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Résistance politique: Une étude de la doctrine chrétienne de la découverte ordonnée par l’UNPFIP

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 25 mars 2014 by Résistance 71

S’il ne faut jamais attendre grand chose de l’ONU sur un plan pratique puisqu’elle est par essence pieds et poings liés à l’oligarchie qui l’a créée en première instance, le fait d’amener ce sujet de la doctrine chrétienne de la découverte, fondement « légal » ou voulu comme tel du colonialisme occidental depuis le XVème siècle, cela aura au moins pour mérite d’amener les feux de la rampe voire une certaine attention publique et médiatique sur ce ce qui est la véritable clef des solutions pour l’annihilation de l’empire anglo-américain.

Pour y parvenir, il faut que le plus de personnes possible soient mises au courant de ce qu’est la doctrine chrétienne de la découverte (bulles papales Romanus Pontifex et Inter Caetera de 1455 et 1493) et également être familier avec le plus grand cas légal qui incorpora cette doctrine chrétienne raciste dans la loi des Etats-Unis régissant la propriété et la souveraineté sur les territoires, le verdict de l’affaire Johnson contre McInstosh, Cour Suprême des Etats-Unis, 1823.

Le public français et francophone doit savoir sur quoi est fondé le colonialisme occidental depuis plus de 500 ans: Une doctrine religieuse raciste, génocidaire et eslavagiste, incorporée aux lois des états-nations et qui régit toujours aujourd’hui les lois foncières et de souveraineté des nations indigènes aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

— Résistance 71 —

 

Le Forum permanent des Nations Unies questionne la doctrine de la découverte

 

Peter d’Errico

 

20 mars 2014

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2014/03/20/un-permanent-forum-raises-stakes-christian-discovery-doctrine?page=0%2C0

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le professeur Joshua Jeffers, candidat au doctorat en histoire et enseignant à l’université de Purdue, a écrit une étude importante sur la Doctrine Chrétienne de la Découverte, étude publiée dans le magazine d’histoire de l’état du Maryland au printemps 2013. Jeffers a commencé son étude, validée universitairement, avec une discussion de la décision de la cour suprême des Etats-Unis de 1823 dans l’affaire Johnson contre McIntosh, qui fit de la doctrine “le principe légal fondamental sur lequel est fondé le droit à la propriété foncière des Etats-Unis… avec des conséquences dévastatrices pour les nations amérindiennes.”

Après une stricte analyse de la trajectoire de la doctrine chrétienne de la découverte depuis ses origines dans les decrets papaux du XVème siècle, Jeffers explore les façons par lesquelles cette obscure doctrine légale religieuse a émergé dans la discussion ouverte de notre époque. Il décrit la situation actuelle comme “augmentant l’agitation à son sujet”. Les lecteurs du présent média sont les témoins de cette agitation tandis que les colonnistes et les articles de presse rapportent le mouvement croissant pour amener les Nation-Unies à focaliser sur la doctrine chrétienne comme étant une doctrine coloniale et impérialiste.

Dans une conclusion provocante, Jeffers suggère que le défi des peuples indigènes du XXIème siècle à cette doctrine est tout aussi signifiant que les débats ayant eu lieu au XVIème siècle et qui examinèrent le sous-jacent théologique et légal du colonialisme espagnol. Il montre que l’examen récent de Johnson contre m’Intosh, appelant à remettre en question sa légitimité comme précédent, fait aussi écho des arguments au sujet des spéculateurs terriens britanniques du XVIIème siècle et des théoriciens légaux américains des XVIII et XIXème siècles.

La conclusion de Jeffers au sujet de la signifiance historique du moment présent semble amplement soutenue par les faits. Comme il le note fort justement, “dans les deux dernières décennies, plus de 750 articles et plusieurs livres venant d’universitaires aussi variés que des politologues, légistes et historiens de la colonisation, ont critiqué vertement la décision de la cour suprême dans l’affaire Johnson contre MacIntosh.”

Il y a non seulement eu une explosion des commentaires critiques dans le monde universitaire, mais la critique a aussi débordé en dehors du débat académique pour aboutir dans la presse et l’arène politique.

La 11ème session du Forum Permanent de l’ONU sur les problèmes indigènes (2012) a examiné la Doctrine Chrétienne de la Découverte en tant que “thème spécial”. La session impliqua un panel d’experts internationaux, en préparation d’un article sur la conférence et des déclarations venant de membres de peuples indigènes de partout dans le monde. Le rapport de la session a recommandé qu’une étude formelle se tienne pour le Forum Permanent lui-même.

L’étude recommandée par la session spéciale a été préparée par Mr Edward John, un membre du Forum, et est maintenant dans sa phase finale de révision. Elle sera présentée à la 13ème session du forum, programmée pour les 12-23 Mai 2014. Mr John enquête non seulement sur les “impacts” de la Doctrine Chrétienne de la Découverte, mais aussi de ses “mécanismes, processus et instruments de rectification”.

L’étude va de fait atteindre le niveau de signifiance historique suggérée par le Professeur Jeffers: Elle représente une mise en examen mondiale de la notion de découverte chrétienne, avec ses implications légales, politiques et économiques, ainsi que la place réelle de la religion dans les activités de gouvernement. La question est de savoir si la discussion va se concentrer sur le verbe “rectifier” comme “rhabiller” ou comme ‘remettre en position droite, donc rectifier un tort” (NdT: le verbe incriminé ici en anglais is “redress” qui peut avoir deux sens: rectifier un tort ou rhabiller, difficle à transcrire le jeu de mot dans la traduction… voir la phrase dans l’article original).

Il convient d’abord de se référer à la doctrine avec son véritable nom, celui de: Doctrine Chrétienne de la Découverte et non pas à la phrase commune à laquelle se réfère bon nombre d’écrivains, même ceux qui lui sont critiques et qui l’appelle “doctrine de la découverte”. Le véritable nom insiste sur le fait que la doctrine est fondamentalement enracinée dans la religion dès l’origine. Ce n’est pas une règle séculiaire, mais une règle de discrimination religieuse.

Nous devons à Steven Newcomb (NdT: que nous traduisons régulièrement sur ce blog…) d’avoir établi la base académique de ce sujet en démontrant l’enregistrement historique et documenté de la “découverte” comme étant de fait une doctrine religieuse. Ce fut Newcomb qui martela sans cesse les termes de “doctrine chrétienne de la découverte” et ce à une époque où la vaste majorité des écrivains se référaient simplement à elle dans les termes de “découverte européenne”. (NdT: Sciemment ou non est une autre histoire…)

L’archivé historique montre que “la découverte européenne” est la “découverte chrétienne” et ceci est très clair depuis l’intrusion coloniale initiale, lorsque que Christophe Colomb planta le drapeau espagnol sur le “Nouveau Monde” en 1492.

En 1493, la bulle papale “Inter Caetera” du pape Alexandre VI félicitait “notre fils bien-aimé, Christopher Colombus” et pour la couronne espagnole qui finançait Colomb, le pape “donne, accorde, octroit et vous assigne à vous et vos héritiers et successeurs, rois de Castille et de Leòn, à tout jamais… tous les droits, jurisdictions et appartenances, de toutes les îles et des terres (continentales) trouvées et à trouver, découvertes et à découvrir.” La seule limite de l’octroi du pape était si les terres étaient déjà “en possession de quelque roi ou prince chrétien”. Le nom même de Colomb porte témoignage de la doctrine. Comme le stipule le dictionnaire d’anglais Oxford: “Chistopher” veut dire “porteur du Christ”.

Comme le signale le professeur Jeffers, les racines doctrinaires de la découverte chrétienne remonte même à plus loin, au XIIIème siècle, le pape Innocent IV qui “donna aux Chrétiens l’autorité légale de circonvenir à la propriété non-chrétienne et aux droits de souveraineté.” Aux XVIème et XVIIème siècle, des chercheurs en droit tels Franciscus de Victoria et Hugo Grotius commencèrent de développer ce qu’ils appelaient le “droit international” (c’est à dire la loi du système de l’état-nation). Ils construisirent sur des précédents papaux “légitimisant la confiscation des terres, propriétés et souveraineté des peuples non-chrétiens.”

Le rendu Johnson contre MacIntosh a admis cette origine religieuse. Comme le juge suprême Marshall l’écrivit: “Personne des puissance européennes ne donna plus son plein assentiment à ce principe que l’Angleterre. Les documents à ce sujet sont nombreux et complets. Dès l’année 1496, son monarque donna une commission aux Cabot de découvrir des terres alors inconnues au peuple chrétien et d’en prendre possession au nom du roi d’Angleterre.

Les Etats-Unis furent aussi abrupts lorsqu’ils clamèrent les terres des Indiens Tee-Hit-Ton en 1955. Leur résumé légal fonda explicitement l’affirmation de droit sur la doctrine chrétienne de la découverte: “La doctrine de titre de propriété par la découverte n’est pas juste une doctrine catholique romaine, mais plutôt un principe auquel toutes les nations chrétiennes adhèrent.” Le résumé légal expliquait qu’alors même que les Etats-Unis ne “reconnaissaient pas les papes comme la source de leurs titres de propriétés”, le concept de titre par la découverte était “fondé sur la même idée que les terres occupées par les païens et infidèles étaient ouvertes à toute acquisition par les nations chrétiennes.

Johnson contre M’Intosh et l’affaire Tee-Hit-Ton sont toujours considérés comme des précédents valides dans les tribunaux américains. Les cours de justice à tous les niveaux citent souvent ces décisions. Le plus souvent ces jours-ci, les tribunaux n’élaborent pas sur les fondements religieux sous-jacents de ces décisions. Comme le dit Jeffers, les noms de ces affaires sont maintenant “un raccourci logique pour déclarer que le titre de propriété indigène de la terre était inférieur à celui du titre européen.”

Il serait très embarrassant aujourd’hui pour les puissances coloniales et leurs descendants dans les états-nations variés du monde de parler ouvertement des fondements religieux des lois établies en regard des nations autochtones. Ceci ne veut pas dire qu’il n’y ait personne qui implique et embrasse la religion au sein de l’exercice du gouvernement (des sionistes aux chrétiens évangélistes en passant par les partis politiques islamistes), mais il convient de dire que la position normale des état membres des Nations-Unies est maintenant de manière générale, nettoyée d’une telle rhétorique.

L’étude à venir du Forum Permanent fera monter l’attention rhétorique du discours international au sujet des peuples indigènes à son plus haut niveau depuis 500 ans. Ceci représente une opportunité et un défi. Les références répétées de l’étude pour “redresser” veut peut-être juste dire “rhabiller” une vieille doctrine ; un tel rhabillage de la doctrine peut-être anticipé et prévenu si des références à “l’auto-gouvernance”, “contrôle des terres” et autres aspects d’une “souveraineté effective”, sont bien comprises et mises en avant.

Peter d’Errico est diplômé de la faculté de droit de Yale (1968) Il a été l’avocat du Dinebeiina Nahiilna Be Agaditahe Navajo Legal Services, 1968-1970, à Shiprock . Il a enseigné le droit à l’université du Massachusetts, Amherst, 1970-2002. Il est avocat consultant sur les problèmes légaux indigènes.

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Autre lecture sur l’affaire Johnson contre McIntosh (1823):

https://resistance71.wordpress.com/2014/03/12/resistance-au-colonialisme-le-vol-des-terres-amerindiennes-enterine-par-une-decision-de-la-cour-supreme-de-1823/

Sur les bulles pontificales Romanus Pontifex, Inter Caetera et sur l’origine religieuse du colonialisme occidental:

https://resistance71.wordpress.com/2013/10/09/lorigine-profonde-du-colonialisme-occidental-les-bulles-pontificales-romanus-pontifex-1455-et-inter-caetera-1493/

500 ans d’injustice (Steven Newcomb) et liens sur l’origine du colonialisme:

https://resistance71.wordpress.com/2013/10/12/les-origines-du-colonialisme-inhumain-trop-inhumain-selon-le-vatican/

La bulle papale Inter Caetera de 1493 (Steven Newcomb):

https://resistance71.wordpress.com/2013/10/05/au-sujet-de-lorigine-du-colonialisme-la-bulle-papale-inter-caetera-alexandre-vi-1493/

 

Petits précis sur le colonialisme français en « Nouvelle-France »

Posted in actualité, colonialisme, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, média et propagande, militantisme alternatif, politique et social, politique française, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , on 21 mars 2014 by Résistance 71

“Cela devrait paraître évident que le patriotisme est un mauvais sentiment porteur de destruction et une stupide doctrine ; car il est clair que si chaque peuple et chaque état se considère être le meilleur peuple et état, ils puisent cela d’une illusion néfaste et dangereuse […] Tous les peuples du soi-disant monde chrétien ont été réduits par le patriotisme à un tel état de brutalité, que non seulement ceux qui sont obligés de tuer ou d’être tués désirent le massacre et se réjouissent du meurtre, mais aussi tous les peuples d’Europe et d’Amérique, vivant pacifiquement dans leurs maisons sans être exposée à un quelconque danger, sont, à chaque guerre, et ce grâce aux moyens de communication et à la presse, dans la position des spectateurs du cirque romain et comme eux, se réjouissent du massacre et clâment sanguinairement ‘Pollice verso’ [à mort !].”

~ Léon Tolstoï (“Patriotisme et Gouvernement”, 1900) ~

 

Faits et méfaits de la France lors de sa colonisation de la Nouvelle-France ~ XVIIème XVIIIème siècles

 

Résistance 71

 

21 Mars 2014

 

Nous avons noté une certaine propention à raviver une justification de la colonisation. En ces temps de totale déliquescence politique, les nostalgiques de la III ème république et autres afficionados de la monarchie s’en donnent à cœur joie pour tenter de raviver la pathétique flamme patriotique au nom de “valeurs” soi-disantes “humanistes” et de “grandeur patriotique”. Des valeurs si “humanistes” qu’elles menèrent l’occident et donc la France à piller le monde en se revendiquant qui de dieu, qui du roi, qui de la responsabilité de civiliser, d’éduquer et d’évangéliser/républicaniser (c’est pareil…) ces sauvages, païens, sarrazins et imbéciles des contrées d’outre-mer et ce dans une frénésie génocidaire remontant à la fin du XVème siècle jusqu’à aujourd’hui.

Nous devons analyser, comprendre et tirer les conclusions qui s’imposent du comment l’occident est arrivé à ce stade hégémonique jamais égalé dans l’histoire de l’humanité. Notre histoire, si elle se lit de guerre en guerre et de crime en crime, se confond aujourd’hui avec l’histoire d’un monde inégal, injuste, belliqueux, veule et voué à la destruction planifiée. L’occident est ce qu’il est parce qu’il a pillé, saccagé, dominé, écrasé, exploité, le reste de l’humanité depuis plus de 500 ans. Cela commença avec nous- mêmes puis vint l’extension des massacres sur tous les continents au nom d’un dieu aussi ethnocentrique et sanguinaire qu’imaginaire, remplacé bientôt par son pendant économique.

Si nous ne sommes pas, nous, citoyens du XXIème siècle, directement responsables des crimes commis à “l’époque”, ceux-ci font néanmoins partie de notre patrimoine historique que nous devons tous collectivement reconnaître et assumer, c’est en effet la moindre des choses que nous puissions faire. Beaucoup de Français pensent que la colonisation, c’est de l’histoire ancienne… Que faisons aujourd’hui au Mali, qu’avons-nous fait en Libye ? Quelle fut et est toujours notre implication dans le contrôle des ressources de certaines régions africaines qui furent nos anciennes colonies sous la macabre IIIème république et sa descendance appliquée à perpétrer l’héritage génocidaire ? Les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande sont toujours des colonies sous domination monarchique, présentant une façade “démocratique”, ne se comportant qu’en entité entrepreneuriale dont le seul but est l’extraction des richesses naturelles au profit de la même clique d’oligarques de la “couronne”/City de Londres et affiliés.
L’enclave francophone du Québec répond à cette même “couronne”, entité commerciale, dont elle n’est qu’une succursale. L’ensemble de cette vaste escroquerie tient sur des tenants pseudo-légaux datant du XVème siècle sous la forme de diktats papaux toujours en vigueur aujourd’hui et directement intriqués dans la fabrique pseudo-légale fondatrice des empires coloniaux passés et présents. Demandons-nous qui vote pour entretenir cette permanence du crime contre l’humanité de génération en génération et se rend ainsi complice des crimes commis ?

Il n’y a aucune justification possible à l’asservissement et au dépouillement de peuples et de nations entières au profit d’une clique d’oligarques élus et non élus. Le passé colonial de la France est sombre et aussi criminel que celui de toutes autres entités étatico-commerciales exerçant les mêmes turpitudes. Il n’y a pas de hiérarchie dans les crimes contre l’humanité et il ne doit pas y avoir de deux poids deux mesures dans leur reconnaissance.  C’est à nous les peuples occidentaux de faire la plus grande partie du chemin vers une véritable réconciliation avec tous ceux que nous avons opprimés depuis plus de 500 ans, c’est notre responsabilité, parce qu’au bout du compte… Nous sommes tous des colonisés, nous sommes tous colonisés par cette idéologie tantôt ouverte tantôt rampante de la colonisation qui nous inscrit, sans notre consentement, dans la catégorie des “êtres supérieurs” ayant le devoir de dominer et “d’éclairer” le monde…

Il est plus que temps de nous réveiller une bonne fois pour toute de cette foutaise, de ce voile édulcoré, fabriqué à dessein pour nous voiler la face des turpitudes de l’oligarchie en place, la même quasiment depuis 500 ans, simplement plus “perfectionnée”, plus “sophistiquée” au fur et à mesure de la mutation du monstre froid qu’elle chevauche.

Alors… Le colonialisme français du nouveau-monde fut-il un moindre mal comparé au colonialisme anglais ? Possible, bien que les méfaits, les abus et les crimes soient bien présents et documentés, mais cela ne peut en rien le justifier ou le considérer comme un élan civilisateur. Nous présentons ci-dessous un échantillon du “bon” et du moins bon. Mais une chose demeure certaine: Pour avoir une véritable idée de l’histoire d’une période, il ne faut pas la résumer à l’historiographie des vainqueurs, des élites, des militaires et des grands bourgeois, en charge de la rédaction d’une histoire falsifiée, tronquée à dessein pour endoctriner les foules à la servitude volontaire. Il est nécessaire de rechercher et de recouper l’historiographie des dominants avec les témoignages et archives des dominés, c’est alors que le dépoussiérage salvateur s’opère. Alors une histoire de la Nouvelle-France narrée par des historiens monarchistes a autant de valeur que l’histoire de la colonisation de l’Afrique et de l’Asie par la France de la IIIème république narrée par des républicains bon teints, convaincus peu ou prou par le modèle raciste qu’ils encensent.

La voie du milieu permet de voir, d’analyser et d’admettre les crimes commis. Sortons de la dissonance cognitive, c’est la seule façon de changer de paradigme. Ceci passe par une vision historique claire des méfaits de notre civilisation, leur reconnaissance, afin de corriger le tir, de corriger l’E.R.R.E.U.R pour une véritable réconciliation.

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“En 1754, avant l’avènement des Etats-Unis, les Britanniques déclarèrent la guerre aux Français, précipitant les pays l’un contre l’autre dans une bataile qui commença dans la vallée de l’Ohio, que les Français avaient déjà colonisé.

Les tribus alliées aux Français espérèrent maintenir l’expansion britannique au loin. Les Français avaient causé moins de griefs que les Anglais, qui amenaient avec eux leurs femmes et leurs familles pour vivre, tandis que les trappeurs français mariaient quant à eux, les femmes indiennes et vivaient avec les autochtones en grande partie. A part avoir amené le catholicisme, les Français vivaient de manière amiable parmi les Indiens sans s’imposer, ni imposer leur style de vie.

[…]

Les Français faisaient croire aux Indiens que les Anglais les avaient escroqué dans le commerce, leur avaient pris leurs terres sans leur donner l’équivalent et ainsi leur firent croire qu’ils devaient poussé les Anglais hors du pays. Les Anglais firent la même chose de leur côté, mais pas avec le même succès, car ils ne purent jamais parvenir à se rendre plus sympathiques et favoris des Indiens que les Français le purent.”

Source: “Indigenous History: The War between the French and the Indians ends with the Treaty of Paris” (Christina Rose)

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2014/02/10/native-history-french-and-indian-war-ends-treaty-paris-153485?page=0%2C0

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“Lorsque les Britanniques combattirent les Français pour l’Amérique du Nord dans la guerre de sept ans, les Indiens combattirent du côté des Français. Les Français était des commerçants et non des occupants des territoires indiens, tandis que les britanniques clairement convoitaient leurs terrains de chasse et leur espace vital… Le général anglais Braddock approcha le chef Shingas de la nation Delaware pour savoir s’il accepterait de combattre aux côtés des Anglais. Celui-ci lui demanda si les Indiens auraient alors le droit de vivre côte à côte avec les Anglais et d’obtenir des terres de chasse suffisamment grandes pour la vie de sa nation. A cela le général répondit qu’aucun sauvage ne pourra hériter de la terre, ce à quoi le chef Delaware rétorqua que s’il n’avait pas la possibilité de vivre libre et en paix sur la terre ancestrale, il ne se battrait sûrement pas pour elle…”

Source: “Une histoire populaire des Etats-Unis”, Howard Zinn

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Il est important qu’il n’y ait pas de paix du tout entre nos frères Hurons et leurs voisins, car ceci est requis pour la foi et le commerce des fourrures.” ~ (Jean de Brebeuf, missionnaire jésuite en Nouvelle France, Canada, 1642) ~

“Quand l’explorateur français Jacques Cartier rencontra en premier les pacifiques indigènes Miq’maq (NdT: qui existent toujours dans les provinces de la Nouvelle-Ecosse, du Nouveau Brunswick et du Québec) dans la province actuelle du Nouveau Brunswick en 1534, son équipage lui suggéra de faire tirer le canon avec des salves de soufre, de plomb, de verres brisés et de cailloux (mitraille improvisée). Puis les Français attaquèrent leurs villages et demandèrent aux survivants toute leur richesse et leurs femmes.

Une telle attitude “civilisée” n’empêcha pas Cartier de commenter:

Ces gens peuvent être appelés sauvages, car ils sont les plus pauvres de la terre: ensemble, ils n’ont pas la valeur de cinq sous entre eux. Et pourtant, ils partagent tout ce qu’ils ont avec les autres et vivent dans une véritable communauté de biens. Ils sont complètement étrangers à toute notion de propriété et tout ce qui appartient à l’un appartient tout aussi bien à l’autre… Ils sont sûrement de meilleurs chrétiens en ce sens que nous ne le sommes.” ~ (cité dans “Founding of Canada des débuts à 1815”, Stanley Ryerson, 1960) ~”

[…]

Sous les jougs espagnol et français, les tribunaux de l’inquisition furent souvent de rigueur pour traduire des Indiens en “justice”. Il y eut plus de 900 procès pour hérésie contre des Indiens au Mexique au XVIème siècle. Dans un de ces “Auto da Fe” (ou “acte de foi”, le nom formel de l’inquisition), qui s’est tenu au Mexique en 1570, plus de 3 800 Indiens furent condamnés, pendus ou brûlés vifs pour “hérésie”.

Un tel terrorisme religieux n’était pas moins actif dans les terres saisies par l’Angleterre, la France ou la Hollande au nord de l’Amérique espagnole.

Par exemple, après l’arrivée des premiers jésuites en Nouvelle-France (maintenant le Québec) en 1611, cet ordre religieux déclara une guerre ouverte aux nations indiennes alliées avec le rival anglais et même aux nations autochtones neutres, comme les Algonquins. En tant qu’investisseurs majeurs dans le commerce de la fourrure, les jésuites protégèrent leurs profits en éliminant les nations indiennes qui délivraient des fourrures aux mains des Anglais. Ainsi, dès 1640, les jésuites étaient d’accord avec un plan du gouverneur Montmagny de la Nouvelle-France pour chasser et exterminer tous les Algonquins non-chrétiens.

Les missionnaires jésuites “en robe noire” diffusèrent la variole, les armes à feu et l’alcool parmi les tribus algonquines de l’est du Canada de manière si efficace qu’environ les trois-quarts de celles-ci furent anéantis en moins d’une génération. La maladie se répandit aux tribus voisines, ce qui eut pour résultat que même les alliés des Français comme les Hurons, furent gravement atteints de dépopulation et furent virtuellement exterminés vers l’an 1700.

Source: Extraits de la traduction du livre de Kevin Annett “A découvert: Génocide passé et présent au Canada”, 3ème édition, 2010

https://resistance71.wordpress.com/2013/09/23/colonialisme-et-genocide-au-nouveau-monde-a-decouvert-genocide-au-canada-passe-et-present-introduction-2eme-partie/

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“Lorsque Jacques Cartier est arrivé dans la ville de Québec en 1534, il a kidnappé des enfants autochtones qui ne sont jamais revenus. Aujourd’hui, nous attendons le retour de ces enfants et une enquête sur tous ceux qui sont portés disparus et ont été assassinés jusqu’à aujourd’hui. Samuel de Champlain a été envoyé ici pour créer et générer la tactique du “diviser pour mieux régner”. Lorsqu’il vit pour la première fois les Mohawks, il fit ouvrir le feu à Saratoga sur le lac Champlain en 1609, tuant les trois chefs.

Les Français se sont ensuite alliés avec les Américains. Les Britanniques signèrent des accords illégaux à Paris (NdT: Traité de Paris de 1763 suite à la guerre de 7 ans entre la France et l’Angleterre perdue par la France) pour donner libre cours aux envahisseurs et l’escalade inexorable de leur saisie coloniale des terres. Les Québecois et les Canadiens se vantent de la saisie de nos territoires lors de la guerre révolutionnaire. Ce crime fait partie de leur histoire et de leur identité.”

Source: Mohawk Nation News

https://resistance71.wordpress.com/2014/03/13/petit-precis-de-lhistoire-coloniale-de-la-nouvelle-france-vu-du-cote-indien/

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“En 1540, le roi de France François 1er annonça son intention d’établir une colonie (en Nouvelle France) afin d’exploiter les ressources de la région et de justifier cette colonie en langage religieux avec cette idée d’amener de nouvelles âmes à leur dieu. Tout comme les autres pays européens, les Français ne reconnaissaient aucune validité aux religions aborigènes, à la possibilité que la terre appartenait aux Indiens, ni leur capacité à se gouverner eux-mêmes.

D’après la doctrine chrétienne de la découverte, une doctrine légale (droit canon) disant explicitement que les monarques chrétiens avaient un droit, une possibilité, une obligation, de règner sur les nations non-chrétiennes ; les Français assumèrent que leur religion et gouvernement (catholique) étaient supérieurs à ceux des autochtones natifs des Amériques…”

Source: “Jesuits in New France in the 17th century”

http://www.dailykos.com/story/2012/03/27/1078205/-Indians-101-17th-Century-Jesuits-in-New-France#

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“La grande paix de Montréal fut achevée le 25 Juin 1701. C’est le traité qui fut établi pour cadrer le droit des envahisseurs de vivre ici. L’histoire canadienne n’en fait pas état.

Les Français furent appelés à faire la paix pour mettre fin à leur guerre de 92 ans contre nous, appelée les guerres franco-indiennes.

En juillet 1701, nous avons apporté les ceintures Wampum aux britanniques à Albany, qui l’avait reprise de la colonie hollandaise de la Nouvelle-Amsterdam en 1684. Ils furent d’accord sur les mêmes termes. De là, le traité Nanfan de 1701 donna la permission aux britanniques de vivre en paix avec nous.”

[…]

“La révolution américaine/guerre d’indépendance fut le premier faux-drapeau. Elle fut faite pour détruire la Grande Loi de la Paix et la transformer en la constitution de guerre des Etats-Unis. En 1779, les Américains envoyèrent 13000 soldats à Onondaga, la capitale de la confédération iroquoise afin d’essayer de détruire la paix pour toujours. Ils ne purent jamais éteindre le feu du peuple.

Les Britanniques ancrèrent leurs navires à Québec et prirent une année sabbatique de façon à ce que les Américains puissent en finir avec nous.

Sous l’égide de la loi internationale, lorsqu’un tel traité est brisé, tout redevient comme au jour d’avant la ratification de celui-ci. Dans ce cas présent, au 24 Juin 1701. Nous n’avons JAMAIS donné ou rendu quoi que ce soit. Les Européens ont renié leur accord de vivre en paix. Ce ne sont ni plus ni moins que des squatters.”

Source: Mohawk Nation News

http://mohawknationnews.com/blog/2012/06/28/1701-great-peace-of-montreal/#comment-2733