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Guerres impérialistes: quand le rythme guerrier ravive dans le meilleur cœur, le remords…

Posted in actualité, colonialisme, guerre Libye, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , on 26 décembre 2015 by Résistance 71

Haïssons le chant militaire
Qui joue au souvenir des morts ;
Car son rythme guerrier fait taire,
Dans le meilleur cœur, le remords.

~ Georges Brassens ~

 

J’ai aidé à créer l’EIIL

 

Vincent Emanuele

 

20 décembre 2015

 

url de l’article original:

http://www.informationclearinghouse.info/article43772.htm

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Après 14 années de “guerre contre le terrorisme”, l’Occident est excellent à fomenter la barbarie et à créer des états défaillants.

Ces dernières années les gens du monde entier ont demandé “d’où vient det EIIL/EI/Daesh ?” Les explications varient, mais se concentrent largement sur des origines géopolitiques (l’hégémonie américaine), religieuses (opposition sunnites-chi’ites), idéologiques (wahabbisme) ou écologiques (réfugiés climatiques). Pas mal de commentateurs et même quelques anciens officiels militaires ont correctement suggéré que la guerre en Irak est essentiellement responsable du déchaînement de forces que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de l’EIIL ou EI ou Daesh. J’espère ici pouvoir apporté quelques utiles réflexions et anecdotes sur le sujet.

Cauchemars mésopotamiens

Quand j’étais en Irak avec le 1er bataillon du 7ème Marines (7ème régiment de fusiliers marins) de 2003 à 2005, je ne savais pas du tout ce que seraient les répercussions de la guerre, mais je savais qu’il y aurait des conséquences graves. Ceci, connu sous le nom “d’effet boomerang”, est en train de se produire dans le monde en Irak, Afghanistan, Yémen, Libye, Egypte, Liban, Syrie, France, Tunisie, Californie etc… et ce sans qu’il y ait une fin en vue.

A cette époque, j’ai vu de manièrre routinière et j’ai également participé à des obscénités. Bien sûr la folie de la guerre n’a jamais été proprement reconnu en occident. Sûr les organisations pacifistes tentèrent de montrer les horreurs de la guerre en Irak, mais les médias de masse, l’intelligentsia et les forces politico-corporatrices de l’occident n’ont jamais vraiment autorisé un examen sérieux du plus grand crime de guerre de ce XXIème siècle jusqu’ici.

Alors que nous patrouillions la vaste région irakienne d’Al-Anbar, lançant des résidus de nos rations hors de nos véhicules, je n’avais jamais vraiment réfléchi comment les livres d’histoire nous percevraient, tout ce que je voulais c’était faire de la place dans mon Humvee. Des années plus tard, participant à des cours d’histoire de la civilisation occidentale en université et en écoutant mon prof nous parler de ce que fut le berceau de la civilisation, je repensais aux ordures que nous avions jetés dans le désert mésopotamien.

En examinant les évènements récents en Syrie et en Irak, je ne peux pas m’empêcher de penser à ces jeunes enfants que mes potes Marines bombardaient des trucs dont on ne voulait pas de nos rations. On ne leur jetait pas seulement des bonbons, mais aussi des bouteilles remplies d’urine, des cailloux, de débris de toute sorte. Je me demande souvent combien des membres locaux de l’EI et des autres organisations terroristes se souviennent de tels évènements ?

Plus encore, je pense à ces centaines de prisonniers que nous avons faits, que nous avons torturés dans des centres de détention de fortune, gérés par des bidasses adolescents du Tennessee, de New York ou de l’Oregon. Je n’ai jamais eu le manque de chance total de travailler dans un de ces centres de détention, mais je me souviens des histoires racontées. Je me rappelles particulièrement ces Marines qui nous parlaient des passages à tabac, des coups de genoux, de coudes de tête aux Irakiens. Je me rappelle de ces horribles histoires de tortures sexuelles: des hommes irakiens forcés à des pratiques sexuelles les uns sur les autres tandis que des Marines leur tenaient un poignard sur les testicules, parfois les sodomisant avec des bâtons.

Mais avant que toutes ces réjouissances ne puissent avoir lieu, nous les gars de l’infantrie avions eu le plaisir d’arrêter tous ces Irakiens pendant les raids de nuit, de leur attacher les mains avec les colliers de serrage en plastique, leur passant une cagoule noire sur la tête et les jettant sur le plancher au fond de nos Humvees tandis que leurs femmes et leurs enfants s’effondraient au sol hurlant et pleurant. Parfois on les embarquait de jour. La plupart du temps ils ne résistaient pas. Certains se tenaient par la main en une chaîne humaine tandis que les Marines leur donnaient des coups de crosse de fusil dans la figure. Lorsqu’ils arrivaient dans le centre de détention, ils y restaient des jours, des semaines voires des mois sans que leur famille n’en soient notifiées et lorsqu’ils étaient relâchés, nous les conduisions loin de la base dans le désert et les relâchions à des kilomètres de chez eux.

Après que nous ayions coupé les colliers de serrage qui les entravaient et enlevé les sacs noirs de leurs têtes, plusieurs de nos Marines les plus psychos tiraient en l’air ou dans le sol à côté d’eux, leur faisant peur, toujours pour rigoler. La plupart des Irakiens détalaient, pleurant de leur long calvaire dans le centre de détention, espérant que la liberté leur sourit. Qui sait combien de temps ils survécurent, en fait tout le monde s’en foutait. Nous avons connaissance d’au moins un de ceux là qui survécut les centres de détention américains en Irak: Abou Bakar al-Baghdadi, le chef de l’EIIL (NdT: qui fut en fait recruté dans un camp en Irak et envoyé pour être entraîné par la CIA et le Mossad en Israël)

De manière presque incroyable, la déshumanisation du peuple irakien atteignit un crescendo après la fin des hostilités directes et beaucoup de Marines passèrent alors leur temps à prendre des photos de morts, souvent mutilant les cadavres ou en perçant avec des bâtons les corps en décomposition toujours à la recherche de la petite rigolade mesquine. Les iPhones n’existaient pas à l’époque, alors bien des Marines se procurèrent des appareils photos numériques. Ces appareils contiennent l’histoire non dite de la guerre d’Irak, une histoire que l’occident espère de tout cœur que le monde oublie. Cette histoire et ces appareils photo contiennent aussi les images de nombre de massacres et de bien d’autres crimes de guerre, des réalités quer les Irakiens n’ont pas le plaisir de pouvoir oublier.

Malheureusement, je peux me rappeler d’un nombre incalculable de ces anecdotes horribles du temps que j’ai passé en Irak. Des gens innocents n’étaient pas seulement raflés de manière routinière, emprisonnés, torturés, ils furent aussi incinérés par centaines de milliers, quelques recherches disent même par millions.

Seuls les Irakiens comprennent le mal absolu qui a été lâché sur leur nation. Ils se rappellent le rôle de l’occident dans la guerre de 8 ans entre leur pays et l’Iran ; ils se rappellent des sanctions/embargo de Clinton dans les années 1990, une politique qui a eu pour résultat la mort de plus de 500 000 personnes essentiellement des femmes et des enfants. Puis, en 2003, l’occident a terminé le boulot entrepris. Aujourd’hui, l’Irak est une nation dévastée au delà de toute compréhension. Les gens y sont empoisonnés, estropiés et l’environnement est toxique, empoisonné qu’il est par les résidus des munitions à l’uranium appauvri utilisées en grande quantité. Après 14 ans de guerre contre le terrorisme, une chose est très claire: L’occident est le champion pour fomenter la barbarie et pour créer des états défaillants. (NdT: une fois de plus la doctrine est “Ordo ab Chao”, le but est de détruire et de diviser et d’exploiter le chaos ainsi créé, en aucun cas l’objectif est de stabiliser quoi que ce soit où que ce soit !…)

Vivre avec des fantômes

Les yeux chauds et vitreux des jeunes enfants irakiens me hantent en permanence. Les visages de ceux que j’ai tués, ou du moins ceux dont les corps furent suffisamment proches pour être examinés, resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Mes cauchemars et mes réflexions quotidiennes me rappellent d’où vient l’EIIL également et pourquoi, exactement, ces gens nous haïssent tant. Cette haine, compréhensible et pourtant si regrettable, sera dirigée sur l’occident pour les décennies à venir. Comment pourrait-il en être autrement ?

Disons-le encore, le niveau de destruction que l’occident a infligé au Moyen-Orient est absolument inimaginable pour le très vaste majorité des gens vivant dans le monde dit développé. Ce point ne peut jamais être trop expliqué alors que les occidentaux continuent de demander naïvement: “mais pourquoi nous détestent-ils autant ?”

Au bout du compte, les guerres, les révolutions et les contre-révolutions se produisent et les générations à suivre doivent vivre avec leurs résultats: les civilisations, sociétés, cultures, nations et individus survivent ou périssent. C’est ainsi que va l’histoire. Dans le futur, comment l’occident va gérer le terrorisme dépendra largement du si l’occident continue d’agir en terroriste permanent. La façon la plus évidente d’empêcher dans le futur le développement d’organisations du style de cet EIIL est de s’opposer au militarisme occidental sous toutes ses pires formes: les coups d’état de la CIA, les guerres par procuration, les frappes de drones, les campagnes de contre-insurrection, la guerre économique, etc…

Pendant ce temps là, ceux d’entre nous qui ont participé à la campagne militaire génocidaire d’Irak vivront avec les fantômes de la guerre.

Vincent Emanuele is a writer, radio journalist and activist. He lives in Michigan City, Indiana and can be reached at vince.emanuele@ivaw.org

Marasme impérialiste américain: la guerre d’Irak stigmate de l’infâmie…

Posted in 11 septembre, actualité, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, média et propagande, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , on 23 décembre 2011 by Résistance 71

L’Irak totalement détruit par l’invasion et l’occupation

 

Par Dirk Adriaensens

 

 

22 décembre 2011

 

url de l’article original:

http://www.michelcollon.info/L-Irak-totalement-detruit-par-l.html?lang=fr

 

« C’est avec une grande fierté – et une fierté durable – que vous quitterez ce pays d’entre les fleuves », a déclaré le ministre américain de la Défense, Leon Panetta, à l’adresse de ses soldats lors de la cérémonie d’adieu qui s’est déroulée à Bagdad le 15 décembre 2011. Et Panetta, ancien patron de la CIA, d’ajouter que « la guerre en Irak a bien valu son coût énorme en sang et en argent ». Un récapitulatif s’impose.

Au moins 31 pour 100 du million cinq cent mille soldats environ qui rentrent de la guerre en Irak souffrent de dépression ou de trouble de stress post-traumatique, lesquels influencent de façon très négative leur travail, leurs relations et leur existence familiale. C’est ce que révèle une étude réalisée par des chercheurs de l’armée américaine. Tant en 2009 qu’en 2010, un plus grand nombre de soldats américains sont morts de suicide que lors des combats.

Cela en valait-il vraiment la peine ?

Le déclin de l’empire américain

Le 18 mars 2003, ECAAR (EConomists Allied for Arms Reduction – Économistes unis pour la limitation des armements) rédigeait un pamphlet contre le déclenchement d’une guerre unilatérale en Irak. Le texte était signé par plus de deux cents économistes américains, dont sept lauréats du prix Nobel et deux anciens présidents du Comité des conseillers économiques de la Maison-Blanche. Ce texte constituait la base d’une annonce publiée dans le Wall Street Journal. En voici quelques extraits :

« En tant qu’économistes américains, nous nous opposons à une guerre unilatérale contre l’Irak que nous considérons comme inutile et néfaste pour la sécurité et l’économie des États-Unis et de l’ensemble de la communauté mondiale. »

« (…) Nous doutons que la guerre serve la sécurité et qu’elle n’accroisse le risque d’instabilité future et de terrorisme. Nous pressentons clairement l’immédiate tragédie humaine et les destructions de la guerre, ainsi que la potentialité de dégâts économiques graves pour notre nation et le monde entier. »

« (…) Nous ne croyons pas que cette guerre soit nécessaire pour la sécurité nationale des États-Unis. Une économie saine est nécessaire pour la sécurité des États-Unis et le développement économique pacifique du reste du monde. »

La guerre contre l’Irak est la cause de la crise économique

Cette explication donne une image douloureusement précise de ce qui allait suivre : Cette guerre a plongé les États-Unis et le reste du monde dans une crise économique et elle a indiqué clairement les limites de la puissance américaine. La résistance irakienne contre l’occupation est coresponsable du déclin de l’Amérique tel qu’il fut prédit en 2004 : « Nous figerons les occupants ici en Irak, épuiserons leurs moyens et effectifs et briserons leur volonté de combattre. Nous les obligerons à investir autant qu’ils pourront voler, si pas plus. Nous perturberons le flux du pétrole volé, puis l’arrêterons de sorte que leurs plans deviendront inutiles. »

Le lauréat du prix Nobel Joseph Stiglitz a calculé le prix de la guerre

Joseph E. Stiglitz, lauréat du prix Nobel et l’un des signataires de la déclaration susmentionnée, a calculé les coûts de la guerre en Irak dans son ouvrage paru en 2008, The Three Trillion Dollar War (La guerre à trois mille milliards de dollars). Il conclut : « Il n’existe pas de déjeuner gratuit, pas plus qu’il n’existe de guerre gratuite. L’aventure irakienne a gravement affaibli l’économie américaine et la misère va bien plus loin que la crise des hypothèques. On ne peut dépenser 3.000 milliards de dollars – oui, 3.000 milliards de dollars – dans une guerre ratée à l’étranger sans en ressentir la douleur dans son propre pays. »

Stiglitz décrit ce qu’on pourrait payer avec ces milliards de dollars : 8 millions d’habitations ou 15 millions d’enseignants, les soins de santé pour 530 millions d’enfants pendant un an, des bourses universitaires pour 43 millions d’étudiants. Ces 3.000 milliards de dollars résoudraient le problème de la sécurité sociale de l’Amérique pour un demi-siècle.

En ce moment, dit Stiglitz, l’Amérique consacré 5 milliards de dollars par an à l’Afrique et se fait du mouron parce qu’elle est sur le point d’y être supplantée par la Chine : « Cinq milliards de dollars, cela représente en gros 10 jours de guerre. Cela vous donne une idée du gaspillage de moyens ! »

Cela s’aggrave encore

« Maintenant que les États-Unis vont mettre un terme à la guerre en Irak, il s’avère que notre estimation de 3.000 milliards de dollars (couvrant aussi bien les dépenses publiques pour la guerre que l’impact plus large sur l’économie américaine) était bien trop basse. Ainsi, les coûts du diagnostic, du traitement et des compensation des vétérans handicapés se sont révélés plus élevés que nous ne nous y étions attendus », écrivait Joseph Stiglitz le 3 septembre 2010 dans The Washington Post.

Encore plus dramatiques sont les conséquences pour le Moyen-Orient même. Un rapport publié par le Strategic Foresight Group en Inde, dans un ouvrage intitulé Les coûts du conflit au Moyen-Orient, a calculé que, ces vingt dernières années, les conflits dans la région ont coûté aux pays et aux habitants 12.000 milliards de dollars (!). Le rapport indien ajoute que le Moyen-Orient « a consacré un montant record aux dépenses militaires des vingt dernières années et qu’il est considéré comme la région la plus armée du monde ».

Imaginez que ce montant soit consacré au développement des régions rurales et des infrastructures urbaines, des barrages et des réservoirs, de la désalinisation et de l’irrigation, du reboisement et des pêcheries, de l’industrie et de l’agriculture, de la médecine et de la santé publique, du logement et des technologies de l’information, des emplois, de l’intégration équitable des villes et des villages et aux réparations des dégâts de la guerre au lieu de produire des armes qui ne sèment que la destruction.

Les conséquences dramatiques de la prétendue « démocratie florissante » pour l’Irak

L’argent de la guerre du contribuable américain a non seulement ruiné l’économie américaine et plongé le reste du monde dans une crise économique, il a aussi anéanti une nation souveraine qui ne souhaitait aucunement faire partie du « Nouvel Ordre mondial ». La situation dramatique qui règne en Irak dément de façon criarde les échos positifs du « progrès en Irak » tel que le présentent les mass media.

Pour le contrôle de la perception par l’Américain moyen de la guerre en Irak, le ministère de la Défense a payé à des entrepreneurs privés américains jusqu’à 300 millions de dollars dans les années 2009-2011 pour la production d’informations et de programmes de distraction dans les médias irakiens et ce, dans une tentative de présenter une image sympathique à la population locale afin que celle-ci soutienne les objectifs américains et le gouvernement irakien.

Lé désinformation, une arme stratégique de la guerre

« Cette année, les dépenses en public relations du Pentagone censées ‘rallier les cœurs et les esprits’ tant au pays qu’à l’extérieur, s’élèveront à 4,7 milliards de dollars au moins », communiquait en 2009 la Fondation Nieman pour le journalisme à l’Université de Harvard, se demandant où se situe exactement la frontière entre information et propagande.

Le public n’est pas censé être mis au courant de tous les méfaits de la machine de guerre américaine et la désinformation se diffuse à grande échelle pour être avidement reprise par un appareil médiatique ami.

« Il est essentiel aussi essentiel pour le succès du nouveau gouvernement irakien et pour les troupes américaines de communiquer efficacement avec notre public stratégique (c’est-à-dire le public irakien, panarabe, international et américain) que de recevoir un large soutien dans nos thèmes centraux et nos informations », disait l’annonce de recrutement d’une équipe de 12 entrepreneurs civils en Irak.

Une catastrophe humanitaire encore jamais vue

Le haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), António Guterres, a constaté que la guerre de l’Irak est le conflit le plus retentissant au monde, mais également la crise humanitaire la moins connue. Examinons donc quelques-uns des « résultats » destructeurs de cette guerre et de cette occupation de ce même Irak que l’élite américaine qualifie de « démocratie florissante » :

  • 1,45 million de victimes. Le nombre est choquant et dégrise. Il est au moins dix fois plus élevé que la plupart des estimations citées dans les médias américains, mais il s’appuie sur une étude scientifique portant sur les morts irakiens par violence suite à l’invasion de mars 2003 dirigée par les États-Unis ;
  • la mortalité infantile irakienne a augmenté de 150 pour 100 depuis 1990, lorsque, pour la première fois, les Nations unies ont imposé des sanctions ;
  • en 2008, 50 pour 100 seulement des enfants en âge de fréquenter l’école primaire allaient en classe, contre 80 pour 100 en 2005 ;
  • en 2007, l’Irak comptait 5 millions d’orphelins, selon les statistiques officielles du gouvernement ;
  • l’Irak compte entre 1 et 2 millions de veuves ;
  • d’après des chiffres de l’UNHCR, il y a 2,7 millions d’Irakiens expatriés et 2,2 millions de réfugiés, surtout dans les pays voisins. Un Irakien sur six a quitté son pays. Le Croissant-Rouge irakien estime que plus de 83 pour 100 des expatriés irakiens sont des femmes et des enfants, dont la majorité de moins de 12 ans ;
  • on estime que 8 millions d’Irakiens ont besoin d’aide humanitaire ;
  • 70 pour 100 des Irakiens n’ont pas accès à l’eau potable. Le taux de chômage est officiellement de 50 pour 100 et, officieusement, de 70 pour 100. 43 pour 100 des Irakiens vivent dans une pauvreté profonde. 4 millions de personnes souffrent d’un manque de nourriture. 80 pour 100 des Irakiens n’ont pas accès à des équipements sanitaires décents ;
  • 60 pour 100 seulement des 4 millions de personnes dépendant de l’aide alimentaire ont accès aux rations distribuées par le Système de distribution publique (PDS) contre 96 pour 100 en 2004 ;
  • l’Irak n’a plus d’argent pour le paiement des indemnités aux veuves, les plantes servant dans l’agriculture et autres programmes pour les pauvres, a déclaré le président du Parlement, le 21 novembre 2010, et ce dans une des nations les plus riches en pétrole de la terre ;
  • diverses minorités confessionnelles irakiennes (chaldéens, orthodoxes syriens, chrétiens assyriens et arméniens, communautés yezidi et mandéennes) courent le risque d’être éradiquées parce qu’elles sont confrontées à des niveaux inouïs de violence, d’après un rapport de Minority Rights Group International  ;
  • d’après un rapport d’Oxfam, 33 pour 100 des femmes n’ont pas reçu la moindre aide humanitaire depuis 2003 ; 76 pour 100 des veuves n’avaient pas reçu la moindre pension ; 52 pour 100 étaient au chômage ; 55 pour 100 s’étaient expatriées depuis 2003 et 55 pour 100 avaient été victimes de violence(s) ;
  • des années d’instabilité et de guerre ont fait qu’entre un et deux millions de femmes sont chefs de famille (FHoH) en Irak : veuves, divorcées et soignante de leur époux malade. À peine 2 pour 100 de ces femmes chefs de famille travaillent régulièrement, selon l’Organisation internationale de la migration (OIM).

Prendre la vie à des personnes innocentes est devenu une composante de la vie quotidienne.

 

Dirk Adriaensens

Dirk Adriaensens est le coordinateur de SOS Iraq et il est membre du BRussells Tribunal. Entre 1992 et 2003, il a dirigé plusieurs délégations en Irak afin d’y observer les effets des sanctions. Il est également coordinateur de la Global Campaign against the Assassination of Iraqi Academics (Campagne mondiale contre l’assassinat d’universitaires irakiens).

 

 

Source originale : De wereld morgen

 

Traduit du néerlandais par Jean-Marie Flémal pour Investig’Action