Résistance au colonialisme: le 20 septembre les flics matraqueurs de l’état de New York au tribunal… 19 ans plus tard ! (suite)

Rapport de 2006 sur l’attaque des New York State Troopers à Onondaga

 

Mohawk Nation News

 

16 Mars 2016

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2016/03/16/nys-troopers-2006-report/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

1ère partie: l’attaque sur Onondaga au tribunal le 20 Septembre 2016

 

Cet article important fut écrit et publié en 2006 avant qu’aucun document ne nous soit présenté. La diffusion de cette histoire était limitée à l’époque.

“MNN. Oct. 18, 2006. Les Troopers de l’état de New York tendent une “embuscade” illégale aux Iroquois à Onondaga en Mai 1997 ~ Victoire en cour d’ appel états-unienne ~

“Il y a neuf ans, nous allâmes à Onondaga pour célébrer une victoire sur l’état de New York qui voulait nous imposer illégalement en violation flagrante de la constitution des Etats-Unis. Vers midi en ce 18 May 1997, nous avons commencé une cérémonie de brûlage de tabac sur la propriété d’Andrew Jones le long de l’autoroute inter-état 81 (Interstate 81). La division du “détail indien” des Troopers de l’état de New York s’en vint. Ils étaient habillés en tenue anti-émeute et portaient leur matraque. Une vidéo enregistrée révèle quelques troopers plaisantant au sujet de les “trique” et comment tout bon trooper se doit “d’avoir une trique”. L’un d’entre eux déclara que les Indiens devaient se faire botter le cul. Ils avaient retiré leur badges de noms et matricules, alors que leur règlement leur ordonne de les porter à tout moment.”

“Les troopers utilisèrent la ligne de formation dite d’escarmourche en faisant face aux manifestants qui se trouvaient à plus de 20m or de la zone de l’Autoroute, puis ils nous encerclèrent. Ils étaient emmenés par Ollie Gibson qui portait une chemise de flanelle et leur montrait des personnes du doigt. Cela veut-il dire que les troppers ne reconnaissent pas un Indien d’un autre ou qui était un homme ou une femme ou un enfant ? Tous avions une peau bronzée et des cheveux bruns.
Ils marchèrent vers nous tapotant leur matraque dans la paume de leur main, puis ils chargèrent les gens présents et commencèrent à placer certains en état d’arrestation, les frappants répétitivement avec leurs matraques, nous tirant par les cheveux en nous donnant aussi des coups de pieds. Ils jettèrent un homme qui était en train de prier au sol et l’étranglèrent. Ils portèrent les mains sur une petite fille de 11 ans et une femme-médecine âgée ; ils renversèrent un jeune enfant qui avait un double plâtrage aux jambes hors de sa poussette. Pas vraiment une équipe de braves types !

Il n’y eut aucun ordre, aucune sommation qui nous furent donnés. Les troopers essayèrent d’empêcher quiconque de prendre des photos et des vidéos de ce qui se passait en mettant leurs mains sur les objectifs et en menaçant d’arrêter les preneurs de vues. Ils en ont même frappé quelques uns. Un clip vidéo existe qui fut diffusé en boucle sur la chaîne locale de Syracuse. 26 personnes furent arrêtées et mises en accusation. Toutes les accusations furent abandonnées. Une femme fut accusée de ne pas avoir laissé la voie libre après qu’on le lui ait ordonné. Elle avait perdu connaissance. Ils ont dû utiliser des sels d’ammoniaque pour la ranimer afin de pouvoir l’arrêter. Les troopers mirent en accusation un homme pour avoir “couru en tous sens de manière provocative”. Il fut acquitté. Cet homme arriva en retard, jeta un œil à la mêlée et il fut tabassé.

Le père du propriétaire, Ron Jones, fut assassiné chez lui peu de temps après. Ses mains furent amputées et sa maison d’Onondaga fut incendiée. Ceci demeure un assassinat non élucidé. Nous continuons à envoyer des messages au sujet de la complicité de l’état de New York avec certains Indiens, avec les assassinats et autres crimes de ce qui se passa près de l’Autoroute 81 pour que le monde sache. C’est une des façons d’atteindre le public à ces sujets, en placardant l’information le long de l’autoroute.

Nous avons déposé plainte contre eux au tribunal de district des Etats-Unis pour la partie nord de l’état de New York pour violation de notre liberté d’expression, de rassemblement et de pratique religieuse, pour utilisation abusive de la force publique, de conspiration sur la violation de nos droits, de notre droit égal de protection, tout en étant indifférent à nos besoins médicaux. Nous n’avons pas voulu que ceci se produise une nouvelle fois pour notre peuple. Les troopers ont affirmé qu’ils avaient une “immunité qualifiée” qui “protège les policiers dans l’exercice de leur fonction de toutes poursuites légales en dommage et intérêt…” Ils ont dit avoir fait “une erreur en toute honnêteté”. Est-ce comme se faire flinguer par ses alliès ? Disent-ils “Oh J’ai oublié, désolé de vous avoir tabassé et de vous avoir tué. Je ne voulais pas vous provoquer pour que vos actions me mettent en colère contre vous…”

“Ils ont perdu au premier niveau légal. Les troopers menèrent cette décision à la cour d’appel des Etats-Unis du second circuit. Le 4 Octobre 2006, ils perdirent encore. Cela veut-il dire que les troopers vont devenir les déchus de l’état de New York, quid de ceux qui ont requis et commandité cette attaque ?
Les troopers manœuvrèrent pour s’en sortir en déclarant qu’ils avaient une “immunité qualifiée” ; ils pensaient que cela allait les tirer d’affaire. Cette dernière décision rend les choses difficiles pour l’état de New York. Maintenant nous pouvons attendre sereinement les 6-8 mois avant le procès de Syracuse.

Voilà les choses telles qu’elles sont. Nous manifestions sur une propriété privée et les troopers ont dispersé notre réunion. Ils étaient arrivés depuis la manifestation Seneca sur la New York State Thruway. Il existe des preuves montrant que les troopers furent partiellement motivés par quelque chose s’étant produit ailleurs.

Lorsque les troopers arrivèrent, ce fut exactement l’équivalent d’entrer dans une église, d’en chasser les gens tout en désacralisant leur institution pendant une réunion religieuse. Nous avons demandé une injonction pour empêcher les flics de nous attaquer encore. Il y a un film qui montre la violence de l’attaque non provoquée. (NdT: que nous avons déjà mis en ligne mais que nous replaçons en section commentaire..)

Il fut aussi démontré que les troopers avaient planifié cette attaque. Les manifestants s’étaient rendus sur la propriété de Jones 10 jours auparavant. Les gens avaient commencé des feux de cérémonie puis invité d’autres membres des 6 nations (iroquoises) à les rejoindre le 18 Mai 1997 pour une réunion cérémonielle. Environ 100 personnes vinrent, Nous avions distribué des tracts sur l’A81 quand les voitures ralentissaient pour voir ce qu’il se passait. Puis nous avons arrêté de le faire.

Ceci est une importante affaire parce que nous devons mettre un coup d’arrêt au pouvoir de la police de construire des scenario afin qu’elle puisse remplir son agenda du “détail indien”. Ils ont dit qu’ils pensaient qu’il y aurait des armes là-bas. En d’autres termes, ils ont fait la loi eux-mêmes, il est clair que le tribunal ne les a pas cru. Le 17 Mai, la veille donc, des appels fusèrent. Les troopers furent ordonnés de se rejoindre sur le parking du K Mart de Nedrow. Ceci fut coordonné avec l’aide du Sheriff local, impliquant des paniers à salade et la totale logistique. Le plan de nous attaquer fut mis en place et le 18 plus de troopers arrivèrent sur le parking.

Ils furent approchés à ce moment par un résident d’Onondaga, Stone Horse (cheval de pierre), qui leur dit alors que ceci était un rassemblement pacifique. Il remarqua qu’ils avaient tous enlevé leur badge avec nom et matricule et il leur demanda pourquoi. Les troopers lui ont répondu que les épingles pourraient les blesser et les distraire, alors même qu’ils avaient leurs armes à l’étui [pensons-nous que peut–être ils ne voulaient pas que leurs badges soient endommagés ? Echappaient-ils à leur propre personne de la sorte ? Se mettaient-ils dans un gang de rue adolescent qui pourrait jouer un bon tour aux Indiens en toute impunité ? Ce ne sont pas leurs badges qui nous ont tabassé. Ce sont eux ! Ils sont toujours ce qu’ils sont… des New York State Troopers !]

Stone Horse leur avait dit que quelques personnes distribueraient des tracts et qu’il y aurait des cameramen sur place. Les gens n’étaient pas sur la route. Stone Horse a dit: “nous sommes hors de la route, que voulez-vous que nous fassions de plus ?”

“Il fut demandé à la police si elle nous avait donné l’orde de nous disperser. Ils répondirent: Non ! Ils commencèrent à arrêter quiconque ils pouvaient attraper. Pourquoi ? Il n’en savait rien !” Avez-vous vu une ou plusieurs armes là-bas ? Non, répondirent-ils. La politique gérait-elle la police ? Etait-ce prémédité ? Ils allaient tabasser et arrêter des gens d’après eux. Les troopers ont dit que nous avons refusé de quitter le bord de l’autoroute. Nous n’étions pas du tout sur la route ou ses abords quand ils commencèrent à nous attaquer.

Nous avons une histoire très importante à raconter. Il y a deux problèmes que nous voulons confronter. Qu’est-ce que la division du “détail indien” de la police de l’état de New York ? Nous savons que la police extérieure ne peut pas venir sur notre territoire ni sur une propriété privée.

Un des plaignants a parlé de l‘affaire. Il a dit que nous n’étions pas imposable par un gouvernement étranger. Nous célébrions cette reconnaissance, notre peuple s’est levé contre une taxation illégale contre lui. Nous avons gagné en cour de justice. Le gouverneur George Pataki a déclaré qu’il allait devenir le premier gouverneur de l’état de New York à “remettre les Indiens à leur place”. Les chefs ont œuvré avec l’état de New York pour signer un accord illégal d’imposition qui venait juste d’être révoqué. Ce fut une journée difficile pour nous. Nous sommes un peuple souverain jusqu’à aujourd’hui. L’état de New York ne peut pas nous imposer sa volonté. Nous avons eu une manif en Avril 1997 à Albany afin de clarifier dce point. Ceux qui vinrent furent représentatifs de chaque segment de la communauté Ongwe’hon:weh (peuples natifs de l’Île de la Grande Tortue) Aujourd’’hui le ministre de la justice Eliot Spitzer tente exactement la même fraude.

Nous avons dit à Bob Bateson du gouvernement de l’état de New York: “Vous pouvez faire et signer tous les accords que vous voulez avec les soi-disants chefs et leaders. Si la base des gens n’est pas d’accord, alors vous n’avez absolument aucun accord et vous ne pouvez en rien le faire passer en force. C’est la loi de la terre ! (Kaiane’re:kowa)

Le 18 Mai 1997, les troopers de l’état de New York ont agi en toute illégalité. Les leaders étaient si motivés à prouver à quel point ils étaient puissants. Cette attaque montre à quel point leurs esprits sont dérangés. En trois jours le gouverneur Pataki convoqua une conférence de presse au musée des Indiens américains. Lorsque son hélicoptère attérit, il vint directement à l’équipe de négociation iroquoise qui était présente. Il leva la main et dit: “Je suis si content de vous voir. Vous allez aimez ce que j’ai à dire.” Il monta au podium et dit alors: “A partir de ce jour, nous respecterons la souveraineté des nations indiennes.”

Oui, il a fait marche arrière sur sa taxation forcée. En lieu et place, il collecte des impôts en mettant au point des schémas de “partage de revenus” avec les chefs “tribaux” et les conseils établis sous la loi fédérale indienne. Ceci est en violation de la constitution des Etats-Unis et de la loi régulatrice du Indian Gaming Regulatory Act et en violation de la loi internationale qui respecte l’auto-détermination. Il ignore la souveraineté des peuples en poussant les conseils de tribus (coloniaux) à nous faire payer des impôts sans nous consulter et sans notre consentement.

Maintenant son ministre de la justice Eliot Spitzer recommence la même guerre contre nous, essayant d’amener sur nous frauduleusement le système de taxation. Nos parents, grands-parents et arrières-grands-parents furent tous dans cette guerre. Nous avons dit que plus jamais des “chefs” traîtres nous ferons ce qu’ils nous ont fait auparavant.

Nous ne pouvons pas aller chez nos ancêtres qui ne sont plus ici. Devrons-nous laisser cette charge à nos enfants ? L’état de New York a violé ses propres lois. La loi fédérale indienne est illégale. Nous rappelons aux colons que ceci est notre terre, notre juridiction et que nous avons tous les droits de nous défendre. Les colons doivent respecter le traité Wampum Deux Rangées (Guswenta) et la Grande Loi de la Paix, Kaiane’re:kowa. Nous sommes nés libres et le sommes toujours. Nous n’avons jamais été d’accord pour être “Canadiens” ou “États-Uniens” ou des “indiens” de ces entités et ne le seront jamais !

Nous avons eu la sagesse de nos ancêtres qui ont mis cette loi au point. Ce fut le plus grand cadeau qui provint de nos esprits. Il importe peu quelle est notre condition physique, ceci est notre pouvoir. Utilisons la sagesse de nos ancêtres et nos esprits d’aujourd’hui et ne seront couronnés de succès.
Ceci fut une partie de la résistance des peuples iroquois contre l’oppression de l’Île de la Grande Tortue. Pour cette raison, les peuples des 6 nations sont toujours haïs par les gens en contrôle des corporations et de leurs marionnettes que sont les gouvernements fédéraux et les institutions fédérales et d’états/provinces du Canada et des Etats-Unis.
En tant que gardiens de la porte orientale de l’Île de la Grande Tortue que nous sommes, ils veulent nous éliminer. C’est pourquoi ces états et les intérêts entrepreneuriaux se cachant derrière eux exercent tant de force brutale sur nous. Notre défense dans cette affaire contre l’état de New York et d’autres et de vivre en accord avec la Grande Loi de la Paix, Kaiane’re:kowa.

Nous sommes des peuples libres ! Et nous voulons que tous le sachent !

~ MNN, 2006 ~

11 Réponses to “Résistance au colonialisme: le 20 septembre les flics matraqueurs de l’état de New York au tribunal… 19 ans plus tard ! (suite)”

  1. La vidéo de l’attaque du 18 Mai 1997:

  2. « Nous sommes nés libres et le sommes toujours. Nous n’avons jamais été d’accord pour être “Canadiens” ou “États-Uniens” ou des “indiens” de ces entités et ne le seront jamais ! »

    En une phrase ; Tout est dit… En même temps, mais c’est mon ressentie à moi ; Je me sens tellement impuissante. JBL

  3. Je ne suis pas capable de répondre à cette question, franchement. Je suis en ce moment broyée par un pb en tant que mère et je n’arrive pas à surmonter ma peine aussi c’est sûrement pour cela que cette impuissance prévaut sur tout autre sentiment… 😦

  4. Tenez, je vous joins mon dernier billet de blog qui se compose en plusieurs parties, la dernière étant consacrée à votre article sur les Kurdes syriens. https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/03/21/la-tete-dans-la-lune/ J’ai essayé d’organiser une réflexion autour de plusieurs thèmes et j’espère que cela vous conviendra. Ayant eu de gros problèmes techniques de mises en lien (depuis l’ouverture du blog) et m’en étant aperçue depuis peu ; Surtout n’hésitez pas à me faire part du rendu. Au plaisir de vous lire ici ou ailleurs ; Fraternellement JBL

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