« Si la violence envers autrui remonte à au moins 120 000 ans, la guerre, elle, n’a pas toujours existé. Apparue il y a moins de 12 000 ans, elle est peut-être comme le pensait certains anthropologues évolutionnistes du XIXème siècle, le produit de la ‘civilisation’. »
~ Marylène Patou-Mathis, paléontologue, directrice de recherche au CNRS ~

Communiqué de Résistance 71 sur la guerre en Ukraine
26 février 2022
Les analyses géopolitiques du conflit vont bon train et inondent les médias de masse (propagande atlantiste pour l’essentiel) et les médias alternatifs qui essaient de distinguer le vrai du faux et contre-balancer les narratifs officiels de la clique usuelle aux manettes.
En ce qui nous concerne, il y a deux façons de voir cette affaire, la première qui est notre vision fondamentale, est le point de vue anarchiste sur la question, à savoir que l’État dans son rôle achevé au fil du temps, d’outil de domination et d’exploitation de la dictature marchande planétaire, ne peut en aucun cas apporter quelque solution que ce soit dans ce conflit ukrainien qui rappelons-le, dure en fait depuis 2014. L’État, en tant que figure de proue institutionnelle de la division politique de la société et du rapport dominant/dominé, est de fait, le cœur même du problème. Ainsi nous réitérons ce que nous disons sans cesse : il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir. La guerre est historiquement l’outil de consolidation du pouvoir politique séparé du corps social, si l’État n’a pas inventé la guerre en tant que violence collective organisée, il l’a sans aucun doute érigée en système régulateur économico-politique dont les décideurs ont fini par siéger dans les burlingues feutrés du cartel banquier transnational, activant à volonté leurs marionnettes politiques mises en place pour répondre au doigt et à l’œil au desiderata d’un marché tout aussi factice dans sa conception que criminel.
Sortir de la crise et de la guerre, en Ukraine et ailleurs, ne peut se faire qu’en jetant par dessus bord ce système inique de domination et de représentation d’une caste privilégiée pour le remplacer par la communauté universelle planétaire des associations libres, volontaires et confédérées, ce que nous appelons à l’instar de Gustav Landauer, “la société des sociétés”, mais peu importe le nom qu’on lui donne, son principe directeur émancipateur étant : A bas l’État ! A bas la marchandise ! A bas l’argent ! et à bas le salariat ! Ainsi la solution à l’État, à la dictature marchande qui le régit maintenant et les guerres de destruction/reconstruction/domination, historiquement utilisées pour consolider le pouvoir d’une petite clique perpétuant la domination étatico-marchande et sa vision élitiste et étriquée du monde, la solution est la (r)évolution sociale, celle de la commune universelle de notre humanité enfin réalisée dans un saut qualitatif politique historique mettant à bas le système de contrôle et de domination, d’exploitation des peuples et de compréhension de la nature organique de la société humaine de confraternité, de solidarité, d’entraide et d’épanouissement dans la complémentarité de notre diversité sans état, sans hiérarchie, sans salariat ; au sein d’un fonctionnement simple validant la loi naturelle des actions menées suivant le principe fondamental d’à chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins.
La solution à la guerre en Ukraine, à la guerre partout, à l’État, à la marchandise et au salariat, outils de notre servitude est la Commune Universelle. Prenez l’affaire par le bout que vous voulez, triturez-vous les méninges en long en large et en travers, vous ne trouverez pas d’autre solution viable universellement… L’Histoire semble nous mener pas à pas à sa réalisation, contre la volonté oligarchique biaisée et étriquée bien entendu.
Voilà pour l’aspect radical (en sa racine) de l’analyse.
L’écume des jours de l’histoire de l’illusion et imposture étatico-marchandes nous mène malgré tout et par la force des choses présentes à une analyse “géopolitique” de l’affaire ukrainienne. Pour ce faire, sans remonter trop loin dans la riche histoire de la région, rappelons-nous simplement des faits de 2014, car pour bon nombre de “têtes pensantes” médiatiques, avoir la mémoire courte et faire preuve de mauvaise foi fait partie de la panoplie survivaliste au sein du système.
Bref rappel des faits donc de 2014 :
Faisons bref et schématique pour garder l’image des évènements imprimées en toile de fond de l’analyse.
L’empire anglo-américano-sioniste avait mis au pouvoir en Ukraine une marionnette poussant leur agenda : anti-russe et d’adhésion à l’OTAN. Après de nombreuses années de tumulte politique, arrive au pouvoir, un nouveau président, favorable lui au rapprochement avec la Russie et contre l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Hérésie ! L’hérétique doit brûler en place publique ! Les forces de l’OTAN (Organisation Terroriste de l’Atlantique Nord rappelons-le…) menées par les services idoines yankee et sionistes (CIA, Mossad, MI6, DGSE, MIT etc…) ont alors provoqué un coup d’état qui culmina à Kiev dans les évènements sanglants de la place Maïdan où des tireurs embusqués, mercenaires de l’OTAN, tirèrent simultanément sur la foule ET les forces de répression étatique, chaque partie sur le terrain pensant que l’autre lui tirait dessus. L’empire mit à la tête de l’Ukraine un régime néo-nazi avéré, soutenu par toute une clique de (pseudo) intellectuels propagandistes du chaos, du conflit des civilisations et de la guerre à la botte de l’idéologie impérialiste. C’est ainsi que l’on vit cette scène surréaliste en mars 2014, d’un BHL haranguant les foules de Kiev sur un podium rempli de néo-nazis ukrainiens… Belle image, bien réelle du sionisme et de ce pitre propagandiste décidément de tous les coups foireux (Libye 2011…).
Le nouveau régime en place mit alors en application des mesures de ségrégation et de harcèlement des populations ukrainiennes russophones de l’Est du pays, ce qui déboucha sur une rébellion et la sécession de deux régions de l’Ukraine Orientale en républiques autonomes de Donetsk et de Lougansk, soutenues par la Russie, qui se virent aussitôt assiégées et harassées par l’armée ukrainienne. Cet état de fait de guerre civile dure depuis 8 ans au Donbass autonome, mais assiégé par les troupes ukrainiennes bombardant les zones civiles et terrorisant les populations avec le soutien de l’UE, des USA et de l’OTAN. Notons aussi ici au passage que la région de Donetsk est très riche en gaz naturel et fut un des hauts lieux des expérimentations pour prouver la théorie russo-ukrainienne de l’origine abiotique profonde des hydrocarbures plus lourds que le méthane, chose qui fut scientifiquement établie et reconnue par les académies des sciences de Russie et d’Ukraine depuis 1956. Faire main basse par procuration sur les ressources énergétiques d’une nation est toujours un leitmotiv de l’empire anglo-américain.
Bon an mal an, la situation demeure ainsi chaotique dans une indifférence quasi-générale. Intervient ici une autre cause de la réactivation géopolitique du conflit ukrainien. Depuis la fin 2019, sévit sur le monde la pseudo-pandémie COVID, fabriquée de toute pièce par la même clique d’escrocs et de criminels. Depuis la fin 2021, le narratif de cette supercherie, visant à contrôler les populations et à injecter le monde d’une substance OGM dont les effets sur le moyen et long termes commencent à être compris comme étant particulièrement néfastes, s’effrite pour ne pas dire s’effondre. La panique s’installe dans l’oligarchie qui doit donc à la fois faire diversion, mais aussi tenter d’activer une guerre “chaude” pour permettre un reset et un redémarrage de l’illusion marchande moribonde dans un climat de phase terminale du capitalisme. L’empire a perdu la guerre de Syrie, même si celle-ci s’étiole, l’heure était donc venue de raviver le feu sous le chaudron ukrainien laissé à mijoter depuis quelques années à toute fin utile. Nous y sommes.
Ainsi depuis plusieurs semaines et vraisemblablement suivant les directives impérialistes occidentales, le régime néo-nazi ukrainien a remis la pression sur les républiques sécessionnistes du Donbas, bombardant de manière aléatoire les zones civiles, faisant de nombreuses victimes dans les populations. Une surenchère de livraisons d’armement lourd de la part de l’OTAN à l’armée ukrainienne fait peser une menace sécuritaire à la frontière russo-ukrainienne. Il y a quelques jours, des tirs d’artillerie ukrainiens ont détruit un poste frontalier russe en territoire russe, ce qui a provoqué la réaction et contre-attaque après que la Russie ait officiellement reconnu les deux républiques autonomes de Donetsk et de Lougansk, les décrétant ses alliées de facto. On connait la suite depuis le 24 février courant.
Dès le départ de cette affaire ukrainienne en 2014, l’empire anglo-americano-sioniste utilise l’Ukraine par procuration pour semer le chaos dans la région et isoler plus avant, provoquer la Russie, qui ne fait que réagir afin de mettre fin à l’expansion sans fin de l’OTAN vers l’Europe de l’Est depuis la fin de la “guerre froide” et la chute de l’URSS en 1991. L’absorption et participation d’anciens pays membres de l’ex-pacte de Varsovie à L’OTAN est perçue à juste titre comme une menace directe aux frontières de la Russie, qui a décidé de mettre un terme à cette expansion illégale une bonne fois pour toute. Imaginons un instant de l’armement lourd russe qui serait stationné au Mexique et au Canada, que diraient les Yankees ?… Toujours cette sempiternelle histoire du deux poids deux mesures. L’avenir dira si l’action russe est une invasion / annexion de l’Ukraine ou un simple nettoyage avant que chacun ne rentre chez soi. Pour l’heure, sur un plan géostratégique étatique, il est difficile de dire que depuis toutes ces années la Russie n’a pas été patiente… Certains disent qu’elle n’était pas prête à vraiment montrer les dents. Elle l’est désormais. L’OTAN, cette Organisation Terroriste de l’Atlantique Nord, sous commandement anglo-américain, est directement responsable de cette guerre, comme elle le fut en ex-Yougoslavie, en Irak, en Libye er en Syrie. De fait, depuis la chute de l’URSS en 1991 et la fin officielle de la guerre froide, l’OTAN aurait du être dissoute. Cette entité terroriste n’a aucun lieu d’être et l’heure est venue de la démanteler et de continuer à démanteler tout le système étatique qui n’a jamais eu aucune raison d’être et ne fait qu’usurper le pouvoir depuis des siècles au détriment des peuples et de leur liberté.
La solution à la guerre c’est la dissolution de l’État par la (r)évolution sociale !
Rappelons-nous toujours : Il n’y a pas de solution au sein du système et ne saurait y en avoir ! La guerre en Ukraine n’est que le résultat d’une énième manipulation de l’État marchand pour maintenir son hégémonie de coercition et de domination. Pour que tout cela s’arrête, il suffit de refuser de participer, de retirer notre “consentement” et de dire NON ! Ensemble et de boycotter ordres, fonctions et institutions pour les remplacer par la communauté universelle des associations libres. La (r)évolution sociale n’est rien d’autre !
Collectif Résistance 71
Février 2022
A lire et diffuser également : Collectif Guerre de Classe « La guerre en Ukraine comme dernier avatar du fétichisme de la marchandise »
Comprendre et transformer sa réalité, le texte:
Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »
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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:
Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être
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Manifeste pour la Société des Sociétés
Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie
