Archive pour voter c’est voter pour le capitalisme

Résistance politique: le vote comme complicité de crime contre l’humanité !

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, démocratie participative, documentaire, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, philosophie, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 3 mai 2018 by Résistance 71

Élire ses « représentants » dans ce qu’est la dictature de la majorité de la « démocratie représentative », c’est abdiquer son droit de parole, c’est accepter tous les crimes et les turpitudes que les gouvernements perpétuent afin de préserver coûte que coûte le consensus du statu quo oligarchique et impérialiste. En cela l’électeur est complice des crimes commis par sa « patrie ». Le simple fait de déposer un bulletin dans une urne (plus funéraire qu’électorale) valide le système représentatif et condamne le votard à simplement fermer sa gueule et à accepter la domination de la majorité devenue dictature par essence. La solution à ce marasme politique est en dehors de la boîte tant il est évident qu’il n’y a pas de solution au sein du système et qu’il ne peut y en avoir.
Boycott du vote, des institutions ! Établissons les associations libres et rediluons le pouvoir dans le corps social où il est particulièrement soluble, ceci constitue le fondement d’une organisation politique radicalement différente menant à la société des sociétés unifiée das la complémentarité.
~ Résistance 71 ~

 

Le criminel, c’est l’électeur !

 

Albert Libertad

 

Placard anti-élection du 1er mars 1906

Publié dans le no47 du journal “L’Anarchie” (1906)

 

C’est toi le criminel, ô Peuple, puisque c’est toi le Souverain. Tu es, il est vrai, le criminel inconscient et naïf. Tu votes et tu ne vois pas que tu es ta propre victime.

Pourtant n’as-tu pas encore assez expérimenté que les députés, qui promettent de te défendre, comme tous les gouvernements du monde présent et passé, sont des menteurs et des impuissants ?

Tu le sais et tu t’en plains ! Tu le sais et tu les nommes ! Les gouvernants quels qu’ils soient, ont travaillé, travaillent et travailleront pour leurs intérêts, pour ceux de leurs castes et de leurs coteries.

Où en a-t-il été et comment pourrait-il en être autrement ? Les gouvernés sont des subalternes et des exploités : en connais-tu qui ne le soient pas ?

Tant que tu n’as pas compris que c’est à toi seul qu’il appartient de produire et de vivre à ta guise, tant que tu supporteras, – par crainte,- et que tu fabriqueras toi-même, – par croyance à l’autorité nécessaire,- des chefs et des directeurs, sache-le bien aussi, tes délégués et tes maîtres vivront de ton labeur et de ta niaiserie. Tu te plains de tout ! Mais n’est-ce pas toi l’auteur des mille plaies qui te dévorent ?

Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice, des casernes, des prisons, des administrations, des lois, des ministres, du gouvernement, des financiers, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des prêtres, des proprios, des salaires, des chômages, du parlement, des impôts, des gabelous, des rentiers, de la cherté des vivres, des fermages et des loyers, des longues journées d’atelier et d’usine, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse infinie des iniquités sociales.

Tu te plains ; mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !

Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans pain, le sans souliers, le sans demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?

Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ? Tout est par toi et tu n’es rien.

Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.

Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergent, le geôlier et le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?

Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes [sic]. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote, – et que tu nous imposes par ton imbécillité.

C’est bien toi le Souverain, que l’on flagorne et que l’on dupe. Les discours t’encensent. Les affiches te raccrochent ; tu aimes les âneries et les courtisaneries : sois satisfait, en attendant d’être fusillé aux colonies, d’être massacré aux frontières, à l’ombre de ton drapeau.

Si des langues intéressées pourlèchent ta fiente royale, ô Souverain ! Si des candidats affamés de commandements et bourrés de platitudes, brossent l’échine et la croupe de ton autocratie de papier ; Si tu te grises de l’encens et des promesses que te déversent ceux qui t’ont toujours trahi, te trompent et te vendront demain : c’est que toi-même tu leur ressembles. C’est que tu ne vaux pas mieux que la horde de tes faméliques adulateurs. C’est que n’ayant pu t’élever à la conscience de ton individualité et de ton indépendance, tu es incapable de t’affranchir par toi-même. Tu ne veux, donc tu ne peux être libre.

Allons, vote bien ! Aies confiance en tes mandataires, crois en tes élus.
Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.

Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action [sic].

Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement tu pourras vivre pleinement.

LE CRIMINEL, c’est l’Électeur !

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Lectures complémentaires:

Daniel_Guerin_L’anarchisme

Inevitable_anarchie_Kropotkine

Que faire ?

Le_monde_nouveau_Pierre_Besnard

Manifeste pour la societe des societes

L’anarchie pour la jeunesse

faramineuse conversation sur l’avenir (Père Peinard 1896)

Errico_Malatesta_écrits_choisis

Erich_Mühsam la liberté de chacun est la liberté de tous

La Morale Anarchiste de Kropotkine)

Les_amis_du_peuple_révolution_française

Appel au Socialisme (PDF)

Pour un mouvement abstentionniste politique…

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« La seule véritable peur qui puisse affecter l’autorité officielle, n’est pas celle générée par les gens qui vont lui résister, mais celle par ceux qui vont l’ignorer. » 
~ George Bernard Shaw ~ 

« Si voter changeait quoi que ce soit, ce serait interdit depuis longtemps. »
~ Emma Goldman ~

“La révolution anarchiste est aujourd’hui la révolution naturelle, celle qui ne peut pas se laisser dériver ou confisquer par des groupes, factions ou partis, classes ou autorités.”
~ López Arangó ~

 

Résistance 71

 

25 avril 2017

 

Quelques saines lectures pour que le mouvement abstentionniste qui semble vouloir se lancer pour le second tour de l’élection du Clown d’Or 2017 dans la république obsolète française, ne soit pas un mouvement de ras le bol, mais un mouvement politique, débouchant potentiellement sur l’union des associations libres.

Notre dossier « illusion démocratique »

Quelques lectures peut-être éclairantes:

Petit dialogue nécessaire en période électorale ou la maïeutique anarchiste

De l’abstention à l’abstention politique

petit_precis_sur_la_societe_et_letat (PDF)

Appel au Socialisme (PDF)

6ème_déclaration_forêt.lacandon

Erich_Mühsam la liberté de chacun est la liberté de tous

La Morale Anarchiste de Kropotkine)

Les_amis_du_peuple_révolution_française

Pauvre France

De quoi vous occupez jusqu’au 7 mai et au-delà…

Bien entendu, notre collection de PDF utiles à lire et diffuser sans aucune modération.

Parce que comme le nous le disaient déjà les Zapatistes en 1994:

« Aujourd’hui assez c’est assez ! [¡Ya Basta!] Nous sommes les héritiers des véritables constructeurs de notre nation. Nous sommes des millions, les dépossédés qui appellent leurs frères et sœurs à rejoindre la lutte, la seule voie, de façon à ce que nous ne mourrions pas de faim à cause de l’insasiable ambition d’une dictature de 70 ans, menée par une clique de traîtres qui représentent les groupes les plus conservateurs et les plus corrompus. »

= = =

“Pour les anarchistes, la révolution sociale est l’ultime instrument collectif des opprimés contre la structure économique et sociale exploiteuse et hiérarchisée sous laquelle nous sommes forcés de vivre. C’est le seul moyen par lequel le vieil ordre peut-être déplacé. Un ou des compromis avec le capitalisme et la collaboration avec l’État par le processus parlementaire, ne peuvent servir qu’à institutionaliser la misère, l’injustice et la violence dans le sens le plus large.”
~ Stuart Christie* ~

“Mais l’ennemi perpétuel, c’est la terreur perpétuelle, au niveau de l’État cette fois. L’État s’identifie avec “l’appareil”, c’est à dire l’ensemble des mécanismes de conquête et de répression. La conquête dirigée vers l’intérieur du pays s’appelle propagande (“premier pas vers l’enfer” selon Frank) ou répression. Dirigée vers l’extérieur elle crée l’armée. Tous les problèmes sont ainsi militarisés, posés en termes de puissance et d’efficacité.”
~ Albert Camus, “L’homme révolté”, 1951 ~

 

Illusion démocratique: Voter… De l’isoloir à l’isolement et réciproquement…

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« Si voter changeait quoi que ce soit, ce serait interdit depuis longtemps. »
~ Emma Goldman ~

« Volontairement, voter, c’est abdiquer, voter, c’est accepter l’ablation de la pensée. Voter, c’est se donner l’illusion que l’on possède une parcelle de pouvoir le temps d’un scrutin. Le reste du temps, le système dit représentatif se substitue à vous, vous pouvez vous rendormir. »
~ CNT / AIT ~

Voter n’a jamais été un devoir, ni une responsabilité, voter a toujours été une complicité des crimes que l’État et le capitalisme commettent via leurs représentants au nom du peuple qui acquiesce par sa participation aux grandes messes électorales iniques et aliénatoires organisées pour sa perdition. Boycott du vote et des institutions ! Organisons les associations libres, les communes libres, cellules de la société des sociétés renouant avec la primordialité fonctionnelle sociale universelle de l’humanité: le communisme primordial du grand tout organique et de l’indivision.
~ Résistance 71 ~

A lire: notre dossier « Illusions démocratiques » et à (re)lire, notre billet de novembre dernier sur les élections yankees et franchouillarde: « La fin du cirque »

 

De l’isoloir à l’isolement

 

Des déserteurs actifs

 

3 avril 2017

 

Source:

http://www.lavoiedujaguar.net/De-l-isoloir-a-l-isolement

 

Ignorés et trompés pendant la durée d’une mandature, les électeurs sont appelés par les dirigeants politiques professionnels à venir s’isoler dans les bureaux de vote à l’occasion des élections présidentielle et législatives. Ils passent ainsi de l’isolement à l’isoloir avant d’être renvoyés à l’anonymat postélectoral.
 Ils n’auront alors pratiquement plus aucune possibilité d’infléchir et de contrôler l’action politique si celle-ci ne correspond ni aux engagements pris avant l’élection ni à leurs attentes. Le bulletin de vote devient un faire-part de décès de la responsabilité individuelle et collective.

Chacun peut percevoir l’incontestable éloignement entre celui qui vote et celui qui est élu. Que dire alors de ce qui sépare l’élu des vrais centres de décision ? Chacun a bien compris que tout se décide autant dans les allées du Medef que dans celles du gouvernement, dans les conseils d’administration des entreprises les plus puissantes, au sein des banques les plus spéculatrices, à Bruxelles, à Francfort ou ailleurs. Là siègent les organisateurs non élus, non contrôlés et non contrôlables de la catastrophe sociale, écologique et morale dans laquelle s’enfoncent nos sociétés. Ce sont eux qui s’autorisent — sous la pression des banques qui détiennent la dette grecque — à prendre la décision de sabrer un pourtant maigre treizième mois de retraite octroyé aux Grecs les plus pauvres , au nom d’une orthodoxie financière à calibre variable qui profite aux plus puissants, dans les pays les plus puissants. Ainsi voit-on partout et depuis des années, quelle que soit leur appartenance politique, les dirigeants de ces pays faire acte d’allégeance au programme de désarmement social des salariés, de dérégulation et de casse des services publics, de mise en concurrence de tous avec tous.

La politique de l’inéluctable et celle de la peur s’associent sur fond techno-scientiste de promesses de progrès infinis et de nécessité économique incritiquable et donnée pour incontournable.

L’électeur est renvoyé à sa condition de citoyen impuissant et isolé par ce système de démocratie représentative qui donne un semblant de légitimité à des exécutants d’une politique décidée ailleurs. Voter un jour, c’est aussi démissionner cinq ans. Or, ce système a fait faillite mais de toute part on essaie de le sauver et de le faire perdurer. Les bouées de sauvetage portent le nom des radeaux d’où on les lance et des capitaines qui les gouvernent. Telle se nomme « démocratie participative » (on veut bien de votre avis mais la décision nous appartient), telle autre « référendum » (c’est nous qui posons la question, contentez-vous d’y répondre), telle encore « nouvelle Constitution » (vous participerez, par divers moyens, à sa légitimation avant son adoption). Au flanc d’autres bouées, on lit « tirage au sort », « candidat Facebook », « capitaine J’aime je vote », « amiral Tweet ». On y requiert une adhésion passive et ponctuelle au contraire d’une délibération régulière et collective, en face à face, par laquelle s’élaborerait un futur vivable.

La « belle défiance populaire » vis-à-vis de la gauche a poussé dans le camp de l’abstention un nombre grandissant d’électeurs désabusés par l’arrogance des professionnels de la politique, dégoutés par la corruption très équitablement répandue, par l’indigence de programmes ficelés au gré de sondages toujours plus aléatoires.

Les électeurs qui s’abstiennent sont tenus au mieux pour des pêcheurs à la ligne, apolitiques indifférents, au pire, accusés par un raisonnement tortueux de faire le jeu du Front national. Ce n’est pas l’abstention qui a fait le FN, c’est vingt ou trente ans de politique de gauche comme de droite caractérisée par l’incompréhension et l’indifférence aux difficultés rencontrées dans leur vie quotidienne par des millions de gens vivant souvent aux marges des grandes métropoles, la répression violente des luttes sociales, l’organisation volontaire de la précarité et de l’insécurité sociales.

Les forces à l’origine des conduites démissionnaires qui menèrent à l’élection de Chirac en 2002, nous enjoignent à présent de voter non plus POUR mais CONTRE. C’est-à-dire voter pour un représentant de ceux qui ont créé les conditions de la montée du FN et qui poursuivront allègrement ces politiques sans se soucier autrement des électeurs du FN pendant cinq ans. Ainsi en 2022 on pourra de nouveau nous menacer du Grand Méchant Loup afin de continuer indéfiniment la même tragicomédie désastreuse.

C’est pourquoi nous pensons que l’abstention ne doit pas rester passive qu’elle doit être un acte politique assumé, une expérience collective et publique, un boycott actif pour qu’ainsi naisse un nouveau rapport à la politique qui ne soit pas confisqué par des partis, par des professionnels, mais qui soit l’affaire de chacun et de tous.

Boycotter c’est délégitimer les élus et les experts, ne plus donner sa voix mais reprendre partout la parole et en particulier lorsque s’élèvent des résistances à la précarité programmée et à l’isolement, car les mouvements de résistance collective sont les seuls moments où les sirènes du FN se taisent.

État, pseudo-démocratie capitaliste… petite histoire de l’élection en France

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« Si voter changeait quoi que ce soit, ce serait illégal depuis longtemps. »
~ Emma Goldman ~

 

De la démocratie capitaliste

 

Le Monde Libertaire

 

26 mars 2017

 

url de l’article:

http://monde-libertaire.fr/?article=De_la_democratie_capitaliste

 

Depuis l’avènement du capitalisme, le patronat à toujours agi dans l’ombre des partis politiques. Il se contentait de donner ses directives à ses sectateurs, les serviteurs que sont les hommes politiques.

Il laissait ainsi croire au peuple qu’il n’était pour rien dans les décisions que les politicards prenaient. Il se donnait une sorte de virginité ! L’organisation du fonctionnement de la société capitaliste a évolué au fil des siècles mais elle s’est toujours faite en binôme. A l’époque de la royauté et de l’Empire, il y avait également l’Église et ses représentants : Dieu, le pape et les cardinaux, pour adouber et conseiller les rois et les empereurs et ainsi justifier leur pouvoir sur les peuples. Les cardinaux étaient souvent les conseillers très particuliers des rois (Richelieu, Mazarin…). Avec l’avènement de la République, il y aura les partis politiques et leurs représentants formés dans les « grandes » écoles : l’ENA (École nationale de l’administration), Polytechnique, l’École de la Magistrature… Et, tout ce petit monde, ces têtes phosphorescentes, apportent leur lumière non pas pour nous concocter une République au service du peuple comme on pourrait le croire, mais pour se mettre entièrement au service du grand capital. Voilà comment sont détournés et bafoués les grands principes de la République tels que : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Et on appelle cela la souveraineté du peuple en prétendant que c’est le peuple souverain qui décide ! Afin de donner l’illusion au peuple que c’est lui qui commande et qui choisit, les manipulateurs ont inventé un truc imparable : les élections. Le peuple choisit ses représentants à chaque échelon de la société : communal, départemental, régional, national et (ô délices de la démocratie !) le président de la République ! Or, ce tour de passe-passe perdure maintenant depuis la Révolution française car cette souveraineté du peuple, tous ceux et sans exception qui prétendent l’incarner, la bafouent sciemment et la vident de son contenu.

Ils ont inventé les élections, la mise sous tutelle du peuple

La supercherie a commencé les 13 et 14 septembre 1791, avec l’instauration du suffrage censitaire et indirect qui disait que la souveraineté appartient à la nation mais que le droit de vote était restreint… et la souveraineté du peuple lui était subtilisée au profit de la souveraineté de la nation qui est une notion totalement creuse, car la nation est une entité inexistante. Ce qui existe et vit, c’est le peuple. Dès l’instauration du système électoral, le peuple était oublié au profit des riches et des citoyens dit « actifs ». Il était inégalitaire. Les femmes étaient également exclues. Seuls les hommes de 25 ans qui payaient un impôt direct (le cens), égal à la valeur de 3 journées de travail, avaient le droit de voter. Ils sont appelés citoyens actifs. Les autres sont des citoyens passifs et ne peuvent donc participer aux élections. Le suffrage est aussi indirect car les citoyens actifs élisent des électeurs du second degré qui disposent de revenus plus élevés, qui à leur tour, élisent des députés à l’Assemblée nationale législative. Après une brève application du suffrage universel « masculin » pour élire la convention en 1792, le suffrage censitaire et indirect est rétabli par le Directoire en 1795. Il existe toujours des électeurs de premier et de second degré. Pour être électeur du premier degré, il faut payer des impôts ou avoir participé à une campagne militaire. Les électeurs du second degré doivent être titulaires de revenus élevés, évalués entre 100 et 200 journées de travail, selon le cas. Par ailleurs, pour être élu, il faut être âgé de 30 ans minimum, pour siéger au Conseil des Cinq-Cents et de 40 ans pour être au Conseil des Anciens. Comme on peut le constater, tout est mis en œuvre pour que le peuple (financièrement) ne puisse pas voter et être éligible.

En 1799, le suffrage universel « masculin » est limité. La constitution du 22 frimaire de l’An VIII (13 décembre 1799) met en place le régime du Consulat. Elle institue le suffrage « universel masculin » et donne le droit de vote à tous les hommes de plus de 21 ans, ayant demeuré pendant un an sur le territoire. Cette précision montre, si besoin en était, que même les révolutionnaires considéraient les femmes comme des citoyennes de seconde importance, tout en se méfiant de leur sens des responsabilités et de leurs analyses. Ils ne voulaient surtout pas partager le pouvoir avec des êtres qu’ils considéraient comme inférieurs. Mais, ce droit de vote est limité par le système des listes de confiance. Il s’agit d’un scrutin à trois degrés : les électeurs désignent au suffrage universel, un dixième d’entre eux pour figurer sur des listes de confiance communale ; ces derniers choisissent ensuite un dixième d’entre eux pour l’établissement des listes départementales qui, eux-mêmes, élisent un dixième d’entre eux pour former une liste nationale. Le Sénat choisit ensuite sur cette liste nationale, notamment les membres des Assemblées législatives.

Comme on peut le constater, si tous les hommes peuvent voter, il s’agit par ce mode de scrutin de faire le tri et comme il va de soi, d’éliminer le peuple « d’en bas ». Il vote : oui, mais il n’est pas question qu’il accède aux fonctions d’élu. Nous sommes déjà dans la délégation de pouvoir.

En 1815, avec le suffrage censitaire, la chute de l’Empire va permettre l’arrivée d’une monarchie constitutionnelle : la Restauration. Le suffrage universel masculin est aboli et le suffrage censitaire rétabli. Seuls les hommes de 30 ans qui payaient une contribution directe de 300 francs avaient le droit de vote. Pour être élu, il faut avoir 40 ans et payer au moins 1000 francs de contribution directe. La loi électorale du 29 juin 1820, du double vote, permet aux électeurs les plus imposés de voter deux fois. Ces mesures sont faites pour avantager les grands propriétaires fonciers, c’est-à-dire l’aristocratie conservatrice légitimiste. Encore une fois, le système électoral était inique et servait les riches aristocrates et les propriétaires fonciers. C’est bien la preuve que les politiciens au pouvoir ne sont que les serviteurs de ceux qui détiennent la richesse. Mais qui restent dans l’ombre (les patrons) car, à trop se dévoiler, c’est s’exposer aux réactions du peuple. Et, le peuple, ils le craignent.

Après la Révolution des « Trois Glorieuses » (27-28 et 29 juillet 1830), la Restauration fait place à la Monarchie de Juillet. Le droit de vote est élargi, le suffrage est toujours censitaire mais le « cens » nécessaire pour être électeur passe de 300 à 200 francs ou 100 francs pour les cas particuliers et de 1000 à 500 francs pour être élu (loi du 19 avril 1831). De même que l’âge minimum pour voter est abaissé de 30 à 25 ans et celui pour être élu de 40 à 30 ans. Enfin, la loi du double vote, qui permettait aux électeurs les plus imposés de voter deux fois, est supprimée. Malgré quelques avancées, à la lecture de cette loi, on comprend bien que le peuple est toujours maintenu éloigné du droit de vote. Le barrage de l’argent est dissuasif.

En 1848, le suffrage universel « masculin » et le vote secret : le mouvement révolutionnaire qui éclate en février 1848, met fin à la monarchie de Juillet et instaure la République. Le suffrage universel « masculin » est adopté par le décret du 5 mars 1848. Il ne sera plus remis en cause. Sauf que ce décret oublie encore une fois les femmes qui, pourtant, lors des révolutions, jouent un rôle important. Messieurs les Révolutionnaires pourquoi aviez-vous peur des femmes ? Les considériez-vous comme des êtres inférieurs et sans cervelles ? Pourtant, l’histoire a montré qu’elles y avaient toute leur place… Cette société que vous bâtissiez et que vous prétendiez être démocratique ne l’était pas. Elle boitait et c’est peut-être pour cela que les Révolutions échouent ! Sont électeurs tous les Français âgés de 21 ans et jouissant de leurs droits civils et politiques. Le droit d’être élu est accordé à tous les électeurs de plus de 25 ans et le vote devient secret. Certes, tous les Français de 21 ans pourront voter mais, quant à pouvoir être élu, il faudra appartenir à un parti politique à moins d’être un fortuné. Car, une candidature et une campagne électorale coûtent cher et si vous n’avez pas les moyens financiers, l’accès à la presse et à l’impression de profession de foi et autres tracts, vous sera quasiment impossible. Bonjour la liberté individuelle ! Dans ce cas de figure on voit se dessiner l’évolution du système électoral, en France. Oui, le peuple pourra voter mais il n’aura surtout pas le droit de prendre des décisions et, qui plus est, il ne pourra pas individuellement être candidat. Ce pouvoir-là, lui sera confisqué. Seuls les candidats présentés par un parti politique pourront accéder à une campagne électorale. Les élus ne seront pas, contrairement à ce que dit la propagande, les « représentants élus du peuple » mais les représentants des partis politiques et du patronat qui financent les campagnes électorales. Derrière ce système électoral qui se met en place, que d’aucuns présentent comme démocratique, c’est un système autoritaire et autocrate qui va émerger.

Enfin, en 1944, le droit de vote et l’éligibilité pour les femmes et le suffrage universel ont été instaurés. L’ordonnance du 21 Avril 1944 donne aux femmes de plus de 21 ans ce droit d’élire et rend ainsi le droit de vote réellement universel. Les femmes voteront pour la première fois aux élections municipales d’avril-mai 1945. 1945, c’est aussi le droit de vote pour les militaires. L’ordonnance du 17 août 1945 dispose : « Les militaires des trois armées sont électeurs dans les mêmes conditions que les autres citoyens ». Ils sont également éligibles sous certaines conditions. C’est par la lutte que les femmes obtiendront le droit de vote. Elles ont fait la démonstration (comme si cela était nécessaire) qu’elles occupaient une place prépondérante dans la société. C’est donc contraints et forcés que les politiciens machistes du moment ont été amenés à leur accorder le droit de vote. Pour atténuer ce coup donné au système patriarcal, ces mêmes politiciens ont accordé le droit de vote aux militaires, afin de rétablir la domination masculine…

1946-1956, égalité du suffrage en outre-mer : la loi du 7 mai 1946, (dite loi Lamine-Guèye) proclame « citoyens » tous les ressortissants de l’empire colonial. La loi sera inscrite dans la constitution de 1946 (article 80). Le droit de vote demeure toutefois inégalitaire (système du double collège). C’est la loi du 23 juin 1956 (dite loi Defferre) qui institue le suffrage universel et le collège unique dans les territoires d’outre-mer. Il était temps ! Car 108 ans après l’abolition de l’esclavage, les citoyens de l’empire colonial étaient toujours considérés par la métropole comme des citoyens de seconde zone.

1974, droit de vote à 18 ans ! Le président de la république Valéry Giscard d’Estaing abaisse par la loi du 5 juillet 1974, l’âge d’obtention du droit de vote à 18 ans au lieu de 21 ans. Cette loi n’est pas arrivée par hasard. Elle est due à la désaffection des citoyens pour la cause électorale. Il fallait, pour le pouvoir, compenser le taux toujours croissant d’abstentionnistes, et quoi de mieux que de donner le droit de vote aux jeunes à 18 ans. Il s’agissait de sauver « leur démocratie » et « la légitimité des élus » !

L’imposture se perpétue !

Voilà maintenant 226 ans que le droit de vote a été institué. Les citoyens et les citoyennes se sont battus pendant toutes ces années pour obtenir le droit de vote, le droit d’élire, de choisir, de décider. Mais le paradoxe, c’est que ce droit tant chéri leur ôte tous les moyens d’agir ; car dans les faits, et ils ne s’en rendent pas compte, ce sont leurs pouvoirs qu’ils délèguent bien souvent à un illustre inconnu. Ils aliènent totalement leur liberté. Voilà 226 ans que les politicards nous mènent en bateau, il faut que cela cesse !

C’est pourquoi, il y a mieux à faire que de réclamer le droit de vote et son aliénation, de s’enchaîner à un ou plusieurs maîtres en votant. Il faut s’organiser collectivement, fédérer les différents collectifs et organismes sous la forme autogestionnaire, afin d’agir sans tuteur, sans maître à penser et de bannir définitivement de notre vocabulaire le mot « vote » qui est synonyme de frustration, d’aliénation et d’usurpation de pouvoir.

Au fil des années, le système électoral a été trituré pour l’adapter aux besoins des politicards et du patronat. Surtout pour continuer à faire en sorte que les citoyens soient dépossédés de leurs possibilités d’agir eux-mêmes et de gérer leur vie, sans tuteur. Tout est mis en œuvre pour détourner les résultats électoraux. La proportionnelle est devenue une denrée rare, mais quel que soit le mode de scrutin, le mode de représentation, majoritaire à un tour ou à deux tours, uninominal… le tour de passe-passe aura lieu et se fera au détriment du citoyen. Il faut bien comprendre que le but est de mystifier l’électeur qui, s’il se laisse prendre au piège, sera systématiquement Gros-Jean comme devant. C’est ainsi que régulièrement, à dates fixes et pour différents scrutins, les politiciens appellent le peuple à exprimer sa souveraineté à coups de suffrages, de votes. En fait, le peuple, consciemment ou inconsciemment, participe à une véritable escroquerie intellectuelle. En votant, il s’aliène par la délégation de pouvoir qui est une impudente moquerie, une insulte envers lui car ceux à qui il a confié son destin, le considèrent comme incapable de se prendre en charge. Celui qu’il aura élu, ira parfois jusqu’à prétendre qu’il se dévoue, voire se sacrifie pour lui. D’ailleurs, on remarquera qu’une fois l’élection achevée, « l’élu.e. » ne dira plus Souveraineté du peuple mais Souveraineté nationale qui, au demeurant ne veut rien dire car la nation est quelque chose de subjectif qui, à la limite, n’existe pas.

La souveraineté du peuple, c’est la liberté, l’autonomie, la volonté collective. C’est cela ou ce n’est qu’un mot vide. Seulement, ces grands démocrates, n’aiment pas le peuple. Ils s’en méfient. D’où l’importance de le maintenir dans ses chaînes, qu’il se forge lui-même, en participant à son propre suicide, quand le système électoral légalise l’escroquerie que les charlatans nomment « délégation », alors que ce n’est qu’un vol en bande organisée. Le système électoral a toujours fait l’objet d’une grande attention de la part des différents types de gouvernants qui ont exercé le pouvoir, au service des aristocrates, des bourgeois, des financiers, des industriels… C’est sur cette mystification que s’est érigé le capitalisme, qui prive le peuple de sa liberté. Elle donne au peuple l’illusion que c’est lui le maître puisqu’il choisit l’élu. Alors qu’une fois l’élection entérinée, c’est l’élu qui devient le maître et c’est l’électeur qui doit obéir et se taire.

Grand Barnum électoral yankee: La face cachée et le candidat « Eisenhower »…

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Cet analyse intéressante de Meyssan ne reflète évidemment pas notre position, elle est un constat de ce qui se trame en coulisse et si cela se confirmait, le monde irait de mal en pis. Nous réitérons ici  notre position politique: fi de toute cette fange étatico-criminelle, que les peuples reprennent l’initiative, réabsorbe le pouvoir en eux et que les sociétés redeviennent organiques, librement associatives et confédérées depuis la base. Nous devons reprendre l’initiative politique du choix et de la décision. Pour ce faire nous devons démanteler à tout jamais la pyramide de contrôle oligarchique n’offrant qu’une illusion désormais clairement pathétique et mortifère aux yeux de tous. Il est nécessaire néanmoins de savoir ce qui se trame dans notre dos en France comme ailleurs, afin de prendre les décisions informées qui s’imposent d’elles-mêmes…

~ Résistance 71 ~

 

Mattis contre Trump

 

3 Mai 2016

 

url de l’article original:

http://www.voltairenet.org/article191558.html

 

Alors que les médias traitent les primaires US comme une compétition entre Trump et Cruz d’un côté, Clinton et Sanders de l’autre, toute une machine est en train de se former pour faire barrage au promoteur immobilier qui menace les intérêts de la classe dirigeante WASP. Thierry Meyssan expose ici ce qui est en jeu et dont personne ne parle publiquement pour le moment. 
Cet article s’adresse à un lectorat averti.

Les primaires états-uniennes qui devaient être la préparation d’un affrontement entre Républicains et Démocrates ont progressivement dérivé pour devenir une compétition pour le contrôle du Parti républicain.

Alors que, chez les Démocrates, le duel entre Hillary Clinton et Bernie Sanders se résume à celui de l’expérience au service des riches contre l’idéalisme au service du plus grand nombre, toute l’attention s’est focalisée sur le combat opposant chez les Républicains Donald Trump et Ted Cruz.

Cruz est un pur produit d’une agence militaire privée d’« opérations psychologiques ». En matière de politique étrangère, il s’est entouré d’une équipe composée de personnes formées durant la Guerre froide autour du sénateur Henry Scoop Jackson, hystériquement anti-soviétiques. Il a pris des positions contre toute forme de limitation juridique de la puissance états-unienne, donc contre le principe même du droit international.

Jusqu’à la semaine dernière, on ignorait les positions de Donald Trump. Tout au plus l’avait-on vu tenir des propos contradictoires sur la question israélienne. Il a vivement dénoncé le parti pris pro-israélien des administrations successives, s’est déclaré neutre face au conflit israélo-palestinien, puis est allé tenir une profession de foi ultra-sioniste devant l’AIPAC.

En définitive, Trump a été invité la semaine dernière par The National Interest à prononcer son premier discours de politique étrangère. Cette revue est issue du Nixon Center regroupant les survivants de l’équipe d’Henry Kissinger. À la surprise générale —mais probablement pas à celle des organisateurs—, « le » Donald n’a pas égrené de positions sur divers sujets, visant à satisfaire tel ou tel lobby, mais a décliné une véritable analyse de la politique états-unienne et décrit sa complète refonte.

Selon lui, c’est une erreur fondamentale que d’avoir tenté d’exporter par la force le modèle démocratique occidental à des peuples qui n’y avaient aucun intérêt. Il s’est donc livré à une critique de l’idéologie néo-conservatrice, au pouvoir depuis le coup d’État du 11 septembre 2001. Dès lors, on comprend mieux pourquoi la scène avait été organisée par les amis d’Henry Kissinger, partisans du « réalisme » politique (realpolitik) et boucs-émissaires des néo-conservateurs.

Après avoir dénoncé les gigantesques dégâts humains et économiques, pour les pays concernés autant que pour les États-Unis eux-mêmes, il a embrayé sur une attaque indirecte du « complexe militaro-industriel », mettant en cause le trop d’armes en général dans le monde. Personne ne s’y est trompé : pour la première fois depuis l’assassinat de John Kennedy, un candidat à la présidence dénonçait la toute-puissance des fabricants d’armes qui ont phagocyté la presque totalité de l’industrie US.

Il peut paraître surprenant de prendre ainsi le taureau par les cornes devant les amis d’Henry Kissinger qui contribua plus que d’autres au développement de ce complexe. Cependant, l’histoire récente des États-Unis explique ce retournement. Tous ceux qui ont combattu le complexe militaro-industriel ont été bridés ou éliminés : John Kennedy fut assassiné lorsqu’il s’opposa à la guerre contre Cuba ; Richard Nixon fut éliminé par l’affaire du Watergate lorsqu’il conclut la paix au Vietnam et mena la détente avec la Chine ; Bill Clinton fut paralysé par l’affaire Lewinsky lorsqu’il tenta de s’opposer au réarmement et à la guerre au Kosovo.

Avec un certains sens de la provocation, Donald Trump a placé son projet de nouvelle politique étrangère sous le slogan « America First », par référence à l’association homonyme d’avant la Seconde Guerre mondiale. Ce groupe est resté dans les mémoires comme un lobby nazi tentant d’empêcher le « pays de la liberté » de voler au secours des Britanniques attaqués par les génocidaires des juifs. En réalité, « America First », qui a effectivement été détourné de sa mission par l’extrême droite US, était originellement une vaste association, créée par des Quakers, dénonçant la Guerre mondiale comme un affrontement entre puissances impérialistes et refusant à ce titre de s’y impliquer.

C’est de manière mensongère que ses adversaires présentent donc Donald Trump. Celui-ci n’est absolument pas un isolationniste comme Ron Paul, mais bien un réaliste.

Donald Trump n’était pas jusqu’ici un politicien, mais un promoteur immobilier, un commerçant et un présentateur de télévision. Cette absence de passé politique lui permet d’envisager l’avenir de manière complètement nouvelle sans être lié par aucun engagement antérieur. C’est un dealmaker comme l’Europe en a connu avec Bernard Tapie en France et Silvio Berlusconi en Italie. Deux hommes qui, non sans défaut, ont renouvelé l’exercice du pouvoir dans leur propre pays en bousculant les classes dirigeantes.

Pour faire barrage à Donald Trump, le Parti républicain a organisé une alliance entre Ted Cruz et le dernier autre candidat en lice, l’ancien présentateur de télévision John Kasich. Tous deux ont accepté de renoncer à la présidence et de s’allier pour empêcher Trump d’obtenir la majorité absolue des délégués à la Convention. De la sorte, le Parti pourra proposer lors de sa convention un nouveau candidat, jusqu’ici inconnu du public.

D’ores et déjà des sondages d’opinions confidentiels sont réalisés, des fonds sont collectés, une équipe de campagne a été constituée autour du général James Mattis, bien que celui-ci jure la main sur le cœur ne pas envisager de carrière politique. Cependant, à l’évidence, l’ancien patron du CentCom se verrait bien en nouvel Eisenhower. En effet, en 1952, le vainqueur de la Seconde Guerre mondiale n’avait pas participé aux primaires car il était encore commandant des Forces en Europe. Il s’était glissé dans la compétition presque à la fin et avait été massivement désigné par la Convention du Parti républicain pour le représenter.

Le général Mattis est réputé être un intellectuel. Il a collectionné une vaste et célèbre bibliothèque privée de stratégie militaire, mais semble ne s’être intéressé à l’Histoire uniquement sous cet angle. Aujourd’hui chercheur à la Hoover Institution (université de Stanford), il est venu à Washington mener des consultations et a donné une conférence au CSIS. Ce think-tank, traditionnellement proche de l’industrie pétrolière est aujourd’hui principalement financé par l’Arabie saoudite.

Après avoir annoncé un avenir « horrible » pour le Proche-Orient, le « moine-soldat » (selon le surnom que lui ont donné ses subordonnés) s’est appliqué à dénoncer le péril de la Révolution iranienne et à appeler à la guerre contre elle. Ce faisant, il reprenait à son compte le programme auquel George W. Bush et Dick Cheney furent contraints de renoncer devant la fronde de leurs autres généraux.

De facto, l’affrontement qui se dessine oppose d’un côté les partisans de la realpolitik d’Henry Kissinger, attachés aux principes de la Paix de Westphalie, c’est-à-dire à un ordre international fondé sur des États-Nations, aux partisans de la démocratisation globale des néo-conservateurs, c’est-à-dire à la destruction des identités nationales et à l’imposition d’un régime universel de gouvernance. En un mot, c’est la vision de Richard Nixon contre celle des putchistes du 11-Septembre.

À retenir :

-Donald Trump, candidat à la présidence US, veut limiter la puissance du complexe militaro-industriel. Il reprend le flambeau de John Kennedy (assassiné), de Richard Nixon (Watergate) et de Bill Clinton (Lewinsky).

-Selon Trump, il est néfaste pour les États-Unis et pour les peuples étrangers de tenter d’exporter par la force le modèle démocratique occidental qui ne correspond pas à leurs aspirations.

-Le complexe militaro-industriel prépare la candidature du général James Mattis et une guerre contre la Révolution iranienne.

Résistance politique: 2ème tour des régionales 2015… Appel à l’abstention (Comité Valmy)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, politique et social, politique française, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , on 10 décembre 2015 by Résistance 71

Pour le deuxième tour des Régionales

LE COMITE VALMY APPELLE A L’ABSTENTION

Les résultats du scrutin du 6 décembre ont conforté notre analyse sur la situation à la veille des « régionales » et justifié la position prise par notre Comité.

La politique désastreuse pour la France et les Français menée tant par la fausse gauche que par la vraie droite depuis des décennies, a permis au Front national de se hisser au niveau d’influence auquel il est parvenu.

Aussi, pour le second tour, le Comité Valmy appelle à l’abstention, car il ne reste en lice que la fausse « gauche » et la vraie droite d’un côté, et le Front national de l’autre.

Or, le PS et « les Républicains », ensemble ou séparément, n’offrent que la continuité de leur politique d’abandon national et de régression sociale, avec, en toile de fond, la mise en détention de la Nation à travers l’état d’urgence.

De leur côté, les dirigeants frontistes restent volontairement flou quant à leurs perspectives d’action vis-à-vis de l’Union européenne, et n’entendent pas quitter l’Otan, machine de guerre de l’impérialisme contre les peuples.

Dans ces conditions, il ne reste qu’une solution :

l’abstention politique,

qui signifiera notre volonté d’œuvrer pour

l’Union du peuple de France

pour

L’INDEPENDANCE NATIONALE

LA SOUVERAINETE POPULAIRE

LA REPUBLIQUE SOCIALE ET LAÏQUE

Comité Valmy
9 décembre 2015

 

Source:

http://www.comite-valmy.org/spip.php?article6606

Résistance politique: Pourquoi il est DOUBLEMENT futile de voter au Canada…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, démocratie participative, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, média et propagande, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, philosophie, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , on 4 octobre 2015 by Résistance 71

Retirer notre consentement est essentiel au Canada et ailleurs, boycott de tout vote, des institutions, des impôts etc… En ce qui concerne l’Île de la Grande Tortue (Amérique du Nord), il est important de consulter et d’accorder les modes d’action avec nos frères autochtones. Une confédération des communes libres sous Wampum Deux Rangées semblerait être la meilleure solution. Quoi qu’il en soit la concertation avec la gouvernance traditionnelle des nations natives est primordiale.
N’oublions jamais non plus que voter c’est abdiquer sa souveraineté, voter c’est acquiescer en validant le système étatique criminel, archaïque et mortifère. Voter c’est à la fois se choisir un maître, se soumettre et se mettre soi-même les chaînes de la servitude volontaire… Ceci n’est absolument pas inéluctable. La société humaine a vécu et s’est épanouie durant des millénaires sans la dictature étatique du petit nombre. Il suffit d’en redécouvrir les vertus. Les Amérindiens nous en donnent un aperçu, nous avons beaucoup à apprendre à leur contact.
~ Résistance 71 ~

“Le sol de la terre d’un bout à l’autre de celle-ci est la propriété du peuple qui l’habite. Par droit de naissance, Ongwe’honweh (être originaux de la terre d’Onowaregeh) sont les propriétaires du sol qu’ils possèdent et occupent et personne d’autre ne peut s’en saisir. La même loi a été maintenue depuis des temps immémoriaux.”
~ Wampum 73, Kaiane’reko:wa, Grande Loi de la Paix, XIIème siècle ~

 

Pourquoi voter au Canada est un acte de trahison et de criminalité

 

Kevin Annett

 

29 Septembre 2015

 

url de l’article original:

http://itccs.org/2015/09/28/why-voting-in-canada-is-an-act-of-treason-and-criminality/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Quand j’avais à peine 15 ans, j’ai été presque viré de mon bahut après avoir ouvertement poussé les autres gamins de l’école University Hill Secondary de ne pas payer leur cotisation au conseil des élèves. Ceci fut mon tout premier acte de résistance politique.

Ce qui me fit agir de la sorte fut le fait que je venais juste d’apprendre avec grand énervement, que notre conseil d’élèves ostensiblement “démocratiquement élu”, était en fait gouverné par un “superviseur” adulte, l’adjoint du proviseur du bahut, qui devait approuver quelque décision prise que ce soit et qui pouvait réfuter le conseil et ses décisions sommairement si bon lui semblait.

Bienvenue au Canada.

Aucun de mes co-religionnaires de l’époque ne semblait particulièrement confortable avec l’autogestion, pas plus que la plupart des Canadiens aujourd’hui. Celui que j’étais à 15 ans fut insulté et fut ordonné d’arrêter de faire tanguer la barque, lorsqu’il suggéra tout aussi impudemment que ceux que nous élisions devaient nous être redevables, devaient être sous le contrôle de ceux qui les mettent en fonction et non pas d’un personnage omnipotent aux figures paternelles. Parce que les adolescents et l’électorat canadien préfèrent déléguer le pouvoir à quelque “auguste” superviseur ayant le pouvoir de réfuter leurs décisions, que ce contrôleur de l’ombre soit un obscur proviseur adjoint ou le Gouverneur Général du Canada. Après tout, chaque membre de l’assemblée parlementaire que nous élisons prête serment de véritable allégeance non pas envers nous, le peuple, ni même envers la constitution, mais “à la reine Elizabeth II d’Angleterre et à tous ses descendants.”

Dans n’importe quel système responsable de gouvernement, délivrer son autorité à des serviteurs d’un dirigeant étranger qu’on ne peut rendre ou tenir responsables, est généralement considéré comme un acte de sédition, de trahison. Mais un tel crime est parfaitement légal ici au Canada: une perte de souveraineté ritualisée, que nous préférons appeler des “élections fédérales”. Et une fois de plus, nous devons rééditer cette farce traîtresse ce 19 Octobre.

Bon, je ne m’intéresse pas particulièrement à quelle opinion politique nous allons choisir de vendre notre nation le mois prochain, que ce soit le bleu conservateur, le rouge de la “gauche libérale” l’orange du NDP ou bien le vert à la mode. Ces politiciens, tout comme notre gouvernement d’élèves du bahut, jouent tous le même jeu mensonger ; et aucun d’entre eux, que vous allez élire le 19 Octobre prochain, n’auront quelque compte à vous rendre que ce soit. Tout comme mon vieux bahut, nos politiciens “démocratiquement élus” peuvent être réfutés par juste un type, à n’importe quel moment: dans la cas du Canada, ce fossile colonial appelé le “Gouverneur Général du Canada”, dont le titre OFFICIEL est celui de “représentant de la reine et chef d’état officiel” du Canada.

Il y a 45 ans, lorsque j’ai osé suggérer que nous refusions de financer un mensonge posant pour la “démocratie”, j’ai fait l’expérience de ma toute première oprobe publique et mon tout premier bannissement. Aucun de mes co-religionnaires de bahut ne voulut même ragarder dans ma direction après que j’ai eu proféré mon hérésie. Que ce soit à l’époque ou maintenant, les esclaves n’aiment jamais qu’on leur montre leurs chaînes ; mais les adolescents et les Canadiens doivent tous grandir un jour éventuellement et le tout premier acte de maturité est de voir les choses telles qu’elles sont et non pas de la façon dont on nous dit qu’elles sont.

Le vieux schnock qui de fait gérait notre conseil d’élèves pendant toutes ces années était un vieux con nommé Arthur Lower, qui avait l’air d’être un bon blaireau de base, malgré sa tendance prononcée à s’endormir durant les réunions des conseils. Mais si Art avait été piqué et condamné pour avoir violé des enfants ou pour avoir balancé des cadavres dans des décharges publiques quelque part, j’ose espérer qu’avoir commis de tels crimes l’auraient disqualifié pour être notre “chef d’état” de conseils d’élèves.

Il est bien triste de constaer que cette simple logique de justice ne s’applique pas ici au Canada. Car, de fait, un leader croulant nommé Lizzie de Windsor qui est la PDG de notre nation, est en fait une criminelle condamnée, qui fut mis devant la justice dans un tribunal international. Le 10 Octobre 1964, alors qu’elle se trouvait à Kamloops en Colombie Britannique, la “reine” Elizabeth a kidnappé dix enfants aborigènes qu’on ne revit jamais plus et elle approuva également le génocide perpétré par les pensionnats pour Indiens qui a tué plus de 50 000 enfants. Mais cette criminel royale continue à être sur son trône et chaque électeur, politicien, flic et juge du Canada la révère et l’endorse comme leader.

Ceci vous paraît-il normal ?

Voyez-vous, ce n’est pas tous les jours que Johnny et Susie Canuck peuvent commettre à la fois une trahison et un recel de malfaiteur simplement en faisant une croix sur un bulletin de vote. Après tout, on ne nous aurorise que quelques 10 croix à mettre sur un bulletin de vote dans notre vie pour la “démocratie”. Se prendre en charge et prendre en charge la nation semblent être un énorme fardeau pour la plupart des Canadiens, qui généralement préfèrent laisser les lourdes affaires d’état et de politique entre les mains de pédophiles violeurs d’enfants, d’avocats psychopathes et de spéculateurs immobiliers. Ainsi, abandonner une fois de plus notre souveraineté à un autre criminel haut fonctionnaire n’est pas spécifiquement une chose anti-canadienne à faire, cela devient en fait très banal et injustifié.

Quoiqu’il en soit, nous pouvons tous faire quelque chose de différent, croyez-le ou non. Nous pouvons en fait reprendre notre naton.

Dans son livre “Le Prince”, Niccolo Machiavelli a prévenu ceux d’entre nous qui contemplent la création d’un nouvel ordre des choses que nous ne pourrons réussir que si nous sommes armés et que si cela est absolument nécessaire de forcer les gens à embrasser le nouveau paradigme (NdT: Nous différons grandement avec Machiavelli et… Annett sur ce point…). Machiavelli disait que les prophètes désarmés échoueront toujours, car ils devront toujours se reposer sur la constante bonne volonté des gens, qui sont par nature vacillants et facilement retournables. J’ai appris moi-même cette dure leçon bien des fois. Donc maintenant, alors même qu’une nouvelle république est envisagée et établie pour remplacer le vieux régime du Canada, la foule vacillante attend, hésite, alors même que 60% d’entre eux pensent que la tête couronnée de GB devrait en fait rouler dans la sciure.

Au bahut de mon époque, les choses finalement changèrent dans le corps politique. Deux ans après que j’eus appelé pour la fin du gouvernement étudiant marionnette, nous avons précisément réussi à le faire. Sans attendre l’accord de quiconque, nous avons établi notre propre assemblée estudiantine hebdomadaire, consistant en quiconque désirait y particper, débattre et voter sur quelque matière que ce soit dans l’école. Pour la première fois, nous avons expérimenté l’autogestion et le souffle de la liberté, mais seulement parce que nous l’avons créé pour nous-mêmes.

Ce que des adolescents peuvent faire, même les Canadiens pourraient sans nul doute le faire. Notre nouvelle république sera gagnée depuis la base, en établissant et en maintenant de telles assemblées populaires qui feront les lois et la constitution de notre nouvelle société. Ainsi, au lieu de voter pour abandonner votre liberté et votre souveraineté ce 19 Octobre, boycottez les bureaux de vote et rassemblez-vous dans des assemblées populaires locales qui éliront des délégués à un congrès républicain.

C’est ce type d’action souveraine directe qui sera notre réponse à toutes ces marionnettes et à tous ces tyrans. Ceci s’appelle la démocratie véritable et réelle. Cela s’appelle la République du Kanata et cela vaincra l’esclavage à chaque fois que le processus sera engagé.

Résistance politique: Qu’est-ce que voter ? (reprise)

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Article que nous avions publié en Mai 2014 au moment des élections européennes, mais qui est valide en toute circonstance du grand cirque Barnum électoral et de sa fumisterie universelle. Petit rappel de circonstance donc aux votards des 22 et 29 mars 2015. L’article est tiré de  notre dossier « Illusion démocratique »

A lire et diffuser sans modération !

 

Résistance 71

 

19 Mai 2014

 

Demandons-nous au préalable qu’est-ce que la république dans laquelle nous vivons ? Une entité politique appelée “démocratie représentative”, qui comme son nom l’indique, fonctionne sur un système de “représentation” du peuple par, selon le dogme républicain aristocratique issus de la philosophie platonicienne, une “élite éclairée”, menant le peuple sur le chemin de la vérité et de la lumière. Ce dogme présuppose et postule au préalable que les “citoyens”, les gens constituant une “nation”, sont par essence ignares, incapables, non éduqués, infantiles et irresponsables et qu’ils ne peuvent par conséquent pas être responsables des affaires de la société organisée en État et se doivent de se laisser piloter par “ceux qui savent”, par les “éclairés” qu’ils délègueront à la majorité des voix, parmi une caste d’aristocrates auto-proclamée (ce qui ne veut pas dire “nobles” éthymologiquement, mot qui provient du grec ancien: aristoi qui veut dire les meilleurs et kratos qui veut dire pouvoir…”le pouvoir des meilleurs” donc…).

Pour ce faire, de grands rites sont mis en place ayant pour noms “campagnes électorales” et “élections” afin que la masse soi-disant inculte choisisse ses “représentants”, ceux qui vont mener leurs affaires pour eux. Parce que c’est cela la représentation… C’est une délégation de son autorité, de sa souveraineté politique citoyenne à une personne ou un groupe de personnes, issus de partis politiques dûment estampillés “certifié conforme oligarchique”. Suite à un rite quasi-religieux revenant à intervalle de préférence le plus régulier possible, l’élection, la masse de citoyens “incultes et inaptes” délègue son pouvoir, sa souveraineté d’agir à un groupe de personnes qui n’ont absolument plus les mêmes intérêts que ses électeurs. L’électeur devenu votard (ou veau… tard pour certains) a alors abandonné son pouvoir souverain de gouverner pour et par lui-même. Il a délégué sa souveraineté à autrui en pensant, ou plutôt en ayant été préalablement convaincu, que cet autrui œuvrera pour ses intérêts et que tout ira pour le mieux, le pouvoir délégué étant en de bonnes mains. Turlututu… chapeau pointu… Les responsables aristocrates/oligarques ont expliqué et convaincu les votards que voter est un acte responsable. Qu’abdiquer sa souveraineté, sans aucun moyen de contrôle ultérieur, est non seulement une bonne chose mais un devoir ! Prendre plus les gens pour des cons que cela est probablement impossible !

De fait, le rite religieux électoral est la mise en scène de l’abdication de la souveraineté politique de millions de gens, qui le font comme un seul homme (ou femme) à titre de devoir. Y en a t’il encore pour douter que la propagande ne marche pas ?? Pour les politiques, rats dans un fromage riche et crémeux à souhait, faire voter c’est donner aux citoyens trois illusions:

  • L’illusion du choix
  • L’illusion de l’action
  • L’illusion de la responsabilité politique et civique

 

Pour que la recette fonctionne mieux, répétez cette démarche à intervalles réguliers de façon à ce que les votards, dépossédés, mais heureux de l’être, continuent de se soumettre aux diktats d’autrui sans aucun recours, mais en leur expliquant bien que gràce à eux, la “démocratie” est solide et fonctionne.

Voter ce n’est de facto pas agir mais s’engager à ne pas/plus agir, s’engager à ne plus participer à aucun débat politique efficace et concret, abdiquer sa capacité à véritablement influer sur le développement de la société et ne rester confiné qu’à l’illusion des discussions du café du commerce du coin. Voter c’est se déresponsabiliser. Voter c’est abdiquer sa souveraineté, réfléchissez-y ! Techniquement, le votard n’est souverain qu’un très court moment: celui où il met le nom du clown dans l’enveloppe et surtout, au moment où il lâche son papelard inutile dans l’urne, boîte à suggestions des esclaves. Au moment où le votard a lâché son bulletin, il a perdu toute souveraineté avec le “a voté” qui entérine sa démission et sa complicité ultime de la dictature de la majorité. Il est “souverain” une seconde et demie environ, tous les 4, 5 ou 7 ans !

Impressionnant non ??

Ce que l’on nous fait appeler “démocratie” est un système tout aussi totalitaire que le fascisme brun ou son pendant le fascisme rouge, revers de la même médaille aristo-oligarchique. Car, en y réfléchissant bien, il n’y a qu’une question de degré dans la dictature. Il suffit de voir où nos sociétés étatiques occidentales se dirigent depuis quelques décennies… Tout droit vers une fusion des états et des entreprises transnationales, ce qu’est le Nouvel Ordre Mondial et bizarrement, ce qui correspondait à la définition même du fascisme donnée par Mussolini soi-même.

Le vote est un pacte de soumission, répété à intervalles réguliers de façon à ce que les “citoyens”, rétrogradés au rang de spectateurs ayant abdiqués leur droit de réflexion et d’action politiques, valident vote après vote, grand-messe après grand-messe, leur soumission à la caste des aristo-oligarques. “droite ou gauche”, “gauche ou droite”, peu importe le résultat, ce qui compte vraiment, c’est l’acte de soumission et le paiement du tribut inhérent pour le concrétiser. Ainsi le citoyen, d’acteur de la société est devenu un passif votard et payeur/contribuable. Chaque grande messe électorale entérine plus avant sa soumission aux élus et à la classe politique et économique dominante, le tout en le persuadant à grand renfort médiatico-propagandiste que les “citoyen” par leur acte de soumission, participent à la démocratie.

Votards, nous vous mettons au défi de retourner ou de démonter ces arguments de manière rationnelle et argumentée!

Ceci vaut pour toute “démocratie représentative” à l’échelle d’une nation. On nous demande maintenant de voter encore et toujours pour une entité politico-économique européenne.

Qu’en est-il exactement ? Qu’est-ce que l’Union Européenne ?

Une association de grosses entreprises transnationales, un cartel qui a déguisé son monople économique avec l’aide d’un autre cartel, banquier celui-là, représenté par la Banque Centrale Européenne (BCE) qui ne réfère qu’à la City de Londres, à Wall Street et à son QG de la Banque des Règlements Internationaux de Bâle (BRI), le GQG des banques centrales mondiales. Qui pilote l’UE ? La Commission Européenne, dont les “commissaires” (politiques) non élus, inféodés au cartel banquier privé de la BCE, écrivent les législations et amendements que leurs maîtres payeurs leur soufflent dans l’oreille, commission par commission. De là, toute “législation” européenne passe au parlement pour ratification, parfois des “amendements” cosmétiques sont ajoutés pour arrondir certains angles, tout cela étant décidé à huis clos, sans aucune consultation. La différence ? Dans les nations dites “parlementaires”, projet de lois, amendements et règlementations sont au moins écrites et débattues par les groupes et comités parlementaires élus, influencés bien sûr par toute sorte de lobbying possible et imaginable, mais néanmoins le processus se passe au sein des assemblées nationales. Pour l’UE, des commissaires politiques nommés, forcément sous influence, écrivent la législation qui est ensuite présentée devant un par-terre de bénis oui-oui qui entérinent ce qui doit l’être.

Question, pourquoi voter pour élire des représentants fantoches dont la seule fonction est d’acquiescer afin de donner une illusion supplémentaire de “démocratie” ?

La grand-messe électorale européenne du week-end prochain est non seulement un leurre futile à boycotter, mais la meilleure des raisons d’un boycott est, en plus de ce que nous avons déjà mentionné, le fait que le gros enjeu de cette mascarade est de continuer la délégation de pouvoir aux oligarques de façon à ce que le jeu d’enfumage continue comme à l’accoutumée. En ce moment même, la Commission Européenne et Washington sont en pourparlers directs, à huis-clos concernant l’infàme traité trans-atlantique de commerce et de partenariat (http://www.alternativelibertaire.org/?Partenariat-transatlantique-ne ). Traité qui ne vise qu’à une harmonisation des monopoles entrepreneuriaux et banquiers aux dépends des peuples. Un traité qui mettra l’UE et ses gouvernements membres pieds et poings liés devant les grandes entreprises transnationales, Monsanto et ses OGM entre autres, qui pourront attaquer directement devant les tribunaux (que ces entreprises contrôlent) les gouvernements refusant les directives imposées par le traité trans-atlantique. Personne n’est consulté pour ce traité, pas plus que pour son pendant côté océan Pacifique (TPP). Tout se passe dans la nébuleuse des commissions américaines et européennes, totalement infiltrées et inféodées au gros business transnational.

Si voter c’est abdiquer sa souveraineté, voter pour l’Europe c’est se faire le complice à part entière du capitalisme monopoliste qui ne vise qu’à une chose: Finaliser sa grille de contrôle des nations et des peuples à l’échelle planétaire. Quand on parle du Nouvel Ordre Mondial, c’est de cela qu’il s’agit: l’avènement d’un fascisme supranational par le vérouillage d’une grille de contrôle planétaire qui réduira les peuples à l’état de servage perpétuel. C’est le stade ultime du colonialisme ! L’UE et la CEE avant elle, est le “bébé” du groupe Bilderberg et de ses intérêts spéciaux.

Boycottons cette vaste fumisterie et reprenons le pouvoir !

Pour une société égalitaire du, par et pour les peuples émancipés de la société pyramidale coercitive et inégalitaire par essence.

C’est unis que nous établirons la société égalitaire, anti-autoritaire et libre !

Il suffit de dire NON ! et cela passe par le boycott du vote et des institutions !

 

Illusion démocratique: Votard, votard… Es-tu heureux ?

Posted in actualité, altermondialisme, économie, militantisme alternatif, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 26 février 2015 by Résistance 71

Ils ont voté et puis après…. (février 2015)

 

Groupe Aubenas de la Fédération Anarchiste

 

url de l’article original:

http://www.aubanar.lautre.net/ils-ont-vote-et-puis-apres-fevrier-2015/

 

Monsieur ou Madame Lambda a une trachéite, un banal mal de gorge… Le genre de truc à soigner avec ses propres connaissances en automédication ou avec l’aide de son entourage. Mais Monsieur ou Madame Lambda ne se fait pas confiance ni ne fait confiance aux connaissances de ses connaissances… Infusion de feuilles de ronce, cuillerée de miel, cierge à saint Truc… Monsieur ou Madame Lambda décide de ne pas décider, de ne pas prendre sa santé en main. Car Monsieur ou Madame Lambda a appris son impuissance depuis son enfance. Education, médias, conformisme, traditions séculières se sont penchés sur son berceau. Alors Monsieur ou Madame Lambda laisse à un « spécialiste » le soin de le soigner. Le « spécialiste » choisi rejoint d’autres « spécialistes » choisis par d’autres Monsieur ou Madame Lambda. Et loin des gens qui les avaient choisis pour gérer à leur place leurs problèmes de santé, tous ces « spécialistes » se sont regroupés en familles : pro « infusion de feuilles de ronce » contre pro « cierge à saint Truc ». Alors le « grand spécialiste des spécialistes », choisi par le seigneur du château, a fait taire les discussions. Ce sera purge pour tout le monde. Cela peut paraître incongru pour soigner une trachéite mais comme c’était le remède proposé par le favori du « grand spécialiste des spécialistes »…
Monsieur ou Madame Lambda, après avoir été sondé(e), sera purgé(e)…

Monsieur ou Madame Lambda a mal à son vécu, un banal mal à la société… Le genre de truc à soigner avec ses propres connaissances en autogestion et avec l’aide de son entourage. Mais Monsieur ou Madame Lambda ne se fait pas confiance ni ne fait confiance aux connaissances de ses connaissances… Monsieur ou Madame Lambda décide de ne pas décider, de ne pas prendre sa vie en main. Car Monsieur ou Madame Lambda a appris son impuissance depuis son enfance. Education, médias, conformisme, traditions séculières se sont penchés sur son berceau. Alors Monsieur ou Madame Lambda laisse à un(e) « élu(e) » le soin de décider à sa place. L’élu(e) choisi(e) rejoint d’autres élu(e)s choisi(e)s par d’autres Monsieur ou Madame Lambda. Et loin des gens qui les avaient choisis pour gérer à leur place leurs besoins, tous ces spécialistes de la gestion de la vie des autres se sont regroupés en clans. Alors le « grand spécialiste des spécialistes », choisi par le seigneur du château, a fait taire tout le monde. Ce sera purge pour tout le monde. Le 49.3 pour imposer les choix libéraux proposés par le favori du « grand spécialiste des spécialistes »…
Ainsi Monsieur ou Madame Lambda, pour avoir laissé un autre décider à sa place, se voit maintenant dépossédé(e) de toute liberté de choix. Et quand bien même son spécialiste, son élu(e) aurait décidé avec de nombreux autres élu(e)s de mettre en causes les choix du « château »… 49.3 !

Loi Macron : Des dépités socialistes menacent de voter contre, avec la majorité de la droite. Et puis il y a le risque que la loi passe grâce à des voix de députés de droite… pour une loi prétendument socialiste… 49.3 !
L’article 49.3, c’est le « vos gueules !» policé lancé à la face de tous les « Monsieur Lambda » et de toutes les « Madame Lambda » qui ont cru au pouvoir du peuple par procuration. A la représentation de la volonté populaire par des élus à l’écoute et au service de ses électeurs.

Souvenir : Début 91, les pacifistes battent le pavé pour tenter de faire plier la représentation nationale qui va le 16 janvier, en session extraordinaire, voter l’éventuel engagement militaire des forces françaises dans la guerre du Golfe. Dans toute la France, on essaie d’interpeller les députés du cru. 523 d’entre eux resteront sourds en approuvant l’entrée en guerre. 43 votent contre (dont tous les députés communistes et sept socialistes). Il y a 2 abstentions.
Par chez nous, en Basse-Ardèche, le prétendu représentant du peuple était Jean-Marie Alaize, membre du parti prétendument socialiste.
Le gouvernement en place était dirigé par Michel Rocard.
Le député de la circonscription d’Aubenas avait-il été l’un des sept députés socialistes à avoir  voté contre ? L’un des deux abstentionnistes ?
Que nenni… il avait répondu aux militants pacifistes qui avaient jugé utile de le rencontrer : « Je suis député de l’Ardèche en Ardèche mais je suis membre du parti socialiste quand je suis à l’Assemblée nationale… ».
Autrement dit : « Merci d’avoir voté pour moi maintenant lâchez-moi ! » Monsieur ou Madame Lambda a dû apprécier…
Quand bien même une majorité de députés socialistes aurait menacé de voter contre l’entrée en busherie, Rocard aurait alors utilisé le 49.3 pour museler toute opposition dans sa majorité. Et ce n’est pas le dépôt d’une motion de censure par l’opposition du moment qui aurait changé quoi que ce soit. Les récalcitrants de la majorité retrouvent leur clan en cas de danger…
Rocard connaissait parfaitement l’importance de l’article 49.3. Il en aura usé 28 fois en 37 mois de règne à Matignon. Mais Rocard, dites-moi, ce n’est pas dans ses jupes que Manuel Valls a fait ses premiers pas en politique ?

Monsieur ou Madame Lambda a donné sa voix. C’est donc muets, muettes que Messieurs et Mesdames Lambda laisseront le Pouvoir parler à leur place. Et décider.

     Mais que diable allaient-ils faire dans cet isoloir ?

Le capitalisme, une arme de destruction massive au service exclusif de l’oligarchie…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, économie, colonialisme, crise mondiale, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, média et propagande, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 24 janvier 2015 by Résistance 71

Que les parasites se rassemblant à Davos, Bilderberg et autres inepties de privilégiés sachent que les peuples ensent de plus en plus qu’il n’y a pas de solutions au sein du système. La société étatique hiérarchique, inégalitaire, oppressive, coercitive et destructrice est une anomalie de l’histoire humaine, une tumeur cancéreuse dont nous nous débarrasserons en traitant la cause de la gangrène installée: la division politique.

Le temps arrive de remplacer ce modèle obsolète et mortifère par les confédérations de communes libres à l’échelle de ce qui est aujourd’hui les « nations ». Peu à peu cela deviendra une évidence et une fois mise en place, les générations futures se demanderont en étudiant l’histoire pré-autogestionnaire, comment nous, leurs ancêtres pouvions-nous vivre… L’état et le capitalisme seront relégués là où ils appartiennent d’ores et déjà: aux oubliette de l’Histoire.

— Résistance 71 —

 

Un monde de plus en plus inégalitaire

 

Tarik Bouafia

 

23 Janvier 2015

 

url de l’article original:

http://www.michelcollon.info/Un-monde-de-plus-en-plus.html?lang=fr

 

Victor Hugo a un jour écrit : « C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches ». Ce glaçant constat dressé il y a plus d’un siècle par l’auteur des Misérables est plus que jamais d’actualité. Pendant que de plus en plus de gens font face à la précarité, au chômage, à la pauvreté, à l’exclusion, l’élite mondiale des ultra-riches, elle, ne connaît pas la crise, mieux, elle en profite pour s’enrichir.

Un constat alarmant

L’organisation non gouvernementale (ONG) Oxfam a publié cette semaine un rapport sur l’état des inégalités dans le monde. Autant dire tout de suite que les riches ne se sont jamais aussi bien portés qu’aujourd’hui. Les chiffres ont de quoi donner le tournis. En effet, l’ONG prévoit qu’en 2016, les fameux 1% les plus riches posséderont plus de la moitié de la richesse mondiale. Les 99% restants devront se partager le reste du gâteau. Les 80 plus grosses fortunes de la planète détiennent ainsi autant de richesses que les 3,5 milliards des plus pauvres. Chaque adulte de cette élite possède personnellement plus de 2,7 millions de dollars. Des inégalités qui au fil des années ne cessent de se creuser. En 2010, les 1% détenaient 44% de la richesse mondiale contre 56% pour le reste. En 2020, on estime que la part de leur richesse atteindra 52,5%.

Par ailleurs, selon une étude réalisée par la banque suisse UBS en partenariat avec le cabinet de recherche singapourien Wealth X, le nombre de milliardaires dans le monde s’élève en 2014 à 2.235, soit une augmentation de 7% par rapport à 2013. La crise économique de 2008 n’a en rien affecté l’élite mondiale, bien au contraire. Alors que des millions de personnes se retrouvaient sur le carreau du jour au lendemain, renvoyés de leur travail après de bons et loyaux services, pendant que des millions d’Européens, d’Etats-uniens sombraient brusquement dans la pauvreté et la précarité et que des pays du Sud subissaient des famines toujours plus dévastatrices, l’élite capitaliste mondiale faisait exploser ses comptes en banques. Cette énième crise du capitalisme a mis une nouvelle fois à nu ce système injuste et cruel. Et aucun pays de l’OCDE n’est épargné par cette dérive inégalitaire.

En France par exemple, tandis que les grands patrons et les actionnaires se goinfraient de dividendes, de stock options et de retraites chapeau, la masse de la population recevait et continue de recevoir les foudres de ce système basé sur l’hyper profit de quelques-uns et l’exploitation du plus grand nombre. Les statistiques sont là pour en témoigner. Alors que, dans toute son histoire, la France n’a jamais été aussi riche, on compte plus de 140.000 sans domicile fixe. Selon l’Insee, le taux de pauvreté était de 12,6% en 2004, il a grimpé à plus de 14% en 2012. De plus, ce sont plus de 3,5 millions d’individus qui bénéficient de l’aide alimentaire et 3,8 millions de personnes qui perçoivent les minimas sociaux. Et les riches dans tout ça ? Ne nous inquiétions surtout pas pour eux, ils vont très bien ! L’Europe est en récession mais par contre la croissance des milliardaires, elle, est affolante. En effet, selon le magazine Challenges ils étaient 55 en 2013. En 2014, ils étaient 12 de plus. Leur patrimoine lui aussi se porte bien. Ce dernier a augmenté de 15% en un an, atteignant ainsi les 390 milliards d’euros. Après, on vient nous raconter que l’État est ruiné et qu’il n’a plus d’argent pour assurer les services publics.

Aux États-Unis, pays de l’argent-roi, le constat est encore plus inquiétant. 22%, c’est la part de la richesse nationale détenue par…0,1% de la population alors qu’en 1970, cette oligarchie en possédait « seulement » 7%.

Les 75.000 individus les plus riches détiennent, tenez vous bien, 10.265 milliards de dollars soit plus de deux tiers du PIB du pays. Depuis quelques mois, tous les médias dominants encensent l’économie états-unienne qui affiche un taux de croissance de l’ordre de 3 à 4%. Mais croissance économique ne rime pas avec réduction des inégalités. Cette croissance est en effet accaparée par les plus riches. Par ailleurs, les classes laborieuses ne profitent pas des fruits de cette croissance. Le salaire moyen stagne, voire régresse, et atteint un niveau à peine plus élevé qu’en…1964. Le salaire minimum, lui, reste bloqué à un maigre 7,25 dollars de l’heure malgré les nombreuses protestations des salariés, notamment de chaînes de fast-food qui réclament des hausses de salaires.

Un problème éminemment structurel- L’Etat au service des riches

Après la seconde guerre mondiale, les États ont joué un rôle prépondérant dans la conduite de l’économie permettant aux puissances occidentales d’afficher des taux de croissance annuels avoisinant les 10%. L’État se posait alors en arbitre des conflits de classes entre le capital et le travail et veillait à que les inégalités n’explosent pas. Ces taux de croissance ont permis de développer des services publics performants dans le domaine de la santé, de l’éducation, des transports, de l’énergie. Néanmoins, malgré les avancées sociales dues notamment à l’important rapport de force qu’entretenaient les syndicats et les partis communistes avec les bourgeoisies nationales, les structures économiques, sociales, politiques et culturelles ne furent pas modifiées. La domination capitaliste s’étatisa. Voilà pourquoi on parle de « capitalisme d’État » pour définir cette période des « trente glorieuses ». Cependant, il ne faut pas oublier que la prospérité qu’ont connue les pays capitalistes occidentaux au lendemain de la seconde guerre mondiale s’est faite sur le dos des peuples du Sud. Colonialisme, impérialisme, pillage des ressources naturelles, imposition par le « Nord » de dettes « odieuses »…

La richesse des uns a provoqué la misère des autres, tout comme aujourd’hui. Puis tout a commencé à basculer avec le virage néolibéral initié aux États-Unis par Ronald Reagan et en Angleterre par Margaret Tchatcher, avant de se propager dans le reste du monde occidental et finalement dans toute la planète. Le néolibéralisme se caractérise par l’ouverture de nouveaux domaines à la loi du marché, par une financiarisation croissante de l’économie et surtout par un désengagement important de l’État dans sa participation à la gestion de l’économie. Ce désengagement est l’une des causes majeures de cette recrudescence des inégalités. Prenons quelques exemples très concrets : depuis maintenant près de 30 ans, une petite musique lancinante s’impose aux oreilles des citoyens européens. C’est la fameuse musique de la « dette ». « La dette explose ! », « L’État n’a plus les moyens » « Il faut dégraisser le mammouth », l’ « État est obèse ». Principaux dirigeants politiques, économistes, « experts », chroniqueurs, éditorialistes… Ils ont appris la chanson par cœur et la chantent à merveille. Alors, on nous répète à longueur de journée que l’ « État a trop dépensé » (pour les services publics), que l’ « État vit au-dessus de ses moyens » et qu’il faut donc baisser les dépenses sociales dans la santé, l’éducation, les allocations… Puis, on nous répète qu’il faut privatiser les entreprises appartenant à l’État et donner plus de marges aux entreprises, baisser l’impôt des plus riches…Bref, il faut libéraliser radicalement notre économie. Notons au passage que le mot « radical » n’est pas connoté de la même manière quand il s’agit de prôner un radicalisme de « gauche » ou un radicalisme de « droite ».

Dans le vocabulaire de la noble pensée, le premier est connoté péjorativement tandis que le second est qualifié positivement. Ainsi, il faut « se serrer la ceinture ». Mais lorsqu’on regarde les chiffres de plus près, surprise, la réalité s’avère bien différente. En effet, selon un rapport du Collectif citoyen de la dette (CAC), 59% de la dette française est purement et simplement illégitime. Pourquoi ? Parce que cette dette n’est pas le fruit d’un emprunt contracté par l’État français pour financer l’économie et ainsi œuvrer à servir à l’intérêt général. Non ! Cette dette est due à une politique extrêmement avantageuse menée en faveur des plus riches. Autrement dit, l’État s’est volontairement privé de rentrées fiscales pour satisfaire la classe des plus riches. Niches fiscales, « boucliers fiscaux » (600 millions d’euros donnés aux plus riches), exonérations d’impôt, baisse de la fiscalité pour les ménages les plus aisés et les grandes entreprises comme Total (qui ne paye pas un centime d’impôt en France) … Autant de cadeaux fiscaux qui ont vidé les caisses de l’État.

Ainsi, la part du PIB lié à ces recettes fiscales a fondu de 5 points, de 22% dans les années 1980, elle est passée à 17% au cours des trois dernières années. Et les dépenses publiques, ont-elles vraiment explosé comme aiment à nous le répéter les prédicateurs néolibéraux ? Eh bien encore une fois, le système médiatique a menti. Les dépenses publiques ont diminué en part du produit intérieur brut (PIB) passant en moyenne de 22,7% en 1980 à 20,7%. Nous avons ici l’exemple type du genre de politiques économiques qui ont favorisé l’aggravation des inégalités. L’État a donc artificiellement créé les conditions pour qu’émerge une forte inégalité entre les très riches et le reste de la société. Les messagers de la sacro-sainte parole libérale nous avait pourtant assuré que cette politique en faveur des riches profiterait à la population. Résultat ? La France connaît un chômage de masse qui touche plus de 5 millions de personnes et le nombre de travailleurs pauvres ne cesse d’augmenter. Malgré ce cuisant échec, les serviteurs politiques au service de la classe possédante persistent et signent.

Un autre exemple très concret montre comment l’État participe à l’accroissement des inégalités. C’est le cas de l’Angleterre. Les grands patrons, qu’ils soient français, allemands, espagnols appuyés par les médias et les dirigeants politiques ne manquent jamais l’occasion de dénoncer « l’assistanat », les « assistés » autrement dits les chômeurs, les bénéficiaires d’allocations et parfois même les étudiants ou les retraités. Ces gens qui, nous dit-on, « profitent du système », ces personnes qui vivent aux « crochets de la société »… Vraiment, ces individus sont-ils vraiment les assistés du système ? Ne sont-ils pas au contraire les premières victimes de cette société injuste et inégalitaire ? Allons, remettons les choses à l’endroit et un peu d’ordre dans toute cette confusion entretenue par l’oligarchie au pouvoir. Les « assistés », les vrais, ce sont les plus riches, les grandes entreprises, les grandes fortunes, ceux qui vivent grâce à l’État, cet État « prédateur » qu’ils dénoncent quand il intervient dans l’économie et qu’ils vénèrent lorsqu’il sauve les banques de la faillite. En Angleterre donc, l’État investit dans des infrastructures qui profiteront non pas à la population mais au secteur privé. Dans le secteur ferroviaire, la situation est inédite. Depuis que le réseau a été privatisé en 1993, les dépenses publiques ont été multipliées par six ! Le réseau est privatisé mais c’est l’État qui continue à payer les frais d’entretien car les compagnies privées n’investissent pas assez. Entre 2007 et 2011, les cinq principales compagnies ferroviaires ont reçu 3 milliards de livres de l’État. C’est ce qu’on appelle communément se faire « plumer ».

Enfin, dernier exemple : l’État exonère annuellement de 88 millions de livres sterling les familles qui envoient leurs enfants dans les écoles privées. Ces écoles étant réservées aux plus riches, les familles aisées bénéficient de la grande générosité de l’État anglais. Pendant ce temps-là, le gouvernement ultra-libéral de David Cameron a décidé de réduire les prestations attribuées aux chômeurs et aux travailleurs. C’est plus de trois millions quatre cents mille personnes qui vivent avec le salaire de subsistance soit 7,20 de l’heure. Les budgets alloués au logement, à la santé ont diminué considérablement. Cette situation où l’État veille au bien-être des riches et néglige le reste de la société a été formulée de la manière suivante par l’écrivain Owen Jones : « socialisme pour les riches, capitalisme pour les autres ». 


Que dire également de ce grave phénomène qu’est l’évasion fiscale ? Là aussi, les États font mine de ne rien voir. Pourtant, ils sont en capacité d’agir et de punir ceux qui décident de déposer leur argent dans des paradis fiscaux. On estime qu’en France l’évasion fiscale représente un coût d’environ 60 milliards de dollars par an. Ce serait entre 80 et 100 milliards d’euros en Espagne, sans compter les 40 milliards détournés par la corruption. Au total, ce sont plus de 1000 milliards d’euros qui échappent aux pays de l’Union Européenne. Enfin, les gouvernements occidentaux ont trouvé la solution pour venir en aide aux pauvres : le développement de la philanthropie et de la charité. A défaut de servir l’intérêt général, l’État délègue ces fonctions à des milliardaires comme Bill Gates par exemple. Santé, école, alimentation, ces bienfaiteurs de l’humanité s’occupent des plus démunis. L’État se dirige vers des fonctions régaliennes (sécurité, justice) et laisse la « main invisible » du marché réguler l’économie.

On demande à l’État d’intervenir de moins en moins dans la sphère économique tout en comptant sur lui au cas où il faudrait sauver des banques en faillite ou envoyer son arsenal répressif pour tuer de jeunes manifestants pacifiques… L’essor de la charité a également pour but de légitimer la richesse des riches en les rendant indispensable. Voilà comment la société dans laquelle nous vivons s’éloigne de ses responsabilités sociales, économiques pour faire émerger la figure du riche-sauveur et ainsi le légitimer alors que c’est lui le véritable responsable des maux dont souffrent nos économies.

Mondialisation et accroissement des inégalités

Alors bien sûr, on ne peut évoquer le thème des inégalités sans pointer du doigt la mondialisation. Cette mondialisation sauvage qui crée un fossé toujours plus abyssal entre les pays très développés et les pays les plus pauvres. Prenons deux exemples qui mettent en exergue la fabrication économique, sociale et géographique des inégalités. Premièrement, les délocalisations. Ces dernières ont pour but de transférer les activités d’une entreprise dans un pays où le prix du travail est inférieur et où les matières premières sont moins chères… Ces délocalisations ont certes apporté du travail aux pays concernés mais pour quel salaire ? De véritables salaires de misère, voilà la réalité. Pendant ce temps, l’entreprise ou la multinationale multiplie son coût de revient par 5, 10, 15… L’exemple le plus connu est celui des maquiladoras au Mexique.

Ces usines proches de la frontière états-unienne qui produisent jours et nuits des jeans pour la marque Levis, GAP… Un jean coûte peut être à la fabrication 10 dollars, 4 seront donnés au travailleur et le reste pour payer les matières premières. A peine sorti d’usine, il sera exporté vers les États-Unis pour être vendu dans les magasins de New York ou Miami à 70, 80, 90 dollars. L’exploitation du travailleur permet au patron de tirer une marge conséquente et ainsi de faire croître rapidement sa richesse pendant que l’ouvrier lui, n’aura pas assez d’argent pour subvenir à ses besoins les plus élémentaires. Voilà comment se crée l’inégalité entre l’employeur et l’employé. L’appauvrissement du second conditionne l’enrichissement du premier. Et puis, il ne faut pas oublier les salariés qui ont été licenciés dans le pays d’origine afin que l’usine puisse être délocalisée. Ils se retrouvent au chômage pendant que leur ancien patron s’enrichit. Ce dernier rejoignant doucement les 1% et eux glissant sûrement vers les 99%.

Deuxième exemple, les politiques agricoles notamment mises en place aux États-Unis et en Europe, comme la politique agricole commune en vigueur en Europe. Cette dernière subventionne la production agricole mais pas seulement. Elle subventionne aussi les exportations. Une politique qui ne manque pas de créer des désastres économiques et humains. En effet, prenons un agriculteur espagnol qui reçoit des subventions pour exporter ses poulets au Sénégal. Étant donné qu’il a reçu des subventions de la part de l’Union Européenne, il peut se permettre de baisser le prix de son poulet pour ainsi être plus compétitif sur le marché local. Cependant, l’agriculteur sénégalais, lui, n’a pas reçu de subventions, il ne peut donc pas se permettre de baisser le prix de son produit. Mais, pour les consommateurs à faible revenu, il est plus économique d’acheter le poulet européen, moins cher. Conséquence : l’agriculteur africain ne vend plus, il fuit vers la ville pour trouver un emploi et, comme dans la majorité des cas il n’en trouve pas, il décide de prendre le chemin de l’émigration pour venir parfois mourir en méditerranée. C’est encore un exemple qui démontre comment le Nord tente de maintenir certains pays du Sud dans la soumission et la domination. Des politiques injustes et inéquitables qui provoquent de graves conséquences et qui participent au creusement des inégalités entre le Nord et le Sud.

Malheur aux pays du Sud qui osent se développer en toute indépendance…

Dans son célèbre ouvrage, L’ Impérialisme, stade suprême du capitalisme, Lénine montre comment le capitalisme, avide de nouveaux territoires, de nouveaux espaces, de nouvelles ressources pour se développer et écouler ses marchandises tente à travers l’exportation de capitaux de conquérir de nouvelles terres et de nouveaux marchés. L’histoire du capitalisme est intimement liée au colonialisme et à l’impérialisme. En effet, ce sont les ressources naturelles d’Amérique, d’Afrique et d’Asie qui ont permis au capitalisme de voir le jour, ce que Marx a appelé l’ « accumulation originaire ». Les siècles ont passé, les colonies ont acquis leur indépendance mais l’impérialisme, lui, est loin d’avoir disparu. Et les disparités, les inégalités de richesses entre le Nord et le Sud sont la conséquence de ces siècles d’exploitation et de pillage.

Les inégalités restent toujours importantes à cause de cet héritage du passé mais également parce que certains pays sont aujourd’hui devenus des néo-colonies. Certes, ils ne sont plus occupés militairement mais l’économie, elle, profite à la bourgeoisie du pays en question et à la bourgeoisie des pays du Nord. Ces inégalités sont la conséquence du pillage des ressources naturelles et des accords de libre-échange extrêmement défavorables aux pays du Sud tels que l’ALENA entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. Cette quête des ressources naturelles et énergétiques sont essentielles pour assurer la survie des grandes puissances. C’est pourquoi les gouvernements capitalistes occidentaux sont prêts à tout pour empêcher un pays du Sud de se développer de manière indépendante et autonome. Les puissances occidentales ont tellement été habituées à piller les ressources des pays du Tiers Monde en toute quiétude que lorsque des présidents progressistes, voire révolutionnaires, arrivent au pouvoir pour améliorer la vie de leur peuple, ils sont prêts à tout pour les renverser. L’indépendance économique est perçue comme un crime par les 1%. C’est pourquoi on a tenté de faire tomber Hugo Chavez, Fidel Castro, Evo Morales, Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Gamal Abdel Nasser avec plus ou moins de succès. L’enjeu est clair : soit les pays du Sud se développent de manière souveraine et indépendante et ainsi les inégalités Nord-Sud diminueront, soit les puissances impérialistes continuent à mettre la main sur les ressources naturelles des pays en développement et, là, le fossé risque de grandir à une vitesse phénoménale.

Circulez y’a rien à voir

Il serait intéressant d’analyser le traitement ou plutôt le non traitement médiatique suite au rapport sur les inégalités. En effet, ce rapport a été traité de manière très timide, voire silencieuse, de la part des médias dominants. Quelques annonces et articles dans les JT, à la radio et dans les journaux, et puis plus rien. Pourtant, le sujet est particulièrement grave et mérite qu’on s’y arrête bien plus longuement. Mais rien à faire, l’élite journalistique, corollaire et complice de l’élite économique et financière n’a pas l’air très intéressée par ce sujet, pourtant d’une importance capitale pour l’avenir de l’humanité. On avait connu plus grande indignation de la part des médias… Un constat alarmant sur les inégalités évoqué vite fait bien fait et puis on en parle plus. Pas de véritable débat au sens démocratique du terme, c’est à dire des débats où s’affrontent des pensées, des idéologies et des projets (vraiment) contradictoires. Car en effet, nos médias nous ont plutôt habitués à des simulacres de « débats » où chaque intervenant prend la parole pour dire à la virgule près ce que son « opposant » a affirmé quelques minutes plus tôt. Pas d’édition spéciale non plus. Aucune recherche approfondie pour trouver les véritables raisons de ce fossé qui se creuse entre les hyper-riches et le reste de la société.

Au fond, le message des médias est plutôt clair : pourquoi s’attarder sur des sujets auxquels on ne plus pas changer grand-chose ? En effet, les libéraux considèrent presque l’économie comme une science exacte et les problèmes comme les « inégalités » sont quasiment perçus comme des sujets d’ordre « naturel » contre lesquels on ne peut rien. Par conséquent, il est inutile de polémiquer sur ces derniers puisque le cours des choses ne changera pas. Voilà en substance la vision des médias, ces dignes porte-paroles de la classe dominante. Et puis, on peut trouver la raison de ce silence coupable des médias en cherchant à qui appartiennent ces fameux organes de propagande. Et là, on y trouve peut-être une explication.

La plupart des organes de presse appartiennent à de puissants industriels, banquiers et hommes d’affaires. Et, comme par hasard, certains de ces patrons de presse comme M. Dassault, M. Pinault, M.Lagardère ou M.Arnault sont multi milliardaires. Pas étonnant alors que les médias, aux ordres de leurs patrons évoquent subrepticement ces chiffres sur les inégalités. Il ne faut surtout pas donner une mauvaise image des milliardaires. Ne surtout pas montrer comment ces nantis se sont enrichis, en exploitant des travailleurs, en les licenciant pour augmenter leurs profits et parfois en influant sur des gouvernements pour lancer la guerre à un pays et ainsi lui piller ses ressources naturelles.

Et puis enfin, ne surtout pas montrer que ces inégalités ne sont pas les fruits du hasard mais que ces dernières sont structurelles et inhérentes au système capitaliste. Dire cela pousserait sans doute plus de citoyens à se poser des questions sur le sujet et ainsi les pousserait éventuellement à la révolte. « Il y a toujours eu des riches, toujours eu des pauvres, la guerre a toujours existé, la faim a toujours existé, c’est comme ça, c’est la vie on n’y peut rien ». Pour résumer, « subissez et fermez-là ». Voilà le constat et les orientations que proposent les « nouveaux chiens de garde ».

Faire face à la résignation

Alors bien sûr, cette situation est loin d’être une fatalité. L’ONG Oxfam qui a réalisé l’enquête a avancé plusieurs pistes afin de lutter contre ces inégalités. Parmi elles, le retour de l’État Providence, un revenu garanti pour les plus pauvres, une lutte acharnée contre l’évasion fiscale, la gratuité des services publics ou encore une plus grande taxation des revenus du capital. Des mesures qui vont bien évidemment dans le bon sens, qui pourraient donner un bol d’air frais à l’économie et qui permettraient également de réduire les inégalités. Néanmoins, ces solutions ne sont pas du goût de tout le monde. En effet, pour Nicolas Doze, chef du service économie de la très libérale chaîne française d’information BFMTV, les solutions proposés par l’ONG sont « dogmatiques ». Encore une manière de pousser les gens à la résignation en leur faisant comprendre que des solutions progressistes ou radicales sont bonnes pour la poubelle.

Mais au fait qui fait preuve de dogmatisme ? Les propositions formulées par l’ONG sont-elles vraiment « dogmatiques » ou bien tout simplement réalistes et adaptées à la gravité de la situation ? Taxer plus fortement le capital, c’est être dogmatique maintenant ? Assurer des services publics pour tous, c’est être irresponsable ? Allons, les vraies dogmatiques dans l’histoire ce sont ces fanatiques de la religion libérale qui ne connaissent aucun autre discours que celui qui prône le désengagement de l’État, la suppression des 35 heures et l’autorisation du travail dominical. Et même les échecs patents de leurs politiques ne les font pas changer d’avis. Ils promettent plein emploi et croissance. Résultat, les pays sont en récession et le chômage ne cesse de bondir jour après jour. Mais, pas grave, ils persistent et signent. Si ça, ce n’est pas être dogmatique, il faut alors m’expliquer ce qu’est le dogmatisme. Une chose est sûre dans cette histoire, c’est que les citoyens n’ont strictement rien à attendre des partis dominants, et plus généralement de l’État, en tout cas de cet État. Les responsables politiques ne sont pas la solution, ils sont le problème. Cet Etat, quant à lui, n’est là que pour servir les intérêts de la classe dominante. La classe politique n’étant que la garante institutionnelle et politique de la classe possédante. 

Les solutions avancées par l’ONG vont dans le bon sens mais ne doit-on pas être plus radical ? Là est toute la question. La sortie du modèle néolibéral est une urgence absolue, partagée par des millions de citoyens européens. Mais après ? Laisse-t-on au capital le rôle de diriger l’économie ? Doit-on continuer à subir la dictature d’une petite élite parasite qui ne représente personne sinon elle-même ? 

Après la crise de 2008, Nicolas Sarkozy avait plaidé pour une « moralisation du capitalisme ». Mais peut-on moraliser l’immoral ? Le capitalisme est par essence un système extrêmement violent. Les crises, les bouleversements, les catastrophes qu’il provoque font de lui le principal danger pour la survie même de l’espèce humaine. Réguler le capitalisme est une idée partagée par de nombreuses personnes, mais cela reste une idée largement inoffensive. Ne doit-on pas au contraire confier au travail, c’est à dire aux salariés, aux créateurs de richesses, la gestion même de l’économie ? Et puis n’oublions pas la question centrale de la démocratie. Celle-ci est complètement noyée dans le capitalisme. Elle n’existe pas. La preuve, si elle existait, les richesses seraient déjà beaucoup mieux partagées. 

Alors voilà, le monde est aujourd’hui à un carrefour essentiel de son histoire. Les bouleversements politiques, économiques, géopolitiques qui jalonnent le monde sont en train de façonner la planète de demain. De grandes puissances sont en déclin, d’autres montent en puissance. De nouveaux acteurs, de nouveaux pays viennent frapper à la porte du concert des nations du monde. Nous avons la chance de vivre la fin d’un monde, la fin d’une époque, la fin d’une hégémonie (occidentale). Reste maintenant à savoir quels chemins nous choisirons pour créer un nouveau modèle de civilisation. Continuerons-nous à suivre ce même système, dans cette même société impitoyable, inhumaine, ou bien dirigerons-nous vers des sociétés plus égalitaires et définitivement libérées du joug de l’argent ? 

Les inégalités peuvent être des facteurs de fragilisation de la cohésion sociale. Elles peuvent également être l’élément déclencheur d’une lutte entre les différentes composantes de la société, lassées d’un système injuste et qui ne les représente pas. 

Le combat sera long mais il vaut la peine d’être vécu !