Guerre impérialiste: La City de Londres à la manœuvre au Moyen-Orient

Analyse intéressante de Thierry Meyssan ci-dessous.

Question: Le Qatar est une de facto propriété d’Exxon-Mobil (dont le ministre des AE actuel yankee fut CEO) et il est difficile d’imaginer que XMO laisse le Qatar, donc quel est le véritable (en)jeu derrière le rideau entre les véritables acteurs que sont donc XMO (Rockefeller), Royal Dutch Shell (Rothschild), ARAMCO (Saoud + Rockefeller + Rothschild), la compagnie iranienne du pétrole et du gaz, Gazprom et Rosneft les russes ? C’est là que se situe le nœud gordien de l’affaire aussi en rapport avec la Chine et les nouvelles routes de la soie… Tout ceci, quelqu’en soit les détails secrets, ressemble à s’y méprendre à un ajustement structurel non pas du Moyen-Orient, qui n’est qu’un pion, mais de l’empire. Bernard accélère le processus de son changement de coquille, le temps presse parce qu’au vu des dernières élections un peu partout, les peuples commencent à avoir une sérieuse puce à l’oreille…

~ Résistance 71 ~

 

Ajustement au Moyen-Orient

 

Thierry Meyssan

 

20 juin 2017

 

url de l’article original:

http://www.voltairenet.org/article196878.html 

 

Alors que les États du Moyen-Orient élargi se divisent entre partisans et adversaires du cléricalisme, Washington, Moscou et Pékin négocient une nouvelle donne. Thierry Meyssan évalue l’impact de ce tremblement de terre sur les conflits palestinien, irako-syrien et yéménite.

La crise diplomatique autour du Qatar a gelé divers conflits régionaux et a masqué des tentatives de règlements de quelques autres. Nul ne sait quand aura lieu le lever de rideau, mais il devrait faire apparaître une région profondément transformée.

1— Le conflit palestinien

Depuis l’expulsion de la majorité des Palestiniens hors de chez eux (la Nakhba, le 15 mai 1948) et le refus par les peuples arabes de ce nettoyage ethnique, seules la paix séparée israélo-égyptienne des accords de Camp David (1978) et la promesse d’une solution à deux États des accords d’Oslo (1993) ont partiellement modifié la donne.

Cependant lorsque l’on révéla les négociations secrètes entre l’Iran et les États-Unis, l’Arabie saoudite et Israël décidèrent à leur tour de discuter. À l’issue de 17 mois de rencontres secrètes, un accord fut conclu entre le Gardien des deux mosquées et l’État juif [1]. Celui-ci se concrétisa à travers la participation de Tsahal à la guerre du Yémen [2] et le transfert de bombes atomiques tactiques [3].

Rappelons que cet accord prévoyait également de faire évoluer l’Arabie saoudite de sorte que sa société reste salafiste et que ses institutions deviennent laïques. Il prévoyait aussi l’indépendance du Kurdistan irakien (qui tiendra un référendum en septembre) et l’exploitation à la fois des champs gaziers du « quart vide » (qui sont à cheval sur l’Arabie et le Yémen, d’où la guerre actuelle) et de ceux de l’Ogaden (d’où le retrait cette semaine des troupes qataries de la frontière djiboutienne).

En définitive, l’Égypte a décidé de céder les îles de Tiran et de Sanafir à l’Arabie saoudite, comme elle s’y était engagée il y a un an. Ce faisant, Riyad a reconnu de facto les accords de Camp David qui gèrent notamment le statut de ces territoires. Israël a confirmé avoir obtenu des garanties saoudiennes.

Observons que la décision égyptienne n’a pas été prise sous la pression saoudienne (Riyad avait vainement bloqué ses livraisons de pétroles, puis un prêt de 12 milliards de dollars), mais en raison de la crise du Golfe. Les Séoud ont officialisé leur rupture avec les Frères musulmans qui couvait depuis la transmission par le président al-Sissi de documents attestant d’un projet de coup d’État de certains membres de la Confrérie contre eux. Dans un premier temps, l’Arabie avait cru pouvoir discerner entre de bons et de mauvais Frères musulmans. Elle avait déjà accusé le Qatar de soutenir les putschistes, mais les choses avaient évolué pacifiquement cette fois. Désormais Riyad entend combattre toute la Confrérie ce qui le conduit à revoir sa position à propos de la Syrie.

La cession de ces îles, égyptiennes depuis la Convention de Londres de 1840, n’a d’autre sens que de permettre à l’Arabie saoudite de reconnaître implicitement, 39 ans plus tard, les accords de paix égypto-israéliens de Camp David.

De son côté, Téhéran a accueilli la direction politique du Hamas (laquelle est principalement composée de Frères musulmans) à la fois au nom de la solidarité avec la cause palestinienne et parce qu’il partage la même conception de l’islam politique.

La prochaine étape sera l’établissement de relations commerciales publiques entre Riyad et Tel-Aviv ainsi que l’expose The Times du 17 juin (des sociétés israéliennes seraient autorisées en Arabie et la compagnie d’aviation El-Al pourrait utiliser l’espace aérien saoudien) [4], puis la reconnaissance de l’initiative de paix du prince Abdallah (Ligue arabe, 2002) et l’établissement de relations diplomatiques (le prince Walid ben Talal deviendrait ambassadeur) [5].

Ce projet pourrait amener à la paix en Palestine (reconnaissance d’un État palestinien et indemnisation des réfugiés), au Liban (retrait des fermes de Shebaa) et en Syrie (arrêt du soutien aux jihadistes et retrait du Golan).

La question du Golan sera particulièrement difficile car l’administration Netanyahu a affirmé —non sans provocation— son annexion tandis que les États-Unis et la Russie ont violemment réagi à l’expulsion de la Force des Nations unies chargée d’observer le dégagement (FNUOD) et à sa substitution par al-Qaïda [6]. Il n’est cependant pas impossible qu’au cours de la guerre de Syrie, Washington ou Moscou ait pris l’engagement auprès de Tel-Aviv de ne pas modifier le statu quo du Golan.

Ce projet de règlement général reflète la méthode des hommes d’affaire Donald Trump et Jared Kushner : créer une situation économique qui impose un changement politique. Il se heurtera nécessairement à l’opposition des Frères musulmans (Hamas), et du triangle de l’islam politique : l’Iran, le Qatar et la Turquie.

2— Le conflit irako-syrien

La totalité des acteurs de la région s’accordent à considérer qu’aujourd’hui l’Irak et la Syrie forment un unique champ de bataille. Toutefois les Occidentaux, qui s’accrochent aux mensonges de l’administration Bush Jr. (même s’ils admettent l’inanité des armes de destruction massives imputées à Saddam Hussein) et à la narration romantique des « printemps arabes » (même s’ils reconnaissent que ce mouvement n’a jamais tenté d’apporter de liberté mais au contraire d’imposer l’islam politique), s’entêtent à les considérer comme distincts.

Nous renvoyons nos lecteurs à mon livre Sous nos yeux pour ce qui concerne la manière dont la guerre a débuté [7]. Toujours est-il que depuis le début de la crise autour du Qatar, la guerre se limite en Irak et en Syrie à

(1) la lutte contre Daesh (Mossoul et Rakka) et à

(2) celle contre la Turquie (Baachiqa et Al-Bab) [8].

Ce qui est évident pour tous dans la région, c’est que depuis l’accession au pouvoir à Pékin du président Xi Jinping porteur du projet des deux routes de la soie, Washington a poussé à la création d’un « Sunnistan » à cheval sur l’Irak et la Syrie. Pour ce faire, il a financé, armé et encadré Daesh afin de couper l’axe de communication Beyrouth-Damas-Bagdad-Téhéran-Pékin.

Depuis quatre mois, l’administration Trump étudie et négocie la manière dont elle pourrait modifier cette politique et conclure un partenariat avec Pékin au lieu de la confrontation actuelle [9].

Alors que sur le terrain, s’enchaînent des événements contradictoires, les armées irakienne et syrienne ont subitement avancé depuis le début de la crise autour du Qatar. Elles ont libéré de Daesh leurs territoires frontaliers et sont aujourd’hui sur le point d’établir leur jonction (c’est-à-dire de rétablir la route de la soie). Les deux armées ne sont plus séparées que par deux cent mètres de terrain contrôlés illégalement par l’armée US [10].

Quant aux combats au Sud de la Syrie, ils ont miraculeusement cessé. Un cessez-le-feu a été proclamé unilatéralement par Damas à Deraa. En réalité, Moscou et Washington ont donné l’assurance à Tel-Aviv que la Syrie ne laisserait se déployer à sa frontière que des troupes russes et non pas iraniennes, pas plus que celles du Hezbollah libanais.

Bref, si le Pentagone suit les ordres de la Maison-Blanche, le conflit devrait largement cesser. Il ne resterait que l’occupation turque de l’Irak et de la Syrie, sur le modèle de l’occupation turque de Chypre dont l’Union européenne s’est lâchement accommodée. Les États-Unis et l’Arabie saoudite qui étaient des ennemis de l’Irak et de la Syrie redeviendraient à nouveau leurs alliés.

3— Le conflit yéménite

Les Yéménites pourraient faire les frais de l’évolution actuelle. S’il est clair que l’Arabie saoudite est entrée en guerre pour installer un gouvernement favorable à l’exploitation jointe des champs pétroliers du « Quart vide » et pour la gloire personnelle du prince Mohamed Ben Salman, il semble que l’aide apportée par l’Iran aux Houthis et à l’ancien président Saleh détourne les yeux des pays arabes et de la « communauté internationale » des crimes qui s’y commettent.

Il faut en effet choisir son camp et presque tous ont opté pour l’Arabie saoudite contre le Qatar et ses alliés turc et iranien. Ce qui était positif en Palestine, en Irak et en Syrie, s’avère négatif au Yémen.

Conclusion

Depuis le 5 juin et la rupture des relations diplomatiques entre Riyad et Doha, les chancelleries se préparent toutes à une possible guerre, même si seule l’Allemagne l’a évoquée publiquement. Cette situation est d’autant plus surprenante que c’est le Qatar et non l’Arabie saoudite qui est observateur à l’Otan [11].

Des démissions s’enchaînent à Doha, de l’ambassadrice des États-Unis Dana Shell Smith, au sélectionneur de l’équipe nationale de football Jorge Fossati. Non seulement les États alignés sur Riyad ont coupé leurs relations commerciales avec l’émirat, mais de nombreuses sociétés sans liens particulier avec le Golfe en ont fait de même au vu du risque de guerre. C’est le cas par exemple de COSCO, la plus grande compagnie maritime chinoise.

Quoi qu’il en soit, malgré ses revendications historiques justifiées, il semble impossible que l’Arabie saoudite annexe le Qatar alors qu’elle s’était opposée à l’annexion du Koweït par l’Irak pour les mêmes raisons. Une règle s’est imposée dans le monde depuis la décolonisation britannique : nul n’a le droit de toucher à des frontières conçues par Londres, dans le seul et unique but de maintenir des problèmes insolubles pour les nouveaux États indépendants. De cette manière Londres maintient de facto leur dépendance perpétuelle à son égard. Au demeurant l’arrivée prochaine de 43 000 soldats pakistanais et turcs venus défendre le Qatar devrait renforcer sa position.

[1] « Exclusif : Les projets secrets d’Israël et de l’Arabie saoudite », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 22 juin 2015.

[2] « La Force « arabe » de Défense commune », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 20 avril 2015.

[3] « Le Proche-Orient nucléarisé ! », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 7 mars 2016.

[4] “Saudi trade talks with Israel are historic first”, Michael Binyon & Gregg Carlstrom, The Times, June 17th, 2017.

[5] « Exclusif : L’Arabie saoudite construit une ambassade en Israël », Réseau Voltaire, 29 mai 2016.

[6] « Le Conseil de sécurité s’apprête à enjoindre à Israël de rompre avec al-Qaïda », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 2 juillet 2016.

[7] Sous nos Yeux. Du 11-Septembre à Donald Trump, éditions Demi-Lune, 2017.

[8] « Invasion militaire turque de l’Irak », par Ibrahim Al-Jaafari, Réseau Voltaire, 19 octobre 2016.

[9] « Trump : le business contre la guerre », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 14 février 2017.

[10] « Les USA empêcheront-ils la réouverture de la route de la soie ? », Réseau Voltaire, 17 juin 2017.

[11] « Israël et des émirs dans l’Otan », par Manlio Dinucci, Traduction Marie-Ange Patrizio, Il Manifesto (Italie) , Réseau Voltaire, 13 mai 2016.

25 Réponses to “Guerre impérialiste: La City de Londres à la manœuvre au Moyen-Orient”

  1. Comme quoi, lutter contre l’empire anglo-américain-christo-sionniste c’est lutter contre tous les empires, non ?

    Et oui, le Bernard se prépare toujours à changer de coquille.
    C’est imminent, et c’est surtout le moment où il va se retrouver, à poil…
    Et le moment pour nous de le mordre, le pincer, le choper quoi, et ne plus le lâcher…

    Seul le conflit au Yémen semble toujours hors normes, sauf si on se rappelle les travaux d’Ezzat (et la location des juifs primordiaux au Sud Yémen) et surtout l’Opération « Tapis Volant » commencée en 1949 et close en 2016 : l’exfiltration des juifs yéménites et leur rapatriement en Israël…

    • oui y a de çà et aussi Meyssan y fait juste allusion, au grand champ gazier qui chevauche les deux pays…
      On le dit depuis au moins deux ans maintenant: tout çà est avant tout une guerre du gaz et dans la foulée bien sûr ils en remettent une couche sur le chaos, le contrôle et la domination, les piliers de l’impérialisme…

  2. Pastèque Says:

    c’est compliqué de suivre thierry meyssan lorsqu’il avance que l’angleterre, les frères musulmans et l’Iran vont se rapprocher pour défendre l’islamisme.

    d’où que l’Iran et les frères musulmans sont compatibles?

    concernant les kurdes.

    https://elijahjm.wordpress.com/2017/06/21/syrian-kurds-will-be-the-biggest-losers-america-and-russia-on-the-verge-of-the-abyss-in-syria/

    • oui on est d’accord. Parfois Meyssan nous fait penser à de la désinfo… Son soutien quasi indéfectible au larbin Trump, tenu par les couilles par la mafia kosher et la haute finance devient pénible… 😉
      globalement depuis plus de 15 ans il a fait un bon boulot, mais là… à quoi joue t’il ?

  3. Pastèque Says:

    je continue à vous travailler au corps sur la Syrie et les kurdes.

    j’ose espérer que vous êtes capables de changer d’avis sur les kurdes syriens si les faits annoncent clairement et sans équivoque leur utilisation en tant que proxy de l’impérialisme nord-américain : )

    si le rojava est plus qu’une belle idée, que c’est l’évènement d’une société décente, un rojava proxy des nord-américains n’a aucun sens!

    http://journal-neo.org/2017/06/26/the-syrian-coalition-must-end-us-kurdish-aggression-now/

    • oui, si c’est le cas avéré, nous sommes d’accord. Nous défendons le concept du confédéralisme démocratique et de tout concept et pratique politico-social éradiquant l’État et ses institutions coercitives et obsolètes. Le CD avait été mis en place depuis grosso modo 2005, mais surtout depuis 2012 dans une plus grande poussée révolutionnaire. La question est et demeure: la révolution sociale a t’elle une fois de plus été trahie ? En l’état des infos disponibles on ne peut pas le confirmer ni l’infirmer, l’avenir dira. Ce qu’on peut prédire à coup sûr par contre, c’est que les Yankees largueront les Kurdes en rase-campagne quand ils ne leur seront plus utiles. Yankland ne garde jamais une alliance conjoncturelle.
      Sont-ils dupes ? Y a t’il une division politique au sein du Rojava ? Quelques petits « malins » se sont-ils laissés acheter ?
      A suivre…

      • Pastèque Says:

        lu sur twitter: les kurdes ont coupé l’électricité qui alimente Alep: les habitants n’ont plus accès à l’eau.

        information à vérifier, bien évidemment.

        • A vérifier et aussi chose très importante à déterminer: qui agit sur le terrain ? sous quel commandement ? Nous ne serions pas du tout surpris d’apprendre que les forces spéciales yankees opèrent dans les rangs kurdes. On ne voit pas du tout pourquoi les Kurdes du YPG/YPJ, donc les confédéralistes démocratiques, s’en prendraient aux civils, cela ne peut que leur nuire à long terme, cela n’a pas de sens.
          Une fois de plus, il y a une grosse anguille sous roche et il faudrait savoir qui est en charge sur le terrain, c’est primordial avant que de se lancer dans des conclusions hâtives. N’oublions jamais qui sont les ordures dans toute cette affaire, et on parle de pas de Daesh qui ne sont que des mercenaires de l’empire. On n’entend plus parler non plus de l’autre ordure d’Erdogan et de sa répression sanglante des Kurdes… quézaco ?
          bizarre non ?

          • Pastèque Says:

            1. il y a des forces spéciales (sic) nord-américaines avec les kurdes. les media dominants en ont fait des articles.

            2. les Syriens, des Syriens, ne supportent certainement plus les actions des kurdes proxy des nord-américains.

            3. si c’était vrai la guerre n’est pas finie: *we also want to reach Damascus*

            http://russia-insider.com/en/politics/russia-opposed-us-op-transfer-kurdish-militias-western-side-euphrates/ri20213?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter

            4. israel a attaqué 3 jours de suite l’Armée Arabe Syrienne suite à des obus tirés par al-qaeda dans le golan occupé.

            5. no comment.

            • Il est certain que les Kurdes du YPG/YPJ perdent de leur crédibilité en roulant pour les Yanks. Dans leur tête, ils imaginent utiliser les Américains pour faciliter leur tâche et les Yanks bien sûr utilisent les Kurdes et font d’une pierre deux coups:
              1- Ils arment et utilisent une milice locale pour remplir une partie de leur agenda
              2- Ils discréditent la révolution kurde ce faisant…
              Les Yankees trahiront les Kurdes plus tard. Il semblerait que certaines personnes au Rojava aient été corrompues. Dommage… Les Yanks vont en faire des Pershmergas de l’ouest, des mafieux à leur solde. Comme c’est une zone à haut risque maintenant, plus qu’avant, il n’y a plus d’info indépendante en provenance de l’intérieur de la révolution kurde. On doit donc se contenter des infos biaisées des deux côtés de la barrière.

            • Pastèque Says:

              c’est surtout qu’en continuant leur petit jeu d’accaparement du territoire syrien, l’Armée Arabe Syrienne, lorsqu’elle en aura fini avec les terroriste modérés, risque de régler son compte aux kurdes ypg/sdf.

              si et seulement si les nord-américains quittent la Syrie, puisque la Syrie n’attaquera pas forcément les villes où sont stationnées des militaires nord-américains..

            • oui, on peut d7ores et déjà dire que comme en Afghanistan et en Irak… Les Yanks sont là pour rester, le corps expéditionnaire colonial est là et ne bougera plus, les Russes feront pareils.
              La Syrie va être balkanisée et découpée. La seule solution pour le peuple syrien ? Elle est simple: étendre le confédéralisme démocratique sur tout son territoire et virer tout le monde. Autrement, à terme, ce sera parti pour de longues années d’occupation…

            • Pastèque Says:

              sauf qu’aucun État n’a envie de s’allier au confédéralisme démocratique. si l’État est aboli, quelle reconnaissance internationale par les autres États, à l’onu?

              je pense que les Syriens sont fortement attachés à l’État Syrien, à l’Armée Arabe Syrienne, donc à la République Arabe Syrienne, depuis 2011 et le début de la guerre!

            • L’ONU ??? allons allons.. l’État a fait son temps, il doit maintenant céder la place aux peuples ! C’est fin de partie qui s’annonce pour toute cette fange étatico-capitaliste.
              Comme nous l’avons dit, « l’état syrien » est une fiction, résultant d’une (dé)construction coloniale de façade… Temps pour les peuples de reprendre la main ! 😉

            • Pastèque Says:

              on ne peut qu’espérer que l’Internet ait le même effet que l’imprimerie sur la domination religio-monarchique du moyen age, mais en attendant, les Syriens doivent être bien contents d’avoir un État pour les protéger avec une armée, et des alliés comme l’Iran et la Russie.

              le Hezbollah n’est pas un État, c’est un modèle en soi : )

            • pas forcément, mais les Kurdes du Rojava sont des milices, des civils qui s’auto-défendent et avec talent, ils et elles ont botté le cul des mercenaires takfiris de l’OTAN pendant un bon moment !!
              Le Hezbollah a tout pour être un modèle, mais voilà… religieux (même tolérant…) et hiérarchisé… du reste, montrant que ce ne sont pas des idiots, ils ont débattu de leur mode organisationnel à leur création en 1982. Dans son remarquable ouvrage de 2005 « Hizbullah from within », le #2 Naïm Qassem dit ceci au chapitre 2: « Un danger inhérent à la structure même des partis est la taille restreinte de ses membres ce qui mène immanquablement à l’exclusion des ‘autres’. Quelque soit le champ d7action ou la capacité de l’organisation, un parti est toujours limité en termes de grades et de fonctions. Ce fait peut facilement mener à l’abandon de potentiels humains et un très possible développement d’un esprit partisan, de celui qui ferme la porte aux non-membres et aux individus dont les buts ne sont pas alignés avec les objectifs du parti… »
              Un peu plus loin, il dit qu’après débat: « Une structure hiérarchique pyramidale fut finalement adoptée pour la formule organisationnelle du parti et fut créée dans un cadre de lignes de conduite qui exclut les désavantages énoncés plus haut… »

              Vraiment dommage, mais prévisible au sein d’une structure de facto religieusement conduite, mais c’est tout à leur honneur d7en avoir vu les limites et d’avoir considéré alternatives et compromis.
              Le peuple doit cesser de compter sur l’état, sur une entité oppressante de manière générale qui détient le monopole de la violence qu’il prétend « légitime »… Le Hezbollah en cela montre le chemin, car il est devenu le #1 de l’auto-défense, d’une résistance que TOUS DANS LE MONDE SIONISTE craint. Ce n’est pourtant qu’une faction du peuple libanais en armes et qui s’auto-gère… 😉

            • Pastèque Says:

              oui, le Hezbollah a abandonné un programme politique islamique/islamiste dans les années 1990. tant mieux.

              vous oubliez quand même que le Hezbollah n’est pas tout seul face à ses ennemis, d’abord et avant tout israel, le Hezbollah a des États alliés: Syrie, Iran et cela compte énormément.

              pour les kurdes: comment se défendre face à la première armée de la région, l’armée turque, s’ils se retrouvent tout seuls, sans aucun allié?

              de qui auront-ils leurs armes, surtout anti-aériennes?

            • juste mais cela continuerait au-delà des états, mieux même de peuple à peuple. L’État est une machine de guerre qu’il faut éradiquer afin de vivre et non plus de survivre en attendant la prochaine guerre décidée dans les bureaux feutrés des transnationales.
              Pour les Kurdes, c’est une bonne question, sans doute pour cela qu’ils ont (peut-être, pas encore définitivement acquis…) fait le choix yankee, croyant au père noël…
              Dans un contexte étatique, c’est une question valide, mais pas inéluctable. Envisageons un autre angle, celui où les peuples reprennent le contrôle du bateau ivre de leurs sociétés, la question ne se posera plus, parce que tout ce merdier prendra automatiquement fin et sera remplacé par la coopération et l’entraide universelles, véritables fondement de la nature humaine, véritable moteurs de l’évolution…
              Nous le disons sans cesse et le répèterons de même: IL N’Y A PAS DE SOLUTION AU SEIN DU SYSTEME… Il n’y en a jamais eu et il n’y en aura jamais.
              La seule solution est le lâcher-prise de l’illusion de la zone de confort, créée de toute pièce artificiellement pour nous leurrer (avec succès ces derniers siècles) et l’envol émancipateur dans la société des sociétés… Tout le reste n’est que pisser dans un violon et est voué, à termes, à un échec cinglant et sanglant…
              La clef est d’arrêter de penser dans le moule qu’on nous a créé pour mieux nous y enfermer… 😉

            • Pastèque Says:

              j’en appelle à la théorie des jeux des sciences sociales: si on est tout seul à jouer le jeu, on perd, il faut que les deux parties prennent la même décision de détruire les structures étatico-capitalistes, et les sociétés transnationales.

              si les nord-américains pouvaient se soulever contre l’oligarchie, le complexe militaro-industriel:
              ils se rendraient service
              ils nous rendraient service

              l’effroyable imposture sur le 11 septembre 2011 aurait pu servir de détonateur, mais non..

            • oui tout à fait d’accord… Tant que toujours suffisamment de gens se déplaceront pour voter, et donc VALIDER le système et croiront religieusement en l’illusion démocratique de la fumisterie de la « démocratie représentative », il n’y a hélas pas grand chose à faire. Mais les choses peuvent parfois changer et très vite. 911 c’était il y a 16 ans ! avec des gens qui ont la puissance de mémoire d’un poisson rouge… Pour la très très vaste majorité, c’est oublié, sauf au moment des commémos annuelles à grand renfort d’abrutissement propagandiste… Le problème des sociétés occidentales, noyées dans l’impérialisme outrancier, c’est de pouvoir même concevoir lâcher-prise de la société du spectacle, de leur galeries marchandes « coast to coast » (d’Est en Ouest).
              Nous l’avons dit ici même en bien des occasions, la plus terrible des armes de destruction massive est… la société de consommation !
              L’Homo sapiens sapiens consummates est en phase dégénérative accélérée à son insu de son plein gré.
              Mais c’est jamais fini avant le coup de sifflet final, dit-on… 😉

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