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Appel des anarchistes vénézuéliens

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, démocratie participative, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , on 12 mai 2017 by Résistance 71

Nous avons dit de longue date que seul « Chavez pouvait faire du Chavez » et que sa plus grande erreur (en était-ce une du reste ?…) fut de maintenir l’État et de ne pas l’abolir et rendre le pouvoir, le rediluer dans le peuple après avoir accompli certaine réformes louables mais insuffisantes… Au Vénézuéla comme ailleurs, il n’y a pas de solutions au sein du système. Il faut en sortir, reléguer État et institutions étatiques au musée des erreurs de l’histoire, mettre en place les associations libres et donc la société des sociétés.

~ Résistance 71 ~

A lire:

« Les limites du chavisme… Une vision libertaire du Vénézuéla » (2013)

« Les deux visages du chavisme » (2013)

 

Appel depuis le Vénézuéla aux anarchistes d’Amérique Latine et du monde: la solidarité est beaucoup plus qu’une parole écrite

 

Rédaction d’El Libertario

 

12 Mai 2017

 

url de l’article en français:

http://periodicoellibertario.blogspot.com/2017/05/appel-depuis-le-venezuela-aux.html

 

Nous nous adressons à tous les organes d’expression du mouvement  libertaire, en particulier ceux de notre continent, non seulement pour attirer votre attentionsur la situation que nous vivons au Venezuela depuis avril 2017,mais sur ce qui est pour nous une urgence, c’est-à-dire faire en sorte que l’anarchisme au niveau international s’exprime plus fortement en ces dramatiquescirconstances, avec des attitudes et des actions cohérentes par rapport à ce qu’a été la prédication et la pratique de l’idéal anarchiste durant son parcours historique.

Il est déplorable de voir que pendant qu’une partie du gouvernement chaviste – dirigé par aujourd’hui par Maduro – utilise ses relais médiatiques à l’extérieur du pays, les opposants de droite et de la social-démocratie mènent des campagnes tapageuses pour vendre à l’opinion mondiale leurs visions également biaisées et chargées. Ces campagnes n’ont pour but que de s’emparer du pouvoir. Pendant ce temps de nombreuses voix anarchistes, en dehors du Venezuela, ont maintenu un silence qui représented’une certaine manière l’acceptation tacite de ce que les uns ou les autres des candidats avides de pouvoir de l’État veulent imposer comme « vérité ». Nous savons que les voix qui nous sont proches n’ont pas accès aux moyens d’information des étatistes de tout poil, et que les compagnons affrontent des réalités complexes où il y a des thèmes et des problèmes qui par leur urgence réclament leurs immédiates préoccupations, mais nous pensons que cela ne devrait pas être un obstacle afin que d’une certaine façon si modeste soit-elle, s’exprime l’attention, l’intérêt et la solidarité par rapport à ce qui se passe au Venezuela, de même que par rapport à tout ce que divulgue l’anarchisme dans cette région.

En bref, voici résumé ce que l’anarchisme local dit aujourd’hui. L’actuelle conjoncture met en évidence la nature fasciste du régime de Chavez – et sa séquence avec Maduro-, les gouvernements militaristes réactionnaires que nous avons toujours dénoncés dans notre journal El Libertario. Ce système a toujours été lié au crime, au trafic de drogue, au pillage, à la corruption, à la prison pour les opposants, aux tortures, aux disparitions en dehors de la gestion désastreuse au niveau économique, social, culturel et éthique. Chavez a réussi à impacter avec son leadership messianique et charismatique financé par la hausse du prix du pétrole. Mais après sa mort et la fin de l’abondance, le soi-disant processus bolivarien s’est dégonflé car il était soutenu par des bases faibles. Cette « révolution » a suivi la tradition rentière historique initiée au début du XXe siècle avec le dictateur Juan Vicente Gómez, poursuivie par le militaire Marcos Perez Jimenez, et qui ne cessa pas dans l’ultérieur régime démocratique représentatif.

Certaines personnes au niveau international (Noam Chomsky en est le meilleur exemple) ont corrigé leur soutien initial à l’autoritarisme vénézuélien et aujourd’hui ils le dénoncent sans ménagement. Cependant, nous notons avec une grande préoccupation le silence des anarchistes de ce continent et d’autres sur les événements au Venezuela. Un adage dit :

« celui qui se tait consent », ce qui arrive à la perfection lorsqu’on affame et on réprime de manière criminelle un peuple, quand ceux qui devraient protester ne disent que peu ou rien. Nous appelons ceux qui portent les drapeaux libertaires à se prononcer s’ils ne l’ont pas fait au sujet de notre tragédie. L’indifférence n’a aucune justification si vous avez une vision du monde anarchiste. L’inverse est de couvrir la farce du gouvernement vénézuélien, en oubliant ce qui a été dit par les anarchistes de tous les temps sur la dégradation du socialisme autoritaire au pouvoir. Peut-être que dans le passé le mirage « progressiste » du chavisme a pu tromper certains libertaires, mais en étant conséquent avec notre idéal, il est impossible aujourd’hui de continuer à soutenir cette croyance.

Nous sommes en présence d’un gouvernement agonisant, délégitimé et répressif qui cherche à se perpétuer au pouvoir, désavoué par l’immense majorité de la population, qui assassine à travers ses forces répressives et les collectifs paramilitaires, qui favorisent aussi les pillages. Un gouvernement corrompu qui exerce un chantage avec les caisses d’aliments vendus au prix du dollar noir, qui est impliqué dans toutes sortes de négociations, un gouvernement de bourgeois bolivariens et de militaires enrichis avec les revenus du pétrole et les minesécocides. Un gouvernement qui affame et assassine, tout en appliquant un ajustement économique brutal en accord avec le capitalisme transnational qui paie régulièrement une dette externe criminelle.

Il est temps de démanteler les manœuvres pseudo-informatives de ceux qui prétendent à l’extérieur du pays contrôler le pays, comme celles de ceux qui aspirent à contrôler l’État vénézuelien, et pour cela nous espérons pouvoir compter sur le soutien actif des individus et des groupes libertaires aussi bien en Amérique latine que dans le reste de la planète.

Toute manifestation de solidarité anarchiste sera bienvenue pour le mouvement libertaire vénézuélien. Un mouvement petit et qui agit malgré de nombreuses difficultés, mais qui dans l’actuelle conjoncture appréciera énormément de savoir que nous pouvons compter sur les compagnons du reste du globe, soit par la reproduction et la diffusion des informations que publient les anarchistes du Venezuela, soit en générant des opinions et des réflexions qui démontent les visions qu’essayent d’imposer les autoritaires de droite et de gauche, et – ce qui serait beaucoup mieux –en faisant la promotion ou en soutenant les initiatives d’action dans leurs pays respectifs où se dénoncent les circonstances, la faim et la répression qui se vivent aujourd’hui au Venezuela. Maintenant, plus que jamais, votre présence et votre voix est nécessaire dans tous les scénarios possibles où sera dénoncé la tragédie dans laquelle est plongé le peuple vénézuélien.

Traduction : Daniel Pinós

Note finale de El Libertario: Voir l’analyse plus approfondie et détaillée etdes informations sur ce qui se passe au Venezuela (en espagnol), ainsi chaque jour, en le blog de El Libertario

Les anarchistes vénézuéliens réagissent au décès d’Hugo Chavèz…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, démocratie participative, pédagogie libération, politique et lobbyisme with tags , , , , , , , on 11 mars 2013 by Résistance 71

Un point de vue qu’on n’entend bien sûr pas dans les propos de la « gôche » traditionnelle, étatique et orthodoxe… Il devrait pourtant l’être, il en vaut bien la peine!

–Résistance 71 —

 

Déclaration des anarchistes vénézuéliens sur la mort d’Hugo Chavez

Ni deuil, ni célébration !

L’heure de l’autonomie des luttes sociales est arrivée !

 

Le 7 Mars 2013

 

url de l’article original:

http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?article1131

 

Quand s’additionnent une très grave maladie, des soins médicaux conditionnés à des décisions politiques et un malade halluciné de pouvoir, on ne pouvait qu’attendre ce dénouement : le caudillo est mort et un changement important dans la scène politique vénézuélienne est en marche.

En un instant, ce qui était la plus grande force du régime est devenu sa plus grande faiblesse : Chavez était tout et, en disparaissant, il ne reste qu’à conjurer la fidélité absolue à son souvenir, avec l’obéissance à ses dispositions pour lui succéder. Ce qui met en évidence la fragilité d’un gouvernement qui a voulu renfoncer son supposé caractère « socialiste et populaire » avec la pratique d’un culte grotesque de la personnalité, maintenant réduit à une ridicule invocation aux âmes du purgatoire. Le disparu a été lui-même l’auteur principal de cette fin. Le « secrétisme » qui entoura sa maladie était motivé par les mêmes ressorts que la centralisation extrême du pouvoir. Ce qui, par manque de cohérence idéologique interne, laisse ses suiveurs s’affrontant entre eux-mêmes pour l’héritage du commandement, avec un clair avantage pour les hauts bureaucrates (rojo-rojitos) et la caste militaire, en pleine manœuvre de négociation pour assurer l’impunité de leurs corruptions.

En ce qui concerne les oppositions, la droite et la social-démocratie, la nouvelle situation les surprend sans qu’elles aient digéré leur déroute aux dernières élections présidentielles et régionales, élections où elles s’étaient compromises avec des illusions exagérées sur l’offre d’un « chavismo sifrino » (chavisme de riches), promettant aux électeurs de maintenir efficacement l’emploi des instruments clientélistes qui ont tant servi à Chavez. Maintenant, cette opposition accommodante veut croire qu’une fortuite métastase a enfin mis à sa portée l’accès à ce pouvoir politique duquel ses ambitions, erreurs, paresse et incompétence l’ont éloignée pendant de longues années. Un pouvoir qu’elle exercerait avec une sottise et une ardeur prédatrice similaires à celles de la « bolibourgeoisie » chaviste.

Face à ces calculs mesquins et opportunistes, qui mettent sur le même rang le Grand Pôle Patriotique (Gran Polo Patriótico) et à l’opposition de la Table d’Unité Démocratique (Mesa de Unidad Democrática), nous nous sommes face à la grave situation où se trouve ce pays : inflation qui s’emballe, chômage grandissant et précarité dans le travail, dévaluation monétaire, effrayante insécurité personnelle, grave crise dans les services d’eau et d’électricité, éducation et santé, manque de logement, travaux publics obsolètes ou en exécution brouillonne, attention démagogique des besoins extrêmes des plus nécessiteux, et un et cetera qui même lointain n’en est pas moins néfaste.

Mais ces problèmes ne sont pas la principale préoccupation des deux groupes en lutte pour la “Silla de Miraflores” (le fauteuil présidentiel) et le butin pétrolier. C’est pourquoi notre réponse collective doit mépriser leur permanent chantage de nous demander un appui électoral en échange de solutions qui n’arrivent jamais ou qui sont ridiculement incomplètes. C’est l’heure de déborder ces oligarchies politiques pourries et de construire, par le bas, une vraie démocratie, avec égalité, justice sociale et liberté. Il faut accroître l’indignation généralisée devant la situation dont nous pâtissons, et la convertir en luttes sociales autonomes, larges et autogestionnaires. Il faut dire aux politiques du pouvoir que nous nous n’en avons pas besoin comme intermédiaires ou comme donateurs gracieux de ce que, en bas et unis, nous pouvons obtenir, sans « mains blanches » ni « bérets rouges ».

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