De l’antagonisme à la complémentarité : Nietzsche et la tradition anarchiste 6ème partie « Détruisons en riant ! » (Renzo Novatore)

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Nous ne connaissions pas Renzo Novatore et de tout le bouquin de Max Leroy, c’est la personnalité qui nous a le plus intrigué et le plus intéressé, pas seulement parce que nous le découvrions, mais aussi sans doute par sa dimension dostoïevskienne de la réalité… Un véritable personnage de roman. Nous ne sommes pas des promoteurs de la “propagande par le fait » ni de la violence, mais de l’action directe pour reprendre le décisionnaire dans nos mains et le défendre le cas échéant… Nuance très importante.
Nous devons individuellement et collectivement cesser de penser que l’Etat et les institutions sont là et existent “pour notre bien”. Ce sont des entités oppressives, répressives n’alimentant que les rouages du pouvoir coercitif qui seul est le moteur étatique. Tout peuple sous contrôle étatique est forcé de suivre un “contrat social” imposé et qu’il n’a en aucun cas choisi. Tout peuple sous contrôle étatique est en état de légitime défense permanente. La crise fabriquée de toute pièce de la “pandémie COVID” est là pour nous le prouver une fois de plus si besoin en était encore.
~ Résistance 71 ~

Juillet 2021

2ème partie

1ère partie

3ème partie

4ème partie

5ème partie

6ème partie

7ème partie

Renzo Novatore, feux antifascistes

1890-1922

Extraits du livre “Dionysos au drapeau noir”, Max Leroy, 2014, compilation Résistance 71

Max Leroy

Plus qu’un homme, une comète. Noyau de lave noire, atomes armés, plasma incendiaire et poussières d’étoiles. Novatore, né Abel Rizieri Ferrari, est fils des quatre éléments, la Terre, l’Eau, l’Air et le Feu. Il naquit dans une famille de paysans pauvres, au creux d’un golfe de la Méditerranée, dans la ville portuaire de La Spezia. […] Novatore est pure incandescence. Le feu ? Il joua avec sa vie durant. Âme volcanique et démente : le poète ne se drape que d’un manteau de “passion furieuse”. Ses mots laissent l’encre aux scribouillards ; Novatore, lui, n’écrit qu’avec des lettres “de sang, de feu et de lumière”… Il n’existe encore aucune traduction de ses textes en langue française et l’on chercherait en vain le moindre ouvrage biographique…

Novatore quitte l’école très tôt puis travaille à la ferme familiale, de force plus que de gré. c’est en autodidacte qu’il s’empare d’auteurs qui éclaireront sa brève existence : : Nietzsche, Stirner, Wilde, Ibsen, Palante, Schopenhauer, Baudelaire… Autrement dit, le philosophe de la Vie, le penseur de la subjectivité radicale, l’écrivain socialiste à scandale, le dramaturge de la passion désespérée, le sociologue ennemi de la société, le philosophe pessimiste et le poète au spleen… […]

A 18 ans il se proclame anarchiste.

Le Moi anarchiste

Novatore s’inscrit dans le courant le plus individualiste de la pensée anarchiste. L’homme est bien le loup du dicton : ne cherchez plus à réchauffer vos cœurs en vous frottant aux flancs d’autrui ! N’attendez rien des organisations ni des bâtisseurs de doctrines ! N’espérez plus la société radieuse et libérée que tant tentent encore de vous vendre ! Quittez le navire et élancez-vous, à bride abattue, vers quelque atoll inconnu ! Novatore récuse les partis, les écoles, les dogmes, les morales instituées et les académies ; il balaie toute structure hiérarchique et toute discipline. Foin de paradis ! Foin de l’idéal ! Le monde roule dans les seules mains du chaos ! “Notre idéal est la négation catégorique de tous les idéaux pour le triomphe maximum et suprême de la véritable vie réelle, instinctive, échevelée et joyeuse !” La vie devient la seule mesure effective, le seul cap qui vaille d’être suivi – la vie pleine, ascendante, la vie au ventre rond d’orgueil, la vie aux iris d’or, teint de fièvre, crocs de fauve. Cette vie que tant ont mutilée, salie, souillée et avachie en faisant d’elle “un devoir, un apostolat, une mission.” ; l’homme y traîne désormais la patte, le genou grelottant, le cœur tiédasse et la langue sèche.

La guerre est la vérité du monde, Novatore ne s’en félicite pas ; il se borne à constater. Partout et en tout temps, l’homme écorche son prochain et boit son sang, la conscience claire. Lui aussi a connu ce champ que d’aucuns, racailles en costumes dans les velours des bureaux, osent appeler d’honneur. Connu et haï au point de déserter en avril 1918 et d’être condamné à mort par un tribunal militaire. Les montagnes ont alors ouvert leur bras à l’anarchiste en fuite. Il avoue sans détour que sa haine des humains trouve ses racines dans ce conflit mondial qui ôta la vie à près de 20 millions d’hommes. La Somme en sang, les corps démembrés, les tibias tranchés dans la boue, les rats pataugeant dans les intestins et les barbelés maculés de cervelles, le gaz moutarde et les drapeaux crâneurs, les tranchées et les gueules cassées, les mitrailleuses LMG 14 parabellum et les mutins fusillés au nom de la patrie… Comment croire encore à la fraternité ? Comment dire nous quand cette boucherie signa la mort de l’Homme ? […]

Son pessimisme, qu’il qualifie de “lucide et sain”, refuse toutefois le renoncement et l’impuissance ; il ressemble à une fleur qui croît, grimpe et s’élève pleine de “vie exubérante”.

Novatore emprunte au philosophe allemand Max Stirner sa conception de l’Unique : chaque être est un atome, une entité indivisible, un espace insécable et à nul autre pareil.

[…] Novatore vise, après Stirner, “l’expansion libre et trépidante”. Les droits et les devoirs ? fariboles pour impuissants, boniments d’eunuques ! “Tout devoir qui nous sera imposé, nous le foulerons furieusement sous nos pieds sacrilèges.” Novatore évoque pourtant une éthique, elle s’instaure au delà du moralisme et l’immoralisme en refusant de prendre part à la rixe philosophique. La morale glisse sur lui. Il l’observe d’un œil badaud, les mains dans les poches. Le bien et le mal ? Bisbilles d’avortons.

Le Moi novatorien ne se satisfait cependant pas de l’autisme égocentrique de Stirner. Chaque Unique peur saisir la main d’un autre Unique pour former un cortège d’âmes intègres. […]

A mes yeux, l’Anarchie est un moyen de parvenir à la réalisation de l’individu et non l’inverse ; autrement l’anarchie serait également un fantôme.

[…] Sa conception de l’anarchisme est élitiste et minoritaire : Novatore ne croit pas aux vertus du nombre et lui préfère les charmes clandestins de la qualité. “L’anarchisme a été et sera toujours le patrimoine éthique et spirituel d’une minuscule horde aristocratique et non des masses et des peuples.” […] Contre la masse toujours prête à se ranger derrière les injonctions des puissants, Novatore loue la subjectivité autonome et rebelle. L’aristocratie de ce va-nu-pieds n’a rien à voir avec les privilèges héréditaires d’une noblesse minable : Novatore ne trie pas sur le sang ni la classe, mais sur le mérite, le courage, la grandeur et l’héroïsme. Dès lors, “l’anarchisme est le trésor exclusif et la propriété de quelques-uns.

Ici et maintenant

La mort prend ses quartiers dans l’espérance, qui attend manque la vie.  La révolution et l’anarchie restent trop souvent à l’état de projet : un jour les classes auront disparu, un jour les moyens de production seront la propriété des travailleurs, un jour la bourgeoisie marchera au pas… Tandis que les révolutionnaires parient sur le destin, Novatore conjugue sa révolte au présent. […] La révolution n’honore jamais ses promesses et l’ange qui berce vos nuits n’est qu’une putain cernée l’aube advenue… L’harmonie sociale ? Un mythe. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’il faille abdiquer : “Vous attendez la révolution ? La mienne a commencé il y a longtemps !

Le tsar tombe ? Lénine prend sa place et embastille les révolutionnaires dissidents comme les anarchistes. L’empereur Pu Yi abdique ? Mao sort de l’ombre et emprisonne les Tibétains dans des camps de rééducation. Le progrès est le masque de la servitude quand celle-ci se croit libre. […] Le riche et le pauvre ont beau s’écharper dans ce que l’on nomme la “lutte des classes”, tous deux font corps dès qu’il s’agit de condamner le vagabond, le marginal et le solitaire. Les crapauds bourgeois et les grenouilles prolétariennes, et ce sont les mots mêmes de Novatore, barbotent dans le même marais moralisateur et conformiste.

Démolir, rire et construire

Novatore canonne à vue et pose des charges explosives sur tous les édifices qui l’entourent. Les droits de l’Homme ? une resucée laïque des évangiles de Jésus de Nazareth a tenu à dompter l’Homme pour en faire la bête de cirque de son dieu ; le révolution française a pris le relais. Tous deux conçoivent l’Homme comme une pâte imparfaite, une chair bancroche à remodeler pour qu’advienne, lisse et docile, l’Homme idéal. Créature ou citoyen, géhenne ou guillotine, le dilemme n’en a que les apparences. […] La famille ?La négation de l’amour, de la vie et de la liberté.L’amitié ? “Heureux ceux qui ont bu à son calice sans avoir eu leur âme offensée ou empoisonnée. Si ce genre de personnes existe, je les invite à me faire parvenir leur photo, je suis sûr d’y voir le visage d’un imbécile.L’amour ?Déception de la chair et dégât pour l’esprit. Maladie de l’âme, atrophie du cerveau, affaiblissement du cœur, corruption des sens, mensonges poétiques, qui provoquent de féroces ivresses deux ou trois fois par jour afin de consommer cette précieuse, bien que stupide, vie plus rapidement… Et pourtant, je préfère mourir d’amour ; c’est le seul escroc, après Judas, qui peut tuer d’un baiser.Les idéologies ? Des impostures, des constructions théoriques qui ne résistent pas aux assauts du quotidien, des châteaux de cartes que le souffle du réel met à bas. “L’histoire, le matérialisme, le monisme, le positivisme et tous les mots en “-isme” de ce monde sont des outils vieux et rouillés dont je n’ai plus besoin et auquel je ne prête plus attention.”

Mais Novatore dynamite le sourire aux lèvres : sa poudre a l’odeur de la malice. “Nous détruirons en riant”, écrit-il ainsi dans un de ses poèmes. L’amertume ne coiffe pas sa rage. Le poète, après Nietzsche, célèbre l’art dionysiaque de la joie et du rire :

“Tout croulera, parce que l’Homme Libre est né.
En avant, en avant, Ô joyeux destructeurs.
Sous le noir étendard de la mort, nous conquerrons la Vie !
En riant !

Sa pensée refuse malgré tout de se cadenasser dans la seule et pure négativité. Son travail de sape s’accompagne d’un geste édificateur sur les ruines, Novatore dépose de nouvelles pierres : “Nous sommes des philosophes destructeurs et des poètes créateurs.” […] Nietzschéen en diable, il proclame ainsi : “Sur les tables des nouvelles valeurs humaines nous sommes en train d’écrire avec notre sang, qui est le sang volcanique d’Antéchrists dionysiaques et innovateurs, un autre Bien et un autre Mal.”

[…] Novatore ne croit pas au progrès… […] La civilisation a domestiqué l’homme et le félin en lui comme elle a méprisé, moqué et calomnié “la force volontaire, l’individualité barbare, l’art libre, l’héroïsme, le génie et la poésie.”

[…]

Ennemi de dieu et du patriarcat

[…] Le christianisme, avance le disciple de Nietzsche, a frigorifié l’esprit humain, a épuisé la terre et a fait d’elle une planète chétive, débile, pâle et fanée. La foi élime et flétrit les âmes. Qui vit pour l’au-delà gâche la seule vie dont il dispose. Le christianisme a tué la santé du monde et a assombri “la joie sereine et festive de l’esprit dionysiaque de nos ancêtres païens”.

[…]

Nul n’ignore le mépris des religions monothéistes à l’endroit des femmes. Judaïsme, christianisme et islam vouent aux gémonies toutes celles qui renâclent à endosser le statut de domestique ou de génitrice. Novatore décrit la femme comme une bête de somme et une esclave, comme la plus grande victime que l’on puisse trouver sur cette terre. S’il ne la dédouane pas de ses propres responsabilités, il tient toutefois à mettre en accusation le premier de ses bourreaux : l’homme, le mâle. Il publie également un texte sous un pseudonyme féminin, afin de donner la parole à une jeune femme, anonyme et peut-être imaginaire, qui n’entend pas obéir aux injonctions de la tradition ; c’est à dire au mariage, à la famille et à la maternité. A quoi bon enfanter et donner des esclaves de plus à la société ? “La vie est douleur, l’humanité est un mensonge. Qui consent à perpétuer l’espèce est l’ennemi de la beauté pure.” Le mariage inhume l’Amour sous la terre du quotidien. “Je veux marcher sur les chemins du monde pour cueillir les fleurs de l’amour, de la joie et de la liberté.” affirme fièrement son protagoniste. Ne pas devenir la servante d’un mari jaloux, ne pas donner un soldat de plus à la patrie mais “brûler complètement au feu de l’amour.” Et qu’importe si la foule fait d’elle une femme légère ou une catin !

Une philosophie de l’action

Renzo Novatore se reconnaît dans l’illégalisme, cette branche du mouvement anarchiste qui justifie l’usage de la violence dans le cadre de la lutte révolutionnaire.

[…] Nombre d’anarchistes rejettent la propagande par le fait et les actions illégales : elles nuisent à la cause qu’ils entendent défendre, manquent d’efficacité et empêchent, par leur brutalité, le grand nombre de se rallier à eux. Novatore récuse ces arguments d’un revers de la main. Le vol existe dans la mesure où les puissants maintiennent le petit peuple dans la misère. Le vol devient un droit, voire un devoir, tant la société pousse les malheureux à mourir sans mot dire sur le bord des routes. La figure du “pauvre honnête” révulse Novatore : cette prétendue honnêteté fait l’affaire de la bourgeoisie ! Il n’y a rien de plus humiliant pour le nécessiteux que d’accepter docile et résigné, la condition de crève la faim : si le pain manque, qu’il s’en empare séance tenante ! Que peut bien symboliser un pauvre honnête, sinon la forme la plus dégradante de la dégénérescence humaine ? Il associe également le vol et l’expropriation à l’héroïsme (vertu qu’il admire tant chez Nietzsche, ce “fort et sublime chantre de la volonté et de la beauté héroïque”). Novatore oppose au prolétariat languissant et piteux, celui de la victime, de l’esclave, le prolétariat de l’ardeur, de l’audace et de la vitalité : que les exploités se redressent sans délai et refusent de continuer à vivre en valets ! C’est ainsi que le vol, en leur main, peut devenir une arme “de puissance et de libération”. L’expropriateur n’attend rien ni personne. Il se fixe ses propres objectifs, ses propres durées, ses propre délais. Au guet, il préfère l’action, directe et sans détours.

Monstres siamois

En mai 1921, les fascistes italiens, Mussolini à leur tête, remportent 35 sièges. La marche sur Rome démarre le 27 octobre de l’année suivante. L’Italie s’apprête à sombrer sous la botte ignoble du guide.

Note de R71 : Ceci fut la réponse de la bourgeoisie italienne à l’épouvante que lui infligea pendant quelques mois de 1920 les conseils ouvriers du nord de l’Italie qui exproprièrent les capitalistes et remirent les usines au travail pour le compte du peuple. Mouvement qui commença à faire boule de neige pour finalement être trahi par les marxistes-léninistes et trotskistes du PCI, qui brisèrent la grève générale expropriatrice et amenèrent le prolétariat à accepter une fois de plus, une “réforme” qui ne vint jamais, devenue dans le temps la marque de fabrique des renégats gauchistes vendus au capital et à l’État. La suite est connue de l’histoire, le capital italien mit alors Mussolini au pouvoir… Ceci ne sera pas la seule trahison d’un PC, les staliniens feront de même en Espagne 36, puis en mai 1968 via la fange lénino-trotsko-maoïste  La fumisterie marxiste œuvrant pour l’État et le capital est incessante. Voir ce qu’en dit Novatore ci-dessous… Au préalable, Marx et Engels avaient dès 1848, trahi toute révolution sociale avec leur « Manifeste du parti communiste », petit guide pour tous les traîtres sociaux-démocrates en herbe…

Renzo Novatore vit dans la clandestinité depuis que trois camions de fascistes ont encerclé sa maison durant l’été 1922. L’anarchiste est parvenu à s’échapper après avoir lancé des grenades de sa propre fabrication. Il retrouve ses camarades la nuit tombée dans les forêts italiennes et participe à leurs côtés aux combats contre les paramilitaires fascistes, les squadristi. Antifasciste, Novatore l’est jusqu’à la moelle. […] Mais il ne considère pas le fascisme italien comme la seule menace qui pèse sur le monde. A la même époque, Lénine élève l’URSS sur les cadavres encore tièdes de Kronstadt et de l’Ukraine… Pour Novatore le fascisme et le socialisme (sous sa plume, le socialisme autoritaire) évoluent en frères jumeaux. Caïn et Abel d’un même enfer. […] “Un rêve commun les unit et ce rêve s’appelle Pouvoir”. […] Les deux configurations, supposément ennemies, communient dans la même mise au pas de l’indépendance. Socialistes et fascistes ne tendent plus qu’à une chose : consolider par tous les moyens, le pouvoir qu’ils ont acquis et nul n’oublie la détestation que tout anarchiste voue au pouvoir, quel qu’il soit. Quelle différence entre Lénine exigeant le statut de chef d’orchestre et Mussolini s’érigeant en chef du peuple ? Novatore renvoie tous les guides, tous les leaders et les dirigeants dos à dos.

[…]

Le 29 novembre 1922, trois carabinieri déguisés en chasseurs pénètrent dans une auberge non loin de Gênes. Renzo Novatore s’y trouve avec son ami anarchiste Sante Pollastri… Les trois gendarmes les ont suivi. Novatore est abattu mais son acolyte parvient à s’échapper après avoir tué un des gendarmes. On retrouvera sur Novatore un pistolet Browning, des faux papiers, une grenade ainsi qu’une fiole de cyanure. Mieux vaut mourir en héros, avait clamé celui qui se présentait comme un iconoclaste, que végéter “pareils à de lâches infirmes dans cette réalité répugnante.

Renzo Novatore avait 32 ans.

Toute société que vous bâtirez aura ses limites. En dehors des limites de toute société, les clochards héroïques et turbulents erreront, avec leurs pensées vierges et sauvages, eux qui ne peuvent vivre sans concevoir de toujours nouveaux et terribles éclatements de rébellion. Je serai parmi eux ! Et après moi, comme avant moi, il y aura ceux qui disent à leurs frères : “Tournez-vous vers vous-mêmes plutôt que vers vos dieux ou vos idoles. Découvrez ce qui se cache en vous-mêmes, ramenez-le à la lumière ; montrez-vous !” Parce que toute personne qui, cherchant dans sa propre intériorité, extrait ce qui y était caché mystérieusement, est une ombre qui éclipse toute forme de société pouvant exister sous le soleil ! Toutes les sociétés tremblent quand l’aristocratie méprisante des clochards, les inaccessibles, les uniques, les maîtres de l’idéal et les conquérants du néant, avance résolument. Avancez donc iconoclastes ! En avant ! Déjà le ciel devient noir et silencieux !”

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Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Renzo_NovatoreRenzo Novatore (1890-1922)

3 Réponses to “De l’antagonisme à la complémentarité : Nietzsche et la tradition anarchiste 6ème partie « Détruisons en riant ! » (Renzo Novatore)”

  1. […] de Résistance 71 : Vivani est un anarchiste italien dans la veine de Renzo Novatore. Ce texte a été écrit dans le contexte de la révolution des conseils ouvriers du nord de […]

  2. […] 33 ► 6ème PARTIE ► “Détruisons en riant” de Renzo Novatore et véritable découverte pour beaucoup qui nous […]

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