La science falsifiée : Le darwinisme social et son contre-poison…

 


P. Kropotkine, père de la biologie sociale

 

Résistance 71

 

5 mars 2020

 

Le darwinisme social est la résultante dogmatique d’une interprétation tronquée de la théorie de l’évolution de Darwin ne considérant que ses éléments malthusiens afin de construire une idéologie sociale bâtie sur le concept tronquée de « la survie du plus apte ». Cette construction sociale issue du XIXème siècle britannique a servi à justifier toutes les exactions possibles d’un système étatico-capitaliste parasitaire par essence et a donné une base (pseudo)scientifique à une nature humaine qui serait faite de combat incessant pour la survie, de violence, de tromperie, de mensonge, servant les « plus aptes » à se maintenir en haut de l’échelle sociale, elle-même force ce la nature inéluctable. Il était alors important de « démontrer » que cette relation de combat incessant était LE moteur de la relation sociale dans la nature, justifiant ainsi le pouvoir oligarchique en place.
Le darwinisme social, s’il emprunte beaucoup à Darwin, n’est pas son invention. Elle fut essentiellement celle du biologiste et eugéniste Thomas Huxley, grand-père de Julian et Aldous Huxley, en combinaison avec les théories économico-démographique de Thomas Malthus et celles de Thomas Hobbes (décidément beaucoup de Thomas dans cette affaire…), renforçant la théorie de la « sélection naturelle », la résumant à celle « du plus apte », reprise par la suite par un biologiste du nom de Herbert Spencer. Toutes ces personnes oubliaient un des éléments essentiels de l’évolution, déjà mis en avant dans les recherches du biologiste, zoologiste russe Kessler en 1879 : la coopération, reprise aussi par Darwin dans on ouvrage de la « Descendance de l’Homme », écrit plusieurs années après son « Origine de l’Homme ».

C’est en réaction au poison du darwinisme social émis et publié sous la forme d’un article de Thomas Huxley dans le magazine victorien « Le XIXème siècle », « La lutte pour l’existence : un programme », en février 1888 (voir ici en page 11 et suivantes et aussi en page 9 du PDF de « ‘L’entraide » ci-essous), que Pierre Kropotkine décida de lui répondre dans une série d’articles qui furent par la suite publiés sous la forme d’une livre: « L’entraide, un facteur de l’évolution », publié depuis Londres en 1902 et publié en français en 1906, que nous vous proposons à la (re)lecture ci-dessous en format PDF. Cet ouvrage est essentiel à la compréhension générale de ce qu’est la « nature humaine » dans son véritable contexte évolutionniste. Il nous permet de rétablir un certain équilibre des choses et de mettre en pratique le vieil adage africain disant: « Si tu ne sais pas où tu vas, arrête-toi, retourne-toi et regarde d’où tu viens. »

L’entraide, un facteur de l’évolution
Pierre Kropotkine, 1902
Format PDF

 


Poussière d’étoiles…

6 Réponses to “La science falsifiée : Le darwinisme social et son contre-poison…”

  1. Patrice Sanchez Says:

    Hello les amis résistants !
    « Si tu ne sais pas où tu vas, arrête-toi, retourne-toi et regarde d’où tu viens. »
    Je repense au proverbe Zoulou inspiré par Sitting-Bull : Qui que tu sois et où que tu ailles, tu ne resteras toujours assis que sur ton Pow-Pow-Tin.
    Une pensée émue pour les malades atteints d’escarres aux fesses … voilà 25 ans, consécutivement à mon hémorragie cérébrale à la suite de laquelle il me fallut réapprendre tous les gestes de la vie courante durant deux longues années en centre de rééducation avec mon nouveau corps hémiplégique, la première fois où je vis débarquer un tétraplégique à plat ventre sur son lit roulant en salle de détente pour fumer sa clope, ça m’a fait tout drôle et c’est un doux euphémisme : nous devrions tous faire des visites dans ces centres; donner un peu de notre temps pour ceux qui souffrent, j’aime autant vous assurer que l’on a tôt fait de relativiser de nos petits et gros bobos, nous prendrions conscience de la fragilité de notre condition et nous serions automatiquement plus enclins à aider notre prochain !

    • Très juste… et se rendre compte que notre seule richesse individuelle est notre santé et notre relation à autrui dans l’entraide perpétuelle. L’esprit marchand qui a tout envahi ne fait que mettre des étiquettes de prix sur tout et en tout, ce qui mène à notre perte et au chaos généralisé dont on voit les effets s’étendre de jour en jour…
      A bas l’État, à bas a marchandise, à bas l’argent, à bas le salariat, pas de solution au sein du système. Tout détruire et reconstruire sur de véritables et saines fondations, pour cela, il suffit simplement de dire ¡Ya Basta! comme d’autres l’ont fait en 1994 et le disent toujours aujourd’hui haut et fort, montrant un certain chemin… 😉

  2. […] en lisant l’article de Résistance 71, ce matin, que m’est venue l’idée de réaliser cette nouvelle version PDF du Testament […]

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