« Crise des retraites », manipulation marchande et les deux faces de la même pièce capitaliste : le fascisme brun et le fascisme rouge, toujours remis au goût du jour selon les besoins oligarchiques (Résistance 71 avec Errico Malatesta)

Le_Reveil

Une fois de plus… la grande lucidité, simplement exprimée d’Errico Malatesta en 1924. L’anarchiste italien, grand incontournable de la pensée et de l’action anarchistes dont l’évolution politique demeure assez inégalée. Nous mettons sous ce texte une sélection d’écrits choisis en format PDF réalisé par Jo dont la mise en page est la preuve visible de l’inspiration qu’a exercée ces textes… Malatesta fut l’un des signataires du manifeste anarchiste contre la guerre de 1915. Il nous faut sortir du système, penser et agir hors du moule qui nous est imposé. Les manifs de 2023 sont nassées dans une impasse politique avant même que de l’être sur le terrain. Sortir des villes où l’oligarchie veut nous confiner et nous contrôler, redévelopper nos riches zones rurales dans un principe d’entraide et de coopération en associations libres hors marchandise et institutions, nous saisir des moyens de production que nous mettrons directement au service de tous. Refuser de jouer le jeu de la concurrence des privilèges dans une société exsangue de la dictature marchande et recréer nos vies hors cadre, par débordement et réappropriation associative, entraide et coopération volontaires et défense des nouvelles communautés indépendantes. 15% de la population adulte de ce pays représente quelques 7 millions de personnes, qui, réparties sur le territoires, solidaires et interconnectées en associations libres de communes émancipées, reformateraient les relations sociales pour vivre humainement, et non plus survivre en régime de domination et de coercition permanentes.

Il n’y a pas de solution au sein du système, cela doit maintenant être une évidence pour quiconque veut bien réfléchir cinq minutes de manière critique. Tant que nous pensons et agissons dans le carcan imposé nous ne pouvons pas sortir du « samsara politico-marchand » et de ses deux extrêmes, les deux faces de la même pièce : le fascisme brun et le fascisme rouge tous deux inféodés à la dictature marchande nihiliste en marche jusqu’à destruction complète… Conclusion ?…

~ Résistance 71 ~

fascisme_rouge

Communistes et fascistes (Comunisti e fascisti)

Errico Malatesta

1924

~ Traduction Résistance 71 ~

Avril 2023

Nous ne sommes pas scandalisés par la violence et les complots électoraux du fascisme. Les travailleurs doivent y faire face. La conception communiste des tactiques électorales et parlementaires n’exclut logiquement pas, même de notre côté, le… complot. Si nous pouvions fabriquer des complots et chasser les opposants électoraux des suffrages, ce serait réconfortant car nous serions plus près d’être capables de déployer des forces mûres pour l’offensive.

Ainsi parle l’ingénieur Bordiga dans le journal “l’Unita”, aspirant devenir le Lénine, en modèle réduit, d’une Italie communiste.

Et ceci est la raison fondamentale pour laquelle le fascisme a été capable de triompher et continue de faire des ravages.

Il y a eu, et pas seulement parmi ceux qui se nomment eux-mêmes communistes, un manque de révolte morale contre l’abus de la force brutale, contre le mépris de la liberté et de la dignité humaines, ce qui est la caractéristique du mouvement fasciste.

Trop de gens, même parmi les victimes, ont pensé : nous ferions la même chose si nous avions la force de le faire. Naturellement, beaucoup de ceux qui ont pensé ainsi se sont sentis attirés vers le côté où semblait être la force.

Alors, si les communistes avaient triomphé, quelle différence y aurait-il par rapport au fascisme ?

Les mêmes voyous, petits caïds qui maintenant tabassent, brûlent et tuent au nom de la grande Italie, se retrouveraient dans les rangs communistes et tabasseraient, brûleraient et tueraient au nom du prolétariat et l’ingénieur Bordiga se trouverait lui-même dans la même position dans laquelle semble se trouver Mussolini : après avoir incité la bête, il voudrait la limiter afin d’éviter la chute inévitable où mènent les excès, mais ne le pourrait pas.

La révolution devra être menée au nom de la justice, de la liberté et de la solidarité humaine et devra procéder par des méthodes inspirées par la justice, la liberté et la solidarité. Sinon, nous ne ferons que passer d’une tyrannie à une autre.

Nous avons déjà écrit ce commentaire sur ces lignes de Bordiga, que nous avons prises de “La Giustizia” de Reggio Emilia, lorsqu’on nous a dit que hors du contexte de l’article de Bordiga ces mots ont pris une autre signification.

Nous n’avons pas été capables d’obtenir le texte de l’article, mais laissons passer notre commentaire quoi qu’il en soit, parce que la signification de ces mots nous semble être bien trop claire pour qu’elle suscite quelque spéculation que ce soit.

Après tout, même si Bordiga n’a pas vraiment voulu dire ce qu’il a dit, nous avons entendu ces choses, pire même, dites explicitement par bien des communistes. C’est tout à fait dans le style et ligne de pensée d’une secte.

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NdR71 : Pas de solution au sein du système ! La révolution sociale se fera hors État, hors partis politiques, hors syndicats, hors institutions marchandes, hors marchandise, hors salariat… A bas toutes ces entités fabriquées qui enchaînent la justice, la liberté et la solidarité humaines et ainsi empêchent l’émancipation de la société humaine. Le slogan aujourd’hui dans les manifs ne devraient pas être « Non à la retraite à 64 ans ! », mais « A bas le salariat ! A bas le système étatico-marchand ! »
Quatre ans avant ce texte, en 1920, au moment de la révolution sociale des conseils ouvriers du nord de l’Italie à laquelle il participa activement et qui fut trahie, déjà et en prémisse de l’Espagne 1937, par la pourriture marxiste-léniniste et trotskiste, Malatesta publiait un texte où il disait ceci :

« La seule limite à l’oppression du gouvernement, c’est la force que le peuple se montre capable de lui opposer. Il y a toujours conflit, ouvert ou latent, car le gouvernement ne tient pas compte du mécontentement et de la résistance du peuple, jusqu’à ce qu’il sente le danger de l’insurrection. Quand les protestations sont vives, insistantes, menaçantes, le gouvernement cède ou réprime, selon son inspiration. Mais on en vient toujours à l’insurrection parce que si le gouvernement ne cède pas, le peuple finit toujours par se révolter. Il faut donc se préparer physiquement et moralement pour que la victoire aille au peuple lorsqu’éclatera la violence… »

Voyez-vous une quelconque relation avec ce qu’il se passe aujourd’hui en France et dans le monde occidental, partout ?… Pourquoi a t’on l’impression que ce texte aurait pu être écrit aujourd’hui ? réponse : parce que rien n’a fondamentalement changé. Les « changements »sont toujours « cosmétiques » pour qu’en fin de compte… rien ne change vraiment, surtout pas dans le fond et que les mêmes ordures puissent continuer de dominer et de se barrer avec la caisse.

Quelques lectures complémentaires à lire et diffuser sans aucune modération :

Errico Malatesta, ´´écrits choisis” (PDF)

« Le monde nouveau » Pierre Besnard, 1934

« Manifeste contre le travail », collectif Krisis

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

Abolition_travail1

resistance_illimitée

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