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La véritable réinitialisation : Refonte de la société à la racine sur la base de l’action directe hors État et hors marchandise

Posted in actualité, démocratie participative, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , on 25 juin 2021 by Résistance 71

GustaveLefrançais
Gustave Lefrançais (1826-1901)

Les vrais crimes de la Commune devant la bourgeoisie

Gustave Lefrançais

“Souvenirs d’un révolutionnaire, de juin 1848 à la Commune”

Source :
http://guerredeclasse.fr/2021/06/20/la-commune-a-demontre-que-le-proletariat-pouvait-se-passer-de-vous/

Les vrais « crimes » de la Commune, ô bourgeois de tous poils et de toutes couleurs : monarchistes, bonapartistes et vous aussi républicains roses ou même écarlates ; les vrais crimes de la Commune, qu’à son honneur vous ne lui pardonnerez jamais ni les uns ni les autres, je vais vous les énumérer. 

La Commune, c’est le parti de ceux qui avaient d’abord protesté contre la guerre en juillet 1870, mais qui, voyant l’honneur et l’intégrité de la France compromises par votre lâcheté sous l’Empire, ont tenté l’impossible pour que l’envahisseur fût repoussé hors des frontières, alors que vous ne songiez qu’à lui livrer Paris pour reprendre au plus vite votre existence de tripoteurs et de jouisseurs. 

La Commune, pendant six mois a mis en échec votre œuvre de trahison. 

Jamais, jamais vous ne le lui pardonnerez. 

La Commune a démontré que le prolétariat était préparé à s’administrer lui-même et pouvait se passer de vous, alors que vous vous prétendiez seuls capables de « mener les affaires ». 

La réorganisation immédiate des services publics, que vous aviez abandonnés, en est la preuve évidente. 

Jamais vous ne le lui pardonnerez. 

La Commune a tenté de substituer l’action directe et le contrôle incessant des citoyens à vos gouvernements, tous basés sur la « raison d’État », derrière laquelle s’abritent vos pilleries et vos infamies gouvernementales de toutes sortes. 

Son triomphe menaçait de ruiner à jamais vos déprédations, vos brigandages légaux, vos incessants dénis de justice. 

Jamais, non jamais, vous ne le lui pardonnerez. 

Vous, moins que tous autres encore, républicains modérés, radicaux et même intransigeants ; car, à l’instar des bonapartistes – vos cousins germains – vous n’aspirez au pouvoir que pour en récolter les monstrueux bénéfices. 

Vous ne pardonnerez jamais à la Commune d’avoir pour longtemps, et peut-être pour toujours, compromis vos avides espérances, votre seul programme à vous, qui nous reprochez de n’en avoir pas eu. 

Voilà les vrais, les seuls motifs de vos calomnies à tous; de votre haine unanime et implacable contre les vaincus de mai 1871, qui, à leur tour, ne pourront jamais trop vous cracher à la face le mépris et le dégoût que vous leur inspirez.

Gustave Lefrançais, Souvenirs d’un révolutionnaire, De juin 1848 à la Commune

Le 19 juillet 1870, l’Empire français déclara la guerre au royaume de Prusse. La section parisienne de l’Internationale avait dénoncé cette guerre : “Une fois encore, sous prétexte d’équilibre européen, d’honneur national, des ambitions politiques menacent la paix du monde. Travailleurs français, allemands, espagnols, que nos voix s’unissent dans un cri de réprobation contre la guerre ! […] La guerre […] ne peut être aux yeux des travailleurs qu’une criminelle absurdité.” (Manifeste de la section parisienne de l’Association internationale des travailleurs publié dans Le Réveil, le 12 juillet 1870) 

La Commune de Paris a duré 72 jours, du soulèvement du 18 mars 1871 aux derniers combats au cimetière du Père-Lachaise le 28 mai. Mais le 18 mars ne fut pas un éclair soudain dans un ciel serein. Deux soulèvements avaient précédemment échoué le 31 octobre 1870 et le 22 janvier 1871, contre la politique capitularde du gouvernement républicain de “Défense” nationale et pour la proclamation de la Commune. Après la répression du 22 janvier, le gouvernement eut les mains libres pour signer la capitulation de Paris. Les négociations entamées dès le 23 par Jules Favre avec les Allemands aboutirent à la signature de l’armistice le 26 janvier qui entra en vigueur deux jours plus tard. La guerre franco-allemande était terminée.

La victoire des insurgés le 31 octobre “aurait changé complètement la nature de la guerre. Elle serait devenue la guerre de la France républicaine, hissant l’étendard de la révolution sociale du XIXe siècle contre la Prusse, porte-drapeau de la conquête et de la contre-révolution.” (Marx, Première ébauche de la Guerre civile en France)

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Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Commune_1871-2021
… de notre humanité enfin réalisée

150 ans : En hommage aux 30 000 Communards assassinés par l’état français dans la semaine du 21 au 28 mai 1871 : « Révolte et révolution » (Albert Camus, 1951)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, coronavirus CoV19, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, guerres hégémoniques, militantisme alternatif, pédagogie libération, philosophie, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , , , , , , , , , , on 22 mai 2021 by Résistance 71

Ceci est le texte intégral retranscrit par nos soins de la 6ème et dernière partie du chapitre “La révolte historique” de “L’homme révolté” (1951) d’Albert Camus, qui est composé de trois grands chapitres : “La révolte métaphysique”, “La révolte historique” et “Révolte et art”. Nous pensons que cet écrit possède plus que jamais sans doute, une résonance d’une grande actualité, comme tout l’ouvrage du reste que nous tenons pour une des plus grandes réflexions sur la condition humaine jamais écrite. De fait, la contribution de l’occident à la conscience universelle humaine tient en trois ouvrages à notre sens clefs et uniques dans leur portée philosophico-socio-politique, dans l’ordre chronologique :

“”Les possédés”, Fiodor Dostoïevski, 1871, “Ainsi parlait Zarathoustra”, Friedrich Nietzsche, 1883 et “L’homme révolté” d’Albert Camus, 1951.

“La révolte est, dans l’homme, le refus d’être traité en chose et d’être réduit à la simple histoire. Elle est l’affirmation d’une nature commune à tous les hommes, qui échappe au monde, la puissance.” (Albert Camus)

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Révolte et révolution

Albert Camus

Transcription Résistance 71 pour le cent-cinquantenaire de la Commune de Paris 1871-2021 et de la semaine sanglante du 21 au 28 mai 1871

22 Mai 2021

NdR71 : Nous publions et dédions ce texte lumineux de Camus, à la mémoire des communards tombés durant la semaine sanglante de la Commune de Paris du 21 au 28 mai 1871 et à toutes celles et ceux qui furent déportés, “empontonnés” suite à l’évènement, ainsi qu’à tous ceux qui font vivre éternellement l’esprit communard au fil du temps, comme les Gilets Jaunes, derniers communards en date. L’ère n’est plus à la révolte et la révolution mais à la révolte et à l’évolution nous faisant emprunter le chemin vers notre humanité enfin réalisée, celui de la Société des Sociétés… Pensez également que Camus écrivait cela il y a 70 ans cette année… L’heure de la mise en pratique a sonné. La crise fabriquée SRAS-CoV-2 / COVID-19 est une preuve supplémentaire, s’il en fallait encore une, démontrant que tout ce que sait faire l’État, c’est terroriser les peuples pour mieux les réprimer et les contrôler, ce à plus forte raison dans sa version capitalisto-républicaine.

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La révolution des principes tue Dieu dans la personne de son représentant. La révolution du XXème siècle tue ce qui reste de Dieu dans les principes eux-mêmes, et consacre le nihilisme historique. Quelles que soient ensuite les voies empruntées par ce nihilisme, dès l’instant où il veut créer dans le siècle, hors de toute règle morale, il bâtit le temple de César. Choisir l’histoire, et elle seule, c’est choisir le nihilisme contre les enseignements de la révolte elle-même. Ceux qui se ruent dans l’histoire au nom de l’irrationnel, criant qu’elle n’a aucun sens, rencontrent la servitude et la terreur et débouchent dans l’univers concentrationnaire. Ceux qui s’y lancent en prêchant sa rationalité absolue rencontrent servitude et terreur et débouchent dans l’univers concentrationnaire. La fascisme veut instaurer l’avènement du surhomme nietzschéen. Il découvre aussitôt que Dieu, s’il existe, est peut-être ceci ou cela, mais d’abord le maître de la mort. Si l’homme veut se faire Dieu, il s’arroge le droit de vie ou de mort sur les autres. Fabricant de cadavres, et de sous-hommes, il est sous-homme lui-même et non pas Dieu, mais serviteur ignoble de la mort. La résolution rationnelle veut, de son côté, réaliser l’homme total de Marx. La logique de l’histoire, à partir du moment où elle est acceptée totalement, la même, peu à peu, contre sa passion la plus haute, à mutiler l’homme de plus en plus et à se transformer elle-même en crime objectif. Il n’est pas juste d’identifier les fins du fascisme et du communisme russe. Le premier figure l’exaltation du bourreau par le bourreau, lui-même. Le second, plus dramatique, l’exaltation du bourreau par les victimes. Le premier n’a jamais rêvé de libérer tout l’homme, mais seulement d’en libérer quelques uns en subjuguant les autres. Le second, dans son principe le plus profond, vise à libérer tous les hommes en les asservissant tous, provisoirement. Il faut lui reconnaître la grandeur de l’intention. Mais il est juste, au contraire, d’identifier leurs moyens avec le cynisme politique qu’ils ont puisé tous deux à la même source : le nihilisme moral. Tout s’est passé comme si les descendants de Stirner et de Nietzsche utilisaient les descendantes de Kaliayev et de Proudhon. Les nihilistes aujourd’hui sont sur les trônes. Les pensées qui prétendent mener notre monde au nom de la révolution sont devenues en réalité des idéologies de consentement, non de révolte. Voilà pourquoi notre temps est celui des techniques privées et publiques d’anéantissement.

La révolution obéissant au nihilisme, s’est retournée en effet contre ses origines révoltées. L’homme qui haïssait la mort et le dieu de la mort, qui désespérait de la survivance personnelle, a voulu se délivrer dans l’immortalité de l’espèce. Mais tant que le groupe ne domine pas le monde, tant que l’espèce n’y règne pas, il faut encore mourir. Le temps presse alors, la persuasion demande le loisir, l’amitié une construction sans fin : la terreur reste dans le plus court chemin de l’immortalité. Mais ces extrêmes perversions crient en même temps, la nostalgie de la valeur révoltée primitive. La révolution contemporaine qui prétend nier toute valeur est déjà, en elle-même, un jugement de valeur. L’homme par elle, veut régner. Mais pourquoi régner si rien n’a de sens ? Pourquoi l’immortalité si la face de la vie est affreuse ? Il n’y a pas de pensée absolument nihiliste sinon, peut-être, dans le suicide, pas plus qu’il n’y a de matérialisme absolu. La destruction de l’homme affirme encore l’homme. La terreur et les camps de concentration sont les moyens extrêmes que l’homme utilise pour échapper à la solitude. La soif d’unité doit se réaliser, même dans la fosse commune. S’ils tuent des hommes, c’est qu’ils refusent la condition mortelle et veulent l’immortalité pour tous. Is se tuent alors d’une certaine manière. Mais ils prouvent en même temps qu’ils ne peuvent se passer de l’homme, ils assouvissent une affreuse faim de fraternité. “La créature doit avoir une joie, et quand elle n’a pas de joie, il lui faut une créature.” Ceux qui refusent la souffrance d’être et de mourir veulent alors dominer. “La solitude c’est le pouvoir”, dit Sade. Le pouvoir aujourd’hui, pour des milliers de solitaires, parce qu’il signifie la souffrance de l’autre, avoue le besoin de l’autre. La terreur est l’hommage que des haineux solitaires finissent par rendre à la fraternité des hommes.

Mais le nihilisme, s’il n’est pas, essaie d’être et cela suffit à déserter le monde. Cette fureur a donné à notre temps son visage repoussant. La terre de l’humanisme est devenue cette Europe, terre inhumaine. Mais ce temps est le nôtre, et comment le renier ? Si notre histoire est notre enfer, nous ne saurions en détourner la face. Cette horreur ne peut être éludée, mais assumée pour être dépassée, par ceux-là même qui l’ont vécue dans la lucidité, non par ceux qui, l’ayant provoquée, se croient en droit de prononcer le jugement. Une telle plante n’a pu jaillir en effet que sur un épais terreau d’iniquités accumulées. Dans l’extrémité d’une lutte à mort où la folie du siècle mêle indistinctement les hommes, l’ennemi reste le frère ennemi. Même dénoncé dans ses erreurs, il ne peut être ni méprisé, ni haï : le malheur est aujourd’hui la patrie commune, le seul royaume terrestre qui ait répondu à la promesse.

La nostalgie du repos et de la paix doit elle-même être repoussée ; elle coïncide avec l’acceptation de l’iniquité. Ceux qui pleurent après les sociétés heureuses qu’ils rencontrent dans l’histoire avouent ce qu’ils désirent : non pas l’allègement de la misère, mais son silence. Que ce temps soit loué au contraire où la misère crie et retarde le sommeil des rassasiés Maistre parlait déjà du “sermon terrible que la révolution prêchait aux rois.” Elle le prêche aujourd’hui, et de façon plus urgente encore, aux élite déshonorées de ce temps. Il faut attendre ce sermon. Dans toute parole et dans tout acte, fut-il criminel, gît la promesse d’une valeur qu’il nous faut chercher et mettre au jour. L’avenir ne peut se prévoir et il se peut que la renaissance soit impossible. Quoique la dialectique historique soit fausse et criminelle, le monde, après tout, peut se réaliser dans le crime, suivant une idée fausse. Simplement, cette sorte de résignation est refusée ici : il faut parier pour la renaissance.

Il ne nous reste plus d’ailleurs qu’à renaître ou à mourir. Si nous sommes à ce moment où la révolte parvient à sa contradiction la plus extrême en se niant elle-même, elle est alors contrainte de périr avec le monde qu’elle a suscité ou de retrouver une fidélité et un nouvel élan. Avant d’aller plus loin, il faut au moins mettre en clair cette contradiction. Elle n’est pas bien définie lorsqu’on dit, comme nos existentialistes par exemple (soumis eux aussi, pour le moment, à l’historisme et à ses contradictions), qu’il y a progrès de la révolte à la révolution et que le révolté n’est rien s’il n’est pas révolutionnaire. La contradiction est, en réalité, plus serrée. Le révolutionnaire est en même temps révolté ou alors il n’est plus révolutionnaire, mais policier et fonctionnaire qui se tourne contre la révolte. Mais s’il est révolté, il finit par se dresser contre la révolution. Si bien qu’il n’y a pas de progrès d’une attitude à l’autre, mais simultanéité et contradictions sans cesse croissante. Tout révolutionnaire finit en oppresseur ou en hérétique. Dans l’univers purement historique qu’elles ont choisi, révolte et révolution débouchent dans le même dilemme : ou la police ou la folie.

A ce niveau, la seule histoire n’offre donc aucune fécondité. Elle n’est pas source de valeur, mais encore de nihilisme. Peut-on créer du moins la valeur contre l’histoire sur le seul plan de la réflexion éternelle ? Cela revient à ratifier l’injustice historique et la misère des hommes. La calomnie de ce monde ramène au nihilisme que Nietzsche a défini. La pensée qui se forme avec la seule histoire, comme celle qui se tourne contre toute histoire, enlèvent à l’homme le moyen ou la raison de vivre. La première le pousse à l’extrême déchéance du “pourquoi vivre”, la seconde au “comment vivre”. L’histoire nécessaire, non suffisante, n’est donc qu’une cause occasionnelle. Elle n’est pas absence de valeur, ni la valeur elle-même, ni même le matériau de la valeur. Elle est l’occasion, parmi d’autres, où l’homme peut éprouver l’existence encore confuse d’une valeur qui lui sert à juger l’histoire. La révolte elle-même nous en fait la promesse.

La révolution absolue supposait en effet l’absolue plasticité de la nature humaine, sa réduction possible à l’état de force historique. Mais la révolte est, dans l’homme, le refus d’être traité en chose et d’être réduit à la simple histoire. Elle est l’affirmation d’une nature commune à tous les hommes, qui échappe au monde, la puissance. L’histoire, certainement, est l’une des limites de l’homme, en ce sens le révolutionnaire a raison. Mais l’homme, dans sa révolte, pose à son tour une limite à l’histoire. A cette limite naît la promesse d’une valeur. C’est la naissance de cette valeur que la révolution césarienne combat aujourd’hui implacablement, parce qu’elle figure sa vraie défaite et l’obligation pour elle de renoncer à ses principes. En 1950, et provisoirement, le sort du monde ne se joue pas, comme il paraît, dans la lutte entre la production bourgeoise et la production révolutionnaire ; leurs fins seront les mêmes. Elle se joue entre les forces de la révolte et celles de la révolution césarienne. La révolution triomphante dit faire la preuve, par ses polices, ses procès et ses excommunications, qu’il n’y a pas de nature humaine. La révolte humiliée par ses contradictions, ses souffrances, ses défaites renouvelées et sa fierté inlassable, doit donner son contenu de douleur et d’espoir à cette nature.

“Je me révolte, donc nous sommes” disait l’esclave. La révolte métaphysique ajoutait alors le “nous sommes seuls”, dont nous vivons encore aujourd’hui. Mais si nous sommes seuls sous le ciel vide, si donc il faut mourir à jamais, comment pouvons-nous être réellement ? La révolte métaphysique tentait alors de faire de l’être avec du paraître. Après quoi les pensées purement historiques sont venues dire qu’être, c’était faire. Nous n’étions pas, mais devions être par tous les moyens. Notre révolution est une tentative pour conquérir un être neuf, par le faire, hors de toute règle morale. C’est pourquoi elle se condamne à ne vivre que pour l’histoire, et dans la terreur. L’homme n’est rien selon elle, s’il n’obtient pas dans l’histoire, de gré ou de force, le consentement unanime. A ce point précis, la limite est dépassée, la révolte est trahie, d’abord et logiquement assassinée ensuite, car elle n’a jamais affirmé dans son mouvement le plus pur que l’existence d’une limite, justement, et l’être divisé que nous sommes : elle n’est pas à l’origine la négation totale de tout être. Au contraire, elle dit en même temps oui et non. Elle est le refus d’une part de l’existence au nom d’une autre part qu’elle exalte. Plus cette exaltation est profonde, plus implacable est le refus. ensuite, lorsque sans le vertige et la fureur, la révolte passe au tout ou rien, à la négation de tout être et de toute nature humaine, elle se renie à cet endroit. La négation totale justifie seule le projet d’une totalité à conquérir. Mais l’affirmation d’une limite, d’une dignité et d’une beauté communes aux hommes, n’entraîne que la nécessité d’étendre cette valeur à tous et à tout et de marcher vers l’unité sans renier les origines. En ce sens, la révolte est l’unité, la revendication de la révolution historique : la totalité. La première part du non appuyé sur un oui, la seconde part de la négation absolue et se condamne à toutes les servitudes pour fabriquer un oui rejeté à l’extrémité des temps L’une est créatrice, l’autre nihiliste. La première est vouée à créer pour être de plus en plus, la seconde forcée de produire pour nier de mieux en mieux. La révolution historique s’oblige à faire toujours dans l’espoir, sans cesse déçu, d’être un jour. Même le consentement unanime ne suffira pas à créer l’être. “Obéissez!” disait Frédéric le Grand à ses sujets. Mais en mourant : “je suis las de régner sur des esclaves.” Pour échapper à cet absurde destin, la révolution est et sera condamnée à renoncer à ses propres principes, au nihilisme et à la valeur purement historique, pour retrouver la source créatrice de la révolte. La révolution pour être créatrice ne peut se passer d’une règle, morale ou métaphysique, qui équilibre le délire historique. Elle n’a sans doute qu’un mépris justifié pour la morale formelle et mystificatrice qu’elle trouve dans la société bourgeoise. Mais sa folie a été d’étendre ce mépris à toute revendication morale. A ses origines mêmes et dans ses élans les plus profonds, se trouve une règle qui n’est pas formelle et qui pourtant, peut lui servir de guide. La révolte, en effet, lui dit et lui dira de plus en plus haut qu’il faut essayer de faire, non pour commencer d’être un jour, aux yeux d’un monde réduit au consentement, mais en fonction de cet être obscur qui se découvre déjà dans le mouvement d’insurrection. Cette règle n’est ni formelle ni soumis à l’histoire, c’est ce que nous pourrons préciser en la découvrant à l’état pur, dans la création artistique. Notons seulement, auparavant, qu’au “je me révolte donc nous sommes”, au “Nous sommes seuls”, de la révolte métaphysique, la révolte au prise avec l’histoire ajoute qu’au lieu de tuer et mourir pour produire l’être que nous ne sommes pas, nous avons à vivre et faire vivre pour créer ce que nous sommes.

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“Deviens ce que tu es.” (Friedrich Nietzsche)

Albert Camus sur Résistance 71

CHEVAL FOU
Dans l’esprit de Cheval Fou…

1871-2021 : 150 ans de la Commune. Les manifestations de la Commune en province d’août 1870 à mai 1871

Posted in actualité, autogestion, crise mondiale, démocratie participative, documentaire, guerres hégémoniques, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , on 12 avril 2021 by Résistance 71

Commune_1871-2021

La Commune, ses manifestations en province d’août 1870 à mai 1871

Article publié originellement en 1977

Source:
https://www.commune1871.org/la-commune-de-paris/histoire-de-la-commune/chronologie-de-la-commune-a-paris-et-province/441-chronologie-des-evenements-en-province

Août 1870

8. Manifestation au Creusot.

7-9. Marseille, des milliers de manifestants avec Gaston Crémieux, Rouvier, Naquet s’emparent de l’hôtel de ville.

13. Lyon, le notaire Lentillon proclame la déchéance de l’Empire. Emeute écrasée.

23-24 Manifestation à Arquian (Nièvre].

Septembre 1870

4. A Lyon, à Marseille, la République est proclamée, avec installation de comités de salut public. Le drapeau rouge apparaît à Foix, Varilhes, Pamiers (Ariège), à Nantes, à Rennes, à Avignon. A Grenoble, la foule oblige le maire à démissionner.

5. Marseille arbore le drapeau rouge, création d’une commission départementale et d’une garde civile.

A Grenoble, expulsion du conseil municipal.

A Bordeaux, formation d’une commission municipale provisoire.

6. A Grenoble, création d’une commission municipale provisoire.

A Lyon, arrivée de Challemel-Lacour.

7. A Marseille, arrivée d’Esquiros.

13. Bakounine quitte Locarno pour Lyon.

15. Lyon, élections municipales. Le Comité de salut public se transforme en un Comité central fédératif qui demeure auprès du conseil municipal élu.

18. Marseille, formation de la Ligue du Midi pour la défense de la République.

20. A Saint-Étienne, les Internationaux forment un comité central républicain.

22-24. A Rouen, formation par les Internationaux d’un comité de vigilance.

24. A Nîmes, réunion des délégués départementaux de la Ligue du Midi.

28. Emeute à Lyon, dispersée par la Garde nationale.

Octobre 1870

1-3. A Marseille, constitution définitive de la Ligue du Midi.

7. Garibaldi acclamé à Marseille.

16. A Marseille, Esquiros est révoqué par Gambetta.

17-19 Marseille, manifestation en faveur d’Esquiros et contre Dufraisse, désigné par la délégation de Tours.

Lille, manifestation organisée par un comité républicain socialiste.

25. A Toulouse, déclaration de principes de la Ligue du Sud-Ouest.

27. Bazaine capitule à Metz.

29. A Lyon, formation d’une commission départementale.

A Grenoble, manifestation contre le commandant militaire Du Barral.

30. A Grenoble, manifestation à la nouvelle de la capitulation de Metz.

31. Manifestations à Nîmes, Toulouse, Grenoble, Saint-Etienne.

Novembre 1870

1. Réunion publique à Rouen.

A Marseille, à l’appel de Cluseret, Bastelica, proclamation de la Commune.

2. Marseille, heurts entre gardes civiques et gardes nationaux. Arrivée de Gent, commissaire extraordinaire de Gambetta.

3. Toulouse, le préfet Duportal, ancien déporté de 1848, révoque tous les magistrats qui ont, pendant l’Empire, siégé dans les « commissions mixtes  » .

3-4. Lyon, échec d’une insurrection conduite par le Comité central fédératif.

6. Bordeaux, projet de proclamation d’une Commune.

Lyon. Challemel-Lacour dissout le Comité central fédératif et arrête 32 de ses membres. Challemel-Lacour sera ministre de Jules Ferry et président du Sénat.

7. A Marseille, les gardes civiques, chassés de la préfecture, sont fondus dans la Garde nationale.

13. Marseille, élections municipales (les révolutionnaires sont battus).

Décembre 1870

5. Rouen, échec d’une tentative insurrectionnelle pour s’emparer de l’hôtel de ville.

6. Bordeaux, mutineries dans la Garde nationale.

10. À Lyon, dissolution des Chantiers nationaux.

19. Nuits-Saint-Georges, les deux légions de volontaires lyonnais sont écrasées.

20. Lyon, émeute.

23. Agitation à Saint-Étienne.

25-31. Tumultes à Lyon.

28. Dissolution officielle de la Ligue du Midi.

Janvier 1871

1. Bordeaux, manifestation de la Garde nationale.

Limoges, début de la grève des ouvriers porcelainiers.

9. Marseille, Esquiros quitte la ville.

28. Conclusion de l’armistice.

29. Bordeaux, manifestation contre l’armistice.

Marseille, le préfet des Bouches-du-Rhône écrit à Jules Favre : « Je n’obéis pas au capitule de Bismarck  ».

30. Lyon, démission du préfet du Rhône Challemel-Lacour.

31. Gent, préfet des Bouches-du-Rhône, refuse de publier le décret annonçant les élections législatives.

Février 1871

3. Lyon, désordres.

6. Bordeaux, démission de Gambetta.

Marseille, démission de Gent.

8. Elections à l’Assemblée nationale.

11. Le Comité central républicain des vingt arrondissements de Paris décide l’envoi de délégués en province, parmi lesquels Albert Leblanc, membre de l’Internationale.

12. Réunion de l’Assemblée nationale à Bordeaux.

17. Thiers désigné comme chef du pouvoir exécutif de la République française.

21. Agitation à Saint-Étienne.

26. Préliminaires de paix conclus à Versailles.

Agitation à Saint-Étienne.

Mars 1871

3. Lyon, en signe de deuil, pour trois jours, le drapeau noir remplace le drapeau rouge sur la mairie.

8-9. Grève à Roubaix.

10. Le drapeau rouge est planté à La Charité-sur-Loire.

12. A Epinac, les mineurs arborent un drapeau tricolore sur un arbre de la liberté.

13. A Epinac, les mineurs en grève.

22. Mouvement insurrectionnel à Marseille.

23. Proclamation de la Commune à Lyon et à Marseille.

24. Manifestation à Nîmes.

Proclamation de la Commune à Narbonne.

A Toulouse, les officiers de la Garde nationale se prononcent pour la Commune. Mais l’ordre est rétabli rapidement.

25. A Saint-Etienne, l’hôtel de ville est envahi.

Manifestations à Tarbes et Chalon.

26. A Auch, manifestation.

A Saint-Etienne, le préfet, M. de l’Espée, est tué.

Proclamation de la Commune au Creusot.

27. Commune de Perpignan.

Des troupes venues de Lyon arrivent à Saint-Etienne.

Landeck et May, délégués du comité central de la Garde nationale, arrivent à Marseille accompagnés d’Amouroux, membre de la Commune.

28. A Saint-Etienne, les insurgés doivent quitter l’hôtel de ville et un hobereau local, Vital de La Rochetaillée, enlève le drapeau rouge.

L’ordre est rétabli au Creusot.

30. La Garde nationale de Marseille reste neutre dans le conflit armé.

31. L’armée donne l’assaut à la Commune de Narbonne.

Crémieux dissout le conseil municipal de Marseille et convoque les électeurs.

Avril 1871

3. « La Tribune de Bordeaux » lance l’idée d’un congrès des villes républicaines.

4. Troubles à Limoges. Le général Espivent de Villeboisnet donne l’assaut à la Commune de Marseille.

5. Au Havre, le club Bernardin-de-Saint-Pierre se prononce pour la Commune.

Manifestation à Vierzon.

9. Manifestation de chômeurs à Laval. Manifestation d’ouvriers à Auxerre.

10. Montereau, émeute en faveur de la Commune.

Mouvement insurrectionnel à La Charité-sur-Loire.

11. Manifestation à Boulogne-sur-Mer, à Compiègne, à Annonay (Ardè¬che).

11-13 Périgueux, manifestations. Les gardes nationaux et les cheminots résistent pendant deux jours aux forces de l’ordre.

12-15. Nouvelles manifestations à Boulogne.

14. Rouen, Internationaux et radicaux décident d’aller soutenir la Commune les armes à la main.

15. Manifestation à Auxerre.

15-18. Mouvement insurrectionnel à Cosne (Nièvre) et à Saint-Amand (Cher).

16. Manifestations à Pouilly, Castres, Annecy, Grenoble.

17. Manifestation à Bordeaux.

Tentative de Commune à Voiron, Tullins, Saint-Marcellin.

18-19. Le drapeau rouge est aboré à Neuvy (Nièvre).

19. Déclaration de la Commune au peuple français. (voir l’affiche)

Manifestations plus ou moins importantes à Bayonne, Fleury-sur-Loire, Arquian, Saint-Amand-en-Puisaye, Clamecy, Gien.

21. Grève et manifestation à Moreuil (Somme). Intervention des troupes prussiennes.

Tulle arbore le drapeau rouge.

25. Manifestations à Montlucon et à La Palisse ..

La ville de Bordeaux lance des invitations pour un congrès des municipalités.

27. Castres, échec d’une manifestation.

28. Manifestation au Havre.

La Commune de Paris lance sa proclamation «  Au peuple des campagnes  ».

30. Premier tour des élections municipales.

Manifestations à Sarlat, Agen, Vallières (Creuse), Nice, Carpentras, Maurs (Cantal), Reims.

Tentative d’insurrection au faubourg de la Guillotière, à Lyon.

Thiers (Puy-de-Dôme), occupation de l’hôtel de ville.

Mai 1871

1. Un drapeau rouge flotte au fronton du théâtre de Montargis.

3. Opposition au départ des trains de canons pour Versailles à Foix et à Varilhes (Ariège).

7-8. Mouvement insurrectionnel à Montereau.

8-9. Drapeau rouge à Vierzon.

12-15. Des envoyés de la Commune de Paris essayent de soulever la Nièvre.

14. A Lille, manifestation anti-versaillaise de soldats du 75e de ligne.

14. Lyon, congrès « privé » des conseillers municipaux de la vallée du Rhône.

17-24. Anzin, grève des mineurs.

17. Emeute paysanne à Parthenay (Deux-Sèvres).

17-18. Moulins, congrès des journalistes radicaux.

19. Sablé (Sarthe), troubles sur le marché.

20. Les délégués du congrès de Lyon sont reçus à Versailles et à Paris.

21. Saint-Pierre-des-Corps, agitation parmi les troupes que l’on envoie sur Paris.

22. A Blois, manifestations de ces mêmes troupes.

A Tours, tentatives pour empêcher les soldats d’aller à Versailles.

Troubles à Romans, à Albi.

22-30. Troubles à Pamiers. Ils du¬rent pendant neuf jours. Il faut l’intervention de la troupe.

24. Nouvelle émeute paysanne à Parthenay.

Manifestation à Vienne. Troubles à Voiron.

En dehors des lieux cités dans la chronologie qui précède, voici, classées par département, les agglomérations où on enregistre des témoignages de sympathie pour la Commune :

Allier : Montluçon ; Alpes-de-Provence : Digne, Manosque, Oraison, Riez, Valensole ; Ardennes : Nouzon ; Ariège : Lavelanet ; Aude : Carcassonne ; Bouches-du-Rhône : Aix ; Calvados : Bayeux ; Charentes-Maritimes : Rochefort ; Cher : Bourges, Néronde ; Corrèze : Ussel ; Creuse : Aubusson, Bourganeuf ; Doubs : Besancon Montbéliard ; Ille-et-Vilaine : Renne ; Indre : Issoudun ; Isère : Voiron ; Haute-Loire : Le Puy ; Loiret : Dordives, Gien, Nogent-sur-Vernisson ; Mayenne : Laval ; Meurthe-et-Moselle : Nancy ; Morbihan : Hennebont ; Nièvre : Fourchambault, Guérigny ; Nord : Saint-Soupplets, Templeuve, Valencienne ; Oise : Creil, Senlis ; Orne : Argentan ; Pas-de-Calais : Calais, Montreuil ; Pyrénées-Atlantiques : Pau ; Hautes-Pyrénées : Tarbes ; Pyrénées-Orientales : Céret ; Saône-et-Loire : Cluny, Mâcon ; Sarthe : Pontvallain ; Seine-et-Marne :

Château-Landon, Coulommiers, Nemours, Souppes ; Somme : Amiens ; Tarn : Mazamée ; Var : Brignoles, Cuers, Draguignan, Le Lude ; Vaucluse : Avignon, Pernes, Saint-Didier ; Sarrians, Veilleron ; Yonne : Tonnerre, Dixmont.

Evidemment les témoignages en faveur de la Commune ont des dimensions bien différentes. Dans quelques villes, il y a eu des Communes. Ailleurs il s’agit de manifestations ou d’attroupements. Ici on arbore le drapeau rouge. Là on s’efforce d’empêcher les soldats de partir pour Versailles. Dans certaines agglomérations à dominance ouvrière, les revendications se mêlent à la solidarité en faveur des Communards de Paris. Quoi qu’il en soit, la Commune a été moins isolée qu’on ne le dit. Nous avons cité bien des noms de lieux. Nous souhaitons pouvoir la compléter grâce aux recherches de nos lecteurs. Les manifestations en province ne sont pas seulement des manifestations de solidarité envers Paris. Elles ont leur caractère propre. On a pu parler avec raison d’un communalisme provincial. Il est marqué par une profonde tradition républicaine (souvent plus républicaine que socialiste). Ce n’est pas par hasard que réapparaissent dans cette chronologie des départements dont en 1851 les habitants (paysans, artisans, petits bourgeois) s’étaient fait remarquer par leur hostilité au coup d’Etat.

Toutefois, il ne convient pas de s’en tenir à la filiation républicaine. On constate aussi que, comme l’a écrit Maurice Moissonnier, « les Mouvements les plus importants ont bien lieu là où l’Internationale bénéficie d’une implantation réelle et là où l’action gréviste des années 1869-1870 a laissé des traces en aguerrissant et en éduquant les travailleurs ».

Jean Bruhat

vivelacommune

Au sujet du livre « Théorie révolutionnaire et cycles historiques » de Jean-Yves Bériou republié en format PDF par le collectif Guerre de Classe… Livre des plus pertinents

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Théorie révolutionnaire et cycles historiques (Jean-Yves Bériou)

Note des éditeurs de la seconde édition du livre en 2013, 40 ans après l’édition originale

Editions La Sociale, Montréal, 2013

Le présent ouvrage a été publié initialement en 1973 en guise de postface au livre de F. Domela Niewenhuis : “Le socialisme en danger”, paru aux éditions Payot dans la collection “Critique de la politique”.
A l’époque, la lecture de ce texte a permis à quelques camarades en rupture avec l’anarchisme traditionnel et le “marxisme” dogmatique des différents groupuscules à la mode, de se poser avec plus d’acuité la problématique communisme/anarchisme et d’entamer un processus de clarification de la “théorie révolutionnaire” en regard des “cycles historiques”.
C’est parce que cette réflexion nous apparaît toujours urgente et pertinente aujourd’hui que nous tirons ce texte de l’oubli pour le livrer à la discussion.

Le livre de Jean-Yves Bériou en format PDF :
JY-Beriou-Theorie-revolutionnaire-et-cycles-historiques-1973

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Note de Résistance 71 :

En premier lieu, nous remercions le collectif Guerre de Classe pour avoir ressorti cet ouvrage des plus pertinents que nous ne connaissions pas.

Chose également intéressante et que nous pensons vitale pour entretenir le débat plus avant même, est l’importance de la publication en 1974 de l’ouvrage phare résumant le travail de recherche de l’anthropologue politique français Pierre Clastres dans “La société contre l’État”.

Ajoutant une perspective supplémentaire dans le domaine de l’analyse de l’État, de l’évolution humaine et de sa société en rapport aux cycles historiques dans lesquels elle s’inscrit.

Pierre Clastres y fait ce constat analytique des faits :

“Qu’est-ce que l’État ? C’est le signe achevé de la division dans la société, en tant qu’il est l’organe séparé du pouvoir politique: la société est désormais divisée entre ceux qui exercent le pouvoir et ceux qui le subissent. La société n’est plus un Nous indivisé, une totalité une, mais un corps morcelé, un être social hétérogène… »

et aussi :

“La relation politique de pouvoir précède et fonde la relation économique d’exploitation. Avant d’être économique, l’aliénation est politique, le pouvoir est avant le travail, l’économique est une dérive du politique, l’émergence de l’État détermine l’apparition des classes.”

Il est donc tout aussi important à notre sens, de lire ce pertinent petit livre de Jean-Yves Bériou en considérant que “l’économique” de la vie sociale humaine est une dérive du “politique” et que l’adoption d’un “mode de production” est de fait subordonné à la décision politique de l’organisation du pouvoir qui ne peut prendre que deux formes comme analysé si justement par Clastres : non coercitive ou coercitive.

Il ne s’agit plus de faire la “révolution” et de sortir du cercle vicieux qui nous fait tourner en rond “révolution” après “révolution” (n’est-ce pas là la réalisation empirique d’une révolution ?.. Un retour au point de départ ? Changer pour qu’en fait rien ne change vraiment ? Ceci semble être une parfaite proposition pour tout oligarque à la manœuvre), mais d’embrasser finalement l’évolution en changeant radicalement, c’est à dire étymologiquement en revenant aux racines de, notre relation au pouvoir qui est inhérent à la société humaine.

Lectures complémentaires :

40 ans ~ Hommage à Pierre Clastres

Pierre Clastres_De l’ethnocide

Pierre Clastres_Société contre l’État échange, pouvoir et philosophie de la chefferie indienne

Gustav Landauer_Appel au socialisme

Manifeste pour la société des sociétés

Société, pouvoir, État et violence, résoudre l’aporie de Pierre Clastres

« Je me révolte donc nous sommes », lâcher prise et avancer sur le chemin de l’émancipation finale (JBL1960, R71 PDF)

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Résistance 71

14 mars 2021

Dernier PDF compilation / analyse critique en date de Jo dans l’esprit communard que nous espérons resurgir très bientôt à l’occasion du cent-cinquantenaire de la Commune de Paris (18 mars 1871 ~ 18 mars 2021), esprit qui comme nous le verrons très bientôt, ne doit pas être à chercher bien loin, puisqu’il est en nous.
Gilets Jaunes !… Faisons resurgir et remplir sa fonction finale à cet esprit communard, de fait esprit de la société humaine.
Jo nous rappelle la célèbre phrase d’Albert Camus tirée de « L’homme révolté » (1951) : « Je me révolte donc nous sommes. » Plus tôt, en 1942, Camus écrivit « Le mythe de Sisyphe » un essai sur l’absurde. Il y disait ceci au tout début : « Qui de la terre ou du soleil tourne autour de l’autre, cela est profondément indifférent. Pour toute dire, c’est même une question futile. En revanche, je vois que beaucoup de gens meurent parce qu’ils estiment que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. J’en vois d’autres qui se font paradoxalement tuer pour les idées ou les illusions qui leur donnent une raison de vivre (et en même temps une excellente raison de mourir). Je juge donc que le sens de la vie est la plus pressante des questions. »

Elle l’est toujours Ô combien dans ce monde de l’absurdité et de la toxicité marchandes accomplies. Le sens de la vie passe sans aucun doute par une certaine symbiose avec notre environnement et notre temporalité… Chacun se doit d’y voir plus clair et de refuser les raisons illusoires proposées par un système au bout de son rouleau et son oligarchie agonisante. Debout donc les damnés de la terre ! Il est l’heure…

Mars-1871-Mars-2021-lesprit-communard-de-la-commune-en-marche
(format PDF)


« Je tire ainsi de l’absurde trois conséquences
qui sont ma révolte, ma liberté et ma passion. »
~ Albert Camus, « Le mythe de Sisyphe » ~

1871-2021 : De la Commune aux Gilets Jaunes… Tout le pouvoir aux ronds-points ! (Appel des Gilets Jaunes de Montreuil-93)

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Appel des Gilets Jaunes de Montreuil (93) Commune 1871 ~ 2021

Le 18 mars 2021, que vive la Commune, et vivent les Gilets Jaunes !!

 

Février 2021

 

Vidéo : Gilets Jaunes, le 18 mars on reprend les ronds-points :

 

 

Le 17 novembre 2018, nous, les petits, les sans-droits, les premiers de corvée, enfilions un gilet jaune et occupions ronds-points, places, esplanades, rues… Avec, sur le dos, un seul mot : justice !
Décliné en justice sociale, justice fiscale, justice écologique, et, dans la tête, un espoir fou : la démocratie directe, par le peuple, et pour le peuple !
Depuis ce jour, une pluie de lois liberticides s’est abattue sur nous, visant à nous dépouiller de tous les moyens de défense devant l’absolutisme du pouvoir.
Le 18 mars 1871, les petits, les sans-droits, les premiers de corvée, prenaient les armes, dressaient des barricades, fraternisaient avec la troupe, se soulevaient, pour donner corps à leur rêve de… démocratie directe, par le peuple et pour le peuple !
Ils défendaient leurs canons, seuls garants de leur sécurité face à l’arbitraire et la scélératesse du pouvoir qui voulait les asservir.
1871-2021, même combat contre les états dits « d’urgence », qui désarment ou suppriment systématiquement les mouvements contestataires.
Nous, Gilets Jaunes de Montreuil, toujours assoifé.es de justice, appelons tous.tes les Gilets Jaunes de l’Univers à rendre hommage à tous.tes les révolutionnaires d’hier et d’aujourd’hui, à commémorer les avancées humanistes du Conseil de la Commune de 1871, et à réitérer nos revendications de 2018, la principale restant la démocratie directe, par le peuple et pour le peuple !
Le 18 mars 2021, on reprend nos ronds-points, nos places, nos esplanades, la rue ! On allume nos braseros, on fait la fête et on continue à lutter pour un monde meilleur !!!

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Gilets Jaunes 2018-2021 : Tout le pouvoir aux ronds-points !

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

 

Pas de « réforme » systémique possible, dire Non!… et agir en conséquence

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Gilets Jaunes : Tout le pouvoir aux ronds-points

Pour que finalement le plus grand nombre comprenne qu’il n’y a pas de solution au sein du système, qu’il n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir.
Nous devons nous rassembler au delà des guerres de clochers qui ne sont que divisions sociale induites et comprendre que notre émancipation totale et définitive passe par l’entraide, la coopération, les associations libres volontairement confédérées, qui mettront en place la Commune Universelle planétaire de notre humanité enfin réalisée dans sa complémentarité organique et fonctionnelle.
Le seul mot d’orde qui tienne la route pour cet objectif est:
A bas l’État ! A bas la marchandise ! A bas l’argent ! A bas le salariat !
Devenons enfin ce que nous sommes en devenant politiquement adulte et en cessant de geindre et de passer notre temps à déléguer notre capacité décisionnaire, c’est à dire notre pouvoir, le seul qui compte vraiment pour œuvrer et réaliser l’intérêt commun non seulement de notre espèce, mais de toute la planète dans une vaste harmonie symbiotique organique.
Depuis des siècles, l’oligarchie nous a mis un voile d’illusion devant les yeux. Nous avançons dans une réalité artificielle, bien réelle certes au quotidien, mais qui n’a aucune raison d’être. Il suffit de dire NON !
Arrêtons de consentir, retrouvons l’esprit communard, il n’est pas si profondément enfoui, pour certain(e)s il est juste là… à fleur de peau.
L’heure vient…

~ Résistance 71 ~

Contre la politique des “sauveurs”

Pour qui veut changer le monde, mais pour de vrai ; pas en réformant le capitalisme

Le Monde Libertaire

Septembre 2020

Source: https://www.monde-libertaire.fr/?article=Contre_la_politique_des_

AVANT-PROPOS

Dans ce livre, et après une vaste table-ronde, on a voulu employer le féminin et le masculin. Au début nous avions décidé de tout mettre au féminin, qui se serait rapporté aux personnes, mais on avait du mal à accepter de parler de pouvoirs au féminin alors que l’on sait d’où vient le pouvoir. C’est pourquoi, tout ce qui a rapport au pouvoir est au masculin, le reste du texte sera un mélange des deux genres. Nous voulons faire comprendre à la lectrice que nous ne sommes pas seulement en train de parler de celles-ci mais de l’ensemble de la population, de même que pendant des siècles on a toujours voulu inclure toute personne dans le générique masculin mais que beaucoup se sont senties en réalité exclues ou méprisées. Nous sommes conscientes que cette décision donnera lieu à controverse. C’est pourquoi, nous vous demandons de tenir compte de l’importance du genre ; nous espérons que dans un avenir proche il n’y ait pas de divergence à ce sujet et que toutes les personnes se sentent inclues dans les textes. 

PRÉSENTATION

Ce petit livre essaye d’être un outil utile pour tout compagnon ou compagne intéressée par la lutte sociale, pour celles qui sont fatiguées par tant de promesses, celles qui ont été maltraitées par le pouvoir et ont la rage, pour les travailleuses, c’est-à-dire le peuple. Il peut être utile à qui ne connaît pas bien le monde libertaire et l’action directe. 

En se démarquant et en s’affichant contre tout parti politique ou organisation pyramidale ou institutionnelle, il cherche à ouvrir le chemin à d’autres formes d’organisation fondées sur le dés-apprentissage, la solidarité et l’entraide, puisque telles ont été les armes les plus puissantes pour le peuple dans son chemin vers l’émancipation. 

Nous n’allons pas proposer une solution selon le mode habituel des partis politiques et des syndicats qui promettent, proposent et ne changent rien. Nous voulons démonter les pièges du système capitaliste et tous ceux qui suivent ce jeu, en découvrant au grand jour l’inefficacité de la classe politique et la force que l’État exerce sur le peuple. 

Nous espérons que ces pages seront une contribution utile pour nous organiser de façon efficace et arriver à des résultats au bénéfice de toutes parce que nous devons comprendre que le changement est en nous. Si nous voulons un changement, nous devrons toutes travailler. Il n’y a pas de sauveurs. 

ORGANISE TA COLÈRE

Nous sommes nombreuses à vivre dans ce monde et une majorité d’entre nous souffre de la domination croissante d’un système, fait sur mesure pour quelques-uns. Un système qui, tout en nous utilisant comme marchandise et main d’œuvre bon marché quand cela l’intéresse, nous abandonne sans le moindre scrupule et de plus en plus souvent, à notre sort. 

Dans les mouvements de contestation, les grèves, les manifestations, nous avons pu constater le ras-le-bol et la colère du peuple, mais un simple coup de gueule ou une action ponctuelle ne suffisent pas à changer notre situation. Une protestation à elle seule, ne change rien, contrairement à ce qu’on nous a fait croire. 

Il est très important de comprendre le fonctionnement du système et le rôle que nous y jouons en tant que classe ouvrière, pour créer une conscience critique et de classe. Notre niveau d’information et notre envie constante d’apprendre peut devenir la plus grande crainte des puissants. Devant un peuple éduqué, le pouvoir ne peut que trembler. 

Comprendre les raisons de notre misère, identifier le problème et nous unir pour l’attaquer à la racine est la seule façon de parvenir à améliorer notre condition. Une conscience de la situation est nécessaire pour pouvoir agir efficacement. Si nous ne comprenons pas et que nous ne remettons pas en question notre fonction dans ce système au quotidien, toute tentative de changement ou de révolution sera impossible, parce que le capital dispose de multiples outils pour éliminer tout foyer de résistance visible, puisqu’aujourd’hui la grande majorité des mouvements contestataires est facilement contrôlée. 

On ne peut rien construire sans une base solide. 

Dans le chaos, les mensonges et la désinformation, en absence d’une conscience claire en tant que classe laborieuse ou classe moyenne, ou bien dans l’ignorance de la lutte des classes en cours, nous restons bras croisés pour voir si cette fois ce sera le parti socialiste, celles de Podemos, ou tout autre parti vendeur de vent qui nous rassurera et nous dira qu’il va nous sauver d’une incertitude et d’une précarité continuelle. Pendant ce temps-là, nous voyons que rien ne change dans le bon sens. 

Plus de 150 ans de lutte contre l’industrialisation et la mécanisation des humaines ont marqué toute une histoire de victoires et de défaites, puisque la bourgeoisie n’a jamais rien cédé gracieusement et que les travailleurs ont dans le passé ont gagné au prix de beaucoup d’efforts et de leurs vies ce que nous sommes en train de perdre maintenant très rapidement. 

Il faut aussi dire au préalable que nous avons une profonde méconnaissance de notre histoire et de la façon dont ont été acquis ces droits, que nos arrière-grands-mères et nos grands-pères ont gagnés. On s’est chargé d’effacer notre histoire et de nous éduquer en nous faisant croire que nos ancêtres étaient dans l’ignorance et l’incapacité de s’organiser mais n’est pas l’exacte vérité. On nous dit que leur qualité de vie fut mauvaise et que nous vivons bien mieux à présent et que nous sommes plus libres, mais en réalité, la structuration sociale est toujours la même qu’il y a cent ou deux cents ans, il est même possible que le partage inégal ou la différence entre riches et pauvres se soit creusé aujourd’hui. Les organisations ouvrières du passé étaient beaucoup mieux organisées que les nôtres pour cette bataille que nous devrons gagner si nous voulons vivre libres. C’est pour toutes ces raisons que nous devons tirer des enseignements de l’histoire. 

Aujourd’hui comme hier, nous croyons à la solidarité, à l’entraide et à l’autogestion, parce qu’elles se sont avérées les outils les plus efficaces pour l’émancipation de la classe ouvrière. Nous constatons que l’égoïsme, l’individualisme et la passivité ont poussé la société à la perte de valeurs et à la folie, mais le plus important est que nous avons appris qu’avec l’union et la solidarité, on peut tout obtenir. Ces méthodes oubliées de l’histoire ont permis d’atteindre de grands objectifs dans le passé. Parmi les acquis, nous trouvons, par exemple, la journée de travail de huit heures, qui n’est certes pas l’objectif final des travailleuses mais a constitué néanmoins une grande victoire. Nos ancêtres ont réussi à toucher au but. Un objectif clair, l’union et une lutte acharnée de leur part ont réussi à mettre en échec l’État et la bourgeoisie, inquiète de voir trembler les soubassements de ce monde conçu à sa mesure et pour son profit et le voir devenir un monde où il n’y aurait pas de place pour l’exploitation et la pauvreté. Aujourd’hui, les gouvernements se chargent parfaitement de nous tenir dans l’oubli de toute cette histoire : mais même si on ne nous la raconte pas, l’anarchisme a une histoire digne de nous remplir de fierté. 

L’histoire est la lutte constante entre ceux qui essayent de soumettre le peuple et ceux qui ne veulent pas se laisser soumettre. La domination et l’esclavage ont toujours été le rêve des grands de ce monde. Ils cherchent à avoir une population soumise, en proie à la peur et la tristesse, allant de la maison au travail et du travail à la maison, produisant pour eux de la richesse et leur procurant du pouvoir. Mais, d’un autre côté, la résistance et la lutte pour se libérer des chaînes et encourager le peuple à apprendre, lutter et décider de son propre avenir, ont toujours existé. 

Les défaites, les coups durs et la paralysie des dernières années ont conduit la société travailleuse à l’oubli et à ne pas s’interroger sur les mécanismes de leurs vies, à abandonner en cours de route les aspirations et les rêves de nos grands-mères, qui ont tout donné pour essayer de franchir la barrière et sortir de la misère économique et mentale que produit le système dans lequel nous vivons. 

Nous nous croyons libres en tant que pièces ou un maillon d’un vaste mécanisme, sans nous rendre compte que nous vivons plus que jamais dans les entrailles d’un capitalisme avancé qui nous mène de façon accélérée à la destruction. 

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Nous ne vivons pas au XIX siècle ni au XX ; les mécanismes et les duperies du capital ont su mieux se dissimuler et se cacher, sous une couche de fausse liberté et démocratie, le système se régénère et continue à tourner à plein rendement. Au nom de la démocratie, on travaille à créer la plus grande des dictatures. Au nom de la démocratie, on arrête, on torture, on contrôle, etc. Quiconque ne voudrait pas participer à leur jeu, est appelé terroriste et l’État paternaliste, en faisant croire à la population que la police et l’armée défendent leur liberté, devient le protecteur et le contrôleur du peuple. 

À la différence de nos ancêtres, qui grâce au lien de la complicité de classe, ont su s’unir et lutter ensemble pour essayer d’œuvrer pour le bien commun, nous aspirons au bien-être personnel. Même le petit patron ou la travailleuse aspirent au succès et à la richesse. L’éducation individualiste que nous recevons depuis l’enfance nous apprend que le succès est en rapport avec l’argent et le pouvoir, et nous y aspirerons tous pour essayer de « réussir dans la vie » comme on dit. Au lieu de nous soutenir mutuellement, nous vivrons selon « la loi de la jungle » pour essayer de nous placer au premier rang. La triste réalité, c’est que tandis que nous nous marchons dessus dans une course absurde pour arriver au sommet, seule une minorité contrôle la situation et elle appartient à une catégorie privilégiée. Nous autres, des classes populaires, nous continuerons sur le mode de la survie pour aller de l’avant. Certaines obtiendront beaucoup, d’autres perdront tout et continueront à être victimes de l’exploitation. L’éducation dans la rivalité fait en sorte que les travailleuses se battent entre elles dans une lutte qui n’a pas de sens, tandis que les riches, les véritables coupables de leur misère, continuent à accumuler des richesses. L’accumulation de richesses non nécessaires n’est pas viable si nous voulons créer une société fondée sur la solidarité et l’entraide. La planète est riche et la terre généreuse, aussi pour en finir avec la pauvreté, le seul chemin est d’en finir avec la richesse, avec sa distribution injuste. En nous battant entre nous, nous n’améliorerons jamais notre situation, notre ennemi est en train de compter des billets de banque dans les grands bureaux où il continue à gagner de l’argent aux dépens de la misère d’autrui, en profitant de la misère des travailleurs. 

Une autre victoire du capital a été que les classes populaires voient les grands patrons comme des battants. Aujourd’hui nous admirons ceux qui se sont enrichis aux dépens du travail d’autrui et nous envions leur vie. Cela marque la mort de la conscience de classe et de l’union des travailleuses pour nous soutenir dans la recherche d’une vie plus juste. Maintenant nous voulons être chefs ! Des gens aisés ! Un exemple frappant en est le nouveau gérant ou propriétaire d’une entreprise qui, après avoir passé des années à un poste plus bas soumise à ses supérieurs, passe dans le camp des oppresseurs pour refaire mille fois ce qu’elle a subi, faisant souffrir les personnes à des postes inférieurs. Quel sens est-ce que ça a ? Que sont devenues la fraternité et la camaraderie ? Maintenant le travailleur croit que l’entreprise lui appartient même si elle est une simple salariée et que son patron garde pour lui une grande partie de la richesse qu’elle produit. 

La personne chef d’entreprise se vante toujours d’avoir su monter une affaire au bon moment, d’avoir su faire le bon investissement etc. Pour justifier son gros compte en banque, elle dira que c’est elle qui a risqué son capital pour monter cette affaire. Elle n’a pas tort, elle a risqué cet argent, mais elle n’aurait pas pu faire fonctionner son entreprise sans ses travailleurs. Pour donner deux exemples, dans une fonderie, celle qui prend vraiment des risques, c’est celle qui travaille tous les jours à verser le liquide brûlant et dans les hauts fourneaux. Dans une mine, celle qui prend des risques, c’est celle qui extrait des minéraux à des centaines de mètres sous terre, et il n’est pas juste qu’un investisseur ou dirigeant de l’entreprise prenne une plus grande part d’argent qu’elles, parce que ce sont elles qui véritablement font fonctionner l’entreprise. Ce qui a permis à la société de progresser pendant des années, c’est la capacité des êtres humains à s’unir pour travailler en groupe et atteindre leurs objectifs. Il est beaucoup plus facile de travailler en groupe que seule, mais quand sonne l’heure de la distribution des bénéfices ou des produits, il n’est pas juste qu’une personne prenne la plus grande part. 

Dans toute entreprise, c’est le chef ou le groupe dirigeant qui gagne davantage, parce que l’économie et notre société sont fondées et soutenues par l’accumulation de capitaux pour un petit nombre et de travail salarié pour les autres. L’inégalité est visible dans la plupart des entreprises, petites, moyennes et grandes et elles sont toutes un exemple clair de capitalisme et de distribution injuste. Actuellement, dans ce féroce marché globalisé. Beaucoup des affaires en question restent de petites entreprises en comparaison avec les monstrueuses multinationales qui brassent l’économie et contrôlent la vie de milliers de travailleuses, celles que nous connaissons toutes. Les grandes multinationales sont au sommet de la pyramide capitaliste. 

De nos jours ce qu’on considèrerait une vie normale, consiste à étudier pour travailler, travailler dur, acheter une maison, procréer et essayer de cotiser pour avoir une retraite. Nous allons toutes au travail, nous faisons notre journée de travail et nous recevons un salaire mais quelle partie de la richesse générée par un travailleur lui revient-elle exactement ?

Le travail salarié, c’est totalement du vol et la fixation de nos salaires est fonction des marchés qui marchent au pas des banques et les multinationales. Le salaire d’une travailleuse normale ne permet quasiment que de tenir le mois, c’est-à-dire payer la maison, construite par les travailleuses, payer la nourriture, également cultivée par les travailleuses et payer les factures de biens communs ou de ressources naturelles détenus par les riches pour prendre ton argent et avoir le bénéfice de l’effort de toute la population. Tu croyais faire partie de l’entreprise, mais l’affaire c’est toi. Devoir payer le crédit immobilier, l’électricité, l’eau, le téléphone, etc t’obligera à travailler toute ta vie. Ils parviennent à nous lier à la vie salariée en nous faisant payer pour tout et en fixant un prix exorbitant pour des besoins de première nécessité comme le logement. Si le prix d’un appartement tourne au bas mot autour de 150 000 euros, combien de salaires et d’années de travail es-tu en train de consacrer à quelque chose d’aussi essentiel qu’avoir un toit digne ?

Se rendre au travail et remplir les fonctions quotidiennes, c’est dur, mais ça l’est encore plus de travailler 40 heures par semaine pour pouvoir survivre ou pour ne pas joindre les deux bouts chaque mois parce que les bénéfices de ce que tu as produit ne te reviennent pas. La liberté ce n’est pas de l’argent et du travail ; dans la société dans laquelle nous vivons, on ne recherche pas le bien-être de la société quand on produit, c’est-à-dire que nous ne travaillons pas pour produire ce dont nous avons besoin pour vivre, nous travaillons pour enrichir les patrons. 

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Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

1871-2021 : L’année nouvelle sous le signe de la Commune Universelle ?…

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, coronavirus CoV19, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, média et propagande, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, santé et vaccins, science et nouvel ordre mondial, sciences et technologies, société des sociétés, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , on 1 janvier 2021 by Résistance 71

 

 

« Un spectacle épouvantable et douloureux s’est élevé devant mes yeux : j’ai écarté le rideau de la corruption des Hommes. »
~ Friedrich Nietzsche ~

 

Résistance 71

 

1er janvier 2021

 

2020 a été placée sous le signe du passage avéré au Nouvel Ordre Mondial dictatorial planétaire oligarchique par le truchement de cette crise « pandémie » de la COVID-19 provoquée par ce monstre de laboratoire SRAS-CoV-2 (voir notre page « Coronavirus, guerre contre l’humanité » pour suivre la chronologie de cette supercherie planétaire par les chiffres bidouillés de cette « science » modélisée régnante et d’un test n’étant pas fait pour des diagnostiques cliniques). La classe régnante, pilotée par la haute finance et Big Pharma a pour mission de souffler le chaud et le froid et d’entretenir le malaise public entre la peur et la panique sciemment induites afin de pousser toujours plus avant leur agenda totalitaire de leur dictature technotronique planétaire. Il n’est en rien question de contrôler une « pandémie » générée par une maladie létale à 0,15% des gens infectés et symptomatiques, mais de forcer une thérapie génique sous forme de « vaccins » chimériques, visant à la transformation du génome humain et au puçage nonotech de la population mondiale pour qu’à terme, se referme la grille de contrôle technotronique sur une humanité stérilisée et asservie.
De plus en plus de gens se rendent compte de l’agenda en cours, des médecins et professeurs encore intègres, de par le monde, se lèvent et dénoncent cette horreur transgénique qui, si nous laissons faire, nous sera imposée si non plus directement, mais indirectement par toujours plus de privation de libertés et de droits (qui n’en sont pas, juste de simples privilèges temporaires, révocables à souhait par les ordures du haut de la pyramide devant un système arrivé à terme dans sa folie du contrôle absolu et créé à ces fins).
L’empereur est nu, l’oligarchie de ce système étatico-capitaliste moribond avance désormais totalement à découvert et sait que le temps ne joue plus pour elle, contrairement à ses décennies de préparation en mode « camouflage et hypocrisie » maintenant l’illusion démocratique par nécessité. L’humanité est victime depuis des siècles d’un pillage criminel en bande organisée et l’heure est venue d’y mettre fin à tout jamais.
Bien entendu, l’avenir peut paraître toujours bien sombre, mais l’oligarchie et le système qu’elle sert ne semblent puissants que parce que nous les laissons faire, tout n’est qu’illusion de puissance parce que nous consentons par aveuglement et anesthésie quasi générale dans le pseudo-confort marchand transfiguré en société du spectacle. Aujourd’hui, il en va de nos vies et de la vie des générations futures, des non-nés que les eugénistes aux manettes ne veulent pas voir venir au monde. Nous arrivons à cette croisée des chemins dont nous parlons depuis des années, on la distingue là, dans la fine brume de ce brouillard artificiel qui s’estompe au fil de la prise de conscience individuelle et collective du piège dans lequel on nous a enfermé pas à pas en anesthésiant notre conscience politique.
Grand espoir il y a car qui sait peut agir.
2021 est l’année du cent-cinquantenaire de la Commune de Paris (1871-2021), de cet esprit communard et gouailleur d’un peuple français qui une fois de plus se trouve en position de mener la charge sur la voie de l’émancipation finale. Si une chose doit être apprise de cette foutaise pandémique créée et entretenue qu’est cette crise du SRAS-CoV-2 / COVID-19, c’est qu’au vu de la gestion de cette crise, il doit être clair une fois pour toute qu’il n’y a pas de solution au sein du système. L’heure n’est pas à une chimérique énième révolution qui, par définition, nous ramènera, à terme, au point de départ de ce samsâra politico-social, mais à une véritable (r)évolution nous faisant enfin prendre la tangente échappatoire de ce cercle vicieux induit pour nous propulser dans les limbes de la Commune Universelle,  dans la complémentarité non antagoniste d’une société des sociétés de l’amour, de l’entraide, de la compassion et de la fraternité vraies… de notre humanité vraie enfin réalisée.
Ceci n’est pas une « utopie », l’utopie nous la vivons maintenant, celle de croire que ce système qui nous oppresse est l’aboutissement à quelques réformes près, de ce que nous pouvons faire de mieux sur cette planète et se résoudre aux desiderata de maîtres nous réduisant toujours plus avant dans ce néo-esclavagisme technotronique chimérique et mortifère sous ce slogan devenu classique du « il n’y a pas d’alternative ».
La Commune Universelle de notre humanité enfin réalisée est la seule voie pour notre émancipation et notre épanouissement social définitif, elle ne pourra survenir que lorsqu’un nombre critique de gens, partout, agira communément dans l’intérêt de tous en commençant par clamer un NON ! retentissant à la face de l’hydre hideuse à la barre du bateau ivre nous dirigeant vers les récifs infranchissables d’un capitalisme décadent. 2020 nous a fait (entre)voir le monstre, le rideau est retiré et il navigue en pleine vue de tous. Nous savons ce qu’il nous reste à faire, unis, ensemble. Ne cédons plus à la peur, la division, la haine et la rancœur insufflées et distillées par l’haleine putride du plus froid des monstres froids et faisons de 2021 l’année du grand chambardement et du grand commencement de cette Commune Universelle, fruit de l’émancipation !
Le SRAS-CoV-2 / COVID-19 est un révélateur, il faut le voir comme une chance inouïe qui nous est donnée de mettre un terme définitif à la tyrannie du plus petit nombre au service d’un système autant criminel qu’obsolète et contre-nature. Saisissons la et devenons enfin ceux que nous sommes !…

Meilleurs vœux 2021 à toutes et à tous !

Vive la Commune Universelle de notre humanité enfin réalisée !

 

Chanson d’espoir pour une année 2021 décisive : « Les cerises de Monsieur Clément » (M. Fugain, 1972)

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Il serait indécent à notre sens de souhaiter de joyeuses fêtes de fin d’année en ces circonstances dictatoriales. Ce que nous souhaitons à tous nos lecteurs est force, courage, compassion et solidarité. Ce qui nous attend le long du chemin à venir ne sera pas un pique-nique au bois joli, mais nous, les peuples et notre humanité vraie, triompheront de cette infamie étatico-capitaliste dont l’heure est venue de passer à la trappe à tout jamais.

Nous avons retrouvé cette superbe chanson de Michel Fugain datant de 1972, du temps où des artistes étaient encore engagés, s’exprimaient et étaient encore libre de le faire.

Vive la Commune et sa renaissance dans une transmutation totale des valeurs !

De plus, sans concertation aucune, voici ce que publie le collectif « Guerre de Classe » en ce jour, difficile de faire plus concordant…

 

Résistance 71

 

25 décembre 2020

 

Les cerises de monsieur Clément

Michel Fugain
1972

Un certain Clément Jean Baptiste
Qui habitait rue Saint-Vincent
Voulant écrire un compliment
Trempa sa plume dans le sang
Qu’elles étaient rouges les cerises
Que nous chantait Monsieur Clément

C’était plus beau qu’un Evangile
C’était des mots de maintenant
Mais il faudrait que nos enfants
N’attendent pas comme on attend
Qu’elles mûrissent les cerises
Que nous chantait Monsieur Clément

Bien sûr c’est difficile
De mourir quand on a vingt ans
Mais pour quelques cerises
Que ne ferait-on au printemps

De République en République
Toujours cocu toujours content
On applaudit les bons truands
Au ventre rond au ventre blanc
Qui nous revendent les cerises
Qu’avait rêvé Monsieur Clément

Tous ces pontifes des Eglises
Tous ces suiveurs de régiments
Voudront nous manger tout vivant
Mais ils se casseront les dents
Sur les noyaux de ces cerises
Du verger de Monsieur Clément

Bien sûr c’est difficile
De mourir quand on a vingt ans
Mais pour quelques cerises
Que ne ferait-on au printemps

 

 

Colloque cent-cinquantenaire de la Commune de Paris 1871-2021 au Lycée autogéré de Paris les 23 et 24 janvier

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, gilets jaunes, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , on 21 décembre 2020 by Résistance 71


La Commune 1871-2021

150 ans… ça fait long à attendre sa renaissance qui pourtant s’en vient. Mieux comprendre pour agir mieux, ce colloque des 23-24 janvier 2021 sera une occasion pour le faire au plus tôt dans cette année qui s’annonce cruciale pour la suite des évènements.

Lycée Autogéré de Pris, 393 rue de Vaugirard, Paris 15ème, Métro Porte de Versailles

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

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