Ingérence occidentale en Syrie et en Irak… Une guerre entre compagnies pétrolières par mercenaires interposés…

Excellent article de Thierry Meyssan qui apporte un angle d’analyse inédit sur la partition en cours du Moyen-Orient en accord avec la carte du projet de « Grand Moyen-Orient » des criminels néo-cons yankees et qui utilisent le système de guerre par proxy de Zbigniew Brzezinski. Le Moyen-Orient est en pleine guerre d’influence des compagnies pétrolières Exxon-Mobil (Rockefeller) et ARAMCO (Arabie Saoudite) pour le pétrole et les hydrocarbures volés en Syrie et en Irak et revendus en parallèle. Une chose très importante dite par Meyssan au sujet des prix spéculatifs du pétrole, le barril étant retourné à 115 US$ comme en 2013, ce n’est pas à cause de l’offre, Meyssan nous confirme que les « marchés sont excédentaires », mais à cause de l’approvisionnement et la fermeture des oléoducs.

Une chose à dire ici de nouveau: Si nous voulons en finir à tout jamais avec la spéculation pétrolière dont les entreprises criminelles pétrolières font leur choux gras, il faut une fois pour toute faire comprendre qu’il n’y a pas de PENURIE d’hydrocarbures. Ceux-ci ne sont pas « fossiles » mais d’origine abiotique profonde (voir notre dossier sur l’origine du pétrole abiotique). Ils sont inépuisables à l’échelle humaine et donc les prix sont PUREMENT SPECULATIFS, rien d’autre. En prendre conscience est de plus en plus vital pour en finir avec l’escroquerie mondiale sur le pétrole. Nous nageons dedans. Les compagnies en découvrent à tire-larigot. La vérité se doit d’être divulguée pour mettre fin à l’hégémonie des criminels de la mafia du pétrole et son racket organisé planétaire !

Nous divergeons néanmoins avec Meyssan sur un point: Nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’une « lutte d’influence » encore moins d’une guerre entre ARAMCO et Exxon-Mobil pour la raison suivante: Les deux géants pétroliers ont le même propriétaire des plus importants: Rockefeller.

Explication succinte: John D. Rockefeller a fondé la Standard Oil Company. Cette entreprise, qui fit en son temps plus d’argent sur le transport des produits pétroliers que l’extraction elle-même, donna naissance à des branches régionales:

  • Standard Oil California: SOCAL qui devint ensuite CHEVRON
  • Standard Oil New Jersey: qui devint ensuite EXXON
  • Stand Oil New York, qui devint ensuite MOBIL

Exxon, Mobil entrèrent en partenariat avec Texaco et ensemble fondèrent l’Arabian American Oil Company ou ARAMCO en Arabie Saoudite dont la maison Saoud devint bien sûr une gros actionnaire et la poigne dynastique dictatoriale locale. ARAMCO est devenu la plus grosse compagnie pétrolière mondiale et représente 3 fois la taille de Royal Dutch / Shell qui représente les intérêts Rothschild. Tout ceci n’est qu’une prise de contrôle et une répartition à l’amiable entre des milliardaires alliés depuis plusieurs générations. Pas de lutte là-dedans… Juste la sempiternelle convergence d’intérêts.

— Résistance 71 —

 

Djihadisme et industrie pétrolière

 

Thierry Meyssan

 

23 Juin 2014

 

url de l’article original:

http://www.voltairenet.org/article184370.html

 

Pendant que les médias occidentaux présentent l’Émirat islamique en Irak et au Levant comme un groupe de jihadistes récitant le Coran, celui-ci a débuté la guerre du pétrole en Irak. Avec l’aide d’Israël, l’ÉIIL a coupé l’approvisionnement de la Syrie et a garanti le vol du pétrole de Kirkouk par le gouvernement local du Kurdistan. La vente sera assurée par Aramco qui camouflera ce détournement en augmentation de la production « saoudienne ».

Pour la presse atlantiste, l’Émirat islamique en Irak et au Levant (ÉIIL) qui vient d’envahir le Nord et l’Ouest de l’Irak est un groupe de jihadistes animé par leur foi, le Coran dans une main et la kalachnikov dans l’autre. Pour ceux qui ont subi leurs exactions, notamment en Syrie, c’est une armée privée —composée de mercenaires venus des quatre coins du monde et encadrée par des officiers états-uniens, français et saoudiens— qui divise la région pour mieux permettre son contrôle par les puissances coloniales.

Si l’on conçoit les membres de l’ÉIIL comme des croyants armés, on ne peut imaginer derrière leur attaque de sombres intérêts matériels. Mais si l’on admet qu’il s’agit de voyous manipulant la religion pour donner l’illusion qu’Allah bénit leurs crimes, on se doit d’être plus attentif.

Tout en versant une larme de crocodile pour les milliers de victimes irakiennes de cette offensive, la presse atlantiste s’émeut des conséquences de ce nouveau conflit sur le prix du pétrole. En quelques jours, le baril est remonté à 115 $, c’est-à-dire au niveau de septembre 2013. Les marchés se sont inquiétés lors des combats pour la raffinerie de Baïji, près de Tikrit. En réalité, cette raffinerie ne produit que pour la consommation locale, qui pourrait se trouver rapidement à court de carburant et d’électricité. La hausse du pétrole n’est pas imputable à l’interruption de la production irakienne, mais à la perturbation des livraisons. Elle ne durera donc pas, les marchés étant excédentaires.

L’Arabie saoudite a annoncé qu’elle allait augmenter considérablement sa production de manière à pallier à la baisse de l’offre consécutive à l’interdiction de commercialisation par l’ÉIIL. Mais les spécialistes sont sceptiques et soulignent que jamais le royaume n’a produit beaucoup plus de 10 millions de barils par jour.

La presse atlantiste, qui dénie le parrainage de l’Otan, explique doctement que l’ÉIIL est devenu subitement riche en conquérant des puits de pétrole. C’était déjà le cas au Nord de la Syrie, mais elle ne l’avait pas remarqué. Elle s’était efforcée de traiter des combats entre le Front al-Nosra et l’Émirat islamique comme d’une rivalité exacerbée par le « régime », alors que ceux-ci visaient à accaparer les puits de pétrole.

Cependant, une question se pose à laquelle la presse atlantiste et du Golfe ne répond toujours pas : comment des terroristes peuvent-ils vendre du pétrole sur le marché international, si surveillé par Washington ? Au mois de mars, les séparatistes libyens de Benghazi avaient échoué à vendre le pétrole dont ils s’étaient emparés. L’US Navy avait intercepté le tanker Morning Glory et l’avaient reconduit en Libye [1].

Si le Front al-Nosra et l’ÉIIL sont capables de vendre du pétrole sur le marché international, c’est qu’ils y sont autorisés par Washington et sont liés à des compagnies pétrolières ayant pignon sur rue.

Le hasard fait que le congrès mondial annuel des compagnies pétrolières se tenait du 15 au 19 juin à Moscou. On pensait y parler de l’Ukraine, mais il y fut question de l’Irak et de la Syrie. On y a appris que le pétrole volé par le Front al-Nosra en Syrie est vendu par Exxon-Mobil (la société des Rockefeller qui règne sur le Qatar), tandis que celui de l’ÉIIL est exploité par Aramco (USA/Arabie saoudite). Rappelons au passage que durant le conflit libyen, l’Otan avait autorisé le Qatar (c’est-à-dire Exxon-Mobil) à vendre le pétrole des « territoires libérés » par al-Qaïda.

On peut donc lire les combats actuels —autant que tous ceux du XXème siècle au Proche-Orient— comme une guerre entre compagnies pétrolières [2]. Le fait que l’ÉIIL soit financé par l’Aramco suffit à expliquer que l’Arabie saoudite déclare être en mesure de pallier à la baisse de la production irakienne : le royaume apposera simplement son tampon sur les barils volés pour les légaliser.

La percée de l’ÉIIL lui permet de contrôler les deux principaux pipe-lines : l’un part vers Banias et approvisionne la Syrie tandis que l’autre transporte le brut vers le port turc de Ceyhan. L’Émirat islamique a interrompu le premier, provoquant des coupures d’électricité supplémentaires en Syrie, mais étrangement, il laisse fonctionner le second.

C’est que ce pipe-line est utilisé par le gouvernement local pro-Israélien du Kurdistan pour exporter le pétrole qu’il vient de voler à Kirkouk. Or, ainsi que je l’expliquais la semaine dernière [3], l’attaque de l’ÉIIL est coordonnée avec celle du Kurdistan afin de couper l’Irak en trois petits États, conformément à la carte du remodelage du « Proche-Orient élargi » établie par l’état-major états-unien en 2001, que l’armée US ne parvint pas à imposer en 2003, mais que le sénateur Joe Biden fit adopter par le Congrès en 2007 [4].

Le Kurdistan a débuté son exportation du pétrole de Kirkouk via le pipe-line contrôlé par l’ÉIIL. En quelques jours, il a réussi à charger deux tankers à Ceyhan, affrétés par Palmali Shipping & Agency JSC, la compagnie du milliardaire turco-azéri Mubariz Gurbanoğlu. Cependant, après que le gouvernement al-Maliki —qui n’a toujours pas été renversé par Washington— ait publié une note dénonçant ce vol, aucune des compagnies travaillant habituellement au Kurdistan (Chevron, Hess, Total) n’a osé acheter ce pétrole. Ne parvenant pas à trouver d’acquéreur, le Kurdistan s’est déclaré prêt à solder ses cargaisons à moitié prix, à 57,5 $ le baril, tout en continuant son trafic. Deux autres tankers sont en cours de chargement, toujours avec la bénédiction de l’ÉIIL. Le fait que le trafic continue en l’absence de débouché montre que le Kurdistan et l’ÉIIL sont convaincus qu’ils parviendront à vendre, donc que leur trafic dispose des mêmes soutiens étatiques : Israël et l’Arabie saoudite.

La possible division de l’Irak en trois ne manquera pas de rebattre les cartes du pétrole. Devant la percée de l’ÉIIL, toutes les compagnies pétrolières ont réduit leur personnel. Certaines beaucoup plus que d’autres : c’est le cas de BP, de Royal Deutsch Shell (qui emploie cheikh Moaz al-Khatib, le géologue ex-président de la Coalition nationale syrienne), de Türkiye Petrolleri Anonim Ortaklığı (TPAO), et des compagnies chinoises (PetroChina, Sinopec et CNOOC).

Les perdants sont donc les Britanniques, les Turcs et surtout les Chinois qui étaient de loin les premiers clients de l’Irak. Les gagnants sont les États-Unis, Israël et l’Arabie saoudite.

Les enjeux n’ont donc aucun rapport avec un combat pour le « véritable islam ».

5 Réponses to “Ingérence occidentale en Syrie et en Irak… Une guerre entre compagnies pétrolières par mercenaires interposés…”

  1. JBL1960 Says:

    Et donc, on va se laisser en**ler encore longtemps comme ça sans rien dire… Pétard, c’est toujours la même chose avec les Zunies !
    Et l’autre Hollandouille… Quel bordel !

  2. Adiès Says:

    Lamentable où l’humanité en est réduite, et on oublie les déchets nucléaires qui damnent les générations futures. Et certains parlent de « civilisation », de « progrès », de « transhumanisme » avec package d’immortalité. My God ! L’écrivain Ernest Renan écrivait que seule la bêtise humaine pouvait donner une notion de l’infini.

    • il avait raison avec un bémol toutefois… La « bêtise » humaine est induite par un système de société hiérarchique, centralisé ou la veulerie est érigée en qualité suprême de la « réussite » sociale. Ceci n’est en aucun cas part de la nature humaine…

  3. JBL1960 Says:

    Il y a quelques années ont commençait à parler du pétrole abiotique et du fait que tout compte fait, ce n’est pas une énergie finie. Pétard, si vous saviez comment on s’est fait traiter… Et puis rappelez-vous de tous les lobbies sur le « peak oil » toussa, toussa. Des consortiums puissants sont à la pointe pour faire du fric sur tout. Une fois qu’on a intégré cela, ben, plus rien ne surprend dans ce système. Ainsi, le cancer devrait être guéri aujourd’hui (et il l’est mais pas pour le plus grand nombre) idem pour le sida… Sauf, que les zélites mondiales ont décidés de réduire la population mondiale par tous les moyens possibles. Et elles y travaillent, ainsi la guerre civile ou nucléaire, y s’en foutent y sont immortels, pourraient bien démarrer en Ukraine… Je suis très très inquiète par l’Ukraine, ils ont ouvert une boîte de pandores et plus personne ne pourra la refermer…

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