1ère partie
2ème partie
4ème partie
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
Chapitre 8
Putzi l’ami d’Hitler et de Roosevelt
Ernst Sedgewiek Hanfstaengl (ou Hanfy ou Putzi, comme il était plus communément appelé), tout comme Hjalmar Horace Greeley Schacht, était un autre germano-américain au cœur même de la montée de l’hitlérisme. Né d’une bonne famille de la Nouvelle-Angleterre… Il fut introduit auprès d’Hitler au début des années 1920 par le capitaine Truman-Smith, attaché militaire de l’ambassade américaine à Berlin, Putzi devint un ardent supporteur d’Hitler, finança les nazis en quelques occasions et d’après l’ambassadeur William Dodd: “.. il est dit qu’il sauva la vie d’Hitler en 1923.”
Coïncidence, le père du chef des SS Heinrich Himmler fut un professeur de Putzi au lycée royal bavarois Guillaume; ses amis lors de sa période à Harvard furent de “futurs grands noms” comme Walter Lippman, John Reed (dont on parle beaucoup dans “Wall Street and the Bolshevik Revolution”) et Franklin Delano Roosevelt […]
[…] En bref, Putzi était un citoyen américain qui évoluait au cœur de l’entourage d’Hitler et ce dès les années 1920 et jusqu’à tardivement dans les années 1930. En 1943, après ne plus avoir été favori des nazis et interné par les alliés, Putzi fut sauvé des misères d’un camp de prisonnier canadien par son ami et protecteur, le président Franklin Delano Roosevelt […]
Le rôle de Putzi dans l’incendie du Reichstag
L’incendie du Reichstag du 27 Février 1933 est un des évènements clef des temps modernes. L’incendie fut utilisé par Hitler pour dire ses craintes d’une imminente révolution communiste en Allemagne, suspendre les droits constitutionnels et saisir le pouvoir de manière totalitaire. Ce fut le point de non-retour pour l’Allemagne, le monde entra dans la ligne définie de la seconde guerre mondiale.
A cette époque, l’incendie fut blâmé sur les communistes, mais il y a très peu de doutes dans une perspective historique que le feu fut mis délibérément par la nazis pour donner une excuse de saisir le pouvoir. Fritz Thyssen fit ce commentaire dans ses interrogatoires de l’après-guerre: “Quand le Reichstag brûla, tout le monde était certain que cela était l’œuvre des communistes. J’appris bien plus tard en Suisse que cela était un mensonge.”
(NdT: Notons au passage la similitude extraordinaire avec les évènements du 11 Septembre 2001 aux Etats-Unis…)
Le Reichstag fut délibérément incendié par un groupe d’experts, probablement en utilisant un liquide inflammable. C’est ici qu’intervient Putzi.
La question clef est la suivante: comment un groupe de vandales, ont pu avoir accès au Reichstag pour faire le travail ?
Il n’y avait qu’une seule possibilité pour le groupe de pénétrer dans le Reichstag avec du liquide inflammable: par un tunnel qui relie le Reichstag et le palais de résidence du président du Reichstag. Hermann Goering était le président du Reichstag et vivait dans le palais. De notoriété publique, il y avait beaucoup de SA et de SS dans la palace. Des mots du chercheur écrivain Dimitrov:
“L’utilisation du tunnel, avec toutes ses complications, n’était possible que par les nationaux-socialistes, l’accès et la retraite par les coursives d’incendie n’étaient possibles qu’avec la conivence d’employés haut-placé du Reichstag. Chaque indice, chaque probabilité pointent dans la direction que l’incendie ru Reichstag fut l’œuvre des nationaux-socialistes.”
Comment Putzi Hanfstaengel se retrouve t’il dans cette intrigue ?
De sa propre admission, il était dans le palace au moment des faits, dans la pièce à l’autre bout du tunnel qui menait au Reichstag.
Dimitrov déclare également:
“les leaders nationaux-socialistes, Hitler, Goering et Goebbels, ensemble, avec les officiels nazis, Daluege, Hanfstaengl et Albrecht, étaient à Berlin le jour de l’incendie et ce malgré le fait que la campagne électorale atteignait son point d’orgue à travers toute l’Allemagne, six jours avant le scrutin. Goering et Goebbels, sous serment, fournirent des explications contradictoires quant à leur présence “impromptue” à Berlin avec Hitler en ce jour précis. Le national-socialiste Hanfstaengl était présent dans le palace adjacent au Reichstag, en tant “qu’invité” de Goering. Il était là lorsque le feu se déclara, malgré que son hôte lui, ne l’était pas à ce moment précis.”
D’après le nazi Kurt Ludecke, il y a eu un document signé par le leader des SA Karl Ernst, qui de manière supposée mit le feu et fut éliminé par ses compaeses nazis plus tard, complot meurtrier qui impliqua Goering, Goebbels et Hanfstaegl.
La Nouvelle Donne (New Deal) de Rossevelt et l’ordre nouveau d’Hitler
Hjalmar Schacht défia ses interrogateurs au procès de Nüremberg avec l’observation que le programme de l’ordre nouveau D’Hitler était le même que le programme de la nouvelle donne de Roosevelt aux Etats-Unis. Les interrogateurs raillèrent et rejettèrent l’observation de manière compréhensible. Mais une recherche a minima suggère que non seulement les deux programmes étaient similaires dans leur contenu, mais que les Allemands n’avaient aucun problème à observer ces similitudes. Il existe dans la bibliothèque Roosevelt un petit livre qui fut présenté à FD Roosevelt par le Dr. Helmut Magers en décembre 1933. Sur la page de garde de cet exempaire du livre est écrit:
“Au président des Etats-Unis, Franklin Delano Roosevelt, en admiration profonde de sa conception d’un nouvel ordre économique et en toute dévotion à sa personnalité. L’auteur, Baden, Allemagne, le 9 Novembre 1933.”
La réponse de FDR à cette marque d’admiration pour son nouvel ordre économique fut celle-ci:
“Mon cher Dr. Magers, Je désire vous remercier pour l’exemplaire de votre petit livre dont je suis avec “la nouvelle donne”, le sujet. Bien que, comme vous le savez, j’ai été à l’école en Allemagne et étais capable de parler l’Allemand avec un bon degré de fluidité à cette époque, je lis votre livre non seulement avec le plus grand intérêt, mais aussi parce qu’il m’aidera avec mon allemand. Très sincèrement vôtre.” […]
[…] En bref, l’ordre nouveau hitlérien et la nouvelle donne de Roosevelt furent tous deux soutenus par les mêmes industriels et étaient très similaires dans leur contenu. Les deux doctrines planifiaient pour un état corporatif (NdT: “corporate state” en anglais pour lequel il n’y a pas de traduction directe en français, si ce n’est par une expression de “fusion de l’état et de l’industrie”, ce qui était la définition même du fascisme donnée par Mussolini.)
Ainsi, il y avait des ponts corporatifs et individuels entre l’Amérique de FDR et l’Allemagne d’Hitler. Le premier de ces ponts étaient IG Farben USA, la succursale américaine du géant allemand IG Farben, la plus grosses industrie allemande. Siégeait au comité directeur d’IG Farben USA, Paul Warburg de la Banque de Manhattan et de la réserve fédérale de New York. Le second pont s’effectuait par International General Electric, succursale totalement propriété de General Electric et AEG (la succursale de GE en Allemagne). Gerard Swope, qui formula la “nouvelle donne” de Roosevelt était le président d’International General Electric et siégeait au comité directeur d’AEG. Le troisième pont fut établi entre la Standard Oil du New Jersey et Vacuum Oil, avec sa succursale allemande, Deutsche-Amerikanische Gesellschaft (DAG). Le président de la Srtandard Oil du New Jersey était Walter Teagle de la réserve fédérale de New York. Il était un trustee de la fondation F D Roosevelt Georgia Warm Springs et un administrateur clef nommé par FDR de son administration pour la convalescence nationale (National Recovery Administration ou NRA).
Ces entreprises furent profondément impliquées à la fois dans le New Deal (“nouvelle donne”) de Roosevelt et la construction de la puissance militaire de l’Allemagne nazie. Le rôle de Putzi Hanfstaengl au début et jusque la moitié des années 30, fut celui d’un lien informel entre l’élite nazie et la maison blanche […]
Chapitre 9
Wall Street el le cercle intime nazi
Adolf Hitler, Hermann Goering, Josef Goebbels et Heinrich Himmler, le cœur intime du nazisme, étaient en même temps à la tête de mini-fiefs au sein de l’état nazi. Les groupes de pouvoir ou les cliques politiques étaient recentrés autour de ces leaders nazis, et de manière plus important après la fin des années 1930, autour d’Hitler et d’Himmler, alors le Reichsführer de la SS (l’Unité tres crainte des forces spéciales de la Schutzstaffel). Le plus important de ces cercles intimes nazis fut créé sur l’ordre d’Hitler et fut connu au préalable sous le nom de cercle Keppler et puis plus tard sous le vocables du cercle des amis d’Himmler.
Le cercle Keppler avait pour origine un groupe d’hommes d’affaires qui soutenait Hitler et sa montée au pouvoir avant et durant l’année 1933. Vers le milieu des années 30, le cercle Keppler se retrouva sous l’influence et la protection du chef SS Himmler et sous le contrôle organisationnel du banquier de Cologne et homme d’affaire nazi influent Kurt von Schroder. Schroder, si nous nious rappellons bien, était à la tête de la banque J.H. Stein en Allemagne, elle-même affiliée avec la L. Henry Schroder Banking Corporation de New York. C’est dans ce véritable sein des saints du nazisme que nous trouvons Wall Street lovée, y compris la Standard Oil du New Jersey et ITT, représentées dans ce cœur vital de 1933 jusqu’à la fin de 1944.
Wilhem Keppler, le fondateur du cercle original d’amis, exemplifie le phénomène bien connu de l’homme d’affaires politisé, à savoir, un homme d’affaires qui cultive plus pour son profit l’arène politique que le marché plus impartial. Ce genre de businessmen ont été intéressés à promouvoir les causes socialistes, car une sociétee socialiste planifiée pourvoit de très bonnes opportunités lucratives pour gains de contrats au travers de l’influence politique […]
[…] En mars 1933, Keppel fut élu au Reichstag et devint l’expert financier d’Hitler. Ceci fut de courte durée. Il fut remplacé par le plus compétent Hjalmar Schacht et fut envoyé en Autriche où il devint en 1938 le commissaire du Reich; il continua à utiliser sa position pour acquérir un pouvoir non négligeable au sein de l’état nazi […]
[…] En bref, Keppler était le président de l’entreprise qui utilisait la technologie américaine pour produire son indispensable essence synthétique ce qui permettrait à la Wehrmacht d’entrer en guerre en 1939.
Les membres originaux du cercle de Keppler (avant 1932) étaient:
- Wilhem Keppler: Président de la succursale d’IG Farben Braunkohle-Benzin AG (qui utilisa la technologie de la Standard Oil du New Jersey pour produire du pétrole depuis le charbon de manière synthétique)
- Fritz Kranefuss: Neveu de Keppler et aide de camp de Himmler. Membre du comité directeur de BRABAG
- Karl Vincenz Krogmann: Maire de Hambourg
- August Rosterg: directeur général de Wintershall
- Emil Meyer: membre du comité directeur de succursales d’ITT et de la General Electric
- Otto Steinbrick: Vice président de la Vereinigte Stahlwerke (cartel de l’acier allemand, financé par les prêts de Wall Street en 1926)
- Hjalmar Schacht: président de la Reichsbank
- Emil Helffrich: président du comité directeur de la German-american Petroleum Co (propriété à 94% de la Standard Oil du New Jersey)
- Friedrich Reinhardt: président du conseil de la Commerzbank
- Erwald Hecker: président du conseil de la Ilseder Hütte
- Graf von Bismark: président de Stettin
Le cercle d’amis de la SS
Le cercle original rencontra Hitler en Mai 1932 et entendit une présentation des objectifs des nazis. Himmler devint ensuite un participant plus fréquent des réunions et par Himmler, d’autres officiers de la SS et d’autres hommes d’affaires rejoignirent le groupe. Avec le temps, ce groupe étendu fut connu sous le nom du cercle des amis d’Himmler, Himmler agissant en qualité de protecteur et d’expéditeur de ses membres.
Conséquemment, les intérêts de la finance, de la banque et de l’industrie étaient très lourdement représentés dans le cercle restreint du cœur du nazisme et leurs contributions pré-1933 furent largement amorties. Des cinq plus grosses banques allemandes la Dresdner Bank était celle qui avait le plus de connexions avec les nazis, au moins une douzaine de membres du comité directeur de la banque avaient un grade élevé dans le parti nazi et pas moins de sept directeurs de la Dredsner Bank appartenaient au cercle étendu des amis de Keppler, qui n’excéda jamais 40 membres.
Quand on examine les noms d’à la fois le cercle pré-1933 et de celui post-1933 qui était devenu le cercle des amis d’Himmler, nous trouvons une très forte représentation des multinationales de Wall Street, plus encore que tout autre groupe institutionnel. Prenons et examinons chaque multinationale de Wall Street ou leurs associés allemands, celles-la même qui furent identifiées au chapitre 7 et prouvées être financièrement liées à Hitler et examinons leurs liens avec Keppler et Himmler.
IG Farben et le cercle Keppler
IG Farben était très représentée dans le cercle Keppler avec pas moins de huit directeurs d’IG membres du cercle de 40 membres […]
[…] Combien de ces membres du complexe IG Farben étaient-ils affiliés avec Wall Street ?
Membres du cercle original Keppler associés avec des multinationales états-uniennes:
- Wilhem Keppler: président de la succursale d’IG BRABAG
- Fritz Kranefuss: comité directeur de BRABAG
- Emil Meyer: dans les comités directeurs de toutes les succursales allemandes d’ITT: Standard/Mix et Genest/Lorenz
- Emil Helffrich: chairman DAPAG (propriété à 94% de la Standard Oil du New Jersey)
- Friedrich Flick: IG Farben et comité directeur d’AEG (succursale allemande de la General Electric)
- Kurt von Schroder: dans les comités directeurs de toutes les succursales d’ITT en Allemagne
Wall Street dans le cercle SS
D’importantes multinationales américaines étaient aussi présentes et bien représentées dans le cercle des amis d’Himmler qui prit la succession du cercle Keppler après 1933; celles-ci firent des contributions financières aux SS (le Sonder Konto S) et ce jusqu’en 1944, alors que la seconde guerre mondiale était bien avancée.
Près d’un quart des contributions du Sonder Konto S de 1944 venait des succursales d’ITT représentée par Kurt von Schröder. Les paiements des succursales d’ITT pour 1943 sur le compte spécial s’affichaient comme suit:
- Mix & Genest AG: 5 000 Reichsmark (RM)
- C. Lorenz AG: 20 000 RM
- Felten & Guilleaume: 25 000 RM
- Kurt von Schröder: 16 000 RM
Les paiements pour 1944:
- Mix & Genest: 5 000 RM
- C. Lorenz AG: 20 000 RM
- Felten & Guilleaume: 20 000 RM
- Kurt von Schröder: 16 000 RM
Sosthenes Behn d’ITT transféra le contrôle de Mix & Genest, C. Lorenz et les autres intérêts d’ITT de l’Allemagne en guerre à Kurt von Schröder, qui était un membre fondateur du cercle Keppler, organisateur et trésorier de cercle des amis d’Himmler. Emil Meyer, Untersturmführer de la SS, membre de la Vorstand de la banque Dredsner, AEG et un directeur de toutes les succursales d’ITT en Allemagne, était aussi un membre du cercle des amis d’Himmler, ce qui donnait à ITT deux représentants influents au cœur même de la SS […]
[…] Deux autres directeurs de la branche allemande de General Electric (AEG), faisaient partie du cercle des amis d’Himmler et firent des contributions personnelles en 1943 et 1944 au Sonder Konto S:
- Friedrich Flick: 100 000 RM
- Otto Steinbrinck: 100 000 RM
[…] La Standard Oil du New Jersey fît également une contribution substantielle sur le compte spécial d’Himmler par le biais de sa succursale allemande dont elle était la propriétaire à 94%, la Deutsche-Amerikanische Gesellschaft (DAG). En 1943 et 1944, les contributions furent comme suit:
- Staatsrat Helfferich of Deutsch-Amerikanische Petroleum AG: 10 000 RM
- Staatsrat Lindemann de la DAG: 10 000 RM + don personnel: 4000 RM
[…] En bref, l’élite financière de Wall Street était très bien représentée à la fois au sein du cercle Keppler et plus tard dans le cercle des amis d’Himmler.
Chapitre 10
Le mythe de “Sidney Warburg”
Une question vitale, seulement partiellement résolue, est de savoir si l’aide fournie à Hitler pour son accession au pouvoir en 1933 par les financiers de Wall Street était une aide directe. Nous avons jusqu’à présent démontré preuves à l’appui que l’aide indirecte était avérée au travers des firmes affiliées allemandes (comme par exemple dans le cas d’ITT) et qu’il y avait un effort volontaire, délibéré et en toute connaissance de causes du soutien au régime nazi. Ce financement indirect pouvait-il également devenir un financement direct ?
Après l’accession d’Hitler au pouvoir, les entreprises et les individuels américains travaillèrent pour le compte du nazisme et profitèrent très certainement de l’état nazi. Nous savons des notes de William Dodd, l’ambassadeur américain à Berlin, qu’en 1933, bon nombre de banquiers de Wall Street et d’industriels s’enregistrèrent auprès de l’ambassade des Etats-Unis de Berlin, exprimant leur admiration pour Adolf Hitler et très anxieux de trouver des moyens de faire encore plus d’affaires avec le nouveau régime totalitaire. Par exemple le 1er Septembre 1933, Dodd enregistra que Henry Mann de la National City Bank et Winthrop W. Aldrich de la Chase Bank, rencontrèrent tous deux Hitler et ces deux banquiers “pensèrent qu’ils pouvaient travailler avec lui…” Ivy Lee, l’agent de relation publique des Rockefeller “se montra d’emblée comme capitaliste et un avocat du fascisme”, toujours d’après Dodd.
Ainsi nous pouvons identifier sans problème des réponses complaisantes voire sympathiques à la dictature nazie, qui ne va pas sans rappeler la manière avec laquelle les banquiers internationaux de Wall Street acceuillirent la nouvelle Russie de Lénine et de Trotski en 1917.
Qui était “Sidney Warburg” ?
La question posée dans ce chapitre est celle de l’accusation sur quelques financiers de Wall Street (Les Warburg et les Rockefeller ont spécifiquement été accusés) ayant planifié et financé la prise de pouvoir d’Hitler en 1933 et qu’ils le firent depuis Wall Street. Sur cette question particulière le soi-disant “mythe de Sidney Warburg” est très intéressant.
A ce sujet, le nazi Franz von Papen écrivit dans ses “Mémoires”:
“… la plus grande documentation de l’acquisition soudaine de fonds par les nationaux-socialistes fut trouvée dans un livre publié en Hollande en 1933 par la vieille maison d’édition Van Holkema & Warendorf, appelé “De Geldenbronnen van Het Nationaal-Socialisme (Drie Gesprekken Met Hitler)” sous le nom de plume de “Sidney Warburg”.
Un livre sous ce titre en néerlandais fut effectivement publié en 1933, mais ne resta sur les étales que quelques jours. Le livre fut ensuite retiré de la vente et détruit. Un des trois exemplaires originaux échappant à la destruction fut traduit en anglais. La traduction fut à une époque déposée au British Museum, mais a été maintenant retirée de la circulation publique et n’est plus consultable pour la recherche. Personne ne sait ce qui est advenu de la copie néerlandaise du livre qui servît de base à la traduction en anglais.
Le second exemplaire en néerlandais était la possession de chancelier Schussnigg d’Autriche, et rien ne transpire aujourd’hui sur où il se trouve. Le troisième exemplaire se retrouva en Suisse et fut traduit en allemand. La traduction allemande a survécue jusqu’à aujourd’hui (NdT: 1976) et se trouve à la Schweizerischen Sozialarchiv de Zürich en Suisse.
Une traduction allemande certifiée conforme à l’originale entreposée en Suisse a été achetée par l’auteur du présent en 1971 et traduite en anglais. C’est sur le texte anglais de cette traduction allemande que ce chapitre s’appuie.
La publication du livre de “Sidney Warburg” fut rapportée par le New York Times le 24 Novembre 1933 sous le titre: “On craint un canular sur les nazis”. Un article bref nota que le pamphlet de “Sidney Warburg” apparut en Hollande et que l’auteur n’est pas le fils de Félix Warburg. Le traducteur en était J.P Shoup, un homme de presse belge vivant au Pays-Bas. L’éditeur et Shoup “se demandent s’ils ne sont pas les victimes d’un canular”.
Le Times ajouta même:
“Le pamphlet réitère une vieille histoire prenant en compte le fait que des Américains influant, incluant John D. Rockefeller, auraient financé Hitler de 1929 à 1932 à concurence de 32 millions de dollars, leur objectif étant de “libérer l’Allemagne de l’étau financier de la France en y amenant une révolution”. Beaucoup de lecteurs de ce pamphlet ont dit qu’il contenait un certain nombre de faits inexacts.”
Pourquoi la version hollandaise fut-elle retirée de la circulation en 1933 ? Parce que “Sidney Warburg” n’existait pas et qu’un “Sidney Warburg” prétendait en être l’auteur. Depuis 1933, le livre de “Sidney Warburg” a été dit par différentes parties être une forgerie ou un document inexact. La famille Warburg elle-même a souffert quelque peu à essayer de prouver la forgerie.
Que dit le livre ? Que dit le livre concernant ce qu’il se serait passé en Allemagne au début des années 1930 ? Ces évènements ressemblent-ils aux faits reconnus véritables par les preuves apportées ?
D’un point de vue de la méthodologie de la recherche, il est bien plus préférable de considérer que le livre de “Sidney Warburg” est une forgerie, un canular, tant qu’on ne puisse pas prouver le contraire. Ceci est la procédure que nous adopterons ici. Pourquoi, nous demanderez-vous ? Il y a au moins deux bonnes raisons à cela au-delà de la curiosité académique:
- Premièrement, l’affirmation des Warburg que le livre est une forgerie possède un curieux et important inconvénient. En effet, les Warburg clâment la forgerie alors qu’ils n’ont ni vu ni lu le livre en question. Le déni des Warburg ne se cantonne spécifiquement qu’au fait qu’un Warburg n’en est pas l’auteur. Ceci est parfaitement acceptable, mais ceci ne prévaut en rien sur la validité ou la véracité de son contenu. Le refus des Warburg ne concerne de fait que le déni que quelqu’un de la famille ne l’ait écrit.
- Deuxièmement, nous avons déjà identifié IG Farben comme étant un des financiers clef d’Hitler. Nous avons fourni la preuve photographique (voir la page 64 du livre) du bordereau de transfert bancaire de 400 000 RM d’IG Farben sur le compte d’Hitler à la “Nationale Treuhand” qui était administré par Rudolph Hess. Il est probable, même presque certain que “Sidney Warburg” n’a jamais existé. D’un autre côté, c’est inscrit dans les archives publiques que les Warburg étaient très intimement liés avec IG Farben en Allemagne et aux Etats-Unis. En Allemagne, Max Warburg était un des directeurs d’IG Farben et aux Etats-Unis, l’autre frère Paul Warburg (père de James Paul Warburg) était un directeur d’IG Farben USA. En bref, nous avons des preuves irréfutables que quelques uns des Warburg, incluant le père de James Paul, le dénonciateur du livre de ‘Sidney Warburg”, étaient des directeurs d’IG Farben. De plus IG Farben est connue pour avoir financé Hitler. “Sidney Warburg” était un mythe, mais les directeurs d’IG Farben Max et Paul Warburg, eux, n’étaient pas des mythes. Ceci est une très bonne raison donc de pousser l’enquête plus loin.
Résumons donc le livre décrié comme une forgerie par James Paul Warburg.
Un résumé du livre supprimé de “Sidney Warburg”
Le livre “Les sources financières du national-socialisme” s’ouvre sur une conversation supposée entre “Sidney Warburg” et le co-auteur / traducteur Shoup. “Warburg” raconte pourquoi il donnait à Shoup une version anglaise du manuscript pour qu’il le traduise en néerlandais et que la publication se fasse en Hollande; voici les mots du mythique “Sidney Warburg”:
“Il y a des moments où je désire tourner le dos à ce monde de tant d’intrigue, de tricherie, de volte-face et de manipulation du marché boursier… Savez-vous ce que je ne comprendrai jamais ? Comment cela est-il possible que des gens bons et honnêtes, pour lesquels j’ai beaucoup de preuves de ce que j’avance, puissent participer à des escroqueries et des fraudes, sachant pertinemment que cela va affecter des milliers de gens.”
Shoup décrit ensuite “Sidney Warburg” comme “étant le fils d’un des plus grands banquiers des Etats-Unis, membre de la grande firme financière Kuhn, Loeb & Co de New York. “Sidney Warburg” dit ensuite à Shoup qu’il (“Warburg”) veut laisser une trace dans l’histoire que le national-socalisme allemand a été financé par les banquiers et financiers de New York.
La première section du livre est simplement intitulée “1929” […]
[…] En Juin 1929, il y eut une réunion entre les membres de la réserve fédérale et des membres du leadership des banquiers américains afin de décider ce qui devait se faire à propos de la France et particulièrement de la calmer concernant les réparations de guerre de l’Allemagne. Cette réunion fut suivie par (d’après le livre de “Warburg”) les directeurs de la Guaranty Trust Company, les présidents de la réserve fédérale, ainsi que cinq banquiers indépendants, “le jeune Rockefeller” et Glean de la Royal Dutch Shell. Carter et Rockefeller, d’après le livre, “dominèrent les discussions, les autres écoutant et opinant de la tête”.
Le consensus qui ressortit de cette réunion fut que le seul moyen de libérer l’Allemagne des griffes de la finance française était par la révolution, soit communiste, soit nationaliste. A une réunion précédente, il fut conclut de contacter Hitler afin “d’essayer de savoir s’il serait favorable à un soutien financier américain”. Rockefeller avait récemment vu une brochure germano-américaine au sujet du mouvement national-socialiste d’Hitler et le but de cette seconde réunion était de savoir si “Sidney Warburg” était prêt à aller en Allemagne comme émissaire et prendre contact directement avec Hitler.
En retour d’un soutien financier, Hitler devrait conduire “une politique étrangère agressive et remuer l’idée d’une revanche sur la France.” […]
[…] “Warburg” accepta la mission proposée et quitta New York pour Cherbourg sur le transatlantique Ile de France avec “un passeport diplomatique et des lettres de recommandation de Carter, Tommy Walker, Rockefeller, Glean et Herbert Hoover.
Apparamment “Sidney Warburg” éprouva quelques difficultés à rencontrer Hitler. Le consul américain de Munich n’arriva pas à prendre contact avec les nazis et finalement “Warburg” passa directement par le maire de Munich Deutzberg. Avec la recommandation du consul américain et une demande de conduire “Warburg” à Hitler […]
[…] Le financement des nazis fut discuté à ce meeting. Hitler demanda 100 millions de RM (24 millions de dollars).. Après avoir consulté avec Wall Street, 10 millions de dollars furent offerts[..]
La seconde partie du livre est intitulée “1931” et s’ouvre sur une discussion de l’influence de la France sur la politique internationale…
Dans la réunion suivante entre “Warburg” et Hitler, celui-ci est cité pour dire: “la révolution coûtera 500 millions de RM, la prise de pouvoir légale sera plus longue et ne coûtera que 200 millions de RM, que décideront vos banquiers ?”
Après cinq jours d’attente, un câble parvînt à “Warburg” en provenance de la Guaranty Trust. Le câble est cité dans le livre comme suit:
“Les sommes suggérées sont tout à fait hors de question. Nous ne le voulons ni ne le pouvons. Expliquez à l’homme que de tels transferts en Europe exploseraient les marchés financiers. Ceci est sans précédent en territoire international. Attendons long rapport avant que la décision ne soit prise. Restez là-bas. Continuez l’enquête. Persuadez l’homme de l’impossibilité de sa demande. N’oubliez pas d’inclure dans votre rapport votre opinion personnelle sur le futur de l’homme.”
“Warburg” câbla son rapport à New York et reçu la réponse suivante trois jours plus tard:
“Rapport bien reçu. Préparez-vous à délivrer 10, maximum 15 millions de dollars. Avertissez l’homme de la nécessité d’agression contre la menace étrangère.”
Les 15 millions furent acceptés pour l’option de la prise de pouvoir légale et non pas pour le plan de révolution. L’argent fut transféré de Wall Street à Hitler en passant par “Warburg” de la façon suivante: 5 millions de dollars payés à Mendelsohn & Co à Amsterdam, 5 millions à la Rotterdamsehe Bankvereinigung de Rotterdam et 5 millions à la Banca Italiana.
La troisième section du livre est intitulée “1933”.
Elle relate le troisième et dernier meeting de “Warburg” avec Hitler, la nuit de l’incendie du Reichstag […]
[…] Le livre se cloture avec cette tirade de “Warburg”:
“J’ai mené ma mission jusqu’au bout dans ses moindres détails. Hitler est dictateur du plus grand pays européen. Le monde l’a maintenant observé à l’œuvre depuis plusieurs mois. Mon opinion sur lui n’a maintenant plus aucune importance. Ses actions prouveront s’il est mauvais, ce que je pense qu’il est. Pour le bien du peuple allemand j’espère de tout cœur me tromper. Le monde continue de souffrir sous un système qui a plié devant un Hitler pour rester sur ses pieds. Pauvre monde, pauvre humanité.”
Ceci est le résumé de ce livre censuré sur l’origine financière du national-socialisme allemand[…]
[…] Pourquoi le livre fut-il retiré de la circulation et supprimé ? La raison officielle de ceci est que “Sidney Warburg” n’existait pas, que le livre était un faux, et que la famille Warburg déclarait que le livre contenait des propos antisémites et calomnieux.
L’information du livre fut ressucitée après la seconde guerre mondiale et publiée dans d’autres livres dans un contexte antisémite qui n’existe pas dans le livre original de 1933. Deux de ces livres écrits après la guerre sont “Spanischer Sommer” de Rene Sonderegger et “Liebet Eure Feinde” de Werner Zimmermann.
Plus important, James Paul Warburg de New York signa un acte notarié écrit sous serment en 1949, qui fut publié en index des mémoires de von Papen. Cette déclaration sous serment réfuta de manière emphatique l’authenticité du livre de “Sidney Warburg” et clama que c’était une fraude. Malheureusement, James Warburg se focalise sur le livre antisémite de Sonderegger en 1947 “Spanischer Sommer” et non pas sur le livre original de 1933 de “Sidney Warburg”, dans lequel l’antisémitisme n’émanait que des seuls supposés commentaires qu’Hitler avait fait.
En d’autres termes, l’acte notarié sous serment de James Warbug soulevait plus de questions qu’il n’en résolvait.
Regardons donc de plus près cet acte notarié de James Warburg écrit en 1949 et niant l’authenticité du livre “Les sources financières du national-socalisme”.
L’acte notarié de James Paul Warburg
En 1953, le nazi Franz von Papen publia ses mémoires. C’était le même von Papen qui avait espionné pour l’Allemagne aux Etats-Unis durant la première mondiale. Dans ses mémoires, von Papen discute du financement d’Hitler et place le blâme sans équivoque sur l’industriel Fritz Thyssen et le banquier Kurt von Schröder… Dans ce contexte, von Papen mentionne le livre de “Sidney Warburg” “les sources financières du national-socalisme” ainsi que les deux livres plus récents de Sonderegger et Zimmermann […]
[…] Il y a deux sections dans l’index II du livre de von Papen. D’abord une déclaration de James Warburg, puis l’acte notarié daté du 15 Juillet 1949.
Le paragraphe d’ouverture de la déclaration enregistre qu’en 1933, la maison d’édition hollandaise Holkema et Warendorf publia le livre “De Geldbronnen van Het Nationaal-Socialisme. Drie Gesprekken met Hitler” et ajoute ceci:
“Ce livre est supposé avoir été écrit par “Sidney Warburg”. Un associé de la Warburg & Co informa James Paul Warburg de la publication de ce livre; Holkema & warendorf furent informés qu’aucune personne du nom de “Sidney Warburg” existait. Ils ont donc retiré le livre de la vente et de la circulation.”
James Warbug fait ensuite deux déclaration successives et contradictoires:
“… Le livre contenait une masse de matériel calomnieux à l’encontre de plusieurs membres de la famille et contre un nombre conséquent de maisons banquières et de personnes de New York. Je n’ai pas jusqu’à ce jour vu une copie de ce livre. Apparamment seuls quelques exemplaires ont échappé au retrait du livre par l’éditeur.”
Donc, d’un côté Warburg déclare n’avoir jamais vu une copie du livre de “Sidney Warburg” et déclare par la même occasion qu’il est “calomnieux” et bâtit par la suite un acte notarié sous serment écrit phrase par phrase, pour réfuter des informations publiées dans un livre qu’il dit n’avoir jamais vu ! Il est très difficile d’accepter la déclaration de Warburg “qu’il n’a jamais vu une copie du livre”. Ou si de fait il ne l’a jamais vu, alors son acte notarié n’a absolument aucune valeur […]
[…] La première page de la déclaration de James Warburg concerne le livre de 1933. Après la première page, il introduit Rene Sonderegger et un autre livre écrit en 1947. Une analyse attentive de la déclaration notariée montre que ses dénis et assertions se réfèrerent essentiellement au livre de Sonderegger et non celui de “Sidney Warburg”. Sonderegger était antisémite et probablement membre d’un mouvement néo-nazi après la seconde guerre mondiale, mais l’argument d’antisémitisme ne peut pas être retenu pour le livre de 1933 et ceci est le cœur de la question. En bref, James Paul Warburg commence par déclarer discuter d’un livre qu’il n’a jamais vu, mais qu’il sait être calomnieux et antisémite, puis sans avertissement aucun passe à des accusations sur un autre livre, qui était sans aucun doute antisémite, mais écrit plus de dix ans plus tard. Ainsi la déclaration notariée de James Warburg fait la confusion entre les deux livres de telle manière que le lecteur est amené à condamner le mythique “Sidney Warburg” en même temps que Rene Sonderegger.
Note des traducteurs:
Ici, Antony Sutton commente certaines déclarations de l’acte notarié de James Paul Warburg du 15 Juillet 1949.
Dans ses commentaires variés, Sutton dit ceci: “James Paul Warburg dit qu’il n’a jamais vu le livre original de “Sidney Warburg” publié en Hollande en 1933. Ainsi son acte notarié de déni ne s’applique qu’au livre de Sonderegger, qui lui est effectivement imprécis et remplis d’erreurs. “Sidney Warburg” peut bien être un mythe, mais l’association de Max et et Paul Warburg avec IG Farben et Hitler n’est pas un mythe.”
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L’intention de James Paul Warburg est-elle d’induire en erreur ?
Il est juste que “Sidney Warburg” peut-être une invention en ce sens qu’il n’a jamais existé. Nous devons donc assumer que le nom est faux; néanmoins, quelqu’un a écrit ce livre. Zimmermann et Sonderegger ont peut-être calomnié, ou pas, le nom des Warburg, mais malheureusement, quand on analyse de près l’acte notarié de déni de James Paul Warburg tel qu’il est publié dans les mémoires de von Papen, nous n’y voyons pas plus clair pour autant. Il y a trois questions importantes qui demeurent sans réponse:
- Pourquoi James Paul Warburg clâme qu’un livre qu’il n’a pas lu est une forgerie, une falsification ?
- Pourquoi l’acte notarié de James Paul Warburg élude t’il la question clef et emmène la discussion loin de “Sidney Warburg” et vers le livre antisémite publié par Sonderegger en 1947 ?
- Pourquoi James Paul Warburg serait-il insensible à la souffrance des juifs durant la seconde guerre mondiale pour publier son acte notarié dans les mémoires de Franz von Papen, qui était un nazi important et qui évoluait au cœur même du mouvement de Hitler depuis les premiers jours de 1933 ?
Non seulement la branche allemande des Warburg fut persécutée par Hitler en 1938, mais des millions de juifs ont perdu la vie dans la barbarie nazie. Cela semblerait élémentaire pour quiconque de penser que qui que ce soit qui ait souffert et est sensible aux souffrances passées des juifs, éviterait les nazis, le nazisme et tout livre néo-nazi comme la peste. Et pourtant, nous avons ici le nazi von Papen qui agit comme un hôte littéraire génial pour l’anti-nazi autoproclamé James Paul Warburg, qui de toute évidence se réjouit et profite de l’opportunité offerte. De plus, les Warburg ont eu de très amples occasions de faire publier un tel acte notarié de déni avec une grande publicité et sans utiliser les voies néo-nazies.
La seule explication logique est que les faits relatés par “Sidney Warburg” sont soit vrais, soit très proche de la vérité ou alors sont très embarrassants pour James Paul Warburg. Nous ne pouvons pas conclure que Warburg ait l’intention d’induire en erreur (bien que cela puisse être une conclusion évidente), arce que les hommes d’affaires sont notoirement des écrivains et penseurs illogiques et nous ne pouvons pas exempter Warburg de cette catégorisation.
Quelques conclusions de l’affaire “Sidney Warburg”
“Sidney Warburg” n’a jamais existé, en ce sens le livre original de 1933 est une œuvre de fiction. Néanmoins, bon nombre des petits faits d’alors peu connus et relatés dans le livre sont justes; l’acte notarié de déni de James Paul Warburg ne cible pas le livre original, mais bien le livre antisémite qui fut publié plus d’une décennie plus tard.
Paul Warburg était un directeur d’IG Farben USA et était connecté avec le financement d’Hitler. Max Warburg, un directeur d’IG Farben Allemagne, signa avec Hitler, le document qui appointa Hjalmar Schacht à la Reichsbank. Ces connexions vérifiables entre les Warburg et Hitler suggèrent que l’histoire de “Sidney Warburg” ne peut pas être abandonnée totalement comme étant un faux sans une autre analyse détaillée.
Qui a écrit le livre et pourquoi ?
[…] Un gouvernement quelconque forgerait-il le document ? Certainement pas les gouvernments britannique et américain, qui sont tous deux indirecrtement impliqués dans le livre. Certainement pas le gouvernement nazi allemand, bien que James Warburg semble suggérer cette possibilité. Cela pourrait-il être la France ? ou l’URSS ? ou l’Autriche ? La France serait possible car elle avait peur de la montée du nazisme. Il est donc plausible que la France, l’Autrice et l’URSS auraient pu avoir mis la main à la pâte dans l’élaboration du livre […]
[…] Le seul motif qui semble acceptable est que l’auteur inconnu du livre avait la connaissance que la guerre se préparait et espérait une réaction de l’opinion publique contre les fanatiques de Wall Street et leurs amis de l’industrie allemande avant qu’il ne soit trop tard. De manièrre évidente, qui que ce soit qui ait écrit le livre, l’objectif était de prévenir contre l’agression hitlérienne à venir et montrer du doigt les sources originelles de Wall Street, parce que l’assistance technique des compagnies américaines contrôlées par Wall Street était toujours nécessaire pour qu’Hitler construise sa machine de guerre. La patente d’hydrogénisation de la Standard Oil et le financement pour le pétrole depuis le charbon, les viseurs de bombardier et toute les autres technologies nécessaires, n’avaient pas encore été complètement transférées quand le livre de “Sidney Warburg” fut écrit. Conséquemment, ce livre aurait très bien pu être fait pour briser les reins des soutiens étrangers d’Hitler, d’inhiber le transfert du potentiel américain de fabrication pour la guerre et d’éliminer le soutien financier et diplomatique de l’état nazi. Si ceci était le but, il est très regrettable que le livre ait échoué à réaliser chacun de ces objectifs.