ONU et colonialisme: La Déclaration des Droits des Peuples Indigènes… Vraiment ?…

En tout point de vue, l’ONU n’est pas la solution aux problèmes, mais bel et bien une partie du problème global et du problème colonialiste en particulier. L’ONU couvre la fange impérialiste et colonialiste, mais que peut-on décemment attendre d’une entité dont le QG à New York repose sur un terrain « donné » par la famille Rockefeller ? Justice, équité, compassion, honneur, pacifisme ?… Y croire est vraiment le degré zéro de la naïveté !…

Les nations amérindiennes en ont parfaitement conscience, même si leurs « chefs élus » (ceux des conseils de bandes et de tribus) et non représentatifs de leurs nations font semblant d’y croire par intérêt personnel. Le vent est en train de tourner pour l’entité onusienne qui n’est que l’ossature de l’état fasciste supranational du Nouvel Ordre Mondial voulu par la clique banquière Rothschild/Rockefeller and co.

— Résistance 71 —

 

Les limites de la Déclaration des Droits des Peuples Indigènes de l’ONU

 

Steven Newcomb

 

14 mars 2014

 

url de l’article:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2014/03/13/limitations-un-declaration-rights-indigenous-peoples

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Pour les nations et les peuples typiquement appelés “indigènes”, 2014 sera une année importante dans l’arène internationale. Au mois de Septembre prochain, l’assemblée générale des Nations-Unies (NdT: qu’il faut comprendre être l’infrastructure du Nouvel Ordre Mondial) a convenu d’organiser une haute réunion pléniaire en regard de la Déclaration des Droits des Peuples Indigènes des Nations-Unies. Les préparations battent leur plein et l’évènement programmé génère une grande discussion mettant en lice les pro et les contre, parmi les représentants des peuples indigènes.

D’après une résolution de l’ONU, cette réunion pléniaire devra être connue sous le nom de “Conférence Mondiale sur les Peuples Indigènes”. Ceci donne la fausse impression que cela EST de fait, une conférence mondiale des Nations-Unies. Il n’en est rien. Une véritable conférence mondiale sous l’égide de l’ONU dure en général de 9 à 10 jours, tandis que cette réunion pléniaire durera environ 180 minutes total et ce sur une période de deux jours à New York.

L’idée d’une réunion pléniaire de l’ONU fut une initiative des états, à commencer avec celui de Bolivie. La réunion a été promue comme un rassemblement qui agira vers la mise en pratique des 46 articles de la Déclaration des Droits des Peuples Indigènes de l’ONU. De manière plus importante, la réunion sera utilisée comme une opportunité pour les gouvernements des états du monde d’écrire et d’adopter un “document inhérent”. Évidemment, le texte de ce document servira de cadre de mise en application de la déclaration pour les états. Quoi qu’il en soit, bien qu’il y ait quelques possibilités pour les représentants des peuples indigènes de faire quelques suggestions, les nations indigènes et leurs peuples n’auront aucun impact direct sur sa rédaction, son contenu et son interprétation ne seront déterminés que d’après les intentions et les prérogatives dominantes des états.

Cet arrangement hiérarchique du haut vers le bas est en fait totalement consistant avec la règle de domination-subordination que le professeur Anthony Anghie a identifié dans son livre: Imperialism, Sovereignty, and the Making of International Law (traduction du titre: Impérialisme, souveraineté et la construction de la loi internationale) en étudiant les différentes époques de la loi internationale et de l’arène politique internationale. Ce schéma est explicitement identifié par le professeur James Crawford, un mentor d’Anghie.

Le professeur Anghie remarque de manière particulière que nos nations indigènes et leurs peuples devraient prendre à cœur de manière plus spécifique le fait que “la confrontation coloniale fut centrale à la création de la loi internationale et de son concept fondateur spécifique qu’est la souveraineté.” C’est dans ce contexte étatique colonial et impérialiste et de loi internationale que fut créée la Déclaration des Droits des Peuples Indigènes de l’ONU et qui va maintenant être dûment interprêtée par les états eux-mêmes Ceci sera également le contexte duquel naîtra le quelconque document inhérent que les états sont en train de terminer de concocter  et d’adopter.

Il y a eu pas mal de discussions à ce jour pour savoir si le nouveau président de l’assemblée générale de l’ONU John W. Ashe mettra en place un “co-facilitateur indigène” pour la réunion pléniaire. Suite à une réunion à l’ONU le 28 Janvier dernier, nous savons que Mr Ashe a refusé une telle nomination. Un effort de lobbying de cinq représentants indigènes a échoué à faire changer d’avis Mr Ashe qui est un citoyen de la nation de Commonwealth des Barbades. La résolution de l’ONU qui sert de cadre “opératoire” pour la réunion pléniaire, ne prévoit pas de position de co-facilitateur indigène et donc d’après la règlementation de l’ONU, Mr Ashe n’a aucune autorité pour satisfaire cette demande.

La perspective de cette réunion pléniaire en revient à une question clef: Quel document inhérent les gouvernements des états vont-ils produire ? Les nations et peuples indigènes doivent faire particulièrement attention à l’article 46 de la déclaration. C’est un des articles les plus pro-état. Il donne aux états une “porte de sortie” en donnant un explicatif pour limiter la capacité des nations indigènes et leurs peuples de mettre en pratique “les droits cités” dans la déclaration.

En fait, l’article 46 dit spécifiquement que les états peuvent mettre certaines limites sur “l’exercice des droits indiqués dans la déclaration”. Mais l’article dit aussi que de telles limites doivent “être déterminées par la loi” (cela veut-il dire la loi du pays, la loi internationale ou les deux ?,,) De telle limites peuvent être imposée par les états “en accord avec les obligations internationales des droits de l’Homme.” De manière importante, les gouvernements des états interprètent les “droits de l’Homme” comme les droits individuels dans le contexte de la  société civile. L’article 46 dit aussi que de telles “limites” ne devront intervenir que lorsque qu’elles sont “strictement nécessaire pour le seul but de sécuriser la reconnaissance et le respect des droits et des libertés des autres.” Le mot “autres” réfère aux sociétés dominantes non-indigènes.

Si on le dit différemment, des limites sur l’exercice des droits de la déclaration des peuples indigènes de l’ONU peuvent-être imposées par les états afin de “sécuriser” la “reconnaissance des droits et des libertés de…” ceux définis comme non-indigènes. Il y a une autre manière de dire ceci: L’exercice des droits établis dans la déclaration ne sera seulement limité que si et quand les états jugent ces limites nécessaires pour “sécuriser” et “faire respecter” les droits et les libertés d’une société non-indigène donnée.

De plus, de telles limites imposées par l’état seront placées sur les droits énumérés dans la déclaration de l’ONU lorsque de telles limites seront jugées nécessaires  par les états afin “de remplir les requis justes et les plus admirables d’une société démocratique”. A chacun d’interpréter ce que cela veut dire, mais surtout qui va décider ce que cette phrase veut dire ?

Il est intéressant de noter que le mot “requis” dans l’article 46 de la déclaration nous fait penser à un vieux “document inhérent” espagnol célèbre connu sous le nom de “Requerimiento”. Ce document fut établi par un théologien catholique espagnol il y a 500 ans. La monarchie espagnole avait ordonné que ce document fut lu, en espagnol, par les Conquistadores, dans les villages indiens. Ce texte était utilisé comme moyen de communiquer aux Indiens libres et indépendants qu’ils étaient “requis” de se soumettre à la monarchie espagnole pour des raison justes et admirables, comme celles de l’histoire à dormir debout de la création biblique et la chaîne de commandement qui s’ensuit.

Le requis principal auquel les Indiens étaient informé (NdT: en espagnol rappelons-le…) et comme rendu obligatoire de manière supposée par le “dieu” de l’homme blanc, était qu’ils devaient se soumettre sans réserve et pacifiquement à la règle imposée et à l’autorité du pape et de l’église catholique, des monarques catholiques, ainsi qu’aux conquistadores, qui étaient les messagers et les porte-flingues du roi Ferdinand et de la reine Isabelle d’Espagne. Les Indiens étaient informés que tout manquement à se soumettre résulterait en la mort immédiate ou la mise en esclavage et, comme ceux qui résistèrent s’en rendirent vite compte, les Espagnols ne rigolaient pas.

Le Requiremiento n’est qu’un des exemples historiques des origines de la relation domination/subordination et de ce que l’état appelle du doux euphémisme de “loi” et de “société démocratique” de l’Europe et de nos nations et nos peuples ainsi que de nos territoires traditionnels. La base de la “loi” dans la tradition européenne a été défini par “l’habitude de l’obéissance”. En accord avec cette tradition, il y a une chose dont nous pouvons être certains: Les états du monde vont forger et interprèter le document inhérent qui sortira de la réunion pléniaire comme une base de protection “pour des raisons justes et admirables”, des prérogatives de domination des états et ce, contre les nations et peuples que le système étatique international définit comme “un sous-ordre”, ou “indigène”.

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