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Résistance au colonialisme: Suprématie blanche et domination par la loi fédérale sur les Indiens (Steven Newcomb)

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La suprématie blanche (concept “d’ascendance”) est la base même de la loi fédérale indienne

 

Steven Newcomb

 

4 septembre 2017

 

url de l’article original:

https://indiancountrymedianetwork.com/news/opinions/white-supremacy-ascendancy-basis-us-federal-indian-law/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

L’ère Trump a donné naissance à une nouvelle vague de suprématisme blanc aux Etats-Unis. En réponse, un certain nombre de statues dédiées à des figures de la Confédération sudiste et propriétaires d’esclaves (NdT: il y avait des propriétaires d’esclaves au nord également et la guerre de sécession ne fut en aucun cas une guerre de l’anti-esclavagisme (le nord) contre l’esclavagisme (le sud)…) ont été  récemment retirées de leurs piedestaux à cause de la levée de boucliers contre ce qui est perçu comme l’histoire du racisme aux Etats-Unis et l’atmosphère raciste de suprématisme blanc et de nationalisme qui s’est levée dans la société américaine depuis le début de la présidence de Trump. Par exemple, une statue du général sudiste Robert E. Lee a été enlevée, en partie parce que Lee commandait l’armée confédérée pendant la guerre civile de sécession.

Et pourtant, ceux qui ont critiqué les statues d’un bon nombre de racistes de l’histoire des Etats-Unis ont été malgré tout très sélectifs dans leur indignation envers d’autres blancs, propriétaires d’esclaves et qui croyaient en la suprématie blanche. Ironiquement, le président Trump l’a fait remarquer lorsqu’il a réthoriquement demandé aux opposants des statues, s’ils pensaient que les statues de deux autres propriétaires d’esclaves, George Washington et Thomas Jefferson, devaient aussi être descendues de leur piedestal. Ma réponse serait sans hésiter: “définitivement”…

Un exemple d’attitude suprématiste est évident quand une classe dirigeante se considère être meilleure que les autres classes et qu’elle détient le pouvoir. Un suprématiste blanc a été défini comme “une personne qui croit que la race blanche est de manière inhérente supérieure aux autres races et que les blancs devraient avoir le contrôle sur les personnes d’autres couleurs et d’autres races.” L’”affirmation d’ascendance” est une autre manière de clamer la suprématie. Affirmer l’”ascendance blanche” est assumer que les blancs sont suprêmes et doivent se situer dans les plus hautes positions de la société américaine , au-dessus des autres. Dans la décision de la Cour Suprême des Etats-Unis (CSEU) de l’affaire Johnson contre M’Intosh en 1823, le juge de la CSEU John Marshall, un autre propriétaire d’esclaves, a dit que le caractère et la religion des habitants autochtones de l’Amérique du Nord fournissait “une excuse pour les considérer être un peuple sur lequel ‘le génie supérieur européen pourrait affirmer une ascendance’”. Le dictionnaire Webster définit l’ascendance comme “pouvoir de contrôle et gouvernant: domination”. Ainsi donc l’expression de “suprématie blanche” n’est qu’un euphémisme pour “domination blanche”.

Une statue du juge John Marshall trône en ce moment dans le bâtiment de la CSEU à Washington DC. Même si cette statue était retirée, la mentalité raciste (cadre de pensée) que Marshall a laissé transparaître au travers de ses écrits dans le rendu de l’affaire Johnson demeurera dans le bâtiment sous la forme de cette décision de Johnson contre M’Intosh et toutes les autres décisions bigotes et religieusement motivées de la CSEU.

Statue ou pas, la CSEU continuera d’utiliser les schémas de domination racistes que cette institution a utilisé contre nos peuples et nations depuis bientôt maintenant deux siècles (l’année 2023 marquera le bicentenaire de la décision de l’affaire Johnson c. M’Intosh, affaire et rendu qui déterminent aujourd’hui encore la loi et la politique fédérales indiennes des USA)

Après avoir visionné notre documentaire au sujet de la décision de la CSEU dans l’affaire Johnson contre M’Intosh The Doctrine of Discovery: Unmasking the Domination Code, les gens demandent souvent “Que pouvons-nous faire ?” ou bien “Alors quelle est la solution ?” Réfléchissons un peu à ces questions un moment. Les hommes et les femmes siégeant à la CSEU ont totalement l’intention de continuer à utiliser comme “précédent légal” cette décision raciste et bigote édicté dans le verdict de l’affaire Johnson et de son résultat direct de la domination blanche (suprématie, ascendance). Aucune législation n’empêchera la CSEU à utiliser cette décision. De plus, le congrès n’a aucune raison de passer une loi contredisant la décision émise dans Johnson. Étant donné la nature dominante et le tempérament de l’administration Trump, le chambardement actuel de la branche exécutive du gouvernement des Etats-Unis ne va sûrement pas essayer de mettre fin aux schémas de suprématie et de domination blanches qu’on trouve dans la décision de l’affaire Johnson contre M’Intosh et sa résultante directe que fut la loi et politique fédérale indienne de manière générale. Nous pouvons être tout à fait certains que les Etats-Unis ne veulent en rien écarter les idées inhérentes à la décision et qui servent de pierre angulaire au système légal de la propriété foncière aux Etats-Unis.

Le juge de la CSEU John Marshall a écrit le rendu du verdict de Johnson de façon à assurer que nos nations autochtones ne soient pas reconnues comme nos propres “pays” dans le monde incluant l’Angleterre, la France, l’Espagne, le Portugal etc. Le verdict fut écrit de façon à ce que les frontières nationales des nations autochtones ne soient vues que comme des fictions poreuses que les Etats-Unis pourraient transgresser et violer en toute impunité, ne laissant aucun tracé solide capable de maintenir les Etats-Unis et autres pays hors de nos terres.

Une caractéristique unique des nations dites “indigènes” est que leurs oppresseurs comme les Etats-Unis (NdT: et le Canada, le Mexique et tous les états d’Amérique du sud de fait…) sont capables de les définir unilatéralement de manière subordonnée. Les nations indigènes n’ont aucun moyen effectif d’empêcher leurs oppresseurs de leurs imposer leurs unilatéralement ces définitions. Il me semble que tant que nous continuons à appeler une idée de système de domination “la loi”, nous continuerons à être contrôlés et dominés par le système de la suprématie blanche chrétienne qui est parfaitement exemplifiée dans le verdict de l’affaire Johnson contre M’Intosh.

Résistance au colonialisme: L’origine pseudo-légale raciste de l’ordre colonialiste zuniens (Steven Newcomb)

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Interdire un “droit païen” de domination

 

Steven Newcomb

 

19 juillet 2017

 

url de l’article original:

https://indiancountrymedianetwork.com/news/opinions/disallowing-heathen-right-domination/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Lorsqu’un écrivain exprime une réalité particulière, la “réalité” exprimée est alors créée par l’esprit de l’écrivain. Lorsque le juge de la Cour Suprême des Etats-Unis (CSEU) John Marshall a écrit le compte-rendu du verdict de la CS dans l’affaire Johnson c. M’Intosh en 1823, il a mentalement créé cette version de la “réalité”: A chaque fois qu’un “peuple chrétien” localise une terre habitée par des païens, ceci donne automatiquement aux chrétiens un “titre [de propriété] ultime” sur cet endroit non-chrétien.

Ce que disait en fait Marshall dans ce rendu de l’affaire Johnson est ceci: Lorsque les chrétiens européens ont fait voiles vers quelques endroits non-chrétiens où aucun chrétiens n’avaient jamais été, les chrétiens se sont mentalement, métaphoriquement imaginés comme ayant ou “détenant” le titre de propriété sur les terres et les nations impliquées. Mais il y a quelque chose que Marshall n’a pas expliqué. Si ces évènements engendrant le “titre” se sont bien passés, ils ne se sont pas produits physiquement, ils se sont produits MENTALEMENT, comme le résultat d’un processus de pensée des chrétiens au sujet des terres “n’étant pas possessions d’un prince chrétien”. Les guillemets de ce qui précède sont mis pour noter le côté imaginaire et mental des constructions métaphoriques que nous sommes maintenant capables d’identifier, de défier et de contester mentalement avec notre propre processus de pensée.

Marshall a utilisé son écriture de la décision de l’affaire Johnson c. M’Intosh pour créer une version fondatrice d’une réalité juridique fondée sur la relation chrétien/non-chrétien. Il l’a fait en créant mentalement et en narrant une histoire particulière au nom de la CSEU. Ce fut une histoire que lui et le reste des juges de la CS avaient l’intention de faire garder par le gouvernement des Etats-Unis afin de pouvoir utiliser les profits et bénéfices de tout ceci politiquement et économiquement pour leurs générations futures et, plus important encore, comme moyen de créer et d’exercer un système de domination sur nos nations natives du continent.

Comme base de cette histoire qu’il racontait au nom des Etats-Unis, Marshall utilisait des mots et des idées en provenance d’anciens documents comme les bulles pontificales du Vatican et les chartes royales anglaises. Ces documents, de la même façon, émanèrent des esprits de leurs auteurs et furent mis en œuvre par les pouvoirs politiques et leurs institutions. Marshall expliquait une histoire au sujet du comment l’affirmation d’un droit chrétien de domination fut en premier lieu mentalement créé dans “les Amériques” (l’Île de la Grande Tortue) et c’est pourquoi il écrivit ceci:

Aucune des puissances d’Europe ne donna plus son consentement à ce principe [de domination] et ce sans équivoque possible, que l’Angleterre. Les documents à ce sujet sont nombreux et complets. Dès 1496, le monarque anglais donna une commission aux Cabots [père et fils] pour découvrir des pays et terres jusqu’ici inconnus du peuple chrétien et d’en prendre possession au nom du roi d’Angleterre. Dans la commission à John Cabot et à ses fils était inclue une présomption qu’un monarque chrétien (en l’occurence le roi Henri VIII), avait le droit de dominer des terres qui, jusqu’à ce qu’un représentant du monde chrétien ne s’y rende, étaient “incognito” au “peuple chrétien”. La charte Cabot et les décrets pontificaux du Vatican assumèrent que que le “peuple chrétien” possédait automatiquement un droit divin de domination sur toutes terres non -chrétiennes qu’il était capable de localiser et d’envahir.

Dans la version originale latine de la charte royale Cabot, dont je possède une copie, plusieurs termes de “domination chrétienne” sont utilisés: “Dominium Titulum” (domination du titre), “subjugare” (dominer, subjuguer). “jurisdictio” (diriger ou contrôler comme moyen de dominer avec succès). Avec pour résultat la loi fédérale indienne qui est enracinée dans le verdict de Johnson c. M’Intosh, ces termes de domination sont toujours utilisés aujourd’hui par le gouvernement des Etats-Unis contre nos nations natives et pour clâmer nos terres et nos territoires. L’histoire de Marshall dans son rendu du verdict de Johnson pourrait être intitulé* Il était une fois, des chrétiens envahirent des terres non-chrétiennes où les processus de la pensée chrétienne n’avaient jamais été encore exprimé.”

Le point important est le suivant: à chaque fois que des chrétiens envahissaient un endroit non-chrétien, les voyageurs, colons de la chrétienté avaient pour intention de créer une “réalité chrétienne” de colonisation et de domination avec l’intention de profiter des ressources existant sur place. C’est çà l’histoire que le juge Marshall expliquait au nom de la CSEU dans son rendu du verdict de l’affaire Johnson contre M’Intosh. Marshall disait que lorsque les chrétiens arrivèrent sur les terres des “natifs qui étaient des païens” (des mots même de Marshall), les chrétiens refusèrent de reconnaître les nations non-chrétiennes comme ayant un “droit du sol”. Les chrétiens refusèrent de penser que toute “nation païenne” avait un “droit de domination de propriété” sur sa propre terre non-chrétienne.

Il est important ici de garder présent à l’esprit que ce que le juge Marshall a écrit au sujet du passé dans le rendu du verdict de l’affaire Johnson, n’est pas ce qui s’est PHYSIQUEMENT passé, mais ce que Marshall a imaginé métaphoriquement et donc déclaré s’être passé quelques siècles plus tôt. Ce qu’il coucha sur le papier furent ses projections de l’imaginaire et son interprétation. Marshall y exprima son propre rendu imaginaire des évènements passés.

Maintenant, à chaque fois que nous relisons le verdict de Johnson, nous recréons de nouveau dans notre esprit la description mentale de Marshall du passé qu’il a créé dans son esprit. Ce fut ce processus mental que le juge Stanley Reed, dans une opinion écrite contradictoire qu’il écrivit dans United States v. Alcea Band of Tillamooks, utilisa pour faire sa déclaration au sujet d’une “théorie” dit-il que l’on trouve dans le verdict de l’affaire Johnson, stipulant qu’”une découverte par les nations chrétiennes leur a donné la souveraineté [domination] sur le titre de propriété des terres découvertes.”

Pensez-y. Si les chrétiens avaient mentalement reconnu pour toute “nation païenne” d’avoir un “droit de domination” sur son propre territoire, ceci pourrait logiquement mené à la conclusion que l’autorité de la nation païenne dans son propre pays était absolue et exclusive, à l’exclusion donc des chrétiens. A son tour, ceci pourrait mener à un argument puissant disant que les “païens” avaient le droit fondamental d’exclure les envahisseurs chrétiens de manière permanente et de nier leur “prétention” à un droit sur le titre de propriété en sol païen. Il semblerait que ceci soit l’intention clef du verdict de Johnson c. M’Intosh: d’empêcher toute pensée possible sur un “droit de domination païen” (dominion absolu).

La plupart des natifs ne savent toujours pas qu’une “réalité” mentalement créée de domination chrétienne est étroitement imbriquée dans le rendu du verdict de l’affaire Johnson c. M’Intosh. Ils ne savent pas non plus que ce droit affirmé de domination chrétienne sur des non-chrétiens est la base, la fondation dans la loi et politique fédérales indiennes. Non seulement  un droit assumé de domination des Etats-Unis sur nos nations est utilisé contre nous ; ceci est aussi masqué avec succès derrière de telles phrases: “la relation de confiance”, “le pouvoir plénier du Congrès des Etats-Unis”, “le titre aborigène” et “le droit d’occupation des sols”.

Origine profonde du colonialisme occidental: 500 ans d’injustice, de domination et de subjugation… (Steven Newcomb)

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“A l’époque de leur première rencontre avec les Européens, la très vaste majorité des sociétés autochtones américaines avait atteint la véritable civilisation: elles n’abusaient en rien la terre ni la nature, elles promouvaient la responsabilité communale, elles pratiquaient l’égalité dans la société et les relations entre les différents genres et elles respectaient la liberté individuelle […] Un des éléments clef pour la restauration de l’harmonie nécessaire entre les cultures sociales et politiques est un bon leadership, consistant avec les valeurs culturelles de la communauté. Les structures politiques non-indigènes, leurs valeurs et leurs styles de leadership mènent à des formes compromises et coercitives de gouvernement qui sont en contradiction avec les valeurs mêmes de la société autochtone ; ceci est aussi la raison principale pour laquelle nos crises politiques et sociales persistent.”
~ Professeur Taiaiake Alfred, Université de Victoria, Colombie Britannique ~

“Si un peuple vit et obéit à la loi naturelle, il n’y a nul besoin pour des lois humaines pour quelque situation que ce soit. La première loi créée par l’Homme est la mort de la Loi Naturelle. La loi naturelle est la loi de la vie, la loi humaine est la loi de la mort.”
~ Russell Means, activiste Lakota ~

 

Cinq cents ans d’injustice

L’héritage du racisme religieux du XVème siècle

Steven Newcomb

url de l’article original:
http://ili.nativeweb.org/sdrm_art.html

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Lorsque Christophe Colomb a pour la première fois mis le pied sur le sable blanc de l’île de Guanahani, il fit une cérémonie afin de “prendre possession” de la terre pour le roi et la reine d’Espagne, agissant sous les lois internationales de la chrétienté occidentale. Bien que l’histoire de la “découverte” de Colomb ait pris des proportion “mythologiques” dans presque tout le monde occidental, peu de gens savent en fait que cet acte de “prise de possession” était fondé sur une doctrine religieuse connue aujourd’hui sous le vocable de Doctrine de la Découverte. Encore moins de gens réalisent qu’aujourd’hui, cinq siècles plus tard, le gouvernement des Etats-Unis utilise toujours cette doctrine judéo-chrétienne archaïque pour refuser les droits des peuples et nations amérindiens.

Les origines de la doctrine de la découverte

Pour bien comprendre la connexion entre le principe de la découverte de la chrétienté et les lois des Etats-Unis, nous devons commencer par examiner un document pontifical émis quarante ans avant le voyage historique de Colomb. En 1455, le pape Nicolas V émît la bulle Romanus Pontifex pour le roi Alphonse V du Portugal, déclarant la guerre à tous les non-chrétiens du monde et spécifiquement sanctionnant et promouvant la conquête, la colonisation et l’exploitation des non-chrétiens de leurs nations et de leurs territoires.

Sous des doctrines théologiques et légales variées formulées durant et après les croisades, les non-chrétiens étaient considérés comme les ennemis de la foi catholique et comme tels, des sous-hommes. En accord avec la bulle de 1455, le pape Nicolas V instruisit le roi Alphonse de “capturer, de vaincre et de subjuguer tous les sarrasins, les païens et autres ennemis du Christ”, pour “les réduire en esclavage perpétuel” et “pour saisir toutes leurs possessions et leurs propriétés”. Agissant sous ce privilège pontifical, le Portugal continua à trafiquer les esclaves africains et à étendre ses dominations royales en faisant des “découvertes” le long de la côte occidentale de l’Afrique, clâmant au passage toutes ces terres comme territoire portugais. (NdT: ceci fut déjà édicté dans la bulle Dum Diversas du même Nicolas V en 1452, Romanus Pontifex en 1455 ne fit que confirmer ce qui existait déjà, la bulle Inter Caetera du pape Alexandre VI en 1493, divisa le monde entre le Portugal et l’Espagne dans la continuité de Dum Diversas et Romanus Pontifex… Aucune de ces bulles n’a été répudiée par le Vatican et sont toujours en application en 2016. À l’heure où nous traduisons ces lignes..)

Ainsi, lorsque Colomb a traversé vers l’ouest à travers la mer des ténèbres en 1492, ayant la compréhension expresse qu’il était autorisé à “prendre possession” de toute terre qu’il “découvrirait » et qui “n’était pas déjà sous la domination d’autres souverains chrétiens”, lui et les souverains de Castille et d’Aragon suivaient une tradition déjà bien établie de “découverte” et de conquête. [Thatcher 96]. De fait, après le retour de Colomb en Europe, le pape Alexandre VI émît une bulle: Inter Caetera du 3 Mai 1493, “donnant” à l’Espagne, à la requête du roi Ferdinand et de la reine Isabelle, le droit de conquérir les terres que Colomb avaient trouvées, ainsi que toutes terres que l’Espagne pourrait “découvrir” dans le futur.

Dans la bulle Inter Caetera, le pape Alexandre a déclaré son désir que les peuples “découverts” soient “subjugués et amenés dans la foi chrétienne”. [Davenport:61]. De cette façon, dit le pape, “l’empire chrétien” se propagerait. [Thatcher:127] Quand le Portugal protesta de cette concession à l’Espagne, le pape Alexandre VI stipula dans une bulle subséquente publiée le 4 Mai 1493, que l’Espagne ne doit pas tenter d’établir sa domination sur des terres qui ont déjà été “possédées par un quelconque autre seigneur chrétien”. ]Davenport]. Puis pour satisfaire les deux monarques rivaux, le pape traça une ligne de démarcation entre les deux pôles terrestres, donnant à l’Espagne le droit de conquérir et de dominer un côté du globe et au Portugal l’autre côté.

Durant ce 500ème anniversaire du voyage de Colomb vers les Amériques, il est important de reconnaître que les actes crus de génocide et de conquête commis par Colomb et ses hommes contre les peuples natifs et pacifiques des Caraïbes furent endorsés par l’église catholique par le truchement des documents sus-nommés. En fait, ces documents pontificaux furent fréquemment utilisés par les conquérants européens chrétiens des Amériques pour justifier de leur système de colonisation incroyablement brutal et sans merci envers les territoires et les peuples qui pour eux “n’étaient habités que par de brutes animaux” [Story:135-6]

La leçon à retenir est que les bulles pontificales de 1452, 1455 et 1493 sont de clairs exemples du comment “les pouvoirs chrétiens » ou “les différents états de la chrétienté” voyaient les peuples indigènes: comme “des proies et butins de droit des conquérants civilisés.” [Wheaton:270-1] En fait, la “Loi des Nations” chrétienne établissait que les nations chrétiennes possédaient un droit divin, basé sur la bible, de clàmer le titre de propriété absolu et l’autorité ultime sur les habitants non-chrétiens nouvellement “découverts” ainsi que sur leurs terres et possessions. Au cours des siècles qui suivirent, ces croyances donnèrent naissance à la doctrine de la découverte utilisé par l’Espagne, le Portugal, la France, l’Angleterre et la Hollande, toutes des nations chrétiennes.

La doctrine de la découverte dans la loi des Etats-Unis

En 1823, la doctrine chrétienne de la découverte fut adoptée en catimini dans la loi des Etats-Unis par sa Cour Suprême dans le rendu de l’affaire devenu célèbre de Johnson contre McIntosh (8 Wheat., 543). Écrivant pour une décision unanime, le juge de la cour suprême John Marshall observa que les nations chrétiennes européennes avaient assumé le “dominion ultime” sur les terres de l’Amérique durant l’âge de la découverte et que du fait de cette “découverte”, les Indiens avaient perdu leurs “droits à la complète souveraineté en tant que nations indépendantes” et n’avaient retenu qu’un “droit à l’occupation des sols” de leurs terres. En d’autres termes, les nations indiennes furent sujettes à l’autorité ultime de la première nation de la chrétienté qui clâma possession d’une région donnée des terres indiennes. [Johnson:574 & Wheaton:270-1]

D’après Marshall, les Etats-Unis à leur indépendance en 1776, devinrent la nation héritière de la doctrine de la découverte et acquirent le pouvoir de domination laissée par la Grande-Bretagne. [Johnson:587-9] Bien sûr, quand Marshall a défini en premier lieu le principe de “découverte”, il utilisa un langage qu’il phrasa de telle manière qu’il détourna l’attention du biais religieux, déclarant que “la découverte donna le titre au gouvernement, dont les sujets, ou par l’autorité duquel, la découverte fut faite, contre tous les autres gouvernements européens” [Johnson: 573-4] Mais, discutant les précédents légaux pour soutenir ce que la cour disait, Marshall cita spécifiquement la charte anglaise provenant de l’explorateur John Cabot afin de documenter la reconnaissance complète par l’Angleterre de la doctrine chrétienne de la découverte. Puis paraphrasant le langage de la charte, Marshall nota que Cabot fut autorisé à prendre possession des terres “nonobstant l’occupation des populations autochtones, qui étaient des païens et en même temps, admettant le titre primordial de tout peuple chrétien ayant fait la “découverte” au préalable.” [Johnson:577]

En d’autres termes, la cour suprême affirma que la loi des Etats-Unis était fondée sur la règle fondamentale de la “Loi des Nations” et qu’il était permis de virtuellement ignorer les droits les plus élémentaires des indigènes “païens” et d’affirmer que les “terres inoccupées” de l’Amérique appartenait de bon droit aux nations chrétiennes européennes qui les découvraient Bien sûr, il est important de comprendre que ,comme le fit remarquer Benjamin Munn Ziegler dans la Loi Internationale de John Marshall, que le terme de “terres inoccupées” se référait aux “terres d’Amérique qui, une fois découvertes, étaient “occupées par des Indiens” mais “inoccupées par des chrétiens” [Ziegler:46].

Ironiquement, la même année que le verdict de l’affaire Johnson contre McIntosh, un des pères fondateurs des Etats-Unis, James Madison écrivit: “La religion n’est pas du ressort du gouvernement humain. La religion est essentiellement distincte du gouvernement civil et exempte de sa reconnaissance ; établir une connexion entre eux est injurieux pour les deux.

La plupart d’entre nous a été élevée dans la croyance que la constitution des Etats-Unis fut faite pour séparer l’église et l’état. Malheureusement avec la décision de la CS dans l’affaire Johnson, la doctrine chrétienne de la découverte ne fut pas seulement écrite dans la loi des Etats-Unis mais elle devint également la pierre angulaire de la politique états-unienne sur les Indiens dans le siècle qui s’en suivit.

De la doctrine de la découverte aux nations domestiques dépendantes

Utilisant le principe de la “découverte” comme préalable, la Cour Suprieme déclara en 1831 que la nation Cherokee (et par implication toutes les nations indiennes) n’était pas totalement souveraine, mais “serait peut-être” des “nations dépendantes” (Cherokee contre l’état de Georgie]. Le gouvernement fédéral prit ceci pour signifier que les traités signés avec les nations indiennes ne reconnaissaient pas les nations indiennes comme étant libres du contrôle du gouvernement des Etats-Unis. D’après le gouvernement US, les nations indiennes étaient des “nations domestiquement dépendantes” sujettent à l’autorité législative absolue du gouvernement fédéral, ce qui est connu en terme légal comme l’exercice du “pouvoir plénier”. Donc, l’ancienne doctrine chrétienne de la découverte et sa subjugation des Indiens “païens” furent étendues par le gouvernement fédéral dans une doctrine mythique disant que la constitution des Etats-Unis permet l’autorité gouvernementale sur les nations indiennes et leurs terres. [Savage:59-60]

Le mythe du “pouvoir plénier” des Etats-Unis sur les Indiens, un pouvoir soit-dit en passant, qui ne fut jamais voulu par les auteurs de la constitution [Savage:115-7], a été utilisé par les Etats-Unis pour:

  1. Circonvenir les termes des traités officiels que les Etats-Unis avaient signé avec les nations indiennes, malgré le fait que tous ces traités sont la “loi suprême de la terre, nonobstant tout ce qui peut-être écrit dans la constitution”.
  2. Voler les terres ancestrales des peuples indiens vivant à l’Est du Mississippi, en les expulsant de leurs territoires ancestraux par la loi de relogement des Indiens (Indian Removal Act) de 1835.
  3. Utiliser un statut du congrès connu sous le vocable de General Allotment Act of 1887 afin de soulager les peuples indiens de quelques 37 millions d’hectares de leurs terres. Cette loi, a expliqué John Collier (commissaire aux affaires indiennes) fut “une méthode indirecte, pacifique sous la forme d’une loi, de prendre la terre que nous étions déterminés à prendre mais que nous ne voulions pas prendre directement pour ne pas enfreindre les traités.
  4. Voler les Collines Noires sacrées de la grande nation Sioux en violation totale du traité de Fort Laramie en 1868 qui reconnaissait la propriété exclusive et absolue de leurs terres à la nation Sioux. (NdT: Ce traité intervint après des défaites successives de l’armée américaine contre la nation Sioux et ses alliés Cheyenne et Arapaho. La campagne militaire américaine se solda par une défaite cinglante aux mains des chefs Lakota Crazy Horse et Sitting Bull. De fait, ce fut le gouvernement des Etats-Unis qui demanda la paix et concéda la défaite. Le traité de Fort Laramie est un traité fort, qui cadrait la défaite militaire des Etats-Unis et accordait tout des demandes de la nation Sioux.)
  5. Payer le secrétaire d’état à l’intérieur la somme de 26 millions de dollars pour 10 millions d’Hectares des terres de la nations Shoshone occidentale, parce que les Shoshone ont systématiquement refusé de vendre leur terre et refusé d’accepter l’argent qu’on leur forçait de prendre et ce bien que la souveraineté de la nation Shoshone et ses limites territoriales étaient clairement reconnues par le gouvernement fédéral dans le traité de Ruby Valley de 1863. Le gouvernement affirme aujourd’hui que se payer lui-même pour les terres Shoshone a mis un terme à la souveraineté de la nation et ses titres de propriété sur leurs terres.

Les cas ci-dessus ne sont juste que quelques exemples du comment le gouvernement des Etats-Unis a utilisé les décisions de la CS dans les affaires Johnson contre McIntosh et Cherokee contre Georgie pour écarter brutalement les droits des peuples autochtones. De fait, un nombre incalculable de politique indienne des Etats-Unis ont été fondées sur la logique sous-jacente, cachée de la “doctrine chrétienne de la découverte”, une logique qui maintient que les peuples indigènes “païens” des Amériques sont “subordonnés à la première nation chrétienne découvreuse” ou à ses successeurs. [Wheaton:271]

Comme l’avait observé Thomas Jefferson, quand l’État utilise la doctrine de l’église comme outil coercitif, le résultat est “hypocrisie et méchanceté”. Malheureusement, l’utilisation par la CS des Etats-Unis de l’ancienne Doctrine Chrétienne de la Découverte pour circonvenir à la constitution comme moyen de voler les terres indiennes et de placer les nations indiennes sous le contrôle des Etats-Unis, a prouvé que Madison et Jefferson avaient raison.

Mettre fin à 500 ans d’injustice pour les peuples indigènes

Dans un pays mis en place pour maintenir une séparation stricte de l’église et de l’État, la doctrine de la découverte aurait dû être déclarée inconstitutionnelle depuis longtemps, parce qu’elle est basée sur un traitement préjudiciable aux nations autochtones, une posture ethnocentrique par le simple fait que les natons indiennes n’étaient pas chrétiennes au moment de l’arrivée des chrétiens européens. En pénalisant les autochtones sur la bases de leur croyance non-chrétienne et de leurs pratiques cérémonielles, les dépouillant de leurs terres et de leur souveraineté, la décision de la CS dans l’affaire Johnson contre McIntosh est une violation monumentale des “droits naturels” de l’humanité, ainsi que celle des droits humains les plus fondamentaux des peuples indigènes.

Alors que nous allons au delà du 500ème anniversaire de l’invasion des Amériques par Christophe Colomb, il est plus que temps de renoncer formellement et de mettre un terme définitif au préjudice et biais religieux qui ont été inscrits dans la loi des Etats-Unis par le juge de la CS John Marshall en 1823. Que le peuple états-unien, spécifiquement la droite chrétienne, se décide ou pas à assister les peuples autochtones à renverser la décision de l’affaire Johnson, en dira long à la communauté mondiale au sujet du sérieux avec lequel les Etats-Unis prennent leurs propres principes fondateurs de liberté, de justice et de liberté religieuse.

Alors que nous approchons le 500ème anniversaire de la bulle Inter Caetera des 3 et 4 Mai 1493, il est important de garder à l’esprit que la Doctrine de la Découverte est toujours utilisée par des pays des Amériques pour refuser les droits des peuples indigènes et pour perpétuer la colonisation au travers du continent. Pour commencer à mettre vraiment fin à ce système colonial et pour nous écarter d’une tradition culturelle et spirituelle de subjugation des peuples, nous devons renverser la doctrine à sa racine même. Ainsi, je propose que les non-autochtones, spécifiquement les chrétiens, s’unissent en solidarité avec les peuples indigènes du continent des Amériques pour faire pression sur le pape Jean-Paul II (NdT: et aujourd’hui François 1er…) et lui montrer l’importance de REVOQUER, dans une cérémonie formelle avec les peuples autochtones, la bulle Inter Caetera de 1493.

Révoquer les documents pontificaux et renverser la décision de justice dans l’affaire Johnson contre McIntosh sont les deux premières étapes les plus importantes vers la correction des injustices commises et infligées aux peuples indigènes ces derniers 500 ans. Ce sont aussi des étapes signifiantes vers la création d’un mode de vie qui ne sera plus fondé sur la subjugation et la veulerie. Peut-être alors pourrons-nous utiliser notre nouvellement solidarité retrouvée pour commencer à créer un mode de vie fondé sur le prenier des principes indigènes: “Respectez la Terre et ayez un regard sacré pour tout être vivant.”

References

Cherokee Nation v. Georgia 30 U.S. (5 Pet.) 1, 8 L.Ed. 25 (1831).

Davenport, Frances Gardiner, 19l7, European Treaties bearing on the History of the United States and its Dependencies to 1648, Vol. 1, Washington, D.C.: Carnegie Institution of Washington.

Johnson and Graham’s Lessee V McIntosh 21 U.S. (8 Wheat.) 543, 5 L.Ed. 681(1823).

Rivera-Pagan, Luis N., 1991, « Cross Preceded Sword in ‘Discovery’ of the Americas, » in Yakima Nation Review, 1991, Oct. 4.

Story, Joseph, 1833, Commentaries on the Constitution of the United States Vol. 1 Boston: Little, Brown & Co.

Thacher, John Boyd, 1903, Christopher Columbus Vol. 11, New York: G.P. Putman’s Sons.

Williamson, James A., 1962, The Cabot Voyages And Bristol Discovery Under Henry VII, Cambridge: Cambridge University Press.

Wheaton, Henry, 1855, Elements of International Law, Sixth Edition, Boston: Little Brown, and Co.

Ziegler, Benjamin Munn, 1939, The International Law of John Marshall, Chapel Hill: The University of North Carolina Press.

Sémantique coloniale: Dominer par la métaphore… 2ème partie

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Métaphores et la commission indienne des réclamations

Steven Newcomb

11 Février 2016

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2016/02/11/imposing-metaphors-original-nations-part-2

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

La première partie de cet essai a examiné comment les Etats-Unis ont utilisé certaines créations de l’esprit humain pour imposer des idées de contrôle sur les nations natives originelles de ce continent. La loi fédéral indienne est un pur produit de l’imagination humaine. Quelques exemples des idées mentalement créées par l’homme blanc dans le passé au travers de la Cour Suprême des Etats-Unis incluent: un “titre indien d’occupation du sol” et l’affirmation que le droit de nos nations d’exister indépendemment de la domination des Etats-Unis a été “diminué” parce que les Etats-Unis assument une “domination ultime” ou un droit de domination en relation avec nos nations.

Sur quelle base a t’il été assumé que nos nations originelles furent automatiquement sujettes à quelqu’idée pondue par l’homme blanc ? On peut trouver une réponse dans le rendu de la décision de la cour suprême des Etats-Unis dand l’affaire Johnson contre M’Intosh en 1823. Là, le juge John Marshall a créé un contraste entre “le peuple chrétien” et nos ancêtres autochtones, qu’il caractérisa de “sauvages” et de “païens”. Le peuple chrétien “assuma que la domination ultime” (droit de domination) “résidait en lui-même”. Écrivit Marshall a nom de la Cour Suprême. Les chrétiens regardaient nos peuples et nations libres et indépendants comme “étant un peuple sur lequel le génie supérieur de l’Europe” avait clâmé une “ascendance”, ce qui est une affirmation du droit de contrôler, un pouvoir de gouverner, une domination.

Jusqu’à ce jour, la loi fédérale indienne est fondée sur l’assomption incroyable qu’un argument états-unien est devenu une REALITE dès que cette société l’eut mentalement créé, à savoir que nos peuples et nations autochtones n’ont plus le droit de demeurer libres et indépendants de la domination à cause d’une supposée “découverte” par des chrétiens. Dès que cet argument fut imaginé, soudainement, au sein de l’univers mental complètement isolé de l’homme blanc, cet argument a commencé à être traité comme une “réalité tangible” par les Etats-Unis. Ce fut ensuite répété et maintenu par chaque nouvelle génération de hauts-fonctionaires du gouvernement états-unien. Ceci est toujours maintenu aujourd’hui par les fonctionaires du gouvernement et utilisé contre nos nations.

Ceci se rapporte à une fine observation faite par l’ex-professeur C.A. Bowers. Il dit que nous devons prendre connaissance de la façon dont des idées métaphoriques du passé colonisent et contrôlent le présent. Pour nos nations natives, ceci est précisément le rôle joué par les précédents légaux anti-indiens dans la loi fédérale indienne. L’objectif du précédent légal de la loi fédérale indienne est de permettre aux idées racistes et bigotes inventées de toute pièce par l’homme blanc dans le passé, de continuer à contrôler les nations autochtones dans le présent. Cette utilisation de précédent légal est appelé en latin stare decisis ou “maintenir la décision”.

Un exemple de stare decisis de l’homme blanc qui est utilisé contre nos nations originelles est la loi sur la commission des réclamations indiennes ou Indian Claims Commission Act (ICCA) qui fut votée par le congrès US il y a 70 ans en 1946. Ce fut une loi qui fut établie pour une commission de réclamations indiennes, ce qui commença un processus de réclamations des nations ou “tribus” (selon la loi fédérale) indiennes enregistrées et archivées au nom d’un “titre [sur la terre] aborigène ou indien”. Ce phrasé fut exprimé par exemple dans une décision de cette commission le 20 juillet 1960 (13 Ind. Cl. Comm. 369, p. 514) en regard des Indiens de Californie.

Ce qui ne fut pas du tout traité durant l’époque de l’ICC est que le “droit indien à l’occupation” fut mentalement concocté comme moyen de limiter et de contrôler les nations indigènes. De plus, la vaste majorité des peuples autochtones ne furent jamais avertis que parce que l’ICC utilisait la décision de Johnson contre M’Intosh comme fondation de son travail, toute nation ou “tribu” indienne qui enregistrait une réclamation avec l’ICC était considérée être en accord avec l’idée d’un “titre d’occupation des sols” pour les “païens”. L’ICC ne donna aucun moyen de contester le droit affirmé de la découverte et de la domination chrétiennes et aucun moyen de dire que les terres incriminées appartenaient toujours de droit à une nation indigène particulière… Le Malheur Wildlife Refuge sis en territoire Paiute du Nord et qui défraya dernièrement la chronique, est un exemple typique de tout ceci.

Et pourtant, durant l’époque de cette commission ICC de 1946 à 1978, il y a eut quelque chose que les Etats-Unis ont échoué à prendre en considération: Après que chaque nation autochtone ait finalisé le processus requis par l’ICC, tout ce à quoi les Etats-Unis réussirent à “mettre fin” fut leur propre concept mentalement inventé et métaphoriquement imposé d’ “occupation indienne” des sols. Le processus complet de l’ICC était bâti sur l’idée que nos nations originelles étaient sujettes aux constructions mentales (pensées et idées) qui leur étaient imposées par l’homme blanc et les Etats-Unis.

Alors que se passera t’il une fois que nos nations se seront réveillées au fait que nous avons été manipulés dans l’acceptation apparente de la mentalité de l’homme blanc qui nous fut imposée concernant le “titre d’occupation des sols” par les “païens” que nous sommes ? N’est-il pas grand temps que nous commencions à nous demander si du processus de l’ICC résulta vraiment la fin validée par les Etats-Unis de notre connexion spirituelle, culturelle et légale avec nos territoires traditionnels, en “éteignant” un concept que les hauts-fonctionnaires états-uniens avaient créé mentalement et linguistiquement ?

“La loi et la politique féderales indienne” est un système en vase-clos qui émergea parce que des hommes blancs très intelligents du passé comme John Marshall, Joseph Story et bien d’autres, inventèrent mentalement un système d’idées qui donna aux Etats-Unis les moyens de s’accaparer les vastes richesses qui purent être dérivées et exploitées de la terre, des ressources naturelles et des eaux de nos nations. Depuis le tout début de sa création, le système dominant d’idées créé par les Etats-Unis est fermement demeuré sur l’assomption que nos nations libres et indépendantes sont sujettes aux pensées et aux idées créées, inventées par les hauts-fonctionnaires du gouvernement fédéral.

Par ce processus, il a été totalement assumé que nos ancêtres et maintenant nous, en tant que leurs descendants, n’avions aucun droit de refuser à être soumis aux idées de l’homme blanc et des métaphores résultantes inventées par les hauts-fonctionnaires états-uniens. Nos nations et nos peuples ont besoin de devenir bien plus proactifs dans leur défi du système de domination états-unien en questionnant la façon dont ces idées et métaphores sur la loi fédérale indienne nous sont imposées.

Resistance politique: Comprendre la domination impérialiste occidentale…

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Le modèle de domination impérialiste

 

Steven Newcomb, Shawnee/Lenape
 Executive Director, Indigenous Law Institute

 

~ Traduit de l’anglais Résistance 71 ~

 

Décembre 2015

 

Le 4 Mai 1493, le pape Alexandre VI (NdT: Rodrigo Borgia, de la dynastie Borgia et père de Cesar et Lucrèce) a émis un document pontifical connu sous le nom de bulle Inter Caetera. Le document fut émis à la demande du roi Ferdinand d’Aragon et de la reine Isabelle de Castille et dont le but était de “donner” aux deux monarques catholiques toutes les terres que Cristobal Colón (Chistophe Colomb ou “le colonisateur porteur de la croix”) avait découvertes ainsi que toutes autres terres qui seraient “découvertes” dans le futur. La seule limite du pape sur ce don fut que Ferdinand et Isabelle ne pouvaient pas tenter de s’emparer de terres qui avaient déjà été prises par un autre prince chrétien. Entre autres, le pape déclarait que cela était son désir que des nations non-chrétiennes soient subjuguées (dominées militairement) et forcée à devenir chrétiennes. Le pape voyait les monarques catholiques comme travaillant à l’expansion de “l’empire chrétien”. “Nous croyons en Lui (le dieu catholique)”, a dit le pape, “et de lui provient tous les empires, dominations et toutes bonnes choses.”

Le modèle de domination impérialiste présume qu’il est justifiable pour un souverain immigrant (disons l’Angleterre, la France, l’Espagne ou le Portugal) d’arriver dans un pays déjà habité par des nations libres et indépendantes et de simplement présumer “le droit” de prendre possession militairement de ce pays par la force et de mettre les habitants originels sous la réglementation et la loi des constructeurs d’empire. La bulle pontificale reflète un système de langage qui présume qu’il est permis pour une personne d’assumer un droit divin impérialiste et de domination sur un autre peuple.

George Washington a dit en 1786: “Il viendra sûrement un jour où ce pays aura un poids sur l’échelle des empires… et en tant que membre d’un empire juvénile… je ne peux pas détrourner mon attention de ce sujet…” clairement, lorsqu’on parle des nations et des peuples amérindiens, les Etats-Unis opèrent strictement sur la base du modèle de domination impérialiste. Le prérequis de ce modèle est la loi fédérale sur les Indiens que l’on trouve dans la décision de la Cour Suprème des Etats-Unis dans l’affaire Johnson v. McIntosh (8 Wheat., 543, 1823),, que la cour à prise en se basant sur la bulle papale Inter Caetre de 1493. Dans ce cas précis, le juge John Marshall a dit que la “découverte” des “païens” par le “peuple chrétien” a donné aux chrétiens une “domination ultime” (droit d’empire et de domination) sur les Indiens de la sorte “découverts”.

Après la “découverte” chrétienne, a dit Marshall, les droits des peuples Indiens à la “souveraineté complète en tant que nations indépendantes” ont été “diminués”. De manière supposée, les Indiens ne retinrent qu’un simple “droit d’occupation des sols”, de leurs terres ancestrales tout en étant soumis à la domination des Etats-Unis. Après avoir correctement identifié la loi fédérale indienne comme un système de langage de domination, l’Institut a commencé à travailler vers le développement d’une nouvelle base totalement inovative et radicalement différente pour penser la relation entre les Etats-Unis et les nations et peuples indiens. Nous n’acceptons pas l’idée qu’un préjugé judiciaire fondé sur un préjudice religieux (Johnson contre M’Intosh) puisse légitimement nier, refuser le droit inhérent que les nations indiennes ont de vivre librement et indépendamment sur leurs terres ancestrales. Dans un effort de gérer le fondement du modèle de domination impérialiste, nous en avons formellement appelé au pape Jean-Paul II pour qu’il révoque la bulle pontificale Inter Caetera de 1493. Nous l’avons aussi invité à nous rejoindre sur le chemin sacré en honorant le premier principe de la loi traditionnelle autochtone, celui de “respecter notre Terre-Mère et de regarder toute vie comme sacrée.” (NdT: ceci fut rédigé en 1995)

La loi traditionnelle autochtone

Au temps de la soi-disante “découverte” chrétienne, européenne des terres indiennes sur le continent des Amériques, nos nations et peuples autochtones respectifs vivaient une vie complètement libre et indépendante, de manière spirituelle, fondé sur l’intégrité de la famille, de la communauté et de la terre. Le style de vie basé sur la spiritualité de nos ancêtres ne comportaient aucun poison mortel, pas de pesticides, pas d’herbicides, pas d’organo-chlorines synthétiques et autres substances chimiques toxiques industrielles, comme aussi le plomb dans l’eau que boivent nos enfants ou des particules radiocatives qui maintenant s’éparpillent dans l’air des déserts du sud-ouest.

Tandis que certains diraient que nos ancêtres manquaient des soi-disantes “avancées technologiques” pour créer de telles choses, nous assumons que ces réalités, qui menacent directement la vie sur la planète Terre, ne sont pas du tout des “avancées” ou un “progrès”. Nous envisionnons une époque où notre façon de vivre sera une fois de plus guidée par la loi traditionnelle autochtone, de telle façon que ces poisons ne viennent plus contaminer la terre, les eaux et les systèmes immunitaires des gens.

Les modes de vie fondés sur la Terre, le spirituel de nos ancêtres, étaient de conserver les instructions originelles qui leur furent données, qu’ils reçurent il y a des milliers d’années par la tradition orale. La sagesse du monde naturel et la compréhension de nos ancêtres existent toujours dans nos langues, nos cérémonies et les endroits sacrés de nos peuple et nations respectifs. La loi traditionnelle autochtone peut-être trouvé dans la Kanaka Maoli Law des Hawaiiens natifs, dans les Sept Lois des Lakota, les 12 lois des Shawnee, les lois du Kogi etc… Mais par le mot “loi” nous parlons en fait d’une alternative conceptuelle et culturelle à la technologie et à la culture impérialiste polluée par le chimique et par le désir de domination (NdT: à commencer par celui de domination de la Nature. Pour les occidentaux, ce qui ne peut pas être contrôlé doit être détruit. La Nature doit plier aux désirs des capitalistes privés ou d’état ou être brisée et détruite. Il en va de même pour les peuples et nations libres et indépendants…). L’Institut Légal Indigène affirme que la loi traditionnelle autochtone est une source essentielle de sagesse environnementale et de compréhension de la planète aujourd’hui. Nous œuvrons pour que la pensée traditionnelle autochtone des Amériques soit reconnue comme une base, un fondement nécessaire de notre existence collective sur la planète Terre.

Au cœur du colonialisme euro-chrétien: Les 10 éléments constitutifs de la doctrine chrétienne de la découverte (Professeur de droit Robert J Miller université d’Arizona)

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“Cet état d’esprit de similarité de classe peut aussi être trouvé dans la position prise par les descendants des vieux colons britanniques en Amérique du Nord. Ceci correspond à la première apparition d’un nivellement de classe fondé sur une identité raciale fictive ; l’origine de la suprématie blanche, les projets idéologique et colonial essentiels et primordiaux en Amérique et en Afrique… L’idéologie de la suprématie blanche fut essentielle à la neutralisation des antagonismes de classe entre les sans-terre et les propriétaires et pour la distribution des terres et propriétés confisqués des Maures et des juifs en Espagne, des Irlandais en Ulster et des peuples et nations des Amériques et d’Afrique.”

~ Roxanne Dunbar-Ortiz ~

 

“Dans sa bulle Inter Caetera de 1493, la pape Alexandre VI n’a pas utilisé le terme ‘Européens’ pour exprimer le ‘droit de la découverte’, mais il a utilisé le mot ‘chrétien’. D’après ce décret pontifical, tout roi ou prince chrétien, ou toute nation chrétienne pouvaient ‘découvrir’ et assumer la domination et le contrôle sur des terres qui étaient au préalable connues de non-chrétiens mais inconnues des chrétiens… Ainsi le document fut écrit afin de protéger les droits fonciers de tout monarque chrétien, comme le roi du Portugal, mais pas les droits fonciers, de propriété des nation indigènes non-chrétiennes. Ce document appelait à ce que les non-chrétiens soient ‘subjugués’ pour le bien de la ‘propagation de l’empire chrétien’ “.

~ Steven Newcomb ~

 

Voir aussi notre traduction de larges extraits du livre de Steven Newcomb: « Païens en terre promise: Décoder la doctrine chrétienne de la découverte » (Ed, Fulcrum 2008)

 

La doctrine de la découverte: la loi internationale du colonialisme

Professor Robert J. Miller, Sandra Day O’Connor College of Law, Arizona State Univ. Chief Justice, Grand Ronde Tribe Court of Appeals

 

Johnson v. M’Intosh, 21 U.S. (8 Wheat.) 543 (1823).

 

Source:

http://www.doctrineofdiscovery.org/DiscoveryElementsOnondaga2014.pdf

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Novembre 2015

 

Voici les 10 éléments qui je pense constituent la Doctrine (chrétienne de la découverte) et qui sont utiles pour analyser et comparer comment les sociétés de colons / d’établisseurs ont utilisé cette loi internationale contre les peuples indigènes dans le monde.

Robert J. Miller, Native America, Discovered and Conquered: Thomas Jefferson, Lewis and Clark, and Manifest Destiny 3-5 (Praeger Publishers, 2006; paperback University of Nebraska Press, 2008).

 

  1. Première découverte. Le premier pays européen qui a découvert des terres inconnues des autres Européens clâme la propriété et les droits souverains sur ces terres et les peuples natifs qui les occupent. La première découverte était néanmoins considérée comme ayant créé seulement un titre incomplet.
  1. L’occupation et la possession physiques des terres. Pour faire passer la première découverte en titre de propriété reconnu, un pays européen devait physiquement occuper et posséder les terres nouvellement découvertes. Ceci était généralement fait en y construisant des forts militaires ou des colonies. La possession physique devait se faire dans un laps de temps raisonnable après la première découverte afin de créer un titre complet.
  2. La pré-emption du titre européen. Les pays européens découvrant les terres clâmaient aussi le pouvoir préemptif, c’est à dire le droit unique d’acheter la terre des peuples indigènes. Ceci est un droit de propriété très intéressant similaire à celui d’une option exclusive sur l’achat de la terre. Le gouvernement possédant ce droit préemptif empêchait tout autre gouvernement européen ou individu de pouvoir acheter la terre de ses occupants indigènes. Les Etats-Unis affirment et exercent toujours ce droit aujourd’hui sur les terres indiennes 25 U.S.C. section 177 (2006).
  3. Le titre de propriété indien ou autochtone. Après la première découverte, les systèmes légaux euro-américains ont affirmé que les peuples et nations indigènes avaient perdu leurs pleins drits de propriété et la totale propriété de leurs terres. Les Européens clâmèrent que seul demeurait le droit d’occupation des sols et de l’utilisation de leur terre pour les autochtones. Quoi qu’il en soit, ces droits pouvaient demeurer à tout jamais s’ils ne consentaient jamais à vendre au pays européen qui a affirmé sa préemption de pouvoir sur les autres. Si les nations autochtones décidaient de vendre, elles ne pouvaient le faire qu’en rapport avec le gouvernemet possédant le droit préemptif. Ainsi, le “titre de propriété indien” aux Etats-Unis (au Canada) et le “titre de propriété Maori” en Nouvelle-Zélande et tous les titres de propriété indigènes ailleurs sont soi-disants des titres de droit de propriété limitée.
  4. Les droits de souveraineté et de commerce tribaux limités. Après une première découverte, les Européens considéraient que les nations indigènes et les peuples avaient perdu certains aspects de leurs pouvoirs souverains inhérents ainsi que leurs droits au libre commerce international et aux relations diplomatiques. Ensuite, ils ne furent supposés communiquer et gérer leur relation qu’avec le gouvernement de la nation européenne qui les avait “découvert”.
  5. La contiguité. Sous la doctrine de la découverte, les Européens ont clâmé une grande partie de terre contigue et entourant leurs découvertes et colonies du nouveau monde.

La contiguité devint alors très importante lorsque des pays européens différents avaient des colonies assez proches les unes des autres. Dans cette situation chaque nation clâmait le droit sur les terres inoccupées entre leurs colonies/établissements jusqu’à un endroit à mi-chemin entre les colonies.

De plus, la contiguité déclarait que la découverte de l’embouchure d’un fleuve donnait au pays découvreur un droit sur les terres drainées par cette rivière, même si cela représentait des milliers de kilomètres de territoire. Par exemple, référez-vous aux limites territoriales du territoire de la Louisiane et de celui de l’Oregon comme étant définies par les Etats-Unis.

  1. Terra Nullius. Cette expression veut littéralement dire que la terre ou le territoire est vide, inoccupé, inhabité. Ceci stipulait que si des terres n’étaient pas possédées, occupées par une personne ou une nation et même si elle était occupée mais pas utilisée d’une manière compatible avec les systèmes légaux de propriété approuvés par les Européens, alors ces terres étaient considérées comme “vides” et “inhabitées” et disponibles pour saisie par la découverte. Les Européens furent très larges en ce qui concerne l’application de cet élément et considérèrent très souvent des terres occupées par des nations autochtones comme étant “vacantes” et disponibles à la saisie sous la doctrine de la découverte si elle n’étaient pas “utilisées” en accord avec les us-coutumes et lois euro-américaines.
  2. Le christianisme. La religion était (et est toujours) un aspect très important de la doctrine de la découverte, sous celle-ci, les non-chrétiens n’avaient aucun droit à la terre, ni à la souveraineté, ni à l’auto-détermination comme les chrétiens.
  3. Civilisation. Les idéaux européens de civilisation furent aussi une partie importante de la doctrine de la découverte ainsi que du concept de la supériorité. Les Européens pensaient (et pensent toujours) que dieu les a dirigé pour amener la civilisation, l’éducation et la religion chrétienne aux peuples indigènes ainsi que d’exercer un pouvoir paternaliste et de gardiennage sur ceux-ci.
  4. La conquête. Cet élément de la doctrine affirme que les Européens pouvaient acquérir le titre de propriété indien par victoires militaires dans des guerres “justes et nécessaires”. De plus, la conquête fut aussi utilisée comme terme artistique pour décrire les droits de propriété que les Européens “clâmèrent” avoir automatiquement acquis sur les peuples et nations indigènes par le simple fait de se montrer sur place et de faire la “première découverte”.

Pour un comparatif analytique légal sur l’utilisation de la Doctrine de la Découverte dans les différentes sociétés colonialistes européennes, voir de manière générale:

Robert J. Miller, The International Law of Colonialism: A Comparative Analysis, 15 Lewis & Clark L. Rev. 847 (2012); Robert J. Miller & Micheline D’Angelis, Brazil, Indigenous Peoples, and the International Law of Discovery, 37 Brooklyn J. Int’l Law 1 (2011); Robert J. Miller, Lisa Lesage & Sebastian Lopez Escarcena, The International Law of Discovery, Indigenous Peoples, and Chile, 89 Nebraska L. Rev. 819 (2011); Robert J. Miller, Jacinta Ruru, Larissa Behrendt & Tracey Lindberg, Discovering Indigenous Lands: The Doctrine of Discovery in the English Colonies (Oxford Univ. Press, 2010 and paperback 2012); Robert J. Miller & Jacinta Ruru, An Indigenous Lens into Comparative Law: The Doctrine of Discovery in the United States and New Zealand, 111 West Vir. L. Rev. 849 (2009); Robert J. Miller, Native America, Discovered and Conquered: Thomas Jefferson, Lewis and Clark, and Manifest Destiny (Praeger Publishers, 2006; paperback University of Nebraska Press, 2008).

The law review articles are available for free at http://ssrn.com/author=354803

Résistance politique au colonialisme: La chrétienté source de la chienlit colonialiste moderne…

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« Transposer un sens éthique et cette idée sur un plan de philosophie politique concise est difficile, car cela résiste l’institutionnalisation…  Je pourrai suggérer un point de départ en conceptualisant une forme d’anarcho-indigénisme. Pour prendre racine dans l’esprit des gens, la nouvelle éthique doit capturer l’esprit du guerrier dans la bataille et l’amener en politique. Comment peut-on décrire cet esprit en terme contemporain en relation à un mouvement politique ? Les deux éléments qui viennent à l’esprit sont « indigène », évoquant l’enracinement culturel et spirituel dans cette terre et la lutte Ongwehonwe pour la justice et la liberté et le philosophie politique et le mouvement qui est fondamentalement anti-institutionnel, radicalement démocratique et focalisé à agir pour forcer un changement de société: l’anarchisme.« 

~ Taiaiake Alfred ~

 

Le contexte des traités avec les nations indiennes

 

Steven Newcomb

 

27 Février 2015

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2015/02/27/context-indian-nation-treaties

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le National Museum of the American Indian (NMAI) a créé une exhibition importante et visuellement captivante appelée “De nation à nation: Les traités entre les Etats-Unis et les nations amérindiennes”. Cette exposition s’est ouverte le 21 Septembre 2014 et durera jusqu’à l’automne 2018. Un résumé sur le site internet du NMAI stipule: “Les traités sont au cœur de la relation entre les nations indiennes et les Etats-Unis,” et que l’exhibition sur les traités explique “l’histoire de cette relation, incluant l’histoire et l’héritage de la diplomatie états-uno-amérindienne de la période coloniale à nos jours.

Il y a, quoi qu’il en soit, une importante question qui n’est bien évidemment pas posée par l’exposition du musée: Pourquoi les traités avec les nations indiennes ne sont-ils pas classifiés de la même manière que les traités des Etats-Unis avec des nations comm,e par exemple, la Grande-Bretagne, la France ou l’Espagne ? Une explication du cadre utilisé par les Etats-Unis, et toujours utilisé aujourd’hui, pour interpréter les traités établis avec nos nations indiennes “originelles” a été publiée en 1848. Elle fut publiée “sous l’autorité du congrès des Etats-Unis” dans le Volume II des statuts publics généraux des Etats-Unis: “The Public Statutes at Large of the United States of America,” qui fut mise en page et éditée par l’avocat Richerd Peters.

Le Volume II est intitulé “Traités entre les Etats-Unis et les tribus indiennes” / “Treaties Between the United States and the Indian Tribes,” caractérisant de la sorte les traités avec les Indiens comme n’ayant pas été faits avec des nations indiennes… A leur crédit, disons que les curateurs de l’exposition du NMAI mettent en contradiction dans leur exhibition sur les traités, cette attitude vis à vis des termes “nation à nation” et “Nations Indiennes Américaines”.

Dans la table des matières du Volume VII des “statuts généraux”, sous la “Liste des traitées entre les Etats-Unis et les tribus indiennes”, Peters écrit: “ les principes généraux reconnus (sic) par la cour suprême des Etats-Unis en relation avec les tribus indiennes” et note en page une qu’il s’était senti obligé de commencer le livre avec une information expliquant comment “des traités entre les Etats-Unis et des tribus indiennes” sont interprétés du point de vue des Etats-Unis. Une partie de cette explication implique ce qu’il appelle “les principes généraux qui ont été reconnus (sic) par la cour suprême des Etats-Unis et les tribus indiennes”, et “le titre indien des terres qu’ils occupent”.

Le corps de ce VIIème volume des statuts généraux commence avec “l’affaire de Johnson et de Graham Lessee contre William McIntosh, rapports de Wheaton 8”, dont le rendu fut écrit par le juge de cour suprême John Marshall. Il reproduit ensuite, presque verbatim, la quasi totalité de la décision de l’affaire Johnson contre M’Intosh en 1823. Cette décision est bien évidemment conçue et fondée sur ce que le juge Marshall a appelé “le droit à la découverte, confiné aux pays chrétiens, des terres alors inconnues du peuple chrétien”.

Plus tard, citant Etats-Unis contre Clarke, 9 Peters, 168, Peters écrivit que “le prix ultime était dans la couronne et ses allotements”, sujet au “droit de possession indien” . Le terme “prix ultime” d’après le dictionnaire légal Black, veut dire “titre complet et absolu”. “un “prix” (NdT: “fee” dans le texte original anglais…) est “propriété permanente et absolue, détenue par un seigneur supérieur.” Il continue: “ceci a la même signification que celle du domaine féodal et son concept de seigneurs féodaux et leurs sujets ainsi que dans l’idée de la relation du roi avec des terres “vacantes”, c’est à dire des terres de nations non-chrétiennes.

Peters, citant toujours Etats-Unis contre Clarke, se réfère à “une règle légale établie en Angleterre, qui de par sa prérogative, disait que le roi etait l’occupant universel de toutes terres vacantes dans ses domaines et avait le droit de les donner comme bon lui semblait, prérogative également valide au travers de la volonté de ses administrateurs dûment autorisés.” Cette explication est en accord avec la déclaration du juge suprême Marshall dans le rendu de Johnson contre M’Intosh: “D’après la théorie de la constitution britannique, toutes les terres vacantes sont reversées à la couronne, comme représentante de la nation et le pouvoir exclusif de le faire est admis résider dans la Couronne en tant que branche de la prérogative royale. Il a déjà été montré que ce principe était aussi reconnu en Amérique que sur l’île de Grande-Bretagne.

Marshall dit plus avant à la cour: “En virginie donc, aussi bien que n’importe où ailleurs dans les dominions britanniques, le titre complet de la Couronne sur les terres vacantes était reconnu. Aussi loin que va le respect de l’autorité de la couronne, aucune distinction ne fut faite entre les terres vacantes et les terres occupées par les Indiens. Le titre de propriété, soumis seulement aux limites du droit d’occupation des sols par les Indiens, fut admis être investi dans la personne du roi, tout comme ce fut son droit d’attribuer ce titre. Les terres auxquelles cette proclamation se référait étaient donc des terres que le roi avait le droit d’attribuer ou de réserver aux Indiens.

La déclaration de la cour suprême des Etats-Unis disant que la couronne britannique n’avait fait aucune “distinction” “entre les terres vacantes et les terres occupées par les Indiens”, fut clarifiée plus avant par Benjamin Munn Ziegler dans son livre: The International Law of John Marshall. Comme le dit alors Ziegler: “Aussi loin que fut respectée l’autorité de la couronne, aucune distinction ne fut faite entre les terres vacantes et les terres occupées par les Indiens” (p.46). Il nota ensuite en passant: “Le terme “terres inoccupées”, réfère bien sûr aux terres en Amérique qui “étaient occupées par les Indiens” lorsqu’eles furent découvertes, mais elle étaient “inoccupées” par des chrétiens…”

Voilà… Les territoires traditionnels de nos nations originelles étaient des “terres inoccupées par des chrétiens” (NdT: conformément aux bulles papales du XVème siècle, elles pouvaient être saisies, volées, usurpées..) est la réponse à la question du pourquoi le gouvernement des Etats-Unis ne classifie pas les traités avec nos nations de la même manière que ceux qu’ils établirent avec des nations comme la Grande-Bretagne, France ou l’Espagne ou tout autre pays. Les traités établis par les Etats-Unis avec les nations indiennes furent des traités établis avec des nations non-chrétiennes. L’historien Francis Jennings a résumé cette attitude de manière succinte dans son “The Invasion of America” lorsqu’il y dit ceci: “ La condition de sauvagerie impliquait plus qu’une sensibilité esthétique et le juge suprême (Marshall) d’un pays embrassant la séparation de l’église et de l’état pouvait montrer aucune préoccupation officielle au sujet de manque de chrétienté des Indiens comme critère de leur statut légal.” Nous devrions ajouter ici “et de leur statut politique”.

Les Etats-Unis ont utilisé le “manque de chrétienté” de nos ancêtres comme critère de jugement du statut politique de nos nations et des traités, le tout devant être subordonné à la “souveraineté” et la “domination” prévalentes des Etats-Unis. Tandis que les curateurs du NMAI méritent des félicitations pour avoir cadré l’exposition dans les termes de nos “Nations”, un grand pas en avant serait de parvenir à focaliser l’attention publique sur le fondement religieux chrétien bigot issus de la bible qui est sous-jacent à la loi et la politique fédérales indienne et qui fut rendu possible par le moyen des décisions de la cour suprême des Etats-Unis dans les affaires Johnson contre McIntosh (1823) et Tee-Hit-Ton Indians vs United States de 1955.

Résistance politique: Aux sources religieuses du colonialisme occidental (Steven Newcomb)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, démocratie participative, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 24 janvier 2015 by Résistance 71

… et pourquoi il est extrêmement important de bien comprendre ces origines toujours vivaces puisqu’imbriquées dans la « loi » des états colons et leur politique de contrôle fondamentalement raciste, si on veut véritablement mettre fin aux crimes et au pillage de l’empire.

L’avenir de l’humanité passe par la solidarité des populations occidentales émancipées de l’idéologie colonialiste, se tenant main dans la main avec les peuples colonisés et opprimés par l’Europe depuis le XVème siècle.

Nous sommes tous des colonisés !

— Résistance 71 —

 

La base religieuse de l’ancien testament comme base de la loi fédérale des Etats-Unis sur les Indiens et leur politique

 

Steven Newcomb

 

22 janvier 2015

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2015/01/22/old-testament-religious-basis-us-federal-indian-law-and-policy

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

“Et nous Américains sommes particuliers, un peuple choisi, l’Israël de notre temps ; nous portons l’arche des libertés du monde”—Herman Melville.

“Je pense que personne ne peut lire l’histoire de notre pays sans réaliser que le Bon Livre et l’esprit du sauveur ont été nos guides de génie depuis le début. La commission donnée à Christophe Colomb par Ferdinand et Isabelle d’Espagne a été conçue comme une mission chrétienne »—Chief Justice Earl Warren, de la cour suprême des Etats-Unis.

Le système de la loi fédérale et politique indiennes des Etats-Unis est lié de manière remarquable à la vision du monde politico-religieuse judéo-chrétienne, qui est parfaitement exprimée par la théorie du peuple choisi et de la terre promise. Comme l’a très bien dit Walter Russell Mead dans son article de 2008 “The Deep Roots of American Zionism” publié dans la revue “Foreign Affairs” (NdT: revue officielle du CFR): “Les Américains ont trouvé l’idée qu’ils étaient l’Israël de dieu si attractive, partiellement parce que cela les aidait à justifier leur déplacement des autochtones américains.” Maintenant dans son essai devenu classique “Civil Religion in America,” Robert N. Bellah a déclaré: “Le thème de l’israël américain a été utilisé, presque depuis le début, comme justification du traitement honteux et indigne réservé aux Indiens et qui est si caractéristique de notre histoire.

Ce que d’autres érudits de la loi fédérale sur les Indiens ont laissé de côté dans leurs discussions de la doctrine de la découverte, ou doctrine chrétienne de la découverte, est le fait que la vision judéo-chrétienne du monde, que l’on peut plus particulièrement faire remonter à l’histoire biblique de la Génèse, celle du peuple choisi et de la terre promise, sert de toile de fond religieuse et de fondement conceptuel à la loi et politique fédérale sur les Indiens. C’est sur la base de cette source biblique d’idées que les Etats-Unis clâment être le “souverain” de la terre avec “ascendance” (un droit de domination) sur les nations indiennes originellement et toujours libres de plein droit. Cette vision du monde du Vieux Testament est l’arrière-plan de l’affirmation des Etats-Unis que le gouvernement fédéral possède un “pouvoir pléniaire” “indiscutable et irrévocable” sur les nations indiennes et un “pouvoir de domination “ (domination ultime) sur les territoires qui est au-dessus de celui des nations indiennes.

C’est à cause de cette base religieuse, de fait de l’Ancien Testament, fondement de la loi fédérale indienne, qu’il fut nécessaire pour les Etats-Unis de faire passer la loi American Indian Religious Freedom Act en 1978, malgré le fait que la liberté de culte pour quiconque d’autre était déjà inscrit dans le premier amendement de la Bill of Rights des Etats-Unis. Le fondement biblique de la loi fédérale indienne est la raison pour laquelle les territoires et les endroits sacrés de nos nations originelles n’ont jamais été protégés de l’exploitation, de la profanation et de la destruction. Comme l’écrit l’historien Edward McNall dans son livre The American Idea of Mission (1957), “Il n’y a pas de vérité plus évidente dans l’histoire américaine du fait que cette nation (USA) est un peuple de l’Ancien Testament (bible).

La base fondamentale de l’ancien testament des Etats-Unis est l’aspect le moins notable de l’histoire de la loi fédérale indienne ; cela n’a pas été rendu explicite à cause de la tendance des érudits sur la loi fédérale indienne d’écrire à son sujet de manière séculière et en termes non-religieux. Ils n’ont pas reconnu à quel point les idées véhiculées par la loi fédérale indienne sont liées à un tel point qu’Edward Burns continua: “L’idée la plus commune dérivant des sources de l’ancien testament fut la notion que l’Américain fut divinement nommé pourb remplir une grande mission dans l’histoire de la planète. De l’avis de quelques leaders coloniaux, les grands évènements du passé ont été planifiés par dieu afin de préparer la voie du triomphe américain.” (p.11)

Dans son livre America’s Prophet (2009), Bruce Feiler dit qu’une lettre de George Washington est accrochée dans l’entrée de sa synagogue d’enfance. La lettre lit: “Puisse la même merveilleuse déité, qui a, il y a longtemps, délivré les Hébreus de leurs oppresseurs égyptiens et qui les a implanté sur la terre promise et dont les agencements providentiels ont été rendus récemment remarquables dans l’établissement des Etats-Unis comme nation indépendante, continuer à les (Etats-Unis) irriguer des rosées du paradis.” (p.4)

Des témoignages nous ont appris que Thomas Jefferson était un “déiste”. Ce que ces témoignages ne nous ont pas dit est l’identité biblique de la “déité” qui a servi de focalisation à l’orientation “déiste” de Jefferson. Comme le note Robert Bellah dans son “Civil Religion in America,” “Ce qui était implicite dans les paroles de Washington… devient explicite dans le second discours d’investiture de Jefferson lorqu’il déclara: ‘J’aurai aussi besoin de la faveur de cet Être entre les mains duquel nous reposons, qui mena nos pères, comme au temps du vieil Israël, de leur terre native et les implanta dans un pays innondé avec toutes les nécessités et confort de la vie.” La conclusion ? “L’Europe est l’Egypte, l’Amérique la terre promise.” écrit Bellah. Jefferson, Adams et Franklin voulaient que l’imagerie de l’ancien testament associée avec le peuple élu et la terre promise soit décrite sur le sceau officiel des Etats-Unis. Jefferson proposa que l’image du sceau devrait être les Israélites traversant le désert, guidés par un nuage le jour et un pilier de feu la nuit, dessinant ainsi une analogie entre les Etats-Unis et le peuple élu de l’ancien testament. Ceci place donc nos nations autochtones comme étant les “Canaanites” sur la soi-disante “terre promise” que serait les Etats-Unis.

John Marshall était un contemporain de Washington, Jefferson et Adams. Lorsque Marshall, en tant que juge de la cour suprême des Etats-Unis a écrit le rendu du verdict unanime de la Cour Suprême dans l’affaire Johnson contre McIntosh, il déclara que la Cour appliquerait à l’affaire “ces principes de justice abstaite que le créateur de toutes choses a imprimé dans l’esprit de sa créature humaine.” La vision du monde judéo-chrétienne partagée par Washington, Jefferson, Adams et Marshall, parmi bien d’autres personnes, est le contexte d’arrière-plan religieux pour l’utilisation par la Cour Suprême des Etats-Unis du terme de “créateur” dans sa décision de l’affaire Johnson contre M’Intosh.

Les principes de justice abstraite s’appliquaient aux “nations civilisées”, aux nations, qu’Henry Wheaton appelait en 1836 dans ses Elements of International Law, les “États de la chrétienté”, reconnaissant que ces nations de la chrétienté possédaient une “indépendance parfaite” et donc par voie de conséquence, la pleine “souveraineté”. Ce que la Cour Suprême des Etats-Unis a appelé “les natifs, qui étaient des païens”, dans son rendu de l’affaire Johnson contre M’Intosh, analogues aux “Canaanites” dans le narratif du peuple élu / terre promise, n’étaient donc pas “permis de posséder” les prérogatives appartenant “aux nations absolues, souveraines et indépendantes”, “en relation avec les chrétiens”, comme le dit le juge de la Cour Suprême Joseph Story dans ses Commentaries on the Constitution of the United States en 1833.

En février 2015 prochain, nous atteindrons la marque des 60 ans depuis la décision de la Cour Suprême des Etats-Unis sous l’autorité du juge Earl Warren, dans l’affaire Tee-Hit-Ton v. United States en 1955 ; décision fondée sur les antécédents cachés du narratif biblique de l’ancien testament sur “le peuple élu et la terre promise”. Dans un autre article, j’expliquerai comment le narratif religieux judéo-chrétien de l’ancien testament nous informe sur la décision prise, chose que l’on peut remonter à Johnson contre M’Intosh (1823) ainsi qu’aux bulles papales et édits royaux du XVème siècle.

Colonisation, décolonisation… Le latin langue morte mais source de sémantique colonialiste bien vivace…

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 31 octobre 2014 by Résistance 71

Le latin langue morte ? Non ! Langue coloniale mère, braise sémantique rougeoyante dans l’âtre encore bien chaud du colonialisme où sont rougis les fers de notre marquage…

— Résistance 71 —

 

Le rôle du latin dans l’empire et la colonisation

 

Steven Newcomb

 

22 Octobre 2014

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2014/10/22/role-latin-empire-and-colonization

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Il y a quelques années, j’ai acheté le livre Latin for Americans (B. L. Ullman, Charles Henderson, and Norman E. Henry, New York: the MacMillan Co., 1962) chez un bouquiniste. C’est un livre d’école pour les Lycées qui a été publié à une époque où les élèves étaient attendus d’avoir quelques connaissances en Latin avant d’entrer à l’université. Le chapitre d’ouverture, intitulé “Our Roman Heritage” (“Notre héritage romain”), nous dit que les auteurs s’attendaient à ce que les élèves pensent qu’ils avaient pour eux-mêmes, un héritage latin, remontant à Rome et à l’empire romain. “Ceci est donc l’ancienne et puissante tradition dont vous faites partie”, écivirent-ils.

Supposez qu’il y ait eu un étudiant amérindien dans la classe de latin à cette époque. N’aurait-il pas été étrange de s’attendre à ce qu’un élève autochtone pense de lui ou elle-même qu’il aurait un patrimoine remontant à la Rome antique ?

Les auteurs de ce livre scolaire disent aussi: “Rien n’est plus incorrect que de dire que le Latin est une langue morte… Au contraire, dans une forme ou une autre, le Latin est bien vivant aujourd’hui et dans une large mesure c’est ce qui a donné l’immortalité aux Romains.” Parce que le Latin vit dans la langue anglaise, la connaissance du latin est importante pour parvenir à une connaissance plus profonde des schémas colonialistes de l’Anglais et des mots de langue anglaise.

Les auteurs disent de plus qu’il y a 2500 ans, la puissance militaire et politique de Rome “a dominé la plupart du reste du monde civilisé.” Ils font remarquer que les langues d’Espagne, du Portugal, de France, d’Italie et de Roumanie sont d’origine latine et “sont des descendantes vivantes du Latin parlé par les Romains qui conquirent et colonisèrent ces territoires”.

Dans le paragraphe ci-dessus, nous trouvons trois mots “dominé”, “conquirent” et “colonisèrent”. A la réflexion, “conquirent et colonisèrent” sont synonymes de “dominé”. Pour cette raison, la phrase ci-dessus peut-être réexprimée de cette manière: Ces langues sont “des descendantes vivantes du latin parlé par les Romains qui dominèrent ces terres.” Ce rephrasé correspond parfaitement à l’idée citée ci-dessus qui veut que Rome “a dominé la plupart du reste du monde civilisé.”

Un autre mot pour “monde civilisé” est “civilisation”. Une définition peu remarquée de “civilisation” correspond l’idée mentionnée que Rome et les Romains “dominèrent”. Cette définition de “civilisation” est celle-ci: “l’imposition d’une certaine culture sur une population qui est étrangère.

Des étrangers forçant leur culture et leur language sur un autre peuple résulte en une domination étrangère du peuple sur lequel cette culture et ce langauage sont imposés. Les auteurs de “Latin for Americans” font référence à ce type de domination dans l’histoire alors qu’ils écrivent: “Rome était en même temps urbs et obis, cité et monde et le latin fut utilisé partout, remplaçant largement les langues locales natives.” La domination romaine a commencé cette tendance “à largement remplacer les langues natales”.

Tout ceci mène à un point d’importance capitale pour nos nations et nos peuples quand on utilise la langue anglaise pour décoloniser nos esprits: la domination est un synonyme de civilisé et vice versa. Dominer est un synonyme de “civiliser” et vice versa. Les sauvages non-civilisés sont des sauvages non-dominés; des sauvages “indomptés” veut dire ceux qui vivent toujours libres de toute domination.

Ce livre d’étude dit que “plus de 60% des mots anglais sont dérivés ou sont pris du latin.” Ces mots anglais peuvent se tracer jusqu’à Rome, l’empire romain et sa domination sans cesse en expansion (“civilisation”). Ils sont des mots de la langue anglaise qui furent d’abord développés dans une perspective romaine et nous devons prendre cela en considération.

Prenez par exemple le mot “conquérir”. Quand l’empire romain a conquis un endroit, cela veut dire qu’il a obtenu une “victoire militaire” ou un “triomphe” sur l’endroit et ce du point de vue de l’empire romain. Une victoire ou un “triomphe” est quelque chose qui est “célébré” ou “célébratoire” du point de vue de ceux qui se considèrent comme les “vainqueurs” ou les gagnants. C’est de ce point de vue qu’est venue l’expression: “l’histoire est toujours écrite par les vainqueurs” (NdT: que connait-on historiquement de la vie des Gaulois par exemple dans les années 50 av. J.C ? Rien… tout ce qui a été écrit sur les Gaulois vient du livre de Jules César “La Guerre des Gaules”, écrit par… le vainqueur d’Alésia. Ensuite, l’archéologie a confirmé ou infirmé certaines parties de ce que Julius Caesar a écrit…)

Ainsi qu’en est-il du point de vue de ceux sur qui les Romains considèrent avoir obtenu une victoire à célébrer ? Pourquoi des nations et des peuples qui furent sujets à la domination romaine appellent cela une “victoire” ? Si ceux qui sont dominés appellent la domination qui leur est imposée une “victoire” ou une “conquête”, cela suggère qu’ils se voient comme un ennemi contre qui une “victoire” ou une “conquête” ont été obtenues. Bizarrement, ils cadrent ce faisant la domination romaine réussie sur eux-mêmes non pas comme leur “défaite”, mais comme quelque chose à “célébrer”.

Nous, les peuples et nations originels de l’Île de la Grande Tortue, devons apprendre ce que nous venons de voir. Nous avons besoin de refuser de permettre que les mots de conquête victorieux et célébratoires s’appliquent à nos nations. Nous devons remplacer “conquête” et “conquis” par ceux de “dominé” et de “domination”. Ce faisant, nous reconnaissons de fait que nos nations ne sont pas défaites car nous continuons à questionner. à contester et à défier les schémas inacceptables et incessant de la domination qui nous est imposée. Nous devons adopter la position que nous avons le droit à tout jamais, de vivre libres de tout schéma de domination mis en place contre nous et primant sur la souveraineté de nos peuples et nos nations.

Le mot “domination” ne contient pas de vue célébratrice d’une imposition dominatrice. L’utilisation du mot “domination” est stratégique et tactique. Il montre que nous défions plus que nous acceptons la domination. Ceci ne donne pas non plus de “victoire” aux envahisseurs qui ont imposé cette forme de domination, qu’ils appellent du doux euphémisme de “civilisation”, à nos nations et peuples originellement libres.

Le juge de cour suprême John Roberts étudia cinq ans le latin en juste quatre ans. Nos pouvons donc assumer qu’il est très au courant de l’orientation dominatrice du mot dérivé du latin “subjection” utilisé contre nos nations à la fois par la majorité et les membres dissidents de la dite cour suprême quand elle rendît sa décision en Mai 2014 dans l’affaire Michigan contre Bay Mills Indian Community.

Le mot “subjection” veut dire “placer sous”, ou “classifier sous la domination de”, mais subjection remonte aussi au latin servitus, “esclavage, esclave, propriété”. La propriété a été définie comme “le premier établissement de domination physique socialement approuvé sur quelque partie du monde naturel”, qui est parfois appelé “occupation” ou “possession” (Jesse Dukeminier and James E. Krier, Property, Boston: Little, Brown and Co., 1981, p. 2). Une affirmation de domination préalable de possession par les Etats-Unis se trouve derrière l’utilisation par le gouvernement américain des expressions “nos tribus indiennes” ou de “tribus indiennes des Etats-Unis”.

Voici donc une question: Quel est notre contre-argument politique et décolonisant sur la déclaration du tribunal basée sur la langue latine, qui dit que nos nations existent en tant que “subjuguées, assujetties” à la domination américaine, qui est parfois aussi appelée “protection et autorité” ou “pouvoir plénière” des Etats-Unis ? Quel est notre contre-argument politique étant spécifiquement donné que les Etats-Unis affirment qu’un droit de “subjection” (servitus) et pré-supposé dans le “droit de découverte” chrétien et droit de “domination ultime” également connu en latin sous le vocable de dominorum christianorum et de dominationes ?

Résistance au colonialisme: Au XXIème siècle une cour d’appel américaine continue de se fonder sur des textes racistes du XVème siècle pour escroquer une nation indienne…

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 9 octobre 2014 by Résistance 71

Un panel du tribunal du 9ème circuit réaffirme la doctrine de “la découverte et de la conquête”

 

Steven Newcomb

 

3 Octobre 2014

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2014/10/03/ninth-circuit-court-panel-reaffirms-discovery-and-conquest

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le 27 Août 2014, un panel de trois juges de la 9ème court d’appel a rendu une décision serrée (2-1) dans l’affaire White contre l’université de Californie. L’affaire judiciaire implique un contentieux au sujet de deux vestiges ancestraux de plus de 9000 ans que le Kumeyaay Cultural Repatriation Committee (KCRC) considère être les restes d’ancêtres du peuple Kumeyaay.

La 9ème cour d’appel les a nommé “La Jolla remains.” Les restes ancestraux Kumeyaay furent “découverts” en premier lieu en 1976 pendant une fouille archéologique sur le terrain de la résidence du chancleier de l’Université de Californie à San Diego et au sein du territoire de la nation Kumeyaay

En préambule de sa décision, le panel de la 9ème chambre a dit: “ Les Kumeyaay, aussi connus sous le nom de Ipai, Tipai ou Diegueño, ont occupé les zones du sud-ouest des Etats-Unis et du nord-ouest du Mexique de manière aborigène… La nation Kumeyaay occupe couramment des terres variées de San Diego et d’Imperial Counties en Californie jusqu’à plus de 100km à l’intérieur du territoire mexicain.”

Notons que la 9ème chambre d’appel n’a pas reconnu le fat que la nation Kumeyaay vivait originellement sur 100% de son propre territoire national, elle a dit plutôt que la nation Kumeyaay “occupait de manière aborigène la zone de…” ce qui veut dire appartenant aux Etats-Unis et au Mexique. L’utilisation de la phrase “occupé de manière aborigène” donne un contexte politique de colonisation étrangère. Le mot “aborigène” remonte à “aborigine” ce qui veut dire. “un habitant indigène spécifiquement en contraste avec un peuple envahisseur ou colonisateur.”

Le contexte “d’un peuple envahisseur ou colonisateur” est le cadre de référence utilisé par la 9ème chambre d’appel pour les zones “aborigènement occupées” du “sud-ouest des Etats-Unis et du nord-ouest du Mexique”. Ce phrasé spécifique ne considère la nation Kumeyaay qu’APRES qu’elle n’ait été envahie et colonisée ou devenue “indigène ». Pour éviter toute complication politique potentielle qui pourrait se produire après que la cour ait dit que la nation Kumeyaay “occupe toujours couramment” sa propre terre, la seconde note de bas de page de la cour stipule que, au vu de la cour, la nation Kumeyaay n’a “qu’un intérêt aborigène” sur les terres qu’elle occupe actuellement:

Note 2 de bas de page:

L’intérêt aborigène sur la terre est généralement décrit comme le droit d’une tribu à occuper la terre. Ce n’est pas un titre de propriété, mais fait valoir “le droit à l’occupation des sols que le souverain donne et protège contre l’intrusion de tierces parties.” Tee-Hit-Ton Indians v. United States, 348 U.S. 272, 279 (1955). Ce droit, qui est par nature résiduel, provient de la théorie légale que la découverte et la conquête ont donné aux conquérants le droit de posséder la terre mais n’a pas dérangé le droit des tribus à l’occuper. Voir Johnson v. M’Intosh, 21 U.S. 8 Wheat 543, 588-91 (1823).

La déclaration du panel de la 9ème chambre d’appel stipulant “le droit de tribu d’occuper la terre” et que cette occupation est “résiduelle par nature”, est important parce que “résiduel”dans ce contexte veut dire “en relation avec, ou constituant un résidu: restant après qu’une partie ait été prise”. La caractérisation du “droit de tribu à occuper la terre” en tant que “nature résiduelle” a dit le panel, “provient de la théorie légale de la découverte et de conquête qui ont donnés aux conquérants le droit de posséder la terre.” Réexprimé ceci devient: La découverte et la domination/colonisation ont donné aux dominants le droit de propriété à la terre.

Ce phrasé est pris du rendu de l’affaire Tee-Hit-Ton Indians v. United States. La décision majoritaire fut écrite par le juge Stanley Reed. Il écrivit à la cour: “Cette position sur le titre de propriété indien a été rationalisé depuis longtemps par la théorie légale qui dit que la découverte et la conquête ont donné aux conquérants la souveraineté sur les terres ainsi obtenues”, et la 9ème chambre et son panel ont dit que “la découverte et la conquête”, “ont donné le droit de propriété aux conquérants”.

Bien que la section entière que le juge Reed a cité du chapitre du livre de Wheaton; “Elements of International Law” est un peu longue, quelques passages choisis pertinemment nous donnent une vue de la base de cette “théorie légale” que la Cour Suprême des Etats-Unis a utilisé dans sa décision Tee-Hit-Ton et que la 9ème chambre d’appel a aussi utilisé pour décrire le droit de la nation Kumeyaay d’occuper la terre comme “résiduel”. Comme Wheaton l’a déclaré:

D’après les idées européennes de cet âge de la découverte, les nations païennes des autres endroits du monde étaient le butin et proies légaux des conquérants civilisés et entre les puissances chrétiennes elles-mêmes, le souverain pontif était l’arbitre suprême dans les conflits territoriaux.

Ainsi, la bulle du pape Alexandre VI (Inter Caetera 1493) réserva à l’Espagne toutes les terres non occupées par d’autres nations chrétiennes et la patente alouée à Henri VII d’Angleterre à John Cabot et ses fils, les autorisant à “rechercher et découvrir toutes îles, régions et provinces où que ce soit, qui pouraient appartenir à des païens et des infidèles et de les subjuguer, occuper et de posséder leurs territoires, comme ses vassaux et lieutenants”… Ceci devint alors une maxime politique et légale, que de dire que le droit des Indiens natifs était subordonné à celui du premier chrétien découvreur des terres…” (Wheaton insistait sur le mot “chrétien” dans le texte)

La citation d’à la fois Tee-Hit-Ton Indians and Johnson v. M’Intosh par la 9ème chambre d’appel est très important. Non seulement le juge Stanley Reed a t’il écrit l’opinion sur Tee-Hit-Ton de 1955 comme mentionné précédemment, mais il a aussi écrit une opinion de désaccord dans l’affaire Alcea Band of Tillamook de 1946 dans laquelle Reed disait que Johnson contre M’Intosh exprimait “la théorie” que “la découverte par les nations chrétiennes leur donnait la souveraineté et le titre de propriété des terres découvertes.” Dans ses Commentaries on the Constitution of the United States, publiés en 1833, le juge de la cour suprême Story, qui y siégeait alors toujours, soutint cette vue lorsqu’il écrivit:

Nous avons aussi vu que le titre de propriété des Indiens n’était pas traité comme un droit de propriété et de contrôle, mais juste comme une vague occupation de la terre. En tant que païens, infidèles et sauvages, ils n’étaient pas autorisés de posséder de quelconques prérogatives appartenant à des nations indépendantes, souveraines et absolues. Le territoire sur lequel ils vaquaient et qu’ils utilisaient pour leurs buts temporaires et fugitifs, était, en accord avec les chrétiens, considéré comme habité seulement par des animaux brutaux.

Et c’est sur la base de ce type de pensée bigote chrétienne que la 9ème chambre d’appel considère le droit de la nation Kumeyaay d’occuper la terre dans son territoire être “résiduel”. Le simple “droit d’occuper” est le “résidu” de ce qui reste après que les Kumeyaay aient été forcés de subir une “réduction” par laquelle la domination chrétienne et la subjugation non-chrétienne furent construites. Le droit des Kumeyaay d’occuper leur propre terre, sans aucun droit de propriété ou de contrôle est le résidu conceptuel restant après que les monarques chrétiens européens aient assumé la “domination ultime des terres pour eux-mêmes”, d’après le phrasé du rendu de l’affaire Johnson vs M’Intosh et qu’ils aient assumé que les nations originelles de la terre étaient “un peuple sur lequel le génie supérieur européen devait clâmer une ascendance”, la définition d’un mot comme “domination”.

En bref, la note 2 de White v. University of California est un résultat direct de l’affirmation faite il y a des siècles que les peuples chrétiens ont découvert les terres des “païens et des infidèles” et que de ceci en résulta le fait que les chrétiens furent permis de s’approprier et de clâmer la souveraineté chrétienne (dominium en latin, un droit de domination) sur toutes les nations originelles et les peuples de ce continent des Amériques, incluant la nation Kumeyaay.

Aujourd’hui, les Etats-Unis sont le successeur de cette affirmation de droit de la domination chrétienne basé sur une assertion de droit par la “découverte” chrétienne.