Résistance politique: Analyse et critique de la révolution bolchévique (inédit de Pierre Kropotkine)

Texte visionnaire de Kropotkine écrit donc en 1919 en Russie, en pleine révolution russe, 2 ans avant sa mort, Dans cette analyse, Kropotkine non seulement prédit la future URSS, sa dictature du parti d’avant-garde et son échec retentissant, mais aussi, chose inédite jusqu’ici se laisse aller à nous donner un aperçu de ce que sera la véritable révolution sociale et l’inévitabilité de son déferlement naturel.

En avril 1919, la révolution russe, commencée en février 1917, a à peine deux ans. Lénine et Trotski ont gagné du temps pour renforcer la dictature du parti bolchévique, en adhérant en façade au désir du peuple de donner “tout le pouvoir aux soviets”, c’est à dire aux assemblées / conseils ouvriers et paysans. Lénine trahira le peuple et les soviets en passant à un plan économique, la NEP, qui satisfera ses commanditaires de la finance internationale. Kropotkine et bien des anarchistes ne sont pas dupes et voient la révolution trahie, partir en sucette. La répression sanglante de l’insurrection de Cronstadt en 1921 par Trotski et Lénine, marquera la fin de l’illusion révolutionnaire et le début de la longue nuit bureaucratique du capitalisme d’état voulu par la City de Londres et Wall Street pour offrir un marché captif à la finance et aux entreprises industrielles anglo-américaines. Staline parachèvera la trahison de ce qui aurait pu être la révolution des assemblées et des conseils ouvriers et paysans. Le peuple a voulu s’émanciper et il a eu Lénine, Trotski, Staline et la Guépéou (GPU)… Chercher l’erreur.

Nous n’avons pas trouvé ce texte en français ailleurs et pensons être les premiers à l’avoir traduit, si un lecteur trouve une autre version française, merci de nous le signaler.

~ Résistance 71 ~

 

Lettre aux ouvriers d’Europe de l’Ouest

 

Pierre Kropotkine (1919)

 

~ Traduit de l’anglais au français par Résistance 71 et pour la première fois à notre connaissance ~

 

Avril 2017

 

On m’a demandé si je n’avais pas un message pour les travailleurs, les ouvriers du monde occidental. Il y a certainement beaucoup à dire et à apprendre des évènements se déroulant actuellement en Russie. Comme le message serait trop long afin de tout couvrir, je ne vais m’attarder que sur les points principaux.

D’abord, les travailleurs du monde occidental et leurs amis des autres classes doivent prévaloir sur les gouvernements afin de totalement abandonner l’idée d’une intervention armée en Russie qu’elle soit ouverte ou secrète. La Russie est en train de faire maintenant une révolution de la même ampleur et importance que celle qui se produisit en Angleterre de 1639 à 1648 et en France de 1789 à 1794. Toute nation devrait refuser de jouer le rôle honteux joué par l’Angleterre, la Prusse, l’Autriche et la Russie durant la révolution française.

De plus, il doit être compris que la révolution russe, qui essaie de bâtir une société dans laquelle tout le travail productif, la capacité technique et la connaissance scientifique seront entièrement communaux, n’est pas un simple accident dans la lutte des parties en lice. Elle fut préparée par près d’un siècle de propagande socialiste et communiste, depuis les jours de Robert Owen, Saint Simon et Fourier. Et bien que les efforts pour introduire le nouveau système social au moyen de la dictature d’un parti politique est apparemment condamné à l’échec, on doit reconnaître que déjà la révolution a introduit dans nos vies quotidiennes de nouvelles conceptions quant aux droits du travail, de sa juste place dans la société et des devoirs de chaque citoyen et ce qu’il vont endurer.

Non seulement les travailleurs, mais toutes les forces progressistes du monde occidental devraient mettre un terme au soutien donné jusqu’à maintenant aux ennemis de la révolution. Ce n’est pas qu’il n’y ait rien à opposer aux méthodes du gouvernement bolchévique, Loin s’en faut ! Mais toute intervention armée étrangère renforce nécessairement les tenfances dictatoriales de tout gouvernement et paralyse les efforts des Russes qui sont prêts à aider la Russie et ce indépendemment du gouvernement, dans la restauration de sa vie.

Les maux inhérents à une dictature de parti (politique) ont été accentués par les conditions de guerre qui ont été un prétexte de renforcement des méthodes dictatoriales que centralisent le contrôle de chaque détail de la vie aux mains du gouvernement et ce avec l’effet d’arrêter une immense partie des activités de vie ordinaire du pays. Les maux naturels au communisme d’état ont décuplé sous le prétexte que toute notre misère provient d’une intervention étrangère.

Je me dois aussi de faire remarquer que si l’intervention militaire alliée continue, cela aura sûrement pour effet de développer en Russie même, un sentiment d’amertume envers les nations occidentales, un sentiment qui sera utilisé un jour dans de futurs conflits. Cette amertume est toujours en développement.

Bref, il est grand temps que les nations d’Europe entrent en relations directes avec la nation russe. De ce point de vue, vous, les travailleurs et les éléments progressistes de toutes nations, devez avoir votre mot à dire.

Un mot encore sur la question générale. Le rétablissement des relatios entre les nations européennes, américaine et la Russie ne veut en rien dire la suprématie de la nation russe sur les nationalités qui composaient l’empire tsariste. La Russie impérialiste est morte et ne ressucitera pas. Le futur de ces différentes provinces demeurent en une vaste fédération. Les territoires naturels des parties de cette fédération sont bien différentes, comme le savent très bien ceux qui sont au courant de l’histoire et de l’ethnographie russes. Tous les efforts pour réunir les parties naturellement séparées sous un contrôle centralisé sont voués à l’échec. Il est donc parfait de dire que les nations occidentales devraient reconnaître le droit à l’indépendance de chaque partie de l’empire russe.

Mon avis est que ce développement va continuer. Je vois le temps venir où chaque partie de cette fédération sera elle-même une fédération de communes et de villes libres, librement associées et je pense aussi que certaines parties de l’Europe occidentale suivront bientôt ce chemin.

En ce qui concerne notre situation économique et politique actuelle, la révolution russe, étant une continuation des grandes révolution d’Angleterre et de France, elle essaie d’arriver au point où s’arrêta la révolution française avant qu’elle ne réussisse à créer ce qu’ils appelaient “l’égalité de fait”, c’est à dire l’égalité économique.

Malheureusement, cet effort a été entrepris en Russie sous une dictature de parti fortement centralisé. Cet effort fut le même dans l’aventure jacobine centralisée de Babeuf. Je dois vous dire dores et déjà et de manière la plus franche possible, que cet effort de construire une république communiste sous la loi de fer de la dictature d’un parti se terminera en échec total. Nous apprenons en Russie comment ne pas introduire le communisme, même avec un peuple fatigué à l’extrême de l’ancien régime et n’opposant aucune résistance active aux expériences de leurs nouveaux dirigeants.

L’idée des soviets, c’est à dire des conseils de travailleurs, d’ouvriers et de paysans, fut conçut la toute première fois lors de la tentative révolutionnaire de 1905 et fut immédiatement réalisé par la révolution en février 1917, dès que le tsarisme fut renversé, l’idée que de tels conseils contrôlent la vie politique et économique du pays est une excellente idée. Qui plus est que cela suit nécessairement le fait que ces conseils devraient être composés de tous ceux qui prennent réellement part à la production de la richesse nationale au travers de leurs efforts et leur travail.

Mais tant que le pays est gouverné par une dictature de parti, les conseils ouvriers et paysans perdent évidememnt toute leur raison d’être. Ils sont réduits au rôle passif joué anciennement par les “états généraux”, lorsqu’ils furent convoqués par le roi de France et durent combattre un conseil royal tout puissant.

Un conseil de travailleurs cesse d’être libre et d’avoir une quelconque utilité lorsque la liberté de la presse n’existe plus et nous sommes sous cette condition depuis maintenant deux ans, sous prétexte que nous sommes en guerre. Mais plus encore, les conseils ouvriers et paysans perdent leur signification lorsque des élections ne sont pas précédées d’une libre campagne électorale et quand les élections sont faites sous la pression d’une dictature de parti. Naturellement, l’excuse habituelle est qu’une dictature est inévitable afin de combattre l’ancien régime. Une telle situation est bien évidemment une régression, la révolution devant être dévouée à la construction d’une nouvelle société basée sur un nouveau fondement économique. Ceci représente l’arrêt de mort du nouveau système.

Les méthodes pour renverser un gouvernement déjà affaibli sont bien connues de l’histoire ancienne et moderne. Mais quand il est nécessaire de créer de nouvelles formes de vie, spécifiquement de nouvelles formes de production et d’échange, sans avoir d’exemple à imiter ; lorsque tout doit être reconstruit à neuf, lorsqu’un gouvernement qui entreprend de fournir à chaque citoyen une lampe et même une allumette pour l’allumer et qu’il ne peut même pas le faire avec un nombre illimité de fonctionnaires, alors ce gouvernement devient une nuisance de fait. Il développe une bureaucratie si formidable que la bureaucratie française, qui demande l’aide de quarante fonctionnaires pour vendre un arbre abattu par une tempête sur une route nationale, n’est qu’une simple bagatelle en comparaison. Voilà ce que nous apprenons en Russie. Et c’est ce que vous, les travailleurs de l’occident, devexz éviter à tout prix, puisque vous avez à cœur le succès d’une véritable reconstruction sociale. Envoyez vos délégués ici pour voir comment une révolution sociale fonctionne dans la réalité.

L’énorme travail de construction que demande une révolution sociale ne peut pas être accompli par un gouvernement centralisé, même s’il avait pour le guider quelque chose de plus substantiel que quelques opuscules socialistes et anarchistes. Il a besoin de connaissance, de cerveaux et de la collaboration volontaire d’une multitude de forces spécialisées locales, qui peuvent attaquer la diversité des problèmes politico-économiques dans leur aspect local. Rejeter cette collaboration et s’en remettre exclusivement au “génie” de la dictature du parti et de ses dictateurs est simplement détruire le cœur indépendant de votre vie, les syndicats, les organisations coopératives locales, en les transformant en des entités bureaucratiques de parti, comme c’est maintenant le cas en Russie. Ceci est en fait la méthode du comment ne pas réaliser la révolution sociale, de rendre impossible sa réalisation dans l’histoire. C’est pour cela que je considère qu’il est de mon devoir de vous avertir d’emprunter à de telles méthodes…

La guerre en cours a apporté de nouvelles conditions de vie pour tout le monde occidental. Le socialisme fera certainement des progrès considérables et de nouvelles formes de vie indépendante seront créées basées sur l’autonomie locale et la libre initiative. Elles seront créées de manière pacifique ou par des moyens révolutionnaires.

Mais le succès de cette reconstruction dépendra en grande partie de la possibilité de la coopération directe entre les différents peuples. Pour y parvenir, il est nécessaire que la classe travailleuse de toutes les nations soit directement unie et que l’idée d’une grande internationale des travailleurs du monde soit de nouveau reprise, mais pas sous la forme d’une union dirigée par un parti politique unique, comme ce fut le cas lors de la seconde et troisième internationales. Ces unions ont bien entendu le droit d’exister et bien des raisons les justifient, mais en dehors d’elle, unifiant tout, il devrait y avoir une union des organisations des travailleurs du monde, fédérée pour délivrer la production mondiale de sa présente soumission au capitalisme.

Que faire ?

La révolution que nous avons vécue est la somme totale, non pas des efforts individuels séparés, mais c’est un phénomène naturel, indépendant de la volonté humaine, similaire à un de ces typhons qui se lève soudainement sur les côtes de l’Asie orientale.

Des milliers de causes, parmi lesquelles le travail d’individus séparés et même de parties entières n’ont été que des grains de sable, chaque petit souffle de vent local a contribué à former le grand phénomène naturel, la grande catastrophe qui soit renouvellera ou détruira, voire les deux: détruira et reconstruira.

Chacun d’entre nous a préparé ce grand changement inévitable. Mais il fut aussi préparé par toutes les révolutions précédentes de 1793, 1848, 1871, par tous les écrits des Jacobins, des socialistes ; par tous les résultats de la science, de l’industrie et de la technologie, de l’art etc…

En un mot, des millions de causes naturelles ont contribué de la même manière que des millions de particules en mouvement d’air et d’eau causant la tempête qui coule des centaines de bateaux ou détruit des centaines de maisons côtières, tout comme le tremblement de la terre est causé par des milliers de petites secousses et par les mouvements préparatoires de particules séparées.

De manière générale, les gens ne voient pas les évènements de manière concrète, solidement. Ils pensent plus en termes de langage que d’images clairement imaginées et ils n’ont absolument aucune idée de ce qu’est une révolution, de ces millions de causes qui ont existé pour donner cette forme présente et ils sont par là même enclins à exagérer l’importance du progrès de la révolution de leur personnalité et de cette attitude qu’ils, leurs amis et ceux qui pensent comme eux, vont prendre dans cet énorme défi. Bien entendu, ils sont complètement incapables de comprendre le niveau d’impuissance de chaque individu, quelque soit son intelligence et son expérience au sein de ce tourbillon de centaines de milliers de forces qui ont été mis en mouvement par l’évènement.

Ils ne comprennent pas que lorsqu’un tel évènement naturel a commencé, comme un tremblement de terre ou plutôt, un typhon, des individus séparés sont impuissants pour exercer quelque influence que ce soit sur le cours des évènements. Un parti peut-être peut faire un peu mieux, mais bien moins qu’on ne le pense généralement et à la surface des vagues qui arrivent, son influence pourrait peut-être, être notable. Mais de petits rassemblements disparates ne formant pas une large masse sont sans nul doute sans puissance aucune, leur puissance est proche de zéro. C’est dans cette position que moi, en tant qu’anarchiste, je me retrouve. Mais même des entités à l’heure actuelles en Russie ayant un plus grand nombre, sont dans une position très similaires.

J’irai même plus loin. Le parti gouvernant, lui-même, est dans la même position. Il ne gouverne plus, il est porté par le courant qu’il a aidé à créer mais qui est maintenant des milliers de fois plus fort que le parti lui-même…

Que doit-on alors faire ?

Nous faisons l’expérience d’une révolution qui n’a pas du tout avancé selon ces voies pour lesquelles nous nous étions préparées, mais n’avions pas eu le temps de trop nous préparer. Que faire maintenant ?

Empêcher la révolution ? Absurde !

Trop tard. La révolution va avancer de sa propre façon, dans la direction de la moindre résistance, sans faire une quelconque attention à nos efforts.

En ce moment, la révolution russe est dans la position suivante (NdT: Kropotkine rappelons-le écrit ceci en 1919, c’est à dire avant la NEP de Lénine, dans la phase de renforcement du parti bolchévique, pas encore prêt à totalement gouverner, dans la phase de renforcement dictatorial allant à terme, à l’encontre du slogan de la révolution qui était “Le pouvoir aux soviets (assemblées)”…)

Elle commet des horreurs. Elle ruine tout le pays. Dans sa folie furieuse, elle annihile des vies humaines. Voilà pourquoi elle est révolution et non pas une progression pacifique, parce qu’elle détruit sans regarder ce qu’elle détruit, elle se déssèche.

Et nous sommes impuissants pour le moment à la diriger vers une autre voie, jusqu’à ce qu’elle se soit épuisée. Elle doit s’épuiser.

Et ensuite ? Ensuite, viendra inévitablement la réaction, telle est la loi de l’histoire et il est facile de comprendre pourquoi il ne peut pas en être autrement. Les gens imaginent qu’on peut changer la forme du développement de la révolution. Ceci est une illusion puérile. Une révolution est une telle force que sa croissance ne peut pas être changée.

Une réaction est absolument inévitable, juste comme après chaque vague un creux se forme, tout comme une faiblesse est inévitable chez un être humain après une période d’activité fiévreuse.

Ainsi la seule chose que nous pouvons faire est d’utiliser notre énergie pour minimiser la furie et la force de la réaction à venir.

En quoi donc doivent consister nos efforts ?

Pour modifier les passions sur quelqu’un de l’autre côté ? Qui va nous écouter ? Même si de tels diplomates existent afin de remplir une fonction dans ce rôle, le temps de leur début n’est pas encore venu, ni du reste ce côté ou l’autre de la barrière ne sont disposés à les écouter. Je vois une chose: nous devons rassembler les gens qui seront capables d’enteprendre le travail constructif dans chaque et tout groupe après que la révolution se soit épuisée.

Pierre Kropotkine

Dmitrov, Russie, le 28 avril 1919

 

Source:

https://archive.org/stream/al_Petr_Kropotkin_The_Russian_Revolution_and_the_Soviet_Government_Letter_to_the_Wo/Petr_Kropotkin__The_Russian_Revolution_and_the_Soviet_Government__Letter_to_the_Workers_of_Western_Europe_a4_djvu.txt

 

 

13 Réponses to “Résistance politique: Analyse et critique de la révolution bolchévique (inédit de Pierre Kropotkine)”

  1. Ah oui quand même…

    Visionnaire est vraiment le terme qui le définit le mieux.

    « Des milliers de causes, parmi lesquelles le travail d’individus séparés et même de parties entières n’ont été que des grains de sable, chaque petit souffle de vent local a contribué à former le grand phénomène naturel, la grande catastrophe qui soit renouvellera ou détruira, voire les deux : détruira et reconstruira. »

    Voilà, je suppose ce qui devrait nous parler le plus, non ?

    Puis-je vous demander si ce n’est pas plutôt ‘Non seulement » au lieu de « Nous seulement les travailleurs » ?

    Puis-je publier, en complément le PDF que j’ai réalisé à partir de vos traductions du livre de Sutton « L’emprise de Wall Street dans la révolution Russe (Bochévik) » ? Je trouve que c’est parfaitement ad hoc, pour ma part ? Jo

  2. 1919 c’est également l’année de la réédition de l’Appel au socialisme : pour la société des sociétés de Gustav Landauer, non ?
    Visionnaire est aussi l’expression qui nous vient pour Landauer, il me semble ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/12/25/pour-la-societe-des-societes/

  3. Totalement happée par ce texte et comme souvent avec Kropotkine, j’ai réalisé une version PDF avec les illustrations que vous m’avez données pour les autres PDF ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2017/04/28/lettre-aux-ouvriers-deurope-de-louest-pierre-kropotkine-dmitrov-russie-le-28-avril-1919/

    Et le lien vers le PDF ► https://jbl1960blog.files.wordpress.com/2017/04/pdftexteineditkropotkine28041919.pdf

    Ce texte prend tout son sens, aujourd’hui tout spécialement, 28 avril 2017

  4. […] N° 19 – LETTRE AUX OUVRIERS D’EUROPE DE L’OUEST – texte de Pierre Kropotkine traduit pour la 1ère fois de l’anglais au français par R71 […]

  5. Bon texte dont je ferai grand profit NOTAMMENT cet extrait : « Des milliers de causes, parmi lesquelles le travail d’individus séparés et même de parties entières n’ont été que des grains de sable, chaque petit souffle de vent local a contribué à former le grand phénomène naturel, la grande catastrophe qui soit renouvellera ou détruira, voire les deux: détruira et reconstruira.
    Chacun d’entre nous a préparé ce grand changement inévitable. Mais il fut aussi préparé par toutes les révolutions précédentes de 1793, 1848, 1871, par tous les écrits des Jacobins, des socialistes ; par tous les résultats de la science, de l’industrie et de la technologie, de l’art etc… »

    C’est cela la conscience de classe et dans lequel l’apport d’un parti est un apport parmi d’autres – la conscience de classe n’est pas le produit d’un parti mais de la classe

    Robert Bibeau

    • Non dirons même plus: la conscience de classe ne PEUT PAS être celle d’un parti. Le parti, fragment de l’État et de son mode de fonctionnement, ne peut être que limiteur et traître à la cause de la classe des opprimés. Il ne fait qu’entretenir cette création dont l’État est l’outil de répression: la division politique, qui maintient le pouvoir artificiellement hors du corps social.
      Merci d’être passé par ici Robert.

  6. […] N° 19 – LETTRE AUX OUVRIERS D’EUROPE DE L’OUEST – texte de Pierre Kropotkine traduit pour la 1ère fois de l’anglais au français par R71 […]

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