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Renfort du colonialisme en perspective… Le dogme dominioniste chrétien à la Maison Blanche (Steven Newcomb)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, canada USA états coloniaux, colonialisme, démocratie participative, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , on 30 novembre 2016 by Résistance 71

« Dès que les chrétiens entrent de manière invasive dans l’espace territorial de non-chrétiens, les non-chrétiens cessent immédiatement d’avoir une ‘parfaite indépendance’. Pourquoi ? Parce que les nations ‘païennes’ doivent se soumettre à la ‘volonté de dieu’ comme exprimée dans le livre de la Génèse 1:28. En d’autres termes, c’est la ‘volonté de dieu’ que les chrétiens exercent et maintiennent une suprématie sur les non-chrétiens en subjuguant la terre et en exerçant la domination (dominion) sur tous les êtres vivants… De ce point de vue, les païens sont destinés à être sauvés par dieu et à être ‘réduits’ à la ‘civilisation’ des chrétiens européens. »
~ Steven Newcomb, « Païens en terre promise », 2008 ~

 

Voir notre dossier: « Colonialisme et la doctrine chrétienne de la découverte »

 

L’âge dominioniste de Trump et nos nations originelles

 

Steven Newcomb

 

26 novembre 2016

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2016/11/26/dominionist-age-trump-and-our-original-free-nations

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Avec l’élection toute récente de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, il apparaît que rien ne va plus. Après le 11 septembre 2001 et le passage de la loi scélérate du Patriot Act cette même année, le vice-président Dick Cheney avait alors dit que les Etats-Unis étaient entrés dans une “nouvelle normalité”. Certains ont rétorqué que les Etats-Unis étaient passés au travers du miroir, en référence à la suite d’Alice aux Pays des Merveilles. De l’autre côté du miroir, rien ne semble identique. Le monde est méconnaissable. Bienvenue dans l’ère de Trump, mettant en scène son vice-président chrétien dominioniste Mike Pence.

Des milliers de personnes marchant dans les rues des villes principales, exprimant leur mécontentement avec le président-élu Trump, signalent que nous sommes partis pour une période de grand chambardement et d’imprévisibilité. Il y a des signes avant-coureurs de ce qui se pointe à l’horizon pour nous. Ce qui va sans nul doute arriver est une ère de dominionisme chrétien, une orientation idéologique croyant dur comme fer que la bible et le fondamentalisme chrétien doivent servir de guide pour gouverner le corps politique américain.

Note de Résistance 71: Depuis la parution de cet article de Newcomb que nous traduisons avec quelques jours de retard, qu’avons-nous pu constater en France ?… Que la “primaire” à la présidentielle de la “droite” nouveau-con, ultralibérale, a accouché de François Fillon comme candidat commun de la “droite” pour la présidentielle de 2017. Qu’y a t’il de commun entre Fillon et Pence ?… Un certain fondamentalisme chrétien, évangéliste d’un côté, catho de l’autre alors que le conseille de Trump à la sécurité sera le très catholique ex-patron du renseignement militaire le général Flynn. Coïncidence ?… Fillon est tout aussi Bilderberger que Juppé. Il semble que l’oligarchie veuille jouer la carte religieuse pour compléter la mise en application de son dogme fabriqué de toute pièce par la clique néo-conservatrice yankee: le “clash des civilisations” avec les christo-sionistes aux commandes. Programme qui s’avère des plus réjouissant n’est-il pas ?… Une fois de plus rien n’est inéluctable, quand on est capable de relier les points entre eux…

Dans son livre devenu classique “La politique de la communication”, Claus Meuller dit ceci: “La domination… est le contrôle achevé par un nombre limité de personnes sur l’alocation des ressources et l’accès à une participation très significative dans le processus décisionnaire politique.” Le nombre relativement petit de gens qui vont attérir dans le gouvernement de Trump-Pence vont aussi partager une orientation politico-religieuse similaire, fondée sur une vision dominioniste particulière de la religion chrétienne.

Dans son livre de 1973 “The Institutes of Biblical Law,” le théologien dominioniste Rousas John Rushdoony dit que “La loi est dans toutes les cultures d’origine religieuse”. Il dit plus avant que “il ne peut y avoir aucune tolérance dans un système légal pour une autre religion.” De plus, Rushdoony affirme qu’ “aucune forme de retrait de la religion n’est possible dans quelque société que ce soit.” Et, de manière importante, il déclare: “Chaque système légal doit maintenir son existence en maintenant une hostilité envers tout autre système légal et autres fondations religieuses étrangères, ou alors ce n’est que pur suicide.

David Lane est un dominioniste influent qui est décrit comme un organisateur électoral de droit chrétien important. Lane est souvent cité:

“Je ne pense pas qu’il existe une telle chose que la séparation de l’église et de l’État. Les Etats-Unis ne furent pas établis en tant que nation séculière, et quiconque dit qu’ils le furent, n’a pas lu l’histoire des Etats-Unis. Ce pays a été établi par des chrétiens pour le déverloppement de la foi chrétienne.”

La déclaration de Lane est synchro avec une ère préalable aux Etats-Unis. La pensée dominioniste de cette époque résulta en l’ère de la “Termination” et de la directive légale de 1954 que le ministère de la justice envoya à la Cour Suprême des Etats-Unis pour l’affaire des Indiens Tee-Hit-Ton contre les Etats-Unis. Dans cette directive, le ministère argumentait que le peuple Tee-Hit-Ton ne pouvait pas recevoir de compensation financière pour le bois qui était pris sur ses terres (NdT: en Alaska), parce que “les nations chrétiennes d’Europe avaient acquis la juridiction [dominion] sur les terres des païens et des infidèles” durant la soi-disante période de la “découverte”. En 1955, la CS donna la victoire aux Etats-Unis dans l’affaire Tee-Hit-Ton, ce qui veut dire que la CS se tint aux côtés du gouvernement fédéral et de ses arguments chrétiens dominionistes.

L’ère Trump-Pence qui arrive pose une question clef: le gouvernement qui vient nous permettra t’il de peaufiner et d’intensifier notre critique de la pensée chrétienne dominioniste qui est la cause de la loi et de la politique fédérale indienne ? (Dans l’affaire Johnson contre M’Intosh en 1823, le juge de la CS John Marshall utilisa le terme ou expression dominioniste “domination ultime”) Ou alors est-ce que l’ère Trump-Pence rendra t’elle encore plus difficile pour nous de critiquer plus avant parce que la pensée chrétienne dominioniste commencera à paraître normale et ordinaire comme la supposée “religion civique” des Etats-Unis ?

Près de 25 ans dans la campagne globale que Birgil Kill Straight et moi-même avons commencé en 1992, lorsque nous avons commencé à appeler pour que le Vatican abroge de manière officielle et formelle la bulle pontificale Inter Caetera du 4 mai 1493, plus de 520 membres du clergé de partout aux Etats-Unis se rassemblèrent à Standing Rock. Ils défièrent directement la doctrine chrétienne de la découverte dominioniste. Certains d’entre eux furent même arrêtés. Dans une action de protestation, le clergé brûla des copies de la bulle pontificale de 1493 et défièrent l’utilisation de cette doctrine par les Etats-Unis avec ses actions de police militarisées contre Standing Rock et l’Oceti Sakowin (La Grande Nation Sioux).

C’est pour le moins ironique que cet évènement historique puissant, conduit par des chrétiens, contre le système de domination/dominionisme chrétien, eut lieu à la veille de l’élection américaine qui donna le pouvoir de la branche exécutive des Etats-Unis aux dominionistes chrétiens. Nous sommes bel et bien de l’autre côté du miroir. Il est maintenant important de se montrer encore plus déterminés pour augmenter notre motivation et nos efforts contre la doctrine chrétienne de la découverte et de la domination.

Au cœur du colonialisme euro-chrétien: Les 10 éléments constitutifs de la doctrine chrétienne de la découverte (Professeur de droit Robert J Miller université d’Arizona)

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“Cet état d’esprit de similarité de classe peut aussi être trouvé dans la position prise par les descendants des vieux colons britanniques en Amérique du Nord. Ceci correspond à la première apparition d’un nivellement de classe fondé sur une identité raciale fictive ; l’origine de la suprématie blanche, les projets idéologique et colonial essentiels et primordiaux en Amérique et en Afrique… L’idéologie de la suprématie blanche fut essentielle à la neutralisation des antagonismes de classe entre les sans-terre et les propriétaires et pour la distribution des terres et propriétés confisqués des Maures et des juifs en Espagne, des Irlandais en Ulster et des peuples et nations des Amériques et d’Afrique.”

~ Roxanne Dunbar-Ortiz ~

 

“Dans sa bulle Inter Caetera de 1493, la pape Alexandre VI n’a pas utilisé le terme ‘Européens’ pour exprimer le ‘droit de la découverte’, mais il a utilisé le mot ‘chrétien’. D’après ce décret pontifical, tout roi ou prince chrétien, ou toute nation chrétienne pouvaient ‘découvrir’ et assumer la domination et le contrôle sur des terres qui étaient au préalable connues de non-chrétiens mais inconnues des chrétiens… Ainsi le document fut écrit afin de protéger les droits fonciers de tout monarque chrétien, comme le roi du Portugal, mais pas les droits fonciers, de propriété des nation indigènes non-chrétiennes. Ce document appelait à ce que les non-chrétiens soient ‘subjugués’ pour le bien de la ‘propagation de l’empire chrétien’ “.

~ Steven Newcomb ~

 

Voir aussi notre traduction de larges extraits du livre de Steven Newcomb: « Païens en terre promise: Décoder la doctrine chrétienne de la découverte » (Ed, Fulcrum 2008)

 

La doctrine de la découverte: la loi internationale du colonialisme

Professor Robert J. Miller, Sandra Day O’Connor College of Law, Arizona State Univ. Chief Justice, Grand Ronde Tribe Court of Appeals

 

Johnson v. M’Intosh, 21 U.S. (8 Wheat.) 543 (1823).

 

Source:

http://www.doctrineofdiscovery.org/DiscoveryElementsOnondaga2014.pdf

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Novembre 2015

 

Voici les 10 éléments qui je pense constituent la Doctrine (chrétienne de la découverte) et qui sont utiles pour analyser et comparer comment les sociétés de colons / d’établisseurs ont utilisé cette loi internationale contre les peuples indigènes dans le monde.

Robert J. Miller, Native America, Discovered and Conquered: Thomas Jefferson, Lewis and Clark, and Manifest Destiny 3-5 (Praeger Publishers, 2006; paperback University of Nebraska Press, 2008).

 

  1. Première découverte. Le premier pays européen qui a découvert des terres inconnues des autres Européens clâme la propriété et les droits souverains sur ces terres et les peuples natifs qui les occupent. La première découverte était néanmoins considérée comme ayant créé seulement un titre incomplet.
  1. L’occupation et la possession physiques des terres. Pour faire passer la première découverte en titre de propriété reconnu, un pays européen devait physiquement occuper et posséder les terres nouvellement découvertes. Ceci était généralement fait en y construisant des forts militaires ou des colonies. La possession physique devait se faire dans un laps de temps raisonnable après la première découverte afin de créer un titre complet.
  2. La pré-emption du titre européen. Les pays européens découvrant les terres clâmaient aussi le pouvoir préemptif, c’est à dire le droit unique d’acheter la terre des peuples indigènes. Ceci est un droit de propriété très intéressant similaire à celui d’une option exclusive sur l’achat de la terre. Le gouvernement possédant ce droit préemptif empêchait tout autre gouvernement européen ou individu de pouvoir acheter la terre de ses occupants indigènes. Les Etats-Unis affirment et exercent toujours ce droit aujourd’hui sur les terres indiennes 25 U.S.C. section 177 (2006).
  3. Le titre de propriété indien ou autochtone. Après la première découverte, les systèmes légaux euro-américains ont affirmé que les peuples et nations indigènes avaient perdu leurs pleins drits de propriété et la totale propriété de leurs terres. Les Européens clâmèrent que seul demeurait le droit d’occupation des sols et de l’utilisation de leur terre pour les autochtones. Quoi qu’il en soit, ces droits pouvaient demeurer à tout jamais s’ils ne consentaient jamais à vendre au pays européen qui a affirmé sa préemption de pouvoir sur les autres. Si les nations autochtones décidaient de vendre, elles ne pouvaient le faire qu’en rapport avec le gouvernemet possédant le droit préemptif. Ainsi, le “titre de propriété indien” aux Etats-Unis (au Canada) et le “titre de propriété Maori” en Nouvelle-Zélande et tous les titres de propriété indigènes ailleurs sont soi-disants des titres de droit de propriété limitée.
  4. Les droits de souveraineté et de commerce tribaux limités. Après une première découverte, les Européens considéraient que les nations indigènes et les peuples avaient perdu certains aspects de leurs pouvoirs souverains inhérents ainsi que leurs droits au libre commerce international et aux relations diplomatiques. Ensuite, ils ne furent supposés communiquer et gérer leur relation qu’avec le gouvernement de la nation européenne qui les avait “découvert”.
  5. La contiguité. Sous la doctrine de la découverte, les Européens ont clâmé une grande partie de terre contigue et entourant leurs découvertes et colonies du nouveau monde.

La contiguité devint alors très importante lorsque des pays européens différents avaient des colonies assez proches les unes des autres. Dans cette situation chaque nation clâmait le droit sur les terres inoccupées entre leurs colonies/établissements jusqu’à un endroit à mi-chemin entre les colonies.

De plus, la contiguité déclarait que la découverte de l’embouchure d’un fleuve donnait au pays découvreur un droit sur les terres drainées par cette rivière, même si cela représentait des milliers de kilomètres de territoire. Par exemple, référez-vous aux limites territoriales du territoire de la Louisiane et de celui de l’Oregon comme étant définies par les Etats-Unis.

  1. Terra Nullius. Cette expression veut littéralement dire que la terre ou le territoire est vide, inoccupé, inhabité. Ceci stipulait que si des terres n’étaient pas possédées, occupées par une personne ou une nation et même si elle était occupée mais pas utilisée d’une manière compatible avec les systèmes légaux de propriété approuvés par les Européens, alors ces terres étaient considérées comme “vides” et “inhabitées” et disponibles pour saisie par la découverte. Les Européens furent très larges en ce qui concerne l’application de cet élément et considérèrent très souvent des terres occupées par des nations autochtones comme étant “vacantes” et disponibles à la saisie sous la doctrine de la découverte si elle n’étaient pas “utilisées” en accord avec les us-coutumes et lois euro-américaines.
  2. Le christianisme. La religion était (et est toujours) un aspect très important de la doctrine de la découverte, sous celle-ci, les non-chrétiens n’avaient aucun droit à la terre, ni à la souveraineté, ni à l’auto-détermination comme les chrétiens.
  3. Civilisation. Les idéaux européens de civilisation furent aussi une partie importante de la doctrine de la découverte ainsi que du concept de la supériorité. Les Européens pensaient (et pensent toujours) que dieu les a dirigé pour amener la civilisation, l’éducation et la religion chrétienne aux peuples indigènes ainsi que d’exercer un pouvoir paternaliste et de gardiennage sur ceux-ci.
  4. La conquête. Cet élément de la doctrine affirme que les Européens pouvaient acquérir le titre de propriété indien par victoires militaires dans des guerres “justes et nécessaires”. De plus, la conquête fut aussi utilisée comme terme artistique pour décrire les droits de propriété que les Européens “clâmèrent” avoir automatiquement acquis sur les peuples et nations indigènes par le simple fait de se montrer sur place et de faire la “première découverte”.

Pour un comparatif analytique légal sur l’utilisation de la Doctrine de la Découverte dans les différentes sociétés colonialistes européennes, voir de manière générale:

Robert J. Miller, The International Law of Colonialism: A Comparative Analysis, 15 Lewis & Clark L. Rev. 847 (2012); Robert J. Miller & Micheline D’Angelis, Brazil, Indigenous Peoples, and the International Law of Discovery, 37 Brooklyn J. Int’l Law 1 (2011); Robert J. Miller, Lisa Lesage & Sebastian Lopez Escarcena, The International Law of Discovery, Indigenous Peoples, and Chile, 89 Nebraska L. Rev. 819 (2011); Robert J. Miller, Jacinta Ruru, Larissa Behrendt & Tracey Lindberg, Discovering Indigenous Lands: The Doctrine of Discovery in the English Colonies (Oxford Univ. Press, 2010 and paperback 2012); Robert J. Miller & Jacinta Ruru, An Indigenous Lens into Comparative Law: The Doctrine of Discovery in the United States and New Zealand, 111 West Vir. L. Rev. 849 (2009); Robert J. Miller, Native America, Discovered and Conquered: Thomas Jefferson, Lewis and Clark, and Manifest Destiny (Praeger Publishers, 2006; paperback University of Nebraska Press, 2008).

The law review articles are available for free at http://ssrn.com/author=354803

Résistance au colonialisme: Génocide et esclavage frères jumeaux mortifères de la colonisation du « nouveau monde »…

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Génocide et esclavage Les jumeaux malfaisants du colonialisme

 

Dina Gilio-Whitaker

 

23 février 2015

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2015/02/23/genocide-and-slavery-evil-twins-colonialism

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le mois de Février est le mois de l’histoire afro-américaine, le temps de reconnaître les contributions afro-américaines envers les Etats-Unis et célébrer l’identité noire. Cela veut aussi dire d’inévitablement revisiter l’histoire très dérangeante de ce pays pour comprendre comment le pouvoir européen et américain fut utilisé pour construire les Etats-Unis d’Amérique en se fondant sur une idéologie de l’infériorité des races non-blanches. La colonisation, la doctrine coloniale, en son cœur même, est l’exploitation des autres non-blancs pour faire avancer les agendas politiques et économiques de ceux qui se prétendent supérieurs. Les jumeaux malfaisants du colonialisme sont le génocide et l’esclavage ; les nations indiennes natives et les poulations noires importées payèrent un très lourd tribut à la construction et au développement des Etats-Unis et nous savons tous pertinemment que l’héritage de cette exploitation est bel et bien en vie aujourd’hui.

Une photo circule actuellement sur internet. Elle est un montage dénonçant l’impact du colonialisme sur les afro-américains et les nations et peuples indiens natifs du continent. Elle montre une photo de style rétro en noir et blanc montrant un visage à deux côtés. D’un côté le demi-visage d’un homme noir (de manière présummée un esclave ou un esclave émancipé), tandis que l’autre moitié du visage montre la moitié du visage du grand chef Lakota Sitting Bull/Taureau Assis. La légende de l’image dit ceci:

Name the country built on the genocide of one race and the enslavement of another” (“Nommez le pays bâti sur le génocide d’une race et la mise en esclavage d’une autre”… NdT: pour trouver l’image, faites un copier/coller de la phrase en anglais dans votre navigateur…). L’image nous rappelle non seulement la dévastation des processus coloniaux portée aux nations indiennes et aux Africains forcés à venir sur le continent, mais aussi que la colonisation et le traumatisme historique qu’elle a infligé à ces deux groupes ethniques signifient un lien commun né de l’oppression et de son héritage persistant.

Le colonialisme a nécessité le génocide pour nettoyer la terre de ses occupants pour permettre l’installation des colons blancs tandis que l’esclavage a fourni la main d’œuvre pour refaçonner le paysage à l’image de l’homme blanc. L’histoire de l’esclavagisme américain n’est pas controversive en ce que le fait de son authenticité historique est indiscutable. Le génocide par contre, n’a pas été reconnu dans les grandes largeurs, certainement pas comme un évènement historique reconnu par le gouvernement des Etats-Unis. Le pays a fait passer quelques résolutions et déclarations reconnaissant les “mauvais traitements” et la violence utilisée contre les Indiens et s’est même fendu d’une excuse officielle (risiblement enterrée en page 45 de la loi de la defense appropriations bill…), mais nulle part trouverez-vous le mot “génocide”.

Les universitaires et érudits voient le génocide comme un aspect du but des intervenants du colonialisme pour éliminer les natifs de l’endroit. Mais en général, l’élimination des peuples autochtones prend plusieurs formes insérées dans la société coloniale. Historiquement, cela met les peuples natifs dans une relation complexe avec les noirs. L’exemple le plus flagrant est le comment la propriété esclavagiste devint intégrée aux nations natives du sud. Les dites “Cinq tribus civilisées” devinrent connues sous ce vocable à cause de leur adoption des pratiques blanches, qui incluaient le fermage de grandes terres et l’esclavage. Si elles pouvaient être perçues comme “civilisées”, raisonnèrent ces tribus, peut-être ne seraient-elles alors pas forcées hors de leurs terres comme le furent tant d’autres nations. La pratique de la possession d’esclaves fut donc adoptée du moins en bonne partie en tant que mécanisme de survie des nations indiennes du sud au XVIIIème siècle. (NdT: Ces cinq tribus considérées “civilisées” selon les normes européennes étaient les nations: Cherokee, Choctaw, Chickasaw, Creek et Seminole)

Une étude en profondeur de l’esclavage tel qu’il fut pratiqué par les nations Cherokee, Creek, Chickasaw, Seminole et Choctaw révèle bien des différences en comparaison de la pratique des blancs. Les universitaires ont argumenté que les propriétaires d’esclaves indiens avaient une forte tendance à être bien moins cruels que leur contre-partie blanche. Ils incorporaient également des pratiques coutumières tribales fondées sur les relations de semblable à semblable et de cette façon, la distinction entre un esclave et un membre de la famille pouvait devenir quelque peu floue, comme ce fut le cas avec le célèbre Shoe Boots.

Shoe Boots était un Cherokee pur-sang d’une classe familiale de petits propriétaires mais néanmoins aisée pour les standards de l’époque ; en 1794, il acheta une femme africaine nommée Doll (Poupée). Non seulement était-elle sa propriété, mais il s’avéra qu’ils eurent une relation intime consensuelle, qu’on pourrait qualifier de relation maritale. Cette relation qui dura des décennies produisit cinq enfants qui seraient impliqués dans les histoires complexes de l’expulsion des Indiens, de la politique Cherokee, de la guerre civile et de l’émancipation, parfois expérimentant la liberté, parfois l’esclavage fondé sur leur statut de métis. Les descendants de Shoe Boots et de Doll sont aujourd’hui parmi les Freedman (émancipés) qui se battent toujours pour l’inclusion au sein de la nation Cherokee.

Le gouvernement des Etats-Unis a exploité le besoin survivaliste des peuples indiens et noirs. Alors que la survie indienne dépendait en partie de l’esclavage, ce fut le cas pour la survie noire pendant et après la guerre civile avec une dépendance des boulots offerts par les régiments de cavalerie de l’armée des Etats-Unis. Plus de 200 000 noirs ont combattu dans la guerre civile ( dite de sécession). Après leur émancipation, les noirs étaient enrôléss pour cinq ans dans l’armée et pouvait gagner plus que dans la vie civile. Les régiments de Buffalo Soldiers furent créés spécifiquement pour répondre aux besoins de l’expansion américaine vers l’Ouest (NdT: Il n’y a jamais eu autant de terres indiennes volées et d’Indiens déplacés et massacrés dans l’Ouest que pendant la guerre de sécession…) et parce qu’ils n’étaient admis qu’à l’Ouest du Mississippi, ils furent instrumentaux pour la protection des colons pendant les guerres indiennes. Ainsi les deux groupes les plus opprimés furent montés l’un contre l’autre.

Le contentieux relationnel entre les Indiens et les Afro-Américains a persité depuis la guerre civile et le problème récurrent des Freedmen illustre la complexité à laquelle doit faire face le peuple mixte, spécifiquement ceux qui ont un héritage à la fois indien et noir. Bien que cela ne constitue aujourd’hui qu’un petit pourcentage de la population noire américaine, d’après Henry Louis Gates, l’effort pour construire les passerelles de la compréhension est pris très sérieusement par les membres du National Congress of Black Indians qui, en 2014, a tenu sa première réunion annuelle à Washington D.C

Ceux dont la génétique appartient aux deux cultures sont les porteurs du flambeau de l’union entre les Africains-Américians et les peuples natifs américains. Ils personnalisent une vérité importante: au final, à cause de nos histoires avec le colonialisme, nous avons plus en commun l’un avec l’autre que nous avons de différences. Ainsi, à tous nos frères et sœurs afro-américains, le pays Indien est solidaire de vous en ce mois de l’histoire afro-américaine. Nous avons tous beaucoup pour être fiers.

Colonisation, décolonisation… Le latin langue morte mais source de sémantique colonialiste bien vivace…

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 31 octobre 2014 by Résistance 71

Le latin langue morte ? Non ! Langue coloniale mère, braise sémantique rougeoyante dans l’âtre encore bien chaud du colonialisme où sont rougis les fers de notre marquage…

— Résistance 71 —

 

Le rôle du latin dans l’empire et la colonisation

 

Steven Newcomb

 

22 Octobre 2014

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2014/10/22/role-latin-empire-and-colonization

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Il y a quelques années, j’ai acheté le livre Latin for Americans (B. L. Ullman, Charles Henderson, and Norman E. Henry, New York: the MacMillan Co., 1962) chez un bouquiniste. C’est un livre d’école pour les Lycées qui a été publié à une époque où les élèves étaient attendus d’avoir quelques connaissances en Latin avant d’entrer à l’université. Le chapitre d’ouverture, intitulé “Our Roman Heritage” (“Notre héritage romain”), nous dit que les auteurs s’attendaient à ce que les élèves pensent qu’ils avaient pour eux-mêmes, un héritage latin, remontant à Rome et à l’empire romain. “Ceci est donc l’ancienne et puissante tradition dont vous faites partie”, écivirent-ils.

Supposez qu’il y ait eu un étudiant amérindien dans la classe de latin à cette époque. N’aurait-il pas été étrange de s’attendre à ce qu’un élève autochtone pense de lui ou elle-même qu’il aurait un patrimoine remontant à la Rome antique ?

Les auteurs de ce livre scolaire disent aussi: “Rien n’est plus incorrect que de dire que le Latin est une langue morte… Au contraire, dans une forme ou une autre, le Latin est bien vivant aujourd’hui et dans une large mesure c’est ce qui a donné l’immortalité aux Romains.” Parce que le Latin vit dans la langue anglaise, la connaissance du latin est importante pour parvenir à une connaissance plus profonde des schémas colonialistes de l’Anglais et des mots de langue anglaise.

Les auteurs disent de plus qu’il y a 2500 ans, la puissance militaire et politique de Rome “a dominé la plupart du reste du monde civilisé.” Ils font remarquer que les langues d’Espagne, du Portugal, de France, d’Italie et de Roumanie sont d’origine latine et “sont des descendantes vivantes du Latin parlé par les Romains qui conquirent et colonisèrent ces territoires”.

Dans le paragraphe ci-dessus, nous trouvons trois mots “dominé”, “conquirent” et “colonisèrent”. A la réflexion, “conquirent et colonisèrent” sont synonymes de “dominé”. Pour cette raison, la phrase ci-dessus peut-être réexprimée de cette manière: Ces langues sont “des descendantes vivantes du latin parlé par les Romains qui dominèrent ces terres.” Ce rephrasé correspond parfaitement à l’idée citée ci-dessus qui veut que Rome “a dominé la plupart du reste du monde civilisé.”

Un autre mot pour “monde civilisé” est “civilisation”. Une définition peu remarquée de “civilisation” correspond l’idée mentionnée que Rome et les Romains “dominèrent”. Cette définition de “civilisation” est celle-ci: “l’imposition d’une certaine culture sur une population qui est étrangère.

Des étrangers forçant leur culture et leur language sur un autre peuple résulte en une domination étrangère du peuple sur lequel cette culture et ce langauage sont imposés. Les auteurs de “Latin for Americans” font référence à ce type de domination dans l’histoire alors qu’ils écrivent: “Rome était en même temps urbs et obis, cité et monde et le latin fut utilisé partout, remplaçant largement les langues locales natives.” La domination romaine a commencé cette tendance “à largement remplacer les langues natales”.

Tout ceci mène à un point d’importance capitale pour nos nations et nos peuples quand on utilise la langue anglaise pour décoloniser nos esprits: la domination est un synonyme de civilisé et vice versa. Dominer est un synonyme de “civiliser” et vice versa. Les sauvages non-civilisés sont des sauvages non-dominés; des sauvages “indomptés” veut dire ceux qui vivent toujours libres de toute domination.

Ce livre d’étude dit que “plus de 60% des mots anglais sont dérivés ou sont pris du latin.” Ces mots anglais peuvent se tracer jusqu’à Rome, l’empire romain et sa domination sans cesse en expansion (“civilisation”). Ils sont des mots de la langue anglaise qui furent d’abord développés dans une perspective romaine et nous devons prendre cela en considération.

Prenez par exemple le mot “conquérir”. Quand l’empire romain a conquis un endroit, cela veut dire qu’il a obtenu une “victoire militaire” ou un “triomphe” sur l’endroit et ce du point de vue de l’empire romain. Une victoire ou un “triomphe” est quelque chose qui est “célébré” ou “célébratoire” du point de vue de ceux qui se considèrent comme les “vainqueurs” ou les gagnants. C’est de ce point de vue qu’est venue l’expression: “l’histoire est toujours écrite par les vainqueurs” (NdT: que connait-on historiquement de la vie des Gaulois par exemple dans les années 50 av. J.C ? Rien… tout ce qui a été écrit sur les Gaulois vient du livre de Jules César “La Guerre des Gaules”, écrit par… le vainqueur d’Alésia. Ensuite, l’archéologie a confirmé ou infirmé certaines parties de ce que Julius Caesar a écrit…)

Ainsi qu’en est-il du point de vue de ceux sur qui les Romains considèrent avoir obtenu une victoire à célébrer ? Pourquoi des nations et des peuples qui furent sujets à la domination romaine appellent cela une “victoire” ? Si ceux qui sont dominés appellent la domination qui leur est imposée une “victoire” ou une “conquête”, cela suggère qu’ils se voient comme un ennemi contre qui une “victoire” ou une “conquête” ont été obtenues. Bizarrement, ils cadrent ce faisant la domination romaine réussie sur eux-mêmes non pas comme leur “défaite”, mais comme quelque chose à “célébrer”.

Nous, les peuples et nations originels de l’Île de la Grande Tortue, devons apprendre ce que nous venons de voir. Nous avons besoin de refuser de permettre que les mots de conquête victorieux et célébratoires s’appliquent à nos nations. Nous devons remplacer “conquête” et “conquis” par ceux de “dominé” et de “domination”. Ce faisant, nous reconnaissons de fait que nos nations ne sont pas défaites car nous continuons à questionner. à contester et à défier les schémas inacceptables et incessant de la domination qui nous est imposée. Nous devons adopter la position que nous avons le droit à tout jamais, de vivre libres de tout schéma de domination mis en place contre nous et primant sur la souveraineté de nos peuples et nos nations.

Le mot “domination” ne contient pas de vue célébratrice d’une imposition dominatrice. L’utilisation du mot “domination” est stratégique et tactique. Il montre que nous défions plus que nous acceptons la domination. Ceci ne donne pas non plus de “victoire” aux envahisseurs qui ont imposé cette forme de domination, qu’ils appellent du doux euphémisme de “civilisation”, à nos nations et peuples originellement libres.

Le juge de cour suprême John Roberts étudia cinq ans le latin en juste quatre ans. Nos pouvons donc assumer qu’il est très au courant de l’orientation dominatrice du mot dérivé du latin “subjection” utilisé contre nos nations à la fois par la majorité et les membres dissidents de la dite cour suprême quand elle rendît sa décision en Mai 2014 dans l’affaire Michigan contre Bay Mills Indian Community.

Le mot “subjection” veut dire “placer sous”, ou “classifier sous la domination de”, mais subjection remonte aussi au latin servitus, “esclavage, esclave, propriété”. La propriété a été définie comme “le premier établissement de domination physique socialement approuvé sur quelque partie du monde naturel”, qui est parfois appelé “occupation” ou “possession” (Jesse Dukeminier and James E. Krier, Property, Boston: Little, Brown and Co., 1981, p. 2). Une affirmation de domination préalable de possession par les Etats-Unis se trouve derrière l’utilisation par le gouvernement américain des expressions “nos tribus indiennes” ou de “tribus indiennes des Etats-Unis”.

Voici donc une question: Quel est notre contre-argument politique et décolonisant sur la déclaration du tribunal basée sur la langue latine, qui dit que nos nations existent en tant que “subjuguées, assujetties” à la domination américaine, qui est parfois aussi appelée “protection et autorité” ou “pouvoir plénière” des Etats-Unis ? Quel est notre contre-argument politique étant spécifiquement donné que les Etats-Unis affirment qu’un droit de “subjection” (servitus) et pré-supposé dans le “droit de découverte” chrétien et droit de “domination ultime” également connu en latin sous le vocable de dominorum christianorum et de dominationes ?

Solutions pour lutter contre le fléau mondial que représente le colonialisme à son apogée avec l’occident depuis le XVème siècle (1ère partie)

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“Un guerrier confronte le colonialisme avec la vérité afin de régénérer l’authenticité et de recréer une vie digne d’être vécue et des principes pour lesquels on peut mourir. La lutte est de restaurer les liens qui ont été coupés par la machine coloniale… Traduire ce sens éthique en une philosophie politique concise est difficile. Je suggérerais en point de départ, de conceptualiser le terme d’ANARCHO-INDIGÉNISME. Pour prendre racine dans l’esprit des gens, la nouvelle éthique va devoir capturer l’esprit du guerrier en lutte et l’amener en politique. Il y a deux éléments fondamentaux: “indigène” qui évoque les racines culturelles et spirituelles de cette terre et de la lutte d’Onkwehonwe pour la justice et la liberté et la philosophie politique et le mouvement qui est fondamentalement anti-institutionnel, radicalement démocratique et totalement impliqué dans l’action pour amener un changement: l’anarchisme.”

~ Taiaiake Alfred ~

 

Comment la résurgence indigène peut et doit inspirer l’émancipation occidentale de son joug colonialiste

 

Résistance 71

 

13 Août 2014        

 

1ère partie

2ème partie

 

Nous avons déjà vu sur ce blog comment pour parvenir à ses fins colonisatrices l’oligarchie occidentale à dû au préalable convaincre ses populations du bienfondé de cette entreprise criminelle au fondement raciste et suprémaciste. Ainsi, la république française érige t’elle en hérauts du progressisme des individus comme Jules Ferry (auquel notre Flamby national a dédié son pathétique quinquennat…), présenté dans les livres d’histoire comme le “père de l’école publique gratuite et obligatoire”, mais omettant à dessein de mentionner ses tirades à l’assemblée nationale sur “la suprémacie de la race blanche”, sur son “devoir de civilisation” de ces contrées barbares que furent immanquablement pour la mythologie officielle, les nations et peuples colonisés au nom du “progrès et de l’humanisme” dont la France et l’occident étaient (et seraient toujours) les porte-étendards.

Le colonialisme est l’épitôme de la barbarie. Il est l’outil de domination du monde par l’occident depuis le XVème siècle et ceci a été rendu possible par notre complicité, notre accord tacite, même si la vaste majorité des populations occidentales n’y participent pas directement, le simple fait de tirer les dividendes du vol, du pillage et de la mise en servage de millions de personnes de par le monde, relève de la complicité volontaire ou tacite. Pourquoi ? Parce que nous avons à la fois été “convaincus” du bienfondé de ces exactions, mais aussi avons été manipulés à les endorser par les enseignements d’une pseudo-science sociale raciste et suprémaciste, présentée aux peuples occidentaux comme étant le résultat d’un “droit divin”, puis d’un “droit naturel” au nom de la “civilisation” et de la “loi de la survie du plus apte” et autres fadaises directement issues du darwinisme-social, fabrication pseudo-scientifique utile à la justification de la domination de l’occident sur le reste du monde.

Ainsi, pour sortir de ce fléau mondial qu’est la colonisation, il ne suffit pas d’une émancipation néanmoins plus que nécessaire des populations colonisées, mais également de celle des populations des pays colonisateurs, endoctrinées par une propagande toxique, visant à l’acquiescement, au maintien du même consensus du statu quo oligarchique et ayant pour but la domination et l’enrichissement du même infime pourcentage de la population siégeant en haut de la pyramide politico-sociale créée à cet effet.

Comment y parvenir ? Comment sortir de l’étau propagandiste qui colonise idéologiquement à la fois les populations des pays colonisateurs et celles des pays colonisés ? La réponse à ces questions se trouvent en grande partie dans l’analyse et l’action de la résurgence indigène contre le colonialisme. Nous pouvons nous-mêmes puiser les ressources aux mêmes origines et tenir le même raisonnement critique que les peuples et nations colonisés, puisqu’intrinsèquement… Nous sommes tous des colonisés, seuls le degré de violence et d’oppression variant. Il convient aussi ici de noter que contrairement à ce que l’oligarchie veut nous faire croire, nous ne vivons en aucun cas dans un monde “post-colonial”, mais toujours dans un monde bel et bien colonial. Les pays toujours colonisés n’étant pas des moindres: Etats-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zelande, Mexique, Palestine ainsi que toute l’Amérique Latine et Centrale ; leurs populations originelles colonisées étant en lutte permanente, pour certaines depuis 1492, contre le terrorisme d’état et l’oppression coloniale de la culture euro-centrique artificiellement dominante.

Aimé Césaire disait à juste titre: “A mon tour de poser une équation: Colonisation = Chosification”. Peut-on en sortir ?

Pour nous aider à y voir plus clair et à entrevoir les solutions de notre émancipation de ce fléau colonial, tant pour les colonisés que pour nous, occidentaux qui ne désirons rien avoir à faire dans cette ignominie qui n’a que trop durée et opprime tout le monde à des degrés différents, nous utiliserons des extraits d’écrits, traduits par nos soins, du professeur de Science Politique à l’université de Victoria en Colombie Britannique (Canada) et membre de la nation Mohawk de la Confédération Iroquoise Haudenosaunee: Taiaiake Alfred, Ph.D, Docteur ès Science Politique, qui écrivit en 2005 un excellent ouvrage sur le sujet: “Wasáse, indigenous pathways of action and freedom”, University of Toronto Press, 2005, second edition 2009.

Voici le résumé de ce qui est dit dans les chapitres 2 & 3 de son livre: Traduction des extraits: Résistance 71

=[]= “Je pense que la véritable culpabilité (pour un colon) implique une participation plus active dans le processus de colonisation. Ce qui marque la culpabilité d’une personne est qu’elle prenne part dans le processus de dépossession territoriale, du déni politique de l’existence d’Onkwehonwe (NdT: mot Mohawk qui désigne les peuples autochtones d’Amérique du Nord), de la violence raciale et de la coercition, de la déstructuration culturelle et de l’exploitation économique… Sur un plan théorique, l’ennemi de notre lutte est la mixture toxique de la religiosité monothéiste, de la théorie politique libérale, de l’économie capitaliste néolibérale et de leurs théories de soutien sur la supériorité raciale et la fausse présomption de la supériorité culturelle euro-américaine.”

[…]

“De quels types de colons sont composées les sociétés aujourd’hui ?.. Il y a ceux qu’Albert Memmi a appelé ‘les colons qui refusent d’accepter’ leur position et leur rôle dans un état injuste, généralement des intellectuels de ‘gauche’. Leur indignation au sujet des injustices de l’impérialisme et du processus historique, n’est généralement pas accompagnée d’action. Ils sont souvent progressistes de nature, mais demeurent très attachés aux valeurs de la société coloniale à laquelle ils appartiennent. Ils sont souvent réduits au silence par le fait d’être coincés entre leurs déconstructions intellectuelles du pouvoir et leur lâcheté morale lorsqu’il s’agit d’agir contre une injustice dans un véritable sens.

Les colons qui refusent de reconnaître leur privilège et leur héritage de choses mauvaises, pratiquant ainsi une autre forme d’égoïsme et d’hypocrisie… Ces gens sont paralysés par la peur. Leur culpabilité les rend inutiles à nos luttes et deviennent paradoxalement, un des plus gros blocs conservateurs de la société coloniale.”

[…]

“Un autre bras du corps colonial est le colon qui a accepté son rôle, qui a internalisé les mythes coloniaux, souvent des histoires racistes, les notions de supériorité de la race blanche et le mensonge du progrès ou celui de l’espoir des immigrants que l‘accumulation et l’augmentation de la richesse est en fait la formule magique du bonheur, de l’acceptance par l’homme blanc et de la légitimité en tant que citoyen. La vaste majorité de la population se situe dans cette catégorie.

La caractéristique des sociétés coloniales est le retranchement des colons dans des notions irrationnelles de supériorité raciale et culturelle, spécifiquement parmi l’ “élite” économique, les politiciens et universitaires qui les servent.”

[…]

Je suis convaincu que la vaste majorité des colons est dans un état de déni profond. Ils savent que les fondations mêmes de leur pays sont corrompues, ils savent que leurs pays sont “coloniaux” dans le sens historique du terme, mais ils continuent de refuser de voir et d’accepter le fait qu’il ne peut pas y avoir de transcendance réthorique ni de refonte du passé pour arranger les choses sans faire des changements radicaux dans leur pays, leur gouvernement et la façon dont ils vivent. Pour absolument aucune autre raison que celle d’un attachement égoïste à des privilèges économiques et politiques, qui a été hérité collectivement d’un peuple dominant dans une relation coloniale, ces gens donc, par instinct culturel et impératif, nient la vérité. Nier la vérité est un processus culturel et psychologique essentiel dans la société colonialiste (NdT: qu’on retrouve de manière constante aux USA, au Canada, Australie , NZ, Israël/Palestine et les sociétés dominantes blanches d’Amérique du Sud).

[…]

La substance de base du problème du colonialisme est la croyance en une quelconque supériorité et universalité de la culture euro-américaine, spécifiquement les concepts des droits individuels comme la plus haute expression de la liberté humaine, de la ‘démocratie représentative’ comme étant le meilleur garant de la paix et de l’ordre et le capitalisme comme étant le seul moyen de parvenir à la satisfaction des besoins matériels humains. C’est en fait le dogme libéral qui est la plus claire et la plus présente manifestation de l’arrogance euro-américaine, qui s’affiche au travers du spectre politique et de la structure de classe coloniale comme le racisme, le conservatisme et le libéralisme… Nous pouvons schématiser le cadre de la mentalité impérialiste/coloniale qui est devenu la norme dans les sociétés coloniales contemporaines comme suit:

  • Le partage et l’égalité sont de mauvaises choses: Ceci est clarifié dans la société coloniale avec le rejet de toute forme de véritable socialisme.
  • L’égoïsme et la concurrence sont de bonnes choses: Vu au travers de l’attachement colonial à l’argent, aux biens matériels et à la concurrence.
  • La science et la technologie sont progressistes et donc bonnes, tandis que l’humain est mauvais (à cause du pêché originel ou par sa reluctance au contrôle) et la nature est terrifiante: L’homme blanc n’a de cesse de conquérir et d’exploiter le monde naturel afin d’imposer la prédictabilité et l’ordre pour que le capitalisme fonctionne au mieux.
  • L’ordre est supérieur à la vérité et à la justice.
  • La Culture euro-américaine est la forme parfaite d’existence: et toute autre façon de vivre est une menace directe à la civilisation et à la liberté. Ceci est rendu très clair de par le dédain, le déni et l’hostilité flagrante envers les autres peuples et leur façon de voir et d’être dans le monde.

Si nous désirons vraiment une décolonisation et une normalisation des rapports, ces croyances et suppositions doivent être pointées du doigt et problématisées si on désire un processus réel de décolonisation.

[…]

Ainsi, toute notion d’autonomie indigène est rejetée par les états comme étant une “menace à la souveraineté nationale”, le tout fondé sur une fiction totale de préserver une unité nationale et un rejet explicite des droits collectifs inhérents d’Onwehonwe ; l’indigénéité n’est légitimée et négociée qu’en tant que partie d’un état et de ses droits individuels au sein d’un contexte social communautaire, ce qui est un concept bien différent de celui de droits collectifs pré-existants et totalement indépendant de l’état.

[…]

En fait, la reconnaissance et le respect des droits d’Onwehonwe sont mis en conflit avec le sens des valeurs de la propriété blanc et de leur sentiment personnel et émotionnel de sécurité, qui est fondé sur une assertion de convénience et de droit à continuer de bénéficier de crimes initiés par les générations passées sans aucune reconnaissance ni dédomagement (non financier) pour les peuples qui ont physiquement soufferts de cette relation.

[…]

Les blancs qui ne sont pas encore décolonisés doivent en venir à admettre qu’ils ont eu et ont toujours tort. Ils doivent admettre qu’Onkwehonwe a des droits inhérents et collectifs à leur indigénéité, qui sont indépendants et autonomes de la société colonisatrice: les droits aux territoires, à la culture et à la communauté.”

Note du traducteur: Alfred en vient ensuite à discuter de ce que colons et colonisés ont quelque part en commun, ce qui rejoint tout à fait la ligne conceptuelle des grands théoriciens de la décolonisation comme le furent Frantz Fanon, Aimé Césaire et Frederick Douglass avant eux. Il dit ceci:

“Le colon et le colonisé ont tous deux été forcés d’accepter de vivre dans un état de captivité. Ceci correspond au sens plus profond de la tournure qu’a pris le colonialisme moderne. Bien sûr tout ceci est possible parce que le grand mensonge a été incorporé dans tous les aspects de nos vies aussi loin que l’on puisse se rappeler comme étant la mémoire, l’identité et les relations politiques et économiques de domination et d’exploitation. Quelle type de culture a été produite par ce déni de vérité et en érodant l’authenticité des façons de vivre enracinée, saines et intelligentes, pour être au service du pouvoir politique et économique ? Cette question doit être posée non seulement aux assujettis mais également aux dominants.

Le colonialisme est une relation totale au pouvoir et il a façonné l’existence non seulement de ceux qui ont tout perdu mais aussi de ceux qui en ont profité.”

[…]

“Dans ce monde où l’arrogance impérialiste, les mensonges et la fausse conscience sont normaux, les voies Onkwehonwe sont les seules pouvant mener à la liberté. L’aboriginalisme, la redéfinition sociale et culturelle du génocide, ne peut offrir aucun mode de vie à Onkwehonwe. Ceci est basé sur le fait que tout ce qui est intégral à nos peuples est gelé dans le passé (et donc sans intérêt) et que si nous devons avoir un futur, c’en sera un qui sera défini et permis seulement à la totale discrétion de la société dominante.

[…]

Une étude de l’universitaire de droit américaine Deborah Yashar montre qu’en Amérique Latine tout comme au Canada, aux Etats-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande, les processus de négociations sur les droits territoriaux définissent toujours les peuples indigènes dans le contexte de structures coloniales et dans le cadre des valeurs culturelles euro-américaines. A ce moment, les discours sur la décolonisation excluent la discussion sur ce que les colonisateurs considèrent être de leur seul ressort: les éléments constitutifs de l’État… Ainsi, toute discussion s’est heurtée à la réalité fondamentale de la souveraineté d’état et de la notion toute euro-américaine du pouvoir: le contrôle et la pensée monologique. Il semblerait que les idées et croyances plus pluralistes et complexes d’Onkwehonwe soient trop avancées pour les institutions simplettes coloniales et pour les “élites” les contrôlant et qui réduisent le monde en une vision manichéenne simpliste: eux contre nous et le vrai contre le faux. L’aboriginalisme ayant ses racines dans cet essentialisme dichotomique, rentre parfaitement dans le moule de la mentalité euro-américaine.

[…]

Ainsi en chaque circonstance, toute proposition progressiste est toujours formulée dans un cadre étatique. L’État est incapable de se situer par rapport aux autres dans un cadre pluraliste et pacifique. L’acceptation d’une existence Onkwehonwe dans le cadre de l’état colonial, au-delà de toute créativité possible et imaginable, revient à une sentence de mort à terme pour la nation autochtone. L’impératif programmé de l’état est l’homogéinisation et le contrôle du singulier par le monopole de la force coercitive et de la légitimité. Sans une refonte fondamentale de l’État lui-même, il n’y a aucune chance de réformer la relation entre celui-ci et les peuples indigènes.

[…]

La solution du colon, qui assume un total manque de soutien dans la société dominante pour l’adhésion à un cadre de décolonisation de la relation avec Onkwehonwe parmi la population générale de l’état, est de nier le potentiel de la loi internationale comme une avancée bénéfique des droits indigènes. En fait, le Canada, les Etats-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont fait câler tout progrès vers une reconnaissance signifiante des droits des peuples indigènes aux Nations-Unies et dans d’autres forums internationaux.

[…]

Il convient de dire que la source principale des problèmes générés par le défaitisme spirituel dans nos nations, est l’effet qu’a eu l’action des églises chrétiennes (NdT: catholique, presbytérienne, anglicane, méthodiste, évangéliste, unifiée du Canada et tout ce ramassis de sectes ensoutannées…) sur nos peuples…

Nous devons considérer ce que la chrétienté institutionnelle, l’effort de convertir Onkwehonwe en chrétiens et de les voir se soumettre à l’autorité des églises, ont fait avec succès de manière générale, sur le collectif indigène. L’apport de l’effet de la chrétienté est clair: les églises ont apporté un soutien financier aux entreprises coloniales ; elles ont aidé à rationaliser le racisme pour leurs paroissiens blancs ; elles ont forcé Onkwehonwe à accepter l’éthique biblique de la souffrance et de normaliser leur oppression dans la recherche d’une rédemption transcendante plutôt qu’immanente ; elles furent responsables de la gestion des pensionnats pour Indiens, qui furent l’outil principal de la politique d’assimilation forcée.

[…]

La bible chrétienne a amené la peur dans les cœurs de nos peuples. Ceci est notre principale faiblesse. Je parle de peur parce que la combinaison d’une lecture autoritaire du texte, avec le manque d’expérience de la polémique et la menace permanente de la rétribution et de la violence, sont des choses terrifiantes. Cette peur a paralysé nos communautés, les empêchant de résister activement à l’agenda colonial de l’église et de l’état.

A suivre…

Résistance politique: Le « grand chef » de l’Assemblée des Premières Nations canadienne quitte la grille de contrôle corporatiste…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, démocratie participative, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 4 mai 2014 by Résistance 71

L’article que nous avons traduit en dessous du premier article et qui lui est antérieur de 15 mois, éclaire sur la démission toute récente du “grand chef” de l’Assemblée des Premières Nations” (APN).

Le salut de l’humanité passe par une partie des peuples occidentaux/colons, émancipés de l’idéologie colonialiste et se tenant aux côtés de leurs frères des peuples indigènes pour faire triompher leur lutte pour une véritable souveraineté et émancipation générale. Ce sera la fin du fléau de l’humanité: le colonialisme toujours Ô combien vivace et actif bien malheureusement !

~ Résistance 71 ~

 

Atleo quitte la grille de contrôle

 

Mohawk Nation News

 

3 Mai 2014

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2014/05/03/atleo-quits-corporate-control-grid/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le 2 Mai, Sean Atleo a courageusement démissionné de sa position de chef de l’Assemblée des Premières Nations (APN) pour retourner à la direction naturelle des choses que nous appelons “tion-heh-kwen”.

L’APN est une agence de la corpration/entreprise Canada. Elle ne vient pas de nous. Elle vient d’eux. Leur boulot est de prétendre qu’ils parlent au nom des peuples indigènes. Ils signent à la vente nos terres, nos ressources et nos droits.

Nous observons maintenant ce que les autres conseils de bandes et de tribus vont faire. Sans cette grille de contrôle, la corporation/entreprise “Canada” n’existe plus. Est-ce que les Indiens entrepreneuriaux vont partir et se tenir aux côtees du véritable peuple naturel comme Atleo l’a fait ? Peuvent-ils renouveler leur appartenance avec la création ? La Terre-mère, l’eau, la flore, la faune (oiseaux, poissons, les peuples à quatre pattes, ailés) et tous nos parents naturels ? Si oui, alors l’entreprise et ses actionnaires n’auront pas accès à nous et à nos ressources naturelles. Le monde devra arrêter de faire des affaires avec cette entité criminelle connue sous le nom de “Canada”. Le conseil de bandes est la grille indienne corporatrice bidon qui présente au monde un sens, une apparence de légalité quand ils extirpent, exploitent nos ressources naturelles.

Le cirque du conseil de bandes aide grandement à mettre un bandeau sur nos yeux afin de nous maintenir en état de servitude constante vis à vis des actionnaires de l’entreprise Canada. Les Indiens (Injuns) entrepreneuriaux s’écartent tandis que nos terres et tous nos parents du monde animal et végétal les habitant sont pillés et violés. Leur boulot principal maintenant est d’être la dernière ligne de défense pour le Vatican (Couronne d’Angleterre) et que ceux-ci ne soient pas traînés devant les tribunaux pour génocide au regard de l’holocauste des écoles résidentielles pour Indiens (NdT: 50 000 enfant assassinés, chiffre conservateur, dans les écoles/pensionnats pour Indiens entre 1823 et 1996). Ils propagent “owistah”, maladie de l’esprit (NdT: égocentrisme psychopathe ?). Le problème est “moi”. La solution est “nous”, au travers de Kaianereh:kowa (La Loi de la Grande paix, constitution de la confédération iroquoise)

Pour Sean (Atleo). “The mountain is high. The valley is low.  And you’re confused on which way to go. So i’ve come here to give you a hand. And lead you into the promised land. So come on and take a free ride!” “La montagne est haute. La vallée est basse. Et tu ne sais pas de quel côté aller. Alors je suis venu ici pour t’aider. Je te conduis en terre promise. Allez viens je t’y emmène !” Edgar Winter. “Free Ride”.

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Owistah, diagnostic et soin

 

Mohawk Nation News

 

15 Janvier 2013

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2013/01/15/owistah-diagnosis-cure/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Sean Atleo, de l’Assemblée des Premières Nations (APN) est absent pour cause de maladie après sa réunion désastreuse du 11 Janvier avec les chefs de l’entreprise Canada et le premier ministre (PDG) Harper. Pendant que tu te reposes, nous espérons que tu vas reprendre tes esprits au sujet du peuple. Ils voulaient que les chefs de l’entreprise les écoutent. Le PDG, marionnettiste n’a pas voulu parler des traités ou annuler ses lois génocidaires faites pour nous éliminer.

Trahir les femmes qui rassemblent les esprits du peuple, cause la maladie owistah. C’est notre SIDA qui nous a amené dans l’état de victimisation où nous sommes. Le boulot des chefs de l’entreprise est de nous infecter avec le virus de la dette aux banquiers. Ceci cause une constriction mentale hiérarchique pyramidale. Ils nous donnent les couvertures contaminées des mains de leur assassin financier. Il rappelle toujours aux chefs de l’entreprise que vous ne devez toujours penser qu’à vous-mêmes et vos familles. Le symptôme principal de cette maladie est le “moi je, moi je, moi je”. Le médicament est le “Nous”. Le PDG Stephen Harper de la corporation du Canada a voulu que ses chefs corporatistes agitent l’épée entrepreneuriale vers nous afin de nous diviser. Nous devions être livrés pieds et poings liés à Harper et ses commanditaires, les banquiers. Bientôt d’autres chefs enteepreneuriaux vont commencer à montrer des symptômes d’owistah, comme Atléo.

Les “démocraties” occidentales sont fondées sur le contrôle par la corruption et les pots-de-vin. Les transferts d’argent sur des comptes en banque secrets offshore sont la cause de la maladie owisdah. La seule cure connue est Kaianereh:kowa ou la Loi de la Grande Paix, la constitution de la confédération iroquoise.

Les chefs entrepreneuriaux n’ont pas pu rappeler à Harper au sujet du “Fond de trust des Indiens”, car ils font partie de l’escroquerie. Seul l’argent indien provenant de nos ressources paie pour faire fonctionner ce cartel connu sous le nom de l’entreprise “Canada”.

Au XIXème siècle, des millions de dollars de l’argent des Mohawks furent pris de notre fond de trust pour construire Osgoode Hall, le siège de la “légalité” en Ontario. L’université McGill (Québec) fut aussi construite avec de l’argent volé aux Mohawks. Auncun ne nous a jamais remboursé.

Les riches ne travaillent pas. Ils règnent et prennent leur pourcentage sur chaque transaction qui se déroule au travers de la banque, comme le scandale actuel de corruption au Québec nous le prouve.

Les architectes britanniques de cette gigantesque escroquerie à la dette ont fait d’énormes fortunes avec le trafic de l’opium et les guerres de l’opium dans les années 1800. Puis ils vinrent sur l’île de la Grande Tortue (NdT: l’Amérique du Nord pour les natifs) avec leur argent de la drogue et ont mis en place leurs cartels banquiers (Rockefeller, Morgan etc…). Aujourd’hui, ces nababs, parrains de la drogue gère l’agenda criminel pour créer le système hiérarchique patriarcal sous un gouvernement totalitaire global (NdT: appelé souvent “Nouvel Ordre Mondial”).

Le cartel international prend 10% à perpétuité de chaque opération commerciale faite par le Canada ou au Canada.

Atléo, si tu veux guérir complètement, retourne dans l’esprit unitaire générée par les femmes de ton peuple. Toi et tes acolytes entrepreneuriaux devez démissionner de vos postes et de votre adhérence à la loi génocidaire sur les Indiens (Indian Act). Le peuple traditionnel va dresser nos conseils/assemblées pour amener la paix à tout le monde. L’entreprise illégale du Canada va obéir à la loi de la terre.

Tous les peuples indigènes sur Terre sont en train de muer de leurs maîtres entrepreneuriaux et s’immunisent grâce à des mouvements comme Idle No More. (NdT: qui depuis la rédaction de cet article en janvier 2013, s’est considérablement rapproché de la voie entrepreneuriale et a été en partie, pas en totalité, corrompu….)

Résistance politique: Boycott de la mascarade de la « réunion pléniaire mondiale » de l’ONU sur les peuples indigènes…

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, pédagogie libération, politique et lobbyisme, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , on 3 mai 2014 by Résistance 71

L’arrogance et le racisme des états occidentaux est incommensurable. L’ONU à tous les niveaux est une mascarade oligarchique gérée par les banquiers depuis un terrain Rockefeller volé aux Indiens. Tout est là.

–Résistance 71 —

 

Servir les peuples indigènes

 

Steven Newcomb

 

28 Avril 2014

 

url de l’article:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2014/04/28/serve-indigenous-peoples

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Pour ceux qui ont grandi en regardant les séries classiques de science-fiction de Rod Serling, The Twilight Zone, il y a un épisode mémorable de 1962 intitulé: “To Serve Man.” Ou “Servir l’Homme”.

De manière ironique en vue de cet article, le bâtiment du QG de l’ONU (NdT: construit sur un terrain “donné” par la famille Rockefeller…) à New York est montré au début de l’épisode et à la minute 5:39, Rod Serling réfère de manière prophétique à “un Christophe Colomb venant d’une autre galaxie et d’un autre temps”.

Dans cet épisode, les extra-terrestres connus comme Kanamites, viennent sur Terre et à l’ONU de New York, devant la télévision, le représentant des kanamites “lit” (de manière télépathique) d’un livre écrit dans son langage extra-terrestre. Les Kanamites professent l’altruisme et ne vouloir que rendre service à l’humanité. Après son message, le représentant Kanamite laisse le livre dont il a lu des pasages sur une table. Eventuellement, la femme qui a la tâche de décoder le langage du livre finit par comprendre que le titre veut dire “Servir l’Homme”.

En se basant sur le message de paix et d’altruisme du message des Kanamites, les humains sont convaincus qu’une vie meilleure les attend s’ils montent à bord des vaisseaux spatiaux qui les attendent pour les emmener en voyage sur la planète lointaine. Après que bon nombre d’humains aient déjà quitté la Terre pour visiter la planète distante, le personnage principal se prépare à monter à bord d’un vaisseau Kanamite, lorsque la femme qui travaillait sur le décodage du livre fait irruption et lui crie: “Mr Chambers, ne montez pas dans ce vaisseau. Le reste du livre, “Servir l’Homme”… c’est un livre de cuisine !”

Trop tard. Il est forcé à bord et décolle pour la planète extra-terrestre. A la fin de l’épisode, Mr Chambers regarde la caméra et dit: “Et vous, toujours sur Terre, ou dans le vaisseau avec moi ? Mais tout cela n’a pas vrament d’importance, parce que tôt ou tard, nous seront tous au menu, tous.”

Aujourd’hui, nous pourrions écrire un épisode imaginaire de notre propre “Twilight Zone” intitulé: “Servir les peuples indigènes”. L’épisode serait construit sur un ostentatoire message de paix et d’altruisme pendant les préparations pour la réunion pléniaire de l’ONU et de son assemblée générale, qui n’est pas une conférence mondiale sur les peuples indigènes bien qu’elle soit présentée comme telle. Le but de cette réunion de haut niveau de l’assemblée générale, est, nous dit-on, pour mettre en lumière les “meilleurs pratiques” pour les états de mettre en application de la déclaration des droits des peuples indigènes de l’ONU. Un document sera créé à cet effet à la fin de la conférence, dont le contenu sera contrôlé par les gouvernements des états.

Beaucoup de personnes dans le monde appelées “indigènes” (à savoir: “sous domination”) ont cautionné cet évènement parce qu’on leur a fait croire que c’est en fait une “conférence mondiale sur les peuples indigènes”. Hors, ces nations et peuples indigènes qui participèrent au Caucus des Peuples Indigènes d’Amérique du Nord les 1 et 2 Mars courant à Kamloops, en territoire Secwépemc de Kamloops en “Colombie Britannique” (Canada), ont décidé d’appeler à l’annulation de cette assemblée pléniaire de l’ONU à venir, car elle n’est pas une conférence mondiale sur les peuples indigènes.

Pourquoi ? Parce que cette réunion pléniaire est structurée de manière prévisible et déséquilibrée de façon à placer les états au dessus des peuples étiquetés “indigènes” et aussi parce que l’écriture du document final sera entièreement contrôlée par les états membres de l’ONU. Un processus informel se tiendra qui incluera au mieux 32 personnes indigènes, d’une population mondiale estimée de plus de 370 millions de personnes indigènes et des milliers de peuples et nations indigènes. La réunion nord-américaine a appelé pour que l’assemblée générale de l’ONU annule la réunion pléniaire, pour la bonne raison que cette réunion n’est pas fondée sur l’égalité des nations et des peuples étiquetés “indigènes”.

Vous allez me dire, mais qu’est-ce que cela a à voir avec un épisiode imaginaire de la “Twilight Zone” ? Le 4 Avril, le ministère des affaires étrangères américain a envoyé une invitation pour une consultation sur la réunion pléniaire, ce qui représente un suivi de sa session du 10 Mars de “prise d’info” sur le même sujet. La réunion du 10 Mars a duré 90 minutes, mais durant ce laps de temps, aucun officiel “tribal” élu ou représentant d’organisations comme le National Congress of American Indians (NCAI) ne mentionna le sujet épineux du “document de cloture” de la réunion pléniaire.

Le point le plus important en fait de cette réunion pléniaire, le document qui s’en suivra, n’a même pas été abordé. Ceci serait l’équivalent dans l’épisode classique de Twilight Zone, que les humains ne mentionneraient même pas, sans parler même de le déchiffrer, du document extra-terrestre “Servir l’Homme”. L’invitation du ministère du 4 Avril possède une terminologie clef qu’il convient d’examiner plus précisément.

Dans le graphe ci-dessous (voit le document original en anglais), la colonne de gauche tente d’illustrer la hiérarchie subordonnante pro-US de l’évènement de “consultation” du ministère des AE du 9 Mai. La structure de l’invitation communique l’idée que les nations et peuples “indigènes” sont politiquement subordonnés aux Etats-Unis. La partie droite du graphique tente d’illustrer la structure inégale de la réunion pléniaire de l’ONU en Septembre. La colonne de droite montre également la nature verticale de haut en bas de la réunion pléniaire de l’ONU et les 32 ou moins individus indigènes qui seront autorisés à avoir un rôle de “consultation” dans la phase INFORMELLE du développement de la rédaction du document de cloture de l’assemblée.

Dans son invitation du 4 Avril, le ministère US des AE a mis les initiales “U.S” devant les mots “peuples indigènes” pour créer l’impression que ces gens nommés “indigènes” appartiennent “de droit” aux Etats-Unis tout comme le “US State Department” appartient aux Etats-Unis. Il y a néanmoins une différence fondamentale entre les deux phrases. “peuples indigènes des Etats-Unis” est interprêté, du point de vue des Etats-Unis, comme “appartenant aux Etats-Unis en tant que possessions de type colonial”.

Le ministère américain des AE utilise la loi et la politique fédérales sur les Indiens dans ce contexte pour cadrer la participation “tribale” à cette “consultation” du ministère du 9 Mai. C’est bien sûr la même loi fédérale sur les Indiens qui ne fonctionne pas et qui oblige les Indiens à rechercher la justice dans l’arène internationale depuis les années 1970. Les textes de loi fédéraux sur la loi sur les Indiens ne sont-ils pas pleins d’idees faites pour mieux “servir les Indiens” aux Etats-Unis dans un processus continu et graduel de subordination politique, d’assimilation et de .. digestion ?

Le mot “assimilation” vient de la philosophie politique et transfère un terme de physiologie du corps humain au “corps” de la politique. Conservant l’analogie, Les Etats-Unis ou tout “corps” politique, “mange” et a un “système digestif” et un “colon”. La métaphore obtenue de la “colon-isation” est en fait “manger”. L’expression “être dans le ventre de la bête” a une connexion naturelle avec la métaphore de la “colinisation est manger”. Toujours dans l’analogie, le “corps politique” prédateur (l’état) travaille pour digérer et “assimiler” les peuples indigènes qu’il “mange” et “absorbe”.

Ces leaders Indiens et activistes qui allèrent dans l’arène internationale dans les années 1970 recherchaient un moyen, une voie, pour mettre fin aux injustices créées par la loi et la politique fédérale américaine sur les Indiens et non pas apprendre comment être de meilleures victimes des “recettes” de la loi sur les Indiens. Les leaders élus d’aujourd’hui vont-ils simplement accepter, pour l’objectif de la réunion pléniaire de l’ONU et de son document final, le contexte injuste mis en place par la loi et la politique fédérale américaine sur les Indiens ? Ou vont-ils utilisé l’arène internationale pour travailler vers la fin du racisme, de la bigoterie religieuse et le la nature injuste de ce système digestif fédéral ?

Le langage de l’invitation du ministère montre que les Etats-Unis utilisent cette occasion de la réunion de l’ONU et les “meilleurs pratiques” fondées sur la déclaration des droits des peuples indigènes de l’ONU, comme une opportunité de notre incorporation et assimilation plus avant (colonie = colon = digestion) dans le corps politique des Etats-Unis.

Certains ont dit: “si vous n’êtes pas à la table, c’est que vous êtes probablement a menu”. En politique internationale, pour des nations et peuples présumés existant sous la dominance des états (signification de “peuple indigène”), on peut vous donner l’illusion d’être à la table mais de toujours être au menu du repas qui résultera de nos nations et de nos peuples toujours digérés plus avant par les états. Dans notre épisode de “Twilight Zone”, au vu comment les choses se passent actuellement, les “peuples indigènes” sont au menu de la réunion de l’ONU, ainsi donc le titre du document de cloture devra être: “Servir les peuples indigènes”.

Steven Newcomb (Shawnee, Lenape) est le co-fondateur et co-directeur de l’ Indigenous Law Institute, auteur de Pagans in the Promised Land: Decoding the Doctrine of Christian Discovery (Fulcrum, 2008). Il a étudié la loi fédérale indienne et la loi internationale depuis le début des années 1980.

Résistance politique: L’imposture de l’ONU sur les droits des nations et des peuples indigènes (Steve Newcomb)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, démocratie participative, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, philosophie, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 7 avril 2014 by Résistance 71

Un texte direct, d’une grande rigueur analytique et qui appelle un chat un chat… et l’ONU une marionnette des états colonialistes, qui paient et contrôlent son existence…

— Résistance 71 —

 

Vers la libération globale de toutes les nations et de tous les peuples

 

Steve Newcomb (Shawnee/Lenape)

co-fondateur de l’ 
Indigenous Law Institute

 

= Traduit de l’anglais par Résistance 71 =

 

L’article 1er de l’International Covenant on Civil and Political Rights (ICCPR) lit: “Tous les peuples ont le droit à l’auto-détermination. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et poursuivent librement leur développement économique, social et culturel.” Ce phrasé exact se trouve également dans l’article 1 de l’International Covenant on Economic, Social and Cultural Rights (ICESCR).

Ces deux accords des droits de l’Homme des Nations-Unies mentionnés ci-dessus ont été créés pour servir “une formulation des droits de l’Homme plus standardisée” que l’ “étape préliminaire” de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui fut adoptée par l’assemblée générale de l’ONU le 10 décembre 1948. En d’autres termes, le langage ci-dessus en ce qui concerne les peuples ayant le droit à l’auto-détermination trouvé dans les accords du 16 décembre 1966, faisait partie de l’effort de l’assemblée générale de clarifier le cadre général des droits de l’Homme qu’elle avait commencé a exprimé dans sa Déclaration Universelle (voir Ian Brownlie, Basic Documents in International Law, 1983, p.257)

Dans le préambule de la déclaration universelle des droits de l’Homme, nous y trouvons que l’assemblée générale de l’ONU a déclaré les droits de l’Homme énumérés dans ce document comme “un standard commun à parachever pour tous les peuples et toutes les nations”. L’assemblée générale de plus déclare le besoin pour “une reconnaissance universelle et efficace” des droits énumérés, “à la fois parmi les peuples des états membres eux-mêmes et parmi les peuples des territoires sous leur jurisdiction”. En bref, l’ICCPR et l’ICESCR clarifient que l’auto-détermination est partie essentielle de ce que l’Assemblée Générale de l’ONU a déclaré être “un standard commun d’achèvement de tous les peuples et toutes les nations”, incluant les peuples considérés comme étant “sous la jurisdiction” des “états membres”.

Article 3 de la mouture de la déclaration sur les droits des peuples indigènes

L’article 3 de la déclaration de l’ONU sur les Droits des Peuples Indigènes fut directement tiré de l’article 1 de l’ICCPR et de l’ICESCR. Ainsi l’article 3 lit: “”Les peuples indigènes ont le droit à l’auto-détermination. Par vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et choisissent librement leur développement économique, social et culturel.” Ceux qui écrivirent cet article 3 ont voulu dire que tous les peuples, incluant les peuples indigènes, ont le droit à l’auto-détermination.” En ce moment, les délégations des gouvernements des états participant à l’Inter-Sessional Working Group on the Rights of Indigenous Peoples sont en train d’essayer de faire dire le contraire à l’article 3 que ce qu’il veut initialement dire, à savoir “tous les peuples, à l’exception des peuples indigènes, ont le droit à l’auto-détermination”.

Néanmoins, si les nations indigènes et les peuples tombent dans la catégorie “tous les peuples et toutes les nations” (comme trouvé dans la déclaration universelle des DH) et/ou dans la catégorie “des peuples sous la jurisdiction des états membres”, alors, en accord avec l’ICCPR et l’ICESCR, en tant que peuples ils sont considérés comme ayant droit à l’auto-détermination.

Les États s’opposant au principe que les nations indigènes et leurs peuples ont le droit à l’auto-détermination ont deux options principales ouvertes à eux. L’une est de tenter de retirer les nations indigènes et les peuples de la catégorie “peuples” comme trouvés dans la charte de l’ONU et les accords internationaux sur les droits de l’Homme. Une façon de satisfaire ce but est de placer les nations et peuples indigènes dans la catégorie “individus sous la jurisdiction d’états membres démocratiques”.

La seconde option ouverte aux opposants d’état à l’auto-détermination des peuples indigènes est de soutenir un type de groupe nominal indigène ou de droits collectifs sous la domination et la jurisdiction de l’état. C’est par exemple le modèle américain de la loi fédérale indienne et des “nations domestiquement dépendantes” (pupilles). Sous cette option, le statut politique des nations et peuples indigènes est prédéterminé pour eux par l’état ou les états, mais ils sont alors “libres de choisir leur développement économique, social et culturel”, mais sous la domination de l’état dans le lequel ces peuples et nations se trouvent situés. Si adoptée, cette option résultera dans l’application universelle d’un cadre démocratique colonial” mondial. Quelque soit le scenario, le statu quo colonial actuel devient inscrit, écrit, dans l’instrument international.

Définitions

Comme la déclaration universelle des droits de l’Homme réfère aux “peuples et territoires sous la jurisdiction des états membres”, nous devons nous demander: “Est-ce une référence à ce qui est maintenant communément appelé peuples indigènes.”

Le mot “jurisdiction”, est un mot dérivé du latin jus, juris, qui veut dire loi et dictio, de dico, qui veut dire “prononcer”. Ainsi la jurisdiction veut dire de manière littérale “prononcer la loi”. Quoi qu’il en soit, la définition plus générale et plus pertinente à cette discussion est “l’exension de l’autorité d’un gouvernement” ou “le district ou la limite au sein desquels le pouvoir peut-être exercé”. Parler de “peuples de territoires sous la jurisdiction d’états membres” veut dire: “sous l’autorité d’états membres”.

Le mot “autorité” nous amène à “pouvoir ou droit à commander ou action, domination, contrôle.” Sur cette base, la phrase ci-dessus peut-être comprise comme suit: “les peuples des territoires sous la domination d’états membres”. Qu’est-ce qu’un “dominion” ? Le terme dominion est dérivé d’un terme sanscrit damayati et du latin dominus, qui veut dire “celui qui subjugue” Cela remonte aussi au mot latin “domo”, qui veut dire subjuguer, placer en état de soumission, approvoiser, domestiquer, cultiver et aussi labourer. Le mot latin pour “cultiver” est colere ou “coloniser”.

D’après l’amiral Samuel E. Morison dans l’Histoire du peuple américain aux éditions Oxford, la colonisation “est une forme de conquête au cours de laquelle une nation contrôle un territoire distant, y impose ses propres citoyens et contrôle ou élimine la population autochtone.” Il y va de sa description de ce qu’il nomme le “colonialisme moderne” ou “cette incroyable extension du commerce et de l’influence” par les Européens “et qui résulta en une domination mondiale”. C’est ce processus de colonialisme moderne, dit-il, qui “a produit des résultats de longue durée en Amérique, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud et même dans ces pays d’Asie et d’Afrique qui ont gagné leur indépencance depuis la seconde guerre mondiale (p.34)

En bref, la colonisation est un processus de subjugation, de domination, de contrôle étranger et une ressource sans fin d’exploitation. Ceci correspond avec les racines étymologiques de domination de “celui qui sugjugue”. Ainsi, “l’histoire du colonialisme n’est pas simplement celle des migrations d’humains dans le monde. C’est aussi celle de la guerre et de l’exploitation des races et des nations les unes par les autres.” . » (Henry C. Morris, The History of Colonization, From the Earliest Times to the Present Day, Vol. 1, 1904, p. 10)

Dans le cas des Etats-Unis, du Canada (et du reste des Amériques), de l’Australie, de la NZ et de bien d’autres parties du monde, la phrase “peuples des territoires sous la jurisdiction d’états membres”, veut dire: “peuples des territoires historiquement colonisés par des états membres (ou par les prédécesseurs des états membres)”.

Le “problème indigène” est un problème colonial

D’après la fiche no9 des “Droits des Peuples Indigènes”, publiée par la Haut Commissariat pour les Droits de l’Homme de l’ONU, “les peuples indigènes ou peuples aborigènes sont ainsi appelés parce qu’ils vivaient sur leurs terres avant que les colons ne viennent d’ailleurs.” Ce document poursuit que “les nouveaux arrivants” devinrent dominant par la suite “grâce à la conquête, l’occupation, l’implantation de colonies ou par d’autres moyens.” (on trouve ceci dans la première page de la fiche technique no9:

first page of Fact Sheet No. 9.)

Ainsi, d’après le Haut Commissariat pour les Droits de l’Homme de l’ONU, le terme “indigène” est correctement appliqué aux peuples soumis à une domination ou pour le dire un peu différemment, c’est justement appliqué aux peuples sur lesquels une domination s’est établie. De manière intéressante, c’est aussi la définition de “peuples coloniaux” donnée par l’anthropologue Laura M. Thompson dans son essai de 1943: « Steps Toward Colonial Freedom: Some Long-Range Planning Principles Toward a New World Order. » (NdT: la terminologie de New World Order, ou de Nouvel Ordre Mondial n’est pas nouvelle, H.G. Wells avait déjà intitulé un de ses livres “New World Order” dans les années 1930…). Il est toutefois très curieux de noter que la domination établie par les “nouveaux arrivants” sur les peuples indigènes “par conquête, occupation, colonisation ou autres moyens” ne soit pas caractérisé par le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme comme étant une violation des “droits des peuples indigènes”.

Dans la préface d’un autre live de Thompson, John Collier, qui fut le commissaire aux affaires indiennes américain de 1933 à 1945, identifia le lien entre la politique indienne américaine et le colonialisme. Il fit la remarque suivante: “Quand en 1941, Harold Ickes, alors secrétaire à l’intérieur et moi-même, alors commissaire aux affaires indiennes et William W. Beatty, alors directeur de l’éducation pour les Indiens, sollicitèrent la recherche dont ce livre est un des produits, nous regardions le Service des Affaires Indiennes du gouvernement comme juste une des entreprises de l’administration coloniale, une curatelle (fideicommis), un service aux dépendances et aux monorités, dans le monde entier.” (Laura M. Thompson, Culture In Crisis, A Study of the Hopi Indians, 1950, p.12-13).

“Les peuples coloniaux” ne sont pas les colonisateurs, les colons. Ils sont les gens soumis à la domination colonisatrice, la jurisdiction ou la règle coloniale. Les peuples coloniaux sont les peuples ou nations qui, en résultat d’avoir été historiquement soumis au processus violent de la colonisation par des populations colons, colonisatrices et tenues en un état perpétuel de ficelage colonial. Une fois placés sous la domination coloniale, les colons leur refusent alors le droit de restaurer une fois de plus leur façon de vivre indépendante issue de la pré-colonisation. C’est parce que les nations et peuples indigènes tentent d’utiliser la déclaration des droits des peuples et nations indigènes de l’ONU pour se libérer de l’héritage de la domination coloniale et de l’oppression que bien des états et en particulier les Etats-Unis, sont opposés à l’article 3 et autres provisions spécifiques de ce document.

La déclaration universelle des droits de l’Homme, en se référant spécifiquement aux “peuples des territoires sous la jurisdiction des états membres”, réfère aux peuples vivant sous la règle coloniale. Ceci décrit les nations et peuples indigènes. D’après le cadre des droits de l’Homme international, toutes les nations et tous les peuples du monde vivant sous la règle coloniale ont le droit à l’auto-détermination exprimée dans les accords internationaux sur les droits de l’Homme. Ils ont aussi le droit d’utiliser ce principe d’auto-détermination pour se libérer de la domination coloniale. Les États, d’un autre côté, n’ont aucun droit de bloquer ou de faire entrave à la libération des peuples et nations indigènes sans violer les standards internationaux des droits de l’Homme.

L’article 3 et la peur des états “colons”

Dans sa déclaration d’ouverture du 4ème Inter-Sessional Working Group de l’ONU, les Etats-Unis ont exprimé leur inquiétude au sujet de l’article 3 de la déclaration sur les droits de peuples indigènes. Certains, disent les Etats-Unis, interprètent l’auto-détermination comme moyen de droit pour se séparer ou de faire sécession du reste de la société. Répondons à ces deux préoccupations.

Séparation

D’après une converstaion avec un fonctionnaire du ministère des affaires étrangères américain, la mention de séparation est en fait une peur que certains peuples indigènes n’interprètent l’article 3 pour dire que les nations et peuples indigènes ont le droit à l’indépendance.

Indépendance veut dire: “état ou qualité d’être indépendant”, tandis qu’indépendant veut dire “ne pas être influencé ou contrôlé par d’autres”. En disant que les Etats-Unis ne veulent pas que les nations et peuples indigènes soient indépendants, les US disent qu’ils veulent qu’ils demeurent dépendants. Appliquée à des peuples et nations originellement libres et indépendants qui ont été soumis à la colonisation et forcés de vivre sous une administration coloniale comme identifiée par l’ancien commissaire aux affaires indiennes John Collier, le terme de “dépendance” veut dire “subordination ou subjugation à la loi, à la règle coloniale”. Indépendance veut dire libre; dépendance veut dire emprisonné, subjugué ou tenu ficelé par les liens coloniaux.

Si c’est si inacceptable pour tous les peuples et nations du monde de devenir libres et indépendants de toute domination coloniale, pourquoi alors tant de peuples et de nations ont-ils été capables de faire cela depuis que l’ONU a été établie en 1945 ? Cette question devient même encore plus poignante lorsque nous considérons que les nations indiennes des Amériques, la nation Kanaka Maoli d’Hawaii et bien d’autres nations et de peuples forcés de vivre sous les nuages orageux du colonialisme, vivaient de manière totalement libres et indépendantes avant que les empires de la chrétienté n’établissent leur domination coloniale sur les terres ancestrales et les territoires des nations et peuples indigènes.

Lorsque les 13 colonie britanniques le long de la côte atlantique nord-américaine, ont fait leur déclaration au nom et par l’autorité des gens habitants ces colonies, ce fut “que ces colonies unifiées sont et ont le droit d’être, des états libres et indépendants.” Il n’avait pas de longue histoire d’existence au contraire des nations et peuples indigènes, qui avaient une existence originale, libre et indépendante. Malgré cela, Les Etats-Unis considèrent que cela était très moral et de fait même que ce fut un des points culminants des hautes valeurs morales de l’humanité, que ces leaders coloniaux aient établie leur déclaration d’indépendance d’avec la Grande-Bretagne.

La déclaration d’indépendance a marqué le début de l’indépendance pour les 13 colonies comme devenant des états libres et indépendants, ceci était une condition d’existence qu’ils n’avaient pas auparavant. D’un autre côté, nos efforts en tant que nations et peuples indigènes de nous libérer de la domination coloniale est un effort de la RESTAURATION DE NOUS-MEMES dans notre existence libre et indépendante que nos ancêtres ont eu pendant des générations et des générations, des milliers d’années même, fondée sur la spiritualité, notre connaissance des lois naturelles et des instructions originales qui nous ont été données par le créateur. Ceci est notre cheval de bataille de haute valeur morale.

Sécession

Lorsque les 13 colonies de la côte atlantique de l’Amérique du Nord se sont déclarées elles-mêmes libres et indépendantes et se sont jointes en une union, elles ont accédé (c’est à dire consenti) à la volonté de faire de la sorte. En d’autres termes, elles ont libement et volontairement été d’accord pour entrer dans une telle association. Une variante du mot accéder est accession, ce qui veut dire “consentement, accord ou fait d’approuver”. Le mot “sécession” est le contraire d’accession. Faire sécession veut dire: “se retirer d’une manière formelle d’une alliance, d’une fédération ou d’une association.” Ces trois relations politiques impliquent le fait que ces gens acceptent, consentent à ces relations.

La relation entre un empire dominant, un état ou un peuple colonisateur et les peuples colonisés, n’est pas enraciné dans l’accession, le consentement ou l’accord libre ; mais elle est enracinée dans l’oppression. Ainsi, il est impossible pour des nations et des peuples qui sont maintenus de force dans des liens de colonisation de faire sécession d’une telle relation politique abusive. Le faux problème de la sécession est non sequitur (qui ne suit pas) et ainsi, est un non-problème qui n’est mis en avant que pour des raisons inflammatoires et alarmistes.

L’empire américain et les nations et peuples indigènes

George Washington avait fait remarquer à un moment qu’en gagnant la guerre révolutionnaire, les treize états avaient “creusé les fondations d’un grand empire.” “Et c’est toujours dans notre caractère unifié, en tant qu’empire, que notre indépendance est reconnue, que notre pouvoir peut-être envisagé ou notre crédit soutenu parmi les nations étrangères”. Thomas Jefferson qui devint ministre des affaires étrangères et le 3ème président des Etats-Unis demanda à Washingon en 1784 s’il était “pratique de maintenir notre empire séparé du reste du monde “ (Richard Van Alstyne dans le jugement de la cour suprême des Etats-Unis sur l’affaire Loughborough contre Blake (1820), se référant aux Etats-Unis comme un grand empire). Dans l’affaire Downes contre Bidwell (1900), la cour suprême a dit en regard de l’expansion impérialiste américaine, “un faux pas en ce moment pourrait prouver être fatal pour ce que le juge suprême Marshall appelait l’empire américain”.

Dès que les treize colonies britanniques déclarèrent et réussirent à avoir leur propre statut politique indépendant, le nouvellement créé empire fédéral américain conspira pour voler les nations originelleset les peuples des Amériques de nos terres. Ils travaillèrent d’arrache-pied pour priver par la force nos ancêtres de leur propre existence libre et indépendante et de leur façon de vivre, ainsi que de forcer nos nations et peuples à vivre sous la règle coloniale américaine. D’après l’historien Richard Van Alstyne, le cadre de référence des colons américains était “l’empire de Rome à l’époque d’Auguste”. De fait, note Van Alstyne, “avec la venue de la révolution et avec l’ambition des 13 colonies d’être soudées dans un état national souverain, la substitution de la phrase ‘empire américain’ pour ‘empire britannique’ vint facilement et naturellement.” (Richard Van Alstyne, The American Empire, Its Historical Pattern and Evolution, 1960, p. 3). Maintenant, en 1998, ceux qui représentent l’empire américain tentent de maintenir le système de colonisation bâti par leurs ancêtres et prédécesseurs.

Sur quel principe fondamental cet édifice (colonial) a t’il été construit ? D’après Temple Bodley “Et qu’en est-il du droit des Indiens aux terres qui sont les leurs depuis des temps immémoriaux ? La réponse est qu’ils furent regardés par les nations chrétiennes comme n’ayant aucuns droits exceptés ceux que la nation dominante blanche s’appropriant leur pays voulait bien leur concéder. Sous la règle généralement reconnue par les grandes puissances d’Europe, les aborigènes non-civilisés, comme les Indiens d’Amérique, devenaient sujets de cette nation européenne et chrétienne qui les avait découvert et s’était appropriés en premier lieu leur pays, de facto, leurs terres devenaient la propriété de cette nation. C’était une règle très dure pour les Indiens, mais elle était écrite par les loups pour les agneaux.”(dans “Our First Great West, In Revolutionary War, Diplomacy and Politics”, 1938, p. 4)

A ce jour, la loi fédérale indienne de l’empire américain et sa politique demeurent fondées sur la doctrine chrétienne de la découverte et la domination inhérente, ou sur l’affirmation d’une ultime domination chrétienne sur les “Indiens, ces hérétiques”. Ceci se trouve dans le rendu de justice de la cour suprême des Etats-Unis en 1823 dans l’affaire Johnson contre mcIntosh (21 U.S., 8 Wheat., 543). Cet ancien principe de la chrétienté à été intriqué dans les lois et les décisions de la cour suprême des Etats-Unis et sert maintenant de base principale du système colonial sous lequel sontt maintenus les nations et peuples indigènes. C’est aussi utilisé par les pays de loi coutumière britannique comme le Canada, l’Australie et la NZ contre leurs nations et peuples indigènes. Les Etats-Unis ont utilisé des variantes de cette idéologie pour forcer d’autres nations et peuples indigènes, comme les Kanaka Maoli d’Hawaii, sous la domination américaine. La déclaration de l’ONU, incluant l’article 3, est un effort des nations et peuples indigènes d’utiliser les standards communs des droits de l’Homme pour éliminer à tout jamais l’utilisation de telles doctrine immorales et répugnantes telle que la doctrine chrétienne de la découverte et la domination inhérente, comme base de relations entre tout état et des nations et peuples indigènes.

Conclusion

Un des tenets centraux de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme est “le développement de relations amicales entre les nations”. La déclaration distingue également spécifiquement entre nations et “états membres” de l’ONU. Comme nous l’avons montré ci-dessus, l’expression des droits de l’Homme et des accords internationaux sur les droits de l’Homme, sont faits pour inclure dans leur cadre “les peuples des territoires sous la jurisdiction des états membres”. Lorsqu’une telle affirmation de “jurisdiction” est faite par des états membres, la domination se fonde sur les affirmations d’empire et de la doctrine de la découverte de “païens” et dans le cas des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie et de la NZ, ceci est plus en conformité avec les bulle papales du XVème siècle (NdT: Romanus Pontifex 1455 et Inter Caetera 1493) qu’avec les standards des droits de l’Homme contemporains.

Ces bulle papales, doit-on rappeler, ont donné à la chrétienté une sanction “morale” des plus hautes pour la “subjugation de nations barbares” et pour “envahir, rechercher, capturer, vaincre et subjuguer tous les sarazins, païens et autres ennemis du christ.” Les monarques chrétiens (l’équivalent des états aujourd’hui) devaient “réduire les personnes infidèles en état d’esclavage perpétuel” et de “saisir leurs possessions et propriétés”. (The Bull Romanus Pontifex, January 8, 1455. See, Frances Gardiner Davenport, European Treaties bearing on the History of the United States and its Dependencies to 1648, 1917, p. 23). La bulle Inter Caetera émise par le pape Alexandre VI le 4 Mai 1493, exprimait le désir du pape que les “nations barbares soient subjuguées” et “l’empire chrétien” étendu.

Malheureusement, beaucoup d’états qui ont construit leurs sytèmes coloniaux sur l’héritage des bulles papales, les chartes des colonies britanniques et autres idéologies totalement démodées en provenance du passé, essaient maintenant de maintenir le statu quo ainsi que ses fondations immorales et ce, malgré le fait que ces doctrines aient été répudiées Par exempe la décision de la cour internationale de justice sur l’affaire du Sahara occidental, la décision Mabo en Australie et la condamnation universelle de l’apartheid en Afrique du Sud. Que des états récalcitrants s’accrochent à un cadre immoral, archaïqe et criminel du colonialisme alors que nous allons entrer dans le XXIème siècle (NdT: article écrit en 1998) est une insulte aux nations et peuples indigènes du monde entier en plus d’être totalement contre-productif. Ceci envoie le message constant que les peuples et nations indigènes ne pourront jamais se libérer d’un système de domination colonial qui remonte à plus de cinq siècles.

 

Source:

http://ili.nativeweb.org/global_liberation.html

Israël, colonialisme et nettoyage ethnique… Les enfants palestiniens cibles de l’ethnocide en Palestine occupée !

Posted in actualité, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, neoliberalisme et fascisme, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 3 janvier 2014 by Résistance 71

Sans commentaires superflus… Dans l’article original, le drapeau israélien est reproduit avec l’étoile de David, remplacé par une croix gammée…

— Résistance 71 —

 

Israël: “Des enfants dans des cages !”

 

IRIB 

3 janvier 2014

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http://french.irib.ir/component/k2/item/308795-«-des-enfants-dans-des-cages-»

 

Une organisation israélienne défendant les droits de l’homme a accusé le pays

de torturer des mineurs palestiniens et elle a produit un rapport sur des cas de mise en cage publique ainsi que sur des menaces et des passages à l’acte de violences sexuelles.

« La majorité des enfants palestiniens détenus sont accusés d’avoir lancé des pierres, et 74 % d’entre eux sont soumis à des violences physiques lors de leur arrestation, de leur transfert ou de leur interrogatoire  » (photo ism-france)

Le Comité public contre la torture en Israël (Public Committee Against Torture in Israel, PCATI) a condamné Israël qui ne protège pas les mineurs palestiniens de la torture arbitraire . Le groupe exige des autorités qu’elles introduisent dans le droit national israélien des dispositions spécifiques protégeant tous les enfants de la torture.

Le groupe de défense des droits de l’homme déclare que [les dispositions du] droit international contre la torture, inscrites dans le Protocole d’Istamboul (« Manuel pour enquêter efficacement sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants »), n’ont pas été transcrites dans la législation nationale israélienne.

Le PCATI argue que « le terme “torture” désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne », selon les termes mêmes du Protocole d’Istamboul. En outre, « chez les enfants, la torture peut avoir un impact direct ou indirect, selon qu’ils ont eux-mêmes subi la torture ou la détention, que leurs parents ou d’autres proches en ont été les victimes, ou qu’ils ont été les témoins d’actes de torture ou autres formes de violence ».

Le rapport de l’ONG a été publié en préambule à l’audition de mardi dernier par la Commission des Pétitions Publiques de la Knesset sur des sujets connexes. Le PACTI a fondé sa plainte sur les données de rapports enregistrés d’abus sur des enfants, collectés ces dix dernières années.

La pratique consistant à placer les enfant dans des cages à l’extérieur avait été stoppée par la ministre de la Justice Tzipi Livni à la suite de sa découverte, rapporte le Jerusalem Post.

Le PCATI affirme qu’il continue d’enquêter activement sur les cas relatifs à la torture et aux mauvais traitements d’enfants par des soldats et des interrogateurs des Forces de Défense Israéliennes (IDF). Ils enquêtent sur les menaces et actes de violence sexuelle, la mise en cage de prisonniers dans des cages métalliques (y compris des enfants), le comportement militaire au cours de la détention et de l’arrestation de Palestiniens.

Par ailleurs les données collectées par le PACTI sont appuyées par un certain nombres d’ONG également impliquées dans la collecte des preuves d’allégations de tortures. Selon le « Bureau du Défenseur Public » israélien, la découverte de personnes enfermées dans des cages métalliques remonte à l’inspection nocturne d’une prison au plus fort d’une récente tempête hivernale.

Des enfants ont été découverts à l’extérieur, sous des températures glaciales, enfermés pendant des heures pendant la nuit suivant leur arrestation, en attendant d’être inculpés le lendemain matin.

« Pendant notre visite, laquelle se passait au cours d’une violente tempête qui a frappé le pays, les avocats ont rencontré des détenus qui leur ont décrit un tableau choquant : en pleine nuit, des dizaines de détenus sont transférés dans les cages métalliques construites à l’extérieur des installations carcérales de transit de l’IPS [Israël Prison Service] à Ramla », écrit le Défenseur Public dans son site web.

« Il apparaît que cette procédure consistant à faire attendre des prisonniers dans des cages à l’extérieur durait depuis de nombreux mois et elle a été avérée par d’autres responsables officiels ».

Le PCATI souligne que : « ne pas autoriser l’enfant ou le mineur arrêté à jouir pleinement de ses droits, notamment ne pas permettre un avocat ou un adulte accompagnant, au moment de l’arrestation et de l’interrogatoire, met l’enfant dans un état de désarroi, de détresse, et augmente la pression exercée sur l’enfant par les forces de sécurité en vue de parvenir à des aveux ou à des informations au cours de l’interrogatoire ».

Selon le PCATI, le seuil de « l’acte d’abuser » par Israël doit être abaissé quand il s’agit d’enfants. L’ONG croit par ailleurs qu’enfants et adultes ont droit à une réhabilitation. Le Comité estime aussi que les cas d’abus ont droit à bénéficier d’un examen exhaustif de leurs plaintes et d’être « accompagnés d’un représentant de leur choix quand ils témoignent devant un enquêteur israélien ».

Citant le rapport de 2013 par Defense of Children International (DCI-Palestine) et par Lawyers for Palestinian Human Rights (LPHR), le PACTI réaffirme que « Israël est la seule nation à poursuivre automatiquement et systématiquement des enfants devant des tribunaux militaires d’où sont absentes les garanties basiques et fondamentales pour un procès équitable ».

L’association de défense des droits humains estime que quelque 700 enfants palestiniens, dont certains n’ont que 12 ans, subissent chaque année le système de détention militaire israélien.

« La majorité des enfants palestiniens détenus sont accusés d’avoir lancé des pierres, et 74 % d’entre eux sont soumis à des violences physiques lors de leur arrestation, de leur transfert ou de leur interrogatoire » selon les preuves collectées par Defence for Children International Palestine.

Il faut ajouter « qu’aucun enfant israélien n’entre en contact avec le système des tribunaux militaires ».

 

1er janvier 2014 – Russia Today

Lutte contre le colonialisme au sein de l’empire: Ethnocide et génocide sont les deux mamelles du colonialisme occidental…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, démocratie participative, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 19 novembre 2013 by Résistance 71

Excellente analyse de Steven Newcomb, le directeur et le co-fondateur de l’Institut de Droit Indigène et grand spécialiste du droit institutionnel et indigène, sur les rouages du colonialisme plus que jamais présent en Amérique du Nord. Cet article est le pendant de l’article précédemment traduit et publié: « Comment la langue parlée nous trahit« .

Mettre fin à l’empire, c’est mettre fin au colonialisme dans sa forme pratique certes mais aussi idéologique, qui s’exerce insidieusement sur toutes et tous, car « Nous sommes tous des colonisés« … Seul le degré d’application varie.

— Résistance 71 —

 

Une meilleure façon de concevoir notre être et notre existence

 

Steven Newcomb

 

14 Novembre 2013

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2013/11/14/better-way-conceive-our-being-and-existence

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Avant l’invasion et la colonisation par les monarchies chrétiennes et les nations d’Europe, notre monde culturel et spirituel était intact. Nos ancêtres libres et indépendants avaient une compréhension spirituelle de leurs propres identités en tant que nations et peuples distincts.

Quand les envahisseurs vinrent, ils travaillèrent pendant des siècles à détruire nos langues originelles, nos cultures et nos traditions. Ils travaillèrent à remplacer notre existence originelle libre avec leurs propres langages européens et traditions toutes fondées sur le christianisme. Jusqu’à aujourd’hui, nous vivons dans ce qui a succédé à cette domination imposée, de laquelle certains d’entre nous pensent que nous avons tous les droits de nous libérer, nous, nos peuples et nos nations.

L’évangélisation chrétienne à cette époque fut violemment dirigée contre les peuples non-chrétiens, en insistant que tout le monde, surtout chaque enfant en bas âge, soit baptisé dans ce que les chrétiens appelaient la “seule véritable foi”. Les non-chrétiens étaient catalogués hors-la-loi et ennemis de l’état qui devaient soit être tués, ou “réduits” à la “civilisation” chrétienne, souvent au moyen de la mise en esclavage et la conversion forcée. Ceux qui n’étaient pas baptisés pouvaient être tués en toute impunité, ou mis aux travaux forcés jusqu’à épuisement, bafoués, volés et déportés collectivement de leurs territoires ancestraux afin de laisser place libre à la vie et au monde chrétien.

Quand je regarde ce que nous avons traversé aux mains des envahisseurs et des gouvernements qui ont émergés de ces schémas invasifs, il est clair que ce fut un effort de nous éradiquer en tant que nations distinctes. C’est comme si les envahisseurs avaient dit tout ce temps: “Vous êtes requis d’accepter notre domination.”

Ce qui est appelé aujourd’hui la “loi fédérale indienne” (NdT: aux USA et “Indian Act” loi sur les Indiens au Canada) aux Etats-Unis n’est rien d’autre qu’une construction métaphorique du système de réalité européo-chrétien. Bien que nous soyons les nations originelles de ce continent et de cet hemisphère, nous avons vécu pendant des générations sous l’effet hypnotique de ce système de croyance européo-chrétien avec sa présupposition sous-jacente que cela est la “seule véritable réalité”. Comme si les dominants avaient dit: “Vous devez volontairement accepter le système de métaphores que nous avons mentalement créé pour votre mise sous contrôle ; ceci représente la seule réalité et c’est de fait la loi.”

Si nous continuons à répliquer et à maintenir “la domination générée par la loi fédérale indienne”, nous sommes les seuls à blâmer. Répéter la même réalité disfonctionnelle et folle encore et toujours et en attendre l’émergence d’une réalité fonctionnelle et saine n’est qu’une autre forme de folie. Si nous embrassons consciemment les concepts, idées et attitudes dont nous savons le résultat être toujours les mêmes problèmes que nous disons vouloir résoudre, alors comment pouvons-nous vouloir blâmer quelqu’un d’autre pour le résultat ?

De plus, la société dominante a mis au point des mots et phrases particuliers pour notre intégration politique dans son système. A chaque fois que nous pensons, parlons et écrivons à propos de nous-mêmes en termes des idées que la société dominante a établi pour ce but précis, nous travaillons contre notre propre intérêt. Nous faisons ceci à chaque fois que nous parlons de nous-mêmes en termes et phrases qui construisent une forme de réalité dominante pour nous, comme les termes “tribus”, “nations tribales”, “nations domestiques dépendantes”, “quasi-souveraineté”, “fier d’être américain (ou canadien)”, “nos pères fondateurs” (NdT: Qui est l’équivalent nord-américain du tristement célèbre “nos ancêtres les Gaulois” enseigné aux élèves indochinois et d’Afrique de l’Ouest et du Nord colonisés par la France…) , “nous devons accepter le pouvoir pléniaire des Etats-Unis”, etc, etc…

Plus nous utilisons des mots et des phrases qui nous diminuent, plus nous refusons d’émettre des alternatives, et plus rapidement nous détruisons notre distinction politique en tant que nations et peuples originels de ce continent et de cet hémisphère. L’auto-intégration politique marche en nous nommant nous-mêmes en les termes que le système politique dominant a inventé comme moyen de mélanger nos nations et nos peuples dans son corps politique prédateur.

A chaque fois que nous utilisons sans questionner le vocabulaire d’auto-domination, nous assistons le corps politique prédateur à digérer (incorporer) nos nations et nos peuples. La seule façon d’arrêter ce processus est de refuser de nous identifier nous-mêmes en termes de leur système de réalité dominant. Le problème de la “découverte” (NdT: au sens de la “doctrine chrétienne de la découverte” comme édictée par les bulles papales de 1455 (Romanus Pontifex) et 1493 (Inter Caetera) a été un moyen de nous focaliser sur un problème plus profond: L’effort incessant de la société dominante d’éliminer notre identité en tant que nations libres et indépendantes originelles de ce continent et de cet hémisphère du globe.

Nous faire nous identifier avec ce même système qui a travaillé si dur à détruire notre existence a été le but ultime de la société dominante depuis des générations. Ce fut le but quant à la mise des membres de nos familles dans des centres d’endoctrinement programmés où ils furent abusés, centres appelés “pensionnats” ou “écoles résidentielles” pour Indiens.

Maintenant un nouveau et troublant développement  point à l’horizon. L’effort de certains pour nous convaincre qu’au nom du “processus de construction retardée de nation” (à des fins de “cicatrisation” et de “réconciliation”…), nous devrions volontairement nous incorporer dans le système de domination qui nous est imposé. Il a été faussement suggéré que la subjugation et la destruction qui se sont abattues sur nos nations et nos peuples vont magiquement se transformer en quelque chose de bénéfique au travers d’un processus “d’incorporation” qui est étiqueté “cicatrisation/healing” et “réconciliation”. On nous dit que ceci sera accompli en nous “incorporant” dans le système politique de l’état, qui a travaillé si diligemment à nous détruire. Tout ce que nous avons à faire en fait est de donner notre consentement informé au système politique dominant.

Ma suggestion : N’y croyez pas un seul instant.

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Steven Newcomb (Shawnee, Lenape)  a étudié le droit fédéral indien et le droit international depuis le début des années 1980.  Il est le directeur et le co-fondateur de l’Institut de Droit Indigène et auteur du livre “Païens en terre promise: Décoder la doctrine de la découverte chrétienne” (éditions Fulcrum, 2008)