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Réflexions sur la récente « répudiation » de la doctrine chrétienne de la découverte par le Vatican ou l’hypocrisie institutionnalisée (Indigenous Action et Résistance 71)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, autogestion, canada USA états coloniaux, colonialisme, crise mondiale, guerres hégémoniques, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 20 avril 2023 by Résistance 71

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Pas de pardon pour le génocide : le rejet indigène de la “répudiation” par l’église catholique de la doctrine chrétienne de la découverte

Indigenous Action

4 avril 2023

Url de l’article original :

https://www.indigenousaction.org/no-pardon-for-genocide-rejecting-the-catholic-churchs-repudiation-of-the-doctrine-of-discovery/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Le 30 mars 2023, une déclaration conjointe de départements administratifs de la ville état du Vatican a été publiée condamnant “les actes de violence, d’oppression, d’injustice sociale et d’esclavage, incluant ceux commis contre les peuples indigènes.” L’église catholique a déclaré qu’elle “répudie ces concepts qui ont échoué à reconnaître les droits humains inhérents des peuples indigènes, incluant dans ce qui est devenu connu légalement et politiquement comme ‘la doctrine [chrétienne] de la découverte.’

Nous avons l’habitude des tromperies de l’église et cette “répudiation” ne fait pas exception.

Les mots de l’église catholique ne sont rien d’autre qu’une tentative de contrôle des dégâts et de minimisation de son héritage génocidaire tout en obscurcissant les bénéfices qu’elle continue d’engranger avec et en perpétuation de la violence coloniale.

En 1493, la bulle pontificale “Inter Caetera” du pape Alexandre VI (NdT : Rodrigo Borgia…) fut émise. Le document a établi la “doctrine chrétienne de la découverte” et fut centrale à la stratégie de christianisation développée par l’Espagne pour assurer le “droit exclusif” de réduire en esclavage les peuples indigènes des terres envahies par Christophe Colomb un an auparavant. Ce décret clarifia également la menace du pape d’assimiler par la force les peuples indigènes dans le catholicisme afin de renforcer “l’empire chrétien” (NdT : la chrétienté). Cette doctrine de “civilisation” mena à des schémas générationnels successifs de guerres génocidaires et écodicaires menés par les envahisseurs colonisateurs européens contre les modes de vie indigènes, leurs terres, leur esprit, leur culture et le monde de toutes nos nations sur ce continent. “La destinée manifeste”, l’invasion intensifiée des terres indigènes dans les soi-disants Etats-Unis, fut inspirés et validés par cette “doctrine” religieuse.

En 1823, la “doctrine de la découverte fut inscrite dans la loi des Etats-Unis comme manière de nier les droits des peuples indigènes dans une affaire qui alla jusqu’à la Cour Suprême des Etats-Unis : l’affaire Johnson vs McIntosh. Dans une décision unanime, le juge de la CS John Marshall écrivit dans son rendu du verdict, que les nations chrétiennes européennes avaient assumé le contrôle total sur les terres de “l’Amérique” durant l’âge de la “découverte”. En déclarant son indépendance de la couronne d’Angleterre en 1776, il nota que les Etats-Unis avaient de facto légalement hérité de l’autorité sur ces terres de la Grande-Bretagne, “ce, nonobstant l’occupation des sols par les natifs qui étaient des païens…” D’après le verdict, les peuples indigènes n’avaient aucuns droits en tant que nations indépendantes, mais seulement en tant qu’occupants des sols, locataires des Etats-Unis et ce sur nos propres territoires. La bulle pontificale Inter Caetera fut inclue dans la loi des Etats-Unis et continue d’être la base même de la “loi de la terre” et la justification de l’occupation coloniale et de la domination sur l’existence indigène.

La doctrine chrétienne de la découverte a de longue date été contestée par les peuples indigènes. De multiples délégations depuis les années 1970 ont visité le Vatican et demandé sa répudiation officielle par l’église. Dans les îles de Hawaii occupées, une cérémonie annuelle de la crémation de la bulle “Inter Caetera” a lieu annuellement depuis 1997.

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Inter Caetera, 1493

En réponse à la répudiation de la doctrine de la découverte de l’église catholique, quelques organisations indigènes ont critiqué la déclaration et émettent des demandes pour que l’église catholique prenne la “responsabilité”. Deborah Parker,  CEO de la National Native American Boarding School Healing Coalition a déclaré : “Alors que la décision du Vatican de répudier la doctrine de la découverte est une juste décision, elle minimise le rôle et la responsabilité de l’église pour tout le mal que la doctrine a causé aux peuples natifs. Cela ne change pas le fait que les vues de l’église ont autorisé les colonisateurs de saisir les terres natives ancestrales et d’assimiler les peuples natifs…

Nous demandons plus de transparence, incluant un accès aux documents et archives des pensionnats pour Indiens, que l’église a refusés de fournir. Nous demandons que l’église rende les terres aux nations tribales, terres sur lesquelles elle a géré ces pensionnats. Nous demandons que l’église soutienne la loi sur la vérité et la réconciliation, qui établirait une commission fédérale et mènerait une enquête complète sur la politique assimilatrice des pensionnats pour Indiens aux Etats-Unis (NdT : Quoi ?…  Remettre les clefs d’une enquête sur un crime contre l’humanité à l’état même qui l’a perpétré ? C’est demander à Al Capone et Lucky Luciano d’organiser leur propre procès, mieux aux dirigeants nazis de mener le procès de Nüremberg !!… Quand comprendront-ils qu’il n’y a pas et ne peut pas y avoir de solution au sein du système ?!!…). Et nous demandons que l’église respecte la souveraineté des nations natives et de leurs modes de vie.”

Avec la nouvelle des restes de 215 enfants natifs découverts en 2021 dans un charnier de pensionnat pour Indiens au “Canada”, une rage indigène collective fut déclenchée pour adresser le problème de l’héritage brutal de l’éducation coloniale forcée. La stratégie des pensionnats pour Indiens, fit partie d’une guerre politique, religieuse et idéologique contre les peuples indigènes et cibla particulièrement les enfants. (NdT : “Donnez-nous un enfant pour 7 ans et il nous appartiendra pour la vie”, disent les jésuites…)

En 2007, après des décennies de militantisme pour des réparations au soi-disant Canada, un accord de compromis émergea, le plus gros compromis financier contre l’état colonial. Cet accord incluait le versement d’une somme de 10 000 C$ à environ 90 000 personnes survivantes des pensionnats pour Indiens avec une somme additionnelle de 3 000 $ pour chaque année enduré dans un ou plusieurs pensionnats. Quelques 200 millions de dollars furent allouées pour financer ces programmes d’éducation et réconciliation. Comme partie de ce processus, l’église catholique a payé plus de 50 millions de dollars et a offert de payer 30 de plus. (NdT : en clair, cette manœuvre revient à dire : “prenez du fric, de ce fric que vous aimez tant et fermez vos gueules à tout jamais !”…)

Un groupe appelé la Commission Vérité sur le génocide au “Canada”, qui a accusée les pensionnats d’être responsables de la mort et disparition de dizaines de milliers d’enfants, rejeta cet accord déclarant : “Cette corruption et ce bâillonnement légal et financier  est présenté comme la “résolution finale” des plaintes des survivants des pensionnats pour Indiens, comme si un crime si odieux de stérilisation de masse, de viols en bande organisée, de torture rituelle et d’assassinat était solvable ou même réductible à une somme d’argent…

Le 1er avril 2022, le pape s’est excusé du rôle de l’église catholique dans l’assimilation violente par le moyen des pensionnats pour Indiens “canadiens”. (NdT : Poisson d’Avril !!…) Dans un communiqué écrit, le pape a reconnu le “manque de respect” colonial et l’assimilation forcée et a dit : “Je demande pardon à dieu pour la conduite déplorable de ces membres de l’église catholique et je veux vous dire du fond de mon cœur : je suis désolé. Et je me joins à mes frères, évêques canadiens, pour vous demander pardon.” (NdT : dit Jorge Bergoglio, ensoutané jésuite en chef argentin lors de la sale guerre de la junte militaire argentine de Jorge Videla dont il était un ami et avec qui il trafiqua des centaines d’enfants de “disparus”, pas une attitude déplorable d’un membre de l’église ça aussi ?… Comment peut-on prendre au sérieux les “excuses” d’un tel psychopathe ?…)

Dans la déclaration récente de la répudiation, l’église catholique a l’audace de dire qu’alors que beaucoup de catholiques “… ont donné leur vie pour défendre la dignité des peuples [indigènes]… Beaucoup de chrétiens ont commis des actions maléfiques contre les peuples indigènes pour lesquelles bon nombre de récents papes ont demandé pardon et de nombreuses occasions… Comme a insisté le pape François, leurs souffrances constituent une puissante mise en demeure d’abandonner la mentalité coloniale et de marcher avec eux côte à côte, dans le respect mutuel et le dialogue, reconnaissant les droits et valeurs culturelles de tous les individus et de tous les peuples. A cet égard, l’église est impliquée à accompagner les peuples indigènes et à faciliter les efforts visant à promouvoir la réconciliation et la cicatrisation.

Ils déclarent de manière absurde “… l’église est impliquée à accompagner les peuples indigènes et à faciliter les efforts visant à promouvoir la réconciliation et la cicatrisation.” Mais nous entendons toujours plus de mensonges théocratiques alors que les dogmatiques autoritaires religieux continuent de cracher leurs textes tout en assassinant au nom de leur dieu.

Nous n’avons absolument aucun désir d’être “accompagnés” par l’église dans la “réconciliation”. C’est dans son ombre que notre traumatisme et notre abus continuent et persistent. Nous refusons que ceux qui nous abusent et nous oppriment nous tiennent la main, ceux-là même qui aussi tentent de décider en quels termes la “réconciliation” doit avoir lieu. Des déclarations de remords sur des faits historiques ne servent à rien si les systèmes de domination et d’exploitation coloniaux demeurent.

L’église demande directement pardon, “ce n’est que justice que de reconnaître ces erreurs, reconnaître les terribles effets de la politique d’assimilation et la douleur dont ont fait l’expérience les peuples indigènes et de demander pardon.

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A cela nous déclarons : “Merde à leur demande de pardon”. Comment osent-ils demander “pardon” tout en demeurant assis sur un trône payé par des richesses, terres et ressources volées, pillées dans le monde entier ? Nous attendons avec impatience le jour où leurs murs s’effondreront autour d’eux et que les empires que leurs idéaux ont construits ne soient plus que ruines et gravas fumants !

La chrétienté dans son ensemble a été de longue date une institution autoritaire patriarcale de violence coloniale, qui a perpétué un assassinat de masse des femmes durant sa période de l’inquisition (NdT : “chasse aux sorcières”… qui fut plus virulente chez les protestants certes, mais qui fut une “marque de fabrique” chrétienne quoi qu’il en soit…).  La Malleus Maleficarum et la bulle pontificale précédente Summis desiderantes affectibus, furent explicitement utilisées pour diaboliser et assassiner les “sorcières païennes” indigènes de l’Europe. La doctrine fut la base de la suprématie blanche d’incitation inquisitoriale génocidaire afin d’éliminer des cultures européennes ancrées comme les cultures juive, musulmane et gitane alors qu’ils mettaient en place la suppression et la destruction coloniales des cultures et terres indigènes sur les continents d’Afrique et soi-disant des “Amériques”.

L’histoire de leur foi est écrite avec du sang. Ils ne peuvent peuvent pas vraiment répudier la doctrine [chrétienne] de la découverte parce qu’elle est la fondation même de leur “civilisation”. La civilisation chrétienne a toujours été une guerre spirituelle de domination de la terre-mère. A chaque massacre d’indigènes, une croix. Sur chaque pupitre d’enfant indigène des pensionnats, une bible.  Sur quasiment tous les bateaux d’esclaves en provenance d’Afrique, un chrétien dévot à la barre.

On ne parle pas de la colonisation au passé simple.

La domination systématique et l’annihilation des peuples indigènes et de leurs modes de vies et des femmes au nom de “dieu” continue de par le monde. La doctrine de la découverte alimente des travaux missionnaires actuels par des catholiques et autres sectes chrétiennes qui essaient de convertir violemment des peuples indigènes dans bien des parties du monde. Ils tirent leurs pratiques et tactiques missionnaires de l’église catholique, celles développées durant l’inquisition et les conquêtes coloniales. Il n’y a pas de différence entre les actuels évangélistes, mormons ou témoins de Jéhovah et tout autre projet d’invasion coloniale de l’Afrique de l’Amérique du Sud et du système des “réserves”. Toutes les dominations chrétiennes faisant un travail de missionnaire font partie de l’héritage de la doctrine chrétienne de la découverte, qui continue de prôner l’assimilation forcée des peuples indigènes aujourd’hui encore.

Ceci est aussi l’héritage que les nationalistes chrétiens suprématistes blancs continuent de maintenir à travers ce qu’on appelle les “Etats-Unis”. Ils essaient d’enterrer la violence politique avec des attaques sur la “théorie critique de la race” tout en continuant de déshumaniser les femmes et les homosexuels. La façade de la pleurnicherie de masse et de fabrication de boucs émissaires ne sont pas suffisants pour échapper aux conséquences d’une histoire de génocide, de mise en esclavage et d’écocide.

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L’église catholique tente de réécrire l’histoire et de se distancer de son rôle et de sa responsabilité dans la violence de masse menée dans le monde contre la Terre et l’existence.

Des déclarations récentes disent : “La “doctrine de la découverte” ne fait pas partie de l’enseignement de l’église catholique. La recherche historique démontre très clairement que les documents pontificaux en question, écrits dans une période historique bien spécifique et reliés à des affaires et questions politiques bien précises, n’ont jamais été considérés comme expressions de la foi catholique… ces documents furent manipulés à des fins politiques par des puissances coloniales concurrentes afin de justifier d’actes immoraux qui furent perpétrés contre les peuples indigènes, parfis, sans opposition des autorités cléricales.

NdR71 : ceci est FAUX ! Il suffit de lire les bulles qui ne sont on ne peut plus explicite ! Nous les avions traduites il y a plusieurs années, veuillez les lire ici et juger par vous même. L’original de la bulle Inter Caetera de 1493 en latin est conservée au musée espagnol de la marine et de la colonisation à Séville en Andalousie. Steven Newcomb, auteur, chercheur et analyste historique Pawnee a fait le déplacement avec un éminent latiniste pour analyser le document et confirme ce qui y est écrit et que nous avons traduit…

Malgré les protestations indigènes, le pape François a canonisé Junipero Serra en 2015. En 1769, Serra fonda la première de 21 missions catholiques dans ce qui était déjà appelé “la Californie”. Sous Serra, des dizaines de milliers de natifs furent réduits en esclavage et brutalisés. Alors que les statues de racistes étaient déboulonnées durant le soulèvement anti-racial de 2020 après le meurtre de George Floyd, des statues de Junipero Serra (au moins 7 d’entre elles) furent déboulonnées et décapitées, des statues et monuments à la gloire de Christophe Colomb furent aussi saccagés et détruits. En soi-disant Californie, 5 personnes furent mises en accusation pour vandalisme pour leur rôle présumé dans le déboulonnage d’un monument à la gloire de Serra.

De Poppy à Toypurina, des ancêtres indigènes brûlèrent les missions et tuèrent les missionnaires catholiques pour défendre notre terre-mère et toute existence. Alors que toujours plus de cadavres d’enfants disparus sont retrouvés dans les charniers des pensionnats pour Indiens au soi-disant Canada, 68 églises ont été rapportées vandalisées, beaucoup brûlées par la rage et le désir de vengeance indigène.

Des excuses ne sont pas suffisantes, une dette obligée est à régler sous bien des formes, comment pourrons-nous jamais la solder ? Alors que beaucoup demandent des réparations, nous devons contrer cet effet : nous ne voulons pas de compensation financière, de paiement, mais nous voulons la ruine des institutions et des idéaux de la domination, du contrôle et de l’exploitation. Nous ne faisons aucune demande  de ce et sur ce que nous voulons abolir. Alors que des sites sacrés demeurent sous attaque et que les blessures inter-générationnelles demeurent béantes, nous continuons de résister aux incessants et brutaux héritages de la violence religieuse coloniale. Leur répudiation arrive 500 ans trop tard. Nous recherchons l’abolition du système et la vengeance.

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Read our previous post: Colonial Education is Still War. Indigenous knowledge & rage is power.

Vatican statements:
https://press.vatican.va/content/salastampa/en/bollettino/pubblico/2023/03/30/230330b.html

https://press.vatican.va/content/salastampa/it/bollettino/pubblico/2022/04/01/0232/00500.html#en

Recommended reading:
Columbus and Other Cannibals The Wetiko Disease of Exploitation, Imperialism, and Terrorism, Jack Forbes

An Indigenous Peoples’ History of the United States, Roxanne Dunbar-Ortiz

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Dans l’esprit de Cheval Fou…

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Lectures complémentaires sur Résistance 71 en PDF :

“Païens en terre promise, décoder la doctrine chrétienne de la découverte”, Steven Newcomb

“Comprendre la doctrine chrétienne de la découverte pour mieux abattre le colonialisme” version Steven Newcomb, — version Peter d’Errico

“Nous sommes tous des colonisés”, Résistance 71

« Effondrer le colonialisme », JBL1960

“Wasase”, Taiaiake Alfred

« Un manifeste indigène », Taiaiake Alfred

“Chiapas, le feu et la parole”, textes zapatistes choisis

“Zapatistes, Chiapas, les origines indigènes d’une communauté en armes”, Tikva Honig-Parnass

Nos pages : “Colonialisme et doctrine chrétienne de la découverte” et “Colonialisme et luttes indigènes”

Indigenous-Action-Podcast1

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« Les excuses ne veulent rien dire…
tant que la violence du système colonial demeure ! »

proverbesioux

Stop au pape : les dessous de la visite pontificale au Canada le 23 juillet 2022 (Kevin Annett)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , on 20 juillet 2022 by Résistance 71

Bergoglio_Videla
Double effet Jorge… 
Bergoglio absout Videla…

Jorge Mario Bergoglio non seulement soutenait la dictature militaire Argentine, mais il a aussi joué un rôle direct et complice dans la ‘sale guerre’ (la guerra sucia), en liaison avec le chef de la junte militaire Argentine le général Jorge Videla, menant à l’arrestation, la torture, l’emprisonnement et la disparition de prêtres catholiques progressistes et de citoyens opposés à la règle militaire sévissant en Argentine.”
~ Michel Chossudovsky ~

Il (le général Videla) informait la hiérarchie catholique du pays au sujet de la politique de “disparition” des opposants politiques de son régime et que les hauts dignitaires catholiques le conseillaient sur la façon de “gérer” cette politique.”
~ Général Jorge Videla dans un entretien avec le journal El Sur ~

Sous les jupes : qui est Jorge Mario Bergoglio alias le pape François 1er, notes sur un pape du Nouvel Ordre Mondial 

Kevin Annett

19 juillet 2022

Texte reçu par courriel

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

MaJ 26 juillet 2022 : « J’accuse », lettre ouverte à Mary Simon GG du Canada (Kevin Annett)

MaJ 1er août 2022 : « Le pape admet le génocide au Canada ! » (TICEE / Kevin Annett)

On doit se poser des questions au sujet d’un type qui se promène tout le temps en robe blanche…

Le grand romancier de série noire et magnat du pétrole raté Raymond Chandler, qui savait de quoi il retournait sur la nature sordide du pouvoir, avait observé que vous pouvez toujours remarquer le plus gros gangster de la ville de la façon dont “il s’habille pour plaire.” L’évêque de Rome actuel semble être un très bon élève de Chandler.

Jorge Bergoglio a toujours été quelqu’un qui projette une très bonne image publique, sans aucun doute à cause du sillage de meurtre et de corruption qu’il laisse derrière lui. Depuis l’époque de ses salades comme grand ami et homme de paille de relation publique de la junte militaire assassine argentine, Bergoglio s’est fié à son visage souriant et débonnaire pour distraire de tous les squelettes entassés dans son placard. Ceci est peut-être pourquoi son surnom parmi les évêques d’Amérique latine est “El Cameleon” ou “le caméléon”

Changer d’image est une spécialité de l’homme aujourd’hui appelé “pape François”. Son ascension rapide de petit prêtre à la tête des jésuites et archevêque de Buenos Aires est due à son amitié avec des bouchers comme Jose Lopez Rega, fondateur des escadrons de la mort qui torturèrent et tuèrent des milliers d’Argentins, y compris les propres prêtres de Bergoglio, durant la “sale guerre” des années 1970-80. Bergoglio fut si souvent vu en la “bonne” compagnie du dictateur général Jorge Videla, qu’ils furent surnommés “los gamelos Jorges” ou “les jumeaux Jorge / Georges”. Pourtant ces associations bien sanglantes, n’ont pas empêché Bergoglio de poser simultanément, comme il le fait maintenant, comme réformateur de l’église et défenseur politiquement correct des droits de l’Homme.

Clairement, un magouilleur comme  ce curieux Georges était destiné pour une encore plus grande criminalité au sein de l’église de Rome, spécifiquement avec le pape Benoît XVI tombé en disgrâce et déposé début 2013 et le besoin impérieux de contrôle des dégâts. Jorge Bergoglio fut juste ce dont une papauté chancelante et affaiblie avait besoin et demandait.

Et bien, El Chameleon remet le couvert la semaine prochaine dans une autre performance théâtrale publique. Bergoglio arrive au Canada le 24 juillet, soi-disant pour faire couler quelques larmes de crocodile sur les légions d’enfants indigène que son église a massacré pour leur bien bien entendu. Hypocrisie et pirouette mises à part, il est très curieux pour Bergoglio de le faire dans la mesure où il ne voit absolument rien de mal dans l’assassinat “d’infidèles païens”. La dernière fois que le pape François est venu en Amérique du Nord, en 2017, il a “béatifié” Junipero Serra, un missionnaire catholique qui a réduit en esclavage et épuisé au travail plus de 100 000 Indiens dans les plantations californiennes. Bergoglio avait fait remarquer en cette occasion : “Nous sommes inspirés par son zèle…

Alors pourquoi le génocide est-il un fait béni en Californie mais sujet à de soi-disantes “excuses” au Canada ? Bizarre Georges, vraiment bizarre…

Nonobstant tous les dupes suiveurs de Bergoglio qui avalent les couleuvres comme ce deux poids deux mesures de la même manière qu’ils croient qu’on trouve dieu dans une espèce de gaufrette de communion, le reste d’entre nous doit se demander le véritable but de cette visite du pape ce mois-ci au Canada.

La réponse tient en deux mots : Chine et fric, plein de fric…

Vous vous rappelez comment le président Joe Biden a rampé récemment à Rome pour cirer les pompes de Bergy. Joe n’était pas la seulement pour obtenir des voix catholiques ou pour pourrir le premier amendement de la constitution des États-Unis sur la séparation de l’église et de l’État. Son véritable but était de mettre un coup d’arrêt au transfert de très grosses réserves d’or du Vatican des Etats-Unis et d’Italie vers Pékin. Car sous Bergoglio, la papauté est en train de passer d’un bateau à un autre et de passer sur l’embarcation chinoise et de favoriser financièrement la mise sous tutelle de l’économie nord-américaine.

Ce qui nous amène à Prince Rupert, Colombie Britannique.

D’après des sources vaticanes, un jour avant l’apparition programmée de Bergoglio à Edmonton le 24 juillet, l’entourage pontifical va rencontrer sur la côte ouest canadienne des hauts fonctionnaires chinois et signer un accord de crédit. Cet accord va fournir 700 milliards de dollars des fonds du Vatican pour financer l’expansion du contrôle chinois sur le pétrole, le gaz naturel et l’infrastructure de transport canadiens et états-uniens. Bergoglio sera accompagné dans sa mission par le secrétaire d’état du Vatican Pietro Parolin, qui est le plus puissant soutien de l’alliance de Rome et de Pékin et qui a fait se réaliser l’accord de Prince Rupert.

Une autre indication de ce mouvement est le très curieux arrêt de Bergoglio pendant trois heures à Iqaluit, Nunavut (territoire Inuit), à la fin de son itinéraire canadien. Il n’y a pas grand chose dans cette région des îles Baffin à part des glaces flottantes et des ours polaires, sauf que ceci est placé au dessus de plus d’un quart des réserves pétrolières non exploitées du Canada. De la même manière, la première étape officielle de Bergoglio est au cœur de la région des sables bitumeux en Alberta juste à côté d’Edmonton.

Rien de tout cela ne vient vraiment par surprise, quand on considère  que le Vatican est la plus grande banque, la plus secrète au monde et la plus grande blanchisserie d’argent sale. Mais l’apparition personnelle de Bergoglio pour finaliser cet accord n’est pas juste à propos de gros sous. C’est un signe de l’importance stratégique de la nouvelle alliance politique entre Rome et Pékin afin de consolider la nouvelle tyrannie globale connue sous le vocable de corporatocratie.

Après tout, l’église de Rome est la plus vieille corporation au monde. Elle est aussi l’architecte historique du fascisme et de son système corporatiste, entrepreneurial totalitaire, qui fut le pionnier de ce qui est aujourd’hui le Nouvel Ordre Mondial. Le Vatican est un allié naturel de la Chine et son système maoïste-mandarin d’adoration d’empereur et de règle de parti unique qui reflètent le système de la papauté. Ceci fut rendu évident lorsque, dans un coup sans précédent en septembre 2018, le pape François signa un accord avec le gouvernement chinois permettant à ce dernier de nommer des évêques catholiques chinois : un tel pouvoir décisionnaire généralement est l’apanage exclusif de Rome.

Cette action fut immédiatement suivie par une série de transferts de fonds entre le Vatican et Pékin pour un total de 2 milliards de dollars par an, d’après l’ex-haut fonctionnaire chinois Guo Wengui.

Les banquiers ne sont pas le type de personnes à faire confiance pour leurs largesses à des leaders douteux, spécifiquement lorsque cela touche une opération majeure comme la Banque du Vatican qui détient et gère une majorité des dépôts financiers mondiaux. Le dernier pape qui n’a pas joué le jeu des gnomes de Zurich a terminé mort après un mois de pontificat (NdT : Jean-Paul 1er, cardinal Albino Luciani, élu en août 1978, décédé au Vatican en septembre 1978)…

Mais le pape François n’est pas Jean-Paul I. Le simple fait que le fourbe argentin est toujours perché sur le “trône” pontifical après une décennie est qu’il va siéger personnellement avec les Chinois le 23 juillet, veut simplement dire qu’il est juste ce que les banquiers ont aussi ordonné.

Il n’y a rien de plus traître que la politique romaine, vaticane, spécifiquement pour quelqu’un si personnellement compromis que Jorge Bergoglio. Son passé entaché de sang en Argentine, incluant son rôle déterminant dans le trafic des enfants des prisonniers politiques et l’obtention du financement du Vatican pour soutenir la junte militaire et l’achat des missiles Exocet français pour l’Argentine contre l’Angleterre dans la guerre des Malouines de 1982, est bien exploité par ses adversaires du collège des cardinaux.

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Bergoglio fait face à une opposition renforcée parmi les cardinaux traditionnellement pro-occident autour de l’ex-pape Benoît XVI, Joseph Ratzinger, dont les alliés parmi les évêques canadiens ont bloqué la tentative de visite de Bergoglio au Canada l’an dernier, apparemment avec l’aide des Etats-Unis. Son voyage à venir a été menacé par les conseils des anciens des nations premières avec le lancement d’une campagne “Stop au pape” qui planifie de bloquer et de perturber les évènements pontificaux.

En plus de ça, il y a aussi cette petite affaire de la très curieuse relation entre Georges et Maxima Zorreguieta, la reine de Hollande. Il semble que Maxima, citoyenne argentine, qui connaît Bergoglio depuis qu’elle est enfant, lui a fait des versements de fonds réguliers depuis 2008 de l’ordre de 12 000 à 15 000 euros chaque mois ! Lorsqu’il devint pape en 2013, Maxima lui donna en plus 128 000 euros ou quelques 160 000 US$(Source: Dutch journalist Ella Ster and others)

Lorsqu’il fut confronté à ce fait en juin 2019, le bureau de presse du Vatican a d’abord nié, puis confirmé la relation financière entre le pape et la reine hollandaise ; mais il a refusé de commenter sur la documentation montrant que Bergoglio l’a aidé à purger un casier judiciaire qu’elle avait contracté en Argentine, ce afin de lui permettre de se marier à un membre de la famille royale hollandaise. Mais la gangrène est plus profonde.

Le père de Maxima Zorreguieta est Jorge Zorreguieta, qui fut membre du cabinet ministériel dans la junte militaire de Videla pendant la sale guerre et était un ami proche du présent pape François. Zorreguieta fut forcé de démissionner de la junte en 1981 lorsque des allégations firent surface comme quoi il était personnellement impliqué dans le rapt et la torture de citoyens argentins, incluant une femme journaliste qui fut très critique à la fois de la junte militaire et de Bergoglio et qui fut assassinée en prison.

Quoi qu’il en soit, d’après une sœur en retraite qui servit à Buenos Aires au bureau du diocèse sous les ordres de l’archevêque d’alors, Jorge Bergoglio, Zorreguieta était un participant régulier avec son ami Bergoglio, “d’étranges cérémonies” dans les sous-bassements de la cathédrale de la Plaza del Mayo, impliquant le viol rituel, la torture et le meurtre d’enfants. Et apparemment, Maxima Zorreguieta fut utilisées dans ces rites lorsqu’elle était enfant, dans ce qui fut découvert être un réseau sacrificiel inter-générationnel au sein de l’église catholique romaine et connu sous le nom du Neuvième Cercle.

Toos Nijenhuis est une Hollandaise qui a été élevée au sein d’une famille catholique du Neuvième Cercle à Utrecht et elle fut rituellement violée et torturée dès l’âge de quatre ans. Lorsqu’elle eut 9 ans, elle fut témoin d’un viol et d’un meurtre perpétré par l’archevêque Jorge Bergoglio sur une petite fille du Neuvième Cercle dans la crypte d’un château en dehors d’Utrecht. Elle témoigne aussi avoir vu le cardinal Alfrink et l’ex-reine de Hollande Beatrix, la mère du mari actuel de Maxima Zorreguieta et roi de Hollande Guillaume-Alexandre, participer à ce rituel. ((481) ITCCS – Testimony of Toos Nijenhuis – Ritual Child Sacrifice in the Vatican – YouTube)

Ces faits placent la réunion du pape François à Prince Rupert sous une nouvelle lumière bien glaciale. Car la route allant de là à sa prochaine destination circule justement au travers de ce qui est appelé “la route des larmes”, région où des familles entières natives sont portées disparues de manière routinière.

D’après l’ex-gendarme de la police montée du Canada (GRC), George Brown, qui a travaillé avec moi dans une enquête citoyenne sur des femmes portées disparues, beaucoup de cadavres de natifs retrouvés le long de la route des larmes entre Prince Rupert et Prince George, avaient des organes qui manquaient et présentaient des signes de dépeçage rituel. Mais ces faits ont été effacés des rapports de police et légistes et totalement censurés par les médias.

De la même importance est le fait que les rituels du Neuvième Cercle tendent à se produire les 23ème ou 24ème jour de certains mois, d’après les arcanes de dates rituelles romaines. Jorge Bergoglio va arriver au Canada et rencontrer les officiels chinois associés, précisément durant ces jours du mois de juillet ; car les macabres cérémonies du Neuvième Cercle sont faites pour coïncider avec des évènements importants dans l’ancienne croyance que le sang des innocents assure et sanctifie leur succès.

Après tout, une telle croyance en le pouvoir rédempteur du sacrifice d’enfants est le fondement même de la foi catholique et est personnifiée dans sa “messe” où il est cru que le corps et le sang du fils sacrifié, Jésus, sont consommés pour donner la vie éternelle. La ligne séparant une telle pratique de celle du cannibalisme d’enfants qui se produit lors des messes sataniques du Neuvième Cercle est si ténue, qu’elle est quasiment non-existante.

Je suis toujours très perplexe concernant le fait que quiconque ayant une connaissance du génocide religieux ou de la politique officielle de l’église catholique qui assume et protège le viol d’enfants et leur torture, trouverait difficile de croire que des hommes “saints” en robes blanches sont couverts du sang des autres. Jorge Bergoglio a trempé dans des affaires de meurtre depuis des années et sous ses jupes se trouvent la preuve à peine voilé, comme Jésus le décrit :

“Que la malédiction soit sur vous, prêtres et pharisiens, hypocrites ! Car vous êtes tels les tombes qui paraissent si belles du dehors, mais qui sont emplies des os des hommes morts et de toutes les impuretés !”

Que Bergoglio et ses complices de l’église et de l’état soient arrêtés et menées devant la justice ou pas, va déterminer combien encore d’enfants vont mourir aux mains de l’église qui a mené au massacre officiel de 60 000 enfants natifs dans les “pensionnats pour Indiens” du Canada. Quoi qu’il en soit, la justice du ciel a prononcé son propre verdict contre la plus vieille conspiration criminelle de notre planète et sur le tueur nommé Jorge Mario Bergoglio, dont le titre officiel est celui de “vicaire du Christ”, Vicari Christi ou : “Celui qui remplace le Christ”…

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Lectures complémentaires :

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Doctrine chrétienne de la découverte ou le profond désir chrétien de domination (Steven Newcomb)

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“En se présumant eux-mêmes inconsciemment d’avoir de droit un pouvoir mental de juger les “païens”, les chrétiens furent capables d’affirmer que les Indiens n’avaient pas le droit de continuer de vivre leur mode de vie libre et indépendant. Sur la base biblique que le peuple élu possède la tâche providentielle de soumettre la Terre et d’exercer une domination sur tout être vivant, les chrétiens se considéraient eux-mêmes comme un peuple élu ayant l’obligation divine de “sauver” les païens et leurs nations en les subjuguant, ce qui fut référé par le doux euphémisme de les “civiliser”. Ceci devait être accompli en brisant les nations païennes pour ensuite tourner leurs membres en des individus chrétiens qui deviendraient, par le moyen d’une assimilation graduelle, soit des sujets d’une monarchie chrétienne européenne ou des citoyens d’un état européen chrétien. De ce point de vue, les païens sont destinés par dieu à être sauvés et réduits à la “civilisation” européenne chrétienne.”
~ Steven Newcomb, 2008 ~

Le profond désir chrétien de domination

 

Steven Newcomb

 

Juillet 2019

 

url de l’article original

http://originalfreenations.com/the-deep-desire-for-christian-domination/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le désir des nations chrétiennes de dominer les nations “infidèles” et leurs terres, a mené à un désir de “découvrir” ou de localiser toutes terres infidèles de par le monde, qui n’avaient pas encore été dominées. Ceci devait être fait afin d’étendre l’empire chrétien (NdT: le tristement célèbre “christianorum dominorum”…). Ce désir eut pour résultat le fait que les monarques chrétiens autorisèrent des voyages de recherche de toute terre non-chrétienne qui n’avaient pas encore été soumises à la domination chrétienne.

Le pape et les monarques de la chrétienté croyaient que c’était la volonté de dieu pour que “Son” empire et sa domination soient étendus sur toutes les parties de la planète. Pour ce faire, il devenait nécessaire de naviguer les océans à la recherche de tout endroit qui n’avait pas encore été forcé de vivre sous la domination du “dieu” chrétien et de son empire de domination. Nous savons tout cela grâce à une phrase écrite dans une bulle pontificale de 1493 (NdT: Inter Caetera du pape Alexandre VI, Rodrigo Borgia)), “Nous croyons en Lui (dieu), celui par qui se créent les empires et les dominations de toutes choses.

Ce qui a été appelé la “doctrine de la découverte” est fondée sur la croyance que ce fut la volonté de dieu que les monarques chrétiens localisent et dominent toutes terres non-chrétiennes. Ce soi-disant “droit de domination” divin se métamorphosa en un “droit de la découverte” ou en un “droit de la découverte chrétienne”. Dans ce contexte donc, le mot “découverte” dans l’expression “doctrine de la découverte” veut dire “accomplissement de la volonté de dieu de localiser les terres non-chrétiennes afin de les dominer ainsi que les peuples et nations y vivant.

Ce désir de domination se reflète dans un passage de la bible au psaume 2:8:

Demandez-moi et je vous donnerais les païens en héritage et ferais des plus belles parties de la terre votre possession.” Parce qu’un héritage est une forme de propriété, le psaume 2:8 dit de fait que les gentils et non-croyants seront donnés au “peuple élu” en tant que forme de propriété, ce avec toutes les parties non encore sous domination de la terre pour que tout cela entre en possession du “peuple élu”. Ceci évoque également un sens de la propriété que William Blackstone a défini comme un droit de “domination despotique” ou en d’autres termes, une affirmation du droit de domination.

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L’affirmation d’un droit de domination chrétienne

 

Steven Newcomb

 

Mai 2019

 

~ Traduction Résistance 71 ~

 

Ce qui a été typiquement appelé “La doctrine de la découverte” serait, de mon point de vue, mieux nommé comme étant la “doctrine de la domination chrétienne”. L’idée même de “découverte” n’a de sens que dans le contexte de ces monarques de la chrétienté s’aventurant dans la localisation des terres jusqu’ici inconnues du monde chrétien. Une fois que des terres correspondant à la description donnée étaient localisées au cours de longs voyages maritimes, les représentants du monarque particulier étaient instruits de pratiquer une sorte de rituel afin de s’approprier symboliquement un droit de domination sur cette position géographique particulière, que ce soit en tenant une poignée de la terre étrangère, en brisant une branche, en éparpillant de l’eau (“bénite”), en agitant une épée ou quoi que ce soit d’autre.

En 1823, La Cour Suprême des Etats-Unis (CSEU), sous la direction du juge John Marshall, remémora une partie de cette étrange histoire et examina ce que la cour appelait le “droit de découverte”. Marshall y déclara que le “droit de découverte” fut très bien illustré par la commission royale du roi d’Angleterre Henry VII donnée à John Cabot et à ses fils. Cette commission instruisit les Cabot de “rechercher, de découvrir, de trouver, quelques îles, terres et provinces des païens et des infidèles qui jusqu’à ce jour demeuraient inconnus de tout le peuple chrétien.

En d’autres termes, les Cabot reçurent pour instruction d’aller à la recherche de terres où vivaient des païens et des infidèles et une fois arrivés sur place, immédiatement s’emparer de l’endroit au nom du droit chrétien de domination de ces gens et de toutes ces terres non-chrétiennes. La CSEU appela cette affirmation d’un droit de domination l’”ultime dominion”. Bien trop de gens ne comprennent pas que le mot “dominion” dérive du mot latin signifiant “domination”.

Source:

http://originalfreenations.com/the-claim-of-a-right-of-christian-domination/

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Lectures complémentaires:

Nous_sommes_tous_des_colonisés (PDF)

Pierre_Clastres_De l’ethnocide

Pierre_Clastres_Echange-et-pouvoir-philosophie-de-la-chefferie-indienne

Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes

Chiapas-Feu-et-Parole-dun-Peuple-qui-Dirige-et-dun-Gouvernement-qui-Obeit

Aime_Cesaire_Discours_sur_le_colonialisme

Manifeste pour la Société des Sociétés

Comprendre-le-systeme-legal-de-loppression-coloniale-pour-mieux-le-demonter-avec-peter-derrico1

Comprendre-le-systeme-legal-doppression-coloniale-pour-mieux-le-demonter-avec-steven-newcomb1

Effondrer le colonialisme

Meurtre par décret le crime de génocide au Canada

Un_manifeste_indigène_taiaiake_alfred

kaianerekowa Grande Loi de la Paix

La Grande Loi du Changement (Taiaiake Alfred)

Païens en terre promise, décoder la doctrine chrétienne de la découverte

 

“Après avoir souffert au-delà de la souffrance, la nation rouge se relèvera de nouveau et ce sera alors une bénédiction pour un monde devenu bien malade. Un monde empli de promesses brisées, d’égoïsme et de séparations. Un monde se languissant de lumière. Je vois une époque de sept générations lorsque toutes les couleurs de l’humanité se rassembleront sous l’arbre sacré de la vie et la terre entière redeviendra de nouveau un cercle unique. Ce jour là, il y aura ceux parmi les Lakota qui porteront la connaissance et la compréhension de l’unité parmi tous les êtres vivants et les jeunes gens blancs viendront vers ceux de mon peuple pour leur demander de leur dispenser leur sagesse. Je salue la lumière dans tes yeux, là où réside l’univers entier. Car quand tu es au centre de toi-même et que je suis également en cet endroit en mon sein, alors nous serons un.”
~ Tasunke Witko, Crazy Horse, Cheval Fou, chef de guerre Oglala ~

Effondrer le colonialisme de l’intérieur par l’apostasie collective généralisée.. (Jo Busta Lally)

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Résistance 71

 

5 mars 2019

 

Nous sommes particulièrement heureux d’introduire le pdf tout récent réalisé par Jo de JBL1960 sur son parcours du combattant pour renier et se faire radier des registres de baptême de l’église.
La démarche de Jo est un des moyens d’effondrer le colonialisme, qui depuis l’époque de la formation des états-Nations fin XVème et XVIème siècles, possède une fondation  religieuse avérée et dont l’ancrage historique est toujours le plus souvent bel et bien réel.

Jo nous y rappelle ces fondements, puis le développement intrinsèquement génocidaire de la conquête de nouveaux territoires au détriment des populations indigènes ; sa prise de conscience et sa volonté de boycott de l’institution religieuse originairement responsable du grand méfait colonial des ces 500 dernières années, poussant l’affaire plus loin même, allant jusqu’au reniement du baptême.

Les dessous de l’affaire révélés dans ce PDF des plus intéressants et d’une actualité toujours des plus brûlantes, cadrant particulièrement dans notre mouvement conjoint pour la répudiation de la doctrine chrétienne de la découverte.

PDF à lire et diffuser sans aucune modération:

L’apostasie collective comme triomphe anticolonial en PDF:

Effondrer-les-empires-coloniaux-par-apostasie-collective-de-jo-busta-lally

 

Colonialisme, Vatican et héritage de la domination…

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Rejoignez le mouvement pour la répudiation des bulles papales colonialistes, plus nous mettrons de pression sur la hiérarchie cléricale jusqu’au Vatican et plus ces diktats pontificaux auront de chance d’être répudiés.

— Résistance 71 ~

 

A lire: « Païens en terre promise, décoder la doctrine chrétienne de la découverte », Steven Newcomb, 2008 (version PDF en français, traduction de Résistance 71, mise en page JBL1960)

 

Le Vatican et son héritage de domination

 

Une institution comme le Vatican ne peut pas “conquérir” puis prétendre qu’elle ne porte aucune responsabilité

 

Steven Newcomb

 

20 mars 2017

 

url de l’article original:

https://indiancountrymedianetwork.com/news/opinions/vatican-legacy-domination/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le mois dernier, la pape François a rencontré des représentants des peuples indigènes à Rome. En cette occasion, François a émis une déclaration qui a été largement vue comme une indication tacite faite de son soutien à l’initiative de Standing Rock dans leur dispute en regard de l’affaire du Dakota Access Pipeline. Bien que le pape François n’ait pas mentionné cette controverse en particulier, il a dit que “le droit à un consentement préalable informé” devrait prévaloir “lorsqu’on plannifie des activités économiques qui pourraient interférer avec les cultures indigènes et leur relation ancestrale avec la Terre.

Ce que la nouvelle au sujet de cette excellente déclaration du pape a laissé de côté quoi qu’il en soit, est le rôle du Vatican dans la mise en marche d’un ordre global de domination qui continue à être utilisé par les gouvernements ses états et des entreprises afin d’opprimer des nations et peuples indigènes. Afin que le pape puisse fournir une plus grande contribution au dialogue global au sujet des peuples indigènes, il me semble qu’il devrait ouvertement discuter du système de domination global mis en place par le Vatican et qu’on peut retracer au travers de decrets pontificaux émis par les prédecesseurs du pontife actuel.

Voici le scenario: le Vatican est une massive institution ayant plus d’un milliard de fidèles et une énorme influence globalement. Au cours de quelques siècles, cette institution a promulgué et maintenu un état d’esprit de domination et de deshumanisation. Cet état d’esprit a eu pour résultat la publication de toute une série de documents par cette institution vaticane, documents qui sont facilement accessibles aujourd’hui sur internet.
Question : Après toute cette destruction qui s’en est suivie sur la base de documents qu’elle a délivrés, quelle responsabilité incombe au Vatican pour avoir émis ces documents en première instance ? Quelle responsabilité incombe pour avoir plannifié et mis en place des plans conceptuels pour créer un système global de domination qui continue à être utilisé contre des nations et peuples qui continuent à être dominés aujourd’hui et sont ainsi appelés “peuples indigènes” ?

Les documents pontificaux mortifères datant des XIVème et XVème siècles peuvent être exprimés en termes arithmétiques très simples, utilisant des mots clefs tirés de ces documents pontificaux:

envahir + capturer + vaincre + subjuguer + réduire en esclavage + saisir toutes les possessions et propriétés = civilisation et domination ou, seconde réponse possible, l’affirmation d’un “pouvoir plénier” américain sur nos nations originelles.

L’archevêque Silvano Tomasi du Conseil Pontifical pour La Justice et la Paix m’avait référé à la déclaration de la Conférence Canadienne des Evêques désavouant la “doctrine de la découverte” et la notion de “terra nullius” (cette idée que les terres des peuples indigènes étaient vacantes ou vides lorsque les chrétiens envahirent sur ce continent dit des “Amériques”). Ceci mène à une autre question: en termes pratiques, qu’est-ce que cela veut dire pour des évêques de l’église catholique de dire maintenant qu’ils rejettent “la doctrine de la découverte””, spécifiquement étant donné que le Vatican a, par le moyen de cette doctrine, accumulé des millionss d’acres de terre et une très très vaste richesse dite être “incalculable” ?

Est-ce que cela veut dire que maintenant le pape François et le Vatican sont prêts à dire que nos nations et peuples originels ont parfaitement le droit de vivre libres des systèmes de domination construits sur la base des doctrines de la découverte et de la domination et un système comme la loi fédérale indienne des Etats-Unis (NdT: et la loi sur les Indiens , Indian Act, au Canada) ? Que veut dire le rejet de la doctrine du Vatican en termes des grandes surfaces de terre et de la grande richesse qu’il a réussi à accumuler sur la base même de ces doctrines ?

Il est grand temps pour le Saint Siège d’ouvrir le dialogue avec les peuples et nations indigènes, tout en examinant en détail les éléments clef qui furent utilisés pour la construction du modèle global de l’empire chrétien de la domination. Cette discussion doit démarrer avec une insistance sur les éléments suivants: l’histoire du peuple élu sur la terre promise de l’Ancien Testament qui fut utilisée contre nos peuples et nations premiers ; les termes de domination et de deshumanisation en latin écrits dans des documents émis par différents papes (exemple de mots: subjicere, reducere, deprimantur, etc) ; les chartes royales issues par différents rois d’Angleterre en imitation des documents et décrets du Vatican, des verdicts de tribunaux variés (NdT: dont la cours suprême des Etats-Unis et ce à maintes reprises…) fondés sur ces mêmes documents et schémas de domination.

La plupart des gens ne réalisent pas que les éléments présentés ci-dessus forment la toile de fond et le contexte, juste comme exemple, les actions de la police militarisée de l’état du Dakota du Nord contre les défenseurs pacifiques de l’eau à Standing Rock sur le territoire non cédé (NdT: et clairement protégé par les traités de Fort Laramie de 1851 et 1868) de la grande Nation Sioux Oceti Sakowin. Une telle violence infligée aux peuples natifs et à leurs supporters non-natifs ne représente qu’un des exemples de la manifestation contemporaine du système de domination créé sur la base du modèle global de domination du Vatican.

La menace très réelle pour l’eau et l’eau potable de millions de personnes ainsi que pour les écosystèmes exercée par le DAPL est rendue évidente par le fait que plus de 4000 fractures hydrauliques ayant occasionné des fuites se sont déjà produires dans cet état. Ce n’est pas une question de savoir si cela va se produire mais quand. La situation complète à Standing Rock et le refus des Etats-Unis de reconnaître l’intégrité territoriale de la nation Oceti Sakowin est très emblématique de l’état d’esprit et de l’attitude du système de domination et de deshumanisation auquel le Vatican et son saint siège doivent répondre dans les détails.

Toute institution, que ce soit le Vatican ou le gouvernement d’un pays comme les Etats-Unis, ne devraient pas être capables de lâcher sur la planète les types de schémas mentionnés plus haut, comme envahir, capturer, vaincre, subjuguer, saisir toute possession ou propriété, pour ensuite prétendre ne subir aucunement la responsabilité qui en incombe.

Continuité coloniale, doctrine chrétienne de la découverte, Trump et privatisation des « réserves » indiennes…

Posted in actualité, altermondialisme, canada USA états coloniaux, colonialisme, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, N.O.M, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 30 décembre 2016 by Résistance 71

A lire: « Païens en terre promise, décoder la doctrine chrétienne de la découverte », Steven Newcomb, 2008 (traduction Resistance 71)

 

Un plan foireux de privatisation des terres indiennes en marche ?

Le gouvernement Trump prévoit de “mettre les terres indiennes dans des mains privées”…

 

Steven Newcomb

 

26 décembre 2016

 

url de l’article original:

https://indiancountrymedianetwork.com/news/opinions/misguided-plan-privatize-native-nation-lands/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

“Des conseillers de Trump visent à privatiser les réserves indiennes riches en pétrole” fut la récente manchette d’une info divulguée par l’agence de presse Reuters et sa journaliste Valérie Volcovici. Son histoire cadre les terres et les ressources des nations autochtones comme appartenant aux Etats-Unis sans explication aucune de cette supposition. Mme Volcovici écrit par exemple: “les réserves des indigènes américains ne couvrent que juste 2% de la supercie des Etats-Unis, mais elles contiennent près de 20% du pétrole et du gaz naturel de la nation, ainsi que ses vastes réserves de charbon.” La “nation” à laquelle elle se réfère en utilisant la forme possessive est évidemment les Etats-Unis.

Mme Volcovici commence son article en applicant immédiatement le mot “nation” aux Etats-Unis et non pas aux nations natives indigènes. A de rares exceptions mineures près, elle utilise le plus souvent les termes “d’Américains natifs” et de “tribus” plutôt que celui de “nations”. De plus, son utilisation de la forme possessive suggère que les réserves de pétrole, le gaz et de charbon appartiennent de droit aux Etats-Unis et non pas à nos nations natives.

Le narratif de Reuters dit qu’un groupe de personnes conseille le président élu Donald Trump sur les affaires indiennes. Ils veulent “libérer ces ressources énergétiques de ce qu’ils appellent une bureaucratie fédérale suffoquante qui détient 56 millions d’acres de terre tribales.” Tandis que le narratif clairement stipule que les Etats-Unis “détiennent le titre de propriété” de ces terres, il n’explique pas le fondement sur lequel s’appuie les Etats-Unis pour affirmer un tel “droit” au titre des terres des nations natives. Nous allons y revenir dans un moment.

En tout cas, un plan a été élaboréé dans quelques quartiers de l’administration naissante Trump pour fournir l’opportunité de “mettre ces terres indiennes entre des mains privées.” Ceci, dit Mme Volcovici, est une “idée politiquememt explosive”. Si le plan réussi, “cela pour mettre un terme à plus d’un siècle de politique fabriquée pour préserver les tribus indiennes sur les réserves appartenant aux Etats-Unis et qui sont gouvernés par les leaders tribaux comme nations souveraines.

Il manque clairement qurlque chose. Quelle “nation souveraine” au monde a sa terre, son territoire “possédé” par une autre nation ? Ce point est mis en évidence lorsque Mme Volcovici dit plus avant: “Les tribus ont le droit d’utiliser la terre mais celle-ci ne leur appartient pas.”

Arrêtons nous ici et demandons-nous ceci: Sur quelle logique les Etats-Unis ont-ils déclaré que nos nations natives ont le droit d’utiliser la terre, mais que le gouvernement fédéral est le juste propriétaire de la terre ? La logique est bien évidemment, la doctrine chrétienne de la découverte et de la domination, fondée sur des bulles pontificales du Vatican datant du XVème siècle (NdT: Romanus Pontifex et Inter Caetera) et sur les chartes royales d’Angleterre. Pour une raison ignorée, ceci n’a pas été cité dans l’histoire de Mme Volovici.

Voici comment cette logique aurait pu être intégrée dans son rapport: “D’après la loi fédérale indienne, les nations natives ont le droit d’occupation et d’utilisation des sols, mais, en conséquence des bulles pontificales et des chartes royales d’Angleterre, ainsi que de la doctrine chrétienne de la découverte et de la domination intégrées dans la loi fédérale des Etats-Unis, ils ne sont pas propriétaires de la terre.” Ces 55 mots de plus aurait ajouté un certain volume à l’article de Mme Volcovici.

Où est la proposition en provenance de ceux qui ont formé La Coalition Native Américaine pour que Trump se débarrasse de la pernicieuse doctrine chrétienne de la découverte et de la domination de façon à ce que nos nations aient de plein droit la propriété du territoire ancestral et de son intégrité en tant que nations à part entière ? Pour une raison indéterminée, cette proposition ne fait pas partie du plan. Ailleurs dans son article, Mme Volcovici a déclaré: “les fondations légales pour les réserves indiennes datent des traités faits entre 1778 et 1871 pour mettre fin aux guerres entre les Indiens indigènes et les développeurs européens.

Ceci est finement écrit de sa part. Son phrasé place le point de focus sur la date des “fondations légales” des réserves indiennes, plutôt que sur les “fondations” en elles-mêmes, qui, si elle s’était donnée la peine de chercher, l’aurait ramené en boucle vers les bulles pontificales, les chartes royales d’Angleterre et la doctrine de la découverte. Si les traités étaient la base réelle pour la création des réserves, il y aurait alors aujourd’hui un grand litige entre les frontières des réserves et les frontières des traités, ; ceci n’étant pas…

L’article fait remarquer que le plan de “privatisation” est court sur les détails: “Les leaders de la coalition de Trump n’ont pas fourni de détails sur le comment ils proposent d’alouer la propriété et les droits de la terre et des ressources minières ou du comment s’assurer que cela reste sous contrôle indien.” “Cela doit être fait en maintenant la souveraineté”, déclare Ross Schwimmer, vice-président de la coalition de Trump, ancien “Chef Principal” de la nation Cherokee en Oklahoma (NdT: notons que les Cherokee ne sont pas natifs d’Oklahoma, mais on été forcés à quitter leurs terres ancestrales dans ce qui est connu sous le nom de la “piste des larmes” au XIXème siècle, pour se réétablir en Oklahoma.). Il était auparavant secrétaire d’état aux Affaires Indiennes dans l’administration Reagan, une drôle d’époque lorsque le ministre de l’intérieur de Reagan James G. Watt déclara en 1983 que les réserves indiennes étaient “un exemple d’échec du socialisme”.

L’utilisation du mot “privé” dans “privatisation”, un terme qui a essentiellement été utilisé en rapport avec la “corporatisation” de la terre et des ressources, indique que la Native American Coalition for Trump n’a pas la protection de la nationalité indigène particulièrement en tête, malgré ce que professe Schwimmer. Ainsi la question demeure: Ceci denote t’il le point de départ d’une nouvelle “ère de termination” ou d’une nouvelle période de distribution de terre à la Dawes, ce qui eut pour résultat de voir plus de 90 millions d’acres de terre être retirés du contrôle des nations indiennes ?

Resistance au colonialisme et à la force de coercition de la chrétienté (empire chrétien): La résistance sioux Standing Rock se développe…

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Le Dakota Access Pipeline et la loi de la chrétienté

 

Steven Newcomb

 

28 août 2016

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2016/08/28/dakota-access-pipeline-and-law-christendom

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Article connexe sur le sujet:

https://resistance71.wordpress.com/2016/08/28/resistance-au-colonialisme-sioux-standing-rock-contre-le-viol-de-leurs-terres-ancestrales-au-nom-du-sacro-saint-petrole/

 

Doctrine chrétienne de la découverte / Bulles pontificales

 

L’approuvement du projet Dakota Access Pipeline colonisateur par le corps du génie de l’armée américaine et le conflit résultant avec la nation sioux Standing Rock a un contexte historique. Ce contexte consiste en les idées et les schémas mentaux de la chrétienté occidentale que les Etats-Unis ont utilisé et continuent à utiliser contre nos nations et nos peuples. Ces idées et schémas d’argumentation sont maintenant tacitement utilisés contre les Dakota Standing Rock et l’Oceti Sakowin (Le conseil des sept feux de la nation Teton) dans cette controverse sur fond de pipeline/oléoduc.

Les idées et arguments les plus fondamentaux utilisés par les Etats-Unis contre nos nations ont pour origine la chrétienté occidentale (l’empire occidental chrétien) et le langage de domination que l’on trouve dans les bulles pontificales et les chartes royales des XVème et XVIème siècles. Les Etats-Unis traitent les Dakota Standing Rock et l’Oceti Sakowin de manière irrespectueuse et coercitive, fondée sur les concepts établis initiaux religieux et les arguments dérivés de ce qui fut appelé la “loi internationale de la chrétienté” ou “la loi des nations chrétiennes”. Ces idées du passé continuent de contrôler le présent pour toutes nos nations originelles.

Un exemple de pensée ancienne qui continue dans le présent peut-être trouvé dans le “Report On Indian Affairs,” de Jedediah Morse, publié en 1822. Morse, un membre du clergé et du congrès délivra son rapport au secrétaire d’état à la guerre John C. Calhoun, au congrès des Etats-Unis et au président James Monroe (NdT: non pas l’arrière grand-père de Marilyn… mais l’instigateur de la doctrine portant son nom, celle qui fit de l’Amérique du Sud le “pré carré” et le “jardin exotique” de l’ogre impérialiste américain…). Dans la conclusion de son rapport en page 93, Morse caractérisa le peuple indien comme “partie valable de ce large corps païen de notre monde, qui va devenir sous peu l’héritage de notre rédempteur,” à ce point il cita le psaume 2:8 de la bible qui lit: “Enquiert à mon sujet et je te donnerai le païen en héritage [propriété] et mettrai les plus belles parties de la terre en ta possession.”

Dans une section préalable du document (p.67) Morse discutait “de la nature des titres de proriété indiens sur leurs terres”. Il ouvrait cette section avec ceci: “La relation qu’entretiennent les Indiens avec le gouvernement des Etats-Unis est péculier dans sa nature même. Leur indépendance, leurs droits, leur titre sur la terre qu’ils occupent, sont tous imparfaits dans leur genre.”

Imparfait est défini comme “pas fini, incomplet, manquant quelque chose”. Pourquoi, du point de vue de Morse, pensait-il que l’indépendance de nos nations originelles était supposée avoir quelque chose en moins ? Morse l’explique de cette façon: “La juridiction de tout le pays dans lequel habitent les Indiens, d’après la loi établie des nations, appartient au gouvernemnt des Etats-Unis et le droit à disposer des sols se rattache au pouvoir qui détient cette juridiction”.

Ce que Morse a appelé “la loi établie des nations” est ce que Henry Wheaton, dans ses “Elements of International Law (1836), a appelé “la loi internationale de la chrétienté”. Un an avant la publication du livre de Wheaton, le juge John Caltron de la cour suprême de l’état du Tennessee, exprima les idées suivantes au sujet de la “loi des nations” et de la “loi de la chrétienté”, idées qui sont maintenant utilisées par les Etats-Unis pour assumer la souveraineté et la domination (droit de domination) sur la nation sioux Standing Rock et sur le territoire d’Oceti Sakowin:

“Nous maintenons que le principe déclaré au XVème siècle comme étant la loi de la chrétienté, que la découverte qui donna le titre et l’assurance de la souveraineté (un droit de domination) sur et de gouverner les peuples natifs infidèles et non convertis d’Afrique, d’Asie et des Amériques du Nord et du Sud, a été reconnue comme faisant partie la la loi nationale (loi des nations) depuis plus de quatre siècles et cela est maintenant reconnu par toutes les puissances chrétiennes dans leur département politique et légal… Notre affirmation est basée sur le droit de forcer à l’obéissance (coercition).”

(State v. Foreman, Supreme Court of Tennessee, 1835)

Sur la base des idées trouvées dans la loi internationale de la chrétienté (loi des nations), Morse a affirmé que le titre de propriété iniden des non-convertis (non-baptisés) n’était qu’un vague titre “d’occupation des sols”.

Le rapport de Morse fut délivré au ministère de la guerre US et à d’autres secteurs du gouvernement américain, peu de temps avant que la cour suprême des Etats-Unis ne prennent sa décision dans l’affaire Johnson vs M’Intoshe en 1823. Dans la décision de Johnson, le juge de la cour suprême Marshall phrasa le titre indien à la terre précisément comme Morse l’avait fait, comme un “titre d’occupation des sols”. Marshall le fit dans son compte-rendu de la décision unanime de la CS, décision prise sur la base des chartes royales qui donnait les droits de subjugation et de domination sur les terres non-chrétiennes au “peuple chrétien”, que Marshall pour la CS des USA mit en italique pour insister sur le point et pour contraster avec les “natifs, qui étaient des païens”. Clairement ce langage biblique, spécifiquement en rapport avec la définition anglaise du dictionnaire d’Oxford du mot “païen”, comme étant un mot “d’origine chrétienne”.

Morse écrivit en supplément dans son rapport: “le titre complet de leurs terres (indiennes), demeure entre les mains du gouvernement des Etats-Unis.” Notez que l’utilisation du mot “complet” par Morse contraste avec ce qu’il a écrit au sujet du titre indien sur la terre étant “imparfait”, c’est à dire “incomplet”. Le titre [de propriété] de nations de la chrétienté que le juge Catron a nommé “toutes les puissances chrétiennes”, était regardé comme “complet” ou parfait (comme dans “domination parfaite”, tandis que le titre et l’indépendance des nations non-chrétiennes “païennes et infidèles” était vu comme “imparfait” et incomplet par les puissances chrétiennes.

Aussi loin que le gouvernement américain, incluant le corps du génie de l’armée, est concerné, la “tribu païenne et infidèle” sioux Standing Rock et l’Oceti Sakowin (la grande nation Sioux), ne peuvent pas contredire ce que les Etats-Unis veulent faire avec le territoire réorganisé par traité, d’Oceti Sakowin. Et ce parce que, basé sur les idées issues de la loi fédérale indienne qu’on peut remonter jusqu’à la loi des nations de la chrétienté, le titre original de propriété de quelque nation “païenne-infidèle” que ce soit n’est seulement “qu’imparfait” et n’est qu’une “simple occupation des sols”, sols sur lesquels les Etats-Unis ont clâmé une “domination chrétienne ultime”.

Le juge Joseph Story dans ses Commentaries on the Constitution of the United States a expliqué le requis religieux de la façon de penser utilisée contre nos nations: “Parce qu’ils sont infidèles, païens, et sauvages, ils ne furent pas permis de posséder les prérogatives appartenant à des nations absolues, souveraines et indépendantes.” Story dans ses “Commentaires” cita la langue latine d’une des bulles pontificales de 1493. Ce que les Etats-Unis n’admettent jamais ouvertement est que la doctrine de la “simple occupation des sols” et de “l’indépendance imparfaite” des nations indigènes est fondée sur l’ancienne loi de la chrétienté qu’on peut retracer jusqu’à la bible et les bulles pontificales du Vatican.

Lorsque le grand shaman, homme sacré Oglala sioux Black Elk (Élan Noir) rappelait comment lui et son peuple s’enfuirent devant les soldats américains en traversant la frontière canado-américaine pour aller là où le légendaire leader sioux Hunkpapa Sitting Bull campait, Black Elk dit alors ceci: “Les soldats américains ne pouvaient pas venir nous tuer là-bas.” En accord avec la loi des nations de la chrétienté, l’armée américaine devait respecter comme inviolable le territoire colonial tenu en domination chrétienne par la couronne britannique. Un tel respect n’a jamais été accordé à nos nations natives “païennes et infidèles” et à nos territoires par les nations de la chrétienté, comme les Etats-Unis et le Canada.

De mon point de vue, Dave Archambault II, le leader de la nation sioux Standing Rock, a été arrêté par la police de l’état du Dakota du Nord en tant qu’exercice de ce que le juge de la CS du Tennessee Catron a appelé “le droit de forcer à l’obéissance” ou droit de coercition. Comme le juge Catron l’a déclaré plus avant sur ce droit à la coercition dans son rendu de State c. Foreman: “L’affirmation peut bien être dénoncée comme moraliste. Nous répondons que ceci est la loi de la terre. Sans sa reconnaissance et sa mise en application vigoureuse, ce continent n’aurait jamais pu être habité par nos ancêtres. Abandonner le principe maintenant, c’est supposer que nos ancêtres étaient d’injustes usurpateurs.

Note de R71: Mais c’est toute la problématique… Ils n’étaient que des criminels, voleurs, usurpateurs et génocidaires coloniaux, dont les descendants aujourd’hui sont les membres, volontaires ou non, d’un empire sans terre. Ce que nous affirmons en soutien inconditionnel des nations indigènes non seulement du continent américain, mais des peuples autochtones du monde entier.
UN EMPIRE SANS TERRE EST UN EMPIRE A TERRE ! Un géant aux pieds d’argile, littéralement…
Qu’on se le dise !

Ce droit supposé de forcer l’obéissance au paradigme de domination est conceptuellement enraciné dans l’ancien système politique et de pensée de la chrétienté occidentale. La résistance Dakota, alliée à bon nombre de nations, fournit l’opportunité d’amener à l’attention du monde le fait qu’une forme religieuse bigotte de raisonnement et d’argumentation est toujours utilisée contre nos nations originelles libres et indépendantes par les Etats-Unis (NdT: et le Canada..), dans ce cas présent dans un effort de forcer le passage de l’oléoduc du Dakota Access Pipeline à travers le territoire de la nation Dakota, la tribu sioux Standing Rock et l’Oceti Sakowin ou “La Grande Nation Sioux” et ce, sans leur consentement.

Résistance au colonialisme: Sioux Standing Rock contre le viol de leurs terres ancestrales au nom du sacro-saint pétrole

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“Journaliste à Gandhi: Que pensez-vous de la civilisation occidentale ?
Gandhi: C’est une bonne idée…”

 

La nation Sioux Standing Rock contre l’oléoduc

 

Steven Newcomb

 

23 août 2016

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2016/08/23/standing-rock-sioux-nation-vs-pipeline

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Mon amie Navajo Valerie Taliman a écrit un excellent article au sujet du blocage en cours de l’oléoduc du Dakota Access et la récente arrestation du président de l’association contre l’oléoduc Dave Archambault II de la nation Sioux Standing Rock: Standing Rock Sioux Nation at the pipeline protest.

Lorsque j’ai vu l’info de son arrestation, cela m’a fait penser à quelque chose que notre grand leader Shawnee Tecumseh avait dit durant une audience avec le peuple natif:

“Le Grand Esprit dans sa sagesse vous a placé ici et vous a donné cette terre, à vous et à vos enfants pour que vous la défendiez. Mais hélas ! la race qui s’en vient, comme un grand serpent, vous enserre de plus en plus dans ses anneaux.”

Au sujet de l’oléoduc, Archambault dit: “Nous ne voulons pas de ce serpent noir au sein des frontières de notre traité.” Continuant: “Nous devons stopper cet oléoduc qui menace notre eau. Nous l’avons dit encore et encore que nous n’en voulons pas ici. Nous voulons que le corps du génie de l’armée honore les mêmes droits et les mêmes protections qui furent accordés aux autres, des droits qui ne nous furent jamais accordés concernant nos territoires. Nous demandons un arrêt de la construction de cet oléoduc et que celui-ci soit maintenu en dehors des frontières de notre traité.

Cette proposition d’oléoduc va transporter des millions de barrils de pétrole brut. Il suffit d’une seule fuite et une quantité massive d’hydrocarbures va empoisonner les eaux sacrées de la nation Sioux Standing Rock par sa toxicité. Les Hunkpapa Standing Rock savent que l’eau est la base fondamentale de la vie et doit être traitée avec le plus grand des respects.

Mlle Taliman dit que le conflit se situe en “territoire Hunkpapa près de Cannon Ball”. En fait, tout en arrive à savoir: à qui appartient ce territoire ? Quelles valeurs doivent prévaloir sur ce territoire ? Les valeurs de l’empire américain ? ou les valeurs spirtituelles et écologiques des nations originelles comme celles de la nation Sioux Standing Rock ?

Article connexe sur le rachat de la Louisane à la France et la doctrine chrétienne de la « découverte »:

https://resistance71.wordpress.com/2014/03/12/france-et-colonialisme-quand-une-boutade-entre-obama-et-hollande-remet-la-doctrine-chretienne-de-la-decouverte-sur-la-table/

La nation Hunkpapa, qui inclut les Sioux Standing Rock, fait partie du plus vaste Oceti Sakowin ou conseil des dept feux de la nation Teton, parfois connue sous le nom de “Grande Nation Sioux”. Les Etats-Unis regardent la totalité géographique de la zone Dakota, Lakota et Nakota (Oceti Sakowin) et leur territoire comme partie du territoire national des Etats-Unis.

Les Etats-Unis se voient comme une nation qui possède le territoire des nations natives originelles “avec pleine souveraineté et dominion” et comme l’a dit la juge Sandra Day O’Conner de la cour suprême des Etats-Unis en 1988 dans l’affaire Lyng v. Northwest Indian Cemetery Protective Association en ce qui concerne la valeur spirituelle de la place des nations originelles sur la terre: “Quelques soient les droits qu’ont les Indiens d’utiliser l’endroit, ceux-ci quoi qu’il en soit, n’empêche pas le gouvernement d’utiliser ce qui est, après tout, sa terre.

L’argument du gouvernement, ceci incluant également le corps du génie de l’armée, peut faire ce qu’il veut sur une terre qu’il affirme être le territoire national des Etats-Unis parce que prendre de telles décisions lourdes de conséquences est une prérogative de la “souveraineté nationale” américaine, qui va au-delà de la “souveraineté tribale”. Dans son livre “Captives of Sovereignty”, Jonathan Havercroft liste un bon nombre de philosophes de la politique qui ont conclu qu’une telle “souveraineté” est une “forme injuste de domination qui limite la liberté humaine.

On doit ici refaire un peu d’histoire: La France, par voie du traité de vente de la Louisiane en 1803, est dite avoir transféré aux Etats-Unis les droits que la France affirmait sur cette très vaste zone (NdT: le territoire de la “Louisiane” s’étendait bien au nord et dans toutes les directions, jusqu’aux montagnes rocheuses…)

La France déclara dans ce traité de cession de terre qu’elle “cédait aux Etats-Unis, au nom de la République Française, à perpétuité et en pleine souveraineté, le dit territoire avec tous ses droits, privilèges et prérogatives.”

Cette zone inclut le territoire de l’Oceti Sakowin, dont Standing Rock, qui est maintenant dressé contre l’affirmation par les Etats-Unis d’un droit d’ascendance et de domination en relation à la terre. La décision de l’affaire Johnson contre M’Intosh de 1823, qui est vue comme la pierre angulaire de la loi foncière des Etats-Unis, appelle ceci “le pouvoir de donner la terre pourtant toujours en possession des Indiens.” Étendez cela au pouvoir de donner la permission à des projets comme ceux du Dakota Access Pipeline, un projet d’investissement de 3,7 milliards de dollars.

Une fois que la France eut prétendûment cédé aux etats-Unis une zone considérée inclusive des territoires d’Oceti Sakowin, les Etats-Unis ont alors considéré qu’ils avaient le droit de clâmer la “souveraineté”, et par là-même une domination injuste, sur le territoire et les ressources inhérentes d’Oceti Sakowin et ce comme étant “le territoire des Etats-Unis” sur la base de la doctrine chrétienne de la découverte et de la domination.

Le président Thomas Jefferson lui, considérait le territoire de l’achat de la Louisiane comme étant principalement espagnol d’origine, car possession coloniale sur un continent entier clâmé par l’Espagne. La couronne espagnole est dite avoir eu possession du territoire de la Louisiane de 1762 à 1800, territoire qui fut ensuite rétrocédé à la France. Nous parlons d’une période d’environ 40 ans sous la couronne d’Espagne, fondée sur le don du pape Alexandre VI (Rodrigo Borgia) à la couronne de Castille de terres “non-chrétiennes découvertes et à découvrir.

Ce à quoi le président Archambault II et la nation Sioux Standing Rock doivent maintenant faire face est, en d’autres termes, un système de langage de la domination qui est maintenant utilisé par les Etats-Unis. Le système de langage remonte à l’affirmation des Français sur le continent, ainsi que celle des Espagnols basées sur la fondation de documents pontificaux émis par des papes au XVème siècle.

Le différent au sujet de l’oléoduc est un conflit causé en 2016 par la tradition occidentale de la chrétienté de dominer ces nations et ces peuples considérés être “païens” et “infidèles”. L’Oceti Sakowin est une nation originellement libre et indépendante. Elle est une des nations que le juge de la cour supême Marshall caractérisa dans le rendu de l’affaire Johnson vs M’Intosh comme “indépendante de fait” dans le territoire de la Louisiane.

Mais, comme le fit remarquer un autre juge de la cour suprême, Joseph Story, du point de vue du monde chrétien, les Amérindiens étaient vus comme “des animaux brutaux” et n’étaient pas “permis” de demeurer des nations libres et indépendantes. “En tant qu’infidèles, païens et sauvages, les Indiens ne sont pas autorisés à posséder les prérogatives (supériorités) appartenant aux nations absolues, souveraines et indépendantes.”

Ce raisonnement préalable religieux au sujet des “païens et infidèles” démontré dans cette citation du juge Story, est la base sur laquelle se fonde le gouvernement des Etats-Unis et son corps du génie militaire pour affirmer maintenant un droit supérieur sur le territoire et les eaux de la nation Oceti Sakowin. L’histoire du système de référence qui est utilisé contre la nation Sioux Standing Rock peut être tracée à la mentatilté même de la chrétienté.

Cette mentalité a clâmé que le “peuple chrétien” (comme cité dans Johnson contre M’Intosh) a le droit divin de “diminuer” et de “soumettre” les nations non-chrétiennes “païennes” et “barbares” et de les forcer sous un système de domination prévalent “chrétien” et “humain”. Dans ce cas, ce système, par euphémisme, est appelé la “civilisation américaine”. C’est ce que Tecumseh appela “un énorme serpent” et il a un appétit insatiable pour le pétrole…

Longue Marche sur Rome contre le colonialisme: une délégation des nations indigènes remet une déclaration commune au Saint Siège de Rome pour la révocation officielle de la bulle Inter Caetera…

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L’évènement de la Longue Marche sur Rome s’est tenu du 30 Avril au 4 Mai 2016 entre Florence et Rome et a vu des délégations de nations indigènes du monde entier marcher sur Rome pour demander la révocation de la bulle pontificale Inter Caetera émise les 3 et 4 Mai 1493 par le pape Alexandre VI (Rodrigo Borgia), texte  d’une série fondatrice du colonialisme chrétien et occidental commencée en 1452 avec la bulle Dum Diversas puis en 1455 avec la bulle Romanus Pontifex, toutes deux du pape Nicolas V. La déclaration ci-dessous a été remise au Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix par une délégation de nations indigènes, Une réunion de deux heures s’en est suivant. Un des portes-parole de la délégation, Steve Newcomb, a personnellement rencontré le pape François sur la place St Pierre de Rome pour en discuter.

Une fois de plus, la balle est dans le camp de la secte religieuse pour l’abrogation du décret pontifical fondateur de la Doctrine (chrétienne) de la Découverte…

— Résistance 71 —

 

Déclaration conjointe au Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix

Déclaration remise au Saint Siège à Rome par une délégation de la manifestation de la Longue Marche sur Rome

6 Mai 2016

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2016/05/06/joint-statement-pontifical-council-justice-and-peace?page=0%2C0

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

La déclaration suivante fut faite depuis la réunion de la Longue Marche sur Rome et Florence en Italie du 30 Avril an 4 Mai 2016, (un exemplaire écrit fut remis à la délégation du Vatican):

Salutations au pape François et au Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix,

Commençons si vous le voulez bien par décrire le contexte historique. En 1992, l’ Indigenous Law Institute (ILI), fondé par Birgil Kill Straight (Oglala Lakota nation) et Steven Newcomb (Shawnee, Lenape) a commencé une campagne mondiale appelant le Saint Siège, durant la papauté de Jean-Paul II, à révoquer formellement la bulle pontificale Inter Caetera du 4 Mai 1493. Cette campagne continue aujourd’hui en 2016 au cours de la papauté de François 1er.

En 1993, l’ILI a écrit une lettre ouverte au pape Jean-Paul II en regard de l’appel de l’institut pour une révocation cérémonielle de la bulle pontificale. Le Centre pour les Droits de l’Homme de l’ONU a délivré cette lettre ouverte à la Mission d’Observation Permanente du Saint Siège aux Nations-Unies. Cette mission du Saint siège envoya une lettre au centre pour les droits de l’Homme disant que la lettre de l’ILI avait été envoyée au Vatican à Rome. La confédération iroquoise Haudenausonee commença également à travailler sur le problème des bulles pontificales au début des années 1990 au sein de son Cercle Traditionnel des Anciens et de la Jeunesse.

Bien que le Saint Siège ne répondit pas à cette première lettre de l’ Indigenous Law Institute, l’ILI, l’ American Indian Law Alliance, et l’Haudenosaunee ont continué avec leur campagne appelant à la révocation de la bulle du 4 mai 1493, comme étant représentative d’une série de bulles pontificales du XVème siècle, decrets de domination et de déshumanisation. Après plus de 20 ans, cette campagne a gagné en soutien à travers le monde et l’ILI, l’Haudenosaunee, l’American Indian Law Alliance, la nation Yakama, l’Assemblée des Premières Nations, le groupe de travail Apache Nde Nnee et bien d’autres, appellent maintenant à ce que ce problème de la doctrine de la découverte soit adressé. De ce momemtum global a résulté cette Longue Marche sur Rome qui s’est réunit depuis Florence en Mai 2016 et en cette rencontre face à face avec le Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix.

Venons-en maintenant au point de focus de notre discussion. Comme vous le savez, après le premier voyage historique de Cristobál Colón (Christophe Colomb) vers les îles qui sont maintenant appelées Caraïbes, le pape Alexandre VI a émis plusieurs bulles pontificales pour les monarchies de Castille et d’Aragon (l’Espagne) et du Portugal. Les deux premiers de ces documents sont datés des 3 et 4 Mai 1493. N’est-il donc pas ironique que ce 4 Mai 2016 soit le jour de notre réunion avec le Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix ici au Vatican.

Le but de notre visite est de discuter, de notre perspective, la signification et l’importance de ces documents pontificaux et bien d’autres. Lorsque nous nous intéressons au phrasé très spécifique de ces décrets pontificaux (Inter Alia, Dum Diversas de 1452, Romanus Pontifex de 1455 et Inter Caetera de 1493), nous voyons qu’ils appellent tous pour que les nations non-chrétiennes, soi-disantes “païennes”, soient envahies, capturées, vaincues, subjuguées, réduites en esclavage perpétuel et que tous leurs biens et possessions soient saisis au bénéfice de la chrétienté d’Europe par son empire global et ses dominations (“imperi et dominationes”), richesses et vastes zones de terres en propriété. Un tel langage est une preuve du pari de la chrétienté d’établir un système de domination chrétienne partout sur notre Terre-Mère au moyen de la Doctrine de la Domination Chrétienne que l’on trouve dans les bulles pontificales.

Les bulles de 1493 ont appelé à “la propagation de l’empire chrétien” (imperii christiani propagationem) et pour la réduction (reducere), la subjugation (subjicere) et la domination (exemple: “sub actuali dominio temporali aliquorum dominorum Christianorum constitute non sint”) des nations non-chrétiennes (“barbare nationes”) en les réduisant et les dominant (“deprimantur”).

La recherche de l’ILI menée par Steven Newcomb, montre que les schémas de domination et de déshumanisation de la chrétienté furent et continuent d’être dirigés de manière destructrice et mortifère contre nos nations et peuples originels libres, nos territoires sur l’Île de la Grande Tortue-Abya Yala, au travers de la vaste étendue continentale typiquement appelée en anglais “l’hémisphère occidental” et “les Amériques”/las Americas. Parce que les schémas de domination et de déshumanisation exprimés dans les bulles pontificales des 3 et 4 Mai 1493 sont devenus intégrés, inculqués, routinièrement institutionnalisés dans la langue, la pensée et le comportement, Ces schémas ne sont pas devenus “ipso facto obsolètes” comme l’a affirmé l’archevêque Celestino Migliore au sujet de la bulle Inter Caetera dans une lettre à l’ILI datée du 5 Juillet 2005.

De plus, l’imbrication et l’institutionalisation de la linguistique et des schémas comportementaux de domination et de déshumanisation dont nous parlons, sont en partie une excroissance et une conséquence des décrets pontificaux du XVème siècle et d’autres documents de la chrétienté occidentale. D’autres exemples de cette tradition linguistique et comportementale incluent la charte issue par le roi Henri VII d’Angleterre, roi catholique, à John Cabot en 1496, ainsi que celle issue par un autre roi catholique, François 1er de France à Jacques Cartier en 1534, roi qui avait reçu du pape Clément VII, le droit de coloniser d’autres endroits, aussi loin que le souverain de France concentrait ses efforts sur des zones non-chrétiennes que l’Espagne ou le Portugal n’avaient pas encore clâmées ou n’y avaient pas déjà tenté d’établir la domination chrétienne.

Voici où nous voulons en venir: il n’y a eu aucune “abrogation” de ce schéma ou paradigme de domination/déshumanisation que le Saint Siège a mis en marche sur une période de plus d’un siècle et qui a perduré depuis plus de cinq siècles maintenant. Ceci est toujours dirigé contre nos nations et peuples originels libres et indépendants au travers du continent américain et contre les nations libres et originelles ailleurs, comme en Australie ou sur Aotéaroa (NdT: “Pays du long nuage blanc” connu aujourd’hui sous le nom de Nouvelle-Zélande). La bulle pontificale Sublimis Deus n’a pas, par exemple, abrogé l’établissemet d’un système de domination dans ces zones clâmées par l’Espagne sur la base des bulles de 1493, que l’Espagne a compris être un don “ganaran y conquistaron de las Indias” pour “gagner et conquérir (dominer) les Indes (occidentales)”. Nous avons vu le phrasé en espagnol au dos d’une des bulles originales archivées aux Archives Générales des Indes Occidentales à Séville en Espagne.

Permettez-nous de fournir un parfait exemple du pourquoi la déclaration du nonce apostolique Migliore était incorrecte lorsqu’il déclara à l’ILI que la “bulle Inter Caetera, comme d’autres documents de cette époque, est devenus ‘ipso facto obsolète, nulle et non avenue’ et pourquoi ceci n’est pas vrai, comme l’a signifié le nonce Migliori dans une lettre au gardien de la foi Onondaga Oren Lyons, disant que la bulle Inter Caetera avait été ‘abrogée’ par la bulle Sublimis Deus en 1537. Dans son livre “A Violent Evangelism”, 1992, le théologien Dr. Luis Rivera Pagán déclare: “Dans le domaine juridique, les bulles du pape Alexandre VI maintinrent leur caractère autorisé comme montré dans la première phrase de la première loi du premier chapitre du troisième livre de la “Compilation de la Leyes de Indias” (1680), qui les reconnaît [les documents pontificaux] comme la toute première fondation de la possession à perpétuité des Amériques par la couronne de Castille.”:

“Par donation du Saint Siège apostolique… Nous sommes roi des Indes occidentales, des îles et de la terre continentale de l’océan, découvertes et à découvrir et incorporées dans notre couronne royale de Castille… [de façon] à ce qu’elles [ces îles et terres continentales] demeurent toujours unifiées pour la plus grande perpétuité, nous interdisons qu’elles puissent nous être retirées et nous ordonnons qu’elles ne puissent jamais être séparées de notre couronne royale de Castille…” (Recopilación 1841, 3.1.1, 2: 1). (p. 32)

Le Dr. Rivera-Pagán mit fin à cette discussion sur ce point en disant: “Cette loi est fondée sur les déclarations royales consécutives des rois Charles V et Philippe II d’Espagne, qui durant le XVIème siècle martelèrent la doctrine de la domination castillane à perpétuité sur les peuples ibéro-américains. Toutes ces déclarations font allusion aux bulles alexandrienne comme point crucial de référence.” (Ibid.). Puis ceci: “Bien que nous ne puissions pas trop insister sur ce point, il est néanmoins approprié de faire remarquer qu’au début du XIXème siècle, le don pontifical à perpétuité fut utilisé comme justification pour discréditer le mouvement d’indépendance latino-américain.

Les exemples ci-dessus fournissent une illustration clef du comment les schémas qui furent promulgués dans ces anciens décrets pontificaux et dans d’autres documents de domination, sont devenus institutionnalisés dans les lois et politiques d’états variés. De notre point de vue, le Saint Siège porte la responsabilité présente de l’action prise contre nos nations et peuples pour établir un système de language de domination destructeur et mortifère (“sub actuali dominio temporali aliquorum dominorum Christianorum constitute sint”). La vérité de tout ceci se trouve dans une phrase de la bulle Inter Caetera du 4 Mai 1493 qui dit: “Nous avons toute confiance en Lui de qui les empires et les dominations et toutes bonnes choses proviennent.

De notre point de vue, le Saint siège doit fournir autant de temps, d’effort, d’énergie et d’argent pour assister à la restauration de nos langues, cultures, terres et territoires sacrés, qu’il n’en a mis à tenter à nous détruire et à nous déposséder de ces caractéristiques de notre existence pour commencer cela. De plus, ouvrez les archives du Vatican à nos universitaires et érudits, déclarez et rapatriez tous objets culturels et/ou spirtituels nous appartenant que vous détenez ainsi que les restes et vestiges ancestraux ; soutenez la nation Oglala Lakota dans le problème lié aux terres sacrées des Black Hills (Collines Noires), traitez le problème de la contamination dûe à l’extraction de l’uranium dans la partie sud-ouest des Etats-Unis, retirez votre télescope de Mont Graham en territoire de la nation Apache ; soutenez la restauration et le processus de cicatrisation de nos nations.

Nous sommes anxieux de continuer ces discussions utiles au sujet de ces problèmes importants et nous proposons entr’autres choses, une série de réunions internationales avec le Saint Siège afin de discuter de nos points de vue respectifs, les notres comme les votres et de l’importance des bulles pontificales du XVème siècle et de leur paradigme de domination et de déshumanisation.
De plus, Il est temps pour le Saint Siège de s’opposer explicitement à l’utilisation de la Doctrine de la Découverte et de domination par les gouvernements des états en relation avec nos nations et peuples originels et libres.

Sincères salutations

Barbara Dull Knife, Oglala Lakota Nation

Loretta Afraid of Bear Cook, Oglala Lakota Nation

Belinda Ayze, Dine Nation

Chi’qwax, Jode Goudy, Chairman, Yakama Nation

Keith Matthew, Shuswap Nation

David Close, Himkokapskap, Cayuse Nation

Herson Huinca-Piutrin, Mapuche Nation, Comunidad de Historia Mapuche. Wilton Littlechild, Cree Nation, International Chief for Treaties 6, 7, & 8. Kenneth Deer, Mohawk Nation, Haudenosaunee

Steven Newcomb, Shawnee, Lenape Nations, Indigenous Law Institute

Colonialisme, Vatican et l’héritage de la domination

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Rejoignez le mouvement pour la répudiation des bulles papales colonialistes, plus nous mettrons de pression sur la hiérarchie cléricale jusqu’au Vatican et plus ces diktats papaux auront de chance d’être répudiés.

— Résistance 71 ~

 

Un héritage de domination dans les décrets de l’église catholique

Steven Newcomb

12 avril 2016

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2016/04/12/legacy-domination-catholic-church-decrees

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

La Canadian Conference of Catholic Bishops (CCCB) ou Conférence Canadienne des Évêques Catholiques (CCEC) comprend quatre organisations catholiques du Canada. Le 19 mars 2016, la CCEC a publié “The ‘Doctrine of Discovery’ and Terra Nullius: A Catholic Response.” Ou “La doctrine de la découverte et Terra Nullius: une réponse catholique”, écrite en partie en réponse à Calls to Action #46 et #49 du rapport final de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) ; la déclaration catholique est dite “répudier les concepts utilisés pour justifier la souveraineté européenne sur les terres et peuples autochtones, tels que ceux de la doctrine de la découverte et de terra nullius.

Il y a 24 ans, mon ami et mentor Birgil Kills Straight (Oglala Lakota Nation) et moi-même avons démarré une campagne globale contre la Doctrine de la Découverte. Nous avions commencé par appeler le pape Jean-Paul II pour qu’il révoque le décret pontifical (bulle) Inter Caetera du 4 Mai 1493. Pourquoi ? C’était un parmi plusieurs documents du Vatican qui appelait à la domination (chrétienne) des nations non-chrétiennes. Parce que nous persistons avec notre travail international à ce niveau et sur ces documents, nous avons quelque chose à dire au sujet de la déclaration récente de l’église catholique sur cette doctrine de la découverte.

Malheureusement, le rapport final de la CVR n’inclut pas le point de focus de notre campagne ; le rapport n’utilise pas une seule fois le mot “domination”. Pendant plus de deux décennies nous avons utilisé les bulles pontificales du XVème siècle comme méthode d’éducation des nations et peuples autochtones ici et ailleurs autour du monde, pour faire mieux comprendre au sujet des schémas courants de domination et de déshumanisation que l’on peut tracer aux textes mêmes de ces vieux documents du Vatican. Pendant des siècles, les schémas dominants de pensée et de comportement ont été imbriqués dans les systèmes légaux et politiques de pays tels que les Etats-Unis, le Canada (et d’autres), où ils persistent aujourd’hui. Ce qui est typiquement et quelque peu ineptement appelé la doctrine de la découverte est un système de langage et de domination perdurant, qui est toujours utilisé à ce jour contre nos peuples et nos nations autochtones et originels.

Le 24 mars 2016, l’évêque Donald Bolen, du diocèse catholique de Saskatoon, a été interviewé au sujet de la déclaration publique de la CCEC. Ceux-ci révèlent que l’église catholique ne reconnaît pas les bulles pontificales comme étant des documents de domination. Plus encore, lorsqu’il lui fut demandé: “Quelle est la relation entre la doctrine de la découverte et les déclarations pontificales remontant au XVème siècle ?” Il répondit: “Il n’y a aucune relation directe.” Puis il continua de la sorte: “Il y a eu plusieurs bulles pontificales en cette fin de XVème siècle qui effectivement accordèrent des droits aux pays européens le droit sur des territoires d’autres peuples.” L’affirmation de l’évêque Bolen qu’il n’y a “aucune relation directe” entre les bulles pontificales et la doctrine est contredite par le phrasé spécifique de ces documents même: une gratification pontificale de “découvrir” et de “dominer” les territoires d’autres nations fut un droit affirmé de domination explicitement fondé sur le fait que nos nations n’étaient pas chrétiennes.

En Mai 2013, la Dr. Debra Harry (de la nation Paiute), l’avocate Sharon Venne (de la nation Cree) et moi-même, nous sommes rendus dans la ville de Séville en Andalousie, dans le sud de l’Espagne. Là, nous avons visité les Archives Générales des Indes (occidentales). Le directeur des archives nous a très gentiment accordé la permission de voir le parchemin pontifical original datant de 1493, émis par le pape Alexandre VI (NdT: Rodrigo Borgia, père de Cesar et Lucrèce Borgia…), que nous avons examiné exactement 520 ans jour pour jour après sa date d’émission le 4 Mai 1493. Au dos d’un des deux documents, nous y avons vu une anotation écrite par le secrétaire royal d’Espagne il y a plus de cinq siècles.

L’anotation royale dit en espagnol que le décret pontifical est un don du pape Alexandre VI pour “ganaran y conquistaron de las Indias” (“pour gagner et conquérir [dominer] les Indes.” Lorsque comprise dans le contexte du texte original en latin, cette anotation nous permet de saisir l’intention du pape à savoir que les monarques catholiques partiraient à la recherche de terres non-chrétiennes “à être découvertes”, avec pour but le “dominorum Christianorum” (dominateurs chrétiens), forçant les terres des “nations barbares” sous la domination chrétienne. Nos nations vivent maintenant avec/sous l’héritage de la tradition de la chrétienté de chercher un “nouveau monde” et de nouvelles terres à envahir et à dominer.

L’affirmation de l’évêque Bolen disant “aucune relation directe” entre les décrets pontificaux du XVème siècle et la doctrine de la découverte mène à une conclusion des plus importantes: La CCEC a échoué dans la compréhension que l’utilisation par la chrétienté de la domination comme moyen de tenter de détruire les nations non-chrétiennes a mené aux problèmes actuels expérimentés par nos peuples et nations originels. (NdT: ou la CCEC feint de ne pas comprendre… c’est notre position…) Le traumatisme concourant qui a résulté de ces décrets pontificaux (ex: la déshumanisation et la mort d’enfants de nos nations originelles dans les pensionats pour Indiens aux Etats-Unis et au Canada), est un des facteurs qui ont mené à la création d’une Commission pour la Vérité et la Réconciliation au Canada. Le mot “vérité” dans le titre de cette commission doit impérativement être au sujet de dire la vérité historique et non pas de la démanteler.

L’évêque Bolen a aussi dit que les bulles pontificales “adressèrent un conflit entre l’Espagne et le Portugal pas ceux qui colonisèrent ce qui est maintenant le Canada.” Il ne semble pas réaliser que l’Angleterre était toujours catholique en 1496 lorsque le roi Henri VII imita les bulles pontificales de 1493 en émettant une charte royale à John Cabot afin qu’il “subjugue” (domine) les terres des “païens et des infidèles”. Ce document résulta en l’assomption que la “souveraineté de la couronne” (la “domination”) est toujours affirmée aujourd’hui en relation de ce qui est maintenant typiquement appelé le “Canada” et “l’Amérique du Nord”. La France était catholique lorsque le pape Clément VII donna la permission au roi François 1er de s’engager dans ses propres voyages de colonisation chrétienne (avec, par exemple, le voyage de Jacques Cartier en 1534 dans la région maintenant appelée le fleuve Saint-Laurent).

L’église catholique manque totalement d’une perspective historique du point de vue des nations originelles de la terre quant à la domination que l’on trouve exprimée (NdT: et qui fut mise en pratique directement et violemment…) dans les décrets pontificaux du XVème siècle. Il est plus que grand temps que se réunisse une conférence internationale majeure au sujet de ces documents et des conséquences qu’ils ont eu sur nos peuples et nations originels. Un tel évènement créera une opportunité pour établir un dialogue plus profond entre le Saint Siège et nos leaders spirituels indigènes, se rassemblant avec nos universitaires et érudits et ceux que le Vatican choisira lui-même.

Nous n’avons pas besoin de réconciliation, nous avons besoin de décolonisation.