Reprise et pratique du pouvoir par et pour le peuple: Le municipalisme libertaire ~ 1ère partie ~

“L’État est une forme toute aussi ancienne que la commune, mais il y a cette différence: tandis que l’État représente dans l’histoire la négation de la liberté, l’absolutisme et l’artbitraire, la ruine de ses sujets, l’échafaud et la torture, c’est précisément dans l’affranchissement des communes contre l’État que nous retrouvons les plus belles pages de l’histoire…

Souvenons-nous de ces fédérations qui surgirent spontanément en Espagne et sauvèrent l’indépendance du pays lorsque l’état était ébranlé dans ses fondements par les armées conquérantes de Napoléo. Dès lors que l’État n’est plus à même d’imposer l’union forcée, l’union surgit d’elle-même, selon les besoins naturels. Renversez l’État et la société fédérée surgira de ses ruines, vraiment une, vraiment indivisible, libre et grandissant en solidarité par sa liberté même.”

~ Pierre Kropotkine (“La Commune”, 1882) ~

 

Le municipalisme libertaire, solution politique démocratique au cul-de-sac étatique qui nous opprime

 

Résistance 71

 

7 Novembre 2014

 

1ère partie

2ème partie

 

Nous vivons en ce début de XXIème siècle, la lente agonie historique des états-nation que nos oligarques, plus criminels qu’éclairés, veulent muter en dictature unique transnationale au gré d’une grille de contrôle drastique des populations qui déchaînera l’assouvissement totalitaire planétaire d’une clique de psychopathes eugénistes et suprémacistes.

S’il devient de plus en plus évident pour de plus en plus de monde que nous devons réagir avant qu’il ne soit trop tard et que le piège totalitaire ne se soit refermé sur nous, le plus grand nombre d’entre nous n’entrevoie pas encore la solution politico-sociale potentielle qui nous sauverait de ce marasme sanglant annoncé. Beaucoup d’entre nous voient et ressentent le besoin d’un changement de paradigme politique, mais le sentiment d’avoir épuisé toutes les “solutions” possibles en décourage plus d’un. Qu’avons-nous pas essayé au cours de l’Histoire ? La monarchie, l’empire, la monarchie constitutionnelle, la république en “démocratie” dite représentative (suffrage censitaire, suffrage universel), le fascisme, le communisme capitalisme d’état (marxisme) ? Rien ne fonctionne, qu’y a t’il d’autre à faire ? Avons-nous tout essayé ?

Dans une optique étatique, vraisemblablement… Mais est-ce là toute l’affaire ? Nous allons tenter de répondre à cette question.

Nous avons déjà traité ici-même de sujets importants à maîtriser pour une approche politique radicalement différente tels que l’État et sa contre-partie d’association volontaire fédérale et conféderale. Nous envisageons ici de passer du général au plus particulier, à savoir l’organisation des communautés de terrain en communes libres, émancipées et autogérées. A cet égard, nous étudierons une forme parfaitement adaptable et à géométrie variable qui a été appelée le “municipalisme libertaire” et qui prend sa source dans l’expérience du communalisme libertaire tel qu’il était envisagé, fut et est toujours pratiqué historiquement depuis les sociétés traditionnelles toutes cultures confondues.

De fait, l’histoire ne documente pas de période de véritable démocratie (décisions socio-politiques prises par et pour le peuple librement organisé de manière non-hiérarchique) du moins dans la longue durée, tant les systèmes qui s’en approchaient le plus (la cité athénienne, les cités médiévales, les sections parisiennes et autres…) ont été minés par des structures et concepts antinomiques à la liberté individuelle et collective tels que le patriarcat (fondement de la société de type autoritaire- pyramidale) et les institutions étatiques, qui par essence même sont aristocratiques et anti-démocratiques.

L‘histoire nous donne néanmoins des exemples où les peuples se sont organisés de manière plus démocratique qu’en suivant des institutions rigides organisées par un système bureaucratique de contrôle et de protection des privilèges du petit nombre d’oligarques placés au sommet de la pyramide d’abord politique puis sociale. Quels sont les exemples passés d’une telle expérience:

  • Athènes: Si la cité antique fonctionnait certes par assemblées populaires qui prenaient en charge les décisions politiques, celles-ci n’étaient composées que des quelques 40 000 citoyens mâles de souche qui avaient le droit d’y siéger. Les femmes, les étrangers, les Athéniens d’origine étrangère en étaient exclus. Athènes fonctionnait sur une base esclavagiste. L‘apogée de l’approche démocratique athénienne survint avec l’élection de Solon comme magistrat en chef de la cité en 594 av.J.C.
  • Les cités médiévales du XIème au XVème siècle:
    Sombrées dans l’oubli de manière bien convéniente pour les théoriciens et propagandistes de l’État, leur étude fut remis au goût du jour par Pierre Kropotkine dans son ouvrage: “L’entr’aide, facteur de l’évolution”.
    L’apogée de la commune médiévale peut être située entre le XIème et la fin du XIVème siècles. A cette époque, la monarchie absolue n’existait pas. Les nations européennes étaient morcellées et ni les rois, ni les princes de l’église n’étaient plus capables de contrôler les cités qui s’organisèrent internement pour la politique et le commerce extérieur. Ce fut l’apogée des grandes cités médiévales qui se fédérèrent en ligue gérées par les guildes marchandes. De grands noms émergèrent tels: Laon, Gent, Lièges, Ypres, Fribourg, Novgorod, Florence, Milan, Cremona, Bologne, Nüremberg. A terme, assiégées par les pouvoirs seigneuriaux locaux et royaux et surtout par leur incapacité à défendre et entretenir une relation fertile avec les populations vivant autour des cités, ces grandes communes médiévales laissèrent entrer le loup dans la bergerie et furent assujetties au pouvoir royal et à la hiérarchie ecclésiastique de leurs différents pays. Les plus de 3 siècles de leur existence amenèrent les grandes constructions, les cathédrales, le développement du commerce et l’autogestion des cités par les peuples qui ne pouvaient compter que sur eux-mêmes pour se défendre et prospérer.
  • Les sections parisiennes de 1792-93: Elles furent sans aucun doute le mouvement le plus démocratique que connût la révolution française. Les sections parisiennes fonctionnaient en mode d’action et de démocratie directes. Sur un plan politique, insufflée par le visionnaire Jean Varlet, le mouvement des Sections Parisiennes pensait, à juste titre, que la souveraineté populaire se devait d’être exercée par l’ensemble du peuple et non pas par une portion de celui-ci, fut-elle choisie par le moyen électoral. Paris fut divisée en sections dont chacune envoyait 6 délégués révocables à la Commune de Paris, dont la fonction essentielle était celle de coordinatrice des sections de la ville. Chaque section était divisée en différents comités comme ceux de la distribution alimentaire, de la finance, de la défense/police et de la surveillance du voisinage. Les sections étaient investies de la défense de Paris et chaque section possédait une unité d’artillerie, c’est à dire que la force d’auto-défense était entre les mains des citoyens, qui y participaient activement. En Juin 1793, les sectionnaires faillirent renverser la Convention et on peut toujours spéculer sur le devenir de la révolution si cette insurrection anti-bourgeoisie avait été couronnée de succès. Il est alors fort probable que le pouvoir ait été décentralisé vers une “confédération nationale d’assemblées sectionnaires”.
    Durant la dernière période des sections parisiennes, avant que Jean Varlet, Jacques-René Hébert, leaders des Enragés ne fussent arrêtés, il fut tenté d’organiser les sections parisiennes en contre-pouvoir populaire à la corruption de la révolution bourgeoise et il fut tenté d’instaurer une “Commune des Communes”, une confédération des communes et cités de France, qui aurait supplanté à terme la Convention Nationale corrompue.
    Mal représentée à dessein dans les livres d’histoire comme étant le temps de radicaux sanguinaires mettant en danger les “grandes idées” de la révolution issue des Lumières, il convient de replacer cette parenthèse authentiquement démocratique dans son juste contexte. Le mouvement des Sections Parisiennes fut sans doute la période où le peuple fut le plus en charge de sa destinée durant la révolution française et si les Jacobins, voyant le danger pour les intérêts bourgeois, n’y avaient pas mis violemment fin, la France serait sans doute bien différente aujourd’hui et qui sait, serait peut-être le modèle de la véritable démocratie. Les Sections Parisiennes demeurent à ce jour un remarquable exemple organisationnel de la démocratie directe et de la gestion de la chose publique de, par et pour le peuple.
  • La Commune de Paris de 1871:
    Ou quand le peuple parisien reprend le feuilleton là où l’avaient laissé les sectionnaires de 1792-93… Expérience de démocratie directe non dénuée d’erreurs fatales sur fond de guerre civile et de guerre impérialiste, Paris étant assiégés par les Prussiens qui ont battu la France à la bataille de Sedan. L’empereur Napoléon III est prisonnier, le gouvernement a fuit à Versailles et, comme cela se reproduira en 1936-39 en Espagne, les états se liguent contre le peuple en arme et en rébellion légitime pour l’écraser. Ainsi, fait unique dans l’histoire, les Prussiens vainqueurs rendent leurs armes à l’armée française vaincue pour que celle-ci puisse écraser dans un bain de sang (27000 morts chez les Communards dont au moins 17000 fusillés, 15000 condamnés et 7000 déportés dans les bagnes) le peuple en insurrection qui menace l’existence même de l’État et de l’ordre oligarchique bourgeois. Dans un environnement de guerre et insurrectionnel, la Commune de Paris vécut plusieurs mois en démocratie directe, entâché d’un retour à une forme de gouvernement plus centralisé. Pierre Kropotkine dira en 1882: “C’est de l’état que cherchera la commune d’aujourd’hui à s’affranchir !”
  • Les communes anarchistes de la révolution espagnole de 1936-39:
    L’anarchisme et le communalisme libertaire existait en Espagne depuis 1868 après une grande divulgation des idées de Michel Bakounine et Pierre Kropotkine. L’anarcho-syndicalisme monta en puissance et la CNT-AIT espagnole avait plus d’un million de syndicalistes adhérents en 1936, dans une Espagne où le marxisme et le Parti Communiste Espagnol avait une très faible influence et étaient quasiment inexistants.
    Lors de la guerre civile, un grand nombre de communes des provinces d’Andalousie, de Catalogne, des Asturies et du Levant furent auto-gérées par le peuple. A Barcelone, la ville entière fut auto-gérée par le peuple et malgré les difficultés conjoncturelles, les gens s’y épanouirent avant que les États ne finissent par se liguer pour y mettre fin.
    La révolution sociale libertaire espagnole fut vaincue par la coalition des états fascistes brun (Franco, Mussolini, Hitler), rouge (Staline et l’URSS) et des “démocraties représentatives” modérées telles la France (du Front Populaire, donc soi-disant de “gauche” ne l’oublions pas…) et le Royaume-Uni, qui fermèrent leurs frontières, la France enfermant même les réfugiés espagnols dans des camps frontaliers.

Depuis le XVIème siècle et l’avènement définitif des états-nation, les peuples vivent sous la coupe oligarchique règlementée de gouvernements dont le niveau de totalitarisme n’est finalement qu’une question de degré d’imposition par la même clique de contrôleur que sont les oligarques en chef, aujourd’hui les financiers et gros industriels transnationaux, qui sont parvenus finalement à s’assujettir l’ensemble des systèmes de pouvoir de la planète.

Ce que nous vivons de nos jours n’est que le début de l’étape finale vers une dictature globale que l’oligarchie appelle depuis des lustres son “Nouvel Ordre Mondial”.

Pour empêcher cette dictature eugéniste de prendre corps, il convient pour les peuples de sortir du paradigme politique imposé en réalisant qu’il y a eu une vie avant l’État et qu’il y en a une après. Nous devons cesser de faussement assimiler les termes d’État et de société en une équation État = Société que peu de personnes semblent vouloir ou capables de remettre en cause. C’est bien pourtant par là qu’il faut commencer !

Pour ce faire, nous devons réaliser la synthèse politique et historique de ce que nous avons vécu jusqu’ici et cette synthèse peut-être nommée le “communalisme ou municipalisme libertaire” ou comme les camarades Kurdes l’ont nommé le “Confédéralisme Démocratique”, peu importe de fait la terminologie, ce qui compte est le concept et surtout sa mise en pratique, comme cela est déjà fait depuis 1994 au Chiapas au Mexique avec le mouvement zapatiste de l’EZLN et depuis une dizaine d’année dans les provinces kurdes du nord de la Syrie (Rojava, Kobané) qui défraient de nos jours la chronique par leur héroïque résistance à l’armée mercenaire prétendûment islamiste de l’empire colonial occidental qu’est l’EIIL/EI.

Pour mieux comprendre ce concept, analysons ce qu’est une “municipalité libertaire”…

“Le municipalisme libertaire, par contraste avec l’état-nation et ses institutions, est une philosophie politique révolutionnaire qui vise à évincer à la fois le capitalisme et l’état-nation de la société et de les remplacer par des relations sociales bien plus humaines et coopératrices.” (Janet Biehl, 1998)

Si à la fois Michel Bakounine et Pierre Kropotkine ont posé les jalons du communalisme libertaire, le concept a été développé plus avant par l’ex-militant marxiste américain devenu anarchiste Murray Bookchin, qui a ajouté au municipalisme libertaire une dimension d’écologie sociale. Décédé en 2006 à l’âge de 85 ans, il est succédé par sa disciple Janet Biehl que nous avons citée ci-dessus. Militant, auteur et historien de l’anarchisme prolifique qui écrivit entr’autre une superbe historiographie des anarchistes espagnols: “The Spanish Anarchists, the Heroic years 1868-1936” ainsi que des essais sur l’écologie sociale et le municipalisme libertaire (bibliographie en français plus complète en fin d’article), Bookchin peut-être considéré comme le “père” du municipalisme libertaire et écologique moderne.

Pour mieux cerner le concept et la mise en pratique du municipalisme libertaire, nous nous réfèrerons et citerons le livre résumé de Janet Biehl : “La politique de l’écologie sociale: Le municipalisme libertaire” (édition anglaise, Black Rose Books, 1998).

Le municipalisme est le regroupement politique de communes, de municipalités autogérées. Ces assemblées librement choisies transcendent l’individu d’entité individuelle et groupes citoyens qui se reconnaissent les uns les autres et agissent de concert pour le développement collectif et le bien commun de leur communauté au sens strict et au sens élargi.

Une des caractéristiques fondamentale de ce mode d’organisation sociale est sa décentralisation.

Au lieu d’avoir une entité bureaucratique appelée Mairie, s’occuper de démarches souvent futiles, une grande partie pourrait-être effectuée au niveau local des quartiers, ces mêmes quartiers développeraient par exemple des espaces verts, non pas seulement de parcs de loisir et de détente, mais aussi de jardins potagers à l’échelle d’un ou plusieurs quartiers où les citoyens résidents cultiveraient leurs propres fruits et légumes (ce concept existe depuis longtemps à Cuba par exemple…). Les écoles, universités, cliniques et hôpitaux n’auraient pas a être “décentralisés”, mais des dispensaires de santé et éducatif pourraient voir le jour dans les quartiers de voisinage, où la vie deviendrait autre que l’actuelle vie de voisinage de cités dortoirs. L’ensemble de ces services seraient autogérés par la population elle-même, les décisions à prendre se faisant en réunion d’assemblées de voisinage où tout le monde décide et a son mot à dire. Ceci induira une démocratisation réelle et accrue.

La structure fondamentale de toute démocratie directe est l’assemblée générale citoyenne d’une zone donnée où les citoyens se réunissent, délibèrent et décident des choses à faire collectivement. La méthode de décision se fait par vote. Il y a deux possibilités: le vote majoritaire, qui est toujours possible mais à notre sens anti-démocratique, car ce type de vote conduit à ce que l’on peut qualifier de dictature de la majorité, meilleure moyen pour maintenir une société divisée… Notre vision est celle du consensus à l’unanimité (ce qui sera bien plus facile à achever lorsque les citoyens œuvrent vraiment pour le bien commun…). Ces assemblées doivent se réunir à intervalle régulier dans les lieux communs de voisinage: salle des fêtes, théâtre, gymnase, voire dehors en place publique si la météo le permet. Chaque assemblée suivra une série de règles simples procédurières pour la bonne tenue des débats, tous les citoyens ayant eux-mêmes agréé à cette série de règles. Les sujets à discuter seront décidés en avance au gré des besoins et les citoyens pourront se préparer ainsi à des discussions constructives et informées. Le débat étant essentiel, il sera encouragé. Beaucoup de personnes peuvent se sentir inhibées, concernées, mais timides ou impressionnées par ce type de réunion publique. Comme le vieil adage le dit si bien “c’est en forgeant qu’on devient forgeron”… C’est donc en débattant et en participant qu’on devient un véritable citoyen et non pas comme aujourd’hui, dans nos sociétés aseptisées de la délégation de pouvoir, réduits à des contribuables, votards et consommateurs compulsifs… Ceci ne pourra qu’améliorer la qualité de la prise de décision, car en fin de compte c’est bien sûr de cela qu’il s’agit.

La construction d’un mouvement de municipalisme libertaire passe par la base, l’individu, qui s’étant documenté et éduqué se rassemble dans sa communauté avec des personnes ayant fait de même. Il convient dès lors de procéder à une sorte d’éducation populaire pour favoriser ce qu’on appelle “l’effet boule de neige”. Enseigner aux autres permet également de tester et de rafiner ses propres connaissances ainsi que de peaufiner la communication et l’entente avec les autres citoyens ayant les mêmes désirs de changement politique. Il apparaît que très souvent, bien des gens pensent de la même façon, entrevoient les mêmes solutions mais ont du mal à articuler une méthodologie d’action. Le faire ensemble aide et développe le sentiment de coopération et d’entr’aide qui comme l’a démontré Pierre Kropotkine, sont des éléments évolutifs essentiels de l’espèce humaine.

Dès que la confiance est là, le groupe ainsi constitué doit se promouvoir au sein de la communauté et commencer à expliquer aux autres comment les choses pourraient se passer entre citoyens compétents et éclairés. A cet égard l’éducation du public est très importante pour gagner en audience et en intérêt. Les conclusions de réunions peuvent être écrites, imprimées, postées sur les réseaux sociaux etc… Cela fonctionne un peu comme un parti politique de nos jours à la grande différence que cela est participatif à 100%, complètement décentralisé, sans chef, sans hiérarchie, sans bureau directeur, sans cotisations etc… Le tout étant totalement géré par les citoyens militants.

De là les réunions en assemblée deviennent nécessaires. Les réunions doivent se concentrer sur les problèmes de la communauté et sur les décisions à prendre ou l’influence à exercer en commun. Un coordinateur de séance peut être désigné pour garder les débats dans ce qui a été décidé préalablement et éviter ou limiter les digressions et les hors-sujets.

Plus le groupe de la communauté adresse des sujets pertinents et agit en conséquence, plus il attirera de personnes qui s’associeront volontairement aux efforts de changement politique directs. Il sera parfois nécessaire d’entrer en désobéissance civile avec les instances étatiques et une stratégie appropriée devra être préalablement discutée. L’idée est de construire des groupes autonomes, traitant localement du plus de problèmes quotidiens de la communauté afin de gagner une audience et une participation volontaire du plus grand nombre.

A ce titre, les assemblées et les actions de démocratie directe citoyenne, hors institution, deviennent pas à pas un contre-pouvoir efficace et incontrournable amenant toujours plus de citoyens à le rejoindre volontairement.

Il est important de continuer l’éducation populaire et que les membres originels du groupe s’enrichissent et coopèrent avec le collectif. Ceux-ci doivent être périodiquement rappelés par la base que le mouvement est décentralisé et “sans chef”. Lorsque le mouvement fait “boule de neige” dans d’autres communautés, des délégations pourront y être envoyées. Chaque délégation temporaire étant composée de portes-parole désignés ou mieux tirés au sort sur une base tournante, qui n’ont aucun pouvoir exécutif, se réfèrent à la base, sont révocables à tout moment et dont le mandat ne dure que le temps de la délégation.

C’est sur ce principe que seront ultérieurement fondées tous types de délégations au niveau de la fédération et de la confédération des communes libres.

L’objection classique à ce type organisationnel politique des citoyens est la taille de la communauté. Il est vrai que ceci est un peu plus facile dans des communautés réduites en zones rurales par exemple. Comment procéder dans de plus gros centres urbains ? C’est ce que nous allons voir maintenant en suggérant une méthodologie pratique.

A suivre…

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