Résistance au colonialisme: Île de la Grande Tortue (Amérique du Nord)… Avertissement des femmes détentrices du titre de la terre (Mohawk Nation News)

“44. La ligne de descendance des personnes appartenant aux Cinq Nations se fera par la ligne féminine. Les femmes seront considérées comme les progénitrices de la nation. Elles devront posséder le territoire et la terre. Hommes et femmes devront suivre le statut de la mère.”

~ Wampum 44 de Kaia’nere:kowa, “Grande Loi de la Paix” de la Confédération Iroquoise, XIIème siècle ~

 

A lire: « Meurtre par décret, le crime de génocide au Canada »

 

Les femmes détentrices du titre de la terre avertissent

 

Mohawk Nation News

 

24 février 2017

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2017/02/24/women-titleholders-give-notice/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le monde regarde avec horreur alors que l’armée américaine commet des atrocités à Standing Rock en essayant de tuer les protecteurs de l’eau au profit d’un oléoduc privé. Des armes automatiques sont directement pointées sur nous. La présence de la force militaire est la continuation du génocide perpétré sur nos peuples.
kohtihon’tia:kwenio, les femmes détentrices du titre de la terre de l’Île de la Grande Tortue, lancent un avertissement. Nous sommes obligées de préserver et de protéger la terre pour les générations futures.

Nous sommes mandatées pour informer les envahisseurs étrangers et leurs agents de respecter notre liberté de vivre et de voyager à travers nos terres sans interférence.

Nous sommes partie de la création. Nous avons survécu l’assassinat de masse de ce qui fut le plus grand holocauste de l’histoire de l’humanité, la guerre chimique et bactériologique, la famine induite, la torture physique et mentale, l’ignorance et le génocide par décret et statut.

Les Etats-Unis, le Canada et le Mexique ne sont que des entreprises coloniales privées fabriquées qui squattent sur nos terres. Ils ne sont que des “franchises” banquières d’Europe (NdT: City de Londres, la véritable “couronne” et sa Banque d’Angleterre/Vatican ayant pour succursale Wall Street…) et non pas des gouvernements, qui ont divisé illégalement nos terres et nos ressources. Ils ne peuvent jamais être souverains sur notre terre.

Nous possédons seuls l’autorité souveraine sur ce continent. Nous avons de vieux accords et de nombreuses alliances entre nos peuples.
La charte des Nations-Unies requiert le respect des principes d’égalité de droits et d’auto-détermination. Les différents doivent être résolus pacifiquement.

Les franchises violent les standards internationalement reconnus de respect des droits politiques des peuples en tant que partie de l’ International Covenant on Civil and Political Rights, la Convention de la Prévention du Génocide, la Convention économique des Nations-Unies, les droits sociaux et culturels et autres instruments reconnus internationalement légaux.

La résolution de l’AG de l’ONU 1541 [XV] requiert le consentement informé d’un peuple avant d’être inclus dans un autre état et le Tribunal International a affirmé ce principe dans l’affaire du Sahara Occidental. Nous ne sommes pas et ne deviendront jamais une partie des états coloniaux qui squattent sur nos terres.

En accord avec l’article 15 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, sections 1 et 2, tout peuple a droit à une nationalité. Aucune nation ne peut changer l’identité d’une autre nation en imposant sa propre législation. Nos déplacements, échanges et commerce ne doivent pas être entravés au travers du continent des Amériques, connus par les anglo-saxon sous le terme d’hémisphère occidental et que nous appelons l’Île de la Grande Tortue.

Ignorer les perspectives que nous avons sur nous-mêmes, motre terre, nos ressources, l’air, l’eau et toute vie, est universellement reconnu comme illégal.

Les squatters ne peuvent pas transformer arbitrairement quiconque en sujets de leur entreprise sans notre connaissance et consentement informé.

Nous pourrons librement traverser nos terres, passer et repasser sur terre, mer, voies navigables, ou air, ce sur tous nos territoires. Des impôts, des taxes et des tributs nous sont illégalement extorqués par ces entités étrangères à notre terre. Nous pourrons chasser et pêcher où bon nous semble sur notre terre. L’ International Covenant on Civil and Political Rights dit explicitement que personne ne sera arbitrairement privé de sa vie ou de sa liberté. Les Etats-Unis doivent immédiatement arrêter de nous menacer, de nous assassiner et de nous emprisonner, ainsi que de contrevenir aux principes internationaux reconnus de justice fondamentale.

La Déclaration des Droits des Peuples Indigènes (DDPI) de l’ONU a été adoptée par une majorité d’états (NdT: à l’exception notoire des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande… on se demande bien pourquoi ?…). Nous sommes égaux à tous les autres et avons le droit de jouir de toute la plénitude des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.

Nous demandons donc que l’entreprise coloniale établie sur nos territoires désarme immédiatement et arrête de détenir, d’assassiner, de torturer, de violer, de voler les peuples indigènes à ce continent, d’arrêter de nous harceler et de nous traduire illégalement devant leurs tribunaux ne dispensant que la justice coloniale de l’amirauté, loi de la haute mer, dans leur système judiciaire. Ils doivent amener leurs préoccupations, griefs et problèmes devant les gouvernements onkwe’hon:weh (natifs) traditionnels idoines.

La torture est préméditée, systémique et scientifique, elle est faite pour briser notre dignité, notre fabrique sociale et à fomenter la terreur au sein du peuple.

Les conseils coloniaux marionnettes de bandes (Canada) ou de tribus (USA) imposés par l’entreprise coloniale sont des traîtres et perçus comme tels.

Le Canada, les Etats-Unis et le Mexique (appelé “Amérique du Nord”) et autres franchises coloniales doivent arrêter et se désister de toute violation de l’autorité des véritables propriétaires de l’Île de la Grande Tortue.

Notre devoir, notre mission est de protéger notre intégrité physique et nos droits (naturels).

Menaces, meurtres et tortures n’ont pas leur place dans les relations internes ou internationales entre les peuples. Les principes de la Loi de la Grande Paix (Kaia’nere:kowa) et de teh’io:hateh (le Wampum Deux Rangées), sont les véritables loi d’ono’war:geh (Île de la Grande Tortue)

Nous demandons à l’entreprise coloniale, la corporation, de quitter immédiatement l’Île de la Grande Tortue.

Sitting Bull, Crazy Horse, Gall et les autres ont sauté à cheval pour confronter l’ennemi sans aucune peur. Ils combattirent pour les générations à venir.

Note de Résistance 71: A ce sujet, durant la guerre des grandes plaines de la moitié à la fin du XIXème siècle, l’armée yankee a subi défaite sur défaite face notamment à l’alliance entre les nations Oceti Sakowin (Sioux), Cheyennes et Arapaho. Défaits à deux reprises militairement (par les chefs de guerre sus-nommés), les Yankees concédèrent grandement dans les deux traités de Fort Laramie de 1851 et 1868. Les terres impliquées dans l’affaire actuelle de Standing Rock sont des terres appartenant à Oceti Sakowin (Grande Nation Sioux) de part le traité de 1851 et reconfirmé à plus forte raison en 1868. Les nations impliquées n’ont rien concédé territorialement et pour cause: elles étaient les vainqueurs !!.. Depuis lors, ces traités, considérés comme tous les traités, même par la loi scélérate coloniale américaine, comme “loi fédérale de la terre”, ont été constamment bafoués par les instances privées et fédérales. Toute action privée ou fédérale sur ces terres est de facto ILLEGALE et l’armée yankee empiète sur des terres n’appartenant aucunement au gouvernement fédéral US. Il s’agit ni plus ni moins d’un acte de guerre, d’une invasion supplémentaire ! Par cet acte et sans même aller chercher plus loin, l’état fédéral yankee viole sa propre “loi de la terre”, bien sûr en toute impunité tant que les juges sont corrompus par les grandes entreprises coloniales… Les terres reconnues à Oceti Sakowin dans le traité de Fort Laramie de 1851 et toujours en vigueur aujourd’hui, couvre une superficie de près d’une fois et demie la France sur 5 états “fédéraux”.

12 Réponses to “Résistance au colonialisme: Île de la Grande Tortue (Amérique du Nord)… Avertissement des femmes détentrices du titre de la terre (Mohawk Nation News)”

  1. […] Traduction de l’anglais par Résistance71 publiée ce jour, 26 février, plus complète et d’un niveau bien supérieur à ma traduction à lire en suivant ce lien ► https://resistance71.wordpress.com/2017/02/26/resistance-au-colonialisme-ile-de-la-grande-tortue-ame… […]

  2. Je vous ai mis en lien, car j’avais fait une traduction hier, pour respecter votre silence suite à votre dernière publication, et parce que je n’ai pas vos compétences de traduction, mais surtout parce que vous avez apporté des explications utiles ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2017/02/25/les-femmes-indigenes-donnent-leur-avis/

    Et figurez-vous, qu’au hasard de mes lectures, un contributeur Agoravox nous a remis en mémoire les propos de l’acteur John Wayne, je vous remets le tout : « Je ne crois pas que nous ayons mal agi en prenant ce grand pays aux Indiens. Ce prétendu vol de territoire était une question de survie. Il y avait d’un côté un grand nombre de gens qui avaient besoin de nouvelles terres et, de l’autre, des Indiens qui le gardaient égoïstement pour eux. » John Wayne, interviewé par Playboy (1971)

    http://www.agoravox.fr/auteur/harry-stotte

    Et cela résume bien la difficulté préexistante encore à ce jour, non ? JBL

    • bien sûr et J. Wayne était le porte-parole colonial, la « bonne conscience » des « bons samaritains » venus développer cette « terre rendue inculte par des sauvages obtus et imperméables à la grande occidentale chrétienne »… c’était le discours, çà l’est toujours aujourd’hui…
      Rien n’a changé, tout est à faire.

      • Oui, c’est ça J. Wayne a vraiment été l’emblème du colonialisme. Fort heureusement, en France, beaucoup de gens l’ont compris et on dénoncé (bien timidement) cette attitude. Mais pas suffisant, la preuve puisque comme vous le dites, rien n’a changé. Bon pour autant c’est pas le moment de mollir, car dans l’article original, les illustrations et liens renforcent le propos de MNN et l’avertissement fait à l’entreprise/corporatrice USA/CANADA/MEXIQUE on ne plus clairement de cesser ou disparaitre…

        • MNN, Newcomb, d’Errico posent très bien la problématique et la voie à emprunter pour en fait libérer le monde du joug impérialiste, car comme nous l’avons dit cette empire est sans terre (légitime) et devrait donc être à terre. Seuls un numéro d’illusionnisme et la force coercitive le maintienne en place… Question: jusqu’à quand ? çà se fissure de partout, mais tient encore parce que les coups de boutoir politique assénés n’ont pas (encore) assez d’impact…
          Quand on ne peut pas monter le volume… on monte l’intensité…

          • Oui, très juste, on peut rajouter le Pr. Alfred avec son livre « Wasase, voies indigènes d’action et de liberté » que pour avez partiellement traduit et qui portent des solutions anticoloniales pour une décolonisation de l’empire. Vous avez tout à fait raison, c’est même ce qui m’a interpellée depuis le début, c’est l’illégalité de cet empire, qui s’est construit sur un « dol » mais qui n’est pas encore à terre… Bon, ça vient, il y a des raisons d’espérer, réellement, et ce texte en est la preuve, dans la continuité des auteurs que vous citez.

  3. Tenez, j’ai créé une page de mon blog qui regroupe tous les PDF que j’ai réalisés et la plupart à votre aimable demande ► https://jbl1960blog.wordpress.com/les-pdf-de-jbl1960/
    Aussi, j’ai relié à chaque fois soit avec votre page, soit avec le billet source… Au prochain donc ! Jo

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