A la recherche de l’esprit perdu… Recherche sur un anarchisme spirituel (Peter Lamborn Wilson)

JZ3

Texte titilleur de conscience pour le moins, les lecteurs reconnaîtront dans cet essai de Wilson datant de 2002, certains sujets que nous avons abordés, pour certains abondamment sur ce blog. Nous vivons la fin d’une ère ceci est indéniable, nous ne devons pas nous laisser imposer la suite des évènements comme c’est le cas depuis ce fameux néolithique qui ne cesse de servir de référence à notre déchéance. Le système étatico-capitaliste se meurt et il est en train de muter en une entité qui nie l’humanité et cherche à l’annihiler. Nous devrons puiser très profond pour en sortir et au contraire réaliser notre humanité. Le combat qui s’annonce sera d’anthologie et fera l’Histoire. N’oublions jamais que nous sommes les ancêtres de la 7ème génération à venir, celle-ci chantera nos louanges comme les initiateurs de la grande (r)Evolution qui réalisa notre humanité vraie. C’est de cela qu’il s’agit et c’est sur quoi nous sommes engagés, la lutte sera épique et entrera dans la légende des siècles…
~ Résistance 71 ~

“Qu’est-ce que l’État ? C’est le signe achevé de la division dans la société, en tant qu’il est l’organe séparé du pouvoir politique: la société est désormais divisée entre ceux qui exercent le pouvoir et ceux qui le subissent. La société n’est plus un Nous indivisé, une totalité une, mais un corps morcelé, un être social hétérogène… »
~ Pierre Clastres ~

“Dès que l’État n’est plus à même d’imposer l’union forcée, l’union surgit d’elle-même, selon les besoins naturels. Renversez l’État, la société fédérée surgira de ses ruines, vraiment une, vraiment indivisible, mais libre et grandissant en solidarité par sa liberté même.”
~ Pierre Kropotkine ~

L’état n’est pas quelque chose qui peut être détruit par une révolution, mais il est un conditionnement, une certaine relation entre les êtres humains un mode de comportement humain, nous le détruisons en contractant d’autres relations, en nous comportant différemment.
~ Gustav Landauer ~

HakimBey1

Anarchisme spirituel

Peter Lamborn Wilson alias Hakim Bey

2002

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

1.

Le conservatisme de l’âge de pierre (tribal, égalitaire, proto-chamanique, chasseur / cueilleur / jardinier, économie du don et du partage, etc)

Les cités-états sumériennes (4ème millénaire AEC), l’effritement de l’organisation politique originelle non-stratifiée, l’émergence de la séparation (cf les recherches de Pierre Clastres)

Enkidu de Gilgamesh : la domestication de “l’homme sauvage”

La bonne vieille cause et l’éternel évangile, ce que William Blake appelle le druidisme, a toujours été en fait l’accoutrement de notre chamanisme de l’âge de pierre et de la “déesse” du paganisme.

Vs

Les 6000 ans de fumisterie et d’illusion illuminati : la religion d’état (et de l’État)

L’émergence de l’argent comme la sexualité des morts.

2.

L’âge du bronze : le paganisme du dieu guerrier, menant au paganisme impérial de l’âge du fer, celui de Rome, de la Grande Bête de la révélation ; contre cela, l’église de ses débuts apparaît comme une dialectique de la résistance, spécifiquement dans sa forme Essene ou Nazarite/Ebionite, le zèle, la gnostique, la réforme sociale (les marchands chassés du temple, l’évangile des pauvres, etc) et le mysticisme néo-platonicien.

VS

“Le don de Constantin”, l’appropriation du christianisme par Rome elle-même (tout juste comme les rois prêtres sumériens s’approprièrent la spiritualité néolithique en tant que “contenu censuré” des cultes du temple).

Le christianisme, à l’origine un culte gnostique radical (“le royaume de dieu est en vous”), fonctionne maintenant comme une religion d’état, impliquant de sévères contradictions et une culture schizophrène, etc.

3.

Mais toute religion est enracinée dans une contradiction de base : le contenu spirituel du vieil âge de pierre (le mythos clastrien pour ainsi dire) plaqué sur l’idéologie de l’âge du métal, celle de la séparation hégémonique (voir plus spécifiquement l’Enuma Elish ou la “génèse babylonienne” où le dieu de la guerre Marmuk tue la déesse néolithique Tiamat). La religion tente constamment de dépasser ou de rectifier cette contradiction. Mais les marchands retournent toujours au temple et la rectification est une nouvelle fois transformée et dénoncée comme hérésie, apostasie, ombres magiques et crime rituel.

Les sectes hérétiques du millénaire parlent de restaurer l’âge d’or ; ce rêve dérive de souvenirs réels (stockés dans les mythes) de l’âge de pierre et de la société grosso modo égalitaire des chasseurs, cueilleurs, de l’économie du don et du partage et de la société chamano-païenne.

4.

Spiritualité ne veut pas dire religion. La spiritualité est le créatif imaginaire (l’esprit, NdT: ce que Landauer appelait le “Geist” en allemand) du social, la religion son opposé négatif, son “spectre” comme le disait Blake : l’aliénation de cette créativité dans des pouvoirs et puissances d’oppression. Mais, à cause de paradoxes dialectiques complexes, le noyau de la spiritualité est souvent trouvé engoncé dans des coquilles religieuses, spécifiquement en ce qui concerne les mystiques comme maître Eckhart et les Franciscains spirituels ; et le poison de la religion souvent teinte les hérésies, spécifiquement si elles gagnent un véritable pouvoir.

5.

Dans les temps religieux, tout le discours et la pratique non-autoritaires seront exprimés en termes religieux, en général sous des vocables d’hérésie, de schisme, d’apostasie, de magie noire etc… mais parfois comme dans une “réforme su sein de l’église” ou des formes marginales mais permises d’excès comme le communisme monastique par exemple.

Les historiens de l’anarchisme qui tracent cela jusqu’aux cyniques grecs de l’antiquité et en ligne directe vers les Lumières avec rien entre les deux, échouent dans leur appréciation de la réalité de la mentalité que chaque âge doit expérimenter quelque chose de la liberté (si seulement même son rêve) dans la douleur de perdre son humanité. L’histoire de l’anarchie comme conscience plus qu’idéologie réside dans une archéologie de la résistance spirituelle. Nous devons lire de nouveau les hérétiques (voir par exemple l’excellent travail de Raoul Veneigem sur l’hérésie de l’esprit libre)

6.

Le problème du dualisme gnostique ; des formes extrêmes de spiritualité identifient souvent le monde social avec le monde naturel et les condamnent tous deux. Elles rejettent la “création divine” et son “dieu créateur” comme étant mauvais et détestent même “l’âme” en tant que principe de vie. Seul, “l’esprit” satisfait ces extrémistes. Leur haine du corps devient même plus exagérée et aggravée que celle de l’église (qui au moins condamne le suicide et promet la résurrection du corps).

Le problème du dualisme hante l’anarchisme, je pense. La haine de dieu de Proudhon est peut-être dérivée de ses lectures précoces de la littérature gnostique dualiste (peut-être alors qu’il la mettait en page en tant qu’ouvrier typographe), une sorte de catharisme séculier. Le matérialisme athéiste à la Bakounine, peut paraître bizarrement immatériel parfois, mené par ses propres “lutins”, impératifs catégoriques, adoration aveugle de la science, de la primauté de la machine sur l’humain et d’une étrange asexualité (NdT: cette remarque est assez fausse, Bakounine respectait certes la science mais ne l’adorait en rien, il se méfiait à juste titre d’une société menée par la science qui “ne s’occuperait bientôt plus de science” avait-il prédit, suffit de regarder notre société pour voir que Bakounine avait raison dès la fin XIXème…).

La haine du corps chrétienne / dualiste occupe le cœur secret de notre “crise environnementale”, même nous, en tant que post-chrétiens, ne pouvons échapper au motif de la conquête de la nature, qui colore la pensée progressiste de pratiquement tous les XIXème et XXème siècles.

Il est possible qu’une aide pour nous aider à surmonter un tel crypto-dualisme provienne d’une approche allant du “moniste panthéiste” aux modèles chamanique et païen, ce que T. McKenna a appelé la Résurrection Archaïque, non pas un retour à l’âge de pierre mais un retour de l’âge de pierre.

7.

Que nous en soyons satisfaits ou non, nous faisons partie de l’ère post-Lumière et la “science” nous pose le problème de la téléologie (ou téléonomie comme l’appelait Henri Bergson (NdT: dans “Le hasard et la nécessité”, la vue téléonomique voit le monde régit par une finalité). Nous croyons vraiment en la mort de dieu. L’aspect spectral des Lumières, ce qu’Adorno appelait “la cruelle instrumentalisation de la Raison, aplatit la conscience permise en une grande carte en 2 dimensions 2D. Toute manifestation du sens menacerait le monopole du “hasard brut”, “de la collision aléatoire des particules”, des modèles comportementaux mécanistes de la conscience. “”La nuit de Newton”.

Ainsi cette peste contemporaine de l’incohérence : nous en sentons tous les germes tapis derrière quelque écran filtrant une lumière hygiénique. Effondrement de la morale. Aucune pensée pendant sept générations. Mettre fin aux incendies de forêts en coupant les forêts. “La société n’existe pas” nous disait dame baronne Margaret Thatcher.

8.

Le mouvement du social au niveau de l’inconscient constituait en lui-même une sorte d’(anti)religion. Après tout, qu’elle preuve y a t’il du matérialisme athée ? c’est tout aussi tordu que dieu, vraiment, l’absence de sens.

Le parti communiste comme un autre empire romain.

Et la faiblesse philosophique de l’anarchisme réside sûrement quelque part près de la ligne de fracture entre l’incohérence et la morale. Comment peut-il exister une façon correcte de vivre dans un univers absurde ? Implication existentielle ? Saut dans le noir ? Mais pourquoi ne pas simplement prendre sa propre part ou plus même encore ? Quel esprit peut dire Nan ? (Voir Stirner / Nietzsche)

Nietzsche bien sûr a fini dans la folie et signa sa dernière lettre “Dionysos et le crucifié”, un dieu ressuscité, mais seulement dans un abysse sans parole. Peut-être devons-nous considérer l’exigence d’une “rude moralité” et peut-être même une sorte de sens, de cohérence, même si inexprimable, ou même “spirituel”.

9.

Avec l’effondrement actuel du social et le triomphe du capital global, nous, rebu brisé, pouvons sourire et dire que le mondialisme est juste le nouvel internationalisme, l’étape véritablement finale du Capital et que bientôt, les moyens de production seront mûrs pour tomber entre les mains du prolétariat mondial. Ou alors, nous pourrions admettre avec morgue que la totalité nous a englouti, que l’Histoire est morte, que l’aliénation est universelle, que les dernières expropriations ont été effectuées, que la combinaison des buts de la logique, de la technologie et de l’argent se termine avec l’élimination de l’humain. La pollution de l’espace-temps de Virillo, le Grand Accident. Ou nous pourrions refuser d’accepter la dichotomie et demander l’impossible. Mais qu’est-ce que l’impossible si ce n’est pas une sorte de spiritualité ?..

Si la religion et l’idéologie nous ont toutes deux trahi, peut-être avons-nous besoin d’un nouveau paradigme. Mais chaque “nouvelle“ vision du monde a ses ancêtres. Le post-modernisme ne veut pas simplement dire de compulser les poubelles de l’histoire pour construire toujours plus de commodités et d’attitudes “révolutionnaires” Disons que nous voulons essayer d’imaginer un mouvement véritablement écolo non-autoritaire basé sur un fédéralisme anarcho-proudhonien et une entraide kropotkinienne, ce qui constitue de fait la “plomberie anarchiste” de base, mais ancrée en une certaine forme de spiritualité. Où pouvons-nous aller voir pour chercher une inspiration _ Avons-nous une “tradition” en ce domaine ?

10.

Une généalogie de la résistance ? Une “chaîne de transmission dorée” passant de l’esprit autonomiste de l’âge de pierre d’âge en âge ?

Puisque nous avons mentionne l’Europe médiévale, commençons par là , malheureusement nous allons devoir ignorer l’ère classique, l’Orient etc… Le taoïsme par exemple ou le soufisme et l’extrémisme chii’te, la cabale radicale (Sabbatai Sevi et Jacob Frank), l’hindouisme (spécifiquement le tantrique ou les syncrétistes radicaux comme Kabir ou le parti terroriste du Bengale, ainsi que le chamanisme tribal et son histoire de l’âge de pierre à aujourd’hui. Restons-en au christianisme, si ce n’est que pour la fait que la plupart d’entre nous le considère comme l’ennemi par excellence. 

Sujet pour recherche :

Joachim di Fiori et les Franciscains spirtituels;

Beghards & Beguines—Confrérie de l’esprit libre;

Les Adamites (le retour littéral à L’Age d’Or);

L’aile radicale de l’hermétisme de la Renaissance comme Giordano Bruno, conduit au bûcher pour hérésie en 1600 et l’alchimiste Paracelsus, qui soutint la révolte paysanne de 1525 contre Luther et les princes ;

La réforme radicale, ni catholique, ni protestante ; anabaptistes et le “communisme biblique”

Les spiritualistes (Sebastian Franck, Schwenckfeld, Paracelsus) qui prêchèrent une église invisible exogène sans dogmes, sans sacrements, sans prêtrises ni autorités ;

Les Libertins

La Famille de l’Amour

Les Rose-Croix, l’idée de la “tolérance radicale”, l’influence de l’alchimie soufiste et de la cabale juive

Les mystiques allemands, Eckhart, Tauter, Suso, puis plus tard Jacob Boehme et les piétistes hermétiques (Jane Leade et les philadelphiens de Londres)

La révolution anglaise (voir Christopher Hill et J.P Thompson), Diggers, Ranters, Levellers, Seekers, les hommes de la 5ème monarchie et les Mugletoniens (la mère de William Blake était muggletonienne), les premiers Quakers, les Antinomiens, plus tars les Chapelles des blasphémeurs ;

La franc-maçonnerie de gauche ; John Tolan, les druides et les libre-penseurs, Paine et Blake en tant que “druides”. Les sociétés maçonniques derrière la révolution française.

William Blake, sine qua non

Les branches de gauche du romantisme allemand et britannique

Charles Fourier en tant que socialiste hermétique

Les romantiques américains : Thoreau, Emerson, S. Peral Andrews, le spiritualisme et la réforme radicale, la “religion de la Nature” (influence amérindienne native)

Gustav Landauer,

Gh. Scholem, W. Benjamin;

Le surréalisme spécifiquement dans sa fascination de l’hermétisme, aussi R. Callois et George Bataille ;

Le retour du chamanisme (depuis au moins le XVIIIème siècle)

Le néo-paganisme

Les hérésies universalistes

Les cultes psychédéliques, le “cérémonialisme enthéogénique” etc…

11.

La critique de la civilisation a besoin d’une forte science pour elle-même. Une science post-Lumière avec sa “matière morte” et sa crypto-métaphysique a besoin de sa révolution kuhnienne. La restauration du sens. Le réenchantement du paysage. Pas juste un mythe sorellien mais un vrai mythe, la subversion surréaliste, surrationaliste, surrégionaliste demande une spiritualité puissante centrée sur la terre, une hypothèse Gaïa qui est plus qu’hypothétique, une expérience spirituelle. Une Extase interne (voir Bakhtin), le festival de la conscience comme magie.

Dans ce contexte, l’hermétisme se recommande de lui-même de par sa vue néo-platonicienne rectifiée de la matière comme esprit, la doctrine de la Terre comme être vivant. (Nicolas de Cusa, Pico, Ficino, les néo-platoniciens de Cambridge…) L’hermétisme n’est pas une religion mais une science de l’esprit et de l’imagination, empirique, expérimentale. Il est plus proche de nous historiquement que le chamanisme ou les voies orientales, plus culturellement familier (bien que très étrange c’est certain). Il est compatible avec les mystiques chrétien, musulman, juif et hindou, peut-être aussi avec la taoïsme et le bouddhisme, certainement avec la rose-croix et la maçonnerie et avec la plupart des grandes hérésies.

12.

Je ne veux pas argumenter pour une “spiritualité anarchiste” ou un “anarchisme spirituel” sur le principe. Par leurs fruits tu les reconnaîtra. “Recherche” ici veut dire participation, une volonté d’halluciner et d’être entraînés au delà de la censure de la raison illuminée, peut-être même un peu dans le démoniaque. Psychonautes dans des bathysphères psychiques…

—October 2002

“Le socialisme vient des siècles et des millénaires précédents. Le socialiste englobe toute la société et son passé, sent et sait d’où nous venons et ensuite détermine où nous allons.”
“La terre et l’esprit [Geist] sont donc la solution du socialisme… Les socialistes ne peuvent en aucune manière éviter le combat contre la propriété foncière. La lutte pour le socialisme est une lutte pour la terre ; la question sociale est une question agraire !”
~ Gustav Landauer ~

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

resistanceA

3 Réponses to “A la recherche de l’esprit perdu… Recherche sur un anarchisme spirituel (Peter Lamborn Wilson)”

  1. Patrice Sanchez Says:

    Hola la compagnie Anarchiste de sécurité mentale, à NPC avec la CRS d’insécurité, micronienne et microbienne, pour le bon populo !
    J’avais hésité à plusieurs reprises à vous envoyer mon ultime témoignage remanié du sol au plafond, et même des combles à l’occasion de votre série sur Nietzsche, une pensée novatrice/ancienne nietzschéenne et une pensée ô combien spirituelle, quand votre article sur l’anarchisme spirituel me décide à vous délivrer mon message d’espoir et d’espérance en une spiritualité universelle de la libre pensée…
    Fraternellement et comme dirait le commandant de sa propre cervelle : NUNCA PASARAN les idéologies et autres idées foireuses ! Patrice

    Providence personnelle :
    En novembre 2016, lors de l’édition de mon autobiographie aux éditions l’Harmattan, « Renaissance d’une apocalypse cérébrale » ou mon odyssée sous le soleil de minuit de Nietzsche/Zarathoustra … sans oublier les bons auspices du Philosophe Pierre Héber-Suffrin, j’avais écrit ceci en guise de conclusion : « Quand je vous disais que l’odyssée d’Ulysse semble presque insignifiante au regard de mes pérégrinations psychologiques et physiques. Cette odyssée sisyphéenne que je viens de vous narrer, sisyphéenne car la vie n’est au final qu’un éternel recommencement, cette vie que j’aurais empoignée à bras-le-corps et sur laquelle j’aurais réussi à influer avec la complicité de mes pensées, n’est qu’un exemple de ce que vous pouvez tous réaliser, vous qui me lisez : être les acteurs conscients de votre existence. Je tenais absolument à vous en laisser le témoignage… »
    Eh bien, en ce mois de mai 2021, je viens de découvrir la preuve de toutes les preuves, ce mystère qui me taraudait l’esprit depuis de si nombreuses années, et qui, par un concours de circonstances labyrinthique comme cette si facétieuse providence personnelle en a le secret, m’aura guidé durant presque cinq années, pas à pas, jour après jour, vers la révélation de ce Principe éternel à la bienveillance infinie … ce Graal de tous les Graal de la création intellectuelle et de la maîtrise du destin délivré par la grâce de l’âme soeur éternelle !

    Preuve par Nietzsche : Providence personnelle.
    « — Il existe un certain point supérieur de la vie : lorsque nous l’avons atteint, malgré notre liberté et quoi que nous déniions au beau chaos de l’existence toute raison prévoyante et toute bonté, nous sommes encore une fois en grand danger de servitude intellectuelle et nous avons à faire nos preuves les plus difficiles. Car c’est maintenant seulement que notre esprit est violemment envahi par l’idée d’une providence personnelle, une idée qui a pour elle le meilleur avocat, l’apparence évidente, maintenant que nous pouvons constater que toutes, toutes choses qui nous frappent, tournent toujours à notre bien. La vie de chaque jour et de chaque heure semble vouloir démontrer cela toujours à nouveau ; que ce soit n’importe quoi, le beau comme le mauvais temps, la perte d’un ami, une maladie, une calomnie, la non-arrivée d’une lettre, un pied foulé, un regard jeté dans un magasin, un argument qu’on vous oppose, le fait d’ouvrir un livre, un rêve, une fraude : tout cela nous apparaît, immédiatement, ou peu de temps après, comme quelque chose qui « ne pouvait pas manquer », — quelque chose qui est plein de sens et d’une profonde utilité, précisément pour nous ! Y a-t-il une plus dangereuse séduction que de retirer sa foi aux dieux d’Épicure, ces insouciants inconnus, pour croire à une divinité quelconque, soucieuse et mesquine, qui connaît personnellement chaque petit cheveu sur notre tête et que les services les plus détestables ne dégoûtent point ? Eh bien ! — je veux dire malgré tout cela, — laissons en repos les dieux et aussi les génies serviables, pour nous contenter d’admettre que maintenant notre habileté, pratique et théorique, à interpréter et à arranger les événements atteint son apogée. Ne pensons pas non plus trop de bien de cette dextérité de notre sagesse, si nous sommes parfois surpris de la merveilleuse harmonie que produit le jeu sur notre instrument : une harmonie trop belle pour que nous osions nous l’attribuer à nous-mêmes. En effet, de-ci de-là, il y a quelqu’un qui se joue de nous — le cher hasard : à l’occasion, il nous conduit la main et la providence la plus sage ne saurait imaginer de musique plus belle que celle qui réussit alors sous notre folle main. »

    “ Il est difficile de savoir qui je suis : Attendons 100 ans : Peut-être y aura t’il d’ici là un connaisseur génial des âmes qui exhumera Monsieur F.N ? … Des oeuvres de cette nature ont de grandes ambitions, elles ont besoin de temps, Il faut d’abord que l’autorité de plusieurs siècles intervienne pour qu’on lise quelque chose correctement… “ Friedrich Nietzsche, correspondance Tome 5.

    07 Décembre 2020 : À la toute fin de mon Aventure de pensée, je me suis livré à cette réflexion : Et si mon Odyssée à la redécouverte des âmes soeurs éternelles n’était autre que la continuation logique de ” Ma Renaissance d’une apocalypse cérébrale “ ou mon odyssée sous le soleil de minuit de Nietzsche/Zarathoustra, une odyssée dans l’Odyssée ; et si mes pérégrinations ne sont ni plus ni moins qu’une odyssée des temps modernes à tout bien y réfléchir, la représentation labyrinthique des épreuves de la Vie ; et si mes tribulations contre l’adversité n‘étaient autres, rétrospectivement, “ qu’un calque, qu’une copie par delà le temps “ de l’Odyssée d’Ulysse, la démonstration de cette quête que devrait entreprendre tout Homme au long de son existence, cette quête dont nous avons gardé la trace grâce au témoignage de nos grands anciens passeurs d’Éternité, de ces Rhapsodes, de ces Aèdes et de ces Poètes avant l’écriture et avant la lettre, dépositaires de la Mémoire si impénétrable et obscurcie pour notre Humanité moderne déconnectée de son Passé ; et dans la suite des temps, de ces si nombreux Chevaliers qui étaient partis en quête de cet ultime Secret de l’Aventure Humaine, de ce Fil d’Ariane et de Pénélope, de ce Graal de tous les Graal qui nous relie Tous par delà les ges… De toute évidence, les temps sont mûrs pour que ce Secret d’Éternité réémerge dans Notre mémoire individuelle puis collective afin de réenchanter la conscience et le Monde des Hommes de bonne volonté, aussi je me faisais un Devoir hautement Humanitaire de porter à Votre connaissance cet Éternel Retour avec la complicité de mon me soeur éternelle révélée depuis bientôt quatre ans grâce au Roi des Psychologues/Prophètes, le Soleil de Minuit Nietzsche/Zarathoustra !

    Une Odyssée à la redécouverte des âmes soeurs éternelles qui s’est clôturée, en ce mois d’octobre 2021, sur la révélation que René Descartes, en son temps, nous parlait de ce principe fondamental, de cette intuition de l’âme, de la connexion-déconnexion avec “ “ la glande “ ; cette si mystérieuse glande Pinéale à la reconnexion retrouvée grâce à ma psychologie de la reliance et de la guidance quantiques d’inspiration nietzschéenne qui offrirait aux Hommes de bonne volonté l’accession à tous les champs des possibles du Destin.

    ” … Nous aurons découvert pour le drame dionysiaque du “ destin de l’âme ” une nouvelle intrigue et une nouvelle possibilité et l’on peut parier que le grand, le vieux, l’éternel auteur comique de notre existence saura en tirer profit!… “
    “ … à partir du monde qui nous est familier pourrait être démontré un tout autre dieu… qui n’a rien d’humanitaire ” (Préface de juillet 1887 à la Généalogie)

    Mon Manuscrit :  » Providence Personnelle : Au nom de la renaissance des âmes soeurs éternelles. « 

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