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Autobiographie de l’ami du peuple (Jean-Paul Marat)

Posted in actualité, crise mondiale, démocratie participative, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique with tags , , , , , , , , , , on 2 avril 2022 by Résistance 71

“C’est à la violence que les états doivent leur origine. Presque toujours, quelque heureux brigand en est le fondateur et presque partout les lois ne furent dans leur principe, que  des règlements de police, propres à maintenir à chacun la jouissance de ses rapines.”

“Un vrai marchand est citoyen du monde. Avide de richesses, il parcourt la terre avide d’en amasser ; il s’attache au pays qui lui en offre le plus et sa patrie est toujours là où il fait le mieux ses affaires. Sans cesse occupé par ses gains, il n’a la tête occupée que d’objets de commerces, de spéculations lucratives, de calculs, de moyens d’amasser de l’or et d’en dépouiller autrui. Étranger à tout le reste, son cœur se ferme à toute affection, même à celles les plus nobles et l’amour de la liberté s’y éteint avec celui de la patrie.”

Jean-Paul Marat, “Les chaînes de l’esclavage”, 1774

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A lire et à diffuser au grand large en ces temps où revient à la charge le grand cirque de la corruption organisée cherchant sa validation par les urnes de la part de citoyens endormis voir galvaudés.
Si Marat avait vécu, la révolution française serait sortie de l’ornière bourgeoise et la France des sections aurait donné naissance, à terme, à la Commune Universelle des associations libres confédérées.
Quand on voit et constate l’abîme de l’imbécilité politique qui s’est saisie de cette mascarade républicaine on ne peut que demander : Marat où es-tu ?…
~ Résistance 71 ~

Autobiographie de Jean-Paul Marat (1743-1793)

Je demande pardon à mes lecteurs si je les entretiens aujourd’hui de moi, ce n’est ni amour-propre, ni fatuité, mais simple désir de mieux servir la chose publique. Comment me faire un crime de me montrer tel que je suis, lorsque les ennemis de la liberté ne cessent de me dénigrer, en me représentant comme un cerveau brûlé, un rêveur, un fou, ou comme un anthropophage, un tigre altéré de sang, un monstre qui ne respire que le carnage, et cela pour inspirer l’effroi a l’ouïe de mon nom, et empêcher le bien que je voudrais, que je pourrais faire.

Né avec une âme sensible, une imagination de feu, un caractère bouillant, franc, tenace ; un esprit droit, un coeur ouvert à toutes les passions exaltées, et surtout à l’amour de la gloire, je n’ai jamais rien fait pour altérer ou détruire ces dons de la nature, et j’ai tout fait pour les cultiver.

Par un bonheur peu commun, j’ai eu l’avantage de recevoir une éducation très soignée dans la maison paternelle, d’échapper à toutes les habitudes vicieuses de l’enfance, qui énervent et dégradent l’homme, d’éviter tous les écarts de la jeunesse, et d’arriver à la virilité sans m’être jamais abandonné à la fougue des passions ; j’étais vierge à vingt et un ans, et déjà depuis longtemps livré à la méditation du cabinet.

La seule passion qui dévorait mon âme était l’amour de la gloire ; mais ce n’était encore qu’un feu qui couvait sous la cendre.

C’est de la nature que je tiens la trempe de mon âme, mais c’est à ma mère que je dois le développement de mon caractère ; car mon père n’aspira jamais à faire autre chose de moi qu’un savant.

Cette femme respectable, dont je déplore encore la perte, cultiva mes premiers ans ; elle seule fit éclore dans mon coeur la philanthropie, l’amour de la justice et de la gloire ; sentiments précieux ! bientôt ils sont devenus les seules passions qui dès lors ont fixé les destinées de ma vie. C’est par mes mains qu’elle faisait passer les secours qu’elle donnait aux indigents, et le ton d’intérêt qu’elle mettait en leur parlant m’inspira celui dont elle était animée.

L’amour des hommes est la base de l’amour de la justice car l’idée du juste ne se développe pas moins par le sentiment que par la raison. J’avais déjà le sens moral développé à huit ans : à cet âge je ne pouvais soutenir la vue des mauvais traitements exercés contre autrui ; l’aspect d’une cruauté me soulevait d’indignation, et toujours le spectacle d’une injustice fit bondir mon coeur comme le sentiment d’un outrage personnel.

Pendant mes premières années, mon physique était très débile, aussi n’ai-je connu ni la pétulance, ni l’étourderie ni les jeux de l’enfance. Docile et appliqué, mes maîtres obtenaient tout de moi par la douceur. Je n’ai jamais été châtié qu’une fois, et le ressentiment d’une humiliation injuste fit en moi une si forte impression qu’il fut impossible de me ramener sous la férule de mon instituteur ; je restai deux jours entiers sans vouloir prendre aucune nourriture. J’avais alors onze ans ; on jugera de la fermeté de mon caractère, à cet âge, par ce seul trait. Mes parents n’ayant pu me faire fléchir, et l’autorité paternelle se croyant compromise, je fus renfermé dans une chambre ; ne pouvant résister à l’indignation qui me suffoquait, j’ouvris la croisée, et je me précipitai dans la rue. Heureusement la croisée n’était pas élevée ; mais je ne laissai pas de me blesser violemment dans la chute ; j’en porte encore la cicatrice au front.

Les hommes légers qui me reprochent d’être une tête verront ici que je l’ai été de bonne heure ; mais ce qu’ils refuseront peut-être de croire, c’est que dès mon bas-âge j’ai été dévoré de l’amour de la gloire, passion qui changea souvent d’objet dans les diverses périodes de ma vie, mais qui ne m’a jamais quitté un instant. A cinq ans, j’aurais voulu être maître d’école, à quinze ans professeur, auteur à dix-huit, génie créateur à vingt, comme j’ambitionne aujourd’hui la gloire de m’immoler pour la patrie.

Voila ce que m’a fait la nature, et les leçons de mon enfance, les circonstances et mes réflexions ont fait le reste. J’étais réfléchi à quinze ans, observateur à dix-huit, penseur à vingt et un. Dès l’âge de dix ans j’ai contracté l’habitude de la vie studieuse, le travail de l’esprit est devenu pour moi un véritable besoin, même dans mes maladies ; et, mes plus doux plaisirs, je les ai trouvés dans la méditation, dans ces moments paisibles ou l’âme contemple avec admiration la magnificence du spectacle de la nature, ou lorsque, repliée sur elles même, elle semble s’écouter en silence, peser à la balance du bonheur la vanité des grandeurs humaines, percer le sombre avenir, chercher l’homme au delà du tombeau, et porter une inquiète curiosité sur ses destinées éternelles.

A part le petit nombre d’années que j’ai consacrées à l’exercice de la médecine, j’en ai passé vingt-cinq dans la retraite, à la lecture des meilleurs ouvrages de science et de littérature, à l’étude de la nature, à des recherches profondes et dans la méditation. Je crois avoir épuisé à peu près toutes les combinaisons de l’esprit humain sur la morale, la philosophie et la politique, pour en recueillir les meilleurs résultats. J’ai huit volumes de recherches métaphysiques, anatomiques et physiologiques sur l’homme. J’en ai vingt de découvertes sur les différentes branches de la physique ; plusieurs sont publiés depuis longtemps, les autres sont dans mes cartons. J’ai porté dans mon cabinet le désir sincère d’être utile à l’humanité, un saint respect pour la vérité, le sentiment des bornes de l’humaine sagesse, et ma passion dominante, l’amour de la gloire ; c’est elle seule qui à décidé du choix des matières que j’ai traitées, et qui m’a fait constamment rejeter tout sujet sur lequel je ne pouvais pas me permettre d’arriver au vrai, à de grands résultats et d’être original. Car je ne puis me résoudre à remanier un sujet déjà traité, ni à ressasser les ouvrages des autres.

J’oserais me flatter de n’avoir pas manqué mon but, à en juger par l’indigne persécution que n’a cessé de me faire, pendant dix années, l’Académie royale des sciences, lorsqu’elle se fut assurée que mes découvertes sur la lumière renversaient ses travaux depuis un siècle et que je me souciais fort peu d’entrer dans son sein. Comme les d’Alembert, les Caritat, les Leroi, les Meunier, les Lalande, les Laplace, les Monge, les Cousin, les Lavoisier, et les charlatans de ce corps scientifique voulaient être seuls sur le chandelier, et qu’ils tenaient dans leurs mains les trompettes de la rénommée, croira-t-on qu’ils étaient parvenus à déprécier mes découvertes dans l’Europe entière, à soulever contre moi toutes les sociétés savantes, et à me fermer tous les journaux, au point de n’y pouvoir même faire annoncer le titre de mes ouvrages, d’être forcé d’avoir un prête-nom pour faire approuver quelques-unes de mes productions !

Je gémissais depuis cinq ans sous cette lâche oppression, lorsque la révolution s’annonça par la convocation des états généraux, j’entrevis bientôt où les choses en viendraient, et je commençai à respirer dans l’espoir de voir enfin l’humanité vengée, de concourir à rompre ses fers et de me mettre à ma place.

Ce n’était encore là qu’un beau rêve, il fut à la veille de s’évanouir ; une maladie cruelle me menaçait d’aller l’achever dans la tombe. Ne voulant pas quitter la vie sans avoir fait quelque chose pour la liberté, je composai l’Offrande à la Patrie, sur un lit de douleur. Cet opuscule eut beaucoup de succès ; il fut couronné par la société patriotique du Caveau, et le plaisir que j’en ressentis fut la principale cause de mon rétablissement.

Rendu à la vie, je ne m’occupai plus que des moyens de servir la cause de la liberté.

Je ne tardai pas à m’indigner de la mauvaise foi de Necker et de ses efforts criminels pour rendre illusoire la double représentation et arrêter la réforme du gouvernement, qu’il avait provoquée.

Je ne tardai pas non plus à m’indigner du manque de zèle des députés du peuple, et de la tiédeur de leurs efforts contre les ordres privilégiés qui voulaient dissoudre les états généraux. Craignant qu’ils ne manquassent de vues ou de moyens, je publiai mon Plan de constitution, après avoir été pendant six semaines en relation avec ceux qui passaient alors pour les plus chauds patriotes, Chapelier, Siéyès, Rabaud, Barnave, Duport, etc., mais j’eus bientôt lieu de reconnaître que leur nullité apparente tenait à d’autres causes qu’à un défaut de lumières, et je sentis qu’il fallait bien plus travailler à combattre les vices que les erreurs. Cela ne pouvait se faire qu’au moyen d’une feuille journalière où l’on ferait entendre le langage de l’austère vérité, ou l’on rappellerait aux principes le législateur, où l’on démasquerait les fripons, les prévaricateurs, les traîtres, où l’on dévoilerait tous les complots, où l’on éventerait tous les pièges, où l’on sonnerait le tocsin à l’approche du danger.

J’entrepris donc l’Ami du Peuple ; on connaît les succès de cette feuille, les coups terribles qu’elle a portés aux ennemis de la révolution, et les persécutions cruelles qu’elle a attirées à son auteur.

En portant mes regards sur l’assemblée nationale, j’avais bien compris que, composée comme elle l’était, en majeure partie, d’ennemis de la liberté, il était impossible qu’elle travaillât sincèrement à la faire triompher ; aussi démontrai-je la nécessité d’exclure les nobles, les prélats, les bénéficiers, les robins, les financiers, les créatures de cour, et les suppôts de la chicane. – Les voyant sans cesse machiner en secret pour arrêter la constitution, attendre les événements pour la renverser, et feindre d’y travailler loyalement dans les seuls temps de crise, je ne cessai de revenir sur la nécessité indispensable de purger le Sénat national par la proscription de ces ennemis publics de tous les emplois de confiance. Et si, poussé au désespoir à la vue de leurs attentats, de leurs complots sans cesse renaissants et à l’ouïe des meurtres et des massacres de tant de patriotes qu’ils ont fait égorger, l’indignation m’a enfin arraché cette triste vérité qu’il n’y a point de liberté, de sûreté et de paix à espérer pour nous, que ces lâches machinateurs ne fussent retranchés du nombre des vivants, – c’est lorsque j’ai été bien convaincu que leur mort était le seul moyen d’assurer le salut public. Vérité si bien sentie par tous les peuples qui ont rompu leurs fers, que c’est par le sacrifice des ennemies de la liberté qu’ils ont commencé leurs révolutions.

Depuis que j’ai pris la plume pour la défense de la patrie, on n’a jamais pris la peine de réfuter mes opinions ; mais chaque jour on a publié contre moi une multitude de libelles atroces. Ceux que le gouvernement a fait imprimer pour contrebalancer l’influence de ma feuille, et me diffamer ne tiendraient pas dans l’église Notre-Dame. Qu’ont-ils produit ? rien, que d’enrichir les libellistes et les imprimeurs. Quant à moi, ils ne m’ont pas fait perdre une ombre de popularité pour ceux qui peuvent m’entendre et qui savent lire.

Je sais bien que mes écrits ne sont pas faits pour rassurer les ennemis de la patrie : les fripons et les traîtres ne craignent rien tant que d’être démasqués. Aussi le nombre des scélérats qui ont juré ma perte est prodigieux. Forcés de couvrir leurs ressentiments, leurs basses vengeances, leur soif de mon sang, du manteau de l’amour de l’humanité du respect pour les lois, ils vomissent du matin au soir, contre moi, mille impostures atroces et ridicules. Les seules, qui ont trouvé des dupes, et qu’ils ne se lassent point de répéter, c’est que je suis un cerveau brûlé, un fou atrabilaire, ou bien un monstre sanguinaire, ou bien un scélérat soudoyé. Je ne daignerais pas repousser ces absurdes calomnies, si un grand nombre de mes collègues, égarés sur mon compte par des scélérats intéressés, n’attendaient de moi une réponse victorieuse. Je puis la leur donner.

Qu’ils lisent les écrits que j’ai publiés au commencement de la révolution, l’Offrande à la patrie, mon Plan de constitution, mon Code de législation criminelle, et les cent premiers numéros de l’Ami du Peuple ; et qu’ils me disent dans quel ouvrage renommé par la sagesse et la philanthropie, ils trouvent plus de ménagement, de prudence, de modération, d’amour des hommes, de la liberté et de la justice.

Ils me font un crime d’avoir demandé la tête des traîtres et des conspirateurs. Mais les ai-je jamais voués ces scélérats aux vengeances du peuple que lorsqu’ils bravaient impunément le glaive de la justice, et que les ministres des lois n’étaient occupés qu’a leur assurer l’impunité ; et puis où est donc le si grand crime que d’avoir demandé cinq cents têtes criminelles pour en épargner cinq cent mille innocentes ! Ce calcul même n’est-il pas un trait de sagesse et d’humanité ?

Ils m’accusent d’être un scélérat vendu. Mais je pouvais amasser des millions en vendant simplement mon silence, et je suis dans la misère ; j’ai perdu par la révolution mon état, les restes de ma fortune, et il me reste pour patrimoine 2.000 écus de dettes que m’ont laissées les fripons à qui j’avais donné ma confiance, qui ont abusé de mon nom et qui m’ont dépouillé. J’ai développé mon âme tout entière à ceux de mes honnêtes collègues qui semblent ne demander qu’à me connaître à fond, pour se rapprocher de moi, et travailler enfin au bien du peuple trop longtemps oublié, par les cruelles dissensions qui règnent dans l’assemblée. Je suis prêt à toutes les condescendances qui ne compromettent point le salut public, les droits et les intérêts de la nation, je n’exige de leur part que de la bonne foi ; qu’ils disent un mot, et je suis prêt à me concerter avec eux sur les moyens d’assurer la liberté, la paix et le bonheur de la nation. Je ne demande pas mieux que de poser le fouet de la censure pour la règle du législateur ; mais si, abusant de ma confiance, ils ne voulaient qu’enchaîner ma plume, qu’ils sachent qu’elle ne le serait qu’un instant, je m’empresserais de les marquer du sceau de l’opprobre, et ils seraient mes premières victimes, car je ne consentirai jamais à tromper le peuple.

(Journal de la République Française.)

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“Pour les citoyens toujours occupés de leur travail, de leur traffic, de leurs plaisirs, de leurs ambitions, la liberté n’est bien plus que le moyen d’acquérir sans empêchement, de posséder en sûreté et de se divertir sans obstacles.”

“Remplir les premières place de l’État d’hommes corrompus. Les tyrans ne peuvent seuls renverser la liberté. Il leur faut des conseillers, des suppôts, des instruments de tyrannie, or ils ne confient l’exécution de leurs projets qu’à des hommes adroits, qu’à des fourbes, sans mœurs ni probité, sans honneur.”

“En France, on désarme le paysan sous prétexte d’empêcher le braconnage. Dans les provinces il n’y a que les militaires, les gentilshommes et les officiers de la curante qui peuvent porter les armes. Ainsi, après avoir armé des mercenaires contre l’État sous prétexte d’assurer le repos public, le prince [les dirigeants] désarme ses sujets pour pouvoir plus facilement les jeter aux fers.”

“Pour rester libre, il faut sans cesse se mettre en garde de ceux qui gouvernent. Rien de plus aisé que de perdre celui qui est sans défiance et la trop grande sécurité des peuples est toujours l’avant-coureur de leur servitude.”

~ Jean-Paul Marat, “Les chaînes de l’esclavage”, 1774 ~

Lectures complémentaires de Jean-Paul Marat en PDF:

“Les chaînes de l’esclavage”, 1774, réédition de 1792

Les 685 numéros archivés de son journal “L’ami du peuple” (1789-1793)

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JP Marat d’après un CATscan de son masque mortuaire

Médecin de formation, scientifique et journaliste politique
Il publia des recherches scientifiques sur la lumière (1777-1779) et l’électricité (1782-4)
Marat est diplômé d’un doctorat en médecine de l’université de St Andrews (Angleterre)

« Ci-gît Jean-Paul Marat, l’ami du peuple tué par les ennemis du peuple »
(épitaphe de Marat au club des cordeliers, Paris)

De l’armée révolutionnaire et du pouvoir populaire avec « L’ami du peuple » (1793)

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Extraits du journal “L’ami du peuple” publication de J.P Marat (1793)

“Ci-gît l’ami du peuple, tué par les ennemis du peuple”

(Épitaphe de J.P Marat au club des cordeliers)

L’armée révolutionnaire

« Que commandants, officiers, soldats qui la composeront reçoivent la même solde, mangent le même pain, et que les distinctions militaires ne soient pas un objet de vaine parade, mais seulement pour l’utilité commune. »
L’Ami du peuple, 14 août 1793.

« Allez en masse à la Convention nationale, demandez-lui la desti­tution définitive de tous les nobles qui sont encore à la tête de nos armées ; demandez-lui l’exclusion de tous les nobles et des prêtres de tous les emplois civils et militaires. »
L’Ami du peuple, 27 juillet 1793.

Le pouvoir populaire

« Un peuple nouvellement libre est toujours ombrageux ; faites cesser ses craintes et prouvez-lui que ce n’est pas seulement pour la forme que vous lui avez donné une Constitution. »
L’Ami du peuple n°17, 30 août 1793.

« Rappelle-toi surtout qu’un peuple représenté n’est pas libre, et ne prodigue pas cet épithète de représentant (…) ; la volonté ne peut se représenter (…) ; tes magistrats quelconques ne sont que tes mandataires. »
L’Ami du peuple n°13, 21 août 1793

« La justice habite toujours au milieu du peuple. »
(Discours public le 16 mai 1793)

Aux femmes révolutionnaires

C’est surtout à vous à en donner l’éveil, républicaines révolutionnaires, femmes généreuses et vraiment au-dessus de tout éloge, par le courage et l’énergie que vous avez développés (…). Votre sexe, doué d’une plus grande sensibilité que le nôtre, sen­tira plus vivement les malheurs de la patrie et votre tendre sollicitude pour le sort de vos maris, de vos frères, de vos enfants, vous fera adopter cet infaillible moyen de salut public (…).

Inaccessibles aux suggestions étrangères, comme il n’y a chez vous ni places à donner ou à recevoir, un vil intérêt n’a pas étouffé dans vos âmes les sentiments de la nature ; votre esprit est le sien, et croyez-moi, il vaut bien les phrases académiques de tous vos hommes érudits. Allez par votre exemple et vos dis­cours réveiller l’énergie républicaine et ranimer le patriotisme dans les cœurs attiédis ! C’est à vous qu’il appartient de sonner le tocsin de la liberté ! Les moments sont pressants, le péril extrême. Vous avez mérité la priorité, volez ! La gloire vous attend !

Discours public – août 1793

(Claire Lacombe répond à cet appel en attaquant les députés à son club. Nous la citons pour souligner le parallèle.)

Il doit voir avec indignation, ce peuple, que des hommes s’en­graissent de son sang tandis qu’il périt de misère. Nous ne cro­yons plus à la vertu de ces hommes qui ne se sont couverts du manteau du patriotisme que pour se livrer impunément à l’injustice et au brigandage. Voulez-vous que nous croyions que les nobles n’ont pas de défenseurs parmi vous ? Destituez-les de toutes les places qu’ils occupent.

Claire Lacombe

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Lectures complémentaires en PDF :

“Les chaînes de l’esclavage” Jean-Paul Marat, (1774, réédition de 1792)

“L’intégrale du journal “L’ami du peuple”, 1789-1793”

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L’ami du peuple

Résistance politique: A l’heure du grand cirque électoral futile… Petit rappel sur la révolution française par les « amis du peuple »…

Posted in actualité, altermondialisme, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , on 9 mars 2017 by Résistance 71

Résistance 71

 

9 mars 2017

 

Nous irons crescendo au fil du temps dans la critique toujours Ô combien utile de ce pathétique rituel électoral de retour parmi nous et ce jusqu’aux deux tours (?) du grand barnum de l’hypocrisie et de la mesquinerie politicarde ne visant qu’à perpétuer le consensus du statu quo oligarchique mis en place il y a bien trop longtemps avec notre « consentement » du plus mal informé et au service de la caste des privilégiés du despotisme institutionnel.

Aujourd’hui, nous vous proposons une compilation en format PDF de textes déjà publiés sur ce blog, mis en page par la toujours excellente Jo de JBL1960, que nous remercions grandement au passage pour sa résilience à la tâche ; textes qui auraient dû bien plus éclairer le peuple depuis la seconde moitié du XVIIIème siècle, mais les circonstances furent des plus difficiles il est vrai. Dans cette compilation, retrouvons donc les vrais amis du peuple que furent Jean-Paul Marat, Jean Varlet, Jacques Roux et un peu plus tard Pierre Kropotkine…

Leurs textes résonnent (et raisonnent) toujours si puissamment aujourd’hui, pour la simple et bonne raison que nous n7avons absolument pas progressés sur un plan politique et qu’il est plus que grand temps que nous pensions à boycotter cette pourriture systémique obsolète qu’est l’État et que nous nous concentrions à développer la base de conscience pour que fleurisse enfin la société des sociétés, celle des associations libres, confédérées librement pour le bien commun de toutes et tous.

Pour la société des sociétés égalitaire et contre l’État, la coercition et le mensonge organisé et institutionnalisé.

Boycott du vote et associations libres !

 

Compilation version PDF

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Resistance politique: « Le gouvernement est l’ennemi du peuple » nous disait l’ami du peuple…

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“Nous croyons que le journal de Marat [“L’Ami du Peuple”] est le document le plus précieux, le plus indispensable qu’on puisse consulter pour une histoire de la Révolution française.”
~ Alfred Bougeart, historien et biographe de Marat ~

“Marat a formulé sa défiance à l’égard du régime représentatif d’assemblée et de ce qui le menace: la corruption, l’accaparement du pouvoir par les riches ou par les suppôts du prince. Le thème du nécessaire contrôle des élus par leurs mandants, leitmotiv sous sa plume de journaliste, est déjà en place.”
~ Michel Vovelle, historien ~

Épitaphe sur la tombe de Marat au club des Cordeliers:

“Ci-gît Marat, l’ami du peuple, assassiné par les ennemis du peuple le 13 juillet 1793.”

 

Textes de Jean Paul Marat

“L’Ami du Peuple” (extraits 1789-1792)

 

Le gouvernement est l’ennemi du peuple

Il est une vérité éternelle dont il est important de convaincre les hommes : c’est que le plus mortel ennemi que les peuples aient à redouter est le gouvernement. A la honte éternelle des princes de la terre et de leurs ministres, presque toujours les chefs qu’une nation se choisit pour assurer sa liberté ne songent qu’à lui forger des fers ; presque toujours les mains auxquelles elle a remis le soin de sa félicité ne s’occuppent qu’à consommer son malheur. Telle est l’ardeur de la soif de dominer que les hommes les mieux famés lui sacrifient jusqu’à leur réputation. Vous l’avez vu ce monstre autrefois populaire, jaloux de commander, oublier la justice, le devoir, l’honneur, presser continuellement le travail sur les impositions et le rétablissement du pouvoir exécutif, c’est-à-dire du pouvoir de la tyrannie, pousser le prince à n’accorder qu’à cette condition son consentement aux décrets de l’Assemblée nationale et à se montrer en despote. Vous les avez vus pareillement, ces hommes petits et vains que nous avons honorés de notre confiance, oublier au bout de quelques jours qu’ils dépendent de nous, s’ériger en tyranneaux, et pousser la folie jusqa’à vouloir maltraiter leur maître avant que l’Ami du peuple les remît à leur place.

O mes concitoyens, hommes frivoles et insouciants, qui n’avez de suite ni dans vos idées, ni dans vos actions, qui n’agissez que par boutades, que pour chasser un jour avec intrépidité les ennemis de la patrie, et qui le lendemain, vous abandonnerez aveuglément à leur foi, je vous tiendrai en haleine, en dépit de votre légèreté, vous serez heureux, ou je ne serai plus.

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Corruption de l’Assemblée Nationale

C’est une maxime bien fausse, de croire qu’il faille toujours dissimuler les maux de l’Etat et cacher la profondeur de ses plaies ; car si ceux qui tiennent les rênes du gouvernement sont toujours intéressés à combler la mesure des calamités publiques ; si les représentants de la nation sacrifient prêsque toujours ses intérêts à leur ambition ou à leur cupidité, et si le peuple seul veut toujours le bien, comment le porter à chercher le remède à ses maux, quand on lui dissimule les dangers de son état ? Je n’aurai donc point de secret pour le public, et quoi qu’il arrive, je déchirerai le voile dont on couvre l’abîme où l’on cherche à nous précipiter. (Note de R71: C’est bien pour cela que Marat fut assassiné…)

Tout ce qui s’est fait à l’Assemblée nationale depuis huit jours peut être contenu dans une page, aux règlements près qui fixent le traitement des ministres de la religion. A l’ouverture de chaque séance, ce sont toujours de ridicules adresses d’adhésion aux augustes décrets, suivis du serment de les défendre jusqu’au dernier soupir; indiscrète adhésion, serment téméraire d’une aveugle multitude, incapable de distinguer dans l’ouvrage du législateur ce qui est digne d’éloges, de ce qui est digne de blâme. Sans doute les décrets faits pour le bonheur public doivent être maintenus au prix de tout notre sang, mais ceux qui enlèvent aux citoyens leurs droits sacrés, et ceux qui sacrifient au monarque la souveraineté de la nation, doivent être proscrits avec la même ardeur.

Peuple inconsidéré, ce n’était donc pas assez pour ruiner ta cause et t’arracher le fruit de tes victoires, de l’avarice, de la rapacité, de l’ambition, de la haine, de la rage, de la fureur dévorent le sein des députés des ordres abolis ; ce n’était pas assez de leurs intrigues, de leurs menées, de leurs complots, de leurs trames odieuses ; ce n’était pas assez de la vénalité, de l’astuce, de la perfidie, de la trahison de tes propres représentants; il fallait encore que ta crédulité, que ta sotte confiance, que tes adulations, que ton idolâtrie encourageassent au crime et poussassent aux derniers attentats une lâche majorité prostituée à la cour ; il fallait êncore que son ingratitude envers tes fidèles représentants te fît compter pour rien leurs généreux efforts et leurs réclamations. Ah ! je le vois trop, c’en est fait des intérêts de la liberté pendant le reste de cette législature. Sourd à la voix des remords et de la pudeur, elle suit avec opiniâtreté ses noirs projets ; n’attendez plus d’elle que fausses promesses, bienfaits illusoires, pièges, prévarications et perfidies ; sans cesse des comités vendus forgeront des projets de décrets funestes qu’elle adoptera avec acclamation; sans cesse elle entraînera le peuple de chute en chute jusqu’au moment de sa dissolution …

Jugeons de l’avenir par le présent et le passé. Vous la verrez cette assemblée rien moins qu’auguste, au moment où elle cherchera à organiser le pouvoir judiciaire, mettre tous ses soins à éviter l’institutition d’un vrai tribunal d’Etat, et se donner garde de le composer d’un petit nombre de patriotes distingées comme l’exigerait le salut de la patrie … Vous la verrez, imposant silence aux spectateurs témoins de prévarications, enlever aux électeurs le droit de surveiller le pays, le droit de déstituer ceux qui seront suspêcts, le droit de punir ceux qui seront corrompus.

Vous la verrez aussi, l’Assemblée nationale, au moment où elle cherchera à organiser l’armée, mettre tous ses soins à enlever aux soldats le droit incontestable qu’ils ont de nommer leurs officiers, de les surveiller, de les contrôler, de les déstituer; ou si elle craint de le leur enlever, vous la verrez affranchir les troupes de ligne du pouvoir civil, attribuer à un conseil de guerre la reconnaissance des délits qui n’appartiennent qu’aux tribunaux, soumettre à l’état-major le jugement des actes d’indiscipline et des abus d’autorité, qui n’appartient qu’à un conseil nommé par le régiment et remettre dans les mains du ministre le dur joug sous lequel le soldat gémit depuis si longtemps.

C’est ainsi que, dans l’organisation des municipalités, elle s’est étudiée à enlever à la commune le droit incontestable qu’elle a de toujours rester assemblée ou de s’assembler toutes les fois qu’elle juge à propos pour s’occuper des affaires publiques; le droit de surveiller, de contrôler, de destituer, de réprimer, de punir ses mandataires, droit essentiel, sans lequel tous les autres ne sont qu’illusoires. Le moyen d’en être sur pris ! Elle s’êst bien attribué à elle-même ceux que la nation a sur ses représentants.

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Lire “Les chaînes de l’esclavage” de Jean-Paul Marat (1774) sur Résistance 71,

Les assemblées communales sous la révolution: 1789-1793

L’anti-“Prince” de Machiavel

Dans son “Prince”, Niccolo Machiaveli écrivait le modus operandi de la domination tyrannique du prince au service de celui-ci. Dans ses “chaînes de l’esclavage”, Marat écrit, dénonce les mécanismes tyranniques étatiques pour instruire le peuple sur le plan de domination politique dont il est victime. Écrit en 1774, soit 15 ans avant la révolution française, “Les chaînes de l’esclavage” est un essai visionnaire et compréhensif de la tyrannie non seulement des “princes” d’état, mais de l’État tout court.

Marat, “L’Ami du Peuple”, du nom de son journal révolutionnaire, était un visionnaire, proche des hébertistes et des “sections” populaires municipales sans-culottes, il avait la confiance du peuple et aurait vraisemblablement amené un élan politique menant la république française à devenir une confédération de communes dirigées de facto par ses citoyens. En cela, il était un ennemi mortel de l’oligarchie, des spéculateurs, des accapareurs, des corrupteurs et donc de la bourgeoisie dirigeant la nation depuis 1789 et ayant relégué le peuple au rang d’administrés se devant être serviles. Celle-ci le savait et devait se débarrasser de ce trublion politique.

Dès lors, Marat devait mourir. Personne n’aurait osé le guillotiner. L’assassinat politique fut de mise.

On pourra spéculer longtemps, mais il est plus que probable que Marat vivant, la France révolutionnaire n’aurait jamais connu Napoléon ni l’empire et que sa destinée aurait été toute autre.

De toutes les figures de la révolution française, de Danton l’escroc à Robespierre le gourou du culte de “l’être suprême”, Marat est sans aucun doute celui qui fut le plus diabolisé et sali afin que son héritage politique s’efface devant la république oligarchique du pouvoir commercial et financier, celle du pouvoir de l’argent et de la corruption institutionnalisée qui a atteint au XXIème siècle des sommets inégalés.

Relire, comprendre et réhabiliter Marat, c’est aussi et sûrement être l’ami du peuple…

~ Résistance 71 ~

Changement politique et le blasphème de la délégation du pouvoir du peuple…

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Marat était un défenseur de l’État populaire, des institutions sous le contrôle permanent du peuple. Il était un véritable ami du peuple, il en donna le nom à sa publication révolutionnaire. Devant l’assujettissement de l’État au pouvoir de la finance et de la bourgeoisie, Marat, proche des hébertistes et des sections (sans-culottes), aurait sans doute, s’il avait vécu, été un fervent soutien d’une évolution politique plus “anarchiste” de la France pour le bien commun du peuple et de la liberté. Souvent présenté comme un révolutionnaire sanguinaire limite psychopathe, il convient de rendre à Marat sa vision et son idéal politique. Son œuvre phare fut écrite en 1774, soit 15 ans avant la révolution: “Les chaînes de l’esclavage”, dont nous avons publié de très larges extraits sur ce blog (cliquez sur le titre). Cet ouvrage d’une actualité et modernité toujours époustoufflantes devrait figurer dans la liste des textes étudiés dans nos bahuts, ceci ne manquerait bien évidemment pas de réhabiliter celui qui fut, comme le dit son épitaphe sépulcrale un véritable “ami du peuple”, bien plus que ne le furent les “figures” rendues populaires de la révolution des Danton, Robespierre et Saint Just réunis.
“Les chaînes de l’esclavage” fut écrit comme un anti-“Prince” de Machiavel ainsi que le stipule son long sous-titre: “Ouvrage destiné à déjouer les noirs attentats des princes contre les peuples ; les ressorts secrets, les ruses, les menées, les artifices, les coups d’État qu’ils emploient pour détruire la liberté et les scènes sanglantes qui accompagnent le despotisme.

En 1774, l’ami du peuple nous donnait déjà la marche à suivre pour lutter contre le despotisme. Marat devait mourir et son œuvre être oubliée de tous afin que puisse perdurer le despotisme aristocratique bourgeois de la finance et du commerce relayant celui de l’aristocratie de “droit divin”. Nous n’en sommes toujours pas sortis… (Re)lire Marat le visionnaire est un pas de plus vers la libération finale.

~ Résistance 71 ~

 

La France des sections communales

Le mandat impératif (Jean Varlet 1792)

 

Citations de Jean Paul Marat… Un véritable ami du peuple

 

« Veiller est le premier devoir de tout bon citoyen. »
Jean-Paul Marat, 13 avril 1792.

« Apprenez donc que, hors ce qui concerne la discipline militaire, c’est-à-dire, le maniement et la tenue des armes, les exercices et les évolutions, la marche contre les ennemis des lois et de l’État, les soldats de la patrie ne doivent aucune obéissance à leurs chefs ; que loin de leur être soumis, ils en sont les arbitres ; que leur devoir de citoyen les oblige d’examiner les ordres qu’ils en reçoivent, d’en peser les conséquences, d’en prévenir les suites. Ainsi lorsque ces ordres sont suspects, ils doivent rester dans l’inaction ; lorsque ces ordres blessent les droits de l’homme, ils doivent y opposer un refus formel ; lorsque ces ordres mettent en danger la liberté publique, ils doivent en punir les auteurs ; lorsque ces ordres attentent à la patrie, ils doivent tourner leurs armes contre leurs officiers. Tout serment contraire à ces devoirs sacrés, est un sacrilège qui doit rendre odieux celui qui l’exige, et méprisable celui qui le prête. »
Marat, « L’Ami du Peuple », 8 juillet 1790.

« Le droit qu’ont les citoyens de s’assembler où il leur plaît, et quand il leur plaît, pour s’occuper de la chose publique, est inhérent à tout peuple libre.
 Sans ce droit sacré, l’état est dissous, et le souverain est anéanti ; car, dès que les citoyens ne peuvent plus se montrer en corps, il ne reste dans l’État que des individus isolés ; la nation n’existe plus.
On voit avec quelle adresse les pères conscrits ont anéanti la souveraineté du peuple, tout en ayant l’air d’assurer la liberté individuelle. En Angleterre, toute assemblée paisible est licite : la loi ne défend que les attroupements séditieux. Voilà la liberté. »
Marat 16-17 août 1792.

« C’est à la lueur des flammes de leurs châteaux incendiés qu’ils ont la grandeur d’âme de renoncer au privilège de tenir dans les fers les hommes qui ont rencontré leur liberté les armes à la main. […] Ces sacrifices sont pour la plupart illusoires. »
Jean-Paul Marat, « L’Ami du Peuple », 21 septembre 1789.

« Quelque heureux que puissent être les changements survenus dans l’État, ils sont tous pour le riche : le ciel fut toujours d’airain pour le pauvre, et le sera toujours… Qu’aurons-nous gagné à détruire l’aristocratie des nobles, si elle est remplacée par l’aristocratie des riches ? »
Jean-Paul Marat (1790), cité par Jean Massin, p 28.

« La liberté de tout dire n’a d’ennemis que ceux qui veulent se réserver la liberté de tout faire. Quand il est permis de tout dire, la vérité parle d’elle-même et son triomphe est assuré. »
Jean-Paul Marat « Les Chaînes de l’esclavage »

« Dès qu’une fois un peuple a confié à quelques-uns de ses membres le dangereux dépôt de l’autorité publique et qu’il leur a remis le soin de faire observer les lois, toujours enchaîné par elles, il voit tôt ou tard sa liberté, ses biens, sa vie à la merci des chefs qu’il s’est choisi pour le défendre. »

Jean-Paul Marat, « Les chaînes de l’esclavage » (1774).

« C’est un blasphème politique d’oser avancer que la nation, de qui émanent tous les pouvoirs, ne peut les exercer que par délégation ; ce qui la mettrait elle-même dans la dépendance, ou plutôt sous le joug de ses propres mandataires. »

Jean-Paul Marat, 1791.

« Le parlement sous l’influence de la cour, ne s’occupera jamais du bonheur public. Ne concevez-vous pas que des intrigants qui ne doivent leur nomination qu’à l’or qu’ils ont semé, non contents de négliger vos intérêts, se font un devoir de vous traiter en vils mercenaires ? Cherchant à raccrocher ce qu’ils ont dépensé pour vous corrompre, ils ne feront usage des pouvoirs que vous leur avez remis, que pour s’enrichir à vos dépens, que pour trafiquer impunément de vos droits. »
Jean-Paul Marat, Les chaînes de l’esclavage (1774).

« Si les bourgeois ont pris les armes en 89, c’est avant tout par effroi des pauvres. La bourgeoisie s’est servie des pauvres dont elle avait besoin pour intimider la Cour et pour établir sa propre oligarchie. Et les nouveaux maîtres, la Législative, sont des faiseurs d’affaires pour qui la liberté c’est le privilège de s’enrichir sans obstacle. »
Jean-Paul Marat, « L’ami du peuple », 20 nov. 1791, cité par Henri Guillemin dans « Les deux révolutions. », p. 110.

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Source de la compilation de ces citations:

http://chouard.org/blog/2016/07/26/pourriture-politicienne-segolene-royal-nous-ne-ferons-pas-lerreur-de-cameron-nous-ne-ferons-pas-de-referendum-sur-la-sortie-de-leurope/