Pour tout changer, un appel anarchiste (CrimethInc PDF)

Résistance 71

19 mars 2021

Le collectif anarchiste américain CrimethInc avait publié ce manifeste en 2015 et l’ont récemment réactualisé et republié. Pour le cent-cinquantenaire de la Commune de Paris 1871, et avec leur accord, nous l’avons traduit en français, car il ne peut pas être plus de circonstance. Ce texte nous a particulièrement interpelé tant nous le trouvons complémentaire de nos deux essais d’anthropologie politique que nous avons placé plus bas, sous le PDF du manifeste de CrimethInc, dans un document de compilation.
Dans l’esprit communard qui se doit de renaître si nous voulons enfin sortir du marasme dans lequel nous avons été jetés depuis des siècles et qui nous rend témoin d’une énième métamorphose du système qui se veut ultime sous la forme d’une dictature technotronique planétaire, merci à tous nos lecteurs de diffuser ces textes sans aucune modération afin que de plus en plus de personnes comprennent que finalement, il n’y a pas de solution au sein du système et qu’il ne saurait y en avoir et surtout que le temps est venu de nous prendre par la main et de nous unifier contre la tyrannie globale en marche dont la dictature sanitaire COVID n’est qu’un outil dans sa trousse de l’oppression généralisée.

Le manifeste de CrimethInc réactualisé en 2020 :
Pour_tout_changer_Un_appel_anarchiste

Son complémentaire pour le détail :
« Du chemin de la société vers son humanité réalisée »

5 Réponses to “Pour tout changer, un appel anarchiste (CrimethInc PDF)”

  1. Sans béquilles

    Il y a peu, un roi ni meilleur ni pire qu’un autre, vaniteux et vindicatif, assez sot mais environné d’experts en tout ce qui remue, bref sans surprise ni relief sauf qu’il s’imaginait si grand qu’il lui arrivait d’oublier ses escarpins à talonnettes dans les tapis cérémoniaux. Il advint ainsi, par malheur, qu’un soir de bal masqué dans la salle aux cent lustres ( il était déguisé en César ou en Jupiter triomphant, on ne sait plus! ), comme il saluait l’assemblée du haut de l’escalier royal, il s’emmêla si mal dans sa toge romaine qu’il dégringola jusqu’aux pieds des porteurs de plateaux de toasts. Il s’en tua net les deux jambes. Rien ne put les rafistoler. Il se vit donc forcé par le corps médical de marcher avec des béquilles.
    Son prestige en fut écorné. Ses experts travaillèrent donc à lui rendre l’éclat du neuf. Un génial communicateur, après deux jours de transe chamanique ininterrompue, trouva la parade adéquate.
    – Puisque notre bon roi, dit-il, est à jamais embéquillé, que ses sujets le soient aussi. Que l’embéquillement soit le signe pour tous d’une confiance retrouvée, d’une enthousiaste adhésion à la modernité nouvelle.. Et que les fous, les rétrogrades, les marginaux inconséquents, bref les possibles terroristes qui se risqueront à sortir sans leur béquilles soient désignés à la vindicte et privés de leurs droits sociaux.
    Le peuple a ceci de commun avec le boa de la jungle qu’il est capable d’avaler, les yeux fermés, n’importe quoi. Pour faire comme tout le monde, chacun s’embéquilla. Evidemment la vie ne fut plus aussi simple mais, peu à peu, puisqu’il fallait, on se laissa flotter du bas. Le roi mourut. Il fallait bien que cela, un jour, lui arrive. On épingla sur son cercueil la béquille d’or des héros.
    On pouvait à nouveau marcher, comme autrefois, sur ses deux pieds. C’est ce que dit un homme simple, un jour, dans un jardin public. C’était un de ces sans-bâtons que l’on regardait de travers quand il passait, les mains aux poches, à proximité des enfants. On lui répondit méchamment.
    – Aller sans béquilles ? Utopie, faux espoirs, rêverie perverse. On marche ainsi depuis toujours. Et d’abord qui t’envoie ? Quelle secte ? Que cherches-tu ? Que nous veux-tu ?

    – Vous informer, répondit l’autre. Regardez, faites comme moi. On peut mettre un pas devant l’autre, trotter si l’on veut, flâner. Essayez donc ! Que risquez-vous ?
    – Ne l’écoutez pas, il radote. Ces gens sont des dangers publics !
    On s’assembla autour de lui, on l’insulta, le bouscula, on brandit des cannes ferrées. Heureusement, il courait vite, beaucoup plus que les béquillards. Il s’en revint à sa campagne, cultiver ses légumes et ses fleurs.
    Après quelques jours de paix triste une femme vint. Elle lui dit :
    – Je ne sais pas ce que tu vaux, mais j’aimerais bien essayer.
    – Tu as deux pieds, deux jambes. Marche. Elle tomba aussitôt dans ses bras. On dit qu’ils eurent des enfants et qu’ils grandirent sans béquilles.
    C’est peut-être vrai, va savoir !

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