Archive pour août, 2010

3eme guerre mondiale: fabriquer le consensus des opinions publiques

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, guerre iran, guerres imperialistes, média et propagande with tags , , on 30 août 2010 by Résistance 71

La troisieme guerre mondiale se prépare: objectif Iran

par Michel Chossudovsky

Url de l’article original: http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=20815

L’humanité est à un carrefour dangereux : la guerre contre l’Iran est à un « stade de préparation avancé » et des systèmes d’armes de haute technologie, incluant des ogives nucléaires, sont complètement déployés.

Cette aventure militaire est sur la planche à dessin du Pentagone depuis le milieu des années 1990. D’abord l’Irak, ensuite l’Iran, peut-on lire dans un document déclassifié de l’US Central Command.

L’escalade fait partie du programme militaire. Alors que l’Iran représente la prochaine cible, avec la Syrie et le Liban, ce déploiement militaire stratégique menace également la Corée du Nord, la Chine et la Russie.

Depuis 2005, les États-Unis et leurs alliés, incluant leurs partenaires de l’OTAN et Israël, ont été impliqués dans le vaste déploiement et le stockage de systèmes d’armes perfectionnés. Les systèmes de défense antiaérienne des États-Unis, des pays membres de l’OTAN et d’Israël sont totalement intégrés.

Il s’agit d’une tentative coordonnée du Pentagone, de l’OTAN et de l’armée israélienne (Tsahal), avec la participation militaire active de plusieurs pays partenaires non membres de l’OTAN, dont les États arabes de premier plan (les membres du Dialogue méditerranéen et de l’Initiative de coopération d’Istanbul) : l’Arabie Saoudite, le Japon, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, Singapore, et, entre autres, l’Australie. (L’OTAN comprend 28 États membres. Vingt et un pays supplémentaires sont membres du Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA) et le Dialogue méditerranéen et l’Initiative de coopération d’Istanbul comportent 10 pays arabes plus Israël.)

Les rôles de l’Égypte, des États du Golfe et de l’Arabie Saoudite (au sein de l’alliance militaire élargie) sont particulièrement pertinents. L’Égypte contrôle le transit des navires de guerre et des pétroliers par le canal de Suez ; l’Arabie Saoudite et les États du Golfe occupent les lignes de côtes sud-ouest du golfe Persique, du détroit d’Ormuz et du golfe d’Oman. Au début juin, « l’Égypte aurait permis à un navire israélien et 11 navires étasuniens de passer par le canal de Suez […] en guise de signal clair à l’Iran. […] Le 12 juin, les organes de presse régionaux rapportaient que les Saoudiens avaient accordé à Israël le droit de survoler leur espace aérien […] » (Muriel Mirak Weissbach,  Israel’s Insane War on Iran Must Be Prevented., Global Research, 31 juillet 2010)

Dans la doctrine militaire post-11 septembre, ce déploiement massif d’équipement militaire a été défini comme un élément de la soi-disant « guerre mondiale au terrorisme », ciblant des organisations terroristes « non étatiques », incluant Al-Qaïda et les prétendus « états qui appuient le terrorisme », comprenant l’Iran, la Syrie, le Liban et le Soudan.

L’établissement de nouvelles bases militaires étasuniennes, le stockage systèmes d’armes perfectionnés, incluant des armes nucléaires tactiques, etc., ont été mis en œuvre en vertu de la doctrine de défense militaire préemptive sous l’égide de la « guerre mondiale au terrorisme ».

La guerre et la crise économique

Les plus vastes implications d’une attaque des États-Unis, de l’OTAN et d’Israël contre l’Iran sont lourdes de conséquences. La guerre et la crise économique sont intimement liées. D’une part, l’économie de guerre est financée par Wall Street, qui fait office de créancier de l’administration étasunienne. Les fabricants d’armes étasuniens sont d’autre part les récipiendaires des contrats d’approvisionnement de plusieurs milliards de dollars du département de la Défense pour des systèmes d’armes perfectionnés. En retour, « la bataille du pétrole » au Moyen-Orient et en Asie centrale sert directement les intérêts des géants anglo-étasuniens de l’industrie pétrolière.

Les États-Unis et leurs alliés « appellent à la guerre » au plus fort d’une dépression économique mondiale, cela, sans compter la plus grave catastrophe environnementale de l’Histoire. Cela prend une tournure amère, car l’un des joueurs importants (BP) sur l’échiquier géopolitique du Moyen-Orient et de l’Asie centrale, connu autrefois sous le nom Anglo-Persian Oil Company, est le responsable du désastre écologique dans le golfe du Mexique.

Désinformation médiatique

Face aux conséquences probables de ce que l’on affiche comme une opération « punitive » ad hoc contre les installations nucléaires iraniennes plutôt qu’une guerre totale, l’opinion publique, influencée par le battage médiatique, se montre tacitement favorable, indifférente ou ignorante. Pourtant, les préparatifs de guerre comprennent le déploiement d’armes nucléaires fabriquées par les États-Unis et Israël. Dans ce contexte, les effets dévastateurs d’une guerre nucléaire sont soit banalisés ou ne sont tout simplement pas mentionnés.

La « vraie crise » qui menace l’humanité, selon les médias et les gouvernements, ce n’est pas la guerre, mais le réchauffement planétaire. Les médias fabriquent des crises là où il n’y en a pas, comme la pandémie mondiale H1N1, qui représentait « un péril planétaire ». Toutefois, personne ne semble redouter une guerre nucléaire promue par les États-Unis.

La guerre contre l’Iran est présentée à l’opinion publique comme un problème parmi tant d’autres. Elle n’est pas vue comme une menace à la « Terre mère » comme l’est le réchauffement planétaire. Elle ne fait pas la une des journaux. Qu’une attaque contre l’Iran puisse mener à une escalade et déclencher une « guerre mondiale » ne fait l’objet de préoccupation.

Le culte du massacre et de la destruction

L’engin meurtrier mondial est aussi maintenu par un culte enraciné du massacre et de la destruction qui imprègne les films hollywoodiens, sans parler des séries sur le crime et la guerre diffusées à heure de grande écoute à la télévision réseau. Ce culte de la tuerie est cautionné par la CIA et le Pentagone, qui appuient (financent) les productions d’Hollywood, lesquelles servent d’instrument de propagande de guerre :

« L’ancien agent de la CIA Bob Baer nous a dit qu’il « existe une symbiose entre la CIA et Hollywood » et a révélé que l’ancien directeur de la CIA George Tenet est actuellement « à Hollywood où il discute avec les studios » » (Matthew Alford et Robbie Graham, Lights, Camera… Covert Action: The Deep Politics of Hollywood, Global Research, 31 janvier 2009).

La machine meurtrière est déployée au niveau planétaire, dans le cadre de la structure unifiée de commandement au combat. Elle est invariablement préservée comme instrument incontesté de paix et de prospérité mondiale par les institutions gouvernementales, les médias privés, ainsi que par les mandarins et intellectuels du nouvel ordre mondial issus des boîtes de réflexion et des instituts d’études stratégiques de Washington.

Une culture de massacre et de violence s’est incrustée dans la conscience humaine.

La guerre est largement acceptée comme une phase du processus sociétal : la patrie doit être « défendue » et protégée.

Dans les démocraties occidentales, on maintient « la violence légitimée » et les exécutions sommaires de « terroristes » comme des instruments nécessaires à la sécurité nationale.

La soi-disant communauté internationale entretient une « guerre humanitaire ». Elle n’est pas condamnée comme acte criminel et ses principaux artisans sont récompensés pour leur contribution à la paix mondiale.

Concernant l’Iran, ce qui se déroule constitue la légitimation absolue de la guerre au nom d’une notion illusoire de sécurité planétaire.

Une attaque aérienne « préemptive » contre l’Iran mènerait à l’escalade

À l’heure actuelle il existe trois théâtres de guerre distincts au Moyen-Orient et en Asie centrale : l’Irak, l’Af-Pak (l’Afghanistan et le Pakistan) et la Palestine.

Si l’Iran faisait l’objet d’une attaque aérienne « préemptive » de la part des forces alliées, la région entière s’embraserait, de l’est de la Méditerranée à la frontière ouest de la Chine, du Pakistan et de l’Afghanistan, ce qui nous conduirait probablement à un scénario de Troisième Guerre mondiale.

La guerre s’étendrait par ailleurs au Liban et à la Syrie.

S’ils étaient exécutés, il est très peu probable que les bombardements soient circonscrits aux installations nucléaires iraniennes, comme l’affirment les déclarations officielles des États-Unis et de l’OTAN. Une attaque aérienne massive visant à la fois les infrastructures militaires et civiles – les systèmes de transport, les usines et les édifices publiques – est davantage probable.

Relativement aux réserves mondiales de pétrole et de gaz, l’Iran, détenant approximativement 10  % de celles-ci, se classe au troisième rang après l’Arabie Saoudite (25 %) et l’Irak (11 %). Par comparaison, les États-Unis possèdent moins de 2,8 % des réserves mondiales de pétrole, lesquelles sont estimées à moins de 20 milliards de barils. La région élargie du Moyen-Orient et de l’Asie centrale comprend des réserves de pétrole équivalant à plus de 30 fois celles des États-Unis, ce qui représente plus de 60 % de toutes les réserves du monde.

La récente découverte en Iran de la deuxième réserve de gaz en importance, Soumar et Halgan, est significative : on l’estime à 12,4 billions de pieds cube.

Cibler l’Iran n’a pas que pour but de réinstaurer le contrôle anglo-étasunien de l’économie pétrolière et gazière, y compris les routes de pipeline, mais également à s’opposer à l’influence de la Chine et de la Russie dans la région.

L’attaque planifiée contre l’Iran fait partie d’une feuille de route militaire mondiale coordonnée. Il s’agit d’une étape de la « longue guerre » du Pentagone, une guerre sans frontières à but lucratif, un projet de domination mondiale, une succession d’opérations militaires.

Les planificateurs militaires des États-Unis et de l’OTAN ont envisagé divers scénarios d’escalade militaire. Ils sont aussi pleinement conscients des implications géopolitiques, à savoir que la guerre pourrait s’étendre au-delà de la région du Moyen-Orient et de l’Asie centrale. Par ailleurs, les impacts économiques sur les marchés du pétrole, etc., ont été analysés.

Alors que l’Iran, la Syrie et le Liban sont des cibles immédiates, la Chine, la Russie et la Corée du Nord, sans parler du Venezuela et de Cuba, font également l’objet de menaces de la part des États-Unis.

La structure des alliances militaires est en jeu. Les déploiements, les exercices et les entrainements militaires des États-Unis, de l’OTAN et d’Israël effectués aux frontières immédiates de la Russie et de la Chine sont directement liés à la guerre envisagée contre l’Iran. Ces menaces et le moment choisi pour les proférer informent clairement les anciennes puissances de la guerre froide qu’elles ne doivent intervenir d’aucune manière pouvant empiéter sur une attaque contre l’Iran menée par les États-Unis.

Guerre planétaire

L’objectif stratégique à moyen terme est de cibler l’Iran et de neutraliser ses alliés par la diplomatie de la canonnière. L’objectif militaire à long terme consiste à cibler directement la Chine et la Russie.

Alors que l’Iran représente la cible immédiate, le déploiement militaire est loin d’être limité au Moyen-Orient et à l’Asie centrale : un programme militaire mondial a été formulé.

Le déploiement de troupes coalisées et de systèmes d’armes perfectionnés par les États-Unis, l’OTAN et ses partenaires a lieu simultanément dans toutes les grandes régions du monde.

Les récents actes de l’armée étasunienne le long du littoral nord-coréen, y compris la conduite de jeux de guerre, relèvent d’un plan mondial.

Visant principalement la Russie et la Chine, les exercices militaires, les exercices de guerre et les déploiements d’armes des États-Unis de l’OTAN et des alliés, sont menés parallèlement dans les grandes zones géopolitiques sensibles :

-dans la péninsule coréenne, la mer du Japon, le détroit de Taïwan, la mer de Chine méridionale, menaçant la Chine;

-en Pologne, des missiles Patriot sont déployés, alors qu’en République Tchèque un centre d’alerte lointaine est mis sur pied, tous deux menaçant la Russie;

-en Bulgarie, en Roumanie et sur la mer Noire des déploiements navals menacent la Russie;

-en Géorgie, les États-Unis et l’OTAN déploient des troupes

-dans le golfe Persique, un gigantesque déploiement naval dirigé contre l’Iran a lieu, incluant des sous-marins israéliens.

Concurremment, la Méditerranée orientale, la mer Noire, les Caraïbes, l’Amérique centrale et la région des Andes en Amérique du Sud se militarisent continuellement. En Amérique latine et dans les Caraïbes, les menaces visent le Venezuela et Cuba.

L’« aide militaire » étatsunienne

Par ailleurs, des transferts d’armes de grande envergure à des pays sélectionnés ont été entrepris sous la bannière de l’« aide militaire » étasunienne, dont une vente d’armes à l’Inde de 5 milliards de dollars visant à renforcer la puissance de l’inde face à la Chine. (Huge U.S.-India Arms Deal To Contain China, Global Times, 13 juillet 2010).

« [La] vente d’armes améliorera les liens entre Washington et New Delhi et, intentionnellement ou non, aurait pour effet de limiter l’influence de la Chine dans la région. » (Cité dans Rick Rozoff, Confronting both China and Russia: U.S. Risks Military Clash With China In Yellow Sea, Global Research, 16 juillet 2010)

Les États-Unis ont des accords de coopération militaire avec de nombreux pays d’Asie du Sud-Est, dont Singapore, le Vietnam et l’Indonésie, comprenant de l’« aide militaire » ainsi que la participation à des jeux de guerres menés par les États-Unis en bordure du Pacifique (juillet-août 2010). Ces accords appuient le déploiement d’armes contre la République populaire de Chine. (Voir Rick Rozoff, Confronting both China and Russia: U.S. Risks Military Clash With China In Yellow Sea, Global Research, 16 juillet 2010).

En lien plus étroit avec l’attaque planifiée contre l’Iran, les États-Unis arment de la même manière les États du Golfe (le Bahreïn, le Koweït, le Qatar et les Émirats arabes unis) de missiles terrestres intercepteurs, de Patriot Advanced Capability-3, d’un système de défense de zone du théâtre à haute altitude (THAAD), ainsi que de missiles intercepteurs mer-air Standard 3, installés sur des navires de guerre équipés du système Aegis et situés dans le golfe Persique. (Voir Rick Rozoff,  NATO’s Role In The Military Encirclement Of Iran, Global Research, 10 février 2010).

Le calendrier de stockage et de déploiement militaire

Concernant les transferts d’armes des États-Unis à des pays alliés et partenaires, le moment choisi pour la livraison et le déploiement est crucial. En temps normal, le lancement d’une opération militaire organisée par les États-Unis se produirait une fois que ces systèmes d’armes sont en place, déployés efficacement et que le personnel est entraîné. (En Inde par exemple)

Nous assistons à un plan militaire mondial soigneusement coordonné, contrôlé par le Pentagone et impliquant les forces armées combinées de plus de 40 pays. Ce déploiement militaire multinational et planétaire est de loin la plus importante démonstration de systèmes d’armes perfectionnés de l’Histoire.

De surcroît, les États-Unis et leurs alliés ont établi de nouvelles bases militaires dans différentes régions du monde : « La surface de la Terre est structurée comme un vaste champs de bataille. » (Voir Jules Dufour, Le réseau mondial des bases militaires US, Mondialisation.ca, le 10 avril).

La structure de commandement unifié divisée en commandements géographiques est basée sur une stratégie de militarisation à l’échelle planétaire. « L’armée étasunienne possède des bases dans 63 pays et de toutes nouvelles bases militaires ont été construites dans 7 pays depuis le 11 septembre 2001. En tout, 255 065 personnels militaires étasuniens sont déployés à travers le monde. (Voir Jules Dufour,  Le réseau mondial des bases militaires US, Mondialisation.ca, le 10 avril 2007)

Scénario de Troisième Guerre mondiale

« Le monde et les zones de responsabilité des commandants » (voir la carte ci-dessus) définit le plan militaire mondial du Pentagone, lequel est un plan de conquête du monde. Ce déploiement militaire a lieu simultanément dans plusieurs régions et est coordonné par les commandements régionaux étasuniens. Il comprend le stockage de systèmes d’armes de fabrication étasunienne par les forces des États-Unis et des pays partenaires, dont certains sont d’anciens ennemis, comme le Vietnam et le Japon.

Le contexte actuel est caractérisé par un accroissement du potentiel militaire planétaire contrôlé par une superpuissance mondiale utilisant ses nombreux alliés pour déclencher des guerres régionales.

En revanche, la Seconde Guerre mondiale était une conjonction de théâtres de guerre régionaux distincts. En raison des technologies des années 1940, il n’existait pas de coordination stratégique « en temps réel » des actions militaires entre de vastes régions géographiques.

La guerre planétaire est fondée sur le déploiement coordonné d’une seule puissance militaire dominante supervisant les actions de ses partenaires et de ses alliés.

À l’exception d’Hiroshima et de Nagasaki, la Seconde Guerre mondiale était définie par l’utilisation d’armes conventionnelles. La planification d’une guerre planétaire repose sur la militarisation de l’espace. Si une guerre contre l’Iran était déclenchée, on utiliserait non seulement des armes nucléaires, mais aussi toute la gamme de systèmes d’armes perfectionnés, incluant des méthodes électrométriques et des techniques de modification de l’environnement (ENMOD).

Le Conseil de sécurité des Nations Unies

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté au début juin une quatrième ronde de sanctions radicales contre la République islamique d’Iran, comprenant un embargo élargi sur les armes, ainsi que des « contrôles financiers plus sévères ». Amère ironie du sort, cette résolution est passée dans les jours suivant le refus catégorique du Conseil de sécurité (CS) d’adopter une motion condamnant Israël pour son attaque contre la Flottille de la liberté de Gaza en eaux internationales.

La Russie et la Chine, sous la pression des États-Unis, ont cautionné le régime de sanctions du CS à leurs propres dépens. Leur décision au sein du CS contribue à affaiblir leur propre alliance militaire, l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), dans laquelle l’Iran a un statut d’observateur. La résolution du CS paralyse les coopérations militaires bilatérales et les accords commerciaux respectifs de la Chine et de la Russie avec l’Iran. Elle a également de profondes répercussions sur le système de défense aérien de l’Iran, lequel dépend en partie de la technologie et de l’expertise russe.

Cette résolution du CS donne de facto le « feu vert » au déclenchement d’une guerre préemptive contre l’Iran.

L’Inquisition étasunienne : la création d’un consensus politique pour la guerre

En chœur, les médias occidentaux ont désigné l’Iran comme une menace à la sécurité mondiale en raison de son prétendu (inexistant) programme d’armement nucléaire. Faisant écho aux déclarations officielles, les médias demandent maintenant l’exécution de bombardements punitifs en Iran pour assurer la sécurité d’Israël.

Les médias occidentaux appellent à la guerre. Par le biais de reportages successifs, ad nauseam, le but consiste à inculquer tacitement dans la conscience des gens l’idée que la menace iranienne est réelle et que la République islamique doit être mise « hors jeu ».

Ce mécanisme de création d’un consensus favorable à la guerre est similaire à l’Inquisition espagnole : il requiert et exige la soumission à l’idée que la guerre est une entreprise humanitaire.

La vraie menace à la sécurité mondiale, connue et documentée, émane de l’alliance entre les États-Unis, l’OTAN et Israël. Cependant, dans un environnement inquisitorial, les réalités sont sens dessus dessous : les bellicistes sont dévoués à la paix et les victimes de la guerre sont présentées comme les protagonistes de celle-ci. Alors qu’en 2006 presque les deux tiers des Étasuniens s’opposaient à une action militaire contre l’Iran, un récent sondage Reuter-Zogby, effectué en février 2010 suggère que 56 % des Étasuniens sont favorables à une telle action de la part des États-Unis et de l’OTAN.

Fabriquer un consensus politique basé sur un parfait mensonge ne peut toutefois pas reposer uniquement sur la position officielle de ceux qui sont à la source du mensonge.

Le mouvement antiguerre aux États-Unis, partiellement infiltré et coopté, a pris une position faible à l’égard de l’Iran. Ce mouvement est divisé. L’accent a été mis sur des guerres qui ont déjà lieu (Afghanistan, Irak) plutôt que sur la ferme opposition à des guerres en préparation et en ce moment même sur la planche à dessin du Pentagone. Depuis l’inauguration de l’administration Obama, le mouvement antiguerre a perdu de son élan.

En outre, ceux qui s’opposent activement aux guerres en Afghanistan et en Irak ne s’opposent pas nécessairement à des « bombardements punitifs » de l’Iran et ne définissent pas non plus ceux-ci comme un acte de guerre pouvant possiblement être un prélude à la Troisième Guerre mondiale.

L’envergure des manifestations antiguerre en ce qui a trait à l’Iran a été minime comparativement aux manifestations massives ayant précédé les bombardements et l’invasion de l’Irak en 2003.

La vraie menace à la sécurité mondiale provient de l’alliance des États-Unis, de l’OTAN et d’Israël.

Dans l’arène diplomatique, la Chine et la Russie ne s’opposent pas à l’opération iranienne. Celle-ci est appuyée par les gouvernements des États arabes de premier plan intégrés au Dialogue méditerranéen organisé par l’OTAN. Elle a par ailleurs l’appui de l’opinion publique occidentale.

Nous appelons les gens du pays, des États-Unis, de l’Europe de l’Ouest, d’Israël, de la Turquie et du monde entier à s’élever contre ce projet militaire, contre leurs gouvernements qui appuient une action militaire contre l’Iran, contre les médias qui servent à camoufler les conséquences dévastatrices d’une guerre contre l’Iran.

Le programme militaire favorise un système économique mondial destructeur et motivé par le profit, appauvrissant de vastes groupes de population à travers le monde.

Cette guerre est une pure folie.

La Troisième Guerre mondiale sera terminale. Albert Einstein avait compris les périls d’une guerre nucléaire et l’extinction de la vie sur terre, laquelle a déjà débuté avec la contamination radioactive provenant de l’uranium appauvri. « Je ne sais pas avec quelles armes on combattra durant la Troisième Guerre mondiale, mais durant la Quatrième, ce sera avec des pierres et des bâtons. »

Les médias, les intellectuels, les scientifiques et les politiciens, tous en chœur, occultent la vérité non dite, à savoir qu’une guerre menée avec des ogives nucléaires détruit l’humanité et que ce processus complexe de destruction graduelle a déjà débuté.

Lorsque le mensonge devient vérité, il n’y a pas de retour en arrière.

Lorsque la guerre est perpétuée comme entreprise humanitaire, la Justice et tout l’appareil judiciaire international sont bouleversés : le pacifisme et le mouvement antiguerre sont criminalisés et l’opposition à la guerre devient un acte criminel.

Le Mensonge doit être dénoncé pour ce qu’il est et ce qu’il fait.

Il sanctionne le massacre, sans distinction, d’hommes, de femmes et d’enfants.

Il détruits des familles et des gens. Il détruit l’engagement des êtres humains envers leurs semblables.

Il empêche les gens d’exprimer leur solidarité avec ceux qui souffrent. Il maintient la guerre et l’État policier comme la seule avenue.

Il détruit à la fois le nationalisme et l’internationalisme.

Mettre fin au mensonge équivaut à mettre fin à un projet criminel de destruction planétaire dans lequel la quête du profit constitue la force primordiale.

Ce programme militaire à but lucratif anéantit les valeurs humaines et transforme les gens en zombies inconscients.

Renversons la vapeur.

Contestons les criminels de guerre en hauts lieux et les puissants groupes de pression privés qui les soutiennent.

Démolissons l’Inquisition étasunienne.

Minons la croisade militaire des États-Unis, de l’OTAN et d’Israël.

Fermons les usines d’armement et les bases militaires.

Ramenons les troupes à la maison.

Les membres des forces armées devraient désobéir aux ordres et refuser de participer à une guerre criminelle.

Article original en anglais : Preparing for World War III, Targeting Iran, Part I: Global Warfare, publié le 1er août 2010.

Traduction par Julie Lévesque pour Mondialisation.ca.

Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur émérite de sciences économiques à l’Université d’Ottawa. Il est l’auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en 12 langues).

Brisons les chaînes, transformons le systeme !

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, économie, crise mondiale, démocratie participative, politique et social with tags , , , , , on 29 août 2010 by Résistance 71

Semaine d’Action Globale contre la Dette et les IFI (Institutions Financieres Internationales)

Brisons les chaînes, transformons le système !

27 août 2010

Url original de l’article:

http://www.cadtm.org/spip.php?page=imprimer&id_article=5874

Du 7 au 17 octobre 2010

On nous a dit que l’économie mondiale était en train de se rétablir. La Bourse Casino de Wall Street qui a déclenché la crise économique et financière mondiale est de nouveau sur pied et en pleine action ; les plus grandes banques ont recommencé à verser des bonus gigantesques à leurs traders et administrateurs et investisseurs ; les Institutions Financières Internationales (IFI) ont pris un nouveau départ grâce à des augmentations massives de leurs fonds de roulement et le renforcement de leur rôle politique.

Ce ne sont pas aux peuples et à la Planète de payer les coûts des crises !

Pour les centaines de millions de personnes qui, dans le monde entier, ont été précipités plus avant dans la pauvreté et la marginalisation à cause de la crise, et pour la planète Terre elle-même, cette « reprise » n’a néanmoins aucun sens. La crise économique, combinée à la crise alimentaire, climatique et énergétique, a provoqué des pertes d’emploi et de salaires considérables, entraîné des coupes dans la fourniture des services de base pour le respect de droits humains fondamentaux comme la santé, l’éducation, le logement, l’approvisionnement en eau, en électricité et la sécurité sociale, des expulsions violentes des terres et territoires, une concentration accrue de la mainmise des entreprises et de l’exploitation des ressources naturelles, et une augmentation du racisme, et des discriminations de religion et de sexe, entre autres. Le coût de cette crise véritablement systémique ne cesse d’augmenter, notamment avec la crise sociale qui s’est brusquement déchaînée et une militarisation re nforcée, des conflits armés et la criminalisation de la contestation, alors même que le secteur financier récolte des profits records.
Les niveaux d’endettement dans le monde ont dangereusement augmenté, résultant de politiques qui visaient à subventionner les riches et à favoriser la libre circulation des capitaux dans un marché censé s’autoréguler. La domination de la dette que subissent les pays du Sud depuis des décennies commence aujourd’hui à toucher les pays du Nord de façon plus directe, et les mesures type « mesures d’austérité » douloureuses qui hier dévastaient les populations dans tout le Sud sont aujourd’hui mises en œuvre au Nord. Quoi qu’il en soit, ce sont les populations et la planète dans le Sud, ainsi que les plus vulnérables dans le Nord, qui vont supporter le fardeau d’une crise de la dette renouvelée.

Les peuples du Sud ne doivent rien, eux sont les créanciers !

Cependant, la dette qui s’accumule n’est pas que financière. Dans l’ensemble, la réponse aux crises a été une continuation des politiques qui ont échoué dans le passé, augmentant la dette écologique, climatique, sociale et économique due aux travailleuses et travailleurs et aux populations marginalisées. L’incapacité alarmante à prendre des engagements concrets pour régler la dette climatique due au Sud, via des réductions drastiques des émissions nationales et des mécanismes de compensation financière et technologique, dont les gouvernements dans le Nord ont fait preuve met en péril notre futur à toutes et tous sur cette planète. De même, l’allègement limité et conditionné de la dette géré par les créanciers a fait fi du besoin de respecter le droit à l’autodétermination et la souveraineté de tous les peuples et de la nécessité de répondre aux demandes pour mettre fin à l’impunité de l’économie-casino et de réparer les dommages causés par l’endettement illégitime.
D’autres réponses opiniâtres et inopportunes ont été mises en place pour faire face à la crise, telles que : prêts pour affronter la crise, promotion des énergies fossiles ou biocarburants, réalisation de mégaprojets d’infrastructures et d’énergie, appelés aussi mécanismes de développement propre, promotion du marché du carbone et de la notion de capitalisme « vert », et un rôle central accordé à des institutions largement critiquées telles que le Fond Monétaire International, la Banque Mondiale, les banques régionales de développement, le Forum pour la Stabilité Financière ou encore l’Organisation Mondiale du Commerce.

Les peuples et la planète exigent l’annulation de la dette et les réparations, SANS ATTENDRE !

Trop c’est trop ! Ce que réclament les peuples et la planète, c’est qu’on brise les chaînes de la domination de la dette et de la soumission de toute vie aux dictats du marché dans un système économique basé sur l’accumulation et la surconsommation de quelques uns, plutôt que sur la justice et la solidarité pour le plus grand nombre. Nous, les peuples, devons nous unir à l’échelle locale et mondiale pour construire des alternatives équitables et équilibrées pour toutes et tous, sans dettes ni domination.
Plutôt que d’augmenter la dette illégitime et de mettre sur pied de nouvelles institutions comme le G20 (qui s’autoproclame « premier forum pour la coopération économique internationale ») excluant la majorité des pays, il est temps de transformer un système dont l’échec est de plus en plus évident. Les gouvernements, entreprises et institutions du Nord, avec les élites du Sud, doivent fournir des réparations en échange des dettes qu’ils ont contractées et pour leur responsabilité dans ces crises multiples et l’utilisation disproportionnée des ressources de la planète, plutôt que de profiter des crises au détriment des mêmes personnes, des mêmes pays et de la planète, qui font les frais depuis déjà trop longtemps de leur enrichissement.

Stop aux prêts illégitimes – Transformons le système !

Nous appelons les mouvements et organisations du monde entier à joindre nos efforts dans cette lutte et à nous unir pour cette SEMAINE GLOBALE D’ACTION CONTRE LA DETTE ET LES IFI, du 7 au 17 octobre 2010. Ensemble, mettons en place des actions où que l’on soit, pour soutenir les revendications suivantes et les luttes en cours :

Stop à l’endettement pour répondre aux crises provoquées par les créanciers,

Annulation inconditionnelle et répudiation de toutes les dettes financières illégitimes.

Restitution et réparations pour les dettes écologiques, climatiques, économiques, sociales et historiques dues par les gouvernements et entreprises du Nord aux peuples du Sud.

Respect du droit souverain des pays de répudier ou interrompre le service de la dette afin de pouvoir respecter leurs obligations en matière de droits humains et droits de la nature.

Des solutions équitables, participatives et transformationnelles face aux crises économique, climatique, énergétique et alimentaire.

la Banque Mondiale et les banques régionales de développement du financement climatique.

Mettre un terme aux pratiques néfastes des fonds vautours, qui s’enrichissent aux dépens des pays appauvris et de l’annulation de la dette.

Stop aux prêts irresponsables pour financer des projets destructeurs ou pour soutenir des gouvernements illégitimes.

Créer de nouvelles institutions financières et une architecture financière régionale et mondiale, qui fassent passer les peuples et la planète avant les profits et la puissance des entreprises.

Arrêt de la militarisation et de la criminalisation de la contestation sociale.

SEMAINE D’ACTION GLOBALE CONTRE LA DETTE ET LES IFI
DU 7 AU 17 OCTOBRE 2010
CAMPAGNE INTERNATIONALE NORD-SUD CONTRE LA DETTE ILLÉGITIME

Premiers signataires : GLOBAL Jubilé Sud, Comité pour l’Annualtion de la dette du Tiers-Monde (CADTM) AFRIQUE Afrique Jubilé Sud, Filles de Mumbi Global Resource Center (Kenya), KENDREN (Kenya), Africaine de Recherche et de Coopération pour l’Appui au Développement endogène (ARCADE ) Forum africain sur les alternatives (Sénégal) AMÉRIQUE LATINE / CARAÏBES Jubilé Sud / Amériques, Coordonnateur andine des organisations autochtones (CAOI), Amis de la Terre ALC, Cadtm-Ayna, Dialogue 2000 (Argentine), Attac Argentine, Jubilé Sud Brasil, Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA), Mouvement social du Nicaragua, AFEC Roga (Paraguay) ASIE / PACIFIQUE Jubilé Australie, l’équité du Bangladesh, de l’Alliance des citoyens sur la réforme des équitable et efficace de développement CREED (Pakistan) EUROPE / Amérique du Nord Réseau européen sur la dette et le développement (Eurodad), l’Observatoire sur la dette dans la mondialisation ODG (Catalunya), Campagne Qui doit quoi ? (Etat espagnol), Slett U-landsgjelda SLUG (Norvège), Institut Ekvilib (Slovénie), Jubilee USA, Jubilee Debt Campaign (Royaume-Uni), Jubilee Debt Campaign (Ecosse), Bureau Maryknoll des préoccupations mondiales (USA)

Pour que votre groupe, organisation ou mouvement fasse partie des signataires, écrivez-nous à debtweek@gmail.com ou visitez notre blog à l’adresse : http://debtweek.wordpress.com/

Résistance 71: « Diviser pour mieux régner » la doctrine universelle de l’oppression du peuple

Posted in actualité, philosophie, politique et social, politique française, société libertaire with tags , , , , , , , , , , on 27 août 2010 by Résistance 71

Société: l’hégémonie culturelle du subterfuge et de la division

par Résistance 71 – Août 2010 –

« Diviser pour régner. Ceci est également une dimension fondamentale de la théorie de l’oppression active et qui est aussi vieille que l’oppression elle-même. Alors que la minorité oppressante subordonne et domine la majorité; elle doit la diviser pour arriver et demeurer au pouvoir… Des concepts comme l’unité, l’organisation et la lutte sont immédiatement étiquetés comme dangereux. Ce danger est réel pour les oppresseurs puisque leur réalisation est nécessaire aux actions de la libération. »

— Paulo Freire —

« La mémoire, l’histoire, sont des réminiscences des mensonges et des forfaitures passés et aussi une réminiscence que des gens en apparence impuissants peuvent vaincre ceux qui les dirigent, s’ils persistent. »

— Howard Zinn —

Observons, admirons une fois de plus l’art et la maniere qu’a notre élite auto-proclamée du pouvoir aristocratique républicain de noyer le poisson et de redresser la barre du navire ploutocrate vers les eaux salvatrices du subterfuge qui induira immanquablement discorde et division nécessaires dans le peuple pour finalement, une fois de plus, conserver et consolider le privilège du pouvoir pour une caste a vocation parasitaire historique. Quand l’aristocratie républicaine (droite et gauche confondues, elles ne sont que les deux faces de la même pièce) se trouve en difficulté sur quelque question politico-sociale ou de scandales induits, elle utilise encore et toujours la bonne vieille recette qui marche si bien: divisons pour mieux régner.

Quoi de mieux pour rediviser le peuple que de trouver un bouc émissaire sur fond de politique sécuritaire et de récession économique dégénérant en dépression, ce qui immanquablement ne manque jamais de ré-enflammer les ferveurs antagonistes de conservateurs réactionnaires face a des utopies « progressistes » socialisantes qui ne sont que des extensions du même statu quo étatique, participant de mêmes a l’oppression établie de la minorité oligarchique sur la majorité populaire oppressée ? Les gouvernements occidentaux sont ils en panne ou en sérieuses difficultés ?… La colère gronde t’elle ? Vite, retour illico a l’accentuation de la discorde pour mieux diriger le troupeau la ou les oligarques le veulent. Cela se passe incessamment depuis des siecles aux Etats-Unis et en Europe pour la plus grande tranquillité des « élites » financières et industrielles réellement en charge du navire pirate qui écume et détruit nos sociétés a un rythme sans cesse grandissant.

La caste des oppresseurs a institué une véritable hégémonie culturelle du subterfuge et de la division au cours des siècles. Comme l’a si bien étudié Paulo Freire, le père de la pédagogie des oppressés par la pensée critique et le dialogue; la minorité oppressive opere en tout lieu de la même façon afin d’assujettir le pouvoir et de le conserver:

  1. La conquête: une des bases fondamentale de l’hégémonie des oppresseurs. Tout comme le vainqueur impose ses vues et ses regles au vaincu, les oppresseurs dépossèdent les oppressés de leur culture et impose leur système a la fois économique et culturel. Ils inventent et forcent des dogmes qui imposent aux opprimés une vision du monde dénuée de problématique, dénuée de possibilité de critiquer l’état actuel des choses, toujours présenté comme étant quelque chose d’inéluctable, de cyclique et de naturel contre lequel on ne peut rien et pour lequel l’opprimé doit s’adapter sans avoir le choix. La conquête s’effectue par l’instillation propagandiste de mythes auxquels les opprimés doivent adhérer tels que l’ordre oppressif en place est une « société libre et démocratique », que quiconque peut travailler ou il le désire, quitter son travail et reprendre ailleurs, que l’ordre oppressif respecte l’être humain et est donc de facto méritant du respect qu’on lui accorde; du mythe stipulant que quiconque travaille durement sera reconnu et pourra devenir a son tour un « entrepreneur » (le miroir aux alouettes trans-castes, vous savez ?); le mythe que l’élite en charge de l’ordre respecte les peuples et est bienveillante a son égard, gagnant ainsi un droit social inéluctable de respect des peuples envers elle-même; que donc par conséquent toute révolte contre la bienveillance de l’élite est un pêché, le mythe du bienfondé de la propriété privée et des lois d’héritage de caste, celui de l’honnêteté et de la puissance de travail des oppresseurs pour le bien de la communauté et la fainéantise et la malhonnêteté fondamentale des oppressés, reconnaissant ainsi la supériorité intrinsèque des oppresseurs sur les oppressés. Tous ces mythes participent a l’élaboration d’une hégémonie culturelle par conquête de la classe dominante et oppressive aux dépends d’une minorité réduite au silence.
  2. Diviser pour régner: La minorité qui oppresse ne peut pas se permettre de laisser sa majorité d’oppressés penser et s’unifier. Il est donc primordial d’accentuer le système de division sociale et culturelle de façon a garder la main. A cet égard, il est impératif de maintenir la division par un leadership acquis a la cause de l’oppresseur et de ne pas laisser la pensée critique se développer a travers une éducation et une pédagogie de conscience sociale. Une des caractéristiques induites de la division sociale et politique est pour l’oppresseur de jouer sur la « sympathie » que bons nombres d’oppressés développent vis a vis de leurs oppresseurs. Il convient d’attirer un nombre conséquent d’oppressés dans le giron de la classe dirigeante et de continuer a actionner le « miroir aux alouettes ». Un des meilleurs exemples demeurant la fonction de contre-maître dans une industrie ou dans le BTP. Par essence, les buts et objectifs des oppresseurs et des oppressés sont complètement antinomiques. La minorité gouvernante ne peut subsister et garder le pouvoir qu’en utilisant et orientant la discorde qu’elle créée ou entretient au sein de la majorité de peuple oppressée. Le monde progressiste et humain auquel aspire tout a chacun est l’antithèse absolue du monde que les oppresseurs veulent développer et entretenir. Ainsi diviser pour régner et accentuer le statu quo est une condition nécessaire pour affermir l’hégémonie culturelle de l’oppresseur. Le moyen de la division est la manipulation.
  3. La manipulation: la division du peuple est une stratégie politico-sociale pour aboutir a l’objectif hégémonique, la manipulation en est son outil. L’élite auto-proclamée de nos sociétés définit ses objectifs et va tout mettre en oeuvre pour que la vaste majorité des gens qu’elle opprime s’y conforme. Elle va utiliser par exemple, les mythes que nous avons énumérés plus haut a ces fins. La manipulation peut prendre plusieurs formes. La propagande diffusée par des médias sous contrôle; un système éducatif qui empêche la pensée analytique et critique; l’assujettissement de la population par l’acquisition fictive de valeurs erronées essentiellement de nature matérialiste (société de consommation); le fourvoiement politique par l’introduction de leaders populistes, taupes contrôlées du système dominant, etc. Ce qui de facto amene a…
  4. L’invasion culturelle: l’oppresseur envahit la sphère culturelle de l’oppressé en diminuant d’abord ses valeurs culturelles. Afin que l’invasion et le remplacement des valeurs s’opèrent de maniere efficace, il faut absolument que l’oppressé se sente en état d’infériorité culturelle. Un exemple typique étant l’instauration de l’autorité patriarcale au sein du système éducatif, obligeant ainsi la reconnaissance de l’autorité comme fait établi ainsi que glorifiant la relation patriarcale infantilisante de l’individu et de l’Etat par le biais du système éducatif qui a intégré l’image et son effet. Ainsi, l’invasion culturelle devient a la fois l’instrument et le résultat de la domination d’une minorité sur la majorité des individus constituants la société.

La caste dominante de la société de par sa minorité et position politique précaire quoi qu’on en dise a obtenu une hégémonie culturelle par son homogénéité a intégrer leurs buts et objectifs communs. Même si les méthodes et certains objectifs mineurs d’ordre particuliers peuvent amener l’élite oppressive a se quereller temporairement, ils ont tôt fait de revenir a la raison afin de conserver hégémonie et pouvoir. Leurs intérêts généraux convergent et cela est suffisant pour assurer leur coordination dans l’effort de domination.

La classe oppressée elle, par le résultat des actions déceptrices des oppresseurs, est divisée et tend généralement a accepter sa domination; pas par conviction profonde mais par nécessité de survie et le leurre de lendemains qui chantent.

Comment les oppressés peuvent ils sortir du cercle infernal oppresseurs-oppressés qui semble si inéluctable ?

Etienne de la Boétie dans son « Discours de la servitude volontaire », écrit en 1552, disait: « Pour que les Hommes se laissent assujettir, il faut de deux chose l’une: ou qu’ils y soient contraints, ou qu’ils soient trompés. » Son analyse est d’autant plus d’actualité aujourd’hui que nous sommes a la fois trompés et contraints comme nous venons de le voir.

La Boétie donnait déjà il y a pres de 500 ans une bonne recette pour briser les chaînes de l’oppression: « Soyez résolus a ne plus servir, et vous voila libres. Je ne vous demande pas de pousser le maître, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son propre poids et se rompre. »

Rien n’a changé aujourd’hui, même pas nécessairement les méthodes. Remplaçons le terme « maître » par Etat, institutions financières et industrielles, et nous redonnons soudain toute sa modernité a l’argument.

Aux éléments de conquête, de division, de manipulation et d’invasion culturelle employés par l’oligarchie oppressive pour entériner son hégémonie culturelle, nous les oppressés, pouvons y opposer coopération, unité pour la libération, organisation et synthèse culturelle afin de sortir finalement du cercle vicieux de la domination d’une caste sur l’autre.

Les oppresseurs refusent le dialogue, imposent leurs objectifs aux peuples subjugués. Seul le dialogue constant, critique et constructif entre des leaders non autoritaires et les peuples peut faire sauter les verrous d’un système sociétaire archaïque et dépassé.

  1. La coopération: Elle est basée sur un dialogue qui se doit de rester ouvert, critique et constructif entre certains leaders non autoritaires qui ouvrent les peuples opprimés aux concepts d’analyse sociale, de solidarité et de résolution de situations en apparence conflictuelles mais qui peuvent être résolues par la compréhension, l’analyse et la coopération individuelle et collective a plus grande échelle. Il n’y a pas de conquête possible pour rallier les gens, les opprimés ne peuvent être rassemblés que par l’adhérence volontaire. Le dialogue n’impose pas, ne manipule pas, il ouvre les esprits sur une méthode progressiste nouvelle et commune. A cet effet, le changement radical de la société ne peut intervenir que par l’immersion dans le peuple, par un nivellement de la théorie dans l’action et l’action dans la théorie. La communication est vitale et doit le rester. Par la communication et le dialogue ouvert, critique et constructif vient la tolérance et la communion entre les individus qui oeuvrent pour le même intérêt progressiste commun. A ce stade les leaders se fondent dans le peuple et la société qui existe pour et par elle-même sans nécessité de délégation de pouvoir. Les institutions disparaissent et par la même, les éléments répressifs de la société qui s’émancipe de l’oppression par la coopération.
  2. L’unité pour la libération: Les oppresseurs oligarques ont divisé les peuples par les subterfuges mythiques que nous avons analysé plus haut et ont forcé les oppressés a adhérer a un système qu’ils perçoivent comme inéluctable. Pour que les oppressés voient le bout du tunnel de l’oppression, il faut qu’ils aient pleinement conscience du pourquoi et du comment ils adherent a la réalité tronquée et éronnée avec laquelle leurs oppresseurs les ont gavé depuis des générations. En ce sens, le but n’est pas de nouveau a les forcer a ne plus adhérer a un paradigme que l’on remplacerait par un autre auquel ils ne comprendraient pas plus la finalité que le premier. L’unité ne peut s’accomplir que par l’adhésion volontaire, qui deviendra massive au fur et a mesure que les oppressés réaliseront et comprendront, par le dialogue et la pensée critique, que l’émancipation sociale passe par la compréhension collective des rouages de l’oppression. Les oppressés seront alors prêts a « lâcher-prise » d’avec l’archaïsme pour embrasser la voie de l’émancipation sociale. L’unité s’accomplit au niveau humain, pas au niveau matériel. De l’unité pour la libération naîtra:
  3. L’organisation: Elle devient le suite logique de l’unité pour la libération: quand les oppressés comprennent de maniere critique, pourquoi et comment ils ont été fourvoyés par le leurre de l’oligarchie, ils ont une idée beaucoup plus précises du contexte historique dans lequel ils évoluent et comment ils peuvent interagir de concert pour le modifier de maniere progressiste. Ils voient clairement les contradictions de la société qui leur a été imposée et sont plus confiants dans leur capacité de réponse a ces contradictions par l’action du changement social. Le système oppressif présent anesthésie les gens et favorisent leur oppression; lorsque les oppressés s’émancipent et agissent apres réflexion critique, la manipulation des oppresseurs est transcendée par une organisation réelle et efficace des peuples. Freire disait: « L’authentique autorité ne s’affirme pas comme un simple transfert de puissance, mais par la délégation ou l’adhésion sympathétique. »
  4. La synthèse culturelle: Les oppresseurs imposent les mythes utiles a la déception des oppressés et donc envahissent la culture populaire a des fins destructrices et trompeuses. En terme de synthèse culturelle, les acteurs du changement deviennent partie intégrante du peuple et tous deviennent des co-participants, des actionnaires communs de la transformation du monde. Dans la synthèse culturelle, leaders et peuples se reconnaissent mutuellement et créent ensemble les lignes de conduite de leur action sociale. Il n’y a plus d’imposition, mais un travail posé et réfléchit de concert parce que chacun comprend la finalité historique et sociale dans laquelle tous sont immergés.

Ainsi nous venons de voir les rouages de l’oppression de maniere générale et comment l’oligarchie oppressive au pouvoir manipule, envahit culturellement et assujettit les peuples sous le joug d’une oppression qui annihile les valeurs de dialogue et de progressisme au profit d’une « loi du plus fort » inventée par la pseudo-science du darwinisme-social pour justement justifier au yeux des opprimés le bien fondé du mythe total que « l’homme est mauvais », qu’il est « incompétent », qu’il doit être dirigé par une élite « éclairée » pour son bien.

Emma Goldman disait en 1940: « Le constitutionnalisme et la démocratie sont les formes modernes de ce consentement prétendu, inoculé par ce qu’on appelle ‘l’éducation’, véritable endoctrinement public et privé. Le peuple consent parce qu’on le persuade de la necessité de l’autorité, on lui inculque que l’Homme est mauvais, virulent et trop incompétent pour savoir ce qui est bon pour lui. C’est l’idée fondamentale de tout gouvernement et de toute oppression. Dieu et l’Etat n’existent et ne sont soutenus que par cette doctrine. »

La vaste majorité des gens du peuple, des travailleurs, du prolétariat a la classe moyenne bourgeoise, en passant par les paysans producteurs de ce qui devraient être une saine nourriture pour tous, sont englués dans les mythes inoculés par l’oligarchie en place, sont mal insérés dans un monde du travail qui se réduit comme une peau de chagrin sous les coups de boutoir d’un néo-libéralisme économique destructeur, ultime doctrine du contrôle total des peuples par l’oppression financo-industrielle. Les masses poursuivent leur route, éreintées et engourdies par une vie de travail et de routine et auxquelles on fournit une dose d’intoxicants socio-culturels multi-quotidienne pour s’assurer de leur inertie et de leur obédience au système imposé.

Il nous faut comprendre que le critère réel de civilisation n’est pas d’ordre matériel mais il est le degré d’émancipation réel de l’individu sans qui toute société est impossible. De la, par le truchement de l’organisation et de la synthèse culturelle, de la coopération et de l’unité pour la libération, l’individu s’épanouit dans la multitude et la collectivité enfin progressiste.

Pierre Kropotkine dans son excellent « L’Etat et son rôle Historique » écrivait en 1906: « A travers toute l’histoire de notre civilisation, deux traditions, deux tendances opposées se sont trouvées en présence: la tradition romaine et la tradition populaire; la tradition impériale et la tradition fédéraliste; la tradition autoritaire et la tradition libertaire. »

Nous sommes aujourd’hui confrontés a une société qui a évoluée dangereusement vers une société impérialiste, autoritaire ayant certainement la Rome antique pour certain modele. Ce chemin est le chemin de l’obscurantisme, de l’intolérance, de la destruction, du néo-esclavagisme, de la guerre et du chaos au profit de la même minorité oligarchique qui au fil des siècles par héritage culturel et passation des consignes, perdure a contrôler la vaste majorité des peuples opprimés, rendus serviles par la prétendue inéluctabilité de l’hégémonie des oppresseurs.

Rien n’est plus faux et il ne tient qu’a nous, unis, éveillés et conscients, confiants en nos capacités créatrices et émancipatrices, de reprendre le chemin de la tradition populaire, fédéraliste et libertaire qui seul garantirait la Liberté et la fin de l’oppression.

Ceci fut écrit par Sébastien Faure en 1919, pourquoi est-ce toujours autant d’actualité 90 ans plus tard? Parce qu’aucun progrès n’a été fait… Bien au contraire…

« L’Etat c’est la prise de possession du pouvoir par la classe dominante au détriment de la classe dominée. C’est actuellement, l’ensemble des institutions qui régissent la nation entre les mains des chargés d’affaires de la classe capitaliste et, plus précisément, de la haute finance, de la puissante industrie, du grand commerce et de la vaste propriété terrienne… L’Etat est le gardien des fortunes acquises. Il est le défenseur des privilèges usurpés; il est le rempart qui se dresse entre la minorité gouvernante et la foule gouvernée. Il est la digue haute et large qui met une poignée de millionnaires a l’abri des assauts que lui livre le flot tumultueux des spoliés. »

Références:

« La pédagogie des oppressés », Paulo Freire

« Conversations historiques et politiques », Howard Zinn

« Discours de la servitude volontaire », Etienne de la Boétie

« L’Etat et son rôle historique », Pierre Kropotkine

« La loi et l’autorité », Pierre Kropotkine

« L’individu, la société et l’état », Emma Goldman

« Electeur écoute », Sébastien Faure

« L’Etat dans l’Histoire », Gaston Leval

Références sur ce site:

https://resistance71.wordpress.com/2010/06/25/que-faire-la-marche-vers-la-tyrannie-globale-comment-sen-sortir/

https://resistance71.wordpress.com/2010/06/26/et-si-on-se-trompait-de-dialectique/

https://resistance71.wordpress.com/2010/07/13/fascisme-global-et-nouvel-ordre-mondial/

Marée noire du golfe du Mexique: Mensonges et maquillage… Quand BP et l’administration Obama jouent de concert un air de pipeau

Posted in actualité, écologie & climat, BP et marée noire golfe du mexique, désinformation with tags , , on 23 août 2010 by Résistance 71

Nous avons traduit ici un excellent article du journaliste d’enquête américain Dahr Jamail, qui s’est illustré auparavant par sa couverture objective, sans complaisance et hors propagande de la guerre d’Irak.

Il est aujourd’hui dans le golfe du Mexique pour enquêter, recueillir les témoignages de ceux qu’on n’entend jamais, les premiers concernés: les résidents et les citoyens qui vivent dans la zone sinistrée par cette marée noire aux proportions historiques, mais dont l’impact réel est completement étouffé par les mensonges quotidiens des officines du gouvernement toutes a la solde de BP, qui agit la-bas comme le maître absolu des lieux. L’administration Obama est pieds et poings liés par la collusion et la complicité qui l’impliquent avec BP, géant transnational du pétrole qui fut tres généreux pendant la campagne présidentielle d’Obama le larbin de Wall Street… Temps de renvoyer les ascenceurs, aussitôt dit… aussitôt fait…

Résistance 71

Exposer au grand jour les mensonges qui coulent le pétrole
16 Août 2010 | T r u t h o u t

Par Dahr Jamail

Url de l’article original:

http://dahrjamailiraq.com/uncovering-the-lies-that-are-sinking-the-oil

L’utilisation intempestive de dispersants toxiques, des contracteurs privés importés du dehors de l’Etat pour les épandre et la complicité des gardes côtes US sont aujourd’hui des histoires communes dans les états les plus affectés par le désastre de BP dans le Golfe du Mexique.

Les pêcheurs professionnels, les résidents et certains membres du programme Vessels Of Opportunity (VOO) de BP en Floride, Alabama, Mississippi et Louisiane ont parlé avec Truthout a propos de ce qu’ils ont vécu avec ces incidents.

Des dispersants toxiques trouvés sur des sites de fermage de crevettes récemment ré-ouverts

Le lundi 09 août, le directeur du département des ressources maritimes de l’Etat du Mississippi (DMR), Bill Walker, en dépit des rapports établis concernant des boules de goudron et de pétrole, ainsi que de dispersants retrouvés dans les eaux du Mississippi, a déclaré qu’il « n’y aurait pas de nouvelle menace » et a donné l’ordre a tous les éléments gouvernementaux de lutte contre la marée noire d’arrêter leur travail de sauvetage, qui était payé par BP pour l’Etat.

BP a alloué 25 millions de dollars a l’Etat du Mississippi pour le désastre et le travail qui en incombe. A la date du 09 août, Walker a estimé que seulement 500 000 dollars de factures en réponse au désastre ont été envoyées a l’état. Personne ne sait a quoi va servir le reste de l’argent.

Ces derniers jours, dans les eaux du Mississippi, des pêcheurs et des scientifiques ont trouvé du pétrole dans le marais de Horn Island, des poissons morts en très grand nombre a côté de Cat Island, de « L’eau noire » dans la zone côtière du Mississippi et du pétrole submergé a Pass Christian.

Les résidents et les pêcheurs de l’état du Mississippi qui ont parlé avec truthout pensent que la décision de Walker a été sur ordre du gouverneur Haley Babour, qui a déjà été vivement critiqué ces dernières années pour son lobbying pour le compte des grosses industries du tabac et du pétrole.

Deux jours apres l’annoncement de Walker et en réponse aux allégations de l’état et des officiels fédéraux que les eaux de la côte du Golfe étaient de nouveau salubres, des pêcheurs ont pris leurs propres échantillons d’eau en divers endroits pres de la Pass Christian dans le Mississippi. Ces échantillons ont été prélevés dans des eaux qui sont maintenant officiellement réouvertes pour la pêche a la crevette, ainsi que dans les eaux ou sont les parcs a huîtres du Mississippi, qui seront ouvertes en Septembre pour la pêche.

Le marin pêcheur James « poisson chat » Miller, a embarqué les pêcheurs Danny Ross Jr. et Mark Stewart, ainsi que le scientifique Dr. Ed Cake de Gulf Environmental Associates, et d’autres pour un tour et ils ont déterminé que les lieux de pêches étaient contaminés avec les dispersants pétroliers.

Leur méthode était simple: ils utilisèrent un tissu absorbant accroché a un hameçon plombé sur une ligne, l’ont largué par dessus bord pour une durée très courte, et l’ont remonté pour évaluer le résultat. Le tissu absorbant était gorgé d’une substance visqueuse brune que les pêcheurs ont identifée comme un mélange de pétrole brut et de dispersants toxiques. Peu de temps apres, Miller apporta les échantillons a un meeting communautaire de la ville d’Iberville pour montrer aux pêcheurs et a leurs familles.

A ce meeting, tous les pêcheurs supportèrent de maniere unanime une pétition qui demandait le limogeage de Walker, chef du DMR du Mississippi, qui était responsable de la réouverture des zones de pêche.

Le Dr Cake écrivit de cette expérience: « Quand le navire s’arrêtait pour prendre des échantillons, de petites bulles de 1 a 2cm de diamètre venaient crever la surface périodiquement et peu de temps apres elles laissaient une trace de pétrole. D’apres les pêcheurs locaux, des vaisseaux du programme VOO de BP (avec des réservoirs de dispersants… Corexit ?..) ont été vus épandre a la main la zone du delta du Mississippi vers la Pass Christian, les jours et les nuits précédentes. Il est apparu aux observateurs que les dispersants sont toujours dans la zone et continuent de réagir avec le pétrole dans les environs de Pass Christian. »

Contamination continue et les vaisseaux de la Caroline

Le 13 Août, Truthout a visité Pass Christian Harbor dans le Mississippi. Il y avait du pétrole, ses vapeurs pouvaient être senties; ceci nous causa des brûlures aux yeux. Beaucoup de bouts d’amarrage sur le ponton étaient couverts de pétrole, et la plupart de la surface de l’eau maculée. Un résident qui a un bateau dans le port de plaisance parla avec Truthout sous condition d’anonymat a cause de la peur des représailles de BP.

« La semaine dernière, nous étions assis sur notre bateau et nous pouvions sentir les produits chimiques », expliqua t’il, « cela sentait la mort. C’était comme un insecticide, mais 10 fois plus fort. Le jour d’apres j’étais patraque et mes poumons se ressentaient comme si j’avais été dans un bar emplit de fumée la nuit d’avant. »

Les barrières flottantes contre le pétrole étaient déployées dans presque tout le port. Quelques pêcheurs amateurs, qui faisaient manifestement confiance a Mr Walker qui avait dit que l’eau était nettoyée du pétrole et des dispersants, essayaient d’attrapper des poissons depuis le pont de leur bateau a l’intérieur du port de plaisance.

Un ancien martin-pêcheur ajouta: « la semaine dernière, le port était rempli de pétrole; BP a acheté tous les officiels du gouvernement et les a fait taire. Vous ne pouvez pas dire que le pétrole est parti, il est la ! Dire le contraire est une connerie monumentale ! » Truthout a parlé avec un autre homme sous condition d’anonymat; celui a récemment eu son contrat terminé avec un bateau du programme VOO de BP. « L’autre jour, un des bateaux de Caroline nous a passé en vaporisant quelque chose », dit-il. « Nous allions vers l’Ouest au lieu d’aller vers l’Est et ces bateaux pulvérisaient quelque chose dans l’eau. »

Un bateau Caroline est un bateau de 4 a 9m de long, qui peut fonctionner en haut profonde ou très peu profonde. Ils sont connus pour avoir une capacité de charge importante et beaucoup d’espace intérieur. Alarmé par ce qu’il vit, l’ex-employé du VOO appela les gardes-côtes pour rapporter ce qu’il pensait être un contracteur privé pulvérisant du dispersant. « Plus tard, les garde-côtes nous ont dit qu’ils avaient enquêté et que ce que nous avions vu était un bateau pompe qui pompait le pétrole, et qu’ils rinçaient leurs réservoirs. » dit-il, « mais nous savons que c’est un mensonge et que BP utilise ces contracteurs en dehors de l’Etat pour venir pulvériser leur dispersant la nuit; ils utilisent des avions également. »

Il travaillait pour le programme VOO et recherchait le pétrole. Quand son équipe en trouvait, ils étaient systématiquement envoyé ailleurs sans explication ou l’opportunité de le nettoyer. « Ils nous faisaient arrêter ces missions », dit-il. « Il y a deux jours, je mettais une barrière flottante sur une nappe de pétrole, au bout de 5 minutes ils m’ont dit d’avorter la mission, alors j’ai retiré la barrière souillée de pétrole. Que diable faisons nous en mer si on ne nous laisse pas nettoyer le pétrole ? »

Il dit a truthout que lui et ses autres collègues de VOO partaient au travail sur l’eau le matin et ils croisaient les bateaux des contracteurs hors Etat dans leurs vaisseaux Caroline, qui revenaient de ce qu’il pense être une opération de pulvérisation de dispersant clandestine afin de couler le pétrole. Il pense que ceci est fait délibérément pour éviter que les équipes du VOO trouvent et collectent le pétrole. De cette maniere, la responsabilité de BP sera moindre dans la mesure ou le géant pétrolier sera a l’amende au pro rata du pétrole trouvé et pompé. « BP amene les bateaux de nuit pour pulvériser le dispersant » ajouta t’il, « et ils ne rendent de compte a personne, même pas aux gardes-Côtes. »

James Miller, qui a piloté le groupe vers la zone côtière du Mississippi ou ils ont trouvé le pétrole et les dispersants le 11 Août a déclaré a truthout que les équipes de vaisseaux Caroline qui épandent les dispersants sont un fait courant et que cela « se passe tout le temps ». Miller, qui faisait partie de l’équipe de VOO est un témoin oculaire d’avions pratiquant les épandages de dispersants, de même que les vaisseaux participant a la même mission.

« Nous arrivions sur une nappe de pétrole d’une longueur de un mile nautique sur 1/2 mile (1600m sur 800m environ) et ils nous mettaient en attente pour le pompage », déclare Miller a Truthout depuis sa maison d’Iberveille dans le Mississippi, « Nous quittions la zone et des embarcations Caroline arrivaient et commençaient a pulvériser le dispersant sur le pétrole. Les gars qui travaillaient sur les bateaux avaient des respirateurs et des masques de protection. Leurs bateaux avaient des réservoirs de produit chimique de 375 gallons chacun, remplis de dispersant et ils pouvaient pulvériser jusqu’à 50m du bateau. Le lendemain, on trouvait de la mousse blanche qui est toujours présente quand ils épandent sur le pétrole. » Certaines nuits, les équipes du VOO dormaient pres de leur zone de travail.

« Nous dormions sur place, et certaines nuits, les avions passaient si pres que cela nous réveillait de notre sommeil profond. » ajouta Miller, « La encore, nous identifions les zones souillées de jour et la nuit, les avions venaient épandre le dispersant. Voila toute l’affaire. Nous identifions les zones, ils nous disaient de rester en dehors et ils envoyaient leurs bateaux ou avions pour faire couler le pétrole. »

Mark Stewart d’Ocean Springs, Mississippi, travaillait pour le programme VOO. Il y resta 70 jours avant d’être décommissionné le 02 Août. Les dernières semaines, BP a réduit le nombre de sauveteurs de 45 000 a 30 000. Le nombre décroit de jour en jour.

Stewart, troisième génération marin-pêcheur, a dit a Truthout qu’il a vu régulièrement « une sorte de gel mauve d’un metre d’épaisseur flotter un peu partout, dans des zones de la taille d’un terrain de football et des boules de goudron aussi grosses que des voitures. » Il est, a l’instar de Miller, un témoin oculaire des épandages aériens durant la nuit, ainsi que des vaisseaux répandant les dispersants. « J’ai travaillé au large des îles barrières du Mississippi. Ils répandaient des dispersants sur le pétrole que l’on trouvait avec les avions jour et nuit. » dit Stewart.

Il confirme ce que les employés du programme VOO disent a travers toute la zone souillée du golfe. Il dit a Truthout que son équipe trouvait régulièrement du pétrole, envoyait un rapport par radio, était envoyée a l’écart, et observait avions et bateaux balancer les dispersants, ou s’ils retournaient le jour d’apres, trouvaient des résidus de pétrole émulsifiés en surface apres que le pétrole ait été aspergé de dispersant.

Stewart ajouta: « A chaque fois que des gens du gouvernement, de l’Etat ou de l’Etat fédéral, volaient au dessus de nous, nous recevions les instructions de sortir les barrières et de commencer a filtrer, comme si nous collections le pétrole, même si nous étions dans une zone qui n’en avait pas. »

Depuis qu’ils agissent comme sonneurs d’alerte, Miller et Stewart ont tous deux été accusés d’être des fauteurs de trouble et des menteurs par le gouvernement de l’état du Mississippi, ainsi que par les médias locaux, malgré le fait qu’ils agissent de la sorte a cause de leur sens de la responsabilité profond pour leurs pairs marin-pêcheurs et l’environnement.

De plus, les deux hommes ont déclaré a Truthout qu’ils vivent avec des maux de tête récurrents ainsi que d’autres symptômes qu’ils ont commencés a avoir apres avoir été exposés aux dispersants toxiques durant leur temps avec le programme VOO. Les voyages récents pour enquêter sur les eaux de la région pour la présence de pétrole et de dispersants ont empiré leur état.

« Pourquoi mentirions nous sur le pétrole et les dispersants dans nos eaux, alors que notre vie dépend de notre capacité a pêcher ici », demanda Miller, « Je veux que tout  cela soit nettoyer afin que nous puissions recommencer une vie normale, mais cela n’a de sens pour personne de pêcher dans nos eaux toxiques. Je ne sais pas pourquoi les gens sont en colère apres nous pour dire la vérité. Nous ne sommes pas ceux qui ont mis ce pétrole dans l’eau. »

Miller est pessimiste avec son évaluation de la situation. Il pointa vers la côte et dit: « Tout est mort la-bas. Le plancton est mort. Nous avons remonté beaucoup de plancton mort hier. Il y a très peu d’oiseaux. Nous n’en avons vu que quelques uns alors que d’habitude il y en a des milliers. Nous n’avons vu que deux dauphins, alors que d’habitude on ne les compte plus. Nous n’avons rien vu sauf la mort. »

Complicité des gardes-côte

« Les avions de Lockheed Martin, incluant des C-130 et P-3, ont été déployés dans la zone du Golfe par l’armée de l’air, les gardes-côte et d’autres clients du gouvernement pour accomplir différentes tâches telles qu’observer, cartographier et épandre des dispersants », dit un bulletin d’information publié en Juillet par Lockheed Martin.

Une note par le bureau des affaires publiques de la 910eme base aérienne de Youngstown dans l’Ohio stipule que des appareils Hercules C-130H ont commencé les opérations d’épandages le samedi 1er Mai 2010 sous la direction du président des Etats-Unis et du secrétaire a la défense. « L’objectif des épandages aériens est de neutraliser la marée noire avec des agents chimiques de dispersion du pétrole », le communiqué rajoute.

Joseph Yerkes, ainsi que d’autres marins-pêcheurs de Floride et des résidents de l’Etat de Floride ont vu des C-130 épandre des dispersants sur le pétrole qui flottait au large de la côte de Floride, et ce en plusieurs occasions. Mais les gardes-côtes réfutent ces témoignages.

Dans un meeting du programme VOO a Destin le 03 Août, le commandant d’escadre Dale Vogelsang, un officier de liaison des gardes-côtes du gouvernement américain déclara: « Je peux affirmer qu’il n’y a aucun dispersant utilisé dans les eaux de la Floride. » La pièce, remplie presque exclusivement par des pêcheurs qui étaient tous des membres en activité ou passé du programme VOO, éclata en protestations et en commentaires incrédules. Quand Vogelsang fur immédiatement et directement confronté sur sa déclaration, il répliqua: « Je vais me renseigner sur les C-130.. »

Deux représentants de BP qui étaient avec Vogelsang se retrouvèrent confrontés a un groupe de pêcheurs en colère pendant plus d’une heure. A un moment donné, le meeting ressemblait plus a une émeute qu’a une session de questions et réponses; ce qu’ il était supposé être.

Yerkes, qui vit sur l’île de Okaloosa, a été marin-pêcheur et capitaine de bateau presque la totalité de sa vie professionnelle. Ces douzes dernières années il a été propriétaire et a travaillé dans le business de la pêche au vif. Employé par BP comme opérateur pour le programme VOO pendant plus de deux mois, Yerkes ainsi que de nombreux autres marins-pêcheurs du programme ont été décommissonnés le 20 Juillet, car BP et les gardes-côtes pensent qu’il n’y a plus de pétrole susceptible d’être pompé dans la zone de la Floride.

Malgré cela, résidents, pêcheurs, nageurs, plongeurs et les surfers de Floride, d’Alabama, du Mississippi et de Louisiane ont rapporté que du pétrole flotte sur l’eau, recouvre les fonds marins ou flotte dans la colonne d’eau, souvent en très grande quantité, et ce depuis les deux dernières semaines. Il y a eu beaucoup de comptes-rendus sur des avions divers, incluant des C-130, pratiquant des épandages de dispersants sur le pétrole.

Yerkes a fourni a Truthout une lettre qu’il écrivit relatant ce qu’il a vu des C-130 pulvérisant ce qu’il pense être des dispersants.

« J’ai vu depuis ma maison un C-130 militaire voler et de maniere évidente épandre au dessus du golfe du Mexique le 30 Juillet, voler du nord vers le sud, descendre a basse altitude et épandre une substance inconnue depuis l’arriere de l’appareil. Cette substance a commencé a sortir de l’avion lorsqu’il était environ entre un demi-mile et un mile au large, avec un flot continue jusqu’à ce qu’il soit hors de vue, volant plein sud. »

La substance, écrivit Yerkes, « n’était pas de la fumée, car les résidus tombaient dans l’eau alors que de la fumée se serait volatilisée ». Il ajouta « que l’avion était très bas au dessus de l’eau et le vol était très similaire a ceux que j’ai vus les dernières semaines qui épandaient des dispersants dans le Golfe pres de notre zone. »

Un membre du programme VOO donna des informations opportunes sur un « incident étrange », sous condition d’anonymat.

Il observait la faune sauvage le même jour que Yerkes vit le C-130, lorsqu’il reçut un appel de son superviseur. Il lui dit que lui et ses collègues ne se sentaient pas bien, il fut ainsi instruit de retourner « pour une visite médicale, parce qu’un avion avait été reporté avoir largué une substance dans notre zone 10 a 20 minutes auparavant. » Les employés se plaignaient de terribles maux de tête et de congestion nasale, tandis qu’un membre d’équipage disait qu’il avait un goût métallique dans la bouche. Apres avoir rempli un rapport d’incident, tous deux furent dirigés sur l’hôpital. Le lendemain, ils furent instruits de se rendre de nouveau a l’hôpital pour des tests sanguins.

Une semaine apres le meeting sus-mentionné, le « Destin Log » reporta que Vogelstang avait contacté l’unité de commandement et qu’on confirma que des dispersants « n’étaient pas utilisés dans les eaux de la Floride ». Vogelsang ajouta même que les dispersants n’étaient utilisés qu’au dessus des têtes de puits en Louisiane; une annonce que Truthout a entendu réfutée par des douzaines de marins-pêcheurs des états de Floride, Alabama, Mississippi et Louisiane.

Yerkes a dit a Truthout qu’il était également au courant des vaisseaux Caroline qui venaient du dehors de l’état pour faire les épandages de dispersants sur le pétrole.

Dans le plus récent meeting de la VOO a Destin, Vogelsang fut questionné sur la question des services contractés en dehors de l’état pour travailler dans les eaux de la Floride. Il répondit « Les seule bateaux que nous utilisons pour e programme sont locaux. »

« Sa réponse provoqua un hurlement de protestation de la foule, qui comprenait un nombre important de marins-pêcheurs et d’employés de VOO criant que des vaisseaux Caroline étaient importés d’en dehors de l’état de Floride. A cela, Vogelsang répondit: « les vaisseaux qui viennent d’ailleurs sont ceux contractés pour leur savoir-faire spécial ». Vogelsang dit ensuite que le volume de pétrole trouvé en Floride est quotidiennement sur le déclin. Ceci eut pour effet un nouveau cri de rage de la pièce remplie de pêcheurs.

« Je peux emmener quiconque la-bas et lui montrer le pétrole, chaque jour », dit David White « J’étais dans le programme VOO, navigant alentours, appelant quand on trouvait du pétrole, jamais personne ne venait. Je n’ai jamais vu de pompage la-bas et je parle de quantités très sérieuses de pétrole. Je peux vous montrer des boules de goudrons qui se baladent sur le fond aussi grosses que des tumbleweeds (ndt: les buissons séchés qui roulent au gré du vent dans les villes de westerns…) ».

Yerkes a produit a Truthout, un compte-rendu écrit par Lawrence Byrd, un capitaine de bateau local qui était un leader de mission séciale VOO du 4 Juin au 21 Juillet 2010. Les 27 et 27 juillet, Byrd a emmené des officiels de BP et des gardes-côtes ainsi qu’un officiel de l’EPA pour une mission spécifique de trouver du pétrole. « Les gardes-côtes nous ont dit que si on leur trouvait du pétrole, ils nous remettraient au travail. » « Donc Byrd est sorti avec eux et leur a trouvé et montré du pétrole. »

Le CR de Byrd contient de nombreux passages ou ils trouvèrent du pétrole dans l’eau au cours du voyage: « Dans un intervalle de 30 minutes dans le Rocky Bayou et le Boggy Bayou, nous avons trouvé 4 zones de la taille d’un terrain de football avec du pétrole sur l’eau… Nous naviguions vers l’Est et juste apres le pont de Mid Bay, nous avons trouvé 2 âcres de pétrole et une bouteille d’eau pleine de pétrole brut. A ce stade, le lieutenant des gardes-côtes en avait vu assez pour ordonner un deuxième trip avec les officiel de BP et de l’EPA.

Le jour savant, 28 juillet, Byrd écrivit:

« A bord avec des officiels de BP, un officiel de Parson, deux lieutenants des gardes-côtes et un officiel d’EPA. Premier arrêt, l’île aux crabes de Destin ou nous avons trouvé des boules de goudron, des poissons morts et une quantité importante d’algues sargasses mortes également. Tous les officiels ont eu l’air très préoccupés de nos trouvailles. »

Le rapport continue a lister plus de découvertes de pétrole et ajoute: « Aux yeux des officiels de BP, des gardes-côtes et d’EPA, cela était bien assez de produits pétroliers découverts pour ré-ordonner plus de vaisseaux du programme VOO pour servir de premiere ligne de défense contre cette pollution toxique. Aujourd’hui, la VOO de Destin est toujours opérationnelle avec la moitié de ses effectifs dans la baie et la moitié dans le golfe avec des endroits comme par exemple Walton County demeurant complètement a découvert sans protection aucune ! Je me doute que les parties impliquées ont de bonnes intentions, mais rien n’a été fait. »

« Quelqu’un est en train d’arrêter ce processus », a dit Yerkes a Truthout, « Ce gars Allen s’est insurgé a la base aérienne de Tyndall la même nuit qu’ils ont épandu les dispersants sur le pétrole devant Destin, et il a dit que nous allions utilisé les bateaux de pêche de chaque zone pour faire le boulot, même au-delà de nettoyer le pétrole. Le lendemain, tous les bateaux Caroline étaient équipés de barrières flottantes, et personne d’autre n’a été réactivé. »

« Ils mentent a propos de cette affaire, et cela me rend furieux », dit il, « Je suis seul, je suis le seul qui ait la volonté de se battre. J’ai beaucoup d’amis qui veulent aussi dire ce qu’ils pensent et parler. Ils savent que les gardes-côtes et BP mentent; mais ils ne parleront pas car ils sont payés et ils ne veulent pas perdre cela aussi. Ils disent qu’ils trouvent toujours plus de pétrole, tout le temps; mais les gardes-côtes disent qu’ils testent les eaux et que tout va bien, c’est en sécurité. Je sais très bien qu’ils ne testent rien, et nous avons entendu les C-130 toutes les nuits en Juillet. »

Il y a une séquence claire que tous les travailleurs du programme VOO rapportent de maniere consistante:

-Les employés du VOO reperent le pétrole.
-Ils sont ensuite envoyés quelque part ailleurs par quelqu’un de la chaîne de commande.
-Les dispersants sont ensuite épandus par des contractés du dehors sur les vaisseaux Caroline, généralement de nuit, ou des avions sont utilisés pour les épandages ayant pour but de couler le pétrole.
– Le pétrole paraît avoir « disparu », ainsi plus aucune autre mesure n’est appliquée.

« Des surfers reviennent avec du pétrole sur eux. » continua Yerkes, « Il y a des plongeurs qui nous disent qu’il est sur le fond. Nous avons des employés du VOO qui sont venus nous parler apres avoir trouvé une couche de pétrole de 7cm d’épaisseur a la surface de l’eau la semaine dernière; ils y retournèrent, et le pétrole avait disparu. »

« Nous avons des témoignages de gens qui ont des messages malveillants sur leur voiture, des menaces au téléphone. Je ne veux pas devenir l’une de ces personnes. J’essaies de développer mon profil individuel, ainsi ils ne déconneront pas avec moi », ajouta Yerkes, « Je désire que la vérité soit dite, que le public sache. J’essaies que BP et le gouvernement viennent dire ce qu’il en est au lieu de mentir au public sur ce qui se passe. Je veux savoir combien de dispersant ils utilisent, ou est le pétrole, et quels sont les effets que tout cela a sur nous. Quelqu’un ment… et nous voulons la vérité. »

Guerre contre l’Iran: une analyse géopolitique lucide et utile

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, crise mondiale, guerre iran, guerres imperialistes, politique française with tags , , , on 22 août 2010 by Résistance 71
Iran : War Games et Sinuosités Stratégiques…

Georges STANECHY

« Les USA, à présent, se transforment en un Etat théocratique dirigé par des fanatiques, politiciens extrémistes et intégristes hypocrites. »
J.G. Ballard (1)

A la queue leu leu…

Au moment des migrations estivales.

Ils sont partis, la fleur au fusil… La fleur au missile, devrait-on dire…

Curée criminelle

Porte-avions, sous-marins, frégates et corvettes. Nucléaires ou pas. Franchissant le canal de Suez et le détroit d’Ormuz. Rejoindre les flottes de l’Empire, déjà sur place. (2)

Sous les ordres d’un Prix Nobel de La Paix

Une armada d’une puissance de feu inimaginable dans l’histoire de l’humanité. Pourtant gorgée de génocides et destructions. « …Deux sous-marins (nucléaires) en patrouille ont une puissance de frappe équivalente à mille Hiroshima… » s’extasiait, bravache, Pierre Messmer, un des promoteurs de la bombe atomique française. (3)

De quoi réduire en cendres la Chine, l’intégralité de ses infrastructures et ses 1,4 milliard d’habitants. En quelques minutes.

Sauf que la Chine n’est plus celle du XIX° siècle, pillée pendant un siècle par l’Occident à la suite des terribles invasions intitulées cyniquement “guerres de l’opium” par ses agresseurs. Aujourd’hui, en mesure de riposter par une volée de missiles sur les principales villes des pays qui auraient la prétention de récidiver.

Alors, l’Empire réfléchit à deux fois. Se disant qu’il vaut mieux, en priorité, se faire la main sur l’Iran.

Détruire l’Iran…

La France va donc se joindre à la curée…

Envoyer son porte-avions, le Charles de Gaulle, avec ses navires d’accompagnement, dans le Golfe Persique, rejoindre le secteur qui lui a été assigné par son suzerain. Joignant l’étendard de la nation française à ceux des “nations civilisées” pour écraser, dans cette glorieuse croisade : “le barbare”.

De Gaulle en avalerait son képi : voir son nom associé à une stupidité géopolitique, aventure aussi criminelle qu’illégale, et la France réduite en sous-fifre d’un Empire déglingué, délirant de bellicisme. Sa diplomatie réduite à un hoquet : “sanctions !”, “sanctions !”, “sanctions !”…

En Septembre ou Octobre, toutefois, on ne sait pas trop.

De toute façon, il est exclu que « les frappes » soient lancées avant mi-septembre. Normal : réduire en champ de ruines un pays musulman demande d’attendre que le mois du Ramadan, débutant mi-août, se termine.

Non par humanité ou respect des convenances, sentiments inconnus des prédateurs. Simplement, réduire le niveau d’intensité de provocation à l’égard des opinions publiques musulmanes. Un milliard et demi de personnes, tout de même…

Deux “écoles” s’opposent.

Ceux qui conseillent d’attendre que la grande fête musulmane de l’Aïd Kébir soit passée. Soit une quarantaine de jours après la fin du Ramadan. Novembre représenterait une “bonne fenêtre”.

D’autres, plus soucieux de l’opinion publique occidentale, préconisant comme « fenêtre » : les fêtes de fin d’année.

Quand les opinions publiques occidentales sont anesthésiées entre galeries marchandes, vapeurs de réveillons et arbres de Noël. A l’exemple des bombardements et massacres de Gaza par l’aviation sioniste, fin 2008-début 2009…

En attendant, déclarations bellicistes, matraquage de la propagande, harcèlements et provocations vont monter en puissance.

Les sanctions du « Machin »

Dans une guerre, on sait comme on y entre. Mais, on ne sait jamais comment on en sort.

L’essentiel est d’y entrer avec des « principes », insistent les va-t-en-guerres. Il faut bien justifier carnages, destructions gigantesques et morts par centaines de milliers…

D’autant plus que l’Iran n’envahit aucun pays, ne bombarde aucune population, n’occupe aucun territoire, ne menace personne. Son tort : exprimer un ras-le-bol des prédations et violences de l’Occident dans cette région, depuis des décennies. Cette nation souhaite exploiter ses ressources dans l’indépendance, en faire profiter sa population et se développer dans les sciences et les techniques, au même titre que les pays les plus développés.

Inadmissible. Alors, on l’accuse d’avoir un programme de fabrication de bombes nucléaires.

Pourtant, l’Iran est signataire du Traité de Non Prolifération Nucléaire (TNP), ne veut pas la bombe, et ne possède aucune bombe. (4)

Il enrichit son réacteur nucléaire de recherche à hauteur de 20 %, pour les interventions médicales et traitements contre le cancer, comme l’y autorise le traité. Et, va lancer la mise en route de sa centrale nucléaire de production d’énergie électrique de Busher, construite par les Russes, dans quelques jours.

Il s’est soumis jusqu’à présent à plus de 4500 heures d’inspections de l’AIEA, l’organe international de contrôle des installations et politiques nucléaires. Plus que tous les membres du TNP dans leur ensemble, depuis la signature du traité le 1er juillet 1968 !…

Dans la même région, Israël, tout le monde le sait, n’est pas signataire du TNP et possède au minimum 200 bombes nucléaires (John Pilger parle de 500) avec leurs lanceurs, y compris à partir de ses propres sous-marins. La “Communauté Internationale”, et les médias de sa propagande, ne le mentionnent, ni ne l’évoquent : jamais. Ne se montrant ni « préoccupés », ni « inquiets »…

Par contre, l’Iran est le Diable. Ainsi en a décidé l’Empire. Même s’il n’a pas la bombe nucléaire, et n’en veut pas : on le soupçonne d’avoir « l’intention » d’en fabriquer.

Rien de plus implacable que le “soupçon”. Rien de plus dévastateur que “l’intention” supposée…

Ces “délits”, ces “crimes”, n’ont nullement besoin de preuve. En fait, ce sont des preuves en soi. Dont on connaît les mécanismes depuis des siècles. Justifiant tous les comportements, jusqu’à la violence. Structures mentales, instruments rhétoriques favoris des fanatiques, totalitaires, tortionnaires, sadiques et autres pervers.

Shakespeare en a finement démonté le mécanisme, allant du harcèlement jusqu’au meurtre dans Othello. Se nourrissant indéfiniment de la projection imaginaire, attisée par un Iago, dans l’ombre, artisan de la fausse rumeur, de la calomnie, de la manipulation, pour servir ses intérêts ou délires personnels.

L’opinion publique commence à être un peu sceptique sur les campagnes médiatiques ?… Raison de plus d’enfoncer le clou sous plusieurs angles. A part le soupçon du “délit d’intention”, quel meilleur produit de lavage de cerveaux dans l’arrière boutique de l’Empire ?…

Le mensonge.

Affirmer, par exemple, que le président Iranien a déclaré, dans un discours prononcé en 2006, vouloir “rayer Israël de la carte”. Pur mensonge de la propagande : il n’a jamais prononcé ces mots. Tous les spécialistes en Farsi, langue officielle de l’Iran, qui ont examiné à la loupe ses discours n’en ont trouvé la moindre trace.

Quelques journalistes soucieux d’honnêteté tel Jonathan Steele dans The Guardian, malgré le soutien de la politique étrangère britannique par direction et actionnaires des médias, se sont fait l’écho, à plusieurs reprises, de cette désinformation. (5)

Désinformation d’autant plus grotesque que les 25.000 Iraniens juifs sont parfaitement intégrés et traités avec respect. Libres de voyager à l’étranger et d’aller où bon leur semble. Avec une totale liberté de culte. Rien qu’à Téhéran, il y a 11 synagogues et plusieurs écoles juives. Récemment, l’hôpital juif de Téhéran a même reçu une subvention de la présidence de l’Etat. Lors des élections, ils sont connus pour être les plus fervents soutiens de la « candidature Ahmadinejad », tant à celle de la présidence du pays, qu’à la mairie de Téhéran, dont il fut un maire réputé pour son acharnement au travail, son incorruptibilité et son humanisme.

Qu’importe ! Le slogan de cette propagande est martelé en continu, depuis quatre ans, par politiciens et médias dans une hystérie que même les services de propagande de Staline n’auraient pu atteindre par son niveau de paroxysme. Dans les pays occidentaux, à l’unisson, tout le monde répète cette “incantation diabolisante” pour en convaincre l’opinion publique.

A l’exemple de l’arnaque médiatique du ministre de la défense US, Colin Powell, la veille de l’invasion de l’Irak. Agitant une éprouvette remplie de bicarbonate à la tribune de l’ONU, affirmant qu’il s’agissait d’un échantillon des armes chimiques de l’Irak. Sur fond d’hystéries collectives mises en scène par les médias sur des attaques à l’anthrax dans des enveloppes, via la poste américaine, dont on n’a plus entendu parler dès l’achèvement de la destruction de l’Irak…

L’Iran aura donc droit au même traitement ONUesque que l’Irak. L’ONU n’étant pas destiné, contrairement à sa vocation initiale, à “prévenir” les conflits mais à les “justifier”… Au fil du temps, devenu une organisation fantoche, chambre d’enregistrement de ce que l’Occident a décidé. Une machine à pondre des “sanctions”.

L’ONU, « Le Machin », comme le désignait, avec une souverain mépris, le Général de Gaulle. (6) Incapable de faire appliquer ses propres “résolutions” en Palestine : une quarantaine en instance depuis 1967… Même pas capable de faire appliquer les Conventions de Genève pour la protection des civils, ou les droits de l’homme élémentaires, comme Gaza en est une preuve quotidienne.

Même pas au Liban, où depuis la guerre de Juillet 2006, près de 8000 violations des résolutions de l’ONU par Israël ont été recensées : survols par ses avions, drones, tirs, bombardements, raids de commandos, enlèvements de ressortissants, espionnages, assassinats, blocus illégaux, destructions de maisons et propriétés, etc.

L’ONU vient, donc, de voter des sanctions contre l’Iran dans une nouvelle “résolution” : la 1929 (7). Confirmant ainsi son avilissement complet, son discrédit, devant l’opinion internationale, hormis les occidentaux et les castes au pouvoir dans ses néocolonies. (8)

Le Liban s’est abstenu, courageusement, de voter. Son représentant, M. Salam, rappelant un principe évident que le Conseil de Sécurité se refuse d’appliquer : émettre une telle résolution…

« … impose qu’Israël, seul État de notre région à posséder des armes nucléaires, adhère au TNP en tant qu’État non doté d’armes nucléaires et soumette toutes ses installations nucléaires au système de garanties généralisées de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique.

Le Liban tient à réaffirmer que le règlement des questions liées à la non-prolifération nucléaire doit être global et non discriminatoire. »

La réponse du représentant de l’Iran, M. Kazaee, fut remarquable de dignité. Par sa sérénité, sa mise en perspective historique, elle a fait apparaître d’autant plus minables, par leur mauvaise foi, les prétextes invoqués à tour de rôle par les porte-paroles des USA, de la Grande-Bretagne et de la France.

Se souvenant que pour justifier leur coup d’Etat, contre le gouvernement régulièrement élu de Mossadegh qui avait nationalisé les compagnies pétrolières pillant la principale richesse du pays, en 1953, conduisant à l’instauration de la sanguinaire dictature du Shah, américains et britanniques employaient les mêmes arguments qu’aujourd’hui. Quasiment les mêmes mots, malgré un demi-siècle d’écart : « … la nationalisation de l’industrie pétrolière iranienne met[tait] en péril la paix et la sécurité de la région et du monde entier … ».

Il suffit de remplacer “industrie pétrolière” par : “industrie nucléaire”.

Tournant en dérision la légitimité morale, politique, ou même géopolitique, de la résolution 1929 votée contre son pays, du fait de la foncière hypocrisie du Conseil de Sécurité : « … Une réponse doit également être apportée pour dire pourquoi ce Conseil ne s’est pas vu accorder la moindre chance de traiter de la question de l’arsenal nucléaire du régime israélien, en dépit de sa propension irrésistible à l’agression et au carnage. »

Mais, tout le monde l’a compris.

Comme pour l’Irak, il a été décidé de raser un pays, dont la volonté d’indépendance ne convient pas à l’Empire. Le découper en morceaux après avoir réduit en miettes ses infrastructures, ses industries, ses universités et centres de recherche. S’emparer de ses richesses énergétiques : gaz, pétrole, évidemment. De son uranium, puisqu’il en détient parmi les plus grandes réserves mondiales.

Avec en prime, lors de sa reconstruction, la privatisation de son système financier, de ses services publics, de son commerce et de son industrie, au profit des groupes occidentaux. Tout en annihilant son potentiel de recherche et de maîtrise technologiques.

Le réduire en servage, avec un gouvernement de marionnettes choisies par l’Occident…

Zigzag ou Jeu de Go ?

Mais, que font Chine et Russie dans cette farce, nations qui ont eu à souffrir de ces embargos et autres diktats occidentaux ?…

Pourquoi voter la résolution 1929 ?…

Je ne partage pas les analyses des commentateurs s’étonnant, se moquant, ou s’indignant, de leur apparent “zigzag” stratégique et diplomatique. Ne nous laissons pas prendre au jeu d’ombres sur le fond de la caverne, en proie à l’émotion. Les déclarations publiques ne sont souvent qu’un enchevêtrement de manœuvres dans une guerre d’intox.

Au contraire, à l’ONU, Chine et Russie ont réalisé un très beau coup de jeu de Go (9). En liaison étroite, permanente, avec le gouvernement de l’Iran.

A ce stade des enjeux géopolitiques, Chine et Russie se devaient, d’adhérer au “système de sanctions” réclamé, obsessionnellement par l’Occident, avec tout le poids de son appareil de guerre. En tenant compte des paramètres essentiels “du moment” : i) Refuser d’y souscrire s’était tomber dans le piège tendu par les bellicistes occidentaux : dans un remake de la Guerre Froide, présenter la reconstruction d’un bloc antagoniste de l’Occident. Justifiant ainsi la propagande diffamatoire, récurrente, à l’encontre de ces pays ex-communistes ou ex-maoïstes. Ce dont rêve l’extrême-droite US au pouvoir (Républicains et Démocrates), financée par les lobbies de l’armement, de l’énergie et des mines.

ii) Une opposition frontale ne peut s’exercer que si d’autres pays puissants, économiquement et militairement, forment un ensemble crédible. Non limité à la Chine et la Russie, encore en phase de modernisation de leurs propres forces armées et de leur économie. (10) Sachant qu’au milieu de ce siècle la balance, économique et militaire, sera définitivement en défaveur de l’Empire. Les positions du Brésil et de la Turquie sont le signe annonciateur de cette inéluctable évolution.

iii) Chine et Russie ont parfaitement intégré le double langage que l’Empire entretient dans un cynisme absolu. Déclaration d’amitié d’un côté, et de l’autre : diabolisation incessante avec encerclement militaire. Son objectif ultime étant l’éclatement de ces deux nations en plusieurs entités afin de contrôler, intégralement, leurs ressources naturelles, exportations et marchés intérieurs.

=> La Russie est soumise en permanence à des manœuvres de déstabilisation intérieure et à ses frontières : Caucase avec le surarmement actuel de la Géorgie, Tchétchénie via armes et argent transitant par la Géorgie, Pologne et Roumanie avec l’installation de fusées, Asie centrale par de multiples infiltrations et interférences au Kirghizistan, Ouzbékistan, etc.

=> La Chine vit sous la pression, depuis plusieurs semaines, de provocations et de tensions extrêmes. Face à ses frontières maritimes. Malgré ses protestations répétées.

A l’Est, au large de la Corée, immenses manœuvres aéronavales US avec présence de porte-avions nucléaire, s’ajoutant aux flottes de la Corée du sud, du Japon, de l’Australie, etc.

Cette semaine présence d’un autre porte-avions nucléaire, avec manœuvres aéronavales au large du Vietnam (les USA s’activent depuis plusieurs mois à constituer un front commun contre la Chine regroupant – outre les traditionnels Corée du sud et Japon – les Philippines, l’Indonésie, la Thaïlande et le Cambodge) et des côtes sud-ouest de la Chine.

Que diraient les USA si la Chine procédait de même, au large à la limite de leurs eaux territoriales, à portée de son aviation et d’un arsenal nucléaire embarqués, effectuant des manœuvres conjointes avec des pays voisins ?…

A cela, s’ajoutent les rodomontades des dirigeants de certains pays occidentaux. Le mois dernier, c’était le nouveau ministre des affaires étrangères de Grande-Bretagne, William Hague, qui a stupéfié les Chinois, lors de sa première visite officielle chez eux, par sa morgue, son arrogance, ses sous-entendus menaçants. A la limite de l’attitude insultante à leur égard. (11) Se croyant, probablement, en 1840… (12)

Dans les discussions préparatoires aux “sanctions”, au Conseil de Sécurité, l’action de la Chine et de la Russie, adeptes de la Soft Touch selon le jargon diplomatique, a été finement menée. En maintenant le cap sur deux balises :

en diminuer l’impact

en neutraliser l’extension

Ce que la délégation russe dirigée par M. Churkin, suivie à l’identique par celle de la Chine, a rappelé à la suite du vote : « … Lors des négociations sur la résolution, la délégation russe a ciblé ses efforts de manière à garantir que la décision du Conseil de sécurité vise uniquement le renforcement du régime de non-prolifération et qu’elle ne contienne aucune disposition qui nuirait au bien-être du peuple iranien.

Nous sommes fermement convaincus qu’il n’y a aucune option autre qu’un règlement pacifique et diplomatique de la question du nucléaire iranien. Ce postulat a été inclus dans le texte de la résolution . »

Il convenait en effet d’éviter les comportements agressifs à l’encontre des populations, véritables crimes contre l’humanité, “légalisés” par l’ONU dans le cadre des opérations d’embargo préalables à l’invasion de l’Irak, intitulées « pétrole contre nourriture ». Où le sadisme des bureaucrates allaient jusqu’à interdire médicaments et instruments nécessaires aux interventions obstétriques et pédiatriques… Jusqu’à interdire l’importation de papier, de crayon, et autres fournitures scolaires. Tandis que des fortunes occidentales, colossales, comme dans tout embargo, s’édifiaient dans le secret des paradis fiscaux.

Il est vrai qu’enfants et jeunes générations étaient particulièrement visés dans un génocide, physique, intellectuel, qui se dissimulait derrière ces « contrôles » ONUesques… Ramener l’Irak à “l’âge de pierre” était alors l’objectif premier, pour reprendre l’expression employée par plusieurs “stratèges” US.

Dans le cas de l’Iran, les occidentaux ciblent, tout particulièrement, l’importation du carburant : 40% des besoins internes du pays sont achetés, pour le moment (il travaille à combler ce retard) à des raffineries étrangères. Rappelons que les raffineries du pays avaient été détruites, ou gravement endommagées, pendant la guerre avec l’Irak (certaines avec des appareils français armés de missiles exocet ). Difficiles, et longues, à reconstruire du fait de l’embargo existant depuis la révolution de 1979, sur les pièces détachées très spécialisées.

Exigence, que Chine et Russie ont bloquée.

Sous leur pression, ont été mentionnées dans chaque article relatif aux sanctions, limitées uniquement à du matériel nécessaire à la production d’armes atomiques, des clauses excluant “l’arbitraire et la provocation” en soumettant toute opération d’embargo éventuelle à l’obligation de disposer : « … d’informations donnant des motifs raisonnables de penser que tel chargement contient des articles dont la fourniture, la vente, le transfert ou l’exportation sont interdits. »

Renforçant ces dispositions dans l’article 15 de la résolution, relatif à l’inspection des navires en haute mer. Non seulement, il convient d’avoir des informations sérieusement fondées pour en formuler la demande mais, « … dans le respect du droit international, en particulier du droit de la mer… », ces inspections ne peuvent être effectuées qu’ « … avec le consentement de l’Etat du pavillon ». Autrement dit, s’il y a refus : il n’y a rien à dire … Qu’à laisser le bateau poursuivre sa route…

Restent deux articles sur lesquels les occidentaux se sont focalisés, dans l’ironie discrète des délégations russes et chinoises (so stupid !…), interdisant à l’Iran ce qui est autorisé sans aucune restriction à Israël :

=> Article 8 : l’importation de matériel de guerre, car les occidentaux veulent un Iran sans défense nationale.

Il se trouve que depuis la guerre avec l’Irak et la mise en place des premières mesures d’embargo, cette nation réputée pour le niveau et la qualité de ses chercheurs (dont beaucoup de femmes…), s’inspirant de l’exemple de la Suède, a développé une industrie de l’armement totalement autonome.

Construisant ses propres chars, navires de guerre, sous-marins côtiers (4 viennent d’être livrés à la marine ce mois-ci), hélicoptères, radars et missiles, simulateurs de vols, et faisant voler son premier avion de combat, en production, cette année. L’intégralité de sa flotte aérienne a été, dans le même temps, remise à niveau avec tous les appareillages électroniques pour les missions de nuit.

Le 22 août, l’Iran présente deux types de ses propres drones à long rayon d’action pour les missions de surveillance et de bombardement, ainsi que la nouvelle génération de deux de ses missiles (Qiam et Fateh)…

Il s’agit donc d’une mesure : “coup d’épée dans l’eau”…

=> Article 9 : interdiction de production de missiles balistiques (pouvant aller jusqu’à 10.000 km et au-delà). L’Iran en possède la technologie, ayant placé déjà des satellites en orbite. Programmant le lancement d’un autre (stalleite d’observation) en mars 2011.

Un missile balistique n’est en fait que l’assemblage de missiles non balistiques. L’essentiel étant d’en maîtriser la composition du carburant, solide ou liquide, pour assurer les performances en vitesse, et l’électronique embarquée pour en assurer la précision.

Ce qui est le cas de l’Iran.

Chine et Russie, rompus à la mauvaise foi des occidentaux, sachant qu’ils allaient prendre des sanctions unilatérales en dehors des instances de l’ONU, ont astucieusement imposé le verrouillage de leur extension. Avec une poison pill (pilule toxique), un modèle du genre, qui “délégitime” les actions unilatérales décidées par les occidentaux pour étendre le champ des sanctions.

Il est, en effet, expressément stipulé dans le Préambule de la résolution 1929 : « … Soulignant qu’aucune disposition de la présente résolution n’oblige les États à prendre des mesures ou à entreprendre des actions débordant le cadre de ladite résolution, notamment l’emploi ou la menace de la force … ».

Retenir les termes, ils sont déterminants pour l’avenir : « … notamment l’emploi ou la menace de la force… ».

Préambule permettant à Chine et Russie de dénoncer les mesures arbitraires qu’USA et Europe, dès la publication de la résolution, ont prises en élargissant, en dehors de l’ONU, les « sanctions ». Autorisant ainsi, en fait et en droit, de commercer librement avec l’Iran sans contrevenir aux dispositions de la résolution 1929. Ce que, d’autres pays en dehors de Chine et Russie, tels que l’Inde, viennent de confirmer …(13)

D’ailleurs, après plus de 30 ans d’embargo (depuis 1979…), l’économie de l’Iran progresse vite, et bien. De mieux en mieux, même. D’après le propre rapport du FMI sur l’Iran, l’inflation qui était de 25, 4% en 2008, tombe à 10,3% en 2009, pour chuter à 8,5% en 2010. La descente se poursuivant. Quant à ses réserves de change, elles vont progresser de 5 Milliards de dollars en 2010, atteignant ainsi un total de 88,5 milliards de dollars. Montant plus que confortable, envié par beaucoup, en ces temps de crise… (14)

Multipliant réalisations industrielles, contrats et accords commerciaux non plus dans le sens nord-sud sous la dépendance de l’Occident mais dans le sens sud-sud. Les investissements étrangers en Iran ont progressé de 900 millions de dollars en 2007 pour s’élever à 3 milliards de dollars en 2009. Investissant à son tour à l’étranger, jusqu’en Chine !

L’Iran, effectivement, n’a rien à voir avec ces monarchies pétrolières gaspillant les revenus de leurs pays dans des projets de spéculation immobilière pharaoniques, dans « l’économie-casino » des bourses occidentales, et dans des achats d’armes démesurés pour le plus grand profit du conglomérat militariste de l’Empire.

Intolérable : comme l’Irak, l’Iran doit retourner à “l’âge de pierre” !…

War Games et politique-fiction

Détruire l’Iran ?…

Oui, sous prétexte de détruire ses installations nucléaires… Le pays sera entièrement rasé. Des centaines de milliers de morts. Du moins, telle est l’intention des bellicistes. Les mêmes qui se voient, dans la foulée, détruire le Liban et la Syrie, envahir la Corée ou le Venezuela. Opération “Grand Nettoyage”… (15)

Les War Games sont au point, à écouter les roulements de tambour de la propagande et les ricanements de ces fous furieux…(16)

Ce qui m’amuse le plus, dans les moulinets de ces matamores, c’est la référence permanente au bombardement de la centrale nucléaire irakienne Osirak, du temps de Saddam Hussein, par les israéliens. Sous-entendu : “ce que nous avons réussi avec les Irakiens, nous allons le démultiplier avec les Iraniens”.

Ce triomphalisme boursouflé cache en fait une désinformation en forme de baudruche. Au premier coup d’épingle, dégonflement instantané :

i) Osirak n’était qu’un petit réacteur de recherche d’une puissance de 70 MW. Inapte à produire de l’énergie électrique pour un réseau d’alimentation public, encore moins une bombe, même pas une bombinette. Par comparaison, le site nucléaire français de Tricastin, près d’Avignon au milieu des champs de melons, a une puissance nominale de 3600 MW…

Une des unités de mesure courante, pour un réacteur nucléaire non dédié à la recherche, est : 900 MW. Tricastin est une centrale 4×900 MW, Bushehr (construite par les Russes en Iran pour démarrer dans quelques jours) une 2×900 MW qui sera portée à 4×900 MW. Osirak en était très, très loin…

ii) L’opération aérienne s’est réalisée, avec ravitaillement en vol, en survolant l’Arabie saoudite, pays frontalier de l’Irak. Mais quelle que soit la virtuosité des pilotes israéliens, réelle ou supposée car plus habitués à bombarder des civils sans défense que mener des opérations d’une haute complexité, cette opération n’a pu être accomplie qu’avec la totale contribution des français qui construisaient le site de ce réacteur. Peu protégé, car n’ayant, de fait, aucune valeur stratégique.

Outre les plans détaillés intégralement communiqués, le cœur du petit réacteur a pu être atteint par missile arrivant pratiquement à l’horizontale grâce à la mise en place, dans l’axe de l’entrée bétonnée, d’une caravane bourrée d’électronique de guidage. Par une équipe française camouflée parmi le personnel de l’entreprise de TP qui effectuait les travaux.

Le guidage était si précis, que le véhicule a été traversé de part en part…

Osirak n’était donc, contrairement à la mayonnaise médiatique, qu’une petite promenade. La soldatesque avec son appareil de propagande, s’autocongratulant dans l’extase, en a fait un symbole d’expertise guerrière. Bien. Mais, en Iran, il risque d’y avoir des surprises, comme en 2006 au Liban…

Les Iraniens ne vont pas laisser partir en poussière leurs différents sites nucléaires, leurs infrastructures industrielles, civiles, militaires, dont leurs aérodromes et bases navales, sans réagir.

Tous les dirigeants actuels ont vécu en première ligne, Guide Suprême et Président compris, les destructions et massacres de la terrible guerre Irak-Iran entretenue par les occidentaux. Ils ont souffert sous la dictature du Shah et le pillage colonial des anglo-américains. Ce sont “l’indépendance nationale”, la “souveraineté nationale”, chevillées au corps qu’ils ont décortiqué les modes opératoires des dernières invasions de l’Irak et de l’Afghanistan, jusqu’au plus petit détail.

Une “guerre éclair” se félicite à l’avance la nomenklatura de l’Empire. Croyant revivre l’invasion de l’île de La Grenade, en 1983. Confiant dans le pari de leurs états-majors : aveugler les défenses de l’Iran par le miracle de l’électronique. Pour empêcher toute riposte. L’écrasement immédiat.

Limiter sa vision de la réaction de l’Iran au seul minage du détroit d’Ormuz, rapidement réglé par les dragueurs de mines, le temps de permettre aux copains spéculateurs d’empocher les faramineux profits avec un baril à 200 US $ et au-delà, au lieu des 76 US $ actuels… C’est se montrer un peu léger.

C’est oublier deux paramètres géopolitiques fondamentaux :

=> L’Iran n’est pas la dictature irakienne épuisée par la mégalomanie de son maître, Saddam Hussein, fonçant tête baissée dans tous les pièges : guerre contre l’Iran, invasion du Koweït. Isolant, appauvrissant un pays, qui était pourtant en train de devenir prospère, avec un haut niveau d’organisation et sur la voie de la réforme progressive de ses institutions politiques. Appauvri, par ses aventures guerrières. Asphyxié par un embargo total.

L’Iran, au contraire, entretient d’excellentes relations diplomatiques et commerciales, dans le monde, à part l’enclos occidental et ses dépendances. Son arsenal défensif ultramoderne, notamment anti-aérien, est considéré comme un des meilleurs actuellement opérationnel.

=> Le contexte politique international est radicalement différent. L’Occident, symbolisé par la puissance militaire des USA et Israël, s’est totalement déconsidéré dans l’hyperviolence de ses invasions et massacres de civils en Irak, Liban, Afghanistan, Palestine et Gaza, Pakistan. Détesté dans le monde, malgré son autosatisfaction permanente célébrée par sa propagande : les horreurs d’Abu Ghaïb, illustrant le naufrage moral du donneur de leçons, sont présentes dans les esprits et pas seulement au Moyen-Orient.

A cet oubli, dans le mépris de l’adversaire, s’ajoute comme dans tout délire guerrier, un déni de la réalité : les autres scénarios des War Games. Jamais évoqués par les “responsables” politiques.

Fidel Castro est un des très rares, malgré la fragilité de sa convalescence, à s’être mobilisé pour prévenir l’opinion internationale.

Multipliant écrits et interventions publiques. Avec ténacité, courage et émotion. Lucidité, surtout. Rappelant que les conséquences seront catastrophiques pour l’Iran, pour la région, mais aussi pour les agresseurs et le reste du monde.

Les médias de la propagande occidentale en dissimulent les aspects les plus évidents, pour empêcher l’opinion publique d’avoir un sursaut de bon sens et faire pression sur ses élus. Car, comme dans un jeu de dominos, dégâts collatéraux, destructions, et milliers de morts, ne se limiteront pas à ce pays. Un bref aperçu de quelques points :

1. La défense anti-aérienne de l’Iran est équipée des missiles de dernière génération, insensibles aux contre-mesures électroniques, en particulier les missiles à longue portée, de fabrication russe : les S 300. Malgré les manœuvres des pays occidentaux pour entraver la livraison de ce matériel purement défensif. (17)

Conséquence : les ¾ des forces aériennes d’invasion vont être détruits. A commencer par les avions radars, avions de ravitaillement et de brouillage électroniques à haute altitude.

Le quart restant sera détruit au retour vers leurs bases par les avions saoudiens, jordaniens, émiratis, à la suite des coups d’Etat militaires qui vont immédiatement se déclencher.

2. Les ¾ des forces navales d’invasion présentes dans le Golfe Persique seront coulés. En premier lieu, l’intégralité des porte-avions. Le Charles de Gaulle, malgré sa taille réduite (la moitié de ses cousins US), n’y échappera pas. Moins par des attaques aériennes iraniennes que par des missiles tirés depuis des positions terrestres, fixes et mobiles. En particulier, par des missiles indétectables, à la trajectoire aléatoire de très basse altitude jusqu’à leur objectif, de la catégorie des DF 21D chinois. Les navires survivants seront neutralisés par les opérations de sauvetage des débris de la flotte impériale.

3. En dehors de l’Iran : destruction des raffineries, terminaux pétroliers, et installations pétrochimiques, du Golfe Persique et de la Mer Rouge (port pétrolier saoudien de Yambu). Ni pétrole, ni gaz, ne sortiront du Moyen-Orient pendant une longue période. Au passage, quelques tours et immeubles pharaoniques en forme de palmier ou de voilier s’écrouleront avec les rêves des spéculateurs…

4. Afghanistan, ce dont l’Iran s’est toujours abstenu : livraison immédiate à la Résistance Afghane des missiles sol-air portables de dernière génération (durcis contre les contre-mesures d’évitement), antichars, et mortiers lourds. Les troupes de la Coalition, incapables d’effectuer la moindre sortie, seraient ainsi prisonnières de leurs propres bases…

5. Seul point positif dans cette sanglante tragédie, peut-être, succession de coups d’Etat dans les néocolonies de l’Empire de la région : Jordanie, Arabie Saoudite, Bahreïn, et autres émirats du Golfe. Renversement de leurs régimes ploutocratiques, policiers, corrompus, soutenus par l’Occident, et détestés par leurs peuples.

Mais, ce qui inquiète Fidel Castro au plus haut point, jusqu’à prononcer un discours devant le parlement cubain : l’usage de l’arme atomique par l’Empire, avec mensonges et « suppositions d’intention » pour prétexte, contre un pays qui n’attaque personne et ne possède pas lui-même cette arme. Geste fatal, initiant une guerre nucléaire qui ne serait plus maîtrisable.

Employer l’arme nucléaire à titre préventif, serait commettre un acte fou, suicidaire. Cette folie serait remettre en cause un tabou, depuis la fin de la dernière guerre mondiale. Ce serait, de la part de l’Empire, s’arroger le pouvoir sans limite de vie ou de mort sur le reste de la planète, selon son bon vouloir.

Inacceptable.

Surgiront alors d’un océan, lancées d’un sous-marin inconnu, des fusées aux têtes nucléaires multiples, pour en saupoudrer quelques villes des agresseurs. Non pas par solidarité avec l’Iran, ou le venger, mais pour mettre un terme au délire mégalomaniaque d’un Empire livré aux mains de fanatiques et de sanguinaires.

Vitrifiant leurs prétentions hallucinatoires.

Apocalypse Now…

Qui gouverne la France ?

Mais, tout cela n’est que politique-fiction, dirons-nous. Pour nous rassurer… Nous sommes en “démocratie”, et nos élus veillent à préserver notre nation des aventures guerrières fondées sur le mensonge, l’injustice et l’irrationnel !

Quoique…

« … La diplomatie française a été souvent au service des armées, en dépit des règles habituelles qui veulent que les armes soient au service de la politique… », a reconnu publiquement Pierre Messmer (18).

Il sait de quoi il parle pour avoir été, l’essentiel de sa carrière, un administrateur ou gouverneur dans différentes “colonies” de la République française avant leur indépendance (19), dans la sanguinaire tradition du général Bugeaud, puis ministre de la Défense (1960-1969) et, enfin, un de ses Premiers Ministres (1972-1974).

Par “armées”, il convient d’entendre ce mix de la haute hiérarchie militaire en cheville avec les industries de l’armement dont, bien souvent, ils occupent les postes de direction à la cessation de leur activité sous l’uniforme. Contrairement à toute déontologie et réglementation s’appliquant à cette pratique, dite du “pantouflage”…

Ce constat est d’actualité : toutes les opinions publiques occidentales sont contre la guerre en Irak, en Afghanistan et, la prochaine, en Iran. Tous les sondages soigneusement étouffés et censurés font apparaître des oppositions à ces aventures guerrières de 70 % en moyenne (plus de 80 % en Grande-Bretagne). Depuis des années. Mais, rien à faire : invasions, occupations, atrocités continuent.

Si une “diplomatie”, autrement dit un “gouvernement”, est au service des “armées”, c’est admettre que les élus du Peuple, du suffrage universel, censés gérer et défendre les intérêts de la collectivité nationale, ne sont plus que la représentation d’un simulacre d’expression démocratique.

Simulacre, camouflant une dictature de fait.

Soft”, soignant son image, à l’intérieur de nos pays avec un minimum de respect pour la personne et les apparences : les postes de “responsabilité théorique” étant occupés par des civils. “Hard”, implacable, sanguinaire, en dehors de nos frontières, soutenant dictatures, oppressions et tueries.

En ce cas, les armées sont “au service”, pour reprendre la formule de Messmer, de qui ?… Aux ordres de qui ?…

Qui définit les intérêts de la France ?…

L’industrie de l’armement mondialisée, associée aux groupes miniers et énergétiques internationaux, dans une mafia occulte ?…

Une caste au pouvoir dans un Empire, imposant une idéologie ploutocratique, raciste et conquérante, inféodant nos propres nomenklaturas, dans une allégeance somptuairement rémunérée, récompensée, gavée de privilèges ?…

Instaurant ainsi, avec leur complicité, notre propre servitude de citoyens anesthésiés par la propagande et la peur ?…

(1) J.G. Ballard , An Autobiography, Harper Perennial, London, 2008, p. 243. “The US, now fast becoming a theocratic state run by right-wing political fanatics and religious moralisers”.

(2) Jean-Michel Vernochet, La guerre d’Iran aura-t-elle lieu ?, 17 juillet 2010, http://www.voltairenet.org/article166329.html#nh14

(3) Pierre Messmer, La Dissuasion Nucléaire française : Genèse et Actualité, discours prononcé lors du colloque organisé à Oxford, le 15 février 2002, sur le thème : « La France, la Grande-Bretagne et les politiques de défense de Nassau à Nice : continuité et développement », www. Asmp.fr-Académie des Sciences morales et politiques, (p. 5 du discours).

(4) Le texte du traité sur la Non Prolifération des Armes Nucléaires (TNP – en anglais NPT), du 1er juillet 1968, peut-être téléchargé en français : http://www.cehp.free.fr/matos/Conference/TNP1.pdf

(5) Jonathan Steele, Lost In Translation, Experts confirm that Iran’s president did not call for Israel to be ’wiped off the map’, The Guardian, 14 juin 2006, http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2006/jun/14/post155

Notons qu’en France, aucun média n’a eu le réflexe déontologique de vérifier l’information (en fait, cette « désinformation ») en procédant à une traduction du, ou des, discours en cause par, au moins, trois traducteurs indépendants (Farsi-Français). Docilement, on se contente de reprendre les slogans de la propagande iranophobe.

(6) “Le machin qu’on appelle l’ONU”, mots prononcés par le général de Gaulle le 10 septembre 1960, à Nantes, dénonçant les manœuvres de l’ONU pour provoquer la sécession de la province du Katanga du Congo (ex-belge, ex-Zaïre, actuellement RDC). Sous la pression des milieux miniers occidentaux voulant s’emparer des colossales richesses de ce territoire (cuivre, cobalt, diamant, fer, uranium, coltan, etc.), sur fond de guerres civiles et de campagnes de propagande, entretenues par la « Communauté Internationale ».

Constatons que ces mêmes manœuvres, de l’Empire, se déroulent actuellement dans le cadre de l’opération Darfour, essayant d’en obtenir, et d’en légitimer, la sécession du Soudan. Afin de contrôler les plus grandes réserves d’uranium du monde et d’en barrer l’accès aux pays non occidentaux…

(7) Lire le texte intégral de cette “résolution” (1929), suivi des commentaires des votants au Conseil de Sécurité, ainsi que lamagistrale réponse du représentant de l’Iran : http://www.voltairenet.org/article165789.html

(8) Massoud Parsi, Iran sanctions cripple the UN, http://english.aljazeera.net/focus/2010/06/2010612175820455952.html

(9) Rappelons qu’à l’origine, le jeu de Go est un jeu chinois, et non pas japonais, le : wéiqí. Voir : http://jeudego.org/

(10) Rappelons que le budget militaire de la Chine, en 2010, est d’environ 80 milliards de dollars (77,9 Md US $). L’équivalent de celui cumulé de la France et de la Grande-Bretagne représentant 10 % de la population chinoise (environ 140 millions contre, 1,4 milliard d’habitants).

Il représente 8 % du budget militaire des USA qui est, de 1000 MdUS$ (minimum), pour une population de 304 millions d’habitants. Pour arriver à un budget équivalent à celui des USA, par rapport à la population, la Chine “devrait avoir” un budget de 4605 MdUS$ au lieu de 80 MdUS$. En fait, comparativement en termes de population « à protéger » suivant les critères du Pentagone, le budget militaire chinois ne représente que 1,737 % de celui des USA. Même pas 2 %…

(11) Wang Hui, Britain will lose by criticizing China on Tibet, 15 juillet 2010, http://www.chinadaily.com.cn/opinion/2010-07/15/content_10112691.htm

(12) William Hague est l’auteur d’une biographie (excellente) de William Pitt (dit Le Jeune par opposition à son père), longtemps premier ministre et artisan infatigable de l’édification de l’Empire Colonial britannique, fin du XVIII° et début du XIX° siècle, fondé sur la puissance de sa marine.

Symptomatique d’une caste vivant sur la nostalgie conquérante et impériale…

(13) Voir :

China rejects U.S. pressure on Iran trade ties, http://www.tehrantimes.com/index_View.asp?code=224317

China disagrees with EU’s unilateral sanctions on Iran, http://china.globaltimes.cn/diplomacy/2010-07/558115.html

Harsh V. Pant, India ignoring Washington as it woos Iran, 24 juillet 2010, Japan Times.

(14) Ismael Hossein-Zadeh (Professeur d’Economie à Drake University – Des Moines – Iowa), Why the Greens Failed – Iran’s Presidential Election One Year Later, CounterPunch, 14 juin 2010.

(15) Nil Nikandrov, The US is Synchronously Preparing to Launch Aggression Against Iran and Venezuela, RIA Novosti, 29 July 2010, http://en.rian.ru/international_affairs/20100729/159994768.html

(16) Jim Lobe, Hawks sharpen claws for Iran strike, 13 July 2010, http://www.ips.org/blog/jimlobe/.

(17) Toutes les installations mobiles au sol des batteries S 300 ont été livrées avant les « sanctions » (véhicules radars, de conduite de tirs, de commandement, de maintenance, etc.). Restait la livraison intégrale des missiles (48 par batteries), et leur remplacement qui, depuis, ont été intégralement positionnés. Les spéculations et déclarations dans certains médias, sur livraison ou pas, ne sont qu’un rideau de fumée servant à semer habilement le doute, chez les uns et les autres…

(18) Pierre Messmer, La Dissuasion Nucléaire française : Genèse et Actualité, Op. Cit., p. 4.

(19) Tristement célèbre en Afrique pour l’horreur de ses campagnes répressives et ses massacres organisés, sous forme de chasse à l’homme, notamment au Cameroun.

Méticuleusement occultés par les médias, et les travaux des “historiens”, en France…

Illustrations : dessins d’Allan Macdonald.

Non, il n’est pas Ecossais. Mais, un talentueux caricaturiste du Honduras dont le combat, pour la justice dans son pays et la paix dans le monde, mérite d’être encouragé. Son site est à visiter : http://www.allanmcdonald.com/index2.html

Rubrique : Analyses  Thèmes :  Iran

http://www.legrandsoir.info/Iran-War-Games-et-Sinuosites-Strategiques.html

Un village andalou: Les alternatives sociétaires existent et fonctionnent, il suffit de les fédérer.

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, économie, démocratie participative, politique et social, société libertaire with tags , on 22 août 2010 by Résistance 71
Un village andalou

Mohamed BELAALI

Url de l’article original: http://www.legrandsoir.info/Un-village-andalou.html

« Avineda de la libertad », « calle Ernesto che Guevara », « Plaza Salvador Allende », « Paz, Pan y Trabajo », « Apaga la TV, enciende tu mente », « Una Utopia hacia la Paz » etc. ce sont là les noms de rues, de places et des slogans d’un village andalou non loin de Cordoba et de Sévilla que le visiteur étranger découvre au bout d’une route sinueuse au milieu des champs d’oliviers, de blé coupé et grillé par le soleil.

L’artère principale de la petite ville de près de 3 000 habitants mène tout droit à la mairie (Ayuntamiento) dirigée par Juan Manuel Sánchez Gordillo qui a gagné toutes les élections à une large majorité et ce depuis plus de trente ans.

Juan Manuel est un homme simple qui reçoit les visiteurs dans son bureau, où trône un grand portrait d’Ernesto Che Guevara, spontanément et naturellement sans rendez-vous ni protocole aucun. Il n’hésite pas à quitter son bureau pour montrer les maisons blanches situées juste en face de la mairie et construites collectivement par les habitants eux-mêmes sur des terres offertes quasi gratuitement (15,52 euros par mois) par la commune. Celle-ci met également à leur disposition l’aide d’un architecte et d’un chef de chantier. La région, elle, apporte le gros matériel de construction. Promoteurs immobiliers, spéculateurs et autres parasites n’ont pas leur place ici. Le logement cesse ainsi d’être une marchandise et devient un droit.

Juan Manuel parle avec enthousiasme et fierté des nombreuses réalisations des habitants de sa commune, chiffres et graphiques à l’appui.

Le barman du café « La Oficina », qui se trouve un peu plus loin de la mairie, nuance quelque peu les propos du maire mais confirme, pour l’essentiel, les avancées sociales de la ville notamment l’octroi des terres pour celles et ceux qui ont besoin d’un logement, préoccupation première des espagnols. Il confirme également l’absence totale de la police, symbole de la répression étatique. En effet, les habitants n’éprouvent aucun besoin de recourir à ses « services ». Ici les problèmes de criminalité, de délinquance, de vandalisme etc. sont absents. Ils pensent gérer et régler eux-mêmes les problèmes qui peuvent éventuellement surgir entre eux. En tout cas depuis le départ à la retraite du dernier policier, ils n’ont pas jugé utile de le remplacer.

En face de « La Oficina » se dresse un bâtiment sur lequel on peut lire « Sindicato de obreros del campo » et « Casa de cultura ». Mais cette grande salle fait également office de café, bar et restaurant. C’est un lieu d’échanges, de débats, de fête et de convivialité. C’est là aussi que se retrouvent, dès l’aube, les travailleurs agricoles pour un petit déjeuner collectif avant de partir ensemble pour une journée de travail de 6h30 dans les champs d’« El Humoso » à 11 kilomètres du village.

Cette terre andalouse, travaillée collectivement aujourd’hui, est témoin d’un passé chargé de tant d’actions, d’occupations, de manifestations, de grèves, de marches et de procès devant les tribunaux. Et c’est grâce à cette lutte très dure et réellement populaire que cette terre (1 200 hectares) fut arrachée à un aristocrate de la région, le Duc de l’Infantado. Dans cette Andalousie profonde les femmes, malgré les pesanteurs sociales et les préjugés, ont joué un rôle déterminant dans ce combat pour que la terre appartienne à celles et ceux qui la travaillent.

Aujourd’hui « ces terres ne sont la propriété de personne sinon de toute la communauté de travailleurs » comme le disent les habitants du village.

Mais pour ces ouvriers, il ne s’agit pas seulement de récupérer les terres, mais aussi de construire « un projet collectif dont l’un des objectifs est la création d’emplois et la réalisation de la justice sociale ».

C’est ainsi qu’est né l’ensemble des coopératives qui produisent et distribuent une série de produits agricoles de grande qualité exigeant en même temps une main-d’œuvre abondante : huile d’olive, conserves d’artichauts, de poivrons rouges, de fèves etc. Les producteurs directs de ces richesses travaillent du lundi au samedi pour une rémunération journalière de 47 euros et ce quelque soit leur poste et leur statut. Ici il n’ y a ni patron, ni actionnaires, ni dividendes à distribuer. Le surplus dégagé est réinjecté dans l’entreprise commune dans l’espoir de créer davantage d’emplois et permettre ainsi à tout le monde de travailler conformément à leur projet collectif. Ils tentent de mettre l’économie au service de l’homme et non au service du profit. Le chômage, ici, est quasi inexistant alors qu’il dépasse les 25 % de la population active en Andalousie et 20 % dans toute l’Espagne !

A « El Humoso », les ouvrières et les ouvriers parlent avec une certaine émotion de leur coopérative, de leur travail, de leurs produits, de la solidarité et de la convivialité qui règnent entre eux. Mais, ils évoquent également leur crainte de voir leur unité se fissurer à cause de leurs ennemis qu’ils pensent nombreux dans la région voire dans toute l’Espagne. Il se dégage de leurs récits beaucoup de conviction et beaucoup d’humanité.

Manolo, un ouvrier de la coopérative, parle avec affection, comme s’il s’agissait d’une personne, de la machine à extraire de l’huile d’olive dont il s’occupe. Il n’hésite pas à expliquer son fonctionnement, l’entretien qu’elle nécessite etc. à tous les visiteurs. Il parle également avec respect de son compagnon de lutte, le maire Juan Manuel qu’il considère comme « el ultimo », le dernier, à ses yeux, de cette catégorie d’hommes capables de relever un tel défi et de confondre dans un même mouvement pensée et pratique. Manolo évoque aussi la vie d’ascète que mène l’édile du village, les arrestations et les tracasseries judiciaires qu’il a subies et l’attentat auquel il a échappé. Manolo invite avec insistance le visiteur à revenir à la coopérative au mois de décembre ou janvier pour admirer le travail d’extraction de l’huile d’olives.

Mais au village il n’ y a ni hôtel, ni hostal pour un éventuel séjour. Toutefois la municipalité met gracieusement des pavillons à la disposition des visiteurs qui peuvent également, s’ils le désirent, partager le logement de quelques habitants pour une somme symbolique comme chez Antonio dans l’avenue principale de la petite ville. Antonio accueille chaleureusement ses hôtes avec qui il aime parler de l’originalité de son village et semble heureux d’y vivre : « pour l’instant, disait-il, nous vivons en harmonie ici ».

Vivent également en « harmonie » avec les habitants du village, les travailleurs immigrés eux aussi embauchés à la coopérative d’ « El Humoso ». Selon les dires du barman du local syndical ces hommes et ces femmes font partie intégrante de la communauté des travailleurs et participent comme les autres aux décisions prises dans les assemblées générales. En effet ces fameuses assemblées se tiennent dans une grande salle attelée au local syndical où traînent à côté des chaises blanches en plastique tout sorte de vaisselle et de couverts stockés là probablement en attente d’une prochaine fête populaire. La salle est également ornée d’un immense et splendide tableau sur lequel on peut voir des hommes et des femmes en lignes serrées précédés de deux hommes et d’une femme portant un enfant dans ses bras, tous marchent vers la même direction. « Aujourd’hui à 20h30, assemblée générale au local syndical », c’est par ce message, diffusé inlassablement par une camionnette qui sillonne toutes les rues de la petite ville, que les habitants sont conviés au rassemblement pour décider de leurs affaires.

Ils organisent également ce qu’ils appellent les « dimanches rouges » où des volontaires se chargent gratuitement, entre autres, de nettoyer et d’embellir leur commune : entretien des allées et jardin publics, plantation d’arbres etc. La petite ville est non seulement l’une des plus sûre mais aussi la plus propre de la région !

Le village est relativement riche en équipements collectifs comparativement aux communes avoisinantes. Les habitants peuvent se baigner durant toute la saison estivale dans la piscine municipale pour la modique somme de trois euros. La garderie pour enfants ne leur coûte que 12 euros par mois repas compris. Le complexe sportif « Ernesto Che Guevara », bien entretenu, leur permet de pratiquer plusieurs sports comme par exemple le football, le tennis ou encore l’athlétisme.

Durant l’été, les habitants assistent régulièrement à la projection de films en plein air dans le parc naturel. Débats, conférences, films et soutien aux peuples opprimés notamment ceux qui sont injustement privés de leur territoire font partie de la vie culturelle et politique du village. Juan Manuel porte souvent d’ailleurs, ostensiblement, l’écharpe palestinienne !

Le sport, la culture, les fêtes etc. sont des droits ouverts à tous comme le travail et le logement. Le développement tant matériel qu’intellectuel de chaque individu reste, ici, la condition du développement de tous.

Allez donc à Marinaleda voir et vérifier la réalité de cette « utopie ». Allez à la rencontre de ces hommes et de ces femmes admirables qui ont réussi grâce à leur travail au jour le jour et à leurs convictions à construire , dans un océan d’injustices, de malheurs et d’asservissement, une société différente. Le capitalisme par ses crises à répétition et le danger qu’il représente pour l’homme et la nature n’a pas d’avenir. L’exemple concret et réussi de Marinaleda montre qu’une autre société est possible.

Mohamed Belaali

VOIR AUSSI
Marinaleda : un modèle d’auto-gestion unique en Europe
http://www.legrandsoir.info/Marinal…

Vénézuela: ce qui est inacceptable pour l’oligarchie globaliste et sa propagande incessante

Posted in actualité, économie, désinformation, documentaire, média et propagande, politique et social with tags , , , , , on 21 août 2010 by Résistance 71

« Enquête exclusive » et le Venezuela

Frédéric ANDRE

URL de cet article

http://www.legrandsoir.info/Enquete-exclusive-et-le-Venezuela.html

Dimanche soir, l’émission « Enquête exclusive » consacre un reportage à Benidorm, haut lieu d’ un tourisme de masse mêlant littoral bétonné, bordels et drogues. Fin du reportage, un autre s’apprête à commencer, son titre : « Caracas : Gang, favelas, Miss univers », une émission déjà diffusée en mars de cette année.

D’emblée, cela peut paraître quelque peu réducteur, dans un pays qui depuis un peu plus de 10 ans vit autre chose que les seuls crimes dans les favelas (appelés « ranchos » au Venezuela) – bien que cela soit un problème majeur – et l’élection de ses miss siliconées, puisqu’il est tout de même marqué par un processus politique important auquel la majorité de la population participe activement.

Au fil des minutes, la ligne du reportage apparaît de plus en plus clairement : il s’agit effectivement de ne montrer de Caracas que les miss et la violence, et quand on quitte l’un, c’est immédiatement pour retrouver l’autre.

En bonus, nous avons droit en début de reportage, à une petite parenthèse sur le président de ce pays, Hugo Chavez, cela dure très peu de temps, mais le commentateur a le temps de lâcher quelques petites phrases non-dénuées de sens : tout d’abord on nous dit qu’un homme a mis la main sur la manne pétrolière pour soutenir sa politique et ses ambitions. Magnifique utilisation des mots, car la phrase du journaliste pourrait laisser entendre que c’est M. Chavez lui-même et non l’Etat vénézuelien qui a récupéré le contrôle du pétrole et de ses revenus.

Ensuite, l’on réduit les objectifs de ce « président populiste de gauche » à une seule obsession : « contester la toute puissance du voisin le du Venezuela. Celui-ci ne ferait donc que de l’anti-américanisme primaire, sans projet sérieux pour son pays.

Nous comprenons bien dès lors, que ce reportage de M. de la Villardière ne dérogera pas à la règle communément admise dans les médias occidentaux qui consiste à diaboliser le leader vénézuelien et sa politique.

En politique internationale, le journaliste déclare que le président a l’habitude de s’afficher avec « des dirigeants qui ont en commun d’opprimer leur peuple », en premier lieu son « modèle » cubain Fidel Castro, mais aussi le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, et pour finir, que ces derniers mois, il s’est fait un nouvel ami en la personne du colonel Libyen Mouammar Khadafi.

Rétablissons la vérité sur quelques points essentiels :

En premier lieu sur les relations du Venezuela, qui ne seraient -selon le reportage- essentiellement qu’avec des « régimes qui oppriment leur peuple ».

LeVénézuela entretient bel et bien des relations avec Cuba, l’Iran et la Libye, comme de nombreux autres pays dans le monde et en Amérique latine.

La Havane et Caracas ont créé ensemble l’ALBA (Alternative Bolivarienne pour les Amériques) en 2004, et cette coopération apporte en effet une aide des plus importante au Venezuela, dans le domaine de la santé par exemple, et a envoyé dans le cadre d’un échange contre du pétrole, des milliers de médecins dans les bidonvilles vénézuéliens, ce qui a permis de sauver la vie de centaines de milliers de vénézuéliens modestes qui ont toujours été abandonnés par les pouvoirs néo-libéraux précédents (1).

Cette collaboration sanitaire cubaine (qui ne s’arrête pas aux simples consultations) a été élargie à un certain nombre de pays latino-américains comme la Bolivie ou l’Equateur, et permet aujourd’hui d’ambitieux programmes comme l’Operación Milagro » ou la « Misión Manuela Espejo » (2).

Les relations avec l’Iran sont également dynamiques, et quoi qu’on puisse penser de ce pays, les échanges commerciaux avec celui-ci apportent au Venezuela un transfert de technologie primordial dans certains domaines, principalement dans l’industrie agro-alimentaire et pharmaceutique.

De plus, ces deux pays ont crée ensemble l’OPEP, les relations entre eux sont donc tous simplement logiques et compréhensibles à plusieurs niveaux.

Mais contrairement à ce que laisse entendre le reportage, Mr Chavez ne limite pas les relations de son pays à Cuba, l’Iran et la Libye. Le Brésil et l’Argentine sont aussi de très proches alliés de Caracas, et les relations politiques et commerciales sont excellentes avec la plupart des pays latino-américains. De plus ces 10 dernières années, les échanges se sont multipliés avec la Chine, la Russie, le Japon, l’Inde, le Portugal, ou l’Espagne.

Le reportage accuse ensuite le président d’être la cause de l’immense insécurité qui règne dans son pays, pour preuve cet avis d’une habitante de Caracas interrogée sur le problème.

Si la criminalité est un problème majeur de Caracas, elle existait bien avant l’élection de M. Chavez, et le gouvernement a commencé à s’occuper sérieusement de ce problème, de par ses importantes politiques sociales dans les quartiers concernés, mais aussi avec la création il y a peu, de la Police nationale bolivarienne (3).

Ce reportage ne montre de Caracas, que criminalité (avec en prime, délires de criminels défoncés à l’alcool et à la drogue) et difficultés. A peine montre t-il une clinique populaire entièrement gratuite et une coopérative de textile (en tournant en ridicule au passage la conscience politique de ses ouvrières et ouvriers), pour aussitôt parler des problèmes d’approvisionnement du magasin « Mercal » du secteur, et continuer sur la soi-disant baisse importante de popularité du président Chavez et la « fermeture » par ce dernier de la chaine d’opposition RCTV.

Nos amis de M6 ont d’abord oublié de nous rappeler que cette chaine avait soutenu activement le coup d’Etat contre le pouvoir en 2002, et qu’il ne s’agissait pas d’une fermeture mais de la fin d’une concession publique (4). RCTV continue aujourd’hui d’émettre depuis le câble. En Europe, n’importe quel média de ce type aurait été fermé sur le champ. Et que dire de la chaine Globovision, qui s’est transformée en organisation politique véhiculant mensonges et manipulations contre la politique du président, quand ils ne violent pas tout simplement les lois. Son PDG Guillermo Zuloaga, recherché par la justice vénézuelienne et Interpol pour corruption, a les faveurs des grands médias dominants qui le font passer pour un persécuté politique.

Est-il normal d’oublier de parler dans cette parodie de journalisme, de la majorité de la population (les plus modestes) de ce pays qui s’est approprié la construction d’une société nouvelle, en donnant au concept de « démocratie active » toute sa considération ? Est-il normal de ne pas parler du fait que le Venezuela, malgré ses immenses difficultés, est parvenu à baisser son taux de pauvreté de moitié entre 1999 et 2009 ? (5) Abaisser son taux de mortalité infantile de 35%, son chômage de 19 à 8% (6).

Est-il normal de ne pas mentionner que depuis l’élection de M. Chavez, tous les citoyens, quel que soit leur milieu ont accès gratuitement à l’éducation supérieure, à la santé, à la culture ?..

Que presque 100% des enfants sont scolarisés avec distribution de 3 repas par jour ?

Que plus personne ne meurt de faim au Venezuela grâce aux politiques du gouvernement ?

Que 3 millions d’hectares de terres ont été redistribués aux petits paysans avec appuis techniques et financiers, alors qu’ils étaient quasi-esclaves de grands propriétaires auparavant ?

Enfin, pourquoi ne pas avoir mentionné le fait que le Venezuela avait atteint un certain nombre d’« objectifs du millénaire » fixés par l’UNESCO avant même la date prévue (7) ?

Je ne rédigerai pas ici de façon exhaustive les acquis de la révolution bolivarienne entamée en 1999 avec l’élection de Hugo Chavez – et qui a véritablement commencé avec la révolte de 1989 (8) -, mais ces quelques chiffres suffisent à démonter la propagande ridicule de l’émission de M. de la Villardière, qui avait déjà fait l’exploit de ne pas mentionner le système éducatif et de santé cubain lors d’un document sur ce pays, oubliant de dire notamment, qu’il n’y avait pas d’enfants des rues dans ce pays comme il en existe dans chacun des pays d’Amérique latine.

Quiconque aura vu ou regardera ce reportage, constatera le parti-pris flagrant de celui-ci et sa description réductrice du Venezuela et de son président. Un reportage de plus qui n’a encore une fois rien montré des acquis sociaux et démocratiques considérables de ce pays depuis 11 ans, mais qui a l’avantage de constituer un élément des plus intéressants pour quiconque veut étudier les mécanismes de manipulation des grand médias.

N’en déplaise à M6 et à M. De la Villardière, le peuple vénézuelien a bien des difficultés, mais les avancées qu’il a connu ces 11 dernières années sont des plus significatives, et il construit chaque jour cette alternative qui fait tant peur aux puissants et à leurs valets médiatiques : le socialisme du XXIème siècle.

Frédéric André.

(1) Actuellement, environ 30000 médecins cubains opèrent au Venezuela depuis 2003.

Lire également « La dette du Venezuela à l’égard de Cuba » de Salim Lamrani. http://www.mondialisation.ca/index….

(2) http://andes.info.ec/sociedad/misio…

(3) Lire : « La Police nationale bolivarienne relève le défi » de Maurice Lemoine http://www.monde-diplomatique.fr/20…

(4) Lire : « Venezuela : Reporters sans frontières et RCTV : Désinformation et mensonges » de Salim Lamrani. http://www.legrandsoir.info/Venezue…

(5) http://www.venezueladeverdad.gob.ve…

(6) De 2003 (lors du « lock-out » pétrolier mené contre le gouvernement) à 2010.

(7) http://www.minci.gob.ve/reportajes/…

(8) http://risal.collectifs.net/spip.ph…

En complément, LGS vous invite à lire ou relire :

Sur le coup d’Etat d’avril 2002 au Venezuela, l’implication des USA, les médias d’opposition et nos médias, les cerros (bidonvilles), le rôle de RSF, voir les Chapitres XVII à XXII de « La face cachée de reporters sans frontières » de Maxime Vivas (Aden Editions) et les articles référencés par les liens suivants qu’il a signés pour LGS pendant ou au retour de voyages qu’il a effectués au Venezuela, dont l’un pendant la campagne politico-médiatique sur la prétendue « fermeture » de RCTV.

Comment coller des centaines de milliers d’affiches en quelques heures http://www.legrandsoir.info/Comment…

Oubliez le guide. http://www.legrandsoir.info/Oubliez…

Choses vues à Caracas (et tues à Paris) http://www.legrandsoir.info/Choses-…

Venezuela : cerros, favellas, ordures et médias (ce titre contient peut-être des pléonasmes). http://www.legrandsoir.info/Venezue…

Chavez à Paris : Reporters sans frontières éructe ses mensonges. http://www.legrandsoir.info/Chavez-…

Venezuela – La chaîne de télévision privée RCTV, ou comment fermer une porte fermée ? http://www.legrandsoir.info/Venezue…

Venezuela : Bolivar sous le feu des mensonges. http://www.legrandsoir.info/Venezue…

RCTV Venezuela : Robert Ménard (Reporters Sans Frontières) et le rouge de la honte montent au front. http://www.legrandsoir.info/RCTV-Ve…

RCTV : les dessous cachés du cirque européen contre Chavez. (et le vote honteux de trois pelés et un tondu). http://www.legrandsoir.info/RCTV-le…

Venezuela : Chávez, les putschistes, la télé et le peuple. http://www.legrandsoir.info/Venezue…

Procès contre Chavez : Libé persiste et signe à un plus haut niveau. http://www.legrandsoir.info/Proces-…

URL de cet article

http://www.legrandsoir.info/Enquete-exclusive-et-le-Venezuela.html

Sociétés contre l’Etat

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, démocratie participative, militantisme alternatif, philosophie, politique et social with tags , , , , , , , , , , on 19 août 2010 by Résistance 71

Sociétés contre l’État

Url de l’article original: http://www.monde-libertaire.fr/autogestion/item/13571

Sans foi, sans loi, sans roi…

« Les Indiens n’ont d’humain que l’apparence et ignorent tout de la civilisation, des arts, de la religion, plus bestiaux que les bêtes qu’ils chassent, plus sauvages que ces étendues où se déchaînent les éléments et où ils errent plutôt qu’ils n’habitent, créatures de Satan 1. » Cette vision brutale des « primitifs » par la « civilisation » européenne du XVIIe siècle a laissé place à une ethnologie évolutionniste, notamment marxiste, plus compatissante à l’égard de ces sociétés, « enfance de l’humanité » : l’absence d’un État qui dit le bien commun et l’impose, montre leur incomplétude, dixit le « matérialisme historique », véritable théologie de l’histoire.

Pourtant, dès le XVIe siècle, alors que les Indiens découvrent armes et croix que portent mercenaires et missionnaires, La Boétie 2 montre qu’il y a rupture radicale entre l’ère de la liberté et celle de l’État, qu’il appelle l’« Innommable », impliquant la servitude. Plus récemment, dans les années 1970, l’anthropologue Pierre Clastres 3, familier des Indiens guayaki et guarani, affirme que les sociétés « primitives » n’ont pas d’État car elles refusent la division entre dominants et dominés, ce sont des sociétés contre l’État. Ainsi le « chef » a un devoir de « porte-parole », mais sa parole ne sera écoutée que si elle exprime le point de vue de la société comme totalité une. B. Traven 4 rapporte plaisamment la symbolique liée à la fête d’investiture d’un chef indien, choisi pour un an : assis sur son trône, il s’adresse dignement à la communauté, qui plaisante et se réjouit ; son postérieur dénudé est posé sur une chaise percée, placée au-dessus de braises rougeoyantes, afin de lui rappeler « qu’il n’est pas installé pour se reposer, mais pour travailler pour le peuple » ; les cicatrices dont il hérite sont la marque de l’honneur d’avoir été choisi, mais aussi le soustraient à la tentation de se faire réélire. De son côté, Marshall Sahlins 5 avait expliqué que le « mode de production domestique » primitif fonctionne comme une machine antiproduction, hostile à la formation de surplus, condition nécessaire à l’instauration d’un pouvoir séparé. Des sociétés ont fait le choix de fonctionner sans État et sans marché.

Démocratie directe en zone rurale

Pour beaucoup, ces « bons sauvages » ne méritent que la « repentance » pour le passé et l’« écotourisme » pour le présent. Mais quelle surprise de voir des Indiens tseltals, tsotsils, choles, tojolabals, mames, zoques sortir de la forêt lacandon en 1994 ! Depuis, plusieurs centaines de milliers de paysans du Chiapas, malgré la répression et les vautours des multinationales, ont entrepris de se gouverner eux-mêmes. Ainsi dans chaque commune autonome, qui regroupe plusieurs villages, l’assemblée choisit le conseil de la commune, ceux ou celles qui vont remplir les diverses « cargas » (charges) pour deux ans : services non rémunérés, utiles à la communauté (santé, éducation, alimentation, culture, information, justice, etc.). Ces mandats sont révocables.

La coordination des communes autonomes est réalisée par un « conseil de bon gouvernement » qui se réunit au « caracol », centre de chacune des cinq régions zapatistes, où se trouvent également coopératives de production, cliniques, écoles, centres culturels, etc. Chaque commune y est représentée par un ou deux délégués, tournant rapidement (quelques semaines) parmi les conseillers communaux. Cette rotation permet d’éviter toute dissociation avec la vie locale, où les décisions sont prises au consensus. Cette conception non spécialisée 6 des tâches collectives risque de désorienter l’« occidental », adepte de l’efficacité, devant la « lenteur » de certaines prises de décision, qui permet pourtant de laisser le temps de s’informer, soupeser les avis, élaborer collectivement une solution obtenant l’adhésion de tous. Dans tous les domaines, les activités se répartissent entre le local et le régional : agents communautaires de santé, microcliniques, cliniques, écoles primaires, secondaires, formation d’enseignants, etc. Les différences de développement entre communes sont compensées par la région.

Pour les zapatistes cette forme de gouvernement collectif, basée sur une démocratie directe issue des « us et coutumes » communautaires, n’est pas destinée aux seuls peuples indiens et s’adresse « à tous les peuples du monde ».

Démocratie directe en zone urbaine

En 2006, des centaines de milliers d’insurgés ont défié l’État 7, dans la « Commune d’Oaxaca », montrant la relation très étroite qui subsiste entre la population pauvre des villes et le monde indien. Beaucoup d’habitants des « colonias » (quartiers populaires) viennent des communautés indigènes. Quand, en ville et dans les gros bourgs, tout ce qui rappelle le pouvoir (mairie, administration, police, etc.) est occupé et fermé, c’est la tradition de l’assemblée comme instance de prise de décision et d’initiatives qui le remplace.

Pourtant, dès le début de l’explosion sociale, une trentaine de dirigeants d’organisations mettent en place un front unique, structure « provisoire » de coordination. Mais l’investissement des « colonias », des « barricadiers », des peuples indiens impose la mise en place de l’Assemblée populaire des peuples de l’Oaxaca (Appo) qui comptera jusqu’à 1 500 délégués. De vives critiques s’y élèvent contre ceux qui se présentent comme les leaders devant les caméras et qui ne goûtent ni la recherche du consensus ni la participation collective à la prise de décisions. « En s’engageant de façon autonome, un peu comme la Commune de Paris, qui reste le symbole de ce type d’organisation à la base des gens eux-mêmes 8 », les habitants ont rapidement pris confiance, ont communiqué entre eux et « ont retrouvé le goût d’une vie sociale libérée de la servitude, des hommes du pouvoir et de la politique 9 ». Ainsi les centaines de barricades deviennent un espace autonome, un lieu de convivialité, de cohabitation quotidienne, la colonne vertébrale de l’insurrection.

Malgré une répression féroce, les espoirs d’émancipation n’ont pas disparu ; dans les « colonias » se développent boulangeries collectives, jardins communautaires, lieux de discussions. Pour préserver l’autonomie du mouvement, Vocal (Voix oaxaquègne construisant l’autonomie et la liberté) est créé en mars 2007. David Venegas rappelle que « ce mouvement horizontal et assembléiste s’adresse à l’ensemble des peuples de l’Oaxaca, des peuples indiens, des travailleurs, des paysans, l’ensemble de tous ceux et de toutes celles qui luttent et rêvent d’un monde meilleur où aient leur place tous les mondes ».

Le monde doit changer de bases

L’autonomie traditionnelle, qui constitue l’essence du mode de vie indien, prend aujourd’hui une autre dimension, par l’adaptation d’une identité politique et sociale anticapitaliste, la recherche d’alliances nationales et internationales, la plus grande participation des femmes et des jeunes, le développement de réseaux multiethniques. Rubén Valencia, membre de Vocal, souligne que « face à la chute des idéologies, du socialisme collectiviste au capitalisme individualiste, certains ont commencé à s’intéresser à cette idée, la communalisation des moyens de production, ce que pratiquent un grand nombre de peuples depuis plus de cinq cents ans ». En « Occident », toutes les tendances de la « modernité politique » se sont employées à nous convaincre que la seule forme possible de l’intérêt commun est l’État. Pourtant, seule une organisation politique fondée sur l’autonomie des communes locales, sur leur capacité à se fédérer, peut permettre notre émancipation. Des tentatives sont déjà apparues en Europe : conseils (ouvriers, paysans, quartiers, villes), en Russie en 1905 et 1917 avant que le parti bolchevik ne les vide de leur substance, en Allemagne, Hongrie, Italie entre 1918 et 1923, en Catalogne et Aragon en 1936-1937.

Raoul Zibechi 10 montre que des mouvements sociaux forts entraînent la désarticulation de la centralisation étatique et l’adoption de formes d’organisation ne créant pas de nouvel appareil bureaucratique. Il observe qu’en Amérique latine, à partir des pratiques et des luttes des communautés indigènes, une culture politique horizontale se diffuse dans de nouveaux groupes sociaux. De même, David Graeber 11, anthropologue américain, relève que les principes anarchistes traditionnels – autonomie, association volontaire, autogestion, entraide, démocratie directe – jouent un rôle important dans les mouvements radicaux du monde entier.

Toutes ces alternatives anarchistes en actes, si elles se développent et se fédèrent, renverront le capitalisme et l’État dans les poubelles de l’histoire.

Élan noir

1. Nancy Delanoë, L’Entaille rouge, Albin Michel, 1996.

2. « Il y a trois sortes de tyrans. Les uns régnant par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession. Ceux qui sont élus par le peuple le traitent comme un taureau à dompter, les conquérants comme leur proie, les successeurs comme un troupeau d’esclaves. »

3. La Société contre l’État, Éditions de Minuit, 1974.

4. Indios, 1931 (éd. fr., Christian Bourgois, 1990).

5. Âge de pierre, âge d’abondance, Gallimard, 1972.

6. « Tous nous avons été gouvernement. »

7. Georges Lapierre, La Commune d’Oaxaca, Rue des Cascades, 2008.

8. Miguel, membre du Cipo (Conseil indigène et populaire d’Oaxaca), organisation indienne d’esprit libertaire

9. David Venegas, membre de l’Appo et de Vocal.

10. Raoul Zibechi, Disperser le pouvoir, L’Esprit frappeur, 2009.

11. Pour une anthropologie anarchiste, Lux éditeur, 2006.

La haute finance provoque des famines avec ses bulles spéculatives

Posted in actualité, économie, crise mondiale, N.O.M, politique et social with tags , , , , on 18 août 2010 by Résistance 71

Nous avons traduit de l’anglais cet article de Johann Hari sur les dessous des allégations de génocide dont devraient être accusés les protagonistes de la haute finance qui manipulent cyniquement les parametres financiers pour s’enrichir, contrôler le monde et assassiner impunément des millions d’êtres humains qui ne demandent qu’une chose: vivre décemment et en paix.

Une fois de plus, les faits parlent d’eux-mêmes, mais nous voulons ici rapprocher cet article d’un de nos articles paru il y a quelques mois qui décortique les racines profondes eugénistes (donc meurtrieres..) de l’idéologie élitiste néo-libérale fasciste. Depuis 1972 et la doctrine Kissinger (commanditée par la fondation Rockefeller et appliquée en priorité par tous les départements d’état américains depuis l’ere Nixon, promulguée dans le tristement célebre NSSM 200 (National Security Special Memorandum 200 de Décembre 1973), tous les moyens sont bons pour réduire et contrôler les populations de la planete, surtout les populations « non-blanches ». Kissinger avait bien orienté le sujet en déclarant que les guerres, famines et épidémies étaient souhaitables pour réduire la population mondiale, en application des délires pseudo-scientifiques malthusiens mâtinés de darwinisme-social.

Article a ce sujet ici:

https://resistance71.wordpress.com/2010/06/26/elite-globaliste-eugenisme-et-controle-des-populations/

Nous conseillons la lecture de l’article ci-dessus mentionné apres avoir lu celui de Johann Hari ci dessous. Pour que s’arrête cette folie eugéniste meurtriere…

– Résistance 71 –

Comment Goldman Sachs a causé un « génocide silencieux » en pariant sur la famine dans le tiers monde

par Johann Hari, Independent UK
Posted on July 2, 2010, Printed on August 17, 2010
http://www.alternet.org/story/147414/

Traduit de l’anglais par Résistance 71 le 18 Août 2010

Vous pensez sans doute que maintenant votre opinion sur Goldman Sachs et sa clique d’alliés de Wall Street est au plus bas et exacerbée. Tout faux! Il y a pire. Et il se trouve que leurs actions destructrices les plus récentes n’ont même pas été mentionnées. Les voici. C’est l’histoire de comment quelques hommes les plus riches du monde, Goldman, Deutsche Bank, les courtiers de Merill Lynch entr’autres, ont provoqué la famine de gens parmi les plus pauvres du monde.

Cela commence par un mystère en apparence. A la fin de 2006, les prix mondiaux alimentaires ont commencé a augmenter, brusquement et drastiquement. En l’espace d’un an, le prix du blé a augmenté de 80%, le maize de 90% et le riz de 320%. Dans une famine éclair, 200 millions de personnes, pour la plupart des enfants, ne pouvaient plus acheter de nourriture et ont sombré dans la malnutrition et la famine. Il y a eu des émeutes dans plus de 30 pays et au moins un gouvernement fut renversé de maniere violente. Puis, au printemps 2008, tout aussi mystérieusement, les prix sont retombés a leur niveau initial. Jean Ziegler, l’envoyé spécial des Nations-Unies l’appela « un génocide silencieux », entièrement provoqué par une action humaine.

Plus tôt cette année, j’étais en Ethiopie, un des pays les plus durement touchés et les gens la-bas se rappellent de cette crise alimentaire comme s’ils avaient été frappés par un tsunami. « Mes enfants ont stoppé leur croissance », me dit une femme de mon âge Abiba Getaneh. « C’est comme si on versait de l’acide de batterie de voiture dans mon estomac, c’est ce que l’on ressent lorsqu’on est sous-alimenté. J’ai dû retirer mes deux filles de l’école et me suis endettée. Si cela avait duré un peu plus longtemps, je pense que mon bébé serait mort. »

Les explications qui nous furent données a l’époque se sont toutes révélées fausses. Cela ne s’est pas produit parce que l’offre a chuté: le conseil international du grain dit que la production globale de blé a en fait augmenté durant cette période, par exemple. Ce n’est pas non plus parce que la demande a augmenté: comme le stipule le professeur Jayati Ghosh du centre d’études économiques de New Delhi, la demande a en fait chuté de 3% a cette période précise. D’autres facteurs, comme l’augmentation de la production de biofuel, et le pic de prix pétrolier, y ont contribué un peu, mais pas suffisamment pour provoquer cette crise violente.

Pour comprendre la cause majeure, vous devez vous plongez dans quelques concepts qui vont vous donner des maux de tête, mais pas autant que le mal des pauvres souffrant de famine.

Depuis plus d’un siècle, les fermiers des pays développés ont été capables de s’engager dans un processus qui les protègent contre le risque. Par exemple, le fermier Giles peut accepter en Janvier de vendre sa récolte a un courtier en Août a un prix fixé. S’il a un super été, il va perdre de l’argent, mais si le temps est pourri ou si les prix s’effondrent, il sera protégé par le deal. Quand ce processus était sévèrement contrôlé et que seulement les compagnies avec un intérêt direct dans le négoce pouvaient être impliquées, cela fonctionnait bien.

Puis, vers les années 1990, Goldman Sachs et d’autres financiers ont mis beaucoup de pression pour que les réglementations soient abolies. Soudainement, ces contrats furent convertis en « marchés dérivatifs » qui pouvaient être achetés et vendus par des courtiers qui n’avaient absolument rien a voir avec ce négoce et l’agriculture en général. Un marché spéculatif alimentaire était né.

Donc le fermier Giles accepte toujours de vendre sa récolte a un courtier pour disons 10 000 Livres. Mais maintenant, le contrat peut être vendu a des spéculateurs, qui traitent le contrat lui-même comme un objet de richesse potentielle, de commodité. Goldman Sachs peut l’acheter et le vendre a Deutsche Bank pour 20 000 Livres, qui va le vendre pour 30 000 Livres a Merill Lynch et ainsi de suite, jusqu’à ce que l’opération n’ait quasiment plus aucun rapport avec la récolte du fermier Giles.

Si ceci parait incroyable, ça l’est. John Lancester dans son guide sur le monde de la finance « Whooops! pourquoi tout le monde possede tout le monde et personne ne peut payer » explique: « La finance, comme toutes les autres activités humaines, a changé au cours du XXeme siècle, un changement équivalent a celui qui s’est opéré dans l’art moderne, une rupture avec le sens commun, un tournant vers une référentialité introspective, une abstraction et des notions qui ne peuvent plus être expliquées avec le langage commun. » La poésie a trouvé son essort avec le réalisme quand T. S. Eliot a écrit « The Wasteland » (ndt: qu’on pourrait traduire par « L’immensité désertifiée » ). La finance a trouvé son immensité désertifiée dans les années 1970, quand elle a commencé a être dominée par des instruments financiers complexes que même les gens qui les vendaient ne maîtrisaient pas vraiment.

Bon, qu’est-ce que cela a a voir avec le pain dans l’assiette d’Abiba ? Avant la dérégulation, les prix alimentaires étaient fixés par les forces de l’offre et de la demande pour la nourriture elle-même. Ceci était déjà suffisamment imparfait car il y avait déjà un milliard d’humain mal nourris voire mourant de famine. Apres la dérégulation, cela ne fut plus un marché alimentaire uniquement; cela devint en même temps un marché de contrats alimentaires basé sur des récoltes théoriques futures, ainsi les spéculateurs ont gonflé les prix a travers le plafond.

Voici comment cela se passa. En 2006, les spéculateurs financiers comme Goldman Sachs se retirèrent du marché immobilier américain qui s’effondrait. Ils estimèrent que les prix alimentaires resteraient stables ou augmenteraient tandis que le reste de l’économie plongerait, ainsi ils bougèrent leurs capitaux dans ce marché. Soudainement, les investisseurs mondiaux apeurés se ruèrent sur le même marché.

Ainsi, alors que l’offre et la demande alimentaire restaient quasiment inchangées, la demande pour le marché dérivatif alimentaire elle augmenta, ce qui veut dire qu’une flambée des prix s’ensuivit et la famine commença. La bulle ne creva qu’en Mars 2008 quand la situation fut si mauvaise aux Etats-Unis que les spéculateurs ont dû procéder a des coupes drastiques dans leurs dépenses pour couvrir leurs pertes a la maison.

Quand j’ai demandé a un porte-parole de Merill Lynch de commenter sur l’accusation d’avoir provoqué une famine massive, il répondit: « Heu! Je n’étais pas au courant… » Plus tard, il m’envoya un courriel pour me dire: « Je me refuse a tout commentaire. » Deutsche Bank a aussi refusé de commenter. Goldman Sachs furent plus détaillés disant qu’ils avaient vendu leur index au début 2007 en référant a de « sérieuses analyses » qui ont conclues que les index des fonds investis n’ont pas causé de bulle sur les prix des commodités futures, offrant comme preuve un commentaire analyse de l’OCDE.

Comment savons nous que cela est faux ? Comme l’a signifié le professeur Ghosh, quelques récoltes vitales ne sont pas échangées sur les marchés futurs, celles-ci incluent le millet, la cassave et la pomme de terre. Leur prix augmente un peu durant cette période, mais seulement d’une infinitésimale fraction de celui qui serait livré a la spéculation. Son étude démontre que la spéculation était la cause principale de l’augmentation des prix.

Donc cela revient a ceci. Les spéculateurs financiers les plus riches du monde ont créé un casino ou les jetons étaient les estomacs de centaines de millions d’innocents. Ils ont parié sur l’augmentation de la famine et ont gagné. Leur moment d’ « Immensité Désertifiée » s’est transformé en un véritable cauchemar. Qu’est-ce que cela nous enseigne sur notre système politico-économique qui peut infliger tant de mal de maniere si détachée ?

Si cela n’est pas de nouveau régulé, ce n’est qu’une question de temps pour que cela ne se reproduise de nouveau. Combien de gens mourront la prochaine fois ? Le retour a une réglementation pré-1990 sur les commodités alimentaires est très lente, trop lente. Aux Etats-Unis, la chambre a passé quelques réglementations, mais beaucoup ont peur que le Sénat, noyé dans les donations des spéculateurs, ne dilue ces réformes jusqu’à les éviscérer. L’Union Européenne est même pire, alors qu’au Royaume Uni ou l’essentiel de ce marché se passe, les groupes réformateurs sont très inquiets que David Cameron et son gouvernement bloquent les projets de réformes complètement pour faire plaisir a ses amis de la City de Londres.

Seule une force peut stopper de nouveau une autre bulle spéculative de famine. Les gens honnêtes des pays développés se doivent de crier plus fort que les lobbyists de Goldman Sachs. Le Mouvement pour le Développement du Monde déclenche une semaine de pression cet été alors que des décisions critiques seront prises: text WDM a 82055 pour voir ce que vous pouvez y faire.

La dernière fois que j’ai parlé a Abiba elle m’a dit: « Nous ne pouvons pas recommencer ce cauchemar, s’il vous plait, veillez a ce qu’ils ne nous fassent plus jamais, jamais cela. »

Crise économique, réalisme et solutions

Posted in actualité, économie, crise mondiale, guerres imperialistes, militantisme alternatif, N.O.M, politique et social with tags , , , , , , , , on 17 août 2010 by Résistance 71

Nous avons traduit ici de l’anglais un article intéressant a plusieurs titres de Paul Craig Roberts, ancien chef de cabinet du ministre des finances de l’administration Reagan et ancien éditeur pour le Wall Street Journal, bref, pas quelqu’un qu’on peut taxer de « socialiste » ou de « gauchisant ». Néanmoins, et depuis plusieurs années, a l’instar d’un John Perkins, Roberts est revenu des « illusions néo-libérales » et oeuvre sans relâche pour essayer de « corriger le tir » d’un capitalisme marchant sur les mains.

Cet article explique parfaitement en termes simples, les rouages de la crise et le pourquoi du comment de ce qui se passe en ce moment et de ce qui risque fort de se passer dans les mois qui viennent avec sa chaine d’évenements néfastes pour nous tous peuples du monde et des Etats-Unis en particulier. Néanmoins, cet article analytique se base sur des faits économiques et part du principe que la crise qui dégénere actuellement en dépression économique globale, n’est dûe qu’a la gourmandise habituelle de l’oligarchie financiere et du cartel des multinationales toutes puissantes.

Pourtant, une hypothese des plus probable se doit d’être également exposée si nous désirons comprendre la motivation des nantis qui semblent être mus par une folie auto-destructrice. Cette hypothese est celle ou cette crise mondiale et l’effondrement des économies est voulue afin d’ériger sur ses cendres le gouvernement mondial géré par le cartel des banquiers et PDG choisis et instaurer de facto une dictature globale qui fera se retourner de jalousie dans leurs tombes et mausolés tous les tyrans que la Terre a compté. Il semble de plus en plus évident aujourd’hui que l’effondrement planifié de l’économie mondiale, couplé avec une guerre dévastatrice contre l’Iran, potentiellement dégénérant en 3eme guerre mondiale, sont les moyens de l’oigarchie pour parvenir a leur fin: l’établissement final de leur Nouvel Ordre Mondial fasciste.

Paul Craig Roberts a raison, seule une révolution sauvera le peuple américain du chaos annoncé, et en se sauvant eux-mêmes, redonneront une vitalité émancipatrice aux autres peuples.. Ou seront-ce les autres peuples révoltés qui déclencheront la résistance et la victoire du peuple américain ?… Quelque soit l’ordre, nous nous devons une fois de plus de lutter contre un fascisme, sans doute le plus vicieux et totalitaire que nous ayons eu a faire face dans l’Histoire.

Debout et solidaire contre le fascisme globaliste, les peuples prévaudront !

En parallele a son article ci-dessous et pour les anglophones qui nous lisent, une interview du Dr. Paul Craig Roberts en 3 parties (en anglais), temps total 21 minutes:

http://dprogram.net/2010/08/17/video-paul-craig-roberts-america-is-truly-being-destroyed-by-design-the-alex-jones-show/

– Résistance 71 –

Sans révolution, le peuple américain sera jette aux oubliettes de l’Histoire

Par Paul Craig Roberts
Lundi 16 Août 2010

Url de l’article original:

http://www.prisonplanet.com/without-a-revolution-americans-are-history.html

Les Etats-Unis n’ont plus de temps a perdre pour regagner le contrôle de leur budget et de leur déficit commercial. Malgré l’urgence de la situation, l’année 2010 a été gâchée par la rhétorique d’une sortie de crise qui n’existe pas. Aussie récemment que le 02 Août, le secrétaire d’état au trésor Timothy F. Geithner écrivit dans une colonne du New York Times: « Bienvenue a la fin de crise ».

Ainsi que John Williams l’a expliqué a plusieurs reprises, un retour apparent a une bonne santé économique fut créé en sur-comptant l’emploi et en minimisant l’inflation. Les mises en garde de Williams, Gerald Celente et moi-même sont restées sans suite, mais elles ont trouvé récemment un échos de la part du professeur Laurence Kotlikoff de l’université de Boston et de David Stockman, qui critiqua le parti républicain pour être devenu aussi dépensier que les démocrates.

Il est encourageant de constater que cette fois, Washington ne pourra pas dépenser plus d’argent pour sortir l’économie de la récession. Les déficits sont déjà bien trop importants pour le dollar de survivre comme monnaie de réserve et les dépenses du déficit ne peuvent pas remettre les Américains au travail avec du labeur qui a été délocalisé. Quoi qu’il en soit, les solutions offertes par ceux qui commencent a reconnaitre qu’il y a un problème sont décourageantes. Kotlikoff pense que la solution est de couper drastiquement dans la sécurité sociale et le Medicare et également couper dans les augmentations d’impôts ou l’hyperinflation pour détruire la dette immense.

Peut-être que les économistes manquent d’imagination ou peut-être ne veulent ils pas être coupés de Wall Street et des subsides du gros business, mais la sécurité sociale et Medicare sont insuffisants a l’heure actuelle, spécifiquement en considérant l’érosion des pensions privées par le dot com, les marchés dérivatifs et les bulles de l’immobilier. Des coupes drastiques dans la sécurité sociale et le Medicare, pour lesquels les citoyens ont payé 15 pourcents de leur revenu pendant toute leur vie, pourrait résulter en famine et la mort de beaucoup par des maladies facilement guérissables.

Une augmentation des impôts est une idée encore plus saugrenue. Il est évident aujourd’hui que la plupart des familles ne peuvent plus subsister avec un seul travail. Le plus souvent, le mari et la femme travaillent, de plus l’un des conjoints a un deuxième boulot pour boucler les fins de mois. Augmenter les impôts va rendre les fin de mois encore plus difficiles et cela impliquera plus de repossessions immobilières, plus de tickets alimentaires, plus de gens dans les rues sans foyers. Quelle sorte d’économiste ou d’être humain peut penser que ceci serait la solution ?

Ah, taxons les riches alors. Les riches ont plus d’argent. Ils arrêteront de faire de l’argent tout simplement. Soyons réalistes. Voici ce que le gouvernement va sûrement faire. Des que Washington va pleinement réaliser que le dollar est prêt d’être perdu et qu’ils ne peuvent plus continuer a financer les guerres en empruntant a l’étranger, le gouvernement va soit commencer a imposer les fonds de pensions privées sous le prétexte que ces fonds ont accumulé des surplus imposables, ou le gouvernement va obliger les managers des fonds de pension d’acheter des bons du trésor, donc de la dette, avec nos pensions. Ceci fera gagner un peu plus de temps au gouvernement tandis que les comptes de fonds de pensions seront chargés en argent qui n’a plus aucune valeur.

Le dernier déficit de l’administration Bush était de l’ordre de 400-500 milliards de dollars en 2008. A peu pres la taille du surplus commercial de la Chine, du Japon et des pays de l’OPEC avec les Etats-Unis. traditionnellement, ces surplus ont été recyclés aux Etats-Unis et ont aidé a financé le déficit budgétaire. En 2009 et 2010, le déficit fédéral a bondi a 1400 milliards de dollars, soit grosso modo une augmentation de déficit de 1000 milliards de dollars. Il n’y a pas assez de surplus commerciaux pour financer un déficit aussi large. D’ou vient l’argent ?

La réponse est de ceux qui ont fui le marché des changes et boursiers pour venir grossir le volume des bons du trésor plus « sécures » et aussi du package de sauvetage des banksters (ndt: contraction anglo-saxonne des mots « bankers » ou banquiers et « gangsters », bandits), pas tant du reste l’injection d’argent que l’échange par la réserve fédérale de réserves de trésorerie contre des opérations financières douteuses telles que les subprimes des marchés dérivatifs. Les banques ont utilisé leur réserve excédentaire pour acheter de la dette fédérale. Ces manoeuvres financières n’ont qu’un temps. Une fois que les gens ont quitté le marché boursier, le mouvement vers les bons du trésor est fini. L’opposition aux banksters empêche maintenant une autre manoeuvre de la sorte. Alors, d’ou vient l’argent las fois d’apres ?

La trésorerie a pu se délaisser de pas mal de dette via la « crise grecque », que les banksters de New York et les hedge funds ont sur-multipliés en « crise de l’Euro ». La presse financière a servi de bras armé pour le trésor américain en créant une panique a propos de la dette européenne et de l’Euro. Les banques centrales et les particuliers qui avaient pris une position de refuge du dollar sur l’Euro furent paniqués et ils se sont précités sur le dollar et ainsi ont achetée de la dette américaine.

Ce mouvement de l’Euro au dollar a déprécié la monnaie de resserve alternative au dollar, ce qui a arrêté le déclin du dollar et financé le déficit du budget américain pour un peu plus longtemps. Il est très possible que le scénario puisse être reconduit avec les dettes de l’Espagne, de l’Irlande et quelque pays que ce soit qui se fasse balayé par l’expansion insensée de l’UE. Mais quand il n’y aura plus aucun pays qui puisse être déstabilisé par Wall Street et les banksters de l’investissement et les hedge funds, qui financera le déficit budgétaire des Etats-Unis ? Le seul financier qui restera sera la réserve fédérale. Quand les bons du trésor seront amenés aux enchères et ne se venderont plus, la réserve fédérale devra les acheter elle-même. La réserve fédérale achete les bons du trésor en créant une nouvelle demande de dépôt ou de comptes courants a la trésorerie. Alors que la trésorerie dépense les gains de la vente d’une nouvelle dette, la volume d’argent aux Etats-Unis augmente du même montant que l’achat de dette de tresser par la réserve fédérale. Est-ce que les biens et services augmentent de la même façon ? Les importations vont augmenter car le travail des ouvriers américains a été délocalisé et donné aux étrangers, ce qui amplifiera le déficit commercial. Lorsque le réserve fédérale achètera la nouvelle dette du trésor, la volume d’argent en circulation va augmenter de bien plus que le volume de biens et services produits généré intra-muros. Les prix monteront en fleche.

De quelle maniere ? Le plus longtemps le gouvernement créé de l’argent pour payer ses factures, et plus le résultat sera une hyperinflation. L’économie ne s’est pas régénérée. A la fin de cette année, il est évident que l’effondrement en cours de l’économie générera plus de 1400 milliards de dollars de déficit budgétaire a financer. Sera-ce 2000 milliards de dollars ?… Plus ?… Quelque soit le montant, le reste du monde verra que le dollar est imprimé en de telles quantités faramineuses qu’il ne pourra plus servir de réserve monétaire internationale. A ce moment, un dumping gigantesque du dollar par les banques centrales sera de mise alors que ces banques essaient de se débarrasser d’une monnaie sans valeur. L’effondrement du dollar va faire augmenter les prix des importations et des biens d’outre-mer dont les américains dépendent. Les habitués de Wal-Mart vont penser qu’ils sont entrées par erreur chez Neiman Marcus (ndt: une chaine de magasins de luxe aux états unis).

Les prix vont exploser avec l’augmentation incessante du volume monétaire dans le pays et poursuivent les biens et services toujours faits en Amérique par des Américains. Le dollar comme monnaie de resserve ne survivra pas ce choc. Quand le dollar implose, les Etats-Unis ne peuvent plus financer leur déficit commercial. Par voie de conséquence, les importations vont chuter drastiquement, ainsi renforçant l’inflation et comme les Etats-Unis sont dépendants pour leur énergie, il y ara de sévères dysfonctionnements dans les transports, ce qui altérera le travail et la livraison des biens de consommation courants dans les magasins. La panique s’en suivra.

Les fermes seront-elles pillées ? Les gens coincées dans les villes se recoudront-ils aux émeutes et au pillage ? Ceci est-il le futur très probable que « notre » gouvernement et nos « industries si patriotiques » ont concocté pour nous ?

Pour emprunter a Lénine: « Que faire ?  »

Voici ce qui peut être fait. Les guerres, qui ne bénéficient a personne si ce n’est au complexe militaro-industriel et a Israel pour son expansion territoriale, doivent être immédiatement terminées. Ceci réduira de facto le déficit budgétaire de plusieurs centaines de milliards de dollars par an. Plusieurs centaines de milliards de dollars pourraient être économisés en coupant dans le budget militaire, qui en l’état actuel des choses, dépasse et de loin tous les budgets militaires des puissances militaires sérieuses de la planète. Les dépenses militaires américaines sont le pur reflet de la folie hors de prix et fantaisiste du but néo-conservateur d’établir une hégémonie américaine sur le monde. Quel idiot a Washington peut encore penser que la Chine va financer l’hégémonie US sur elle-même ?

La seule façon pour les Etats-Unis d’avoir de nouveau une économie est de ramener les boulots délocalisés aux Etats-Unis. La perte de ce travail a augmenté la paupérisation des citoyens et produit des gains disproportionnés pour Wall Street, les actionnaires, et les exécutifs de l’industrie. Ce travail peut être ramené a la maison en imposant les industries au pro-rata de la valeur ajoutée a leurs produits. Si la valeur est ajoutée a leurs biens et services en Chine, les industries devraient avoir un taux d’imposition plus élevé. Si la valeur ajoutée se fait aux Etats-Unis, les industries bénéficieraient d’abattement fiscaux.

Ce changement dans la méthodologie de l’imposition des industries déstabilisera la main d’oeuvre a bon marché qui a attirée la délocalisation du travail américain et cela reconstruira les échelles de mobilité verticale qui firent de l’Amérique une société des opportunités. Si les guerres ne sont pas immédiatement arrêtées et le travail ramené aux Etats-Unis, ce pays sera relégué dans les poubelles de l’Histoire. De maniere évidente, les grosses industries et Wall Street utiliseront leur puissance financière et leurs contributions aux campagnes électorales pour bloquer toute législation qui réduirait leur profit a court-terme et leurs bonuses en ramenant le travail aux Etats-Unis. Les Américains n’ont pas de plus grands ennemis que Wall Street et la grosse industrie et leurs prostitués du Congres et de la maison blanche. Les néocons alliés d’Israel, qui contrôlent les deux partis et la plupart des médias sont shootés a l’ecstasy de l’Empire.

Les Etats-Unis d’Amérique et le bien-être de 300 millions de ses citoyens ne peuvent pas être restaurés s’il n’est pas possible de battre les nouveaux conservateurs, Wall Street, le cartel de la grosse industrie et leurs esclaves serviles du congres et de la maison blanche.

Sans révolution, les Etats-Unis d’Amérique sont a reléguer aux oubliettes de l’Histoire.

Le Dr. Paul Craig Roberts est le père des Reaganomics (ndt: doctrine économique appliquée durant les administrations Reagan dans les années 80) et l’ancien chef de cabinet au département du trésor US (ndt: directeur de cabinet du ministre des finances). Il est aujourd’hui journaliste et analyste, ancien éditeur du Wall Street Journal.

Son dernier ouvrage: « Comment l’économie fut perdue: la guerre des mondes », détaille le pourquoi et le comment de la désintégration des Etats-Unis.