De révolution à (r)évolution, qu’est-ce qu’une organisation (r)évolutionnaire ? (Internationale Situationniste)

A noter que cet écrit est pré-1968 et donnera une bonne idée de qui est révolutionnaire et de qui ne l’est pas dans les évènements à venir.. Le mouvement ouvrier des grèves sauvages à partir de 1967 l’était sans aucun doute, le mouvement étudiant pas.
La société des sociétés ne pourra fleurir que dans un environnement hors État, nos marchandise, hors argent et hors salariat. Tout le reste n’est que pisser dans un violon !
~ Résistance 71 ~

IS

Définition minimum des organisations révolutionnaires

Internationale Situationiste

Juillet 1966

Retraduit de l’anglais par Résistance 71, avril 2021

Comme le seul but d’une organisation révolutionnaire est l’abolition de toutes les classes existantes d’une façon qui n’amène pas une division de la société, nous considérons une organisation être révolutionnaire si elle travaille constamment et efficacement vers la réalisation internationale du pouvoir absolu des conseils des travailleurs, comme préfiguré dans l’expérience des révolutions prolétariennes de ce siècle.

Une telle organisation fait une critique intégrale du monde ou n’est rien. Par critique intégrale nous voulons dire une critique compréhensive de toutes les zones géographiques où des formes variées de pouvoirs socio-économiques existent, ainsi qu’une critique compréhensive de tous les aspects de la vie.

Une telle organisation voit le commencement et la fin de son programme dans une complète décolonisation de la vie quotidienne. Elle ne vise donc pas à l’auto-gestion des masses du monde existant, mais à une transformation ininterrompue. Elle personnalise la critique radicale de l’économie politique, la super session du système de commodité et du salariat.

Une telle organisation refuse de reproduire en son sein toutes conditions hiérarchiques du monde dominant. La seule limite de participation en sa démocratie totale est que chaque membre doit avoir reconnu et s’être approprié la cohérence de sa critique. Cette cohérence doit à la fois être dans la théorie critique et dans la relation entre la théorie et l’activité pratique.

L’organisation critique radicale de toute idéologie en tant que pouvoir séparé d’idées et en tant qu’idées de pouvoir séparé. C’est donc dans le même temps, la négation de tous restes de religion et du spectacle social prévalent qui, des médias d’information à la culture de masse, monopolisent la communication entre les gens autour de leur réception unilatérale d’images de leur activité aliénée.

L’organisation dissout toute “idéologie révolutionnaire”, la démasquant comme un signe d’échec du projet révolutionnaire, comme la propriété privée de nouveaux spécialistes du pouvoir, comme une représentation frauduleuse de plus se mettant au dessus de la vie prolétarienne réelle.

Comme le critère ultime de l’organisation révolutionnaire moderne est sa compréhension, une telle organisation est en fin de compte, une critique de la politique. Elle dit explicitement viser à se dissoudre en tant qu’organisation séparée au moment de sa victoire.

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Lecture complémentaire :

« La société du spectacle » Guy Debord, 1967

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

desobeissance-civile

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