartient et appartiendra toujours aux véritables souverains de la terre. Le 27 Juin 2014, la Cour Suprême du Canada a “rendu” 1750 km2 de terrritoires volés à la nation Tsilhqot’in dans le centre de la Colombie Britannique. Nos frontières vont de la côte Pacifique à la côte Atlantique, du nord au sud et d’Est en Ouest.

Ces entrepreneurs commerciaux ne peuvent pas produire un titre de propriété montrant au monde comment notre territoire volé est venu en leur possession.

D’après le traité Wampum Deux Rangées de 1701, la moitié de tout ce qu’ils ont pris a été mis dans notre Indian Trust Fund. Ceci leur a permis de venir vivre parmi nous. Ce fond a été volé. Nous le voulons restitué avec tous les bénéfices qu’ils ont fait de la vente de chaque arbre, pierre et voie navigable, tout ce qui est dessus et sous la terre et que nous n’avons jamais donné, bradé, abandonné, ni que nous n’avons jamais loué légalement sous les termes de la grande loi de la Paix (Kaiakehre:kowa).

L’entreprise Canada doit respecter notre titre de propriété pour chaque terre non abandonnée. “Titre de propriété” veut dire que nous sommes les souverains et que tout le monde le sait ! La création nous a mis sur l’Île de la Grande Tortue. Tout l’argent que l’entreprise Canada et ses amis et associés d’affaire ont fait en exploitant nos terres et nos ressources, doit être totalement rendu, depuis 1704, lorsque ce fond de l’Indian Trust Fund fut créé, fond aujourd’hui valant des centaines de milliers de milliards de dollars
Les criminels corporatistes comme ceux de l’oléoduc Northern Gateway oilsands, du BC Treaty Process et des sables bitumeux sont appelés “ceux que changent la donne”. Nous allons faire les changements qui s’imposent. Ils ne possèdent rien. C’est comme jouer au poker avec quelqu’un qui n‘a pas d’argent. L’ordre naturel prévaudra. Cette génération est en train de tout ramener à son point de départ. Nos ancêtres brutalisés et assassinés sont fiers de voir que nous ne les avons pas oubliés. Nous avions promis à nos ancêtres que les envahisseurs n’échapperont pas à leur punition pour génocide.

Les juges ont décidé que le Canada peut empiéter sur nos droits de rétablir l’équilibre des intérêts de tout le Canada, chose qu’ils n’ont jamais fait pour nous ! Le voleur, le poseur de cloture et les acheteurs n’ont rien à dire. Ils devraient être jetés en prison pour leur brutalité. Les criminels essaient encore de faire les règles du jeu. Seuls nous, les propriétaires et légataires de la terre pouvons le faire !

En 1864, le Canada a donné notre argent pour construire le chemin de fer à travers notre terre. Notre résistance a mené à la rebellion de Riel et autres guerillas. Riel a été pendu et des centaines d’indigènes furent mis en prison ; 7000 ouvriers esclaves furent importés de Chine pour construire rapidement le chemin de fer tandis que des soldats lourdement armés les protégeaient !

Chaque entreprise doit maintenant suivre la loi de la terre, la loi de la Grande Paix ou il y aura des troubles insurrectionnels.
Le premier ministre dit que l’oléoduc se fera. Mr Harper, nous ferons tout ce qui doit être fait, en utilisant tous les moyens possibles, pour que cela ne se produise pas !

Nous sommes les seuls souverains de l’Île de la Grande Tortue. Vous devez vivre en paix en accord avec le Wampum Deux Rangées et la grande loi de la paix, payez ce que vous devez et dissolvez toutes vos entreprises immédiatement. Vous avez notre consentement pour repartir avec ce que vous aviez en arrivant (NdT: c’est à dire … rien !)

Comme le chante si bien ZZ Top: “I gotta make a decision to avoid a collision”. Z.Z. Top.

SCC staggering implications for energy corporations.

Comment fonctionne le modèle colonialiste/impérialiste occidental depuis plus de 500 ans…

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, démocratie participative, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 11 juin 2014 by Résistance 71

Le modèle de domination impérialiste

Fondement du colonialisme et de l’oppression dans le monde depuis le XVème siècle

 

Steven Newcomb

 

Indigenous Law Institute

Institut Légal Indigène

 

Le 4 Mai 1493, le pape Alexandre VI émît un document pontifical connu sous le nom de Bulle Inter Caetera. Le document, publié à la demande de roi Ferdinand du Portugal et de la reine Isabelle d’Espagne, avait pour but de “donner” aux deux monarques catholiques toutes les terres que Cristobal Colon (Christophe Colomb) avait “découvertes” et toutes autres terres qui seraient “découvertes” dans le futur. La seule limite que le pape plaça sur son autorisation fut que Ferdinand et Isabelle ne devaient pas tenter de “prendre” des terres qui auraient été prises au préalable par un autre monarque chrétien. Entre autres choses, le pape déclara que cela était son désir que les nations non-chrétiennes soient “subjuguées” (prises militairement) et forcées à devenir chrétiennes. Le pape voyait les monarques catholiques comme œuvrant pour la dissémination et le développement de “l’empire chrétien“Nous lui faisons confiance (au dieu catholique), celui de qui provient tout empire, toute domination et toutes bonnes choses”, avait dit le pape.

Le modèle de domination impérialiste présume qu’il est justifiable pour un souverain chrétien immigrant (disons d’Angleterre, de France, d’Espagne ou du Portugal), d’arriver en terre habitée par des nations libres et indépendantes pour simplement présumer “le droit” de prendre ce pays militairement, par la force et de réduire ses occupants originaux sous la règle étrangère des constructeurs d’empire. La bulle papale est réflexive d’un système de langage qui présume qu’il est permis pour un peuple d’assumer le droit divin d’empire et de domination sur un autre peuple.

George Washington a dit en 1786: “Il viendra assurément un jour où cette nation pèsera dans la balance des empires et en tant que membre d’un empire infantile, je ne peux pas m’empêcher de tourner mon attention sur le sujet…” Clairement, lorsqu’il s’agit de leur relation avec les nations indiennes de l’Amérique, les Etats-Unis opèrent strictement sur la base du modèle impérialiste. Les fondations de ce modèle dans la loi fédérale indienne se trouvent dans la décision de la cour suprême des Etats-Unis dans l’affaire Johnson contre McIntosh (8 Wheat, 543, 1823), décision prise par la cour en partie sur la base de la bulle papale de 1493. Dans ce cas précis, le juge suprême John Marshall a dit que la “découverte” des “païens” par “un peuple chrétien” donna aux chrétiens une “domination ultime” (droit impérialiste et de domination) sur les Indiens “découverts”. Après la “découverte” chrétienne, avait dit Marshall les droits des peuples Indiens à “une souveraineté complète en tant que nations indépendantes avaient été diminués.” Ainsi, de manière supposée, les Indiens ne conservèrent que le “droit” d’occuper leurs terres ancestrales, en étant sujets à la domination américaine.

Après avoir correctement identifié la loi fédérale américaine sur les Indiens comme un système de domination par le langage, L’Institut a commencé à travailler vers le développement d’une nouvelle base de pensée complètement et radicalement différente concernant la relation entre les Etats-Unis et les nations et peuples Indiens. Nous n’acceptons nullement l’idée qu’une prétendus justice basée sur un préjudice religieux (Johnson contre McIntosh), puisse légitimement nier le droit inhérent que les nations indiennes ont de vivre librement sur leurs terres ancestrales, qui leur fut donné par le créateur (NdT: La terre-mère dans le paradigme indien). Dans un effort de gérer le modèle de la fondation de la domination impérialiste, nous en avons appelé formellement au pape Jean-Paul II pour qu’il révoque la bulle papale Inter Cetera de 1493. Nous l’avons également invité à nous rejoindre sur le chemin sacré en honorant le premier principe de la loi traditionnelle autochtone: “le respect de la Terre et de notre mère ainsi que d’avoir un regard sacré pour tout être vivant.”

Source:

http://ili.nativeweb.org/ili_info.html#5

Exergue de notre traduction préalable:

https://resistance71.wordpress.com/2014/06/09/resistance-politique-au-colonialisme-linstitut-legal-indigene-montre-le-chemin-de-la-fin-de-lempire-steven-newcomb/