Résistance politique: L’imposture de l’ONU sur les droits des nations et des peuples indigènes (Steve Newcomb)

Un texte direct, d’une grande rigueur analytique et qui appelle un chat un chat… et l’ONU une marionnette des états colonialistes, qui paient et contrôlent son existence…

— Résistance 71 —

 

Vers la libération globale de toutes les nations et de tous les peuples

 

Steve Newcomb (Shawnee/Lenape)

co-fondateur de l’ 
Indigenous Law Institute

 

= Traduit de l’anglais par Résistance 71 =

 

L’article 1er de l’International Covenant on Civil and Political Rights (ICCPR) lit: “Tous les peuples ont le droit à l’auto-détermination. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et poursuivent librement leur développement économique, social et culturel.” Ce phrasé exact se trouve également dans l’article 1 de l’International Covenant on Economic, Social and Cultural Rights (ICESCR).

Ces deux accords des droits de l’Homme des Nations-Unies mentionnés ci-dessus ont été créés pour servir “une formulation des droits de l’Homme plus standardisée” que l’ “étape préliminaire” de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui fut adoptée par l’assemblée générale de l’ONU le 10 décembre 1948. En d’autres termes, le langage ci-dessus en ce qui concerne les peuples ayant le droit à l’auto-détermination trouvé dans les accords du 16 décembre 1966, faisait partie de l’effort de l’assemblée générale de clarifier le cadre général des droits de l’Homme qu’elle avait commencé a exprimé dans sa Déclaration Universelle (voir Ian Brownlie, Basic Documents in International Law, 1983, p.257)

Dans le préambule de la déclaration universelle des droits de l’Homme, nous y trouvons que l’assemblée générale de l’ONU a déclaré les droits de l’Homme énumérés dans ce document comme “un standard commun à parachever pour tous les peuples et toutes les nations”. L’assemblée générale de plus déclare le besoin pour “une reconnaissance universelle et efficace” des droits énumérés, “à la fois parmi les peuples des états membres eux-mêmes et parmi les peuples des territoires sous leur jurisdiction”. En bref, l’ICCPR et l’ICESCR clarifient que l’auto-détermination est partie essentielle de ce que l’Assemblée Générale de l’ONU a déclaré être “un standard commun d’achèvement de tous les peuples et toutes les nations”, incluant les peuples considérés comme étant “sous la jurisdiction” des “états membres”.

Article 3 de la mouture de la déclaration sur les droits des peuples indigènes

L’article 3 de la déclaration de l’ONU sur les Droits des Peuples Indigènes fut directement tiré de l’article 1 de l’ICCPR et de l’ICESCR. Ainsi l’article 3 lit: “”Les peuples indigènes ont le droit à l’auto-détermination. Par vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et choisissent librement leur développement économique, social et culturel.” Ceux qui écrivirent cet article 3 ont voulu dire que tous les peuples, incluant les peuples indigènes, ont le droit à l’auto-détermination.” En ce moment, les délégations des gouvernements des états participant à l’Inter-Sessional Working Group on the Rights of Indigenous Peoples sont en train d’essayer de faire dire le contraire à l’article 3 que ce qu’il veut initialement dire, à savoir “tous les peuples, à l’exception des peuples indigènes, ont le droit à l’auto-détermination”.

Néanmoins, si les nations indigènes et les peuples tombent dans la catégorie “tous les peuples et toutes les nations” (comme trouvé dans la déclaration universelle des DH) et/ou dans la catégorie “des peuples sous la jurisdiction des états membres”, alors, en accord avec l’ICCPR et l’ICESCR, en tant que peuples ils sont considérés comme ayant droit à l’auto-détermination.

Les États s’opposant au principe que les nations indigènes et leurs peuples ont le droit à l’auto-détermination ont deux options principales ouvertes à eux. L’une est de tenter de retirer les nations indigènes et les peuples de la catégorie “peuples” comme trouvés dans la charte de l’ONU et les accords internationaux sur les droits de l’Homme. Une façon de satisfaire ce but est de placer les nations et peuples indigènes dans la catégorie “individus sous la jurisdiction d’états membres démocratiques”.

La seconde option ouverte aux opposants d’état à l’auto-détermination des peuples indigènes est de soutenir un type de groupe nominal indigène ou de droits collectifs sous la domination et la jurisdiction de l’état. C’est par exemple le modèle américain de la loi fédérale indienne et des “nations domestiquement dépendantes” (pupilles). Sous cette option, le statut politique des nations et peuples indigènes est prédéterminé pour eux par l’état ou les états, mais ils sont alors “libres de choisir leur développement économique, social et culturel”, mais sous la domination de l’état dans le lequel ces peuples et nations se trouvent situés. Si adoptée, cette option résultera dans l’application universelle d’un cadre démocratique colonial” mondial. Quelque soit le scenario, le statu quo colonial actuel devient inscrit, écrit, dans l’instrument international.

Définitions

Comme la déclaration universelle des droits de l’Homme réfère aux “peuples et territoires sous la jurisdiction des états membres”, nous devons nous demander: “Est-ce une référence à ce qui est maintenant communément appelé peuples indigènes.”

Le mot “jurisdiction”, est un mot dérivé du latin jus, juris, qui veut dire loi et dictio, de dico, qui veut dire “prononcer”. Ainsi la jurisdiction veut dire de manière littérale “prononcer la loi”. Quoi qu’il en soit, la définition plus générale et plus pertinente à cette discussion est “l’exension de l’autorité d’un gouvernement” ou “le district ou la limite au sein desquels le pouvoir peut-être exercé”. Parler de “peuples de territoires sous la jurisdiction d’états membres” veut dire: “sous l’autorité d’états membres”.

Le mot “autorité” nous amène à “pouvoir ou droit à commander ou action, domination, contrôle.” Sur cette base, la phrase ci-dessus peut-être comprise comme suit: “les peuples des territoires sous la domination d’états membres”. Qu’est-ce qu’un “dominion” ? Le terme dominion est dérivé d’un terme sanscrit damayati et du latin dominus, qui veut dire “celui qui subjugue” Cela remonte aussi au mot latin “domo”, qui veut dire subjuguer, placer en état de soumission, approvoiser, domestiquer, cultiver et aussi labourer. Le mot latin pour “cultiver” est colere ou “coloniser”.

D’après l’amiral Samuel E. Morison dans l’Histoire du peuple américain aux éditions Oxford, la colonisation “est une forme de conquête au cours de laquelle une nation contrôle un territoire distant, y impose ses propres citoyens et contrôle ou élimine la population autochtone.” Il y va de sa description de ce qu’il nomme le “colonialisme moderne” ou “cette incroyable extension du commerce et de l’influence” par les Européens “et qui résulta en une domination mondiale”. C’est ce processus de colonialisme moderne, dit-il, qui “a produit des résultats de longue durée en Amérique, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud et même dans ces pays d’Asie et d’Afrique qui ont gagné leur indépencance depuis la seconde guerre mondiale (p.34)

En bref, la colonisation est un processus de subjugation, de domination, de contrôle étranger et une ressource sans fin d’exploitation. Ceci correspond avec les racines étymologiques de domination de “celui qui sugjugue”. Ainsi, “l’histoire du colonialisme n’est pas simplement celle des migrations d’humains dans le monde. C’est aussi celle de la guerre et de l’exploitation des races et des nations les unes par les autres.” . » (Henry C. Morris, The History of Colonization, From the Earliest Times to the Present Day, Vol. 1, 1904, p. 10)

Dans le cas des Etats-Unis, du Canada (et du reste des Amériques), de l’Australie, de la NZ et de bien d’autres parties du monde, la phrase “peuples des territoires sous la jurisdiction d’états membres”, veut dire: “peuples des territoires historiquement colonisés par des états membres (ou par les prédécesseurs des états membres)”.

Le “problème indigène” est un problème colonial

D’après la fiche no9 des “Droits des Peuples Indigènes”, publiée par la Haut Commissariat pour les Droits de l’Homme de l’ONU, “les peuples indigènes ou peuples aborigènes sont ainsi appelés parce qu’ils vivaient sur leurs terres avant que les colons ne viennent d’ailleurs.” Ce document poursuit que “les nouveaux arrivants” devinrent dominant par la suite “grâce à la conquête, l’occupation, l’implantation de colonies ou par d’autres moyens.” (on trouve ceci dans la première page de la fiche technique no9:

first page of Fact Sheet No. 9.)

Ainsi, d’après le Haut Commissariat pour les Droits de l’Homme de l’ONU, le terme “indigène” est correctement appliqué aux peuples soumis à une domination ou pour le dire un peu différemment, c’est justement appliqué aux peuples sur lesquels une domination s’est établie. De manière intéressante, c’est aussi la définition de “peuples coloniaux” donnée par l’anthropologue Laura M. Thompson dans son essai de 1943: « Steps Toward Colonial Freedom: Some Long-Range Planning Principles Toward a New World Order. » (NdT: la terminologie de New World Order, ou de Nouvel Ordre Mondial n’est pas nouvelle, H.G. Wells avait déjà intitulé un de ses livres “New World Order” dans les années 1930…). Il est toutefois très curieux de noter que la domination établie par les “nouveaux arrivants” sur les peuples indigènes “par conquête, occupation, colonisation ou autres moyens” ne soit pas caractérisé par le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme comme étant une violation des “droits des peuples indigènes”.

Dans la préface d’un autre live de Thompson, John Collier, qui fut le commissaire aux affaires indiennes américain de 1933 à 1945, identifia le lien entre la politique indienne américaine et le colonialisme. Il fit la remarque suivante: “Quand en 1941, Harold Ickes, alors secrétaire à l’intérieur et moi-même, alors commissaire aux affaires indiennes et William W. Beatty, alors directeur de l’éducation pour les Indiens, sollicitèrent la recherche dont ce livre est un des produits, nous regardions le Service des Affaires Indiennes du gouvernement comme juste une des entreprises de l’administration coloniale, une curatelle (fideicommis), un service aux dépendances et aux monorités, dans le monde entier.” (Laura M. Thompson, Culture In Crisis, A Study of the Hopi Indians, 1950, p.12-13).

“Les peuples coloniaux” ne sont pas les colonisateurs, les colons. Ils sont les gens soumis à la domination colonisatrice, la jurisdiction ou la règle coloniale. Les peuples coloniaux sont les peuples ou nations qui, en résultat d’avoir été historiquement soumis au processus violent de la colonisation par des populations colons, colonisatrices et tenues en un état perpétuel de ficelage colonial. Une fois placés sous la domination coloniale, les colons leur refusent alors le droit de restaurer une fois de plus leur façon de vivre indépendante issue de la pré-colonisation. C’est parce que les nations et peuples indigènes tentent d’utiliser la déclaration des droits des peuples et nations indigènes de l’ONU pour se libérer de l’héritage de la domination coloniale et de l’oppression que bien des états et en particulier les Etats-Unis, sont opposés à l’article 3 et autres provisions spécifiques de ce document.

La déclaration universelle des droits de l’Homme, en se référant spécifiquement aux “peuples des territoires sous la jurisdiction des états membres”, réfère aux peuples vivant sous la règle coloniale. Ceci décrit les nations et peuples indigènes. D’après le cadre des droits de l’Homme international, toutes les nations et tous les peuples du monde vivant sous la règle coloniale ont le droit à l’auto-détermination exprimée dans les accords internationaux sur les droits de l’Homme. Ils ont aussi le droit d’utiliser ce principe d’auto-détermination pour se libérer de la domination coloniale. Les États, d’un autre côté, n’ont aucun droit de bloquer ou de faire entrave à la libération des peuples et nations indigènes sans violer les standards internationaux des droits de l’Homme.

L’article 3 et la peur des états “colons”

Dans sa déclaration d’ouverture du 4ème Inter-Sessional Working Group de l’ONU, les Etats-Unis ont exprimé leur inquiétude au sujet de l’article 3 de la déclaration sur les droits de peuples indigènes. Certains, disent les Etats-Unis, interprètent l’auto-détermination comme moyen de droit pour se séparer ou de faire sécession du reste de la société. Répondons à ces deux préoccupations.

Séparation

D’après une converstaion avec un fonctionnaire du ministère des affaires étrangères américain, la mention de séparation est en fait une peur que certains peuples indigènes n’interprètent l’article 3 pour dire que les nations et peuples indigènes ont le droit à l’indépendance.

Indépendance veut dire: “état ou qualité d’être indépendant”, tandis qu’indépendant veut dire “ne pas être influencé ou contrôlé par d’autres”. En disant que les Etats-Unis ne veulent pas que les nations et peuples indigènes soient indépendants, les US disent qu’ils veulent qu’ils demeurent dépendants. Appliquée à des peuples et nations originellement libres et indépendants qui ont été soumis à la colonisation et forcés de vivre sous une administration coloniale comme identifiée par l’ancien commissaire aux affaires indiennes John Collier, le terme de “dépendance” veut dire “subordination ou subjugation à la loi, à la règle coloniale”. Indépendance veut dire libre; dépendance veut dire emprisonné, subjugué ou tenu ficelé par les liens coloniaux.

Si c’est si inacceptable pour tous les peuples et nations du monde de devenir libres et indépendants de toute domination coloniale, pourquoi alors tant de peuples et de nations ont-ils été capables de faire cela depuis que l’ONU a été établie en 1945 ? Cette question devient même encore plus poignante lorsque nous considérons que les nations indiennes des Amériques, la nation Kanaka Maoli d’Hawaii et bien d’autres nations et de peuples forcés de vivre sous les nuages orageux du colonialisme, vivaient de manière totalement libres et indépendantes avant que les empires de la chrétienté n’établissent leur domination coloniale sur les terres ancestrales et les territoires des nations et peuples indigènes.

Lorsque les 13 colonie britanniques le long de la côte atlantique nord-américaine, ont fait leur déclaration au nom et par l’autorité des gens habitants ces colonies, ce fut “que ces colonies unifiées sont et ont le droit d’être, des états libres et indépendants.” Il n’avait pas de longue histoire d’existence au contraire des nations et peuples indigènes, qui avaient une existence originale, libre et indépendante. Malgré cela, Les Etats-Unis considèrent que cela était très moral et de fait même que ce fut un des points culminants des hautes valeurs morales de l’humanité, que ces leaders coloniaux aient établie leur déclaration d’indépendance d’avec la Grande-Bretagne.

La déclaration d’indépendance a marqué le début de l’indépendance pour les 13 colonies comme devenant des états libres et indépendants, ceci était une condition d’existence qu’ils n’avaient pas auparavant. D’un autre côté, nos efforts en tant que nations et peuples indigènes de nous libérer de la domination coloniale est un effort de la RESTAURATION DE NOUS-MEMES dans notre existence libre et indépendante que nos ancêtres ont eu pendant des générations et des générations, des milliers d’années même, fondée sur la spiritualité, notre connaissance des lois naturelles et des instructions originales qui nous ont été données par le créateur. Ceci est notre cheval de bataille de haute valeur morale.

Sécession

Lorsque les 13 colonies de la côte atlantique de l’Amérique du Nord se sont déclarées elles-mêmes libres et indépendantes et se sont jointes en une union, elles ont accédé (c’est à dire consenti) à la volonté de faire de la sorte. En d’autres termes, elles ont libement et volontairement été d’accord pour entrer dans une telle association. Une variante du mot accéder est accession, ce qui veut dire “consentement, accord ou fait d’approuver”. Le mot “sécession” est le contraire d’accession. Faire sécession veut dire: “se retirer d’une manière formelle d’une alliance, d’une fédération ou d’une association.” Ces trois relations politiques impliquent le fait que ces gens acceptent, consentent à ces relations.

La relation entre un empire dominant, un état ou un peuple colonisateur et les peuples colonisés, n’est pas enraciné dans l’accession, le consentement ou l’accord libre ; mais elle est enracinée dans l’oppression. Ainsi, il est impossible pour des nations et des peuples qui sont maintenus de force dans des liens de colonisation de faire sécession d’une telle relation politique abusive. Le faux problème de la sécession est non sequitur (qui ne suit pas) et ainsi, est un non-problème qui n’est mis en avant que pour des raisons inflammatoires et alarmistes.

L’empire américain et les nations et peuples indigènes

George Washington avait fait remarquer à un moment qu’en gagnant la guerre révolutionnaire, les treize états avaient “creusé les fondations d’un grand empire.” “Et c’est toujours dans notre caractère unifié, en tant qu’empire, que notre indépendance est reconnue, que notre pouvoir peut-être envisagé ou notre crédit soutenu parmi les nations étrangères”. Thomas Jefferson qui devint ministre des affaires étrangères et le 3ème président des Etats-Unis demanda à Washingon en 1784 s’il était “pratique de maintenir notre empire séparé du reste du monde “ (Richard Van Alstyne dans le jugement de la cour suprême des Etats-Unis sur l’affaire Loughborough contre Blake (1820), se référant aux Etats-Unis comme un grand empire). Dans l’affaire Downes contre Bidwell (1900), la cour suprême a dit en regard de l’expansion impérialiste américaine, “un faux pas en ce moment pourrait prouver être fatal pour ce que le juge suprême Marshall appelait l’empire américain”.

Dès que les treize colonies britanniques déclarèrent et réussirent à avoir leur propre statut politique indépendant, le nouvellement créé empire fédéral américain conspira pour voler les nations originelleset les peuples des Amériques de nos terres. Ils travaillèrent d’arrache-pied pour priver par la force nos ancêtres de leur propre existence libre et indépendante et de leur façon de vivre, ainsi que de forcer nos nations et peuples à vivre sous la règle coloniale américaine. D’après l’historien Richard Van Alstyne, le cadre de référence des colons américains était “l’empire de Rome à l’époque d’Auguste”. De fait, note Van Alstyne, “avec la venue de la révolution et avec l’ambition des 13 colonies d’être soudées dans un état national souverain, la substitution de la phrase ‘empire américain’ pour ‘empire britannique’ vint facilement et naturellement.” (Richard Van Alstyne, The American Empire, Its Historical Pattern and Evolution, 1960, p. 3). Maintenant, en 1998, ceux qui représentent l’empire américain tentent de maintenir le système de colonisation bâti par leurs ancêtres et prédécesseurs.

Sur quel principe fondamental cet édifice (colonial) a t’il été construit ? D’après Temple Bodley “Et qu’en est-il du droit des Indiens aux terres qui sont les leurs depuis des temps immémoriaux ? La réponse est qu’ils furent regardés par les nations chrétiennes comme n’ayant aucuns droits exceptés ceux que la nation dominante blanche s’appropriant leur pays voulait bien leur concéder. Sous la règle généralement reconnue par les grandes puissances d’Europe, les aborigènes non-civilisés, comme les Indiens d’Amérique, devenaient sujets de cette nation européenne et chrétienne qui les avait découvert et s’était appropriés en premier lieu leur pays, de facto, leurs terres devenaient la propriété de cette nation. C’était une règle très dure pour les Indiens, mais elle était écrite par les loups pour les agneaux.”(dans “Our First Great West, In Revolutionary War, Diplomacy and Politics”, 1938, p. 4)

A ce jour, la loi fédérale indienne de l’empire américain et sa politique demeurent fondées sur la doctrine chrétienne de la découverte et la domination inhérente, ou sur l’affirmation d’une ultime domination chrétienne sur les “Indiens, ces hérétiques”. Ceci se trouve dans le rendu de justice de la cour suprême des Etats-Unis en 1823 dans l’affaire Johnson contre mcIntosh (21 U.S., 8 Wheat., 543). Cet ancien principe de la chrétienté à été intriqué dans les lois et les décisions de la cour suprême des Etats-Unis et sert maintenant de base principale du système colonial sous lequel sontt maintenus les nations et peuples indigènes. C’est aussi utilisé par les pays de loi coutumière britannique comme le Canada, l’Australie et la NZ contre leurs nations et peuples indigènes. Les Etats-Unis ont utilisé des variantes de cette idéologie pour forcer d’autres nations et peuples indigènes, comme les Kanaka Maoli d’Hawaii, sous la domination américaine. La déclaration de l’ONU, incluant l’article 3, est un effort des nations et peuples indigènes d’utiliser les standards communs des droits de l’Homme pour éliminer à tout jamais l’utilisation de telles doctrine immorales et répugnantes telle que la doctrine chrétienne de la découverte et la domination inhérente, comme base de relations entre tout état et des nations et peuples indigènes.

Conclusion

Un des tenets centraux de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme est “le développement de relations amicales entre les nations”. La déclaration distingue également spécifiquement entre nations et “états membres” de l’ONU. Comme nous l’avons montré ci-dessus, l’expression des droits de l’Homme et des accords internationaux sur les droits de l’Homme, sont faits pour inclure dans leur cadre “les peuples des territoires sous la jurisdiction des états membres”. Lorsqu’une telle affirmation de “jurisdiction” est faite par des états membres, la domination se fonde sur les affirmations d’empire et de la doctrine de la découverte de “païens” et dans le cas des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie et de la NZ, ceci est plus en conformité avec les bulle papales du XVème siècle (NdT: Romanus Pontifex 1455 et Inter Caetera 1493) qu’avec les standards des droits de l’Homme contemporains.

Ces bulle papales, doit-on rappeler, ont donné à la chrétienté une sanction “morale” des plus hautes pour la “subjugation de nations barbares” et pour “envahir, rechercher, capturer, vaincre et subjuguer tous les sarazins, païens et autres ennemis du christ.” Les monarques chrétiens (l’équivalent des états aujourd’hui) devaient “réduire les personnes infidèles en état d’esclavage perpétuel” et de “saisir leurs possessions et propriétés”. (The Bull Romanus Pontifex, January 8, 1455. See, Frances Gardiner Davenport, European Treaties bearing on the History of the United States and its Dependencies to 1648, 1917, p. 23). La bulle Inter Caetera émise par le pape Alexandre VI le 4 Mai 1493, exprimait le désir du pape que les “nations barbares soient subjuguées” et “l’empire chrétien” étendu.

Malheureusement, beaucoup d’états qui ont construit leurs sytèmes coloniaux sur l’héritage des bulles papales, les chartes des colonies britanniques et autres idéologies totalement démodées en provenance du passé, essaient maintenant de maintenir le statu quo ainsi que ses fondations immorales et ce, malgré le fait que ces doctrines aient été répudiées Par exempe la décision de la cour internationale de justice sur l’affaire du Sahara occidental, la décision Mabo en Australie et la condamnation universelle de l’apartheid en Afrique du Sud. Que des états récalcitrants s’accrochent à un cadre immoral, archaïqe et criminel du colonialisme alors que nous allons entrer dans le XXIème siècle (NdT: article écrit en 1998) est une insulte aux nations et peuples indigènes du monde entier en plus d’être totalement contre-productif. Ceci envoie le message constant que les peuples et nations indigènes ne pourront jamais se libérer d’un système de domination colonial qui remonte à plus de cinq siècles.

 

Source:

http://ili.nativeweb.org/global_liberation.html

Une Réponse to “Résistance politique: L’imposture de l’ONU sur les droits des nations et des peuples indigènes (Steve Newcomb)”

  1. Excellent reportage/enquête de TruthSeeker (RT) sur « la question indienne » au pays du goulag levant (ex-USA).
    Merci à Grégori pour le sous-titrage.

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