Des femmes des premières nations du Canada mettent un terme aux auditions concernant l’oléoduc pour sables bitumeux
John Vibes
25 Septembre 2015
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~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
Cette semaine, des femmes représentant des nations premières ont bouclé une réunion concernant un oléoduc à Montréal. La réunion portait sur le très controversif et controversé oléoduc de TransCanada, qui pourrait potentiellement déplacer des dizaines de milliers de personnes et créer une pollution environnementale non dite mais bien réelle. Les communautés autochtones seront celles qui seront le plus touchées par cet oléoduc alors que les compagnies pétrolières prévoient de construire ce pipeline directement au travers de leurs terres ancestrales, cette terre qui leur fut promise par les tous premiers traités signés avec le gouvernement du jeune Canada.
Amanda Lickers de la communauté Seneca-Haudenosaunee (Seneca de la Confédération Iroquoise) a été une des femmes se joignant à la manifestation. Elle a dit aux journalistes présents qu’elle était tout à fait déterminée à protéger sa terre et l’environnement qui l’entoure.
“Ce que nous voulons, c’est que l’entreprise TransCanada comprenne que non veut dire non. Ceci est territoire Kanien’ke, ceci est une terre Mohawk, et nous sommes fatigués de l’occupation incessante, nous sommes fatigués et en avons ras-le-bol des désastres environnementaux. Ceci est notre terre et nous allons la protéger,” a t’elle déclaré.
Durant la protestation, quatre femmes autochtones tenaient une banderole où on pouvait lire “Pas de consentement, pas d’oléoduc”, alors que la réunion se voyait annulée.
“Le NEB ne prend même pas de décision. Tout ce qu’ils font est de recommander une action au gouvernement fédéral. Nous avons voulu marteler le fait que tout cela n’est qu’un processus totalement futile et nous allons mettre un coup d’arrêt à cet oléoduc, nous devons continuer avec l’action directe. Nous avons cette responsabilité de rétablir et maintenir notre souveraineté pour les générations futures,” a dit Lickers à Common Dreams.
La police fut appelée sur les lieux de la manifestation, aucune arrestation ne fut faite.
Plutôt cette année, à Rosebud dans l’état du Dakota du Sud, le président du conseil tribal Sioux de Rosebud a fait une déclaration officielle disant que le conseil considérerait le passage de l’oléoduc Keystone XL au travers de leurs terres comme un “acte de guerre”.
Une des meilleures campagnes de propagande menée pour eux par le gouvernement est l’idée que c’est leur boulot de protéger l’environnement.
Ceci est dit être accompli en punissant ceux qui endommagent l’environnement. Mais, des situations comme celle-ci donnent une bien meilleure vue de la réalité.
Dans ce cas et dans bien d’autres, les détenteurs de la propriété privée individuelle sont personnellement investis dans la terre, ils ont ainsi une bien meilleure raison de prendre soin de cette propriété et d’être conscient de l’environnement.
Dans cette affaire d’oléoduc pour sables bitumeux, nous voyons comment le gouvernement est en fait en train de retirer la propriété des gens qui en prennent le plus de soin pour la vendre à des gens qui vont sans aucun doute possible lui manquer totalement de respect.
Sans le bras coercitif du gouvernement pour exproprier la propriété, les entreprises qui construisent cet oléoduc seraient forcés de négocier directement avec les tenants du titre de propriété ou leur offrir des arrangements généreux en échange de cette propriété.
De fait, la vaste majorité de ces gens ont une très grande part de leur histoire personnelle investie dans cette terre, la plupart d’entre eux refuseraient de négocier, rendant la construction de cet oléoduc complètement impossible.
Il est bien triste de constater que les politiciens n’ont aucun problème pour négocier la propriété des autres, ils peuvent donc être soumis au lobbying pour qu’ils utilisent les armes du gouvernement pour exproprier la terre au profit d’un tiers, rendant ainsi possible des projets dont personne ne veut dans son “propre jardin” et les faisant passer de projet à la réalité.