Résistance à la tyrannie étatico-marchande : 16 façons de se rendre ingouvernable et construire l’alternative… (Indigenous Action Media)

Si ceci est vu et analysé d’un point de vue indigène, la portée du message est universelle, car n’oublions jamais qu’à la base, nous sommes tous des colonisés du système étatico-marchand et il est plus que grand temps de s’en rendre compte et d’agir en conséquence. Nous l’avons toujours dit ici : l’avenir de l’humanité passe par l’homme blanc conscient, la main dans la main avec ses frères indigènes de tous les continents, œuvrant ensemble pour la société des sociétés, la Commune Universelle de notre humanité enfin réalisée. Il n’y a pas d’autre chemin que l’union dans notre diversité contre toutes les impostures de la pourriture étatique et marchande…
~ Résistance 71 ~

16 choses à faire pour se rendre ingouvernables

Indigenous Action Media

Ceci est une traduction partiale de l’article :

https://www.indigenousaction.org/16-things-you-can-do-to-be-ungovernable-p-s-fuck-biden/

~ Traduction de l’anglais par Résistance 71 ~

Juin 2024

1. Construire un groupe d’affinité
   Un petit groupe de 5 à 20 personnes travaillant ensemble de manière autonome sur des projets d’actions directes ou autres. Les groupes d’affinité en général consistent en un rassemblement de personnes pensant de la même manière œuvrant pour une chose commune. Si vous faites déjà partie d’un tel groupe, alors l’étape suivante est de relier les groupes entre eux pour former un réseau. (NdT : un réseau d’associations libres œuvrant en communicant pour un but commun émancipateur…)
2. Développer le savoir-faire
   Se désolidariser des appareils et rouages du capitalisme, de l’état et du système colonial, demande que nous apprenions à faire les choses par et pour nous-mêmes, en parallèle, au-delà du rapport marchand d’acheter, de vendre, de travailler pour un salaire (NdT : coopération dans la gratuité) ou de demander sans cesse de l’aide de l’état. De l’auto-défense à la défense collective, du jardinage au fermage en passant par la construction, l’éducation hors système, la réparation, l’entretien et savoir s’occuper les uns des autres, nous pouvons apprendre des techniques et les partager. Nous pouvons changer notre relation sur la perception de notre capacité à agir, la technicité des choses et démanteler toutes les hiérarchies et classes futiles tout autant que toxiques.
3. Établir et pratiquer une bonne culture de la sécurité
   Une culture de la sécurité est nécessaire et indispensable pour survivre à la répression étatique (NdT : cf les collectifs aragonais en Espagne 36 qui s’organisèrent contre les franquistes, contre les stalinistes et contre le gouvernement “républicain” espagnol aidé par quelques traîtres de la CNT reniant le principe anarchiste, la combinaison des forces coercitives eut raison d’eux dans une époque où les conditions de succès n’étaient pas encore présentes…) Nous pouvons arrêter voire prévenir beaucoup d’infiltrations en améliorant nos façons de communiquer et de naviguer le conflit. Nous pouvons toujours demeurer horizontal (sans hiérarchie) et transparent sans sacrifier la sécurité des groupes. (NdT : de fait, la meilleure des organisations est acéphale, sans leader exprimé. Une des forces des Gilets Jaunes entre 2018 et 20020, fut cette acéphalité, qui rendit impossible la neutralisation du mouvement de l’intérieur, les “leaders” mis en avant par les médias et le système ayant été désavoués par les Ronds-Points. Ainsi donc “Tout le pouvoir aux ronds-points” devient un motto valide, pourvu que les ronds-points, ou autres organisations acéphales sachent se protéger et agir dans l7entraide et en indépendance. Un élément de réponse : le peuple en arme ! Pas pour se battre nécessairement, mais pour prévenir l’engagement physique)

« Milice bien régulée », division des Grandes Plaines

4. Pratiquer une justice transformatrice et restauratrice
Les fortes communautés rendent police et prison obsolètes. Nous pouvons changer notre relation et notre culture pour prévenir la violence et les abus. Nous pouvons construire nos capacités pour confronter et résoudre les conflits. Nous pouvons renforcer nos liens et désintoxiquer nos relations de façon à ce qu’il n’y ait pas d’espace de croissance possible pour la malfaisance dans nos communautés.

5. L’entraide

Commencer un groupe d’entraide et fournir le soutien nécessaire à ceux qui sont dans le besoin. L’organisation de l’entraide peut assurer que nos communautés ne soient pas dépendantes des entreprises ni de l’état. Changer l’utilisation des ressources vers ce que vous pouvez produire et faire ou vous procurer d’autres groupes en résistance. Construisez des réseaux d’aide, d’assistance et de ressources au-delà de la relation capitaliste.

6. Défense mutuelle
De l’entrainement aux armes aux tactiques de rues en passant par les interventions de quidams et les équipes de sécurité, nous devons posséder les techniques et les ressources pour défendre nos communautés des attaques systémiques sur nos gens, les animaux, les terres et la nature.

7. Construire et entretenir une infrastructure de conflit
Une infrastructure de conflit est toute structure que nous organisons pour nous aider à être plus efficace dans nos combats. Cela va au-delà du seul fait de fournir une conscience et des services, mais construire aussi notre capacité à mener une résistance active efficace. Des jardins / potagers communautaires aux fermes collectivement coordonnées en passant par des infoshops avec des médias et une communication indépendants.

8. Ouvrir les squats pour les sans-abris
La location c’est le vol. La propriété privée est une violence coloniale sur la terre (NdT : très bien dit !) Abolir le loyer et la propriété privée. Retourner les terres aux protecteurs initiaux. Créer des espaces autonomes pour vivre hors et au-delà des propriétaires.

9. Défendre er reposséder les terres ancestrales
Parce que cela  veut dire de fait la fin de l’occupation coloniale et la restauration des peuples indigènes comme protecteurs des terres ancestrales. (NdT  partout, pas seulement aux Amériques ou en Océanie, partout, parce que “Nous sommes tous des colonissés !”..) Régénérer nos relations sacrées et tout ce que cela veut dire de spiritualité et de matérialité, avec nos terres-mères originelles. Libérer le sacré.

Oka 1990

10.  Réparations
Saisir ce qui a été volé des peuples indigènes et le libérer. Procéder à une redistribution radicale si nécessaire.

11. Mettre un terme à la merde ambiante
Intervenir dans l’infrastructure critique aux points de jonction où le capitalisme et le colonialisme (étatisme) sont les plus vulnérables. Saisir les rues, les usines, les ports, les oléo et gazoducs, les centrales énergétiques, détruire les frontières, soyons intelligents et créatifs ! C’est aussi une manière efficace de cibler ces industries polluantes.

12. Être sauvagement inter-sectionnel
Parce que nous n’emportons pas ces vieilles relations merdiques avec nous. Merde à l’anti-négritude, merde à l’orientalisme, merde à l’islamophobie, merde à l’antisémitisme, merde à la transphobie, merde à l’hétéro-patriarcat, merde à la suprématie blanche, merde à l’impérialisme, merde aux privilèges, merde à la hiérarchie, merde au racisme, merci à la citoyenneté, merde à tout ce qui est pourriture !!

13. Pratiquer l’auto-radicalité et l’attention collective
Pour demeurer dangereux envers le pouvoir nous devons nous occuper de nous-mêmes et des uns les autres. Apprendre en commun et comment communiquer sans être compromis. Apprendre à communiquer vos besoins, vos limites et vos désirs de manière efficace et non toxique, n’oubliez pas que les gens en lutte et en résistance ont difficilement accès aux ressources pour une attention médicale et mentale. Le travail de mouvement peut être insoutenable pour ceux qui ont une expérience multiple de politique coloniale d’occupation et de déclencheurs de violence. Trouver des moyens de communiquer et de négocier des normes de groupe et des limites qui accommodent les besoins des personnes s’ils sont raisonnables. Identifier les schémas de communication toxiques et apprendre, créer des façons de les démanteler et à communiquer de manières plus saines et moins dommageables. Être honnête envers ses limites et s’entraider, les uns les autres. L’état colonial capitaliste et christianisé nous a appris à ne jamais nous reposer ou cicatriser. Rejeter toutes tentatives de forcer les gens à aller au-delà de leurs limites. L’auto-attention radicale nous préserve et nous rend invulnérable lorsqu’on est engagé de manière consistante avec la gouvernance perturbante de l’état.

14. Rendre tout accessible à tout le monde
Rejeter la réification de nos corps et de nos vies, établir des réseaux d’attentions communautaires avec des gens équipés pour fournir des premiers secours et une assistance sanitaire dans tout le spectre des besoins en ce domaine. Défier les modes organisationnels et changer notre relation aux autres. Nous sommes tous suffisants.

15. Abolir la culture du viol
Étudier ce qu’est le viol et sa culture et comment cela s’applique à la désacralisation des terres sacrées. Transformer notre culture et notre relation dans les pratiques de rendez-vous amoureux, d’humour, de relations humaines et sexuelles, de consentement, de partis, du travail sexuel et faire en sorte d’abolir la culture du viol. Tenir pour responsables les violeurs, les amuseurs, les opportunistes et autres dérangés. Mettre le consentement et les saines relations au centre de tout ce que nous faisons, en tout lieu en tout temps.

16. Répandre la joie radicale et militante
On peut aussi sérieusement se planter quand on danse, chante, fait la fête, rit, joue, se pose des questions, discute sérieusement, raconte des histoires, pratiquons un art, faisons l’amour, de la magie, on est brillant et avons du plaisir. Attention de tous les instants !

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Lectures complémentaires (PDF) :

« Nous sommes tous des colonisés » (Résistance 71)

Notre page « Colonialisme et luttes indigènes »

Nos traductions du professeur de science politique mohawk Taiaiake Alfred

Mohawk Nation News en français

3-textes-de-reflexions-sur-le-peuple-en-armes-la-resistance-et-la-rebellion

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

5 textes pour comprendre et éradiquer le colonialisme

« Païens en terre promise, décoder la doctrine chrétienne de la découverte », Steven Newcomb, 2008

« Comprendre le système de l’oppression coloniale par mieux le démonter », Steven Newcomb

« Comprendre le système de l’oppression coloniale pour mieux le démonter », Peter d’Errico

« Effondrer le colonialisme », Résistance 71

« Nous sommes tous des colonisés ! », Résistance 71

Le peuple en arme… de la Commune…

… à Oka et au-delà

2nd amendement de la constitution des Etats-Unis (1791)
« Une milice bien régulée étant nécessaire à un état libre, le
droit du peuple à garder et porter les armes ne doit pas être enfreint. »
A la question : « qui est la milice bien régulée » ? les pères fondateurs
avaient répondu : le peuple !