Ingérence impérialiste en Syrie: Les Russes ont enfin compris comment gérer les Américains en diplomatie… Ne jamais leur faire confiance !…

… Il suffisait pourtant d’analyser l’histoire du pays… de lire les témoignages de ceux trompés bien avant:

« Quel traité tenu par les blancs, les indiens ont-ils brisé ? Pas un seul. Quel traité l’homme blanc a t’il signé avec nous et qu’il a respecté ? Pas un seul. Quel homme blanc peut dire que j’ai jamais volé sa terre ou volé un penny de son argent ? Et pourtant, ils disent que je suis un voleur. Qui m’a déja vu battre ma femme ou abuser de mes enfants ?… » (Sitting Bull, Lakota Sioux)

L’histoire est formelle: Quand peut-on faire confiance aux Américains ? Jamais… Donc voir venir au coup par coup est une sage décision !…

— Résistance 71 —

 

 

Sourire de Lavrov, Kerry dans la poche

 

Al Manar

 

9 Mai 2013

 

url de l’article:

http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=111299&cid=19&fromval=1&frid=19&seccatid=33&s1=1

 

Certains Européens qui ont compris dans quelle épouvantable situation se trouve le bloc BAO en Syrie ont des contacts discrets mais pressants avec les Russes pour leur demander de l’aide, eux qui semblent bien évoluer dans la crise syrienne.

(Nous parlons de “quelques Européens” des institutions, les grandes nations européennes étant hermétiquement enfermées dans une pensée réduite aux spasmes d’un étrange bellicisme qui semble dépasser même ceux qui l’expriment et vous l’expliquent.)

Ces émissaires européens reçoivent en général, de la part des Russes, une réponse chaleureuse, amicale, mais ferme quoique désolé : «Nous voulons bien mais nous n’avons pas confiance en vous.» C’est à peu près ce que les Russes pensent lorsqu’ils reçoivent, tous sourires, John Kerry à Moscou. La philosophie désormais en cours au Kremlin a été résumée par Alexei Pouchkov, président de la commission des affaires étrangères de la Douma et conseiller de Poutine ; pour lui, des ententes ponctuelles importantes peuvent être obtenues dans un but de coopération avec les USA mais il faut oublier le projet grandiose de reset des relations USA-Russie de 2009.

Les choses sont donc fixées  : on prend ce qu’on peut prendre mais, sur le fond, lorsqu’il s’agit d’une entente structurelle, «… Nous n’avons pas confiance en vous Ce qui explique, en un sens qui paraîtrait paradoxal, les sourires de Lavrov avec Kerry, qui renvoie à ce que nous disions du “sourire de Lavrov” le 1er mars 2013. Il s’agit bien d’une sorte de “libération” pour les Russes, dont eux-mêmes (les Russes) portaient une part de responsabilité : ayant écarté le projet d’une coopération structurelle qui aurait été de s’enchaîner à un partenaire inconstant, insaisissable, fractionné en divers pouvoirs, on peut alors attaquer là où l’ouverture se fait pour faire un accord ponctuel qui répond au pragmatisme nécessaire. Par conséquent, oui, on a rarement vu (bis) un Lavrov aussi souriant lors de ses entretiens et des temps morts entre les entretiens avec Kerry. Lavrov, qui couvre régulièrement Kerry de fleurs, a trouvé le partenaire ponctuel idéal pour lui : si les circonstances s’y prêtaient, il ne ferait qu’une bouchée de cet aimable, souriant (lui aussi) et inconsistant secrétaire d’État.

Kerry a d’abord rencontré Poutine et a rempli de joie les Russes en affirmant son enthousiasme sans retenue pour l’accord de Genève de juin 2012. Rien ne peut plus faire plaisir aux Russes. (De Novosti, le 7 mai 2013) :

«Le secrétaire d’Etat américain John Kerry, en visite de travail à Moscou, a assuré mardi au président russe Vladimir Poutine que Washington partageait les approches de Moscou concernant le règlement en Syrie et la garantie de la sécurité dans la région. “Les Etats-Unis estiment que l’intérêt commun concernant la Syrie consiste dans la stabilité régionale, ainsi que dans l’absence de l’extrémisme et des problèmes susceptibles d’affecter l’ensemble de la région. Nos pays ont signé le Communiqué de Genève, partageant ainsi cette approche commune”, a déclaré M. Kerry au début d’un entretien avec le chef de l’Etat russe.»

Passant aux sourires de Lavrov, on voit que Kerry et son homologue russe sont devenus plus concrets. Ils ont convenu qu’une conférence internationale sur la Syrie aurait lieu à la fin du mois, suivant les principes de la conférence de Genève d’il y a un an. (Novosti anglais, le 8 mai 2013).

« La Russie et les Etats-Unis vont organiser une conféfence internationale sur le Syrie à la fin de ce mois, qui inclura nous l’espérons des représentants du gouvernement syrien et de l’opposition, a dit le ministre des affaires étrangères John Kerry Mardi. La conférence aura pour but de faciliter une solution en regard de la crise syriienne au travers du dialogue politique, a dit Kerry à Moscou, lors d’une réunion avec son homologue russe Serei Lavrov.» Le gouvernement syrien a assuré la Russie qu’il est prêt à participer à cette conférence a dit Lavrov, mais bien sûr tout ceci jusque maintenant ne sont que des mots qui divent être transformés en actions, a t’il ajouté. L’opposition syrienne n’a pas fait de comentaire sur la proposition a dit Lavrov. Les opposants au président syrien Bachar Al Assad ont refusé de s’assoir à la table des négociations dans le passé, disant que le départ d’Assad n’était pas négociable. La conférence sera un suivi de la réunion internationale de l’an dernier à Genève qui avait accouchée d’un processus de paix pour la Syrie, a dit Lavrov»

Certains Européens (les mêmes que ceux qu’on a rencontrés plus haut) craignent que Russie et USA s’entendent entre eux, donc un peu sur leur dos. Il ne faut pas trop s’attarder à une telle crainte. Russes et Américains américanistes peuvent s’entendre sur tel ou tel point, mais la Russie et les USA ne seront pas pour autant engagés ni liés en quoi que ce soit. Les Russes savent même parfaitement que leur entente avec Kerry à Moscou peut capoter dans trois ou quatre semaines devant le Congrès, où la folie paranoïaque règne en maîtresse absolue, tandis que le président n’a de cesse de trouver un arrangement qui revient toujours à faire des concessions maximales aux plus extrémistes.

De ce point de vue, on pourrait observer que les Russes, qui ne cessent de dénoncer avec justesse les réflexes type-Guerre froide de ce même Congrès US, ont eux-mêmes jusqu’ici été victimes du même réflexe type-Guerre froide, mais dans son aspect constructif. Ils ont cru, ces dernières années, et notamment avec Obama, qu’ils pourraient reconstruire un partenariat privilégié avec les USA, comme il en existait un du temps de la Guerre froide. C’était une illusion. Le monde politique washingtonien, essentiellement au niveau du Congrès, a perdu toute mesure, emporté par l’hubris de la période d’“hyperpuissance” (deuxième mandat Clinton-premier mandat GW Bush), et ne raisonne plus aujourd’hui qu’en puissance dictatoriale entendant dicter sa loi au monde, – bien loin du “partenariat” USA-URSS,par conséquent.

L’“hyperpuissance” US s’étant dissoute jusqu’à une mesure considérable de dislocation et et de dysfonctionnement, pseudo-surpuissance travaillant dans le sens de l’autodestruction, les diktat du Congrès et de la politique extérieure activiste type-Hillary Clinton rencontrent de plus en plus de difficultés à se faire entendre, tandis que l’unité de pouvoir qui était établie tant bien que mal durant la Guerre froide s’est dissoute dans une parcellisation extrême. Il semble que les Russes aient compris cela aujourd’hui, et c’est une des causes de leur émancipation du “partenariat” avec les USA que nous avions signalée le 1er mars 2013. Ils savent maintenant qu’il faut faire du “coup par coup”„ avec les USA, en choisissant le plus judicieusement possible son moment et son partenaire, pour obtenir le plus possible… Et encore, répétons-le, sans la moindre garantie de durée et de certitude.

En attendant, une rencontre comme celle de Moscou, où un Kerry suit à fond les Russes sur la question de la conformation à l’accord de Genève, est un incontestable succès de communication pour la Russie, et un point marqué vis-à-vis des extrémistes divers du bloc BAO, autant que des rebelles. Les Russes peuvent également réaffirmer, sous l’oeil bienveillant de Kerry, leurs positions sur les livraisons d’armes aussi bien que sur le chimique, tout en présentant l’affaire comme si Assad restait pour tout le monde (y compris le bloc BAO) un interlocuteur incontournable. Pour Kerry, qui semble effectivement d’une matière assez molle et changeante, sa rencontre de Moscou ne fait que le ramener à sa position affirmée à Oslo le 12 mars 2013 (voir le 26 mars 2013), dont il s’était tant écarté depuis… Comme on l’a dit, il s’agit, avec un des nombreux représentants itinérants du pouvoir américaniste, de choisir le bon moment.

Enfin, le dernier point, qui est également de communication, mais à une époque où la communication règle tout. La rencontre de Moscou constitue de facto un désaveu au moins indirect de diverses actions violentes, y compris des attaques israéliennes de ces derniers jours. Personne ne le dit, n

il n’y fait la moindre allusion, parce que tout cela évolue dans des mondes parallèles qui ne se rencontrent jamais. Il n’empêche que l’intervention a bien été dans ce sens qu’on a dit. Alors qu’on était au bord de la Troisième Guerre mondiale il y a quatre jours, on se trouve aujourd’hui sur la voie d’une grande conférence internationale d’où certains espèrent voir sortir un accord au moins de cessez-le-feu… Bien, nous ne parierions ni sur l’un ni sur l’autre, ni sur la Troisième Guerre mondiale, ni sur un accord de cessez-le-feu ; par contre nous parions sur la toute-puissance de la communication et, en un sens, sur la puissance d’influence et l’habileté manœuvrière des Russes.

Source: site De defensa

10 Réponses to “Ingérence impérialiste en Syrie: Les Russes ont enfin compris comment gérer les Américains en diplomatie… Ne jamais leur faire confiance !…”

  1. Let keep our fingers crossed …………..

  2. véritéoblige Says:

    Les russes sont des joueurs d’échec hors-norme!
    Je ne parierais jamais sur le camp adverse.

  3. Il paraît évident qu’on ne peut pas faire confiance, et cela depuis des lustres…à un pays impérialiste dirigé par des pervers satanistes et par des marionnettes de « groupes de pression »… Kerry Skull and Bones et Bilderberg, Hitléry Clinton CFR et Bilderberg, Obama homme lige de Soros et Monsanto, CFR et Bilderberg, Bush (père et fils) Skull and Bones et Bilderberg etc.

    Le point d’interrogation est de savoir si en effet, la clique sataniste et les groupes de pression (corporations, oligarchie) sont aussi implantés (qu’aux Zunis) en Russie. La Russie est hélas célèbre pour ses milliardaires (Moscou 2° ville après New York pour le nombre de milliardaires!), pour ses mafias et pour la corruption endémique…

    Bref, nous ne pouvons pas exclure que à l’image de l’UM-PS en France par ex, Russie et Zunis ne soient « blanc bonnet et bonnet blanc » dans le plan mondial pour le NWO.
    Restons donc critiques et vigilants. Même si le coeur penche vers la Russie et l’apparente communion des dirigeants avec la saint église Orthodoxe…

    • Bien d’accord – tant mieux si pour l’instant les russes sont du côté de la Syrie – mais méfiance ………

  4. Détail ? Poutine a fait attendre Kerry pendant 3 heures avant de le recevoir. Peut-être pour lui permettre de méditer ?
    Il y avait de quoi, en matière de diplomatie à cette échelle,c’est à la fois une insulte et aussi l’action de celui qui est certain de tenir et de loin le haut du rapport de force. Pourquoi une telle assurance ?

    • Poutine s’était mis d’accord avec Obama que dorénavant les gestion de la crise syrienne était l’affaire des ministres des affaires étrangères et des chancelleries. Quand Kerry a demandé à voir Obama (impliquant ceci: je ne parle pas avec le « fifrelin » mais avec avec le boss…), Poutine l’a fait poireauter pour mieux mettre les pendules à l’heure et le clown à sa place de… fifrelin… en outre à ce moment là Poutine avait sûrement autre chose à faire… Kerry et Obama ont reçu le message 5/5: les discussions sont maintenant entre Lavrov et Kerry.
      Si les choses deviennent plus graves, Lavrov, politiquement et surtout diplomatiquement, balaiera le plancher avec la serpillière Kerry… Mr Girouette…
      La Russie gère la diplomatie mondiale depuis le début de l’agression contre la Syrie il y a deux ans et on dit reconnaître qu’elle le fait plutôt bien, la Russie a gagné en maturité politique internationale, c’est indéniable. La Russie s’est faite bernée dans une certaine mesure (pas sûr encore même…) dans l’affaire libyenne. Elle en a tiré les leçons qui s’imposaient et joue la partition syrienne de main de maître il faut le reconnaître, de plus la Russie à l’avantage moral dans l’histoire, puisqu’elle est la garante de la paix.
      Elle s’est superbement positionnée comme un leader responsable sur le plan géopolitique à l’encontre de l’empire décadent et essoufflé.
      Nous sommes à la fin d’une ère, c’est de plus en plus évident.

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