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Résistance à l’impérialisme occidental… A quel jeu joue la Russie ?…

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, économie, colonialisme, crise mondiale, démocratie participative, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, Internet et liberté, média et propagande, militantisme alternatif, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , , , , , , , on 28 janvier 2015 by Résistance 71

C’est au bout du compte la question à poser après la lecture de cette analyse de Paul Craig Roberts… La situation est complexe et il n’y a probablement pas de réponse définitive à la question, mais à notre sens, la Russie oligarque pédale, même précautionneusement, pour l’empire et le Nouvel Ordre Mondial, mais il nous semble que Poutine et son réseau soient le « hic » qui empêche les choses de tourner en rond pour l’oligarchie.

A suivre donc…

— Résistance 71 —

 

La Russie dans la ligne de mire

 

Paul Craig Roberts

 

26 janvier 2015

 

url de l’article original:

http://www.paulcraigroberts.org/2015/01/26/russia-cross-hairs-paul-craig-roberts/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

L’attaque de Washington sur la Russie est passée au-delà des limites de l’absurde pour se situer dans le monde de l’insanité.

Le nouveau patron du comité des gouverneurs de la télé-radio diffusion américaine l’ US Broadcasting Board of Governors, Andrew Lack, a déclaré la chaîne d’information russe Russia Today (RT), qui diffuse en de nombreuses langues, être une organisation terroriste équivalente à Boko Haram et l’État Islamique (EI) alors que l’agence de notation Standards and Poor’s vient juste de réduire la valeur du crédit russe au statut de détritus économique.

Aujourd’hui, RT m’a questionné sur ces développements de fou.

Auparavant, alors que les Etats-Unis étaient toujours un pays en bonne santé mentale, l’accusation de Lack l’aurait mené au chômage dans un nuage de dérision. Il aurait été amené à démissionner et à disparaître de la vue du public. Aujourd’hui, dans ce monde fantasmagorique qu’a créé la propagande occidentale, la déclaration de Lack est prise très au sérieux. Une autre menace terroriste vient donc d’être identifiée avec RT.

Quoi qu’il manque à Lack, je doute qu’il soit dupe de sa déclaration idiote pour croire que RT soit une organisation terroriste. A quel jeu joue t’il donc ?

La réponse est que les médias pressetitués occidentaux, en devenant les ministères de la propagande de Washington, ont créé de grands marchés pour des chaînes comme RT, Press TV (Iran) et Al Jazeera (Qatar). Alors que de plus en plus de personnes dans le monde se tournent vers des sources d’information bien plus honnêtes, la capacité de Washington à fabriquer ses explications justificatrices de ses actions a considérablement diminué.

NDLR: En 2010, Hillary Clinton alors ministre des AE d’Obama, citait déjà RT dans une session de questions-réponses devant un comité sénatorial, ce qui l’avait amené à faire ce constat alarmant suivant pour l’oligarchie: “Il y a une guerre de l’information et nous sommes en train de la perdre…”

RT en particulier a une très grande audience occidentale. Le contraste entre les reportages de RT montrant la réalité de terrain et les mensonges vomis par les médias états-uniens diminue le contrôle narratif de Washington. Ceci n’est plus acceptable (pour l’oligarchie).

Lark a envoyé un message à RT et ce message est: Arrêtez de faire le taureau, arrêtez de donner une information différente de notre ligne, arrêtez de contester les faits énoncés par Washington et retransmis par la pressetituée de service, rejoignez-nous ou alors…

En d’autres termes, la “liberté d’expression” telle qu’elle est comprise par Washington et ses larbins de l’UE, du Canada et d’Australie veut dire: liberté d’expression pour la propagande et les mensonges de Washington, mais pas pour la vérité. La vérité est terrorisme, parce que la vérité est la menace principale faisant peur à Washington, qui préférerait éviter l’embarras de fermer physiquement RT aux Etats-Unis comme le Royaume-Uni vassal le fit pour la chaîne iranienne Press TV. Washington désire simplement que RT la ferme. Ainsi le message de Lark à RT est: censurez-vous vous-même.

A mon avis, RT minimize déja dans sa couverture de l’info et ses reportages, ainsi que le fait Al Jazeera. Les deux organisations de presse comprennent qu’elles ne peuvent pas y aller trop fort, en tout ca pas trop souvent et sur pas trop de sujets.

Je me suis souvent demandé pourquoi le gouvernement russe autorise 20% des médias russes de fonctionner comme la 5ème colonne des Etats-Unis en Russie. Je suspecte que la raison de tolérer la propagande éhontée de Washington en Russie est pour le gouvernement russe de pouvoir espérer que des nouvelles faisant part des faits puissent être rapportées aux Etats-Unis via RT et d’autres organes d’information russes.

Ces espoirs, comme tous les autres espoirs russes au sujet de l’occident, seront sûrement déçus à la fin. Si RT est fermée ou assimilée dans les autres merdias pressetitués, rien ne sera dit à son sujet, mais si le gouvernement russe ferme les agents de Washington en Russie, ces menteurs patentés, opérant dans les médias russes, alors on nous rabattra les oreilles au sujet de ces méchants russes oblitérant la “liberté d’expression”. N’oubliez jamais que la seule “liberté d’expression permies” est la propagande de Washington (NdT: et de Londres et Tel-Aviv)

Seul le temps dira si RT décide de se laisser fermer pour avoir dit la vérité ou si elle ira grandir la voix de la propagande de Washington.

L’autre sujet de l’entretien (sur RT) était la baisse du crédit russe au niveau du caniveau.

La baisse de la note de Standard and Poor’s est sans aucn doute une manœuvre politique. Cela prouve ce que nous savons déjà, à savoir que les agences de notation américaines sont des opérations politiques corrompues jusqu’à la mœlle. Vous vous rappelez la note d’Investment Grade que les agences de notation donnèrent à cette fange évidente que sont les subprimes ? Ces agences de notations sont payées par Wall Street et comme Wall Street elles sont au service du gouvernement américain (NdT: en fait le gouvernement est au service de Wall Street qui mène la danse, l’état n’est qu’un outil, une courroi de transmission pour les financiers qui tirent les ficelles. Comment? Le politique a été vendu et acheté depuis belle lurette, il en va de même en Europe et en France, au Canada, partout en occident…)

Il suffit de regarder les faits pour observer la nature politique de la décision. Ne vous attendez pas à ce que la presse économique états-unienne corrompue regarde les faits. Mais maintenant nous allons regarder les faits.

Nous allons même les remettre dans leur contexte, celui de la situation de la dette américaine.

D’après les horloges de la dette que tout le monde peut consulter en ligne, la dette nationale russe comme pourcentage de son PIB est de 11%. La dette américaine est de 105% du PIB, c’est à dire près de 10 fois supérieure. Mes co-auteurs Dave Kranzler, John Williams et moi-même ont montré que lorsque mesurée correctement, la dette nationale US a un pourcentage du PIB bien supérieur à ce que dit le chiffre officiel.

La dette nationale russe est de 1645 US$ par habitant, la dette américaine est de 56 952 US$ par habitant.

La dimension de la dette nationale russe est de 235 milliards de dollars. Celle des Etats-Unis est de 18 000 milliards de dollars, c’est à dire 76,6 fois supérieure à la dette russe.

Ramenons ceci en perspective: D’après les horloges de dettes, le PIB américain est de 17 300 milliards de dollars et le PIB russe est de 2 100 milliards de dollars, le PIB US est environ 8 fois supérieur à celui russe, mais la dette nationale américiane est 76,6 fois supérieurs à la dette russe.

Clairement, c’est la note du crédit américain qui aurait dû être dégradé au niveau des poubelles ; mais cela ne peut pas se produire. Quelque agence de notation américaine qui dirait la vérité serait fermée et attaquée en justice. Aucune importance des chefs d’accusation. Les agences de notation seraient coupables d’être anti-américaines, d’être des organisations terroristes comme RT etc… et elles le savent très bien. Ne vous attendez jamais à entendre la vérité des sbires de Wall Street. Ils mentent pour vivre et gagner leur beurre.

D’après ce site internet: http://people.howstuffworks.com/5-united-states-debt-holders.htm#page=4 les Etats-Unis doivent à la Russie à compter de Janvier 2013 162,9 milliards de dollars. Comme la dette nationale russe est de 235 milliards de dollars, 69% de la dette russe est couverte par les obligations de la dette des USA envers la Russie.

Si ceci constitue une crise russe, alors je suis Alexandre Le Grand.

Comme la Russie a suffisamment de dollars US en stock pour repayer son entière dette nationale et a toujours quelques centaines de milliards d’excédent en dollars, quel est le problème de la Russie ?

Un des problèmes de la Russie est sa banque centrale. Pour la grande part, les économistes russes sont les mêmes incompétents néolibéraux qui existent en occident. Les économistes russes sont amoureux de leurs contacts avec l’occident “supérieur” et du prestige qu’ils imaginent que ces contacts leur donnent. Aussi longtemps que les économistes russes seront d’accord avec les économistes occidentaux, ils seront invités dans des conférences internationales à l’´étranger. Ces économistes russes sont les agents ipso facto des Etats-Unis qu’ils en soient conscients ou non.

En ce moment, la banque centrale russe est en train de gaspiller les larges holdings russes en réserves étrangères en soutien du Rouble contre l’attaque occidentale. Ceci est un jeu de con qu’aucune banque centrale ne devrait jouer. La banque centrale russe devrait se rappeler , ou apprendre si elle ne le sait pas, des attaques de Soros sur la Banque d’Angleterre.

Les réserves étrangères de la Russie devraient être utilisées pour effacer la dette nationale, faisant ainsi de la Russie le seul pays au monde sans aucune dette. Les dollars restant devraient être largués en action coordonnée avec la Chine pour détruire le dollar, la base du pouvoir de l’impérialisme américain. (NdT: avec sa pseudo-souveraineté territoriale ne l’oublions pas, comme nous l’avons présenté dans ces colonnes à maintes reprises…)

Alternativement, le gouvernement russe devrait annoncer que sa réponse à la guerre économique conduite contre la Russie par le gouvernement de Washington et les agences de notation de Wall Street est le défaut sur ses emprunts à ses créditeurs occidentaux. La Russie n’a rien à perdre car elle est déjà coupée des crédits occidentaux par voie de sanctions US. Le défaut russe causerait consternation et crise dans le système banquier européen, ce que veut la Russie pour briser le soutien européen aux sanctions américaines.

A mon avis, les économistes néolibéraux qui contrôlent la politique économique russe sont une bien plus grande menace à la souveraineté de la Russie que les sanctions économiques et les bases de missiles américaines. Pour survivre à Washington, La Russie a désespérément besoin de gens qui ne sont pas des romantiques dans leur relation avec l’occident.

Pour dramatiser la situation, si le président Poutine me donnait la citoyenneté russe et me permettait de nommer Michael Hudson et Nomi Prins comme mes adjoints, je reprendrai les opérations de la banque centrale russe et je mettrai l’occident hors circuit.

Mais cela demanderait que la Russie prenne des risques associés avec la victoire. Les intégrationnistes atlantistes au sein du gouvernement russe veulent la victoire de l’occident, pas de la Russie. Un pays embué par la trahison interne de son propre gouvernement a réduit ses chances contre Washington, un joueur très déterminé.

Une autre 5ème colonne opérant de l’interieur contre la Russie sont les ONG financées par es Américains et les Allemands. Ces agents impérialistes se déguisent en “organisations humanitaires ou des droits de l’Homme” comme “organisations des droits de la femme,” comme “organisations pour la démocratie,” ou quelque autre vocable utilisé dans cet âge du politiquement correct ; elles sont inamovibles.

Une autre menace provient encore du pourcentage de la jeunesse russe qui envie la culture dépravée de l’occident. La liberté sexuelle, la pornographie, les drogues, l’individualisme forcené, c’est ce qu’offre culturellement l’occident, en plus bien sûr de massacrer les musulmans.

Si les russes veulent tuer des gens pour le plaisir et pour solidifier l’hégémonie américaine sur eux-mêmes et sur le monde, alors ils doivent soutenir “l’intégration atlantiste” et tourner le dos au nationalisme russe. Pourquoi être Russes si vous pouvez être des serfs américains ?

Quel meilleur résultat en fait pour les néoconservateurs américains que d’avoir la Russie qui soutient l’hégémonie de Washington sur le monde ? C’est ce que les économistes néolibéraux russes et les “intégrationnistes européns” soutiennent. Ces Russes sont prêts à devenir des serfs pour les Etats-unis afin de faire partie de l’occident et d’être très bien payés pour leur trahison.

Alors que j’étais interviewé au sujet de ces développements sur RT, le journaliste essayait toujours de confronter les accusations de Washington avec des faits. Il est vraiment surprenant que les journalistes russes ne comprennent pas que les faits n’ont rien a voir là-dedans. Les journalistes russes, ceux qui sont encore indépendants de la corruption américaine, pensent toujours que les faits sont importants dans une dispute au sujet des actions russes. Ils pensent que les assauts sur des civils perpétrés par les nazis ukrainiens soutenus par les Etats-Unis sont des faits.. Mais bien sûr de tels faits n’existent pas du tout dans les médias occidentaux. Dans les médias occidentaux, seuls les Russes sont responsables de la violence en Ukraine.

Le narratif de Washington est que le méchant Poutine a l’intention de restaurer l’empire soviétique et cela est la cause du conflit. La ligne éditoriale des médias occidentaux n’a absolument aucune relation de près ou de loin avec les faits.

A mon avis, La Russie est en grand danger. Les Russes se reposent sur les faits et Washington se repose sur la propagande. Pour Washington, les faits n’ont aucune importance. Les voix russes sont faibles en comparaison des voix occidentales.

Le manque de voix russe est dû à la Russie elle-même. Elle a accepté de vivre dans un monde contrôlé par les services financiers, légaux et de télécommunication américains. Vivre dans ce monde là veut dire que la seule voix est celle de Washington.

Pourquoi la russie a t’elle accepté ce désavantage stratégique est un mystère. Mais en résultat de cette erreur stratégique, la Russie est désavantagée.

Considérant les chemins intérieurs que possèdent Washington au sein du gouvernement russe lui-même, les oligarques économiquement puissants et les employés de l’état ayant des connexions européennes ainsi que dans les médias russes et la jeunesse avec les centaines d’ONG financées par les Etats-Unis et l’Allemagne, qui peuvent mettre les Russes dans la rue dans des manifestations de masse, le futur de la Russie en tant que pays souverain est plus que douteux.

Les néoconservateurs américains sont sans relâche, Leur opposition russe est affaiblie par le succès en Russie de la propagande de la guerre froide qui dépeint les Etats-Unis comme le sauveur et le future de l’humanité.

Les ténèbres émanant de Sauron l’Américain continuent à envelopper le monde.

Médias, politique et propagande anti-russe…

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Le syndrome Tolstoïesvsky

 

Slobodan Despot

 

8 Septembre 2014

 

url de l’article original:

http://blog.despot.ch/le-syndrome-tolstoievsky

 

 

Le problème, avec l’approche occidentale de la Russie, n’est pas tant dans le manque de volonté de comprendre que dans l’excès de volonté de ne rien savoir.

 

Cette nation qui a donné Pouchkine et Guerre et Paix, Nijinsky et le Lac des Cygnes, qui a l’une des plus riches traditions picturales au monde, qui a classé les éléments de la nature, qui fut la première à envoyer un homme dans l’espace (et la dernière à ce jour), qui a produit des pelletées de génies du cinéma, de la poésie, de l’architecture, de la théologie, des sciences, qui a vaincu Napoléon et Hitler, qui édite les meilleurs manuels — et de loin — de physique, de mathématiques et de chimie, qui a su trouver un modus vivendi séculaire et pacifique, sur fond de respect et de compréhension mutuelle, avec ses Tatars et ses indénombrables musulmans, khazars, bouddhistes, Tchouktches, Bouriates et Toungouzes, qui a bâti la plus longue voie de chemin de fer au monde et l’utilise encore (à la différence des USA où les rails légendaires finissent en rouille), qui a minutieusement exploré et cartographié les terres, usages, ethnies et langues de l’espace eurasien, qui construit des avions de combat redoutables et des sous-marins géants, qui a reconstitué une classe moyenne en moins de quinze ans après la tiers-mondisation gorbatcho-eltsinienne, cette immense nation, donc, qui gouverne le sixième des terres émergées, est soudain traitée, du jour au lendemain, comme un ramassis de brutes qu’il s’agit de débarrasser de leur dictateur caricatural et sanglant avant de les éduquer à servir la « vraie » civilisation !

*

L’Occident ressort la même guignolerie haineuse à chaque crise, depuis Ivan le Terrible à « Putler »-Poutine, en passant par le tsar Paul, la guerre de Crimée, le pauvre et tragique Nicolas II, et même l’URSS où tout succès était dit « soviétique » et tout échec dénigré comme « russe ».

Des nations serviles qui accordent aux Américains un crédit illimité de forfaiture et de brigandage « parce-qu’ils-nous-ont-libérés-en-45 » n’ont pas un mot, pas une pensée de gratitude pour la nation qui a le plus contribué à vaincre l’hydre national-socialiste… et qui en a payé le prix le plus lourd. Ses élus sont traités en importuns, son président caricaturé avec une haine obsessionnelle, la liberté de mouvement et de commerce de ses citoyens, savants, universitaires et hommes d’affaires est suspendue au bon vouloir d’obscures commissions européennes dont les peuples qu’elles prétendent représenter ne connaissent pas le nom d’un seul membre, ni pourquoi il y siège plutôt qu’un autre larbin des multinationales.

Mais tout ceci n’est encore rien. C’est dans l’ordre des choses. L’Occident et la Russie ne font que jouer les prolongations, à l’infini, du conflit Rome-Byzance en l’étendant aux continents voisins voire à l’espace interplanétaire. La vraie guerre des civilisations, la seule, est là. Barbare comme le sac de Constantinople, apocalyptique comme sa chute, ancienne et sournoise comme les schismes théologiques masquant de perfides prises de pouvoir. Tapie dans les replis du temps, mais prête à bondir et à mordre comme un piège à loups. C’est le seul piège, du reste, que l’empire occidental n’ait pas posé tout seul et qu’il ne puisse donc désamorcer. (Étant entendu que la menace islamique n’est que le produit des manœuvres coloniales anglo-saxonnes, de la cupidité pétrolière et de l’action de services d’État occupés à cultiver des épouvantails pour effrayer leurs propres sujets, puis à les abattre pour les convaincre de leur propre puissance et de leur nécessité.)

La menace russe, elle, est d’une autre nature. Voici une civilisation quasi-jumelle, ancrée sur ses terres, consciente d’elle-même et totalement ouverte aux trois océans, à l’Arctique comme à l’Himalaya, aux forêts de Finlande comme aux steppes de Mongolie. Voici des souverains qui — depuis la bataille de Kazan remportée par ce même Ivan qui nous sert de Père Fouettard — portent le titre de Khans tatars en même temps que d’Empereurs chrétiens siégeant dans l’ultime Rome, la troisième, Moscou, qui fleurit au moment où Byzance gémissait sous l’Ottoman et le pape sous la verge de ses mignons. Voici une terre aux horizons infinis, mais dont les contours sont gravés dans l’histoire du monde, inviolables bien que diffus. Voici des gens, enfin, et surtout, aussi divers qu’on peut l’imaginer, mêlant au sein d’un même peuple le poil blond des Vikings aux yeux obliques et aux peaux tannées de l’Asie. Ils n’ont pas attendu le coup de départ du métissage obligé, les Russes, ils l’ont dans leur sang, si bien assimilé qu’ils n’y pensent plus. Les obsédés de la race au crâne rasé qu’on exhibe sur les chaînes anglo-saxonnes ont la même fonction que les coucous suisses : des articles pour touristes.

*

Cela ressemble tellement à l’Europe. Et c’en est tellement loin ! Tellement loin que les infatigables arpenteurs des mers — génois, anglais, néerlandais, espagnols —, qui connaissent l’odeur de la fève de tonka et la variété des bois de Sumatra, ne savent rien de la composition d’un borchtch. Ni même de la manière dont on prononce le nom de cette soupe. Ce n’est pas qu’ils ne pourraient pas l’apprendre. C’est qu’ils n’en ont pas envie. Pas plus qu’ils ne veulent connaître, vraiment, l’esprit, les coutumes et la mentalité des immigrants exotiques qu’ils accueillent désormais par millions et qu’ils laissent s’agglutiner en ghettos parce qu’ils ne savent comment leur parler.

J’ai dû, moi, petit Serbe, apprendre deux langues et deux alphabets pour entamer ma vie d’immigré. J’en ai appris d’autres pour mieux connaître le monde où je vis. Je m’étonne sincèrement de voir que mes compatriotes suisses ne savent pas, pour la plupart, les deux autres grandes langues de leur pays. Comment connaître autrui si vous ne savez rien de la langue qu’il parle ? C’est le minimum de la courtoisie. Et cette courtoisie, désormais, se réduit de plus en plus à des rudiments d’anglais d’aéroport.

De même font les Russes, dont l’éducation intègre la culture ouest-européenne en sus de la leur propre. Où voit-on la réciproque, à l’ouest du Dniepr ? Depuis Pierre le Grand, ils se considéraient européens à part entière. Les artistes de la Renaissance et les penseurs des Lumières sont les leurs. Leontiev, le père Serge Boulgakov, Répine, Bounine, Prokofiev et Chestov sont-ils pour autant les nôtres? Non, bien entendu. Parler français fut deux siècles durant la règle dans les bonnes maisons — et le reste encore parfois. Ils se sont intensément crus européens, mais l’Europe s’est acharnée à leur dissiper cette illusion. Quand les jeunes Russes vous chantent Brassens par cœur, vous leur répondez en évoquant « Tolstoïevsky ». L’Europe de Lisbonne à Vladivostok n’aura été réelle qu’à l’Est. A l’Ouest, elle ne fut jamais que la projection livresque de quelques visionnaires.

L’Europe de Lisbonne à Vladivostok ! Imagine-t-on la puissance, la continuité, le rayonnement, les ressources d’un tel ensemble ? Non. On préfère definitely se mirer dans l’Atlantique. Un monde vieillissant et ses propres outlaws mal dégrossis s’étreignant désespérément par-dessus la mer vide et refusant de voir dans le monde extérieur autre chose qu’un miroir ou un butin. Leur derniers échanges chaleureux avec la Russie remontent à Gorbatchev. Normal : le cocu zélé avait entrepris de démonter son empire sans autre contrepartie qu’une paire de santiags au ranch de Reagan. Vingt ans plus tard, les soudards de l’OTAN occupaient toutes les terres, de Vienne à Lviv, qu’ils avaient juré de ne jamais toucher ! Au plus fort de la Gorbymania, Alexandre Zinoviev lançait son axiome que tous les Russes devraient apprendre au berceau : « Ils n’aimeront le tsar que tant qu’il détruira la Russie ! »

*

« Ah, vous les Slaves ! » — ouïs-je souvent dire — « Quel don pour les langues ! » Je me suis longtemps rengorgé, prenant le compliment pour argent comptant. Puis, ayant voyagé, j’ai fini par comprendre. Ce n’est pas « nous les Slaves » qui avons de l’aisance pour les langues : c’est vous, les « Européens » qui n’en avez pas. Qui n’en avez pas besoin, estimant depuis des siècles que votre package linguistique (anglais, français, allemand, espagnol) gouverne le monde. Pourquoi s’escrimer à parler bantou ? Votre langue, étendard de votre civilisation, vous suffit amplement, puisqu’au-delà de votre civilisation, c’est le limes (comme au temps de César), et qu’au-delà du limes, mon Dieu… Ce sont les terres des Scythes, des Sarmates, des Marcheurs Blancs, bref de la barbarie. Voire, carrément, le bord du monde où les navires dévalent dans l’abîme infini.

Voilà pourquoi le russe, pour vous, c’est du chinois. Et le chinois de l’arabe, et l’arabe de l’ennemi. Vous n’avez plus même, dans votre nombrilisme, les outils cognitifs pour saisir ce que les autres — qui soudain commencent à compter — pensent et disent, réellement, de vous. Ah ! Frémiriez-vous, si vous pigiez l’arabe des prédicateurs de banlieue ! Ah ! Railleriez-vous si vous entraviez des miettes de ce que les serveurs chinois du XIIIe dégoisent sur vous. Ah ! Ririez-vous s’il vous était donné de saisir la finesse de l’humour noir des Russes, plutôt que de vous persuader à chacun de leurs haussements de sourcil que leurs chenilles sont au bord de votre gazon.

Mais vous ne riez pas. Vous ne riez plus jamais. Même vos vaudevilles présidentiels sont désormais commentés avec des mines de fesse-mathieu. Vous êtes graves comme des chats qui caquent dans votre quiétude de couvre-feu, alors qu’eux, là-bas, rient, pleurent et festoient dans leurs appartements miniatures, leur métro somptueux, sur leur banquise, dans leurs isbas et jusque sous les pluies d’obus.

Tout ceci n’est rien, disais-je, parlant du malentendu historique qui nous oppose. La partie grave, elle arrive maintenant. Vous ne leur en voulez pas pour trois bouts d’Ukraine dont vous ignoriez jusqu’à l’existence. Vous leur en voulez d’être ce qu’ils sont, et de ne pas en démordre ! Vous leur en voulez de leur respect de la tradition, de la famille, des icônes et de l’héroïsme — bref, de toutes les valeurs qu’on vous a dressés à vomir. Vous leur en voulez de ne pas organiser pour l’amour de l’Autre la haine du Soi. Vous les enviez d’avoir résolu le dilemme qui vous mine et qui vous transforme en hypocrites congénitaux : Jusqu’à quand défendrons-nous des couleurs qui ne sont pas les nôtres ?

Vous leur en voulez de tout ce que vous avez manqué d’être !

Ce qui impressionne le plus, c’est la quantité d’ignorance et de bêtise qu’il vous faut déployer désormais pour entretenir votre guignolerie du ramassis de brutes qu’il s’agit de débarrasser de leur dictateur caricatural et sanglant avant de les éduquer à servir la « vraie » civilisation. Car tout la dément : et les excellentes relations de la Russie avec les nations qui comptent et se tiennent debout (BRICS), et le dynamisme réel de ce peuple, et l’habileté de ses stratèges, et la culture générale du premier Russe venu, par opposition à l’inculture spécialisée du « chercheur » universitaire parisien qui prétend nous expliquer son obscurantisme et son arriération. C’est que ce ramassis de brutes croit encore à l’instruction et au savoir quand l’école européenne produit de l’ignorance socialisée ; croit encore en ses institutions quand celles de l’UE prêtent à rire ; croit encore en son destin quand les vieilles nations d’Europe confient le leur au cours de la Bourse et aux banquiers de Wall Street.

Du coup, la propagande a tout envahi, jusqu’à l’air qu’on respire. Le gouvernement d’Obama prend des sanctions contre le régime de Poutine : tout est dit ! D’un côté, Guantanamo, les assassinats par drones aux quatre coins du monde, la suspension des droits élémentaires et le permis de tuer sans procès ses propres citoyens — et, surtout, vingt-cinq ans de guerres coloniales calamiteuses, sales et ratées qui ont fait du Moyen-Orient, de la Bosnie à Kandahar, un enfer sur terre. De l’autre, une puissance qui essaie pas à pas de faire le ménage à ses propres frontières, celles justement dont on s’était engagé à ne jamais s’approcher. Votre gouvernement contre leur régime

Savez-vous de quoi vous vous privez en vous coupant ainsi, deux fois par siècle, de la Russie ? Du refuge ultime des vos dissidents, en premier lieu du témoin capital Snowden. Des sources d’une part considérable de votre science, de votre art, de votre musique, et même, ces jours-ci, du dernier transporteur capable d’emmener vos gens dans l’espace. Mais qu’importe, puisque vous avez soumis votre science, votre art, votre musique et votre quête spatiale à la loi suicidaire du rendement et de la spéculation. Et qu’être traqués et épiés à chaque pas, comme Snowden vous l’a prouvé, ne vous dérange au fond pas plus que ça. A quoi bon implanter une puce GPS à des chiens déjà solidement tenus en laisse ? Quant à la dissidence… Elle n’est bonne que pour saper la Russie. Tout est bon pour saper la Russie. Y compris les nazis enragés de Kiev que vous soutenez sans gêne et n’hésitez pas à houspiller contre leurs propres concitoyens. Quelle que soit l’issue, cela fera toujours quelques milliers de Slaves en moins…

Que vous a-t-il donc fait, ce pays, pour que vous en arriviez à pousser contre lui les forces les plus sanguinaires enfantées par la malice humaine : les nazis et les djihadistes ? Comment pouvez-vous songer à contourner un peuple étendu sur onze fuseaux horaires ? En l’exterminant ou en le réduisant en esclavage ? (Il est vrai que « toutes les options sont sur la table », comme on dit à l’OTAN.) Destituer de l’extérieur un chef d’État plus populaire que tous vos polichinelles réunis ? Êtes-vous déments ? Ou la Terre est-elle trop petite, à vos yeux, pour que l’« Occident » puisse y cohabiter avec un État russe ?

C’est peut-être cela, tout compte fait. La Russie est l’avant-poste, aujourd’hui, d’un monde nouveau, de la première décolonisation véritable. Celle des idées, des échanges, des monnaies, des mentalités. A moins que vous, atlantistes et eurocrates, ne parveniez à entraîner la nappe dans votre chute en provoquant une guerre atomique, le banquet de demain sera multipolaire. Vous n’y aurez que la place qui vous revient. Ce sera une première dans votre histoire : mieux vaut vous y préparer.

Média et propagande: « l’affaire » Pussy Riot manoeuvre télécommandée de diabolisation du gouvernement Poutine..

Posted in actualité, ingérence et etats-unis, média et propagande, N.O.M, neoliberalisme et fascisme with tags , , , , , , on 21 août 2012 by Résistance 71

Bonjour à toutes et à tous… Nous ne pouvions pas laissé passer cette vaste fumisterie téléguidée depuis Washington qu’est cette affaire Pussy Riot…

Paul Craig Roberts va droit au coeur de la question, sans ambage et sans illusions… 

Nous opérons un retour progressif et devrions retourner à « plein régime » au 1er Septembre.

— Résistance 71 —

 

“Pussy Riot” ou les dupes infortunées de l’hégémonie américaine

 

par Dr. Paul Craig Roberts

 

le 19 Août 2012

 

url de l’article original:

http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=32415

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Mon Coeur est compatissant avec les trois jeunes femmes russes du groupe de rock Pussy Riot. Elles ont été sévèrement trompées et utilisées par les ONG financées par Washington qui ont infiltrées la Russie. Pussy Riot a été envoyé en mission, mission qui était clairement illégale de par la loi.

Nous devons admirer et apprécier l’aplomb de ces jeunes femmes, mais nous devons ruminer sur leur naïveté. Washington avait besoin d’un cas de figure populaire avec lequel diaboliser le gouvernement russe pour avoir osé s’opposer à l’intention de Washington de détruire la Syrie, de la même manière qu’elle a détruit l’Irak, l’Afghanistan et la Libye, tout comme elle a l’intention de détruire le Liban et l’Iran.

Mais en offensant intentionnellement les pratiquants religieux, ce qui serait un crime haineux aux Etats-Unis et dans ses pays vassaux européens et du Royaune-Uni, les talentueuses jeunes femmes ont violé la loi statutaire russe.

Avant le procès des jeunes femmes, le président russe Poutine avait exprimé son opinion à savoir que les femmes ne devraient pas être sévèrement punies. Prenant l’occasion au vol depuis Poutine, le juge a condamné les jeunes femmes trahies par les ONG financées par l’Amérike (NdT: Ici Roberts écrit l’adjectif de son pays “amerikan” afin de germaniser le nom à dessein…), à deux ans au lieu des sept prévus par la loi.

On me dit depuis, que Poutine aura les jeunes femmes libérées après six mois, mais cela bien sûr ne servirait pas la propagande de l’empire amérikain. Les instructions données à la cinquième colonne financée par Washington étant de rendre impossible toute clémence du gouvernemet russe à l’égard de Pussy Riot.

Les manifestations organisées par Washington, les émeutes, les dommages à la propriété publique et privée, les assauts contre les images representatives de l’état et de la religion par les dupes russes de Washington vont rendre impossible à Poutine d’outre-passer l’opinion nationaliste et de faire commuer la peine des femmes de Pussy Riot.

C’est ce que veut Washington. Alors que Washigton continue de massacrer un vaste nombre de gens autour de la planete, il va montrer du doigt ce qui arrive à Pussy Riot. Les medias de la pressetituée vendus et achetés de l’occident vont focaliser sur le diable russe et non pas sur le diable Washington, Londres et leurs états marionettes européens qui massacrent les musulmans par containers entiers.

La disparité entre les droits de l’Homme entre l’occident et l’orient est incroyable. Quand un trublion chinois demanda la protection de Washington, le gouvernement “autoritaire” chinois autorisa la personne à quitter la Chine pour l’Amérique. Mais quand Julian Assange, qui, à l’encontre de la pressetituée occidentale, donne lui, des informations véritables sur l’occident, obtint l’asile politique de l’Equateur, La Grande (sic)-Bretagne, courbant l’échine devant le maître amérikain, refusa le laisser-passer obligatoire depuis le Royaume-Uni vers son pays d’asile.

Le gouvernement britannique, à l’encontre du gouvernement chinois, ne vit pas d’un mauvais oeil de violer le droit international, simplement parce qu’il sera payé en retour de seaux de fric par Washington afin d’être un état paria.

Comme le disait Karl Marx, l’argent tourne toute chose en une commodité qui peut-être achetée et vendue: le gouvernement, l’honneur, la moralité, l’écriture de l’histoire, la légalité, rien n’est à l’abri de l’achat.

Ce développement du capitalisme a atteint son plus haut degré aux Etats-Unis et dans ses états satellites marionettes, dont les gouvernements vendent les intérêts de leurs peuples afin de faire plaisir à Washington et de devenir riches, comme Tony Blair et ses 35 millions de dollars.

Envoyer leurs citoyens combattre comme chair à canon pour l’empire de Washington dans de distants endroits du monde est le service pour lequel les politiciens européens au paroxysme de la corruption sont payés à faire. Malgré cette entité connue sous le nom de démocratie européenne, les peuples européens et britannique sont incapabes de faire quoi que ce soit contre leur mauvaise utilisation par les intérêts de Washington. Ceci est une nouvelle forme d’esclavage. Si une nation est alliée de Washington, son peuple est un esclave de l’empire amérikain.