Sionisme, colonialisme et génocide : les trois axiomes de la politique intérieure d’Israël et réflexion sur l’État, rapport marchand et colonialisme (Pr. Illan Pappé et Résistance 71)

“Après 70 ans d’excavations et de fouilles extensives sur la terre d’Israël, les archéologues ont trouvé que les actions du patriarche sont des histoires de légende ; nous n’avons pas séjourné en Egypte, ni fait un exode, nous n’avons pas conquis la terre. Il n’y a pas non plus de mention de l’empire de David et de Salomon. Ceux qui s’y intéressent savent tout cela depuis des années, mais Israël est un peuple têtu et ne veut pas en entendre parler.”
~ Professeur Ze’ev Herzog, chef du département d’archéologie et d’études de l’ancien Proche-Orient à l’université de Tel-Aviv, dans un entretien avec le magazine Ha’aretz le 29 octobre 1999

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« Les trois axiomes de la politique intérieure d’Israël » 

(extrait du livre d’Ilan Pappe « The Ethnic Clearing of Palestine », 2006 page 239), 

Traduit de l’anglais par Résistance 71

« La première des trois lignes de conduite, ou plutôt axiomes, d’Israël est que le conflit israélo-palestinien a son origine en 1967. Pour le résoudre tout ce dont on avait besoin était un accord qui déterminerait le statut futur de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. En d’autres termes, comme ces zones ne constituent que 22% du territoire de la Palestine, Israël a réduit d’un coup de crayon toute résolution de paix à seulement une toute petite partie du territoire originel palestinien. Non seulement cela, mais Israël demandait et continue à demander aujourd’hui, toujours plus de compromis territoriaux, soit en résonance avec l’approche économique favorisée par les Etats-Unis ou comme dictés par une carte sur laquelle les deux camps politiques se sont mis d’accord en Israël.

Le second axiome est que tout ce qui est visible dans ces zones, la Cisjordanie et la bande de Gaza, peut toujours encore être divisé et que ces divisions, cette faculté à toujours plus diviser, est une des clefs du processus de paix. Pour Israël, cette division du visible inclut non seulement la terre mais aussi le peuple et les ressources naturelles.

Le troisième axiome israélien est que rien de ce qui s’est produit avant 1967, incluant la Nakba et le nettoyage ethnique, ne sera jamais négociable. Les implications ici sont très claires: cela retire complètement de l’équation du processus de paix le problème des réfugiés et met directement sur la touche et sans appel le droit des Palestiniens au retour à la terre. »

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« La plupart des sionistes ne croit pas que dieu existe,
mais ils croient qu’il leur a promis la Palestine. »

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État, rapport marchand et colonialisme

Résistance 71

Le “concert des nations” moderne, emmené par l’empire anglo-américain et ses vassaux, soutient Israël, entité sioniste sur un sol usurpé, de manière inconditionnelle parce que la vaste majorité des états qui y pèsent sont eux-mêmes de grandes puissances coloniales. Les Etats-Unis, Le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande sont toujours des états coloniaux, qui pompent les ressources pour la maison mère de la « City de Londres ». La France l’est toujours dans une moindre mesure et toutes les états d’Amérique Latine sont bâtis sur l’héritage du vol et du génocide des populations indigènes. Il y a une logique interne de soutien d’un état colonial à un autre. Si par exemple, l’empire anglo-américain fustigeait l’entité sioniste, celle-ci répliquerait sans aucun doute par un cinglant : mais qui êtes-vous pour nous juger ? D’où venez-vous ? Sur quelles terres habitez-vous ? Sur quel génocide êtes-vous construits ?..
La réalité est que nous vivons toujours dans un monde colonialiste parce que cette idéologie et cette pratique font partie intrinsèque de la dynamique étatico-marchande. Sortez de cette équation de rapport marchand et de rapport de coercition/domination et vous éradiquez le problème d’un bloc. Si les Hommes créent le système, à terme le système, ici étatico-marchand, crée les Hommes qui vont le faire perdurer dans le temps et l’espace. La solution ne peut donc en aucun cas provenir du sein même du système en place, mais de l’extérieur, d’une réalisation hors du moule établi. Il faut ainsi donc en sortir pour résoudre définitivement l’affaire de la domination, de la coercition et de l’oppression d’un groupe d’humains sur d’autres. Aussi tragique cela soit-il, le problème colonial de la Palestine n’est qu’un cas parmi d’autres et si l’oppression y dure depuis 75 ans, elle dure depuis plus de 500 ans sur le continent américain.
La nature humaine est faite d’entraide, de compassion, de coopération et d’amour des uns et des autres, où les divergences ne sont ni antagonistes ni conflictuelles, mais soumise à l’équilibre bien compris des choses. Tout ceci est mis sous muselière et sous le joug du rapport dominant/dominé par un rapport marchand et coercitif contre-nature et anti-humanité.
Sortir du système et le remplacer par la société des sociétés des associations libres hors état, hors marchandise, hors argent et hors salariat, est la voie de la réalisation finale de notre humanité.
L’affaire conflictuelle en Palestine est un épiphénomène de la déchéance humaine à laquelle nous ne pouvons échapper au travers du système mis en place, qui n’est qu’un obstacle à l’épanouissement réel de l’humanité et ne profitant qu’à un tout petit nombre d’oligarques sociopathes et génocidaires. Un épiphénomène où des gens meurent chaque jour qui passe et un conflit sans fin qui semble ne pas avoir de solutions… et pourtant…
Tout est là, et là est le problème à résoudre. La solution est plus simple qu’il n’y paraît, pourvu que nous soyons capables de lâcher prise de l’illusion de gouvernance et de justice qui nous est imposée, de reconnaître notre humanité vraie et de lui faire confiance pour emprunter cette voie du salut. Il n’y en a pas d’autre… Il nous faudra agir, ou subir une dictature génocidaire planétaire. Le plan des “élites” autoproclamées est de rendre le monde comme Gaza pour le commun. Ils ne s’arrêteront que quand NOUS, les peuples, les arrêterons. Libre à nous de le comprendre et d’agir en conséquence, unis et solidaires dans notre vaste complémentarité.

C’est en cela que NOUS SOMMES TOUS DES PALESTINIENS !

~ Résistance 71 ~

Novembre 2023

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Communiqué de R71 sur la situation en cours en Palestine / octobre 2023

A lire et diffuser : Communiqué de Résistance 71 sur l’Opération Ouragan / Déluge Al Aqsa en Palestine occupée (octobre 2023)

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Nakba 1948

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3 Réponses to “Sionisme, colonialisme et génocide : les trois axiomes de la politique intérieure d’Israël et réflexion sur l’État, rapport marchand et colonialisme (Pr. Illan Pappé et Résistance 71)”

  1. Le drame vient du Pour-Voir ou Pouvoir, c’est la même chose : la dualité du sujet face à l’objet à saisir ou à posséder.
    Il y a donc DIVISION inévitable, discordance, antagonisme et opinions à n’en plus finir.
    Mais comme l’enseigne un Libéré vivant à l’exemple du sens du Christ générique, il existe une Conscience en laquelle on VOIT, mais qui est dénuée de la FAUSSE séparation entre le sujet qui voit et l’objet qui est vu. On peut facilement expérimenter cette indivision du sujet et de l’objet quand par exemple, si on pratique l’aquarelle en esquissant sur le papier un paysage, il arrive un moment où il n’existe plus de séparation entre l’aquarelliste et le paysage : ils fusionnent, et cela semble magique, merveilleux… Au-delà du « reconnaître notre humanité » comme vous écrivez, donc effectivement « unis et solidaires dans notre vaste complémentarité » (infinie).
    L’occidental urbanisé surtout fonctionne en binaire pur-impur, et là est le problème, nécessairement chez les gros ego et gros comptes en banques qui veulent manipuler les masses !

  2. […] « Les 3 axiomes de la politique intérieure d’Israël » (Illan Pappé) […]

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